L'Ami Sports n°10

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Le mensuel «Sports» de l’ami hebdo en Alsace Septembre 2015

diffusé gratuitement aux abonnés de 3€

LE SPORT MAIS PAS SEULEMENT

N° 10

C’est la rentrée des classes à la LAFA

Ferrette: comment devient-on serial trailer?

EuroTournoi: objectif atteint

MON : L’esprit de famille

J.-F FREY

Les SR Colmar changent de braquet

Rugby: le mental s’invite en mêlée


SOMMAIRE mensuel paraissant 10 fois par an édité par

2

un autre regard sur le Sport en Alsace

L’Ami hebdo 30, rue Thomann 67000 Strasbourg Tél. 03.88.22.77.22 Fax. 03.88.22.51.66

avec la participation et la collaboration de

IMPRIME PAR L’A.M.I. 34, rue Thomann Strasbourg Dépôt Légal à date de parution Directeur de la Publication:

Bernard Deck

retrouvez chaque mois

AU SOMMAIRE N°10 - Septembre 2015 L’actu vite fait

p.3

En pole, en panne Dossier

p.4

Le MON : brasseur de talents La ligue d’Alsace de football

diffusé gratuitement de aux abonnés

Le mensuel «Sports» de l’ami hebdo en Alsace Septembre 2015

La LAFA entre dans la zone Euro

3€

LE SPORT

C’est la rentrée des classes à la LAFA

p.8

SR Colmar

p.11

Nouvelle étape Athlétisme

Ferrette : comment devient-on serial trailer?

p.14

Dans la peau d’un trailer

N° 10

ENT MAIS PAS SEULEM

Offenbourg

sur tablette numérique

EuroTournoi: objectif atteint

p.17

Eurotournoi

p. 18

22, voilà les Hongrois Rugby club Strasbourg

p.22

Calcul mental

Les SR Colmar changent de braquet

t MON : L’espri le il de fam

J.-F FREY

Pas tout à fait un équipement franco-allemand

Rugby: le mental s’invite en mêlée

Le sport en débat

Le retour du rallye Alsace-Vosges ?

p.26 p.28

Savez-vous tchapper ?

Le mensuel «Sports» de l’ami hebdo en Alsace Juin 2014

diffusé gratuitement aux abonnés de 3€

LE SPORT MAIS PAS SEULEMENT

N° 0

Directeur de publication : Bernard Deck Réalisation : L’A.M.I. Rédaction : Patrick Schwertz, Joël Hoffstetter, Emeline Riffenach, Gautier Traber L’Ami Sports en Alsace est publié par le Groupe L’Ami hebdo. 30, rue Thomann 67082 Strasbourg Cedex RCS 588 500 421 B

en partenariat avec

■ les faits marquants du mois ■ l’événement sportif ■ le portrait du mois ■ les décideurs qui comptent ■ les associations dynamiques ■ sports et médias : la controverse Cette édition spéciale «print» est réservée aux amis de l’Ami Sports. A découper ou à recopier et à adresser à L’Ami Hebdo 30, Rue Thomann 67000 Strasbourg pour recevoir les prochaines éditions «print» de l’Ami Sports

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code postal : . . . . . . . . Commune : . . . . . . . . . . .

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Sport et médias


ÉDITO

L’ACTU VITE FAIT 3

Les rois de Rio

En pole

P.S.

Un Sundgauvien champion de France Originaire de Seppois-le-Bas et licencié au CC Étupes (Doubs), Hugo Hofstetter a remporté le championnat de France Espoirs à Pieux (Manche), au terme d’une course de 168,1 km (un parcours de 18,9 bouclé huit fois). Stagiaire chez Cofidis depuis début août, il succède au Normand Jérémy Leveau.

A l’arrache Représentant la France aux Mondiaux de Voltige à Aix la Chapelle, en Allemagne, les voltigeurs des Ecuries de la Cigogne (Haguenau) ont décrochés une médaille de bronze par équipes. Comme l’an passé en Normandie mais en revenant de loin cette fois (ils étaient seulement quatrièmes avant le dernier test libre).

Veszprem, prems Au cours d’un EuroTournoi qui a enregistré 20 000 spectateurs en quatre jours, le champion de Hongrie et finaliste de la Ligue des Champions Veszprém a donné une petite leçon de handball au PSG, double tenant du titre, le battant 32 à 31 en finale. C’est deux sans trois au Rhenus à Strasbourg pour le club de la capitale généreusement financé par le Qatar.

En panne

Pékin, Kazan, Astana. En dehors du fait que cette combinaison rapporterait gros au scrabble, il s'agit surtout des villes qui ont accueilli cet été les championnats du monde de trois sports olympiques majeurs : athlétisme, natation et judo. A douze mois des Jeux Olympiques (du 5 au 21 août 2016), ces Mondiaux ressemblent à une dernière répétition avant l'entrée en piste à Rio. On connaît trop l'influence et l'importance du jour J, de l'instant T, du couloir X, de la ligne d'eau Y ou du juge Z pour tirer des plans sur la comète brésilienne. Il n'en reste pas moins vrai que les Bleu(e)s sont revenus mi-figue, mi-raisin de leur escapade estivale en Russie, au Kazakhstan et en Chine. Renaud Lavillenie n'a jamais réussi à s'envoler dans le Nid d'Oiseau et ne sera peut-être jamais champion du monde. Mais le médaillé d'or des JO de Londres (qui a installé un sautoir, une barre et un tapis pour s'entraîner dans son jardin) a toutes les chances de rester l'homme le plus haut perché l'été prochain sur le stade olympique João Havelange. Florent Manaudou, pas forcément le plus gros bosseur des bassins, monte tellement en puissance qu'il pourrait mettre Rio à ses pieds. Une moisson de titres en individuel et en relais l'aiderait à effacer Laure et à se faire définitivement un prénom. Teddy Riner devrait entrer au Panthéon du judo mondial. Ce colosse aux pieds agiles et à la main de fer est hors-normes, presque hors concours. Un nouveau titre olympique et une seconde statue sera érigée au sommet du Corcovado. Ces trois locomotives peuvent mettre le train français sur les bons rails de Janeiro. Avec 37 médailles françaises remportées à Sydney pour ouvrir le nouveau millénaire, 39 à Athènes, 41 à Pékin, 34 à Londres (dont 16 rien que pour le judo, la natation et l'athlétisme), les sélections françaises sont constantes depuis quatre olympiades. Mais loin des États-Unis, de la Chine, de la Russie, de la Grande-Bretagne, toujours derrière l'Allemagne, à hauteur du Japon, de l'Australie, et légèrement devant la Corée du Sud et l'Italie. Ah, si Rio pouvait rimer avec Cocorico.

En froid Privé d’Iceberg, la patinoire de la Rotonde à Strasbourg, les hockeyeurs de l’Etoile Noire ont dû aller à Colmar pour la reprise de l’entraînement. Gestionnaire de la patinoire, la société Ellipse avait effectué des travaux en juin, dont la refonte de la glace pour le marquage des lignes et des sponsors, mais n’avait pas prévu assez de liquide de refroidissement pour reconstituer de la glace !

Une bonne occasion ratée? Le Racing Club de Strasbourg Alsace a-t-il raté une bonne occasion en ne recrutant pas Cédric Kanté ? Joueur du club de 1994 à 2001 et de 2003 à 2006, le défenseur central strasbourgeois de 36 ans était prêt à rejouer pour les ciel et blanc mais porte finalement les couleurs de l’ASP Vauban (DH), le club de ses débuts en 1986.

La chasse aux budgets Les clubs sportifs alsaciens de haut niveau ont du mouron à se faire pour 2016 et l’entrée en service de la grande région ACAL (Alsace, Champagne Ardenne Lorraine). Dans une région grande comme la Belgique, en concurrence avec les clubs de foot lorrains notamment (Nancy et Metz) et avec des élus alsaciens en minorité, il n’y aura plus autant de subvention publique de l’échelon régional. Sans compter la baisse de régime financier des départements…


ZOOM SUR LE MULHOUSE OLYMPIC… 4

MON: brasseur de talents Mulhouse Olympic Natation, le MON pour les initiés ou les intimes. Découvreur de talents, créateur de champions, accélérateur de palmarès, il est reconnu pour son savoirfaire. D'Yvette Kaplan-Bader, la doyenne des bassins, à Yannick Agnel qui sera peut-être l'homme de Rio, le club mulhousien a vu passer les meilleurs : Roxana Maracineanu, Laure Manaudou, Aurore Mongel, Benjamin Stasiulis, Nicolas Rostoucher, Amaury Leveaux, Sébastien Rouault. Indissociable des Horter, père & fils, le MON est aussi une grande famille de 750 licenciés, où compétition et loisir se côtoient.

Agnel: le goût retrouvé Perturbé dans sa préparation par une pleurésie, Yannick Agnel a donc préféré faire l'impasse sur les Mondiaux de Kazan. Car l'objectif majeur reste les Jeux Olympiques de Rio en août 2016, où il défendra sa couronne sur 200 mètres et devenir ainsi (tout comme Florent Manaudou sur 50m) le premier nageur français à conserver son titre olympique. Et s'il y parvient, ce sera en partie grâce au MON. Depuis son départ de Nice imposé par les relations détestables qu'il entretenait avec son entraîneur fétiche Fabrice Pellerin, Yannick Agnel est parti nager à Baltimore sous la baguette, un peu trop militaire, de Bob Bowman, l'ancien coach de Michael Phelps. Désireux de revenir en France, le champion de 23 ans a été extrêmement sollicité avant de mettre le cap sur l'Alsace, dont il connaissait «Lionel Horter, l'ancien DTN, quelques nageurs et la réputation gastronomique de la région».

J-F FREY

La route de Rio passe par celle de Mulhouse. Depuis son arrivée en Alsace, Yannick Agnel a retrouvé la joie de vivre et de nager. Forfait aux Mondiaux de Kazan, il vient de reprendre l'entraînement pour la saison de toutes les promesses.

Yannick Agnel, bain de jouvence au MON à 23 ans. Il y a aussi retrouvé Guillaume Strohmeyer, entraîneur au MON, et qui fut son ancien coéquipier à Nice. Et Agnel a surtout découvert un esprit de famille. Choyé, chouchouté, il a retrouvé le plaisir de nager. «C'est un régal de s'entraîner avec Lionel. La technique est différente, je suis moins à la Rambo. Je m'épanouis à nouveau», se félicitait le

champion du monde (2013) et champion olympique (2012) du 200 m nage libre dans une interview accordée à l'AFP.

Il replonge en Martinique Et de l'autre côté de la ligne d'eau, Lionel Horter a lui aussi été rapidement séduit

par l'homme. «Yannick est un nageur simple à entraîner, car il est intelligent et motivé. Il a confiance en lui, c'est un battant.» Une lune de miel entre Agnel et le MON que ses soucis pulmonaires n'ont pas terni. Déjà victime d'une pneumopathie en 2011, il a préféré cette fois jouer la carte de la prudence et ne pas s'aligner aux championnats du monde de Kazan. Car à l'époque, il avait quand même tenu à nager aux Mondiaux de Shangaï et ses résultats s'en étaient ressentis : 5ème du 20 m et 6èmee du 400 m. Ce qui ne l'avait pas empêché de devenir l'homme de Londres, un an plus tard, en raflant l'or sur 200 m et avec le relais 4x100. Aujourd'hui, Yannick Agnel a repris le chemin des bassins. Il termine un stage de 15 jours en Martinique en compagnie de Lionel Horter avant de replonger dans les eaux mulhousiennes qui le conduiront peut-être vers un nouveau sacre olympique. Patrick Schwertz


…D'YVETTE À YANNICK 5

Yvette, comme un symbole Yvette Kaplan-Bader est sans aucun doute la plus ancienne nageuse encore en activité à Mulhouse. Elle est actuellement licenciée au Mulhouse Olympic Natation et participe aux masters de natation, réservés aux vétérans. Portrait.

CATHERINE KOHLER

Yvette Kaplan-Bader, le MON dans la peau.

Yvette Kaplan-Bader est une femme à part. Une femme que l’on n’oublie pas. Un caractère bien trempé et une forme physique qui étonne le corps médical selon ses dires. A 88 ans, Yvette Kaplan-Bader trouve son équilibre dans les bassins. «Mon père a été le premier maître-nageur de Mulhouse en 1900. J’ai moi-même débuté la natation en 1936. Mon premier titre régional, je l’ai remporté dans la catégorie minime sur 50 m brasse», se souvient-elle. La brasse était alors la seule nage autorisée pour les filles. «Le club de l’époque comptait de grands champions reconnus dans le monde. Les filles n’étaient pas nombreuses, nous étions quatre, deux couples de sœurs. Nous avions seulement le droit de faire de la brasse et du dos brassé, deux nages jugées plus esthétiques pour les femmes». Yvette Kaplan-Bader a d’abord fréquenté la piscine historique de la ville, rue Pierre et Marie Curie. Des séances à l’intérieur l’hiver et à l’extérieur l’été avec des longueurs dans l’Ill. Elle se souvient aussi de la discrimination de l’époque. «Les femmes nageaient dans un bassin en bois à part».

Championne du monde à 80 ans La vie sportive d’Yvette Kaplan-Bader a été récompensée de diverses médailles et titres (elle a été décorée de l’ordre du Mérite en avril dernier). Une carrière ponctuée aussi d’épisodes plus sombres avec la guerre notamment. «Pendant la Seconde Guerre mondiale, j’ai eu l’occasion de pratiquer d’autres sports comme l’athlétisme. La natation mulhousienne était alors gérée par les clubs allemands. C’est à ce moment que j’ai pu apprendre le papillon». La jeune fille a ainsi eu l’occasion d’aller s’entraîner à Berlin. Elle avait été repérée parmi les jeunes nageuses alsaciennes. Sa passion de la natation a ensuite été mise de côté quelques


UN DEMI SIÈCLE D’UNE BELLE HISTOIRE 6

années, en raison notamment de son métier. «J’ai exercé comme institutrice dans le nord de l’Afrique». Revenue en France en 1954, au début de la guerre d’Algérie, Yvette KaplanBader a renoué avec la natation dans un contexte dramatique suite à la mort de son mari. «J’y suis d’abord allée pour me vider la tête et me défouler». Le bassin est devenu un exutoire pour celle qui a aussi perdu son fils. Yvette Kaplan-Bader s’est jetée à corps perdu dans les bassins. Elle est devenue championne du monde à l’âge de 80 ans sur le 50, le 100 et le 200 m. Seule représentante de la catégorie «Master» à Mulhouse, Yvette Kaplan-Bader se rend tous les matins à la piscine. Un rendez-vous quotidien ô combien important pour cette compétitrice dans l’âme. Emeline Riffenach

Les femmes du MON

JF FREY

Horter père & fils: ils ont écrit et font toujours l'histoire du MON.

Roxana Maracineanu, la première nageuse française à remporter un titre mondial. Le club de natation mulhousien, créé en 1962 suite à la fusion des cinq clubs de la ville, a accueilli d’autres grandes championnes comme Roxana Maracineanu (première nageuse française à décrocher un titre mondial), Aurore Mongel, Laure Manaudou (restée à Mulhouse quelques mois seulement) ou encore Coralie Balmy (toujours licenciée au MON comme sa coéquipière Fantine Lesaffre). Des noms inscrits dans l’Histoire du sport national et international. Une façon aussi pour la structure mulhousienne de mettre en avant ses équipes et ses entraîneurs. Les Horter, père et fils, sont ainsi toujours les chevilles ouvrières d’un club reconnu pour la qualité de sa formation. Un atout qui a fait venir en octobre 2014, le Nîmois Yannick Agnel. Le nageur de 23 ans, déjà double champion olympique à Londres en 2012 (sur 200 m nage libre et le relais 4x100 m nage libre) et double champion du monde sur les mêmes distances à Barcelone en 2013, est observé depuis sa reprise des entraînements à la fin du mois d’août. Celui qui a fait l’impasse sur les Mondiaux de Kazan et sur la Coupe du monde de Chartres cet été pour raison médicale, prépare activement les Jeux de Rio l’année prochaine. Yannick Agnel s'ajoute ainsi à d'autres grands noms de la natation mulhousienne, véritable usine à champions : Benjamin Stasiulis, Nicolas Rostoucher, Amaury Leveaux, Sébastien Rouault. E.R

Laure Manaudou avait préparé les JO de Pékin à Mulhouse de janvier à août 2008.

Fantine Lesaffre : la Nordiste du MON est un grand espoir de la natation française en 4 nages.


GRAND JEU-CONCOURS 7

Un jeu-concours pour fêter le premier anniversaire de des centaines de cadeaux à gagner Oubliée la canicule, fini le sable qui colle aux doigts de pied, terminés les embouteillages pour revenir de la plage, vive la rentrée... sportive! Et l’Ami Sports Alsace a décidé de la partager avec vous en organisant une série de jeux concours qui sera lancée en septembre pour s’achever en décembre, afin de souffler ensemble notre première bougie. Un an de parution, ça se fête, non? Outre des abonnements gratuits à l’Ami Sports Alsace et des livres sur la grande histoire du football alsacien, les participant(e)s pourront gagner des places pour encourager leur équipe favorite (SIG, ASPTT Mulhouse, Sélestat Alsace Handball, Rugby Club Strasbourg) Comment jouer? C’est très simple : il vous suffit − chaque mois − de cocher les bonnes cases d’un quizz sur le sport et dont les bonnes réponses figurent dans les éditions précédentes de notre magazine. Et si vous avez manqué l’un ou l’autre numéro, vous aurez droit à une séance de rattrapage puisque les articles concernés sont en ligne. Pour participer, n’hésitez pas à vous connecter sur le site de l’Ami Hebdo: www.ami-hebdo.com/amisportsalsace et sur notre page Facebook www.facebook.com/amisportsalsace A noter que le jeu concours du mois de septembre sera clos le 5 octobre à minuit et qu’un tirage au sort entre les gagnants(e)s aura lieu en cas d’égalité. Et si vous ne gagnez pas ce mois-ci, vous pourrez tenter à nouveau votre chance en octobre, novembre et décembre 2015.

A très bientôt sur www.ami-hebdo.com/amisportsalsace


LA LIGUE D’ALSACE DE FOOTBALL… 8

La LAFA entre dans la zone Euro La Ligue d'Alsace de football vient de lancer sa saison 2015-2016. Elle s'annonce à la fois studieuse et conviviale sous le signe de la 3F : Fête, Fanzone et Formation. Explications.

La rentrée de la LAFA: festive et studieuse. «Je ne suis pas le seul à être déçu. Mais un championnat d'Europe de football organisé en France sans sa capitale européenne, c'est quand même dommage», rappelle Albert Gemmrich. La Ville de Strasbourg n'a pas souhaité monter dans le wagon de l'Euro 2016, tout comme elle avait manqué le train du Mondial 98. Reste la boîte à souvenirs et ces images d'un stade de la Meinau totalement reconstruit (5 ans après le titre de champion de France du Racing) pour accueillir deux matches de l'Euro 84 : RFAPortugal (0-0) devant 44.566 spectateurs (record historique) et Danemark-Belgique (3-2) avec la qualification pour les ½ finales de la bande à Laudrup dans une ambiance indescriptible. Et 1984 pourrait même devenir le clap de fin des grandes

heures internationales de la Meinau, tant le président de la LAFA n'est guère optimiste sur les prochaines échéances. «Après cet Euro 2016 et la Coupe du Monde féminine 2019, il faudra sans doute patienter quelques dizaines d'années avant que la France ne soit appelée à organiser d'autres événements de cette envergure.» C'est pourquoi, la Ligue d'Alsace de football a décidé de contre-attaquer «pour ne pas rater l'opportunité de cet Euro en France, mais aussi pour laisser un héritage au football français de demain.» Et l'appel à projets du programme «Horizon Bleu 2016» lancé par la FFF qui bénéficie d'un budget de 37 M€ (lire par ailleurs) devrait constituer le moment fort de la saison avec l'Eurofoot en toile de fond.

«Faire vivre le Village» Il y a d'abord le côté festif et fraternel. Comme ce fut le cas pour le Millénaire de la Cathédrale de Strasbourg, la Ville de Strasbourg pourrait faire de ce championnat d'Europe de football (du 10 juin au 10 juillet) son fil rouge des grands événements de l'été 2016. C'est ainsi que le Jardin des Deux Rives devrait accueillir une fanzone avec retransmission de tous les matches de la compétition. La LAFA y prendra également ses quartiers d'été en proposant de nombreuses animations (tournoi de beach-soccer, de mini-foot, mais aussi des expositions) et «pourquoi pas un cinéma de plein air pour faire vivre ce Village quand il n'y aura pas de

matches programmés sur écran géant», suggère Ilan Blindermann, le Directeur général de la LAFA. D'autres contacts ont également été pris avec Sélestat, Colmar et la région des Trois Fontières, où une fanzone rassemblant supporters français, suisses et allemands est également envisagée. Par ailleurs, chaque Ligue de la 3F a été dotée d'un car-podium, trait-d'union des festivités et des animations de ce qui devrait être le tube de l'été 2016.

10.000 licenciés de plus? Mais au delà de la fête, c'est tout le football amateur qui devrait bénéficier des retombées de l'Euro. A l'issue du Mondial brésilien de l'an dernier, la Ligue d'Alsace avait


…DONNE LE COUP D’ENVOI DE LA SAISON 2015-2016 9

La Fédération française de football a lancé son programme «Horizon Bleu 2016» visant à mobiliser et à rassembler le monde amateur (2,2 millions de licenciés) autour de ce formidable enjeu de l'Euro 2016. Il dispose d'une enveloppe globale de 37 M€, soit 22 M€ en provenance du FAFA (Fonds d'Aide au Football Amateur) et 15 M€ versés par l'UEFA. Cet appel à projets qui court sur deux saisons (2014/15 et 2015/16) s'adresse aux Ligues, aux districts, aux clubs, aux licenciés et s'articule autour de trois axes : - Les animations : de façon à associer l'ensemble des acteurs du football amateur autour de l'Euro 2016. - Les infrastructures : afin d'accompagner la mise en place de projets d'équipements visant à encore mieux structurer les clubs en anticipant sur un probable afflux de licenciés à l'issue de cet Euro organisé en France. - La formation : pour développer les compétences de l'ensemble des éducateurs du monde amateur et professionnaliser leur implication au sein des clubs. AMA enregistré une hausse de licenciés (+ 3.000) avec un pic sur le football féminin (+ 15 %). «Après l'Euro, on peut s'attendre potentiellement à 8.000 ou 10.000 licenciés supplémentaires, surtout si l'équipe de France marche bien», estime Ilan Blindermann. Et c'est justement afin d'aider les clubs à se structurer davantage pour mieux accueillir cet afflux de nouveaux licencié(e)s (La LAFA en compte 82.000 pour 600 clubs) que la 3F a versé 27 M€ dans la cagnotte avec le soutien de l'UEFA. Ce qui devrait permettre d'engager

des travaux de mises aux normes (vestiaire, club house, éclairage, pelouse), mais aussi d'amélioration ou d'embellissement (multisports synthétique, mini-bus, terrain de futsal extérieur). Les différents projets transiteront par les Ligues qui joueront les arbitres et sélectionneront les plus crédibles ou les plus urgents.

Professionnaliser la formation Reste un autre volet d'importance : la formation. C'est la clé de voûte du dirigeant,

qu'il soit président, trésorier, secrétaire ou chargé de communication. «La professionnalisation et l'accès aux outils de management n'effacent pas pour autant l'esprit bénévole et le tissu associatif», relève avec justesse René Marbach, le secrétaire général de la Ligue. L'Alsace fait d'ailleurs partie des bons élèves, puisque 1500 personnes ont suivi des formations techniques. Et la LAFA propose un catalogue sur-mesure de 20 modules : gestion associative, financière et conflictuelle, construire son plan de communication, conduire une réunion, organiser un événement, rechercher des partenariats, du sponsoring et des sources de financement, savoir déléguer, recruter, motiver et manager…

«Ces compétences peuvent également être utiles au delà de la sphère du football, que ce soit dans son parcours professionnel ou même dans sa vie personnelle», précise René Marbach. Animation, amélioration des infrastructures, formation : la saison de la Ligue d'Alsace de football démarre sur les chapeaux de roues. Membre du comité directeur de la FFF, Albert Gemmrich a également accepté d'être le Président de l'Association Volontaires 2016. Quelque 6500 postes sont à pourvoir (accueil, chauffeurs, traducteurs, informaticiens etc...) et plus de 10.000 candidatures ont été reçues. L'Euro 2016 est déjà bien lancé. Patrick Schwertz

Les Bleuets à la Meinau Un France-Ukraine espoirs au stade de la Meinau, le 13 octobre. Voilà une belle affiche pour les supporters alsaciens que l'on doit en grande partie à Albert Gemmrich, l'un des proches de Noël Le Graët, le Président de la FFF. Ce match amical constituera un excellent test pour les Bleuets sur le chemin de la qualification à l'Euro 2017 en Pologne. Coachée par Pierre Mankowski, ex-entraîneur du Racing, cette nouvelle génération ne manque pas de talent. A l'image de Nardi et Lenglet (Nancy), Amavi (Aston Villa), Laporte (Bilbao), Tolisso (Lyon), Rabiot (PSG), Sanson (Montpellier), Nkoudou (OM), Nangis (Caen), Martial (Monaco) ou Benzia en partance de l'OL.

Ilan Blindermann, René Marbach, Albert Gemmrich et André Hahn consultent leur feuille de route devant le car-podium de la FFF.

PHOTOS PS

Le projet «Horizon Bleu»


FOOTBALL : WITTENHEIM SE RAPPROCHE DE WITTENHEIM 10

Vers un ballon partagé Les deux clubs de football de Wittenheim (ASTRW et USW) ont signé un protocole d’accord en vue d’un rapprochement d’ici l’année prochaine. La signature est intervenue le 19 août en présence notamment du maire de la ville Antoine Homé. «Nous sommes le principal financeur des clubs et sommes à l’origine de cette démarche de rapprochement», souligne l’élu. Les deux clubs de la ville coexistent depuis des décennies (USW créée en 1913 et ASTRW créé en 1948) mais le contexte s’est progressivement tendu entre les deux structures. Problèmes financiers et résultats sportifs sont

notamment en cause. «Nous avons connu des différends notamment avec l’USW en 2013 mais cet épisode est derrière nous. La démarche de rapprochement montre que nous repartons du bon pied. Nous allons à nouveau travailler ensemble», explique Antoine Homé. Des assises du football vont être organisées cet automne pour concrétiser le rapprochement entre les deux clubs. «Rapprochement qui pourra aller jusqu’à la fusion. Les assises nous permettrons de proposer des solutions et un calendrier. J’ouvrirai le débat en septembre avec mon adjoint délégué aux sports, Philippe

Richert», poursuit le premier magistrat. Le débat sera posé autour d’ateliers et de deux thématiques centrales : l’organisation et la structuration du football à Wittenheim et les valeurs portées par le rapprochement des clubs (mixité sociale, laïcité dans le sport ou encore pratique féminine). «L’idée étant d’arriver à la fin de l’année à des conclusions partagées et à une mise en œuvre des modalités en août 2016». La municipalité s’est aussi engagée dans ce rapprochement pour mieux utiliser l’argent des contribuables. «Le contexte économique nous oblige, comme d’autres com-

munes, à maîtriser nos finances et à rationnaliser l’utilisation de l’argent public». Un audit financier a été commandé par la Ville sur la situation des clubs de foot. Audit qui démarrera en même temps que les assises cet automne. «Les subventions municipales seront allouées aux clubs après l’audit et ses conclusions», ajoute Antoine Homé. Le football wittenheimois compte actuellement près de 500 licenciés, dont 300 à l’USW et 200 au sein de l’ASTRW. Côté pratique, les clubs occupent le complexe sportif Coubertin et le stade Georges Stephan. Emeline Riffenach


LES SR COLMAR CHANGENT DE STATUT 11

Nouvelle étape

PHOTOS F. MAIGROT/L’A.MI.

Les SR Colmar se professionnalisent. L’été a été mis à profit pour répondre à la demande de la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG) et créer une société à laquelle est adossée l’équipe engagée en National. Une convention lie l’association SRC et la nouvelle société.

Engagés dans leur sixième saison en National, les Stades Réunis de Colmar ne cachent pas leur ambition de monter en Ligue 2 depuis l’arrivée à la présidence de Christophe Gryczka en 2012. «La Ligue 2 dans les trois ans» avait annoncé le successeur de Roland Hunsinger après sa prise de fonction au Stadium.

Une société pour se renforcer Les trois saisons suivantes ne se sont pas passées comme escomptées mais l’ambition demeure pour le club amateur. «En National, le mode de fonctionnement est que tout le monde peut battre

tout le monde, et si tu ne montes pas, tu finis par descendre. L’objectif reste la montée mais dire quand ? Une montée ne se décrète pas, c’est le plus tôt possible» explique Christophe Gryczka. Une accession ne se décrète pas mais les SR Colmar s’y préparent. En National, il n’y a pas de statut pro, sauf par dérogation et pour une durée limitée en cas de descente de Ligue 2, mais il y a des règles instaurées par la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG). Ainsi, le gendarme financier du football français professionnel demande aux clubs de National de créer une société pour gérer la sec-

tion football concernée quand la masse salariale dépasse 800 000 euros. Le Racing Club de Strasbourg Alsace n’a pas fait autrement il y a quatre ans avec une société anonyme sportive professionnelle (SASP) dont l’association Racing Club de Strasbourg Football, qui est titulaire de l’affiliation à la Fédération Française de Football (la clé pour participer au championnat) et possède le nom du club, détient 1,33 %. A Colmar, la différence réside dans les choix. La société est une société par actions simplifiée (SAS) et «l’association SR Colmar y est très largement majoritaire», comme le souligne le prési-

dent Gryczka sans révéler la hauteur de la participation. Les deux seuls autres actionnaires sont Christophe Gryczka et le vice-président du club Jean-Louis Jaegli. Le premier a démissionné de la présidence de l’association pour prendre celle de la SAS et le second est passé de la vice-présidence à la présidence des SRC. Et les deux siègent au directoire de la SAS avec François Cattin et Thierry Houlmann, représentants de l‘association.

«Plus le choix» Avec le nouveau montage, la société assure la gestion de l’équipe fanion, tandis que


UNE ÉVOLUTION POUR ÉVITER LA RÉVOLUTION 12

l’association garde les équipes amateurs et prendra le centre de formation, en cas de création future. Une convention, visée par la mairie qui garde un droit de regard (elle possède les installations), lie l’association et la société. «Il y avait urgence. Nous n’avions plus le choix, la DNCG donne trois ans pour le faire. Nous étions au-dessus depuis deux saisons pour la masse salariale et elle dépasse largement les 800 000 euros pour 2015/16. C’est le même schéma que pour les autres clubs. Nous avons lancé la société sous cette forme pour ne pas faire de révolution, il faut faire les choses doucement à Colmar» poursuit Christophe Gryczka. Corollaire en amont de cette demande, la DNCG a validé en juin le budget colmarien d’un montant de 2,1 millions d’euros - le président évoque 2,3 millions d’euros à fin août - mais a encadré la masse salariale. Cette mesure s’explique par l’importance de la masse salariale dans les clubs, plus de

75 % voire très nettement plus du budget. Un risque en cas de difficultés financières. Car la part prépondérante prise par les salaires et charges dans les dépenses est à mettre en parallèle avec les très faibles fonds (pour ne pas dire absence) dont disposent les clubs quand ils sont simplement sous forme associative. Aux SRC, certains points du montage concocté pour isoler la partie professionnelle par Thierry Houlmann, avocat en droit des affaires dirigeant le cabinet FIDAL de Belfort dans le «civil», n’est que transitoire.

Situation évolutive Si le choix des dirigeants colmariens s’est porté sur une SAS, c’est pour la souplesse de fonctionnement : nombre d’actionnaires minimum faible, pas de conseil d’administration obligatoire, montant du capital libre… Justement. La nouvelle structure n’a qu’un capital de 5 000 euros. Trop faible pour rassurer le gendarme du football français. «On l’a fait de cette manière pour l’instant, parce qu’il fallait le faire,

cela va évoluer, toutes les portes sont ouvertes» explique Christophe Gryczka sans donner plus de détails, mais tout en rappelant qu‘à Colmar on travaille avec des bilans équilibrés. Une gestion saine donc. Sur le chemin du professionnalisme, saine gestion signifie également plus de capital dans la structure maîtresse. Nul doute que celui de la nouvelle SAS va évoluer rapidement, pour faire entrer de nouveaux actionnaires ou pour permettre aux deux actionnaires privés d’étoffer leur participation. A l’inverse, l’association va perdre de son poids au tour de table. Le contrôle de la société par l’association n‘est pas le but ultime (voir sa participation au Racing à Strasbourg), la seconde n’a pas les fonds nécessaires pour monter en régime et accompagner le professionnalisme. «Tout est ouvert» répète Christophe Gryczka, tout en ayant déjà l’étape suivante en tête. Joël Hoffstetter


MULTIMÉDIA POUR TOUS 13

7 (bonnes) raisons de lire Depuis l’arrivée de Buzzfeed en France, la mode est aux «toplistes». Nous succombons à cette tendance en récapitulant 7 raisons de lire L’Ami Kiosk.

L’enrichissement multimédia est signalé par des symboles, comme ici l’appareil photo désigne un diaporama.

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ATHLÉTISME… 14

Dans la peau d’un trailer

PHOTOS CRG

C’était une promesse de troisième mi-temps, mais ils ont tenu parole. Quatre footballeurs du FC Balschwiller, modeste club de Division 3 haut-rhinoise, ont relevé le défi de participer au Trail de Ferrette, long de 31km. Parmi eux, un journaliste de l’Ami Sports, qui a troqué ses crampons contre une paire de baskets. Carnet de bord d’une aventure mémorable, faite de rires et de larmes.

La joyeuse bande du FC Balschwiller avant le départ. Quatre ont réussi à boucler le 31 km, cinq autres ont participé au 14 km, et les quatre dernièr(e)s autres ont pris part au 7 km. ● Samedi 15 août, 20h00. J1. «Ding dong !» La porte s’ouvre, ils sont là. Tout le monde s’installe sur le canapé. La télé s’allume, le match de rugby en toile de fond. La petite soirée improvisée peut commencer. Elle s’est organisée comme ça, au dernier moment, pour manger quelques crêpes et dédramatiser la redoutable échéance qui nous attend le lendemain. «Dédramatiser», le mot est juste. «Alors, com-

ment vous vous sentez ?», demande Noémie. Bonne question. Quelques rires nerveux en guise de réponse. Est-ce que l’entraînement de ces dernières semaines sera suffisant ? Est-ce que l’on tiendra la distance ? Justement, on n’en sait rien… Le rugby est fini, pas de folies : chacun file au lit. Car demain, c’est trail. On se sépare avec le sourire, sans vraiment savoir ce qui nous attend. ● Dimanche 16 août, 4h00.

Jour J. Réveil en sursaut. Je reprends mes esprits : «calme toi, la course n’est pas encore partie !» Passage rapide par la cuisine. Une pêche, un abricot, un yaourt aux figues. Et puis, deux petites crêpes de la veille. Le tout, avalé devant une télévision qui diffuse un reportage sur les étendues sauvages de Russie. Les vastes paysages du Kamchatka, certes magnifiques, ont sur moi un effet soporifique. Il est temps de

retourner sous les plumes. Encore trois heures de sommeil, et l’horloge sonnera. ● 7h00. Là encore, pas besoin de réveil. La nervosité a fait son effet. Visiblement, les copains sont réveillés aussi. Deux messages s’affichent sur mon portable. Florent : «Pensez à la crème solaire les gars». Nicolas : «Quel temps magnifique, mais que vais-je donc faire aujourd’hui ? Allez, un petit trail de 31km pour se dégourdir les jambes !» Inutile de préciser que dehors, il pleut des cordes. Dernière vérification : short, t-shirt, baskets, chaussettes antiampoules. Tout y est. ● 8h15. Rendez-vous a été donné au gymnase. Chacun récupère son dossard. Dehors, sous une pluie de plus en plus prononcée, les plus courageux s’échauffent. Pas nous. ● 8h58. Les 150 coureurs inscrits sur la grande boucle se massent sur la ligne de départ. Discrètement, je jette un regard aux mollets des autres concurrents. Dans un raisonnement un peu simpliste, je décrète que les muscles les plus saillants appartiennent aux coureurs les plus entrainés. Et donc les plus rapides. Mais bizarrement, je n’ai plus peur. L’ambiance est à la plaisanterie, alors que le starter lève son pistolet vers le ciel. C’est comme si j’avais rejoint une grande famille. Je n’ai rien à craindre, j’ai le sentiment d’avoir ma place dans le peloton. Le coup de pétard retentit : c’est parti pour 31 km !


…LES COURSES DU JURA ALSACIEN 15

Vanessa, notre supportrice de choc, qui nous propose compotes, gels énergisants et autres pâtes de fruits. On ne s’éternise pas : un passage à proximité des sources de l’Ill, et déjà, la route s’élève. La montée s’annonce pénible… ● 10h40. L’ascension, marquée d’une croix rouge lors de la reconnaissance, m’a parue plus difficile en VTT qu’en courant. Lorsque la pente devient trop raide, difficile de continuer à courir. On double pas mal de coureurs, dont certains chancèlent. Néanmoins, dans mes jambes, la montée a laissé des traces. Quant à Florent, il semble frais comme un gardon. Enfin arrivé au sommet, Vanessa est encore là, comme une oasis au milieu du désert. Une petite lampée de compote ne se refuse pas. ● 11h20. Voilà près de 7km que l’on descend. Florent mène grand train. Dans mes oreilles, les morceaux plus rythmés les uns que les autres s’enchaînent. On double une bonne vingtaine de coureurs, ou plutôt on les cueille comme des fruits mûrs. Au bout de la descente, le village de Ligsdorf apparaît. Julie, Margot, Noémie et Jérémy, qui ont terminé leur 7km, nous accueillent en chanson. «Allez Balschwiller, un effort et y’a d’la bière !» Dès la ligne d’arrivée franchie, le groupe a rejoint Vanessa, pour nous soutenir sur les derniers points de passage… ● 11h35. Plus de 2h30 de

9h01 : le départ du trail de Ferrette vient d’être donné !

Congelés ! Parce qu’à l’Ami Sports, on n’aime pas faire les choses à moitié, on vous propose la formule deux en un. Après le trail vu de l’intérieur, reportage «en immersion» dans une pièce à -110 degrés… Pour la récupération, rien de mieux !

MICHEL KURST

● 9h10. Première ascension, celle du Rossberg, une belle bosse qui surplombe VieuxFerrette. Le peloton arrive groupé au pied de la colline. Le parcours emprunte un petit sentier étroit. Difficile de doubler, chacun monte à la queue-leu-leu. L’ennui, c’est que dès que le sentier s’élève, certains choisissent de marcher. Manque de chance, ils sont devant nous. Nous sommes piégés : nous qui ne voulions pas partir trop vite sommes coincés par un groupe qu’on croirait tout droit sorti du Club Vosgien. Guillaume me glisse à l’oreille : «je commence à comprendre pourquoi certains sont partis en sprint...» Florent aussi, a des fourmis dans les jambes : «punaise, c’est un trail ou une marche populaire ?» ● 9h50. Enfin, la voie est libre ! On progresse vers le premier ravitaillement. Florent, qui doit avoir de bonnes jambes ce matin, propose d’augmenter la cadence. Plutôt en forme, je décide de le suivre. Nicolas et Guillaume, plus prudents, préfèrent garder le rythme. On se sépare en binômes. ● 10h25. La borne des 10km vient d’être franchie, alors que l’on rentre dans le village de Winkel. La grosse difficulté du jour se profile à l’horizon : l’ascension du Glaserberg, le sommet du Sundgau, avec ses 816 mètres d’altitude. Avant de commencer la grimpette, il faut prendre des forces. Pas avec un ravito «officiel», mais grâce à

Immersion dans une pièce à -110 degrés. Le lendemain du trail, direction le CryoCentre de Mulhouse. Comme son nom l’indique, la structure est spécialisée dans la cryothérapie. Plébiscitée par les sportifs de haut niveau, cette pratique consiste à confronter son corps à des températures extrêmement basses. Pour récupérer de leur effort de la veille, les quatre «trailers du dimanche» ont donc fait comme les pros. Et se sont glissés sans un local à -110 degrés ! Une température qui n’existe pas à l’état naturel sur Terre, mais comparable à ce qu’on trouve sur la Lune. Sur Terre, sur la Lune ou sur Mars : toujours est-il qu’on ne savait plus très bien où on avait mis les pieds. D’un coup d’un seul, on venait de franchir le seuil du premier local, dit «d’acclimatation». Un froid sec, à moins 60. Bing ! En un claquement de dents, on venait de prendre 80 degrés dans la vue... Puis passage dans le bac à -110, et ce pendant deux minutes trente. Passé le choc et la surprise, l’expérience s’avère supportable. En tout cas, bien moins désagréable qu’une douche écossaise ! D’autant qu’une fois dans la «boîte», à moins d’être claustrophobe, on se sent plutôt bien. Et en sécurité : derrière la vitre, un technicien du centre s’est assuré que tout allait au mieux. Une fois sorti, on en rigolerait presque. Ce n’était pas si terrible, finalement. La peau encore fraiche, on se sent bien, léger, apaisé... Et les douleurs, comme oubliées ! Mais au fait, comment ça agit ? Ainsi exposé au froid, notre corps s’est démené pour maintenir la température à 37 degrés. Cette mise en route soudaine du système de thermorégulation a stimulé le système immunitaire et a eu des effets antalgiques et anti-inflammatoires. En d’autres termes, une méthode idéale pour soigner courbatures et autres douleurs musculaires. Surtout le lendemain d’un effort physique. Comme un trail, par exemple !

Situé rue des Rabbins, le CryoCentre de Mulhouse est le premier à avoir ouvert ses portes dans l’Est de la France. Contact au 03.89.36.16.43. Compter 39 Euros la séance. L’ouverture d’un centre similaire est prévue à Strasbourg, avant la fin de l’année 2015.


DOSSARD N° 140 16

course. Cette longue descente était une fausse amie. Je ne tarde pas à m’en rendre compte. Lorsque le dénivelé repasse dans le positif, les jambes flagellent. Passée la borne 20, la fatigue commence à se faire ressentir. Pour moi, en tout cas, car mon compère semble toujours aussi euphorique. ● 11h40. Les jambes ne me portent plus. Vite, un petit gel «coup de fouet» pour reprendre des forces. Mais c’est trop tard, il n’y a plus d’essence dans le réservoir. Comme dans les films, j’ai supplié à Florent de s’en aller : «vat’en, je te ralentis…» Il a finit par accepter. Dans le pire des cas, j’attendrai Nicolas et Guillaume. Mais pour l’heure, me voilà tout seul. Avec cette foutue pluie. ● 11h55. Le château est derrière nous. Quelques centaines de mètres plus tôt, j’ai bien failli déposer les armes. Sous mon pied droit, une ampoule de 80 Watts me fait

pas suffi. C’est donc bien accompagné que je m’apprête à terminer cette aventure. Ou pas. ● 12h00. «C’est super, tu vas le faire !» Dans ma tête, c’est tout l’inverse. L’arrivée n’a jamais parue aussi lointaine. De dépit, je me surprends à verser quelques larmes. Il ne reste pourtant qu’une, et une seule difficulté au programme. La Heidenfluh, le petit plateau forestier qui domine Ferrette. Allez, encore un effort, et on sera en haut.

Surtout, ne jamais courir seul ! souffrir un peu plus à chaque pas. Heureusement, je ne suis plus seul. Au ravitaille-

ment du KM23, Julie m’a suivi. Les 7km de sa propre course ne lui ont visiblement

● 12h15. S’asseoir, reprendre ses esprits. Comme prévu, la montée a été terrible. Heureusement, Julie était là, à me pousser. Au sens propre comme au figuré. Une fois au sommet, il n’y a pas le choix. Il faut faire une pause. La crampe des mollets semble inévitable, autant la repousser au maximum. Un massage s’impose. ● 12h25. L’arrivée qui approche me redonne soudainement un supplément d’âme. A moins que ce ne soit le morceau de banane englouti au dernier ravitaillement. Pas le temps de s’attarder sur le site de l’ancienne abbaye de Luppach. Il y a une course à boucler ! ● 12h35. On arrive enfin en bordure de forêt. La borne du KM30 est dans notre dos. Il ne reste plus qu’un kilomètre. Un kilomètre ! Mais déjà, «ils» nous ont repérés. Je ne vois que des silhouettes qui me font de grands signes. La famille, les amis, ils sont tous là, et se font entendre. Le vent porte leurs cris. Je lève les bras au ciel, et termine sous les accolades. D’autres larmes des larmes coulent sur mes joues. Mais cette fois, ce n’est pas de la tristesse…

C’est donc ça, le fameux «mur» dont parlent les marathoniens ! Au KM23, l’idée d’abandonner traverse mon esprit. Mais je ne cours plus seul : Julie, m’accompagne dans les derniers kilomètres et me soutient moralement. Il faut s’accrocher !

Gautier Traber, dossard 140


ATHLÉTISME : LA SALLE COUVERTE D'OFFENBOURG SOUS-UTILISÉE 17

Pas tout à fait un équipement franco-allemand

F. MAIGROT/L’A.M.I.

Il y a cinq ans a été inaugurée à Offenbourg une salle couverte d’athlétisme cofinancée par la CUS (Eurométropole). Projet transfrontalier, l’équipement ne sert pourtant que très peu à l’athlétisme alsacien.

Cela reste le plus grand projet revendiqué par l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau. Alors que les clubs d’athlétisme alsaciens attendaient depuis des décennies une salle couverte, c’est en Allemagne, à Offenbourg, qu’elle a été inaugurée en mai 2010. Sans vraiment répondre aux besoins de ces clubs. Présenté comme transfrontalier, le projet ne l’était pourtant pas vraiment. Un coup d’œil au plan de financement suffit pour le vérifier. Sur le 1,5 million d’euros, la Communauté Urbaine de Strasbourg a financé 300 000 euros, soit 20 %. C’est moins que l’apport personnel effectué par Rüdiger Hurrle. Le président de la Leichtathletikgemeinschaft Offenburg (LGO) a agi comme mécène en l’occurrence et apporté 350 000 euros au projet, de sa poche. Egalement financée par la Ville d’Offenbourg, le Badische Sportbund et l’ETSV

(Eisenbahner Turn- und Sportverein 1846 Jahn) Offenbourg, membre de la LGO et maître d’ouvrage, la salle porte d’ailleurs le nom de … Rüdiger Hurrle Leichtathletikhalle.

Un hall pour les lancers Un coup d’œil au contenu de ce qui est avant tout un équipement pour l’entraînement hivernal, mais peut accueillir des compétitions de taille modeste, le confirme. Long de 135 mètres et large de 10 mètres, l’équipement comprend six pistes de sprint et de haies et un espace de saut, pour la longueur, le triple-saut et la hauteur. Ses 1 550 m² de surface nette ont également permis de loger un hall pour les lancers de disque et de javelot et, à l’extérieur, une aire de réception de 90 mètres de long. Le

javelot est une spécialité de l’athlétisme local. La meilleure athlète du ETSV Offenbourg est Christina Obergföll. Originaire de Lahr, elle a été quatre fois championne d’Allemagne et championne du monde 2013, à Moscou, de la spécialité. Avant de pouvoir disposer de l’équipement local, elle devait se rendre à Karlsruhe pour s’entraîner en hiver.

Distel, Skotnik et quelques autres La salle de la Otto Hahn Strasse accueille aussi un ou deux meetings hivernaux, dont un est systématiquement dédié au lancer de javelot. Certaines années, c’est même son seul meeting. «La sprinteuse Céline Distel et la sauteuse Mélanie Skotnik utilisent les installations et j’y vais régulièrement avec mon groupe de

javelot», explique Jacques Danail, conseiller technique régional (CTR) à la Ligue d’Alsace d’athlétisme. Voilà pour les utilisateurs alsaciens de la salle. Aucun club alsacien ne s’y rend en l’occurrence. Malgré les discours officiels optimistes de mai 2010. «Ce n’est pas tellement la distance qui est un obstacle et je peux disposer des équipements quand je le souhaite, mais la salle nous facture des frais de chauffage pour l’utilisation et il aurait été bon que ces questions soient clarifiées entre le côté allemand et le coté français», poursuit le CTR. Avant la construction de la salle d’Offenbourg, les salles d’athlétisme les plus proches étaient Karlsruhe, en Allemagne, et Vittel, en France. Maintenant c’est un peu d’Offenbourg et toujours Vittel pour les Alsaciens. Joël Hoffstetter


HANDBALL: LE PARIS GAGNÉ… 18

22, voilà les Hongrois Avec son casting cinq étoiles, la 22ème édition de l'EuroTournoi a tenu toutes ses promesses. Du suspense, de l'intensité, de l'artillerie lourde, mais aussi des retrouvailles, des moments d'émotions et des bons sentiments. En finale, les Hongrois du MKB Veszprém parviennent enfin à décrocher la timbale en l'emportant sur le PSG (32-31), mettant ainsi fin à quatre années de domination française avec Montpellier, puis Paris. Face à ces tireurs d'élite, Frédéric Maigrot, notre photographe, a lui aussi dégainé. MKB Veszprém : une victoire tout en beauté.

Toute l'Alsace attend avec impatience la cuvée 2016.


…DE VESZPRÉM À L’EUROTOURNOI 19

22 x 2= 44, le compte est bon pour Nikola et Luka Karabatic.

Vori, Luka Karabatic, Hansen : l’accolade avant la régalade.

Hansen et les frères Karabatic : show devant !

Daniel Narcisse, homme sandwich du PSG. Le maillot a tenu le choc.

Quand Titi est en cage, le PSG peut souffler.


DERNIERS REGARDS… 20

A chacun ses objectifs

Les joueurs de Montpellier unis comme les dix doigts de la main.

Le Rhénus Sport, plaque tournante des selfies, SMS et photos postés sur les réseaux sociaux.

L'EuroTournoi : ça marche comme sur des roulettes.

La relève est assurée dans les gradins.


…SUR L'EUROTOURNOI

CHAMPIONNAT DE FRANCE

21

Nikola Karabatic et ses demoiselles d'honneur. Du strass à Stras.

SÉLESTAT ALSACE HANDBALL

REÇOIT

C'est maman qui va être contente. On préfère astiquer le parquet du Rhénus Sport que faire le ménage dans sa chambre...

ven.

25 sept. 2015

B ESANCON BESANCON

J04

ven.

09 oct.

2015

DI JON DIJON

J06

ven.

23 oct.

2015

IISTRES STRES

J08

ven.

nov 13 nov.

2015

LLIMOGES IMOGES

J10

ven.

04 déc.

2015

VALENCE VALENCE

J12

INFOS BILLETTERIE sa-hb.com ou 03 67 17 60 80 CENTRE SPORTIF INTERCOMMUNAL DE SÉLESTAT Accueil et animations à partir de 19h00 Match à 20h (les dates et horaires des matchs peuvent être modifiés)

EN VENTE SUR :

Thierry Omeyer, élu meilleur gardien du tournoi, toujours plébiscité.


RUGBY CLUB STRASBOURG… 22

Calcul mental

F. MAIGROT/L’A.MI.

Sur sa lancée d'une saison riche en émotions, le Rugby Club Strasbourg rentre à nouveau en mêlée de la Fédérale 1. En conjuguant confiance, concentration et capacité de rebondir face à l'adversité. Car le staff en est convaincu : la préparation mentale est souvent une combinaison gagnante. Immersion dans les coulisses de la sophrologie sportive et de l’hypnothérapie.

Stéphane Bonche, le préparateur mental : rétablir l'équilibre entre le corps et l'esprit. Cette équipe-là a du talent. Il en fallait pour traverser une saison comme dans un rêve avec une seule défaite (2520 à Suresnes), une accession en Fédérale 1, un titre de champion de France en passant 50 points aux Tarnais de Lavaur et surtout un doublé historique puisque le Rugby Club Strasbourg a remporté les deux boucliers (Fédérale 2 et Fédérale B) la même saison. Un exploit que seul Bobigny avait réalisé en 2003. Cette équipe-là a donc quelque chose en plus. Un supplément d'âme qu'elle puise dans le «Un pour tous et le tous pour Un» qui a permis aux 35 mousquetaires

strasbourgeois de décrocher cette double timbale. Cette équipe-là, c'est aussi une histoire d'hommes. Celle du président Christian Loth, ému aux larmes après le titre qu'il avait prédit et qui ne s'interdit rien. Celle des deux inséparables Julien Chastanet et Benjamin Schaub, des passionnés, des bourreaux de travail unis comme les cinq doigts de la main. Celle de Bertrand Tissot, le préparateur physique, qui peaufinait déjà le programme d'avantsaison dans le bus du retour après la victoire face à Lavaur. «La victoire était acquise. Et pourtant, ils ont défendu comme des morts de faim. Pas de doute, ces mecs-là,

ils s'aiment», s'émerveillait Julien Chastanet à l'issue de la finale face à Lavaur (50-23) parfaitement négociée par ses joueurs.

«Ces mecs-là, ils s’aiment» Cette équipe-là aura encore besoin d'énergie, d'enthousiasme et de confiance pour gravir les marches de Fédérale 1, le troisième échelon de la hiérarchie nationale à l'ombre du Top 14 et dans l'antichambre de la Pro D2. Mais là aussi le Rugby Club Strasbourg a su s'entourer en faisant appel à un préparateur mental. Et de la façon la plus professionnelle qui soit.

A des années-lumières de la venue de Yannick Noah au Racing, fin 1999. A la demande de Patrick Proisy (président de l'époque et accessoirement son beaufrère), pensant sans doute qu'une séance de «Saga Africa» allait guérir la Meinau de tous ses maux, l'ancien vainqueur de Roland-Garros était venu remonter le moral des troupes. Un placébo qui se résuma au limogeage de l'entraîneur Pierre Mankowski.

Un préparateur au TOP Mais si le football pro marche souvent sur la tête, l'Ovalie


…DANS LES COULISSES DE LA PRÉPARATION MENTALE

F. MAIGROT/L’A.MI.

23

Le buteur a besoin de rester dans sa bulle protectrice. sait garder les pieds sur terre. Et le Rugby Club Strasbourg a fait appel à Stéphane Bonche pour optimiser son mental. Sophrologue et hypnothérapeute diplômé qui tient un cabinet à Dorlisheim, il a auparavant exercé des responsabilités dans le management opérationnel et la formation des cadres de la fonction publique. On lui a notamment confié différentes missions à l’étranger, dont certaines pour l’Union Européenne qui l'ont conduit en Afrique, mais également à côté de Chypre où il a appliqué les techniques d'optimisation du potentiel (TOP) auprès des soldats revenant d'opérations militaires, sorte de sas de décompression leur permettant de se réhabituer à la «normalité» avant de rejoindre leur famille. Ce sportif accompli de 48 ans (voile, judo, marathon, trekking en auto-suffisance) connaît donc bien la souffrance physique, mais aussi la difficulté de «se retrouver seul avec soi-même». Séduit par ce profil, Julien Chasta-

net, le manager général du Rugby Club Strasbourg, décide en début de saison passée de lui confier la préparation mentale de ses troupes. En s'appuyant sur le constat impitoyable des statistiques : pourquoi certains joueurs dilapident-ils leur régularité au point de perdre leur statut de titulaire ?

Quand les talonneurs prennent des gants «C'est là qu'interviennent la préparation mentale et la sophrologie adaptée au sport. Il s'agit de rétablir l’équilibre entre le corps et l’esprit pour redonner l’autonomie nécessaire au sportif, libérer le mental des tensions inhibitrices, du stress ou de l’anxiété précompétitive. Les joueurs sont alors focalisés par des états d'âme qui tournent en boucle. Il faut donc ramener le positif et la paix inté-

rieure», souligne Stéphane Bonche. Pionnier de la sophrologie sportive dans les années 70, le professeur Raymond Abrezol avait pour habitude de faire venir dans son cabinet genevois l'équipe nationale suisse de ski alpin. A ce détail près : les séances avaient lieu en situation puisque les sportifs arrivaient avec leurs chaussures, leurs combinaisons et leurs skis, afin de ressentir, visualiser et mieux «mentaliser» leur course, notamment les passages de portes. «Je fais exactement la même chose avec les rugbymen. L'objectif est déjà de leur réapprendre à respirer par le ventre, de remettre en place un schéma corporel harmonieux, d’identifier ensuite les points de rigidité, de tensions, de pensées parasites. Une fois évacués, on pourra s'appuyer sur les flux d'énergie pour renforcer la capacité du corps à se déplacer dans l’espace avec un mental positif, libéré et plus perfor-

mant.» Pour cela, le préparateur mental du RCS met en place un protocole d'accompagnement sur des problématiques ciblées : pas assez rapide dans le geste, pas assez précis dans la passe, trop en retard sur la réception du ballon, pas assez efficace dans le coup de pied. Et sans trahir des secrets de fabrication, le travail avec les talonneurs pour le lancer en touche est assez révélateur. Gants de manutention, bouchons auriculaires, œil masqué, Stéphane Bonche «veut mettre certains sens sous silence en les entravant pour que le lanceur reporte son attention sur les perceptions restantes et gagne en précision et régularité.» D'autre part, le préparateur mental du XV strasbourgeois pratique également avec les joueurs la méditation Zazen, issue de l'aïkido, permettant de se recentrer sur soi-même et d'avoir un ressenti périphérique et global jusqu'à «sentir la menace pouvant venir de l’arrière».


«UNE RELATION DE CONFIANCE» 24

Quant à la démarche de la part des joueurs elle est totalement basée sur le volontariat. Ne viennent que ceux qui en ressentent le besoin, que ce soit dans l'une des salles du stade de Hautepierre, pendant les déplacements ou bien au cabinet de Stéphane Bonche à Dorlisheim.

Bulle de protection «On parle beaucoup de la vie de tous les jours. La discrétion et l’absence de jugement sont deux principes impératifs et nécessaires à une relation de confiance. Et si la «sophro» ne leur convient pas, je les oriente vers l'hypnose, la programmation neurolinguistique (PNL), les techniques de pleines consciences ou de relaxation. Les séances reposent sur la mise en place d'ancrages à travers un mot ou un geste signal leur permettant de retrouver en match

La préparation mentale permet aussi de s'appuyer sur les flux d'énergie. ces automatismes gagnants par des actes réflexes conditionnés. C'est par exemple l'image du buteur qui serre les poings ou tape le sol de la pointe du pied avant de botter. L'objectif, c'est que le joueur reste

dans sa bulle protectrice, qu'il se libère du regard des autres : partenaires, staff, public, adversaires.» Depuis ses interventions, Stéphane Bonche a inversé les statistiques de régularité des joueurs préparés mentale-

ment grimpant à 80, 90 et même 100 %. Et les deux boucliers remportés la saison dernière par le RCS sont sans doute trempés dans le même acier que le mental des mousquetaires strasbourgeois. Patrick Schwertz

Tim Menzel, Mika Fai, Maxime Delabrecque, Vilikesa Qio, Dove Kosse et Mathieu Barres, les nouvelles recrues vont découvrir la sophrologie sportive.


CE QU'EN PENSENT LES JOUEURS 25

«On apprend beaucoup sur soi-même» «Les sportifs sont pour la plupart des gens très curieux, très ouverts à la nouveauté», rappelle Stéphane Bonche. Au plus haut-niveau, ils sont déjà quelques-uns à faire confiance à un coaching mental. tournoi de Roland-Garros 2015.

Un accompagnement jusqu’au matin du match «Je ne suis pas rugbyman, les joueurs me font confiance. Ils savent que je ne suis pas là pour les juger», ajoute Stéphane Bonche qui accompagne l'équipe jusqu'au tout dernier moment. «Le soir, veille de match, je mets en place des techniques de relaxation pour évacuer le stress d'avant-nuit . Et pour ceux qui ont des séquences de visualisation, je les revoie le matin de la rencontre avant la traditionnelle promenade.» Quant aux joueurs, ils jouent aussi le jeu à fond. «Ça permet de se recentrer sur ce que je dois faire sur le terrain. Et après un trajet en autocar ou un entraine-

ment du soir ç'est plutôt bénéfique de pouvoir faire le vide, de retrouver un moment de calme et de tout relâcher» témoigne Emmanuel Herbin, 3ème ligne aile. Le colosse du RCS (2,04 m, 104 kg) en profite aussi pour chambrer William Wavrin. «Avant, il avait un mental de moineau et regardez ce qu'il est devenu aujourd'hui.» Fou-rire garanti. Du coup, le 3ème ligne centre de Strasbourg saisit la balle au bond. «Au début, certains n'étaient pas fans de la préparation mentale. J'avais moi aussi du mal à rentrer dedans, admet William Wavrin. Mais au fil des séances, j'ai vu la progression des lanceurs qui ont travaillé avec Stéphane. Et puis ça permet de mieux connaître son corps, mais aussi d'apprendre beaucoup sur soi-même. C'est peut-être ça le plus bluffant…» P.S.

Emmanuel Herbin «Me recentrer sur ce que je dois faire». C'est le cas de Mathéo Jacquemoud, skieur-alpiniste de haut niveau, vainqueur de la célèbre course Pierramenta et qui suit des séances d'hynose. Avant lui, Tony Estanguet, triple médaillé olympique en canoë-kayak, avait fait appel à une psychologue du sport pour préparer les JO de Sydney en 1998. Quant à Jo-Wilfried Tsonga, longtemps réfractaire à cette

démarche, il a également ajouté le mental dans sa panoplie. «Dans le tennis moderne, on joue tous bien. Souvent, celui qui gagne le match, c'est celui qui arrive à faire reset. Celui qui parvient à ne pas penser au score, ni à l'enjeu, ni au dernier point perdu ou gagné», disait-il après avoir éliminé le n° 5 mondial Kei Nishikori en ¼ de finale du

Les joueurs remplissent un questionnaire pour mieux degager leur profil.


LE SPORT EN DÉBAT 26

Le retour du rallye Alsace-Vosges?

F. MAIGROT/L’A.MI.

Le Rallye de France fait désormais escale sur l'île de Beauté. Adieu l'Alsace, rebonjour la Corse qui avait accueilli pendant 35 ans la seule étape française du championnat WRC. Et si la Fédération française du sport automobile en profitait pour faire renaître le rallye Alsace-Vosges ? Une fois de plus, nos deux journalistes, Joël Hoffstetter et Patrick Schwertz ne sont pas d'accord. Pour ou contre ? A chacun ses arguments et sa dose de mauvaise foi. A vous de choisir votre camp.

OUI

projet.

1) Une réussite

De Bugatti à Peugeot Mulhouse (plus gros employeur de la région), en passant par Mathis, Dangel, les nombreux sous-traitants et le Musée National Collection Schlumpf (plus grande collection visible dans le monde), l’Alsace est une terre d’automobile. Le secteur est un pilier de l’économie entre Vosges et Rhin. C’est aussi une terre de pilotes. Avec Sébastien Loeb et Yvan Muller, elle a deux pilotes ayant empilé la bagatelle de 13 titres mondiaux, plus que tous les autres pilotes français champions du monde (Alain Prost, Didier Auriol, Sébastien Ogier, Benoît Tréluyer et Loïc Duval

Le rallye de France était pourtant une réussite, à la fois pour le cadre (ville, piémont des Vosges, montagne) et l‘organisation, primée dans le milieu du rallye. Et l’épreuve aurait peut-être survécue en l’état si quelques sponsors privés avaient été trouvés (mais a-t-on cherché ?). Ceci est un autre débat et il n’y a que très - très peu de chances que la manche française du championnat du monde WRC revienne en Alsace. Au mieux, l’avenir est à une épreuve du championnat de France, comme au temps du Rallye Alsace Vosges. Une équipe de bénévoles travaillerait sur le

2) Terre d’automobile

avec 9 titres, dont 4 pour le seul Prost). Il faut y ajouter le regretté Bob Wollek, pilote Porsche en endurance, et une longue liste de pilotes qui ont perpétué et perpétuent toujours une tradition alsacienne en course.

3) Déficit en compétition Pourtant notre région manque de compétitions de haut niveau. Il n’y a plus de rallye de championnat de France, le circuit de karting de Biesheim n’est plus aux normes des compétitions d’envergure hexagonale et le circuit automobile de Biltzheim est «hors compétition». La course de côte de Turckheim reste finalement la seule épreuve de rang national dans la région, dans le cadre

d‘un long processus de régression auquel le Rallye de France faisait exception.

4) En quête d‘un avenir Et toutes les autres compétitions sur route luttent d’année en année pour rester au calendrier. Un rallye d’Alsace nouvelle mouture, bénéficiant des enseignements et expériences de l’ancien Alsace Vosges et du Rallye de France version Alsace est un « minimum » pour la région. Un nouveau rallye inscrit au championnat de France serait aussi magnifique locomotive pour le sport automobile alsacien. Tradition et modernité obligent. JH


D'ACCORD, PAS D'ACCORD

F. MAIGROT/L’A.MI.

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NON 1) Question de standing C'est d'abord une question de standing. L'Alsace a eu droit aux Loeb, Ogier, Latvala, Solberg, Grönholm, Sordo. Et quand on a goûté au gratin, on ne revient pas à la purée. Sans ces têtes d'affiche, un nouveau rallye Alsace-Vosges fera pschitt et n'attirera personne, à part les inconditionnels du sport auto. On estimait à plus de 300.000 le nombre de spectateurs au bord des routes pour la manche alsacienne du championnat WRC. On aurait l'air fin avec moins de 100.000, non ?

2) Du bon usage des finances S'il ne risque pas de dépla-

cer les foules, l'AlsaceVosges va forcément aussi souffrir du manque d'aide financière des pouvoirs publics. Les collectivités déjà échaudées par une manne de l'État en nette diminution ont d'autres priorités que de participer au redémarrage d'un rallye national et régional. Et une telle démarche serait très mal perçue par le contribuable plus enclin à voir l'argent public utilisé pour l'emploi, l'éducation, la famille, la santé ou la sécurité que pour faire vroum-vroum dans la campagne alsacienne.

3) Les vignes peuvent dormir en paix Laisser l'Alsace-Vosges en sommeil, c'est aussi assurer une paix sociale avec tous

les opposants qui estiment que le rallye automobile est «inutile, dangereux, énergivore, polluant, coûteux et même amoral.» Ça évitera aussi de mettre en danger le vignoble alsacien, comme en 2012 avec la spectaculaire sortie de route de Solberg à Epfig et l'année suivante avec le tonneau de Loeb à Cleebourg pour sa dernière participation au rallye de France. Ils n'aiment pas le vin blanc les pilotes ?

4) Et la ChampagneArdenne ? Depuis la réforme territoriale, et même si le redécoupage des régions n'entrera en vigueur qu'au 1er janvier 2016, pourquoi ne pas montrer l'exemple et

proposer un rallye élargi à la Champagne-Ardenne ? Des routes que la famille Loeb connaît bien. En mars dernier, Sébastien remportait le rallye Epernay Vins de Champagne avec sa co-pilote de belle-soeur, Sandra Rebout. Quant à son épouse Séverine, elle terminait 5e en compagnie de Dominique Rebout, son beau-frère, dans le baquet. Pour info, le nonuple champion du monde WRC a bouclé les 137,22 km du parcours avec une avance de 4'46''6 sur son dauphin, soit plus de deux secondes au kilomètre. Ça risque d'être quand même d'être très ennuyeux un rallye Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne. PS


SPORT & MÉDIAS 28

Savez-vous tchapper? Vous avez dit Tchapp ? Le premier réseau d'actualités des Alsaciens sur mobile sera lancé début septembre. Il sera question de sport, mais pas seulement… Découverte Ils ne tiennent pas en place. L'impatience et l'excitation l'emportent largement sur la fébrilité qui précède tout lancement d'un nouveau produit. Tchapp est sans doute la première rédaction en France (3 journalistes et 2 webmasters) dédiée au smartphone. Elle a les statistiques comme allié : plus d'un Français sur deux possède un téléphone portable connecté à internet et 60 % du temps passé sur les réseaux sociaux se fait sur mobile (2h en moyenne). Mais le vrai défi de Tchapp sera d'adapter l'info à la demande et surtout à l'attente des «mobinautes». «On écrit pour l'internet en mobilité. L'immédiateté est une chose, mais c'est le contenu qui compte avec des titres, des accroches et des textes soignés, des vidéos de qualité au format court n'excédant jamais 1'30'', des infographies maison, ainsi qu'un vrai suivi de l'événement, heure par heure, et d'une mise à jour en continu», explique Tanguy Flores, le rédacteur en chef, à l'origine du projet.

«Faire vivre l'événement» Tchapp sera ainsi présent sur les grands rendez-vous sportifs alsaciens. Mais en mode mobile. Outre les classiques réactions dès le coup de sifflet final transmises en temps réel, le nouveau média alsacien souhaite instaurer un fil rouge : comment ils s'entraînent, comment ils se sont préparés, comment se déroule l'avantmatch, quelle est l'ambiance dans les tribunes ? «Nous

voulons faire vivre l'événement en lui donnant toute sa dimension humaine.» Pour y parvenir, Tanguy Flores et son équipe ont créé la communauté des Tchappeurs. Qui sont-ils ? Vous, nous, tous ceux que l'Alsace passionne. Vous ferez partie des 27.000 spectateurs du derby RCSA-SRC le 25 septembre à la Meinau et le muscle du doigt vous démange ? «J'ai vu ceci, je partage cela, je réagis au but marqué ou encaissé. Textes, photos, vidéos sont les bienvenus, mais ils seront obligatoirement modérés par la rédaction qui décide de les mettre en ligne ou pas», précise Tanguy Flores, passé par Top Music, Télé Alsace et Alsace 20.

Je suis Alsacien, le monde est ma région Ce nouveau média dédié au mobile et à la tablette traite également l'actualité poli-

tique, sociale, économique, culturelle et sociétale. «On veut s'adresser au plus grand nombre et pas seulement aux moins de 50 ans, aux branchés urbains et aux CSP+, insiste Tanguy Flores. L'ADN de Tchapp («Je suis Alsacien, le monde est ma région»), c'est une déclaration d'amour à une région et à des gens formi-

dables qu'ils vivent ici, à New York ou à Tokyo. Qui sont-ils, que font-ils ? C'est cela aussi que nous voulons partager en lançant cette application mobile.» Tchapp qui a déjà noué des partenariats avec la Foire européenne ou le Festival européen du film fantastique de Strasbourg promet d'autres surprises. Avec le Zap du lundi, kaléidoscope des Alsaciens qui font merveille sur le net, avec le Shop de Tchapp (mode, tendances, bons plans...), avec des sujets décryptant l'actualité de façon humoristique (Choucroute Merguez repasse le Bac) et avec un flash info renvoyant aux sites sources dès qu'il est question de l'Alsace sur la planète web. «On va tout faire pour donner envie aux gens de revenir se connecter plusieurs fois par jour», souligne Tanguy Flores. Et nous on va tous devenir des Tchappeurs sachant tchapper. Patrick Schwertz

Pour tout savoir - L’application Tchapp est disponible en gratuitement pour les appareils de la marque Apple (iOS) et sous Android. L'objectif est d'atteindre 10.000 téléchargements entre 4 et 6 mois d'existence. - Les infos mises en ligne tiennent en 2 scrolls et s'adaptent à tout type d'écran, de la phablette aux minis, en passant par les 4 pouces et moins. - C'est Dominique Formhals qui a financé le développement de ce nouveau média en créant la société 333A, de façon à ce que Tchapp soit décorellé d'Alsace 20, dont le PDG fondateur d’Aquatique Show International est aussi l'actionnaire principal. Néanmoins, des passerelles existent, puisque l'application mobile devrait récupérer des vidéos tournées par la chaine télé, les retravailler au format, puis les insérer dans le flux d'info. - Tchapp est aussi un clin d'oeil à Claude Chappe, l'inventeur du télégraphe aérien, dont la ligne Paris-Strasbourg mise en service en 1799 au sommet du Château du Haut-Barr à Saverne diffusa son premier scoop : le coup d'État du 18 Brumaire quand Bonaparte renversa le Directoire.


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