Fiches arbres

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2009

GUIDE TECHNIQUE


Arbres fiche

PRÉAMBULE n°00 L’objet de ce document est de rappeler que l’arbre est un élément fondamental de notre cadre de vie. Il s’agit de regarder l’arbre comme être vivant et de le considérer en tant que tel, dans les travaux quotidiens de plantations et d’entretien.

Le document se présente comme un ensemble de fiches techniques, chacune explicitant une thématique liée à l’arbre. fiche 1 .....L’arbre, composant fondamental de notre cadre de vie. fiche 2 .....Quel arbre pour quel site ?

Le Département de Loire-Atlantique compte bon nombre de communes dont les centres bourgs se caractérisent par des rues, des mails, des places plantées, des parcs. Beaucoup de ces arbres ont été installés, il y a plus de cent ans. Les soins particuliers qui leur ont été prodigués ont permis de nous léguer ce patrimoine végétal, de même que les soins que nous apporterons aux plantations d’aujourd’hui permettront de constituer le patrimoine de demain.

fiche 3 .....L’arbre est un être vivant. fiche 4 .....L’arbre en pépinière. fiche 5 .....La plantation de l’arbre. fiche 6 .....La protection de l’arbre. fiche 7 .....Les soins aux arbres.

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préambule BIBLIOGRAPHIE

PLANTER AUJOURD’HUI, BÂTIR DEMAIN le préverdissement Claude Guinaudeau IDF - collection mission du paysage - 1987 L’ARBORICULTURE URBAINE Laurent Mailliet, Corinne Bourgery IDF - collection mission du paysage - 1993 LA TAILLE DES ARBRES D’ORNEMENT Du pourquoi au comment Christophe Drénou IDF - 1999 L’ARBRE - ORIENTATIONS POUR UNE MEILLEURE PRATIQUE DE LA TAILLE décembre 1999 plaquette du CAUE du DOUBS ( tél. 03-81-82-19-22 ). ARBRES EN QUESTION fiches conseils du CAUE 77 (tél. 01-64-03-30-62). SAVEZ VOUS PLANTER LES ARBRES ? La taille des arbres fiches conseils du CAUE 45 (tél. 02-38-54-13-98). LE DESCRIPTIF VARIETAL DES PÉPINIÈRES Rouy - Imbert saison 2003-2004. GUIDE DE GESTION CONTRACTUELLE DE L’ARBRE DES HAUTS-DE-SEINE Conseil Général des Hauts-de-Seine. LES RACINES, FACE CACHÉE DES ARBRES Christophe Drénou IDF-2006. Dossier élaboré avec l’appui technique d’ARBRES ET TERRITOIRES, Nantes.

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L’ARBRE, COMPOSANT FONDAMENTAL DE NOTRE

Arbres fiche

CADRE DE VIE 01 n°

L’arbre est un élément fondamental de notre cadre de vie . Ses rôles sont multiples : - Il est l’élément structurant des paysages ruraux et urbains. - Il assure un rôle écologique. - Il apporte un confort thermique. - Il est porteur de symboles et de croyances. - Il revêt une dimension historique et économique.

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L’ARBRE COMPOSANT Du CADRE DE VIE UN ÉLÉMENT FORT DE NOS PAYSAGES L’ARBRE DANS LES GRANDS PAYSAGES

L’arbre s’associe au bâti. Il marque les silhouettes des bourgs.

Dans le «grand paysage», l’arbre est le végétal qui, par son ampleur, crée des plans et permet à l’homme de se positionner dans l’espace. Par sa taille, ses textures, l’arbre offre une alternative végétale aux bâtiments. C’est un élément structurant du paysage.

Les paysages de bords de mer (photo ci contre) sont marqués par des essences d’arbres comme le cyprès de Lambert, le chêne vert, les pins.

L’ARBRE DANS LES VILLES ET LES BOuRGS L’arbre identifie les lieux, au même titre que les bâtiments - il marque une place, - il participe à la richesse des ambiances dans la ville, dans le bourg, - il accompagne un bâtiment, - il souligne une entrée de bourg (porte végétale), - il accompagne une rue, une direction (alignement d’arbres). - il tient des berges, un talus... - il traite la transition entre le paysage urbain et le paysage rural (haies bocagères, bosquets, bois...).

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l’arbre composant du cadre de vie UNE PARTICIPATION AU CONFORT DE NOTRE CADRE DE VIE L’arbre offre de l’ombre et de la fraîcheur.

Organisé en haies, en bois, l’arbre protège des vents.

UN RÔLE ÉCOLOGIQUE Un arbre représente une niche écologique pour la faune et la flore locale. Outre les insectes et petits mammifères, il permet à de nombreux oiseaux de nicher. La décomposition des feuilles et du bois au sol entraine toute une chaîne d’intervention de micro-organismes et la fabrication d’humus qui va améliorer la qualité du sol. Même un arbre mort, s’il ne représente pas de dan-

ger de chute, peut abriter dans ses cavités une multitude d’êtres vivants, grands et petits. C’est pour cette raison que des arbres morts, couchés sont conservés dans des espaces verts publics, dans des parcs... Organisé en haies bocagères, l’arbre freine l’écoulement des eaux sur les pentes et réduit l’érosion des sols.

Organisé en bois, forêts, il contribue à rafraîchir l’air des villes en augmentant le taux d’humidité atmosphérique. L’arbre fabrique de l’oxygène et il participe à l’épuration de l’air pollué en fixant les micro-particules sur ses feuilles.

UN RÔLE SOCIAL L’arbre est porteur de symboles et de croyances. Sa longévité et ses dimensions dépassent l’échelle de l’homme et de sa vie. Il revêt une dimension de solidité avec un ancrage dans le temps et sur un territoire. Il fait partie des références que l’homme s’est constituées dans le temps et dans l’espace.

UNE DIMENSION HISTORIQUE L’arbre constitue un patrimoine au même titre que des bâtiments. En alignements le long des boulevards, des routes, des canaux ou bien planté dans les parcs, il témoigne des courants d’idées et des politiques qui se sont succédés dans l’Histoire.

UNE FONCTION ÉNERGÉTIQUE ET UNE FONCTION ÉCONOMIQUE L’arbre produit du bois de chauffage. L’arbre fournit du bois de marine, du bois de placage, du bois de charpente.

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L’ARBRE ET LE CADRE DE VIE CONCLuSION UN RÔLE À TOuTES LES ÉCHELLES • À L’ÉCHELLE D’UN «GRAND TERRITOIRE» Il participe à la reconnaissance d’une image, d’une identité. - Il est un élément de l’écologie locale (rôle de la trame bocagère, des bois...). - Il est aussi un support de l’économie locale (sylviculture, tourisme vert...) Dans l’espace rural, l’arbre est présent sous forme de bois, forêts et sous forme de haies. Les arbres présents dans les haies sont le chêne pédonculé, le frêne, le châtaignier (en fonction de la nature des terrains, domine l’une ou l’autre des espèces). Elles sont accompagnées de l’érable champêtre, du merisier sauvage, du hêtre, de l’aubépine, du prunellier, du sureau, du noisetier ( là aussi, en fonction des expositions et des conditions de sols).

• À L’ÉCHELLE DE LA COMMUNE Il participe à la création du cadre de vie. - Il offre des repères. - Il enrichit des ambiances, il vient qualifier des espaces publics, il accompagne des bâtiments. - Il fait partie d’un écosystème écologique local. - Il peut être un élément important de la vie sociale communale (fêtes, rendez-vous sous des arbres...) . - Il peut être un élément historique (parc ancien, alignements le long d’un canal, d’une rivière...).

• À L’ÉCHELLE DU JARDIN - Il améliore le confort de l’habitant par l’ombre qu’il apporte, par le rôle d’écran qu’il peut jouer, par sa capacité à abriter les oiseaux et leurs chants, par le bruissement de son feuillage, par l’ambiance qu’il «fabrique» sous son houppier... - Il joue un rôle écologique local par sa capacité à abriter des insectes, des petits animaux, à alimenter à l’échelle du «non visible» tout un cycle de vie (enrichissement du sol par les feuilles qui se décomposent).

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QUEL ARBRE POUR Arbres fiche

QUEL SITE ? 02 n°

La fiche rappelle les critères à prendre en compte pour choisir les essences en fonction des lieux : - l’identité des lieux : campagne, ville, parc historique... - la qualité du sol et du sous-sol. - l’ensoleillement et l’exposition aux vents. - Les caractéristiques des arbres : dimensions, silhouettes... - les différents types de plantations : arbre isolé, en alignement, en bosquet... - la gestion qui lui sera appliquée ensuite (arbre qui sera taillé ou arbre en port libre). L’ARBRE - CAUE de Loire-Atlantique - mars 2009 | 1


quel arbre pour quel site ? L’IDENTITÉ DES LIEUX Le choix des essences d’arbres dépend de l’identité des lieux. L’identité d’un lieu se caractérise notamment par son (ses) ambiance(s) dans laquelle le végétal joue un rôle important. Les exemples ci-dessous illustrent quelques cas.

La campagne Les haies bocagères, les boisements sont composés entre autres du chêne pédonculé, du chêne sessile, du châtaignier, d’érable champêtre, du frêne commun ou du frêne oxyphylle (liste non exhaustive). Selon les sols, les espèces sont plus ou moins présentes. Les haies comptent également du sorbier torminal, de l’aulne, du néflier, de l’aubépine, du robinier, du noisetier, du sureau, du houx... Les haies bocagères et boisements sont composés entre autres du chêne pédonculé, du chêne sessile, du châtaignier, d’érable champêtre, du frêne commun ou oxyphylle…

Le littoral Le littoral a connu à la fin du 19ème siècle, une complète transformation de ses landes. La reconnaissance des bienfaits de l’air marin sur la santé a conduit à la construction de stations balnéaires. Les maisons, les hôtels se sont entourés de cyprès de Lambert, de chênes verts ou de pins selon la qualité des sols. Pour fixer les dunes, des pinèdes ont été plantées (Saint-Brévin-les-Pins). Les silhouettes des arbres persistants tissent une trame boisée qui souligne fortement le littoral. Cependant, sur certaines communes, il est constaté le vieillissement de ces boisements et la disparition progressive de ces grands arbres sans qu’il soit réalisé des plantations de remplacement, ce qui pose la question du devenir de ces paysages balnéaires dans les 20 prochaines années.

Les silhouettes des arbres persistants tissent une trame boisée qui souligne fortement le littoral.

Les bords de Loire La Loire est accompagnée de haies de frênes oxyphylles qui quadrillent les prairies. Le frêne commun, le saule blanc, le chêne pédonculé sont aussi présents.

La Loire est accompagnée de haies de frênes oxyphylles.

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quel arbre pour quel site ? L’IDENTITÉ DES LIEUX (suite) Les parcs Nombre de parcs ont été créés au 18ème et 19ème siècle. Ils abritent aujourd’hui des arbres remarquables. Il est nécessaire de penser au renouvellement de ces parcs. L’organisation du parc favorisait des boisements autour d’espaces dégagés, de grandes pelouses. La visite de propriétés 18ème montre que les boisements sont souvent composés d’une base d’essences rurales (chênes pédonculés, châtaigniers selon les sols) auquels sont ajoutés des marronniers, des platanes, des tilleuls. On privilégiait les essences «exotiques» auprès du bâtiment.

Exemples: Un arbre «phare» est planté en isolé sur la pelouse, pour devenir un événement. C’est souvent un persistant (magnolia soulangiana, cèdre du Liban, séquoiadendron giganteum, chêne vert, pin parasol). Une allée plantée amène à la demeure. L’essence choisie pour l’allée dépend du «style» de la demeure. Si la demeure relève plutôt du domaine agricole, on note alors une allée de chataigniers ou de chênes. Si la demeure relève plutôt de la «folie», on retrouve plus souvent l’allée de tilleuls, de platanes...

La nature des essences varie entre le 18e et le 19e siècle. La plantation d’arbres dans un parc est à décider en comprenant l’histoire du lieu. De nombreux ouvrages développent l’histoire des jardins et les essences qui ont marqué les différentes époques, ces essences étant souvent importées des continents lointains. Un parc constitue un patrimoine au même titre que le bâti qu’il accompagne.

les bourgs, les agglomérations Un centre bourg peut être marqué par deux, trois essences d’arbres (on a souvent à traiter deux, trois espaces). Un nouveau quartier de logements est à traiter différemment selon son site d’implantation : - en continuité directe du bourg, il peut reprendre les essences présentes dans le bourg. - en interface entre bourg et campagne, le traitement des espaces publics comme des limites de jardins va optimiser son intégration avec le choix d’essences bocagères (châtaignier, chêne pédonculé, érable champêtre, frêne...). Sur un site qui ne présente pas de caractéristiques particulières, la nouvelle opération peut créer un projet résolument contemporain et faire naître une nouvelle ambiance (feuillages évanescents, tons gris par exemple...).

Un nouveau quartier : création d’une nouvelle ambiance sur la base de feuillages légers.

Les agglomérations importantes qui comptent un nombre important d’espaces publics diversifient leurs espèces d’arbres, dans le double objectif d’apporter des ambiances

différentes, mais aussi d’éviter le dépérissement de tout un patrimoine par un parasite.

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quel arbre pour quel site ? L A QUALITE DU SOL ET DU SOUS-SOL L’arbre est un être vivant qui puise dans le sol et le sous-sol, les éléments dont il a besoin. Comme tout être vivant, il a des exigences. Les exigences varient selon les espèces. Les critères de choix doivent prendre en compte la texture du sol, sa structure, le pH (acidité ou non), l’alimentation en eau, l’hydromorphie et la profondeur du sol et du sous sol. Certains arbres demandent un sol bien drainé, d’autres préfèrent des sols humides, d’autres encore offrent une capacité d’adaptation à différents milieux (tilleul, platane, chêne pédonculé...).

Exemples d’essences : Sol frais à humide : le charme (mais n’aime pas l’acidité), le liquidambar, le noisetier, , le frêne commun et le frêne oxyphylle (bords de Loire), le saule, le peuplier, l’aulne glutineux, le tulipier de Virginie (liste indicative).

Certains présentent aussi un système racinaire plutôt traçant, à éviter sous des sols imperméalisés (tels parkings et places traités en enrobé ou en béton), c’est le cas du peuplier, frêne commun, sophora, acacia, cerisier hybride....

Sol bien drainé : le pin, le chêne vert... Sols profonds, riches: le magnolia (terre plutôt acide), le charme (n’aime pas les sols acides).

En milieu urbain, en milieu remanié (terrain remblayé, compacté comme des parkings, des places, des rues...) le sol «naturel» n’existe plus. Il est primordial de recréer des conditions de vie correctes pour l’arbre. Le sol et le sous-sol permettent à l’arbre de se nourrir et de s’ancrer, ils doivent permettre une large prospection racinaire. Dimensions et conditions des fosses de plantation en terrain remblayé : voir fiche « la plantation de l’arbre ».

L ‘ENSOLEILLEMENT Espèces supportant bien une croissance à l’ombre : le magnolia soulangiana, l’if commun, certains érables, le charme...

Magnolia soulangiana

L ‘EXPOSITION AUX VENTS Sur le littoral, un premier écran est nécessaire pour que les arbres puissent pousser (par exemple, à l’arrière d’une dune, celle -ci jouant le rôle de première protection, murs de jardin, arbustes en première ligne). Dans ces conditions extrêmes, l’expérience montre que les résultats sont probants avec la plantation de jeunes sujets, protégés les premières années. Les dunes protègent la végétation qui peut s’installer «en arrière».

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QUEL ARBRE POUR QUEL SITE ? LES DImENSIoNS DE L’ARBRE • Il est fondamental de projeter l’arbre avec sa taille adulte. • Les essences doivent être plantées là où elles peuvent se développer. • Arbres de première grandeur : leur grand volume nécessite de planter à au moins 8/10 m des façades.

• Ne voit-on pas trop souvent des arbres de grand développement, plantés dans des espaces trop exigus par rapport à leur dimensions adultes et auxquels on applique des tailles drastiques et coûteuses. Il est donc fondamental d’imaginer l’arbre adulte dans le lieu où il va être planté pour choisir une essence au port adapté, et avec des dimensions qui pourront s’inscrire «naturellement» dans ce lieu.

• Auprès des fils électriques, il faut aussi respecter une certaine distance et ne pas planter sous les fils. • Réseaux souterrains : pour des arbres de première grandeur, ne pas planter à moins de 5 m des réseaux.

LES DImENSIoNS D’UN ARBRE ADULTE : - arbre de première grandeur avec des hauteurs de 20 m et plus et des diamètres de 8/10 m et plus. exemples: chêne pédonculé, tilleul, tulipier de Virginie, platane, marronnier, frêne commun, micocoulier de Virginie, magnolia grandiflora...

- arbre de seconde grandeur avec des hauteurs de 10 à 20 m.

- arbre de troisième grandeur avec des hauteurs inférieures à 10 m.

exemples: érable sycomore, érable plane, marronnier à fleurs rouges, aulne, micocoulier de Provence, liquidambar, sophora du Japon...

exemple: érable negundo, bouleau, paulownia, mûrier blanc, cormier, alisier torminal...

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quel arbre pour quel site ? La silhouette : LE PORT ÉTALÉ

LE PORT OVOÏDE

C’est un port qui demande beaucoup de place pour se développer harmonieusement. Il est à réserver pour des places. Il n’est pas adapté à des alignements le long des voies , (sauf cas exceptionnel de vastes trottoirs, vastes esplanades présentant des largeurs de 10 m et plus).

(houppier arrondi, souvent plus haut que large)

Le port fastigié concerne les cultivars comme le chêne fastigié, l’érable sycmore fastigié, le hêtre fastigié...

Le marronnier, le micocoulier, le hêtre, certains tilleuls, le chêne pédonculé, le chêne vert, les platanes...

Le port de l’arbre varie en fonction de son stade de croissance : par exemple, il a été observé des chênes fastigiés adultes isolés avec des diamètres de houppier supérieurs à 15 m.

LE PORT CONIQUE Le chêne des marais, le chêne écarlate, le tulipier de Virginie, le liquidambar, le charme fastigié, l’aulne à feuilles en coeur...

(photo B. Renoux)

(photo B. Renoux)

Le catalpa, le paulownia, le cèdre du Liban, le frêne à fleurs adulte, l’albizzia, le mûrier...

LE PORT FASTIGIÉ (silhouette élancée, fine)

Le catalpa : un port étalé

Le chêne pédonculé : un port naturel ovoïde.

Le séquoia : un port fastigié

LES DIFFERENTS TYPES DE PLANTATIONS Dans une commune, l’arbre peut prendre place dans des lieux publics aux formes et dimensions différentes : La place de l’église, la place de la mairie, un parking, la cour d’école, une rue, un boulevard, un parc, les abords de la bibliothèque... Selon les lieux, l’arbre est planté en isolé, en alignement, en haie bocagère...

L’arbre isolé. Un beau sujet va venir «habiter» un lieu, lui donner une «personnalité».

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QUEL ARBRE POUR QUEL SITE ? LES pLANTATIoNS D’ALIgNEmENT Dans les rues, les boulevards, le long d’un axe, en entrée d’agglomération.

La création d’un nouveau quartier : la conception des espaces publics a anticipé la taille adulte des arbres en organisant suffisamment d’espace collectif par rapport aux bâtiments.

L’alignement d’arbres permet de souligner une direction, un axe, d’accompagner un cheminement. Son intérêt réside dans la «force» qui se dégage de la répétition d’un même élément. Il est préférable de choisir une seule essence, car la multiplicité d’essences dans un alignement, nuit à l’impression d’ensemble. Selon les dimensions de l’arbre, l’espacement entre chaque arbre varie (15 m entre deux arbres de première grandeur, 10 m entre deux arbres de seconde grandeur). Dans le cas d’un trottoir longeant des façades, il convient de ne pas planter à moins de 6 m des façades. Les ports des arbres ne pourront pas être étalés ou de grand volume. Il est nécessaire d’envisager des arbres au port plus haut que large et dont le diamètre adulte ne dépasse pas 8 m ou des arbres de troisième grandeur. Des trottoirs de 2 m de large ne peuvent pas être plantés, sous peine de voir les arbres ensuite mutilés régulièrement pour être contenus dans des espaces exigus.

Un espace trop restreint pour planter des arbres d’alignement. Dans ce cas, ne pas planter d’arbres est préférable.

Situation (6 m minimum de distance) où l’arbre peut cohabiter avec les façades, à condition de choisir un port conique (et non étalé).

La taille en «rideau» appliquée à des arbres pour renforcer un axe, une perspective est une taille d’art. Elle est aussi l’accompagnement d’un patrimoine historique «classique». Elle nécesssite l’intervention de professionnels de cette taille, avec du matériel approprié. Elle représente un coût à évaluer dans le budget annuel. Elle est à réaliser régulièrement (tous les ans). La taille en rideau permet d’installer un ruban vert dans des rues, des boulevards. Pour des raisons de coût, elle ne peut pas être utilisée «partout». Les arbres palissés permettent de créer une charpente sur une épaisseur de 50 cm maximum. Comme la taille en rideaux, elle doit être anticipée dans le budget car elle représente un coût d’intervention, elle nécessite un savoir-faire.

La taille en rideau (sur tilleul).

Tilleuls palissés.

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quel arbre pour quel site ? La haie bocagère - Conservée dans les centres bourgs, dans les nouveaux quartiers, elle apporte une image de «campagne» dans les secteurs bâtis. - En milieu rural, en limite de campagne, elle joue l’interface entre bâti et «grand paysage». La haie bocagère est un des fondements de nos paysages ruraux. Elle maille les grands espaces, elle dessine des plans, accompagne des lisières urbanisées. Elle joue le rôle de corridor écologique. Selon la nature des sols, les arbres dominants sont différents (chêne pédonculé, châtaignier ou frêne). L’arbre est combiné à des cépées, des arbustes.

Que ce soit une haie conservée ou une haie plantée, il est nécessaire de lui réserver suffisamment d’espace de part et d’autre de son axe. Le moteur de vie des haies est le système racinaire qui permet l’alimentation et l’ancrage des arbres et arbustes. Dans le cas d’une haie existante, il faut respecter ce système racinaire en interdisant tout tassement dans une zone au moins égale à la projection au sol, du bout des branches les plus longues du houppier. Il faut respecter le système d’alimentation en eau de ces haies en conservant les fossés, les écoulements d’eaux pluviales vers les haies. Dans certaines communes attachées à leur image rurale, de nombreuses haies conservées dans les nouveaux lotissements sont en train de dépérir parceque les précautions citées ci-dessus n’ont pas été mises en oeuvre. Qu’elle sera l’image «rurale» de ces communes dans quelques années ? (voir fiche 3).

Les bosquets, les boisements Les bosquets, les boisements créent des plans dans le paysage, comme les haies bocagères.

photo CAUE 85

Ils créent des ambiances particulières. Ils jouent le rôle de niches écologiques.

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L’ARBRE EST UN Arbres fiche

ÊTRE VIVANT 03 n°

Il respire, il transpire, il photosynthétise, il fait des réserves, il produit des défenses physiques et chimiques (antibiotiques) s’il est agressé. Il grandit, il meurt. L’objet de cette fiche est de décrire les principaux phénomènes vivants qui se produisent dans l’arbre et de cerner ainsi, ses besoins fondamentaux.

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l’arbre est un être-vivant

in l’arboriculture urbaine - IDF 1993

LA CIRCULATION DES SÈVES

LA SÈVE BRUTE L’arbre puise dans le sol l’eau et les sels minéraux qui vont constituer la sève brute. La sève brute est véhiculée dans l’arbre par des cellules particulières : l’aubier.

LA TRANSFORMATION DE LA SÈVE BRUTE Dans les feuilles, le phénomène de photosynthèse permet de transformer la sève brute en sève élaborée.

La sève brute «est acheminée» jusqu’aux feuilles.

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LA SÈVE ÉLABORÉE La sève élaborée est redistribuée à partir des feuilles dans l’ensemble de l’arbre, par des cellules particulières qui sont situées juste sous l’écorce. Cette zone de circulation s’appelle le phloème (ou liber). La sève élaborée ne peut pas être consommée telle quelle par l’arbre. Elle doit être transformée en produits assimilables par l’arbre, ce qui se fait par la respiration.


l’arbre est un être-vivant LE TRONC : LE COEUR DE L’ARBRE

COUPE D’UN TRONC

L’écorce «externe» contient notamment des tanins, produits antiseptiques colorés. L’écorse est pourvue d’orifices (les lenticelles) qui permettent les échanges gazeux avec l’exterieur (transpiration, respiration). Les lenticelles peuvent constituer des passges pour les ennemis extérieurs (insectes)

Cette organisation est aussi valable sur une coupe de branche.

Le liber (ou phloème) transporte la sève élaborée Il est contitué de cellules produites par le cambium Il constitue la partie interne vivante de l’écorce On l’appelle aussi écorce interne

Le cambium C’est une assise de cellules qui génère : - du liber vers l’extérieur - et du «bois» vers l’intérieur

Le bois (ou xylème) Il est constitué de cellules produites par le cambium Il est composé de deux parties: L’aubier qui est constitué de cellules allongées qui transportent la sève brute lorsque les cellules sont jeunes, elles ne sont pas encore lignifiées et permettent le passage de la sève Le duramen (bois parfait) qui est composé de ces mêmes cellules qui se lignifient et se transforment en bois parfait après une période de 5 ans et plus il forme la masse principale du tronc, il assure la tenue mécanique de l’arbre

LE CAMBIUM ASSURE LE GROSSISSEMENT DE L’ARBRE Le cambium est l’assise de cellules dynamique de l’arbre : il fabrique le liber et le bois. C’est l’activité du cambium qui provoque la croissance en diamètre du tronc et des branches. Le cambium fabrique chaque année, un aubier de printemps et un aubier d’été, l’ensemble des deux aubiers forme un cerne annuel. Les cernes de l’aubier permettent de dater l’âge de l’arbre.

LIBER ET AUBIER TRANSPORTENT LES SÈVES La sève brute circule dans l’aubier, au travers de «cellules en long». La sève élaborée circule dans le liber, dans des cellules en long qui se trouve juste sous l’écorce. Ce schéma permet de se rendre compte que dans le tronc de l’arbre, c’est la périphérie du tronc qui est la partie vivante. Les blessures qui peuvent être faites au tronc perturbent le passage des sèves et sont autant de plaies ouvertes aux agents pathogènes.

LE DURAMEN ASSURE LE MAINTIEN MÉCANIQUE DE L’ARBRE. Un arbre peut présenter de la végétation et un tronc d’aspect extérieur «normal», mais cacher un tronc creux (au centre du tronc, le duramen est attaqué par des champignons mais à l’extérieur, le passage des sèves se fait correctement)... …Il peut aussi montrer un aspect vieillissant ou mort (les sèves passent mal ou ne passent plus) mais être mécaniquement, fiable (duramen dur).

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l’arbre est un être-vivant LA RESPIRATION La respiration permet la transformation de la sève élaborée en produits et la énergie nécessaires à la vie et croissance de l’arbre. Il y a consommation d’O2 et rejet de CO2. La respiration se fait dans toutes les parties de la plante, y compris au niveau des racines. Au niveau des racines, c’est le sol qui doit fournir l’oxygène nécessaire à la respiration, c’est pourquoi il est primordial d’offrir à l’arbre un sol aéré, non tassé.

LA TRANSPIRATION La transpiration permet à l’arbre de se «refroidir» et de réguler sa température par rapport aux variations extérieures. Lorsque l’arbre transpire, il rejette de l’eau dans l’atmosphère. Plus de 90% de l’eau pompée par les racines va être évacuée par transpiration, via les stomates et les feuilles. On comprend ainsi la nécessité pour l’arbre de disposer d’eau en grande quantité.

LA PHOTOSYNTHÈSE La photosynthèse se réalise au niveau des feuilles de l’arbre. Elle permet la transformation de la sève brute en sève élaborée de la façon suivante : Grâce à la chlorophylle, les feuilles piègent la lumière et le CO2 (gaz carbonique) qui est présent dans l’air. Les feuilles capturent le carbone du CO2 qui va rentrer dans la composition de la sève élaborée et elles rejettent l’O2 (oxygène) dans l’atmosphère. Ainsi, pendant sa période de végétation, un «bel arbre» de 12 m de haut, dans des conditions de sol correctes, puise dans le sol chaque jour, jusqu’à 225 litres d’une solution nutritive d’eau et de sels minéraux (la sève brute), pour rejeter jusqu’à 1,7 m3 d’oxygène et «fabriquer» 5 kg d’éléments nutritifs (sève élaborée) par la photosynthèse .

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l’arbre est un être-vivant LA CROISSANCE EN HAUTEUR Le bourgeon terminal assure la croissance de l’arbre en hauteur et inhibe le développement des bourgeons placés plus bas. Son importance est capitale dans la croissance correcte et optimale de l ‘arbre. Sauf taille très spécifique des arbres (rideaux etc...), il est donc nécessaire de conserver le bourgeon terminal. Certaines espèces, par leur silhouette spontanée en forme de «parapluie», présentent une dominance apicale difficile à conserver (exemples: albizzia julibrissin, morus, zelkova, gleditsia...).

La conservation du bourgeon terminal est indispensable pour un développement harmonieux de l’arbre.

LA MISE EN RÉSERVE Tous les produits issus de la photosynthèse ne sont pas utilisés immédiatement. S’ils sont fabriqués en quantité suffisante, une partie peut être stockée dans les tissus de réserve de l’arbre. Ce stock permettra à l’arbre de survivre pendant l’hiver, de redémarrer au printemps (pour les arbres à feuilles caduques), de répondre à une agression «extérieure» (plaie à cicatriser lui même, entrée d’agents pathogènes...). On comprend donc toute la nécessité : - d’un apport d’eau et de sels minéraux suffisants dans le sol pour constituer une sève brute. - d’une masse foliaire importante, de façon à assurer une production suffisante de sève élaborée par la photosynthèse, ce qui permettra la constitution de réserves pour l’arbre.

Un arbre à la silhouette bien proportionnée : un volume de feuillage important (au moins la moitié de la hauteur totale doit être occupée par du feuillage)

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l’arbre est un être-vivant LE SYSTEME RACINAIRE: UN ELEMENT CAPITAL L’arbre comporte deux types de racines :

LES RACINES LIGNEUSES qui assurent l’ancrage de l’arbre au sol. Certains arbres comme le chêne ont des racines d’ancrage qui s’enfoncent en profondeur dans le sol alors que d’autres espèces comme le peuplier, présentent des racines d’ancrage en surface.

LES RACINES NON LIGNEUSES, responsables de l’absorption des éléments nutritifs et de l’eau du sol. La plupart des racines qui assurent l’alimentation de l’arbre se trouvent dans les 20 premiers cm du sol. De façon théorique, on estime que le système racinaire de l’arbre dépasse l’ensemble de l’aire située sous le houppier pour s’étendre sur une distance jusqu’à deux, voire trois fois la hauteur de l’arbre. Il est difficile de mesurer l’emprise exacte car elle dépend de multiples facteurs comme la composition du sol, du sous sol, de la circulation de l’eau, de la pente...

TOUT TASSEMENT, REMBLAIEMENT, DÉCAPAGE DE SOL EST UN TRAUMATISME POUR L’ARBRE. Pour vivre, l’arbre a besoin d’un sol poreux et aéré. Lors de travaux, il est nécessaire de protéger de tout passage d’engins, et de modifications du sol. Une surface au moins égale à celle du houppier projetée au sol. Cette surface est à délimiter et à protéger par des barrières de chantier. Aucun dépôt de chantier n’y est admis. Cette première précaution est élémentaire pour les sujets isolés. Elle doit s’accompagner d’un souçi de conserver les conditions hydriques du sol au niveau de l’arbre avec la conservation des écoulements d’eaux (fossés), le maintien du niveau d’une nappe phréatique, le maintien des écoulements d’eau dévalant une pente et alimentant l’arbre... Ces précautions sont fondamentales dans le cas des haies bocagères. Combien de haies ont dépéri dans des nouveaux quartiers, au bout de quatre, cinq ans parce-que leurs conditions d’alimentation en eau et les conditions de maintien d’un «bon sol», n’ont pas été respectées (photo ci-dessous).

Lors de travaux, il est nécessaire de protéger de tout passage d’engins, et de modifications du sol, une surface au moins égale à celle du houppier projetée au sol.

Comprendre le milieu dans lequel vit l’arbre.

Haie bocagère dépérissante suite à l’implantation d’un nouveau quartier ayant fortement dégradé le système racinaire et modifié ses conditions d’alimentation en eau.

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Perturber les conditions d’alimentation en eau d’un arbre entraîne son dépérissement. La construction d’un lotissement, d’une maison peuvent entraîner ces chamboulements en modifiant l’alimentation en eau.


l’arbre est un être-vivant CONCLUSION LES CONDITIONS DU MILIEU POUR QU’UN ARBRE VIVE La connaissance de la physiologie de l’arbre justifie les prescriptions techniques suivantes:

• UN SOL AÉRÉ, NON TASSÉ. • UN SOL RICHE EN MATIÈRES NUTRITIVES. Dans le cas des arbres plantés en milieu stérile, c’est à dire dans des sols remblayés, ( ce qui est fréquent sur parkings, cours d’écoles, places minéralisées), il est fondamental d’offrir à l’arbre un sol reconstitué par des fosses de plantations suffisantes (voir fiche 6 «la plantation de l’arbre»). Pour un arbre de première grandeur (20 m ou plus de hauteur), la fosse de plantation doit offrir un volume d’au moins 16 m3 «prospectable facilement», à base d’un mélange terre/pierres par exemple. Le fait de rajouter de la pierre à la terre limite le tassement du sol.

• UN SYSTÈME RACINAIRE RESPECTÉ. • UN APPORT D’EAU ADAPTÉ. L’arbre «boit». Notamment dans le cas de jeunes plantations d’arbres, il est important d’apporter de l’eau régulièrement, en période sèche. L’arbre a besoin de beaucoup d’eau lors de la période du débourrement. Des arrosages abondants et espacés qui humidifient la terre en profondeur sont préférables à des arrosages fréquents mais légers qui ne font qu’humecter la terre en surface.

• UN HOUPPIER GÉNÉREUX. Au delà d’offrir une belle silhouette et de l’ombre, le volume de feuilles doit être généreux pour assurer la photosynthèse et la constitution de réserves (sur la hauteur totale d’un jeune arbre, on préconise un tiers de la hauteur «réservée» au tronc pour deux tiers de hauteur occupée par le feuillage (et non pas trois quart de longueur de tronc pour un quart de hauteur occupée par le feuillage comme on l’observe souvent!).

• UN TRONC À PROTÉGER. Le tronc présente sa partie vivante sous l’écorce. Toute blessure sur le tronc entraine des perturbations de passage de sèves et d’alimentation des différents organes de l’arbre et est la voie ouverte aux champignons, insectes...

• UN BOURGEON TERMINAL À CONSERVER. Dans le cas de port libre de l’arbre, le bourgeon terminal doit être conservé. La suppression de ce bourgeon perturbe le processus de croissance de la plante et crée une plaie, voie d’entrée à des agents pathogènes.

• DES TECHNIQUES DE PLANTATION À RESPECTER. L’opération de plantation est également fondamentale (voir fiche 5). Note : Le cahier des clauses techniques générales, dans son fascicule 35, édicte les prescriptions techniques nécessaires.

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L’ARBRE EN Arbres fiche

PÉPINIÈRE 04 n°

La reprise des végétaux une fois plantés, sera d’autant meilleure qu’ils auront été élevés et conduits dans les mêmes conditions climatiques et de sols. Il est préférable de favoriser une pépinière du secteur. La reprise d’un arbre est d’autant plus facile que l’arbre est planté jeune.

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l’arbre en pépinière LE NOM DE L’ARBRE Le nom botanique en latin est en quelque sorte la clef de reconnaissance universelle de chaque végétal. Cette appellation «officielle» permet d’éviter les confusions qui peuvent se produire avec les noms communs. Le nom botanique est identifié par le genre et l’espèce. Exemple : Quercus robur est le chêne pédonculé (genre : Quercus, espèce : robur).

Des cultivars ont été mis au point à partir des genres et espèces, ce sont des espèces horticoles qui présentent des variantes par rapport au genre et à l’espèce d’origine avec un port pleureur, un branchage tortueux, des feuilles rouges, un feuillage panaché, des feuilles très découpées ou bien encore un port fastigié... exemple : Quercus robur’Fastigiata Koster’est un cultivar fastigié du chêne pédonculé.

LE TRANSPORT DE L’ARBRE ENTRE LA PÉPINIÈRE ET LE LIEU DE PLANTATION

Dès l’arrachage en pépinières, les racines nues des arbres doivent être protégées par de la paille, des bâches humides de couleur claire (la couleur foncée augmente les températures sous les bâches exposées au soleil). Les arbres sont transportés dans les camions, protégés par des bâches.

Il peut être réalisé une mise en jauge à condition qu’elle soit effectuée correctement, c’est à dire qu’elle évite la stagnation de l’eau au niveau des racines (ce peut être facilement le cas dans une terre argileuse). Certains résineux comme les pins et les Douglas ne supportent pas la mise en jauge, de même que certains feuillus comme le chêne rouge.

Si la plantation ne peut pas se faire à la livraison des arbres, ceux ci sont entreposés dans un endroit frais, à l’abri du gel, du vent et du soleil.

Document PROM’HAIES

Le transport des plants doit éviter l’exposition des racines nues comme des mottes et des conteneurs au soleil, au gel, au vent.

Les mottes et conteneurs doivent conserver leur substrat humide. Un plant installé avec une motte sèche ne survivra pas.

Préparation de la jauge et disposition des plants.

Document PROM’HAIES

La période durant laquelle les arbres arrachés ont leur système racinaire à l’air libre doit être la plus courte possible, aussi est-il important d’assurer une bonne coordination entre l’arrachage des plants en pépinières et le moment où ils sont replantés.

Jauge terminée.

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l’arbre en pépinière LES CATÉGORIES D’ARBRES CATÉGORIES SELON L’AGE ET LA TAILLE DES VEGETAUX

Le jeune plant C’est un très jeune arbre au début de sa croissance (1-2 ans). On l’identifie : - par sa hauteur (en cm), - par l’année du semis et l’année du repiquage. Il est très utilisé pour les plantations forestières. Cependant, il a l’avantage d’avoir une reprise plus facile qu’un baliveau, qu’un arbre tige.

Le baliveau C’est un jeune plant qui a grandi. On l’identifie : - par sa hauteur (en cm), (150/200 cm, 200/250 cm...) Il n’a pas subi de taille, ou bien alors pour les plus âgés, les branches ont pu avoir subi une taille en pépinière.

L’arbre tige Il a subi une taille de formation. Il a été transplanté plusieurs fois. Le feuillu est caractérisé par la circonférence du tronc, en cm, mesurée à un 1 m du sol (6/8, 8/10, 10/12...). Les sujets de 18/20 et plus sont considérés comme de gros sujets. Le conifère est caractérisé par sa hauteur.

CATÉGORIES SELON LE CONDITIONNEMENT DU SYSTEME RACINAIRE En racines nues L’arbre est livré dépourvu de terre autour du système racinaire. Aussi, les plants ne doivent rester les racines à l’air que le minimum de temps. L’arrachage en pépinière doit se faire pendant la période de repos végétatif et sous de bonnes conditions météorologiques (en l’absence de gel). L’arbre en racines nues doit être planté entre le 15 Nov/15 Mars. Ce conditionnement est à réserver aux jeunes plants, baliveaux et arbres tiges feuillus de calibre inférieur à 16/18. Il n’est pas approprié aux espèces à feuilles persistantes (conifères, magnolia...) Il est à éviter pour les essences feuillues de reprise délicate comme le chêne pédonculé.

En mottes L’arbre est livré avec la motte de terre extraite du sol d’origine. Lors de l’arrachage de l’arbre en pépinière, la forme de la motte est maintenue par une tontine de toile et un grillage dégradable. La période de plantation se fait entre le 15 octobre et le 15 avril. Le diamètre de la motte doit être, au moins, trois fois plus grand que la circonférence du tronc mesurée 1 m du sol.

En conteneurs Le volume du conteneur est exprimé en litres (35 litres). L’arbre peut être, en principe, planté toute l’année.

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L’ARBRE EN PÉPINIÈRE DES SYSTEMES RACINAIRES ET AERIENS CORRECTS UN SYSTEME RACINAIRE CORRECT La bonne reprise des plants dépend, pour beaucoup, de la qualité du sytème racinaire. Un système racinaire correct présente : - un chevelu racinaire abondant. - des racines bien réparties, sans cassures. Il ne doit pas présenter : - Une racine unique en crosse qui est l’indice d’un mauvais repiquage en pépinière et pour l’avenir, d’un mauvais ancrage dans le sol. Le sujet est à refuser. - Des racines qui se présentent en spirales (le chignonnage. Elles sont le signe d’un mauvais suivi en pépinière, elles sont à refuser. - Dans une motte, il ne doit pas y

avoir de grosses racines coupées en périphérie de la motte de plus de 2 cm de diamètre, ni de chignon dans la motte.

Équilibre Hauteur/Diamètre

Pas de parties lésées

Les pépinières réalisent la transplantation des arbres. C’est à dire que tous les 2 ou 3 ans en moyenne, les baliveaux, les arbres tiges sont déplacés et plantés en plus faible densité pour qu’ils puissent se développer. Cette opération permet également au système racinaire de se configurer particulièrement : fabrication de racines secondaires fonctionnelles, limitation de la longueur des racines principales, (ce qui évite de les laisser en terre lors de l’arrachage de l’arbre ).

UN SYSTÊME AERIEN CORRECT Un système fléché

Pas de parties déssèchées, pas de nécroses, de lésions ou blessures non cicatrisées. Rappelons que la photosynthèse est assurée au niveau des feuilles. Cette photosynthèse permet d’une part, de répondre immédiatement aux besoins de la plante, mais aussi à l’arbre de se faire des réserves. Les feuilles doivent donc être nombreuses. Refuser des arbres qui présentent un houppier avec seulement quelques feuilles. Un système fléché, un feuillage abondant, une bonne proportion du houppier par rapport au tronc

Conservation du bourgeon terminal pour la majorité des espèces (Quercus, Aesculus, Platanus, Tilia, Gingko, Acer pour la plupart, Fagus, Fraxinus, Sorbus ...) et une tige droite. Certaines espèces ont un port naturel large (type Morus, Zelkova, Gleditsia, Melia, Albizzia...) avec une flèche qui disparaît au cour de la croissance.

Une silhouette déséquilibrée, un houppier trop restreint

Un bon équilibre Hauteur/Diamètre au collet (H/D). H/D doit être inférieur à 100 (plutôt entre 60 et 80). Ex : un arbre de 1 m de hauteur doit présenter un diamètre de collet au moins égal à 1 cm.

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PLANTATION n° DE L’ARBRE 05 Arbres fiche

La plantation de l’arbre est abordée à travers deux points : - Le sol, support des plantations. - La technique de plantation.

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LA PLANTATION DE l’arbre LE SOL, SUPPORT DE PLANTATIONS UN BON SOL Il existe des terrains naturels acides ou calcaires, des sols secs, des sols humides... Le choix des plantations doit se faire en fonction du sol (voir aussi fiche 2). Les fonctions d’un bon support pour un arbre - Le sol assure la fixation des arbres et donc leur stabilité au vent : il a un rôle d’ancrage. - Le sol doit assurer une bonne oxygénation au système racinaire pour qu’il respire. Le sol ne doit pas être soumis aux tassements. - Le sol doit offrir l’eau et les éléments minéraux nécessaires à la croissance et à la vie de l’arbre.

Les sols naturels

Dans une fosse de plantation

Ils sont présents dans les parcs, sur des pelouses non remaniées.

La terre doit présenter les qualités d’une bonne terre de jardin :

S’ils sont de qualité correcte, ils doivent être aérés, offrir une bonne composition dans leur structure physique et chimique.

- équilibrée dans sa structure physique (sable 30% miminum, limons et argiles 70% maximum, pierres et graviers 5% maximum). - pas de déchets divers.

Les sols artificiels En milieu urbain, dans les bourgs, sur les parkings, il est fréquent que le sol résulte d’un apport de remblai, impropre au développement de l’arbre (manque d’éléments nutritifs). Ce remblai est compacté, ce qui réduit considérablement échanges gazeux et desserte en eau. La plantation d’arbres doit être accompagnée de l’apport d’un substrat correct pour les végétaux et de grandes fosses de plantation.

Cette composition peut changer pour certaines espèces d’arbres qui apprécient des sols sableux, drainants ou, au contraire, des sols argileux. Mais on peut considérer qu’elle convient dans 80% des cas. Les engrais organiques sont à préférer aux engrais chimiques (qui sont plus polluants). En cas d’apport de terre végétale, une analyse de la terre doit être obligatoirement fournie par l’entreprise.

LA COHABITATION AVEC LES RESEAUX Les réseaux aériens : Si le réseau aérien ne peut être enlevé, il ne faut pas planter un arbre sous un fil de téléphone ou électrique. ou bien trop près de ce réseau (voir croquis ci-contre).

L’exemple des opérations d’aménagements

définition d’un parti d’aménagement

Les réseaux souterrains : Dans les nouvelles opérations d’aménagement, il est désormais acquis que réseaux et arbres ne cohabitent qu’à certaines conditions.

élaboration d’un plan de plantations

En cas de réseaux souterrains à moins de 5 m de l’axe de plantation, il vaut mieux ne pas planter. plan des réseaux

en fonction des plantations

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LA PLANTATION DE l’arbre LE SOL, SUPPORT DE PLANTATIONS (suite) RÉALISATION ET DIMENSIONS DES FOSSES DE PLANTATIONS Les fonds et bords des fosses doivent être décompactés. Si nécessaire, prévoir un fond de drainage (ex : 15 à 30 cm de graviers, de pierres concassées, recouverts d’un géotextile, de façon à ce que le mélange de terre ne colmate pas ce fond). On peut prévoir aussi un drain qui évacuera l’eau vers un exutoire fonctionnel.

En condition de pleine terre : - Au minimum 2 m3 Dans le cas d’un terrain naturel (c’est à dire avec du volume explorable facilement au-delà de la fosse elle-même), les dimensions de la fosse doivent être d’un volume supérieur à un tiers de la dimension du système racinaire ou de la motte.

Le drain est indispensable dans les terrains argileux.

En milieu urbain (sol «stérile»), cas des places de bourgs, des parkings, des trottoirs : - arbre de première grandeur (platane, tilleul...) : au minimum 12 m3 sur une profondeur minimale de 1 à 1,20 m. - arbres de deuxième grandeur (frêne à fleurs, mûrier blanc...) : au minimum 9 m3 sur une profondeur minimale de 1 à 1,20 m. Les tassements de sols constituent, en ville, un des ennemis majeurs de l’arbre.

L’exemple du mélange terre-pierres (croquis ci-dessous) :

Il a l’avantage de résister au compactage et de favoriser le développement racinaire (les «vides» entre les pierres sont remplis de terre végétale ). La capacité d’absorption de l’eau de ce type de sol reconstitué est moins importante qu’un sol en pleine terre. L’arrosage doit être plus fréquent.

Proportions : - 2/3 de cailloux concassés 40/90 (non calcaires), -1/3 de terre végétale. - trou de plantation proprement dit : 1 à 1,50 m3.

Les fosses de plantations ne sont pas systématiquement de forme carrée, elles peuvent aussi être réalisées de forme allongée.

Dans le cas de plantations d’alignement, les fosses en continu (sous forme de tranchées) sont préférables aux fosses isolées, le drainage y est plus simple à mettre en oeuvre. Les proportions des fosses en continu sont identiques, en largeur et en profondeur, aux dimensions citées ci-dessus.

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LA PLANTATION DE l’arbre LA TECHNIQUE DE PLANTATION L’opération d’arrachage des plants comme l’opération de plantation doit se faire hors période de gel. De même, le transport des arbres et leur entreposage en attente de plantations doivent être réalisés à l’abri du vent, du froid, de la sécheresse.

Préparation DU SYSTÈME RACINAIRE AVANT PLANTATION L’habillage (réalisé chez les sujets à racines nues). Il s’agit de tailler les racines blessées, cassées. Cette opération ne doit pas aboutir à une réduction conséquente du système racinaire pour faire rentrer l’ensemble dans une fosse de plantation trop petite ! Le pralinage (réalisé chez les sujets à racines nues). Il s’agit de tremper les racines nues dans un mélange nutritif (le pralin). Traditionnellement, le pralin est composé pour 1/3 de terre, 1/3 de bouse fraîche de vache et 1/3 d’eau. Il existe des solutions dans le commerce, en faisant office.

La mise en place de l’arbre dans le trou de plantation Placer l’arbre bien au milieu de la motte lors de la plantation : dans le cas de la mise en place d’une grille de protection au sol, il faut imaginer que le tronc de l’arbre devra se trouver au milieu de cette grille. Arbres à racines nues : bien répartir les racines dans le trou de plantation. Préalablement au rebouchage du trou de plantation, il est nécessaire de retirer tout conteneur, grillage non dégradable, toile de jute, dans l’objectif d’optimiser le contact motte-substrat. Certaines pépinières spécialisées préconisent de conserver la toile, mais de «l’ouvrir» dans la fosse. Le collet ne doit pas être enterré. Tasser le sol autour des racines. Placer le tuteur dans la fosse de plantation, avant l’arbre, ceci pour ne pas abîmer le système racinaire, ne pas casser la motte (dans le cas d’un tuteur droit).

Le plombage Une fois la terre mise en place, il est indispensable d’arroser abondamment (100 litres pour un arbre tige en motte de plus de 14/16), même par temps de pluie. Pour ce faire, nécessité de ménager une cuvette de terre aux pieds de l’arbre. L’eau, ainsi amenée en grande quantité, permet de combler les vides restant entre sol et racines.

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PROTECTION n° DE L’ARBRE 06 Arbres fiche

La fiche n°6 décrit les dispositifs techniques qui permettent de protéger l’arbre, lorsqu’il est planté dans son «lieu» définitif.

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PROTECTION DE L’ARBRE LA PROTECTION DU TRONC CONTRE LE SOLEIL Certaines essences comme le tilleul, les érables... sont sensibles aux brûlures du tronc par le soleil. Ce phénomène est accru en milieu urbain, avec les surfaces minéralisées. La mise en place d’une protection évitera les brûlures de l’écorce et limitera l’évapotranspiration. Elle sera réalisée lors de la plantation, depuis le niveau du sol jusqu’aux branches. Le cannis naturel, les toiles....jouent cette protection. Il est fondamental d’assurer le suivi de ces matériaux mis en place.

LA GRILLE D’ARBRE La grille d’arbre protège le sol du tassement et du piétinement. Un arbre a une croissance en hauteur mais aussi en diamètre de tronc. Lors de la plantation, il est important de planter l’arbre au milieu de la fosse de plantation en imaginant l’augmentation du diamètre du tronc. La photo ci-contre illustre bien cette nécessité afin d’éviter que le tronc ne vienne frotter la grille, lorsqu’il grossit.

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LA PROTECTION CONTRE LES CHOCS DES VOITURES Lorsqu’on installe trois tuteurs ou plus, le dispositif offre l’avantage de protéger l’arbre des chocs (voiture...).

LE TUTEURAGE Privilégier les tuteurs à 3 ou 4 pieds, car les tuteurages à base d’un ou deux tuteurs causent plus de «mal que de bien à l’arbre» par manque de suivi. Si l’installation et le suivi du tuteurage ne sont pas correctement réalisés, les tuteurs blessent les troncs et remettent en cause, la vie de l’arbre. S’il en est planté un seul, en milieu venté, le disposer planté du côté du vent dominant. Configuration du tuteur - en bois de châtaignier ou de faux acacia, en pin, traités contre le pourrissement. - diamètre de 8/10 cm minimum. - droit, en lots homogènes lorsqu’il s’agit de la commande de plusieurs éléments. Les liens de maintien - en caoutchouc ou en textile, pas de fils de fer. - fixés en laissant une légère flexibilité à l’arbre. - à vérifier régulièrement pour que l’arbre ne soit pas blessé.

L’installation du tuteur - pour les baliveaux : tuteur planté au moins 60 cm dans le sol. - pour les arbres tiges : tuteur planté au moins 1 m dans le sol. Placer le tuteur dans la fosse de plantation, avant l’arbre, ceci pour ne pas abîmer le système racinaire, ne pas casser la motte.

Les gros sujets peuvent être maintenus par des haubans en câbles d’acier galvanisé fixés au sol par des piquets ou des ancres et à l’arbre, par des colliers non blessants. Il faut souligner l’importance du suivi du tuteurage pour que celui-ci joue pleinement son rôle de soutien sans devenir un objet blessant.

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LES SOINS À PRODIGUER AUX ARBRES

Arbres fiche

07

La fiche n°7 rappelle les gestes qui s’appliquent à l’arbre planté : - en tant que soins à apporter à l’environnement immédiat de l’arbre, - en tant que gestes relatifs à la taille sur l’arbre. Ces gestes interviennent suite à l’observation du développement de l’arbre permettant d’identifier ses besoins.

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LES SOINS à prodiguer aux arbres L’ENVIRONNEMENT IMMÉDIAT DES jeunes sujets AU PIED DE L’ARBRE, UN MILIEU FAVORABLE L’ARROSAGE DES JEUNES SUJETS Il facilite le démarrage annuel des arbres. - Il est important au printemps. Un arrosage de printemps bien programmé permet de réduire l’arrosage d’été. - Par apports massifs de 50 litres à 100 litres au pied de chaque plant. Il est à réaliser les premières années qui suivent la plantation. LE BINAGE Il évite le compactage du sol. - S’il n’est pas prévu de paillage, le binage (sans retourner la terre) aère la couche superficielle et permet une économie d’eau (en rompant les remontées capillaires). Au minimum, 2 binages/an (au printemps à la reprise de la végétation et en début d’été). LE DÉSHERBAGE L’accès aux minéraux comme à l’eau est maintenu par un désherbage régulier qui évite toute concurrence avec le jeune arbre. Il se fait manuellement (au moins un mètre carré par arbre), en même temps que le binage. LE PAILLAGE Les fonctions du paillage - Il protège contre le gel. - Il limite le déssèchement du sol en surface. - Il permet la conservation d’une bonne structure du sol. - Il permet la suppression de la concurrence herbacée et évite le passage fréquent des engins de fauche auprès des troncs (les engins de fauche provoquent des blessures sur les troncs qui sont autant d’entrée pour les champignons et les insectes parasites). Longtemps réalisé en plastique tissé (non esthétique, de plus, avec le temps, le sol se tasse et durcit sous la bâche et la vie microbienne devient nulle), le plastique est maintenant délaissé au profit de la toile tissée à partir de fibres végétales, la toile est biodégradable dans le temps. Le paillage peut être constitué de paillettes de chanvre, de cosses de sarrazin, de cosses de fèves de cacao, d’anas de lin, de paille de blé. Il peut être réalisé à partir de bois broyé, étalé. Le paillage peut aussi être réalisé en graviers, sable pouzzolane, sur une épaisseur de 10 cm au minimum.

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LES SOINS à prodiguer aux arbres LE DESSERRAGE REGULIER DES COLLIERS, L’ENTRETIEN DES TUTEURS, LA SURVEILLANCE DE LA CROISSANCE La vérification des colliers se fait en mars/avril et en juillet/août (lors de l’augmentation du diamètre du tronc). Vérifier que le tuteur ne blesse pas le tronc, changer les piquets endommagés. Le tuteur est à enlever dès que l’arbre est installé dans son sol définitif (un à deux ans). Ces interventions de suivi permettent de veiller à la croissance normale des arbres et de réagir rapidement à toute blessure. Quand l’arbre est installé dans son sol définitif (reprise assurée, tuteurs enlevés, taille de formation en cours ou terminée...) et que sa croissance le permet, on procède à l’aménagement définitif du pied d’arbre.

L’ENVIRONNEMENT IMMÉDIAT DES sujets ADULTES AU PIED DE L’ARBRE, LE MAINTIEN D’UN MILIEU VIVANT LE MULCH Son rôle est d’améliorer la structure et la composition du sol en apportant la matière nécessaire à la constitution d’un humus. Sur l’ensemble de la surface prospectée par les racines, le mulching est réalisé par l’épandage de matière organique compostée sur une épaisseur de 8 à 10 cm. Le meilleur matériel pour le mulching des arbres est composé de bois, d’écorce et de feuilles déchiquetées et partiellement compostés sur une courte période (7 à 12 mois). Les feuilles se dégradant rapidement, elles libèrent des éléments nutritifs dans le sol (engrais à court terme). Le bois et l’écorce se dégradent plus lentement libérant les éléments nutritifs sur plusieurs années (engrais à moyen terme). De cette façon, la couche de mulch peut perdurer quelques années avant l’ajout d’une nouvelle couche.

Mélange de graines (à renouveller tous les deux, trois ans).

LES PLANTES COUVRE-SOL - Dès que la concurrence n’est plus à craindre, la plantation de plantes couvre sol permet de conserver un sol vivant par l’activité qu’elles autorisent (maintien d’une humidité, d’une activité biologique). L’impact esthétique est positif, l’entretien minimum. Elles permettent aussi la protection contre les chocs des engins d’entretien (débroussailleuse, tondeuse...) contre le piétinement et le compactage à condition d’être protégées par une bordure, des piquets... Exemples de plantes couvre-sols (mi ombre et ombre) : Hédéra (lierre), Géraniums vivaces, Aegopodium podagria’Variegata’, Vinca minor, Lamium galeobdolon’Florentinum’, Asperula odorata, les Symphytum (consoude).

Lierre en couvre-sol

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LES SOINS à prodiguer aux arbres AU PIED DE L’ARBRE, LE MAINTIEN D’UN MILIEU VIVANT (suite) LES GRILLES Elles protègent contre le piétinement et réduisent l’entretien. Elles demandent un soin particulier lors de la pose afin que le tronc de l’arbre soit bien centré dans la grille. Elles demandent aussi une surveillance régulière lorsque plus tard le tronc grossit : la grille doit être changée avant que le tronc ne la recouvre. LES BORDURES ET BLOQUEURS Ils protègent contre les chocs d’engins motorisés sur les troncs et contre le compactage. Ils sont indispensables sur les parkings.

LES TAILLES COMPRENDRE LA PHYSIOLOGIE DE L’ARBRE POUR COMPRENDRE LE GESTE DE LA TAILLE Préalablement à la description des tailles qu’on peut envisager sur un arbre, il nous semble important d’expliquer les réactions physiologiques de l’arbre lorsqu’il subit une taille. La compréhension de ces réactions permet d’expliquer les précautions à prendre lors de toute taille. Note : la taille de production pour récolter des fruits (fruitiers), pour «produire et couper» du bois (chênes et frênes têtards) n’est pas traitée dans ce document. La taille met à nu les tissus internes de la branche ou du tronc, ce qui constitue une porte d’entrée privilégiée pour les bactéries, virus, champignons. L’arbre réagit en isolant sa blessure de la manière suivante : - la mise à nu des tissus entraîne la libération d’éléments antiseptiques, - la partie atteinte est isolée par la compartimentation, - les tissus opérationnels de la branche ou du tronc blessé vont commencer à recouvrir la plaie.

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LES SOINS À PRODIGUER AUX ARBRES LA COMPARTIMENTATION Au moment de la blessure, l’arbre renforce la plupart des parois existantes anatomiquement et chimiquement. Il met en place trois remparts : - Le premier s’oppose à la propagation verticale de l’infection (via les vaisseaux porteurs de sève). - Le second s’oppose à la propagation vers l’intérieur (via les cernes annuels). - Le troisième s’oppose à la propagation latérale (via les rayons ligneux). Ces trois premiers remparts sont des zones de réaction, le quatrième est plutôt une zone de barrage : une fois l’infection ou la blessure présente, le quatrième rempart formé par le cambium est activé plus tardivement par la mise en place d’une barrière qui

n’existait pas au moment de la blessure. C’est la plus efficace car elle isole les tissus situés à l’extérieur (nouvellement formés) des bactéries et des champignons. Elle initie le processus de recouvrement des tissus. Le schéma ci-contre illustre le phénomène de la compartimentation. 1 - Une barrière vers le haut et vers le bas, résultant de l’obstruction des canaux. 2 - Une barrière frontale, au niveau des cernes annuels. 3- Une barrière latérale, au niveau des rayons ligneux. 4- Une barrière dite «zone de barrage», qui empêche la propagation de l’infection vers l’extérieur. Cette dernière barrière est la plus efficace.

La compartimentation «La taille des arbres d’ornement» Christophe Drénou

LE RECOUVREMENT DE LA PLAIE Le recouvrement de la plaie se fait grâce à l’activité du cambium dont le rôle est de générer de nouvelles cellules. Il y a production d’un bourrelet cicatriciel ou «cal» qui va venir recouvrir la plaie. Le recouvrement est d’autant plus facile et efficace à se faire que la plaie est petite et les tissus intacts (voir angle de coupe). Les coupes doivent donc être réalisées sur des branches de section aussi faible que possible. Moins l’arbre subira de plaies infligées par des tailles de branches, des blessures de tronc dues aux engins de tontes, «mieux il se portera».

Rappel de la coupe d’une branche et du rôle du cambium, tiré de «l’élagage, la taille d’ornement» Emmanuel Michau.

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LES SOINS À PRODIGUER AUX ARBRES LA COUPE D’UNE BRANCHE L’angle de coupe d’une branche doit respecter la limite entre les tissus du tronc et ceux de la branche à couper. La coupe ne doit pas entamer les tissus du tronc ou de la branche porteuse. Les tissus du tronc sont identifiables par la présence, «au dessus du point d’insertion de la branche sur le tronc», de la ride de l’écorce et en «dessous» par un renflement qu’on appelle le

angle de coupe correct

col de la branche. Le col n’est pas toujours visible : le seul moyen de le respecter est de réaliser une coupe perpendiculaire à l’axe de la branche à couper. Si la coupe se fait trop au ras du tronc, elle entame les tissus du tronc. La barrière du cambium perd de son efficacité : les cellules du cambium du tronc ne peuvent fonctionner normalement, la mise à nu des tissus entraine un risque accru de pourriture.

angle de coupe incorrect

LES RÈGLES DE L’ART - L’angle de coupe doit être respecté et réalisé sans entamer les tissus du tronc ou de la branche porteuse (voir ci dessus). - Toute coupe se fait sur un tire-sève, c’est à dire à l’aisselle d’une branche porteuse faisant au moins 1/3 du diamètre de l’axe coupé. Le tiresève permet la circulation de la sève sur le pourtour de la plaie et favorise sa cicatrisation dans les meilleures conditions.

- La taille ne doit pas enlever plus de 30% à 50% (suivant la vitalité de l’arbre) de sa surface foliaire. - Respecter les spécificités de l’arbre : l’essence, le stade de croissance, la vitalité, le port et la structure, la dynamique de croissance, présence éventuelle de pathologie ou problème mécanique, le mode de gestion...

choix correct de la fourche

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Si la coupe se fait trop loin de la ride et du col, il va se former un chicot de bois mort et les tissus du tronc vont être «mécaniquement gênés» par la présence de ce chicot : il ne pourra pas y avoir recouvrement de la plaie. Ce chicot présente une porte d’entrée pour les champignons et favorise la pourriture.

angle de coupe incorrect

- Les coupes sont à pratiquer sur les sections les plus faibles possibles. Les coupes sur les grandes sections (branches principales issues du tronc ou branches secondaires issues de ces branches principales) doivent rester exceptionnelles (dans le cas seulement d’un risque de chute).

choix non correct de la fourche


LES SOINS à prodiguer aux arbres LA TAILLE DE FORMATION DU JEUNE SUJET Elle se distingue du travail réalisé à la pépinière. Nous parlons ici de l’arbre replanté sur son sol définitif. L’objectif de la taille de formation est de conduire l’arbre à un gabarit adulte qu’on aura projeté. La taille de formation implique d’imaginer, devant un jeune arbre, le même arbre dans ses dimensions futures. Pour les arbres de première grandeur en port libre, comme les platanes, les tilleuls, l’arbre adulte atteindra 20 m de haut, 15 m de large, voire plus.

La taille de formation n’aura de résultats satisfaisants que si le choix de l’essence est judicieux et si les sujets, dès l’origine, sont de bonne qualité. Le choix des sujets dans la pépinière, avec un système racinaire correct et une silhouette bien proportionnée est primordial. Si les sujets sont de bonne qualité et l’opération de plantation bien réalisée (c’est à dire des fosses de plantation suffisamment vastes et une bonne terre végétale), l’arbre se développera correctement.

Une taille de formation, qui aura été faite correctement, réduit les interventions d’entretien au simple enlèvement du bois mort, par la suite. Pour les ports en rideau, en marquise, la taille de formation nécessite une formation adaptée.

Bien raisonnée et faite en bonne connaissance des physiologies de l’arbre, la taille de formation permettra le développement d’arbres remarquables et la constitution d’un patrimoine arboré communal au même titre que des bâtiments. La durée de la taille de formation du jeune arbre et sa fréquence varie d’une essence à l’autre et d’une situation à l’autre (en terme de durée, ce peut être les trois années suite à la plantation dans le lieu définitif, ce peut être cinq, sept années...). La mise au gabarit routier ou l’adaptation à une façade d’immeuble peut contraindre à former l’arbre sur une longue période (plus de dix ans).

Des arbres adultes majestueux, qu’on a laissés grandir.

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LES SOINS À PRODIGUER AUX ARBRES LE PORT LIBRE - Suivi annuel par une observation de la silhouette (ce qui ne veut pas dire qu’il faille tailler obligatoirement ! ). L’hiver est la meilleure période pour l’observation. - Conserver la flèche, pour cela, conserver le bourgeon terminal. - Éliminer, si c’est nécessaire, les branches latérales, qui vont concurrencer directement la flèche. - Conserver la proportion 2/3 de houppier, 1/3 de tronc. On peut faire évoluer ces proportions 1/2 et 1/2 dans le cas de relèvement de couronnes pour permettre le passage de véhicules. - Éliminer progressivement (seulement si nécessaire) les branches basses des arbres, les branches sans avenir évident (exemple : par rapport à une façade, à des contraintes de passage de véhicules...).

D’après L’arboriculture urbaine - IDF 1993

REPRENDRE UN AXE CASSÉ - Suppression de la flèche cassée. - Ligature de la branche latérale. -Élimination du chicot lorsqu’une nouvelle flèche s’est développée. D’après L’arboriculture urbaine - IDF 1993

LA TAILLE DE FORMATION «PRÉPARE LA SILHOUETTE FUTURE» DE L’ARBRE. Elle recherche un axe vertical et des branches latérales bien réparties et bien orientées. Elle élimine les branches trop vigoureuses et verticales (près de l’axe central) qui peuvent venir concurrencer la flèche.

D’après l’arboriculture urbaine - IDF 1993

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LES SOINS À PRODIGUER AUX ARBRES NE PAS TAILLER DE FAÇON «DRACONIENNE» L’ENSEMBLE DES BRANCHES DU JEUNE ARBRE. L’arbre présentera peu de feuilles, la photosynthèse sera très réduite l’année suivante, ce qui réduira les possibilités pour l’arbre de «faire des réserves» et de lutter face à un stress.

Taille à ne pas faire L’arbre disposera de peu de feuilles, l’étêtage de l’arbre va nécessiter une reformation ultérieure d’un nouvel axe fléché avec une perte de temps dans le développement de l’arbre.

Taille à ne pas faire A ne pas accepter sur un chantier, lors de la réception de s végétaux Le houppier restant «en haut « de l’arbre est trop réduit.

QUAND TAILLER ? - En hiver, mais l’élagage n’est pas une activité uniquement hivernale. Il est vrai que l’hiver est la meilleure saison pour l’observation des silhouettes. - La taille peut aussi être réalisée de Juin à Août (époque variable selon les essences, par exemple on peut tailler le tilleul jusqu’au 14 juillet, le chêne pédonculé tout l’été ), on l’appelle la taille «en vert». C’est une période qui permet une cicatrisation plus aisée et rapide des coupes. - Ne pas tailler lors du débourrement (apparition des feuilles) et chute des feuilles (début automne).

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LES SOINS à prodiguer aux arbres LA TAILLE DE L’ARBRE ADULTE en port libre DES INTERVENTIONS QUI DOIVENT RESTER EXCEPTIONNELLES Un arbre adulte, bien portant, n’a pas besoin d’être taillé. Bien avant la venue de l’homme sur terre, l’arbre s’est développé, a acquis un patrimoine génétique qui organise son développement, sa croissance, sa silhouette définitive. Dès que la taille de formation a été bien conduite sur le jeune arbre, la taille de l’arbre adulte en port libre est une intervention peu fréquente et non mutilante si ses conditions de vie sont bonnes et inchangées : tous les 3 à 15 ans selon l’espèce, le stade de croissance...Une observation régulière permet d’adapter les interventions aux besoins (tous les 3 à 7 ans). L’hiver est la meilleure période pour l’observation de la structure de l’arbre, l’été donne des informations sur sa physiologie et sur les pathologies éventuelles (état du feuillage...). Tout projet de taille doit être justifié.

La taille de cohabitation. Elle permet d’adapter l’arbre aux contrainte du site : remontée de couronne pour laisser le passage des véhicules sous le houppier, diminution du volume de l’arbre par rapport à une façade, à un ouvrage routier... Cette taille par rapport à un bâtiment est la plus souvent réalisée, elle est coûteuse. Elle pourrait être évitée dans la grande majorité des cas si la plantation était accompagnée d’une projection de l’arbre parvenu à sa taille adulte. Un arbre d’ornement adulte, en port libre comme le tilleul, le magnolia, le platane, le tulipier de Virginie, le frêne atteint une hauteur de 15 m, 20 m de haut et plus de 8 m de diamètre. Un arbre doit être planté suffisamment loin d’une façade, c’est à dire à au moins 8/10 m. Cette distance peut être réduite si l’arbre présente une silhouette élancée et peu large (forme fastigiée), si l’arbre est de deuxième grandeur (voir fiche 2).

LA TAILLE D’ENTRETIEN DES FORMES ARCHITECTURÉES (RIDEAUX, MAROTTES) Un arbre qui a été conduit en taille architecturée doit continuer à l’être selon la même logique. Par exemple, un arbre qui a été formé en marottes doit être conduit de la même façon régulièrement. Si on ne taille plus les rejets qui poussent sur les marottes, ceux-ci risquent, au bout de plusieurs années, de créer un poids trop important à supporter pour les marottes. La taille d’entretien sur marottes est effectuée tous les un à trois ans. La taille ne doit pas entamer la marotte car c’est dans celle-ci que les réserves de l’arbre ont migré. La coupe du rejet doit être effectuée près (au dessus) du bourrelet cicatriciel. Si l’arbre en marotte n’a pas été taillé depuis longtemps, les réserves ont alors migré de la tête de chat vers la base des rejets. Il ne faut donc pas supprimer les rejets. On peut envisager de réduire leur longueur et prévoir une mise au gabarit du houppier pour ensuite tailler les arbres en rideaux ou bien envisager la formation de nouvelles têtes de chat sur des rejets.

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La taille pour assurer la sécurité du public. Elle est réalisée pour supprimer les parties mortes ou malades (taille sanitaire). Après un traumatisme, l’arbre entre en phase de réaction par la production de rejets, ce qui l’affaiblit. Mieux vaut attendre la fin de cette réaction avant d’intervenir.


LES SOINS à prodiguer aux arbres LA COUPE D’UNE GROSSE BRANCHE Lors de la coupe d’une branche représentant un certain poids, il est nécessaire de couper cette branche en plusieurs étapes à partir de son extremité de façon à éviter le déchirement des tissus à la base de la branche si celle-ci «tombe». La coupe 1 consiste en une entaille. La coupe 2 se fait au dessus de la coupe 1. La branche casse dans le fil du bois quand la coupe 2 arrive au niveau de la coupe 1. Arrachement évité. La coupe 3 permet l’ablation du reste de la branche, sans risque d’arrachement (d’après le guide de gestion contractuelle de l’arbre des Hauts-de-Seine).

DES IDEES RECUES A BALAYER COMPRENDRE LA PHYSIOLOGIE DE L’ARBRE POUR COMPRENDRE LA TAILLE Le projet de taille «automatique» qui est celui de tailler un arbre «parce qu’un arbre doit être taillé» est à proscrire. Ce fait de réduire un arbre «au minimum» est pourtant souvent observé sur des places, dans des cours d’écoles, chez les particuliers alors que les arbres auraient la place de développer de belles silhouettes sans gêner «personne». Peut-être ce réflexe est-il l’héritage «inconscient» des tailles effectuées sur les fruitiers de production (tailles sévères) effectuées depuis des générations, ou bien d’un héritage historique de nos jardins à la Française... L’étêtage de l’arbre en port libre L’étêtage est perçu comme un moyen de stopper la croissance de l’arbre. Cet acte s’observe souvent dans les rues où des arbres ont été plantés en alignement, dans des jardins où l’arbre commence à devenir imposant... Etêter un arbre entraîne la perturbation du développement «naturel» de l’arbre, puisque celui-ci est programmé «génétiquement» pour grandir par son axe principal, via le bourgeon terminal (pour la majorité des espèces). Chez les conifères, l’étêtage de la cime de l’arbre entraîne une croissance de l’arbre en largeur, ce qui aboutit à l’effet contraire de celui recherché.

Exemple d’un arbre «plaçé» dans des conditions qui ne peuvent mener qu’à son dépérissement : - Une taille drastique qui ne correspond à aucune logique. Les tailles ne doivent pas s’effectuer sur des branches «majeures», l’axe central ne doit pas être étêté. - Des conditions de sol qui ne permettent pas à l’arbre de s’alimenter, et de respirer par son système racinaire.

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LES SOINS à prodiguer aux arbres La taille de rajeunissement. Le postulat : L’arbre réagit à une taille sévère par la production de repousses vigoureuses qui laissent à penser qu’il rajeunit, ce qui est illusoire. En fait, l’arbre s’épuise à cette production et devient alors beaucoup plus sensible au stress. De plus, chaque taille est autant d’entrée possible pour des agents pathogènes extérieurs.

Le curage des plaies appelé autrefois «chirurgie arboricole». Face à certaines agressions (plaies par exemples) l’arbre possède la capacité de «fabriquer une barrière» et «d’enfermer» la partie atteinte dans une sorte de cavité étanche qui va séparer la plaie des tissus sains. Cette capacité est plus ou moins marquée selon les espèces d’arbres. Le curage risque d’abîmer la barrière mise en place par l’arbre et de remettre à nu des tissus sains.

IL Y A ARBRES...ET...ARBRES

Des tilleuls dans une cour d’ école Est il possible de sensibiliser les enfants à l’environnement dans un tel cadre ? Peut-on parler de développement durable ?

Des tilleuls dans une cour d’école L’ ombre, le bruissement du feuillage apportés par de grands arbres sont autant d’éléments qui viennent enrichir les ambiances quotidiennes et sensibiliser chacun à un cadre de vie «durable».

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