Le magazine de Caritas décembre 2023

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CARITAS Nº 6 / Décembre 2023

Actualité

Cambodge: les clés pour de bonnes récoltes Page 6

Solidaires

Point fort

Suisse

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Elle réunit des familles séparées

Survivre en Syrie

La lutte contre l’excision


Lettre ouverte

Chère donatrice, cher donateur, Ces derniers mois, nous avons reçu presque quotidiennement des informations sur des catastrophes naturelles, des attentats sanglants ou de nouveaux conflits régionaux. Et ce, alors que les conséquences de la pandémie, du changement climatique, du conflit au Proche-Orient et de la guerre en Ukraine mettent en difficulté, partout dans le monde, les populations sur le long terme. La pauvreté augmente à nouveau dans le monde, alors qu’elle avait régressé ces dernières décennies. Nous ne voulons pas et ne devons pas l’accepter. Ni en tant qu’individu, ni en tant qu’organisation qui se tient depuis plus de 120 ans aux côtés des personnes dans le besoin. « Oui à un monde sans pauvreté » est notre objectif de toujours à Caritas Suisse. Nous nous y engageons chaque jour à travers nos projets en Suisse et dans le monde. Par exemple au Cambodge. La pauvreté pousse de nombreuses personnes à migrer pour travailler en Thaïlande voisine. La crise climatique pèse également sur l’agriculture : des pluies diluviennes inhabituelles dé-

« Oui à un monde sans pauvreté » est notre objectif de toujours à Caritas Suisse.

truisent les récoltes. Avec un nouveau projet, nous aidons les familles d’agriculteurs à faire face aux conséquences de ce phénomène climatique. La Syrie est toujours en crise. La population vit depuis des années dans un état de guerre permanent, une grande partie des infrastructures sont en ruines. Le tremblement de terre du début de l’année a encore aggravé la situation humanitaire. Nous sommes présents sur place avec une aide d’urgence et des projets de formation, et mettons tout en œuvre pour améliorer la qualité de vie des habitants. Au cœur de cette période d’incertitude, la Suisse emprunte des voies difficilement compréhensibles : le Conseil fédéral propose dans la nouvelle Stratégie de coopération internationale 2025–28 de la Suisse de réduire les fonds alloués au développement, en dépit des crises multiples et de la pauvreté qui augmente. Face à la situation actuelle, nous demandons le contraire : il faut plus de moyens, pas moins. Quelle que soit la précarité de la situation, nous restons mobilisés, avec vous, chère donatrice, cher donateur. Votre soutien est extrêmement ­important et je vous en remercie de tout cœur. Avec vous, nous nous ­approchons de notre objectif : un monde sans pauvreté et plus juste !

Peter Lack Directeur de Caritas Suisse

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Photo : Alexandra Wey


Sommaire

Ainsi, il y a assez d’eau pour tous

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Au Cambodge, les familles de paysans luttent pour s’approvisionner en eau. Et le changement climatique provoque désormais de fortes pluies inhabituelles. Il faut à long terme une gestion commune de l’eau et des alternatives à la culture du riz. Un projet participatif de Caritas réunit toutes les parties concernées afin de trouver des solutions communes. Page 6

Solidaires : garantir les droits des migrants

La juriste Gabriella Tau défend les familles déchirées par l’exil.

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oint fort : P l’école en temps de guerre

Fatima parvient avec peine à subvenir aux besoins de sa famille dans le quotidien de la guerre en Syrie. Elle ne fait aucun compromis sur l’éducation.

13 Suisse : Réseau contre l’excision

Bella Glinski raconte son quotidien d’ambassadrice de la lutte contre l’excision. En Suisse, quelque 22 000 filles et femmes sont excisées ou menacées de l’être.

IMPRESSUM Le magazine de Caritas Suisse paraît 6 fois par an. Adresse de la rédaction : Caritas Suisse, secteur Communication et Marketing, Adligenswilerstrasse 15, case postale, CH-6002 Lucerne, Courriel : info@caritas.ch, www.caritas.ch, Tél. +41 41 419 22 22 Rédaction : Laura Scheiderer (ls) ; Livia Leykauf (ll) ; Vérène Morisod (vm) ; Chiara Achermann (ca) ; Daria Jenni (dj) ; Fabian Saner (fs) ; Fabrice Boulé (fb) ; Nicole Lehnherr (nl) ; Niels Jost (nj) ; Stefan Gribi (sg) Abonnement : l’abonnement annuel coûte 5 francs. Il est prélevé une seule fois sur les dons sans affectation. Graphisme : Urban Fischer Photo de couverture : Nicolas Honoré Imprimerie : Druckerei Kyburz, Dielsdorf Papier : 100 % recyclé Dons : IBAN CH69 0900 0000 6000 7000 4 Produit de manière durable Nous protégeons vos données. Vous trouvez des informations sur la protection des données de Caritas Suisse ici : www.caritas.ch/confidentialite

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Écho

Moins d’aide alors que la pauvreté augmente ?

La nouvelle Stratégie de coopération internationale de la Suisse entrera en vigueur en 2025. Le Conseil fédéral ne veut pas augmenter dans cette stratégie les contributions à la coopération au développement. Elles devraient même diminuer par rapport au revenu national brut. C’est un problème, car la pauvreté dans le monde augmente. La guerre en Ukraine, la crise climatique, l’inflation sont autant de crises graves dont les répercussions frappent surtout les pays du Sud. Dans ce contexte,

il serait indiqué d’augmenter les fonds au développement. Caritas Suisse et d’autres organisations actives dans la politique de développement demandent donc de prévoir plus de moyens pour lutter contre la pauvreté dans le monde, et non pas moins. Caritas Suisse considère qu’il est urgent de donner la priorité aux pays les moins développés. L’aide à l’Ukraine est importante et doit être poursuivie, mais pas au détriment des pays les plus pauvres. Il ne faut par ailleurs pas que la coopération internationale soit instrumentalisée pour repousser la migration. Enfin, Caritas critique le fait que la Confédération grève le budget de la coopération au développement pour le financement climatique. (sg) Réponse de Caritas Suisse au message du Conseil fédéral relatif à la coopération internationale 2025-28

Tournant socio-écologique La lutte contre la pauvreté ne peut plus avoir pour seul objectif une subsistance purement matérielle. La pauvreté doit être prise en compte dans la transition énergétique et la mobilité, tout comme la durabilité écologique dans les questions sociales. L’Almanach social 2024 se penche sur cette mutation socio-écologique. Comment réduire les émissions sans que les plus vulnérables soient à nouveau les plus durement touchés ? Comment répartir plus équitablement les ressources disponibles ? Les autrices et auteurs spécialisés répondent à ces questions et d’autres. Les solutions passent par la participation sociale et politique, une politique

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climatique inclusive, des approches coopératives, un aménagement du territoire ou encore une politique de la vieillesse adaptés à notre époque. Elles préconisent parfois des changements de système radicaux, par exemple un revenu de base, mais évaluent aussi le potentiel des bonnes pratiques existantes. (fs)

Commander en ligne shop.caritas.ch ou par mail à info@caritas.ch

Dans les médias Le Courrier | « En Haïti, la crise s’intensifie » | 19. 9. 2023 Alors que la capitale Port-au-Prince subit la loi des gangs criminels, Caritas Suisse déménage son siège en province, où la situation est un peu plus sûre. « L’insécurité alimentaire n’a jamais été aussi élevée dans le pays », témoigne Jeannette von Däniken, responsable du programme Haïti… « Nous tentons de conserver une vision à long terme dans nos projets. Nous sommes déterminés à rester en Haïti. » Le Temps | « La pauvreté, cette éternelle absente de la politique » | 16. 9. 2023 Le Conseil fédéral vient de rejeter une motion socialiste qui voulait réduire la pauvreté de moitié d’ici à l’horizon 2030. Il reconnaît le problème, mais invoque la Constitution pour affirmer que celui-ci est du ressort des cantons. « Il y a trop de différences dans la politique des cantons, souligne Andreas Lustenberger, membre de la direction de l’ONG Caritas Suisse. Jusqu’à présent, la politique semble ne pas avoir compris qu’une pauvreté croissante représente à terme une menace pour la paix sociale. » Blick | « Vivre de l’aide sociale reste compliqué, surtout pour les familles monoparentales » | 11. 9. 2023 En Suisse, la pauvreté a un visage : femme, famille monoparentale, mauvaise formation. Le taux d’aide sociale est de 3,1 % dans toute la Suisse. En revanche, les jeunes mères célibataires qui vivent dans les villes dépendent à 80 % de l’aide sociale. Niels Jost de Caritas Suisse explique que la prise en charge externe est souvent trop chère pour les familles monoparentales. Beaucoup ne peuvent donc travailler qu’à un faible taux d’occupation. Dans le secteur des bas salaires, la situation devient vite précaire.


Actuel

Le désir d’être mécanicien Le Tchad est l’un des pays les plus pauvres du monde. De nombreuses personnes ne peuvent pas suivre une formation professionnelle qui pourtant leur permettrait de sortir de la pauvreté. Caritas Suisse aide les jeunes à améliorer leurs perspectives grâce à des formations. Alain Mendjiormel a 30 ans et il avait un projet : il voulait devenir mécanicien moto. Mais à Timbéri, où il habite, et dans la région, il n’existe pas de formation pour cela. Pendant plusieurs années, il s’est débrouillé comme paysan et a tout fait pour nourrir sa femme Olive et leurs quatre enfants. Mais il n’y avait que rarement assez d’argent. Les champs ne sont plus aussi fertiles qu’avant et les bœufs qui rendaient le travail plus facile coûtent cher.

Combler les lacunes de formation Les possibilités professionnelles pour les jeunes gens comme Alain sont limitées dans le sud du Tchad. Une grande partie des plus de 15 ans ne savent ni lire ni écrire. De plus, les centres de formation sont rares et coûteux. Et il est très difficile d’obtenir un emploi fixe. Dans trois provinces du sud, Caritas Suisse crée des possibilités de formation professionnelle et permet d’améliorer l’accès au marché du travail.

Les adolescents et les jeunes adultes peuvent suivre une formation de trois mois en couture, en menuiserie, en mécanique moto ou en tricot. Ils reçoivent ensuite un équipement de base d’outils et de matériel pour ouvrir eux-mêmes leur entreprise. Ils acquièrent les connaissances entrepreneuriales nécessaires. Alain a son propre atelier Au printemps 2021, Caritas a cherché des jeunes pour une formation de mécanicien moto ; Alain Mendjiormel a saisi l’occasion : « Je me suis immédiatement inscrit et j’ai suivi la formation de trois mois. Depuis, je répare les motos des agriculteurs de Timbéri dans mon propre atelier. Mon revenu suffit enfin à nourrir ma famille. » Le projet a permis à Alain de développer son sens des affaires. Depuis, il profite de chaque occasion pour réaliser des bénéfices. Par exemple, en achetant et en vendant des motos, en faisant le com-

« Pour la première fois de ma vie, je peux même mettre de l’argent de côté » merce du mil et bientôt en élevant des chèvres. « Pour la première fois de ma vie, je peux même mettre de l’argent de côté », raconte ce père de famille avec une grande fierté. Lui et sa femme ont déjà pu remplacer le toit de chaume de leur maison par un toit en tôle et acheter une chèvre. Le couple a de grands projets pour l’avenir et souhaite offrir les meilleures conditions de vie possibles à leurs enfants. (dj)

Alain Mendjiormel (30 ans) : « Je voulais être mécanicien depuis longtemps, mais ce n’était pas possible. Aujourd’hui, j’ai mon propre atelier. »

Photo : Simon Huber

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Reportage

Les paysans coordonnent leurs besoins en eau Texte : Nicole Lehnherr Photos : Nicolas Honoré

Auparavant, Savoeuy Phon ne cultivait que du riz, ce qui était insuffisant pour vivre. Aujourd’hui, elle peut faire d’autres choix, mais elle doit aussi relever de nouveaux défis.


Reportage

Le canal principal alimente les canaux secondaires et les petits canaux, afin que tous les champs soient suffisamment irrigués.

Au Cambodge, les familles de paysans luttent depuis toujours pour s’approvisionner en eau. Et les récoltes de riz ne suffisent pas à assurer leur subsistance. Un projet de Caritas a grandement amélioré les systèmes d’irrigation. Mais la crise climatique menace désormais les progrès réalisés. Le soleil brille sur les rizières de Mongkolbori et illumine les plantes verdoyantes. Bientôt les tiges jauniront et il sera temps de récolter le riz. Au milieu de ces couleurs luxuriantes, Savoeuy Phon ouvre le portail de son jardin : papayes, goyaves, concombres, noix de coco, bananes, citronnelle et bien d’autres sortes de plantes prospèrent sur cette terre fertile.

Myanmar

Laos

Thaïlande

Cambodge Vietnam

Cette agricultrice de 52 ans tient à ce que tout soit propre en ordre dans ce petit paradis. Comme beaucoup de paysannes au Cambodge, Savoeuy Phon ne cultivait auparavant que du riz. Mais faute de pouvoir stocker assez d’eau pendant la saison des pluies, elle ne parvenait pas à produire suffisamment pour en vivre et devait se contenter d’une récolte par année. La famille Phon a dû chercher d’autres sources de revenus. Et comme beaucoup de Cambodgiens, Savoeuy et son mari les ont trouvées en Thaïlande voisine. Pendant des années, ils sont ainsi allés travailler à l’étranger, en confiant les enfants à leurs grands-parents : « J’avais beaucoup de peine à quitter mes enfants. Mais comme on passait toute la journée dans les champs, il n’y avait pas de place pour eux », se souvient Savoeuy. Heureusement, le couple a vu ses conditions de

vie changer, ce qui lui a permis de revenir durablement au pays. Une décision motivée par le premier des deux projets que Caritas Suisse réalise dans la région. Une deuxième récolte possible L’équipe du projet de Caritas a cherché de meilleures possibilités d’irrigation avec le comité local en charge de l’eau. Savath, le mari de Savoeuy, faisait également partie du projet. C’est avec un sourire radieux qu’il expose le résultat de leurs réflexions : « Grâce au projet, nous avons pu remettre en état le canal principal et en dévier d’autres plus petits, afin d’irriguer plus de champs. » Aujourd’hui, la famille Phon engrange deux récoltes de riz par an. Les familles de paysans ne bénéficient pas seulement d’un nouveau système d’approvisionnement en eau ; elles ont également appris à développer d’autres sources de revenus : « Avant, on se concentrait uniquement sur la riziculture. Dans le cadre du projet de Caritas, nous avons appris à cultiver des légumes et à élever du petit bétail », poursuit Savath.

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Reportage

Parfois, on mange du poisson du bassin de récupération d’eau pour le dîner.

Ils ont investi le bénéfice de la deuxième récolte dans un élevage de poulets et dans le jardin dont rêvait Savoeuy. À côté, un bassin de récupération d’eau

Ce qu’il faut à long terme, c’est une gestion commune de l’eau sert aussi de vivier à des poissons. Savath y jette régulièrement son filet pour améliorer l’ordinaire de la famille. Aujourd’hui, le couple peut ainsi subvenir à

Savoeuy soigne les plantes qui prospèrent dans son beau verger et jardin potager.

nouveau à ses besoins sans avoir à quitter son pays. La crise climatique est un nouveau défi À peine la famille Phon a-t-elle retrouvé ses marques dans son pays que la crise climatique menace les progrès accomplis dans la région : « À la fin des trois dernières saisons des pluies, les précipitations étaient chaque fois si violentes que les canaux sont sortis de leur lit. Nous avons dû ouvrir toutes les écluses et laisser l’eau s’écouler dans les rizières, faute de quoi les villages auraient été exposés

à de graves inondations », témoigne Set Runn, membre d’un comité en charge de l’eau. Les premières semences ont été emportées et il ne restait presque plus d’eau pour les deuxièmes. « Si les conditions météorologiques continuent de se détériorer, nos revenus ne nous suffiront bientôt plus pour vivre », s’inquiète ­Savoeuy. Par le passé, il y a déjà eu des inondations pendant la saison des pluies et de longues périodes de sécheresse, mais jamais d’aussi fortes précipitations en fin de saison. Et c’est là qu’intervient le deuxième projet que Caritas Suisse vient de démarrer dans la région. Approche participative À elle seule, l’amélioration des infrastructures ne saurait résoudre définitivement le problème de la répartition de l’eau, d’autant qu’il s’aggrave chaque fois qu’il y a de violentes précipitations. Ce qu’il faut à long terme, c’est une gestion commune de l’eau. Chaque cours d’eau alimente des centaines de familles et passe par différents districts. Il est donc nécessaire de se concerter pour la répartition de l’eau. Les paysans de toute la région doivent aussi diversifier leurs cultures. Réalisé en collaboration avec l’Entraide Protestante Suisse (EPER), le nouveau projet poursuit une approche participative. Les comités responsables

E Ensemble contre la pauvreté et pour la justice climatique L’objectif premier de Caritas Suisse est de lutter contre la pauvreté. Or celle-ci est directement liée à la crise climatique qui fait basculer des millions de personnes dans la précarité. Dans les pays où se déroulent nos projets, nous constatons l’aggravation de la faim et de la pauvreté. Les phénomènes météorologiques extrêmes se multiplient, les sécheresses persistantes privent toujours plus de personnes de leurs moyens de subsistance et les poussent à l’exode. C’est in-

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juste, car les habitants des pays du Sud sont ceux qui contribuent le moins au réchauffement climatique. En revanche, la Suisse produit plus d’émissions que la moyenne. Caritas Suisse agit : elle mène des projets climatiques dans le monde qui luttent contre la pauvreté. Ces projets contribuent à ce que les populations impactées puissent mieux s’adapter aux changements climatiques, proposent des solutions pour l’avenir et contribuent à la justice climatique.

En Suisse, Caritas s’engage pour que notre pays contribue de manière équitable au financement climatique international et verse des indemnités aux pays en développement. Parallèlement, la Suisse doit réduire ses propres émissions de CO2 et sortir des énergies fossiles. Et ce, sans pénaliser les personnes touchées par la pauvreté dans notre pays, car une protection du climat socialement acceptable est possible. (ls)


Reportage de l’eau des familles de paysans et les autorités se rassemblent autour d’une table pour s’entendre sur la répartition de l’eau, examiner des solutions autres que la riziculture et conclure des accords contraignants. Ils disposent pour cela d’un outil stratégique, une sorte de boîte à outils appelée «Integrity Management Toolbox» (IMT). Cette approche systématique aide les familles de paysans à assurer leur subsistance malgré la crise climatique.

Lisez le portrait de la famille Phon : www.caritas.ch/phon

À l’aide de la boîte à outils IMT, les paysans cherchent avec Caritas des solutions contre les inondations.

Comment fonctionne la boîte à outils IMT ? Tout le processus démarre par un atelier organisé et mené par des collaborateurs de Caritas et des services gouvernementaux. Tous les paysans du bassin versant d’un cours d’eau y participent. L’atelier démarre par un tour de table. Qu’est-ce qui fonctionne bien ? Qu’est-ce qui fonctionne moins bien ? Durant la préparation de l’atelier, Caritas établit des plans de culture par bassin versant, en spécifiant les besoins en eau de chaque paysan-ne. Cela permet de bien identifier les champs menacés de pénuries d’approvisionnement. À l’aide d’un plan, les participants discutent de la disponibilité de l’eau et de la manière dont la structure est administrée. Tous les acteurs qui influencent la quantité d’eau disponible et les infrastructures hydrauliques sont listés et leurs relations représentées sous forme graphique. Le groupe discute ensuite des problèmes rencontrés et en évalue le degré d’urgence.

La boîte à outils IMT propose plusieurs solutions pour les différents problèmes. Le groupe trouve ainsi plus facilement celles qui lui conviennent. Nos responsables de projet peuvent par exemple évaluer et développer avec les familles concernées de nouvelles sources de revenus telles que la culture de céréales ou de légumes moins gourmands en eau. Nous aidons en outre les familles de paysans à instaurer des relations commerciales ciblées avec les intermédiaires, avec les entreprises de services ou de livraison de céréales par exemple. Les intéressés obtiennent de meilleures conditions en se regroupant. Les participants établissent un plan d’action détaillant les étapes de la résolution des problèmes. Des coaches accompagnent les paysans dans la recherche et dans la mise en œuvre de solutions. Des rencontres régulières aident les comités en charge de l’eau à garder le cap et leur offrent un lieu où discuter des obstacles qu’ils rencontrent.

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Brennpunkt Solidaires ­ ineur-e-s, de jeunes adultes en formam tion ou de personnes invalides bénéficiant d’une admission provisoire. Son équipe s’efforce aussi de régulariser la situation d’hommes et de femmes bien intégré-e-s en Suisse, mais sans statut légal. De père italien et de mère bulgare, Gabriella Tau a grandi dans le canton de Zurich. « Je suis une secundo » : une façon de dire que la migration, elle est tombée dedans quand elle était petite. D’où l’orientation de sa carrière, sa persévérance.

est une juriste profondément engagée en faveur de la défense des droits fondamentaux des migrants. Elle dirige depuis 2011 le Bureau de consultation juridique (BCJ) de Caritas Suisse pour la Suisse romande : « J’effectue maintenant un travail de terrain à Fribourg, ce qui me plaît beaucoup », sourit-elle.

Victoire devant la Cour européenne Le 4 juillet 2023 fut un jour particulier pour Gabriella Tau. D’émotion et de grande satisfaction professionnelle. Elle remportait ce jour-là une victoire majeure dans la défense des droits fondamentaux d’une mère érythréenne, réfugiée en Suisse depuis 2014, avec une admission provisoire. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a donné tort à l’administration et à la justice suisses quant à leur refus d’accorder le regroupement familial à cette mère et à sa fille (âgée de 22 ans aujourd’hui), séparées depuis plus de dix ans. Raison du non suisse : cette personne, pourtant malade, dépendait de l’aide sociale. La CEDH a quant à elle privilégié le droit à la vie familiale. Obtenir gain de cause devant la CEDH est évidemment un accomplissement et une joie pour toute juriste. C’est la récompense de nombreuses années de travail acharné en équipe. Derrière les dossiers, les cas, les procédures, il y a des enfants, des hommes et des femmes. La qualité de la défense de leurs droits est déterminante pour leur parcours de vie. (fb)

Améliorer leur statut Avec ses onze collaborateurs et collaboratrices, entre Fribourg, Neuchâtel et ­Delémont, elle défend les droits des ­requérant-e-s en procédure d’asile, documente des demandes de permis humanitaires, de regroupement familial ou de changement de canton. Elle tente d’améliorer le statut juridique de

Plus d’informations : www.caritas.ch/bcj

Gabriella Tau : depuis douze ans « sur le terrain » de la migration et de l’asile en Suisse romande.

Défendre les familles séparées par l’exil Elle dirige le Bureau de consultation juridique de Caritas Suisse pour la Suisse romande depuis 2011. Les droits humains des migrants ne doivent pas être appliqués chichement par les États, dont la Suisse. C’est la conviction de la juriste Gabriella Tau. Portrait. « La séparation des familles qui doivent s’exiler me touche particulièrement et me motive à me battre pour qu’un regroupement puisse se faire le plus vite

« La séparation des familles qui doivent s’exiler me touche particulièrement » possible », explique d’emblée Gabriella Tau. À l’étranger avec l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) durant les premières années de son activité professionnelle, à Berne auprès de la Commission fédérale contre le racisme, à ­Genève, puis à Fribourg par la suite, elle

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Photo : Nicolas Brodard


Point fort

Pour Fatima, l’argent quotidien ne suffit que pour une petite portion de riz ou de boulgour, un peu de pain et de tomates. C’est pourquoi les enfants doivent aussi travailler.

Said (12 ans) suit les cours d’appui de Caritas.

Vivre quand la guerre s’éternise La vie en Syrie est totalement déstabilisée par la guerre qui déchire le pays depuis douze ans déjà, drainant dans son sillage beaucoup de pauvreté et une inflation galopante. La grande majorité de la population a tout juste de quoi survivre. C’est le cas de Fatima. Malgré la présence de cinq enfants, on ne trouve aucun jouet dans la maison sommairement rénovée de Fatima. Et pas davantage de tableau au mur. Ni même

Fatima investit dans l’avenir de ses enfants, car le présent en Syrie n’est qu’amertume une table et des chaises. Pas davantage d’électricité ou d’eau courante. En Syrie, ils sont des millions à vivre comme cette mère de famille de 36 ans. Les dommages causés par la guerre sont visibles dans tout le pays, des régions entières ayant été réduites en cendres. L’économie ne parvient pas à se redresser et les affrontements militaires se poursuivent. Plusieurs manifestations ont eu lieu ces derniers mois pour protester contre l’évolution de la situation. Les intérêts douteux des potentats nationaux et internationaux mettent la population à

Photos : Hasan Belal

genoux. Et en février 2023, un séisme a encore frappé le pays. Depuis, tout n’est plus que ruines et décombres. Seuls les gens du lieu peuvent distinguer les destructions imputables au séisme de celles de la guerre : « Comme les décombres de la guerre sont plus anciennes, l’herbe les recouvre déjà. » Les enfants doivent apprendre, c’est le plus important pour Fatima Veuve depuis qu’un accident de bus a coûté la vie à son mari, Fatima doit trouver la force de repartir chaque jour à zéro. Ce sont ses enfants qui lui donnent cette force : « Ils sont l’espoir de ma vie. » C’est pour eux qu’elle accepte n’importe quel travail mal payé, pour eux qu’elle transforme des fruits et légumes pour un salaire dérisoire. Deux de ses enfants travaillent dans une fabrique de tongs après l’école. Tout l’argent gagné au cours de la journée permet juste à la famille d’acheter sa ration quotidienne de riz ou de boulgour, du pain ou des tomates.

Malgré toutes ces restrictions, la priorité absolue de Fatima est d’envoyer ses enfants à l’école. Sa fille et ses quatre garçons doivent certes faire leurs devoirs par terre, mais le plus important est qu’ils étudient, car leur avenir en dépend. ­Fatima, qui n’a elle-même bénéficié que de quelques années de scolarité, veut donner à ses enfants la chance d’accéder un jour à une formation Elle investit dans leur avenir car le présent n’est qu’amertume. Elle est d’autant plus reconnaissante que sa famille ait été intégrée au programme mis en place par Caritas dans le quartier de Jabal Bedro. Les enfants y suivent des cours d’appui de mathématiques, d’arabe et d’anglais. Ils se rencontrent pour peindre, danser ou chanter. Pendant six mois, Fatima reçoit un petit montant en espèces pour s’acheter ce qui lui paraît important : des médicaments, des habits, des denrées conservables et, sans surprise, des manuels scolaires. (ll)

Lisez le portrait de Fatima : www.caritas.ch/fatima

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Suisse

Famille d’accueil, une affaire de cœur La santé mentale des enfants et des adolescents se dégrade, en particulier depuis le Covid. Prendre du recul peut s’avérer parfois nécessaire. Depuis plus de 20 ans, Caritas Placement Familial organise dans toute la Suisse des placements d’enfants en difficulté dans des familles d’accueil. Une affaire de cœur avant tout. « Le but ultime, c’est le bien de l’enfant », affirme d’emblée Barbara ­Kaiser, responsable de Caritas Placement F ­ amilial

Les familles d’accueil sont plus importantes que jamais en Suisse romande. Lorsqu’un enfant ou un adolescent vit une situation difficile, une famille d’accueil peut alors lui offrir un environnement stable et chaleureux. Mais ouvrir son intimité familiale pour accueillir un enfant est une

tâche bien ­particulière. Il faut donner de son temps, faire preuve de stabilité, tout en ayant un réel intérêt pour l’éducatif. « C’est avant tout une affaire de cœur », souligne B ­ arbara Kaiser. Encourager les points forts « Une famille d’accueil doit avoir une certaine ouverture d’esprit face à l’inconnu et de la patience », confirment Vreni et Alois Gisler. Agriculteurs dans les montagnes uranaises, eux-mêmes parents de sept enfants, ils accueillent des jeunes en difficulté depuis plus de 20 ans.

« Ce qui est passionnant pour nous, c’est de découvrir les points forts de ces jeunes et de les encourager », dit Alois Gisler. Certes, il peut y avoir des moments difficiles. La famille sait qu’elle peut alors compter sur le soutien de Caritas. Un service de piquet est disponible 24 heures sur 24. L’équipe de Caritas Placement Familial est composée de professionnel-le-s ayant une formation en travail social, éducation spécialisée ou psychologie. Les familles d’accueil sont étroitement accompagnées à travers des formations, des debriefings et des bilans de placement. Caritas Placement Familial recrute toujours avec grand plaisir de nouvelles familles d’accueil. C’est un processus qui se fait avec beaucoup de professionnalisme, avec des entretiens à domicile et une évaluation de la famille. Ces informations sont alors transmises au canton qui donne ou non son autorisation. ­Caritas travaille en étroite collaboration avec les autorités. La santé des jeunes se dégrade En 2022, Caritas Placement Familial a accompagné 150 enfants et adolescents, et constate une recrudescence des situations de crise familiale complexes : « La santé mentale des enfants et des adolescents se dégrade, en particulier depuis le Covid », observe Barbara Kaiser. C’est pourquoi les familles d’accueil sont plus importantes que jamais. Alois et Vreni Gisler le disent tout simplement : « C’est beau d’accompagner ces jeunes un bout de chemin, de leur offrir un sentiment de sécurité et un environnement ­familial. » (vm)

Lorsqu’un enfant ou un adolescent vit une situation difficile, une famille d’accueil peut alors lui offrir un environnement stable et chaleureux.

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Plus d’informations : www.placementfamilial.ch

Photo : Priska Ketterer


Suisse

« Les femmes concernées m’écoutent parce que je viens de la même culture », dit Bella Glinski, directrice du point de contact de Suisse orientale et du Liechtenstein.

Excision : une aide directe dans les régions En Suisse, de nombreuses femmes et filles sont concernées par l’excision, malgré son interdiction. Caritas Suisse soutient la mise en place de points de contact régionaux qui conseillent les personnes touchées et les professionnel-le-s de la santé. On estime qu’environ 22 000 filles et femmes qui vivent dans notre pays sont excisées ou menacées de l’être. Pratiquées de manière rituelle dans certaines communautés, les mutilations génitales

« On sous-estime souvent la prise en charge du traumatisme » féminines sont contraires aux droits humains et interdites en Suisse. Sur mandat de la Confédération, ­Caritas Suisse a fondé en 2016, avec d’autres organisations, le Réseau suisse contre l’excision. Celui-ci dispose d’un portail d’information en ligne et dispense des conseils aux personnes concernées comme aux professionnel-le-s. Il soutient par ailleurs la mise en place de points

Photo : Marlieke Van der Willik

de contact régionaux qui doivent permettre un échange aussi direct que possible avec les communautés établies en Suisse qui sont concernées par ces pratiques. Presque chaque canton dispose désormais d’un point de contact. Quand la communauté s’implique Co-initiatrice et actuelle directrice du point de contact régional de Suisse orientale et du Liechtenstein, Bella Glinski sensibilise et conseille les professionnel-le-s de la santé, du travail social et du monde pédagogique. Elle accompagne également les filles et les femmes affectées par ces pratiques et officie comme interprète. À côté du travail de prévention, l’une des fonctions importantes du point de contact est d’adresser les femmes concernées à des professionnel-le-s spé-

cialisé-e-s. Par exemple quand une intervention médicale s’impose : « Il est primordial pour les femmes concernées de demander de l’aide à la bonne personne, explique Bella Glinski. La défibulation, c’est-à-dire la reconstruction des organes excisés, relève de la compétence de spécialistes. La patiente doit en outre être accompagnée par une médiatrice culturelle compétente. On sous-estime souvent la prise en charge du traumatisme. » Bella Glinski est elle-même issue d’une communauté qui pratique traditionnellement les mutilations génitales féminines. Le travail de prévention et de sensibilisation est beaucoup plus efficace quand on laisse les personnes concernées s’exprimer elles-mêmes plutôt que de parler d’elles : « Les femmes et les filles affectées ou menacées par ces pratiques m’écoutent et me comprennent mieux, parce que je viens de la même culture », souligne Bella Glinski. Le sujet est aussi tabou au sein de ces groupes de population que dans la société suisse. Il est très important de l’aborder avec tact, dans une relation d’égale à égale. (ls)

Mesures actuelles contre l’excision En août 2023, le Réseau suisse contre l’excision a publié un document contenant des recommandations destinées aux professionnel-le-s de la santé sur la manière de traiter les mutilations génitales féminines et l’excision (MGF/E).

Plus d’informations : www.excision.ch

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Bon à savoir

Cinq conseils pour éviter les dettes Comme les frais de nourriture, de loyer et d’assurance-maladie augmentent, il reste moins d’argent à disposition et le risque d’endettement augmente. Mais beaucoup de personnes attendent des années avant de solliciter une aide professionnelle. Ces cinq conseils aident à prévenir l’endettement.

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Agenda Un million d’étoiles 9 décembre 2023 dès 16h00 Allumez des bougies en signe de solidarité. Trouvez le site le plus proche de chez vous sur le site Internet de votre Caritas régionale. youngCaritas-Award 9 décembre 2023, 18h00, Neubad, Lucerne

Planifier ses tâches

S’informer et prendre ses décisions en toute connaissance de cause

Forum Caritas 2024 : tournant socio-écologique et pauvreté 26 janvier 2024, 9h30 –16h00, Eventforum, Berne Événements des Caritas régionales : Trouvez les manifestations proches de chez vous : caritas-regio.ch/fr/agenda

Garder une vue d’ensemble

Vérifier ses droits et le soutien financier

En cas de difficultés financières, demander de l’aide à temps

Renseignements et inscription Courriel : event@caritas.ch Téléphone : 041 419 24 19 En ligne : caritas.ch/evenements

Avec ces cinq principes, Caritas donne des conseils pratiques pour éviter de se surendetter.

On ne parle pas d’argent. Encore moins de dettes. Or personne n’est à l’abri de difficultés financières. En Suisse, un ménage sur huit est endetté. C’est souvent dû à des événements aussi abrupts que

En Suisse, un ménage sur huit est endetté la perte d’un emploi, un accident ou une maladie, ou à des facteurs extérieurs tels que le renchérissement. Caritas ne se contente pas de soutenir les personnes concernées par le biais de ses services de consultation sociale et du service Dettes conseils ; elle s’implique aussi sur le terrain de la prévention.

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Il s’agit pour elle de sensibiliser la population à ces questions par des séances d’information en ligne ou par des actions telles que la Swiss Money Week. Caritas présente par exemple les « cinq principes pour gérer son argent » (voir le graphique). Ce sont autant d’incitations à observer son comportement en matière de consommation, assorties de conseils pratiques pour une gestion responsable de l’argent au quotidien. Nouveau dossier pédagogique Bien gérer son argent doit s’apprendre jeune. C’est pourquoi des spécialistes de youngCaritas proposent régulièrement des ateliers dans les écoles. Ils disposent désormais d’un nouveau dossier péda-

gogique sur la gestion de l’argent et des dettes. Ce dossier destiné aux enseignant-e-s comporte des suggestions pour discuter avec les élèves de leur propre comportement de consommation et des conséquences d’un endettement. Le dossier contient aussi de précieux conseils sur la manière d’éviter les dettes. (nj)

Plus d’informations : www.caritas-regio.ch


youngCaritas

Le travail d’information est important

Lia (25 ans), Lucerne

rAction, Lors du week-end Mig présenté leur travail.

les organisations Alarmp

hone et Free Iran Switze

rland ont

Migration : 23 jeunes en week-end de formation Lors des week-ends MigrAction, youngCaritas propose à des jeunes quatre jours de formation sur les thèmes de la migration, de l’exil et de l’asile. Cette année, l’accent a été mis sur les opérations de sauvetage en Méditerranée et l’engagement féministe en Iran. En septembre, 23 jeunes ont suivi quatre jours de formation sur le thème de la migration. La dixième édition du week-end MigrAction a été un volet important du travail de sensibilisation de youngCaritas à cette question. Le programme a été en grande partie organisé par une équipe de jeunes adultes bénévoles. Des sauvetages en mer à la politique locale La présentation d’« Alarmphone » a été un temps fort : des bénévoles proposent une permanence téléphonique pour venir en aide aux personnes en détresse en haute mer. Dès que celles-ci appellent et signalent leur position, l’équipe s’efforce

Photos : youngCaritas, DR

d’organiser les secours. Luca et Balz, tous deux bénévoles, ont raconté qu’ils recevaient parfois jusqu’à dix appels par nuit. Ils ont compilé leurs expériences dans la publication « Les voix de la lutte ». Les récits de Sepideh et Saghi ont aussi suscité l’émotion. Les militantes de « Free Iran Switzerland » organisent des rassemblements et des événements en Suisse pour dénoncer la situation des femmes en Iran. L’histoire d’Islam Alijaj est tout aussi impressionnante. Cet homme en situation de handicap et issu de la migration a surmonté beaucoup d’obstacles pour parvenir à la municipalité de Zurich et au Conseil national.

« Le week-end MigrAction de youngCaritas a été l’occasion de former les jeunes qui s’intéressent à l’histoire du monde d’aujourd’hui. La formation est essentielle pour transmettre des faits aux jeunes afin qu’ils puissent se faire leur propre opinion. Même si les sujets étaient parfois difficiles, il est important de faire ce travail. De nouveaux contacts se sont ainsi noués, des sujets passionnants mais aussi amusants ont pu être abordés. Ce week-end a été très chouette, avec des repas, des activités récréatives communes et des exposés très réussis ! 10/10. »

Le week-end a ainsi mis en lumière différents aspects de l’engagement dans ce domaine. Naturellement, les parties de ping-pong et le feu de camp ont aussi contribué au plaisir des participants qui ont pu approfondir leurs connaissances, nouer de nouveaux contacts et renforcer leur motivation à s’engager. (ca)

Plus d’informations : youngcaritas.ch/migraction

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Oui à un monde sans pauvreté

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