Azzurra magazine 3

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AZZURRA MAGAZINE Vivez la région PACA à l'italienne !

n°3 Mars 2014

PACA BOOMING Abbiamo visto e visitato per voi...

PARCOURS D'IMMIGRES Lampredusa, terre promise ?

REPORTAGE FOTOGRAFICO Il Sapone di Marsiglia Osservatorio Italico, Insouciance & Sac-à-dos...

PARCHI & GIARDINI ATIPICI IN REGIONE PACA


INDEX - INDICE EDITO BILINGUE 3 Benvenuti in PACA Verde! PACA BOOMING 4 Abbiamo visto e visitato per voi... LA PACA VERDE 21 Percorsi alternativi tra parchi & giardini atipici REPORTAGE FOTOGRAFICO

41 Dentro la fabbrica del

Sapone di Marsiglia

PARCOURS D'IMMIGRES 45 Italie et Lampedusa, terres promises ? OSSERVATORIO ITALICO 64 Un trait culturel à promouvoir à l'étranger ? INSOUCIANCE & SAC-A-DOS

68 Un week-end à Bologne

Azzurra Magazine - Mars 2014


EDITO BILINGUE AZZ' MAG' Azzurra Magazine è una creazione del gruppo stampa franco-italiano Azzurra Mediacom fondato a Torino nel 2013 da Charlotte RANIERO. La redazione basata a Marsiglia produce questo magazineweb mag-iPad, nello scopo di promuovere la cultura della regione Provenza, Alpi, Costa Azzurra presso gli Italiani e di informare i Francesi sulle realtà sociali italiane attuali. Siamo inoltre, media partner dell'ONG AaZ che s'impegna per l'educazione dei bambini dello Zanskar; siamo sostenuti dal gruppo "lepetitjournal.com Italie" & dalla web Tv "Italiani All'Estero Tv" *nnn~~~~ azzurramagazine[at] gmail.com aaaaaa~~~ ©photo: CRT PACA, Chillio, Raniero, LeGuen, Fabrique Fabre, Giovenale, Desiderio, Ansa aaaaaa~~~ Collaboratori: François Volpi, Cristina Giovenale, Marco Caccavo

Benvenuti in PACA Verde! In questo numero, vi proponiamo percorsi alternativi, percorsi in cui la Natura e le sue declinazioni sono protagoniste delle vostre scoperte. Vi invitiamo nei giardini e parchi più belli e atipici della regione per mostrarvene un volto nuovo, quello della PACA Verde. Perciò, vi abbiamo selezionato vari ambienti naturali da percorrere a seconda dell'atmosfera ricercata. Sono giardini classici alla francese, botanici, ecologici, fiabeschi, artistici, culturali e storici. È una sfida turistica ambita da numerosi paesi che la regione Provenza Alpi Costa Azzurra è riuscita a raccogliere in un perimetro limitato. Dimenticate tutto quello che conoscete della regione, tutti i cliché e lasciatevi disorientare... ppppppppppppBIENVENUS EN PACA VERTE ! Dans ce numéro, nous vous proposons des parcours alternatifs, des parcours dans lesquels la Nature et ses déclinaisons sont les principales actrices de vos découvertes. Nous vous invitons dans les plus baux et atypiques parcs et jardins pour vous en montrer un nouveau visage, celui de la PACA Verte. C'est pourquoi, nous vous avons sélectionné différents environnements naturels à parcours selon l'ambiance recherchée. Ce sont des jardins classiques à la française, botaniques, écologiques, fabuleux, artistiques, culturels et historiques. C'est une défi touristiques ambitionnée par de nombreux pays que la région Provence Alpes Côte d'Azur a su relevé en un périmètre limité. Oubliez tout ce que vous connaissez de la région, tous les clichés et laissez-vous dépayser... ppppppppppppppppppppppppppppppppppppppC.R. p.3 - Azzurra Magazine - Mars 2014


PACA BOOMING Abbiamo visto e visitato per voi... p.4 - Azzurra Magazine - Mars 2014


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Où sortir ? Quoi voir ? 70e Foire de Nice | Nice[06] Du 08 /03/2014 au 17/03/2014

En 2014, la Foire Internationale de Nice fête ses 70 Printemps Palais des Expositions. http://www.foiredenice.com

Sortie montagne | Castellet-lèsSausses[04] Le 23/03/2014 Découverte des oiseaux hivernants dans ce village situé à 840 mètres d'altitude. Prévoir de bonnes chaussures et un pique-nique. Contact : M. Leroux : bleroux49@gmail.com

Fête patronale de la Saint-Joseph | Beausoleil[06] Le 19/03/2014 Place Libération, église Saint-Joseph BEAUSOLEIL Site web: http://www.villedebeausoleil.fr

Trial Indoor International | Nice[06] Le 21/03/2014 Trial Indoor International avec les plus grands mondiaux, spectacles de freestyle et de vélo trial. - 20 h. Palais Nikaia Site web: http://www.nikaia.fr

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Quoi faire ? A découvrir ? Opéra "adriana Lecouvreur" | Nice[06] Du 16/03/2014 au 22/03/2014 Opéra en 4 actes de Francesco Cilea, livret de Arturo Colautti d'après la pièce de Eugène Scribe et Ernest Legouvé. - 15 h (le 16), 20 h (les 18, 20 et 22) http://www.opera-nice.org

Spectacle "muses - cocteau et les femmes" | Nice[06] Le 22/03/2014 Dans le cadre du Printemps des Poètes - 20 h. Forum Nice-Nord Site web: http://www.nice.fr

Biot et les Templiers | Biot[06] Du 04/04/2014 au 06/04/2014 Lors de cette grande manifestation historique, la Ville de Biot remonte le temps pour se replonger à l'époque des Templiers... http://www.biot.fr

Fête de l'huile nouvelle | StCézaire-sur-Siagne[06] 13/04/2014 - Anchoiade, lectures de contes et histoires en langue provençale, pâtes au pistou, dégustation de produits locaux http://www.saintcezairesursiagne.fr

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Entre ciel et terre... Zaman Fabriq | Briançon[05] Le 21/03/2014

ZAMAN Fabriq, la "Fabrique du Temps", est à la croisée de mondes, de musiques, d'histoires, de territoires. http://www.theatre-du-brianconnais.eu

Recensement des rapaces nicheurs | Gap[05] Le 19/03/2014 Cette année, le groupe local LPO du Pays Gapençais effectue le recensement des rapaces diurnes nicheurs sur le secteur OUEST de GAP. elianedupland@wanadoo.fr

Sur les pas de Giono | Ancelle[05] Du 02/01/2014 au 26/03/2014 De la Provence aux Alpes : sur les pas de Giono Salle des fêtes 05260 Ancelle

Siliva Perez Cruz | Briançon[05] Le 28/03/2014 La jeune Catalane baigne depuis son plus jeune âge dans la Habanera, ce chant des marins qui naviguent entre Europe et Caraïbes et qu'interprétait son père. http://www.theatre-du-brianconnais.eu

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Entre traditions et évasions... Electrochocs 5 | Marseille[13] Le 18/03/2014

Scène Ouverte de la classe de composition électroacoustique de Lucie Prod'homme. Cité de la Musique de Marseille - L'Auditorium, Le Salon, La Médiathèque 4 Rue Bernard du Bois

Foliephonies 31 | Marseille[13] Le 17/03/2014 "Transgénéra'sons " : Près de soixante-cinq ans après les premières expérimentations de Pierre Schaeffer, l'art acousmatique s'est considérablement développé. http://www.citemusique-marseille.com

Carnaval de La Ciotat | La Ciotat[13] Le 22/03/2014 Défilé carnavalesque le long des quais du Vieux Port et dans le coeur de ville.Thème : "La nature insolite et en fête".

Fête de la Saint Patrick | Marseille[13] Le 19/03/2014 Les meilleures troupes irlandaises, écossaises et bretonnes seront réunies en 2014 ! http://www.silo-marseille.fr

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Une région multiculturelle Bella Ciao | Brignoles[83] Le 21/03/2014

Bella Ciao nous propose un concert festif et convivial de musiques et chansons traditionnelles italiennes saupoudrées de bonne humeur et de soleil d'Italie !

Secourir la faune sauvage en détresse | Toulon[83] Le 20/03/2014 - Cette conférence raconte la passion et la détermination de celles et ceux qui s’engagent pour donner une nouvelle chance à la vie sauvage. paca.lpo.fr/blogs/toulon-ouest/

4emes Rencontres Cinématographiques du sud Avignon[84] Du 18/03/2014 au 22/03/2014 Cinq journées pour découvrir et partager la passion des films avec tous ceux qui font le cinéma, programmation dans 4 cinémas du Grand Avignon www.lesrencontresdusud.fr

Festival des Globe-trotters | Avignon[84] 21 au 23/03/2014 Ce rendez-vous est devenu incontournable pour tous les passionnés des voyages et des rencontres à travers la planète. http://abmavignon.free.fr

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L'ATTIMO ARTISTICO Le recensioni di Marco Caccavo César à Marseille - Musée Cantini César, Pouce, 1965, Collection MAC, copyright ADAGP 2013

Marco Caccavo è laureato in Filosofia, giornalista pubblicista, insegna lingua e letteratura italiana in Francia, si occupa di estetica del XVIII secolo ed attualmente è impegnato in un dottorato di ricerca in estetica e letteratura francese.

Vassily Kandinsky. Gelb‐Rot‐Blau (Giallo‐Rosso‐Blu) 1925 © Centre Pompidou, MNAM‐CCI Philippe Migeat / Dist. RMN‐GP © Vassily Kandinsky by SIAE 2013

Andy Warhol. Campbell’s Soup Can (Chicken With Rice) 1962 © The Brant Foundation, Greenwich (CT), USA © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts Inc. by SIAE 2013

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César à Marseille. Al Musée Cantini, Marsiglia celebra uno dei suoi più celebri figli La città di Marsiglia ha reso omaggio, fino al 16 marzo, al Musée Cantini, a uno dei suoi più celebri figli: César Baldaccini, in arte semplicemente César. Nato da genitori italiani, nel quartiere de la Belle de Mai, César è stato un membro di spicco del gruppo dei Nouveaux Réalistes del critico Pierre Restany. César à Marseille, questo il nome della mostra, raggruppa una trentina di opere che lo scultore materico ha donato ai musei della sua città natale nel 1998, assieme ad opere prestate dal FRAC (Fonds Régional d'Art Contemporain) e da collezionisti privati. Le opere presenti spaziano dai fers soudés, alle celebri espansioni e compressioni, fino alla serie Empreintes dove giganteggia il celebre pouce. Poco fa, abbiamo definito César s c u lt o re materico, anzi, il più grande scultore francese contemporaneo (1968), per dirla con Restany, ed infatti è proprio la materia la sua ossessione. "Normale per uno scultore", diranno i più. Questo è vero, ma Baldaccini è stato qualcosa di molto altro. César, di formazione classica, amava definirsi un autodidatta e, aggiungeremo, a differenza dei classici scultori, era un pioniere amante della materia. César predilige, infatti, rottami di ferro, automobili nuove, compresse, dai tratti estetici vivi, che parlano di bellezza della compressione come presa di possesso della materia, e sperimenta nuovi materiali come il poliuretano, materia plastica che cristallizza all'aria aumentando considerevolmente di volume, polimero che utilizzerà per le sue espansioni. La bellezza di queste ultime risiede nella libera appropriazione del reale, da parte del materiale, tramite una chimica del possesso che produce forme fluide e materne, come un magma informe e sempre difforme. Tutta l'arte di César é stata un appropriarsi, un intenso possesso, per esempio, della bellezza d'uno scarto ferroso, di una compressione di metalli vivi che ora, immobili, danzano veloci sotto teche protettive e della bellezza dell'espandersi vitale di un fluido , in base a indeterminate interazioni molecolari, occupa lo spazio circostante. Marco CACCAVO marcocav82@hotmail.com

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L'anima e le sue corrispondenze: il parigino Kandinsky al Palazzo Reale di Milano. Il Palazzo Reale di Milano ospita, fino al 27 Aprile, una vasta summa delle opere di Vassily Kandinsky, teorico e padre della pittura astratta. Le opere esposte provengono dal parigino Centre Pompidou, erede della più grande collezione di opere del maestro russo per volontà di sua moglie Nina che decise di donarle, in polemica col regime sovietico. La mostra milanese presenta un'ampia selezione delle opere dell'autore de Lo spirituale nell'arte, poste in ordine cronologico. Abbiamo i primi lavori degli esordi in Russia e Germania, dove Kandinsky insegna alla scuola del Bauhaus, su invito di Walter Gropius, fino a chiusura avvenuta nel 1933 da parte dei nazisti, per poi arrivare ai lavori creati a Parigi, città dove troverà la morte nel 1944. Tra le opere, un posto di rilievo spetta a Akzent in Rosa (Accento in rosa) del 1926 e, soprattutto, alla celeberrima Gelb-Rot-Blau (Giallo-Rosso-Blu), creata nel 1925, ai tempi del Bauhaus. Innanzitutto, occorre precisare che l'arte di Kandinsky è, come direbbe L e o n a r d o , cosa mentale, o meglio, emozionale. I protagonisti assoluti della sua opera sono la forma geometrica e, soprattutto, il colore per le sue corrispondenze musicali ed emozionali che instaura con lo spettatore. Scopo dell'arte di Kandinsky è creare una sorta di studiato rapporto psicologico tra il fruitore e l'opera stessa. L'astrattismo di Kandinsky emoziona in quanto fa vibrare le corde dell'anima umana che si lascia eccitare, per esempio, dal giallo, colore folle e squillante come una tromba, dal rosso, colore intenso e sanguigno, dal blu, tinta della quiete celeste e dal suono violoncello... Marco CACCAVO marcocav82@hotmail.com Ritrovate l'articolo in integralità su : http://azzurramagazine.wordpress.com/

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Andy Warhol, essere è consumare per quindici minuti "Non pensare di fare arte, tu falla e basta. Lascia che siano gli altri a decidere se è buona o cattiva, se gli piace o gli faccia schifo. Intanto, mentre gli altri sono li' a decidere tu fai ancora più arte". Poche frasi, queste, per sintetizzare un percorso di vita e d'arte. Stiamo parlando del pensiero di Andy Warhol, gigante rivoluzionario dell'Arte del XX secolo, di cui il Palazzo Reale di Milano ha esposto pregiati pezzi fino al 9 di Marzo. È vero che Warhol è presente in tutti i più importanti musei del mondo, ma quella di Milano è stata, per così dire, un'esposizione particolare. Infatti, le opere in mostra erano quelle appartenenti alla Brant Foundation, collezione di Peter Brant, intimo amico dell'artista e ventenne acquirente, nel 1967, della prima opera del padre della Pop Art: quel disegno che renderà la Campbell's soup emblema della società dei consumi e della riproduzione sempre eguale a se stessa. La mostra milanese si apre con una sala dove, con sapienti giochi di luce e musica, lo spettatore è immediatamente immerso nell'atmosfera della New York anni '60, con musica dei Velvet Underground, gruppo capitanato da Lou Reed, e immagini della Factory, atelier/fucina della Pop Art. Proseguendo, l'esposizione si dirama tra varie sale dove sono esposte le opere che rendono famoso il marchio Warhol nel mondo: dalle Campbell's soup ai ritratti serigrafati di Mao Tse-tung o di Liz Taylor, dai modelli di calzature femminili disegnati da Warhol, passando per le installazioni di recipienti Kellog's, alle riproduzioni del Cenacolo di Leonardo da Vinci... Marco CACCAVO marcocav82@hotmail.com Ritrovate l'articolo in integralità su : http://azzurramagazine.wordpress.com/

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Diario di viaggio a cura di Cristina Giovenale p.14 - Azzurra Magazine - Mars 2014


Marsiglia, la città ideale Capoluogo della Paca, arrière plan del celebre romanzo de Il conte di Montecristo, la più mediterranea delle città francesi, ebbene sì stiamo parlando di Marsiglia. Se amate le città di mare questo luogo fa davvero per voi. Non c’è alcun bisogno di prendere la metropolitana, si può tranquillamente camminare a piedi. È raro trovare maltempo in questa zona della Francia, i Sud dopotutto si somigliano un po’ tutti: tanto sole, buon cibo e gente fantastica. Marsiglia rappresenta un monumento vivente alla mediterraneità, che si materializza negli abitanti che la vivono; infatti, all’attento turista, non può sfuggire la predominanza di gente di origine nordafricana che solca le strade marsigliesi. Punto d’incontro di questo melting pot, è il famoso mercato e quartiere di Noailles, dove potrete trovare tutto ma proprio di tutto: dalla frutta e verdura, dal contrabbandiere di sigarette all’antiquario e le immancabili zingare. Un tripudio di colori accecherà i vostri occhi e se sopraggiunge un languorino, è doveroso dire che la pizza non è affatto male. Ma se lo spettacolo non aggrada, c’è sempre la retta via della Canebière (l’avenue principale della città) che vi si offre all’uscita di Noailles, grazie alla quale potrete specchiarvi, a pochi metri, nelle acque del Vieux Port. Alter ego di Marsiglia è il suo mare. Dal MuCEM, dalla famosa prigione di Château d’If o dall’isola di Frioul la vista è fantastica. Marsiglia è davvero un porto di mare, rappresenta sul serio la location ideale per chi decide di effettuare un primo trasferimento in Francia. Gli affitti non sono molto alti, in confronto all’Île de France, se poi siete italiani e meridionali sentirete di respirare l’aria di casa, con il profumo del mare e il sole 365 giorni l’anno. Ma il valore aggiunto di Marsiglia sono i marsigliesi. Se avete dubbi, richieste o informazioni troverete nei passanti un sorriso e una parola pronta a risolvere i vostri dilemmi. Da sfatare il mito della pericolosità della città, marchiata spesso da luoghi comuni e stereotipi. Senza indugi qui ci si può sentire accolti, benvenuti e protetti, protetti dall’alto dalla Bonne Mère, la Madonna di Notre Dame da la Garde che vi aggiungerà sotto la sua ala protettiva accanto ai marinai marsigliesi. *********************Cristina GIOVENALE

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La signora con perle e cappello, Aixen-Provence. È la Parigi del Sud. È la città universitaria per eccellenza, meta degli Erasmus e della movida notturna studentesca. Il suo patron è Paul Cézanne. Borghese e con la puzza sotto al naso, è lei Aix-en-Provence. Contraltare di Marsiglia, a trenta km a Nord, Aix si presenta come una città tranquilla, a passo d’uomo, in cui anche qui i mezzi non sono indispensabili per muoversi nel centro cittadino. È da gustare passo dopo passo, proprio come un quadro impressionista. Il traffico frenetico e la sporcizia delle strade sono mondi lontani da Aix. I provenzali, e in modo particolare gli studenti liceali del vicino hinterland, apprezzano Aix per i suoi negozi che pullulano in ogni angolo. In modo armonico, convivono le grandi firme con le democratiche griffes della distribuzione globale. Gli scorci delle viuzze di Aix ricordano davvero quelle della Ville Lumière, di cui è evocata l’atmosfera con i piccoli tavolini tondi dei bar e le persone sedute ad ogni ora del giorno a bere una tazza di caffè. La multiculturalità è un elemento predominante. Non è difficile infatti, trovare studenti e persone provenienti da ogni angolo del mondo. Darsi appuntamento a Aix non è cosa facile, soprattutto per i portafogli, perché i costi della vita sono più elevati rispetto a Marsiglia sia in termini di affitti che di vita quotidiana. Ma in realtà Aix-enProvence non è il miglior scorcio che si presenta a chi vi si reca in visita per la prima volta. Perché? Perché non si capisce nulla. Aix non è altro che quattro strade incrociate, ma incrociate malissimo in cui è facilissimo perdersi e non raccapezzarsi più. Sembra quasi di trovarsi nella scuola di Hogwarts, in cui alle strade piace cambiare. Punti fermi della città sono cours Mirabeau (ovvero l’avenue principale) e la piazza de l’Hôtel de Ville, sulla quale si affaccia un bellissimo orologio, che ricorda molto lo Zitglogge di Berna, omonima capitale della Svizzera. Città carina ma non eccezionale, per una gita domenicale è l’ideale. *********************Cristina GIOVENALE

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Avignone, la Roma della Provenza Le donne, i cavalieri, l’arme e gli amori, questa è la sintesi di Avignone. Nel cuore del Vaucluse, la città che fu galeotta per il poeta italiano Petrarca, vive ancora in un’atmosfera dal gusto medievale. Sembra quasi di fare un balzo nel tempo e di avere l’impressione di avvertire, da un momento all’altro, il suono delle trombe che annunciano l’inizio di un corteo medievale. Le mura antiche, rimaste intatte nei secoli, proteggono il centro storico cittadino e delimitano in modo netto e preciso non solo la vecchia e la nuova Avignone, ma anche chi è in e out. Si tratta quasi di un derby, di chi marca letteralmente il territorio, del tutto made in Avignone. Città ideale per chi ama la storia e i suoi meandri. La vostra sete di conoscenza sarà soddisfatta alla visione dell’imponente Palais des Papes il palazzo dei Papi, sede storica del potere cattolico, dapprima indipendente e poi satellite a Roma. La magnificenza della struttura, con ampi e fascinosi meandri, sottolineano la pregnanza del potere papale che sembra aleggiare ancora nell’aria della città. Da una delle cime del palazzo, strizzando un po’ gli occhi, è possibile anche visionare le cime del monte Ventoso, famoso per l’ascesa descritta sempre dal Petrarca. Collegato al palazzo dei papi, c’è il famoso pont Saint Benezet – San Benedetto, suggestivo per essere un ponte a metà, mutilato nel corso degli eventi bellici e rimasto incompleto. Da quassù, è possibile affacciarsi verso una magnifica vista sul Rodano, il fiume che contorna Avignone. Periferica rispetto al centro della Paca, sarebbe ottimale raggiungere Avignone fermandosi nella stazione centrale, perché è situata di fronte all’entrata delle mura della città vecchia; passeggiare per le vie della città può essere faticoso se non si indossano scarpe comode, perché la scale da affrontare sono parecchie. Elemento naturale caratterizzante Avignone è il vento, che può essere così violento da far tremare le porte. Visitabile anch’essa nell’arco di una sola giornata, nelle stagioni primaverili e autunnali è preferibile. ********************Cristina GIOVENALE

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La fantasmagorica Arles Arles o anche la città fantasma. Fantastica l’aria che si respira ad Arles, il cui primo assaggio è fornito dalla stazione, in cui capita di sabato mattina di trovare l’ufficio per il turismo chiuso. Una suggestione fomentata anche dal nulla che si scorge sul piazzale della stazione, in cui lo sguardo va dritto verso il parapetto da cui si vede lo scorrere de il Rodano. Chiudendo l’occhio su questo sormontabile ostacolo, due sono i percorsi che si prospettano dinanzi al turista: quello romano e quello artistico - espressionista, ovvero i luoghi d’ispirazione per il maestro Van Gogh che in quel di Arles, nottetempo visse. Chiarissimo il primo percorso, in cui è evidente come poter visitare arene e musei romani, ma difficoltoso e quasi impercettibile trovare gli scorci d’ispirazione artistica. L’unico aiuto evidente sono talune insegne, sparse un po’ ovunque per la città, ma ardui da reperire a colpo d’occhio, arrecanti una riproduzione del quadro e apposte in quel che fu il luogo d’ispirazione. Sebbene sia un piccolo villaggio, esso può vantare un efficiente ufficio del turismo e il servizio di navetta Navia che è gratuita, grazie alla quale potrete fare un giro completo nella piccola città di Arles. Detto ciò, Arles ha un sistema tutto suo per ciò che riguarda gli orari di chiusura dei musei; per esempio, il Musée Rattu che chiude in inverno alle 17 o in estate alle 18, stessa cosa per il Musée de la Camargue, che lavora per di più con orario spezzato, dalle 9 alle 12. 30 e dalle 13 alle 17.00. Una scelta questa che condiziona parecchio le scelte del turista oltre che suscitare delusione per chi, per esempio, decida di venire nel tardo pomeriggio a passeggiare per le vie di Arles. Si tratta di un luogo piacevole, adatto soprattutto per le famiglie ma decisamente poco attraente dal punto di vista turistico. Nonostante il percorso romano sia notevolmente interessante, altrettante suggestive arene si possono trovare altrove, come per esempio a Nîmes. Visitabile in non meno di mezza giornata, non è una tappa essenziale della regione in cui recarsi se non per gli amanti delle tradizioni provenzali. ********************Cristina GIOVENALE

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Gap, l’altra parte della Paca La Paca è bella perché è varia. E questo è sicuramente il caso di Gap, una piccola cittadina francese situata nelle Alpi del Nord; non troppo distante dal confine italiano e a tre ore e mezzo di treno da Marsiglia, Gap è un’isola di pace immersa nella neve. Nonostante la discreta distanza dal capoluogo, salendo verso Gap il paesaggio muta radicalmente. Dite addio alle calanques e al caldo tepore del sole marsigliese e siate pronti a farvi abbracciare dalle imponenti montagne alpine. Gap costituisce, insieme a Briançon, una delle mete preferenziali per chi avesse voglia di praticare sport sulla neve o di fare sci sulle pendici dei monti. Dunque, a parte un po’ di semplice e sana storia locale, non c’è nessun museo di rilevanza da visitare. Difficile perdersi, poiché il centro cittadino si estende per solo un paio di strade che delimitano questo comune alpino, abitato da circa 42 mila abitanti. A determinare il bello e il cattivo tempo in questo comune, è unicamente la neve. A seconda che essa si posi oppure no, il clima cambia e da freddo secco diventa freddo umido, del tipo penetrante. Quindi un cappello di lana, sciarpa e guanti devono essere i must have della valigia. I ritmi della vita a Gap seguono quelli di un qualunque paese di montagna, in cui sembra quasi di non essere in Francia ma in Svizzera. Tutto scorre alla moviola, la calma è imperante, la gente parla con un tono di voce bassissimo e poi, alle sette di sera, i negozi chiudono. Potreste avere l’impressione di essere di troppo, se non liberate subito il posto all’ora X, dalla deliziosa crêperie Pelletier situata a l’esplanade de la Paix a Gap. All’unisono le saracinesche si abbassano e il silenzio vi accompagnerà nel tragitto verso casa. Insomma, se siete animali da città Gap non è la città che fa per voi, ma per un weekend rilassante è l’ideale. ********************Cristina GIOVENALE

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Questo dossier è stato creato grazie all'aiuto del Comitato Regionale Turistico della regione PACA che ci ha fornito numerosi dati sulla cosiddetta PACA Verde e che ci ha dato accesso alla sua mediateca.

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ACA Verde che cos'è? Un percorso tra i parchi & i giardini atipici....

Vi proponiamo in questo nuovo dossier percorsi alternativi e transversali attraverso la regione Provenza Alpi Costa Azzurra. Benvenuti nell'universo dei giardini classici alla francese, botanici, ecologici, fiabeschi, artistici, culturali e storici...

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I parchi e i giardini di Provenza-Alpi-Costa Azzurra sono molto vari, fioriscono d’idee nuove e sono allestiti secondo procedimenti sempre più elaborati, che li rendono tra i più insoliti. I giardini detti “alla francese” sono famosi per la loro magnificenza, il loro carattere, la loro storia. Altri sorprendono il visitatore per singolarità ed originalità...

Il giardino alla francese o giardino classico è un giardino con ambizioni estetiche e simboliche. Esso porta al suo apogeo l'arte di modificare la natura per imporvi la simmetria; esprime il desiderio di esaltare nel vegetale il trionfo dell'ordine sul disordine, della cultura sulla natura selvaggia, della riflessione sulla spontaneità. Tale tipologia ha il suo culmine nel XVII secolo con la creazione, per Luigi XIV, del giardino alla francese, ben presto copiato da tutte le corti d'Europa. Possiamo parlare di propri ateliers creativi in piena Natura. * Giardino del Castello Val Joanis a Pertuis. Situato 30 minuti a nord di Aix-en-Provence, il castello Val Joanis s’impone maestosamente sulle fondamenta ancora visibili di un’antica villa romana. Tutto intorno, una gigantesca tenuta vinicola si stende su oltre 180 ettari e produce vini DOC Côtes du Luberon. Nello stesso luogo

DOC Côtes du Luberon. Nello stesso luogo si trova anche un magnifico giardino, il giardino di una signora, insignito e classificato giardino notevole nel 2008. Nel 1978 Cécile Chancel decise, con l'aiuto del paesaggista Tobbie Loup de Viane, di creare un giardino come avrebbe potuto essere nel XVIII secolo, curandone sia l’estetica, sia l'autosufficienza in frutta e verdura. Nel 1981 cominciarono i grandi lavori per dare forma al giardino, che si configura su tre terrazze, e unisce alberi ornamentali, verdura, fiori sempre verdi, con un disegno, che unisce tradizione e modernità. * Château Val-Joanis 84120 Pertuis + (33) 04 90 79 20 77 info@val-joanis.com www.val-joanis.com

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“Riflessione, scoperta e, talvolta, ateliers creativi arricchiscono le visite.” Per scoprire in modo diverso le ricchezze di Dama Natura, continua la selezione di giardini atipici in Provenza-Alpi-Costa Azzurra. * Giardino del Pavillon Galon a Cucuron. La città è famosa per il suo nome buffo ma è anche famosa per avere sulle sue terre una delle dimore più belle della regione... È a Cucuron, nel Luberon e in mezzo ai vigneti, che si trova questo padiglione di caccia del XVIII secolo, circondato da un magnifico giardino alla francese. In origine il proprietario vi fece edificare quattro vasche, alimentate da una sorgente, che si possono vedere ancora oggi. Appassionato di piante, introdusse varie essenze a quell’epoca rare ed oggi bicentenarie.

In questo giardino notevole, classificato nel 2009, coabitano blu e verdi, riquadri alla francese, nespoli, pistacchi, giuggiole ed un’infinita varietà di alberi da frutta, accanto ad una collezione completa di carciofi! Un giardino del paradiso, che racconta la semplicità e la bellezza di un mondo naturale, classico e fuori dal tempo. Ed infine, nel 2009 la proprietà ha prodotto la sua prima cuvée di vino! * Pavillon de Galon Route de Galon 84160 Cucuron +33 (0)4 90 77 24 15 guyhervais@orange.fr http://www.pavillondegalon.com/

p.23 - Azzurra Magazine - Mars 2014


“La scoperta degli imperdibili giardini alla francese continua a Gap” Le Domaine de Charance a Gap. Questa tenuta di 220 ettari offre un panorama eccezionale, a perdita d’occhio, sul bacino di Gap e sulle sue montagne. Il castello, a strapiombo sul giardino botanico, la cui struttura risale al XVI secolo, è classificato monumento storico e ospita oggi la sede del Parco Nazionale des Ecrins*. Le antiche scuderie della tenuta accolgono il Conservatorio Botanico Nazionale, che ha la missione di conservare e valorizzare il patrimonio vegetale della montagna alpina. L’ente possiede un’impressionante collezione di piante coltivate rare: rose antiche, fra cui la Rosa di Charance, alberi ornamentali, lavanda, dafni piante di daphne, armoniosamente disposti sulle quattro terrazze del giardino.

Vengono organizzate visite alla scoperta del frutteto, dell’arboretum e dell’ecomuseo agricolo. Si ammirano in particolare le numerose cascate, la fontana, la grotta, la vasca, che fanno parte degli elementi notevoli del sito. * *Quinto parco francese, è situato tra Gap, Briançon e Grenoble. È un territorio di alta montagna di cui la catena montagnosa culina a 4102 metri con la Barre des Ecrins. * Domaine de Charance 05000 Gap +33 (0)4 92 53 01 09 charance@ville-gap.fr

p.24 - Azzurra Magazine - Mars 2014


“I giardini botanici. Luoghi di svago.” I giardini botanici, nati all’epoca del Rinascimento, hanno come scopo di presentare le diverse varietà e specie vegetali, secondo una precisa c l a s s i f i c a z i o n e . Esse vengono coltivate e studiate per la ricerca scientifica, la conservazione, l’educazione e l’insegnamento, ma anche per il turismo. * Giardino botanico alpino del Lautaret a Villar d’Arène. Questo giardino, situato a 2100 m d’altitudine, fu creato alla fine del XIX secolo, secondo un concetto ben preciso, quello di aprire uno spazio naturale accessibile al pubblico e dedicato alla ricerca sulle piante alpine. Nel corso del tempo esso si è arricchito di varietà provenienti dai Pirenei, dal Caucaso e persino dall’Himalaya.

Il giardino ospita oggi all’incirca 2500 specie, accuratamente disposte, che permettono al visitatore di ammirare la botanica e il maestoso paesaggio delle Alpi. Esposizioni, boutique, stage e informazioni rendono più istruttiva la visita. Questo parco alpino, uno dei più belli d’Europa, e il panorama sulle montagne che esso offre, meritano di essere scoperti da tutti gli amanti della natura. * Giardino Botanico Alpino Col du Lautaret 05480 Villar d’Arene Fax. +33 (0)4 92 24 41 62 https://sajf.ujf-grenoble.fr/jardin

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“Quando i giardini botanici diventano musei a cielo aperto.” Salagon, Museo e Giardini a Mane. Situato non lontano da Forcalquier, il priorato di Salagon (XII secolo,classificato monumento storico) costituisce uno dei complessi monumentali del Medioevo più notevoli di Haute Provence ed ospita oggi il Museo Dipartimentale di Etnologia. I giardini etnobotanici che lo circondano illustrano le relazione tra gli uomini e il loro ambiente vegetale, dal Medioevo ai nostri giorni. Presentano anche una creazione artistica, un supporto pedagogico e un luogo di conservazione di vegetali e dei. Vi si trovano il giardino medievale, il giardino dei semplici e la sua flora domestica di uso medicinale, il giardino degli odori e il giardino dei tempi moderni, che traccia l’origine geografica delle piante.

Salagon è sostenuto dalla fondazione L’OCCITANE per le sue azioni in termini di accessibilità ai non vedenti: pannelli in braille, atelier per bambini non vedenti ed un’esposizione permanente concepita per gli ipovedenti. * * Le Prieuré - Il Priorato 04300 Mane +33 (0)4 92 75 70 50 info-salagon@cg04.fr http://musee-de-salagon.com

p.26 - Azzurra Magazine - Mars 2014


“La compatibilità col mare.” Parco du Mugel a la Ciotat. La Ciotat è ben conosciuta per la sua posizione in riva al mare e le sue calanche, meno per la bellezza della vegetazione. È in seno al massiccio del Cap de l’Aigle che si trova un magnifico giardino botanico, creato nel XIX secolo. Castagni, palme, bambù, querce verdi, ma anche giardino esotico e piante aromatiche si stendono su 12 ettari di natura lungo il litorale, con lo scopo di preservare specie tropicali rare e minacciate. Questo giardino pubblico ospita l’Atelier blu del Cap de l’Aigle, centro d’iniziazione all’ambiente. Visite guidate del parco sono possibili su prenotazione.

Inizialmente privato, il Parco del Mugel è dal 1987 proprietà de La Ciotat. Il suo microclima è propizio al mantenimento di tutte le varie specie botaniche presenti sul suo sito, il che gli diede in passato il marchio “Giardino notevole”. È inoltre naturalmente protetto dal Maestrale e dagli spruzzi. Il verde del Parco si coniuga alla perfezione col blu del mare e proseguendo sul cammino che attraversa i diversi giardini e quindi i diversi ambienti, si sposta sul mare. * Parco du Mugel Avenue du Mugel 13600 La Ciotat +33 (0)6 75 56 99 62 www.mairie-laciotat.fr

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“Il blu del mare, filo rosso della Natura mediterranea." Le Domaine du Rayol a Rayol-Canadelsur-Mer. E’ al Rayol, lungo la cornice dei Maures, che le grandi fortune dell’inizio del XX secolo stabilite hanno trovato casa, dotando le proprietà di un giardino ogni volta più lussureggiante. Lasciata a lungo in abbandono, la residenza è stata finalmente acquistata dal Conservatorio del Litorale. Il parco, restaurato, è diventato allora Il Giardino dei Mediterranei. Il visitatore è trasportato in paesaggi, che s’ispirano alle regioni di clima mediterraneo del mondo: dalle Canarie al bacino mediterraneo, dall’Australia meridionale al Cile centrale. La visita permette di apprezzare un autentico luogo di ricco di vita, che ispira meraviglia.

Atelier e visite guidate vengono organizzate durante tutto l’anno. L’iniziazione – immersione alla scoperta del giardino marino spinge ad una pausa relax nella libreria o nel caffè del giardiniere. * * Domaine du Rayol Avenue des Belges, 83820 Le Rayol-Canadel-sur-Mer +33 (0)4 98 04 44 00 info@domainedurayol.org www.domainedurayol.org

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“I giardini ecologici sono creati e gestiti in modo da proteggere o restaurare la biodiversità e mantenere l’equilibrio ecologico.” L’ecologia è una scienza, che tende a studiare e a preservare i rapporti tra gli esseri viventi e il loro ambiente, in un approccio di sviluppo sostenibile. Selvaggi, semplici o elaborati, questi gardini sono belli ed ecologici. * Giardino dell’Abbazia di Valsaintes a Simiane-la-Rotonde. Restaurata nel 1999, l'Abbazia di Valsaintes, gioiello della rosa, è divenuta un riferimento per la biodiversità minerale, botanica (roseti, alberi, piante sempreverdi, aromatiche e selvatiche) e faunistica (insetti, uccelli). Sistemato su un antico terreno incolto in un bel villaggio arroccato delle Alpi di HauteProvence, questo autentico "santuario naturale" concorre alla conservazione e al mantenimento del suo patrimonio unico, nel rispetto dell'ecosistema. Il suo universo vegetale armonioso si

unico, nel rispetto dell'ecosistema. Il suo universo vegetale armonioso si caratterizza per l'abbondanza di fioriture, la potenza dei profumi e la magnificenza dei colori in tutte le stagioni. * * Abbazia di Valsaintes Luogo-detto Boulinette, 04150 Simiane-la-Rotonde +33 (0)4 92 75 94 19 info@valsaintes.org www.valsaintes.org

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“Il fascino dei giardini di notte...” Giardino Elie Alexis Les Rocailles a La Roquebrussanne. In un villaggio incantevole nel cuore della Provenza Verde, si trova il giardino Les Rocailles, l’opera di un uomo appassionato della natura sin dalla sua più tenera infanzia. E’ a forza di osservazioni precise che egli ha colto l’importanza delle relazioni tra gli esseri viventi e la natura, creando a soli 20 anni il giardino Les Rocailles, di cui si occuperà per tutta la vita, mettendo in evidenza la diversità delle specie mediterranee e la loro resistenza all’ambiente arido. Molto attento all’ambiente, Elie Alexis scelse di sistemare questo spazio nel modo più semplice e naturale possibile.

Si basò sul principio dell’autosufficienza per far vivere il suo giardino, (orto, frutteto ed anche animali), grazie ad ingegnosi metodi di recupero dell’acqua piovana. Molto apprezzato per la sua ricchezza e i valori che ne derivano, il giardino continua a vivere, purtroppo senza il suo creatore, ma grazie alle azioni dell’associazione Salvaguardia del giardino d’Elie. Giardino botanico, pedagogico, pratico e pedagogico, particolarmente piacevole da visitare anche di notte! * Giardino d’Elie Alexis 1313 chemin des Baumes 83136 La Roquebrussanne +33 (0)4 94 86 90 28 contact@lejardindelie.fr www.lejardindelie.fr

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“Ecco due giardini ricchi di emozioni.” I giardini fiabeschi suscitano la meraviglia dei piccoli come dei grandi, e per questo si è scelto di dar loro questo nome. * Giardini delle Farfalle a Digne. Ecco un insetto che tutti ammirano. La farfalla... Innanzitutto per la sua singolarità, poi per la sua bellezza, quindi per quello che rappresenta. Perché la farfalla è un autentico indicatore della qualità dell’aria. E se questo giardino le attira, è anche grazie alla sua posizione tra Mediterraneo e montagna, al centro della regione, e per le diverse specie vegetali che lo compongono. Situato a 650m d’altitudine, sul fianco di una collina e lungo il fiume La Bléone, il giardino abbonda di vegetazione e, naturalmente, di meravigliose farfalle.

Si è sorpresi dalle diverse specie, che popolano tale gioiello nel verde. Com’è naturale, ci sono periodi più propizi all’incontro con loro (da aprile a settembre). Bisogna dunque affrettarsi ad andare ad ammirare quanto la natura ci offre, un’autentica meraviglia. * * Riserva geologica quartier Saint-Benoît, BP 156 04000 Digne-les-Bains +33 (0)6 58 24 24 00 association@proser http://www.proserpine.org/

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“Il treno, un altro modo di percorrere giardini aticipi.” A qualunque età si può apprezzare quanto la natura ci riserva e quanto l’Uomo è capace di fare con essa. * Il Giarditreno a St-Didier. Ma che cos'è il GIARDITRENO? Trenini + alberi nani = Giarditreno! Ecco un giardino fuori dal comune! Situato ad est di Avignone in un grazioso piccolo villaggio di Provenza, questo piccolo giardino vale una sosta. E’ con gli occhi brillanti di meraviglia che il visitatore scopre uno spazio di 1000 m² trasformato in un autentico piccolo villaggio. Guardando con attenzione si scoprono gli abitanti, gli animali, gli edifici, le auto ed altre miniature, disposte intorno a 650m di binari, con 25 treni che percorrono uno splendido paesaggio di piantagioni nane. È possibile visitare anche lo spazio giochi per i bambini, l’esposizione di fotografie delle specie vegetali presenti e la

paesaggio di piantagioni nane. È possibile visitare anche lo spazio giochi per i bambini, l’esposizione di fotografie delle specie vegetali presenti e la proiezione video, che racconta la costruzione del giardino. Un autentico sogno per bambini! * * Jarditrain 182 chemin Neuf, 84210 Saint-Didier +33 (0)4 90 40 45 18 g.porte3@numericable.fr www.lejarditrain.com

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“I giardini artistici : la natura stessa è un’arte, e quelli che sanno prenderne cura sono degli artisti.” Tra di loro alcuni utilizzano le loro conoscenze e il proprio savoir faire sanno creare degli ambienti originali e innovatori: oggetti disposti in armonia con la natura, installazioni, disposizioni ma anche riflessioni sulle forme, i colori, i profumi... insomma sull’arte e la natura. * Giardino d’Eguilles, Giardino d’artista Max Sauze. Questo gardino, situato a Eguilles, vicino ad Aix-en-Provence, si stende su 950m2. A lungo lasciato in abbandono, lo spazio è stato curato e sistemato nel corso degli anni fino a divenire un autentico luogo d’esposizione. Sculture di metallo, carta, plastica, installazioni e luci si confondono ora tra gli alberi e le numerose specie vegetali, creando un quadro ammirabilmente poetico. Qui si ritrovano

vegetali, creando un quadro ammirabilmente poetico. Qui si ritrovano le numerose opere di Max Sauze nella boutique / galleria, dove i prezzi diversificati sono accessibili a tutte le borse. Esposizione permanente in una galleria/boutique. * * Jardin d’Eguilles 105 rue Paul Magallon, 13510 Eguilles +33 (0)6 03 77 67 40 www.max-sauze.com

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“La Villa Noailles nel cuore dell'arte...” Tra i giardini artistici, la Villa Noailles, Parco St Bernard à Hyères. Questo giardino occupa una posizione privilegiata, con un panorama meraviglioso su tutta la città, la rada e le tre isole della baia di Hyères, non lontano da Tolone, e ai piedi della celebre Villa di Charles de Noailles. Il Visconte di Noailles, mecenate dell'arte moderna negli anni 1925 - 1935, concepì il parco con essenze esotiche e mediterranee rare. Questo orientamento verso le piante mediterranee sarà mantenuto ed accentuato fino ad oggi.

Il giardino triangolare, con il suo concetto cubista (cf. fotografia in alto), fa parte integrante della Villa, ed è attualmente piantato a piante grasse. Per apprezzarlo meglio conviene ammirarlo dalla terrazza della Villa. Durante l'anno Marsiglia-Provenza Capitale Culturale 2013, la Villa è stata al centro di tutte le attenzioni. * * Villa Noailles Montée de Noailles 83400 Hyères +33 (0)4 94 00 78 65

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“I giardini culturali e storici, e la Natura diventa una passerella” I giardini che seguono hanno tutti la particolarità di raccontare una storia, trasmettere una cultura o un’arte in rapporto con la natura e il nostro passato. Spesso poetici e talvolta persino mistici, hanno sempre qualche cosa di simbolico. * Il giardino da leggere Bleu Méditerranée a Puget-Ville. Giardino d’atmosfera campestre di 1500 m2, creato nel 2008 per il benessere e la convivialità, in un villaggio del centro del Var, all’ingresso della Foresta dei Maures. Testi sul giardino, la natura, la lettura, invitano alla riflessione o al sogno.

Collezioni botaniche, angolo degli uccelli, insetti, biodiversità, oggetti antichi o creazioni contemporanee, questo giardino è un luogo di scambi, di cultura e di creazione. Essendo la natura un’arte vivente, che ci circonda con aspetti poetici, a questi si può aggiungere la letteratura. * Jardin à lire 850 chemin du Grand Vallat 83390 Puget-Ville + 33 (0)4 94 48 36 10 jakiloyer@wanadoo.fr http://jakiloyer.monsite-orange.fr

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“I giardini culturali & storici sono anche misteriosi...” Giardino dell’Alchimista a Eygalières. Questo giardino dal nome evocatore, fantastico e misterioso è innanzitutto un luogo pieno di storia. Il sito del Mas de la Brune, situato nell’ incantevole villaggio delle Alpilles, trabocca di elementi e simboli profani e biblici, risalenti al Rinascimento. Fino a quest’epoca si è sviluppata e diffusa la disciplina dell’Alchimia, uno dei cui obiettivi è la realizzazione della pietra filosofale, che permette la transmutazione dei metalli. I proprietari del giardino ne furono a tal punto ispirati da decidere di ricreare un universo magico, dove la disposizione di fiori, pietre, alberi, metalli e forme invita il visitatore alla meditazione. Per questo motivo è prevista una visita in tre tempi: il labirinto, il giardino delle pian

visitatore alla meditazione. Per questo motivo è prevista una visita in tre tempi: il labirinto, il giardino delle piante magiche e il percorso dell’alchimista nella sua ricerca della famosa pietra filosofale. Tutto semplicemente magico! * * Mas de la Brune 13810 Eygalières +33 (0)4 90 90 67 67 contact@jardin-alchimiste.com www.jardin-alchimiste.com

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“E poi ci sono giardini che ci riportano presso i nostri antenati.” Il Giardino Romano a Caumont-surDurance. Un bacino unico nella Gallia, scoperto nel cuore di un autentico giardino romano di 12 000 m². Questo terreno, situato a un livello inferiore rispetto alle vestigia di una ricca villa romana, che risale all’inizio del I secolo, ha rischiato di sparire per far spazio a progetti immobiliari. Grazie a fortunate e fruttuose ricerche si è compresa la ricchezza dei luoghi, che coprono oltre 2000 anni di storia. Nel 1999 il Comune ha deciso di acquistare il terreno, avendo l’obiettivo di rimettere in valore questo giardino, che possiede, al suo centro, una vasca di 65m di lunghezza.

Tale spazio, ora diviso in vari giardini tematici, permette di scoprire in modo pedagogico la storia, attraverso l’armonizzazione degli elementi, dei vegetali e i loro rapporti con le divinità greco-latine. * * Jardin Romain Impasse de la chapelle, 84510 Caumont-sur-Durance + 33 (0)4 90 22 00 22 info@jardin-

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LA BAMBOUSERAIE: UN GIARDINO ESOTICO UNICO IN EUROPA. Associati ad un ricca collezione di piante esotiche e di grandiosi alberi, i bambù costituiscono l'originalità botanica della Bambouseraie creata nel 1856 da Eugène Mazel, amatore appassionato del mondo vegetale. Bambù giganti più alti d'Europa, piante esotiche, sistemazioni paesaggistiche (“Bambusarium”, labirinto vegetale, villaggio laotiano, valle del drago) portano il visitatore in paesi lontani... Bambouseraie de Prafrance 30140 Générargues +33 (0)466617047 www.bambouseraie.fr

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CURIO'CITE': Nostra Dama di Beauvoir a Istres. * Nostra Dama di Beauvoir è una chiesa particolare del XIII secolo edificata secondo lo stile romano provenzale. Dal 14 ottobre 1997 è iscritta sulla lista dei Monumenti Storici di Francia. Il suo nome deriva dalla sua posizione geografica, punto culminante del centro storico che offre una vista panoramica a 360 gradi sulla città e dintorni. Nonostante l'aspetto massiccio dell'edificio, si dice che la chiesa è più vicina agli angeli e non a portata degli uomini. Dalla sua struttura architettonica disunita si indovina una lunga storia e l'ex-funzione della chiesa che era infatti un castello feudale.

Conobbe varie peripezie: la navata crollò il 12 marzo 1708 e fu ricostruita nel 1720. Il campanile crollò sull'altare l'8 dicembre 1788, poi una seconda volta il 15 marzo 1831 ed infine una terza volta il 28 ottobre 1835. Fu finalmente ricostruito all'esterno dell'edificio il 3 novembre 1837 per garantire la sicurezza di tutti. Più recentemente, nel 1995, fu rubato uno dei quadri più belli della chiesa: “Il Cristo spogliato dei suoi vestiti”. Tuttora scomparso. La Vergine sul tetto, di color scuro, non lascia indifferente e “recita”: Sono la custode della città. Numerose cusiosità e verità nascoste restano da scoprire...

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REPORTAGE FOTOGRAFICO

Nella fabbrica del Sapone di Marsiglia A casa Fabre si produce il tradizionale Sapone di Marsiglia seguendo le 4 tappe fondamentali: 1. la cottura durante 10 giorni a 120째C per purificarlo.

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REPORTAGE FOTOGRAFICO

Nella fabbrica del Sapone di Marsiglia 2. il Sapone, tramite canali di legno articolati, viene colato ancora caldo (tra i 50° ai 70°C) in gigantesche "mises" cioè grandi stampi per farlo seccare.

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REPORTAGE FOTOGRAFICO

Nella fabbrica del Sapone di Marsiglia 3. il Sapone secca per 48 ore, talvolta meno grazie al Mistrale, e a aria libera. Una volta secco, il Sapone viene tagliato una prima volta in blocco di 35 chili.

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REPORTAGE FOTOGRAFICO

Nella fabbrica del Sapone di Marsiglia 4. si modella e si stampa il Sapone, a mano per le sbarre, con una macchina per i cubi. Le 6 faccette sono stampate in segno del vero Sapone di Marsiglia.

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L'actualité ne manque pas de mettre au devant de la scène médiatique les fortes vagues d'immigration qui frappent l'Italie au Sud et à l'Est, c'est pourquoi nous nous sommes intéressés à ce phénomène dans ce dossier.

A

l'heure où l'Italie perd ses jeunes, elle semble se transformer en terre promise pour d'autres.

Terre d'immigration, terre d'asile ou simple transition l'Italie - et Lampedusa en premier rempart - maintiennent leurs rôles de carrefour des civilisations. Suivez avec nous les parcours de migrants arrivés par voies terrestres ou maritimes sur le sol italien...

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Lampedusa Portes du paradis ? Depuis 2008, le réseau Migreurop met en place un Observatoire des frontières qui s’appuie sur plusieurs outils. S’ajoutant à la liste électronique de diffusion d’informations sur les violations des droits humains aux frontières et au site Internet du réseau, Migreurop a lancé une campagne Pour un droit de regard dans les lieux d’enfermement des migrants (www.migreurop.org/ breve129.html) et un groupe de travail sur les conséquences des accords de réadmission conclus entre l’Union européenne et ses voisins (www.migreurop.org/ rubrique271.html). 2009 est l’année de la publication de l’Atlas des migrants en Europe, qui se veut une « géographie critique des contrôles aux frontières », et de la première édition du Rapport annuel sur les violations des droits humains aux frontières..

L

ampedusa à l'extrême sud de l'Italie tout comme la frontière gréco-turque, la région de Calais, au nord-ouest de la France et celle d’Oujda, à l’est du Maroc sont autant de haltes dans l’odyssée de milliers d'immigrés tentant de rejoindre l’Europe pour des raisons personnelles et politiques.

***Une majorité d'entre eux cependant, ne voit jamais les côtes européennes. De part leurs conditions de voyage, ils meurent principalement noyés ou par asphyxie, de faim ou de soif, dans un accident maritime, par empoisonnement ou encore sur un champ de mines. Certains se suicident, d'autres sont victimes d'homicides ou succombent à leurs blessures. Selon le journal « Le Soir » depuis 1988, au moins 16.000 personnes tentant d’arriver en Europe sont mortes. ***Le Printemps Arabe, les guerres, le sous-développement économique ont tellement favorisé ces flux migratoires que les pays receveurs eurent quelques difficultés à les canaliser ou les mettre sous tutelle afin de respecter les droits humains aux frontières. Le réseau Migreurop souligna bien vite l'insuffisance voire l'absurdité des politiques migratoires européennes notamment à travers la médiatisation du camp de Sangatte. ***L'Italie quant à elle, s'était embarquée dans une politique de refoulement assisté et dans une gestion d'enfermement des migrants d'une grande opacité. Depuis la création des CPT (Centri di permanenza temporanea, centres d’accueil temporaire) par la loi Turco-Napolitano de 1998, transformés en 2008 en CIE (Centri d’identificazione ed espulsione, centres d’identification et d’expulsion), le gouvernement italien a toujours manqué de transparence sur ce qui se passait à l’intérieur de ces camps. La mise à l'écart des centres Contrada Imbriacola (premiers secours) et Loran (accueil de demandeurs d’asile, femmes et mineurs) en est un exemple. ***Les conditions de détention, le climat de violence, physique et psychologique qui règne dans ces CPT ont été mis en lumière par l'infiltration d'un journaliste de « L'Espresso », Fabrizio Gatti qui se faisait passer pour un kurde émigré. Parti de Dakar, il rejoint Lampedusa suivant les pas d'autres émigrés pour « humaniser ces personnes qui se déracinent, et raconter leur histoire. Il fallait – dit-il – que je suive le fleuve depuis la source. Ces dernières années, l'ignorance a produit une grande propagande xénophobe en Italie ». Il en a payé les conséquences au sens propre tel un esclave du XXI siècle.

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Après un mois de marche et plus de mille kilomètres parcourus à pieds sans provision puisque la police et les militaires corrompus dévalisent les âmes en transit, le voilà arrivé aux portes du désert. C'est dans un Mercedes qui le traversa, entassé avec 160 autres personnes, évitant scrupuleusement les contrôles et rackets policiers et même de descendre du camion pour ne pas se retrouver abandonné au bord de la route. De nombreux convois d'émigrés sont détournés vers la Libye. Fabrizio Gatti, grâce à son passeport italien, ne connaîtra pas ce nouvel enfer mais le contournera en rencontrant les passeurs sur la plage Chaffar, en Tunisie. Plus que des passeurs, ce sont des vendeurs de rêves, d'illusions, des trafiquants d'hommes. 12% des émigrés qui embarquent sur des radeaux de fortune, ne voit ni le jour se lever ni les rivages européens Fabrizio rentra en Italie par voies légales mais trouva une parade pour se faire « accepter » dans le camp de l'infamie : barbe longue, vêtements souillés, il se jeta à la mer à proximité des zones de « repêchage » de Lampedusa où il est désormais Bilal le Kurde.

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jours et plus). Ainsi les CPT s'exposent à une surpopulation dangereuse, une dégradation des conditions de vie et à une hausse de l'insécurité. Les arrivées massives de migrants déstabilisèrent toujours plus l'équilibre des CPT et en 2009, le Ministre de l'Intérieur Maroni, bloqua tout transfert vers les autres centres de la péninsule. Désormais les renvois se font directement de Lampedusa. Pour accélérer la procédure d’éloignement, Maroni se rend à Tunis, où il négocie avec son homologue tunisien l’expulsion des ressortissants tunisiens présents dans le centre. Lampedusa n'est plus une aire d'accueil mais une terre saturée qui cherche son salut dans l’expulsion des nouveauxarrivés. Autant dire que la politique italienne viole divers alinéas du code de l'émigration. La cohabitation avec les locaux est difficile mais nombreux sont ceux qui s'engagent aux côtés des émigrés. Aucun journaliste n'y avait jamais mis les pieds et l'Italie va devoir s'expliquer sur ces camps des temps modernes. Son livre-récit Bilal sur la route des clandestins, reçu le prix Terzani mais Gatti ambitionnait simplement de démontrer « la vraie face de l'Europe, qui va de la démocratie vers une nouvelle forme d'apartheid». Lampedusa, portes du paradis ? Avec cet épisode journalistique le gouvernement italien décida de faire du camp de Lampedusa une vitrine de la politique italienne de gestion des frontières maritimes. Le « modèle Lampedusa » prévoit un centre de premiers secours et d’accueil de 800 places, où les migrants ne sont censés transiter que quelques jours avant d’être transférés dans un centre de détention ou d’accueil fermé, en Sicile ou dans la péninsule. Les portes s’ouvrent à certaines ONG et organismes internationaux : l’OIM, le HCR et la Croix-Rouge Italienne, puis Save the Children, dans le cadre du projet Praesidium, financé par le gouvernement italien et, initialement, par la Commission européenne. Migreurop dénonce cependant une gestion peu claire et un cruel manque d'informations et d'assistance. Ces centres peuvent en effet être efficaces que s'ils restent dans leur optique transitoire (3 à 5 jours) et non centres de rétention (20

Le nombre des débarqués ne laisse pas indifférent et encore moins celui des décédés en mer. Les récents faits d'octobre 2013 et les larmes des secouristes italiens en sont des preuves irréfutables. La politique a heureusement fait un pas en avant quant aux traitements des émigrés mais la garantie de la sécurité et des premiers soins n'est pas toujours respectée. Des images de caméras de télésurveillance diffusées par le Tg2 montrent des individus nus se faisant laver à coup de jet d'eau froide en plein hiver. D'autres se sont cousus à vif la bouche en signe de protestation contre les conditions de détention : irrespectueuses et méprisantes. La complexité du problème réside surtout dans le fait que le système D ait pris l'ascendant sur les mesures politiques européennes. Alors que des lois interdisent des interventions de sauvetage à quelques mètres des rives de Lampedusa, certains n'hésitent pas à se jeter à la mer pour sauver des vies et empêcher que les drames ne se suivent et se ressemblent. À l'heure où l'Europe fait preuve de désunion, quelle est la place de la conscience civile ?

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“Lampedusa entre révole et tri sélectif...” Une politique de retour assisté a été mise en place. Le gouvernement italien, via l’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations), a proposé aux détenus une aide au retour volontaire de 1500€ (300€ au départ et 1200€ à l’arrivée). Pour les Tunisiens (cf. précédent article), ce retour est envisagé sans que leur soient fournies des garanties de ne pas être arrêtés à l’arrivée et bien entendu, être payés. Au final, 50 personnes avaient accepté cette offre. Il ne faut cependant pas perdre de vue, qu'en revenant à la case départ aucune vie ne s'améliore d'un côté ou de l'autre de la Méditerranée. Venant à connaissance de ces faits, une révolte éclata par exemple le 18 février 2009. A l'origine, des émigrés ayant su que leurs confrères d'infortune avaient été transférés de Lampedusa à Rome et

étaient en attente d'une expulsion vers leur pays de provenance. Ils mirent feu au bâtiment central. Selon Migreurop, de nouvelles violations en découlèrent puisque « sur la base des images vidéo tournées par la police, 18 personnes ont été désignées comme responsables de cet incendie et transférées dans différents lieux en Sicile et peut-être sur la péninsule, en prison ou en centre de détention. Plus de quinze jours après les faits, il était impossible d’avoir des informations à ce sujet et donc d’entrer en contact avec les intéressés, ce qui pose de graves problèmes tant sur le plan du droit à la défense des migrants que du droit d’information des associations qui souhaitent les soutenir. Malgré les conditions dans lesquelles se trouvait désormais le centre, dégradé par l’incendie, plus de 500 migrants continuaient d'y être enfermés ».

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Ce centre devint une forteresse et même les associations d'ordinaires autorisées à y pénétrer, trouvèrent portes closes. L'opacité s'intensifia et Lampedusa devint une île blindée. Restait le problème du tri des migrants puisque 2 centres se complétaient : d’une part un centre de premiers secours et d'accueil d’une capacité augmentée jusqu’à 2000-3000 places, d’autre part un centre d’identification et d’expulsion, associé à une modification législative visant à allonger la durée de détention à 6 mois. Comment garantir le respect des droits fondamentaux ? Migreurop lança 6 questions au gouvernement Berlusconi qui restèrent sans réponse. - Comment faire d’un lieu conçu pour être un centre de transit de quelques jours un camp d’enfermement de longue durée – jusqu’à 6 mois – sans porter atteinte à la dignité et à la santé physique et psychique des personnes

santé physique et psychique des personnes qui y sont détenues ? - Comment, dans une île qui compte moins de 6000 habitants, qui manque d’eau potable et connaît déjà de graves problèmes de voirie, de canalisations et d’évacuation des eaux usées, prévoir la présence stable d’une population de plusieurs milliers de personnes supplémentaires ? - Sur quelle base sera organisée la répartition entre les migrants qui seront « accueillis » dans le centre de premiers secours et ceux qui seront enfermés dans le centre d’identification et expulsion ? Au regard des pratiques actuelles à Lampedusa, la réponse pourrait être un tri effectué à l’arrivée des boat people au port, sur la base de la nationalité (les Subsahariens, potentiels demandeurs d’asile, seraient transférés dans le centre d’accueil, tandis que les Maghrébins, supposés, comme les Égyptiens, être des «

“Malgré les conditions dans lesquelles se trouvait désormais le centre, dégradé par l’incendie, plus de 500 migrants continuaient d'y être enfermés” supposés, comme les Égyptiens, être des « migrants économiques », iraient au centre de détention). Une telle solution constituerait une violation du droit d’asile, la Convention de Genève sur les réfugiés requérant l’individualisation des procédures d’asile et ne pouvant se satisfaire d’une désignation « au faciès ». Cette éventualité n’est malheureusement pas une hypothèse d’école : au début du mois de mars 2009, c’est en haute mer que le tri des migrants a été opéré par les douaniers, sur un bateau intercepté à 25 milles des côtes de Lampedusa. - Dans la mesure où il n’existe ni tribunal ni avocats sur l’île de Lampedusa, comment y faire respecter la loi italienne (qui prévoit la présence de juges de paix pour notifier les placements en rétention et une assistance juridique pour les recours contre les mesures de refoulement), les décisions de la Commission territoriale qui statue sur les demandes d’asile, et les normes européennes relatives à la procédure d’asile?

- Comment envisager d’organiser des expulsions directement depuis Lampedusa, comme l’a annoncé le ministre Maroni, alors que l’unique aéroport de l’île n’est habilité que pour le trafic d’avions à faible portage et pour des vols nationaux ? - Enfin, comment permettre que soit porté un regard extérieur sur la situation dans les camps de Lampedusa, qu’il s’agisse de l’intervention d’ONG, du contrôle démocratique par la société civile ou des visites des familles ou de proches, alors que les liaisons avec le continent sont longues ou coûteuses ? ***Aujourd'hui toutes ces interrogations sont en suspend mais ces faits obligèrent l'Italie à mettre en place une succession d'accords bilatéraux avec ses voisins africains et notamment la Tunisie pour réguler ces flux migratoires. Face à une politique européenne obsolète, l'Italie semble bien seule et dépourvue de moyens face à ce phénomène puisque les barques lourdes d'environ 800 personnes chacune affluent toujours sur ses rives...

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LES RELATIONS SELON MIGREUROP

ITALO-TUNISIENNES

L’engagement économique vis-à-vis de la Tunisie représente 300 milliards d’euro en crédits sur trois ans pour l’industrie, dont 1 milliard d’euro pour la réalisation en Tunisie de centres de rétention. Selon des informations souvent rapportées mais qui n’ont jamais été sourcées ni confirmées, 13 camps d’enfermement auraient été construits depuis, dont un près de Tunis et un autre entre Gabes et la frontière libyenne, l’emplacement des 11 autres camps n’étant même pas connu. A ce propos, les autorités tunisiennes gardent le silence le plus total et aucune information ne filtre sur un sujet particulièrement sensible car concernant non seulement des Subsahariens en transit mais aussi les Tunisiens désireux de fuir l'ex-dictature de Ben Ali. À l’entrée en vigueur de l’accord, en septembre 1999, le gouvernement italien donne instruction aux préfets d’intensifier les contrôles, tout particulièrement ceux visant les migrants en situation irrégulière. Le désespoir, les tentatives de suicide et les actes d’auto-mutilation se répandent dans les centres de rétention, de Trapani (Sicile) à Milan et à Turin. En décembre 1999, six migrants meurent brûlés lors d’une tentative d'évasion du centre de rétention de Trapani, à la veille de l’exécution de la mesure d’éloignement qui les frappait. Dans cette première phase triennale (19982000) d’application des accords de réadmission, l’Italie a fourni pour 20 millions d’euros de matériel à la Tunisie. En échange, la Tunisie a obtenu un quota privilégié d’ « entrées légales » (visas de travail) en Italie : 3000 en 2000 et 2001, 2000 en 2002 et 600 en 2003. Après l’interruption des financements italiens, la diminution des quotas d’entrées et l’augmentation des arrivées de migrants par la mer, le gouvernement italien décide en 2003 de rouvrir les négociations avec la Tunisie pour la signature d’un nouvel accord de réadmission, qui est conclu à la fin de l’année. Il concerne aussi la coopération policière : l’Italie s’engage à former la police tunisienne et à augmenter les quotas d’entrées légales (qui passent, après la signature de l’accord, de 600 à 3000 unités). En 2004, la Tunisie démontre sa bonne volonté en adoptant une loi qui prévoit des peines sévères pour les personnes accusées de pratiquer le trafic de migrants, et les départs des boat people se déplacent en partie vers la Libye voisine. Certes les relations évoluent et le Printemps Arabe modifia de nombreux aspects de cette relation. L'Italie, en ce début d'année 2014, accorda un crédit de 73 millions d’euros à la Tunisie pour soutenir la transition démocratique...

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Rosarno sous les feux des projecteurs

N

ous vous proposons ici une analyse des journaux italiens sur le cas de l'immigration et des emeutes de Rosarno en 2010, toujours d'actualité. Le traitement journalistique de ces faits est très intéressant pour démontrer positionnements politiques et économiques...

***L’année 2010 commença de la manière la plus dramatique dans le Sud de l’Italie. En effet, les journalistes italiens furent témoins d’émeutes survenues à Rosarno (Calabre) entre les immigrés, les policiers et les locaux après une attaque raciste le 7 janvier. Les heurts se poursuivirent durant quelques jours relançant ainsi le débat sur le statut et les conditions de vie des immigrés. Les avis les plus disparates pouvaient alors se lire dans la PQN. L’agence de presse Ansa a rapporté que le 7 au soir, une centaine de manifestants dont de nombreux immigrés clandestins originaires d’Afrique travaillant au noir dans l’agriculture, ont protesté violemment dans les rues de la petite commune calabraise contre une attaque dont ils ont été victimes plus tôt dans la journée. Le rapport fait état de plusieurs blessés légers, dont un réfugié politique du Togo. La télévision reporta pourtant des images dignes d’un pays en guerre, les montrant armés de bâton, en train d’incendier des véhicules ou des poubelles et brisant des vitrines par jets de pierre. La violence était telle qu’on en aurait oublié l’origine de l’incident : une bande de jeunes de la région circulant en voiture a tiré avec une carabine à air comprimé sur un groupe d'immigrés rentrant du travail, blessant plusieurs d'entre eux. La première information reçue était celle de la mort de 4 clandestins, ce qui s’est avéré être faux mais qui a généré une grande tension dans les deux camps. C’est ce qu’ont tenté de traduire les journaux. ***En s’en tenant à la visibilité accordée à l’évènement sur les premières pages des journaux étudiés dans un premier temps (cf. p.54), nous pouvons voir qu’il fait objet de une pour chaque titre. C’est donc la représentation qui est différente. Notre point de référence « Il Corriere della Sera » lui accorde les deux tiers de sa première page, mettant en évidence une photo d’un groupe d’immigrés armés de bâton et à son arrièreplan une épaisse fumée noire. Un des Africains place son bâton sous sa gorge non pas pour menacer mais pour illustrer les souffrances endurées. De plus le gros titre qui lui est accolé place bien ces étrangers en victimes et non en coupables de ce qui est en train de se passer : Rosarno, chasse aux immigrés. Tirs et coups après la révolte. Deux immigrés gravement blessés. Leur représentation est donc claire et nette, ils sont la cible et pas l’inverse. À côté de cet encart, s’en trouve un second de taille moyenne, dans lequel se trouve une caricature de Maria Stella Gelmini, l’ex-ministre de l’Éducation car celle-ci pour favoriser l’intégration et lutter contre les ghettos, a fait passer une mesure afin d’imposer un seuil de scolarisation à 30% des enfants d’immigrés par classe. Numerus Clausus qui ne fait pas non plus l’unanimité et qui sera repris par les principaux journaux. Sur « Il Corriere » dans l’article de Mario Porqueddu aux pages 2 et 3 nous avons une description extrêmement réaliste de cette chasse à l’homme :

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« La frontière entre la vie est la mort est un muret haut de 2 mètres. Le garçon noir le saute de manière désespérée et puis il court laissant derrière lui les cris d’une vingtaine de jeunes Calabrais armés de battes, de crosses, de tubes métalliques et de bâtons. ‘U sartau’, ils aboient, ‘U sartau’. Oui, il l’a sauté et il est sauf. L’autre Africain qui était avec lui, fuit à travers les champs, ils le suivent comme une meute de chiens de chasse […]. D’un balcon du premier étage, un groupe de femmes indiquent un jardin de maison en criant : ‘un noir s’est caché làdessous’. Les rosarnais entrent, ils se tapissent pour chercher sous les feuilles des plantes basses, ils l’appellent : ‘Cousiiin où es-tu ?’. Jack Nicholson dans Shining faisait moins peur. Ils ne trouvent pas la proie. » Ce qui ressort de son article est la bestialité des chasseurs d’immigrés qui ne raisonnent plus de façon humaine et qui ne considèrent

plus de façon humaine et qui ne considèrent pas leur proie comme telle. Cette idée de chasse est reprise par les journaux de gauche « la Repubblica » et « L’Unità » dont les gros titres sont toujours accolés à une photo choc des immigrés révoltés. Nous pouvons lire sur le premier journal cité : Immigrés, la bataille de Rosarno, la chasse à l’homme blesse gravement deux extracommunautaires. Et sur le second un titre beaucoup succinct mais tout aussi incisif : La chasse. Toujours à gauche « Il Fatto Quotidiano », « Il Manifesto » et « Liberazione » mettent en avant leur statut d’esclave. La palme du titre le plus cru, revient certainement au « Fatto Quotidiano » qui écrit en première page : Esclaves et coupables – La chaire noire et le ball-trap. La rédaction du « Manifesto » a opté pour un titre très significatif : Esclave à en mourir, afin de dénoncer la condition inhumaine dans laquelle ils se trouvent.

“Pour les immigrés, affronter les organisations criminelles est une question de vie ou de mort” dans laquelle ils se trouvent. Enfin, « Liberazione » dénonce L’expulsion des esclaves. Tous ces journaux précités soutiennent la révolte des esclaves sans pour autant cautionner les violences et les destructions causées mais déterminant une conséquence logique d’un mécanisme en place depuis des années et jamais enrayé comme nous le fait remarquer Roberto Saviano sur la troisième page de « Repubblica » : « Contre les mafias, les immigrés sont plus courageux que nous. Cette révolte calabraise est la quatrième des Africains en Italie contre les mafias : c’est pour cela qu’ils ne doivent pas être incriminés mais choisis comme alliés contre l’illégalité. La première révolte à Villa Literno en 1989, la seconde à Castelvolturno en 2008 et les deux dernières à Rosarno, toujours advenues après que des membres de la communauté africaine aient subi des agressions. Les immigrés semblent avoir un courage contre les mafias que les Italiens ont perdu car pour eux affronter les organisations criminelles est

affronter les organisations criminelles est une question de vie ou de mort. » Une région donc où le rêve du travail devient un cauchemar. Ce pool journalistique de gauche décrit des scènes de guerre, d’ailleurs si nous portons l’attention sur le vocabulaire utilisé, nous retrouvons majoritairement les mêmes mots utilisés pour parler de la situation en Syrie : bataille, guérilla civile, scènes de guerre, rage, chasse, poursuite, émeutes, révolte, heurts, violence, affrontements, peur, méfiance, combat, voitures brûlées, magasins éventrés… Ce champ lexical n’est malheureusement pas celui définissant une Démocratie mais plutôt le chant de la violence faite aux droits de l’Homme. C’est en tout cas une complainte reprise en chœur par « Il Manifesto », « L’Unità » et « Liberazione » qui mettent en lumière le désarroi des peaux sombres en dérive dans ce non-lieu et délaissés par l’État italien.

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Rosano et l'esclavage moderne...

L

'Unità » va loin dans sa réflexion en proposant un chapeau dans lequel est écrit : Les deux milles de Rosarno ne sont pas des martiens sortis du néant mais la pointe de l’iceberg du sous-prolétariat rural : normes et dignité effacées, racisme, involution des entreprises.

“Selon les sociologues la dégénération de la situation à Rosarno était inévitable...” ***Ainsi Alessandro Leogrande, en page 9, réussit à déterminer une forme moderne d’esclavage qui a modifié en profondeur le monde du travail dans le Sud de l’Italie. Le journaliste pense qu’on a alors atteint un point de barbarisme de non-retour et dénonce les déclarations faites par le ministre Maroni de la Ligue du Nord : il a été toléré une immigration clandestine qui a alimenté d’une part la criminalité et d’autre part a produit des situations de fortes dégradations. Leogrande met en évidence cette déclaration car c’est exactement l’inverse qui s’est produit selon lui : Les immigrés clandestins – ou en règle mais craignant de se voir refuser le renouvellement de leur contrat de travail – sont devenus des sujets vulnérables face à l’exploitation […] car en n’étant pas en règles s’ils dénoncent leurs conditions de travail, ils s’exposent à plus de risque que leur employeur de finir en prison ou dans un centre pour immigrés. Et c’est justement le même raisonnement que nous retrouvons en page 1 de « Liberazione » dans l’article d’Enrico Pugliese intitulé Exploités, visés et insultés (par le ministre). En effet, Pugliese y accuse directement Maroni qui voit ses émeutes comme la conséquence logique d’une politique d’immigration trop laxiste qui ne bloque pas suffisamment les frontières aux immigrés. C’est une façon pour le sociologue de critiquer indirectement cette fois, la politique trop ferme et abusive voire extrémiste de la Ligue du Nord concernant le traitement des étrangers. Selon Pugliese les causes des affrontements sont évidentes : le manque de défense syndicale, le fait d’être en permanence soumis aux risques de déportation, le fait de devoir se cacher en permanence et l’absence de futur pour ces clandestins. Sa pensée est d’autant plus grave qu’il utilise le mot déportation et non pas expulsion ce qui atténuerait la référence au régime totalitaire. ***Là est le vrai fond du problème que soulèvent les journaux, c’est-à-dire de savoir comment réguler ce système, à qui donner ou non la carte du droit de séjour et/ou le contrat de travail, le manque de tutelle accordée aux immigrés et quelle politique adopter face à l’extrême misère à laquelle sont voués les clandestins une fois sur le territoire italien en sachant que le Sud de l’Italie en lui-même est loin d’être un El Dorado. Beaucoup de questions sans réponse et un tennis d’accusation entre les divers clans journalistiques.

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“Entre extrémisme et solidarité, les immigrés deviennent objet de confrontations politiques et journalistiques”

Le discours dans les journaux de droite est tout autre, surtout la visibilité accordée à l’évènement. Sur « Il Giornale » au milieu des divers articles tournant en dérision le manque de stabilité du Parti Démocrate et la guerre des leaders entre Bersani (PD) et Di Pietro (IDV), le conflit de Rosarno était exposé d’une manière surprenante. La photographie choisie était un portrait de Maria Stella Gelmini (PDL) pour donner une visibilité positive à sa mesure de seuil des enfants d’immigrés à l’école, une manière de montrer que le gouvernement, bien qu’accusé de responsable de ces évènements, agit pour remédier à cette situation inacceptable. L’entreprise de la droite est donc de limiter les classes ghettos composées uniquement d’étrangers. Comme on peut le lire dans l’article d’Enrico Paoli, en page 5, la mesure est présentée comme remède à petites doses aux tensions entre les communautés et pour donner du crédit à cela Paoli n’hésite pas à se confronter à la gauche.

confronter à la gauche. Dans la troisième partie de son article intitulé L’ira di Tonino, le journaliste reporte les déclarations d’Antonio Di Pietro qui vont nécessairement contre la mesure Gelmini. Tout d’abord, le seul fait de le nommer Tonino casse sa carrure politique afin de lui enlever du crédit aux yeux des lecteurs et de leur faire recevoir ses déclarations avec une certaine distance. On passe donc avec une certaine fluidité de la préoccupation de Di Pietro qui voit une proposition dangereuse à un accord unanime sur un processus de bonne foi et de bon sens, de la Majorité appuyée par la Ligue du Nord. Le nationalisme est donc le mot d’ordre de cette mesure. Là où la position du « Giornale » est surprenante c’est que Vittorio Feltri dans son éditorial servant de gros titre, tresse mauvaise foi, bon sens et intérêts politicojournalistiques, ce qui en fait un article ambigüe mais d’un certain point de vue réaliste.

Disons, qu’à la différence de « La Padania » et de « Libero » il a réussi à ne pas tomber dans le piège de l’extrémisme en accusant exclusivement soit une partie soit l’autre. Rien que le titre choisi est surprenant : Mais cette fois ce sont les nègres qui ont raison. C’est ambigu car il semble comprendre le pourquoi de la révolte des noirs mais il trempe sa plume dans l’acidité et écrit nègres, comme si l’époque lointaine de la traite des nègres n’était pas révolue. p.56 - Azzurra Magazine - Mars 2014


permis d’envahir un pays, le nôtre, qui ne dispose pas de ressources illimitées pour accueillir chacun sans discrimination. […] Le gouvernement a cherché et cherche d’enrayer le phénomène, mais paie les transcendances des gouvernements précédents. […] Pourquoi disons-nous dans le titre que cette fois les nègres ont raison ? Il est absurde de prétendre ouvrir les portes aux étrangers pour ensuite profiter de leur faiblesse […] les payer moins de ce que prévoit la loi, les maltraiter […] parce qu’ils sont habitués à la misère. […] Si cela est le produit d’être bon alors mieux vaut la rigueur de celui qui en combattant la clandestinité, combat aussi les délinquants qui font un business inhumain. »

Mais il pousse la chose encore plus loin dans le chapeau : Les clandestins ne devraient pas entrer en Italie. Mais une fois qu’ils sont là, on ne peut pas les exploiter honteusement et les viser avec des fusils alors qu’ils font les travaux que nos chômeurs méprisent. Feltri ne perd cependant pas de vue la ligne politique du journal vu la première phrase. Mais pour dénoncer les mécanismes d’exploitation des immigrés payés 25€ de l’heure desquels ils doivent obligatoirement en verser 5 à la mafia et le rôle joué par cette même mafia, Feltri va tenir un discours purement politique mettant en avant les ingérences passées, les mérites du gouvernement Berlusconi par rapport à la situation, sans pour autant proposer des solutions futures si ce n’est renforcer les frontières : « La réaction des Africains de couleur est telle qu’elle doit être condamnée […] mais on ne peut pas survoler les causes qui l’ont provoquée. […] Pendant des années nous avons camouflé l’immigration clandestine. Tolérée sinon encouragée par des progressistes prédicateurs du multiculturalisme et par l’aile catholique plus permissive au nom du droit des peuples à la libre migration. Un droit qu’on ne peut nier mais qui doit être toutefois parfaitement régulé pour qu’il ne se transforme pas en permis d’envahir un pays, le nôtre, qui ne

Feltri fait la promotion du gouvernement Berlusconi au détriment des précédents gouvernements de gauche mais sans tomber dans l'extrémisme qui caractérise la première page de « Libero » avec un gros titre assez évocateur de la prise de position de la rédaction : Renvoyons-les chez eux. Idée largement soutenue par « La Padania » qui reprend une déclaration de Maroni pour son gros titre : Trop de tolérance envers les clandestins. La photographie plus significative du pool journalistique de droite restera celle du journal lié à la Ligue du Nord en publiant un morceau choisi des émeutes lorsque les immigrés attaquent directement les policiers pour les placer en coupables et non en victimes. De manières générales, ces deux journaux veulent un renforcement des lois sur l’immigration. Mais comme le fait remarquer dans « Il Manifesto » dans son article Avec eux, Alessandro Dal Lago, la seule tolérance qui existe dans ce pays est celle pour le travail esclavagiste, pour les règles des boss mafieux, pour les salaires qui font mourir de faim, pour les conditions dans lesquelles les étrangers sont contraints de vivre, pour la privation absolue de leur droit. Le problème est de trouver un équilibre entre ce que doit faire le territoire et ce qu’il peut se permettre de faire. Toutefois, un discours sensé est tenu par la rédaction du « Foglio » dans un article intitulé Balotelli à Rosarno, dans lequel y est fait un parallèle entre la société méridionale des années 50 et les confrontations entre les grands propriétaires terriens et le peuple.

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Puis une distinction entre deux catégories d’immigrés : celle de Mario Balotelli et celle des laissés pour compte qui sont exploités par les mafias mais qui sont peut-être la seule solution pour faire imploser le système économique dans le Sud. « Il Foglio » met en évidence une Calabre lointaine du reste de l’Italie, à tel point que l’État ne sait pas si il doit l’abandonner au règne de la mafia ou lui imposer une tutelle militaire. Ainsi, s'ajoute au racisme anti-noir, le racisme anti-méridionaux. Quoiqu’il en soit cette région, plus qu’une autre, ces faits, plus que d’autres, comme le soulève cet article remet au centre de la discussion politique la nature et la définition du mot intégration. Même si le ton reste grave, en voilà l’idée générale :

« L’universalisme éclairé la fait résonner dans le vide des sens de faute et tente de l’imposer à tout prix ; la xénophobie l’exorcise dans le grognement sauvage et méprisant, voire même violent. L’Italie méridionale la représente à sa façon sur la scène du malaise social. Alors que la classe politique commence seulement à se demander au nom de quels principes et faits historiques et droits subjectifs, procéder à l’identification d’un nouveau citoyen à qui offrir la carte d’identité. Avant qu’il se la prenne de force. » Le discours soulève les problèmes ignorés jusque-là mais toujours en utilisant un ton inquiétant basé sur l'insécurité de la situation.

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Les immigrés, dernier rempart contre la mafia

L'

idée, admirablement soutenue par Roberto Saviano, a été exploitée par la journaliste de « La Stampa » Barbara Spinelli, dont nous reportons l'article traduit ci-dessous. La révolte des immigrés, notamment à Rosarno, est loin d'être anodine et devint le symbole de l’insurrection contre les mafias.

***L’avenir dans lequel nous sommes d’ores et déjà plongés commence dans la Plaine de Gioia Tauro : à Rosarno, dans la province de Reggio de Calabre où une authentique guérilla urbaine a eu lieu entre le 7 et le 10 janvier. C’est ici que se concentrent les principaux problèmes de notre civilisation : des populations entières qui fuient la pauvreté et la guerre ; les craintes qui polluent la vie des immigrés et des habitants ; les chasses à l'homme contre ceux qui sont "différents" et une mafia mondialisée. A ceci s’ajoute l’impossibilité de stopper des flux migratoires, car depuis longtemps on ne trouve plus d’Italiens ni de citoyens des pays riches disposés à faire, au même salaire, le travail de ces Africains. Et enfin, l’hypocrisie de ceux qui croient que la réponse réside dans une identité monoculturelle qu’il s’agirait de retrouver. A Rosarno, les noirs se battent contre les rondes privées organisées par les habitants, infiltrées par la ’Ndrangheta [la mafia calabraise] et armées de fusils. Pour le ministère de l'Intérieur, les révoltes sont associées non pas à la mafia, mais à l’immigration clandestine qu’il veut éradiquer, résolvant ainsi tous les maux. C’est un leurre. ***Depuis des années, l'Italie a une sombre réputation et instille la peur chez ses immigrés. Le comble de l’impudeur est atteint lorsque nos ministres citent les révoltes des immigrés en Espagne ou en France, comme si les erreurs des autres pouvaient ennoblir les nôtres. Comme s’il n’existait pas, en Italie, ce mal supplémentaire qu’est la mafia. Les révoltes de ces jours derniers sont en fait la conséquence et le révélateur de l’échec de l’État. Les révoltes d’aujourd’hui ont en effet une longue histoire. Les immigrés qui, à Rosarno, ont réagi avec une rage destructrice sont les mêmes qui, en décembre 2008, s’étaient rebellés contre la ’Ndrangheta. Quatre d'entre eux avaient été blessés et les Africains avaient fait alors quelque chose que depuis des années les Italiens ne font plus : ils étaient descendus dans les rues pour demander à l’Etat plus de justice, plus de légalité. Ils avaient courageusement contribué aux enquêtes des magistrats, brisant l’omertà et prenant des risques. Alors qu’ils n’avaient pas de permis de séjour, ils avaient dénoncé leurs agresseurs à visage découvert. Les raisons de la colère ***Il est donc vrai, comme l’a écrit aussi l'auteur de Gomorra, Roberto Saviano, que les Africains sauveront Rosarno et peut-être l’Italie. Il y a un peu plus d'un an, les Africains de Castel Volturno s’étaient révoltés, après qu'un groupe de membres de la Camorra, la mafia napolitaine, avaient tué six d'entre eux de sang froid. Ce qui s’est passé ensuite ne fut qu'un désastre prévisible, et pour s’en rendre compte, il suffit de voir les conditions de vie de ces Africains, dénoncées par les organisations antimafia. La vidéo réalisée par Médecins sans Frontières en 2008, parle de crise humanitaire dans la plaine de Gioia Tauro. Difficile de décrire autrement ces Africains qui vivent dans des bâtiments industriels abandonnés, entourés de feux et surtout de montagnes d’ordures, dans des abris de carton ou des tentes sans sanitaires. Des paysages qui rappellent Gaza, les bidonvilles du Pakistan. Il est faux de prétendre que cette obscénité est le résultat d’une tolérance excessive envers les immigrés clandestins.

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clandestins. C’est nous qui avons appelé ces Africains pour qu’ils viennent ramasser les oranges, sachant que personne ne le ferait à ce prix (25 euros pour une journée de 16 à 18 heures ; dont 5 euros vont dans la poche des contremaîtres mafieux et des chauffeurs de bus). Vidéo tournée par Médecins sans Frontières en décembre 2009 à Rosarno. ***Après avoir toléré tout cela, et déversé dans la région des millions d’euros qui sont tombés dans les mains des mafieux ou des politiques véreux, la stupeur n’est plus de mise. Le tumulte de ces derniers jours n’a rien de surprenant : si ces Africains ne sont pas considérés comme des hommes, il est impossible que, comme dans les Raisins de la colère de John Steinbeck, n’éclate pas, tôt ou tard, la révolte.

On dit que, à force de renoncer à nos racines et de vivre entourés de gens qui ne sont pas comme nous et nous condamnent au métissage, nous sommes en train de perdre notre identité. ***C'est un mensonge aussi. En réalité, nous avons déjà changé : non pas parce que le métissage est d’ores et déjà une réalité, mais parce que notre identité n’est plus celle – curieuse, accueillante, poreuse – qui fut la nôtre lorsque nous émigrions en masse et étions confrontés à la violence. L’identité que nous avons perdue, nous ne la retrouverons que si nous ne la trahissons pas, en nous inventant une fausse identité. Seulement si nous découvrons que le problème que nous avons à résoudre n’est pas celui de l’identité italienne, mais de l’identité humaine. ********************Barbara SPINELLI

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“Italie terre d'immigration ?” Les chiffres divulgués par l'Istat pour l'année 2013, informent que l'Italie s'impose comme terre d'immigration. Il y a un an, l'Istat publiait son dernier rapport démographique national. 4.370.317 étrangers étaient recensés soit 7,4% de la population totale. Ces nouveaux chiffres annoncent une hausse de la population étrangère égale à +8,3% soit 335.000 personnes nouvelles. Cet aperçu de la portée des flux migratoires est toutefois inférieur à la forte croissance connue en 2006. Nous devons prendre en considération les naissances sur le sol italien suite à ces migrations : environ 73.000 nouveaux nés contre seulement 5.000 morts. Les droits du sols entrainent un flot de naturalisations – en hausse certes mais encore limité – on comptabilise 66.000 étrangers naturalisés soit une augmentation de +11,1% par rapport à l'année 2009. Si on compare ce chiffre avec la France, on voit clairement que ce phénomène est moins

clairement que ce phénomène est moins important puisqu'entre 2005 et 2006, on dénombre 303.000 naturalisations effectuées. D'où proviennent les principales migrations ? Voici le top 10 des pays pour l'année 2013 : Roumanie = 1.072.342 - Maroc = 513.374 Albanie = 497.761 - Chine = 304.768 Ukraine = 224.588 - Philippines = 158.308 Inde = 150.462 - Moldavie = 149.231 Égypte = 123.529 - Tunisie = 121.483 Celles-ci se répartissent majoritairement entre l’Émilie-Romagne (11,3% de la population régionale), la Ombrie (11%), la Lombardie (10,2%), la Vénétie (10,2%) et la Toscane (9,7%). Cependant la ville recevant le plus d'étrangers reste Rome avec environ 294.571 nouveaux venus en 2011, suivie de Milan (217.324), Turin (127.717) et Gênes (50.415). Paradoxalement les îles et le Sud n'accueillent que 13,5% de la population totale contre 35% pour le Nord-Ouest.

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INITIATIVE : IMMIGRES ET SANS DOMICILE FIXE REUNIS SUR LA "PIAZZA GRANDE"

À Bologne, « tendre un journal est mieux que de tendre la main » telle est la philosophie de ce petit journal de rue, entièrement réalisé par l'association Piazza Grande. L'idée était de produire un journal écrit par des sans domicile afin de diffuser les thèmes de l'exclusion sociale en montrant pour la première fois le point de vue des exclus. La vente du journal (0,75€) devint donc une source de revenus pour les sans-abris en le vendant directement de main en main dans la rue. Le slogan des fondateurs du journal voulaient faire passer un message clair. Demander l’aumône dans la rue est une chose, vendre un journal dans la rue pensé, écrit et souffert en est une autre. C'est avant tout un moyen de créer des contacts, des liens entre des mondes différents. Le premier journal de rue ialien : l'histoire commença à la fin de l'année 1993 quand un groupe de volontaires liés à la Chambre du Travail de Bologne accepta que les sans-abris vivant dans le dortoir « Beltrame » de via Sabatucci 2, commencèrent à préparer le numéro zéro de « Piazza Grande ».

La première rédaction, réunie justement dans ce dortoir « Beltrame » vit la collaboration de nombreux sans-abris et d'autres volontaires. Le numéro zéro sort en décembre 1993 : la proposition « Piazza Grande » connut un franc succès : en peu de jours, 12000 exemplaires ont été tirés et diffusés. Tous les média locaux et nationaux dédièrent pendant plusieurs mois une attention particulière à cette initiative. Le journal traite des problèmes des personnes sans domicile et parle de la ville vue « du bas vers le haut », c'est-à-dire par qui vit dans et sur la rue. De 1993 à aujourd'hui, sont tirage mensuel est régulier avec 6000 exemplaires diffusés et 700 personnes sansabris ont participé à cette aventure à Bologne. Au fil du temps et jusqu'à aujourd'hui, la ligne éditoriale s'est légèrement transformée en choisissant de ne plus traiter des faits à la première personne mais en optant pour une vision plus journalistique. Chaque mois, la rédaction réalise une enquête sur un thème spécifique. Au centre de l'attention se trouve un problème d'urgence sociale ou une catégorie en condition d'exclusion sociale : sans-abris, immigrés, jeunes des banlieues...

Les 6000 copies mensuelles sont toutes vendues et de plus en plus de personnes choisirent de vendre le journal. Cet acte de sociabilité en a sorti plus d'un de la rue. Aujourd'hui le groupe de vendeurs se composent d'environ 100 personnes, majoritairement en provenance de l'Est (ExYougoslavie, Roumanie, Bulgarie...). Ce journal représente donc une vraie possibilité de vivre honnêtement et dignement.

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Osservatorio Italico... Un trait culturel à exporter à l'étranger p.64 - Azzurra Magazine - Mars 2014


“La tradition du Made in Italy à l'étranger n'est pas prête de se tarir...”

Après quelques temps passé à côtoyer les Italiens des États-Unis, leur attachement à leurs racines était plus qu'évident, véritable prolongement de la culture italienne à l'étranger. Il est vrai que la perte humaine causée par la fameuse fuite des cerveaux place l'Italie dans une position instable mais comme le font remarquer les divers ambassadeurs italiens à l'étranger, le monde se teint d'azur pour un meilleur fleurissement de l'italianité loin de la Patrie. Toutefois, la fierté d'être italien se fait ressentir également intra muros, c'est pourquoi nous avons solliciter nos sentinelles sur un trait culturel à promouvoir à l'étranger.

Ainsi l'Art arrive en pole position bien que trop rétrogradée sur ses propres terres. Récemment le Ministère de l'éducation raya « l'histoire de l'art » du programme des lycéens. La Gastronomie, élément de partage dont la pizza Margherita en est le portedrapeau international. Suivent la Culture et l'Histoire, indissociables, qui influencent et animent en permanence les époques. La Sociabilité met en avant la chaleur humaine des Italiens et à juste titre. Et de la Capitale, nous recevons ce mot « Estro » qui résume toute la force intérieur de l'Italie.

L'image de l'Italie est belle et ne se résume pas aux caprices politiques et à la mise-en-scène Etat-Mafia. Les Italiens d'Italie et de l'étranger gardent une forte estime de leur Patrie tout en restant prudents et critiques. L'immigration est une bonne chose du moment qu'elle n'abandonne pas ses valeurs. Ces mêmes valeurs parfois délaissées par le gouvernement alors qu'elles mériteraient un investissement supérieur... p.65 - Azzurra Magazine - Mars 2014


Projet Alcotra, un accompagnement transfrontalier réussi...

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lusieurs projets culturels et éducatifs placent au centre de leurs ambitions des rapports de collaborations et d'échanges entre la France et l'Italie. Notamment dans le cadre du programme Alcotra entre les Académies Aix/Marseille, Nice et Grenoble, et les régions du Val d'Aoste, Piémont et Ligurie... ***Le programme ALCOTRA (Alpes latines coopération transfrontalière) est la quatrième génération d’un plan sexennal qui vise à améliorer la qualité de vie des populations et le développement durable des systèmes économiques et territoriaux transfrontaliers au travers de la coopération dans les domaines du social, de l’économie, de l’environnement, de la culture et de l’éducation, de la formation et du travail. Le programme est financé par les fonds structurels, instruments de mise en œuvre de la politique régionale communautaire destinés à financer les programmes pluriannuels de développement régional, établis entre la Commission européenne, les États membres et les régions. Parmi les dernières initiatives réalisées, l'Académie d'Aix-Marseille a été fortement impliquée dans le projet stratégique PEEF (Pôle d'Excellence Education Formation) et coordonne actuellement le SMART (Stage de Mobilité en Autonomie dans la Région Transfrontalière). ***Ainsi de 2009 à 2012, le PEEF s'est décliné en 4 grands axes dans chacun desquels les Accadémies d'Aix-Marseille, de Nice et de Grenoble se sont engagées avec des partenaires institutionnels (conseils régionaux, conseils généraux) dans diverses actions éducatives au service des élèves français et italiens. Parmi celles-ci, des échanges collaboratifs entre collégiens sur des thématiques communes, une expérimentation poussée de l'ESABAC (double diplôme reconnu donnant droit aux poursuites d'études), des stages en entreprises dans la zone transfrontalière pour des élèves de lycées professionnels et des échanges de bonnes pratiques entre personnels d'encadrement sur des thématiques communes. ***Le nouveau projet SMART : en attendant la prochaine programmation qui débutera en 2015, Le projet SMART, en collaboration avec la région PACA, implique plusieurs lycées professionnels pour les années 2013 et 2014. Grâce à ce nouveau projet, les jeunes français d'Aix-Marseille et de Nice effectuent des périodes de formation en milieu professionnel d'une durée de 3 à 4 semaines dans des entreprises des régions du Piémont, de la Ligurie et du Val d'Aoste. Les équipes enseignantes préparent cette mobilité, accompagnent les jeunes lors de leur placement en entreprise et reviennent les évaluer en fin de stage. Outre l'aspect professionnel, ces stages représentent une véritable opportunité pour les jeunes qui ont ainsi l'occasion de renforcer leur niveau de langue, de découvrir un culture et un environnement différent et d'acquérir des valeurs essentielles pour leur devenir telles que l'autonomie, la responsabilité et la tolérance. Et prennent ainsi conscience qu'ils sont euxmêmes acteurs de leur parcours professionnel et, au-delà de celui-ci, de leur parcours de vie. ***Enfin, et là réside la spécificité du SMART, les partenaires transfrontaliers se sont également engagés à élaborer un livret de compétences qui soutient les mobilités dans leurs différentes phases et selon les différentes compétences acquises par les stagiaires (professionnelles, linguistiques, culturelles et personnelles). En 2013, ce sont 70 jeunes des lycées français et italiens qui ont effectué leurs PFMP dans la région transfrontalière et ils seront environ une centaine en 2014.

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“Mobilité, partage culturel et linguistique, insertion professionnelle sont les objectifs (déjà atteints) du projet Alcotra. Une réalité qui s'adapte et qui colle au terrain” ***La délégation académique aux relations européennes et internationales et à la coopération (DAREIC) et le groupement d'intérêt public (GIP) s'emploient au quotidien pour accroitre les potentialités de cet espace d'apprentissage tant sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif. On dénote un dynamisme culturel permettant l'ouverture sur un plurilinguisme vif, respectant la longue tradition des échanges transfrontaliers entre l'Italie et la France. ***Voici un modèle de formation ouvert à des logiques européennes et offrant bien plus qu'un programme scolaire à des jeunes devenus acteurs de ce partage. A noté la dimension humaine du projet Alcotra qui donnera bon nombre de notions clés aux citoyens de demain. ***Le succès de cet échange linguistique est bien traduit par les résultats de l'Esabac. Mis en place en février 2009, déjà 244 lycées (soit environ 10.000 étudiants) y préparent à cette double certification et les résultats sont

double certification et les résultats sont excellents. En effet, 90% des élèves l'obtiennent. On projette une « audience » de 18.000 étudiants italiens inscrits à l'Esabac d'ici 2016 par exemple. ***La proximité géographique et économique de nos deux territoires favoriseront à long terme un rapport déterminant pour la collaboration transfrontalière. -----------ALCOTRA EN CHIFFRES : • 7 890 272 € global soit 4 609 474 € pour l'Italie et 3 280 474 € pour la France. • Le taux de réussite d’Esabac est de 97,9% au niveau national français. • En 2013, dans l’académie d’Aix-Marseille, sur 47 candidats inscrits, 46 ont obtenu le diplôme binational.

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Notre rubrique Insouciance & Sac-à-dos vous proposera les bonnes adresses et/ou les incoutournables d'une ville italienne dans laquelle nous avons séjourné... Nous remercions par avance les OT locaux.

I

NSOUCIANCE & SAC-A-DOS VOUS INVITE EN TERRE ROMAGNOLE. BIENVENUS A BOLOGNE Bologna “La dotta”, “La grassa”, “La rossa” autrement dit Bologne "La savante" pour abriter la plus ancienne université du monde occidental, "La grasse" pour sa cuisine qui rassasie, "La rouge" pour la couleur chaude de ses toitures et de ses murs mais aussi pour ses faits politiques.... p.68 - Azzurra Magazine - Mars 2014


A quelques petites minutes à pieds de là en direction du poumon central de la ville, Piazza Maggiore, on vous conseille deux restaurants. Une pizzeria/restaurant où les produits sont de grande qualité et les prix très abordables. Les pizze y sont consistantes et légères à la fois. De plus le personnel est chaleureux et disponible. LA MELA Via Dè Fusari, 5, 39 051 234654 Pour une cuisine plus traditonnelle de la Bologne profonde, vos papilles sont attendues à la TRATTORIA LA CORTE GALLUZZI Corte de Galluzzi, 7 b 39 051 226481 De Lucio Dalla à Cesare Cremonini, Bologne est une ville qui inspire... Piazza Maggiore en chef de file et Piazza Santo Stefano sont de hauts lieux de sociabilité à ciel ouvert où se mêlent curiosité, création et partage. Parcourir les rues étroites sous les 40kms d'arcades, c'est traverser les époques, vivre l'Histoire de la ville et de l'Italie à la première personne. La Bologne étudiante ne manque pas d'effervescence et les nuits y sont plutôt festives. Ville d'excellence culturelle, les amateurs d'art n'auront pas assez de leurs deux yeux pour tout voir. Capitale gastronomique, avec le ragù comme produit typique, vos sens y seront ravivés. Le plus frappant reste cependant l'attachement à la ville de ses habitants d'origine et d'adoption. Les faits historiques ne manquent pas et on soulignera ici le tragique attentat de la gare de Bologne du 2 août 1980 dont l'horloge extérieure indique encore 10h25 comme pour ne pas oublier. A deux pas de ce bagage historique et culturel se trouve en plein centre et dans une zone calme le B&B Romina. Simple mais accueillant vous logerez à proximité des principaux centres d'intérêts. Via dei Gombruti, 16 Bologna - Zona Centro tel. 327.938.8328 - email: info@bebromina.it

Il faut envisager un budget supérieur mais les saveurs locales y sont bien présentées. A vos plans de ville et appareils photos, le centre historique regorge de merveilles ! Les principaux bâtiments médiévaux de la ville comme le Palazzo d’Accursio, la Basilique San Petronio, le Palais des Notaires, le Palazzo del Podestà et le Palazzo dei Banchi encadrent tous Piazza Maggiore qui date du XV siècle. Entre le Palais du Roi Enzo et la bibliothèque Sala Borsa, se trouve la Fontaine du Neptune. La statue de bronze a été voulue par Charles Borromée au XVI siècle. Au Palais Magnani vous pourrez admirer les fresques de l'Histoire de la fondation de Rome. A proximité des fameuses Due Torri dont il est possible de monter en haut de la plus élevée pour un panorama a 360° sur la ville, se trouvent la Piazza della Mercanzia et Piazza Santo Stefano avec sa basilique composée d'églises et d'édifices religieux. Pour prendre de la hauteur dans un cadre naturel, rendez-vous à la Basilique San Luca qui surplombe la ville, accessible en passant sous 666 porches...

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