Objectif Lorraine - Novembre 2012

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11, avenue Robert Schuman 57000 METZ Tél. 03 87 74 10 15 Fax 03 87 74 43 05 objectif-lorraine@ami-hebdo.com

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LORRAINE

TOUR DE FRANCE

Un Tour en Lorraine Le Tour de France sera en Lorraine les 6 et 7 juillet prochain. Course mythique et ultra populaire, la Grande Boucle génère un vrai engouement au bord des routes et offre un vrai coup de pub à ses villes-étapes. Objectif Lorraine s'est incrusté dans la caravane du Tour, s'est interrogé sur l'histoire de cette compétition à Metz et a sondé les principaux acteurs de cet événement incontournable du calendrier sportif lorrain. ©ASO/B. BADE

Un supplément de L’ami hebdo

Directeur de publication : Bernard Deck Imprimé par : Roto Offset Rixheim Dépôt légal à date de parution Objectif Lorraine est publié par le Groupe L’Ami hebdo. 30, rue Thomann 67082 Strasbourg Cedex RCS 588 500 421 B

NUMÉRO SPÉCIAL

Dimanche 1 juillet 2012 er

N° 6

p. 2 Grande Région

La Lorraine en petite frome

L’ÉTAT DE SANTÉ DE LA LORRAINE

p. 6 Culture

Käthe Kollwitz l’universelle p. 7 Loisirs et vacances

Rando Moselle

p. 8 Dans le Nord-Est

Christie’s découvre deux trésors

en partenariat avec

de Jean-Paul Berlocher Une grande fresque en images, lumières, musique et relief sur un siècle d’histoire fait de grandeurs et de drames, dans la vallée de la Bièvre. Mardi 3, mercredi 4 et samedi 7 juillet à 22 heures à l’église de Troisfontaines Informations et réservations : www.centenaire-troisfontaines.com

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LORRAINE

LE LIVRE EN LORRAINE Depuis l’après-guerre, la rentrée littéraire de septembre est devenue un événement culturel incontournable. A l’image de la France entière, la Lorraine sacrifie à cette tradition au travers de différentes manifestations ponctuelles. Ce qui n’empêche pas les collectivités de la région de mettre en avant, tout au long de l’année, la lecture et le livre, considérés à juste titre comme les bases indispensables à la connaissance et à l’élévation de l’esprit…

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p. 2 Aéroport

Nantes à portée d’aile

p. 3 Lire et faire lire

Une action nationale

p. 7 Gastronomie

p. 6 Diagnostique

Et si on allait aux champignons?

La désertification médicale

p. 8 Sport

Metz, capitale de la pétanque

LORRAINE

VITICULTURE LORRAINE

Ceps, vins et vignerons

Dimanche 14 octobre 2012 N° 8

p. 2 Sommelier à Metz

Christophe Bastien

p. 2 Caviste à Metz

Antoine Vigna

p. 7 Etat des lieux

p. 3 Leçon de dégustation

Déguster sans trinquer

Transport d’urgence

p. 6 Vignoble

Les vins de Lorraine

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p. 7 Gastronomie

La cuisine au vin Notre dossier en p. 4 et 5 DR

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Elle illumine vos

week-ends

CHU+CHR = CHT

Dimanche 2 septembre 2012 N° 7

à retrouver chaque jour sur www.ami-hebdo.com/moselle

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p. 3 Sillon lorrain

p. 2 Grande Région

Votre nouveau rendez-vous mensuel avec ceux qui font la beauté et la richesse de la Lorraine

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À Mercy

Quelle grande Région?

Notre dossier en p. 4 et 5

M. COUR

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p. 2 Hôpitaux messins

p. 2 Buralistes

La carotte se fâche!

Notre dossier en p. 3, 4 et 5

«100 ans au pied d’un clocher»

LORRAINE

Dimanche 25 novembre 2012 N° 9

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p. 8 Activités physiques

Un supplément de L’ami hebdo

Les pros de la santé Notre dossier en p. 4 et 5 DR

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LES HÔPITAUX MESSINS SE REFONT UNE SANTÉ

Mercy: la modernité au service des patients Evénement-phare de l’année 2012 en Lorraine-Nord, aussi bien dans l’urbanisme en général que dans le fonctionnement hospitalier en particulier, le déménagement de l’hôpital Bon Secours – et bientôt de la maternité Sainte-Croix – vers le site de Mercy va bouleverser nombre d’habitudes pour les patients comme pour le personnel et les visiteurs. Conçu par Samir Farah et le groupement Pertuy-Construction, le nouveau centre hospitalier répond à des choix médicaux, fonctionnels et architecturaux novateurs qui ont été étudiés en fonction d’une prise en charge optimale des patients.

L’hôpital de Mercy est réalisé en «plots» D’une capacité de 766 lits et places, il est organisé autour de six pôles que sont le neuro-cardiovasculaire, la médecine /chirurgie digestive et urologie, la chirurgie tête/cou, la chirurgie plastique, l’orthopédie et traumatologie, l’hématologie, oncologie, la pneumologie et médecine nucléaire. Auxquels s’ajoutent la médecine polyvalente, les spécialités médicales et le bloc opératoire. En outre, des espaces d’accueil spécifiques ont été conçus pour les urgences, les consultations, le plateau

technique ainsi que pour les activités ambulatoires (hôpital de jour, dialyse, espace prévention, éducation, addictologie).

Priorité à l’aspect environnemental D’une clarté assez exceptionnelle, le bâtiment privilégie la lumière naturelle grâce à son hall vitré et ses patios présents dans tous les plots d’hébergement et de secteur technique. De plus, quatre couleurs de patios, réalisées avec une technique de lasure sur béton, donnent à la pierre un aspect différent selon la luminosité am-

biante. Mais c’est encore plus les accès et la circulation interne qui en font un établissement au top de la modernité. En effet, les différents types d’accueils et de circuits s’adaptent à chaque prise en charge. L’entrée principale (niveau 2) est en lien direct avec le service des admissions et le plateau de consultations (patients valides et visiteurs), tandis que trois autres accès sont clairement identifiés et séparés. Qu’il s’agisse de l’accès aux urgences, de celui dédié aux patients acheminés par ambulance pour les consultations et les examens techniques ou de celui consacré aux activités ambulatoires.

PHOTOS J.J. WOLFF

Un hôpital «plots»

S’agissant enfin du déplacement, il est facilité par la présence de trente ascenseurs en duplex et triplex.

Un équipement hôtelier grand confort Enorme changement par rapport à Bon Secours, près de 80 % des chambres sont individuelles. Avec cabinets de toilette comportant douches, toilettes suspendues, éclairage à déclenchement automatique, S’agissant du mobilier, il se compose d’un lit à hauteur variable, d’une table de chevet, d’un fauteuil ergo-

nomique, de tables modulables et d’une armoire fermée par un code. Et, nec plus ultra, les chambres sont équipées d’un terminal multimédia (TMM) ou écran plat permettant l’accès à internet, à la télévision, aux livres audio, à la radio, à l’information de l’hôpital, aux films à la demande, un casque étant mis à la disposition pour chaque lit.

Un parking saturé La seule ombre au tableau, mais elle est d’importance, se situe au niveau du stationnement. Depuis son ouverture et son fonctionne-

ment à plein régime, c'est-àdire à la mi-octobre, l’hôpital de Mercy connait un engorgement de ses parkings. A tel point que les voitures des visiteurs comme du personnel se voient obligées de se garer à peu près n’importe où et n’importe comment. Sur les espaces verts jusqu’au bord des fossés ou alors à distance plus que respectable de l’entrée principale. Renseignements pris, il semblerait qu’il faille patienter encore un peu. Deux autres parkings, de 250 et 300 places, s’ajoutant aux 1 500 existantes, devraient voir le jour. Sans qu’aucune date ne soit vraiment fixée. J.J.W.

Hôpital femme-mère-enfant Naissance imminente

logiquement suivi le projet de regroupement des deux entités sur le site de Mercy.

Le «gros bébé», comme l’a surnommé le Dr Khalifé, président du comité d’établissement, est sur le point de naitre. Il faut entendre par là le futur hôpital femme-mèreenfant qui, des hauts de SteCroix au cœur de Metz où il s’appelle encore hôpital-maternité, est sur le point de s’installer à Mercy en mitoyenneté avec le CHR. Après bien des relations conflictuelles, étalées sur de nombreuses années entre la maternité Ste-Croix et le CHR de Metz-Thionville, et qui s’étaient finalement résolues en 2008 – le CHR reprenant en charge la gestion de SteCroix –, cette dernière a donc

Un hôpital à triple vocation

2 - Objectif Lorraine

Relié par une passerelle de trois étages, le nouvel établissement s’organisera sur six niveaux, dont la salle de stérilisation en sous-sol, et disposera de plus de 160 lits, ce qui permettra de prendre en charge 3 000 accouchements par an. En fait, cet hôpital sera bien plus qu’une maternité puisqu’il rassemblera sur un même site l’ensemble des activités nécessaires pour la prise en charge des mères, des enfants mais aussi des adolescents. A noter que, financièrement parlant, cette association et

ce voisinage ont été très profitables. Estimé dans un premier temps (en 2009) à 75 M!, le projet de construction à Mercy a été ramené à 40 M !grâce à l’optimisation des surfaces et à la mutualisation de certains services avec le nouvel hôpital de Metz. J.J.W.

L’ami hebdo du 25 novembre 2012


STE-BLANDINE, ST-ANDRÉ ET BELLE-ILE

LA COMMUNAUTÉ HOSPITALIÈRE DU SILLON LORRAIN

L’hôpital Robert-Schuman: horizon 2013

L’Université de Lorraine était à peine créée que Nancy et Metz officialisaient un nouveau rapprochement en instituant la Communauté hospitalière de territoire (CHT) du Sillon lorrain. Répondant en cela aux orientations données par la loi Hôpitalpatient-santé-territoire de 2009 qui prévoit la création de telles communautés dans le but de renforcer les compétences et la collaboration interrégionale.

PHOTOS J.J. WOLFF

L’exil des hôpitaux du centre-ville messin vers la périphérie se poursuit. Après le CHR de Bon Secours qui vient d’élire domicile à Mercy et après la maternité Ste-Croix qui est en train de faire ses cartons pour l’y rejoindre, ce sont les trois hôpitaux privés à but non lucratif de Metz qui vont bientôt se regrouper et s’installer sur les hauteurs de Lauvallières, à mi-chemin entre l’Actipôle et la commune de Vantoux.

CHU + CHR = CHT

Prédominance de couleurs En épousant la géométrie naturelle du terrain, le concept architectural du futur hôpital repose essentiellement sur le face-à-face du plateau technique et des hébergements, ces deux entités étant reliées par une rue intérieure qui constitue en quelque sorte la colonne vertébrale du projet. Une rue qui articulera les différentes activités du hall et aura pour rôle d’adresser le public aux différentes ailes d’hébergement tout en ap-

portant lumière et mouvement au cœur de l’hôpital. «Robert Schuman» comptera plus de 565 lits, places et postes répartis principalement dans les trois ailes d’hospitalisation de médecine et de chirurgie. Alors que tous les services logistiques se situeront sous le plateau technique.

600 à 700 personnes vont y travailler Dans l’instant, le bâtiment en est au stade des finitions. Visible de l’Actipôle (voir photo ci-dessus), le nom de l’hôpital a été apposé sur la façade dont les couleurs à prédominance de vert et de brun se confondent avec celles des forêts avoisinantes. Des couleurs qui égaient également couloirs, patios, chambres et fenêtres «de façon à ce que le patient oublie qu’il se trouve dans un hôpital». D’une surface totale de 49 600 m2, le nouvel établissement hospitalier de l’est messin avait été estimé à 82,3 M! HT (valeur 06/ 2006). Et ce sont entre 600 et 700 personnes qui seront amenés à y travailler. J.J.W.

domaines précis. Deux arguments qui, à ce jour, semblent être entrés dans leur phase concrète.

Grands brûlés et chirurgie cardiaque Deux autres exemples illustrent cette collaboration de plus en plus étroite entre les deux métropoles lorraines. Il en va ainsi du Centre interrégional des grands brûlés du CHR de Metz-Thionville, situé auparavant à Bon Secours et maintenant à l’hôpital de Mercy. Depuis 1960, ce centre prend en charge les pathologies lourdes de l’adulte gravement brûlé et reçoit des patients en provenance de tout le Grand-Est. Or, ce service ultra spécialisé et coûteux partage désormais ses compétences avec celui du CHU de Nancy. Quant au siège de Mercy proprement

dit, il dispose de six chambres de réanimation, neuf chambres de soins continus et plusieurs d’hospitalisation. En outre, un prévisionnel à court et moyen terme annonce un accroissement des effectifs et un investissement conséquent en matériel et en équipements. L’autre exemple concerne la chirurgie cardiaque. Fermé en 2010, le service de l’hôpital Bon Secours a repris ses interventions en février 2011. Le site messin du Centre hospitalier régional (CHR) a dès lors récupéré l’intégralité de sa capacité de 24 lits et l’unité de réanimation a rouvert avec huit lits. A présent, le pôle territorial lorrain de chirurgie cardiaque, vasculaire et de transplantation regroupe les activités du CHR à Metz (Bon Secours) et Thionville (Bel-Air), ainsi que du centre hospitalier universitaire (CHU) de Nancy. J.J.W Hôpital de Brabois.

DR

Sainte-Blandine, Saint-André et Belle-Ile sont sur le point de changer d’air sans que d’aucuns sachent avec exactitude quel avenir connaîtront leurs futurs anciens sites. Ce qui est (presque) sûr, en revanche, c’est que la nouvelle unité hospitalière, rassemblant les activités des trois établissements et dédiée à Robert Schuman, devrait ouvrir ses portes au premier trimestre 2013. «Et même en janvier», confirme Camille Beck, le directeur général des Hôpitaux privés de Metz (HPM).

Basée à Nancy avec une présidence tournante, la communauté hospitalière de territoire (CHT) lorraine tiendra ses réunions alternativement à Nancy et Metz. Forte de 3 726 lits et 13 743 professionnels, elle regroupe le CHU de Nancy et les différents établissements du CHR Metz-Thionville, ainsi que les activités relatives à l’enseignement ou à la recherche. La CHT du Sillon lorrain, la première de cette taille, bien qu’approuvée par les conseils de surveillance du CHU et du CHR, n’avait cependant pas reçu un accueil unanime. Face aux syndicats et personnels inquiets de ce rapprochement et craignant à terme de perdre leur activité, les élus se sont montrés rassurants en indiquant qu’il s’agissait là non seulement de répondre aux problèmes de démographie médicale, mais aussi de renforcer les compétences dans certains

L’ami hebdo du 25 novembre 2012

Objectif Lorraine - 3


DOSSIER DU MOIS…

Ça va, vous?

Il faut remonter à l’antiquité pour constater le rôle primordial qu’y tiennent les divinités guérisseuses. Dans la mythologie gréco-romaine, la santé comme la maladie sont d’origine divine et c’est Asclépios (Esculape chez les Latins), fils d’Apollon, qui en tient les rênes. Avec son épouse Epionè (= celle qui soulage les maux), il transmet le pouvoir de guérison à sa progéniture, notamment à deux de ses filles : Panacée (= remède universel) et Hygie (= hygiène), la première régnant sur la médecine curative, la deuxième sur la médecine préventive. Mais c’est Hippocrate (V° siècle av JC) qui est considéré traditionnellement comme le père de la médecine sur lequel les historiens disposent de sources, même si celles-ci sont en grande partie légendaires. En émancipant la médecine de son lien avec la théurgie (système religieux proche de la magie, ndlr), l’antique médecin grec en fait une profession à part entière, distincte des autres disciplines de la connaissance. Dorénavant, garder ou recouvrer la santé n’est plus lié au bon vouloir des dieux, mais au savoir-faire des hommes.

Effets pervers… Après avoir guillotiné le roi de droit divin en 1793, le peuple français s’est dépêché de rhabiller ses présidents successifs avec les oripeaux de la monarchie absolue. Les révolutionnaires pensaient qu’un drapeau coloré suffirait à incarner les valeurs suprêmes qui constituent le socle de la société, la liberté, l’égalité et la fraternité en l’occurrence. L’histoire

PHOTOS DR

La question est presque rituelle. Et révèle combien la santé est la préoccupation centrale de ces bipèdes angoissés que nous sommes. Du coup, ceux à qui nous confions nos bobos se trouvent gratifiés d’une aura, pour ne pas dire d’une auréole, qui leur confère un rang quasi divin…

montre qu’il n’en est rien et qu’un Président de la République du XXème siècle, fût-il autoproclamé comme «normal», évolue toujours dans les ors des palais, continue de jouer aux échecs avec ses collaborateurs et, par l’entremise du législateur, s’immisce sans vergogne dans les prérogatives divines en essartant à sa guise les branches de l’arbre du Bien et du Mal qui ne sont pas à son goût. Rien de neuf sous le soleil, donc : quand on ne sait pas changer les choses on change les mots, c’est bien connu. En médecine, on peut observer le même phénomène de déplacement des compétences depuis que

le céleste Esculape s’est fait déposséder de son pouvoir thaumaturgique et que la science a renvoyé les apothicaires du Panthéon dans leurs officines. Dorénavant ce n’est plus au guérisseur divin que l’on rend un culte, mais à ceux qui se sont emparé de l’héritage originel et qui revendiquent le titre de docteur, sacralisé par les bigots sécularisés.

Knock, le retour ? La satire des médecins fait partie d’une tradition littéraire bien française et elle est elle-même un signe de santé morale d’une société. Depuis le fabliau médiéval anonyme Le vilain mire, en passant par Le médecin malgré lui ou Le malade imaginaire de Molière, nombre d’auteurs ont stigmatisé l’ignorance, le pédantisme, le jargon et surtout l’inefficacité des docteurs. Mais avec «Knock ou le triomphe de la médecine» paru en 1923, Jules Romains dépasse la simple pochade destinée à ridiculiser les professionnels de la santé. Il dénonce le viol des consciences, l’asservissement des foules à l’idéologie scientiste et commerciale par un être sans scrupule qui spécule sur les peurs ataviques et joue des travers de ses patients. Ce qui est plus inquiétant, c’est que l’auteur ne dépeint pas un escroc de génie, mais un homme persuadé de sa mission sociale, l’apôtre d’une nouvelle religion, un filou visionnaire

Plaidoyer pour une cuisine saine Bien souvent, on entend de part et d'autre qu'il faut «manger sainement», mais qu'est ce que cela veut dire au juste ? En fait, une cuisine saine est celle qui rime avec qualité, équilibre et santé… Ce qui ne l’empêche pas, loin s’en faut, d’être savoureuse ! Une cuisine saine est avant tout une cuisine santé, ce qui signifie que l'on va manger des choses qui sont bonnes pour notre santé, qui vont nous protéger contre les maladies, nous donner de l'énergie, etc. Or, la véritable cuisine santé est un terme qui regroupe trois significations.

Une cuisine diététique Bien qu’issue du mot diète, la diététique n’implique pas le moins du monde la notion de restriction voire de

4 - Objectif Lorraine

sacrifice. Il s’agit en réalité d’une science de l’alimentation dont le but est de préserver et d’améliorer sa santé. En luttant contre cette tendance à trop manger et/ou à mal manger, d'où la prise de poids et les kilos impossibles à perdre ensuite. La cuisine diététique permet donc de rester à un poids «idéal» (attention à cet adjectif car le poids idéal n'est peut être pas celui que l’on trouve soi-même idéal !). La cuisine-santé passe aussi par le fait de manger une cuisine faite d’équilibre.

Une cuisine équilibrée Il est ici question de choisir des ingrédients généralement bons pour la santé, qui renforcent notre système immunitaire au lieu de l'affaiblir, des aliments qui nous donnent de l'énergie et des vitamines, ainsi qu’une nourriture qui «approvisionne» le corps et lui permet de faire face à la vie de tous les jours. Permettant également de ne pas prendre de poids, la cuisine équilibrée rejoint par là même la cuisine diététique.

Une cuisine de qualité Enfin, une cuisine saine répond à un critère qualitatif. Il est en effet nécessaire de manger des aliments qui ne

contiennent pas ou très peu de produits non naturels, qui n’ont pas eu d’ajouts en pesticides ou autres substances chimiques pour parvenir à maturité, qui ne sont pas trop raffinés, et surtout qui sont réputés nutritifs, faute de quoi le manger équilibré ne sert à rien. A noter que ces trois notions - diététique, équilibre et qualité – sont interdépendantes. Car faire une cuisine diététique ou de qualité mais déséquilibrée (unique salade verte à tous les repas, ou frites bio tous les soirs) n’est pas recommandé. De

même, consommer une cuisine équilibrée mais de qualité aléatoire (seulement céréales – souvent ultra raffinés – et légumes – souvent remplis de pesticides -) n’aidera pas non plus à protéger sa santé.

Manger bio? Cet idéal qui est recherché est donc de combiner tous ces termes tout en continuant à se faire plaisir. Or, une des solutions pour une cuisine saine parfaite est de se mettre au bio. Parce que celui-ci combine à l’évidence

L’ami hebdo du 25 novembre 2012


L’ÉTAT DE SANTÉ DE LA LORRAINE qui voudrait mettre toute une population au lit et qui n’hésite pas à fabriquer de toutes pièces une citation pour s’appuyer indûment sur le prestige du grand Claude Bernard : «Les gens bien portants sont des malades qui s’ignorent» ! Question : en attendant de lâcher la rampe, allonsnous occuper notre temps à multiplier nos angoisses de mourir en consultant trente-six spécialistes susceptibles de détecter des maladies qui ne se manifestent pas ?

Toubib or not toubib… Près d’un siècle après Knock, le pamphlet de Jules Romains fait figure de prophétie. L’entretien du «sac de peau» est devenu obsessionnel et le combat contre la maladie, la vieillesse et la mort, qui révèlent l’incapacité de l’homme à tenir les rênes de son destin est désormais l’affaire des seuls professionnels de la longévité à tout prix. Le danger de troquer la blouse du praticien contre la défroque d’un gourou capable de déjouer les plans funestes d’un complot dont l’homme serait la victime est ainsi plus que jamais d’actualité. Les messies religieux ou politiques ayant perdu l’essentiel de leur crédibilité, ce sont désormais les disciples d’Hippocrate qui se trouvent en première ligne, porteurs des espérances les plus folles et dont la parole est considérée comme plus performante que les promesses évangéliques. Grisés par ce statut de «sorciers» nantis de pouvoirs miraculeux, certains pachas de la médecine conventionnée se laissent volontiers hisser au pinacle des sauveurs providentiels et vendent leur notoriété au prix fort. Et de plus en plus d’aigrefins, tout juste titulaires d’un CAP de boucher, virtuoses de la manipulation, charlatans,

Pour les cas désespérés… Preuve que le sain et le saint sont en étroite connexion, ces élus du calendrier que l’on appelle les «saints guérisseurs». Voici une liste non exhaustive de quelques bienfaiteurs d’outre-tombe, susceptibles de prendre le relais de la médecine traditionnelle quand celle-ci s’avère aussi efficace qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Si vous pensez être possédé par un esprit maléfique, n’hésitez pas à invoquer saint Amable, un bienheureux prêtre auvergnat du Ve siècle dont la voix faisait fuir les serpents, les sorciers et les démons. Mais si le spirituel n’est pas trop votre tasse de thé, vous pouvez obtenir le même effet en diffusant les borborygmes de quelques hard-rockers auxquels même les tympans de Belzébul ne résisteront pas… Vénéré en Orient comme en Occident, le saint évêque Blaise, martyrisé en Cappadoce au 1Ve siècle semble efficace dans la protection contre les bêtes féroces, mais ce sont ses interventions bénéfiques en matière de maux de gorge, angines, coqueluches, et autres laryngites ou goitres qui ont installé sa popularité dès le haut Moyen-Âge. Saint Roch, quant à lui, est invoqué contre la peste, les maux de genou et les maladies du bétail, alors que l’évêque luxembourgeois saint Willibrord délivre de la danse de St Guy et autres crises d'épilepsie. Saint Léonard protège des morsures venimeuses et des furoncles, saint Pierre-Damien fait passer les migraines et saint Gengoul, qui donne aux maris dont la femme est particulièrement acariâtre la force de supporter les reproches et les coups, il est tout bonnement le patron des cocus…

camelots, marchands de poudre de perlimpinpin ou VRP de sectes infiltrées dans le grand foutoir paramédical s’engouffrent dans la brèche d’une médecine entièrement instrumentalisée et totalement déshumanisée. Cette médecine qui tient la vie terrestre comme valeur ultime et qui refuse la mort comme terme naturel de l’existence atteste que le vieux rêve de l'immortalité court toujours. «Philosopher, c'est apprendre à mourir» disait Socrate. Probablement serions-nous parfois plus inspirés en consultant un moine plutôt qu’un carabin… Jean-Paul Berlocher

Extraits du Serment d’Hippocrate version 1996 «Au moment d'être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J'interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité (…). Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me le demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. (…) Je ferai tout pour soulager les souffrances (…). Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. Je préserverai l'indépendance nécessaire à l'accomplissement de ma mission. Je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences (…).» Le jour où le législateur baissera culotte devant le lobby qui veut imposer l’euthanasie comme un progrès social, il faudra sans doute une nouvelle fois édulcorer ce serment antique et en retirer la phrase «je ne provoquerai jamais la mort délibérément». A moins que, dans l’intitulé du texte, on ne remplace Hippocrate par hypocrite…

tre du gras ou du sucre partout... tout ceci constitue cette cuisine saine tant recherchée. Et ce d’autant qu’elle est bénéfique pour l’environnement.

Reste une question: la cherté Quand l’on compare les prix du bio et de l’alimentation

conventionnelle, la différence semble effectivement importante, notamment dans les supermarchés. Toutefois, il convient de nuancer cette affirmation. En prenant, par exemple, le cas du beurre, on constate que l’écart de prix entre le beurre bio et le beurre classique n’existe pratiquement pas. De façon plus générale, il convient de ne pas acheter les mêmes produits que ceux que l’on a l’habitude de se procurer par ailleurs, ce qui revient à dire qu’il faut changer son comportement de consommateur. Oui, mais comment ? En prenant peutêtre des cours de cuisine bio sur internet. Comment manger cinq fruits et légumes pas jour sans se prendre la tête? Voici une astuce simple et efficace. PHOTOS DR

tous les bénéfices santé. Manger bio et plus encore fermier, composer ses assiettes de légumes, de céréales complètes, de légumineuses, d'oléagineux, de graines, etc. et éviter de met-

L’ami hebdo du 25 novembre 2012

LA MOUCHE DU COCHE

Faites-vous une tête d’hilare… L’hilarothérapie est un procédé de guérison par le rire qui, selon les adeptes de cette médecine non conventionnée, est un ingrédient essentiel à la santé morale et biologique. Ne riez pas, c’est très sérieux ! Or, si en 1939, les Français riaient 19 minutes par jour, ils n’en consacraient plus que 4 à l’étirement quotidien des zygomatiques en 1990 ! Alors, pour éviter les dysfonctionnements organiques résultant de cette carence en matière de poilade, une seule issue : libérer le rire gras, sonore et décomplexé ! Pas le petit rire pincé qui dessine une bouche en issue d’œuf sur une face de carême, mais le rire abdominal et mécanique qui secoue le diaphragme sans ménagement et remet les marqueurs au positif ! En prime si, selon les prescriptions avisées du docteur Rika Zaraï vous expérimentez la thérapie le fondement plongé dans une bassine d’eau aromatisée aux plantes laxatives, vous ferez d’une pierre deux coups car ce ne seront plus seulement les constipations psychologiques auxquelles vous remédierez ! Jean-Paul Berlocher

Objectif Lorraine - 5


DANS L’ATTENTE DE NOUVELLES MESURES

DOSSIER SANTÉ

Diagnostic du syndrome de désertification médicale en zone rurale

Un peu d'histoire

On en parle depuis quelques années : la désertification médicale en zone rurale. Les ruraux bénéficieront-ils encore à l'avenir d'une couverture géographique médicale dans leur bassins de vie ? Les soins médicaux constituent un service primordial à la population. L'enjeu de la démographie médicale en zone rurale est donc non moins primordial pour la survie des campagnes. Les autorités sont bien décidées à ne pas abandonner les zones rurales à un sort qui les condamnerait à moyenne échéance si aucune mesure n'était prise.

L’attraction de Nancy La densité de médecins par nombre d'habitants en Lorraine se situe autour de la moyenne nationale mais varie par secteur géographique. On note une forte concentration de médecins dans le sillon mosellan et plus particulièrement à Nancy, cette ville étant sans doute favorisée par la présence de la faculté lorraine de médecine. Une tendance qui s'était amplifiée ces dernières années «alors qu'on était déjà très sous-doté en Meuse», selon le Dr Olivier Bouchy, secrétaire général de l'ordre meusien. En 2009, un cinquième des nouveaux inscrits à l'ordre régional des médecins s'installait à Nancy. Ces habitudes accentuent dans les zones rurales un vieillissement constaté pour l'ensemble de la démographie médicale libérale toutes zones confondues.

La frilosité des jeunes Les organisations régionales de santé prévoient une grosse vague de départs en retraite des médecins libéraux dans les cinq à dix prochaines années. L'une des causes du vieillissement est la frilosité des jeunes médecins à ouvrir leur cabinet libéral. Le nombre de médecins remplaçants sur la Lorraine a été multiplié par sept

en vingt ans. Et le nombre de jeunes médecins salariés est anormalement élevé. Il y a quelques années, on a relevé que 71 % des nouveaux inscrits ont fait le choix d’exercer leur activité en secteur salarié, que 20 % effectuaient des remplacements et que seulement 8 % s’installaient en libéral. «Autrefois, un étudiant sortant médecin généraliste s'installait en libéral. Il n'y avait que quelques postes en hospitalier», commente le Dr Olivier Bouchy, qui enseigne à la faculté de médecine à Nancy. Il voit dans la «frilosité des jeunes un phénomène français de société» et en souligne les causes : «les lourdeurs administratives, les lois fiscales qui changent tout le temps», mais aussi les réticences mentales des jeunes à investir dans la perspective de s'installer quelque part pour la durée de toute leur vie professionnelle. Toutefois, avec les nouvelles mesures incitatives, les barrières psychologiques sont en train de tomber.

Zones prioritaires L'Etat, les Départements, la Région et les organisations médicales ont décidé de prendre le taureau par les cornes pour anticiper les départs en retraite et la pénurie prévisible en zone rurale. Le

schéma régional d'organisation des soins ambulatoires détermine les zones fragiles où se concentrent les mesures publiques incitatives en faveur de l'installation médicale. Afin de viser une cohérence nationale, le ministère de la Santé a fixé pour chaque région un seuil : en Lorraine, les zones fragiles ne peuvent couvrir plus de 7,5 % de la population régionale. Dans le respect de ce seuil, 24 zones déficitaires ont été identifiées : - 4 zones en Meurthe-etMoselle (5,8 % de la population et 13,6 % des communes du département) - 10 zones en Meuse (26,8 % de la population et 45,8 % des communes du département), - 3 zones en Moselle (3,3 % de la population et 12,7 % des communes du département), - 7 zones dans les Vosges (12,3 % de la population et 26,4 % des communes du département). Les distances d’accès aux médecins généralistes sont variables en Lorraine, en moyenne cette distance est de 5 kilomètres. Ce sont les communes rurales de la Meuse, de l’ouest vosgien et du sud mosellan où l’accès au médecin généraliste est le plus long. Dans le cadre du schéma départemental de la santé la Meuse s'est fixé pour objectif que chaque citoyen dispose d'un médecin généraliste à moins de quinze kilomètres de son lieu de résidence.

Les remèdes La réponse des schémas départementaux pour la santé élaborés depuis plusieurs années consiste principalement en trois mesures phares dont l'efficacité s'est déjà vérifiée : le financement public de maisons pluridisciplinaires de santé dans les bourgscentres, la multiplication des

6 - Objectif Lorraine

offres de stages d'étudiants sur le terrain, combinés à des mesures étatiques d'incitation fiscale. Les jeunes médecins sont très friands des maisons de santé qui leur facilitent l'installation comme praticien libéral. Elles sont destinées à l'accueil d'au moins deux généralistes et d'une activité paramédicale, ainsi que d'un éventuel cabinet de spécialiste. Ainsi le conseil général de Meuse a programmé dix-huit maisons de santé sur son territoire dont la moitié a déjà vu le jour. De même, des maisons pluridisciplinaires de santé sont projetées ou en cours de réalisation dans les autres départements lorrains (voir infographie). Le second remède consiste à augmenter le nombre de maîtres de stages pour favoriser l'implantation en tant que médecin libéral. C'est paraît-il exceptionnel en France : l'ensemble des étudiants en fin de deuxième cycle de la faculté de médecine de Nancy fait un stage en médecine générale comme stagiaire autonome. Durant ces stages, le médecin maître de stage s'éclipse durant la journée, le stagiaire consulte et à la fin de la journée rend compte au médecin. De cette façon on s'attache à faire découvrir aux jeunes les attraits de la médecine libérale.

Le «tapis rouge» Enfin, des avantages fiscaux en zone de revitalisation incitent les jeunes à pratiquer en zone rurale. Un jeune qui débute en zone rurale désertifiée, «aujourd'hui, on lui déroule le tapis rouge», rappelle le Dr Bouchy. Il bénéficiera, outre les avantages fiscaux et des locaux de maisons de santé, de l'accueil très chaleureux de la population et des élus. Ces mesures commencent à porter leurs fruits. A tel point que la maison de santé de Dieue-surMeuse dépouille la proche ville de Verdun de son potentiel d'installations médicales. La Meuse rurale reprend confiance en son avenir médical : elle vient d'enregistrer huit installations de jeunes libéraux en un an. Mais les inquiétudes demeurent pour les zones les plus isolées, des jeunes médecins voulant bien pratiquer à la campagne, mais tout en résidant dans les villes comme Verdun, Bar-le-Duc ou Commercy. Olivier Hein

La région lorraine a enregistré une baisse de 18,8 % des nouvelles inscriptions à l'ordre des médecins en trente ans, tandis que les sortants (départs en retraite) sont 174 % de plus qu’au 1er janvier 1988. Pourquoi ce recrutement par vagues ? Dans les années 60, la France manquait de médecins. La population s'était accrue avec le baby-boom. Le gouvernement gaulliste, vers 1968, avait alors décidé de relâcher les conditions d'admission pour les études de médecine. Puis, à partir de 1972, on commence à retreindre un peu par l'introduction du numerus clausus. Par la suite, celui-ci a été réduit en fonction des décisions politiques, en particulier sous le gouvernement Rocard : un ministre de la santé avait développé la théorie «moins de médecins = moins de malades». Le nombre de formés avait alors atteint son seuil le plus bas : moins d'une centaine de nouveaux médecins par an sortaient alors de la faculté de Nancy, contre 300 aujourd'hui. O.H.

Le salaire des médecins Selon nos confrères du Nouvel Observateur dans une enquête menée en France afin de connaître la moyenne des revenus mensuels nets avant impôts pour un cabinet libéral, nous découvrons les chiffres suivants (ces salaires sont identiques en Lorraine) : Anesthésiste-réanimateur 15 914 euros Radiologues 12 424 euros Chirurgiens 11 452 euros Ophtalmologistes 11 307 euros Cardiologues 9 784 euros Gastro-entérologues 9 032 euros ORL 8 198 euros Angiologues 7 576 euros Chirurgiens-dentistes 7 565 euros Gynécologues Obstétriciens 7 329 euros Rhumatologues 6 800 euros Généralistes 6 572 euros Dermatologues 6 424 euros Pédiatres 5 728 euros Neuropsychiatres 5 495 euros Médecins remplaçants 3 616 euros

L’ami hebdo du 25 novembre 2012


ETAT DES LIEUX

LA GASTRONOMIE EN LORRAINE

Transport d’urgence

Bœuf braisé aux épices et au riz Prép./cuisson : 20 min / 1 h 30 min Valeurs par personne : Calories : 396.77 kcal, Lipides : 17.27 g, Protéines : 32.82 g, Glucides : 27.82 g, Fibres : 4.7 Ingrédients : 800 g de bœuf à braiser, 2 carottes (160 g), 2 oignons (200 g), 20 cl de crème fraîche légère 20%, 250 g de riz blanc, 1 cuillère à soupe d'ail, 1 cuillère à café de gingembre frais (râpé), 1 anis étoilé (5 g), 1 cannelle en baton (10 g), 1cuillère à café de poivre noir, 1 pincée de piment de Cayenne en poudre, 1 clou de girofle (2 g), 2 cuillères à soupe de paprika en poudre, 1 cuillère à café de graines de coriandre, 1 cuillère à soupe d'huile d'olive

Question à l'Agence régionale de santé (ARS) : A-t-on conclu et mis en pratique des accords de coopération avec les pays voisins pour les transports d'urgence à l'hôpital ? Réponse : Un accord cadre existe entre la Lorraine et la Sarre pour l'aide médicale urgente. Peu mis en oeuvre dans les faits à cause de la barrière linguistique et des ressources suffisantes en période «normale» dans les deux régions limitrophes. Un projet de convention est en

cours de finalisation entre le Centre hospitalier intercommunal (CHIC) de Forbach et les SHG Kliniken de Völklingen dont l'objet est de permettre la prise en charge d'infarctus du myocarde au stade aigu dans la clinique de Völklingen pour les usagers résidents dans des communes lorraines proches de Völklingen. Cette convention prévoit la mise à disposition de cardiologues bilingues au CHIC de Forbach pour le fonctionnement de son unité de soins intensifs en cardio-

logie. Enfin, notons l'existence d'une convention entre la Lorraine et la Wallonie permettant au SMUR de MontSaint-Martin de desservir le territoire belge d'Aubange et de venir en soutien au SMUR d'Arlon, et inversement, si nécessaire. En matière de gestion de crise (les accidents de grande ampleur par exemple, ndlr.), des conventions de coopération existent qui relèvent de la compétence du Ministère de l'Intérieur. O.H.

Médecins inscrits au tableau de l'ordre (médecins généralistes libéraux): densité et moyenne d'âge par département en 2009 Densité générale Meurthe-et-Moselle Meuse Moselle Vosges Moyenne nationale

392 199 274 233 312

(93) (64) (83) (77) (91)

Age moyen des médecins pour 100000 habitants

! Préparer la viande en retirant le gras, puis la couper en morceaux d'environ 5 cm. Faire chauffer l'huile dans une cocotte et y faire revenir le bœuf. ! Emincer les oignons, l'ail et râper le gingembre. Ajouter ces éléments quand la viande commence à dorer, continuer la cuisson 5mn. ! Ajouter ensuite les carottes coupées en rondelles. Mélanger ! Ajouter tous les épices sur la viande. Mélanger bien. Terminer par la crème fraîche. ! 12mn avant la fin de cuisson du bœuf, faire cuire le riz blanc selon les indications notées sur l'emballage. Astuce recette minceur En prenant de la joue de bœuf, la viande sera plus moelleuse, mais plus grasse. Le temps indiqué correspond à une cuisson en autocuiseur. Dans le cas de l'utilisation d'une cocotte, ajouter 60 mn. A servir avec du riz.

Muffins framboises-chocolat Recette bio : sans beurre, sans sucre et sans gluten Pour compenser la disparition des trois ingrédients ci-dessus, mettre davantage de farine, et de préférence une farine de riz. Pour 12 muffins, temps de préparation : 20 min Temps de cuisson : 25 min. Ingrédients : •250g de farine de riz - 15 cl de lait de soja - 4 blancs d’œufs + 2 jaunes - 3 c. à s. de purée d’amandes - 2 c. à s. de sirop d’agave - 1 sachet de poudre à lever - 1 barquette de framboises bio - 60g de chocolat noir En option : 1 sachet de sucre vanillé

49 52 51 52 51

! Dans un saladier, mélanger la farine, le lait et les jaunes. Battre à part les blancs en neige. ! Ajouter la purée d’amandes, le sirop d’agave et la poudre à lever. Mélanger et ajouter les blancs. ! Concasser le chocolat en pépites. Laver les framboises et les couper en 2. Ajouter le tout dans la pâte et mélanger délicatement pour ne pas écraser les framboises. ! Répartir le mélange dans 12 moules en silicone (taille 7 cm environ). !. Enfourner pendant 25 min à 190°. ! Déguster encore tiède pour profiter du chocolat encore fondant. Astuce : A accompagner éventuellement d’un coulis de fruits rouges.

L’ami hebdo du 25 novembre 2012

Objectif Lorraine - 7


PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ

Sport et santé: Évident mais pas trop Tel un principe, telle une loi presque universelle, le Kényan et l’Éthiopien gagnent les courses de longue distance parce qu'ils traversent petit villages et savane dans le seul but de rejoindre l'école et le savoir depuis leurs quatre premières bougies, et sans baskets aux pieds. Vous avez dit cliché de commentateur sportif ? Certainement, encore que... Un athlète de haut niveau se conditionne dès son plus jeune âge et la répétition des efforts d'endurance ne peut qu'améliorer la foulée, le souffle et le rythme cardiaque. Voilà pourquoi dans nos sociétés occidentales de plus en plus caractérisées par le travail sédentaire et les activités récréatives passives, l'exercice physique apparaît de moins en moins associé à la vie quotidienne. Il convient donc de s'inscrire dans une association sportive et d'engager une démarche, histoire de s'offrir une stimulation physique nécessaire à la santé et au bienêtre. D'après l'Institut national de la santé et de la re-

cherche médicale (INSERM), 84 % de la population française entre 17 et 75 ans a pratiqué une activité physique ou sportive au cours de l'année écoulée. Une proportion qui tend à stagner, sauf chez les seniors. Présidente du Comité départemental Seniors et Sport de la Moselle, Christiane Leroy considère que le sport se démocratise peu à peu chez les plus anciens : «Il est vrai qu'au début des années 2000 le sport et les activités physiques n'étaient que peu souvent adaptés aux plus âgés. Les choses changent et notre comité propose des disciplines idéales comme la gym-danse ou même des manières de s'initier au self défense comme le taï-chi».

Les quelques risques du sport Et tous ces progrès pour la santé. C'est en tout cas l'argument souvent mis en avant par les professionnels du sport. Il faut dire que dans une communauté où deux

PHOTOS RÉMI ALEZINE

Forcément, le sport et la santé semblent deux notions complémentaires. Un lien à deux feed-back. En clair, une bonne santé permet une pratique sportive optimale et une activité physique régulière génère une meilleure forme générale. Pourtant, certains sports de haut niveau se mettent seulement à intégrer la médecine dans les processus de formation et le sport ne se révèle pas toujours sans risques pour la santé. Enquête chez les professionnels de la santé dans le sport.

Le sport bon pour la santé et pour tous. tiers des Français sont alors en grande partie sédentaires et que des études ont prouvé qu'au moins trente minutes de marche rapide est nécessaire chaque jour pour protéger sa santé, il convient de passer à l'action. La liste des bienfaits est longue : le sport

renforce le cœur, améliore la circulation sanguine, régule la tension artérielle, décrasse les poumons, fait baisser le taux de sucre, stimule le système humanitaire… Bref, vive le sport ! «Attention» tempère toutefois le docteur Thierry Weizman, médecin et

président de l'équipe professionnelle de Metz Handball : «Il est évidemment essentiel de faire quelques examens cardiaques avant la pratique de certaines activités. Par définition, le sport est toujours bon pour la santé mais il convient de

le moduler selon les différentes pathologies». La promotion de l'activité physique se doit donc d'être adaptée aux paramètres d'âge, de sexe, de santé et de condition des individus. L'INSERM met en avant quelques risques comme celui de lésions aiguës (fracture, luxation, traumatisme crânien, entorse...) ou chroniques (tendinite de l'épaule pour la natation, tendinopathies du genou et de la cheville pour le vélo et la course à pied). En outre, des études montrent que 4 % des personnes pratiquant une activité physique de manière intense présentent un profil d'addiction à leur activité. Pour autant, il est largement prouvé que l'abandon d'un mode de vie trop passif permet de prévenir les problèmes d'obésité, l'hypertension ou l'ostéoporose, sans compter un effet bénéfique inestimable sur le bien-être psychologique. Bouger, oui, mais bien bouger. Rémi Alezine

Les pros de la santé Le sport de haut niveau réclame un vrai savoir-faire et des connaissances bien spécifiques. Si dans certaines disciplines, le suivi médical se révèle automatique, il commence seulement à se montrer indispensable sur d'autres terrains. Objectif Lorraine est allé à la rencontre d'un kinésithérapeute lors de la semaine du Moselle Open et il s'est penché sur le cas très spécifique du golf.

De la mécanique de précision

MOSELLE OPEN

Il déambule en survêtement avec une accréditation autour du cou si bien qu'on le prendrait pour un joueur du tournoi. Pourtant, le truc de Charles Lamarche, ce n'est pas la raquette mais la kinésithérapie. Pour la seconde année consécutive, ce Messin a mis son cabinet entre parenthèses pour se consacrer essentiellement aux tennismans du Moselle Open. «Les organisateurs m'ont contacté et me voilà au Moselle Open pour la seconde fois. Je suis également sollicité lors des championnats du monde de trampoline à Metz», raconte Charles Lamarche. Si seuls les kinés officiels de l'institution du tennis international sont autorisés à intervenir sur les courts durant les rencontres, d'autres petites mains expertes s'activent dans les coulisses. «Le petit bonus est d'avoir un rapport amical, voire de confident avec de grands champions», murmure Charles Lamarche.

Le Russe Davydenko durant le Moselle Open.

Mieux, le spécialiste mosellan évoque des athlètes en pleine phase avec leur corps : «Vous savez, nous exerçons une vraie mécanique de précision sur des individus qui connaissent parfaitement leurs problèmes et leur corps. A nous d'ajuster notre traitement à leurs besoins». On ne sait à quel point Jo-Wilfried Tsonga, le

vainqueur 2011 et 2012, a pu faire appel à Charles Lamarche. On peut juste observer que ses deux titres à Metz coïncident avec la présence du kinésithérapeute lorrain.

Golfez-vous bien Elle n'y connaissait pas grand-chose en golf il y a deux ans et pourtant désor-

mais, elle est l'une des plus ferventes militantes du suivi médical dans le monde très fermé de la petite balle. En suivant son fils et son mari sur les greens, la kinésithérapeute Céline Del Bourgo a très vite diagnostiqué un certain manque : «En école de golf, les gamins n'étaient même pas échauffés au moment de taper dans la

balle…». En effet, si le golf apparaît en premier comme un sport peu exigeant physiquement, il est en réalité très capricieux pour le dos et les cervicales. «J'ai donc proposé d'échauffer les enfants au golf d'Amnéville». La méthode fonctionne si bien qu'aujourd'hui elle s'occupe également des adultes et s'est impliquée dans un mouvement national. «Il faut savoir qu'il y a cinq ans il n'y avait pas de kiné en équipe de France de golf !» remarque celle qui voudrait désormais recenser les activi-

tés médicales dans les clubs de golf. Car pour le moment rien n'est clairement établi au niveau de la fédération et les clubs agissent selon leur bon vouloir. Du coup, pas vraiment de suivi médical dans une discipline qui compte désormais des athlètes affûtés et plus seulement de vieux champions vieillissants. Céline Del Bourgo entend diffuser sa méthode et la rendre quasi automatique. Elle est ludique, presque indispensable. R.A

Céline Del Bourgo


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