Une sexualité made in* Dieu • TRIPP Paul David

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Vivre en disciple dans un monde obsédé par le sexe

* fabriquée par Dieu / inventée par Dieu / initiée par le Créateur / à vivre sous l’autorité de Dieu

Paul David Tripp

Ce livre a tout ce que nous sommes en droit d’attendre et d’apprécier des écrits de Paul Tripp : un réalisme brillant sur nous-mêmes et une confiance sans bornes dans la puissance de l’Évangile pour apporter clairvoyance, sagesse et restauration. Nous avions franchement besoin de ce livre et vite ! Il sera en bénédiction à un grand nombre de lecteurs pour l’éternité.

Sam Allberry

Auteur de Pourquoi Dieu se mêlerait-il de ma vie sexuelle ?, 7 mensonges sur le célibat et Dieu est-il homophobe ?

Beaucoup de livres ont été écrits sur les relations sexuelles, mais aucun ne ressemble à celui-ci. Il fournit sans tabou une vision de la sexualité centrée sur Dieu. Il analyse non seulement comment Dieu a voulu qu’elle fonctionne, mais aussi pourquoi elle fonctionne souvent si mal. Paul Tripp, qui doit être l’un des penseurs chrétiens les plus perspicaces de notre génération, pose dans ce livre des questions que peu de gens de foi osent poser : Pourquoi Dieu m’a-t-il créé avec des désirs inassouvis ? Pourquoi suis-je si souvent déçu ? Qu’est-ce que Dieu ressent vraiment à mon égard quand je tombe dans ces mêmes tentations encore et encore ? Vous ne lirez pas simplement ce livre, vous le dévorerez. Et vous le recommanderez probablement à tous ceux que vous connaissez.

J. D. Greear

Pasteur et auteur de Évangile : Redécouvrir la puissance révolutionnaire du christianisme

Paul Tripp a déjà traité de nombreuses questions importantes communes aux chrétiens. Cette fois-ci, dans un style toujours aussi captivant, il traite de ce qui est peut-être la question morale la plus importante de l’Église aujourd’hui : les implications du péché dans les relations sexuelles.

L’écriture de Paul Tripp m’interpelle, m’encourage et m’inspire toujours. C’est exactement ce que Une sexualité made in* Dieu a fait. La sexualité peut être belle, mais elle est aussi perturbée, alors nous devons être honnêtes sur le sujet. Si vous lisez ce livre avec un cœur ouvert et humble, Dieu l’utilisera pour approfondir votre passion pour le Christ et vous faire découvrir une vie de liberté, de pureté et de joie.

Une confusion sexuelle a pris le dessus sur notre monde, nous avons donc besoin des sains conseils d’un sage conseiller. L’auteur nous dirige vers le Christ, nous enracine dans la vérité, et nous ouvre un chemin à travers la confusion. Vous attendriez-vous à moins que cela de la part de Paul Tripp ?

Beaucoup de livres aujourd’hui abordent le sujet de la sexualité corrompue du monde moderne. Peu d’entre eux permettent de repérer les fausses espérances tout en laissant le sentiment exaltant d’une véritable espérance. Je ne connais pas de meilleur antidote à notre ère sexualisée que Une sexualité made in* Dieu. Lisez-le, examinez votre cœur et vos habitudes, et imprégnez-vous de la grâce de Jésus-Christ, celle qui renouvelle, restaure et donne la victoire.

Paul David Tripp

Vivre en disciple dans un monde

obsédé par le sexe

* fabriquée par Dieu / inventée par Dieu / initiée par le Créateur / à vivre sous l’autorité de Dieu

Les éditeurs remercient chaleureusement tous les relecteurs et relectrices pour leur précieuse collaboration à cet ouvrage : Claudine, Vincent et Ruth.

Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre :

Sex in a Broken World : How Christ Redeems

What Sin Distorts

© 2018

• Crossway.

• Paul David Tripp

1300 Crescent Street

Wheaton, Illinois 60187, États-Unis

Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés.

Édition en langue française :

Une sexualité made in* Dieu : Vivre en disciple dans un monde obsédé par le sexe • Paul David Tripp

© 2024

• BLF Éditions

• www.blfeditions.com.

Rue de Maubeuge, 59164 Marpent, France

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés.

Traduction : E2m

Révision : BLF Éditions

Couverture : Dan Vancatachellum

Mise en page : Laurianne Hirschler

Impression n° XXXXX • Evoluprint • France

Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible version

Segond 21 Copyright © 2007 Société biblique de Genève. Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés. Les caractères italiques sont ajoutés par l’auteur du présent ouvrage. Versions alternatives employées dans cet ouvrage : la Nouvelle Bible Segond (NBS), la Traduction œcuménique de la Bible (TOB). Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Une coédition BLF Éditions et Évangile21

ISBN 978-2-36249-875-6 broché

ISBN 978-2-36249-876-3 numérique

Dépôt légal 2e trimestre 2024

TABLE DES MATIÈRES

Préface 9 1- La sexualité dans un monde brisé 11 2- Désolé de le dire, mais nous avons complètement dérapé 25 3- Une dangereuse dichotomie 39 4- Mais pourquoi donc faisons-nous ce que nous faisons ? 55 5- Le plus grand des plaisirs 73 6- Une vue globale de la sexualité 89 7- Si la sexualité est un acte d’adoration, vous ne pouvez pas en être l’objet 109 8- Si la sexualité est un acte relationnel, vous ne pouvez pas la focaliser sur vous-même 129 9- Si la sexualité est un acte d’obéissance, vous ne pouvez pas écrire vos propres règles 145 10- Et maintenant, on fait quoi ? 163 11- Vivez-vous votre sexualité avec une mentalité de pauvre ? 185

Parce que ses compassions se renouvellent chaque matin, et parce que sa grâce vient à mon secours chaque jour, je lui suis infiniment reconnaissant.

PRÉFACE

J’ai terminé la rédaction du livre que vous avez entre vos mains ce matin même. En ce moment, je me sens à la fois triste et joyeux. Je suis effondré à cause de ce que ce livre a mis en lumière dans mon propre cœur. Je suis attristé par la convoitise sexuelle qui y réside encore, mais je suis loin d’être désespéré. Pourquoi ? Parce que l’écriture de ce livre m’a plus que jamais enthousiasmé en observant le pouvoir libérateur et transformateur de la grâce du Seigneur Jésus.

Je suis triste de constater que lorsqu’il s’agit de sexualité, nous tombons toujours dans une forme de légalisme. On s’imagine qu’il suffit de bien organiser la vie des gens, de leur donner de bonnes règles de vie et de les rendre redevables, pour les délivrer définitivement de leur folie en matière de sexualité ! Nous connaissons la puissance de tromperie et d’asservissement du péché sexuel mais comptons néanmoins sur la puissance très limitée de l’intervention humaine pour nous en délivrer : c’est de la folie ! Peu de domaines concernant les luttes de l’homme révèlent avec autant de force les tristes dégâts du péché que celui des méfaits sexuels infligés aux hommes par les hommes. Et ce, des centaines de milliers de fois chaque jour. Le trouble et la confusion sont si grands que nous n’arrivons même plus à nous mettre d’accord sur la définition de termes comme sexe et genre, compris autrefois par tout le monde.

Cependant, il existe encore d’excellentes raisons de nous réjouir. Partout, l’Église de Jésus-Christ revient à nouveau à

l’espérance de l’Évangile. Partout, des responsables chrétiens, jeunes et vieux, regardent à l’Évangile de Jésus-Christ pour les aider à identifier les problèmes sexuels et donner à ceux qui sont tentés, faibles ou dépendants, l’espérance qui ne se trouve que dans la grâce de Jésus.

Je suis pourtant triste. Triste quand je pense au nombre de personnes qui, aujourd’hui encore, chercheront dans la sexualité ce que la sexualité ne peut leur offrir. Ce faisant, ces personnes céderont à la tentation et aggraveront leur dépendance. Je suis triste en pensant à tous ces gens qui, dans leur honte, refuseront de reconnaître le tort qu’ils font et le degré d’emprise de leur esclavage. Et alors que tant de gens luttent en secret, je suis triste de voir que la culture environnante semble sombrer de plus en plus dans sa folie sexuelle au fil du temps.

Nous pouvons cependant nous reposer avec bonheur sur le fait que Jésus règne encore et qu’il continuera à faire avancer son royaume jusqu’à ce que le dernier ennemi soit sous ses pieds. Il règne sur toutes les situations, les lieux et les relations qui, autrement, nous feraient désespérer, vous et moi. Il règne pour sa propre gloire et pour notre bien. Et son règne est notre garantie qu’il accomplira tout ce qu’il a promis, parce que lui seul peut nous assurer qu’il tiendra ses promesses partout où il règne en maître. Et il règne partout !

Alors, vous aussi, lisez ce livre avec joie et tristesse. J’espère qu’il vous fera parfois pleurer et qu’à d’autres moments, il vous fera pousser des cris de joie. Alors, réjouissez-vous tout en fronçant les sourcils ou éclatez de joie avec des larmes. C’est ainsi que nous devrions toujours vivre, entre le « déjà » et le « pas encore », avec l’assurance qu’un jour, notre Messie mettra fin à toutes nos luttes sexuelles.

Paul David Tripp

11 octobre 2012

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chapitre un

LA SEXUALITÉ DANS UN MONDE BRISÉ

Elle se sentait flouée. Elle avait trente ans, était célibataire et en général très heureuse, sauf dans un domaine de sa vie. Elle ne comprenait pas pourquoi Dieu avait fait d’elle un être avec de forts désirs sexuels alors qu’il lui interdisait d’avoir des relations sexuelles et d’en profiter ! Lorsqu’elle voyait des couples dans un coin du resto-bar local, elle ressentait une combinaison explosive d’envie et de colère. Elle avait toujours été sérieuse au sujet de sa foi et avait essayé de l’appliquer à sa vie, mais cette histoire de sexe était en train de lui faire perdre pied. Dieu ressemblait de plus en plus à un juge sévère plutôt qu’à quelqu’un qui l’aimait : Comment puis-je servir un Dieu qui me crée avec des désirs pour m’interdire de les assouvir ensuite ? se disait-elle. Cela la déprimait et la troublait.

Sharon savait que son fils faisait n’importe quoi avec sa sexualité, mais elle n’arrivait pas à le lui faire reconnaître. Elle avait essayé d’accéder à son ordinateur, mais elle ne connaissait pas son mot de passe. Il arrivait à son fils de faire une remarque indécente ou de raconter une blague à connotation sexuelle ce qui, à chaque fois, brisait le cœur de Sharon. Avec son mari, ils avaient essayé de le préparer à la vie dans ce monde déchu, mais

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les changements avaient été si rapides et brutaux que Sharon avait le sentiment de vivre dans un monde qu’elle ne comprenait plus elle-même. Son fils était toujours sur son téléphone. Elle avait l’impression qu’il était sans arrêt en train de parler de filles, ou d’envoyer un texto à une fille, ou de sortir avec une fille. Et quand il ramenait une fille à la maison, Sharon trouvait que leurs échanges étaient toujours trop physiques. Sharon en était arrivée à détester la sexualité, à détester le fait que Dieu l’ait créée, à détester que son fils de seize ans ait déjà de fortes pulsions sexuelles. Elle détestait qu’on parle partout de sexe. Elle se sentait désemparée et impuissante. Elle avait l’impression d’être en train de perdre son fils… sans pouvoir rien y faire.

Elle avait quatorze ans et elle aimait être sexy, mais elle ne voulait pas que sa mère le sache. Elle se rendait à l’école dans une tenue approuvée par ses parents, mais cachait souvent une tenue de rechange plus « cool » dans son sac. Pour elle, une tenue « cool » était destinée à révéler le corps plutôt que de le couvrir pudiquement. Bien que la plupart de ses amies faisaient de même, elle savait que son père la tuerait s’il l’apprenait. Elle voulait être populaire. Être populaire, cela voulait dire se faire beaucoup d’amis sur Facebook, Insta et Tik Tok. Et comment se faire des amis ? En étant provocante. Ses selfies devenaient de plus en plus sensuels. Elle n’avait jamais posté de photo d’elle dénudée, mais l’image qu’elle projetait était sexuellement provocante. Elle recevait beaucoup d’attention de la part des garçons à l’école et de « garçons » sur internet qu’elle ne connaissait pas. Elle vivait un fantasme à la Kardashian, et elle adorait ça. Ses parents n’étaient au courant de rien. S’ils l’avaient su, ils en auraient eu le cœur brisé et seraient furieux. Elle n’avait que quatorze ans, et la sexualité était le moteur de sa vie.

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Il est rentré chez lui le cœur lourd ce soir-là. L’histoire qu’il avait déjà entendue trop souvent, il l’avait à nouveau entendue aujourd’hui. Il était abattu d’être le pasteur de personnes qu’il ne semblait pas pouvoir aider. Ce jour-là encore, dans son bureau, il avait parlé à un autre couple dont le mariage avait été brisé à cause de rapports sexuels illégitimes. La femme avait pleuré et versé les larmes pour une nouvelle trahison. L’homme a en quelque sorte avoué, mais ses aveux étaient chargés d’excuses. Comme souvent dans ce cas, il minimisait ses actes. Il semblait plus irrité de s’être fait prendre que reconnaissant d’avoir été sauvé de l’emprise de quelque chose qui avait le pouvoir de le détruire. Son péché avait non seulement brisé son mariage, mais lui avait aussi fait perdre son emploi.

C’était tellement décourageant pour le pasteur d’entendre cela. Il leur a parlé de la grâce de l’Évangile, mais son cœur n’y était pas. Autrefois, il avait confiance dans la puissance de Dieu, mais tant d’hommes de son Église étaient tombés dans le péché sexuel que sa confiance s’était évanouie. Non seulement sa confiance dans la grâce de Dieu s’est-elle affaiblie, mais il a aussi remis en question sa vocation. Pourquoi, dans tout son enseignement, sa prédication et ses conseils, n’avait-il pas été capable de protéger les hommes que Dieu l’avait appelé à servir en tant que pasteur ? Difficile de continuer quand Dieu semblait lointain et que lui-même avait le sentiment d’avoir échoué. Il savait qu’à son retour à la maison, sa femme lui poserait des questions sur sa journée. Il redoutait tellement ces questions qu’il a pris le chemin le plus long pour rentrer chez lui. Les problèmes liés à la sexualité gangrenaient son Église et rien ne semblait en mesure d’arrêter le phénomène.

Et vous, quelle est votre histoire ? Vous lisez probablement ce livre parce que, comme moi, vous êtes inquiet. Vous êtes inquiet parce qu’au milieu de tout ce que notre culture dit sur

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la sexualité, vous aimeriez y réfléchir d’une manière clairement biblique. Ou peut-être êtes-vous inquiet parce que vous élevez vos enfants dans une culture marquée par le sexe et, franchement, cela vous fait peur. Ou peut-être connaissez-vous des gens empêtrés dans des problèmes d’ordre sexuel, et aimeriez-vous comprendre ce qu’ils vivent et comment leur offrir une aide vraiment utile. Ou peut-être êtes-vous pasteur, et aimeriez-vous enseigner à vos membres ce domaine de la vie dont l’Église ne parle pas souvent avec franchise et clarté. Peut-être même que vous luttez contre un péché sexuel dans votre propre vie, et vous vous sentez vaincu et désespéré.

Si vous vous trouvez dans l’une ou l’autre de ces situations, voici ce que vous devez comprendre : vous vivez dans un monde profondément brisé qui ne fonctionne tout simplement pas comme Dieu l’avait conçu. Si vous voulez comprendre la nature du péché sexuel, ou développer une vision biblique sur le sujet, vous devez prendre en compte cette réalité. Mais vous vous dites peut-être que c’est une façon terriblement négative de commencer un livre sur la sexualité ! Voici comment je vous répondrais : vous ne comprendrez jamais complètement notre lutte profonde au niveau sexuel si vous ne saisissez pas d’abord le contexte dans lequel elle se déroule.

ET MAINTENANT, LA MAUVAISE NOUVELLE

Romains 8.18-39 décrit avec honnêteté, pertinence et espérance l’état actuel du monde dans lequel vous vivez. Je ne connais pas de description plus juste du monde et de la manière dont il affecte des domaines de la vie tels que la sexualité humaine. La citation est longue, mais prenez le temps de la lire en entier. Au fur et à mesure que notre discussion progressera, vous serez heureux de l’avoir fait.

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J’estime que les souffrances du moment présent ne sont pas dignes d’être comparées à la gloire qui va être révélée pour nous. De fait, la création attend avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu.

En effet, la création a été soumise à l’inconsistance, non de son propre gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise. Toutefois, elle a l’espérance d’être elle aussi libérée de l’esclavage de la corruption pour prendre part à la glorieuse liberté des enfants de Dieu.

Or nous savons que, jusqu’à maintenant, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’accouchement. Et ce n’est pas elle seule qui soupire, mais nous aussi, qui avons pourtant dans l’Esprit un avant-goût de cet avenir, nous soupirons en nous-mêmes en attendant l’adoption, la libération de notre corps. En effet, c’est en espérance que nous avons été sauvés. Or l’espérance qu’on voit n’est plus de l’espérance : ce que l’on voit, peut-on l’espérer encore ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance.

De même l’Esprit aussi nous vient en aide dans notre faiblesse. En effet, nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières, mais l’Esprit lui-même intercède |pour nous| par des soupirs que les mots ne peuvent exprimer. Et Dieu qui examine les cœurs sait quelle est la pensée de l’Esprit, parce que c’est en accord avec lui qu’il intercède en faveur des saints. Du reste, nous savons que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés conformément à son plan. En effet, ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à devenir conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit le premier-né d’un grand nombre de frères. Ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; ceux qu’il a appelés, il les a aussi déclarés justes ; et ceux qu’il a déclarés justes, il leur a aussi accordé la gloire.

Que dirons-nous donc de plus ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui qui n’a pas épargné son propre Fils mais l’a donné pour nous tous, comment ne nous accorderait-il pas aussi tout avec lui ? Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? C’est Dieu qui les déclare justes ! Qui les condamnera ? Jésus-Christ est mort, bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous ! Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Serait-ce la détresse, l’angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger ou l’épée ? De fait, il est écrit : c’est à cause de toi qu’on nous met à mort à longueur de journée, qu’on nous considère comme des brebis destinées à la boucherie.

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Au contraire, dans tout cela nous sommes plus que vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés.

En effet, j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur.

romains 8.18-39

Ce passage sombre et troublant est aussi l’un des passages du Nouveau Testament les plus encourageants et plein d’espoir. L’apôtre Paul y dévoile les conditions dans lesquelles nous vivons tous, entre le déjà et le pas encore. Prenez note du principe fondamental qui encadre tout ce qu’il dit dans ce passage (v. 18) : la souffrance est l’expérience universelle de tous ceux qui vivent entre le déjà et le pas encore. Regardez de plus près le texte et vous comprendrez que vous et moi ne vivons jamais un jour sans éprouver une souffrance, quelle qu’elle soit. La souffrance n’est pas une indication que quelque chose d’étrange ou de bizarre nous arrive. Souffrir, ce n’est pas le signe que nous avons été identifiés comme une cible particulière. La souffrance ne prouve en rien l’échec du règne de Dieu, de son plan ou de ses promesses. La souffrance est l’expérience naturelle de tous ceux qui vivent là où vous et moi vivons. Plutôt que d’être surpris lorsque des problèmes et des difficultés s’invitent dans notre vie, nous devrions être étonnés de voir à quel point ce monde fonctionne plutôt bien, compte tenu de son état.

Si la souffrance est le lot de chacun, alors attendez-vous à ce qu’elle ait un impact sur votre sexualité. Vous souffrirez la réalité qu’ici et maintenant, cet aspect de la vie ne fonctionne pas comme Dieu l’avait conçu. Vous serez confronté à sa redéfinition, à sa distorsion et à son usage abusif. Vous souffrirez la tentation de vivre votre vie sexuelle en dehors des limites claires de Dieu.

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Vous souffrirez d’être pris au dépourvu par la tentation sexuelle au centre commercial, sur votre ordinateur, en regardant Netflix, ou, malheureusement, lors d’une simple recherche sur Google.

Vous souffrirez de ce que des femmes exposent certaines parties de leur corps en public ou que des hommes traitent les femmes comme des objets sexuels pour leur propre plaisir. Vous souffrirez de la difficulté d’essayer de protéger vos enfants contre tous les dangers sexuels qui existent, alors même que vous veillez déjà à garder pur votre propre cœur. Parce que vous connaissez la séduction de toutes ces tentations, vous souffrirez lorsque la relation de confiance avec vos proches sera remise en cause. Certains d’entre nous souffrirons d’abus sexuel, d’autres souffriront d’épuisement à force d’essayer de se préserver. Dans une culture qui se moque des limites sexuelles que nous établissons, vous souffrirez de malentendus et de moqueries en essayant de rester à l’intérieur du cadre fixé par Dieu. L’apôtre Paul présume que nous souffrirons, et s’il a raison (et il a raison), cette souffrance affectera également notre sexualité.

Pourquoi Paul suppose-t-il que nous allons souffrir ? Parce qu’il a bien compris la condition du monde dans lequel Dieu a choisi que nous vivions (v. 19-25). Par des mots à la fois explicites et provocants, il veut nous faire comprendre que Dieu a choisi de nous maintenir dans un monde terriblement brisé. Un monde qui ne fonctionne pas comme il l’avait souhaité. Mais, je le répète, le plan de Dieu n’a pas été arrêté en plein vol. Son plan pour nous n’a pas échoué. Paul a compris la fragilité de notre monde et il l’exprime ainsi : « Toute la création soupire et souffre. » Imaginez un vieil homme au corps usé et brisé, qui pousse un gémissement en essayant de se lever de sa chaise, en se penchant pour ramasser quelque chose ou pour faire ne serait-ce que quelques pas. C’est notre monde. Plus rien n’est simple désormais. Tout est brisé. Il n’y a pas un endroit, pas une situation, pas une seule région du monde qui ne gémisse pas.

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Si vous ne comprenez pas cette situation, vous vivrez avec toutes sortes d’attentes irréalistes, et vous serez bien trop naïf face à la myriade de tentations qui vous attendent tous les jours. Vous ne serez pas du tout préparé à faire face aux luttes auxquelles vous serez inévitablement confrontés. Il vous faut comprendre – et aider ceux qui vous sont confiés à saisir – que tout le domaine sexuel dans notre monde souffre dans une tristesse et un dérèglement général. Il nous faut être conscient que ce dérèglement n’existe pas seulement à l’extérieur, mais aussi en nous. Il est très important de comprendre cela sinon votre dérèglement intérieur vous poussera à succomber aux tentations sexuelles extérieures.

Vous êtes un être sexuel. Seulement, cet aspect de votre personnalité ne vit pas dans un monde sexuellement sain, mais dans un monde profondément brisé. C’est ce qui fait toute la différence. En quoi votre vie sexuelle gémit-elle en ce moment ? En quoi êtes-vous en train de ressentir le dérèglement sexuel environnant ?

Paul décrit un autre aspect de notre brisement et du brisement du monde qui nous entoure. Il dit que ce monde brisé attend la libération. Nos gouvernements ne peuvent pas régler ce problème, les établissements d’enseignement supérieur non plus, ni les médecins. Ce monde brisé n’aspire qu’à une chose : un libérateur. Ce libérateur, c’est Christ, dont la grâce qui pardonne et transforme est la seule espérance pour nous, pour notre monde et pour notre sexualité brisée.

Il n’y a que peu de domaines dans notre vie qui proclament aussi fort notre besoin de rédemption que notre lutte constante avec la sexualité. Les promesses que nous nous faisons à nousmêmes et aux autres, dans ce domaine, ont tendance à être de courte durée. Notre détermination en faveur de la pureté de notre cœur et de nos actions tend à fléchir face à la tentation.

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Il n’en faut pas beaucoup pour que nos yeux et nos désirs vagabondent. Dans l’arène sexuelle, nous sommes confrontés à la vérité que nous ne serons jamais justes par nous-mêmes.

Cette réalité nous prêche à tous que nous avons profondément et désespérément besoin de grâce.

Heureusement, dans ce passage, ce n’est pas le brisement du monde qui domine la discussion de Paul, mais la grâce. D’une manière puissante et pratique, Romains 8.18-39 indique le seul endroit où nous pouvons trouver aide et espérance pour notre sexualité brisée. La grâce offre ce que nous ne pouvons pas faire pour nous-mêmes. La grâce offre ce que des changements de situation, de lieu ou de relation ne nous donneront jamais. Il y a suffisamment de grâce pour chaque aspect de la sexualité brisée, en nous et autour de nous : c’est vraiment la très bonne nouvelle de ce passage.

LA MEILLEURE NOUVELLE DE TOUS LES TEMPS POUR NOS LUTTES SEXUELLES

En Romains 8, Paul pose une question profondément honnête sur notre situation actuelle : « Quels moyens Dieu nous donnet-il pour faire face à nos luttes et à nos inévitables souffrances ? » La réponse éclatante et glorieuse de Romains 8 est la suivante : Dieu ne nous donne pas telle ou telle chose pour nous aider. Non, il offre la seule chose qui puisse vraiment procurer le salut, la sagesse et la force dont nous avons besoin. Et c’est quoi ? Qu’est-ce que j’aime dire ça ! Le meilleur et le plus précieux cadeau que Dieu nous a fait entre le déjà et le pas encore est le don de sa propre personne. Il ne nous promet pas une vie sans lutte. Il ne promet pas que nous ne souffrirons pas. Il ne promet pas que notre sexualité ne connaîtra ni distorsions ni tentations. Non, il promet que dans toutes ces situations, il sera avec nous, en nous et pour nous. Dieu est la grâce qu’il nous offre.

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En fait, ce texte contient l’une des définitions les plus puissantes et les plus concises de la présence et de la grâce de Dieu : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (v. 31). Comment espérer une vie sexuelle saine, sainte et moralement pure ? Voici la réponse en quatre mots merveilleux : Dieu est pour nous. Laissez-les résonner dans votre esprit : Dieu est pour nous. Laissez-les résonner dans votre cœur : Dieu est pour nous. Laissez-les transformer votre manière de penser à la façon de vivre sa vie sexuelle selon Dieu dans un monde qui l’ignore et qui rejette son plan sage et bon. Laissez ces mots vous donner courage face à la confusion, à l’incompréhension et à la tentation. Laissez-les vous donner de l’espoir quand vous vous sentez vaincu par la tentation sexuelle. Nous ne sommes jamais seuls face à la puissance de séduction de l’attrait sexuel, car dans sa grâce Dieu est vraiment pour nous.

Romains 8 ne se contente pas de nous alerter au sujet du monde brisé qui souffre dans lequel nous vivons, il nous rend aussi attentifs à la présence de Dieu avec nous et à la grâce qu’il nous offre. Examinons cette grâce.

1. La grâce de Dieu est souvent une grâce inconfortable (Romains 8.18-25). Les difficultés que nous rencontrons ici et maintenant ne signifient pas que Dieu nous a oubliés ou abandonnés. Il sait où il nous a placés. Il nous a placés ici non parce qu’il recherche notre confort, mais parce qu’il recherche notre cœur. Nous devons absolument adhérer de plein gré à la théologie de la grâce inconfortable. En effet, entre le déjà et le pas encore, la grâce de Dieu vient à nous sous des formes inconfortables. Remarquez que dans la description de l’apôtre de notre monde gémissant, nous lisons les mots « espérance » et « libération ». Dans les mains de notre libérateur, ce monde brisé et gémissant

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devient un outil de sa grâce transformatrice, qui affine et transforme les cœurs. Dieu utilise le brisement sexuel qui nous entoure pour révéler l’errance de nos cœurs. Non, il ne nous poussera jamais à pécher, mais il utilisera le chaos sexuel environnant pour nous pousser à le suivre plus profondément et plus fidèlement. Il est capable et disposé à transformer ce qui est brisé et qui gémit en un outil de sa grâce.

2. La grâce de Dieu est une grâce qui intervient (Romains 8.26-27). La bataille est parfois si rude, si décourageante et si éprouvante sur le plan émotionnel que nous ne savons même pas comment prier. Vous êtes de nouveau tombé. Vous avez fixé vos yeux sur ce que Dieu interdit ou avez utilisé votre corps pour ce que Dieu a interdit. Et vous vous sentez totalement vaincu. Selon ce passage, en ces moments où la faiblesse est si grande, où vous êtes désemparés et confus – à tel point que vous ne savez pas comment prier – Dieu ne vous tourne pas le dos. Non, c’est même le contraire. L’Esprit saint, qui vit en vous, intercède pour vous et porte vos cris en paroles de grâce vers le Père. Il intervient pour vous lorsque vous n’avez pas la force ou la capacité d’intervenir pour vous-même.

3. La grâce de Dieu est une grâce irrésistible (Romains 8.28-30). De nombreuses personnes m’ont dit au cours de séances de relation d’aide : « Je crois que je suis tombé trop bas. Je pense que j’ai trop cherché ma propre voie, et je pense parfois que si ma vie est dans un tel état c’est parce que Dieu m’a abandonné. »

C’est un mensonge cruel de l’ennemi que Dieu puisse abandonner l’un de ses enfants rachetés au prix de son sang. Parce que ma vie sexuelle révèle que mon cœur

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