YO! #1 / 2013

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YOUTH OPINION - #.01 / 2013

ELECTIONS & DEMOCRACY

FREE / GRATUIT

IN THIS ISSUE: Conversations Around Theatre with Dario Fo / My Vote Needs To Count More Than Yours / Elections 2.0 / Working Your Way Up From Nairobi / Voyages Extraordinaires DANS CE NUMERO: Conversations autour du théâtre avec Dario Fo / Ma voix doit compter plus que la tienne / Elections 2.0 / S'en Sortir à Nairobi / Voyages extraordinaires


EDITORIAL TEAM / EQUIPE ÉDITORIALE Giuseppe Porcaro – Editor in Chief / Rédacteur en Chef Letizia Gambini – Editor / Rédactrice Thomas Spragg – Assistant Editor / Assistant Rédacteur Peter Matjašic ˇ – Editor-at-large / Rédacteur régulier Anne Debrabandere – Translator / Traductrice

CORRESPONDENTS / CORRESPONDANTS Aleksandra Maldžiski - Organising Bureau of European School Students Unions - OBESSU Carmen Paun – European Confederation of Youth Clubs - ECYC ˇ – World Organisation of the Scout Movement - WOSM Hana Pasic Olga Volovyk – European Students’ Forum - AEGEE Triin Adamson – Youth for Exchange and Understanding - YEU ˇ – Croatian Youth Network – MMH Anamaria Soco Ryan Mercieca – International Young Catholic Students - International Movement of Catholic Students - JECI-MIEC Nozizwe Dube – Vlaamse Jeugdraad - VJR Lelde Kaunese – Latvijas Jaunatnes Padome - LJP Vidmante Dubickaite – Lietuvos Jaunimo Organizaciju Taryba - LIJOT Stefán Rafn Sigurbjörnsson – Landssamband æskulýðsfélaga - LÆF Editorial Design and Art Direction / Design Editorial et Direction Artistique Gabriele Trapani & Ruby Miah, www.gabrieletrapani.com Cover graphics / Couverture graphique : Gabriele Trapani, www.gabrieletrapani.com YO! Mag Concept / Concept du magazine : www.aspecialperson.com

INFO Join our Pool of Correspondents / Rejoins notre Equipe de Correspondants : Join our Pool of Artists / Rejoins notre Equipe d’Artistes : youthopinion@youthforum.org European Youth Forum 120, rue Joseph II 1000, Bruxelles Belgium – Belgique www.youthforum.org with the support of / avec le soutien de: The European Commission / La Commission européenne The European Youth Foundation of the Council of Europe / le Fonds européen pour la Jeunesse du Conseil de l’Europe

ISSN : 2032-9938 2013 European Youth Forum


editorial Giuseppe Porcaro “Do people demand a really just system? Well, we'll arrange it so that they'll be satisfied with one that's a little less unjust... they want a revolution, and we'll give them reforms – lots of reforms; we'll drown them in reforms. Or rather, we'll drown them in promises of reforms, because we'll never give them real ones either!!” With these words (from “Accidental death of an anarchist”) the Literature Nobel Prize Dario Fo illustrates a specific kind of politicians: those who are there to change things so that things do not change. When this becomes the public perception of mainstream politics and political education as civic engagement disappears from the landscape, abstention rates in elections rise hand in hand with populist movements with an anti-political discourse. Consequently, democracy becomes more fragile. Looking at some of the elections that just passed in these first months of 2013 or planned ahead such as the European Parliament in a year’s time, a comeback to a substantial political debate and a revamp of voting as the universal right that gives access to decisionmaking is fundamental. Youth should be at the forefront of this battle, both as voters as well as young candidates. In this edition of the YO! Mag, we explore in the dossier elections and the various forms of engaging with it. We have the honour to host an exclusive interview with Dario Fo, we travel to Nairobi in the hotpot and much, much more. Enjoy this special elections edition of the YO! Mag and if you are from one of the many countries with elections in 2013 – don’t forget to vote!

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giuseppe.porcaro@youthforum.org “Le peuple veut vraiment un système qui soit juste? Bien... alors nous allons tout faire pour qu'il soit satisfait d'un système un peu moins injuste... Ils veulent une révolution et nous allons leur donner des réformes – beaucoup de réformes; nous allons les submerger de réformes, ou plutôt, nous allons les submerger de promesses de réformes parce que nous n'allons jamais leur en donner de vraies non plus!!” Par ces mots (tirés de “Mort accidentelle d'un anarchiste”), le Prix Nobel de Littérature Dario Fo illustre un type particulier de politiciens: ceux qui sont là pour changer les choses de sorte à ce que les choses ne changent pas. Lorsque cela devient la perception publique de la politique dominante, et lorsque l'éducation politique en tant qu'engagement civique disparaît du paysage, les taux d'abstention aux élections montent en flèche et vont de pair avec des mouvements populistes au discours antipolitique. La démocratie s'en retrouve donc fragilisée. Si l'on analyse certaines des élections qui se sont déroulées dans les premiers mois de 2013 ou qui se dérouleront prochainement, les élections parlementaires dans un an par exemple, force est de constater qu'il est absolument fondamental d'opérer un retour au débat politique de fond et de revisiter le vote comme étant le droit universel qui donne accès à l'élaboration de décisions. Les jeunes doivent être en première ligne de cette bataille, à la fois en tant qu'électeurs et jeunes candidats. Le Dossier de ce YO!Mag explore le thème des élections et les différentes manières de s'y engager, ce numéro comporte également une interview exclusive de Dario Fo, le Hot Pot vous fera voyager à Nairobi, etc, etc. Nous vous souhaitons une bonne lecture de cette édition spéciale élections, et si vous êtes de l'un de ces nombreux pays où se tiendront des élections en 2013 – surtout n'oubliez pas d'aller voter!


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YOUTH OPINION

CONTRIBUTORS Mariarosa Di Nubila

Marah Köberle

31, expert in youth policy, training and cultural inclusion. She works as project manager and designer in implementing innovative processes of active citizenship. Creator and director of SMIAFestival&Project in the Republic of San Marino, she promotes young knowledge to participate in the Information Society.

27, studied political science in Augsburg. She has a strong passion for travelling long hours by train to volunteer in youth work all around Europe and in 2007 she was the German Youth Delegate to the United Nations. Currently she is a Project Manager for the German Chamber of Commerce in Nairobi.

31 ans, experte en politique jeunesse, formation et inclusion culturelle. Elle conçoit et dirige des projets pour la mise en place de processus de citoyenneté active originaux. Créatrice et directrice du Festival&Projet SMIAF à Saint Marin, elle promeut les connaissances des jeunes pour participer à la société de l'information.

27 ans, a étudié les sciences politiques à Augsburg. Elle adore voyager de longues heures en train pour faire du travail jeunesse bénévole à travers l'Europe. En 2007, elle était la représentante allemande de la jeunesse auprès des Nations Unies. Elle est actuellement directrice de projet pour la Chambre allemande de Commerce à Nairobi.

Federico Fubini & Danilo Taino

Dawn Schillinger

40 something, they are two Italian journalists for Il Corriere della Sera. Fubini is deputy economical editor and author of the book “Noi siamo la rivoluzione” (“We are the revolution”), 2012. Taino is a special correspondent and likes to cover stories that mix economy and politics.

20, is currently readjusting in America after her semester abroad as the journalism intern at the European Youth Forum. She studies economics and international strategic communication at the University of Missouri–Columbia and graduates May 2014. In her free time, she is the project manager and geek-in-training at the PRIME Lab.

40 ans et quelques, ce sont deux journalistes italiens d'Il Corriere della Sera. Fubini est rédacteur économique adjoint et auteur du livre “Noi siamo la rivoluzione” (Nous sommes la révolution), 2012. Taino est envoyé spécial et il aime couvrir des reportages qui mélangent économie et politique. @danilotaino @federicofubini

20 ans, se réacclimate pour l'instant aux EtatsUnis après son semestre passé à l'étranger en tant que stagiaire en communication au Forum Jeunesse. Elle étudie l'économie et la communication stratégique internationale à l'Université de Missouri-Colombie d'où elle sortira diplômée en mai 2014. Pendant son temps libre, elle dirige un projet et est “geek en formation” au PRIME Lab. about.me/dawnschillinger


.06 NEWS .06

INFO FORUM News from our Members / Nouvelles de nos Membres

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YOUTH POLICY WATCH News from youth policy in Europe / Nouvelles sur la politique jeunesse en Europe.

.10 YOUTH RIGHTS .10

CONVERSATIONS AROUND THEATRE / CONVERSATIONS AUTOUR DU THÉÂTRE

.14

MY VOTE NEEDS TO COUNT MORE THAN YOURS / MA VOIX DOIT COMPTER PLUS QUE LA TIENNE

.18 DOSSIER .19

INTRO - COUNTDOWN TO THE LEAGUE OF YOUNG VOTERS / COMPTE À REBOURS POUR LA LIGUE DES JEUNES ELECTEURS

.20

ELECTIONS 2.0

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I HAVE A DREAM: 25, AND MAYOR / J’AI FAIT UN RÊVE : 25 ANS, BOURGMESTRE

.28

EUROPE 2013/14 GETTING READY FOR ELECTIONS / EUROPE 2013/14 PRÊTS POUR LES ÉLECTIONS

.30 HOTPOT .30

IT’S ALL ABOUT YOU / RIEN QUE POUR VOUS

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WORKING YOUR WAY UP FROM NAIROBI / S’EN SORTIR À NAIROBI

.40

WHAT IT FEELS LIKE FOR A GIRL? / COMMENT C’EST DANS LA PEAU D’UNE FILLE?

.44 GRAPHIC JOURNALISM .44

VOYAGES EXTRAORDINAIRES


INFO FORUM News from

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YOUTH OPINION

OBESSU_Budapest

European Youth Center / Centre européen de la Jeunesse Study Session “Participation and Democracy: a legal framework for school student rights / Session d’étude “Participation et Démocratie : un cadre légal pour les droits des élèves”

our Members / Nouvelles de nos Membres The Study Session looked at the existing tools available for school student organisations to achieve their aims and make their voices heard. The event explored the possibilities for school students and their organisations to advocate for full democratic participation on national and European level. La session d’étude a sondé les outils existants disponibles pour les organisations d’étudiants pour qu’elles réalisent leurs objectifs et se fassent entendre. L’événement a analysé les possibilités pour les élèves/ étudiants et leurs organisations de faire du lobby pour la pleine participation démocratique aux niveaux national et européen. 07/04 - 14/04/2013

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Youth Express Network

_Strasbourg Create and reinvent your life / Crée et réinvente ta vie

During seven days, 22 learners coming from 11 different countries had the opportunity to take a step back and analyse life and themselves from a fresh perspective via experiential learning. As one participant stated, “I was very impressed how my mind worked after the tasks”. Pendant sept jours, 22 apprenants de 11 pays différents ont pu prendre du recul par rapport à leur vie et à eux-mêmes et vivre de nouvelles expériences d’apprentissage. Comme l’a dit l’un des participants “J’ai été très impressionné de voir comment mon esprit travaillait après les tâches”. 12/02 - 18/02/2013

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Federation of Young European Greens / Fédération des Jeunes Ecologistes européens_Azerbaijan

Youth and the City - direct democracy on spot / Jeunesse et Ville démocratie directe et sport

Around 40 young people will gather at this educational seminar to discuss and create proposals, solutions, paper on topics of green urban planning, sustainable cities and youth role and possibilities in these realms. Une quarantaine de jeunes se rencontrent à ce séminaire éducatif pour discuter et créer des propositions, des solutions, des documents sur les sujets de la planification urbaine écologique, des villes durables, et du rôle et des responsabilités des jeunes dans ces domaines. 22/04 - 28/04/2013

.04 Ecumenical Youth Council in Europe / Conseil oecuménique de la Jeunesse en Europe_ Novi Sad


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YOUTH OPINION

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news

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This seminar will explore and enhance the role of young people in peace processes. This will strengthen the understanding that solidarity, advocating for the needs of others and building a peaceful, inclusive and just global society is a part of active citizenship both on European level and in local contexts. Ce séminaire explore et met en valeur le rôle des jeunes dans les processus de paix. Cela renforcera la compréhension du fait que la solidarité, le plaidoyer pour les besoins des autres, et la construction d’une société mondiale pacifique, inclusive et juste font partie de la citoyenneté active, tant au niveau européen que dans des contextes locaux. 25/04 - 28/04/2013

.05 ENGSO Youth_Larnaca

European Youth and Sport Forum 2012 Declaration / Forum européen de la Jeunesse et du Sport Déclaration 2012

EYSF2012 was a platform to bring together 83 young people from 28 European countries to discuss and debate issues across health, participation and volunteering. The participants had a wealth of experiences to share and build on, plus a rapport, which made EYSF2012 both educational and inspirational for all who attended. EYSF2012 a rassemblé 83 jeunes de 28 pays européens pour discuter et débattre de questions de santé, de participation et de volontariat. Les participants avaient une multitude d’expériences à partager et desquelles s’inspirer, plus un rapport; ce qui fait que la plate-forme EYSF2012 aura été un événement éducatif et inspirant pour l’ensemble des participants. 25/11 - 01/12/2012


YOUTH POLICY WATCH

The European Youth Forum Youth Policy Watch is a bi-weekly bulletin that provides the latest news in relation to youth policy in Europe. To receive it directly in your mailbox subscribe by sending an email to: Le Youth Policy Watch du Forum européen de la Jeunesse est un bulletin bimensuel d’informations relatives à la politique jeunesse en Europe. Pour le recevoir directement dans votre boîte mail, envoyez un email à : subscriptionypw@youthforum.org

THE FACT / FAIT

There is an important correlation between early participation and consistent participation in election – Vote@16 Campaign / Il existe une corrélation importante entre une participation précoce et une participation cohérente aux élections – Campagne Vote@16 Source: The Generational Basis of Turnout Decline in Established Democracies Paper - 2003 / Tiré du document anglais «L’assise générationnelle du déclin de la participation électorale dans des démocraties établies» - 2003

THE PICTURE / IMAGE

Larkin Zahra accepting the Nobel Peace Prize in the European Parliament on behalf of Europe’s Youth. Image © European Union / Larkin Zahra accepte le Prix Nobel de la Paix au Parlement européen au nom des jeunes d’Europe. Image © European Union


THE FIGURE / CHIFFRE

THE EVENT / EVENEMENT

Friday 8th February 2013: The European Alliance for Volunteering Launched. / Vendredi 8 février 2013 : coup d’envoi de l’Alliance européenne pour le Volontariat.

THE PERSON / PERSONNAGE

Ahmad Alhendawi, 29 years old, from Jordan was appointed as the very first UN Special Envoy on Youth on 17th January 2013. Ahmad will play an essential role in driving forward the UN priorities on youth. / Ahmad Alhendawi, 29 ans, Jordanien, désigné tout premier Envoyé spécial de l’ONU pour la Jeunesse le 17 janvier 2013. Ahmad va jouer un rôle crucial pour orienter les priorités de l’ONU sur la jeunesse.

THE WORD / CITATION

“Efficient and adequate investment in growth friendly areas such as education and training is a key component of economic development and competitiveness, which in turn are essential for job creation’. Council on Education, Youth, Culture and Sports conclusions, 26th – 27th November 2012. “Un investissement efficace et adéquat dans des domaines propices à la croissance tels que l’éducation et la formation est un élément clé du développement économique et de la compétitivité, qui sont à leur tour essentiels pour créer de l’emploi.” Conclusions du Conseil Education Jeunesse Culture et Sport 26-27 novembre 2012.

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are trafficked every year and 1 in 8 of those are in Europe. Source: Anti-SlaveryDay / sont les victimes de trafic d’êtres humains chaque année et 1 sur 8 se trouve en Europe. Source: Anti-SlaveryDay

YOUTH OPINION

800000 people / personnes


.010 YOUTH OPINION


MARIAROSA DI NUBILA ELISA SEMPRINI

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Dario Fo talks about theatre as a tool for youth empowerment / Dario Fo nous parle du théâtre comme d'un outil pour l'autonomisation des jeunes

Dario Fo is an actor, author, playwright, comedian, painter and blogger - an all-round artist. Thanks to his father, a train station master in the north of Italy and an amateur actor, he listened to local tales mixed with chronicles of everyday life since he was young. This was the inspiration for his work on storytelling, which was awarded the Nobel Prize for Literature in 2007. We visited Dario Fo at his home in Milan in December 2012 and asked a few questions about the challenges young people face today. We would like to chat with you about young people and the importance of their participation in the social, cultural and economic life in Europe. Well! You should be warned that to discuss you need to study, meet people in the streets, document yourself, understand… From your history, it seems that theatre is a tool to create citizens. May be theatre schools could be the place where people are educated about citizenship. You need to get out of the classic mind set that makes a theatre school what we think it is: the stage, the lights, the acting. You need to go beyond, and ask yourselves how we can engage

people, how we can recruit them in the streets, build passion for theatre. Often informal and non-formal experiences involve interested, engaged people, while the official channels of education, very often too institutional, have no such outreach. Our politicians seem to be struggling to mobilise and inspire young people. How do you really encourage people to participate? One day, I remember not going on stage because I realised people were not coming to the theatre for the show. Instead, they were coming just for the social visibility or because their friends made them. So I did not perform. Many times the traditional artistic and cultural circuits are not able to involve the public. Theatre is about getting people excited, involved. The same can be said about educating young people about critical thinking, helping them to think out of the box. It is other thing. Europe today is in crisis. Millions of young people are unemployed. What would you put forward to convince the European Union leaders to invest on young people? It is important, first of all, to have structures and concrete, clear projects. Just giving more

SMIAF San Marino International Arts Festival Project smiaf.giovanisaperi@gmail.com

PHOTOS BY

AGNESE COSSA

money to everybody does not help you solve problems. How can you solve the problem? Often in theatres there is never a technician available, so a young actor should be ready to do a bit of everything: lights, sound… We need to teach young people to be ready to do a bit of everything also in life. I get really mad with actors and playwrights who live in their little bubble and do not have an idea of what is going on in the world. Young people need to be encouraged to open their mind, get to know the conditions of their time. Otherwise they risk having a profession, but then behind there is nothing: no knowledge, no ideas, no dreams. What were your dreams when you were young? I was lucky enough to have lived after the War [II World War], an extraordinary period of renewal and reconstruction. There were concrete possibilities of action, and you could realise the things you wanted. There was an incredible atmosphere, everybody was discussing, getting together and taking action. People were curious about new things and wanted to discover all of that was censored during the war and the years of fascism. We felt an extremely deep freedom

/ YOUTH OPINION

WORDS BY

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Conversations around theatre / Conversations autour du théâtre

youth rights

/ YOUTH RIGHTS


.012

YOUTH OPINION

Young people are fighting for their rights. In Greece, Spain and Italy we have seen many recent protests. What would you tell them? Young people today should know about what is happening around them and the challenges this brings to them as a generation. It is important to go beyond your own profession, to feel part of a society. It’s curiosity, the hunger for information and knowledge that should drive you. You need to understand, to find new solutions and invent new things. If you don’t know your history, you are not able to create. You don’t know where you come from and therefore you’re not able to decide where to go next. Dario Fo was born on 24 March 1926 is an Italian satirist, playwright, theatre director, actor, composer. Fo currently owns and operates a theatre company with his wife, actress Franca Rame. In 1997 he was awarded the Nobel Prize for Literature.

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to study, experiment and innovate. At the time, social classes were engaged in a fierce fight. Nowadays, gaps between social classes are still present, but nobody talks about it.

Dario Fo est acteur, auteur, dramaturge, comédien, peintre et blogger, bref un artiste accompli. Dès son plus jeune âge, grâce à son père qui était chef de gare dans le nord de l’Italie et acteur amateur, il a pu écouter toutes sortes d’histoires locales teintées de faits divers du quotidien. C’est de là que provient son inspiration pour le récit et c’est grâce à elle qu’il s’est vu décerner le Prix Nobel de Littérature en 2007. Nous avons rencontré Dario Fo chez lui à Milan en décembre 2012 pour lui poser quelques questions sur les défis que les jeunes doivent relever aujourd’hui. Nous souhaiterions discuter avec vous des jeunes et de leur participation à la vie sociale, culturelle et économique de l’Europe. Bien! Mais sachez que pour pouvoir discuter, il faut étudier, rencontrer des gens dans la rue, faire des recherches, essayer de comprendre, etc. Votre histoire personnelle nous porte à croire que le théâtre est un outil qui crée des citoyens. Peut-être que les écoles de théâtre pourraient être des lieux où l’on enseigne la citoyenneté?

Tout d’abord, vous devez sortir de l’état d’esprit classique qui fait de l’école de théâtre ce que nous croyons qu’elle est : la scène, les projecteurs, le jeu. Vous devez aller plus loin et vous demander comment vous pouvez engager les individus, comment les recruter dans la rue, comment faire naître en eux cette véritable passion pour le théâtre. Bien souvent, les expériences informelles et non formelles impliquent des personnes intéressées et engagées, tandis que les canaux officiels de l’éducation, très souvent trop institutionnels, n’ont pas une telle portée. Nos politiciens semblent être occupés à se battre pour mobiliser et inspirer les jeunes. Comment encouragez-vous réellement les gens à participer ? Un jour je me souviens, je ne suis pas monté sur scène parce que j’ai réalisé que les gens ne venaient pas au théâtre pour le spectacle mais simplement pour être vus ou parce qu’ils y avaient été traînés par des amis. Je n’ai donc pas joué. Très souvent, les circuits artistiques et culturels traditionnels ne parviennent pas à impliquer le public. Le théâtre c’est enthousiasmer les gens, les impliquer, les engager. Il en va de même pour


YOUTH OPINION

.013 ce qui est d’apprendre aux jeunes à avoir un raisonnement critique, et de les aider à faire preuve d’originalité, c’est tout autre chose. L’Europe vit une situation de crise aujourd’hui. Des millions de jeunes sont au chômage. Quelles raisons invoqueriez-vous pour convaincre les dirigeants de l’Union européenne d’investir dans les jeunes? Tout d’abord, il est important d’avoir des structures et des projets précis et concrets. Ce n’est pas simplement en donnant plus d’argent à tout le monde que les problèmes seront résolus. Comment seront-ils résolus alors? Il arrive souvent dans les théâtres qu’aucun technicien ne soit disponible, alors un jeune acteur doit être prêt à faire un peu de tout : la lumière, le son, etc. Il faut apprendre aux jeunes à être prêts à faire un peu de tout dans la vie aussi. Cela me rend vraiment dingue les acteurs et dramaturges qui vivent dans leur petite bulle et qui n’ont pas la moindre idée de ce qui se passe dans le monde. Il faut

encourager les jeunes à avoir une certaine ouverture d’esprit et à se familiariser avec les conditions de leur époque. Autrement, ils risquent d’avoir un métier sans rien derrière: pas de connaissances, pas d’idées ni de rêves. Quels étaient vos rêves lorsque vous étiez petit? J’ai eu beaucoup de chance de vivre après la guerre (la deuxième guerre mondiale), une période extraordinaire de renouveau et de reconstruction. A l’époque, les possibilités d’action étaient concrètes et vous pouviez réaliser ce que vous vouliez. Il régnait une ambiance incroyable, tout le monde discutait, se rassemblait, agissait, etc. Les gens étaient très curieux, ils voulaient tout savoir, découvrir tout ce qui avait été censuré pendant la guerre et les années de facisme. Nous avions la sensation d’une liberté extrêmement profonde d’étudier, de vivre, d’innover. A l’époque, les classes sociales étaient engagées dans un combat féroce. De nos jours, les écarts entre les classes sociales sont toujours d’actualité, mais personne n’en parle.

Les jeunes se battent pour leurs droits. En Grèce, en Espagne, en Italie, nous avons vu de nombreuses manifestations récemment. Que leur diriez-vous? Les jeunes d’aujourd’hui doivent d’abord savoir ce qui se passe autour d’eux, identifier les défis que cela implique pour eux en tant que génération. Il est important d’aller audelà de votre profession, de sentir que vous faites partie de la société. C’est la curiosité, la soif de savoir qui doit vous motiver. Vous devez comprendre, trouver de nouvelles solutions et inventer de nouvelles choses. Si vous ne connaissez pas votre histoire vous ne pourrez pas créer, si vous ne savez pas d’où vous venez, vous ne pourrez pas décider où vous voudrez aller ensuite. Dario Fo est né le 24 mars 1926 en Italie. C’est un auteur de satires, dramaturge, directeur de théâtre, acteur, compositeur. Fo est à la tête d’une compagnie théâtrale avec son épouse, l’actrice Franca Rame. Il a reçu le Prix Nobel de Littérature en 1997.


WORDS BY

FEDERICO FUBINI

Corriere della Sera ffubini@corriere.it

AND

DANILO TAINO

Corriere della Sera dtaino@corriere.it

My Vote Needs To Count More Than Yours / Ma voix doit compter plus que la tienne Proposals for modifications in favour of youth to rebalance democracy and demography / Propositions de modifications en faveur de la jeunesse afin de rééquilibrer la démocratie et la démographie.


YOUTH OPINION

.015

/ en

Demography and democracy – both full of problems – are changing. In Europe, the population is getting older and pushing the rights of the future generations off the table; and politics is not finding the way to answer to young people’s indignation. So, we need new ideas to make sure that young people – and why not children – can vote. So, what’s next? Some ideas. One could be that parents could have a vote – or a percentage of a vote – for each of their children. Or maybe, we could give a vote that counts more to those under 30. The vote of a sixty-years-old counts as one? So, the twenty-year-old’s counts as 1.2, and one of a thirty-year-old counts at least as 1.1. Incredible? Outrageous? Let’s see an example, in Italy. The demographic composition of the Bel Paese shouts that this would only balance things out. The Italian population is by now one of the oldest on the planet, with a median age of 43,5 years and a fertility rate

If we give young people a voice, Europe will be a bit more democratic. Si nous donnons une voix aux jeunes, l’Europe sera un peu plus démocratique.

ranking 201st out of 222. Already today the voters over the average age of retirement (over 58) could form the relative majority party. A “white elephant” destined to grow more: in forty years, over 60s in Italy will be 9,5 million more, and under 60s six million less. This audience pushes parties and unions to

implement “old people policies” to gather votes and support, sacrificing (even more) young people and burdening them with the costs of choices made in favour of the older population. Demography is not easy to correct, so we should correct our voting system: more political weight should be given to the ones that will experience the consequences of decisions about public debt, pensions, taxes and welfare systems more during their lives. As theories, these ideas are not new. In 1986, demographer Paul Demeny introduced the concept of balanced voting for parents, and since then it goes by the name of Demeny voting. In April 2004, Germany discussed it in the Parliament, and the Kinderwahlrecht was supported by many politicians and constitutional experts, like the former Federal President Roman Herzog. It was rejected, but came back into the spotlight in 2008. In Japan, the “oldest” country in the world, the debate has been seriously taking place for some years. The right-wing


government in Hungary put the Demeny voting system in its agenda in the spring of 2011, but then postponed the decision as it would have give too much power to the country’s children-rich Roma communitiy. One of the major Dutch economists of Tilburg Univeristy, Arji Lans Bovenberg, argues that giving a voice to 0-18 in Europe would be a good way to limit the effects of gerontocracy in the Old Continent. Democracy and demography are difficult to keep apart. Some countries have already taken action. Austria, Brasil, Ecuador, Argentina have lowered the voting age to 16. Doing so reinforces rights of under 30s. It’s about breaking a taboo, overcoming ideas that are always taken for granted – like that 18 years old is the age of maturity. Seen from the side of demography, the advantages are evident. If, for example, we give back some political weight to youth until then excluded from voting, we reinforce in elections that group of voters which has always had to bear the choices of others. Choices made by the older generations, who have more short-term interest than future long term ones.

Democracy as we know it is in crisis. It is challenged by all the indignados in the world;

puissent voter. Comment procéder ?

The question is – and stays – is it possible to renew, radicalise and innovate our democracies so they can react quickly and think about wider horizons at the same time? The vote of young people, 16 and 17 years old, a reinforced youth vote, a delegated vote of parents would help in bridging the gap between the immediate needs and the long-term vision.

Vous trouvez cela incroyable ou même scandaleux ? Prenons l’exemple de l’Italie. La composition démographique du Bel Paese crie que cela ne ferait que compenser les choses. La population italienne est à ce jour la plus vieille de la planète, avec une moyenne d’âge de 43,5 ans, et un taux de fertilité classé 201ème sur une échelle de 222. Déjà aujourd’hui, les électeurs au-dessus de l’âge de la retraite (plus de 58 ans) pourraient constituer le parti de la majorité relative. Un “éléphant blanc” destiné à grandir encore et encore: en Italie, dans quarante ans, les plus de 60 ans seront 9,5 millions de plus, et les moins de 60 ans seront six millions de moins.

All in all, one thing is sure: if we give young people a voice, Europe will be a bit more democratic. Extracts of this article were already published by the daily newspaper Corriere della Sera, Italy on www.corriere.it.

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What would change if this happened? The tendency of government to spend badly now and leave debt for the future would be reduced. Issues like education, youth employment or support to family policies would gain further attention. Protection of the environment and sustainability would find their space in the agendas of our government.

by the Greek referendum on the EU financial help, as opposed to a non-referendum in the countries that would have given that help; by the Arab Spring demanding for more nontraditional representation tools; by the antidemocratic Chinese capitalism model able to attract investment thanks to its superficial efficiency; and by the new technologies and social networks, that enable an instantaneous vote, with the perspective of weaken the traditional ballot vote.

La démographie et la démocratie – toutes deux pleines de problèmes – sont en pleine évolution. En Europe, la population vieillit et balaie les droits des générations futures de la table, et les politiques ne trouvent pas de réponse à l’indignation des jeunes. Il nous faut donc de nouvelles idées pour garantir que les jeunes – et pourquoi pas les enfants-

Voici quelques idées. Les parents pourraient par exemple avoir une voix – ou un pourcentage de voix- pour chacun de leurs enfants, ou bien on pourrait donner une voix qui compte plus aux moins de 30 ans. Le vote d’un sexagénaire compte pour une voix ? Alors le vote d’un jeune de vingt ans compte pour 1,2 voix et celui d’un trentenaire compte au moins pour 1,1 voix.

Cette audience incite les partis et les syndicats à mettre en place des “politiques de vieux” pour récolter voix et soutien, en sacrifiant (encore davantage) les jeunes et en les accablant des choix faits en faveur de la population plus âgée. La démographie n’est pas facile à corriger, c’est notre système électoral qu’il faut changer : un plus grand poids politique doit être accordé à ceux qui subiront plus lourdement les conséquences des décisions sur la dette publique, les pensions, les impôts ou l’aide publique


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YOUTH OPINION

© UN Photo / Eskinder Debebe

pendant leur vie. En tant que théories, ces idées ne sont pas nouvelles. En 1986, le démographe Paul Demeny introduisait le concept de vote équilibré pour les parents et depuis lors ce système a été baptisé le vote Demeny. En avril 2004, l’Allemagne en discutait au Parlement, et le Kinderwahlrecht était soutenu par de nombreux politiciens et experts constitutionnels tels que l’ancien Président fédéral Roman Herzog. Il a été rejeté mais a refait surface en 2008. Au Japon, le plus “vieux” pays du monde, le débat bat son plein depuis plusieurs années. Le gouvernement de droite en Hongrie a ajouté le système de vote Demeny dans son programme au printemps 2011 pour ensuite reporter la décision car cela aurait donné trop de pouvoir aux enfants riches de la communauté Rom du pays. L’un des plus grands économistes hollandais de l’Université de Tilburg, Arji Lans Bovenberg, soutient que le fait de donner une voix aux 0-18 ans en Europe serait un bon moyen de limiter les effets de la gérontocratie dans le Vieux Continent. Il est difficile de dissocier démocratie et démographie. Certains pays sont déjà passés à l’action. L’Autriche, le Brésil, l’Equateur,

l’Argentine ont abaissé l’âge de vote à 16 ans. Agir de la sorte renforce les droits des moins de 30 ans. Il s’agit de rompre un tabou, de dépasser des idées qui sont toujours considérées comme acquises – comme celle que 18 ans est l’âge de la maturité par exemple. Du point de vue de la démographie, les avantages sont évidents. Si nous redonnons un certain poids politique aux jeunes qui étaient jusque là exclus du vote, nous renforçons lors des élections ce groupe d’électeurs qui a toujours dû supporter le choix des autres. Les choix faits par les générations plus âgées qui ont davantage d’intérêts à court terme qu’à long terme. Qu’est-ce qui changerait si cela se produisait ? La tendance actuelle du gouvernement à mal dépenser et à laisser les dettes au suivant serait atténuée. Les problèmes d’éducation, d’emploi des jeunes ou de soutien aux politiques familiales se verraient accorder un regain d’attention. La protection de l’environnement et la durabilité trouveraient leur place dans les programmes de notre gouvernement. La démocratie telle que nous la connaissons est en crise. Elle est mise au défi par tous les indignés dans le monde; par le référendum

grec sur l’aide financière de l’UE, par opposition à l’absence de référendum dans les pays qui auraient apporté cette aide; par le Printemps arabe qui demande plus d’outils non traditionnels de représentation; par le modèle anti-démocratique du capitalisme chinois qui peut attirer les investissements grâce à son efficacité superficielle; et par les nouvelles technologies et les nouveaux réseaux sociaux, qui permettent un vote instantané avec la perspective d’affaiblir le bulletin de vote traditionnel. La question est – et demeure – est-il possible de renouveler, radicaliser et innover nos démocraties pour qu’elles puissent réagir rapidement, et d’envisager des horizons plus vastes en même temps? Le vote des jeunes, des jeunes de 16-17 ans, un vote renforcé des jeunes, un vote de parent délégué permettraient de combler l’écart entre les besoins immédiats et la vision à long terme. Dans l’ensemble, une chose est sûre : si nous donnons une voix aux jeunes, l’Europe sera un peu plus démocratique. Des extraits de cet article ont déjà été publiés par le quotidien Corriere della Sera, Italie, sur www.corriere.it


dossier intro

Š UN Photo


YOUTH OPINION

Words by Peter Matjašic ˇ

Elections are a vital aspect of democracy and the most common type of political participation for most citizens in Europe. Young people in Europe and across the globe have shown in the last two years that they are ready to stand up for their rights and take to the streets to oust dictators or protest against excessive austerity measures. However, in most EU countries, young people are the age group most likely not to vote. In particular, the European Parliament elections see an extremely high abstention rate of young people (67% of 18-24 year olds in 2004 and 71% in 2009).

This is why we are launching a new project: the League of Young Voters in Europe (LYV). The League aims to become the innovative, interactive and effective electoral platform for young people. It wants to increase the level of youth-related information available about the elections and encourage political parties and candidates to directly target young people in their campaigns. The European Parliament elections in 2014, the renewal of the Commission and the subsequent legislative period present a unique opportunity in which the citizens of Europe have a direct say on the policy development. It is important to make the elections a truly European affair

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President, European Youth Forum / Président du Forum européen de la Jeunesse peter.matjasic@youthforum.org

Partly this can be attributed to political disillusionment but, as a study conducted by the Youth Forum in 2011 showed, it is mostly due to the little focus political campaign put on areas of interest to youth and young people. This despite repeated efforts and calls upon all candidates and their parties to make a specific and verifiable pledge to young people on how they will work in their interest once elected. Consequently, young people did not feel spoken to.

/dossier

Countdown to the League of Young Voters / Compte à rebours pour la Ligue des Jeunes Electeurs

by giving young people and all citizens clear political choices proposing European solutions to European problems.

jeunes sur la manière dont ils travailleront dans leur intérêt une fois élus. Par conséquent, les jeunes ne se sentent pas concernés.

Elections are more than just putting the ballot paper into a box. It is about engaging in a democratic debate about the future direction and making choices. This dossier looks into how youth fairs in elections by offering a graphic overview of ten upcoming elections taking place around Europe in the next months and interviewing young voters to share their point of view, it presents you the profile of Francesco, 26 and the youngest mayor of Belgium and looks into examples on how e-participation is innovating our democracies. Enjoy the read!

C’est pourquoi nous lançons un nouveau projet baptisé la Ligue des jeunes Electeurs. Son objectif : devenir la plate-forme électorale originale, interactive et incontestable pour les jeunes. Elle vise à accroître le niveau d’informations disponibles pour les jeunes à propos des élections et à encourager les partis et les candidats politiques à cibler directement les jeunes dans leurs campagnes.

Les élections sont un aspect vital de la démocratie et le mode de participation politique le plus commun pour la plupart des citoyens en Europe. Ces deux dernières années, les jeunes d’Europe et du monde entier ont montré qu’ils étaient prêts à défendre leurs droits et à occuper la rue pour chasser les dictateurs ou protester contre des mesures d’austérité jugées bien trop excessives. Cependant, dans la plupart des pays de l’UE, les jeunes sont le groupe d’âge le moins disposé à voter. Les élections parlementaires européennes en particulier connaissent un taux d’abstention extrêmement élevé chez les jeunes (67% des 18-24 ans en 2004 et 71% en 2009). Cela peut en partie être attribué au désenchantement politique, mais comme l’a démontré une étude effectuée par le Forum Jeunesse en 2011, c’est surtout dû au peu d’intérêt qu’accordent les campagnes électorales aux domaines de prédilection des jeunes. Tout cela en dépit des efforts et des appels répétés à l’ensemble des candidats et à leurs partis de faire de véritables promesses concrètes aux

Les élections du Parlement européen en 2014, le renouvellement de la Commission et la période législative qui suivra représentent une occasion unique pour les citoyens d’Europe de s’exprimer directement sur le développement politique. Il est important de faire des élections une affaire réellement européenne et d’offrir aux jeunes et à tous les citoyens des choix politiques précis, proposant des solutions européennes aux problèmes européens. Les élections, c’est bien plus que glisser un bulletin de vote dans une urne; c’est s’engager dans un débat démocratique autour de la future direction à prendre et faire des choix. Ce dossier analyse le rapport entre jeunes et élections en proposant un aperçu graphique des dix prochaines élections qui se dérouleront à travers l’Europe dans les mois à venir et en interviewant de jeunes électeurs pour écouter leurs points de vue. Il vous dresse le profil de Francesco, 26 ans et plus jeune bourgmestre de Belgique, et il expose des exemples de la façon dont la participation numérique est synonyme d’innovation pour nos démocraties. Bonne lecture !


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YOUTH OPINION

dossier

Elections 2.0 Exploring how technological developments have given floor to e-participation and e-voting / Comment les développements technologiques ont donné lieu à la participation et au vote numériques WORDS BY

TRIIN ADAMSON Youth for Exchange and Understanding triin.adamson@gmail.com

If only a few years ago e-participation and e-voting resembled something mystical and untouchable, then today they’re as common as starting your day with a cup of coffee. Hereby, we’re bringing you some examples of great initiatives in Europe. S'il y a quelques années à peine la participation et le vote numériques ressemblaient à quelque chose de mystique et d'intouchable, aujourd'hui ils sont devenus une chose aussi banale que de démarrer la journée avec une tasse de café. Voici quelques exemples de grandes initiatives en Europe.


Electionista is an online platform that connects you to the world’s politics and elections through Twitter. It is one of a kind in the world. The idea is pretty simple – Electionista follows all the world’s politicians, governments and political media and reports about the most recent developments on Twitter. All in real time. By today, Electionista covers over 100 countries, 50 languages, 18 600 Twitter accounts from 134 countries, and counting. Electionista does not take sides, but provide news and information, and facilitate connections. Alberto Nardelli, 32 years old, is the co-founder and CEO of Electionista. After being launched for almost a year the reception has been quite positive so far. “The platform is free and accessible for anybody,” he explains. “If you’re interested in political signals vs noise – major news, polls and election results, accurately reported, then Electionista is the account to follow.” www.electionista.eu

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Electionista est une plate-forme en ligne qui vous connecte à la vie politique et aux élections dans le monde via Twitter. Elle est unique en son genre. L’idée est assez simple – Electionista suit tous les politiciens, les gouvernements et les médias politiques dans le monde et fournit des rapports sur les tout derniers développements sur Twitter. Tout cela en temps réel. Aujourd’hui, Electionista couvre plus de 100 pays, 50 langues, 18.600 comptes Twitter répartis dans 134 pays et ce n’est qu’un début. Electionista ne prend pas parti. Electionista fournit des nouvelles et des informations et facilite les connexions. Alberto Nadelli, 32 ans, est le co-fondateur et CEO de la plate-forme. Depuis son lancement il y a presque un an et jusqu’à présent, l’accueil d’Electionista a été plutôt positif. “La plate-forme est gratuite et accessible à tout le monde” explique-t-il. “Si vous êtes intéressés par des signes politiques plutôt que par du bruit – de grandes nouvelles, des sondages, des résultats d’élections rapportés avec précision, alors Electionista est le compte à suivre”.

/dossier YOUTH OPINION

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Electionista connects you to the world’s politics / Electionista vous connecte à la politique dans le monde


In 2010, after the financial collapse in Iceland, the process of rewriting the Icelandic constitution in four months utilising social media, lean government and the power of the web captured the attention of the world. Iceland's former Constitution dates back to when it gained independence from Denmark in 1944. In November 2010, 25 citizens from different background were elected to rewrite it. However, the Assembly couldn’t start their work as smoothly as thought. More accountability was asked. Social media came into play. In creating the new document, the assembly posted draft clauses on its website every week. The public could comment underneath or join a discussion on the Facebook page. They also had a Twitter account, a YouTube page where interviews with its members were regularly posted, and a Flickr account containing pictures of the 25 members at work, all intended to maximise interaction with citizens. Meetings were open to the public and streamed live on to the website and Facebook page.

Given that it was intended to go to a referendum, the idea was that the public should be involved from the start of the process and not just at the end. Social media was crucial in making that happen. Two-thirds of Icelanders are on Facebook. This crowdfounded text – a truly by the people, for the people Constitution – has been put to vote for referendum and backed by a two-third majority of voters in October 2012. Now it’s up to the Parliament to ratify it.

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A crowdfounded Constitution for Iceland / Une Constitution islandaise inspirée par la foule

En 2010, après l’effondrement financier de l’Islande, le processus de réécriture de la Constitution islandaise en quatre mois à l’aide des médias sociaux, d’un gouvernement restreint et du pouvoir de la toile a absolument captivé le monde. L’ancienne Constitution du pays datait de l’époque où il avait acquis son indépendance du Danemark en 1994. En novembre 2010, 25 citoyens de différents milieux avaient été élus pour la réécrire. Cependant, l’Assemblée n’avait pu commencer son travail aussi facilement qu’ils ne l’avaient imaginé. Une plus grande responsabilité était demandée. C’est alors que les médias sociaux sont intervenus.

En créant le nouveau document, l’assemblée postait des clauses préliminaires sur son site web chaque semaine. Le public pouvait formuler des commentaires ou se joindre à des discussions sur la page Facebook. Ils avaient aussi un compte Twitter, une page YouTube où des entretiens avec les membres étaient régulièrement postés, et un compte Flickr présentant des photos des 25 membres au travail, tout cela en vue de maximiser l’interaction avec les citoyens. Les réunions étaient ouvertes au public et transmises en direct sur le site web et la page Facebook. Vu que l’intention était de soumettre la constitution à un référendum, l’idée était que le public participe au processus dès le début et pas uniquement à la fin. Les médias sociaux ont été essentiels pour le succès de l’entreprise. Deux tiers des Islandais ont un compte Facebook. Ce texte qui a donc bénéficié du crowd founding - et qui est donc véritablement une Constitution par le peuple pour le peuple - a été soumis au vote par référendum et soutenu par une majorité des deux tiers des électeurs en octobre 2012. C’est à présent au tour du Parlement de le ratifier.

The Pirate Party of Germany is a political party that is also known as a party of the information society. With their focus on freedom in the Internet and their fight against government regulations in this sphere they have caught the attention of the voters, especially from the younger generation. The party promotes transparency of government by implementing open source governance, and they support direct democracy via e-democracy. Established first in 2006, they entered the parliament for the first time in 2011. Most members of the party have accounts in various social networks, which supports the transparency of their work as a party and politicians. They also record speeches and live stream assemblies and meetings. In elections, the candidates present themselves in a wiki displaying their competences and background. The pirate party works on the concept of “topics instead of people” meaning that in case of tradition parties politicians are put into spotlight, in case of pirates the topics are in spotlight and politicians on the background. Once elected, all their everyday work is online –

wikis with information and documents, everyone can post in the mailing lists, constant tweeting and posting in social media platforms, and Liquid Feedback, an online software to collect the opinions of their members about specific topics. A constant channel of dialogue between people and their elected representatives. The open and flexible methodologies of the pirates have contributed a lot to German politics with their refreshing ideas and actions, but is it enough for a change?

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The German Pirates open to everyone / Le Parti Pirate allemand ouvert à tout le monde

Le Parti Pirate en Allemagne est un parti politique également connu comme un parti de la société de l’information. Axé sur la liberté de l’Internet et la lutte contre les réglementations du gouvernement dans ce domaine, il a attiré l’attention des électeurs, en particulier les jeunes. Le parti promeut la transparence du gouvernement en appliquant la gouvernance open source, et il soutient la démocratie directe via la démocratie numérique. D’abord établi en 2006, il a fait son entrée au Parlement en 2011. La plupart des membres du parti ont des comptes dans plusieurs réseaux sociaux, ce qui étaye la

transparence de leur travail en tant que parti et que politiciens. Ils enregistrent également leurs discours et diffusent leurs assemblées et réunions en direct. Lors d’élections, les candidats se présentent sur un wiki en exposant leurs compétences et expériences. Le Parti Pirate travaille sur le concept de “sujets plutôt que de personnes”, ce qui signifie que dans les partis traditionnels ce sont les politiciens qui sont mis en avant, tandis que dans le parti pirate ce sont les sujets qui sont mis en avant et les politiciens sont en toile de fond. Une fois élus, l’ensemble de leur travail journalier est en ligne – wikis comportant des informations et des documents, tout le monde peut poster dans les listes de distribution, tweets et posting permanents dans les plates-formes de médias sociaux, et Liquid Feedback; un logiciel en ligne pour récolter les opinions de leurs membres sur des sujets spécifiques. Un canal de dialogue permanent entre les individus et leurs représentants élus. Les méthodologies ouvertes et flexibles des pirates ont apporté énormément à la politique en Allemagne grâce à leurs nouvelles idées et actions pleines de fraîcheur, mais cela suffit-il au changement ?


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YOUTH OPINION

© UN Photo

Year 2012 was chaotic yet refreshing for Estonia. Different scandals of corruption increased enormously people’s disappointment and trust in politics. Need for a change was desperately felt. The People’s Assembly is an online platform for crowd-sourcing ideas and proposals to amend Estonia’s electoral laws, political party law, and other issues related to the future of democracy. Each Estonian who owns an ID card, obligatory from the age of 15, could enter the platform and submit a proposal. The ideas could also be commented, supported and criticised. Additionally, face-to-face discussion groups were encouraged in schools or parishes. Pessimists predicted that it is good if 1000 Estonians will visit the system, optimists predicted 150 000. The reality, however, is around 55 000 people have visited the platform from around 80 countries (the exact numbers will be defined after the article was written), over 2000 proposals submitted in the system. Now the proposals will be evaluated and an impact analysis will be provided. On “Deliberation

day” the most preferred scenarios will be selected at public meetings. The President of the Republic has promised to then present the proposal to the Parliament for discussion. No one knows yet what kind of influence it will have on Estonian politics and whether it is the needed change. However, it surely gives another perspective of the developments of democracy and participation.

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People’s Assembly – an attempt to change political culture / People’s Assembly – une tentative de changer la culture politique

L’année 2012 a été chaotique et pourtant rafraîchissante pour l’Estonie. Différents scandales de corruption ont exacerbé la déception et le manque de confiance de la population envers la politique. Un besoin de changement se faisait désespérément ressentir. People’s Assembly est une plate-forme en ligne qui met à profit les ressources du “crowd sourcing” et puise ainsi les idées et propositions de la foule pour amender les lois électorales, la loi sur les partis politiques et d’autres questions relatives à l’avenir de la démocratie en Estonie. Chaque Estonien(ne) en possession d’une carte d’identité, obligatoire dès l’âge de 15 ans, peut accéder à la plate-forme et soumettre une

proposition. Les idées peuvent également être commentées, soutenues et critiquées. De plus, des groupes de discussion en face à face ont été encouragés dans les écoles ou les paroisses. Les pessimistes avaient prédit que 1.000 Estoniens visiteraient le système, pas plus, et les optimistes avaient misé sur 150.000. La réalité cependant est qu’environ 55.000 personnes de près de 80 pays différents ont visité la plateforme (les nombres exacts seront définis après la rédaction de l’article), et que plus de 2.000 propositions ont été soumises dans le système. Les propositions vont à présent être évaluées et une analyse d’impact va être réalisée. Le “Jour de la Délibération”, les meilleurs scénarios seront sélectionnés lors de réunions publiques. Le Président de la République a promis d’ensuite présenter la proposition au Parlement pour discussion. Personne ne sait encore quel type d’influence cela aura sur la politique estonienne et si c’est le changement qu’il fallait. Cependant, il ne fait aucun doute que cela donne une autre perspective aux développements de la démocratie et de la participation.


Words by Letizia Gambini European Youth Forum letizia.gambini@youthforum.org

I have a dream: 25, and mayor / J’ai fait un rêve : 25 ans, bourgmestre Meet Francesco Vanderjeudg, the youngest mayor in Belgium / Rencontre de Francesco Vanderjeugd, le plus jeune bourgmestre de Belgique Staden, West Flanders, is a quiet village, with a nice main square, where the church faces the town hall. To get here, it takes about 2 hours from Brussels - it’s basically the furthest you can go without leaving the borders of Belgium. Watching the sunny countryside landscape going by from the train, I can’t help but wonder how it must feel for Staden to be in the spotlight. “It’s since October,” tells us Francesco,

“that media started coming. They were surprised that a town like Staden could elect a 25-years-old as mayor.” But here he is, Francesco Vanderjeugd, the youngest mayor in Belgium. Since he took office at the beginning of 2013, it’s not been all easy. “When I arrive in meetings,” he confesses, “sometimes they don’t take me seriously. They think I’m an intern or something. They don’t look at me. Then, when I start talking,

they change their mind. They think: ‘hey, this guy has something to say’ and we can start working.” Francesco keeps his feet on the ground: “I have now the title of mayor, and I’m glad many people put trust in me, but I still have to proof myself to all the ones that haven’t voted for me. In the next 6 years, I will be working hard to engage and involve more citizens in the decisions that concern them, including young people.”


YOUTH OPINION

.025 When he is not busy as mayor of Staden, Francesco works as hairdresser in his recently opened saloon. He’s an active member of his society and hasn’t lost touch with reality. The successful story of Francesco could be a drive for people to follow his example. In many European countries, young people are not even given the opportunity to run for elections. Only around 10% of the Members of the European Parliament are under 40. “Age doesn’t matter to be a good mayor. I’m against quotas,” he says, “they don’t help youth participation in politics. We need

“What my generation can bring back in politics is ideals and enthusiasm,” he says. “I bounced my head to the wall many times in the past. When you are 18, you want to change the world,” he says, “but then you realise things don’t change that fast. So I learned that you need to master the system, to be diplomatic to make things really happen.”

We need rather to change the mindset, to make sure that people listen to all the young people that have great ideas in society. Il faudrait plutôt changer les états d’esprit pour s’assurer que les gens écoutent tous les jeunes qui ont de grandes idées dans la société.

We leave Francesco to sign a huge pile of urgent documents. The schedule of a mayor is tight. While we steal some more minutes of his time to take some pictures of him with the official mayor belt, I ask what’s his secret for success. “As a young politician, you have to listen,” he says. “I can’t be an expert on everything, so I need to listen more experienced people. Also, I need to listen to citizens to understand their needs. My secret is to always listen to everybody.”

rather to change the mindset, to make sure that people listen to all the young people that have great ideas in society.”

Staden, en Flandre occidentale, est un village tranquille avec une jolie place où l’église fait face à l’hôtel de ville.

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Attracting young people to politics is a big challenge, even in Staden. Francesco started in school to get active, and was always interested in how decisions are taken, in the process of democracy. “When I was 11, I was a candidate in the elections for the children city council, but I lost,” he tells us. Losing didn’t discourage him, he 3joined the young Open VLD (the Flemish liberal party) and got elected in the City Council in 2006, and then again last year, as mayor.


©Mathiew van de Sompel

Pour y aller, il faut environ deux heures depuis Bruxelles, en fait, c’est la plus longue distance que l’on peut parcourir sans sortir des frontières belges. En regardant le paysage campagnard ensoleillé depuis le train, je ne peux m’empêcher de me demander ce que ça fait pour Staden de se retrouver sous les projecteurs. “C’est depuis le mois d’octobre” nous raconte Francesco, “que les médias ont commencé à débarquer. Ils étaient étonnés qu’une ville

comme Staden puisse élire un jeune de 25 ans au poste de bourgmestre.” Pourtant, le voici, Francesco Vanderjeugd, le plus jeune bourgmestre de Belgique. Depuis qu’il a pris ses fonctions début 2013 cela n’a pas été tout rose. “Lorsque j’arrive à des réunions” nous avoue-t-il, “ils ne me prennent parfois pas au sérieux. Ils pensent que je suis un stagiaire ou quelque chose comme ça. Ils ne me regardent pas. Mais lorsque je commence à parler ils changent

d’avis. Ils se disent “hey, ce gars à quelque chose à dire” et nous pouvons alors nous mettre au travail.” Francesco garde les pieds sur terre: “J’ai aujourd’hui le titre de bourgmestre et je suis ravi que beaucoup de monde me fasse confiance, mais je dois encore faire mes preuves auprès de tous ceux et celles qui n’ont pas voté pour moi. Les six prochaines années, je vais travailler dur pour engager et impliquer davantage de citoyens dans les décisions qui les concernent, y compris les jeunes”.


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YOUTH OPINION

©Mathiew van de Sompel

Intéresser les jeunes à la politique relève du défi, même à Staden. Francesco a commencé à être actif dès l’école, il a toujours voulu savoir comment les décisions étaient prises dans le processus démocratique. “Quand j’avais 11 ans, j’étais candidat aux élections pour le conseil communal des enfants, mais j’ai perdu” nous raconte-t-il. Sa défaite ne l’a pas découragé pour autant. Il a rejoint l’Open VLD (le parti libéral flamand) et il a été élu au Conseil communal en 2006 et une fois encore l’année dernière en tant que bourgmestre.

contact avec la réalité. L’histoire à succès de Francesco pourrait en motiver d’autres à suivre son exemple. Dans beaucoup de pays européens, les jeunes n’ont même pas l’occasion de se présenter aux élections. Seulement 10% des Membres du Parlement européen ont moins de 40 ans. “L’âge ne compte pas pour être un bon bourgmestre. Je suis contre les quotas” nous dit-il, “ils n’aident en rien la participation des jeunes dans la politique. Il faudrait plutôt changer les états d’esprit pour s’assurer que les gens écoutent tous les jeunes qui ont de grandes idées dans la société.”

Lorsqu’il n’est pas occupé comme bourgmestre de Staden, Francesco est coiffeur dans le salon qu’il a récemment ouvert. C’est un membre actif de la société où il vit et il n’a pas perdu le

“Ce que ma génération peut ramener dans la politique, c’est de l’enthousiasme et des idéaux” dit-il. “Je me suis plusieurs fois cogné la tête dans le mur dans le passé. A 18 ans, vous voulez changer le monde,

puis soudain vous réalisez que les choses ne changent pas si vite. J’ai donc appris qu’il faut pouvoir maîtriser le système, et être diplomate pour que les choses arrivent vraiment”. Nous laissons Francesco qui doit signer une énorme pile de documents. L’emploi du temps d’un bourgmestre est serré. Nous lui volons encore quelques minutes de son temps pour prendre des photos de lui avec sa ceinture officielle de bourgmestre et j’en profite pour lui demander le secret de son succès. “En tant que jeune politicien, vous devez écouter” répond-il. “Je ne peux pas être un expert en tout, je dois donc écouter les personnes plus expérimentées. Je dois aussi écouter les citoyens pour comprendre leurs besoins. Mon secret est d’être à l’écoute de tout le monde tout le temps”.


YOUTH OPINION

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Europe 2013/14 getting ready for elections/ Europe 2013/14 prêts pour les élections

Words by Olga Volovyk

AEGEE, olga.volovyk@gmail.com

Just as 2013 is getting ready to spread its wings, many European countries are getting ready for both presidential and parliamentary elections, among them Malta, Norway, Germany, Georgia and Hungary. The youth are preparing to vote, too. Some may find it pointless, while others are beginning to understand the value of their vote. Interest in politics is rising as issues come closer to home – education, travel, jobs and the economy. Young people are ready to have a say in what affects them. / Tout comme 2013 est prête à déployer ses ailes, de nombreux pays européens se préparent à des élections présidentielles et parlementaires. C'est le cas notamment de Malte, la Norvège, l'Allemagne, la Géorgie et la Hongrie. Les jeunes aussi se préparent à voter. Certains pensent que c'est inutile tandis que d'autres commencent à comprendre la valeur de leur vote. L'intérêt pour la politique croît lorsque les questions vous touchent de plus près – les études, les voyages, l'emploi et l'économie. Les jeunes sont prêts à s'exprimer sur ce qui les concerne.

Elizabeth Toft Erichsen Norway / Norvège

“Issues like lowering the voting age to 16, new railway trails and the future of the petroleum business - these are issues that get the youth out to vote because the decisions will affect them.” / “Des questions comme l'abaissement de l'âge de vote à 16 ans, de nouvelles voies de chemin de fer et l'avenir des affaires pétrolières – ce sont des sujets qui font voter les jeunes parce que ces décisions les concerneront.”


Holger Schmitt Germany / Allemagne

“Many young people are attracted by a change in politics, like the idea of ‘liquid democracy,’ stating everyone at every time can contribute in politics online and in online-voting for almost any kind of subject.” / “Beaucoup de jeunes sont attirés par un changement dans la politique, comme l'idée de “la démocratie liquide” qui dit que tout le monde peut à tout moment contribuer à la politique en ligne et au vote en ligne sur presque n'importe quel sujet.”

Georgia / Géorgie

“We are not the most patient generation generally, so we decided to take control and get more involved in the elections by being more informed and reacting to the information obtained. It’s difficult though, since we don't have a real candidate.” / “Nous ne sommes pas la génération la plus patiente en général, alors nous avons décidé de prendre le contrôle et de participer davantage aux élections en nous informant davantage et en réagissant davantage aux informations obtenues. C'est difficile quand même vu que nous n'avons pas vraiment de candidat.”

Bernice Saliba Malta / Malte

“A lot of youth are going to be voting for the first time in the elections, and they’re quite interested in what’s going on. Many issues were proposed concerning education, stipends, tablets and encouragement money for travelling.” / “Beaucoup de jeunes voteront pour la première fois aux élections et ils sont assez intéressés par ce qui se passe. De nombreux points ont été proposés concernant l'éducation, les salaires, les tablettes, et l'argent de poche pour voyager.”

Zsofia Komaromi Hungary / Hongrie

“The budget cuts in education and the drastic reduction of state-financed places at universities - since until now, most students have been studying for free - made young people realize that they need to take a stand, and make their voice heard.” / “Les coupes budgétaires dans l'éducation et la réduction drastique des places financées par l'Etat dans les universités — car jusqu'à présent la plupart des étudiants étudiaient gratuitement — ont fait réaliser aux jeunes qu'ils doivent prendre position et se faire entendre”.

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YOUTH OPINION

Ana Zakareishvil


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YOUTH OPINION

hotpot

IT’S ALL ABOUT YOU / RIEN QUE POUR VOUS

The European Year of Citizens 2013 / L’Année européenne des Citoyens 2013 WORDS BY

DAWN SCHILLINGER dlschillinger@me.com


/hotpot YOUTH OPINION

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The European Union consists of almost 500 million citizens from 27 different member states, spanning numerous languages, religions and ideologies. Despite many differences, the EU guarantees some rights for everyone. The rights to mobility, petition and voting are just a few examples granted universally to all EU citizens. The 2013 European Year aims to emphasise and educate citizens about these rights. Since 1983, each year has been given a

theme, highlighting a particular issue to educate the widest possible audience and urge member states into any necessary action. This year marks the European Year of Citizens, dedicated to informing EU citizens of their rights in hopes of encouraging people to use them.

and informed decision making, citizens can make the most of their rights - voting, standing for election or making choices that have a positive impact on their lives and Europe overall. It is also the 20th birthday of EU citizenship as conceptualised in the Maastricht Treaty.

The European Year of Citizens comes at an important time, a year before European Parliament elections and during an economic slump. Through civic engagement

But what does a ‘Year of citizens’ really mean? The 2010 EU Citizenship report identified


that a large barrier to enjoyment of rights was lack of awareness. A Eurobarameter poll of citizens from all 27 member states revealed that only 36% of respondents considered themselves “well-informed” about their rights as an EU citizen. The European Year of Citizens was proposed to change this.

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YOUTH OPINION

Through discussions, debates and civic engagement, citizens can learn about their rights and obstacles to using them. Events are planned to spread information about the direct benefits of rights as well as existing programmes and policies. To make sure the information is actually getting to the people, citizens and civil society organisations are encouraged to host their own grassroots-level events.

Depuis 1983, chaque année se voit décerner un thème, mettant en exergue une question particulière en vue d’éduquer le public le plus vaste qui soit et d’inciter les Etats membres à entreprendre toute action qui s’avérerait nécessaire. Cette année marque l’Année européenne des Citoyens et elle veut informer les citoyens à propos de leurs droits dans l’espoir de les encourager à les utiliser.

Mobility, the right to move and reside freely in another member state, is being emphasised. The gap between the legal rules and reality when citizens seek to exercise this right creates obstacles that discourage mobile citizens. Hearings and discussions have already been centred on the importance of mobility and solutions to the obstacles.

There are few better ways to develop a sense of Europe than living, studying and working in a different country in Europe.

Emanuel Alfranseder, president of Erasmus Student Network (ESN), agrees that mobility is of great importance. “We believe that European citizenship cannot be limited to rights and theoretical knowledge, but individuals have to experience Europe, first-hand. There are few better ways to develop a sense of Europe than living, studying and working in a different country in Europe.”

Il existe peu de meilleurs moyens de développer un sens de l’Europe que de vivre, d’étudier et de travailler dans un autre pays d’Europe.

The intended legacy of the European Year is to educate EU citizens on their rights and encourage civic engagement. Events will help create a vision for the EU’s future and what must change to improve day-to-day lives. AEGEE-Europe Secretary General Lucille Rieux hopes to see changes in institutions as well as citizens after this year. “AEGEE wishes to see the development of real measures implemented by the European Institutions in order to bring citizens closer to the European society, and to bridge the gap between citizens and decision makers.”

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à la mobilité, le droit de pétition, le droit de vote ne sont que quelques exemples des droits octroyés universellement à l’ensemble des citoyens de l’UE. L’Année européenne des Citoyens 2013 a pour but d’insister sur ces droits et d’y éduquer les citoyens.

L’Union européenne compte environ 500 millions de citoyens dans 27 Etats membres où l’on pratique de nombreuses langues, religions et idéologies différentes. En dépit de toutes ces différences, l’UE garantit des droits à chacun. Le droit

L’Année européenne des Citoyens arrive à un moment opportun, un an avant les élections parlementaires européennes et au beau milieu d’une crise économique. Grâce à leur engagement civique et à des décisions prises en connaissance de cause, les citoyens peuvent profiter au maximum de leurs droits – voter, se présenter aux élections ou faire des choix qui ont un impact positif sur leur vie et sur l’Europe en général. Cette année célèbre également le 20ème anniversaire de la citoyenneté européenne telle que conceptualisée dans le Traité de Maastricht. Mais que signifie réellement une “année des citoyens”? Le rapport 2010 sur la Citoyenneté de l’UE avait identifié qu’un obstacle majeur à la jouissance des droits était le manque de

connaissance. Une enquête Eurobaromètre effectuée sur les citoyens des 27 Etats membres a révélé que seuls 36% des répondants se considéraient “bien informés” à propos de leurs droits en tant que citoyens de l’UE. L’Année européenne des Citoyens a été proposée pour renverser la tendance. Grâce à des discussions, des débats ou un engagement civique, les citoyens peuvent apprendre à connaître leurs droits et les obstacles à leur utilisation. Des événements sont prévus pour diffuser des informations sur les avantages directs des droits et aussi des programmes et des politiques existants. Pour s’assurer que l’information atteigne réellement les gens, les citoyens et les organisations de la société civile sont encouragés à organiser leurs propres événements locaux. La mobilité; le droit de circuler et de vivre en toute liberté dans un autre Etat membre est mise en évidence. L’écart entre les lois et la réalité, lorsque les citoyens cherchent à exercer ce droit, engendre des obstacles qui découragent la mobilité des citoyens. Des auditions et discussions ont déjà été consacrées à l’importance de la mobilité et à d’éventuelles solutions pour abolir ces obstacles. Emanuel Alfranseder, Président du Réseau des Etudiants Erasmus (ESN) convient que la mobilité est d’une grande importance. “Nous sommes d’avis que la citoyenneté européenne ne peut être limitée à des droits et à une connaissance théorique, mais que les individus doivent pouvoir faire l’expérience de l’Europe sur le terrain. Il existe peu de meilleurs moyens de développer un sens de l’Europe que de vivre, d’étudier et de travailler dans un autre pays d’Europe. L’héritage escompté de cette année européenne est d’éduquer les citoyens de l’UE à leurs droits et d’encourager l’engagement civique. Des événements contribueront à créer une vision pour l’avenir de l’UE et voir ce qui doit changer pour améliorer la vie au jour le jour. La Secrétaire générale d’AEGEE Europe Lucille Rieux espère observer des changements dans les institutions et aussi chez les citoyens après cette année. “AEGEE souhaite voir le développement de vraies mesures mises en oeuvre par les institutions européennes pour rapprocher les citoyens de la société européenne et combler le fossé entre les citoyens et les décideurs”.


YOUTH OPINION

.033 Following the announcement of the European Year of Citizens, different civil society organisations and members from around Europe banded together to offer opinions on the theme and its impact. The European Year of Citizens Alliance (EYCA) aims to broaden the focus of this year and grant European citizenship its full meaning, including citizens’ participation in the democratic life of the EU. Organisations that are part of the EYCA, such as AEGEE-Europe and ESN, all have their own idea on what the European Year of Citizens should mean. The European Volunteer Centre (CEV) hopes the year highlights and furthers, “the role that volunteering plays in promoting and defending the fundamental rights of all citizens,” according to Director Gabriella Civico. The European Civic Forum (ECF) was one of the driving forces behind the creation of the EYCA. “We decided that even though the scope of the European Year of Citizens didn’t match our vision of citizenship, we should get involved

so to promote our shared vision of active and participatory citizenship,” said Jean Marc Roirant, President of the ECF and chair of EYCA. “Here we are now: nearly 60 European networks involved and National Alliances in most of the EU Member States gathered around the same idea - to make the most of this Year and bring back citizens to the centre of the European game.”

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EUROPEAN YEAR OF CITIZENS ALLIANCE / ALLIANCE DE L’ANNÉE EUROPÉENNE DES CITOYENS

Suite à l’annonce de l’Année européenne des Citoyens, différentes organisations de la société civile et des membres de toute l’Europe se sont réunis pour offrir des opinions sur le thème et son impact. L’Alliance de l’Année européenne des Citoyens (EYCA) veut élargir le thème de cette année et accorder sa pleine signification à la citoyenneté européenne, y compris la participation des citoyens à la vie démocratique de l’UE. Les organisations qui font partie de l’EYCA telles que AEGEE et ESN ont toutes leur idée

personnelle de ce que l’Année européenne des Citoyens doit signifier. Le Centre européen des Volontaires (CEV) espère que l’année mettra en lumière et améliorera “le rôle que le volontariat joue dans la promotion et la défense des droits fondamentaux de tous les citoyens” selon sa Directrice Gabriella Civico. Le Forum civique européen (ECF) a été l’une des forces motrices de la création de l’EYCA. “Nous avons décidé que même si l’étendue de l’Année européenne des Citoyens ne correspond pas à notre vision de la citoyenneté, nous devons y participer pour promouvoir notre vision commune d’une citoyenneté active et participative, “ a déclaré Jean-Marc Roirant, Président de l’ECF et à la tête de l’EYCA. “Voici où nous en sommes : près de 60 réseaux européens impliqués et des alliances nationales dans la plupart des Etats membres de l’UE réunis autour de la même idée – profiter au maximum de cette année et ramener les citoyens au centre du jeu européen”.


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Words by Marah Köberle

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A journey to Nairobi suburbs to meet Elijah and his Scouts Voyage dans la banlieue de Nairobi à la rencontre d’Elijah et de ses scouts

Saturday morning in September, the sun is shining; the short rains haven’t started yet. On my way to Dagoretti, I’m almost involved in a severe road accident. Although it is Saturday my Matatu mini-bus is stuck in the ubiquitous traffic jam along Ngong Road when the driver decides to overtake on the oncoming traffic lane. A giant jeep swerves just seconds before the bonnets of the cars meet. Welcome to Nairobi. When I finally meet Elijah, I am glad to see a smiling, friendly face. Sipping some Mango juice in a shack close to a petrol station, he tells how the street children project came about. He grew up in Mombasa and joined the Scouts when he was about 6 years old. When moving to Nairobi to attend college he got in touch with a group of street boys in Nairobi. Having been a Scout for many years – after some time – he started a Scout patrol with them, using the methods and skills he learned in Scouting. His project started on a small scale, but it grew to develop a huge influence in lives of

the young people involved and on the whole local community of Dagoretti, one of the western suburbs of Nairobi. The way up is about education “Education was the main problem,” explains Elijah, “the boys lived in the street and where not enrolled in school. They had no chance to live a better life in the future.” Elijah was 22 at the time. Despite much struggle and obstacles, such as missing funds, he managed – with the support of likeminded people – to rent a house and give some of the former street boys a home.

A rags to riches story “When a boy decides to go back to live with his family and leave the street it is sad to see them leave our program. But it is the biggest success when they don’t need our care anymore,” says Elijah. Some of the eldest already support him in the program, take care for the younger boys and further develop their skills. Some enrolled at university, thriving to earn their degrees in social work: from disadvantaged street kid to university student with a multitude of opportunities to live a self-determined life. It doesn’t always work out

Elijah is enthusiastic about the programme, but I can spot in his voice the hardship of all the setbacks and hard times he lived through. Now, the boys are able to attend boarding schools, and the project gained the support of various donors such as church community or individuals. He was able to organise as well the help of Scouts from all over the world who came to volunteer here.

To meet some young people, we drive to a muddy yard in Dagoretti called “Vancouver”. As soon as we arrive we are rounded by the boys who are curious what the ‘muzungu’, the white girl, wants. I can see that some of them hide their plastic bottles filled with glue they use for huffing. After some of the younger boys teach me a

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Working your way up from Nairobi / S’en sortir à Nairobi

YOUTH OPINION

marah.koeberle@web.de


YOUTH OPINION

.036 When I try to understand why the programme didn’t appeal to these kids, some of them mutter things such as “Didn’t work out” or “Too strict”. I can’t help but thinking that without completed education they have little chances for a job to earn their living, exposing them to the danger of a continued street-life

with day-worker jobs to make some money here and there. After hearing about the drop-out stories Elijah explains that there are not enough projects and social workers to care for the street children. Police even dropped off street boys from downtown Nairobi in his project. The first weeks are often the hardest for the new boys as they have to adapt and change their habits completely. It is almost dark, and I decide to slowly head back. Before leaving, I ask Elijah about his own plans: “I believe it is time for me to move on – I dedicated much of my time and work to the project, but now I want it to be community-driven – I think I found the people

I can hand it over to.” Elijah has founded a social enterprise and will soon move away from Dagoretti, but the street-children programme is in safe hands: the people from the community and some of his former boys will keep running it.

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game they play with coins and stones, I talk to the older ones who are playing cards in one of the yard’s corners. Most of them have been part of Elijah’s program some time ago but left. Elijah sounds a bit upset when he tells me about their stories. Some of the boys repeatedly run away from the project to resume their live in the street, or didn’t manage to give up the glue-sniffing or other drugs and dropped out of school.

Un samedi matin de septembre. Le soleil brille. Les pluies n’ont pas encore commencé. En allant vers Dagoretti, j’échappe de justesse à un grave accident de la route. Malgré qu’on soit samedi, mon matatu (mini-bus) est coincé dans un embouteillage sur la route de Ngong. C’est alors que le chauffeur décide de dépasser sur la voie inverse. Une énorme jeep fait une embardée quelques secondes plus tôt et les capots des véhicules s’entrechoquent.


Pour réussir, le secret c’est l’éducation “L’éducation était le principal souci” explique Elijah, “les garçons vivaient dans la rue et

n’allaient pas à l’école. Ils n’avaient aucune chance de vivre une vie meilleure.” Elijah avait 22 ans à l’époque. Malgré tous les obstacles qui se sont dressés sur sa route, tels qu’un manque de fonds, il a réussi avec l’aide de personnes qui pensaient comme lui à louer une maison et à donner un toit à quelques-uns

Une histoire de héros faisant fortune en partant de rien “Lorsqu’un garçon décide de retourner vivre avec sa famille et de quitter la rue, nous sommes tristes de nous en séparer mais c’est le plus beau des cadeaux et une grande réussite lorsqu’ils n’ont plus besoin de notre aide” raconte Elijah. Certains des plus âgés le soutiennent déjà dans le programme. Ils prennent soin des plus jeunes et développent encore leurs compétences. Certains se sont inscrits à l’université et s’acharnent pour obtenir leurs diplômes d’assistants sociaux : d’enfants des rues défavorisés ils sont devenus

dossier

C’est le plus beau des cadeaux et une grande réussite lorsqu’ils n’ont plus besoin de notre aide.

YOUTH OPINION

Son projet à démarré à petite échelle mais il a grandi pour avoir une énorme influence sur la vie des jeunes impliqués et sur l’ensemble de la communauté locale de Dagoretti, l’une des banlieues de l’ouest de Nairobi.

It is the biggest success when they don’t need our care anymore.

de ces ex gamins des rues. Elijah est enthousiaste à propos du programme, mais dans sa voix on peut déceler toutes les épreuves qu’il a traversées. Aujourd’hui les garçons vont dans un pensionnat et le projet bénéficie du soutien de plusieurs donateurs comme la communauté paroissiale ou différents individus. Des Scouts d’un peu partout dans le monde sont aussi venus jusqu’ici pour faire du bénévolat.

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Bienvenue à Nairobi! Je suis ravie de finalement rencontrer Elijah avec son visage sympathique et le sourire aux lèvres. Il sirote son jus de mangue dans une cabane à côté d’une station essence et il me raconte comment est né son projet avec les enfants des rues. Il a grandi à Mombasa et a rejoint les Scouts à l’âge de six ans. En déménageant à Nairobi pour aller au lycée il est entré en contact avec un groupe de gamins des rues. Après quelques temps il a monté un groupe de Scouts avec eux en utilisan les méthodes et les compétences qu’il avait apprises pendant sa longue période chez les Scouts.


des étudiants universitaires avec une multitude de possibilités pour vivre une vie autonome. Cela ne fonctionne pas toujours Pour rencontrer quelques jeunes, nous roulons jusque dans une cour pleine de boue à Dagoretti, un endroit appelé “Vancouver”. Dès notre arrivée, nous sommes entourés par les gamins qui sont curieux de savoir ce que veut la “muzungu” (la blanche). J’en vois certains qui cachent leurs bouteilles en plastique remplies de colle à sniffer. Après que les plus jeunes m’apprennent à jouer un jeu avec des pièces de monnaie et des cailloux, je parle aux plus vieux qui jouent aux cartes dans un coin de la cour. La plupart d’entre eux font partie du programme d’Elijah depuis quelque temps mais ils sont partis. Elijah a l’air un peu déçu lorsqu’il me raconte leurs histoires. Certains des garçons n’arrêtent pas de laisser tomber le projet pour retourner vivre dans la rue, ils ne parviennent pas à laisser tomber la colle ou d’autres drogues, et ils arrêtent l’école. Lorsque j’essaie de comprendre pourquoi le programme n’a pas attiré ces enfants, certains d’entre eux murmurent des choses comme “ça n’a pas marché pour moi” ou “c’était trop strict”. Je ne peux m’empêcher de penser que s’ils ne terminent pas leurs études ils n’ont que très peu de chance de trouver un travail pour gagner leur vie, et ils risquent donc de continuer à devoir vivre dans la rue et prendre des boulots à la journée pour se faire un peu d’argent ici et là. Après m’avoir raconté l’histoire des décrocheurs, Elijah m’explique qu’il n’y a pas suffisamment de projets ni de travailleurs sociaux pour s’occuper des enfants de la rue. La police ramène même parfois des enfants de la rue du centre de Nairobi dans le projet. Les premières semaines sont souvent les plus difficiles pour les nouveaux arrivants parce qu’ils doivent s’adapter et changer complètement leurs habitudes. Il fait presque noir, je décide de rentrer doucement. Avant de partir, je demande à Elijah quels sont ses plans. “Je crois qu’il est temps pour moi de bouger – j’ai consacré trop de mon temps et de mon travail à ce projet, maintenant je veux qu’il soit géré par la communauté. Je crois avoir trouvé les personnes à qui je peux le confier.” Elijah a fondé une entreprise sociale et il quittera bientôt Dagoretti, mais le programme pour les enfants des rues est en de bonnes mains : les gens de la communauté et certains de ses anciens gars continueront de s’en occuper.


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Kenya’s democratic system faces several complex challenges. 42 different tribes live in the boundaries of the country. After the general elections in December 2007 a shocked global audience helplessly watched tribal motivated violence overrunning the country and claiming more than 1000 lives. Today small groups of young people try to overcome the old cleavages and nearly omnipresent tribal focus in daily life, striving to move to a more liberal society.

Nairobi est la plus grande ville d’Afrique de l’est. Elle compte près de 3 millions d’habitants dont une grande majorité vit dans des installations de fortune ou “bidonvilles”. Environ 80% des Kényans ont moins de 34 ans. Malgré une économie fertile avec un taux annuel de croissance qui frôle les 5%, le chômage des jeunes – surtout parmi la population à faible revenu- demeure très élevé. 38% des jeunes sont considérés comme chômeurs, et près de 65% vivent avec moins de 2 dollars par jour. Le système démocratique du Kénya fait face à plusieurs défis complexes. Quarante-deux tribus différentes vivent aux frontières du pays. Après les élections générales en décembre 2007, un public mondial choqué regardait impuissant la violence tribale dévaster le pays et emporter plus d’un millier de vies humaines. Aujourd’hui, de petits groupes de jeunes tentent de dépasser les anciens clivages et les questions tribales quasi omniprésentes au quotidien pour se diriger vers une société plus libérale.

/hotpot YOUTH OPINION

Nairobi is East Africa’s largest city with about 3 million inhabitants of which a large majority live in so called informal settlements or ‘slums’. Almost 80% of all Kenyans are under 34 years old. Despite a vivid economy with an annual growth rate of about 5%, youth unemployment – especially amongst low income population remains very high. Up to 38% of young people are considered unemployed, and about 65% of people live with less than 2 dollars a day.

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/ en

NAIROBI


What it feels like for a girl? / Comment c'est dans la peau d'une fille? A trip around the world to explore women empowerment through youth work / Voyage autour du monde pour explorer la responsabilisation des femmes grâce au travail jeunesse

Words by

ALEKSANDRA MALDŽISKI

OBESSU

aleksandra@obessu.org

amd

HANA PAŠIC WOSM

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hana.pasic@gmail.com

“I want to serve the people. I want every girl, every child, to be educated“, said 15 year old Malala Yousafzai in her first public speech after being shot and almost killed by the Taliban for campaigning for women’s rights and girls’ education in Pakistan, last October. Malala’s brave activism was honoured by recently established Malala’s fund, dedicated to support education and empowerment of girls. Around the world, there are many activists and different organisations that strive to create a gender-equal society through various projects and activities. Civil society organisations and other youth work providers have an important role to play in educating and empowering young women to be independent and demand equality to men in

Social and cultural norms are the cause of women discrimination in various aspects of the society. Les normes sociales et culturelles sont la cause de la discrimination envers les femmes dans divers aspects de la société.

all aspects of life. What is more, they are key actors in advocating for gender equality and raising awareness on issues like gender based violence, unequal pay, access to sexual and reproductive health care and all others that affect women simply because of their gender. Or better said: the socially constructed gender role that places certain expectations and limitations on women. Salma El-Naqqash was 23 during the Egyptian revolution in 2011. She felt isolated in her struggle for peace and women’s rights until one year later she met women’s rights leaders and activists from over 100 countries at the Association for Women’s Rights in Development Forum. “When I listen to women from Eastern Europe, Latin America, and the Asia Pacific, I


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YOUTH OPINION

© UN Photo / Evan Schneider


find out that we are all going through similar struggles” said Salma. So she became active. The World Association of Girl Guides and Girl Scouts (WAGGGS) is the largest global movement of girls and young women, currently numbering around 10 million members worldwide. WAGGGS envisions a world in which young women can come to their potentials, and so they engage in gender dialogue through various programmes, trainings, conferences and workshops. Lara Tonna, Chair of the Europe Committee WAGGGS stresses the importance of their participation in high level events such as the UN Commission on the Status of Women meetings, through which they enable girls’ and young women’s voices to be “heard internationally on a range of key issues that affect all of us and so that the young women themselves gain the skills and inspire others to raise their voices”. Examples of such inspirational young women are all over. In Armenia, 21-years-old Elvira leads Girls Talk, a program for adolescent girls where they can talk about body image, selfesteem, and career goals, topics they can’t discuss with their family or at school. “In Armenia,” says Elvira, “men are the decision makers”. Although equality of all citizens is guaranteed by law, social and cultural norms are the cause of women discrimination in various aspects of the society. Sarah is from Uganda and is also 21. She learned the importance of self-esteem and education through course work at Mentoring and Empowerment Programme for Young Women. There, she talked about young women’s rights and choices without fear of intimidation, stigma or discrimination. Most importantly, by sharing her knowledge with friends, Sarah became a role model. The list could go on. However, women are not fighting alone. We must not forget about the role of men as they should be the main allies in this process. WAGGGS’s “Stop the Violence” campaign (launched worldwide in 2012) seeks to engage more young men to learn about and actively challenge violence against women and girls. “It is inspirational to see that young men from Poland to Norway are challenging stereotypes and joining girls and women in saying that violence must stop”, says Lara. According to recent statistics, women comprise only 18,9 per cent of the world’s decision makers. Youth organisations and young women engaged in them keep their struggle for a more equal world. Education and empowerment go hand in hand.

WHY INVEST IN WOMEN? / POURQUOI INVESTIR DANS LES FEMMES? SOURCE: HTTP://50.USAID.GOV/INFOGRAPHIC-WHY-INVEST-IN-WOMEN/USAID-WOMEN/?SIZE=INFOGRAPHICMEDIUM

99%

1/5 1/7

of maternal deaths each year occur in the developing world / des décès maternels chaque année surviennent dans les pays en voie de développement

girls fille

in developing countries who enrol in primary school never finishes / dans les pays en voie de développement ne termine jamais ses études primaires

girls fille

will marry before they are 15 in the developing world / se mariera avant ses 15 ans dans les pays en voie de développement

10%

When Quand

Women make up Les femmes comptent pour

more girls go to school a country’s GDP increases on average by / de filles en plus vont à l'école, le PIB d'un pays augmente en moyenne de

43%

3%

of the agriculture labour force. However, women are less likely to own land and own fewer amounts of land when they do / de la main d'oeuvre agricole. Pourtant, elles sont moins susceptibles de posséder des terres et si elles en possèdent, elles en possèdent moins que les hommes Countries where women’s share of seats in political bodies is greater than / Les pays où la portion de sièges féminins dans les partis politiques est supérieure à

30% are more inclusive, egalitarian and democratic / sont plus inclusifs, plus égalitaires et plus démocratiques


Les organisations de la société civile et autres animateurs socio-culturels ont un rôle important à jouer dans l’éducation et la responsabilisation des jeunes femmes pour qu’elles soient indépendantes et qu’elles exigent l’égalité par rapport aux hommes dans tous les aspects de la vie. Qui plus est, ce sont des acteurs essentiels du plaidoyer pour l’égalité des genres et de la sensibilisation à des questions comme la violence fondée sur le genre, l’inégalité salariale, l’accès aux soins de santé sexuelle et reproductrice, et toutes ces autres questions qui concernent les femmes simplement à cause de leur genre. Ou autrement formulé : le genre socialement construit qui place certaines aspirations et limites sur les femmes. Salma El-Naqqash avait 23 ans pendant la révolution égyptienne de 2011. Elle s’est sentie isolée dans son combat pour la paix et les droits des femmes jusqu’à un an plus tard lorsqu’elle a rencontré des dirigeantes et militantes pour les droits des femmes de plus de 100 pays différents au Forum pour le Développement de l’Association pour les Droits des Femmes. “Lorsque j’écoute les femmes d’Europe de l’est, d’Amérique latine, d’Asie et du Pacifique, je découvre que nous devons toutes nous battre pour les mêmes

Youth organisations and young women engaged in them keep their struggle for a more equal world. Les organisations de jeunesse et les jeunes femmes qui y sont engagées continuent de se battre pour un monde plus égalitaire. choses” dit Salma. C’est comme ça qu’elle a commencé à militer. L’Association mondiale des Guides et Eclaireuses (WAGGGS) est le plus grand mouvement mondial de jeunes filles et femmes, comptant actuellement près de 10 millions de membres à travers le monde. WAGGGS envisage un monde où les jeunes femmes peuvent réaliser leur potentiel et s’engage dans un dialogue de genre au moyen de différents programmes, formations, conférences et ateliers. Lara Tonna, qui préside le Comité Europe de WAGGGS souligne l’importance de leur participation à des événements de haut niveau tels que les réunions de la Commission de l’ONU sur le Statut des Femmes grâce à laquelle elles permettent à la voix de jeunes filles et femmes d’être entendue sur la scène internationale à propos de toute une série de questions qui nous affectent toutes, et pour que les jeunes femmes elles-mêmes puissent acquérir les compétences appropriées et en inspirer d’autres à se faire entendre. On trouve partout des exemples de jeunes

Sarah est originaire d’Ouganda et a aussi 21 ans. Elle a appris l’importance de l’estime de soi et de l’éducation en suivant une formation du Programme de Mentoring et de Responsabilisation pour Jeunes Femmes. Elle y a parlé des droits et des choix des jeunes femmes sans crainte d’intimidation, d’infamie ou de discrimination. En partageant ses connaissances avec des amies, Sarah est même devenue un exemple. La liste est interminable. Cependant, les femmes ne se battent pas seules. N’oublions pas le rôle des hommes car ils doivent être les principaux alliés dans ce processus. La campagne de WAGGGS “Stop the Violence” (lancée à travers le monde en 2012) cherche à inciter plus de jeunes hommes à apprendre et activement défier la violence faite aux jeunes filles et femmes. “C’est très inspirant d’observer que des jeunes hommes de la Pologne à la Norvège mettent au défi les stéréotypes et se joignent à des jeunes filles et femmes pour dire STOP à la violence” déclare Lara. Selon des statistiques récentes, les femmes ne comptent que pour 18,9% des décideurs dans le monde. Les organisations de jeunesse et les jeunes femmes qui y sont engagées continuent de se battre pour un monde plus égalitaire. Education et responsabilisation vont de pair.

/hotpot

femmes qui suscitent une telle inspiration. En Arménie, Elvira, 21 ans, dirige Girls Talk, un programme pour adolescentes où elles parlent de l’image du corps, de l’estime de soi, des objectifs de carrière, de sujets dont elles ne peuvent pas discuter en famille ou à l’école. “En Arménie” nous raconte Elivra, “ce sont les hommes qui prennent les décisions”. Bien que l’égalité de tous les citoyens soit garantie par la loi, les normes sociales et culturelles sont la cause de la discrimination envers les femmes dans divers aspects de la société.

YOUTH OPINION

“Je veux aider les gens. Je veux que chaque fille, que chaque enfant soit éduqué” nous dit Malala Yousafzai, 15 ans, lors de son premier discours public après que des Talibans lui aient tiré dessus et l’aient presque tuée parce qu’elle menait campagne pour les droits des femmes et l’éducation des filles au Pakistan en octobre dernier. Le brave militantisme de Malala a été honoré par le fonds Malala récemment établi et consacré au soutien de l’éducation et de la responsabilisation des filles. Autour du monde on trouve une multitude de militants et différentes organisations qui s’évertuent à créer une société où règne l’égalité des genres au moyen de divers projets et activités.

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© UN Photo


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YOUTH OPINION

graphic journalism

VOYAGES EXTRAORDINAIRES The research and inspiration behind League of Young Voters visual identity Recherches et inspiration autour de l’identité visuelle de la Ligue des Jeunes Electeurs

WORDS BY aspecialperson


Au milieu du 19ème siècle, George Cayley concevait une machine volante fonctionnelle qui était plus lourde que l’air. Cent ans plus tard, l’homme marchait sur la lune. Une personne ayant vécu longtemps aurait pu assister à l’émergence des tout premiers avions et aux voyages dans l’espace. Sur une vie, les progrès semblent bien plus rapides que le genre humain. En fait, nous avons l’habitude de gérer l’écart entre les personnes âgées et la technologie; même les jeunes savent que les progrès auront finalement raison de nous. Des relations plus saines entre l’homme et le progrès au 19ème siècle ont vu des hommes et des femmes devenir des inventeurs par vocation, par soif de progrès et pour le bien de la communauté. Le talent était plus important que le profit, et la croissance personnelle était alors tout bénéfice pour la société.

YOUTH OPINION

/graphic

journalism / fr

Healthier relationships between man and progress in the nineteenth century saw men and women as inventors by vocation, aiming for progress and commonwealth. Talent was more important than profit, and personal growth was known to benefit society.

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In the mid-19th century George Cayley designed a functional flying machine that was heavier than air. One hundred years later, mankind walked on the moon’s surface. A long-lived person could have seen the emergence of both the early airplanes and travel in outer space. Compared over a lifetime, progress seems much faster than humanity. In fact, we’re used to dealing with the gap between elderly and technology; even young people are aware that progress will leave us behind eventually.


“La terre n’a pas besoin de nouveaux continents mais de nouveaux hommes.”

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YOUTH OPINION

Jules Verne

People looked to hot air balloons with true positivity as they expanded, a clear visual message of technogoodness. All of society was entertained with tales of adventures in remote places; the art of knowing was introduced to everyone and great ideas of the era were born naturally - the steam engine, photography, mass media and the objectiveness of science and arts. Les gens regardaient les montgolfières avec une grande positivité car elles véhiculaient un message très clair de techno goodness. La société entière écoutait des récits d’aventures se passant dans des contrées lointaines; l’art de savoir a été introduit chez tout un chacun, et les grandes idées de l’époque sont nées tout naturellement - la machine à vapeur, la photographie, les médias de masse, et l’objectivité de la science et de l’art.


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YOUTH OPINION


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Today however, we look to the sky and distrust the jet streams with global paranoia. We use our smartphones with deep ignorance, not knowing much about the technology or possibilities. How does this play out in politics? Jules Verne said, “the Earth does not need new continents, but new men”. Wouldn´t be nice if we approached our future with the same mindset?

YOUTH OPINION

Our vision for the future is called the League of Young Voters, a motivational tool that aims to build an attitude of active citizenship towards European politics.

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Think modernly. Add some value to the future.

Aujourd’hui pourtant, nous regardons le ciel et nous nous méfions des jetstream tellement nous sommes devenus parano. Nous utilisons nos smartphones en ignorant beaucoup des possibilités qu’ils recèlent. Comment tout cela se traduit-il en politique? Jules Verne a dit “La terre n’a pas besoin de nouveaux continents mais de nouveaux hommes”. Ne devrions-nous pas aborder l’avenir dans le même état d’esprit? Notre vision de l’avenir s’appelle la Ligue des Jeunes Electeurs, un outil de motivation qui veut insuffler un élan de citoyenneté active dans la politique européenne. Pensez moderne. Ajoutez de la valeur au futur.


YOUTH OPINION

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League of young voters designed by aspecialperson.com


MEMBER ORGANISATIONS OF THE EUROPEAN YOUTH FORUM

Full members

National Youth Councils ( NYCs ) Suomen Nuorisoyhteistyö Allianssi ry - ALLIANSSI (Finland); Belarusian Union of Youth and Children's Public Associations – BUYCPA RADA (Belarus); British Youth Council - BYC (Great Britain); Conférence Générale de la Jeunesse Luxembourgoise - CGJL (Luxembourg); Consejo de la Juventud de España - CJE (Spain); Comité pour les Relations Nationales et Internationales des Associations de Jeunesse et d’Education Populaire - CNAJEP (France); Conselho Nacional de Juventude - CNJ (Portugal); Consell Nacional de la Joventut de Catalunya - CNJC (SpainCatalonia); Consiliul National Al Tineretului Din Moldova – CNTM (Moldova); Czech Council of Children and Youth - CRDM; Comité pour les Relations Internationales de Jeunesse - CRIJ (Belgium, French-speaking Community); National Youth Council of Switzerland SAJV/CSAJ (Switzerland); Cyprus Youth Council– CYC (Cyprus); Deutsches Nationalkomitee für Internationale Jugendarbeit - DNK (Germany); Dansk Ungdoms Fællesråd - DUF (Denmark); Eesti Noorteühenduste Liit -

ENL (Estonia); National Council of Hellas - ESYN (Greece); Forum Nazionale dei Giovani - FNG (Italy); Nationale Jeugdraad – JEUGDRAAD (Netherlands); Kunsill Nazzjonali Taz-Zghazagh - KNZ-Malta (Malta); Lietuvos Jaunimo Organizaciju Taryba - LIJOT (Lithuania); Latvijas Jaunatnes Padome - LJP (Latvia); Landsrådet for Norges barne - og ungdomsorganisasjoner - LNU (Norway); Landsrådet för Sveriges ungdomsorganisationer - LSU (Sweden); Landssamband æskulýðsfélaga - LÆF (Iceland); Croatian Youth Network - MMH (Croatia); Mladinski Svet Slovenjie MSS (Slovenia); National Assembly of Youth Organisations of the Republic of Azerbaijan – NAYORA (Azerbaijan); National Council of Youth Organisations of Georgia – NCYOG (Georgia); National Youth Council of Armenia – NYCA (Armenia); National Youth Council of Ireland NYCI (Ireland); National Youth Council of Russia - NYCR (Russia); Österreichische Kinder- und Jugendvertretung - ÖJV (Austria); Rada Mládeže Slovenska - RMS (Slovakia); Vlaamse Jeugdraad - VJR (Belgium, Flemish-speaking Community).


International Non-Governmental Youth Organisations ( INGYOs ) ACTIVE - Sobriety, Friendship and Peace; Association des Etats Généraux des Etudiants de l'Europe – AEGEE Europe; Alliance of European Voluntary Service Organisations - ALLIANCE; International ATD Fourth World Movement ATD-Quart Monde; Democrat Youth Community of Europe - DEMYC; European Bureau of Conscientious Objection EBCO/BEOC; Young European Socialists - ECOSY; European Confederation of Youth Clubs - ECYC; European Democrat Students - EDS; European Educational Exchanges - Youth for Understanding - EEE-YFU; European Federation for Intercultural Learning - EFIL; The National Unions of Students in Europe - ESIB; Erasmus Student Network – ESN; European Trade Union Confederation - ETUC Youth; EU Federation of Youth Hostel Associations - EUFED; European Union of Jewish Students - EUJS/UEEJ; Ecumenical Youth Council in Europe - EYCE; International Federation of Catholic Parochial Youth Movements - FIMCAP; Federation of the Young European Greens - FYEG; International Federation of Liberal Youth - IFLRY; International Falcon Movement - Socialist Educational International - IFM/SEI; International Federation of Medical Students’ Association – IFMSA; International

Organisation - IGLYO; International Union of Socialist Youth - IUSY; International Young Naturefriends - IYNF; International Young Catholic Students - International Movement of Catholic Students - JECI-MIEC; Young European Federalists - JEF; European Liberal Youth - LYMEC; International Movement of Catholic Agricultural and Rural Youth - MIJARC-Europe; Organising Bureau of European School Student Unions - OBESSU; Rural Youth Europe – Rural Youth Europe; Service Civil International - SCI; World Organisation of Young Esperantists - TEJO; World Association of Girl Guides and Girl Scouts - WAGGGS; World Organisation of the Scout Movement (European office) - WOSM; Youth Action for Peace - YAP; Youth and Environment Europe - YEE; Youth of European Nationalities - YEN ; Youth of the European People’s Party - YEPP; Youth for Exchange and Understanding - YEU; European Alliance of Young Men’s Christian Associations - YMCA; Young Women’s Christian Association - YWCA.

Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender Youth and Student

Observer members

Candidate members

NYCs

NYCs

Rat der Deutschsprachigen Jugend - RDJ (Belgium, German-speaking Community).

Consiliul Tineretului Din Romania - CTR (Romania); Serbian Youth Umbrella Organisation KOMS (Serbia); Nacionalen Mladezhki Forum - NMF (Bulgaria); Ukrainian Youth Forum – UYF (Ukraine).

INGYOs European Council of Young Farmers – CEJA; European Confederation of Independent Trade Unions – CESI-Youth; Don Bosco Youth Net; European Free Alliance Youth – EFAY; European Non-Governmental Sports Organisation Youth Committee – ENGSO Youth; European Youth Press – EYP; International Federation of Training Centres for the Promotion of Progressive Education - FICEMEA; International Federation for Educational Exchanges of Children and Adolescents – FIEEA; International Coordination of Young Christian Workers – ICYCW/CIJOC; International Federation of Hard of Hearing Young People - IFHOHYP; Jeunesses Musicales International - JMI; Pax Christi International - PAX CHRISTI; Red Cross Youth – RCY; Youth Express Network - Y-E-N.

INGYOs

Children’s International Summer Villages CISV International; Freedom, Legality and Rights in Europe - FLARE.


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