Guide de découverte - Les arbres remarquables en Loire-Atlantique

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Edito De Philémon et Baucis aux druides, de Saint Louis à Brassens et sans oublier Idéfix, le rapport de l’homme à l’arbre est tout autant symbolique qu’affectif. L’homme et l’arbre sont liés l’un à l’autre. Debout tous les deux, pieds sur terre et tête dans les étoiles. L’arbre est une mesure pour l’homme : mesure du temps, mesure de la fidélité, mesure de la justice, mesure du bonheur et de la tristesse parfois, en « ces chênes qu’on abat ». Sentinelles du temps, témoins de l’Histoire, les arbres sont un patrimoine précieux de la culture d’une région. Paysage de forêt, de plaine ou de bocage, la présence ou l’absence d’arbres signe une architecture, dessine un paysage, détermine un mode de vie. En Loire-Atlantique, nous avons ce privilège de la diversité des territoires que marquent les haies aux chênes ou frênes têtards, les coteaux taillés pour la vigne, la côte océane aux pins sculptés par le vent du large, les terres humides aux marsaults et chênes des marais, les hautes futaies des forêts et les peupliers et trembles des bords de Loire. A cette riche diversité s’ajoutent les merveilleux témoignages d’expéditions outre-mer qui ont trouvé dans les parcs de Nantes une terre à leurs racines. Le CAUE, avec le soutien du Conseil Général, a choisi de mettre en lumière ce magnifique patrimoine végétal et botanique en présentant une grande exposition intitulée Arbres remarquables en Loire-Atlantique et en éditant un guide de découverte de ces sujets exceptionnels. Je suis heureux de saluer cette initiative qui permet au CAUE de mettre ainsi en valeur l’étendue de ses actions en faveur de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement au service du patrimoine collectif ou privé du département et je souhaite à l’exposition et au guide de découverte tout le succès qu’ils méritent. André TRILLARD Président du Conseil Général de Loire-Atlantique

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Edito « L’arbre remarquable est un témoin qui s’impose. Sitôt qu’on l’aperçoit, il engendre l’admiration, stimule la curiosité, excite l’imagination, appelle le respect et déclenche parfois le rêve. » C’est en ces termes que l’universitaire Robert BOURDU définit joliment l’une des composantes majeures de nos paysages urbains et ruraux. Depuis plusieurs années, le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement s’est lancé, avec le soutien actif du Conseil Général de Loire-Atlantique, dans le recensement des plus beaux sujets existant sur notre département. Près de mille arbres ont ainsi été identifiés dont une centaine ont fait l’objet d’une analyse plus spécifique mettant en avant aussi bien leur âge, leurs dimensions que leur rareté botanique, le rôle qu’ils ont pu jouer en tant que témoins d’événements historiques, de croyances anciennes ou de pratiques culturales ou paysagères. Ce guide vous convie à la découverte d’une cinquantaine des plus beaux arbres implantés sur le département de la LoireAtlantique. Les nombreuses informations historiques et botaniques qu’il réunit permettront, nous l’espérons, aux curieux, aux passionnés ou aux simples promeneurs de mieux comprendre ce véritable patrimoine vivant. Yannick BIGAUD Président du CAUE de Loire-Atlantique

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Préambule Dès 1993, un groupe de travail constitué du Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement ainsi que des principaux interlocuteurs en matière de forêts privée et publique, d’environnement, de patrimoine et de paysage, s’est lancé dans l’inventaire des plus beaux arbres du département de la Loire-Atlantique. Au total plus de 1000 sujets ont ainsi été recensés. Cet ouvrage répertorie une cinquantaine de ces arbres ou groupements d’arbres sous forme de fiches individuelles qui racontent une histoire et tentent de répondre à un certain nombre de questions plus techniques : - quelles sont les caractéristiques de l’arbre? - comment le reconnaître ? - où le trouver ? Pour bien comprendre la sélection proposée, il faut noter que la notion d’arbres remarquables évolue selon les époques et les observateurs. Tel arbre fort commun aujourd’hui deviendra remarquable dans le futur si l’espèce est décimée, tel arbre extrêmement rare il y a deux siècles se retrouve aujourd’hui banalisé dans chaque jardin. Enfin, un arbre particulièrement intéressant pour un botaniste sera indifférent pour un passionné d’histoire ou féru d’écologie. Vous allez partir à la découverte d’un patrimoine fragile parce que vivant. Certains arbres vont mourir et d’autres viendront les remplacer pour que des générations d’humains puissent encore et toujours les comprendre et les contempler.

Bonne promenade...

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Localisation

des

1. Les chênes verts du Croisic 2. Le chêne de Saint-Nazaire

3. Les platanes d’Orient de Missillac 4. Le cèdre du Liban de Guenrouët 5. Le chêne sessile du Gâvre 6. Le chêne de marine du Gâvre 7. L’if de Massérac 8. Le séquoia géant de Puceul 9. Le frêne de Saffré

10. Le châtaignier d’Abbaretz 11. Le thuya géant de Nozay 12. Le marronnier de Châteaubriant 13. Le bouleau et le châtaignier de Juigné-les-Moutiers

14. Le chêne aux clous de Bonnœuvre 15. Le cèdre du Liban de Riaillé 16. Le noyer d’Oudon

17. Les pins parasols de Petit-Mars 18. Le verger de châtaigniers de Nortsur-Erdre 19. Le châtaignier de La Chapelle-surErdre 20. Le podocarpus de La Chapelle-surErdre 21. L’if de Treillières 22. Le cormier de Couëron 23. Le camélia de La Montagne 24. Le pin parasol de Bouaye 6

25. L’orme de Saint-Aignan-de-GrandLieu 26. Le tilleul de Rezé 27. Le magnolia à grandes fleurs de Nantes 28. Le châtaignier de Nantes 29. Les platanes de Nantes 30. Le tulipier de Nantes 31. Le peuplier de Sainte-Luce 32. Le châtaignier de Sainte-Luce 33. Le séquoia géant de Carquefou


Arbres Remarquables en

34. Les frênes de La Chapelle-BasseMer 35. Les cyprès d’Italie du LorouxBottereau 36. Le cyprès chauve de Vallet 37. Le pin parasol de Clisson 38. Les magnolias à grandes fleurs de Clisson 39. L’arbre de Judée du Pallet 40. Le tilleul de la liberté de Vertou

Loire-Atlantique

41. Le châtaignier de Saint-Philbert-deGrand-Lieu 42. Le chêne de Corcoué-sur-Logne 43. Les platanes de Machecoul 44. Les buis de Saint-Lumine-de-Coutais 45. Le chêne de Saint-Mars-de-Coutais 46. Le chêne de Sainte-Pazanne 47. Les pins maritimes des Moutiers 48. Le cyprès de Lambert de Pornic 49. Le chêne de La Plaine-sur-Mer 50. Les ifs de Saint-Viaud 7



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Quercus ilex

Le chêne vert est avec le chêne-liège la seule espèce de chêne dont le feuillage persiste sur l’arbre pendant l’hiver.Tous deux sont des essences méditerranéennes ; ils aiment la chaleur et supportent la sécheresse, s’accommodant de sols peu profonds et caillouteux. A première vue, les deux arbres se ressemblent mais le chêne-liège possède une écorce très différente : très épaisse, elle est liégeuse et très fortement crevassée. L’homme l’exploite depuis longtemps pour produire des objets en liège, notamment les bouchons des bouteilles de vin.

Chaque espèce, arbre, fleur ou herbe, croît dans des conditions de sol et de climat spécifiques. Le végétal se reproduit naturellement seulement s’il est situé dans ces conditions favorables. Ainsi pour chaque arbre, il est possible de définir une aire géographique au-delà de laquelle il ne pourra pas s’installer spontanément. La Loire-Atlantique est située à la limite nord de l’aire du chêne vert. Audelà, si l’arbre est présent, il est isolé ou a été planté par l’homme. Les chênes verts du Croisic sont installés en

bord de mer. Ils supportent bien les conditions de vie difficiles du milieu littoral. Le chêne vert fait partie, avec les pins maritimes et les cyprès de Lambert, des essences qui caractérisent ces paysages littoraux, battus par les vents et soumis aux embruns et leur silhouette est parfois modifiée par ces rudes conditions de vie. Parmi ces trois arbres, seul le chêne vert poussait spontanément en bord de mer, les deux autres espèces ont été implantées par l’homme et se sont répandues par la suite.

Où se trouvent-ils ? En entrant dans Le Croisic, prendre la route de la côte sauvage (côté gendarmerie), continuer en longeant la côte jusqu’au restaurant l’Océan. Le parc de Pen Avel se trouve juste après, au niveau du mur de pierre. Les arbres sont à l’intérieur. 10

Comment le reconnaître ? Les feuilles du chêne vert persistent toute l’année sur l’arbre. Elles sont vert sombre dessus et gris-blanc dessous. Elles sont coriaces et parfois épineuses chez les jeunes sujets. L’écorce est très sombre, finement gerçurée.


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abîmé, sous l’effet du gel ou par l’action d’un oiseau ou d’un animal, il ne peut assurer sa fonction d’élongation de la tige. Un des bourgeons latéraux prend alors le relais et recrée un axe principal. Celui-ci se dresse généralement à la verticale, mais selon les contraintes du milieu, cette direction peut être modifiée, entraînant une forme non conventionnelle. Les réponses de l’arbre à des dégradations ou des conditions de milieu difficiles entraînent petit à petit une modification de sa forme.

Circonférence : 1,70 m

Le chêne du Bois de Porcé possède une forme particulièrement étonnante : son tronc rectiligne à la base se déforme et dessine deux angles droits. Cette morphologie est assez difficile à expliquer. De manière générale, la croissance en hauteur d’un arbre s’effectue par un bourgeon terminal ; les branches, elles, poussent à partir de bourgeons latéraux situés sur la tige principale.Au cours de sa vie, l’arbre est soumis à des agressions multiples qui peuvent endommager les organes de croissance. Si le bourgeon terminal est

Deux espèces prédominent dans les forêts caduques tempérées : le chêne pédonculé et le chêne sessile, également nommé chêne rouvre. Ils se répartissent le territoire en s’installant dans des milieux sensiblement différents. Le chêne pédonculé vit généralement en plaine, préfère les sols riches, profonds et fuit la sécheresse. Le chêne sessile, surtout présent dans la moitié nord de la France, vit en plaine mais également en montagne. Généralement forestier, il aime les climats doux et humides et tolère les sols pauvres. A ce duo, s’ajoute le chêne pubescent qui vit dans les zones plus chaudes de l’Europe méridionale et d’Asie Mineure. Ces trois espèces représentent 30 % de la surface boisée de la France.

Quercus pedunculata

L’arbre est un être vivant qui doit faire face à des attaques parasitaires, à des accidents climatiques (branche cassée par le vent, gel d’un bourgeon...), à des plaies (taille ou animal)... En regardant la forme d’un arbre il est possible de « lire » son histoire et de comprendre comment il s’est adapté à son environnement. Ainsi, un arbre au tronc incliné peut indiquer un manque de lumière sur un de ses côtés ; il s’est penché pour capter un maximum d’ensoleillement et l’arbre adulte a conservé la forme prise dans sa jeunesse. Un arbre feuillu à troncs multiples peut signaler que l’arbre a été cassé ou coupé au ras du sol ; plusieurs rejets ont repoussé et quelques années plus tard les troncs se sont soudés entre eux. Où se trouve-t-il ? A Saint-Nazaire, prendre la direction de l’Université. Le chêne se trouve dans le Bois de Porcé, face à l’école d’infirmières. Il est situé dans la partie haute du bois, en bord de clairière. 11



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Plantés en bord de l’étang, on n’aperçoit de prime abord qu’une voûte unique, masse verte uniforme. En s’approchant, on reconnaît deux platanes, frères siamois dont les branches sont enchevêtrées et emmêlées. Des alignements de platanes, on garde plutôt l’image de troncs rectilignes, une impression de verticalité, une rigueur. Ici, rien de tout cela, tout est souplesse, courbes et entre-

Où se trouvent-ils ? De Missillac, prendre la direction Vannes, vers la 4 voies sur un peu plus d’1 km. Sur la droite se trouve l’entrée du golf de la Bretesche. Sur la gauche, se trouvent les arbres, au bord de l’Etang des Platanes. 14

Circonférences : 3,80 m et 5,35 m

Platanus orientalis

Le platane d’Orient était très commun dans la Grèce antique. C’est une essence estimée pour sa grande longévité et que l’on recherche pour son ombrage, à la fois frais et lumineux. Hippocrate, considéré comme le père de la médecine moderne, recevait ses patients en plein air, à l’ombre d’un platane, tenu pour être l’arbre des sages. Dans la mythologie, un platane dressé sur les berges du Péné ombrageait le bain des dieux. Il symbolisait l’éternelle jeunesse, la pureté et la beauté, croyance vraisemblablement renforcée par un trait particulier de l’arbre : son écorce se détache par petites plaques, se régénérant chaque année. Aussi les vieux arbres conservent-ils l’écorce lisse de leur jeunesse et un tronc blanchâtre, sans ride.

lacs chez ces deux arbres. Par leurs silhouettes tourmentées, face à l’étang, ils participent à la création d’un tableau romantique. Les platanes d’Orient sont originaires des régions tempérées de l’Asie occidentale. C’est une des essences arborescentes les plus cultivées par l’homme qui a extrêmement étendu son aire ; ils ont été introduits en France vers 1648.

Comment le reconnaître ? Le platane d’Orient possède des feuilles palmées, très profondément découpées en 5 ou 7 lobes pointus ; chaque lobe est parfois lui-même divisé. Les fruits sont des petites sphères hérissées qui persistent longtemps sur l’arbre. Ils s’assemblent par groupes de 2 à 6 sur une longue tige pendante.


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taire le symbole d’un certain rang social et il participe à la mise en scène du paysage, recomposé tel un tableau. Le cèdre de Guenrouët a été planté par l’ancien propriétaire du domaine de Careil : arbre signal, il marquait l’entrée de la propriété se trouvant sur la commune voisine de Plessé. Le chemin communal à ses côtés menait vers un gué permettant de traverser l’Isaac. On raconte qu’à l’origine un second cèdre l’accompagnait mais aurait été détruit par une tempête.

Circonférence : 4,80 m

Placé en bord de route, au niveau d’une fourche, le cèdre du Liban étale ses longues branches jusqu’au-dessus de la route. Il impose sa présence dans ce paysage rural, à dominante agricole, par son allure majestueuse et son feuillage toujours vert ; il intrigue le visiteur. Que fait donc cet arbre exotique, plutôt aristocratique, planté en bord de route dans la campagne, loin des grands parcs où on le rencontre habituellement ? Arbre exotique importé dès le XVIIIe siècle, le cèdre du Liban est pour son proprié-

Cedrus libani

Originaire du Moyen-Orient, le cèdre du Liban est maintes fois mentionné dans la Bible. Il formait à l’époque une forêt dense qui recouvrait les monts du Liban. Dès l’Antiquité, son bois est recherché par les Phéniciens et autres peuples méditerranéens, qui l’emploient dans la construction de navires, de palais et de temples. Au cours des siècles, la surexploitation forestière et le développement de l’agriculture finissent de décimer la cédraie. Seuls quelques massifs forestiers répartis sur le territoire existent encore. Pourtant, le cèdre reste toujours le symbole du Liban : arbre sacré, il est au centre de plusieurs campagnes de replantation afin que la cédraie reprenne ses droits sur sa terre natale.

Comment le reconnaître ? Où se trouve-t-il ? Le cèdre du Liban peut mesurer jusqu’à 40 mètres de haut. Ses aiguilles sont courtes, piquantes, regroupées en petits bouquets sur la branche et persistent sur l’arbre tout l’hiver. Le cèdre porte des cônes ovales, compacts, lourds. Ce fruit se désarticule sur l’arbre et l’axe central reste sur le rameau.

De Guenrouët, prendre la direction de Notre-Dame-deGrâce. Après 1 km, prendre la fourche sur la gauche en suivant la même direction. L’arbre se trouve cent mètres plus loin, juste après le hameau du Moulin de l’Ongle. 15


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Conformément à la tradition forestière, dans chaque forêt, un arbre échappera au destin de ses congénères. Doyen de la forêt, il pourra atteindre un âge avancé sans être exploité et parfois connaîtra la célébrité. En forêt du Gâvre, cet élu est le chêne du Coudray ; il succède au chêne de la Louve. Ce chêne, qui est un peu le symbole de la forêt, n’a toutefois pas le port caractéristique d’un arbre sylvestre. Plantés serrés, les arbres de futaie se dressent à la recherche de la lumière, il en résulte de longs fûts droits,

Quercus petraea

Prenant la relève du chêne au Duc qui aurait reçu la visite de Louis XII et d’Anne de Bretagne, le chêne de la Louve connut également la notoriété : la dernière louve du département aurait été tuée au pied de ce vétéran. Abattu en décembre 1998 pour des raisons de sécurité, il connaît aujourd’hui une nouvelle vie. Une entreprise à Rochefort emploie le bois courbe de ses branches maîtresses pour réaliser une partie de la membrure de la réplique de « l’Hermione », frégate avec laquelle La Fayette avait rejoint l’Amérique.

élancés et une couronne qui se développe très haut. Le chêne du Coudray, positionné en lisière de peuplement, a eu de la lumière et de l’espace à loisir, il s’est donc développé de manière très différente : un tronc court et épais, des branches basses, une large couronne. C’est un arbre cornier et cette implantation au coin de la parcelle lui confère un rôle important de repère dans l’organisation territoriale de la forêt.

Chêne sessile Du carrefour de la Belle Etoile, prendre l’allée du Coudray jusqu’à la parcelle 113, l’arbre est sur la droite, au coin de la parcelle. Son tronc porte le n° 115. Chêne de marine Du carrefour de la Belle Etoile, se rendre sur le sentier pédagogique des Ferrières, parcelle 8. Parcourir 400 m, l’arbre est situé sur la gauche, sur le bord du sentier. 16

Circonférence : 4,30 m

Où se trouvent-ils ?

Arbre forestier

Arbre isolé


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Propriété des comtes de Bretagne au XIe siècle puis des ducs de Bretagne, la forêt du Gâvre passe à la Couronne de France à la suite du mariage de la duchesse Anne avec le roi Charles VIII, en 1491. Alors que les autres peuplements de la région sont généralement traités en taillis et taillis sous futaie afin de produire du bois-énergie pour les forges et les verreries, la forêt du Gâvre est toujours conduite en fûtaie pour une production de bois d’œuvre hautement qualitatif, avec notamment le bois de marine. Bûcherons, scieurs de long, charbonniers, sabotiers installés dans des loges au cœur de la forêt, vivent à ses dépens. En 1789, elle devient domaniale et sa gestion est confiée à l’ONF.

utilisés dans la marine royale. Les multiples pièces courbes des navires doivent être particulièrement résistantes pour supporter les énormes contraintes de déformation de la coque. Aussi utilise-t-on du bois dont la courbure naturelle suit les courbes de la pièce désirée, sans avoir à couper le fil du bois. Depuis 1990, l’ONF a entrepris une politique de recherche et de sélection de bois de marine afin d’approvisionner les chantiers navals traditionnels.

Les historiens ont retrouvé d’anciennes planches illustrées qui précisaient les formes d’arbres à rechercher pour trouver chacune des pièces de charpente d’un navire, appelées selon le cas courbes ou bois courbants.

Document ONF

Circonférence : 1,70 m

Généralement, les forestiers sélectionnent des arbres au long fût rectiligne. Pourtant, ce chêne doublement tordu a volontairement été conservé : c’est un chêne de marine. Par cet arbre, la forêt du Gâvre retrouve l’une de ses anciennes fonctions, la production de bois de marine pour les arsenaux de Nantes, Lorient et Brest. En 1669, devant la surexploitation forestière,Colbert réglemente la sylviculture et interdit les coupes pour permettre aux sujets intéressants de vieillir afin d’être

Dix voies forestières sont ensuite créées, formant un vaste réseau en étoile.

Précisions sur la page de gauche. 17


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Taxus baccata

La présence d’arbres funéraires procède de très anciennes croyances et remonte loin dans le temps ; dans les diverses cultures qui nous ont précédés, les différentes essences élues possèdent une symbolique très forte, associée à la mort et à la vie. En France, ces arbres funéraires diffèrent selon les régions. Les ifs veillent sur les cimetières bretons et normands et il n’est pas rare de rencontrer des arbres millénaires. Autrefois, un pommier s’attardait auprès des tombes dans la Manche et un noyer jouait ce rôle dans le Poitou. Les cimetières du Midi sont plus particulièrement associés aux silhouettes élancées du cyprès de Provence : cette forme fuselée symbolise l’élan de l’âme s’échappant du sol où repose le défunt. Dans le sud des Deux-Sèvres, le pin parasol marque de sa présence les cimetières protestants. Où se trouve-t-il ? L’arbre est situé dans le cimetière de Massérac. 18

Sombre silhouette qui veille sur le cimetière, l’if fait ici partie intégrante du mur : la souche fixée au niveau du mur s’est déplacée petit à petit, latéralement, au cours du temps. Son feuillage est taillé régulièrement par le personnel communal, il complète le mur et prolonge la perspective. Souvent planté dans les cimetières, l’if est l’arbre des morts.

Son feuillage toujours vert, son exceptionnelle longévité (il peut vivre jusqu’à plus de mille ans), son bois très dur, imputrescible, et son étonnante croissance tout au long de l’année, sans phase de repos hivernal, font de lui un symbole d’immortalité et d’éternité. C’est un arbre mystérieux, complexe, mêlant à la fois la vie et la mort, arbre que l’on respecte mais que l’on craint.

Comment le reconnaître ? Le feuillage compact de l’if est composé d’aiguilles aplaties, vert sombre dessus et vert clair dessous. L’écorce gris-brun se divise en larges lanières qui se détachent chez les vieux sujets. La partie rouge, charnue qui entoure la graine s’appelle un arille. Toutes les parties de l’if sont toxiques, seul l’arille est sain.


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Le bâtiment du presbytère a changé de fonction, il accueille aujourd’hui un restaurant qui a pris le nom de l’hôte le plus important du jardin. Ce séquoia, l’un des plus gros de LoireAtlantique, ne peut toutefois dépasser les 150 ans car l’importation des premiers séquoias en Europe date du milieu du XIXe siècle. Comparé à la croissance des espèces locales tels le chêne, le frêne ou le tilleul, celle du séquoia, très rapide tend à biaiser nos repères staturotemporels classiques.

Circonférence : 7,15 m

Comme dans de nombreuses communes du département, à Saffré, au Pin, au Bignon, à Mauves-sur-Loire, à Pouillé-les-Coteaux, au Cellier, un séquoia se dresse dans le jardin du presbytère, juste à côté de l’église. Généralement, on repère de loin le centre d’un bourg en accrochant son regard sur le clocher. Ici, c’est le séquoia qui occupe cette fonction. Il est non seulement plus haut que l’église mais sa forme érigée, son port aristocratique et son feuillage vert toute l’année amplifient sa présence.

Les séquoias géants furent découverts dans les forêts de Californie en 1841 mais les premières graines ne furent envoyées en Angleterre qu’en 1853. Les annales de la Société Nantaise d’Horticulture relatent un épisode de cette histoire botanique en Loire-Atlantique. Dans un courrier daté de 1864, M. de Cornulier, officier de marine, s’adresse au général Marion de Beaulieu. Il précise que les graines qu’il lui a fait parvenir ont été récoltées sur un géant tombé à terre et surnommé « Hercule ». Ainsi, il est probable qu’une grande partie des séquoias du département soient des descendants d’Hercule. On peut s’attendre à ce qu’ils atteignent des dimensions importantes car à 150 ans, certains sujets frôlent les 40 mètres de haut et les 7,50 mètres de circonférence.

Comment le reconnaître ? Son tronc est massif, recouvert d’une écorce molle, fibreuse et rougeâtre. Les feuilles sont des écailles charnues ; elles persistent sur l’arbre tout l’hiver. Les rameaux portent de petits cônes ronds, qui contiennent les graines. On le reconnaît de loin à sa silhouette conique qui s’arrondit en vieillissant.

Où se trouve-t-il ? L’arbre est situé dans le bourg, à côté de l’église, dans le jardin de l’ancien presbytère, transformé en restaurant. 19


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La chatellenie de Saffré était autrefois une vaste seigneurie comprenant des prés et des terres labourables ainsi qu’une chapelle, des écuries, une boulangerie, un jardin d’ornement, un étang. Véritable monument végétal, le frêne réside aujourd’hui à côté du château, fortement remanié depuis le XIXème siècle. L’arbre impressionne le visiteur par son imposante présence et sa morphologie. Rares sont les arbres que l’homme n’a jamais élagué car ils ont une grande valeur économique et sont généra-

Le frêne, très présent dans les activités humaines, se retrouve maintes fois dans les anciennes croyances et les pratiques ésotériques. Sous le nom d’Yggdrasill, il est un personnage très important dans la mythologie scandinave ; arbre cosmique, il relie le Ciel et la Terre, unissant les mondes des morts, des vivants et des dieux. Il a conservé au cours des siècles une aura de mystère et il traîne la réputation d’être maléfique. Cette fâcheuse notoriété est renforcée par un comportement parfois asocial : le frêne, très gourmand en eau, ne souffre pas la concurrence d’autres plantes et pour peu que le terrain soit un peu sec il élimine systématiquement tous les végétaux voulant s’installer à ses côtés en développant ses racines à l’horizontale et en assoiffant ses rivaux.

lement exploités pour leurs branches, tronc, fleurs, fruits ou racines. Il est courant de rencontrer de vieux et gros frênes notamment dans les prairies humides des bords de Loire mais ceux-ci possèdent une silhouette bien différente due à un taille en têtard : un tronc épais, court, bosselé, duquel fusent des branches qui rayonnent autour de lui. Le frêne est un arbre rustique, il est important dans l’économie agricole ; il hante rarement les parcs des châteaux.

Circonférence : 4,35 m

Fraxinus excelsior

Comment le reconnaître ? Où se trouve-t-il ? De Saffré, prendre la direction de Granchamps-desFontaines sur 800 mètres. L’arbre est situé sur la gauche, dans un pré à côté du château. 20

Les feuilles du frêne commun sont composées de 7 à 15 folioles dont les bords sont découpés de dents aiguës. Elles sont vert foncé dessus et plus pâles dessous. Les bourgeons sont gros et noirs. Les fruits forment une aile allongée, ils sont pendants, réunis en une grosse grappe.


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Ce châtaignier millénaire offre un exemple rare de marcottage naturel : certaines de ses branches, fortement recourbées, se sont enracinées en prenant contact avec le sol et ont ainsi donné naissance à de nouveaux arbres, véritable colonie implantée tout autour du sujet d’origine. La branche qui servait de lien entre l’arbre nourricier et ses rejetons a parfois disparu et certains d’entre eux sont aujourd’hui indépendants. En 1985, le vieux châtaignier d’origine a succombé à un incendie. Il reste toutefois

De nombreux châtaigniers n’atteignent pas un âge séculaire et succombent à des attaques parasitaires. Deux maladies sont particulièrement virulentes et causent de nombreux dégâts dans les vergers : - la maladie du chancre, en cours d’installation dans l’ouest de la France. Des craquelures boursouflées se développent sur l’écorce, causant peu à peu le dépérissement des branches. - l’encre : un champignon microscopique attaque les racines de l’arbre et l’empêche de se nourrir. On observe un suintement noir et épais qui coule à la base de l’arbre. L’ensemble du feuillage va peu à peu dépérir, entraînant la mort du châtaignier. Où se trouve-t-il ? D’Abbaretz, prendre la direction de la Meilleraye de Bretagne. Parcourir 6,5 km. L’arbre se trouve sur la droite, au niveau du hameau des Nonneries. 22

Circonférence : 8,60 m

Castanea sativa

encore présent sur le site avec son tronc fortement vrillé, dénudé de son écorce, creux et noirci. Un traitement à base de bore permet la conservation du bois mort : c’est aujourd’hui une véritable sculpture créée et patinée par le temps. Les vieux arbres sont des sujets fragiles, sensibles à toute modification de leur environnement. Les barrières de protection, en empêchant le stationnement, ont permis d’éviter un compactage trop important du sol qui pourrait endommager les racines en les asphyxiant.

Rarement observé chez le châtaignier, le marcottage est un procédé naturel mis en œuvre par de nombreux arbustes et arbres pour se multiplier (forsythia, prunier, cognassier...). Cette technique, fréquemment employée par les pépiniéristes, permet d’obtenir rapidement plusieurs sujets à partir d’une plante mère.


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Petit à petit, tout l’espace situé entre la route de Nantes et celle de Nort-sur-Erdre est investi. On peut rencontrer derrière le bâtiment principal plusieurs arbres qui témoignent de la présence de l’ancien parc mitoyen. Le thuya géant en fait partie. Originaire des Etats-Unis, c’est une essence que l’on rencontre principalement dans les parcs et les jardins botaniques en Europe. Il possède la particularité de marcotter très facilement. Non loin, un imposant cèdre l’accompagne.

Circonférence : 3,15 m

Situé au cœur de Nozay, l’hôpital actuel résulte d’une politique de construction et d’acquisition menée tout au long du XXe siècle. En 1923 l’hôpital Bizeul est créé grâce à un legs important d’Elodie Bizeul, fille d’un ancien maire de la ville. Dès 1930, la propriété s’étend par dons ou achats successifs des terrains attenants : les petits jardins de « Saint Nicolas », la propriété mitoyenne « La Chênaie » et son parc du XIXe siècle, la « ferme » située en face ainsi que de nombreuses terres agricoles...

Thuja plicata

Originaire de l’ouest de l’Amérique du Nord, le thuya géant vit dans les forêts de montagne du littoral et des Rocheuses, de l’Alaska à la Californie. Les Indiens employaient son tronc pour la création de canoës et de totems mais son exploitation a été particulièrement importante au début du XXe siècle où l’on a eu recours à lui pour la fabrication de poteaux télégraphiques et de traverses de voies ferrées. Actuellement il constitue encore avec le sapin de Douglas l’essence la plus exploitée de l’ouest des Etats-Unis. Les Américains le nomme « western red cedar » (cèdre rouge occidental) bien qu’il ne soit qu’un « cousin » du cèdre.

Comment le reconnaître ? Les feuilles en écailles sont imbriquées les unes dans les autres. La face supérieure du rameau est vert brillant et la face inférieure est nettement plus pâle avec des stries blanches. Lorsque l’arbre est âgé, il arrive que des branches s’enracinent au contact du sol et se redressent par la suite. On parle de marcottes, phénomène assez fréquent chez les thuyas géants.

Où se trouve-t-il ? Du centre-bourg, prendre la direction de Nort-sur-Erdre. L’entrée de l’hôpital se trouve sur la droite. L’arbre est situé derrière la maison de retraite. 23


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Le seigneur fondateur de ce er château fut Brient I . Il fit édifier une motte castrale le long de la rivière la Chère dans la première moitié du e XI siècle. La majeure partie des bâtiments a été conse e truite du XII au XV siècle mais sera en grande partie démolie, lors du siège de la ville en 1488. Françoise de Dinan entreprend la réalisation d’un nouveau logis seigneurial, « le logis neuf », au e XV siècle qui sera achevé par Jean de Laval au siècle suivant. Il fera également construire un nouveau bâtiment, le logis Jean de Laval.A la blan-

Circonférence : 4,60 m

Aesculus hippocastanum

Il existait autrefois un rapport étroit entre les arbres et la puissance seigneuriale. Les vestiges des mottes castrales ont longtemps été protégés car ils témoignaient de l’ancienneté de la seigneurie et ainsi de la légitimité du pouvoir seigneurial. Leur emplacement était signalé par des arbres de haute futaie. Selon les historiens, un esprit comparable animait les seigneurs lorsqu’ils conservaient des arbres marmentaux près d’un château : échappant à la cognée, ils étaient l’emblème de la noblesse des lieux. Un fait historique confirme bien ce lien entre les arbres et le pouvoir du châtelain. En 1622, le parlement de Bretagne condamnait le seigneur du Pont Hus à PetitMars, chef de la rébellion protestante et précisait en outre que le château devrait être rasé et tous les arbres coupés à hauteur d’homme.

cheur du tuffeau s’oppose le rouge des briques utilisées pour la galerie méridionale et son pavillon. Elle était prolongée par une galerie, dont subsistent quelques arcades. C’est au sein de cet espace délimité par les galeries que se trouve le marronnier d’Inde. Sur un impressionnant tronc cannelé se dressent d’énormes branches charpentières.Il occupe une position étrange : il ferme l’accès à un escalier qui desservait d’anciens jardins. Cet emplacement particulier laisse à penser qu’il aurait pu commémorer un événement.

On a souvent tendance à confondre le marronnier et le châtaignier ; ils sont pourtant bien différents :

Où se trouve-t-il ? Dans le centre-ville, prendre la direction du château. Le marronnier se trouve dans la cour du château. 24

Marronnier

Châtaignier


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gédie, le châtaignier, mourant aujourd’hui, conserve en son écorce des entailles, cicatrices des balles meurtrières. Ces plaies qui depuis le drame auraient dû se refermer sont encore visibles ; elles sont entretenues à l’aide de couteaux par les visiteurs. L’ arbre martyr porte en lui ce drame et l’homme entretient par cette action la mémoire d’un événement douloureux, comme s’il pouvait dire aux égarés de passage : n’oubliez jamais.

Betula pubescens

Circonférences : (bouleau) 0,90 m et (châtaignier) 1,40 m

Au cœur de la forêt de Juigné, à côté de l’étang de la Blisière, se dressent un bouleau et un châtaignier, à proximité d’une stèle. L’ensemble commémore un tragique épisode de la Seconde Guerre mondiale. Le 15 décembre 1941, l’occupant nazi exécute neuf otages choisis dans le camp de Choisel à Châteaubriant. Les prisonniers sont juste autorisés à écrire une dernière lettre avant d’être fusillés dans la clairière. Témoin de la tra-

Comment le reconnaître ? Le bouleau pubescent possède des feuilles ovales, caduques, dont les bords sont finement dentés. Elles sont légèrement velues et sont portées par des rameaux velus également. C’est ce caractère qui a donné son nom à l’arbre. L’écorce est caractéristique : blanche et lisse quand l’arbre est jeune, puis devenant plus irrégulière avec l’âge.

La vénération d’arbres témoins d’actes de violence existait déjà lors des guerres de Vendée. En hommage aux victimes, les habitants se rendaient sur le lieu du supplice pour prier et déposer des fleurs au pied de l’arbre ; l’arbre était très souvent marqué d’une croix. Avec le temps, certains acquirent des vertus miraculeuses. Dans le bois de Cornillé, « la branche verte » commémorait le souvenir d’une chouanne. On disait que la branche ayant servi à l’exécution était d’une essence différente de celle du tronc. En forêt de Juigné, « la tombe des sept fombrayeux » est surmontée d’une croix sur laquelle des vêtements sont déposés ; les arbres qui l’entourent sont ornés de fleurs artificielles. Où se trouve-t-il ?

De Juigné, prendre la direction Châteaubriant. Dans la forêt, sur la droite, suivre la direction « Etang de la Blisière » jusqu’à l’étang. Se garer et continuer à pied en suivant le bord de l’étang. Après le grand tournant sur la gauche, emprunter le sentier sur la gauche, le site est ensuite fléché. Les arbres se trouvent à côté de la stèle. 25



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Dans la forêt de Saint-Marsla-Jaille se trouve l’un des derniers gros chênes rouvres. Son écorce est maculée de clous. La croyance populaire confère à cet arbre des vertus thérapeutiques : toute personne souffrant de « clous » autrement dit de furoncles pourra, pour conjurer la maladie, effectuer sept fois le tour de l’arbre et planter ensuite un clou dans son écorce. Plusieurs faits pourraient être à l’origine de cette croyance : peut-être existe-t-il une relation entre ce chêne et la maladrerie qui

Où se trouve-t-il ? De Bonnœuvre, emprunter la route du Grand-Auverné, jusqu’au lieu-dit Le Patisseau. Prendre la première à gauche (route forestière). Parcourir environ 700 m dans la forêt ; l’arbre se trouve sur la gauche.

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accueillait les lépreux à quelques centaines de mètres de là. La tradition orale rapporte par ailleurs qu’un prêtre réfractaire aurait été enterré à son pied. Il viendrait ainsi s’ajouter aux autres arbres du département témoins d’un martyre de la période révolutionnaire. On peut imaginer la suite de l’histoire : une guérison « miraculeuse » se produit et prend l’ascendant sur l’histoire réelle, qui tombe ensuite dans l’oubli : ainsi naissent les légendes.

Circonférence : 4,20 m

Arbres de vie, tel ce chêne qui guérit, ou arbres maléfiques plantés à l’écart tel l’if, les arbres sacrés font partie de la vie des hommes depuis des siècles. Au Moyen Age, l’Eglise ne tolère pas les rites païens dont ils font l’objet et les décime dans un premier temps ; elle se réappropriera leur aura par la suite, en les dédiant aux saints. Plusieurs arbres, disparus aujourd’hui, étaient associés à une chapelle ou à une statuette sacrée et auraient eu des vertus miraculeuses. La chapelle Notre-Damedu-Planté à Quilly était cachée sous les peupliers. A leur pied sourdait une source miraculeuse qui aurait eu le pouvoir de redonner du lait aux mères. A Casson, la chapelle Sainte-Anne était située près d’une chênaie. Le pardon se tenait sous les arbres et l’on venait prier pour la guérison des enfants tracassés par la « geignée ».

Comment le reconnaître ? Le chêne sessile, ou chêne rouvre, possède des feuilles dont le bord est découpé et très sinueux. Mortes, elles restent souvent sur l’arbre en hiver. Les feuilles sont attachées sur le rameau par une tige assez longue nommée pétiole. En revanche, les glands sont directement fixés sur le rameau.


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ou en position centrale dans le parc ; il est généralement planté de manière isolée, il doit être vu. Il obtient rapidement des proportions considérables et fait la fierté de son propriétaire. Les riches demeures sont repérables de loin grâce à sa silhouette opulente et à son feuillage vert sombre. Son importance est telle dans le bourg de Riaillé, que la rue devant la mairie porte son nom.

Cedrus libani

Circonférence : 4,90 m

Ce cèdre du Liban a une forme particulièrement bien équilibrée, il occupe tout l’espace et s’étale sur plus de 500 m2. Autrefois propriété privée, le bâtiment accueillant aujourd’hui la mairie a été construit au XIXe siècle et le cèdre date, à n’en pas douter, de cette époque. Dès la fin du XVIIIe, le cèdre devient un arbre très recherché pour l’ornement des parcs. Essence noble, on le positionne en bonne place, près du château

La légende du chapeau. En 1734, Bernard de Jussieu aurait rapporté un jeune plant de cèdre du Liban d’un de ses voyages en Syrie et l’aurait transporté dans son chapeau. On raconte même que le botaniste s’est privé d’eau pendant la traversée du désert pour donner à boire à la jeune pousse. Belle anecdote, pleine de générosité, transmise au cours des siècles... Il s’agit en fait d’une légende fabriquée de toutes pièces. Ayant acheté deux jeunes plants de cèdre à un riche médecin anglais amateur de botanique, Jussieu cassa le pot pendant le voyage et finit le trajet en plaçant les jeunes arbres dans son chapeau. Un des deux cèdres est toujours vivant au Jardin des plantes de Paris.

Les 3 principaux cèdres plantés dans les parcs en France sont le cèdre du Liban, le cèdre de l’Atlas et le cèdre de l’Himalaya. Chacun a une silhouette caractéristique qui permet de l’identifier à l’âge adulte.

Où se trouve-t-il ? Cèdre de l’Atlas

Cèdre de l’Himalaya

Cèdre du Liban

L’arbre est situé devant la mairie de Riaillé. 29


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Où se trouve-t-il ? L’arbre est situé dans le bourg, sur la terrasse du Café du Havre, non loin du pied de la Tour, à côté du pont qui surplombe la rivière. 30

Dominant la rivière, le noyer ombrage d’un même houppier la terrasse d’un café et la rue. Autant la présence d’un marronnier ou d’un tilleul nous est familière dans un bourg, dans un square ou sur une place, autant le noyer surprend à cet endroit. C’est un arbre généralement confiné dans les jardins ou visible dans les champs, en pleine campagne. On le rencontre fréquemment dans le vignoble nantais. Ici, il a une fonction de repère, il sert de point de ralliement, de rencontre. Il rappelle l’arbre

à palabre d’Afrique : arbre situé sur la place principale du village, il sert de lieu de rassemblement pour les notables et sous sa frondaison se déroulent les palabres, assemblées coutumières où les nouvelles circulent et les décisions pour la communauté sont prises. L’ensemble des habitants s’y réunit pour discuter et écouter les anciens. Ce noyer nous rappelle les liens anciens et durables entre les arbres et les communautés humaines quelle que soit leur culture.

Circonférence : 3,10 m

En Oudon, il est l’arbre qui rassemble, mais ailleurs le noyer est généralement précédé d’une sinistre réputation. C’est un arbre à personnalité duelle ; il est à la fois symbole de fécondité et d’abondance mais est aussi le noyer sinistre, associé à la mort. Dans la Grèce antique, il était dédié à Ker, Kar ou Carya, divinité douée du don de prophétie et antique déesse de la mort. Sous le nom d’Artémis caryatis, elle fut vénérée sous forme de statues en noyer, les caryatides, et son culte était particulièrement important lors de la récolte des noix. Le noyer a de nos jours conservé cette dualité. On s’en méfie et chacun sait qu’il est déconseillé de faire la sieste à l’ombre du noyer car le réveil serait accompagné de violents maux de tête. Mais l’on profite de l’ensemble des produits qu’il génère : le bois, les feuilles, le brou, les racines et les fruits.

Comment le reconnaître ? Les feuilles du noyer sont composées de 5 à 9 grandes folioles qui dégagent une forte odeur. Les noix sont enfermées dans une enveloppe verte que l’on nomme le brou. L’arbre âgé possède une écorce argentée, très crevassée. Le noyer est un solitaire ; la biochimie explique cette caractéristique : les racines, les feuilles contiennent une substance âcre et amère, la juglone, qui détient des propriétés antiseptiques et élimine les végétaux indésirables.


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La Révolution française fut suivie rapidement d’une guerre civile qui traumatisa les populations de l’Ouest. Toutes les communes du département connurent leurs séries de pillages ou d’exécutions sommaires. Les combats entre les bleus et les blancs, les « patauds » ou les « chouans », furent d’une violence rare. La région de Nort-sur-Erdre fut le théâtre de nombreux massacres dans les deux camps.  A PetitMars, les pins parasols de La Pénoue évoquent des faits survenus en cette période troublée. Après une tuerie commise par les bleus, les

Une multitude d’anecdotes, de légendes liées aux arbres nous sont parvenues de manière orale sur la période révolutionnaire dans le département. Pour la plupart, des traces écrites précises sont introuvables et il est difficile de démêler le vrai du faux : tel chêne creux aurait servi de cache d’armes, tel autre aurait accueilli en son tronc creux un prêtre réfractaire, la branche d’un troisième aurait servi de gibet lors de la pendaison d’une chouanne. On retrouve toutefois des sources historiques pour certains d’entre eux. Ainsi, la forêt du Gâvre abritait des messes illicites et les rendez-vous étaient fixés au pied d’un arbre remarquable, le chêne de la Messe. Dans le même registre, au Cellier, un prêtre fut assassiné et enterré au pied du hêtre sous lequel il célébrait l’office.

chouans se vengèrent. Ils se rendirent au hameau de La Pénoue et tuèrent d’un coup de pistolet Joseph Tavenard dans la nuit du 8 au 9 Prairial de l’an II. Ce dernier était l’assesseur du juge de paix dans le canton et le chef de la garde nationale. On disait que le franc-tireur s’était caché dans le pinier qui dominait la maison où résidait la victime. Les pins parasols sont encore présents sur le site, leurs silhouettes se détachent nettement dans ce paysage plutôt plat.

Circonférences : 2,90 m et 3,30 m

Pinus pinea

Où se trouve-t-il ? De Petit-Mars, suivre la direction de Ligné. Prendre la première route à droite vers La Pénoue et continuer sur 800 mètres. Les arbres sont situés à côté du village. 32

Tout le monde connaît la silhouette caractéristique du pin parasol : un tronc dénudé surmonté d’un feuillage bien étalé. Savez-vous que dans son milieu naturel, le pin croît en prenant spontanément un port en boule ? Il ne s’élaguera naturellement que vers la vingtième année. Les pins parasols que nous connaissons ont tous été taillés dans leur jeunesse de manière à obtenir cette forme en parasol.


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marque de ce traitement : bourrelets et excroissances déforment leur silhouette. La greffe est pratiquée pour améliorer les qualités du fruit. Le porte-greffe, un châtaignier sauvage, est choisi pour ses qualités de vigueur, de rapidité de croissance, de rusticité, de résistance aux maladies et sa bonne adaptation au climat et au sol. Le greffon, la partie supérieure, sera lui sélectionné pour ses qualités organoleptiques : grosseur et goût des fruits.

Circonférences : de 3,90 m à 5,60 m

La Saint-Jean, le Cruaud, la Précoce de Maure, la Jaunette, le Petit Poil... Tous sont des noms de variétés locales de châtaignes ou de marrons. On rencontre dans ce très ancien verger de La Garenne 21 variétés différentes de châtaigniers. Une véritable collection d’arbres greffés s’offre à vous, tous plus ou moins difformes, troués, tordus, vrillés, ridés ; les qualificatifs manquent pour décrire les formes tourmentées de ces vieillards. Greffés dans leur jeune âge, les troncs portent encore la

Le châtaignier, compagnon des temps difficiles, a été planté au cours des siècles dans les cours de ferme, sur les talus, par petits groupes, principalement pour ses fruits nourrissants qui ont longtemps été la base de l’alimentation dans les campagnes. Au cours e du XX siècle, les besoins alimentaires changent. Le remembrement, l’extraction des tanins du bois, l’apparition de maladies concourent également à sa disparition, modifiant ainsi les paysages ruraux. Malgré ces aléas, le châtaignier est encore présent en nordLoire et les acteurs de la filière réfléchissent à de nouvelles pistes pour son évolution : un label pour affirmer la qualité du fruit, la modernisation des vergers, l’évolution vers la production de bois d’œuvre, une reconquête bocagère. Ce campagnard a encore de beaux jours devant lui. Où se trouve-t-il ?

Marron ou châtaigne ? Un même châtaignier peut produire deux types de fruits comestibles : si le fruit est cloisonné, il s’agit d’une châtaigne, s’il est non cloisonné, c’est un marron. Attention, on appelle également marron le fruit non comestible du marronnier d’Inde.

Marron

Châtaigne

De Nort-sur-Erdre, prendre la direction d’Héric. Aussitôt après le pont de chemin de fer, prendre la première à droite, c’est un chemin qui mène à La Garenne (la Halte Garderie de La Garenne est fléchée). Les châtaigniers sont là. 33


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Un vieux châtaignier ridé en lisière de boisement, des jeunes chênes qui se pressent autour, un sentier pédestre sinueux qui longe ce petit groupe... Une observation plus précise permet de remonter le cours de leur histoire. Sa morphologie tourmentée indique que le vieux châtaignier est positionné là depuis plusieurs siècles. Le boisement qui l’a peu à peu cerné est postérieur à l’installation du vieillard car ce dernier possède une silhouette caractéristique d’arbre isolé. Il a étalé sa vaste frondaison

Castanea sativa

Où se trouve-t-il ? Du centre-bourg, prendre la direction d’Orvault (D75). Emprunter la rue Mendès-France et se garer sur le parking à droite, juste avant le pont de la Forge. Emprunter le sentier pédestre de l’autre côté de la route. L’arbre est situé un peu plus loin sur le bord du sentier, à 5 minutes de marche. 34

Circonférence : 5,15 m

Selon que l’on désire obtenir du bois ou des fruits, le châtaignier sera conduit de manière très différente : planté serré, en taillis, sur des terrains forestiers, il sera exploité tous les vingt ans pour une production rapide de fûts étroits et bien droits. C’est un arbre très avantageux pour la production de bois ; là où trente ans sont nécessaires au châtaignier, il en faut cent au chêne. En revanche, il sera traité de manière opposée pour une exploitation fruitière. Isolé ou planté espacé dans un verger, il sera d’abord greffé puis étalera largement sa frondaison. Il pourra atteindre un diamètre important.

sans être gêné par ses congénères et s’est développé sans avoir besoin d’aller chercher la lumière dans les hauteurs. Sa couronne feuillée, aujourd’hui fortement en déclin, est portée par un tronc court et épais déformé par un gros bourrelet. Il s’agit de la trace de la greffe effectuée dans son jeune âge. Cet arbre, planté autrefois pour produire des fruits, a perdu de nos jours son utilité première. Trace d’une activité agricole révolue, il veille aujourd’hui sur un sentier de randonnée le long du Gesvres.

L’homme a recours au bois de châtaignier, bois de fente, pour réaliser des piquets, notamment dans les pays de vigne. Il a la réputation d’être un bois de feu médiocre mais des études en cours démontrent son intérêt lors de la combustion en foyer fermé car il produit peu de cendres.


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le département. Il est originaire de la Chine de l’ouest et le premier exemplaire a été introduit en Europe dès 1804. Il est cultivé depuis très longtemps au Japon où on l’utilise pour réaliser des haies compactes. On compte une centaine d’espèces de Podocarpus ; elles proviennent d’Amérique du Sud, d’Asie et d’Océanie et la plupart se sont étonnamment bien adaptées sous le climat atlantique.

Circonférence : 0,40 m

Le château de la Gilière est édifié au XIXe siècle. Les espaces extérieurs attenants sont à l’image des parcs de cette époque. Véritables collections d’arbres et d’arbustes provenant de divers continents, les parcs sont conçus par leurs propriétaires pour recréer un univers exotique, un espace à rêver. Planté au sein d’un massif, le Podocarpus est un petit arbre qui pourrait passer totalement inaperçu. C’est pourtant un arbre assez rare, très peu présent dans

Comment le reconnaître ? Le Podocarpus macrophyllus (signifiant à grandes feuilles) possède un feuillage persistant. Les longues feuilles étroites mesurent une dizaine de centimètres de long. Elles sont épaisses, rigides et insérées de manière spiralée autour du rameau. Leur face supérieure est vert brillant, leur face inférieure est bleu-vert et elles sont rougeâtres à leur apparition. Le fruit ressemble à une petite prune verte ; il devient rouge foncé ou violet à maturité. L’arbre peut atteindre jusqu’à 15 mètres de haut dans son milieu naturel mais dépasse rarement 5 mètres en Europe. Sa croissance est très lente et il ne supporte pas les sols calcaires.

Podocarpus macrophyllus

Comme le Podocarpus, la majeure partie des espèces végétales importées en Europe proviennent d’Amérique du Nord ou d’Asie car elles ont trouvé sur le continent européen des conditions climatiques comparables à celles de leur pays d’origine. Les grands voyageurs e du XVIII siècle avaient pour souci de rapporter des végétaux utiles : nourriture, teinture, médicaments, épices et matières premières nouvelles... Les essais d’acclimatation furent nombreux mais souvent infructueux car les conditions stationnelles (sol, climat...) étaient trop différentes pour que les plantes importées pussent vivre et se reproduire. Ainsi a-t-on abandonné les projets d’acclimatation de l’hévéa (caoutchouc), du théier, du caféier, du muscadier et autres...

Où se trouve-t-il ? L’arbre est situé en centre-bourg, dans le parc de la mairie, côté église. 35


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Où se trouve-t-il ?

Planté à côté de la chapelle Notre-Dame-des-Dons, un if multiséculaire en garde l’entrée. François II, duc de Bretagne, offre en 1472 à la chapelle une statue représentant la Vierge donnant le sein au Christ. Cette offrande n’est pas fortuite, le duc est tourmenté par son absence de descendance. Il sera par la suite satisfait car en 1477 naîtra au château de Nantes la future Anne de Bretagne. De là, la statue fut régulièrement invoquée pour des problèmes de stérilité. Est-ce le geste de François II qui associa la chapelle au culte de la fécondité ? Il est plus vraisemblable qu’il s’agisse d’une

De Treillières, prendre la direction de Nantes (RD 537). Au niveau de La Ménardais, tourner à droite vers Sautron puis prendre la troisième à droite (rue des Dons) jusqu’à la chapelle Notre-Dame-desDons. L’if est devant la chapelle. 36

tradition plus ancienne, un culte païen associé à l’arbre : on raconte que des vieux paysans jetaient des rameaux de l’if sacré dans leur champ. Lors de la Révolution, la statuette fut préservée des dommages infligés à la chapelle : elle avait été cachée dans le tronc creux de l’if par les villageois. En 1825, Richer, relatant l’un de ses voyages en Loire Inférieure, précise qu’il existe deux ifs énormes et creux à côté de la chapelle. Il ne reste aujourd’hui qu’un des deux frères. Au fil du temps, son tronc s’est creusé et seuls des fragments de bois périphériques maintiennent l’arbre en vie.

Circonférence : 6,50 m

Le culte des arbres sacrés est bien connu chez les Celtes. Ces croyances sont peutêtre à la source de certains rites rapportés par les historiens : malades passant à travers des troncs de chênes, statue protectrice cachée dans un tronc de peuplier à NotreDame-du-Léard en Saint-Julien-de-Concelles ou encore branches d’if sacré accrochées aux chapeaux des pèlerins en Saint-Julien-deVouvantes. Un arbre divinisé, profondément respecté pour une croyance pouvait, suite à diverses invasions, être rejeté car considéré comme un vestige insupportable. L’Eglise catholique ayant beaucoup de peine à abolir le culte aux arbres consacrés a souvent gardé les mêmes lieux de rendez-vous... Ainsi, chapelles et oratoires se sont parfois installés dans les troncs creux des arbres.

Quel est le point commun entre l’if, le houx, le buis et l’aubépine ? Ce sont tous des arbres indigènes à croissance très lente et ils ont une longévité très importante : il n’est pas rare de rencontrer des ifs âgés de plus de mille ans, particulièrement en Normandie. Comme l’if pousse très lentement, son bois est très dur. C’est un bois précieux, imputrescible et très recherché. Il était autrefois utilisé pour la fabrication de pièces d’accastillage pour la marine, de petits objets ménagers et d’armes (arcs, arbalètes et flèches).


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Le cormier est, à l’origine, un arbre du Bassin méditerranéen. C’est un discret : on passe généralement à côté de lui sans lui accorder la moindre attention car il atteint rarement un âge ou une taille exceptionnels. En Loire-Atlantique, il est surtout présent dans le Pays de Retz où il a été introduit volontairement comme espèce fruitière : il produit des cormes, sortes de petites poires comestibles. Elles étaient autrefois consommées blettes ou séchées en hiver ou bien entraient dans la fabrication d’une sorte de cidre. Les cormiers isolés au centre des champs ont été souvent

plantés pour leur production fruitière. Généralement greffés, ils produisent de gros fruits. Ils font également de l’ombre au bétail. Les cormiers dans les haies bocagères se sont souvent installés là spontanément et ont été conservés par la suite. C’est un arbre respecté par les anciens dans les campagnes. La société naturaliste Audubon à Couëron a entrepris une démarche d’inventaire des cormiers : elle en a recensé plus d’une cinquantaine. Ils sont généralement plantés de manière isolée mais certains sont regroupés en petits vergers. Ce cormier est aujourd’hui le plus gros de la commune.

Sorbus domestica

Le cormier tend à disparaître de nos campagnes, suite à la destruction des haies, à la déprise agricole. Son bois très dur et d’une belle couleur rosée était autrefois utilisé pour la fabrication d’engrenages, de moyeux de charrettes ou encore de rabots. Depuis une quinzaine d’années, on observe un regain d’intérêt pour les feuillus précieux (merisier, alisier... et notamment le cormier). Présent en milieu forestier, il fait l’objet d’attentions et est conservé lors des martelages.

Circonférence : 2,50 m

Où se trouve-t-il ?

Comment le reconnaître ? Le cormier possède un feuillage assez diffus, lâche. Sa feuille est composée de plusieurs folioles dont le bord est découpé de petites dents pointues. Le tiers inférieur de la foliole n’est pas denté. Le fruit (la corme) ressemble à une petite pomme ou à une petite poire selon la variété rencontrée. A l’automne, sa face exposée au soleil prend une teinte rouge.

De Couëron, se diriger vers Sautron. Après la voie ferrée, continuer tout droit puis prendre la troisième route à gauche vers La Bouraudière. Entre La Bouraudière et Le Rocher se trouve un sentier pédestre sur la droite. Emprunter le chemin sur une centaine de mètres, suivre les indications fléchées. Le cormier se trouve sur la gauche au cœur d’une haie. 37


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La Loire-Atlantique a une relation particulière avec le camélia. L’arbre était depuis son importation de Chine au XVIIIe siècle considéré comme une plante d’orangerie. C’est Ferdinand Favre, maire de Nantes et passionné d’horticulture, qui a adapté cet arbuste délicat à la culture en plein air. Il importe dès 1806 les premières graines d’Angleterre ; il pressent que l’arbre peut s’adapter au climat nantais après accoutumance et sélection des plants. Passionné, il rallie à sa cause de nombreux professionnels et amateurs qui mettent tout

Où se trouve-t-il ? De la place de l’Eglise, prendre la rue de l’AbbéChauvin. L’arbre se trouve dans un petit jardin, à l’angle du passage Beaune. 38

Circonférence : 3,15 m

Camellia japonica

Le Camellia japonica appartient à la même famille que le théier (Camellia sinensis). Linné a dédié cet arbuste à George Joseph Kamel en latinisant son nom, en hommage à ses travaux botaniques. En effet, ce jésuite missionnaire a longuement exploré la Chine à la recherche de l’origine du théier, que les Européens souhaitaient acclimater en Europe. Le Camellia japonica est introduit en Angleterre en 1739 mais il suscite peu d’intérêt à son arrivée ; l’arbuste est tenu pour une plante de serre froide. Cependant, il connaît un engouement très fort dans la première moitié du e XIX siècle en tant que fleur coupée : les dames ornent leur corsage de fleurs fraîches de camélia, tel le personnage de Marguerite Gautier dans « La Dame aux Camélias » d’Alexandre Dumas fils.

leur savoir-faire au service de l’hôte chinois : semis, bouturage, sélections et hybridations s’enchaînent. Le travail acharné de Favre est récompensé : en 1857, Nantes compte 250 000 pieds de camélias. La ville devient un important centre de création de nouvelles variétés et le Jardin des plantes accueille une collection de camélias qui ne cesse de s’enrichir depuis. Le camélia de La Montagne rappelle ce passé botanique. L’arbuste, qui s’étale sur près de 9 mètres de long, est un des plus vieux camélias du département.

Comment le reconnaître ? Le camélia possède des feuilles ovales, épaisses, vert foncé, très brillantes, dont le bord est découpé de petites dents acérées. Ses fleurs s’épanouissent de janvier jusqu’à mai. L’arbuste se plaît dans le climat doux et humide de l’Ouest. Il prospère en sol acide mais ne nécessite pas obligatoirement de la terre de bruyère.


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religion protestante : suite à la révocation de l’Edit de Nantes en 1685, les familles protestantes auraient signalé leur présence par la plantation d’un pin parasol. Cette silhouette, visible et reconnaissable de loin, avait pour fonction d’avertir les pasteurs itinérants et tous les adeptes de la Réforme de la présence d’un lieu d’accueil qui leur offrirait le gîte et le couvert. Ces arbres, dont la longévité n’excède pas deux cents ans, sont morts mais ont été remplacés par de nouveaux pins parasols.

Pinus pinea

Cet arbre d’origine méditerranéenne a des usages différents selon les régions : il participe à l’organisation du territoire au sein d’alignements le long des routes ou des allées dans le midi, mais joue également un rôle écologique important. Essence pionnière, il reconquiert spontanément les territoires dégradés par le feu car il s’accommode des sols pauvres. Il participe au reboisement des cordons dunaires et permet la stabilisation des dunes. Enfin, les forestiers ont recours à lui pour reboiser les terrains difficiles et pour la protection contre les incendies.

Circonférence : 2,95 m

Ce pin parasol, connu de tous, sert de repère à l’entrée du bourg. Sa silhouette est aisément identifiable grâce à son tronc dégagé et son feuillage étalé qui perdure toute l’année. Il émerge des rangs de vignes et est souvent associé à l’image du vignoble. Il fait partie d’un ensemble de pins parasols, généralement plantés isolés, qui ponctuent le territoire situé entre la Loire et la Vendée. Plusieurs hypothèses ont vu le jour pour expliquer leur présence. La transmission orale associe ces silhouettes isolées à la

Comment le reconnaître ? Ses aiguilles sont longues et groupées par 2, les cônes (pommes de pin) sont gros, arrondis et compacts. Ils s’ouvrent à maturité, au bout de 3 ans, et libèrent des graines comestibles. Il possède une écorce brun-rouge, épaisse et très crevassée. C’est sa silhouette caractéristique, en forme de parasol, qui lui a donné son nom.

Où se trouve-t-il ? De Bouaye, prendre la direction de Nantes (RD 751), parcourir 2,5 km jusqu’au Fief Guérin  : l’arbre se trouve, sur la gauche, dans les vignes. 39


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L’orme de Saint-Aignan est l’un des rares ormes survivants à la graphiose, maladie mortelle, réapparue en Europe vers la fin des années soixante. En vingt ans, 95 % des ormes sur le territoire national ont succombé à cette attaque parasitaire, causant de profondes modifications dans les paysages ruraux. Dans l’Ouest, l’orme était un des principaux composants du bocage. En Loire-Atlantique il était particulièrement

Ulmus campestris

Circonférence : 2,85 m

La longue cohabitation entre l’orme et les hommes a tissé des liens spécifiques entre eux. Dans l’Antiquité, les Grecs et les Romains accordaient à l’orme un pouvoir divin mais c’est au Moyen Age qu’il occupe une place capitale : l’orme est arbre de justice. Il est souvent planté sur la butte seigneuriale ou au centre des villages. Les magistrats ou le seigneur rendent justice sous son ombrage. L’orme, médiateur de la divinité, est censé inspirer des sentences pleines d’équité et de sagesse.

présent sur les zones littorales car il résiste bien aux embruns. Au cours des siècles, son bois a toujours été employé car il ne pourrit pas dans l’eau et se fend difficilement. La loupe d’orme est particulièrement recherchée pour ses sinuosités très esthétiques. L’orme au sein du bocage ne survit aujourd’hui pour la plus grande partie que sous forme de rejets provenant d’anciennes souches affaiblies.

Où se trouve-t-il ? Emprunter la rue principale de Saint-Aignan-de-GrandLieu, l’arbre est situé en face de la poste, sur le parking de la mairie. 40

La graphiose de l’orme. Un champignon microscopique émet une toxine dans l’orme. Ce dernier cloisonne l’intrus mais se prive ainsi de la sève qui le nourrit. L’arbre se dessèche et meurt en moins de deux ans. Le champignon va se servir d’un insecte, le scolyte, pour se déplacer sur un autre arbre-proie. Au printemps, le jeune insecte en croquant les jeunes pousses inocule malgré lui le champignon. L’été, les femelles creusent des galeries sous l’écorce de l’arbre affaibli pour abriter leurs larves avant l’hiver. Ainsi continue le cycle de la maladie. Il n’y a pas de traitement efficace. La pépinière expérimentale de Guémené-Penfao participe au programme de conservation des ressources génétiques des ormes en recensant et clonant les arbres apparemment sains.


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produite par les feuilles, vers toutes les parties de l’arbre. Ensuite se trouve un tissu cellulaire qui permet la croissance en épaisseur du tronc. Enfin, des vaisseaux ascendants transportent l’eau et les éléments minéraux des racines vers les feuilles. Quant au cœur du tronc, il est constitué de vaisseaux morts qui forment l’ossature de l’arbre ; selon les espèces, ce bois est plus ou moins dur. Le cœur du tilleul ne durcit généralement pas ; il pourrit en son centre et devient creux sans que cela empêche l’arbre de vivre.

Circonférence : 3,55 m

Une taille moyenne, une couronne arrondie, des feuilles aux reflets argentés, un tilleul, là, contre un mur. Jusque-là, rien d’extraordinaire. Pourtant, à mesure que l’on s’en approche, on s’interroge. Comment cet arbre, plutôt ces deux demi-arbres, peuvent-ils encore vivre ? C’est une des particularités des arbres. Une grande part des phénomènes leur permettant de vivre, de s’accroître, de s’alimenter se passe dans la zone périphérique du tronc : juste sous l’écorce, des vaisseaux descendants conduisent la sève élaborée,

Comment le reconnaître ? Le tilleul argenté est identifiable à ses feuilles en forme de cœur, vertes sur la face supérieure et blanchâtres sur la face inférieure. En juillet, l’arbre porte des petites fleurs regroupées, très odorantes, dont le nectar attire les abeilles. Les rameaux arborent des fruits pourvus d’une longue aile, mûrs en automne.

Tilia tomentosa

Le tilleul est dans toutes les mythologies un arbre qui nous veut du bien. L’homme tire parti depuis des siècles des divers éléments de l’arbre pour se soigner ou pour la confection d’objets utilitaires. Dans la pharmacopée traditionnelle, ses fleurs sont utilisées en infusion et son aubier, la partie vivante du bois située juste sous l’écorce, en décoction. De son écorce on tirait autrefois la teille, de longues lanières macérées pendant plusieurs mois, qui servait à la confection de cordages, de nattes ou de paniers. Son bois, tendre et facile à travailler, permet la fabrication de petits objets usuels, tels que bobines de fil, cadres, crayons ou encore touches de pianos.

Où se trouve-t-il ? De Rezé-centre, prendre la route des Sorinières. Tourner à droite au niveau de Leclerc Meubles (rue de la Butte-de-Praud). L’arbre se trouve à 100 m sur la gauche, dans le parc de Praud, à côté des jeux pour les enfants. 41


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Provenant de Virginie, le premier magnolia à grandes fleurs est arrivé en Loire-Atlantique en 1711. René Darquistade, futur maire de Nantes, le plante dans la serre de sa propriété de La Maillardière. L’arbre végète et reste près de vingt ans sans produire la moindre fleur. Lassé, le propriétaire décide de s’en débarrasser mais la femme du jardinier recueille l’arbre et le plante dans son jardin, en plein air. L’arbre se met alors à fleurir et devient le centre d’attraction des horticulteurs et botanistes locaux. Lors de la Révolution, la pro-

Le Jardin des plantes. A l’origine, le premier jardin, installé vers la rue de Budapest, est créé par les apothicaires. En 1688, par lettres patentes, Louis XIV autorise la création d’un jardin botanique. Il prendra sous Louis XV le titre de jardin royal : le roi demande aux capitaines de navires marchands de rapporter des pays étrangers et des colonies françaises d’outre-mer des graines et des plantes encore inconnues et qui pourraient être utiles. Elles seront acclimatées sous le climat nantais avant d’être envoyées au Jardin des plantes de Paris. Cependant, après avoir été à son apogée, ce jardin, trop coûteux, rattrapé par l’urbanisation, tombe en décrépitude. Le Jardin des plantes trouvera son emplacement définitif en 1806 ; Hectot est alors directeur du Jardin. Sa fonction va évoluer au cours du temps et il sera consacré à la botanique et à l’accueil du public. Où se trouve-t-il ?

L’arbre est situé dans le Jardin des plantes, (Nantes centreville, près de la gare SNCF). 42

priété est incendiée ; l’arbre mourant tombe alors dans l’oubli. Le magnolia du Jardin des plantes, doyen du jardin, est une marcotte de ce piedmère planté par Hectot, troisième directeur du Jardin des plantes. Cette essence s’est rapidement répandue dans le département. En 1992 la ville de Nantes est choisie pour gérer la collection nationale de référence des magnolias (700 espèces et cultivars). Le Jardin des plantes étant devenu trop petit, c’est le Parc de la Beaujoire qui accueille désormais les nouvelles variétés.

Circonférence : 2,60 m

Magnolia grandiflora

Comment le reconnaître ? Le magnolia possède de grandes feuilles persistantes, brillantes sur leur face supérieure, velues et de couleur rouille sur la face inférieure. Les fleurs, très parfumées, sont blanc crème et peuvent atteindre 25 cm de diamètre. Elles sont remplacées par des fruits en forme de cônes, qui s’ouvrent en libérant des graines orange vif.


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métairies ; ses fruits ont longtemps nourri les fermiers travaillant sur les terres du châtelain. En 1938, l’ancien propriétaire lègue le terrain à la ville. Le vieil arbre sera rattrapé par l’urbanisation dans les années quatre-vingt-dix. Des mesures de protection sont alors prises pour éviter un piétinement excessif pouvant endommager ses racines. Ce vieillard qui a vu passer plus d’un millénaire produit encore des châtaignes aujourd’hui.

Circonférence : 10 m

Cet ancien verger accueille le doyen des châtaigniers du département.Sa taille impressionnante et son tronc qui s’enfonce dans le sol telle une énorme vis lui ont forgé une renommée à l’échelon national. La légende orale fait remonter l’année de sa plantation à 756. Il a poussé entre marais et futaies, sur les terres de l’ancienne abbaye Saint-Rogatien, protecteur de la ville de Nantes. Lorsque le château de l’Eraudière prend la suite de l’abbaye, le châtaignier est entouré par les

Comment le reconnaître ? Le châtaignier possède de longues feuilles caduques dont le bord est en dents de scie. Les fleurs sont réunies sous forme de chatons très odorants, qui pendent des rameaux en juin. Les châtaignes, comestibles, sont contenues dans une bogue épineuse qui s’ouvre à maturité. L’écorce de l’arbre jeune est grise mais avec l’âge, elle devient marron, s’épaissit, se fissure ; le tronc se vrille parfois.

La date de la plantation de ce châtaignier est connue, mais de manière générale, comment peut-on déterminer l’âge d’un arbre ? Dans ses jeunes années, c’est assez facile, on observe sur la tige principale une pousse de branches par année. Pour les arbres plus vieux, la mesure de la circonférence du tronc à 1,30 m du sol permet de faire une estimation grossière : 2,5 cm correspondent à un an. Attention, cette technique n’est pas fiable à 100 % car une même espèce pourra avoir des dimensions très diverses selon le terrain sur lequel elle est implantée (sol riche ou pauvre, roche affleurante ou non, trop ou pas assez d’eau...). Seul un fin carottage dans le tronc permettra un comptage des cernes de croissance. Où se trouve-t-il ?

Se rendre à l’Eraudière (Nantes ouest, à proximité de la Beaujoire). Du grand rondpoint de l’Eraudière, suivre la direction « base nautique Léo Lagrange ». En continuant à suivre cette direction, prendre la première rue à gauche et continuer toujours tout droit. Le châtaignier se trouve plus loin sur la gauche (rue de Coetquelfen). 43


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Le couvent Saint-Jacques à Pirmil accueillit les jeunes sourds-muets jusqu’en 1842 puis la réorganisation de l’institut fut confiée à Louis Augustin Caillaud. Il se mit à la recherche d’un site présentant des conditions décentes pour l’éducation des enfants. Son choix se porta sur la propriété de la Persagotière, en bord de Sèvre, et l’institut ouvrit en 1856. Frère Louis y créa un jardin et de nombreux ateliers. Passionné de botanique, il s’était notoirement spécialisé dans l’arboriculture fruitière et possédait une vaste col-

Les platanes de la Persagotière ont pu se développer dans un milieu très favorable ; ils atteignent une taille impressionnante et offrent une silhouette naturelle. La plupart de leurs confrères vivent quant à eux en milieu urbain et doivent s’adapter à des conditions de vie très difficiles. Leur partie aérienne doit se contenter d’un espace réduit et répondre à des conditions de sécurité drastiques, aussi subit-elle des tailles répétées. Leurs racines s’accommodent de fosses de plantation étroites ; l’arbre doit également résister au manque d’eau, à la pollution. La suprématie du platane en ville tend toutefois à disparaître ; ces arbres de haute taille sont aujourd’hui peu à peu remplacés par des essences de plus faible développement, plus adaptées à un espace de vie restreint.

Circonférences : de 3,55 m à 7,10 m

Platanus x acerifolia

Où se trouvent-ils ? Se rendre à Pirmil (Nantes sud-Loire), se garer au centre commercial. Emprunter la promenade des bords de Sèvre. L’alignement de platanes est situé en bord de rivière, un peu plus loin. 44

lection de fruitiers primeurs (poires, pommes et vignes...). D’anciennes gravures représentent l’institution à l’époque ; sur l’une d’elles figure un alignement régulier d’arbres, face à la Sèvre. Ces mêmes arbres, des platanes communs, sont devenus aujourd’hui des sujets dignes d’intérêt. Agés vraisemblablement de quelque 150 ans, dépassant pour certains les 7 mètres de circonférence, ils ont trouvé là des conditions idéales à leur développement. Une promenade permet de longer la rivière jusqu’à Vertou.

Comment le reconnaître ? Le platane commun est aisément identifiable grâce à son écorce caractéristique : lisse, elle se détache par petites plaques, laissant apparaître des zones plus claires, blanches ou vert clair. Ses feuilles sont assez grandes, à 5 ou 7 lobes, ressemblant un peu à des feuilles de vigne. Les fruits, en forme de petites sphères hérissées, sont portés par un long pédoncule.


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de vastes espaces libres plantés d’arbres. Ils seront les poumons verts de la ville industrielle.Le parc est encore à l’époque situé à la campagne, aux portes de la ville mais il sera rapidement cerné par une urbanisation galopante. Procé devient le premier jardin public nantais à l’anglaise. Il est très rapidement fréquenté et ne cessera d’évoluer au cours du XXe siècle. Le tulipier, vraisemblablement l’un des doyens de France, est aujourd’hui un des joyaux du parc.

Liriodendron tulipifera

Le premier tulipier de Virginie aurait été importé des Etats-Unis par l’amiral nantais Barrin de la Galissonnière en 1732. Comme de nombreuses espèces provenant d’Amérique du Nord, il est en France utilisé à des fins ornementales dans les parcs. Sa croissance est très rapide et il peut atteindre des hauteurs conséquentes, 30 mètres en Europe mais jusqu’à 50 mètres dans son pays d’origine. Cet arbre est ainsi dénommé car ses fleurs ressemblent à des tulipes mais il ne fleurit pas avant d’avoir atteint l’âge de 25 ans.

Circonférence : 4,90 m

Le tulipier de Procé a connu bien des changements autour de lui. Il est à l’origine installé dans un parc privé, à la campagne, et veille sur le manoir édifié en 1789. Le parc a été conçu en 1866 par Dominique Noisette, fils du célèbre paysagiste de l’époque. Sa quiétude va être bouleversée en 1912 quand la municipalité achète ce terrain à la famille Caillé. La création d’un jardin public est alors déclarée d’utilité publique. Paul Bellamy, maire de l’époque, souhaite offrir aux Nantais, dans une volonté futuriste et hygiéniste,

Comment le reconnaître ? Le tulipier de Virginie possède de grandes feuilles tronquées très caractéristiques. Son feuillage prend une très belle couleur dorée à l’automne. Ses fleurs vert-jaune s’apparentent à des tulipes et s’épanouissent en juin-juillet. Elles sont remplacées par des fruits en forme de cône allongé qui se désarticulent à maturité. Son écorce est gris foncé et se fissure longitudinalement.

Où se trouve-t-il ? Se rendre au parc de Procé (centre-ville de Nantes, entre le rondpoint de Vannes et la Place Zola). L’arbre est situé près du manoir. 45


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Le peuplier noir a trouvé sur l’île Clémentine des conditions qui comblent ses exigeants besoins en eau. Il se plaît particulièrement dans les zones perturbées et pousse seul ou mélangé à d’autres espèces sous forme de bosquets.Arbre très branchu, son bois est de moindre qualité : pourtant, si son intérêt économique est faible, il possède une importante fonction écologique. C’est aujourd’hui une espèce en voie de disparition et l’homme n’y est pas étranger. Les divers aménagements hydrauliques entraînent la

Trois espèces de peupliers sont indigènes en France. Parmi elles, le peuplier noir. Il s’installe spontanément le long des cours d’eau - vallée de la Loire, de la Garonne, du Rhône et du Rhin - mais vit aussi près de la côte méditerranéenne et en montagne. On rencontre par ailleurs de nombreuses espèces de peuplier noir provenant d’Amérique du Nord et introduites en Europe. Très vigoureuses, de croissance très rapide, elles donnent un bois de meilleure qualité et ont été largement plantées dans les terrains humides peu fertiles. Les hybridations sont fréquentes entre ces deux peupliers noirs (européen et américain), et petit à petit sont apparus des arbres nouveaux nommés peupliers euraméricains. Ces hybrides ont supplanté le peuplier noir européen ; ils font l’objet d’une culture intensive et forment l’essentiel des peupleraies de rapport. Où se trouve-t-il ? Il est situé en bord de Loire, sur l’île Clémentine, peu après la passerelle, sur la gauche. 46

Circonférence : 4,90 m

Populus nigra

raréfaction des zones perturbées favorables à sa régénération naturelle provoquent une fragmentation des peuplements naturels et favorisent par ailleurs les interactions entre peuplements sauvages et peupleraies cultivées. Un programme de conservation des ressources génétiques du peuplier noir a été mis en place à l’échelon européen. La pépinière expérimentale de Guémené-Penfao participe à cette action en prélevant et bouturant les rameaux des peupliers noirs encore présents.

Comment le reconnaître ? Les feuilles non velues du peuplier noir sont grandes, ovales-triangulaires sur les rameaux longs et plus petites, plus ou moins en losange sur les rameaux courts. Les jeunes rameaux sont orangés mais deviennent gris la deuxième année. Ils portent l’hiver de petits bourgeons pointus, brun-rouge. Les fruits sont groupés en grappes sur un long pédoncule.


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ment de l’excellente adaptation des châtaigniers dans le département. Il rappelle que l’Auneau était, il y a peu, un espace situé à la campagne. Ce grand-père châtaignier faisait partie de la famille, il était respecté. Aujourd’hui, la majeure partie de sa couronne est morte, seules quelques branches portent encore des feuilles mais la vie circule encore en lui. C’est un vieillard pluricentenaire qui produit encore des fruits.

Circonférence : 7,30 m

Une rencontre surprenante. Que fait ce châtaignier, arbre rural par excellence, compagnon des paysans, sur une pelouse rasée de près, au sein d’un espace vert, entouré par les habitations, les routes, la zone industrielle ? Rattrapé par l’urbanisation, il raconte un passé, pas si éloigné, où un à deux châtaigniers, arbres à pain, étaient plantés près des fermes pour leur production de fruits qui nourrissaient la famille une partie de l’année. Il témoigne égale-

Développée dès l’Antiquité par les Romains et les Grecs, la culture du châtaignier s’est propagée en France depuis la Provence en passant par la vallée du Rhône, l’Aquitaine et le Limousin jusqu’en Bretagne, dessinant la diagonale du châtaignier. Les conditions climatiques et pédologiques de l’Ouest lui conviennent parfaitement. Il aime l’eau, craint la chaleur et ne supporte pas le calcaire qui l’empoisonne. Il est particulièrement présent au nord de la Loire et autour de Redon.

Les vieux arbres connaissent différentes phases d’évolution avant de s’éteindre inéluctablement. Ils réalisent parfois une « descente de cime ». C’est le résultat d’une réaction de l’arbre face à une perturbation de l’environnement.Tout d’abord, les branches de l’extrémité de la cime vont dépérir et de nombreux rejets vont apparaître en retrait. Puis les branches maîtresses et enfin le tronc vont décliner à leur tour. On note à chaque étape l’apparition de rejets qui assurent à chaque fois une frondaison partielle, située de plus en plus bas. Moins l’arbre est capable de réaliser une descente de cime plus il s’approche de la fin.

Où se trouve-t-il ? De l’église, suivre la direction Carquefou. Dépasser le troisième feu et entrer dans le hameau de L’Auneau situé peu après sur la gauche. Prendre la première rue à droite jusqu’au parking. Emprunter le passage piéton menant à l’espace vert. Le châtaignier est là. 47


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Etonnamment, malgré sa taille impressionnante, ce séquoia ne peut dépasser les 150 ans. Dès le milieu du XIXe siècle, par le biais des diverses sociétés d’horticulture nantaises, les propriétaires peuvent acheter ou échanger des graines et installer cet arbre américain dans leur parc. Il sera planté isolément de manière à être bien visible de tous et fera la fierté de son hôte. Perçu de loin, il sert à la fois de repère social et spatial. Contraire-

Le séquoia géant ne se rencontre à l’état naturel que sur le versant pacifique de la Sierra Nevada en Californie, en forêt, entre 1500 et 2000 mètres. C’est une essence de climat montagnard humide. Le nom de séquoia lui a été attribué en l’honneur d’un Indien métis nommé Sequoyah qui joua au e XIX siècle un rôle important dans la coopération entre les Cherokees et les Blancs. Dans son pays d’origine, cet arbre atteint des âges et des proportions exceptionnels (jusqu’à 3000 ans). Le « Général Sherman », célèbre géant de Californie, mesure 24 mètres de circonférence et atteint 81 mètres de haut. Il s’agirait de l’un des plus gros êtres vivants de la planète. Où se trouve-t-il ? De l’église, emprunter la direction Nantes, puis au premier rond-point, suivre Sucé-sur-Erdre. Au rond-point de La Fleuriaye, suivre la direction « château de La Fleuriaye » jusqu’au parking. L’arbre se trouve dans le parc. 48

Circonférence : 6,50 m

Sequoiadendron giganteum

ment aux autres séquoias à la silhouette verticale, longiligne et au tronc dénudé, le séquoia de Carquefou possède la particularité de déployer des branches basses sinueuses qui partent à la rencontre du sol, sans toutefois qu’elles ne s’enracinent à son contact. Ce géant, après avoir veillé sur le château de La Fleuriaye, accompagne aujourd’hui le bâtiment du Fond Régional d’Art Contemporain.

Séquoia géant Le séquoia géant Le rameau est composé d’écailles imbriquées, charnues, un peu piquantes. Les cônes mesurent de 5 à 8 centimètres de long

Séquoia toujours vert

Le séquoia toujours vert Les feuilles sont de petites aiguilles aplaties insérées à plat sur le rameau. Les cônes sont beaucoup plus petits, de 1,5 à 2,5 cm de long.


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Fraxinus oxyphylla

Dans la vallée de la Loire, il est possible de trouver des vestiges de haies plessées. Les arbres qui composent ces haies sont taillés de manière à pousser sur un plan vertical, telle une palissade ; peu à peu, les branches horizontales des arbres se soudent les unes aux autres. Ces haies sont composées de frênes, le plus souvent, et ce « tressage » finit par constituer une clôture végétale vivante. Dans la basse vallée de la Loire, le frêne commun (reconnaissable à ses gros bourgeons noirs) est souvent remplacé par le frêne à feuille étroite ou frêne oxyphylle.

L’homme a organisé le territoire des îles et bords de Loire en plantant des haies composées d’arbres résistants à des conditions de vie difficiles : crues du fleuve, alternance de périodes humides et plus sèches, sols sableux, courants. Les haies, selon leur orientation, jouent des rôles différents : positionnés le long des rives, les arbres grâce à leurs racines permettent la fixation des berges. De plus, l’interface entre le milieu aquatique et terrestre génère une grande diversité écolo-

gique. Plantées perpendiculairement à la circulation des crues, elles permettent de casser le courant et de limiter l’érosion des sols. Enfin, parallèlement à la circulation des crues, elles délimitent le parcellaire et favorisent la diversité des espèces. Sur le site de la Pierre Percée, les haies sont majoritairement composées par du frêne traité en têtard : étêté tous les 9 à 12 ans, l’arbre réagit en produisant des rejets qui fusent du tronc. Ces branches seront utilisées comme bois de feu.

Où se trouve-t-il ? De La ChapelleBasse-Mer, prendre la direction de Mauvessur-Loire. Au niveau du pont et de la levée de la Divatte, suivre la direction Nantes. Les arbres se trouvent 400 mètres plus loin, sur la droite, dans la zone de loisirs de la Pierre Percée. 50

Comment le reconnaître ? Le frêne oxyphylle est reconnaissable à ses bourgeons brun-gris. Il possède des feuilles composées de 7 à 9 folioles bordées de petites dents pointues, irrégulières et très écartées, vert foncé dessus et velues dessous. Les fruits sont réunis par petites grappes et sont composés d’une graine entourée par une longue aile ; la graine dépasse le milieu de fruit.


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deur de la foi.Tous les calvaires ne sont pas accompagnés de végétaux mais la présence de ceux-ci accentue leur impact et leur présence dans le paysage. Visibles de loin toute l’année grâce à leur feuillage sempervirent, les hauts fuseaux sombres des cyprès en sont les gardiens et servent de repères. Ils symbolisent le deuil éternel mais représentent également le salut et l’espoir d’une vie meilleure.

Circonférences : 2,60 m et 2,70 m

A la croisée des chemins, trois cyprès d’Italie entourent le calvaire du Pré Bassort. Nombreux sont les calvaires qui ponctuent le territoire de la commune. Ces croix qui jalonnent les chemins et les routes témoignent de la ferveur religieuse des habitants pour mettre sous la protection divine leurs cultures, leurs villages et eux-mêmes. L’ornementation du calvaire est censée être proportionnelle à l’ar-

Comment le reconnaître ? Sa silhouette est reconnaissable entre toutes : le cyprès d’Italie prend la forme d’un pinceau étroit et fuselé. Ses rameaux sont recouverts par de petites écailles vert foncé, qui lorsqu’on les froisse entre ses doigts, dégagent une odeur de résine. L’arbre est un conifère. Il porte des fruits en forme de gros cône arrondi.

Cupressus sempervirens

La symbolique du cyprès d’Italie est intimement liée au deuil et à la renaissance. On associe sa silhouette fuselée à l’élan de l’âme s’élevant vers le ciel. Dès l’Antiquité, la qualité de son bois, réputé imputrescible, en faisait un arbre recherché. Les Egyptiens en fabriquaient les sarcophages : son bois durable donnait à penser qu’il protégeait les corps pour l’éternité. Les Grecs y taillaient les statues des dieux qu’ils vénéraient.

Où se trouvent-il ? De l’église du LorouxBottereau, prendre la direction de La-Chapelle-Heulin puis suivre sur la droite la direction de HauteGoulaine pendant 700 mètres. Arrivé au niveau de la fourche et du calvaire, continuer en direction de HauteGoulaine. Au croisement suivant, tourner à droite et continuer jusqu’au Pré Bassord. Les arbres se trouvent autour du calvaire. 51


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Le premier sieur de la Noë e possédait au XVII siècle de nombreuses terres sur la commune de Vallet. La propriété comprenait une maison principale entourée de granges, pressoirs, celliers, jardins, prés, terres et vignes. Lors de la Révolution, la maison fut brûlée, les bois aux alentours coupés et les vignes arrachées. Le château actuel fut reconstruit en 1839 et s’inspira de l’architecture des palais néopalladiens italiens. Le parc fut recomposé et comporte de nombreuses essences exotiques. En longeant le sentier qui borde la propriété, on

Contrairement au cyprès chauve de Vallet, la majorité des cyprès chauves ont un port érigé, en forme de cône allongé et peuvent atteindre 50 mètres. Provenant des Etats-Unis, les premiers cyprès chauves ont été introduits en France vers la fin du XVIIe siècle. C’est une essence caractéristique des bayous de Louisiane, des marécages de Floride et de la vallée du Mississippi. On le nomme cyprès chauve car ce conifère, contrairement aux vrais cyprès, perd son feuillage en automne. Il s’est particulièrement bien adapté en Loire-Atlantique où il a retrouvé des conditions de vie identiques à celles de son pays d’origine ; il se multiplie d’ailleurs spontanément dans certaines zones marécageuses des bords de l’Erdre. Où se trouve-t-il ? De Vallet, suivre la direction du Landreau. La Noë Bel Air est ensuite indiquée. Au niveau du château, emprunter sur la droite le sentier pédestre qui longe la propriété, l’arbre se trouve dans le parc, à une centaine de mètres sur la gauche.

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reconnaît une multitude d’arbres âgés, de haute taille, exotiques ou locaux : cèdres de l’Atlas, chênes, pins parasols dominant le paysage, châtaigniers... et on arrive finalement au pied d’un arbre étrange : un tronc court, des branches qui fusent dans toutes les directions, des rameaux dénudés en hiver. Pour qui connaît l’allure habituelle du cyprès chauve, arbre de haute taille, fuselé, aux courtes branches reliées à un tronc épais, droit et massif, ce cyprès a de quoi surprendre. Il a acquis au cours des ans un port non conventionnel.

Circonférence : 2,10 m

Taxodium distichum

Comment le reconnaître ? Les feuilles du cyprès chauve sont vert clair, très souples et non piquantes. A l’automne, le feuillage se colore en jaune puis devient rougeâtre et c’est le petit rameau en entier qui tombe. L’arbre possède la particularité d’émettre des « pneumatophores », sortes de racines aériennes qui émergent autour de son pied. Ces racines lui permettent de respirer et ainsi de pouvoir vivre dans les milieux les plus marécageux.


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est complètement ployé audessus de la rue et est parfois le sujet d’un concours de peinture. Le château de Clisson a accueilli jusqu’en 1960 un autre sujet célèbre appelé « l’Arbre aux Chouans » : en 1793, une trentaine de chouans furent massacrés et leurs corps jetés dans le puits. Un cèdre fut planté à côté du puits en souvenir du massacre. La légende orale raconte que ce dernier aurait poussé seul et qu’il saignait rouge, lorsqu’on y pratiquait une entaille.

Pinus pinea

Le pin parasol est connu sous plusieurs noms : pin pinier ou pin pignon. En effet, ce sont les cônes (les pommes de pin) de cet arbre qui produisent les pignons, ces graines que l’on consomme grillées dans les salades. Dans le cadre de cette production, les arbres sont plantés dans des vergers de graines et la récolte se fait par des grimpeurs qui montent dans les arbres.

Circonférence : 2,90 m

Clisson et ses environs ont été reconstruits après la Révolution en référence à l’Italie et à ses paysages. Arbres méditerranéens, les pins parasols ont alors été plantés en nombre dans la commune. Ces silhouettes vert foncé en s’associant avec l’architecture clissonnaise recréent un paysage et une ambiance qui rappellent l’Italie. Le pin parasol du château domine la Sèvre et sa vallée du haut de sa tour. Dans la ville, allez voir un autre pin parasol, près de l’église de la Madeleine : il

Comment différencier un pin, un sapin et un cèdre ? Sapin

Pins : les aiguilles sont longues, groupées par 2, 3 ou 5.

Où se trouve-t-il ?

Sapins : les aiguilles sont courtes, plates et forment un rameau plat. Cèdres : les aiguilles sont courtes et groupées en petits bouquets.

Pin Cèdre

Dans le centre-ville de Clisson, prendre la direction du château. L’arbre se trouve à l’intérieur. 53


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La Garenne Valentin doit son nom à Jacques-Charles Valentin, ami du sculpteur FrançoisFrédéric Lemot. Dès1809, il devient le propriétaire de l’ancien couvent des bénédictines. La propriété va subir des transformations pendant une vingtaine d’années. La villa principale est édifiée à l’imitation des villas de la campagne romaine et intègre certains éléments de l’ancien couvent. D’autres bâtiments vont être construits en référence à l’Italie, à son architecture et à ses paysages. Le clocher des religieuses est transformé en

Le magnolia à grandes fleurs possède des feuilles qui persistent tout l’hiver sur l’arbre et de grandes fleurs blanches. Un deuxième magnolia est particulièrement connu : il s’agit du magnolia de Soulange. Sa floraison est remarquable et les fleurs en forme de tulipe apparaissent sur les rameaux nus, avant les feuilles, dès le mois d’avril. L’arbre est issu du croisement entre le magnolia à fleurs de lis, découvert au Japon, et le magnolia Yulan importé de Chine du Sud. L’hybride obtenu conjugue les qualités ornementales des deux parents mais est en outre beaucoup plus rustique. Sa floraison, par ailleurs, est plus tardive ce qui lui permet d’éviter les gelées printanières.

Où se trouvent-ils ? En venant de Nantes, continuer dans la direction de Gétigné. La Garenne Valentin se trouve à gauche avant le pont, sur la place de la Trinité. Les arbres sont à l’intérieur de la propriété. 54

Circonférences : de 1,50 m à 2,40 m

Magnolia grandiflora

belvédère ; il sera détruit en 1902 afin d’agrandir la place de la Trinité ; une terrasse domine le parc. Ce dernier a été également remanié et de nombreuses plantations (acacias, ormes...) ont été réalisées. La cour intérieure de la GarenneValentin comprend 8 magnolias dont 2 sont particulièrement gros. Ils participent à une collection car ils sont tous d’une variété différente. Les magnolias à grandes fleurs sont des arbres importés de Virginie qui se sont particulièrement bien adaptés dans le département.

Les magnolias à grandes fleurs se plaisent particulièrement dans l’ouest de la France, notamment dans le Val de Loire et sur la côte Basque. Ils préfèrent les climats doux, sans longues périodes de sécheresse et ne se plaisent qu’en sol frais, voire humide. Ils supportent bien la pollution des villes. Cet arbre a une croissance plutôt lente (une moyenne de 6 mètres en 20 ans).


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plantes arrivaient jusqu’à la Galissonnière par la Sèvre et étaient déchargées au Port Domino. Arrive la Révolution française : le château est incendié en 1793 mais les arbres échappent au désastre. En 1847, le nouveau propriétaire de la Galissonnière fait abattre tous les arbres ayant quelque valeur monétaire et les vend à un marchand de bois nantais. L’arbre de Judée, espèce exotique, rappelle le passé botanique de cette propriété. Il est vraisemblable qu’il ait été planté bien après cet épisode botanique.

Circonférence : 2 m

Tout a commencé à Nantes où quelques érudits ont l’idée de faire de la ville le centre d’importation des plantes exotiques. Sur ordonnance royale de Louis XV en 1726, un jardin des plantes est établi : il accueillera plantes et graines encore inconnues, provenant de pays étrangers, qui seront acclimatées puis envoyées au Jardin des plantes de Paris. C’est dans ce contexte que Roland Barrin de la Galissonnière, amiral des armées navales, transforma son parc du Pallet en véritable arboretum. Les

Cercis siliquastrum

L’arbre de Judée, originaire de l’ouest de l’Asie et de la Méditerranée, a été introduit dans les régions occidentales du Bassin méditerranéen vers 1600. C’est en France qu’il a été baptisé ainsi. Selon la légende, Judas se serait pendu à un arbre de cette espèce après avoir trahi Jésus. L’arbre de Judée est bien repérable en avrilmai lorsqu’il se couvre de fleurs roses. On le confond parfois avec le prunus qui se couvre lui aussi de fleurs roses qui apparaissent avant les feuilles. Ce dernier est pourtant très différent : ses feuilles ressemblent à des feuilles de cerisier, allongées et dont le bord est pourvu de petites dents, et elles prennent une couleur pourpre.

Comment le reconnaître ? L’arbre de Judée possède des petites feuilles caduques, rondes, mates et échancrées tel un rein à leur base. Son écorce est très sombre, presque noire, profondément gerçurée. Les fleurs apparaissent en avril-mai avant les feuilles et s’observent parfois directement sur le tronc. Elles sont remplacées par des fruits, petites gousses ressemblant à des haricots plats ; ils deviennent secs et marrons.

Où se trouve-t-il ? Du Pallet, prendre la direction de Nantes (RN 149). L’arbre est situé à la sortie du bourg, dans les vignes, sur la gauche, en face de la gare, à côté d’un petit bois. 55


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Symboles d’un renouveau politique, nombreux étaient les arbres de la liberté victimes d’agression par les opposants au nouveau régime. Les historiens ont retrouvé des écrits officiels attestant ces actes de brutalité. On mentionne la plantation d’un nouvel arbre de la liberté à La Benâte (actuel Corcoué-sur-Logne), le précédent ayant péri de mort violente. A Nantes, un ex-procureur fiscal qui souhaitait le retour du pouvoir seigneurial fut condamné et emprisonné au château des ducs en 1793. On lui reprochait entre autres d’avoir comploté pour faire abattre l’arbre de la liberté à Besné. Ailleurs, à Sucé-surErdre, un article raconte l’abattage par les femmes d’un arbre de la liberté. Où se trouve-t-il ? De Vertou, suivre la direction Le Chêne. Dans le village du Chêne, prendre la première à gauche après le pont en direction du château de La Frémoire. L’arbre se trouve 300 mètres plus loin, sur la gauche, au niveau de La Morlachère. 56

abattu dont on a conservé le bouquet terminal. Dès 1793, la Convention Nationale édicte des règles à suivre pour sa mise en place. Arbre vivant, il est choisi et planté avec soin car il témoignera des événements et survivra aux hommes. L’espèce consacrée à la liberté sera très souvent un tilleul car il possède une croissance rapide et une longévité importante. Cette tradition commémorative a été régulièrement reprise à chaque changement de régime et s’est perpétuée jusqu’à nos jours.

Circonférence : 2,75 m

Tilia x europaea

Le tilleul de la Morlachère est un arbre de la liberté. Planté en 1918, à la fin de la guerre, il symbolise le retour à la paix et reprend la tradition des nombreux arbres plantés dans un élan national de liberté lors de la Révolution. Directement affiliés à l’arbre de mai, arbre de fête et du renouveau, les premiers arbres de la liberté sont dressés à l’initiative du peuple, sur les places, dans les rues. Ce n’est encore qu’un mât peint aux couleurs de la république et orné des symboles révolutionnaires ou bien un arbre

Le tilleul, essence très plastique, accompagne l’homme dans tous ses lieux de vie : laissé en port libre, il est l’arbre des places publiques dans les villages ; supportant bien la pollution, il participe aux longs alignements dans les rues des villes et enfin taillé en rideau ou en marquise, il prospère dans les grands parcs paysagés.




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Castanea sativa

L’étude de pollen fossile a démontré que des espèces proches de notre châtaignier actuel étaient présentes sur notre territoire voilà trente à cinquante-cinq millions d’années. Puis surviennent les glaciations successives et il émigre doucement vers les terres plus clémentes de la Méditerranée orientale. Ce sont les Romains qui auraient développé les techniques de culture (semis, greffe...) mais aussi réintroduit le châtaignier dans l’ouest de la France. A l’époque la châtaigne était plutôt une friandise qu’un produit de base dans l’alimentation.

La vie le quitte tout doucement, c’est aujourd’hui presque un fantôme. Seules quelques maigres branches feuillées portées par son énorme carcasse ligneuse nous indiquent qu’il est encore vivant. Le vieux châtaignier de la Galonnière était pourtant un arbre important dans le village. Planté sur les communs, il produisait chaque année ses 100 kg de fruits nourrissants, très appréciés dans les périodes de disette. Le châtaignier est un arbre précieux dans les campagnes car il est multifonctionnel.

Non seulement, il peut apporter un revenu financier par la vente des fruits mais il a aussi une fonction paysagère et écologique (il retient l’eau, évite le ravinement des sols, procure de l’ombre au bétail, protège la faune sauvage...) et enfin, il produit du bois, des perches utilisées entre autre pour des piquets ou des barrières. Ce châtaignier est planté en bordure d’une voie romaine, c’est d’après les historiens, une caractéristique que l’on retrouve souvent dans le département.

Prendre la rue de l’Hôtel de Ville, puis en face la rue Saint-Françoisd’Assise, puis tourner à droite au niveau de la fourche (rue de BonneFontaine). Continuer tout droit en dépassant SaintRémy et tourner à droite au prochain embranchement vers la Galonnière. Traverser la Boivelière. Le châtaignier se trouve à l’angle, au niveau du grand tournant dans le hameau de la Galonnière. 58

Circonférence : 12 m

Où se trouve-t-il ?

e

C’est Karl Von Linné qui, au XVIII siècle, a établi un principe de classification des êtres vivants, animaux ou végétaux, basé sur des dénominations latines. Pour les plantes, il s’est basé entre autres sur l’observation des parties reproductrices, les fleurs et dérivant des fleurs, les fruits. Le châtaignier, le hêtre et le chêne appartiennent ainsi à la même famille, les Fagacées également nommées Cupulifères. Ces trois arbres ont en commun le fait de conserver leurs fruits dans des « cupules », sortes de petites coupes qui protègent le fruit. Pour le châtaignier et le hêtre, il s’agit de la bogue épineuse et pour le chêne, c’est la partie en demi-sphère dans laquelle vient s’insérer un gland.


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surnommé le chêne au Duc : il rappelait le passage en 1504 de Louis XII, alors époux d’Anne de Bretagne. Ces épisodes historiques nous sont parvenus par transmission orale ; il est en effet difficile de trouver des traces écrites précises sur ces événements locaux. Affirmer une visite royale permet de renforcer l’ancienneté et l’aspect remarquable de l’arbre. Cet arbre laissera son empreinte sur le territoire, même après sa disparition : la rue qui l’accueille est baptisée « rue du Gros-Chêne ».

Circonférence : 6 m

Cet arbre, connu sous le nom de chêne Louis XIII, tient son surnom d’une anecdote historique. En 1628, Louis XIII, venu dans la région guerroyer contre les protestants, aurait fait une halte avec son armée sous sa frondaison avant de se rendre à La Rochelle. La tradition populaire associe fréquemment la présence d’un arbre centenaire avec la venue d’une personnalité importante, régulièrement un roi de France. Ainsi, en forêt du Gâvre, un chêne multiséculaire, disparu de nos jours, était

Comment le reconnaître ? Les feuilles du chêne pédonculé, aux bords très sinueux, sont directement reliées à la branche sans avoir un pétiole (la petite « tige » à la base de la feuille) ou alors ce dernier est très court. On distingue 2 petites oreillettes à la base de la feuille. Les fruits, les glands, sont fixés au rameau par une longue tige, nommé pédoncule. C’est ce critère anatomique qui a donné son nom au chêne pédonculé. L’écorce est brun-noir, rugueuse et très fissurée.

Quercus pedunculata

Au cours des siècles, les lieux ont été nommés en fonction de critères géographiques mais aussi en s’appuyant sur leur couverture végétale. Les toponymes attestent la forte représentativité d’une espèce (la Châtaigneraie...) ou alors affirment sa rareté. La toponymie, étude des noms, permet d’apporter des informations supplémentaires sur l’histoire de ces sites. De nombreuses communes tirent leur nom de l’appellation latine ou bretonne des arbres : Boussay et la Boissière-du-Doré tiendraient leur nom du buis ; GuémenéPenfao serait associé au hêtre par le mot breton faou ; Derval et Drefféac auraient été des stations riches en chênes...

Où se trouve-t-il ? De Corcoué-sur-Logne, prendre la direction de Nantes. Avant de sortir du bourg, au niveau de l’église Saint-Etienne, prendre la route à droite (rue du GrosChêne). L’arbre se trouve à une vingtaine de mètres, sur la droite. 59


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Platanus x acerifolia

L’histoire des arbres d’alignement a commencé il y a longtemps déjà. C’est er François 1 qui a initié l’usage de planter des arbres le long des avenues et des grandes routes du royaume. Il s’agissait à l’époque non pas d’embellir les voies mais d’approvisionner les armées du roi en affûts de canon. En e effet, au XVI siècle, les guerres n’en finissent plus et les forêts, déjà pillées, ne peuvent plus fournir suffisamment de bois pour l’artillerie ; le royaume manque en outre de matière première pour la marine. L’espèce préconisée à l’époque était l’orme. Henri II, son fils puis Henri IV et Sully vont continuer cette politique de plantation. Le terme « mail », désignant une allée bordée d’arbres, date de cette époque : la haute société jouait au mail sous les arbres en utilisant un maillet et des boules de buis.

Où se trouvent-ils ? Les arbres sont situés à l’entrée du bourg en venant de Nantes. 60

En entrant dans le bourg de Machecoul, en été, le visiteur est accueilli par un haut tunnel de verdure. Une vingtaine de platanes, serrés les uns contre les autres, se succèdent le long d’une voie rectiligne et guident l’automobiliste vers le centrebourg. On ne remarque au premier abord qu’un alignement régulier de troncs, très droits, de couleur claire, énormes piliers d’une cathédrale de verdure et il faut lever la tête pour découvrir le feuillage qui forme une voûte au-dessus de la route. Il est fréquent de rencontrer des

platanes le long des routes dans le Midi mais c’est peu courant dans les bourgs de Loire-Atlantique. En France, le platane est l’arbre urbain par excellence. A lui seul, il établit une hiérarchie entre les voies, différenciant boulevard et simple rue, il occupe les places de marché, il accompagne les bâtiments officiels, il unifie les entrées de ville. Planté à la campagne le long des voies ou des canaux, il apporte la rigueur de la ville et inversement, apporte une souplesse et une présence végétale forte, en milieu urbain et minéral.

Le platane commun est tellement bien adapté en France qu’il en paraît originaire. C’est pourtant une espèce nouvelle qui existe e depuis le milieu du XVII siècle. Les botanistes pensent qu’il est issu d’un croisement entre ses deux parents : le platane oriental, provenant d’Asie Mineure, et le platane occidental, vivant à l’est des Etats-Unis.


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Près du presbytère et du cimetière se trouve une allée de buis dont les souches seraient bi-millénaires. L’ensemble de la propriété est un promontoire permettant la surveillance du commerce et de la navigation sur le lac de Grandlieu. Elle aurait été édifiée sur les traces d’un site gallo-romain. En effet, cet endroit s’est révélé être un site archéologique. Dès le e XIX siècle, des fouilles ont mis au jour de nombreux vestiges de l’époque galloromaine, notamment deux monnaies qui attestent une

Comment le reconnaître ? Le buis possède de petites feuilles qui persistent tout l’hiver sur l’arbre. Elles sont vert foncé, brillantes et vernissées sur la face supérieure et sont vert clair dessous. Les fruits, discrets, non comestibles, sont de petites sphères surmontées par 3 cornes. Cet arbre a une croissance très lente et son bois, très dur, est recherché pour la fabrication d’objets tournés.

occupation de ce site au e  III siècle : elles portent l’estampille d’Auguste, empereur des Gaules vers 260-268. D’après les historiens, ce site aurait pu être occupé à la fin de l’époque romaine par une villa, sorte de place forte. Les villas romaines étaient régulièrement délimitées par des buis, c ‘est pourquoi les toponymes faisant référence à cet arbre (Boissière, Buisson...) sont surveillés de près. La présence de ces buis très âgés renforcerait ainsi l’hypothèse d’une présence galloromaine.

Buxus sempervirens

Autrefois en SaintLumine-de-Coutais, un arbre était chaque année choisi comme arbre de mai. Arbre de fête, il intervenait au cours de la cérémonie du « cheval Mallet » : Le jour de la Pentecôte un arbre, abattu la veille, était dressé sur la place publique du village en guise d’arbre de mai. Les nouveaux marguilliers, gestionnaires des revenus de la paroisse, et leur cortège musical accompagnaient ensuite le cheval Mallet, cheval de bois dans lequel s’introduisait un acteur, sur la place du village et entamaient une danse autour de l’arbre. L’un des personnages du cortège entonnait alors une chanson de 99 couplets qui relatait toutes les anecdotes scandaleuses et événements remarquables arrivés pendant l’année dans la paroisse. Où se trouvent-ils ? Les arbres sont plantés dans l’ancien presbytère. Pour y accéder, passer devant la mairie, continuer jusqu’au cimetière, le presbytère est situé juste après. Le site est ouvert les week-ends d’été. 61


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Ce chêne a poussé là spontanément, né d’un gland provenant vraisemblablement des chênes situés un peu plus loin. Et il a commencé à germer, enfonçant sa longue racine pivot dans le sol. Il ne nuisait pas aux cultures, le terrain situé près des marais étant trop humide pour la moindre production, aussi son propriétaire l’a-t-il conservé. Isolé, il s’est harmonieusement développé, profitant de la lumière de toutes parts. Ses branches

Quercus pedunculata

Où se trouve-t-il ? De SaintMars-de-Coutais, prendre la direction de Bouaye. Après les hameaux du Clody et de La Gohelière, prendre la route à gauche vers La Basse Cour. Le chêne se trouve dans un champ, au niveau du prochain croisement, sur la droite. 62

Circonférence : 4,50 m

Les arbres plantés dans les haies n’ont pas ce port imposant et régulier car leur couronne est régulièrement taillée. Vers l’Ille-et-Vilaine, on les traite en émondes. Le tronc principal est conservé mais toutes les branches de côté sont régulièrement ravalées. Ailleurs, les chênes sont plutôt taillés en têtard. Leur cime est étêtée et de nombreux rejets repoussent lui donnant cet air « ébouriffé » très reconnaissable. Les rejets obtenus, après quelques années, fourniront du bois de chauffage. Les chênes, frênes et saules se prêtent bien à ces tailles répétées.

ont largement exploré l’espace qui s’offrait à elles, se développant sur un tronc court et épais. Il a, au fil des ans, acquis une allure typique d’arbre isolé. C’est d’ailleurs cette position d’arbre solitaire et ce port majestueux qui lui confèrent une protection informelle. Ses voisins situés au cœur des haies ont depuis longtemps été exploités comme bois de feu ou bois d’œuvre ou bien ont été abattus lors des remembrements successifs.

Le bois de chêne est constitué de deux parties. La zone périphérique, l’aubier, est de couleur blanche ou jaunâtre, le bois de cœur ou duramen est brun plus ou moins foncé. L’ensemble forme un bois d’excellente qualité. Son usage est variable selon la grosseur et la qualité du bois. Les arbres de petites dimensions et les grosses branches fournissent du bois de feu. S’il est de qualité moyenne, ce bois durable et assez facile à travailler sert pour les charpentes et les traverses de chemin de fer. On a recours au chêne de bonne qualité pour des meubles massifs, des portes, des fenêtres, du lambris et des parquets ; enfin, les billes de qualité exceptionnelle sont tranchées en fines lamelles pour réaliser des placages. Par ailleurs, le chêne avait autrefois un autre usage : très riche en tanin, l’écorce pulvérisée était employée dans le tannage des peaux de manière à les rendre imputrescibles.


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mauvais temps, et vraisemblablement support pour accrocher guirlandes ou lampions. Le temps passant, le bourg s’est petit à petit étendu. La municipalité a racheté le terrain et a souhaité conserver l’arbre. Aujourd’hui, un lotissement se dresse à ses côtés et le vieux chêne se retrouve au sein d’un espace vert. Malgré ces changements autour de lui, il est toujours l’arbre qui rassemble : les enfants continuent à jouer autour de lui et à grimper sur ses branches.

Circonférence : 4,20 m

Ce chêne était il y a encore peu de temps un arbre isolé dans un champ, un peu éloigné de l’urbanisation. Chaque année, il tenait une place importante au sein de la communauté. En effet, son propriétaire le mettait autrefois à la disposition des habitants lors des journées d’actions catholiques ; tel un arbre à palabre, il rassemblait sous sa frondaison l’ensemble des participants. « Le grand chêne Bonneau » avait alors plusieurs fonctions : point de rendez-vous, repère, lieu d’échanges et de contacts, abri en cas de

Comment mesurer la hauteur d’un arbre ? Confectionner une « croix du bûcheron ». La placer horizontalement près de l’œil. Reculer ensuite jusqu’à ce que la partie haute du morceau vertical coïncide avec le sommet de l’arbre et que la partie basse corresponde à la base de l’arbre. Mesurer ensuite la distance (d) vous séparant du pied de l’arbre : cette mesure correspond à la hauteur de l’arbre (H).

On retrouve dans les nombreux usages et folklores l’importance qu’accordent les communautés humaines aux arbres. Ils accompagnent l’homme tout au long de sa vie ; ils marquent le temps qui passe, participent à la célébration d’heureux événements, assistent l’homme dans ses décisions, occupent un rôle fédérateur. L’arbre était, dans les campagnes françaises, associé aux épisodes heureux de la vie. Il était fréquent de se réunir pour célébrer les noces ou les vendanges sous la vaste frondaison d’un arbre séculaire. Il était également de coutume de planter un arbre pour fêter la naissance d’un enfant. Cette tradition demeure encore de nos jours, comme si l’homme souhaitait laisser sa marque dans le temps et l’espace, trace qui se prolonge bien après sa propre disparition. Où se trouve-t-il ? Dans le centre-bourg, repérer le magasin de meubles Boiz’Anne, situé rue de l’Auditoire. L’arbre se trouve derrière cette boutique, au centre de l’espace vert du lotissement du Pré de la Fontaine.

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Pinus pinaster

Le pin maritime couvre 10 % de la surface boisée en France. Cette expansion est en grande partie due à une volonté humaine. En effet, le pin maritime, essence indigène, a été choisi dès 1786 pour reboiser la région des Landes. Ce reboisement doit répondre à deux objectifs : fixer les dunes de la côte basse qui menacent d’ensevelir le Golfe de Gascogne et reconquérir des zones marécageuses, insalubres, qui devront être drainées. La forêt des Landes est alors créée en moins de deux siècles. Les pins maritimes sont gemmés jusqu’au e milieu du XX  siècle (exploitation de la résine). Aujourd’hui, la plus grande forêt de France produit 7 millions de mètres cubes de bois.

Plantés dans les premières lignes, face à l’océan, les pins maritimes subissent de plein fouet les contraintes du milieu littoral : ils doivent résister au vent, au sel, aux embruns, au sable. Ces conditions difficiles leur ont forgé une silhouette inhabituelle pour qui connaît les pins maritimes de la forêt des Landes. Ici, point de long fût rectiligne : un tronc court, tordu, branchu, penché sous l’effet du vent, des branches mortes, un feuillage bas, plus ou moins dégarni, qui se décale vers la terre. A pre-

mière vue, ils ressemblent à de jeunes plantations tant ils sont de petite taille ; revenez dans 20 ans, ils n’auront sûrement pas beaucoup grandi. Rares sont les arbres pouvant survivre dans les premières lignes face à l’océan, ils réduisent généralement leur taille pour limiter la prise au vent. Les pins maritimes s’accommodent des sols pauvres et sont fréquemment plantés par l’homme pour le reboisement des dunes côtières. Ils se resèment ensuite naturellement.

Où se trouvent-ils ? Des Moutiers, prendre la route du Collet (embranchement 50 m avant la plage, sur la gauche). Parcourir environ 2 km. Juste avant le panneau du village de Lyarne, prendre le chemin à droite et se garer un peu plus loin. Les arbres sont sur la droite. 64

Comment le reconnaître ? Les aiguilles du pin maritime sont longues, de 15 à 25 cm, rigides, vert foncé et groupées par 2. Les cônes sont assez gros, allongés ; les écailles qui le composent sont saillantes et plutôt piquantes. Le pin maritime possède une écorce épaisse et très fissurée.


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sur cette corniche battue par les vents. Associés aux pins maritimes et chênes verts, ils caractérisent pour le visiteur les paysages littoraux, avec leurs silhouettes décharnées et leur feuillage persistant toute l’année. Pourtant, ils ne sont apparus en Loire-Atlantique que vers la seconde moitié du XIXe siècle. Importés de la côte sud de la Californie, ils ont retrouvé sur la côte atlantique des conditions climatiques comparables à celles de leur pays d’origine.

Circonférence : 4,60 m

Vous l’avez déjà sûrement rencontré, isolé en bord de corniche rocheuse sur la plage de Portmain. Abîmée par le vent marin, torturée par les embruns, sa couronne se dégarnit un peu plus chaque année. Sa silhouette est repérable de loin, côté terre comme côté mer. Peut-être est-il un amer, comme tous ces éléments bien visibles sur la côte (bâtiment, arbres et autres...) qui servent de repère et guident les navigateurs. Les cyprès de Lambert semblent avoir toujours été là

Comment le reconnaître ? Les feuilles du cyprès de Lambert sont des écailles de très petite taille, d’un vert vif, qui dégagent une légère odeur de citronnelle lorsqu’on les froisse dans sa main. II porte des cônes arrondis, les fruits, d’assez grosse taille (3 à 5 cm de diamètre). Il peut atteindre 20 à 25 mètres de haut. Sa silhouette s’aplatit lorsque l’arbre vieillit.

Cupressus lambertiana

Sur le littoral, les végétaux sont soumis à des conditions de vie extrêmes. Ils doivent résister au vent desséchant, aux embruns, ces fines gouttelettes salées qui brûlent le feuillage, et au sable qui perfore et déchiquette les feuilles. Le vent provoque des déformations importantes sur l’arbre exposé en première ligne. Les cyprès de Lambert, les pins et les chênes verts, particulièrement sensibles à son action, prennent un port « en drapeau » caractéristique : les jeunes pousses, sous l’action desséchante du vent et sous l’effet toxique des embruns, meurent. La couronne de l’arbre se modifie et « se déplace » en prenant cette forme parfois spectaculaire. Où se trouve-t-il ? De Pornic, se rendre jusqu’à Sainte-Marie. Prendre ensuite la direction de La Plaine-surMer, en passant par la côte (direction Plage des Sablons, sur la gauche). Longer la côte jusqu’à la plage du Portmain (parcours indiqué) et se garer. L’arbre se trouve en bord de côte rocheuse, sur la droite. 65


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Où se trouve-t-il ? De l’église, prendre la rue Joseph-Rousse (direction Préfailles), puis sur la droite, l’allée de la Piraudière : le chêne se trouve dans une impasse sur la gauche, juste après l’école Notre-Dame. 66

Le chêne de la Piraudière est encore présent dans la mémoire des membres du conseil municipal de La Plaine. Il était promis à une fin inéluctable en cet hiver 1944-1945 : on manque de bois de chauffage en ces temps difficiles et ce gros chêne ferait quelques flambées utiles à tous. Il vit dans un pré, non loin du centre-bourg et les habitants de la commune l’ont toujours connu : un tronc énorme, de grosses branches serrées, entremêlées, qui se dressent vers le ciel, une cime régulière et arrondie. Son tronc porte

déjà la marque qui signale son abattage proche. Difficile de se prononcer, ce vieux chêne fait partie de la communauté depuis si longtemps... Pas question de l’abattre ! La décision des membres du conseil municipal l’emporte, il sera préservé de la cognée. Il coule aujourd’hui de vieux jours dans la cour de l’école. Il est toujours aussi fringant, pas de branche arrachée, pas de champignon sous son écorce. Le vieux chêne accompagne aujourd’hui les jeux des enfants de la commune.

Circonférence : 4,50 m

Aussi loin que l’on puisse remonter dans le passé, on retrouve des traces de la vénération de l’homme pour le chêne. Il est l’arbre de Zeus chez les Grecs, est dédié à Jupiter chez les Romains et est consacré comme autel druidique au temps des Celtes. Il est le plus sacré des arbres, le support du ciel, l’axe du monde. Les Grecs le croyaient habité par des nymphes, les Hamadryades et les Dryades. Leur vie était fortement liée à celle des chênes ; les premières ne pouvaient les quitter et mouraient avec eux. L’abattage d’un chêne était prohibé à moins que les prêtres n’aient préalablement déclaré que les nymphes qui l’habitaient s’en étaient retirées. A Olympie, les vainqueurs des Jeux étaient récompensés par une couronne de feuilles de chêne.

e

A côté des chênes européens, sont apparus au XIX siècle de nouveaux chênes jusqu’alors inconnus en France, provenant d’Amérique du Nord. Il s’agit des chênes rouges d’Amérique. Ce terme général désigne en fait plusieurs espèces voisines. Leur feuillage prend à l’automne des teintes rouges écarlates et les rend particulièrement remarquables. On les reconnaît grâce à leurs grandes feuilles, très profondément divisées par des lobes formant une pointe ; selon les espèces, les feuilles peuvent atteindre 25 cm de long. Ils furent à l’origine importés pour l’ornement e des parcs et jardins mais dès le XIX siècle employés pour le reboisement forestier en raison de leur croissance très rapide.


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Ce ne sont pas moins de 70 arbres taillés régulièrement qui vous accueillent dans l’allée principale et vous accompagnent jusqu’au cimetière. L’if est généralement associé à la mort. En effet, la majeure partie de cet arbre est toxique car il contient une substance alcaloïde, la taxine, présente dans l’écorce, les aiguilles, la graine et les racines. Seule l’arille, la partie rouge et charnue qui protège la

graine, est sain. Les chevaux sont particulièrement sensibles à l’ingestion de ce poison et la consommation du feuillage de l’if cause irrémédiablement leur mort. L’if est un être complexe qui sait aussi se transformer en arbre de vie. Les résidus de taille de son feuillage sont récupérés et envoyés dans un laboratoire sarthais qui en extrait une molécule, le taxol, utilisée dans le traitement de certains cancers.

Alors que la plupart des arbres et arbustes nécessitent une phase de repos hivernal, l’if a cette particularité de continuer de croître toute l’année. Il se prête ainsi très bien à la taille et convient parfaitement lors de la réalisation de parterres géométriques, de haies denses ou de topiaires. Ce sont des arbres ou arbustes taillés auxquels on a donné une forme géométrique ou animale. C’est au e XVII siècle que l’art topiaire connaît son heure de gloire : l’if participe à l’ornementation des jardins à la française, notamment sous les directives de Le Nôtre, jardinier du roi.

Taxus baccata

Loin de toute utilisation ornementale, l’if est avant tout un petit arbre qui, à l’état naturel, vit en forêt ou en montagne. Il est présent presque partout en Europe mais n’est jamais abondant car il a été longtemps recherché et exploité pour la qualité exceptionnelle de son bois.Très accommodant, il peut s’installer sur des sols très divers. On le trouve aussi bien dans des ravins inaccessibles que dans des forêts humides et sombres.

Où se trouvent-ils ? Les arbres sont situés dans l’allée qui mène au cimetière de SaintViaud. 67


Index par Commune Abbaretz Châtaignier....................................................Fiche 10 Bonnoeuvre Chêne aux clous..........................................Fiche 14 Bouaye Pin parasol.....................................................Fiche 24 Carquefou Séquoia géant...............................................Fiche 33 Châteaubriant Marronnier....................................................Fiche 12 Clisson Pin parasol.....................................................Fiche 37 Magnolias à grandes fleurs........................Fiche 38 Corcoué-sur-Logne Chêne pédonculé........................................Fiche 42 Couëron Cormier.........................................................Fiche 22 Guenrouët Cèdre du Liban............................................Fiche 4 Juigné-les-Moutiers Bouleau pubescent et châtaignier............Fiche 13 La Chapelle-Basse-Mer Frênes oxyphylles........................................Fiche 34 La Chapelle-sur-Erdre Châtaignier....................................................Fiche 19 Podocarpus...................................................Fiche 20 La Montagne Camélia..........................................................Fiche 23 La Plaine-sur-Mer Chêne pédonculé........................................Fiche 49 Le Croisic Chênes verts................................................Fiche 1 Le Gâvre Chêne sessile................................................Fiche 5 Chêne de marine.........................................Fiche 6 Le Loroux-Bottereau Cyprès d’Italie..............................................Fiche 35 Le Pallet Arbre de Judée.............................................Fiche 39 Les Moutiers Pins maritimes..............................................Fiche 47 Machecoul Platanes communs.......................................Fiche 43 Massérac If......................................................................Fiche 7 Missillac Platanes d’Orient.........................................Fiche 3 Nantes Magnolia à grandes fleurs..........................Fiche 27 Châtaignier....................................................Fiche 28 Platanes communs.......................................Fiche 29 Tulipier...........................................................Fiche 30 Nort-sur-Erdre Châtaigniers..................................................Fiche 18 Nozay Thuya géant..................................................Fiche 11 Oudon Noyer.............................................................Fiche 16 Petit-Mars Pins parasols.................................................Fiche 17 Pornic Cyprès de Lambert.....................................Fiche 48 Puceul Séquoia géant...............................................Fiche 8 Rezé Tilleul argenté..............................................Fiche 26 Riaillé Cèdre du Liban............................................Fiche 15 Saffré Frêne commun.............................................Fiche 9 Saint-Aignan-de-Grand-Lieu Orme.............................................................Fiche 25 Saint-Lumine-de-Coutais Buis.................................................................Fiche 44 Saint-Mars-de-Coutais Chêne pédonculé........................................Fiche 45 Saint-Nazaire Chêne pédonculé........................................Fiche 2 Saint-Philbert-de-Grand-Lieu Châtaignier....................................................Fiche 41 Saint-Viaud Ifs.....................................................................Fiche 50 Sainte-Luce Peuplier..........................................................Fiche 31 Châtaignier....................................................Fiche 32 Sainte-Pazanne Chêne pédonculé........................................Fiche 46 Treillières If......................................................................Fiche 21 Vallet Cyprès chauve..............................................Fiche 36 Vertou Tilleul de la liberté......................................Fiche 40

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p. 22 p. 28 p. 39 p. 48 p. 24 p. 53 p. 54 p. 59 p. 37 p. 15 p. 25 p. 50 p. 34 p. 35 p. 38 p. 66 p. 10 p. 16 p. 17 p. 51 p. 55 p. 64 p. 60 p. 18 p. 14 p. 42 p. 43 p. 44 p. 45 p. 33 p. 23 p. 30 p. 32 p. 65 p. 19 p. 41 p. 29 p. 20 p. 40 p. 61 p. 62 p. 11 p. 58 p. 67 p. 46 p. 47 p. 63 p. 36 p. 52 p. 56


Index par Essence Arbre de Judée Le Pallet................................................................. Fiche 39 Bouleau pubescent Juigné-les-Moutiers............................................. Fiche 13 Buis Saint-Lumine-de-Coutais................................... Fiche 44 Camélia La Montagne......................................................... Fiche 23 Cèdre du Liban Guenrouët............................................................ Fiche 4 Riaillé..................................................................... Fiche 15 Châtaignier Abbaretz............................................................... Fiche 10 Juigné-les-Moutiers............................................. Fiche 13 Nort-sur-Erdre.................................................... Fiche 18 La Chapelle-sur-Erdre........................................ Fiche 19 Nantes................................................................... Fiche 28 Sainte-Luce........................................................... Fiche 32 Saint-Philbert-de-Grandlieu.............................. Fiche 41 Chêne pédonculé Saint-Nazaire........................................................ Fiche 2 Corcoué-sur-Logne............................................ Fiche 42 Saint-Mars-de-Coutais....................................... Fiche 45 Sainte-Pazanne..................................................... Fiche 46 La Plaine-sur-Mer................................................ Fiche 49 Chêne sessile Le Gâvre............................................................... Fiche 5 Le Gâvre............................................................... Fiche 6 Bonnoeuvre.......................................................... Fiche 14 Chêne vert Le Croisic............................................................. Fiche 1 Cormier Couëron................................................................ Fiche 22 Cyprès chauve Vallet...................................................................... Fiche 36 Cyprès de Lambert Pornic..................................................................... Fiche 48 Cyprès d’Italie Le Loroux-Bottereau......................................... Fiche 35 Frêne commun Saffré...................................................................... Fiche 9 Frêne oxyphylle La Chapelle-Basse-Mer...................................... Fiche 34 If Massérac............................................................... Fiche 7 Treillières.............................................................. Fiche 21 Saint-Viaud............................................................ Fiche 50 Magnolia à grandes fleurs Nantes................................................................... Fiche 27 Clisson................................................................... Fiche 38 Marronnier Châteaubriant...................................................... Fiche 12 Noyer commun Oudon................................................................... Fiche 16 Orme Saint-Aignan-de-Grand-Lieu............................. Fiche 25 Peuplier Sainte-Luce........................................................... Fiche 31 Pin maritime Les Moutiers........................................................ Fiche 47 Pin parasol Petit-Mars............................................................. Fiche 17 Bouaye................................................................... Fiche 24 Clisson................................................................... Fiche 37 Platane commun Nantes................................................................... Fiche 29 Machecoul............................................................. Fiche 43 Platane d’Orient Missillac................................................................. Fiche 3 Podocarpus La Chapelle-sur-Erdre........................................ Fiche 20 Séquoia géant Puceul.................................................................... Fiche 8 Carquefou............................................................. Fiche 33 Thuya géant Nozay..................................................................... Fiche 11 Tilleul argenté Rezé....................................................................... Fiche 26 Tilleul commun Vertou.................................................................... Fiche 40 Tulipier Nantes................................................................... Fiche 30

p. 55 p. 25 p. 61 p. 38 p. 15 p. 29 p. 22 p. 25 p. 33 p. 34 p. 43 p. 47 p. 58 p. 11 p. 59 p. 62 p. 63 p. 66 p. 16 p. 17 p. 28 p. 10 p. 37 p. 52 p. 65 p. 51 p. 20 p. 50 p. 18 p. 36 p. 67 p. 42 p. 54 p. 24 p. 30 p. 40 p. 46 p. 64 p. 32 p. 39 p. 53 p. 44 p. 60 p. 14 p. 35 p. 19 p. 48 p. 23 p. 41 p. 56 p. 45 69


Bibliographie • Collection « Le nom de l’arbre » Éditions Actes Sud Le bouleau Michel Roussillat Le frêne Guy Motel

• Histoires de France racontées par les arbres Robert Bourdu Éditions Ulmer • Connaître les arbres M.L. Hubert et J.L Klein Éditions SAEP

Le platane Alain Pontoppidan Le cèdre Alain Pontoppidan L’if Robert Bourdu

• S.E.V.E. Infos Bulletin d’information du Service de Espaces Verts de la ville de Nantes • Tsubaki - A propos du Camellia S.E.V.E. de la ville de Nantes

L’orme Alain Pontoppidan Le châtaignier Robert Bourdu Le tilleul Nathalie Tordjman Le pin parasol Alain Pontoppidan

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• Jardins des plantes de Nantes S.E.V.E. de la ville de Nantes • De feuilles en aiguilles Petit guide des arbres remarquables de l’Isère Didier Richard F.R.A.P.N.A.

• Les arbres de France Jacques Brosse Editions Christian de Bartillat

• La Loire et son bocage Conservatoire régional des rives de la Loire et des ses affluents

• Larousse des arbres et des arbustes Jacques Brosse Editions Larousse

• Tous les jardins du monde Gabrielle Van Zuylen Éditions Découvertes-Gallimard

• Arbres de mémoire Robert Bourdu Éditions Actes Sud

• Clisson ou le retour d’Italie Cahiers de l’Inventaire Ministère de la culture Éditions Imprimerie Nationale

• Arbres souverains Robert Bourdu Éditions du May

• Arbre Actuel ( Mensuels ) Éditions I.D.F.


Remerciements Nous tenons à remercier vivement tous les partenaires qui ont contribué à la réalisation de cet ouvrage : le Conseil Général et les communes de Loire-Atlantique, le Service des Espaces Verts et de l’Environnement de la ville de Nantes, le Jardin des plantes de Nantes, la Société Nantaise du dahlia et des amis des plantes, l’Office National des Forêts, le Centre Régional de la Propriété Forestière, la Chambre d’Agriculture de Loire-Atlantique, le Conservatoire Régional des rives de la Loire et de ses affluents, la Direction Régionale des Affaires Culturelles, la Direction Régionale de l’Environnement, le Comité Départemental du Tourisme, l’association A.R.B.R.E.S., la pépinière expérimentale de Guémené-Penfao, le C.E.M.A.G.R.E.F., le C.A.U.E. de Seine-etMarne, l’association A.S.P.H.A.N. de Nozay, l’Union Départementale de Protection de la Nature, le Groupe Nature Environnement de La Chapelle-sur-Erdre, le Comité Interprofessionnel du marron de Redon, la Fédération des aînés ruraux, les entreprises d’élagage ainsi que tous les particuliers qui nous ont aimablement accueillis dans leur propriété.

Réalisation C.A.U.E. de Loire-Atlantique - 2001 Photos Bernard Renoux Recherches historiques Eric Brochard Rédaction Isabelle Martin Conception graphique, illustrations Elodie Dumoulin et Nicolas Baud


© 2001 C.A.U.E. de Loire-Atlantique Tous drois réservés : ISBN 2-9509969-6-5 Imprimerie : Goubault, Nantes


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