IC LE MAG #20

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GRAND ANGLE

IC FAB

LA 3D GRAND FORMAT À BONNE DIMENSION ?

CRÉANOG, ARTISAN DE LA SENSATION

DOSSIER

CRÉATIVITÉ DURABLE : NOUVELLES ENTRÉES EN MATIÈRES



ÉDITORIAL

Il y a encore quelques années, imprimer sur un papier issu de forêts durablement gérées pouvait suffire à faire de vous un acteur vertueux du développement durable. Plus maintenant. De très nombreux paramètres entrent désormais en ligne de compte pour éco-concevoir un imprimé : l’origine et le lieu de fabrication du média, le chemin qu’il a parcouru pour arriver chez l’imprimeur, la technologie d’impression et l’énergie dépensée pour produire l’imprimé, les conditions de travail des salariés, l’usage du document et sa fin de vie… À l’instar de ce qui existe déjà dans le secteur de l’agroalimentaire, la traçabilité des productions ne manquera pas de devenir un sujet majeur, poussé notamment par l’évolution de la législation en termes de gestion des déchets. C’est le sens de l’histoire. Car si, en France, les pouvoirs publics poussent les entreprises à agir, en promulguant des lois de plus en plus strictes, toutes les parties prenantes renforcent actuellement leurs exigences, au premier rang desquels les donneurs d’ordres, qui sollicitent davantage leurs fournisseurs sur leur démarche RSE. Face à cette pression législative et économique, les acteurs des industries graphiques travaillent sur tous les scénarios possibles. Nous sommes allés à leur rencontre. Qu’ils usinent des plaques en aluminium, impriment du tissu et fabriquent des structures pour le secteur de l’événementiel, distribuent des supports d’impression dans toute l’Europe... tous réfléchissent aujourd’hui à la meilleure façon de produire, afin de concilier à la fois leur engagement environnemental et sociétal, les attentes de clients manquant parfois de cohérence et la croissance de leur activité. Revalorisation, upcycling, réparabilité, juste ressource, juste quantité, écoconception, location : les pistes avancées sont diverses et variées. Et cassent aussi un certain nombre d’idées reçues. Retrouvez-les dans notre dossier, consacré aux supports de créativité durable (pages 24 à 46). Ce sujet, aujourd’hui incontournable, demain indispensable, fait aussi l’objet d’une conférence plénière le mardi 10 mai à 16h sur le salon C!Print, évènement de référence des industries graphiques en France et en Europe. Partenaire de cette édition 2022, qui se tient du 10 au 12 mai à Lyon, IC Le Mag vous y invite et vous propose un programme sur-mesure (pages 60 à 63). Et avant le salon, découvrez aussi, en avant-première dans ce numéro, les nouveautés et innovations des exposants (pages 68 à 79).

Bonne lecture, Cécile Jarry

Retrouvez aussi IC LE MAG / Industries Créatives sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn) et sur notre site www.lemag-ic.fr

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1| ÉDITORIAL

#20

« RSE : LA NOUVELLE TABLE DES MATIÈRES » Par Cécile Jarry

MAI 2022

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GRAND TÉMOIN

Laurence GUICHARD fondatrice et Pdg de l’agence de signalétique LOCOMOTION

24| DOSSIER

CRÉATIVITÉ DURABLE : NOUVELLES ENTRÉES EN MATIÈRES

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En couverture : L’usine suédoise du groupe papetier Arctic Paper a obtenu la certification « Cradle to Cradle Certified » (niveau bronze) pour l’ensemble de sa gamme de papiers : Munken Design, Munken Book, Amber Graphic et Munken Kraft. © Arctic Paper Munkedals

ÉDITION :

Face à une pression législative toujours plus forte et un renforcement des exigences des donneurs d’ordres en matière de RSE, les acteurs des industries graphiques travaillent sur tous les scénarios possibles. Nous sommes allés à leur rencontre. Qu’ils usinent des plaques en aluminium, impriment du tissu et fabriquent des structures pour le secteur de l’événementiel, distribuent des supports d’impression dans toute l’Europe... tous réfléchissent aujourd’hui à la « bonne façon » de produire, pour concilier à la fois leur engagement, les attentes de clients manquant parfois de cohérence et la croissance de leur activité. Revalorisation, upcycling, réparabilité, juste ressource, juste quantité, écoconception, location… les pistes avancées sont diverses et variées. Et cassent aussi un certain nombre d’idées reçues.

656 Editions, 1 place Tobie Robatel, BP 1072, 69202 Lyon Cedex 01 - Tél. +33 (0)4 78 30 41 73 - Fax. +33 (0)4 78 30 41 79 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Nathalie Grosdidier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Pierre Mirlit, pierre.mirlit@656editions.net RÉDACTEUR EN CHEF : Florent Zucca, 04 78 30 35 06, florent@656editions.net MARKETING ET PARTENARIATS : Aurélie Lamandé, aurelie.lamande@656editions.net ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Cécile Jarry, Florent Zucca, Bertrand Genevi DIRECTION ARTISTIQUE ET RÉALISATION : François Jaillet PUBLICITÉS : Emilie Eggenschwiller, emilie@656editions.net, 06 66 88 14 87 ABONNEMENT : florent@656editions.net PRIX AU NUMÉRO : 25 euros TARIF ABONNEMENT pour 1 an (4 numéros) : 84 euros IMPRESSION ET ROUTAGE : Dupliprint, 733 rue Saint Léonard, 53100 Mayenne

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IDÉES À SUIVRE Un trimestre à travers l’œil d’IC LE MAG.

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EN VUE ORELSAN, roi des ondes… et du marketing !

48| GRAND ANGLE COMMUNICATION VISUELLE : L’IMPRESSION 3D GRAND FORMAT PRÊTE À ENTRER DANS UNE NOUVELLE DIMENSION ?

L’ACTUALITÉ DES EXPERTS DU SECTEUR DE L’IMPRESSION ET DE LA COMMUNICATION VISUELLE 65| LES NEWS DE LA FAB LES DERNIÈRES ACTUALITÉS, EN DIRECT DES ATELIERS

68| LES NEWS DE LA FAB « SPÉCIAL C!PRINT »

© Paradis Expansion

DÉCOUVREZ, EN AVANT-PREMIÈRE, LES NOUVEAUTÉS ET INNOVATIONS DES EXPOSANTS DU SALON

60| ÉVÉNEMENT C!Print : IC Le Mag vous emmène au salon de référence des industries graphiques

80| INTERVIEW CRISE DU PAPIER : « LE COVID N’EST PAS LE FOND DE L’AFFAIRE », EXPLICATIONS AVEC PAUL-ANTOINE LACOUR, DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL DE LA COPACEL

82| BUSINESS INVESTISSEMENTS MACHINES, RACHATS, CERTIFICATIONS : LES DERNIERS ÉCHOS DU MARCHÉ

84| REPORTAGES → FABER FRANCE DEVIENT SPECIMADE ET PREND LE TOURNANT DE L’INDUSTRIALISATION → SPRINTER, UNE CROISSANCE AU PAS DE COURSE

N°ISSN : 2552-5573 DÉPÔT LÉGAL : à parution COMMISSION PARITAIRE : en cours. Pays d’origine du papier : Espagne - Pas de fibres recyclées - Certification : PEFC - Impact sur l’eau (P tôt) : 0.02 kg/tonne. Conformément à la loi du 11/03/57, toute reproduction même partielle des articles et illustrations publiés dans IC le Mag est interdite sans accord de la société d’édition.

90| SÉRIES LIMITÉES → PROCÉDÉS CHÉNEL, UNE HISTOIRE DE TRANSMISSION → CRÉANOG : LOGIQUE DE LA SENSATION

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GRAND TÉMOIN

Laurence GUICHARD fondatrice et Pdg de l’agence de signalétique LOCOMOTION

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NOUS METTONS NOTRE EXPERTISE AU SERVICE DE

LA COMPRÉHENSION Experte en signalétique depuis près de trente ans, LAURENCE GUICHARD a créé son agence LOCOMOTION en 2008, après plus de quinze ans passés côté fabricant. Un background précieux, sur lequel elle a su capitaliser pour développer une solide expertise et se faire une place sur un marché trusté par une petite dizaine d’acteurs tout au plus. De la Fondation LVMH à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, en passant par le nouveau campus de Science-Po et l’Hôtel de la Marine, elle marque aujourd’hui de son empreinte un grand nombre de lieux prestigieux. Suivons le guide !

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Propos recueillis par Cécile Jarry

© Locomotion

D’UN BÂTIMENT


Comment devient-on une experte en signalétique ? C’est une bonne question. Il n’y a pas de formation spécifique pour ce métier, qui reste encore assez confidentiel. Nous ne sommes qu’une petite dizaine d’acteurs sur ce créneau en France. Ce qui est d’autant plus surprenant que notre expertise est recherchée et sollicitée, aussi bien par les architectes que les maîtres d’ouvrage ou les designers. Pour ma part, j’évolue dans cet univers depuis près de trente ans, dont plus de quinze ans passés chez un fabricant, où je me suis familiarisée avec toutes les applications de cet univers. En créant l’agence Locomotion, j’ai voulu développer ce métier et mettre mon expertise au service de la compréhension d’un bâtiment, avec une approche très pragmatique des choses, basée sur une analyse des flux et une connaissance des comportements, mais aussi une parfaite maîtrise de la loi Handicap du 11 février 2005. Hôpitaux, musées, campus, sièges sociaux... vos terrains de jeu sont multiples et variés. Tous s’appréhendent-ils de la même façon ? Absolument pas et c’est là tout l’intérêt de notre travail. Dans un musée, le visiteur aime déambuler. Dans un hôpital, il souhaite être rassuré, trouver rapidement son chemin. Un centre commercial fonctionne le plus souvent par zones. Dans un siège social, les enjeux sont encore différents : c’est un espace qui est là pour accueillir des salariés, mais aussi pour communiquer les valeurs de l’entreprise. Mon travail consiste à identifier ces spécificités et à rédiger ce que l’on appelle un programme signalétique, où seront identifiés les flux et les points névralgiques de circulation, les informations à véhiculer, mais aussi les différentes typologies de supports à mettre en œuvre ainsi que leurs points d’implantations.

Dans quelle mesure votre expérience côté fabricant vous aide dans vos missions ? Elle est essentielle, car elle me donne cette expertise terrain que mes clients recherchent et apprécient. Au-delà de l’élaboration du cahier des charges, je suis à même de m’occuper de la sélection des fournisseurs potentiels. J’analyse leur offre et je les guide parfois, car je connais bien leurs métiers. Au sein de l’agence, nous sommes en veille permanente, à l’écoute des évolutions du secteur. Nous avons une matériauthèque dans laquelle nous recensons les nouveaux matériaux. Nous nous tenons au courant des dernières innovations. Il est crucial pour nous de conserver ce regard technique qui nous permet de choisir en connaissance de cause les entreprises avec lesquelles nous allons travailler. Notre assurons d’ailleurs le suivi des interventions sur les chantiers. Cette maturité technique est également au cœur des relations que nous avons avec les directeurs artistiques, les graphistes, les scénographes ou les muséographes. Pour eux, c’est un vecteur essentiel de leur créativité. De savoir que telle ou telle application est possible débride leur imagination.

« POUR FAIRE UNE BONNE SIGNALÉTIQUE, IL FAUT MAÎTRISER UNE FORME DE LANGAGE À PART ENTIÈRE, QUI ALLIE À LA FOIS UN MOT, UN SENS ET UN PICTOGRAMME. L’OBJECTIF PREMIER EST DE LEVER TOUS LES DOUTES POUR BIEN ORIENTER »

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GRAND TÉMOIN

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Laurence GUICHARD fondatrice et Pdg de l’agence de signalétique LOCOMOTION

Finalement, votre rôle ressemble beaucoup à celui d’un maître d’œuvre ?

Quelles sont les caractéristiques d’une bonne signalétique selon vous ?

Nous sommes effectivement à la confluence de beaucoup d’expertises et de savoir-faire et notre mission est de réussir à orchestrer tout cela et de faire en sorte que chacun emprunte la bonne voie. Nous intervenons d’ailleurs de plus en plus souvent en amont des projets, pour harmoniser toutes les formes de signalétique qui habillent un lieu. La signalétique est une discipline plurielle : elle combine la signalétique d’orientation, la signalétique réglementaire et sécuritaire - pour laquelle on essaie d’avoir une réflexion graphique - et la signalétique de niveau. La loi Accessibilité nous contraint également dans le choix des polices de caractères, les hauteurs ou la numérotation en relief, mais ce sont là autant de nouveaux défis à relever qui rendent notre métier si passionnant.

Une bonne signalétique, c’est une signalétique qui ne vous fait pas douter. Pour laquelle vous n’avez pas besoin d’une confirmation. Qui n’a pas posé un jour cette question : « La sortie, c’est bien par-là ? ». Pour faire une bonne signalétique, il faut maîtriser une forme de langage à part entière, qui allie à la fois un mot, un sens et un pictogramme. L’objectif premier est de lever tous les doutes pour bien orienter. J’ai aussi coutume de dire qu’une bonne signalétique est une signalétique qui ne se voit pas, qui se fond dans le décor et qui vit avec le bâtiment. Pour l’Hôtel de la Marine par exemple, nous avons choisi de proposer des solutions de signalétique inédites, qui respectent la table des matières des lieux, avec du bois, de la pierre et du cuir. Notre exigence était aussi qu’elles soient le moins invasives possibles, afin de respecter le patrimoine. Pour la signalétique des appartements par exemple, il a fallu réaliser une signalétique à la fois visible et discrète, sans possibilité aucune de fixations mécaniques ou collées, les lieux étant recouverts de tapisseries, de boiseries et de miroirs classés. Le choix a été fait de suspendre la signalétique des appartements aux portes, elles-mêmes classées. Des plaques ont été réalisées en médium laqué dans le ton dominant de la porte restaurée, puis suspendues par des lanières en cuir faites sur-mesure. Au dos des portes, un contrepoids lui-même traité en argent chaud contrebalançait l’ensemble pour permettre à la plaque de rester en position sans aucune fixation, ni dégradation du support. Passionnant non ?

Fondée en 2008 par Laurence Guichard, LOCOMOTION est une agence de signalétique installée à Paris. Dans son équipe : des architectes et des graphistes, mais également des concepteurs partenaires de grand talent (graphistes, designers, muséographes), de façon à satisfaire pleinement les exigences de ses clients.

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IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

RETAIL

Qui dit Burberry dit tartan. Pour célébrer l’ouverture de son nouveau vaisseau amiral parisien, la marque anglaise a fait appel au talent de l’atelier Athem pour un stupéfiant habillage du bâtiment à ses couleurs.

© ATHEM / Frédéric Berthet

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ATHEM

HABILLE

Athem est un nom bien connu dans le monde de la création scénographique. L’atelier parisien, créé en 1985, est spécialisé dans la valorisation des patrimoines et des marques. Il compte pléthore de références prestigieuses, engrangées auprès d’institutions publiques comme Le Louvre et la Mairie de Paris, de marques de luxe comme Cartier et Dior, et d’acteurs de l’immobilier comme Klépierre. De la conception à la production en passant par le design, Athem s’occupe de toute la chaîne de création, de A à Z. Avec un objectif : susciter l’émotion.

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BURBERRY

HABILLAGE SUR-MESURE

Forte de cette expertise, l’entreprise a été sollicitée par Burberry pour événementialiser et scénographier le nouveau flagship de la marque, rue Saint-Honoré dans le 1er arrondissement de Paris. Après des mois de travaux sous la houlette de l’architecte milanais Vincenzo De Cotiis, le vaisseau amiral a été inauguré le 2 mars dernier, en pleine Fashion Week. Une ouverture en grande pompe qui, malgré l’agitation propre à cette semaine si particulière pour le monde de la mode, a marqué les esprits.


© ATHEM / Frédéric Berthet

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UN RELAIS SUR LA ROUTE

© Adriver Group / Burberry.

Car Athem a drapé le nouvel immeuble d’une monumentale création sur-mesure. Le concept ? Habiller Burberry en Burberry. L’atelier a ainsi échafaudé un décor textile épousant les formes de la façade de la boutique et affublé des couleurs de l’emblématique motif « check » de l’institution britannique. Ce tartan iconique, à carreaux beige, rouge, noir et blanc, s’est imposé depuis les années 1960 comme un élément distinctif de l’identité de Burberry. La toile de 500 m2 qui couvre le bâtiment, issue du recyclage de matières plastiques, a été fabriquée en Ile-de-France. Imprimée avec des encres aqueuses et posée en trois nuits, elle a recouvert pendant un mois les quatre niveaux de la boutique. Pour ce projet, Athem a capitalisé sur une technique éprouvée, déjà mise en œuvre pour Dior avenue Montaigne, Calvin Klein dans le Marais, ou encore pour le promoteur 6e Sens Immobilier à Lyon.

Mais l’opération de communication de Burberry ne s’est pas limitée à la façade de sa nouvelle boutique. Cross-canal, elle a également pris la forme de véhicules décorés du fameux imprimé, qui ont sillonné les rues de Paris tout le mois de mars. Burberry s’est ainsi affiché sur 13 voitures électriques aux faux airs de taxis londoniens, customisés par l’entreprise CovWorld, spécialiste du covering. Une campagne de communication montée en partenariat avec Adriver Group, une régie publicitaire spécialisée dans l’affichage itinérant ayant déjà œuvré pour Alexander McQueen et les Galeries Lafayette.


IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

MARKETING

PARTENAIRE DES REDS DE LIVERPOOL

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Le mythique club de football de Liverpool fait désormais équipe avec Vista pour développer le business des PME locales. Une preuve supplémentaire de l’engagement de la filiale du groupe Cimpress dans le monde du sport, pour gagner en visibilité. Un rouge iconique, des supporters passionnés, un stade légendaire : impossible d’échapper au rayonnement du Liverpool FC, même pour les personnes les plus hermétiques au ballon rond. Le club anglais est aujourd’hui une marque mondiale, vénérée aux quatre coins de la planète. En tant que tel, il exerce un grand pouvoir d’attraction et attire les convoitises d’entreprises en quête d’une plateforme de communication globalisée. Vista, partenaire design et marketing de millions d’entreprises dans le monde via ses solutions VistaPrint, VistaCreate et 99designs, a jeté son dévolu sur le club pour porter une initiative… locale.

UN PARTENAIRE DE COMMUNICATION

L’entreprise américaine a officialisé un partenariat avec les Reds autour d’actions marketing et d’opérations de communication destinées aux petites entreprises de Liverpool. Concrètement, des créations graphiques, du contenu digital dédié, des mentions sur les réseaux sociaux du LFC et des activations dans le stade d’Anfield seront réalisés à des fins de promotion. L’accord scellé entre les deux entités, qui court sur plusieurs années, représente une formidable opportunité pour les Liverpuldiens

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selon Andrew Crisp, vice-président en charge du digital au sein du Liverpool FC : « Il s’agit d’un partenariat qui soutiendra les petites entreprises de Liverpool, ce qui, en retour, renforcera les communautés de cette ville pour un avenir meilleur. Les deux dernières années ont été difficiles pour elles, et l’initiative portée par Vista est une opportunité unique pour permettre aux entreprises méritantes de voir leur nom apparaître à Anfield ».

VISTA DÉJÀ PRÉSENT DANS LE MONDE DU SPORT

Le contrat signé entre Vista et le Liverpool FC fait écho à un partenariat du même acabit conclu avec l’équipe de basketball non moins mythique des Boston Celtics aux Etats-Unis. Ce premier investissement majeur de Vista dans le sport professionnel, signé en novembre 2020 sous la bannière VistaPrint, est estimé entre 10 et 15 millions de dollars. L’alliance a officiellement débuté lors de la saison NBA en cours. En qualité de sponsor officiel maillot et de partenaire exclusif sur les questions touchant au marketing, VistaPrint collabore avec l’équipe des Celtics pour multiplier les actions avec la communauté locale bostonienne. Parmi celles-ci, une campagne promotionnelle a été montée en partenariat avec l’emblématique NAACP (National Association for the Advancement of Coloured People), pour mettre en avant des dirigeants de PME afro-américains : une opération qui a conduit à l’obtention de ressources en termes de design et de marketing et à une exposition médiatique au niveau national.

© Vista

VISTA



IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

RETAIL

UN POP-UP STORE IMMERSIF AU BON MARCHÉ POUR PORSCHE ET TAG HEUER

© Porsche

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Le constructeur allemand de voitures de sport et la maison suisse d’horlogerie ont célébré le premier anniversaire de leur partenariat stratégique en proposant une expérience inédite aux clients du Bon Marché, à Paris. Les deux marques ont installé, pendant près de trois mois, un pop-up store immersif sous la forme d’une station-service à l’atmosphère très cinématographique.

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On pourrait se croire dans le décor d’un clip de Kavinsky, le compositeur de musique électro révélé avec son tube Nightcall sur la bande originale du film Drive. Des teintes électriques, à dominante bleu, rouge et violet, des éclairs comme symbole récurrent : le pop-up store installé de février à fin avril au Bon Marché par Porsche et Tag Heuer, qui se présentait sous la forme d’une station-service co-brandée, jouait à fond sur les références à la pop culture. Le clin d’œil au musicien français - dont l’univers, est pétri de référence cinématographiques et automobiles - et au long métrage de Nicolas Winding Refn n’est sans doute pas fortuit, les deux marques ayant baptisé leur installation… Drive Me Crazy.


UNE SCÉNOGRAPHIE ET UN PROGRAMME INSPIRÉS

Conçu pour célébrer le premier anniversaire du partenariat stratégique entre le constructeur allemand de voitures de sport et la maison suisse d’horlogerie, le dispositif a été installé de mi-février à fin avril au rez-de chaussée du grand magasin de la rive gauche. Avec ses rouleaux de stations de lavage et ses mobiliers en forme de pompes à carburants inspirés des « gas stations » américaines, l’espace se voulait immersif. Une immersion qui, au-delà de la scénographie, était renforcée par une programmation évènementielle dense au cours des trois mois d’exposition, afin de permettre à chacun de plonger dans les univers des deux marques. Un simulateur de conduite pour les grands, une aire de jeux avec des ateliers créatifs pour les enfants, un corner photo, mais aussi un café-pâtisserie à la manière des drive-in et dinners américains (mais géré par la cheffe étoilée Stéphanie Le Quellec) : tout était fait pour proposer une expérience inédite et complète aux clients du Bon Marché.

© Porsche

UNE OPÉRATION EXCLUSIVE

Mais l’opération servait aussi et surtout à présenter plusieurs exclusivités des deux marques. Le constructeur automobile y a dévoilé la collection capsule « Drive Me Crazy » de sa marque Porsche Lifestyle (stickers, gourdes, casquettes, mugs, vêtements), et sa nouvelle gamme de vélos électriques, les eBikes Cross et Sport, qui seront disponibles à partir du dernier trimestre 2022. TAG Heuer avait, quant à elle, choisi d’utiliser ce dispositif au Bon Marché pour afficher ses modèles Monaco, Carrera Trois Aiguilles et Connected, ainsi qu’une nouvelle création, qui n’était visible que sur rendez-vous dans une « Secret Box » spécialement installée dans le pop-up.

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IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

SCÉNOGRAPHIE

AVEC APSYS, L’ART COURT LES RUES

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« Apsys s’attache, via tous ses projets, à déployer une expérience émotionnelle et artistique qui fait vibrer la ville. Le flagship du 2 rond-point des Champs-Élysées, avec ses vitrines iconiques, ne pouvait pas manquer à l’appel », déclare Éléonore Villanueva, directrice marketing, communication et RSE de la foncière Apsys. Depuis 25 ans, Apsys crée des lieux de vie à forte valeur ajoutée urbaine et sociale, des lieux qui changent le cours des choses pour les territoires et les communautés qui les accueillent. A l’instar de Manufaktura qui a redynamisé la ville de Lodz, de Beaugrenelle qui a été le moteur de la requalification du quartier du Front de Seine à Paris, ou de Steel qui a redessiné le paysage de l’entrée de ville de Saint-Etienne. Aujourd’hui, c’est au 2 rond-point des Champs-Élysées qu’elle déploie sa stratégie, un lieu iconique qu’elle met à la disposition des marques désireuses d’investir la plus belle avenue du monde.

DU BEAU PLUTÔT QU’UN LOGO

Dans les vitrines de ce flagship en devenir, point de produits pour l’instant, mais une campagne de communication haute en couleurs conçue en partenariat avec l’agence de scénographie Terres Rouges (groupe Pigments). Donner à voir la surface totale et l’importance des vitrines, susciter l’intérêt, valoriser l’espace, le faire vibrer… telle était la requête créative d’Apsys pour mettre en lumière cet espace. Elle a trouvé en Terres Rouges un partenaire de choix. Terres Rouges, c’est en effet la

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© Terres Rouges / Apsys

Ses couleurs pétillantes et ses formes abstraites habillent les vitrines du 2 rond-point des Champs-Élysées. L’artiste roumaine Andreaa Robescu est la vedette de la nouvelle campagne de communication de la foncière Apsys, réalisée par Terres Rouges.

magnifique façade en trompe-l’œil de Dior sur les Champs-Élysées, c’est aussi le projet Renaissance réalisé avec le photographe Sacha Goldberger, c’est aujourd’hui l’habillage tout en miroir de la façade de la future boutique Yves-Saint-Laurent… Comme Apsys, Terres Rouges a fait de la ville son terrain de jeu artistique. Il était donc impossible que ces deux-là ne se rencontrent pas un jour.

100 M2 D’ADHÉSIFS COLORÉS

Aussi, si vous ne connaissez pas le travail d’Andreaa Robescu, Apsys vous donne l’occasion de le découvrir. Ses couleurs pétillantes et ses formes abstraites habillent les vitrines du 2 rond-point des Champs-Élysées. Près de 112 m2 d’adhésifs colorés ont été installés par les équipes de Terres Rouges, mettant en lumière les créations tout en couleurs de l’artiste roumaine. Avec un regard pop et onirique, Andreaa Robescu détourne les photographies de mode à coup de marqueurs, d’acrylique et de formes abstraites. « Lorsque j’ai été invitée par Terres Rouges et Apsys à exposer certaines de mes œuvres dans l’une des rues les plus emblématiques du monde, je l’ai immédiatement imaginée comme une galerie d’art inattendue, en plein air, qui fait ralentir et, espérons-le, sourire », confie l’artiste. Mission accomplie.



IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

IMPRESSION SÉCURITAIRE

EN BELGIQUE, LE PASSEPORT SE FAIT BANDE DESSINÉE Le plat pays, qui a donné tant de grands noms au monde de la bande dessinée, orne ses nouveaux passeports de planches issues des œuvres de ses plus célèbres auteurs. Depuis début février, les passeports belges accueillent donc au sein de leurs pages Lucky Luke, Spirou, Largo Winch, Blake & Mortimer, le Marsupilami, les Schtroumpfs et, bien sûr, Tintin. Un hommage qui cache aussi une fonction sécuritaire. Le 9e art s’institutionnalise en Belgique. La bande dessinée qui possède déjà une place à part dans la vie et le patrimoine culturel du plat pays - devient désormais une composante essentielle de l’identité belge. En effet, depuis début février, les nouveaux passeports émis par le royaume s’ornent des plus célèbres personnages créés par des auteurs belges : Lucky Luke, Spirou, Largo Winch, Blake & Mortimer, le Marsupilami, les Schtroumpfs et, bien sûr, Tintin, le plus iconique d’entre tous, sont au rendez-vous de cette personnalisation inédite. Pour ce faire, le Service public fédéral des Affaires étrangères belge a sollicité les maisons d’édition et les ayants droit de 17 séries de BD belges, qui ont le plus souvent répondu à l’appel « avec enthousiasme ».

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DEUX FOIS PLUS D’ÉLÉMENTS DE SÉCURITÉ

© Hergé / Moulinsart 2022 © Lucky Comics / Dargaud 2022 © Peyo / Dupuis 2022

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Mais cet hommage dissimule également une fonction sécuritaire. Car le cinquième passeport le plus puissant du monde (position calculée en fonction du nombre de pays auxquels il donne accès) est très prisé des faussaires. En 2021, pas moins de 550 dossiers de falsification ont ainsi été ouverts en Belgique. De nouvelles fonctionnalités de sécurité ont donc été intégrées au passeport, faisant de ce document de 34 pages l’un des plus sécurisés du marché. Images gravées au laser, informations dessinées sous forme de perforations au laser ou encore données intégrées lisibles uniquement sous lumière ultraviolette constituent les principales techniques utilisées. Mais à ces caractéristiques s’ajoute une protection numérique à l’intérieur de la puce intégrée à la page de données (où sont stockées les données sur le citoyen). Et, première mondiale, le numéro du passeport est désormais gravé au laser sur la charnière et la page de données. Au total, le nombre d’éléments de sécurité passe de 24 à 48. Pour la production de ces nouveaux passeports personnalisés et sécurisés, le Service public fédéral des Affaires étrangères belge a renouvelé son contrat avec le consortium regroupant les groupes Zetes et Thales : Zetes offrant des services de personnalisation et Thales proposant une vaste gamme de livrets de passeports électroniques. Le contrat s’étale sur sept ans, avec une production moyenne de 550 000 passeports par an.


IMPRESSION 3D

ADIDAS

ÉRIGE DES STATUES POUR LES ICÔNES DU SPORT FÉMININ Dans le cadre du lancement de ses brassières de sport adaptées à toutes les morphologies, la marque allemande a fait imprimer, en 3D, des statues à l’effigie de huit icônes du sport féminin. Exposées pour deux semaines sous la Tower Bridge, dans le quartier de South Bank à Londres, les statues ont ensuite été installées de manière pérenne, dans plusieurs sites de la capitale anglaise.

© Adidas

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Début février, Adidas lançait une nouvelle gamme de brassières de sport comprenant pas moins de 43 modèles, afin de répondre aux besoins d’un maximum de sportives, toutes morphologies confondues. Une collection qui fait suite à des recherches mettant en évidence que près de la moitié des femmes souffraient de douleurs à la poitrine lors de la pratique du sport, faute de brassières adéquates. Pour accompagner le lancement de cette gamme, la marque allemande et l’agence TBWA/Neboko avaient conçu une première campagne print et digitale avec une image forte, composée de 25 photos de poitrines nues, afin de représenter la variété des tailles et des formes de poitrines.

UNE STATISTIQUE CHOC

Quelques semaines après cette première opération mettant en lumière le manque de prise en compte de la diversité des corps, Adidas lançait une deuxième campagne marketing, à Londres, afin de donner plus de visibilité aux femmes dans l’espace public. La marque a ainsi choisi de rendre

hommage à huit icônes du sport féminin, en créant huit statues à leur effigie. Huit statues qui résonnent aussi comme une réponse à une statistique choc : la capitale anglaise compte aujourd’hui cinq fois plus de statues d’hommes et même deux fois plus de statues d’animaux que de femmes ! L’entreprise allemande et l’agence londonienne Hyperactive ont donc fait fabriquer ces huit statues, imprimées en 3D à partir de déchets plastiques recyclés pêchés dans les océans, pour les installer sous la Tower Bridge, dans le quartier de South Bank à Londres, pendant deux semaines. À l’honneur : Vivianne Miedema (footballeuse), Eniola Aluko (footballeuse et commentatrice sportive), Francesca Brown (footballeuse et présidente du programme éducatif Goals4Girls), Ellie Goldstein (danseuse), Emily Scarratt (rugbywoman), Tanya Compas (activiste LGBTQ+), Asma Elbadawi (joueuse de basket et poète) et Sherrie Silver (danseuse et chorégraphe). Début mars, les statues ont quitté le South Bank pour être installées de manière pérenne dans plusieurs sites de la capitale anglaise.


IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

DÉCORATION

UNE NOUVELLE COLLABORATION DESIGN POUR © Forbo Flooring

FORBO FLOORING Après Philippe Starck, Ettore Sottsass ou encore Tibor Reich, Forbo Flooring lance une collection de revêtements de sols exclusive avec le designer espagnol José Medina Galeote.

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« Amener l’art dans la maison, sur le sol, et le laisser interagir pleinement avec le mobilier et la décoration ». C’est par ces mots que José Medina Galeote appréhende sa collaboration avec Forbo Flooring. Une initiative qui s’inscrit dans le programme « Forbo created by », imaginé par le fabricant de revêtements de sols, qui invite des designers à revisiter ses produits et qui a déjà vu s’illustrer des sommités telles que Philippe Starck, Ettore Sottsass et Tibor Reich. Multi-facettes, José Medina Galeote travaille autant sur les terrains de l’abstraction que sur ceux de la figuration avec, en toile de fond, l’art minimal et conceptuel des années 1960. Quatre revêtements Forbo Flooring foncièrement différents ont été soumis à l’artiste pour mener ses expérimentations : le textile floqué Flotex, ainsi que les gammes PVC Eternal, Sarlon Trafic et Modul’up.

EN BREF.

NEUF SOLS PERSONNALISABLES

Le designer espagnol en a tiré neuf décors résolument inventifs et singuliers, touchant à toutes ses obsessions créatives : silhouettes stylisées sur fond de mosaïque aux accents andalous, lignes colorées figurant une écriture manuscrite, décor géométrique proche du parcours urbain, superposition de lignes tracées à l’encre de chine, jeu de courbes et de reliefs pour s’amuser des perspectives, ornements colorés faisant référence aux mondes minéral et végétal, clins d’œil à l’exubérance du baroque, etc. Quel que soit le type de revêtement choisi, textile ou PVC, chacun bénéficie de l’expertise de Forbo Flooring en impression numérique haute définition. De quoi offrir une personnalisation des œuvres de José Medina Galeote adaptée aux besoins et aux envies de tous, particuliers comme professionnels.

PLUS QU’UN MOIS POUR PARTICIPER AU CONCOURS DES ICONA D’OR 2022.

Toujours très attendu par le monde de la communication visuelle, le concours s’adresse à l’ensemble des professionnels du secteur (concepteurs ou fabricants, entreprises ou indépendants, designers, agences, médiapplicateurs, enseignistes, signaléticiens, architectes, etc.). Tous sont invités, depuis le 8 février dernier, à présenter leurs plus belles réalisations des deux dernières années (réalisées entre le 1er décembre 2019 et le 31 décembre 2021). Les participants ont encore jusqu’au 30 mai prochain, à minuit, pour déposer leur dossier de candidature sur le site internet du concours : www.iconador.com. Pour cette 14e édition, dont IC Le Mag est partenaire, douze prix seront remis par le jury présidé par Gwenaëlle Lebouc (co-fondatrice du studio de design Fairly), dont deux nouveaux : le prix de la réalisation écoconçue, pour valoriser les pratiques écoresponsables, et le prix du marquage et décor en sérigraphie, en partenariat avec FESPA France.

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EN VUE

Orelsan continue d’accumuler les récompenses. Après avoir glané trois Victoires de la Musique, début février, le rappeur caennais vient de remporter un nouveau trophée, plus inattendu : le Grand Prix de la Communication Extérieure ! Ce prix, qui distingue les meilleures campagnes d’affichage de l’année écoulée, a récompensé la promotion de la série documentaire Orelsan - Montre jamais ça à personne, réalisée par son frère, Clément Cotentin : une exposition photo sur panneaux 4x3, installée sur les 245 km de la route départementale D613 reliant Caen à Paris.

© Marcel Worldwide / Prime Vidéo

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ROI DES ONDES… ET DU MARKETING IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #20 MAI 2022


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© Marcel Worldwide / Prime Vidéo

© Marcel Worldwide / Prime Vidéo

ne campagne d’affichage en 4x3 sur les bords d’une route départementale qui remporte le Grand Prix de la Communication Extérieure (GPCE) ? Il faut s’appeler Orelsan pour arriver à faire de l’or avec un dispositif print si peu tendance… Le rappeur caennais, qui cumule les records de ventes et d’écoutes, et qui croule sous les récompenses, est passé maître dans l’art du marketing culturel. Le jury du 47e GPCE, réuni du 10 au 12 mars à Rotterdam sous la présidence de Mélanie Pennec (DDB Paris), ne s’y est pas trompé, offrant son Grand Prix - le plus prestigieux - à l’agence Marcel Worldwide qui a mis au point l’opération de promotion de la série documentaire Orelsan - Montre jamais ça à personne, réalisée par Clément Cotentin, le frère cadet d’Orelsan, et diffusée en octobre dernier sur la plateforme Prime Vidéo, quelques semaines avant la sortie du 4e album studio du rappeur, Civilisation.

UNE CAMPAGNE QUI FAIT L’UNANIMITÉ

« CETTE CAMPAGNE EXPLOITE TOUTE LA SINGULARITÉ DE L’AFFICHAGE ET N’AURAIT PAS PU EXISTER SANS CE MÉDIA » Gilles FICHTEBERG, co-fondateur de l’agence Rosa Paris et membre du jury du 47e GPCE.

Pour assurer la promotion de la série, qui retrace le parcours du rappeur, de ses débuts à Caen jusqu’à la sortie de son album La fête est finie (2017), Orelsan & Cie ont donc misé sur une campagne à la fois simple, originale et fidèle à l’artiste qui se dévoile tout au long de la série : une exposition photo sur panneaux 4x3, installée sur les 245 km de la route départementale D613 reliant Caen à Paris. Pour les besoins de cette campagne, l’agence Marcel a donc loué tous les panneaux publicitaires de la D613, quel que soit l’afficheur, afin d’y installer des photos tirées du documentaire, accompagnées de citations des principaux protagonistes de la série, Orelsan en tête.

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EN VUE ORELSAN, ROI DES ONDES… ET DU MARKETING

Une exposition, baptisée De Caen à Paris, qui a fait l’unanimité au sein du jury du GPCE - saluant l’idée, l’audace et la singularité de la campagne - et qui a très rapidement émergée au milieu des 162 campagnes sélectionnées cette année.

UN STRATÈGE HORS-NORMES

Au mois de février, la série documentaire de Clément Cotentin avait remporté la Victoire de la Musique de la Création audiovisuelle. La troisième de cette édition 2022 pour Orelsan, déjà lauréat des catégories Artiste masculin de l’année et Chanson originale de l’année pour son titre L’odeur de l’essence. Fin 2021, son 4e album studio, Civilisation, est devenu l’album le plus

vendu de l’année, avec 340 000 exemplaires écoulés en seulement un mois et demi de commercialisation. Il faut dire que là aussi, le rappeur caennais avait fait preuve d’un joli savoir-faire marketing. Peu de temps avant sa sortie, Orelsan annonçait qu’il n’y aurait pas un CD unique, mais 15 versions, une pour chaque chanson, chacune éditées à un nombre d’exemplaires différent. L’artiste avait également placé cinq tickets d’or au hasard dans cinq CD de Civilisation, permettant aux bénéficiaires d’assister, gratuitement, à tous les concerts du rappeur (hors festivals) à vie. Résultat : avec 50 000 précommandes, l’album était déjà éligible au disque d’or avant même sa sortie. Simple, basique.

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© Marcel Worldwide / Prime Vidéo

Pour les besoins de la campagne, l’agence Marcel Worldwide a loué tous les panneaux publicitaires de la D613, quel que soit l’afficheur, afin d’y installer des photos tirées du documentaire, accompagnées de citations des principaux protagonistes de la série.

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DOSSIER

Développés par le fabricant italien FAVINI, distribués en exclusivité par ANTALIS, les papiers de la gamme

Refit reposent sur les principes de

l’économie circulaire : les fibres textiles de laine et de coton jugées trop courtes pour l’industrie de la

mode - et qui sont habituellement jetées - sont réutilisées et transformées en papier de qualité. On

appelle cela de l’upcycling ou recyclage par le haut.

SUPPORTS & MÉDIAS

© Atelier Bulk

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CRÉATIVITÉ DURABLE : NOUVELLES ENTRÉES EN MATIÈRES IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #20 MAI 2022


DOSSIER

Les discours ont évolué. Il y a quelques années,

indiquer en bas de la plaquette de son entreprise qu’elle avait été imprimée sur un papier issu de forêts durablement gérées pouvait suffire à faire de vous un acteur vertueux du développement durable. Plus maintenant. Entrent désormais dans l’équation l’origine du papier bien sûr, mais aussi son lieu de fabrication, le chemin qu’il a parcouru pour arriver sur les presses de l’imprimeur, la méthode d’impression choisie, l’énergie qu’il a fallu dépenser pour produire cet imprimé, les conditions de travail des salariés de l’atelier et l’usage qui sera fait de ce document. Utiliser un papier certifié FSC ou PEFC, c’est évidemment indispensable. Mais si l’impression est faite en Chine, difficile de parler de communication durable. Même combat pour les supports recyclés. Une campagne réalisée sur une bâche en polyester recyclé dont le fil arrive de Corée relèvera plus du greenwashing que d’une vraie démarche de durabilité. Idem pour une affiche imprimée sur un beau papier recyclé qui aura été fabriqué dans un pays à la production d’énergie très carbonée, avant de traverser toute l’Europe pour arriver dans un atelier français. « Éco-concevoir un imprimé est un travail d’équilibriste, une balance constante entre l’écoresponsabilité, le budget et les contraintes inhérentes à chaque projet », résume Camille Poulain, fondatrice de l’agence Lichen, spécialisée dans la création éditoriale éco-concue. Éco-concevoir un projet de communication, un imprimé ou une PLV, c’est interroger l’usage qui en sera fait, jusqu’à sa fin de vie, afin de choisir les meilleures options au moment de sa fabrication et d’éviter de stigmatiser systématiquement telle ou telle matière. « Pour pouvoir parler d’écoconception, il faut avoir une vision complète du cycle de vie d’un produit », confirme Fabien Régudy, directeur commercial et marketing du fabricant français de textiles enduits Saint Clair Textiles.

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DOSSIER SUPPORTS & MÉDIAS CRÉATIVITÉ DURABLE : NOUVELLES ENTRÉES EN MATIÈRES

« ÉCO-CONCEVOIR UN IMPRIMÉ EST UN TRAVAIL D’ÉQUILIBRISTE, UNE BALANCE CONSTANTE ENTRE L’ÉCORESPONSABILITÉ, LE BUDGET ET LES CONTRAINTES INHÉRENTES À CHAQUE PROJET » Camille Poulain, fondatrice de l’agence Lichen, spécialisée dans la création éditoriale éco-concue

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Se posent, en creux, des questions importantes concernant les usages, mais aussi la traçabilité des productions, à l’instar de ce qui existe déjà dans le secteur de l’agroalimentaire. Un vaste sujet qui ne manquera pas de faire couler beaucoup d’encre dans les années à venir, poussé notamment par l’évolution de la législation en termes de gestion des déchets. C’est le sens de l’histoire : le système des bonus-malus mis en place par les éco-organismes est là pour en témoigner. Et il y a fort à parier que demain, Citeo et d’autres exigeront davantage de garanties et de précisions concernant les qualités à recycler, sous peine d’introduire de nouvelles taxes. Plus largement, en France, les pouvoirs publics poussent les entreprises à agir, en promulguant des réglementations de plus en plus strictes. Grenelle 2, loi Vigilance, loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte, loi Climat, loi AGEC : la pression législative est bien réelle. S’y ajoute désormais celle des autres parties prenantes, avec notamment un renforcement des exigences des donneurs d’ordres, qui sollicitent davantage leurs fournisseurs sur leur démarche RSE. Selon l’étude RSE : la parole aux fournisseurs, menée par Bpifrance, PwC et l’Observatoire de la RSE, 79 % des PME françaises déclarent être interpellées par leurs donneurs d’ordres sur ces sujets. Pour répondre à ces attentes, plusieurs scénarios sont possibles, comme nous l’ont expliqué les professionnels que nous avons rencontrés. Ils usinent des plaques en aluminium, impriment du tissu et fabriquent des structures pour le secteur de l’événementiel, distribuent des supports d’impression dans toute l’Europe... Tous réfléchissent aujourd’hui à la « bonne façon » de produire, pour concilier à la fois leur engagement, les attentes de clients manquant parfois de cohérence et la croissance de leur activité. Revalorisation, upcycling, réparabilité, juste ressource, juste quantité, écoconception, location… les pistes avancées sont diverses et variées. Et cassent aussi un certain nombre d’idées reçues. Témoignages. Un dossier réalisé par Cécile Jarry

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DOSSIER

LÉ G I S L AT I ON

RSE : LES FOURNISSEURS EN PREMIÈRE LIGNE Grenelle 2, loi Vigilance, loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte, loi Climat, loi AGEC. En France, les pouvoirs publics poussent les entreprises à agir en promulguant des réglementations de plus en plus strictes. Une pression législative à laquelle s’ajoute celle des autres parties prenantes, avec notamment un renforcement des exigences des donneurs d’ordres, qui sollicitent davantage leurs fournisseurs sur leur démarche RSE.

La pression monte et fait bouger les lignes. En 2018, on comptait plus de 1200 lois pour le climat dans le monde, contre seulement 80, vingt ans plus tôt (source : London School of Economics). En France, les pouvoirs publics poussent les entreprises à agir, en promulguant des réglementations de plus en plus strictes et nombreuses. Depuis 2012 et le Grenelle 2, qui impose aux grands groupes de recenser leurs actions en termes de RSE et de les indiquer dans un reporting extra-financier, le cadre législatif français s’est en effet durci. En 2015, la loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV) est adoptée : elle prévoit de porter la Contribution Climat-Énergie (CCE) à 100 euros par tonne de CO2 en 2030, contre 44,6 aujourd’hui.

UN ARSENAL LÉGISLATIF DE PLUS EN PLUS CONTRAIGNANT En 2017, la directive européenne sur le reporting extra-financier est transposée par la France. Pour les entreprises concernées, les prochains rapports de gestion doivent comporter ce que l’on appelle désormais une déclaration de performance extra-financière. Le dispositif est plus contraignant : il ne s’agit plus de renseigner une liste d'informations RSE préétablies et identiques pour toutes les sociétés, mais de faire une déclaration plus proactive et sur-mesure, avec des objectifs chiffrés, dans le but de transformer le système en profondeur. Cet objectif, c’est aussi celui de la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) et de ses 130 articles, dont les premières mesures sont entrées en vigueur en janvier 2021, pour lutter contre toutes les formes de gaspillage. Depuis le 1er janvier 2022, un deuxième volet de mesures a été mis en place, dont

certaines concernent directement le secteur des industries graphiques, en particulier celui de l’emballage. La nouvelle règlementation prévoit ainsi l’interdiction des films de routage en plastique pour les publications de presse et les publicités, et l’interdiction de coller une étiquette directement sur les fruits ou les légumes, sauf si celle-ci est compostable et constituée pour tout ou partie de matières biosourcées. L’État s’engage également à ne plus acheter de plastiques à usage unique, que ce soit pour une utilisation sur ses lieux de travail ou dans les évènements qu’il organise. Le dispositif « Oui pub », prévu dans le cadre de la loi Climat débutera, quant à lui, le 1er septembre 2022. Seules quelques collectivités territoriales sélectionnées seront concernées dans un premier temps : une quinzaine de villes ont été retenues au mois de décembre sur les 25 candidatures déposées, dont Bordeaux, Nancy et Agen. Pour ces zones, couvrant au total 2,5 millions d’habitants, la logique de distribution des prospectus sera inversée : seuls les citoyens ayant signalé leur volonté de recevoir des imprimés publicitaires, via un message « Oui Pub » collé sur leur boîte aux lettres, pourront en recevoir.

UN PASSAGE OBLIGÉ DANS LA RELATION CLIENTS-FOURNISSEURS De cette montée en puissance de l’arsenal législatif découle un renforcement des exigences des donneurs d’ordres, qui sollicitent davantage leurs fournisseurs sur leur démarche RSE. Dans une étude intitulée RSE : la parole aux fournisseurs, Bpifrance, PwC et l’Observatoire de la RSE confirment que 79 % des PME sont aujourd’hui interpellées sur les sujets RSE par leurs clients et que plus de 70 % des fournisseurs interrogés sont régulièrement sollicités sur ces sujets.

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TOUS C O NC E R N ÉS

79 % des PME françaises déclarent être interpellées par leurs donneurs d’ordres sur les sujets RSE. (Source : « RSE : la parole aux fournisseurs ! », étude menée par Bpifrance, PwC et l’Observatoire de la RSE)

61% des fournisseurs I I 28

reconnaissent que les demandes RSE de leurs clients les conduisent à améliorer leurs offres et processus et peuvent représenter une source de nouvelles opportunités. (Source : « RSE : la parole aux fournisseurs ! », étude menée par Bpifrance, PwC et l’Observatoire de la RSE)

62 % des étudiants français se disent prêts à refuser un poste dans une entreprise qui manque d’engagement social ou environnemental. (Source : Global Private Equity Responsible Investment Survey 2021, PwC)

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Plus de 600 entreprises ont répondu à cette enquête, dont 91 % sont des TPE-PME. Dans 79 % des situations, les sollicitations se font au stade de l’appel d’offres, mais 20 % des répondants ont déclaré être sollicités par leurs clients en matière de RSE en cours ou en fin de contrat. « Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur le Devoir de Vigilance en mars 2017, qui vise à responsabiliser davantage les donneurs d’ordres afin de prévenir tous risques humains et environnementaux, un tiers des entreprises se disent davantage sollicitées sur des sujets de RSE », indique l’étude, qui confirme que « la RSE est devenu un passage obligé dans la relation clients-fournisseurs ».

UN INTÉRÊT À AGIR Pour les TPE-PME, le chemin peut sembler difficile. Elles sont pourtant majoritairement convaincues de l’intérêt économique d’une démarche RSE. L’étude nous apprend ainsi que « 61 % des fournisseurs reconnaissent que les demandes RSE de leurs clients les conduisent à améliorer leurs offres et processus et peuvent représenter une source de nouvelles opportunités, 49 % d’entre eux initient même une démarche de certification, et ce, même si le client ne l’exige pas ». Ils sont mêmes demandeurs de davantage d’exemplarité de la part des donneurs d’ordres en matière d’achats, mais aussi, plus globalement, en termes de cohérence sur leurs engagements responsables. Un sentiment de dissonance que partagent 66 % des fournisseurs, qui dénoncent un manque de cohérence flagrant entre les exigences RSE des clients et leurs propres pratiques RSE, concernant notamment la loyauté des pratiques commerciales, les relations et les conditions de travail, les matières premières et les circuits courts, ou encore les questions d’éthique. « Plus de 20 % des fournisseurs ont expliqué avoir déjà refusé une commande de la part d’un client en raison de leurs pratiques sociales et environnementales », indique l’étude, accréditant ainsi l’idée que, quand on est engagé dans une démarche de développement durable, il n’est plus possible de faire marche arrière : c’est une question de crédibilité vis-à-vis de ses clients. L’idée est plutôt de convaincre les autres d’emprunter le même chemin. L’idée est aussi de conserver son attractivité. Vis-à-vis de ses clients, mais aussi de ses salariés et futurs salariés, qui sont de plus en plus nombreux à être sensibles aux engagements de leur entreprise. Selon l’étude Global Private Equity Responsible Investment Survey 2021 de PwC, 62 % des étudiants seraient ainsi prêts à refuser un poste dans une entreprise qui manque d’engagement social et environnemental.



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INTERVIEW

« Il faut travailler collectivement » Chaque année, ANTALIS fait évaluer sa performance RSE par l’organisme de notation EcoVadis. Le distributeur de supports, qui a atteint le niveau Platine en 2020 et 2021, accompagne aujourd’hui cette performance d’une démultiplication des actions au sein des différentes entités du groupe, dans le but de distiller les bonnes pratiques. Dernier projet en date : la participation au projet « PLV Circulaire » porté par l’agence Circul’R. Décryptage avec NICOLAS COUPRY, Market manager & Sustainability lead chez Antalis International. Où s’arrête aujourd’hui la responsabilité d’un distributeur en termes de RSE ?

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Antalis est un distributeur qui prend ses responsabilités en termes de RSE, et ce depuis de nombreuses années. Son niveau de notation EcoVadis le démontre clairement. Mais on pourrait parler aussi de sa politique en termes de certification FSC-PEFC. Il y a environ 15 ans, certaines entités du groupe Antalis se conformaient aux référentiels, afin d’obtenir ces certifications et pouvoir s’approvisionner en papiers certifiés, pour les proposer à leurs clients. Depuis 2010, ce sont toutes les entités Antalis à travers le monde qui ont obtenu cette double certification, portant ainsi le message d’éco-responsabilité du groupe à tous nos clients, où qu’ils soient. Notre responsabilité ne s’arrête pas à la livraison de nos produits. Elle s’exerce en amont, auprès de nos fournisseurs, afin d’améliorer les process à tous les niveaux et valoriser leur approche, comme nous le faisons par exemple avec les papiers Refit de Favini. Nous sommes présents sur le terrain, pour identifier des filières de recyclage et trouver les bons acteurs. En Angleterre par exemple, nous sommes en contact avec des « régénérateurs de matières ». Nous intervenons aussi auprès des clients finaux pour comprendre leurs attentes, leur présenter nos solutions, les mettre dans la boucle et imaginer ensemble des solutions plus vertueuses.

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Beaucoup de supports écoreponsables apparaissent sur le marché. Mais en termes d’usage, force est de constater que l’on est encore loin du compte. Pour des raisons de prix, mais aussi de connaissances des matières... Depuis un an et demi, les fabricants ont en effet accéléré et proposent désormais des gammes écoresponsables plus importantes. Il y a eu une vraie prise de conscience. Dans le même temps, les imprimeurs observent ce qui se passe, mais ont encore du mal à changer leurs habitudes. Ils aiment imprimer des matières qu’ils maîtrisent, ce qui est compréhensible. Il y a donc, là aussi, tout un travail de pédagogie à faire. On doit travailler sur les spécifications de ces nouveaux supports pour aider à leur prise en main. Avoir une meilleure compréhension de ce que l’on utilise est essentiel, et nous avons un rôle à jouer en ce sens. Tout comme il est important de communiquer aussi auprès des donneurs d’ordres pour leur faire prendre conscience que le marché dispose désormais d’alternatives écologiques et responsables dont ils doivent s’emparer. Là aussi, il y a des habitudes à changer, des yeux à ouvrir. Quelles sont les perspectives ? Je pense que d’ici dix ans, 75 % des ventes se feront avec des supports écoresponsables.


© Antalis

DOSSIER

Cette volonté de mettre autour d’une table tous les maillons de la chaîne, c’est ce qui vous a séduit dans le projet PLV Circulaire, portée par l’agence Circul’R ?

« D ’ici dix ans , 75 % des vent es s e feront avec des s uppor ts écores pons ables » Nico las COU PRY, Marke t m an age r & S u stain abil ity le ad ch e z A n tal is In te r n at io n al.

© Favini

Il faut agir collectivement, c’est une certitude. Ne plus faire ses petites actions dans son coin : cela n’a pas de sens. Le projet PLV Circulaire, porté par l’agence Circul’R (cabinet de conseil qui accompagne les organisations dans leur transition vers un modèle d’économie plus durable, ndlr), a été créé dans cet état d’esprit. Sur un marché comme la PLV, où interviennent un nombre incroyable d’acteurs, avec des produits qui sont souvent multi-matériaux, répartis dans des magasins sur tout le territoire, avec des taux de renouvellement parfois très rapides, c’est la meilleure démarche à avoir. Quand on sait que 30 % de la PLV qui est produite aujourd’hui n’est même pas mise en rayon : il est temps de réagir. La force de l’initiative de Circul’R est d’impliquer tous les acteurs de la chaîne de valeur de la PLV : concepteurs, industriels, distributeurs et gestionnaires de déchets. Nous allons pouvoir travailler avec les équipes de Danone, Nestlé, The CocaCola Company, Ruinart, Bel, Red Bull, Suez, BMA Conception Fabrication, Benoît Brissart, Auchan France, Kronenbourg, Tri-O & Greenwishes, Bolloré Logistics, POPAI et SAP, afin d’inscrire la PLV dans une dynamique d’économie circulaire. Et ça, c’est extrêmement motivant.

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© Duo Display

INTERVIEW

« Ne plus penser en mode one shot »

DUO DISPLAY fait partie des leaders mondiaux du stand d’exposition modulaire et du display, avec une forte expertise en impression textile grand format et une vraie stratégie de développement durable. Responsable RSE & Communication de l’entreprise depuis janvier dernier, MARION HÉRISSON pilote cette stratégie. Parmi ses chevaux de bataille : une réflexion sur le bon usage des produits, entre location et réparabilité.

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Le premier chapitre de la RSE chez Duo Display a été écrit il y a déjà 15 ans, avec une première Analyse du Cycle de Vie (ACV) des produits et la mise en place d’une charte environnementale. Plusieurs initiatives ont suivi… Aujourd’hui, votre poste vient d’être créé. Quelles sont vos missions ? En arrivant chez Duo, j’ai constaté que l’impact environnemental était au cœur de toutes les prises de décision. Il y avait un vrai engagement de l’entreprise en faveur d’un développement plus durable. Ma mission est donc d’aider l’entreprise à poursuivre dans cette voie, en formalisant davantage ce qui s’est finalement toujours fait et en mettant en place de nouvelles initiatives. Vous l’avez dit, la première ACV de Duo a été faite en 2007. Il est temps aujourd’hui d’en refaire une, pour voir quels sont les nouveaux leviers à activer pour aller plus loin. Chez Duo, on a la chance d’avoir un bureau R&D engagé dans cette démarche, ce qui permet de mobiliser beaucoup d’énergies autour de cette stratégie. La mobilisation des ressources humaines mais aussi des services financiers dans ce domaine montrent l’engagement de l’entreprise.

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Quelle est votre roadmap pour 2022 ? Réussir à faire de l’éphémère durable, voilà l’enjeu. Nous avons quatre grands chantiers sur la table : l’écoconception de nos produits, leur réparabilité, le développement d’une offre de location et le recyclage. Concernant l’écoconception de nos produits, nous travaillons sur la « juste ressource », autrement dit faire en sorte que nos profilés en aluminium soient les plus légers possible, tout en garantissant une vraie durabilité en termes d’usage. Leur modularité est aussi importante. On veut absolument éviter de faire du « one shot ». L’idée est ici d’utiliser un même support pour différentes actions, avec des visuels qui sont interchangeables. Dans le même ordre d’idée, nous sommes en train de lancer une nouvelle boutique Duo, dans laquelle nos clients pourront se procurer des pièces détachées pour réparer leurs supports de communication. Tous nos produits sont aujourd’hui réparables, les revendeurs pourront directement commander dans notre stock. Nous avons aussi une imprimante 3D pour répondre à des demandes plus spécifiques. Un nouvel investissement, dans une solution plus industrielle, est d’ailleurs prévu pour accélérer sur cette partie.



DOSSIER

© Duo Display

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La location de nos structures est aussi une piste sérieuse que nous explorons, avec des lieux de stockage à proximité de villes stratégiques comme Paris et Lyon en France, et Las Vegas aux États-Unis. À l’occasion du dernier CES, nous avons ainsi envoyé près de 1500 cadres sur le salon. Ces cadres ne sont pas revenus dans notre usine, mais ont été stockés à proximité du centre d’exposition pour un prochain événement. En termes d’impact sur l’environnement, mais aussi d’agilité, le calcul est vite fait.

collecte des tissus est en construction. Pour la revalorisation des matières collectées, nous sommes en pleine phase de développement : les discussions avancent avec nos différents partenaires que sont l’Ademe et le cluster régional Recycl’Occ Textile Occitanie. Parmi les circuits de revalorisation déjà adoptés, nous faisons de l’upcycling en collaboration avec le collectif Interlude Convergences 34 / Gammes, qui fabrique des objets à partir de toiles évènementielles.

Reste le recyclage…

L’ACV que vous relancez cette année concerne tous vos produits ?

Nous sommes experts de l’impression textile grand format et il est vrai que, jusqu’ici, le textile était un peu le parent pauvre de notre solution. Depuis deux ans, Duo mène une réflexion approfondie sur le sujet et plusieurs leviers d’action apparaissent aujourd’hui. Pour commencer, nous avons fait évoluer notre sourcing, en remplaçant nos cinq principales références par des solutions équivalentes mais issues de fibres recyclées. Ensuite, Duo finance un programme de R&D à hauteur de 500 000 euros pour imaginer de nouvelles solutions d’économie circulaire pour ses textiles. Un système de

Nous allons concentrer nos efforts sur le fleuron de Duo, qui est le stand Panoramic H-Line. L’idée, à terme, est de pouvoir donner à nos clients la possibilité de choisir leur stand en fonction de plusieurs critères, parmi lesquels l’indice carbone. Nous travaillons pour cela sur la création d’un logiciel de conception de stand en 3D, qui intègrera un calculateur permettant de définir le prix du produit, mais aussi son indice carbone, et ce en fonction de différents scénarios comme la location ou l’achat. L’idée est que la durabilité d’un produit et son moindre impact sur l’environnement devienne un vrai critère d’achat !

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5 LEVIERS D’ACTION ✕ LA « JUSTE RESSOURCE »

Écoconception de profilés en aluminium plus légers, mais tout aussi résistants.

✕ LA RÉPARABILITÉ

Vente de pièces détachées sur le Shop Duo à partir de mai 2022.

✕ LA LOCATION

Ouverture de sites de stockage et d’ateliers de réparation à Paris, Lyon et Las Vegas.

✕ UN SOURCING RESPONSABLE Renouvellement de la gamme avec des tissus exclusivement issus de fibres recyclées.

✕ UN CIRCUIT D’ÉCONOMIE CIRCULAIRE 500 000 euros d’investissements pour la mise en place d’un programme de revalorisation des textiles.

« La du rabilité d’u n pro du it e t son m o i n dre impac t su r l ’e n v i ronne me nt doiv e nt de v e n ir u n vrai c ritè re d’ac hat » M a r i o n HÉ RISSO N, responsa b l e R SE & C o mmuni c a t i on d e D uo D i sp l a y


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INTERVIEW

« Aujourd’hui, il devient indispensable de savoir quantifier le poids d’un projet »

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Spécialisé dans la production de panneaux en aluminium à destination des marchés de la communication et du bâtiment, le fabricant italien EUGANEA PANNELLI a décidé de placer l’environnement au cœur de sa stratégie de développement, en misant notamment sur la parfaite recyclabilité de ses supports, constitués à 100 % d’aluminium. « Un élément essentiel », selon FRÉDÉRIC MIFSUD, directeur commercial France, qui milite pour une approche renouvelée du sujet, où le poids d’un matériau pèsera autant (voire plus) dans la balance, que sa surface imprimable. Explications. En 2020, le spécialiste de la gestion de déchets Derichebourg vous a délivré un certificat de recyclabilité, avec un taux de 100 % pour vos panneaux Smartbond. Qu’est-ce que cela a changé pour vous ? Ce certificat de recyclabilité a conforté notre discours et notre approche, qui était de dire à nos clients que nos plaques en aluminium pouvaient légitimement entrer dans une logique d’économie circulaire. Nous avons désormais une solution concrète à proposer à nos clients pour valoriser leurs déchets. Notre certificat de recyclabilité précise que si le panneau est imprimé, le taux reste identique. Les encres ne sont donc pas considérées comme des perturbateurs de tri. En revanche, si vous préférez y déposer un film adhésif, le taux passe à 90 %, mais le produit reste recyclable et valorisable, ce qui peut aussi représenter une solution intéressante pour recycler du film, un produit pour lequel il n’existe pas encore de solutions de recyclage efficaces sur le marché.

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Une plaque de Smartbond est un produit haut de gamme, donc plus cher que la moyenne du marché. Le fait d’être 100 % recyclable et donc valorisable vous permet-il aujourd’hui de gagner plus facilement certains contrats ? C’est indéniablement un atout. Nous sommes aujourd’hui référencés chez tous les grands distributeurs. Antalis, Thyssen Krupp et Richardson ont intégré nos produits dans leur catalogue. Et en 2021, nous avons écoulé 20 000 plaques en aluminium en France. Ceci étant dit, il ne faut pas crier victoire trop vite, car beaucoup de chemin reste à parcourir. La question environnementale fait aujourd’hui partie de la réflexion autour de l’achat d’un produit, et c’est une bonne chose. Mais cela ne suffit pas. Économiquement, il faut aussi que cela suive. C’est justement sur ce point qu’il faut que notre discours évolue.


DOSSIER

© Euganea Pannelli

De quelle façon ?

« D ans u ne lo giqu e d’é c o no mie c irc u laire, l a no tion de poids e st e sse ntie lle . C ’est ce qu i v a faire q u e tou t le monde v a se c ompre ndre , à tou s le s nive au x de la chaîne » Fréd éri c Mi fsud, d irec teur c ommerc i a l Fra nc e d ’E ug a nea P a nnel l i

Aujourd’hui, il devient indispensable de savoir quantifier le poids d’un projet. Je m’explique. Dans nos métiers, on parle souvent de surfaces et de mètres carrés imprimables. Or, dans une logique d’économie circulaire, la notion de poids est essentielle. C’est ce qui va faire que tout le monde va se comprendre, à tous les niveaux de la chaîne. Pour calculer la valeur de vos chutes de production, c’est le poids qui sera intéressant, afin de pouvoir le mettre en regard des taux de valorisation pratiqués par les recycleurs. Autrement dit, le prix d’achat de votre matière est à mettre en balance avec ce qu’elle pourra vous rapporter quand vous la recyclerez. N’oublions pas que pendant que nous parlons, la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP), qui s’applique aux déchets DIB (emballages usagés, déchets de production, produits usagés, etc.), ne fait qu’augmenter, et ce, peu importe le mode de traitement. En janvier 2021, elle était ainsi à 37 euros/tonne pour de l’enfouissement. Elle est passée à 45 euros/ tonne en 2022. Et elle sera à 65 euros/tonne en 2025. L’incinération est moins onéreuse, mais elle suit la même courbe ascendante. Comment réagissent vos clients face à vos arguments sonnants et trébuchants ? Notre stratégie aujourd’hui est d’aller porter cette bonne parole auprès des clients finaux, autrement dit les donneurs d’ordres. Ce sont eux qui pourront faire bouger les choses plus rapidement, en demandant explicitement à leurs fournisseurs d’opter pour ce type de solutions. C’est une nouvelle mécanique à acquérir : dans nos devis, le poids des produits commandés est aujourd’hui systématiquement noté.

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DOSSIER

© Saint Clair Textiles

SUPPORTS & MÉDIAS CRÉATIVITÉ DURABLE : NOUVELLES ENTRÉES EN MATIÈRES

INTERVIEW

« Utiliser une matière recyclée ne fait pas forcément de vous un acteur vertueux » I I 38

Spécialiste des textiles enduits, le fabricant français SAINT CLAIR TEXTILES propose des articles destinés soit à des usages de confection pour différents marchés, soit à des usages d’impression pour les secteurs de la publicité et de la décoration. En termes d’écoengagement, l’entreprise privilégie une approche industrielle, basée sur une analyse fine du cycle de vie de ses produits. Une approche raisonnée rendue possible grâce à sa parfaite maîtrise de toutes les étapes de sa chaîne de production. FABIEN RÉGUDY, directeur commercial et marketing, nous décrypte cette stratégie. Le polyester recyclé est-il une alternative durable pour votre métier ? Il existe aujourd’hui plusieurs sources d’approvisionnement possibles pour acheter du fil de polyester recyclé. On en trouve en Europe, mais aussi en Chine et en Corée. Ce qui nous donne déjà un élément de réponse. Produire des tissus en polyester recyclé à partir de fils qui viennent de l’autre bout de la planète n’a aucun sens en termes de durabilité, c’est du greenwashing. Et si on utilise un fil européen ? Là aussi, il faut être mesuré et prudent et ne pas céder à la facilité de dire : « C’est du recyclé européen, donc c’est bon ». Plusieurs paramètres techniques sont à

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prendre en compte avant de décréter que votre toile est un produit durable. Notre expérience nous montre que d’un fil recyclé à un autre, la qualité peut être variable. Et peut donc changer le taux de votre production premier choix, ce qui, le cas échéant, peut entraîner des pertes et des volumes de déchets supplémentaires à gérer. En termes de porosité également, on constate des différences. Un fil recyclé aura parfois besoin de plus d’enduit ou d’additifs pour répondre à nos critères de qualité. Ce qui n’est pas le but recherché. Attention, je ne suis pas en train de dire qu’utiliser du polyester recyclé n’a pas de sens, mais seulement que ce n’est pas une solution miracle et qu’il est nécessaire de prendre en compte tous ces paramètres pour prétendre aller vers davantage de durabilité.



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UN CHIFFRE

Justement, nous avons parlé des fils, parlons maintenant de la chimie inhérente à votre métier qui est de produire des tissus enduits. Quels sont les leviers d’amélioration dans ce domaine ?

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C’est un sujet sur lequel nous travaillons en permanence. Dans notre logique d’éco-conception, la qualité des composants que l’on utilise en formulation est primordiale. Aujourd’hui, nos enduits sont tous à base d’eau et sont conformes au Règlement Européen sur les Produits Chimiques (REACH). Mais cela ne nous empêche pas de continuer à investir en R&D pour améliorer en permanence nos recettes. Vos toiles sont des matériaux composites. Et donc difficiles, voire impossibles à recycler, sauf à imaginer un process industriel qui sépare les différents composants et les recycle de façon vertueuse. Quid de leur fin de vie aujourd’hui ? Nos produits ne sont effectivement pas recyclables. Pour les traiter, le mode privilégié aujourd’hui est l’incinération, avec les ordures ménagères. Ils sont donc traités en local, à proximité des lieux où ils étaient utilisés, et alimentent, en brûlant, les centrales de chauffage urbain. En faisant l’Analyse du Cycle de Vie de nos produits, nous avons constaté que 80 % de nos impacts provenaient du choix des composants que nous utilisions. Nous avons donc décidé de nous concentrer sur ce point pour que notre engagement repose sur des bases solides.

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80 % En réa l i s a n t l ’a n a l ys e d u cycl e d e vi e d e s es p ro d u i ts , Sa i n t C l a i r Tex ti l es a co n s ta té q u e 80 % d es i mp a cts éta i en t d u s a u cho i x d es co mp o s a n ts . L’en trep ri s e fra n ça i s e a d o n c n a tu rel l emen t cho i s i d e s e co n cen trer s u r ce p o i n t cru ci a l .

© Saint Clair Textiles

Pour pouvoir parler d’écoconception, il faut avoir une vision complète du cycle de vie d’un produit.

« Pour pouvoir par ler d’écoconcept ion, il faut avoir une vis ion com plèt e du cycle de vie d’un produit » F abie n RÉGU DY, d ire cte u r co m m e rcial e t m arke t in g de S ain t Clair Te xt ile s


DOSSIER

SUPPORTS

MATIÈRES À RÉFLÉCHIR PAC K AG I N G

UN PAPIER ÉCO-RESPONSABLE SANS ALUMINIUM POUR LE SECTEUR DE L’EMBALLAGE CHEZ ARJOWIGGINS Sur les lignes de transformation conventionnelles, le papier est compatible avec plusieurs solutions d’ennoblissement : dorure à chaud, contrecollage, offset, flexographie, métallisation ou enduction d’une couche scellable (à chaud ou à froid). Arjowiggins a par ailleurs tissé un vaste réseau de transformateurs, afin de rendre son papier fonctionnel et développer de nombreuses solutions d’emballages recyclables, telles que des sacs pour conditionner des fruits secs et des céréales, des flowpacks pour des biscuits ou des coffrets pour des sandwichs. Autre bon point : Sylvicta s’inscrit dans un schéma d’économie circulaire. Certifié PEFC et FSC, il est recyclable dans la filière papier grand public.

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© Arjowiggins

Alternative aux matériaux plastiques et complexes à base d’aluminium, Sylvicta, la nouvelle solution d’emballage d’Arjowiggins, est un papier recyclable, compostable et biodégradable en milieu marin, doté d’importantes propriétés barrières. Une avancée majeure dévoilée l’an dernier. Sylvicta est un papier apte au contact alimentaire, translucide et fonctionnel. Ses propriétés barrières avancées lui permettent d’optimiser la conservation des aliments ou des produits sensibles, au même titre que les matériaux plastiques et aluminium conventionnels, mais avec un impact environnemental très fortement réduit. Grâce à leur expertise en matière de raffinage des fibres de cellulose, les équipes de R&D d’Arjowiggins sont parvenues à développer des fonctionnalités poussées sans recourir à des traitements chimiques. L’une des caractéristiques les plus marquantes de Sylvicta est sa barrière à l’oxygène - la principale cause de détérioration des aliments - qui permet de contribuer à la réduction du gaspillage alimentaire en prolongeant la durée de conservation des aliments.

COMM U N I C AT I O N

UN NOUVEAU SUPPORT TEXTILE BIODÉGRADABLE CHEZ BELTEX

Distributeur de supports pour l’impression numérique grand format et la communication visuelle, la société belge Beltex propose, depuis le premier trimestre 2022, une toile textile biodégradable : la Cotton Sub 270 FR. Le rapport de test, réalisé par un laboratoire indépendant, indique une dégradation de la matière de 94 % après seulement 90 jours. Produit par le groupe portugais Endutex, ce support à base de coton tissé, qui dispose d’un PV d’ignifugation B-s2-d0, est imprimable en UV, Latex, sublimation directe et par transfert. « En plus de sa belle planéité, ce média offre un stretch intéressant pour une bonne tension du média et montre peu de marquage à la pliure », explique le distributeur, qui propose cette toile enduite en rouleaux de 1,55 m ou 3,10 m de laize. Un produit qui a déjà séduit des spécialistes de l’impression numérique grand format, à l’instar des Ateliers Cassandre, qui utilisent déjà le support dans leur usine de Wissous (91).


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COM M U N I C AT I O N & PAC K AG I N G

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Le groupe Mondi, leader mondial de l’emballage et du papier, a reçu la certification Cradle to Cradle Certified pour ses papiers fins non couchés produits dans ses usines d’Autriche, de Slovaquie et de Russie. Sont concernées les marques Color Copy et Pergraphica, la gamme de papiers recyclés Nautilus, ainsi qu’un large éventail de papiers de bureau. Le programme Cradle to Cradle Certified désigne une approche globale visant à maintenir les matériaux et ressources en circulation et à éliminer les déchets. La certification est décernée par le Cradle to Cradle Products Innovation Institute, qui se consacre à la promotion de l’économie circulaire grâce à des produits ayant un impact positif sur les personnes et la planète. La gamme de papiers fins non couchés de Mondi a fait l’objet d’évaluations dans l’ensemble des cinq catégories du label (voir encadré), atteignant des niveaux allant de Bronze à Or.

© Mondi

DES PAPIERS FINS NON COUCHÉS CERTIFIÉS « CRADLE TO CRADLE » CHEZ MONDI

QU’EST-CE QUE LE CRADLE TO CRADLE ? La certification Cradle to Cradle est une norme internationale de l’économie circulaire. Littéralement, cradle to cradle signifie « du berceau au berceau ». Ce nom est né en opposition au fonctionnement de l’économie actuelle, basée sur le cradle to grave, qui signifie « du berceau à la tombe ». La démarche a donc pour objectif de générer de la valeur à chaque étape d’un processus de fabrication d’un produit. Cinq critères sont audités : la non-toxicité et la recyclabilité du produit, la gestion de l’eau et de l’énergie sur le site de production, et le bilan sociétal de l’entreprise. Le niveau de certification est décidé par l’organisme à but non lucratif Cradle to Cradle Product Innovation Institute. Un produit reçoit un niveau de certification dans chaque catégorie (Basique, Bronze, Argent, Or ou Platine). L’objectif est d’accompagner les entreprises dans leur transition. À noter : la certification Cradle to Cradle est plus exigeante et plus sévère que le règlement européen REACH.

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DOSSIER

© Arctic Paper Munkedals

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É DI T I O N , C OM M UNICATION & EM BA LLAG E

LA PAPETERIE ARCTIC PAPER MUNKEDALS CERTIFIÉE « CRADLE-TO-CRADLE » La papeterie Arctic Paper Munkedals a reçu la certification Cradle to Cradle Certified. L’usine du groupe Arctic Paper située en Suède a obtenu le niveau Bronze pour l’ensemble de sa gamme de papiers : Munken Design, Munken Book, Amber Graphic et Munken Kraft. Concernant les produits chimiques utilisés au cours de la fabrication des papiers, le papetier a obtenu le niveau « Argent », qui indique que les substances utilisées sont considérées comme non nocives pour les hommes et l’environnement, offrant ainsi une garantie supplémentaire sur le moindre impact de ses process de production. Fort de cette certification, Arctic Paper envisage aujourd’hui de l’étendre à ses autres sites de production. Le groupe possède trois papeteries : deux en Suède et une en Pologne.


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© Semios

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E N SE I G N E & SI G N ALÉ TIQ UE

UN MATÉRIAU RECYCLABLE À BASE DE COSSE DE RIZ CHEZ SEMIOS I I 44

Le Sign’Lab, laboratoire d’innovation interne du groupe Semios (35) a identifié, testé et approuvé un nouveau matériau entièrement recyclable, conçu à base de cosse de riz, et dont les propriétés permettent de produire des enseignes et de la signalétique de façon plus durable. Acteur majeur de l’enseigne, de la signalétique et de la décoration, en France et à l’international, Semios propose ce produit 100 % recyclable depuis près de trois ans. Il a été identifié par les équipes de recherche du Sign’Lab comme une alternative écologique et technique crédible. Constitué à 60 % de cosse de riz (déchet de l’industrie agroalimentaire), 22 % de sel de gemme et 18 % d’huile minérale, ce produit en fibres naturelles offre un rendu à l’aspect bois. En matière de découpe et de fraisage, le matériau, dense mais tendre, se découpe et se ponce très facilement, et supporte très bien la gravure. Et les copeaux sont récupérables et recyclables. Pour le thermoformage, le produit offre une très bonne mémoire de forme et ne présente aucune déformation des chants lors de la mise en forme. En ce qui concerne le collage et vissage, il permet une bonne pénétration des vis et une très bonne imprégnation et tenue au collage. Autre atout, ce matériau imprimable, adhésivable et peignable sans traitement préalable particulier, offre une grande résistance aux UV, à l’eau et aux variations de température. Ce qui le rend adapté à des projets d’enseignes, de signalétique, d’aménagement et de décoration, en intérieur comme en extérieur. Plusieurs clients grands comptes - comme les Hôtels Logis ou l’ascensoriste Kone - ont déjà été séduits par le nouveau matériau de Semios, qui travaille des plaques de 2440 x 1220 mm, sur quatre épaisseurs disponibles (8, 12, 16 ou 20 mm). Lancé il y a cinq ans, le Sign’Lab est ouvert aux 130 collaborateurs de l’entreprise et propose des ateliers participatifs de recherche autour de quatre grandes thématiques : l’enseigne autonome, l’impression 3D, l’affichage dynamique et l’éco-conception.

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C OM M U N I C AT I O N , PAC K AG ING & É TIQ UE T TE

© Atelier Bulk

UN RECYCLAGE PAR LE HAUT POUR LES PAPIERS DE CRÉATION REFIT DE FAVINI

I I 46 Réutiliser les déchets de l’une des industries les plus polluantes, la mode, pour en faire un papier haut de gamme : voici le principe du Refit. Développé par le fabricant italien Favini, le Refit est distribué en exclusivité par Antalis. Les papiers de cette gamme reposent sur les principes de l’économie circulaire : les fibres textiles de laine et de coton jugées trop courtes pour l’industrie de la mode - et qui sont habituellement jetées - sont réutilisées et transformées en papier de qualité. On appelle cela de l’upcycling (ou recyclage par le haut). Composés de 15 % de fibres de laine ou de coton issues de l’industrie italienne du cardage, de la filature et du tissage, de 40 % de cellulose recyclée post-consommation certifiée FSC et de 45 % de fibres de cellulose vierge également certifiées FSC, les papiers Refit contribuent à limiter l’utilisation de matières premières vierges. Recyclable et biodégradable à 100 %, cette gamme de papiers éco-responsables est par ailleurs fabriquée à partir d’une énergie verte : l’hydroélectricité auto-produite par l’usine de Favini, lui conférant un impact carbone neutre. Disponibles du 120 au 360 g/m2, les papiers Refit offrent une expérience tactile singulière. Visibles en surface, les résidus textiles confèrent au produit un toucher authentique : une certaine rugosité pour la laine et une forme de douceur pour le coton. Destinée à un usage varié (invitations, couvertures de livres, étiquettes de vêtements, packaging…), la gamme se scinde en deux produits haut de gamme : les Refit Wool et Refit Cotton. Disponible en noir ou en bleu et composé de chutes de laine, le Refit Wool est compatible avec toutes les techniques d’embellissement, telles que le marquage à chaud et le gaufrage. Les peluches si caractéristiques de la laine, clairement apparentes, donnent au papier un cachet particulier, au niveau visuel bien sûr, mais aussi tactile. À l’image du Refit Wool, la déclinaison Refit Cotton est compatible avec toutes les principales techniques d’embellissement et de transformation et adaptée aux impressions offset et toner sec. Décliné en blanc, nacré ou gris, le Refit Cotton se définit par un aspect chiné et doux au toucher, lié à sa teneur en coton.

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GRAND ANGLE

« Les demandes en 3D affluent chaque semaine, mais une méconnaissance persiste. Une personne sur deux ne sait pas qu’il faut un fichier spécifique » Eric PESSAROSSI, gérant de Deko 3D

© Deko 3D

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COMMUNICATION VISUELLE :

LA 3D GRAND FORMAT PRÊTE À ENTRER DANS UNE NOUVELLE DIMENSION ? Quelques années en arrière, les imprimantes 3D étaient promises au firmament. Elles devaient inonder le marché professionnel et équiper les foyers d’une majorité de Français. En 2022, la réalité est plus mesurée, voire décevante aux yeux de certains. Car si l’impression 3D grand format a le vent en poupe pour des applications industrielles, elle ne décolle toujours pas dans le secteur de la communication visuelle. Tentative d’explications. Bertrand Genevi

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GRAND ANGLE

© Euromedia

COMMUNICATION VISUELLE : LA 3D GRAND FORMAT PRÊTE À ENTRER DANS UNE NOUVELLE DIMENSION ?

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es sollicitations en pagaille, partout, tout le temps. Dans une société noyée sous l’infobésité et les images, les marques et les entreprises rencontrent parfois des difficultés à émerger et faire passer leur message. Se démarquer de la masse tient aujourd’hui de la gageure. Et s’ajoute à cela des contraintes réglementaires qui se durcissent, dans l’affichage notamment. C’est dans ce contexte complexe que l’impression 3D grand format peut constituer une option intéressante en vue du déploiement d’actions promotionnelles : sous la forme d’une alternative, en apportant une expérience différente en termes de communication visuelle.

UN IMPACT DÉCUPLÉ

C’est un fait, les campagnes réalisées en 3D attirent l’œil. Elles créent de l’attention auprès du grand public. C’est vrai dans le retail, la signalétique, l’affichage et l’évènementiel. De grandes marques telles que Louis Vuitton, Monoprix, CocaCola ou Netflix s’en sont emparées pour exposer des PLV surdimensionnées en magasins, produire des affiches combinant 3D et 2D, ou encore éditer des créations uniques dans le cadre d’un évènement. Si les applications offertes prennent diverses formes, elles concourent au même objectif : enrichir l’expérience client, la rendre plus

marquante et mémorable, afin d’accroître l’engagement du consommateur et la notoriété de la marque. Et si le visuel fait mouche, la campagne de communication peut alors prendre une toute autre dimension avec le partage de la création sur Facebook, Twitter ou Instagram. Philippe Bouvier, dirigeant du distributeur de solutions d’impression Euromedia, insiste sur le changement de paradigme induit par la 3D, notamment dans le retail : « Au lieu d’une communication en 4x3 à large échelle, une marque peut aujourd’hui se limiter à communiquer sur un point de vente ciblé et se servir d’une boutique parisienne pour obtenir une résonance mondiale grâce aux réseaux sociaux ». Car tout est possible en termes de création avec l’impression 3D. Elle se plie à toutes les formes, des plus simples aux plus complexes. Et cette liberté de design s’accompagne par ailleurs d’une grande précision. « Cela permet de produire des objets qui ressemblent trait pour trait à la création initiale, qu’il s’agisse d’un produit ou d’un personnage. Quand Disney nous commande Mickey, ils attendent une reproduction fidèle. Seul un fichier 3D le permet », justifie Christophe Gomy, président de l’imprimeur Paradis Expansion.

« Certains dirigeants de grandes entreprises annonçaient que l’impression 3D allait tout changer, alors que la réalité est différente » Pieter MACHTELINCKX, responsable marketing EMEA chez Massivit

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MASSIVIT EN PORTE-ÉTENDARD

Apparu en 2013, le constructeur israélien Massivit cristallise depuis lors la vague d’engouement pour l’impression 3D grand format. Historiquement baignée dans une culture évènementielle, l’entreprise se distingue de ses concurrents par l’exploitation d’une technologie exclusive : le Gel Dispensing Printing (GDP). Un procédé consistant à déposer des couches successives de gel photopolymère, lequel durcit instantanément au passage de lampes UV intégrées dans les têtes d’impression. Cette méthode brevetée offre un gain de temps considérable comparé aux autres procédés de fabrication additive, tel que le populaire FDM (Fused Deposition Modelling), qui se base sur le dépôt de filaments. La machine Massivit 1800, en capacité d’éditer des pièces d’1,80 mètre, peut ainsi atteindre une vitesse de production de 35 centimètres par heure sur un axe Z.

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Sans cette technologie avancée, certains projets seraient impossibles à mener dans des délais toujours plus courts, en particulier dans l’évènementiel. « Nous avons été sollicités par la marque française No Name, dans le cadre de la Fashion Week, pour livrer une basket géante. Nous l’avons réalisée de A à Z en quelques jours. Cela aurait été impensable avec une autre machine », confie Eric Pessarossi, gérant du prestataire isérois Deko 3D. Paradis Expansion fait aussi partie de la poignée d’imprimeurs français qui ont investi dans une solution Massivit au cours des dernières années. Pour la société, basée en région parisienne depuis 35 ans, il s’agissait de « se démarquer de la concurrence », selon son dirigeant. « Au-delà d’être un outil formidable, posséder une Massivit dans son atelier, cela fait parler. C’est un outil de communication et un argument commercial », explique Christophe Gomy. Mais si la 3D fait tourner les têtes, cette technique d’impression n’est pas pour autant à la portée de tous.

© Paradis Expansion

UNE IMPRESSION QUI NE S’IMPROVISE PAS

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La fabrication additive ne se réduit pas à l’achat d’une imprimante. Trois étapes doivent être maîtrisées pour livrer un projet : en premier lieu, la conception d’un fichier 3D, qui constitue une tâche loin d’être aisée pour qui n’est pas spécialiste. Vient ensuite le temps de l’impression, puis celui de la finition. Cette dernière étape constitue une part essentielle du processus, en termes d’exigence comme de temps passé. C’est pourquoi des compétences techniques autres qu’en impression stricto sensu multiplient les chances de s’imposer dans le monde de la 3D. Deko 3D s’appuie ainsi sur son expertise du polystyrène. Après avoir investi dans une machine de découpe à fil chaud, la société a complété son parc par une imprimante Massivit. « Associer les deux techniques s’avère complémentaire. Pour la basket No Name, qui mesurait près de quatre mètres, la semelle expansée n’a pas été imprimée en 3D, car cela aurait gâché beaucoup


TROP D’ATTENTE ?

Après un certain emballement au moment de son émergence, l’impression 3D grand format semble en effet connaître un léger essoufflement. Dans le domaine de la communication visuelle, quelques opérations spectaculaires sont encore relayées sur les réseaux sociaux, mais l’enthousiasme des débuts semble évanoui. La déferlante attendue n’a donc pas eu lieu. Mais l’attente n’était-elle pas trop grande ? « Il y a eu trop de buzz dans les médias autour de l’impression 3D il y a quelques années. Certains dirigeants de grandes entreprises annonçaient que cela allait tout changer, alors que la réalité est différente, reconnaît Pieter Machtelinckx, responsable marketing EMEA chez Massivit. Il existe une croissance continue chaque année, mais l’impression 3D ne remplacera jamais toutes les technologies : dans certains cas, elle est plus appropriée et dans d’autres non ».

© Deko 3D

de matière. Elle a donc été réalisée en polystyrène et le reste de la chaussure a été imprimé en 3D », précise Eric Pessarossi. Quant à Paradis Expansion, c’est son savoirfaire dans la sculpture qui apporte une aide précieuse. « Nous avons travaillé, pour le Musée Grévin, sur un personnage de dessin animé. Il a été imprimé avec notre Massivit, mais les autres éléments de décor ont été sculptés, pour des raisons de coût », explique Christophe Gomy. Le dirigeant assimile l’impression 3D à la carrosserie : « Pour les pièces complexes, 80 heures de travail sont parfois nécessaires après l’impression, entre la consolidation intérieure, l’assemblage éventuel et les finitions de peinture ». L’importance de cette maîtrise technique peut décourager plus d’un imprimeur, face à l’ampleur de la tâche. C’est le cas d’un prestataire français, qui a jeté l’éponge et revendu sa solution 3D grand format après trois ans d’exploitation : « La création des fichiers est complexe et la finition demande trop de temps. C’était devenu ingérable et trop contraignant, en plus de nos activités historiques. D’autant plus que les marchés étaient plutôt rares », justifie son dirigeant.

Deko 3D, dirigée par Eric Pessarossi, a produit en quelques jours seulement, cette basket géante pour la marque française No Name.

I I 53 À date, l’impression 3D pour la communication visuelle est qualifiée de « micromarché » ou de « marché de niche » par les entreprises équipées en solutions. Trop peu de projets ont émergé sur le territoire français jusque-là. « Je m’attendais à un peu plus de demande, mais je ne regrette pas notre investissement, car des clients s’y sont intéressés et cela nous donne l’image d’une entreprise qui investit sur l’avenir », positive Christophe Gomy.

DES FREINS AU DÉVELOPPEMENT

Les raisons de ce faible développement sont diverses. L’impact de la crise sanitaire n’est bien entendu pas neutre sur ces deux dernières années, en particulier dans l’évènementiel. Cela a lourdement influé sur l’orientation du marché, car de nombreux projets de grandes marques ont été ajournés. Mais, au-delà de cette problématique conjoncturelle, comment expliquer cette croissance à petits pas ? Le tarif des prestations constitue une première piste. Un objet grand format en trois dimensions se facture en effet quelques milliers d’euros.


GRAND ANGLE

© Massivit

COMMUNICATION VISUELLE : LA 3D GRAND FORMAT PRÊTE À ENTRER DANS UNE NOUVELLE DIMENSION ?

I I 54 Un montant élevé qui surprend parfois certains prospects et qui freine la transformation des devis. Même si ce tarif s’explique en toute logique par l’amortissement du coût d’achat des imprimantes et de la matière première, ainsi que par le temps consacré à la finition. Autre entrave au développement de la 3D, le manque d’acteurs proposant ce type d’impression en France. « Le marché demeure confidentiel parce que les imprimeurs ne sont pas équipés en solutions dédiées, donc trop peu de projets émergent. Sans visibilité sur les applications potentielles, la demande ne suit pas. J’aimerais avoir plus de concurrents ! », s’exclame Eric Pessarossi. Si l’émulation manque en France, qu’en est-il dans le reste de l’Europe ? La situation n’apparaît pas plus spectaculaire. « La plupart des pays européens sont sensiblement au même stade d’avancement sur la 3D au global, même si des disparités existent selon les segments d’activité. Nous avons par exemple vendu assez peu de Massivit en Allemagne, car la commu-

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nication visuelle y est moins avancée qu’en France. Mais maintenant que nous visons l’industrie, l’Allemagne commence à être intéressée », explique Pieter Machtelinckx.

TROUVER DES RELAIS DE CROISSANCE

Automobile, aéronautique, construction : la fabrication additive gagne en effet le monde industriel, qui se montre notamment séduit par la facilité et la rapidité d’exécution pour opérer des tests produits. Massivit l’a bien compris et se positionne à présent aussi sur ce marché. Avec cette figure de proue qui va chasser sur les terres de l’industrie, faut-il s’inquiéter pour le secteur de la communication visuelle, qui peine à décoller ? Non, martèle Pieter Machtelinckx : « Avec le modèle 5000, que nous avons lancé en 2021, nous proposons une imprimante qui est adaptée pour l’automobile, le secteur maritime, etc. Mais ce n’est pas pour autant que nous abandonnons la communication visuelle.



GRAND ANGLE COMMUNICATION VISUELLE : LA 3D GRAND FORMAT PRÊTE À ENTRER DANS UNE NOUVELLE DIMENSION ?

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C’est un mouvement pour étendre nos marchés, pas pour en changer ». Massivit appuie ce développement par une réorganisation de ses opérations. En mars 2021, l’entreprise a levé des capitaux sur le marché boursier de Tel Aviv et l’équipe européenne a été renforcée. En qualité de distributeur exclusif de Massivit pour la France, Euromedia approuve cet ajustement stratégique. « Ne cibler que le monde de l’évènementiel aurait été une erreur pour Massivit. Ils fondent de l’espoir sur le marché du prototypage, et à raison, car c’est un marché plus facile à toucher et avec un potentiel commercial plus important. De grands donneurs d’ordres comme Alstom, Renault ou Valeo sont intéressés », analyse Philippe Bouvier. Le distributeur savoyard accompagne d’ailleurs ce type d’acteurs via sa division EM3D, ouverte sur l’industrie comme sur l’évènementiel. Mais si les perspectives commerciales sont alléchantes, tous les imprimeurs équipés en Massivit ne sont pas prêts à frayer avec le milieu industriel. Autre culture, besoins différents… les freins sont nombreux. « Nous n’envisageons pas du tout d’aller

sur la 3D industrielle. Ce n’est pas notre métier. Et il y a une place à prendre dans la communication visuelle », affirme Eric Pessarossi chez Deko 3D. Même son de cloche chez Paradis Expansion, qui n’a pas non plus prévu de se lancer dans le prototypage à court terme.

PÉDAGOGIE ET MÉDIATISATION

L’objectif du moment tient donc dans la démocratisation définitive de l’impression 3D dans le secteur de la communication. Pour ce faire, un gros travail de fond doit être réalisé : d’une part pour expliquer comment fonctionne la technologie, et d’autre part pour savoir quelles sont ses applications. Car de nombreux donneurs d’ordres ne savent que peu de choses concrètes sur le sujet. Cet univers reste nouveau et certaines idées préconçues semblent bien ancrées. « Les demandes en 3D affluent chaque semaine, mais une méconnaissance persiste. Une personne sur deux ne sait pas qu’il faut un fichier spécifique. Certains pensent aussi qu’il suffit d’appuyer sur un bouton pour que le projet soit imprimé.

UN MARCHÉ ENCORE CONFIDENTIEL Au registre des freins au développement de l’impression 3D grand format, on retrouve notamment le manque d’acteurs proposant ce type d’impression en France. À l’heure actuelle, le constructeur israélien Massivit n’a installé que huit machines dans l’Hexagone, même si le fabricant assure que de nouveaux projets sont en cours pour cette année. « Le marché demeure confidentiel parce que les imprimeurs ne sont pas équipés en solutions dédiées, donc trop peu de projets émergent. Sans visibilité sur les applications potentielles, la demande ne suit pas. J’aimerais avoir plus de concurrents », estime Eric Pessarossi, gérant de la société Deko 3D.

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #20 MAI 2022


« Pour les pièces complexes, 80 heures de travail sont parfois nécessaires après l’impression, entre la consolidation intérieure, l’assemblage éventuel et les finitions de peinture »

© Deko 3D

Christophe GOMY, président de Paradis Expansion

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GRAND ANGLE COMMUNICATION VISUELLE : LA 3D GRAND FORMAT PRÊTE À ENTRER DANS UNE NOUVELLE DIMENSION ?

Donc on fait beaucoup de pédagogie », confie Eric Pessarossi. « Certains clients jugent les devis hors de prix, car ils ont en tête l’image de l’impression 3D filamentaire, vendue à quelques centaines d’euros. Mais le grand format, c’est tout autre chose », abonde Christophe Gomy. Il existe par ailleurs un besoin de médiatiser les possibilités offertes par la 3D. Chez Massivit, Pieter Machtelinckx joue régulièrement les évangélisateurs. « Quand nous rencontrons des prospects sur des salons, ils déclarent avoir eu vent de la 3D, mais ils ne perçoivent pas toujours l’usage. Ils ouvrent de grands yeux quand on leur présente des exemples d’applications, car ils connaissent mal les bénéfices de la

technologie. Soit car ils pensent que cela ne leur est pas destiné, soit car on ne leur a pas donné les bonnes informations ». Sur le marché hexagonal, chez les imprimeurs comme les constructeurs, l’optimisme est de mise pour les années qui viennent. La reprise est là et les projets de communication devraient fleurir. L’accueil d’évènements d’envergure sur le territoire français, comme la Coupe du Monde de rugby 2023 et les Jeux Olympiques 2024, et la ribambelle d’actions de promotion qui les accompagneront, donneront à coup sûr un nouvel élan à la 3D grand format. Couche après couche, cette technologie d’impression pourrait alors enfin faire son trou dans la communication visuelle.

© DreamArtMedia

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L’accueil de grands évènements sportifs en France - comme la Coupe du Monde de rugby 2023 et les Jeux Olympiques 2024 - et les campagnes de promotion qui les accompagneront, pourraient donner un nouvel élan à l’impression 3D grand format.

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #20 MAI 2022



Tous visuels © C!Print

ÉVÉNEMENT

VIVEZ LA C!PRINT EXPÉRIENCE !

La 9e édition du salon C!Print Lyon se tient du 10 au 12 mai. Avec un nouveau mot d’ordre ambitieux et optimiste - Future is now - qui reflète la stratégie du salon : accompagner le développement et la transformation du marché des industries graphiques. IC Le Mag, partenaire de l’évènement, vous propose un programme sur-mesure, afin de profiter au maximum de l’expérience C!Print.

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T

ransversal, C!Print 2022 rassemble fabricants et distributeurs de machines et de supports d’impression, prestataires de services en impression et communication visuelle, prescripteurs et clients finaux. Référent pour les secteurs de la communication visuelle, de la communication extérieure et lumineuse, de la personnalisation, de l’industrie graphique et du textile, il poursuit également son ouverture vers des marchés comme le packaging et l’étiquette, l’industrie et la photographie. Près de 250 exposants sont présents sur cette 9e édition, qui se tient les 10, 11 et 12 mai à Lyon Eurexpo. Rendez-vous très attendu par les professionnels des industries graphiques, C!Print s’est imposé au fil des ans comme un temps fort pour tous les acteurs du secteur, qui viennent y prendre le pouls du marché et voir les dernières innovations.

Partenaire de l’évènement, IC Le Mag vous invite sur C!Print ! Réservez votre badge sur le site www.salon-cprint.com avec le code invitation A-NEWSIC22

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #20 MAI 2022

LE PRINT, MÉDIA DE LA MODERNITÉ

En 2022, le support imprimé revendique ainsi haut et fort sa modernité. Une modernité technologique grâce à la réalité augmentée, le voice commerce ou encore les nouvelles solutions d’accostage du courrier à des plateformes de marketing automation. Une modernité écologique également, tant il est vrai qu’un support imprimé bien pensé peut être aujourd’hui entièrement recyclé. Sur C!Print, petit et grand format cohabitent désormais parfaitement. Dans les allées du salon, comme dans les ateliers, les savoir-faire et les compétences se croisent, estompant des frontières jadis clairement marquées. Nouvelles solutions de finitions, nouveaux supports d’expression éco-conçus, nouveaux formats d’impression... le salon sera l’occasion de découvrir les dernières nouveautés qui dynamiseront le secteur cette année. Et pour profiter au maximum de l’expérience C!Print, IC Le Mag, partenaire de l’évènement, vous propose un programme sur-mesure, à découvrir dans les pages suivantes. Retrouvez, en avant-première, les innovations produits des exposants du salon C!Print 2022 dans notre dossier spécial « IC FAB », pages 68 à 79.


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JOUR 1 MARDI 10 MAI 10h15

J’assiste à la conférence inaugurale du salon

Christophe Aussenac, président de la FESPA, dresse l’état des lieux du marché, aux côtés de Géraldine Gaspard, marketing manager de Canon, qui présente les conclusions du dernier rapport Canon Insight, qui explore les besoins et les attentes des donneurs d’ordres en matière de communication imprimée.

14h00

Direction le Software Village Nouvel espace du salon conçu pour accompagner la transformation numérique des entreprises des industries graphiques, le Software Village accueille une vingtaine d’exposants spécialisés et propose un espace de contenus dédiés.

16h30 MON EXPÉRIENCE DU JOUR

Le Café de la Personnalisation

Le Plug & Play, atelier créatif du salon, accueille cette année les visiteurs dans une nouvelle ambiance cosy, pour leur faire découvrir et tester une dizaine de techniques de personnalisation d’objets et de textile. Gravure laser, transfert, impression numérique sur objet… je fais le plein d’idées et de produits collectors !

10h45

Je fais ma sélection parmi la dizaine de conférences de la journée

Au programme : l’avenir du marché de l’événementiel avec l’Unimev, l’impression textile avec Petit Bateau, le web-to-pack avec Realisaprint.com, Packitoo et FP Mercure, la transformation numérique des entreprises du print avec Ludovic Martin, le print 4.0 avec Exaprint, les supports de créativité durables avec Antalis, Euganea Pannelli et Capoverde.

JOURNÉE

JE VISITE LE SALON ET DÉCOUVRE L’OFFRE DE SES 250 EXPOSANTS

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ÉVÉNEMENT VIVEZ LA C!PRINT EXPÉRIENCE !

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C!PRINT

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JOUR 2

MERCREDI 11 MAI 09h30

Je prépare ma journée en découvrant les thèmes des conférences du jour

JE POURSUIS MA VISITE DU SALON ET DES STANDS DES EXPOSANTS

Au programme : l’imagination au pouvoir avec Artnell et WT-Art, l’impact des nouvelles réglementations pour les métiers du print avec l’UNIIC, un zoom sur les nouvelles encres désencrables de Konica Minolta, deux masterclass exclusives pour m’aider à réussir mon projet web-to-print avec Ludovic Martin, et une table-ronde sur la place des jeunes générations dans les industries graphiques avec FESPA France.

10h30 MON EXPÉRIENCE DU JOUR

12h15

Le C!WRAP

J’assiste à la conférence « Quels enjeux pour l’enseigne en 2022 ? »

Le concours de pose officiel du salon C!Print est de retour en 2022. Tous les jours, deux équipes de six poseurs s’affrontent sous le regard des experts du jury et des visiteurs. Une occasion idéale pour voir des professionnels en action et faire le plein de conseils. J’assiste au coup d’envoi de la deuxième journée.

Proposée par l’organisation professionnelle e-VISIONS sur l’espace central du salon.

16h00

Je termine ma journée par une expo

Direction la Galerie de l’Innovation Responsable sur l’espace C!Sign, qui présente différents projets écoconçus réalisés par une sélection d’exposants. Tous visuels © C!Print

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JOURNÉE

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JOUR 3 JEUDI 12 MAI 10h00

Je suis la conférence « Communication imprimée : un média moderne ? » Interviennent deux experts du sujet : L’Artésienne et la BU Média de La Poste.

11h00

Je reste sur l’espace central du salon pour la conférence dédiée au DTF

Cette innovation dans le domaine du marquage textile risque de changer la donne.

15h15 MON EXPÉRIENCE DU JOUR

L'atelier de sérigraphie

Je goûte au plaisir d’une belle impression plein cadre sur l’espace central du salon, où des maîtres-imprimeurs m’initient à l’art de la sérigraphie. Et je repars avec une belle affiche fait-main, au design inédit.

La suite du programme est également intéressante : on y parle de Scoring RSE, de personnalisation et de low-code !

JOURNÉE

JE DÉCOUVRE LES DERNIERS STANDS DES EXPOSANTS

16h30

J’assiste à la remise des prix du concours C!Wrap

Retrouvez

le programme

complet sur le site

www.salon-cprint.com

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NUMÉROS / AN

POUR FAIRE UNE VEILLE DES TENDANCES ET TECHNIQUES DE PERSONNALISATION

RETAIL / PACK / COM / DÉCO

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656 Editions - BP1072 - 1, place Tobie Robatel - 69001 Lyon

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© Depositphotos

IC LE MAG

EN PARTENARIAT AVEC

FAB

- RICATION

L’actualité des experts du secteur de l’impression et de la communication visuelle

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Tous visuels © Realisaprint

LES NEWS DE LA FAB

Au départ cantonné à des offres très basiques, le web-to-pack fait sa mue et creuse son sillon sur un marché porté par la personnalisation et les petites séries. En témoigne le nouveau développement de l’imprimeur en ligne français Realisaprint.com qui propose désormais une offre complète d’emballages.

REALISAPRINT

PROPOSE DÉSORMAIS DU PACK SUR-MESURE L’imprimeur en ligne français Realisaprint se lance dans le web-to-pack, avec une offre déjà bien construite, composée de 42 modèles différents. Emballage alimentaire, coffret, boîte pliante, pochette, boîte d’expédition, coffret automontable, boîte berlingot… la typologie est diverse et variée, mais surtout 100 % personnalisable et disponible à partir d’un seul exemplaire.

UNE FABRICATION FRANÇAISE

Après une année 2020 exceptionnelle, clôturée sur une croissance de 18 % et un chiffre d’affaires dépassant les 10 millions d’euros, Realisaprint a doublé la surface de son unité production en 2021, la portant à 7000 m2. Déjà équipé d’une KM1 de Konica Minolta, il a complété son parc avec deux nouvelles machines : une imprimante jet d’encre hybride grand format Jeti Tauro H3300 LED du constructeur Agfa et une table de découpe Zünd, véritables bras armés de la politique de diversification. « Notre parc est aujourd’hui entièrement automatisé, ce qui nous permet de produire plus efficacement et de proposer des packagings de qualité, conformes aux normes FEFCO et ECMA, à des prix extrêmement compétitifs », précise Marine Desboudard, chef de projet marketing chez Realisaprint.

SIX SUPPORTS DIFFÉRENTS

L’arrivée sur le marché d’offres plus sophistiquées, qui intègrent plusieurs matières, dont le carton ondulé, et de nouvelles solutions de finition numériques, confirme le fait qu’une révolution est en marche dans le secteur de l’impression d’emballages, à l’instar de ce que l’on a pu observer les années passées avec le web-to-print. À la variété des formes proposées, Realisaprint ajoute ainsi la richesse de sa table des matières avec, pour le packaging, six supports différents allant du carton blanc au carton microcannelé, en passant par le carton blanc intérieur kraft ou le carton blanc alimentaire.

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LES NEWS DE LA FAB

OXY :

UNE SUCCESSION DANS LA CONTINUITÉ Nathalie Robin a confié les rênes de l’entreprise familiale, spécialiste des solutions de marquage technique et de signalétique pour l’industrie et la communication visuelle, à son directeur général, Sébastien Trautmann. Son directeur commercial, Adrien Sautet, entre aussi au capital.

Trente ans après avoir pris les rênes de l’entreprise familiale fondée par son père, Nathalie Robin a passé le relais, le 9 février dernier, à Sébastien Trautmann. « C’est la décision la plus importante de ma vie de dirigeante. J’ai consacré ces dernières années à faire en sorte que les conditions soient réunies pour assurer le meilleur avenir à Oxy », précise la dirigeante. Directeur général d’Oxy depuis dix-sept ans, Sébastien Trautmann en est donc désormais le président. « Ce changement dans la continuité s’inscrit dans la logique de croissance d’Oxy ces dernières années : un chiffre d’affaires doublé en huit ans, un effectif de près de 100 personnes, un ancrage fort dans les secteurs de l’industrie, de l’aéronautique et du ferroviaire, une stratégie d’acquisition réussie qui permet une diversification vers de nouveaux secteurs, un second pôle de production à Aubagne, un engagement permanent pour l’obtention de certifications et la mise en place d’une politique RSE », indique Oxy, dans son communiqué. Une dynamique confirmée par l’acquisition de la société Sud Laser à Marseille : le spécialiste du marquage de bus a rejoint Oxy début février. Un atout de plus dans le jeu d’Oxy, qui nourrit aujourd’hui de réelles ambitions sur le marché prometteur du pelliculage des matériels roulants.

Tous visuels © Oxy

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UN CAPITAL 100 % FRANÇAIS

Pour continuer à développer le potentiel d’Oxy, Sébastien Trautmann peut s’appuyer sur la société de capital investissement Alliance Entreprendre, qui a déjà accompagné plus de 230 entreprises. Détenu par Alliance Entreprendre, Capitem Partenaires, Sébastien Trautmann, Adrien Sautet (directeur commercial d’Oxy) et Nathalie Robin, qui siègera au conseil de gouvernance, le capital de l’entreprise reste donc 100 % français.

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #20 MAI 2022


PRINT.COM PROPOSE

L’IMPRESSION NANOGRAPHIQUE !

© Landa Digital Printing

Print.com est aujourd’hui la toute première plateforme de web-to-print européenne à proposer la technologie d’impression jet d’encre nanographique. Le groupe néerlandais, qui vient aussi d’équiper son imprimerie (basée à Oss aux Pays-Bas) d’une machine Canon VarioPRINT iX, utilise une presse nanographique S10 du constructeur Landa, installée sur le site de sa société partenaire Koninklijke Drukkerij Em de Jong. L’impression nanographique, particulièrement adaptées aux dépliants, flyers et affiches allant jusqu’au format B1 (100 x 70 cm), est dans un premier temps disponible pour les papiers couchés jusqu’à 250 gr/m2 (inclus). Mais Print.com travaille à ouvrir cette technique à davantage de produits. Avec l’arrivée du jet d’encre et de la nanographique, la plateforme de web-to-print néerlandaise élargit encore sa palette technique, déjà composée de l’offset, de l’électrophotographie liquide (HP Indigo), de la sérigraphie et de la sublimation.

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CLOÎTRE INVESTIT

Après un exercice 2020 (clôturé au 31 mars 2021) bouclé sur une baisse d’activité de plus de 25 %, le groupe Cloître Imprimeurs a retrouvé le chemin de la croissance et des investissements. En début d’année, le premier imprimeur de Bretagne (5 agences, 115 collaborateurs, 14,5 millions d’euros de chiffre d’affaires) a installé une presse HP Indigo 100K sur son site brestois. Une machine en quatre couleurs au format 52 x 74, capable d’imprimer 6 000 feuilles B2 par heure, venue remplacer une HP 12000 et qui complète un parc numérique composé d’une HP Indigo 7900 au format 32 x 45. Objectif, pour un groupe qui traite désormais 45 % de ses 12 000 dossiers annuels en numérique : gagner encore en productivité et en réactivité. Mais l’imprimeur breton ne s’arrête pas là. Soutenu à hauteur de 600 000 euros par le plan France Relance, Cloître investit pas moins de 2,2 millions d’euros sur l’année 2022 ! En avril, le site brestois a reçu une nouvelle ligne de pliage robotisée, composée notamment d’une plieuse Heidelberg, tandis que l’agence de Quimper s’est équipée d’une table à plat du constructeur SwissQprint.

© HP Indigo

MASSIVEMENT EN NUMÉRIQUE


LES NEWS DE LA FAB

SPÉCIAL

PLONGEZ AU CŒUR DE L’INNOVATION SUR C!PRINT Impression petit, moyen et grand format, solutions de finition, impression textile, supports et médias, softwares, web-to-print, sign et displays : du 10 au 12 mai, à Lyon Eurexpo, les 250 exposants de C!Print présentent leurs dernières nouveautés. Partenaire de l’évènement, IC Le Mag vous propose de les découvrir ici en avant-première.

MOYEN & GRAND FORMAT

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CANON

EUROMEDIA

HANDTOP

« Goûtez aux nombreuses formes d’impression ! », tel est le credo de Canon cette année. Au menu : de nouvelles « recettes » d’impression et une nouvelle encre mitonnée par les experts de la marque. Sont annoncées la Colorado 1650, l’Arizona 2380 GTF, la ColorWave 3800 et l’imagePROGRAF GP, une solution d’impression grand format qui permet d’imprimer avec une encre rose fluo. La solution logicielle PRISMAprepare Go, disponible sur le Cloud, sera également en démonstration.

Limiter l’impact environnemental, sans sacrifier la performance : voilà le motto d’Euromedia depuis de nombreuses années. Dans le cadre de cette quête de responsabilité et de proximité, les dernières solutions HP seront exposées sur le stand du distributeur. L’imprimante PageWide XL Pro 10000 apparaît comme une véritable innovation, à la convergence de la reprographie, de l’imprimerie et de l’imagerie. Les Latex 700/800, qui offrent de nouvelles possibilités d’applications à forte valeur ajoutée avec l’arrivée du blanc, seront aussi au rendezvous.

L’imprimante hybride est un outil efficace pour partir à la conquête de nouveaux marchés. La nouvelle HT3200 Design Linear, proposée par Handtop, répond à cette problématique. Elle est équipée de 5 têtes d’impression Kyocera, pour des impressions sur supports souple ou rigides, jusqu’à 5 cm d’épaisseur et 155 m²/h. Trois laizes sont au catalogue : 1,60 m, 2,50 m et 3,20 m. Elle embraque un moteur linéaire par entraînement magnétique qui améliore considérablement le déplacement du chariot, pour un déplacement plus stable, plus silencieux et sans vibration.

DES NOUVEAUTÉS HAUTES EN COULEUR... AVEC UN NOUVEAU ROSE FLUO

RESPONSABILITÉ ET PROXIMITÉ AVEC LES DERNIÈRES SOLUTIONS HP

UNE SOLUTION HYBRIDE POUR CONQUÉRIR DE NOUVEAUX MARCHÉS

ID NUMÉRIQUE

DES PRODUITS DE RÉFÉRENCE AVEC ENCRE BLANCHE

Le distributeur présentera des produits de référence pour le grand format, à commencer par les nouvelles imprimantes HP Latex 700W et 800W avec encre blanche, ainsi que l’imprimante textile par sublimation HP S500, qui permet d’imprimer soit directement sur un support en polyester, soit sur papier transfert. Très attendue, la table à plat Mutoh PerformanceJet 2508UF (format 2,5 x 1,25 m), équipée de 8 couleurs incluant le blanc et le vernis, sera également en démonstration.

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RICOH HP

EPSON

LA QUALITÉ PRECISIONCORE ADAPTÉE À TOUS LES MARCHÉS

Epson développe ses nouveaux produits en se basant sur sa technologie de têtes d’impression PrecisionCore, ce qui lui permet de combiner de nombreux atouts : réduction de l’impact écologique et des coûts de revient des produits, optimisation de la qualité et de la vitesse d’impression. Affichage commercial, documents techniques, photos, impression textile en sublimation ou directe, décoration, personnalisation d’objets promotionnels ou impression d’étiquettes : Epson possède une solution adaptée à chaque marché.

LES SOLUTIONS LATEX EN MAJESTÉ

Disponible sur les nouvelles séries 700/800 et les tables à plat hybrides R1000 et R2000, le blanc HP Latex permet d’ajouter de la valeur aux impressions grand format et de s’ouvrir à de nouvelles applications. Un blanc pur, brillant et simple d’utilisation, qui s’utilise sans contraintes. La nouvelle génération d’encres HP Latex permet d’aller encore plus loin en matière d’impression responsable : encres à base d’eau inodores et éco-certifiées, imprimantes fabriquées avec du plastique recyclé, programme de recyclage dédié… pour une approche durable globale.

MIMAKI

UNE IMPRIMANTE INDUSTRIELLE UV LED

Mimaki présentera, pour la première fois en France, sa nouvelle solution à plat grand format : la JFX600-2513. Ce modèle, doté de 16 têtes d’impression, atteint une vitesse de 200 m2/h, la positionnant ainsi parmi les tables à plat les plus rapides du marché. Disponibles dans une configuration à 4 ou 8 couleurs, pour l’option haute résolution, les jeux d’encres variés facilitent l’obtention de nuances éclatantes pour différents types d’applications : décoration, signalétique et matériaux d’intérieur grand format.

TOUTE LA VALEUR AJOUTÉE DU PRINT

Alors que de récentes études démontrent que l'ajout d'encres métalliques et fluorescentes augmente la valeur d’un document imprimé et donc les revenus des prestataires d’impression, Ricoh présentera sur le salon l’éventail des applications permises par les toners Or et Argent de ses solutions Pro C7200x. Le constructeur proposera également, en exclusivité, ses nouveaux guides de couleur Touch 7 Neon, avec quatre nuanciers disponibles. Ces guides ont été conçus pour aider les imprimeurs à utiliser plus facilement un gamut de couleurs plus large et permettre aux agences de concevoir, simplement, des documents à plus haute valeur ajoutée.

KONICA MINOLTA

UNE SOLUTION INNOVANTE POUR LE MARCHÉ DU WEB-TO-PACK

La technologie du jet d’encre aqueux arrive sur le marché de l’emballage personnalisé en carton ondulé. La PKG-675i de Konica Minolta est une solution jet d’encre capable d’imprimer rapidement (jusqu’à 900 m2/heure) sur carton ondulé, en feuille ou prédécoupé. Une solution idéale pour les imprimeurs et transformateurs qui souhaitent produire de petites séries d’emballages personnalisés, destinés à protéger, promouvoir et livrer des produits. Elle permet également de réaliser des maquettes.

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LES NEWS DE LA FAB

SPÉCIAL

ATELIERS CASSANDRE

« LE PRINT FRANÇAIS » À L’HONNEUR

Avec des dizaines de milliers de mètres carrés imprimés au compteur, de la carte de visite à la bâche XXL, les Ateliers Cassandre sont aujourd’hui un acteur clé de la sous-traitance d’impression en France et en Europe. Leur force : un atelier à la pointe de la technologie et l’un des plus gros parc machines d’Ile-de-France. Des devis sous 24h, des interlocuteurs dédiés et une nouvelle plateforme e-commerce : les Ateliers Cassandre défendent « Le Print français », marque déposée. En 2021, ce sont plus de 3 000 clients qui leur ont fait confiance.

PETIT FORMAT

MAUGIN

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TAJIMA

LE DISPOSITIF COLOREEL DISPONIBLE SUR TOUTES LES MACHINES TAJIMA

Tous les avantages du système Coloreel sont désormais accessibles à l’ensemble des machines Tajima. Cette innovation technologique représente une avancée notable pour le marché de la broderie : elle permet d’avoir toujours à disposition la bonne couleur de fil, elle réduit les stocks de matières et elle s’inscrit dans une démarche écoresponsable. Le tout avec un résultat qualitatif.

EPIC - HAPPY JAPAN

UNE BRODERIE À LA POINTE DE L’INNOVATION

Le marché de la broderie gagne en précision avec le nouveau modèle Happy Japan HCS3 120-30 qui est une mono-tête de 12 aiguilles au format de broderie de 300 x 300 mm. Un canon court permet de broder avec un plus grand champ, les casquettes, les poches de chemises ou les sacs. La brodeuse intègre également un pointeur plus précis, car installé à la verticale en position 0, ainsi qu’une tête d’aiguille plus large pour accueillir plus facilement des cônes de fils de 5 000 mètres.

LA PERSONNALISATION TEXTILE HAUTE PERFORMANCE

Importateur et distributeur d’équipements pour la personnalisation textile, Maugin propose une large offre de solutions avec des machines d’impression numérique, des machines de découpe laser et des solutions de broderie industrielle. La nouvelle imprimante textile Brother GTX PRO, moins gourmande en encres et certifiée Oeko Tex et GOTS 5.0, figurera parmi les produits phares qui seront présentés. Tout comme la nouvelle brodeuse Brother PR680W, dont la nouvelle fonction d’accélération grande vitesse (0 à 1000 points en 7 secondes) intéressera, à coup sûr, les professionnels de la personnalisation à la demande.

THERMOFLAN

EKO 7 : NOUVEAU LASER DE GRAVURE ET DE DÉCOUPE

La société Thermoflan, spécialisée depuis de nombreuses années dans les technologies de marquage, lance une nouvelle gamme de machines laser. Les lasers EKO assurent de hautes performances en découpe et peuvent également être utilisés en gravure. Ils bénéficient aussi de nombreux éléments en standard, tels que l’autofocus automatique, le pointeur laser rouge, la table de découpe nid d’abeille ainsi qu’un logiciel de CAO.

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #20 MAI 2022


ETAC

UN FABRICANT D’ÉTIQUETTES ENGAGÉ

Au service des professionnels de la filière graphique depuis 1980, le fabricant français d’étiquettes Etac s’adresse à une cible 100 % revendeurs. Il conduit aujourd’hui une ambitieuse politique d’amélioration continue de ses process industriels, ce qui lui permet de proposer des délais rapides de livraison, à partir de J+3, ainsi qu’un service de devis instantané en ligne. Le développement de l'entreprise s'accompagne également d’un engagement fort de ses dirigeants et de ses équipes en faveur d'une démarche RSE et éthique.

IMPRESSION TEXTILE COTONNIÈRE LYONNAISE

L’IMPRESSION SUBLIMATION EN GRAND FORMAT

La Cotonnière Lyonnaise a acquis, début 2019, la société Senszoline, spécialisée depuis 20 ans dans l’impression grand format par sublimation. Elle regroupe aujourd’hui sur un même site trois métiers indissociables : l’impression par sublimation, la confection de tissus et la fabrication de supports aluminium. Cette activité est exclusivement développée au service des clients transformateurs et professionnels des arts graphiques.

PROMATTEX A. BUISINE

UNE NOUVELLE LIGNE DE PRODUCTION DTF AVEC ENCRES FLUO

Le spécialiste des solutions de marquage en sérigraphie, impression numérique et sublimation présentera sur son stand la nouvelle ligne de production DTF Binterjet, en 8 couleurs + blanc. Cette machine présente l’avantage, en plus de la quadri CMJN, d’être équipée d’encres fluo jaune, rose, bleu et rouge. L’ensemble est piloté par le RIP d’impression Wasatch, permettant une gestion étendue des couleurs et des profils ICC.

PLEIN FEU SUR LES SOLUTIONS DTF

Technologie d’impression 100 % numérique pour un résultat 100 % sérigraphie, le Direct-to-Film (DTF) débarque à grand bruit sur le marché. Promattex distribue une gamme complète de matériels rigoureusement testés et sélectionnés pour réaliser tous types de marquage par ce procédé innovant. Simplicité de mise en œuvre, diversité des supports, qualité du rendu, faible coût de revient : les avantages du DTF sont multiples et à découvrir sur le stand de Promattex.

BGA GROUP

TOUTE L’EXPERTISE DU MARQUAGE TEXTILE

BGA Group - qui réunit désormais les entités BGA Diffusion, Frézal Numérique Diffusion (suite au rachat du distributeur) et la nouvelle société NSP-DTF - fait partie des experts français du marquage textile. Sur le salon, il déclinera son expertise à travers plusieurs nouveautés : la nouvelle Brother GTX 600, lancée en janvier 2022, ainsi que la nouvelle machine à broder Barudan Elite Pro CBIII. La technologie DTF sera également en vedette.

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LES NEWS DE LA FAB

SPÉCIAL

LES STORISTES

MULTIGRAPHIC

LE STORE CLIMATIQUE PERSONNALISABLE SORT DE L’OMBRE

ACTIMAT

Nouvelle venue sur le marché de la protection solaire, la jeune PME Les Storistes, créée en 2020 par un trio d’experts, bouscule un marché du store quelque peu atone. Son idée : lier les atouts climatiques du produit à une approche résolument esthétique. Avec l’impression numérique, tout est devenu possible. Pour aider le marché à passer le cap, Les Storistes ont développé leurs propres collections de stores imprimés. Ils proposent désormais leurs services aux imprimeurs, via l’entité TSJ Structures.

DES TAPIS ÉCO-RESPONSABLES ET PERSONNALISABLES

Actimat, c’est 25 ans d’expérience, 15 412 entrées équipées, 425 kilomètres de tapis réalisés, 97 % de taux de satisfaction. C'est aussi l’obtention du label « Entreprise éco-responsable de Bretagne ». Cette année, la nouveauté, c’est un tapis personnalisé éco-responsable, composé à 100 % de fibres issues de bouteilles en plastique recyclées. Une fibre polyamide qui permet les plus belles personnalisations.

UN ATELIER TEXTILE COMPLET EN PRODUCTION

C’est un projet de longue haleine que Multigraphic concrétisera cette année sur C!Print : recréer un véritable atelier textile au cœur du salon. Sur son stand, les visiteurs pourront découvrir et tester un flux complet de solutions en production, avec une imprimante d.gen Atrix et une HP Stitch S1000, une calandre Vertex, une machine à coudre Matic Cronos Ultimate et la fameuse table de découpe Kongsberg C64. Un projet ambitieux à la hauteur des attentes du marché.

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UNE SOLUTION POUR LES PETITES SÉRIES TEXTILES

Les éditions limitées sont à la mode dans l’industrie du vêtement et du textile. Un besoin de production auquel répond le modèle Texart XT-640S-F de chez Roland DG, grâce à sa grande flexibilité, dans les types d’articles (tee-shirts, sacs, jeans…) comme dans les matières imprimables (coton, polyester, cuir…). Disponible en trois tailles de plateau et facile à prendre en mains, cette imprimante est en mesure de personnaliser des vêtements et accessoires de différents gabarits et de couleurs variées au sein d’une même série. Le tout avec un système grand encrage pour réduire les coûts d’impression.

SOLUTIONS DE FINITION ARISTO GRAPHIC France

DES SOLUTIONS DE DÉCOUPE HAUTE QUALITÉ

Avec une largeur de coupe allant de 1300 mm jusqu’à 5200 mm, une précision maximale et une technologie d'avant-garde en matière d'automatisation, les solutions de découpe Aristo sont destinées aux projets de découpe de haute qualité en impression numérique et en sérigraphie. Pour les applications dans le domaine de la signalétique, les matériaux épais comme l'aluminium, le bois et l'acrylique peuvent également être fraisés rapidement et proprement.

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LES NEWS DE LA FAB

SPÉCIAL

EPS POSTPRINT

LGEN

MDC PLASTIQUE

La spécialiste des solutions de finition présentera cette année une véritable innovation : la seule découpeuse XY 100 % autonome du marché : la XLA 170 de Fotoba. La prouesse technique réside dans la capacité de la machine à lire un code-barres imprimé sur un support, pour ajuster ensuite automatiquement la position des lames verticales de coupe longitudinale. Découper sans surveillance des tailles XY différentes, dans un même rouleau, avec précision, est désormais possible.

Le distributeur LGEN sera présent sur le salon avec un large panel de solutions. Une douzaine de matériels grand format et de façonnage de 6 marques partenaires seront exposés et feront l’objet d’ateliers de démonstration. Une pelliculeuse, une table de découpe haute précision, des solutions d’impression et découpe et une machine spécialisée dans la découpe oscillante et le rainage feront partie des produits phares présentés.

La société Bermaq, représentée sur le marché français par MDC Plastique, présente sa nouvelle fraiseuse CNC 3 axes, destinée à la découpe et l'usinage des matériaux tendres. Nouvelle table à dépression multi-zones automatique ultra performante pour la tenue des pièces par le vide, elle concentre plusieurs atouts dont une broche puissante pour une qualité de découpe parfaite, un chargeur embarqué ou encore un tableau de commande optimisé. Une version 5 axes est aussi disponible.

UNE SOLUTION DE DÉCOUPE AUTONOME

IMPRESSION, DÉCOUPE ET FAÇONNAGE

UNE FRAISEUSE 3 OU 5 AXES POUR MATÉRIAUX TENDRES

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MÉCANUMERIC

DES SOLUTIONS DE DÉCOUPE PERSONNALISÉES

Deux nouvelles gammes de machines dédiées au monde de la communication sur le stand de Mecanumeric : les machines de fraisage 3 axes Mecapro NL et la gamme de machines de découpe au couteau Mecacut NL, destinée aux professionnels du packaging. La première est une solution polyvalente adaptée à la découpe de plusieurs matériaux et dotée de nombreuses options de personnalisation. La seconde permet de découper facilement, rapidement et précisément cartons, mousses, caoutchouc et textiles.

TROTEC

LASER : PRODUCTIVITÉ ASSURÉE AVEC LE LOGICIEL RUBY

SŸNIA

Trotec présente son nouveau logiciel Ruby : un logiciel laser à la pointe de l’innovation, conçu pour optimiser les process de production, de l’idée au produit fini. La plateforme garantit un traitement rentable des commandes en ligne et offre pour la première fois une infrastructure connectée, basée sur le web. Associée à la Trotec Laser Speedy 400, la graveuse la plus rapide du monde, Ruby permet d’optimiser toutes les opérations de gravure, découpe et marquage, sur un grand nombre de matériaux.

Leader européen du doming, Sÿnia maîtrise la chaîne de production de A à Z, de l’impression, en passant par le dépôt de résine, jusqu’à l’expédition. Grâce à sa technologie olfactive brevetée, Sÿnia apporte une réelle valeur ajoutée aux supports en injectant la fragrance dans la résine. Vue, toucher, odorat : le doming est un outil de marketing sensoriel qui s’appuie sur les neurosciences et rend votre communication unique. Le plus de Sÿnia : proposer des domings mats, satinés, ou brillants.

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LE DOMING N’A DE LIMITE QUE VOTRE IMAGINATION


GMP BIBLIOFILM

UNE VERNISSEUSE ÉCO-RESPONSABLE CERTIFIÉE HP

Nouvelle vernisseuse B2 en configuration autonome ou en ligne, l’Ultra 1000A présentée par GMP Bibliofilm est une solution de finition écologique qui offre une alternative innovante au pelliculage plastique. Elle convient parfaitement pour des applications in-line ou near-line, en association avec les presses numériques HP Indigo 10000 ou 12000, pour lesquelles elle a reçu le label « HP Certified ». De quoi embellir durablement albums photos, livres, puzzles, carte à jouer, cartes de vœux, brochures, posters et emballages.

SUPPORTS ET MÉDIAS

HEXIS

UN FILM DTF DÉVELOPPÉ EN FRANCE !

Après un long travail de R&D, le fabricant français Hexis intègre des produits DTF dans son nouveau catalogue. Une première référence se pelant à froid, appelée DTF-C-PEEL, voit ainsi le jour. Un second film apparaîtra plus tard dans l’année, sur un principe de pelage à chaud. Des lancements qui s’inscrivent dans la tendance du moment et qui contribuent à la dynamique de la dernière technologie à la mode dans le marquage textile. Au-delà des films DTF, Hexis dévoile aussi ses derniers produits Hex’perience, Hexlights et Skintac.

ARLON GRAPHICS APA SPA

UNE GAMME COMPLÈTE DE FILMS ADHÉSIFS

Le fabricant italien lance sa nouvelle gamme UltraJet : un film coulé de qualité, spécialement conçu pour faciliter le covering de véhicules. Facile à appliquer grâce à une nouvelle technologie d'adhésif, l’UltraJet System, il adhère par la simple pression de la raclette. L'objectif : permettre à un seul applicateur d’habiller un véhicule entier. L’UltraJet a été conçu et développé en Italie.

Le leader mondial des films graphiques présente une gamme complète de films d’impression, supports souples et vinyles adhésifs pour l’imagerie numérique, la signalétique, la sérigraphie et le covering de véhicules. Sponsor du concours C!Wrap, il met à disposition des poseurs divers films dont le nouveau film SLX+® de covering multisurfaces. Sera aussi mis en avant le film réfléchissant IllumiNITE Wrap, gage de visuels brillants en journée et lumineux de nuit.

L’ULTRA BRILLANT QUI FACILITE LE COVERING

AVERY DENNISON / MACTAC

UNE IMMERSION DANS LE MONDE DE LA CRÉATIVITÉ

Découvrez le film adhésif MPI 8726 Wood : doté d’une texture bois, ce PVC high-tack complète la collection Interior Design d’Avery Dennison. Pour joindre l’immersion à la suggestion créative, le fabricant présentera aussi sa nouvelle gamme Organoid Natural Surfaces, fabriquée avec des matières premières naturelles. Les textiles pour vitrages seront aussi à l’honneur avec le Squid opaque, et les films miroirs seront représentés par les Mactac MACal 1169 & 1179 Print & Cut.

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LES NEWS DE LA FAB

SPÉCIAL

EUGANEA PANNELLI

DES PANNEAUX EN ALUMINIUM 100% RECYCLABLES

CAPOVERDE TBR

UNE COMMUNICATION 100 % RECYCLÉE

Capoverde fournit des toiles et des textiles écologiques au marché de l’impression numérique grand format. Sa particularité : proposer des textiles issus à 100 % du recyclage sélectif de bouteilles plastiques. La marque décline une gamme complète et variée de produits (Capotoile, Capodeco, Caposatin et Caposoie) certifiés Ecocert Textile.

Le fabricant italien du Smartbond, panneau aluminium destiné au secteur de la communication visuelle, creuse son sillon sur le marché français. Nouveauté de la gamme cette année : la couleur, avec neuf teintes disponibles, qui vont du noir au grège, en passant par un rouge et un vert foncé qui ont fait l'objet d'une recherche approfondie pour répondre aux critères de qualité exigés par l'industriel et attendus par le marché. Les panneaux Smartbond sont entièrement recyclables, réutilisables à l’infini ou presque.

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SAINT-CLAIR TEXTILES

UNE GAMME DE TEXTILES ÉCOLOGIQUES ENRICHIE

Le fabricant étoffe sa gamme de supports de créativité durables. Pour les marchés de la décoration et de l’aménagement intérieur, on découvre notamment la Jet Tex Acoustic, un textile EverGreen avec de hautes performances d’absorption acoustique, ignifuge M1/B1, certifiée sans PVC et sans COV et imprimable en impression numérique directe, avec des encres UV et HP Latex. Tous les textiles EverGreen sont fabriqués en Isère, dans une usine certifiée ISO 9001 et 14001.

ADHÉRHÔNE

UNE OFFRE RICHE ET DIVERSIFIÉE

Rattaché au groupe Vink depuis novembre 2017, AdhéRhône propose une offre diversifiée, sur des niveaux de stocks très élevés, grâce aux produits de ses partenaires historiques (3M, Metamark, Chemica, Saint-Clair Textiles), complétés par d’autres fabricants tels que General Formulation, R Tape… AdhéRhône présentera notamment la gamme 3M 2080, le film coulé imprimable 3D Metamark MDC, ainsi que d’autres solutions pour la décoration, la protection ou le marquage textile.

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IMAZU PUBLICIDAD

COMMUNIQUER SUR DU PET RECYCLÉ

Le fabricant espagnol de drapeaux et de mâts présentera ses solutions de communication extérieure, en mettant en avant sa volonté de se diriger vers une production plus responsable, via notamment l’utilisation de supports durables. Dans les nouveautés de sa gamme : des toiles en PET recyclé, issues du recyclage des bouteilles d’eau.


SOFTWARES

CALDERA

DE NOUVELLES FONCTIONNALITÉS RIP ET PRÉPRESSE

Le spécialiste des logiciels dédiés à l’impression numérique grand format présente les dernières nouveautés de ses produits phares, CalderaRIP et PrimeCenter. La version 15 de CalderaRIP permet aux utilisateurs d’automatiser la soumission des travaux et la validation client avant impression, et d’améliorer la précision et la qualité de l’impression et de la découpe. Tandis que le logiciel de prépresse PrimeCenter permet aux prestataires de services d’impression d’optimiser la préparation des travaux pour l’impression et la découpe numériques.

FRESHPROCESS

GALILÉE

DES PLATEFORMES DE PRODUCTION MARKETING ÉVOLUTIVES

Galilée déploie des plateformes cloud de production marketing qui facilitent la gestion et la diffusion des contenus de marque et des informations produits destinés aux supports digitaux, print et packaging. Bâties autour d’un référentiel unique et d’une sélection de logiciels innovants leaders du marché, les plateformes Galilée sont conçues pour évoluer dans le temps et s’adapter aux organisations qui vendent de larges gammes de produits en ligne et via des réseaux de magasins physiques.

ESKO

UNE NOUVELLE VERSION DE SA SUITE LOGICIELLE

Esko continue de simplifier et d’optimiser la production en mettant l’accent sur la cohérence des couleurs, le traitement des données et la puissance des informations. La version 22.03 de sa suite logicielle comprend une multitude de nouvelles fonctionnalités, qui permettent de rationaliser les flux de production complexes et de répondre aux besoins du marché lorsqu’il s’agit d’optimiser les processus qui connectent les flux des presses, des différents services et même ceux des sites distants.

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HYBRID SOFTWARE

UN OUTIL COLLABORATIF DE GESTION DE PROJET

OPTIMISER SES FLUX DE PRODUCTION POUR SE DÉVELOPPER

Initialement conçue pour répondre à un besoin d’optimisation des flux et d’automatisation des process de production de l’agence digitale spécialisée en signalétique Freshcore, la solution Freshprocess est depuis devenue un outil collaboratif de gestion de projet, destiné à faciliter la transformation numérique des entreprises des industries graphiques. Freshprocess s’adapte aux attentes des professionnels de la communication grâce à des modules spécifiquement conçus pour ce secteur.

Dans un monde où l’impression à la demande est devenue la règle, le marché a besoin de solutions de production automatisées et efficaces. Avec sa solution CloudFlow, Hybrid Software présente une suite modulaire de gestion des flux de production basée sur le web, qui permet de contrôler les volumes de commandes, le traitement des fichiers, la gestion des actifs, l'épreuvage numérique et l'automatisation des flux de production. La révolution du prépresse est en marche.

LINGSOFT

UNE SUITE LOGICIELLE HAUTEMENT PERSONNALISABLE

Cette année, la suite logicielle MonDeviseur - qui regroupe des fonctionnalités de gestion commerciale, gestion de production, web-to-print et automatisation de flux numériques - fêtera ses dix ans. Ses développeurs l’ont conçu comme un mécano qu'ils acceptent facilement de modifier et de compléter pour répondre aux besoins spécifiques de chaque client. Parmi les nouveautés présentées cette année, citons un nouvel intranet web-toprint, de nouveaux plannings de production ou encore une nouvelle méthode de composition de devis.


LES NEWS DE LA FAB

SPÉCIAL

WEB-TO-PRINT

EXAPRINT

HELLOPRINT

REALISAPRINT.COM

Premier imprimeur en ligne certifié ISO 14001, Exaprint déploie sa stratégie durable pour tracer et minimiser l’impact de ses actions. Des supports grand format recyclés aux alternatives sans PVC, l’imprimeur se positionne comme l’ambassadeur majeur des communications responsables. Un kit de ses solutions, présentant notamment ses dernières innovations, des idées d’utilisations originales, mais aussi des guides et livrets, sera distribué sur le salon.

Lancée en France début 2020, la plateforme Helloprint Connect est réservée aux revendeurs qui recherchent le meilleur produit au meilleur prix. Elle fait partie de la famille Helloprint, qui opère en France depuis 2016. La promesse : des prix bas garantis sur tout le catalogue, des délais de livraison raccourcis et une part de la production en France qui s'accroît chaque jour grâce au développement d'un réseau de prestataires spécialisés par typologie de produits.

Après une exceptionnelle année 2020, clôturée sur une croissance de 18 %, l’imprimeur en ligne français a doublé sa surface totale de production début 2021. C’est au sein de cette unité qu'il a installé deux nouvelles machines : une table de découpe Zünd et une imprimante jet d’encre hybride grand format Agfa Jeti Tauro H3300 LED. Sont annoncées de nouvelles offres de produits, avec notamment du textile personnalisé et du web-to-pack.

DES KITS RESPONSABLES, POUR UNE COMMUNICATION DURABLE

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UNE PLATEFORME POUR IMPRIMER VITE, BIEN ET PAS CHER

PRINT8

UNIK WEB-TO-PRINT

LA SOLUTION POUR LA GESTION DE VOS DOSSIERS

Des besoins en imprimés, cartes, étiquettes, routage-mailing, enveloppes, roll-up, PLV ? Print8 est la solution pour la gestion de vos dossiers. Apportez une solution innovante à vos clients en déployant Print8 sous forme de marque blanche, à votre image, en personnalisant le besoin de chacun de vos clients...

DE NOUVELLES OFFRES EN TEXTILE PERSONNALISÉ ET WEB-TO-PACK

PRINTBOX

DE L’UX DESIGN POUR MIEUX CONCEVOIR SES PROJETS

Printbox est une plateforme innovante conçue pour faciliter la création de produits photo personnalisés. Récemment, la société a fait évoluer son interface pour faciliter la prise en mains de ses outils de création et rendre la conception de livres et d’albums photo sur des appareils mobiles encore plus pratique qu'auparavant.

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UNE SOLUTION POUR AUTOMATISER L’ÉDITION DE DOCUMENTS DE TRANSPORT

Unik Shipping est la dernière innovation conçue par Unik Solutions : une solution clé en main pour automatiser l'édition des documents de transport. En un clic et peu importe le mode de livraison, tous les documents sont imprimés sur des étiquettes adhésives (étiquette de transport, bordereau de livraison, formulaire pour les douanes…). Une solution qui permet aux équipes de se concentrer sur des tâches à valeurs ajoutées.


SIGN & DISPLAY

LEDIT-YAKI

POUR UNE LUMIÈRE DURABLE ET MADE IN FRANCE

Le fabriquant français et concepteur de solutions lumineuses pour le marché de la signalétique et de la communication visuelle commercialise des solutions innovantes et de haute qualité, répondant aux problématiques environnementales. Parmi ses nouveautés : les solutions SPI pour dynamiser la communication lumineuse, de nouvelles générations de modules OptiKa pour un rétroéclairage plus efficace sans augmenter la consommation d’énergie, et la gamme MiNeon pour logos et signatures lumineuses.

SIGNABOX MR ENSEIGNES

UNE PLATEFORME POUR IMPRIMER VITE, BIEN ET PAS CHER

Mr Enseignes se positionne comme un acteur incontournable de l’enseigne et de la signalétique à destination des revendeurs. Livrant partout en France, l’entreprise attache une attention particulière à la qualité de ses produits et services, ainsi qu’à la réactivité de son équipe. Son offre : des lettres en reliefs, panneaux, caissons, totems, solutions d’éclairage, affichages, adhésifs, bâches, produits événementiels, PLV, marquage véhicule, accessoires de pose, pièces détachées...

Was Light s’est fait un nom dans le domaine de la communication lumineuse en promouvant l’électroluminescence, via des films rétroréfléchissants lumineux brevetés, fabriqués à Lyon. Aujourd’hui, sa solution fait l’objet de multiples applications en signalétique, communication, dans les secteurs du retail, de l’architecture, de l’art, mais aussi du transport et de la logistique ou, très récemment dans celui de la sécurité avec la déclinaison de gilets pare-balles lumineux pour la police municipale de la ville de Mions (69).

Depuis 1993, Signabox propose à toute la profession des enseignes en lettres découpées, lumineuses ou non, des caissons à lettres en relief, de la signalétique gravée en creux comme en relief, avec le braille en option. Nouveauté cette année : Simpla, une gamme de profilés aluminium avec plastique transparent amovible, entièrement produite dans leurs ateliers et qui autorise tous les formats et tous les coloris.

WINLIGHT

WAS LIGHT

DES FILMS RÉTRORÉFLÉCHISSANTS LUMINEUX BREVETÉS

UNE NOUVELLE GAMME DE PROFILÉS ALUMINIUM

ULTIMA DISPLAYS

UN ÉCRAN TRANSPARENT ET FLEXIBLE POUR LES SURFACES VITRÉES

La collection IllumiGo est idéale pour les expositions, les événements ou la communication en magasins. Ces lightboxes sont entièrement portables, simples à déployer et à assembler sans outil. Les visuels imprimés s’insèrent dans la rainure du cadre grâce à un jonc PVC. L’éclairage LED basse tension permet un éclairage puissant, tout en économisant de l'énergie. Les produits se rangent dans leur boîte de protection avec poignée, pour un transport et un stockage en toute simplicité.

Le spécialiste français en écran géant LED propose des solutions pour des secteurs très variés : les commerces, les collectivités, les terrains sportifs, les salles de spectacle, l’événementiel, la publicité ou encore les pharmacies. Basée en Alsace, l’entreprise se développe aujourd’hui sur tout le territoire, grâce à son réseau de concessionnaires, et à l’international. Lancée en 2020, sa dernière innovation, l’écran LED X7-Air, rencontre un franc succès : transparent et flexible, il permet d’animer des surfaces vitrées sans perdre l’effet de transparence.

COMMUNIQUER EN LUMIÈRE EN TOUTE SIMPLICITÉ

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INTERVIEW

CRISE DU PAPIER :

« LE COVID N’EST PAS LE FOND DE L’AFFAIRE »

© Copacel

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Dans un communiqué publié en février, l’association européenne des industries graphiques Intergraf tirait la sonnette d’alarme sur la pénurie de papier. Explications avec Paul-Antoine LACOUR, délégué général de la COPACEL, l’organisation professionnelle représentant les entreprises françaises produisant du papier, du carton et de la pâte de cellulose. Propos recueillis par Cécile Jarry

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Les imprimeurs sont confrontés à une crise du papier de très forte ampleur. Quels en sont les ressorts ?

Deux phénomènes distincts expliquent cette crise : une modification de l’équilibre entre l’offre et la demande, et des coûts de production démultipliés chez les papetiers. Depuis 2007, la consommation de papiers graphiques en Europe est en baisse. Tous les secteurs sont touchés, à des rythmes différents, mais la réduction est réelle, année après année. Chez les papetiers, la rentabilité de l’outil industriel est devenue problématique, avec des taux de charge descendus en dessous des 80 %, entraînant la fermeture de machines pour éviter les surcapacités. Avec un rythme qui s’est intensifié ces trois dernières années. Face à cette offre en baisse est arrivé le rebond de l’activité économique en 2021, engendrant mécaniquement ce « pincement » sur un marché devenu un temps sous-capacitaire par rapport à la reprise liée au ralentissement de la pandémie mondiale. Mais il ne faut pas se tromper : le Covid n’est pas le fond de l’affaire. Cette tendance de notre industrie, qui voit des capacités disparaître, est amorcée depuis plusieurs années et n’a pas été motivée par la pandémie, mais par une baisse constante de la consommation de papiers graphiques en Europe. Impossible de faire marche arrière ?

C’est une évolution structurelle forte. Les papetiers ont décidé de convertir leurs capacités en papiers graphiques pour produire des papiers de spécialités ou du carton bien avant le Covid. Ces transformations coûtent des millions d’euros, il n’est donc pas envisageable de faire marche arrière.

S’est ajoutée à cela la hausse des coûts de l’énergie…

Les coûts de production des papetiers ont augmenté de façon conséquente à cause de la hausse démentielle du prix de l’énergie, notamment durant l’été 2021. Mais une autre hausse, propre au secteur papetier, a également contribué à augmenter les prix des papiers : celle de la pâte à papier, qui a atteint des niveaux très élevés du fait de manques de capacités face à une demande mondiale qui était bonne. La Chine est sortie du Covid avant l’Europe, suivie des États-Unis. Aujourd’hui, les prix restent hauts. Le marché n’échappe pas non plus à la crise du fret. La mécanique du commerce international maritime est grippée, les délais de livraison s’allongent et le coût des transports augmente.

F I 81 Intergraf craint que cette crise incite éditeurs et annonceurs à se tourner définitivement vers le numérique. Qu’en pensez-vous ?

De nouvelles capacités de production de pâte à papier sont annoncées pour 2023. Concernant cette crainte que le monde de la communication bascule définitivement du côté du digital, je reste confiant. L’impact du numérique sur la planète a aujourd’hui largement infusé auprès du grand public. Le papier a donc, selon moi, encore toute sa place dans nos vies.

« Deux phénomènes distincts expliquent cette crise : une modification de l’équilibre entre l’offre et la demande et des coûts de production démultipliés chez les papetiers » Paul-Antoine LACOUR, délégué général de la Copacel


BUSINESS

PACKAGING

Le groupe HP, déjà très présent, avec ses presses numériques, sur les marchés de l’impression d’emballages souples et d’étiquettes, de carton plat et ondulé, a racheté début février la société écossaise CHOOSE PACKAGING, qui a développé et qui commercialise la seule bouteille en papier sans plastique du monde. Choose Packaging, dont la technologie est mature, propose déjà à la vente sa bouteille biodégradable, constituée de papier et d’un liner « en matériaux naturels non toxiques » faisant barrière à l’eau, et surmontée d’un bouchon en aluminium.

ACQUISITION

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La société d’investissement belge GIMV a pris, en début d’année, une participation majoritaire dans l’entreprise française GSDI. Crée il y a près de 30 ans par son actuel président, Jacques Coueffé, spécialisée dans le traitement de surface et la pose de films adhésifs techniques, GSDI possède la plus importante force de pose en Europe avec 160 médiapplicateurs, tous formés en interne dans son centre de formation agréé, et réalise plus de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires.

DÉCOUPE La société PUBLI24, spécialiste de l’enseigne et de la signalétique basée au Mans (72), continue d’investir au sein de son atelier. Le prestataire sarthois vient en effet d’acquérir une nouvelle machine de découpe numérique : le modèle Cutter G3 du constructeur suisse ZÜND. Un outil qui permet une découpe précise et rapide de nombreux matériaux, comme le carton, le Dibond ou encore l’adhésif. Ce nouvel investissement vient compléter un parc machines composé d’une table à plat swissQprint, d’une imprimante numérique en rouleau Roland DG, d’une fraiseuse numérique SBC, de plotters de découpe Graphtec, d’un laminateur Neschen, mais aussi d’un poste à souder et d’une cabine de peinture.

AFFICHAGE Propriétaire de réseaux média outdoor (affichage, mobilier urbain, écrans numériques DOOH), éditeur de contenus et de solutions technologiques, PHENIX GROUPE a réalisé, début février, l’acquisition de SMARTMEDIA, opérateur majeur du secteur de l’OOH dans l’univers des centres commerciaux et du mobilier urbain. Un rapprochement qui permet à Phenix Groupe de s’inscrire comme le n°1 du DOOH en France, avec plus de 3500 écrans numériques installés sur le territoire national. Le groupe réalise désormais plus de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec 400 collaborateurs.

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EMBALLAGE

ANTALIS veut renforcer sa présence sur le marché européen de l’emballage. Le distributeur de papiers, d’emballages et de supports de communication visuelle (3800 collaborateurs dans le monde) a signé, fin mars, une offre pour acquérir le groupe allemand BB PACK GROUP. Distributeur d’emballages sur-mesure, spécialiste des secteurs du e-commerce et de l’industrie, l’entreprise allemande réalise 42 millions d’euros de chiffre d’affaires, emploie 30 salariés et dispose de 18 000 m2 d’espace de stockage. Cette entrée au capital de BB Pack doit permettre au groupe allemand de développer son portefeuille client et son activité à l’international.

ÉTIQUETTES

Le papetier italien FEDRIGONI a annoncé, fin mars, une participation majoritaire au sein de la société française TAGEOS, fabricant de puces RFID sur étiquettes papier. Créée en 2007, l’entreprise montpelliéraine emploie aujourd’hui 100 personnes et enregistre « des taux de croissance très supérieurs à ceux du marché RFID », selon les deux partenaires. « Avec cette acquisition, nous entrons sur le marché des étiquettes intelligentes, en poursuivant notre stratégie de diversification sur tous les segments adjacents les plus attractifs et prometteurs », estime Marco Nespolo, Pdg du groupe Fedrigoni (4000 salariés). En début d’année, c’est le groupe américain Avery Dennison qui avait annoncé son arrivé sur le marché de la RFID, avec l’acquisition de l’entreprise suisse TexTrace.



REPORTAGE

FABER FRANCE DEVIENT SPECIMADE ET PREND LE TOURNANT DE L’INDUSTRIALISATION Depuis sa création en 1989, le groupe Faber France a élargi son expertise pour offrir à ses clients une offre globale de solutions visuelles. Une réalité que ne reflétait plus son nom. En choisissant de rebaptiser le groupe Specimade, ses dirigeants veulent gagner en cohérence et rendre plus lisible l’ensemble de ses métiers. Un tournant qui vise aussi à valoriser son offre one-stop shopping et qui lui permettra d’aller plus loin dans ses ambitions internationales.

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À la faveur d’une industrialisation massive et croissante de ses outils de production, le groupe Faber France change de nom et devient Specimade : une nouvelle marque ombrelle à l’étymologie limpide « speci » pour personnalisation et « made » pour faire dont l’objectif est d’accompagner l’entreprise dans son évolution en regroupant l’ensemble de ses compétences sous une même bannière.

UNE VOLONTÉ DE « FAIRE »

© Specimade

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #20 MAI 2022

Depuis sa création en 1989, l’histoire de Faber a été marquée par des opérations de croissance externe et de création de filiales. Négociant au départ, le groupe français s’est ainsi forgé, au fil des ans, une image de fabricant aux multiples compétences, accumulant les savoir-faire en termes de conception, de fabrication et de livraison. En 2007, il crée sa filiale MDS, dédiée à la pose et à la maintenance des supports de communication qu’il produit. En 2010, il acquiert Vexillum, un atelier d’impression numérique. En 2015, Georges Charlet et Loïc Wattraint, ses actuels dirigeants, reprennent l’entreprise et poursuivent son développement. L’année 2016 est marquée par la signature d’une joint-venture avec une usine de production située au nord de Cracovie, en Pologne, ce qui fait plus que doubler les capacités du groupe, qui possède par ailleurs deux unités de production dans le nord de la France. En 2019, le groupe


© Specimade

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décide d’ajouter une corde digitale à son arc avec une prise de participation dans la société Pixelight, spécialisée dans les écrans LED ainsi que dans les bornes, totems et solutions interactives. En 2020, la société AGC PLV entre dans le giron du groupe : elle est spécialisée dans la conception et la fabrication de décors de vitrine et de PLV multi-matériaux. À l’origine, le groupe se concentrait sur la fabrication de produits de communication extérieure, notamment le pavoisement avec les drapeaux, les banderoles et les calicots. Aujourd’hui, il a considérablement élargi son expertise pour offrir à ses clients une offre globale de solutions visuelles personnalisables, multi-matériaux.

TROIS UNITÉS DE PRODUCTION EN EUROPE

Coty, Nature & Découvertes, Burger King, Boulanger, SNCF, Stellantis ou encore Eiffage font aujourd’hui partie des références de Specimade, tout comme les grands comités d’organisation d’événements, les réseaux de magasins, les agences de communication et les fédérations sportives. Avec 7000 clients actifs, pour un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros, le groupe français compte parmi les leaders européens du marché. « Grâce à nos trois unités de production, nous sommes en mesure de répondre à des appels d’offres européens, dans des délais très courts », confirme Loïc Wattraint.

« Ces quatre dernières années, le chiffre d’affaires du groupe a connu une croissance de 25 %, pour atteindre aujourd’hui les 22 millions d’euros. Nous espérons que le nouveau tournant pris par notre groupe nous permettra d’aller toujours plus loin. Cette ambition n’est pas déconnectée des préoccupations du monde actuel et Specimade se dotera également d’une nouvelle stratégie RSE. La production responsable a toujours fait partie de la culture du groupe, mais elle devient, encore plus aujourd’hui, une de nos priorités. Notre bureau d’études est soucieux de réduire son impact carbone et de préserver les ressources. Nous nous spécialisons donc dans l’écoconception et pratiquons l’économie circulaire. Plus de 30 000 tonnes de déchets de matières premières sont ainsi triées, collectées et valorisées chaque année. » Georges CHARLET et Loïc WATTRAINT, co-dirigeants du groupe Specimade.


REPORTAGE

© Specimade

FABER FRANCE DEVIENT SPECIMADE ET PREND LE TOURNANT DE L’INDUSTRIALISATION

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Près de 170 personnes travaillent aujourd’hui sur les deux sites de production du groupe Specimade, situés dans le département du Nord (59), dans les communes de Wavrin et Avelin, ainsi que dans son usine de fabrication en Pologne.

En termes d’outil industriel, de nombreux investissements ont été consentis pour accompagner cette internationalisation, avec des équipements haut de gamme pour tous les sites. « Un gage de qualité essentiel pour nos clients, pour qui cette stratégie multi-sites constitue aussi une sécurité supplémentaire. La pandémie, et les tensions sur les livraisons qu’elle a pu engendrée, sont passées par là. Pour nos clients, travailler avec un partenaire européen, qui fait également son sourcing en Europe, est rassurant », précise Georges Charlet.

UN MILLION DE SUPPORTS IMPRIMÉS PAR AN

Avec 17 machines d’impression numérique, 6 machines de découpe numérique, 6 calandres et 50 postes de confection, Specimade dispose aujourd’hui d’une importante force de frappe, laquelle lui permet d’honorer plus de 20 000 commandes par an, soit plus d’un million de supports imprimés et plus de 40 000 expéditions assurées. « Et ce n’est que le début », préviennent les dirigeants du groupe, qui réfléchissent à de nouvelles opérations de rapprochement, « pour agrandir encore la famille et activer de nouveaux leviers de croissance ». D’ici là, le groupe se sera doté d’un nouvel ERP pour améliorer l’automatisation de ses process et gagner en rentabilité. Fin prêt pour les Jeux Olympiques 2024 ?

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« Grâce à nos trois unités de production, nous sommes en mesure de répondre à des appels d’offres européens, dans des délais très courts » Loïc WATTRAINT, co-dirigeant de Specimade



REPORTAGE

Apparu sur le marché de l’impression numérique en septembre 2018, le distributeur français de supports grand format n’en finit plus de grandir. Dernier projet en date : le lancement de sa gamme TexSprint Nature, qui offre une alternative à ses bâches en PVC.

SPRINTER,

UNE CROISSANCE AU PAS DE COURSE

© Sprinter

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Dix-huit mois après notre dernière rencontre, Sprinter a encore passé un cap. « Nous avons gagné beaucoup de clients au plus fort de la crise sanitaire », explique Julien Perez, l’un des deux fondateurs du distributeur. Le chiffre d’affaires de l’entreprise basée à Chennevièressur-Marne (94) s’est établi à 4 millions euros en 2021. Une croissance significative, à mettre en rapport avec les 950 000 euros enregistrés deux ans plus tôt. Mais Julien Perez et son associé Guillaume Leclerc ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Les dirigeants mettent tout en œuvre pour poursuivre l’expansion déjà engagée. Le concept de Sprinter est désormais bien rôdé, autour d’une gamme courte de 55 produits et d’un stock massif avec une forte disponibilité. « Notre rôle réside dans le service. Nous proposons une sélection de références qui répondent aux besoins présents du marché, avec le meilleur rapport qualité-prix, une disponibilité en stock et une livraison rapide. Les imprimeurs sont bien souvent de petites structures très occupées, donc nous essayons de leur simplifier la vie pour les achats », précise Julien Perez.

UNE GAMME SANS PVC

Avec sa nouvelle gamme TexSprint Nature lancée en mars, un textile sans PVC, imprimable en UV ou Latex, Sprinter passe une nouvelle étape importante

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© Sprinter

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dans son évolution : l’entreprise affirme son engagement sur la question urgente de l’éco-responsabilité. Ce support opaque en polyester est disponible en quatre versions, d’un grammage de 230 à 340 g/m2. Enduit des deux côtés de polyuréthane ou de polyamide, il offre une solide tenue en roll-up ou pour tout autre affichage en intérieur, grâce à ses propriétés anti-feu. « Ce produit ne répond pas à tous les besoins, mais il crée une alternative, il offre un choix, justifie Julien Perez. Les grandes marques poussent dans ce sens ». Si Sprinter compte étendre sa gamme Nature à l’avenir, l’entreprise ne délaisse pas pour autant le PVC, très utilisé dans la communication visuelle. La composition du PVC n’est d’ailleurs plus la même depuis quelques années. « Depuis 2007, la règlement européen REACH interdit toute substance toxique dans les produits PVC. Le risque sanitaire potentiel est donc résolu, mais l’opinion publique tend malheureusement à garder cette image négative du PVC. »

L’ENJEU DE LA TRAÇABILITÉ

PVC ou non, Sprinter s’évertue à maîtriser son approvisionnement le plus étroitement possible, en limitant les intermédiaires et en remontant très en amont dans la chaîne de production, jusqu’aux fabricants de matières premières. Cette qualification précise des

produits satisfait la demande du marché, ainsi que les convictions profondes de Julien Perez, qui dit « rêver de traçabilité totale des matières et des produits, sur le modèle de l’alimentaire, avec la liste des composants, leur origine, etc. » En attendant de faire bouger les lignes, le distributeur francilien ne perd pas de vue ses ambitions. Pour accélérer son développement, Sprinter a déjà mis un pied en dehors du territoire français, avec des contrats conclus en Espagne, en Belgique et en Suisse. La gamme de produits proposés à la vente devrait également s’élargir pour en compter 70 à court terme, accompagnée par un nouveau gonflement des stocks jusqu’à 8000 emplacements palettes. En ligne de mire, un chiffre d’affaires multiplié par deux en fin d’année, pour atteindre 8 millions d’euros.

« Les imprimeurs sont bien souvent de petites structures très occupées, donc nous essayons de leur simplifier la vie pour les achats » Julien PEREZ, co-fondateur de Sprinter


SÉRIE LIMITÉE

PROCÉDÉS CHÉNEL, UNE

HISTOIRE DE TRANSMISSION © Procédés Chénel

Plus que centenaire, mais toujours plus durable, la fabrique de papiers à émotions Procédés Chénel a encore beaucoup à donner. Bien ancrée dans l’air du temps, connectée avec le monde de la création et les jeunes générations, l’entreprise aborde les années qui viennent avec confiance et détermination. Bertrand Genevi

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© Procédés Chénel

ne saga familiale. Aujourd’hui dirigée par Sophie Chénel, la société Procédés Chénel a été fondée en 1896 par son arrière-grand-père. À l’origine, l’entreprise francilienne se spécialise dans la menuiserie, mais le spectre s’élargit sous l’impulsion de Guy Chénel. Architecte de formation et inventeur prolifique, il dépose une soixantaine de brevets durant son mandat. Son invention majeure, née dans les années 1970, est encore exploitée par Procédés Chénel en 2022 : le Drop Paper. « La signalétique des salons était historiquement réalisée en panneaux de bois. Mon père a développé une solution pour les remplacer par du papier, pour gagner en légèreté et en sécurité », rembobine Sophie Chénel. Atout maître de l’entreprise, ce matériau singulier, ultra résistant et ignifugé, brille également par sa modularité. Il se décline sous forme de cloisons, de luminaires, de mobiliers ou de plafonds.

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LA QUATRIÈME GÉNÉRATION AU POUVOIR

Sophie Chénel a « toujours exprimé la volonté de prendre les rênes de l’entreprise ». Elle intègre la société en 1994, à 27 ans. Admirative du travail de son père, elle creuse toutefois son propre sillon en orientant l’activité autour des créateurs de décor et en accentuant le développement à l’international, jusqu’à se voir nommée gérante en 1997.


© Procédés Chénel

F I 91 Aujourd’hui, la PME compte une vingtaine de salariés. Ses « architectures de papier » se destinent aux concepteurs d’expositions, aux professionnels de l’événementiel et aux architectes d’intérieur. Des systèmes faciles d’installation, pérennes comme éphémères, sont proposés. Conception, impression, découpe : Procédés Chénel s’occupe de tout dans son atelier. Tous les éléments décoratifs sont personnalisables, pour coller aux souhaits de chaque créateur. Car une ambition anime l’entreprise au quotidien : la transmission d’émotions au travers de ses productions.

« Le papier apporte une émotion que le textile ou des matériaux plus denses n’offrent pas » Sophie CHÉNEL, Pdg de Procédés Chénel

Procédés Chénel compte nombre de clients prestigieux : des acteurs du luxe comme Chanel et Hermès, des géants de la grande distribution comme Carrefour, des agences de design comme Dragon Rouge. Et si le fabricant a su séduire les plus grands, c’est parce qu’il touche la corde sensible. Auteure de créations délicates, la société labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant explique son succès par la matière. « Le papier apporte une émotion que le textile ou des matériaux plus denses n’offrent pas », avance Sophie Chénel. La dirigeante note que les sensibilités divergent selon les pays : « Les réalisations prennent des expressions différentes, car les créateurs s’approprient nos produits selon la culture locale ». La planète entière s’accorde toutefois sur une chose : la nécessité de s’engager pour plus de responsabilité.

© Procédés Chénel

CRÉER DES ÉMOTIONS


SÉRIE LIMITÉE

© Procédés Chénel

PROCÉDÉS CHÉNEL, UNE HISTOIRE DE TRANSMISSION

F I 92 LÉGUER UNE PLANÈTE VIVABLE

Sophie Chénel le confesse sans détour : « Nous lançons 30 tonnes de papier sur le marché chaque année qui, pour majorité, ne se recyclent pas ». Le produit phare de Procédés Chénel, le Drop Paper, est un composite fait de cellulose, de polyester et de fibre de verre. Une fois ces matériaux intégrés dans le papier, difficile de les dissocier. Poussée par l’urgence d’agir, l’entreprise a donc développé, en 2020, le Drop Cake : des panneaux composés à 60 % de chutes de production de Drop Paper et à 40 % de polyéthylène recyclé. Et Sophie Chénel voit plus loin : « Nous mobilisons nos clients pour récupérer les matières et en faire autre chose. Un décor éphémère sur un salon peut se transformer en mobilier durable ». La preuve avec les designers Laurianne Beaunier et Aurélien Veyrat, dont une pièce réalisée en Drop Cake a fait son entrée dans la collection 2022 du Mobilier national, une institution, créée au XVIIe siècle, ayant pour mission de perpétuer des savoir-faire d’exception.

ÉCHANGE DE SAVOIR-FAIRE

En lien avec la gestion de ses déchets, Procédés Chénel a monté la « School Paper ». Dans un format hybride entre concours et workshop, des étudiants en design sont invités à expérimenter à partir de chutes de production. L’occasion pour ces jeunes talents de rencontrer un jury de professionnels et d’échanger sur leurs pratiques. Ce projet tient particulièrement à cœur à Sophie Chénel. « Nous travaillerons sur le bois brûlé cette année. Après un passage dans notre atelier pour appréhender notre activité et nos matières, un workshop se tiendra à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, le 18 juin prochain », s’enthousiasme la dirigeante. Le showroom de Vanves est aussi le théâtre d’autres animations : des ateliers « Paperclass » pour découvrir les produits de la maison aux plus informels déjeuners « Paper Lovers ». En parallèle, après 25 ans à la tête de l’entreprise, Sophie Chénel prépare sa succession : « J’espère la transmettre à mes enfants. Ils sont encore jeunes, mais cette perspective les intéresse ». La transmission, encore et toujours.

« Nous mobilisons nos clients pour récupérer les matières et en faire autre chose. Un décor éphémère sur un salon peut se transformer en mobilier durable » Sophie CHÉNEL, Pdg de Procédés Chénel

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CRÉANOG : LOGIQUE DE LA SENSATION

Le sens du détail, Créanog s’y attache au quotidien, depuis son atelier de gaufrage et de marquage à chaud du Viaduc des Arts, dans le douzième arrondissement de Paris. À sa tête, Laurent Nogues, diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et nommé Maître d’Art par le Ministère de la Culture en 2011. Un homme qui manie aussi bien la création graphique que le savoir-faire d’un artisan, le tout baigné dans un goût certain pour les nouveaux outils numériques. Bertrand Genevi

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aurent Nogues lance Créanog en 1994, dans le sillage de son père, imprimeur spécialisé dans le packaging de luxe. L’idée est « d’accompagner les marques et les agences de communication dans la matérialisation en relief. » Le jeune artisan constate qu’à l’époque il n’existe sur le marché qu’une connaissance très relative des savoir-faire du marquage à chaud et du gaufrage. Rapidement, le dirigeant décide de lancer un studio de création et l’intègre dans sa structure, « pour susciter l’envie de solliciter ces techniques, mais aussi en projeter une autre utilisation. »

TECHNIQUES SOUS-EXPLOITÉES

De l’avis de Laurent Nogues, le marquage à chaud et le gaufrage étaient alors sous-exploités par les annonceurs. « Ces techniques étaient cantonnées à des utilisations basiques, incluant le nom du produit et de la marque, rarement plus.

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Représenter un visuel élaboré était rarissime ». Une ambition intime l’animait alors, et ne l’a pas quitté depuis : valoriser l’impression en relief, apparue dès le XVIe siècle, et la mettre au service d’idées contemporaines. Pour en faire une technique ancrée dans le présent, mais néanmoins dotée d’un grain singulier.

IDENTIFICATION DE MARQUE

Chez Créanog, ce particularisme s’exprime historiquement dans des dossiers de presse et des cartons d’invitation aux détails très travaillés, réalisés pour de grandes marques. Si le monde de l’édition a souffert de l’avènement du digital, l’entreprise parisienne a tenu bon en appréhendant tous ses projets comme des produits d’exception. L’orage passé, un engouement retrouvé pour le carton d’invitation est apparu ces dernières années, pour établir un nouvel équi-


« Le gaufrage apporte le sens du toucher, grâce auquel une marque ou une institution communique autrement. L’expérience du lecteur s’enrichit et l’impact du dispositif s’en voit décuplé »

Tous visuels © Laurent Nogues - Créanog

Laurent NOGUES, dirigeant de Créanog

libre, probablement plus sain, entre le digital et le papier. « Nous vivons dans un monde de surconsommation d’images digitales. Et l’uniformisation guette : il devient difficile d’affirmer si une image émane de Dior, Chanel ou Cartier. Mais grâce à un carton d’invitation, une marque est en mesure d’exprimer ses valeurs, son histoire et bien d’autres critères d’identification qui lui sont propres », plaide Laurent Nogues.

FAIRE APPEL AUX SENS

Car rien ne remplace le contact tactile du papier ou du carton. « La technique de gaufrage a cela d’exceptionnel. Elle apporte le sens du toucher au-delà de la vue, et grâce à cela, une marque ou une institution communique autrement. L’expérience du lecteur s’enrichit et l’impact du dispositif s’en voit décuplé », défend l’artisan. Ces propriétés tactiles ne se

limitent pas à une expérience haptique. Elles peuvent aussi revêtir un aspect fonctionnel : Créanog collabore ainsi avec les Éditions du Patrimoine pour une collection d’ouvrages destinés aux personnes déficientes visuelles. Le gaufrage donne alors une perception précise de chefs-d’œuvre architecturaux comme le Panthéon ou l’Abbaye de Cluny.

ÉMULATION ENTRE MÉTIERS D’ART

Si Laurent Nogues nourrit son processus créatif des échanges avec ses clients, il n’en oublie pas ses semblables. Une aventure menée entre 2017 et 2019 avec Wonder Lab, un collectif d’artisans d’art français, lui a permis d’exposer à Tokyo. Une étape charnière dans le développement de Créanog. Depuis, les uns travaillent avec les autres, dans une approche transverse entre métiers d’art.

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SÉRIE LIMITÉE CRÉANOG : LOGIQUE DE LA SENSATION

« Maîtriser un savoir-faire historique est une chance exceptionnelle, mais rien n’empêche de le faire évoluer avec des solutions modernes »

Tous visuels © Laurent Nogues - Créanog

Laurent NOGUES, dirigeant de Créanog

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Une complémentarité et une émulation qui ouvrent la voie vers d’autres champs d’applications pour l’atelier, comme l’association du papier et du verre, ou le rapprochement du gaufrage et de la broderie. « Nous construisons pas à pas une offre à la fois originale et globale. C’est un atout dans un secteur du luxe en attente d’une démarche exclusive et d’un interlocuteur unique, de la conception à la production », explique le dirigeant.

ACCOMPAGNER LE PASSAGE DU TEMPS

Mais les créations pointues de Créanog prennent aussi vie grâce aux derniers outils numériques, auxquels Laurent Nogues n’hésite pas à accorder une place de choix. « Maîtriser un savoir-faire historique est une chance exceptionnelle, mais rien n’empêche de le faire évoluer avec des

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solutions modernes. » Intégrer la programmation 3D et la commande numérique ont ainsi permis à Créanog d’opérer un bond dans la matérialisation et la recherche de nouvelles écritures. Gravure de formes à la géométrie parfaite, effets de dégradé en dorure : le terrain de création s’est élargi à des productions impossibles à la main, sans toutefois la remplacer. En ardent défenseur de l’artisanat français, Laurent Nogues insiste sur le savant équilibre à trouver entre deux mondes que l’on pourrait croire antagonistes : « Si nous nous mettons au service de l’idée contemporaine et si nous intégrons le progrès, des entreprises telles que la nôtre seront toujours en mesure, demain, de perpétuer la tradition de l’impression en relief. »


10_11_12 MAI 2022 LYON IMAGE PERSONNALISATION NUMÉRIQUE



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