Les Communautés de mentors, par Leighton Ford by BLF Éditions

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Cela passe aussi par des « communautés de mentors » : dans ces petits groupes, chaque mentor donne et reçoit. Chacun, finalement, devient un berger pour ses pairs.

L'art de multiplier les mentors

Leighton Ford

Leighton Ford raconte ici son parcours et les rencontres à l’origine de ce ministère. Il fait intervenir des leaders qui témoignent de leur expérience du mentorat. Il propose des suggestions concrètes pour créer un tel réseau.

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À nouvelle génération, nouveaux défis. Sur le modèle de Jésus, Leighton Ford investit dans des relations profondes avec quelques-uns de ces responsables. Soutenir, écouter, encourager à discerner la volonté de Dieu, c’est tout cela un mentor spirituel.

Les communautés de mentors

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Oui mais… Qui les conduit, eux ?

Leighton Ford / Évangéliste

et initiateur des « communautés de mentors », il a travaillé aux côtés de Billy Graham, son beau-frère, pendant 30 ans. Il a également été président du Mouvement de Lausanne de 1976 à 1992. Il lance en 1986 Leighton Ford Ministries. Son ministère l’a conduit dans 37 pays et sur tous les continents. Il est marié et père de trois enfants.

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Des leaders, qu’ils soient pasteurs, responsables de jeunes ou évangélistes, vous en connaissez. Vous admirez peut-être leur enthousiasme, leur dynamisme ou leur facilité à conduire et enflammer les foules !

Alain Stamp / Évangéliste depuis 35 ans, il est de plus en plus impliqué en tant que mentor auprès de leaders de toutes générations. Il a coécrit Multiplier les leaders .

Le compagnon idéal de Multiplier les leaders 9 782362 492631

En collaboration avec France Évangélisation

ISBN 978-2-36249-263-1

6,90 € France Évangélisation

France Évangélisation Communication

Préface de / Alain Stamp

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L'art de multiplier les mentors

BLF Éditions • Rue de Maubeuge 59164 Marpent • France

France Évangélisation

En collaboration avec France Évangélisation

Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre : The Mentoring community of Leighton Ford Ministries • Leighton Ford © 2011 • Leighton Ford Ministries 4029 Dove’s Roost Ct, Charlotte, NC 28211, États-Unis. Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés. Les Communautés de mentors • Leighton Ford © 2014 BLF Éditions • Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Traduction : Samuel Path et Fidji Path-Laplagne Couverture et mise en page : BLF Éditions • www.blfeditions.com Impression n° XXXXX • Sepec • 01960 Péronnas • France Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible version Segond 21 Copyright © 2007 Société biblique de Genève. Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés. Les italiques sont ajoutées par l’auteur du présent ouvrage. 978-2-36249-263-1 ISBN broché 978-2-36249-264-8 ISBN ePub 978-2-36249-265-5 ISBN Mobipocket Dépôt légal 2e trimestre 2015 Index Dewey (CDD) : 262.1 Mots-clés : 1. Leadership. Christianisme. 2. Évangélisation. Implantation d’Église. 3. Mentorat

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Table des matières Dédicace....................................................................................................................... 7 Préface........................................................................................................................... 8 Introduction............................................................................................................... 9 Lumière ruisselante : profonde et large..................................................11 Le mentorat spirituel et moi : brève histoire...................................... 13 Plus profond et plus large : la Communauté de mentors. ..........19 L’appel de la Communauté de mentors................................................ 23 Foire aux questions................................................................................................ 55 Quelques valeurs-clés de la Communauté de mentors LFM. ............ 63 Bibliographie............................................................................................................67 Remerciements. ..................................................................................................... 69

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Dédicace À Graham Johnston (1960-2011), le premier jeune leader à servir à nos côtés et le premier à rejoindre son Seigneur. Et aux nombreux jeunes leaders que nous avons eu la joie de connaître et qui sont engagés à conduire… … comme Jésus, … à Jésus et … pour Jésus.

Préface Comment multiplier, mieux accompagner, les jeunes leaders émergents ? Depuis plusieurs années, de nombreuses Églises, des unions et fédérations d’Églises, et des œuvres s’intéressent à la pratique du mentorat afin de multiplier les leaders. Plus récemment, plusieurs communautés de mentors ont vu le jour en Europe et en Afrique, souvent en lien avec le Forum des Évangélistes francophone. Les choses avancent, mais il reste encore beaucoup de travail et de questions. Comment progresser dans notre pratique mentorale ? Où trouver ressources et pistes pour réussir notre multiplication des ouvriers ? L’auteur Leighton Ford s’est forgé une expérience solide dans ce domaine. Sa vision est de multiplier les leaders par le mentorat, le mentorat par l’amitié. Après avoir formé une génération d’évangélistes, il a entrepris de susciter une génération de mentors. Et aujourd’hui une génération de « mentors de mentors » à travers le monde. C’est le but des communautés de mentors présentées dans ce petit ouvrage. Leighton Ford y propose des pistes qui nous aideront à partager nos acquis au profit de la génération émergente. Alors, échangeons, partageons nos pratiques. Mettons en commun pour aider, équiper et habiliter une nouvelle génération de jeunes serviteurs de Dieu. Alain Stamp, Membre de la Communauté de mentors internationale de Leighton Ford et Responsable du développement des communautés de mentors associées au FDE francophone.

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Introduction Profonde et large Profonde et large Il y a une fontaine qui s’écoule Profonde et large… (Chant pour enfants)

Les leaders dans la mission et l’évangélisation ont besoin de lieux où ils se sentent en sécurité. De moments où ils se sentent en sécurité. De personnes avec lesquelles ils se sentent en sécurité pour les aider à grandir spirituellement et à porter du fruit à long terme. Voilà plusieurs années que je désire rédiger mes réflexions sur ce qui fait le cœur de mon ministère : le mentorat spirituel de leaders. De nombreux collègues m’ont pressé de le faire : ils estiment utile un petit livret de bonnes idées issues de nos pratiques découvertes ces dernières années. J’écris donc dans l’espoir que ces pensées conduisent d’autres personnes à une amitié avec Dieu, une amitiéz qui transforme. Que ce soit dans les grandes campagnes d’évangélisation ou les paisibles promenades avec de jeunes leaders, j’ai vu, comme cette chanson pour enfants le dit si bien, qu’il y a une fontaine profonde et large qui devient une rivière de grâce. La vie abondante en Christ ne jaillit pas seulement d’une simple conversation au sujet de cette fontaine (même si cet aspect est vital), mais principalement en aidant à venir et à goûter à cette eau vive. Que ce soit en invitant des personnes à s’avancer pour faire une déclaration de foi publique dans un grand stade, ou en me promenant avec eux dans les montages, cela a été un merveilleux privilège que de les inviter à boire profondément et à vivre pleinement.

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Lumière ruisselante : profonde et large La petite ville de Rock Hill en Caroline du Sud, à environ 30 minutes au sud de Charlotte, a particulièrement compté dans ma vie. Elle est également pour beaucoup dans le développement de la Communauté de mentors. Ce fut là-bas, à l’université Winthrop, dans les années 90, que nos sessions du Leadership Arrow (la Flèche) avaient lieu, deux fois par an. C’est durant une de ces rencontres que j’ai clairement réalisé que Dieu m’appelait, avec d’autres, à une nouvelle phase dans notre ministère de mentorat de leaders. Ce fut également à Rock Hill que je suis passé par des eaux profondes et des périodes sombres lorsque j’avais profondément besoin d’être renouvelé par Dieu, pour être dirigé et guéri. À Rock Hill, j’ai finalement découvert une petite communauté qui s’appelait « l’Oratoire ». David Valtierra en était le leader spirituel. Il est devenu mon propre accompagnateur spirituel. Plusieurs fois pas an, pendant plus d’une décennie, je passais une journée à l’Oratoire. À méditer et à prier dans le silence, ainsi qu’à converser avec David. Nous avons été amis jusqu’à sa mort. Je lui suis très reconnaissant pour tout ce qu’il a été pour moi. En 2005-2006, l’Oratoire s’imposa naturellement comme le lieu idéal pour prier et planifier le lancement de notre Communauté de mentors. Et comme logo, j’ai immédiatement pensé à la fontaine des magnifiques jardins Glen Cairn, à deux pas de l’Oratoire. Je m’y suis souvent promené durant mes retraites. Les jardins sont organisés autour d’une fontaine centrale. L’eau en jaillit

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en éventail, puis s’écoule le long d’une série de bassins en descente. À l’époque où les plantes sont abondantes et luxuriantes autour de la fontaine, le soleil éclaire le courant descendant par des jeux d’ombres et de lumière, dans des teintes vertes et bleues. Je me suis inspiré de ce paysage pour peindre la toile qui constitue la couverture de ce livret 1. C’est à mes yeux le symbole par excellence du mentorat spirituel. • Les lumières verticales au fond représentent « la lumière du monde » : notre Seigneur Jésus, descendu dans les ténèbres. • Les arbres verts rappellent la promesse du premier psaume : lorsque nous marchons dans les voies du Seigneur, nous sommes comme « un arbre planté près d’un cours d’eau : il donne son fruit en sa saison, et son feuillage ne se flétrit pas » (Psaumes 1 : 3). • Les couleurs de la terre, brunes et vertes, représentent « l’humus » : la réalité très humaine de nos vies en tant que disciples du Christ. • L’eau s’écoulant le long des bassins représente la transmission d’une vision et d’une manière de vivre de génération en génération. • Les rubans d’ombres et de lumière rappellent que nous passons tous (y compris les leaders) par des phases de bénédiction et de découragement. Cependant, quelle que soit la phase que nous traversons, l’Esprit de Dieu continue à couler au travers de nous. • Finalement, dès que l’eau s’écoule en fin de course et se libère des bords rigides des bassins, elle jaillit abondamment. Cela me rappelle que nous ne contrôlons pas la rivière de Dieu : elle s’écoule où et comment lui le décide. Ce que Dieu commence au travers de nous continuera bien au-delà de notre propre vie. Cette image illustre notre espérance et notre prière : que cette Communauté de mentors soit une communauté de lumière ruisselante : profonde et large. Dans sa version originale américaine (nde).

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Le mentorat spirituel et moi : brève histoire Lorsque j’ai reçu l’appel d’évangéliste, j’étais très jeune. Dès mes débuts, j’ai été encouragé et guidé par des mentors qui ont eu un impact significatif dans ma vie. Lorsque j’avais quatorze ans, un homme du nom d’Evan Hedley est venu dans ma ville, au Canada. De taille moyenne, il était bien habillé. Il me faisait penser à un représentant de commerce ou à un homme d’affaire. Ce qu’il promouvait était le ministère émergent de la Communauté des jeunes Canadiens, le précurseur de Jeunesse pour Christ. Cette nuit-là, partant du principe que si j’étais si grand, c’est que je devais être plus âgé, Evan m’a donné la responsabilité de président. Il a sûrement dû se demander, plus tard, s’il n’avait pas fait une grave erreur en confiant une telle responsabilité à un adolescent ! Nous sommes restés très proches. Il m’a guidé, il m’a encouragé et il m’a repris lorsque je m’égarais. Il a également envoyé des orateurs itinérants dans notre petite ville et m’a inclus dans les réunions de leadership. À plus de quatre-vingtdix ans, Evan assume encore aujourd’hui son rôle de mentor pour de jeunes hommes. Lors d’une de nos campagnes, un grand évangéliste du sud des États-Unis est venu prêcher avec sa voix tonitruante. Il se nommait Billy Graham. Au moment de l’appel, j’ai été assez déçu que seule une jeune fille s’avance. Et ce n’était même pas pour se convertir, mais pour renouveler son engagement envers Christ ! Plus tard, Billy Graham a mis son bras autour de mes épaules et a promis de prier pour moi. Il a ensuite parlé

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d’un « certain jeune homme canadien » à sa sœur qui habitait en Caroline du Sud. Il a donc également joué le rôle de Cupidon avant de devenir mon beau-frère lorsque j’ai épousé sa sœur Jeanie. Après mes études en faculté de théologie, Billy m’a invité à rejoindre son équipe d’évangélistes pour quelques mois. Des mois qui se transformèrent en une trentaine d’années au cours desquelles j’ai servi en tant qu’évangéliste associé. Ce service m’a conduit à prêcher dans le monde entier. Le mentorat de Billy se composait essentiellement de deux aspects. D’une part, il me permettait de voir sa vie de près et d’apprendre en voyant sa manière de communiquer l’Évangile. D’autre part, il me donnait accès à de nombreuses occasions de ministère, qu’il m’encourageait à saisir. À bien des égards, Billy a été un exemple pour moi. On m’a un jour demandé comment j’avais perçu l’évolution de son leadership et de son approche du ministère au fil des années. L’image d’une « flèche » est venue à mon esprit. J’ai répondu : « Billy Graham a été comme la tête d’une flèche : pointue à son extrémité, car il mettait toujours l’accent sur l’Évangile dans ses prédications ; plus large à la base de la tête de la flèche, car il comprenait les implications de l’Évangile ; puis comme la tige de la flèche qui peut alors s’enfoncer profondément dans le Seigneur ». Le troisième mentor de poids dans ma vie a également été un père spirituel pour moi. Jack Dain était un ancien missionnaire et évêque dans le diocèse anglican de Sydney en Australie. Il fut le premier président exécutif du Comité de Lausanne pour l’évangélisation du monde. Vers l’âge de quarante-cinq ans, je lui ai succédé. Il a manifesté son esprit de serviteur en insistant pour me servir d’assistant durant les rencontres de Lausanne. Il lui est même arrivé d’insister pour porter ma valise ; j’étais embarrassé, il était de vingt ans mon aîné ! Jack était un homme très sage. C’est en passant par beaucoup d’épreuves qu’il a énormément appris et prié. En tant

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que son « protégé 2 », j’ai largement bénéficié de cette sagesse. D’ailleurs, lorsque je suis passé par des périodes sombres et douloureuses, il est venu à mon secours et a été un roc sur lequel je pouvais m’appuyer. Evan, Billy et Jack se souciaient de moi personnellement, et pas uniquement de leurs propres plans et projets. Ils ont pris soin de moi à l’instar de Paul avec Timothée, le protégé au sujet duquel Paul a écrit qu’il prenait « vraiment votre situation à cœur » (Philippiens 2 : 20-21). Ainsi, en me remémorant ce que Paul a été pour Timothée et ce que ces mentors ont été pour moi, j’ai voulu avoir la même attitude de cœur que Timothée : avoir un intérêt sincère des autres et prendre soin d’eux. Durant plus de trente ans, j’ai eu le privilège de prêcher dans de nombreux pays, et souvent à de grandes foules. J’ai eu certes la joie de voir des personnes placer leur confiance en Christ. Mais je me suis tout autant réjoui de rencontrer et d’encourager des jeunes, d’être un ami pour eux et de les voir s’épanouir dans leur propre appel de leaders. Autour de la cinquantaine, mon ministère a pris une autre tournure. J’ai commencé à prendre conscience que le leadership chrétien allait subir un changement majeur dans le monde entier. Les leaders de l’après-guerre vieillissaient. Une nouvelle génération arrivait sur les devants de la scène, avec des visions fraîches et neuves. Jeanie et moi-même avons également connu le deuil douloureux de notre fils Sandy, décédé à la suite d’une intervention chirurgicale au niveau du cœur à l’âge de vingt-et-un ans. Sandy était un leader pour Christ dans son université, un jeune homme avec un cœur pour Dieu. Sa mort a profondément marqué ses pairs. 2

« J’ai traduit le terme anglais mentoring par le néologisme français “mentorat” m’inspirant de la famille de mots “tuteur, tutorat”. J’ai eu plus de peine à rendre en français le terme anglais mentes : le mot “disciple” ayant trop de résonance spirituelle ou didactique, le mot « élève » trop restreint. J’ai choisi le mot « protégé » en dépit du sens de protection qu’il peut évoquer. Ce choix m’a semblé le moindre des maux (sans jeux de mots). Je reste cependant ouverte à une meilleure suggestion. » (Renée HOUDE, 1996).

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Sandy était très bon coureur de fond. Un jour, alors qu’il était loin en tête de la course, ses jambes l’ont lâché. Il s’est écroulé à une quarantaine de mètres de la ligne d’arrivée. Il s’est relevé, a repris sa course, puis est tombé à nouveau. Finalement, il a rampé jusqu’à la ligne d’arrivée pour arracher la victoire. Le journal local qui l’a montré écroulé sur le circuit avait comme titre : « Le coureur qui passe la ligne avec son cœur ». Cette même détermination s’appliquait à son cœur pour Dieu. Une passion dévorante à connaître le Seigneur. Cette terrible perte nous a conduits, Jeanie et moi-même, vers le désir ardent d’aider d’autres jeunes leaders à courir pour Christ. Dieu était en train de nous appeler à une « chose nouvelle », un appel confirmé par les paroles d’Ésaïe : « Ne pensez plus aux premiers événements, ne cherchez plus à comprendre ce qui est ancien ! Je vais faire une chose nouvelle, qui est déjà en germe. Ne la remarquerez-vous pas ? Je vais tracer un chemin en plein désert et mettre des fleuves dans les endroits arides » (Ésaïe 43 : 18-19). Il fut certes difficile de quitter l’organisation de Billy après toutes ces années, mais nous avons réalisé que dans l’histoire de notre vie, chaque chapitre se terminait pour laisser place à un autre, avec une transition toute naturelle : 1. Le premier chapitre fut la prédication de messages d’évangélisation dans le monde entier ; 2. En tant que président du Mouvement de Lausanne, le deuxième chapitre fut la mise en réseau des leaders mondiaux dans l’évangélisation, ainsi que la mission pour leur permettre de travailler ensemble ; 3. Ce nouveau chapitre concernait l’identification et le développement de leaders émergents tout autour du globe. En 1986, nous avons lancé le Leighton Ford Ministries (LFM) pour aider les leaders émergents à conduire plus comme Jésus, plus à Jésus, et plus pour Jésus ; à rechercher le royaume de Dieu plutôt que de construire leur propre empire.

Le mentorat spirituel et moi : brève histoire

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Nous avons commencé des programmes de développement de leadership et de mentorat spirituel, dans le but de former les jeunes leaders à devenir des « flèches aiguisées » (Ésaïe 49 : 2) entre les mains du Seigneur : une vision aiguisée comme la pointe d’une flèche, une compréhension large comme la base, et une profondeur en Dieu comme la tige. Nous avons commencé par enseigner sur le leadership, l’évangélisation et la communication. Mais très vite, peu importe le lieu où nous nous retrouvions, la majorité de notre temps était consacrée à de longues promenades et à de longues discussions avec de jeunes leaders. Durant ces promenades, nous écoutions profondément leurs désirs et leurs aspirations, leurs espoirs et leurs questions de cœur. Les sessions d’enseignement leur plaisaient, mais je percevais aussi un autre besoin. La plupart d’entre eux désiraient profondément qu’une personne plus âgée vienne marcher à leurs côtés. Non pour leur imposer une vision et un programme préétabli, mais pour les aider à discerner ce que Dieu était en train de leur dire. Ensemble, nous étions en train de vivre la « sainte écoute », cette pratique que la tradition chrétienne a longtemps appelée la « direction spirituelle ». Ce concept n’était pas très familier dans de nombreux cercles évangéliques, mais il a, depuis, été accepté, compris et mis en pratique par beaucoup. Notre ministère d’évangélisation et de développement de leaders dans l’évangélisation s’est donc naturellement orienté vers le ministère du mentorat spirituel. Pour ceux appelés à conduire comme, à, et pour Jésus, nous voulons être des artistes de l’âme et des amis sur la route.

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Plus profond et plus large : la Communauté de mentors Voici notre déclaration de mission initiale :

Permettre aux leaders émergents de gagner en profondeur et en motivation dans leur marche avec Christ, à travers des interactions pleines de sens, un enseignement stratégique, et des amitiés spirituelles. Mon propre mentorat spirituel a été mis en pratique au cours de retraites annuelles, autant avec des individus qu’avec des groupes de mentorats spécifiques. À la fin d’une de ces retraites, l’un des membres d’un groupe m’a lancé un défi : « Tu as mis en place pour nous un lieu d’hospitalité et de soin. Tu ne peux pas l’enlever. Je pense que tu devrais conduire tout cela vers la création d’un centre de mentorat ». Un centre de mentorat ? J’ai pris ses paroles à cœur. Mais comment le faire à cette étape de ma vie et de mon ministère ? À cette période, j’étais particulièrement interpellé par un poème de Rainer Maria Rilke : Je vis ma vie en cercles grandissants qui s’étendent tout autour du monde. Il se peut que ce dernier cercle ne soit jamais complété Mais je m’y donne entièrement.

/ Les communautés de mentors

Durant toute ma vie, les cercles se sont élargis, en commençant par la petite ville où j’ai grandi au Canada pour s’étendre dans le monde entier. En nous focalisant maintenant sur ces groupes de mentorat, sur ces « cercles de confiance », Jeanie et moi-même étions prêts à nous donner entièrement à ce qui pouvait fort bien être notre « dernier cercle ». Peut-être le plus épanouissant. Dieu nous a confié des ressources importantes et pleines de valeurs à partager et à transmettre : • Des relations et des réseaux… dans une proportion assez impressionnante ; • Un peu de sagesse et certaines compétences accumulées au travers de notre expérience ; • De la bonne volonté et un soutien dans la prière ; • Des fonds modestes. Nous avons été conduits à créer une sorte de fondation, un « testament spirituel » à transmettre à d’autres personnes qui avaient le même cœur que le nôtre. Et qui, à leur tour, pourraient transmettre à d’autres leaders émergents. Après avoir mûrement réfléchi, beaucoup prié et cherché des conseils, nous avons décidé de lancer, en plus de mon ministère personnel, la Communauté de mentors, pour en faire en quelque sorte une seconde extension de notre ministère. Le but est d’approfondir et de multiplier le ministère de mentorat spirituel, en créant ou en soutenant des groupes de mentorat. En cela, nous cherchons à imiter le leadership de Jésus qui transforme. Il a proclamé la bonne nouvelle du royaume, prêché à des foules, nourri, guéri et pardonné. Avant tout, il a donné sa vie pour être notre Sauveur et il est ressuscité pour être notre Seigneur. Il a également été à l’initiative d’une communauté de disciples au travers desquels l’Esprit saint a pu continuer ce qu’il avait commencé. Au milieu de la routine et des différentes étapes de la vie, il a aidé ses disciples à développer la vie en abondance. Grâce à son exemple, nous croyons qu’un impact « profond et

Plus profond et plus large : la Communauté de mentors

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large » est rendu possible dans la vie des leaders émergents. Cela passe en grande partie au travers de relations de mentorat et d’amitié spirituels sur le long terme. Il est vital de faire en sorte que les personnes se rencontrent au fil des années, dans des « cercles de confiance » (pour reprendre une phrase de Parker Palmer). Ces cercles deviennent des lieux où les serviteurs-leaders peuvent se sentir en sécurité pour recevoir, être accueillis et incités à discerner ce que Dieu est en train de leur dire. En recevant ces encouragements et ces prières, ils peuvent alors réaliser tout leur potentiel pour Christ. Nous ne voulons pas simplement nous faire un nom et laisser un héritage spirituel pour que l’on se rappelle de nous. La vision de LFM est de grandir en largeur et en profondeur à travers la Communauté de mentors.

Témoignage de Billy Graham

Ce que je ferais si je pouvais reprendre mon ministère depuis le début Je pense que l’une des premières choses que je ferais serait de rassembler autour de moi un petit groupe (entre huit et dix personnes). Chaque semaine, le groupe passerait plusieurs heures ensemble. Chacun devrait s’engager en comptant le prix. Cela leur coûterait du temps et de l’effort. Je partagerais avec eux, sur une période de plusieurs années, tout ce que j’ai appris. Ensuite, je prendrais sous mon aile douze personnes qui, par la suite, en accompagneraient chacun huit, dix, douze ou plus encore. Je connais une ou deux Églises qui pratiquent cette approche. C’est la révolution dans la vie d’Église. Je pense que Christ a donné l’exemple. Il a passé la majeure partie de son temps avec douze hommes, pas avec la foule. À vrai dire, à chaque fois qu’il avait une grande foule autour de lui, il semblerait que l’impact était plutôt faible. Je pense que son plus grand impact provient du temps qu’il a passé avec les Douze.

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En collaboration avec France Évangélisation

ISBN 978-2-36249-263-1

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Préface de / Alain Stamp