YO! #3 / 2013

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YOUTH OPINION - #.03 / 2013

FREE / GRATUIT

Youth and the City IN THIS ISSUE: Luc Schuiten: “The City of the Future, sustainable and poetic” / Thessaloniki: a 2,300 year old young lady // Urban youth at a time of economic crisis DANS CE NUMERO: Luc Schuiten: “La ville du futur, durable et poetique” / Thessalonique, une jeune demoiselle de 2.300 ans // La jeunesse urbaine et la crise économique


EDITORIAL TEAM / EQUIPE ÉDITORIALE Giuseppe Porcaro – Editor in Chief / Rédacteur en Chef Macarena Rodriguez – Editor / Rédactrice Thomas Spragg – Assistant Editor / Assistant Rédacteur ˇ – Editor-at-large / Rédacteur régulier Peter Matjašic Gabriele Trapani - Art director / Directeur artistique Anne Debrabandere – Translator / Traductrice

CORRESPONDENTS / CORRESPONDANTS Aleksandra Maldžiski – Organising Bureau of European School Students Unions - OBESSU Nozizwe Dube – Vlaamse Jeugdraad - VJR Art direction and Graphic Design / Direction artistique et graphisme wecrosstheline studio, info@wecrosstheline.tv Cover graphics / Couverture graphique : Luc Schuiten, www.vegetalcity.net/index.html YO! Mag Editorial Concept / Concept du magazine : Vincenzo Onnembo, www.aspecialperson.com

INFO Join our Pool of Correspondents / Rejoins notre Equipe de Correspondants : Join our Pool of Artists / Rejoins notre Equipe d’Artistes : youthopinion@youthforum.org European Youth Forum 120, rue Joseph II 1000, Bruxelles Belgium – Belgique www.youthforum.org

with the support of / avec le soutien de: The European Commission / La Commission européenne, The European Youth Foundation of the Council of Europe / le Fonds européen pour la Jeunesse du Conseil de l’Europe

2013 European Youth Forum

ISSN : 2032-9938


editorial Giuseppe Porcaro

In the film Metropolis, released in 1927, Fritz Lang imagined a dystopian urban world. Set in late 2026, wealthy industrialists rule the vast city of Metropolis from high-rise tower complexes, while a lower class of undergrounddwelling workers toil constantly to operate the machines that provide its power. The 2026 Metropolis resembles many aspects of cities in 2013, drowned in the global economic crisis where young people struggle to find a decent job, housing, and an appropriate space to participate in its democratic governance. All while financial investors and real estate speculators continue their business. Is there a right to the city? If so, do young people enjoy such a right? These questions lay at the core of this special issue of the YO!Mag, dedicated to urban youth. We start this journey in the Youth Rights section with a reflection on the right to the city, paying attention to the Spanish situation. In the dossier we continue this reflection and look at theories, macro-economic analysis and policies for the urban youth, detailing examples and case studies from all around Europe. Focusing on what is made for young people, by young people in order to generate the change, the journey naturally takes us to the forthcoming European Youth Capital, Thessaloniki (Greece). The Hot Pot explores solutions for better cities, such as urban farming and the slowing down movement, as well as intercultural cities being a solution for a more cohesive world. The Graphic Journalism in this edition looks at the walls of our cities, their colours and their graffiti stories. Last, but not least, we have the honour to host Luc Schuiten as special guest creator of the cover of the YO! Mag. We met him for an exclusive interview where you can learn about his vision for a better city for the future.

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giuseppe.porcaro@youthforum.org Dans son film Metropolis sorti en 1927, Fritz Lang imaginait un monde urbain dystopique. Fin 2026, de riches industriels règnent sur la mégapole de Metropolis depuis de gigantesques tours de la ville haute tandis que dans la ville basse les ouvriers s'activent pour faire fonctionner les machines qui alimentent la ville. La Métropole de 2026 ressemble à bien des égards aux villes de 2013 noyées dans la crise économique mondiale où les jeunes luttent pour trouver un emploi décent, un logement et un espace approprié pour participer à la gouvernance démocratique tandis qu'investisseurs financiers et spéculateurs immobiliers poursuivent leurs petites affaires. Existe-t-il un droit à la ville et, si oui, les jeunes en bénéficient-ils ? Ces questions se retrouvent au centre de ce numéro spécial du YO!Mag consacré à la jeunesse urbaine. Notre voyage démarre dans la section Youth Rights, par une réflexion sur le droit à la ville, s'arrêtant particulièrement sur la situation en Espagne. Dans le dossier, nous poursuivons notre réflexion en étudiant des théories, des analyses macro-économiques et des politiques pour la jeunesse urbaine et nous vous présentons des exemples et études de cas de partout en Europe. Axé sur ce qui est fait pour les jeunes et par les jeunes en vue de générer le changement, notre voyage nous emmène tout naturellement dans la prochaine Capitale européenne de la Jeunesse, Thessalonique (Grèce). Dans le Hot Pot, nous explorons des solutions pour améliorer les villes : agriculture urbaine, tendance slow ou villes interculturelles pour un monde plus cohésif. La section Graphic Journalism se penche sur les murs de nos villes, leurs couleurs, et l'histoire de leurs graffiti. Enfin, notre invité spécial Luc Schuiten nous a fait l'honneur de créer la couverture de ce numéro. Nous l'avons rencontré pour un entretien exclusif où vous découvrirez sa vision de la ville du futur.


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YOUTH OPINION

CONTRIBUTORS Ugo Rossi

Mao Piavaux

Dimitra Kehagia and Chryssa Nanou

Ugo gained his doctoral degree in Development Geography from the University of Naples “L’Orientale”. He works as a university researcher in economic-political geography at the University of Turin, Italy. His main research interests relate to the field of critical urban studies, touching on issues of multicultural creative, resilient and smart urbanism. He’s the co-author of Urban Political Geographies. A Global Perspective (Sage, 2012).

After completing her photography studies, Mao, 32, travelled through Europe and Quebec before deciding to stay in Brussels, her home country. Having always been attracted by the contemplation of urban or natural landscapes, she is particularly interested in the trace left by man. Her regularly displayed works reflect this theme.

Dimitra Kehagia is a journalist who has worked for all media, from TV and radio to printed and online newspapers. She gained a BScHons in Sociology and Media Studies from City University, London UK and an MSc in Communication and Mass Media from Athens Kapodistrian University. She currently lives in Thessaloniki. Chryssa Nanou is a journalist who studied European Culture and she strongly believes in a common European identity and future. As a Thessaloniki native, she hopes that this lovely city will be a perfect European Youth Capital in 2014.

Ugo a obtenu son doctorat en Géographie du Développement auprès de l'Université de Naples “L'Orientale”. Il travaille comme chercheur universitaire en géographie économique et politique à l'Université de Turin en Italie. Ses principaux intérêts pour la recherche se rapportent au domaine des études urbaines dans le cadre desquelles il analyse l'urbanisme multicuturel, créatif, résilient et intelligent. Il est le co-auteur de Urban Political Geographies. A Global Perspective (Sage, 2012).

Richie Bernardo 26, is currently an intern at the European Youth Forum and a magazine editing student at the Missouri School of Journalism. This past summer, he edited the Arts & Books section of Vox Magazine in Columbia, Missouri, and reported for a daily newspaper. In his spare time, Richie, a Filipino-American, provides freelance copyediting and design services and travels in search of the tastiest local dishes. 26 ans, stagiaire au Forum Jeunesse et étudiant en révision de magazine à l'Ecole de Journalisme du Missouri. L'été dernier, il a révisé la section Arts & Books du Vox Magazine en Colombie, Missouri, et il a écrit des articles pour un quotidien. Pendant son temps libre, Richie, Philippino-américain fournit des services freelance en relecture et design, et il voyage à la recherche des spécialités du coin.

Après ses études de photographie, Mao, 32 ans, a parcouru l'Europe et le Québec avant de décider de rester à Bruxelles, dans son pays d'origine. Attirée depuis toujours par la contemplation des paysages urbains ou naturels, elle s'intéresse particulièrement à la trace que l'homme y inscrit. Ses différents travaux régulièrement exposés sont autant de réflexions sur cette même thématique.

Caroline Gillet and Aurélie Charon 29 and 28 respectively, producers at France Inter and France Culture, they have been working together for 5 years, abroad: in the Ukraine, in the United States. They are working on a series of radio documentaries (9x1 hour) that portray their generation. 'Algiers, new generation' in 2011, I LIKE EUROPE in 2012 and 'Welcome new world' in 2013, going through Sarajevo, Istanbul, Beirut and Jerusalem. On the web, they are the authors of the web-documentary 'A summer in Algiers', and of the 52 min' movie of the same name. 29 et 28 ans. Productrices à France Inter et France Culture, elles travaillent ensemble depuis 5 ans, à l'étranger : en Ukraine, aux États-Unis. Puis pour des séries de documentaires radio (9x1heure) qui font chaque fois le portrait de leur génération : "Alger nouvelle génération" en 2011, I LIKE EUROPE en 2012, et enfin, "Welcome nouveau monde" en 2013, qui parcourait Sarajevo, Istanbul, Beyrouth et Jérusalem. Sur le web, elles sont les auteurs du web-documentaire “Un été à Alger”, et du film 52 min' du même nom.

Dimitra Kehagia est une journaliste ayant travaillé pour tous les médias, de la télé à la radio en passant par les journaux en ligne. Elle a obtenu une licence en sociologie et médias à l'Université de Londres et une maîtrise en communication et mass médias à l'université Kapodistrian d'Athènes. Elle vit actuellement à Thessalonique. Chryssa Nanou est journaliste. Elle a étudié la culture européenne et croit fermement en une identité et un avenir européens communs. Elle est née à Thessalonique et elle espère que cette charmante ville fera une excellente Capitale européenne de la Jeunesse en 2014.

Liam Beattie 21, Originally from Scotland, Liam is currently conducting an internship at the European Youth Forum in policy monitoring and communications. In his spare time Liam writes for the Huffington Post as a blogger. He is currently learning Dutch and has a penchant for all things Danish. 21 ans, Ecossais, Liam fait un stage au Forum européen de la Jeunesse dans le suivi politique et la communication. Son temps libre, il le passe à écrire pour le Huffington Post comme bloggeur. Il étudie actuellement le néerlandais et a un penchant pour tout ce qui est danois.


.06 NEWS .06 INFO FORUM

News from our Members / Nouvelles de nos Membres

.10 YOUTH RIGHTS .08

YOUTH POLICY WATCH

News from youth policy in Europe / Nouvelles sur la politique jeunesse en Europe.

.10 THE CITY OF THE FUTURE, SUSTAINABLE AND POETIC / “LA VILLE DU FUTUR, DURABLE ET POETIQUE” An interview with / Entretien avec LUC SCHUITEN

.14 CLAIMING THE RIGHT TO THE CITY / REVENDIQUER LE DROIT À LA VILLE

.18 DOSSIER

.18 INTRO - MOBILISING YOUTH TO REINVIGORATE THEIR CITIES / MOBILISER LES JEUNES POUR QU’ILS REDYNAMISENT LEURS VILLES .20

URBAN YOUTH AT A TIME OF ECONOMIC CRISIS / LA JEUNESSE URBAINE ET LA CRISE ÉCONOMIQUE

.24 THESSALONIKI: A 2,300 YEAR OLD YOUNG LADY / THESSALONIQUE, UNE JEUNE DEMOISELLE DE 2.300 ANS .28 THE RIGHT TO PARTICIPATION IN EUROPEAN MUNICIPALITIES AND REGIONS / LE DROIT DE PARTICIPER AUX MUNICIPALITÉS ET RÉGIONS DE L’EUROPE .30

NANTES CREATIVE GENERATIONS: YOUTH GIVEN A CHANCE TO HAVE THEIR SAY / LA PAROLE AUX JEUNES

.34 HOTPOT .34

URBAN FARMING: A PATHWAY TO EDUCATION AND EMPLOYMENT? / AGRICULTURE URBAINE : UNE SOURCE D’ÉDUCATION ET D’EMPLOI?

.36

CITTASLOW MOVEMENT: YOUNG PEOPLE ARE KEY TO PROGRESS NEW PHILOSOPHY / “CITTASLOW” : LES JEUNES À LA TÊTE D’UNE NOUVELLE PHILOSOPHIE

.38

I LIKE EUROPE: BECOMING AN ADULT IN THE EUROPE OF TODAY / I LIKE EUROPE : DEVENIR ADULTE DANS L’EUROPE D’AUJOURD’HUI

.42 GRAPHIC JOURNALISM .42

GRAPHIC JOURNALISM

.46

IF I WERE YOUNG TODAY…/ SI J’ÉTAIS JEUNE AUJOURD’HUI… IF MY GRANDFATHER WAS YOUNG TODAY! / SI MON GRAND-PÈRE ÉTAIT JEUNE AUJOURD’HUI


INFO FORUM

.06

YOUTH OPINION

News from our Members / Nouvelles de nos Membres

.01 .02

Y-E-N, IYNF & EMSA End Ecocide in Europe

End Ecocide in Europe launched a campaign to protect ecosystems and environments in Europe, running from October 2013 - January 2014. The project began with trainings for activists across the EU 28 and will come to a close with stakeholder meetings with decision makers, young people and representatives of education, employment and the entrepreneurial world. Arrêtons l’Ecocide en Europe a lancé une campagne pour protéger les écosystèmes et les environnements en Europe d’octobre 2013 à janvier 2014. Le projet a débuté par des formations pour les militants dans les 28 Etats membres de l’UE et il se terminera par des réunions de parties prenantes avec des décideurs, des jeunes et des représentants du monde de l’éducation, de l’emploi et de l’entrepreunariat. www.endecocide.eu

KOMS_Belgrade - Together we grow: Regional cooperation among Western Balkan NYCs / Nous grandissons ensemble: coopération régionale entre les CNJ des Balkans orientaux

Representatives from National Youth Councils (Serbia, Croatia, Slovenia, Albania and Montenegro), Youth Councils (Kosovo), initiatives for the establishment of NYCs (Bosnia and Herzegovina, Macedonia) gathered in Belgrade from 21st – 23rd October. The event focused on good practices from the region to enhance organisational and financial sustainability, as well as further development of national youth structures. Des représentants des Conseils nationaux de Jeunesse (Serbie, Croatie, Slovénie, Albanie et Monténégro), des Conseils de Jeunesse (Kosovo), et des initiatives pour l'établissement de CNJ (Bosnie Herzégovine, Macédoine) se sont réunis à Belgrade du 21 au 23 octobre. L'événement était axé sur les bonnes pratiques de la région pour favoriser la durabilité organisationnelle et financière et le plus grand développement de structures nationales de jeunesse.


.07

YOUTH OPINION

/

news

.01

.03 .04 .05

EYP_Brussels - European Youth Media Days 2013: Is the EU grass still greener? / European Youth Media Days 2013: L'herbe de l'UE est-elle toujours plus verte? Social movements, new political parties and civil society protests - what is in the future of the European Union (EU)? This was the question on the table at this year‘ European Youth Media Days (EYMD) from 15th - 17th October. 120 young journalists from all around EU were present and got the chance to report from European Parliament. Mouvement sociaux, nouveaux partis politiques et manifestations de la société civile – quid de l'avenir de l'Union européenne (UE)? C'était la question des European Youth Media Days de cette année qui ont eu lieu du 15 au 17 octobre. Cent vingt jeunes journalistes de partout en UE y ont assisté et ont eu l'occasion de produire des compte rendu depuis le Parlement européen. www.youthmediadays.eu

OBESSU_Europe - Education, we have a problem / Education, nous avons un problème

MSS, FNG, CTR, NYF, MMH, CJE, CNJ, CNJC, ESYN_ Ljubljana / NFE South R-Evolution

From October 2013 - February 2014, OBESSU is running a campaign on social inclusion aiming to raise awareness about the reality of social exclusion in Europe today, putting existing issues in the spotlight, as well as providing tools for school students and stakeholders. The campaign has a different focus every month tackling a specific area within social inclusion.

On 17th – 19th October an international symposium on non-formal education (NFE) took place in the framework of MSS’ month dedicated to the topic. The meeting focused on international cooperation between NFE providers and the creation of NFE South R-Evolution’s e-learning platform.

D'octobre 2013 à février 2014, OBESSU dirige une campagne sur l'inclusion sociale pour sensibiliser l'opinion à la réalité de l'exclusion sociale en Europe aujourd'hui, dévoilant les problèmes existants au grand jour et fournissant des outils aux élèves et aux parties prenantes. Chaque mois, la campagne aborde un sujet différent axé sur un domaine spécifique de l'inclusion sociale. www.obessu.org/inclusion

Du 17 au 19 octobre, un symposium international sur l'éducation non formelle (ENF) s'est déroulé dans le cadre du mois de MSS consacré à ce sujet. La réunion a abordé la coopération internationale entre les pourvoyeurs d'ENF et la création d'une plate-forme d'e-apprentissage en ENF South R-Evolution.


YOUT POLI WATC

THE FACT / FAIT

Ireland became first EU nation and second in the world to adopt a plain tobacco packaging policy. Such restrictions on marketing especially protect young people, enabling them to make responsible choices. L'Irlande est le premier pays de l'UE et le deuxième pays du monde à adopter une politique de paquets de cigarettes neutres. De telles restrictions de marketing protègent surtout les jeunes et leur permettent de faire des choix responsables.

THE PICTURE / IMAGE

The Spanish Youth Council’s logo has been gagged to symbolise the lack of youth voice in Spain, as the platform faces closure.

Le logo du Conseil de la Jeunesse d'Espagne a été bâillonné pour symboliser le silence des jeunes en Espagne alors que la plate-forme va devoir fermer ses portes.

THE FIGURE / CHIFFRE

350.000

The number of young citizens that voiced their opinion on post 2015 global development priorities to the UN’s ‘My World’ consultation. Le nombre de jeunes citoyens qui se sont exprimés sur les priorités de développement mondial après 2015 dans le cadre de la consultation “My World” de l'ONU.


THE EVENT / EVENEMENT

Le Youth Policy Watch est un bulletin bimensuel sur la politique jeunesse en Europe. Pour le recevoir directement dans votre boîte, inscrivez-vous par e-mail à: subscriptionypw@youthforum.org

.09

01/07/2013

Lithuania took over the reins of the Presidency of the Council of the European Union from Ireland.

La Lituanie prend le relais de la Présidence du Conseil del’Union européenne après l’Irlande.

THE PERSON / PERSONNAGE

Malala Yousafzai is an education rights campaigner who was shot on her school bus by the Taliban. The UN Youth Assembly on 12th July coincided with her 16th birthday and was thus dubbed ‘Malala Day’.

Malala Yousafzai est une militante pour les droits à l'éducation attaquée par des Talibans dans son bus scolaire. L'Assemblée de la Jeunesse de l'ONU du 12 juillet coïncidait avec son 16ème anniversaire et a été rebaptisée “La journée de Malala”.

THE WORD / CITATION

“I encourage Member States, youth-led organisations and other stakeholders to act to promote the rights of all young migrants and maximise the development potential of youth migration.” Ban Ki-moon Secretary-General of the United Nations, International Youth Day 2013.

“J'encourage les Etats membres, les organisations de jeunesse et d'autres parties prenantes à agir pour promouvoir les droits de tous les jeunes migrants et maximiser le potentiel de développement de la migration des jeunes.” Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, Journée internationale de la Jeunesse 2013.

news

The European Youth Forum Youth Policy Watch is a bi-weekly bulletin that provides the latest news in relation to youth policy in Europe. To receive it directly in your mailbox subscribe by sending an email to:

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THOMAS SPRAGG

YOUTH OPINION

TH ICY CH WORDS BY

NYMag


/ YOUTH RIGHTS An interview with / Entretien avec

LUC SCHUITEN

.010

YOUTH OPINION

THE CITY OF THE FUTURE, SUSTAINABLE AND POETIC / LA VILLE DU FUTUR, DURABLE ET POETIQUE WORDS BY / PROPOS RECUEILLIS

RICHIE BERNARDO richie.bernardo@gmail.com

IMAGES BY / PROPOS RECUEILLIS

LUC SCHUITEN

/ en

http://vegetalcity.net

Luc Schuiten is a visionary architect who received his training from the Royal Academy of Fine Arts in Brussels. Passionately concerned with the future of the planet, he is most known for his conceptual illustrations of an imagined vegetal city where invention harmonises with nature. In his studio in Brussels, we met to ask him about his vision of the city’s future and the role young people can play in realising his urban utopia. YO! Mag also has the honour of displaying Schuiten’s work on the cover of this issue. What is your vision for the future of the city? When I imagine the future, it’s a f iction in which I tr y to make sense that we are not in a dream, but a possible world

that has not yet been realised. I only try to show things that are scientif ically possible though, and thus are in a near or faraway future. The world I imagine could be more than the one the political discourse preconises, based on the hypothesis of an exponential and never-ending growth on a planet with limited resources. The hypothetical city on which I work with others is [one] that could endure through time without destroying the environment. I work primarily with living organic raw materials because they have the faculty of reproducing without stressing the system. On the contrar y,

they enrich it. The future city should be formed by multiple ecosystems that coexist to create an enjoyable, poetic, aesthetic and generous environment that is capable of of fering to everyone what they need. Is your hypothesis therefore against development? On the contrar y, it is a concept of development of a new practice that calls on new competences, knowledge and technologies. My vision of the future city requires specif ic technology projected at the future. We need to reflect on all those materials that are indef initely renewable.


Š Sabine Engels

.011

YOUTH OPINION

/

youth rights


For example, living trees or bamboo — structures that grow quite fast — are solid, absorb COs and develop with water and sun. If we close those structures with some sort of bio-glass that resembles the same material in the wings of a dragonfly or the cocoon of insects, it’s something totally biological and made with resources available in nature.

Of course ever yone has a role to play, but young people are key players. The fact that nowadays they have so little decision-making power shows clearly the failure of the current system. Young people are more prone to avoid bitter compromises and are more solutionoriented, which could help to advance more quickly towards a more interesting system. An example of the creativity of young people is witnessed in political movements that are shaking or changing behaviours around the world. The concept of biomimicr y has been more rapidly understood by young people because with less prejudice and more open to new ideas such as the biomimicr y movement that is behind my concept of the future of the city.

So do you think there is a right to the city? At the moment, citizens have a very reduced right to the city, and such right is much more in the hands of those who have the f inancial powers [and] the developers, politicians who have stronger decision-making power. Those current systems constitute a spiral, which is to make money with money. This is totally immoral, unsustainable and risks making the system implode. The rich become richer, the poor poorer. We are in a vicious circle. Wouldn't it be time that virtuous circles were put in place? The city is an entity that is dif f icult to imagine being managed by the entire population in a simple manner. It’s easier to start with the neighbourhood where ever yone could take over some responsibility and be in charge of some need. This is a ver y interesting decisionmaking level that could be part of a nested system that can form a unity of values by getting the various neighbours cooperating together. Each of those dif ferent entities should delegate a person who would manage all the dif ferent neighbourhoods, i.e the city. What is the role of young people in building this future city?

Biomimicr y is “a new science that studies nature's models and then uses these designs and processes to solve human problems.” –Biomimicr y 3.8.

Le monde que j'imagine me semble plus plausible que celui que préconise le discours politique qui repose sur l'hypothèse d'une croissance exponentielle et perpétuelle sur une planète aux ressources limitées. La ville hypothétique sur laquelle je travaille avec d'autres est une ville qui pourrait perdurer dans le temps sans détruire l'environnement. Je travaille principalement avec des matières premières organiques vivantes parce qu'elles possèdent la faculté de se reproduire sans mettre le système sous pression. Au contraire elles l'enrichissent. La ville future devrait être constituée d'écosystèmes multiples qui coexistent pour créer un environnement agréable, poétique, esthétique et généreux qui soit capable d'offrir à chacun ce dont il a besoin. Votre hypothèse est-elle donc opposée au développement ?

/ fr

.012

YOUTH OPINION

A spider web is three times more resistant than our steels. Why do we have to search our subsoil relentlessly for raw materials whose exploitation would also have a detrimental impact to us?

rien d'un rêve; il s'agit plutôt d'un monde possible qui n'a pas encore été réalisé. J'essaie cependant de montrer uniquement des choses qui sont scientifiquement possibles, et qui se situent donc dans un futur qui pourrait être proche ou lointain.

Luc Schuiten est un architecte visionnaire sorti de l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Se préoccupant avec passion de l'avenir de la planète, il est surtout connu pour ses illustrations conceptuelles d'une ville végétale imaginaire où l'invention est en harmonie avec la nature. Nous l'avons rencontré dans son studio à Bruxelles pour l'interroger sur sa vision de l'avenir de la ville et sur le rôle que les jeunes peuvent jouer dans la réalisation de son utopie urbaine. Le YO!Mag a également l'honneur de vous présenter le travail de Schuiten sur la couverture de ce numéro. Comment visionnez-vous l'avenir de la ville? Lorsque j'imagine l'avenir, c'est un peu comme une fiction qui n'a en mon sens

Bien au contraire, c'est un concept de développement d'une pratique nouvelle qui fait appel à de nouvelles compétences, connaissances et technologies. Ma vision de la ville du futur requiert une technologie spécifique projetée vers l'avenir. Nous devons réfléchir à tous ces matériaux qui sont indéfiniment renouvelables. Par exemple, les arbres et le bambou – des structures qui poussent relativement vite – sont solides, ils absorbent les gaz carboniques, et ils se développent grâce à l'eau et au soleil. Si nous fermons ces structures avec une sorte de bio-verre qui ressemble à la matière dont sont faites les ailes d'une libellule ou le cocon des insectes, c'est entièrement biologique et produit avec des ressources disponibles dans la nature.


YOUTH OPINION

.013 Pensez-vous qu'il existe un droit à la ville ? Pour l'instant, les citoyens ont un droit extrêmement réduit à la ville. Celui-ci est davantage entre les mains de ceux qui disposent des moyens financiers, et des promoteurs et politiques qui ont un plus grand pouvoir décisionnel. Les systèmes actuels engendrent une spirale consistant à faire de l'argent avec de l'argent. C'est tout à fait immoral, non durable, et cela risque de faire imploser le système. Les riches s'enrichissent, les pauvres s'appauvrissent de plus en plus, nous sommes dans un cercle vicieux. Ne serait-il pas temps de mettre en place des cercles vertueux ? La ville est une entité et il est difficile de la concevoir tout simplement gérée par l'ensemble de la population. Il est plus simple de commencer par la dimension du quartier où chacun pourrait assumer une responsabilité et s'occuper d'une partie des besoins. C'est un niveau décisionnel très

intéressant qui pourrait faire partie d'un système en cascade pouvant former une unité de valeurs en parvenant à ce que les différents voisins coopèrent les uns avec les autres. Chacune de ces différentes entités devrait pouvoir déléguer un responsable chargé de contribuer à la gestion de l'ensemble des quartiers, soit la ville. Quel est le rôle des jeunes dans la construction de cette ville du futur ? Chacun a un rôle à jouer c'est certain, mais les jeunes sont des acteurs prépondérants. Le fait qu'ils n'ont que si peu de pouvoir de décision aujourd'hui montre clairement l'échec du système en place. Les jeunes sont plus enclin à éviter les compromis amers, ils préfèrent se tourner vers les solutions susceptibles de faire avancer plus rapidement les choses. La créativité des jeunes s'observe notamment dans les mouvements politiques qui secouent ou changent les comportements à travers le monde. Le concept du biomimétisme a été plus rapidement compris par les jeunes car avec moins de préjugés, ils sont plus ouverts à de nouvelles idées telles que le biomimétisme sous-jacent à mon concept de ville du futur.

Le biomimétisme est “une nouvelle science qui étudie les modèles de la nature et utilise ensuite leurs propriétés et processus pour résoudre des problèmes humains”. Biomimicry 3.8

The hypothetical city on which I work with others is (one) that could endure through time without destroying the enviroment. La ville hypothétique sur laquelle je travaille avec d'autres est une ville qui pourrait perdurer dans le temps sans détruire l'environnement.

© European Parliament

La toile d'araignée est trois fois plus résistante que nos aciers à section égale. Pourquoi avons-nous besoin de chercher dans notre sous-sol, à grands renforts d'énergie, des matières premières dont l'impact de l'exploitation nous sera aussi préjudiciable ?


.014

YOUTH OPINION

Claiming the right to the city / Revendiquer le droit à la ville WORDS BY

GIUSEPPE PORCARO

/ en

giuseppe.porcaro@youthforum.org

Paris 1968, Madrid 2011, Los Angeles 1992, Cairo 2012, Berlin 1989, Istanbul 2013. Different times, different places, but still with a common image: youth protests against the established system in symbolic urban spaces. Cities are icons of power struggles over space, politics and economy. In his recent book “Rebel Cities” (2013), the urban geographer David Harvey explores these processes and analyses how to claim a right to the city is to claim some kind of power over shaping the processes of urbanisation and the ways in which our cities are made and remade. The issue of the right to the city is key to understand the current financial and economic system, especially in the light of the current economic crisis. In the current global landscape, the important and expanding labour of making and sustaining urban life is increasingly

carried out by insecure, often part-time and disorganised low-paid labour, mostly composed of young people. The so-called "precariat" has displaced the traditional "proletariat". The mass of humanity is concentrated in cities with an everincreasing process of urbanization. It is not the case however, that youth unemployment is mostly concentrated in the city in the same way. Who can therefore, claim the right to the city? According to Harvey, Financiers and developers can claim it and have every right to do so. By this logic, so can the homeless, the sans-papiers and young people. This has been the case in several confrontations that have happened so far, as evoked earlier in the still-images opening the article. In the realm of ideas, a key resource and touchstone is "Le droit à la ville" (Right to the City) a book published in 1968 by

French intellectual and philosopher Henri Lefebvre. In the sphere of human rights, this powerful idea was adopted by the World Urban Forum and elaborated into the World Charter of the Right to the City in 2004. The right to the city therefore, becomes not only a theoretical speculation but also a committed movement. Out of desire to have a stronger movement for urban justice, civil society mobilise on the issue. Young activists and youth organisations are often at the forefront. In the USA, for example, the right to the City alliance (www.rightstothecity.org) emerged in 2007 as a unified response to gentrification and a call to halt the displacement of low-income people, marginalised LGBTQ communities, and young people of colour from their historic urban neighborhoods. They seek to create regional and national impacts in the fields of housing, human rights,


youth rights / YOUTH OPINION

.015 Spain is one of the places where the realestate bubble has sat at the roots of the current economic crisis. The impact on young people has been dramatic with more than 50% of Spain’s youth unemployed.

A report published by the Spanish Youth Council showed that a young person needs more than the 80% of his/her salary to opt to live autonomously, without parental support. In a country where the unemployment rate for people aged less than 25 years was in July 2013 more than 56%, the role of youth organisations’ is more important than ever. Bearing in mind that Spanish Constitution includes the ´right to adequate housing´ and the only way to enjoy it is to be able to be fully autonomous, young people are in danger in Spain. According to Fernando Encinar, chief of the studies department at the real estate company idealista.com, “the housing market has been displacing the demand from ownership to rent in the last period with a high rise in rent costs. Many young people are finding the only resort in shared apartments. This option is traditionally linked to the student period but now the average age in shared apartments in Spain

is 29 years old, a figure that has been slowly growing in the past 5 years”. In this situation there is also a general threat to the democratic institutions that allowed youth movements to take part to urban policies. Spain used to be a flagship of youth participation through strong and well-established local youth councils. Nowadays, the current government is systematically shutting down the local youth councils. A policy culminated with a fatal threat to the National Youth Council with the announcement of its winding up in recent months. The Spanish Youth Movements are facing a huge challenge to claim back the right to the city though, as well as, more widely, the right to participate.

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urban land, community development, civic engagement, criminal justice, environmental justice and more. In the realm of political action therefore, the right to the city claims a new kind of urban politics that asserts that everyone, particularly the disenfranchised, not only has a right to the city but as inhabitants, have a right to shape it, design it, and operationalise an urban human rights agenda. The right to the city has to therefore be a claim by all citizens, without distinction. In particular, young people have to claim it. Cities must be built for them and they are the key to adapt cities for future generations. Today, young people have to mobilise for their future, as it is currently happening for example in Spain.

Paris 1968, Madrid 2011, Los Angeles 1992, Le Caire 2012, Berlin 1989, Istanbul 2013. Des époques différentes, des lieux différents, mais une même image:


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YOUTH OPINION

des jeunes qui manifestent contre le système établi dans des espaces urbains symboliques. Les villes sont des icônes des luttes de pouvoir sur l'espace, la politique et l'économie. Dans son dernier livre “Rebel Cities” (2013), le géographe urbain David Harvey explore ces processus et analyse comment le fait de revendiquer un droit à la ville consiste à revendiquer un certain type de pouvoir sur l'élaboration des processus d'urbanisation et sur les façons dont nos villes sont faites et refaites. La question du droit à la ville est essentielle pour comprendre le système financier et économique actuel, en particulier à la lumière de la crise économique existante. Dans le paysage mondial d'aujourd'hui, la tâche fondamentale et de plus en plus laborieuse de fabriquer et de soutenir la vie urbaine est de plus en plus souvent accomplie par une main d'oeuvre qui manque d'assurance, désorganisée, à temps partiel, mal payée, et composée en majeure partie de jeunes. Le fameux “précariat” a peu à peu remplacé le traditionnel “prolétariat”. La masse du genre humain est concentrée dans les villes en voie d'urbanisation croissante, cependant le chômage des jeunes ne

suit pas cette tendance et n'est pas principalement concentré dans la ville. Qui peut donc prétendre au droit à la ville? Selon Harvey, les financiers et les promoteurs peuvent le revendiquer et ont tous les droits de le faire. Si l'on suit cette logique, les sans-abri, les sans-papiers et les jeunes le peuvent aussi. C'est d'ailleurs ce qui s'est produit lors des diverses confrontations qui se sont déroulées jusqu'ici, comme évoqué plus haut dans les images statiques ouvrant l'article. Dans cet ordre d'idées, une ressource et référence de poids est “Le droit à la Ville” (Right to the City), un livre publié en 1968 par le philosophe et intellectuel français Henri Lefebvre. Dans le contexte des droits de l'homme, cette idée puissante a été adoptée par le Forum urbain mondial et élaborée en Charte mondiale du Droit à la Ville en 2004. Par conséquent, le droit à la ville devient non seulement une spéculation théorique mais également un mouvement engagé. Avide de voir naître un mouvement plus puissant pour la justice urbaine, la société civile se mobilise. Jeunes militants et organisations de jeunesse occupent souvent le devant de la scène.

Aux Etats-Unis par exemple, l'alliance pour le droit à la ville ( www.rightstothecity.org) est apparue en 2007 en guise de réponse unie à l'embourgeoisement, et pour mettre fin au déplacement des personnes à faibles revenus, des communautés marginalisées de LHBTQ et des jeunes de couleur de leurs voisinages urbains historiques. Elle cherche à engendrer des impacts régionaux et nationaux dans les domaines du logement, des droits de l'homme, des terres urbaines, du développement communautaire, de l'engagement civil, de la justice criminelle, de la justice environnementale etc. En matière d'action politique donc, le droit à la ville implique un nouveau type de politique urbaine qui revendique que tout le monde, et en particulier les personnes privées du droit de vote, ait non seulement un droit à la ville mais qu'en tant qu'habitants de cette même ville ils aient aussi le droit de la façonner, de la concevoir et d'opérationnaliser un programme urbain des droits de l'homme. Le droit à la ville doit donc être revendiqué par l'ensemble des citoyens sans distinction aucune, et les jeunes doivent tout particulièrement le revendiquer. Les villes doivent être construites pour eux car ils sont la clé qui adaptera les villes


YOUTH OPINION

.017 aux générations futures. Aujourd'hui les jeunes doivent se mobiliser pour leur avenir, et c'est ce qui se passe pour l'instant en Espagne par exemple. L'Espagne est l'un des endroits où la bulle de l'immobilier a fomenté la crise économique actuelle. L'impact sur les jeunes a été dramatique, plus de 50% des jeunes Espagnols se retrouvant au chômage. Un rapport publié par le Conseil de la Jeunesse d'Espagne révèle qu'un jeune a besoin de plus de 80% de son salaire pour choisir de vivre de façon autonome sans le soutien de ses parents. Dans un pays où le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans dépassait les 56% en juillet 2013, le travail des organisations de jeunesse est plus important que jamais. Gardant à l'esprit que la Constitution espagnole comprend le droit à un logement adéquat et vu que le seul moyen d'en jouir est d'être pleinement autonome, les jeunes sont réellement en danger en Espagne. Selon Fernando Encinar, chef du département des études dans la société immobilière idealista.com, “le marché du logement a récemment déplacé la demande

The right to the city therefore, becomes not only a theoretical speculation but also a committed movement.

Par conséquent, le droit à la ville devient non seulement une spéculation théorique mais également un mouvement engangé.

de propriété vers la demande de location, avec une énorme augmentation des coûts de celle-ci. Pour beaucoup de jeunes, le seul recours est la colocation. Cette option est habituellement liée à la période des études mais aujourd'hui l'âge moyen de la colocation d'appartements en Espagne est de 29 ans, un âge qui a progressivement augmenté ces cinq dernières années.” Dans cette situation, il existe également une menace générale pour les institutions démocratiques qui ont permis aux mouvements de jeunesse de prendre part aux politiques urbaines. L'Espagne était vraiment le pays phare de la participation des jeunes car elle était dotée de conseils locaux de jeunesse puissants et bien établis. Aujourd'hui, le gouvernement ferme systématiquement les conseils locaux de jeunesse. Cette politique a atteint des sommets, portant un coup fatal au Conseil de la Jeunesse d'Espagne qui a récemment annoncé sa dissolution. Les mouvements de jeunesse espagnols se retrouvent face à un défi gigantesque; celui de réclamer le droit à la ville et dans un sens plus large le droit de participer.


dossier intro

WORDS BY Peter Matjašic ˇ President, European Youth Forum Président du Forum européen de la Jeunesse peter.matjasic@youthforum.org @curlyP


Just as post-World War II defined baby boomers as a privileged generation, conversely the economic challenges of our times threaten to define the current generation. They have almost taken on the form of a second identity and today, for most of the young inhabitants of the once-thriving European continent, the next identifier sadly seems to be “unemployed.” Nearly every day, a new headline related to youth unemployment appears in publications. German leader Angela Merkel told The Guardian in August 2013 that this issue is the most pressing one facing Europe. Even the term NEET, aimed at describing young people not in education, employment or training gained traction and entered the policy jargon from the problems continuing to confront our society. Some of the largest metropoles in Europe and around the globe harbor NEETs and report the highest youth unemployment rates in recent years. It is in these cities and urban environments however, that young people have taken the initiative to mobilise change in order to resuscitate their economies. As you will read in the following pages, young people across Europe are exploiting their talents and energies to create new programmes that are aimed at empowering and educating their peers. Where better is there to begin than in their own neighbourhoods? During these harsh moments of prolonged political, economic and civic unrest, it is sometimes easy to lose sight of the future and understand where to begin to address our problems. We suggest that one of the answers lies within our young people. We must provide our young population a voice for expression,

a creative outlet for their innovative ideas for change and an opportunity to participate in public spheres. In the near future, young people might enjoy the chance for greater involvement in their local governments. In this dossier, we explore some of the cities serving as spaces for young people to exchange ideas and learn to cooperate. Nantes, for one, is a relatively new town in France hosting young pioneers and creative thinkers from all over Europe. Then there is Thessaloniki, gearing up to assume the title of European Youth Capital in 2014. The young people of Europe are after all its present and its future. Happy reading!

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Tout comme la II Guerre Mondiale définissait les baby boomers comme une génération de privilégiés, inversement les difficultés économiques de notre temps menacent de définir et marquer la génération actuelle. C'est à peine si elles n'ont pas pris la forme d'une seconde peau, et aujourd'hui hélas, pour la plupart des jeunes habitants du continent européen jadis florissant, le nouveau dénominateur commun semble être “sans emploi”. Presque chaque jour, le chômage des jeunes fait les gros titres. La chancellière allemande Angela Merkel déclarait à The Guardian en août 2013 que ce problème est le plus urgent à régler pour l'Europe. Même le terme NEET qui décrit les jeunes qui n'ont pas de travail et ne suivent ni études ni formation gagne du terrain et il est entré dans le jargon politique des problèmes qui continuent de peser sur notre société. Certaines des plus grandes métropoles d'Europe et du

monde parlent des NEET et présentent les taux de chômage des jeunes les plus élevés depuis des années. Toutefois, c'est dans ces villes et dans les environnements urbains que les jeunes ont pris l'initiative de mobiliser le changement pour ressusciter leurs économies. Comme vous le lirez dans les pages qui suivent, les jeunes à travers l'Europe exploitent leurs talents et leurs énergies pour créer de nouveaux programmes qui visent à responsabiliser et éduquer leurs pairs. Par où mieux commencer que par leurs propres quartiers? Pendant ces moments pénibles de troubles politiques, économiques et civils sans fin, il est parfois facile de perdre l'avenir de vue et de ne plus savoir où donner de la tête pour aborder nos problèmes. Nous suggérons que l'une des réponses se trouve dans les jeunes. Nous devons leur permettre de s'exprimer, leur offrir un espace créatif pour leurs nouvelles idées de changement et une possibilité de prendre part aux sphères publiques. Il se peut que dans un futur proche les jeunes aient la chance de participer davantage à leurs gouvernements locaux. Dans ce dossier, nous étudions certaines des villes qui servent d'espaces d'échange d'idées aux jeunes, des villes où ils apprennent à coopérer. Prenez Nantes par exemple, c'est une ville relativement nouvelle en France qui accueille des jeunes pionniers et des penseurs créatifs de toute l'Europe. Ensuite il y a Thessalonique qui assumera prochainement le titre de Capitale européenne de la Jeunesse en 2014. Après tout, les jeunes sont le présent et l'avenir de l'Europe. Bonne lecture!

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MOBILISING YOUTH TO REINVIGORATE THEIR CITIES / MOBILISER LES JEUNES POUR QU’ILS REDYNAMISENT LEURS VILLES


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URBAN YOUTH AT A TIME OF ECONOMIC CRISIS / LA JEUNESSE URBAINE ET LA CRISE ÉCONOMIQUE WORDS BY Ugo Rossi urossi@hotmail.com

The unemployment crisis Young people are currently experiencing hardship associated with the situation of unprecedented youth unemployment and generally shrinking economic opportunities in most European countries. This phenomenon is not limited to the crisis-laden countries of southern and eastern Europe (such as Spain and Greece, where more than 50% of young people are out of work), but extends also to healthier

economies such as France and the UK, which show high percentages of ‘discouraged’ young people, that is those ‘who are not in education, employment and training’: the so-called NEET generation. The unemployment crisis has repercussions, not only in material terms at the economic and social levels, but also on the identities of young people across Europe. There is the perception that the current generation of young people has lower chances of

upwards social mobility on the basis of educational achievements, compared with previous generations, especially that of ‘baby-boomers’ who grew up in the postwar decades of the ‘golden age’ of western capitalism. As a result of this gloomy job situation, which has become increasingly more serious as a consequence of the global recession that started in 2008 with the financial crash in the US economy, the identities of contemporary young people are more dispersed and problematic, being


In the described politico-economic and socio-cultural contexts, cities of varying size are seen as laboratories for the observation of the rising ‘youth question’ across Europe and the advanced capitalist countries more generally, including the USA, where young people face similar problems to those of their counterparts in the old continent. Indeed, despite the adverse politico-economic conditions at the macro-economic level (the global recession), cities have retained and even enhanced their capacity to act as sources of social innovation and economic experimentation, but also as spaces of survival for those who stay behind socially and educationally. Even at the residential level there is a resurgence of cities and particularly their inner neighbourhoods, after decades in which an increasing number of young adults – particularly in the middle and upper classes – were in search of safer and quieter places to live in the suburban spaces of North-American and also European cities and metropolitan areas. The renewed centrality of city life takes shape at a time in which municipal governments across Europe are implementing austerity measures dictated by national governments and international institutions. Austerity measures are deeply reshaping the public spheres of European cities: the processes of privatisation, liberalisation and even suppression of public services (from transportation to culture and social services), throw light on the risks associated with austerity policies in terms of social well-being, culture and the general quality of life in the urban environments. Ironically, at a time in which cities demonstrate their economic resilience in terms of capacity to innovate and produce novel capitalist arrangements, urban environments have become much less generous from the point of view of social cohesion.

already showing the way forward, out of the economic and political crisis affecting European societies. From this vantage point too, cities are living repertories of social change, in which young people play a central role. Take the environmental issues associated with scenarios of climate change in the world. Analysts emphasise the centrality of cities within the struggle over global environmental change. When we speak of ‘cities’, we are not referring only to ‘local governments’ and key economic players such as multinational firms, but also to the grassroots of urban environments. Civic organisations, social movements and startup firms are devising innovative projects, practices and productions prefiguring the coming of a ‘post-carbon society’, in such fields as transportation, mobility, housing, food. The majority of these initiatives are youth-led and are located in cities and urban regions. Cities and the young people mobilising within them, therefore, are a light of hope in times marked by unresolved economic turbulences and social injustices.

Mobilising from below La crise du chômage Young people are not inert towards this potentially destructive combination of reduced job opportunities and the austerity measures adopted by local and national governments. The other side of the coin is the unprecedented vitality of the public

Les jeunes sont en train de vivre des moments très difficiles à cause des taux de chômage sans précédent et des possibilités économiques qui s'amenuisent dans la plupart des pays européens. Ce phénomène

La crise du chômage a bien évidemment des répercussions matérielles aux niveaux économique et social, mais elle touche aussi les identités des jeunes à travers l'Europe. On a le sentiment que les jeunes d'aujourd'hui ont moins de chance de voir grandir leur mobilité sociale sur base de leurs résultats pédagogiques, par rapport aux générations précédentes, surtout celle des babyboomers qui ont grandi pendant les années d'après- guerre, l'âge d'or du capitalisme occidental. A cause de cette triste situation de l'emploi qui n'a fait que s'assombrir suite à la récession mondiale causée par le crash financier de l'économie américaine en 2008, les identités des jeunes d'aujourd'hui sont plus dispersées et problématiques, teintées d'un mélange complexe de compétitivité et de précarité. La situation a des conséquences évidentes aux niveaux psychologique et démographique car les jeunes reportent de plus en plus le moment de s'embarquer dans des projets de famille ou même d'avoir une relation stable avec leurs partenaires à cause du flou qui entoure leurs perspectives économiques et leurs grandes ambitions de carrière. Faire face à l'austérité Dans ces fameux contextes politicoéconomiques et socio-culturels, les villes de tailles diverses sont percues comme des laboratoires où l'on étudie le “problème de la jeunesse” à travers l'Europe et plus généralement dans les pays capitalistes avancés, y compris les Etats Unis où les jeunes connaissent des difficultés semblables à leurs comparses du vieux continent. En effet, malgré les conditions politicoéconomiques défavorables au niveau macroéconomique (récession mondiale), les villes ont conservé et même amélioré leur capacité d'agir comme des puits d'innovation sociale et d'expérimentation économique. Elles sont aussi des espaces de survie pour les laissés pour compte de la société et de l'éducation. Même au niveau résidentiel, on observe une résurgence des villes et en particulier de leurs quartiers intérieurs après des décennies pendant lesquelles un nombre croissant de jeunes adultes – surtout dans les classes moyennes et la haute société-

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Coping with austerity

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While national political economies and their governmental bodies are struggling with the consequences of the global economic crisis, socially active young people are

ne se limite pas aux pays lourdement frappés par la crise dans le sud et l'est de l'Europe (comme l'Espagne et la Grèce où plus de 50% des jeunes sont sans emploi), mais il s'étend également à des économies plus saines comme la France et le RoyaumeUni qui affichent des pourcentages élevés de jeunes “découragés”; ces jeunes qui ne suivent ni études ni formation et n'ont pas de travail, la NEET génération comme on les appelle.

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realm, as young people are in the forefront in a tremendous variety of civil-society organisations, informal social movements (particularly the so-called ‘communities of practice’), as well as innovative start-up enterprises.

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defined by a complex mix of competitiveness and precariousness. This situation has obvious consequences in psychological and demographic terms, as young people are increasingly accustomed to delaying the choice of embarking on family projects and even of having stable relationships with their partners, due to uncertain economic prospects and high career expectations.


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étaient à la recherche d'endroits plus sûrs et plus tranquilles où vivre dans les espaces suburbains des villes d'Amérique du Nord et aussi d'Europe, et dans les zones métropolitaines. Le nouveau rôle central que revêt la vie en ville prend forme au moment où les gouvernements municipaux à travers l'Europe mettent en place des mesures d'austérité que leur dictent les gouvernements nationaux et les institutions internationales. Les mesures d'austérité refaçonnent les sphères publiques des villes européennes: les processus de privatisation, de libéralisation voire de suppression des services publics (des transports à la culture ou aux services sociaux) font la lumière sur les risques associés aux politiques d'austérité en termes de bien-être social, de culture et de qualité générale de la vie dans les environnements urbains. Ironiquement, au moment où les villes affichent leur résistance économique en terme de capacité d'innover et de produire de nouveaux arrangements capitalistes, les environnements urbains sont devenus beaucoup moins généreux du point de vue de la cohésion sociale. Mobilisation par le bas Les jeunes ne restent pas inertes face à cette combinaison potentiellement destructive de la réduction des opportunités d'emploi et de l'adoption de mesures d'austérité par

les gouvernements locaux et nationaux. De l'autre côté en effet il y a la vitalité sans précédent du domaine public car les jeunes sont en première ligne dans une variété énorme d'organisations de la société civile, des mouvements sociaux informels (en particulier les “communautés de pratique”) et aussi dans les nouvelles entreprises. Alors que les économies politiques nationales et leurs organismes gouvernementaux ont maille à partir avec les conséquences de la crise économique mondiale, les jeunes socialement actifs ouvrent déjà la voie pour sortir de la crise économique et politique qui touche les sociétés européennes. De ce point de vue privilégié également, les villes sont des répertoires vivants du changement social et les jeunes y jouent un rôle primordial. Prenez les questions d'environnement associées aux scénarios du changement climatique dans le monde. Les analystes soulignent le rôle central des villes dans le combat pour le changement environnemental mondial. Lorsque nous parlons de villes, nous ne nous référons pas uniquement aux gouvernements locaux et aux principaux acteurs économiques comme les multinationales; nous pensons aussi aux fondements des environnements urbains. Les organisations citoyennes, les mouvements sociaux et les nouvelles entreprises conçoivent des pratiques, productions et projets novateurs qui préfigurent la venue d'une société post-

carbone dans des domaines comme les transports, la mobilité, le logement et l'alimentation. La majorité de ces initiatives est dirigée par des jeunes et se situe dans des villes et régions urbaines. Les villes et les jeunes qui s'y mobilisent sont donc une lueur d'espoir en ces temps marqués par des turbulences économiques non résolues et des injustices sociales.

Les jeunes reportent de plus en plus le moment de s'embarquer dans des projets de famille Les jeunes socialement actifs ouvrent déjà la voie pour sortir de la crise économique et politique qui touche les sociétés européennes.


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Thessaloniki: a 2,300 year old young lady Thessalonique, une jeune demoiselle de 2.300 ans Words by Chryssa Nanou xnanou7@gmail.com

Dimitra Kehagia dimikehagia@gmail.com

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www.thessaloniki2014.gr

A year of creativity, cooperation, opportunities A year of creativity, cooperation, opportunities and hope for young Greek people in times of crisis: in 2014 Thessaloniki will be the European Youth Capital (EYC). With an ambitious, lively, multifaceted 12-month program, the organisation takes on a great challenge: to win the massive and effective participation of citizens, especially young people, in order to create a new model, away from extremism and social exclusion that would "invest" in democracy. The program of Thessaloniki - EYC 2014

launches with a three day opening event (21st – 23rd November 2013) with many activities around the city's neighbourhoods, also in parallel with the European Youth Forum’s Council of Members. The official opening ceremony will take place in front of the ‘White Tower’, the city's landmark. The program for the year follows the proposals of the city’s youth assemblies and it’s based on 11 thematic priorities on topics like culture, innovation, volunteering, youth participation, environment, sports and creativity. Big scale youth events will take place dur-

ing the year, including the Youth Event of the Greek Presidency, campaigns for the European Parliament elections, European Parliament and United Nations simulations for students and many competitions. In cooperation with the local civil society network, the city’s youth organisations and with the support of EU, the Council of Europe, the UN, the Greek Presidency and a large number of Foundations, the program in 2014 will give the city an open youth laboratory profile. Thessaloniki is a vibrant student city, full of


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.025 life in the day and night. With a population that is just over one million and situated in the Thermaikos Gulf on the Aegean, Thessaloniki is known for its natural beauty, long waterfront and youthful society, due to its universities which host more than 150,000 students. “In the course of 2014, the year when Thessaloniki will be the EYC, we look forward to welcoming to our city young people from all over Europe. Youth organisations or institutions of our city will cooperate towards one

single goal: to inspire and motivate our youth. Thessaloniki- EYC 2014 is a big fest for young people, by young people, and the Municipality will make sure that 2014 belongs to them!” states the Mayor of Thessaloniki, Yiannis Boutaris.

Cultural and food capital of Greece, Thessaloniki boasts a lively and diverse music scene, numerous cafes, restaurants, taverns, ouzeries, big scale festivals (Thessaloniki International Film Festival, Demetria), museums, theatres and galleries.

Since its establishment, 2,300 years ago, Thessaloniki has been a multicultural city. Home to many Roman, Byzantine and Ottoman monuments, it’s a modern European city and one of the safest places to live in Greece.

Last but not least, the city was included in the National Geographic magazine’s “Best of the World 2013” list! Doesn’t this seem the ideal place to become the heart of European youth community?


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.026 Une année de créativité, de coopération, d'opportunités et d'espoir pour les jeunes Grecs en ces temps de crise : en 2014 Thessalonique sera la Capitale européenne de la Jeunesse (CEJ). Dotée d'un programme ambitieux, dynamique et riche étalé sur 12 mois, l'organisation va relever un énorme défi : conquérir la participation massive et effective des citoyens, surtout des jeunes, pour créer un nouveau modèle, loin de l'extrémisme et de l'exclusion sociale, qui “investira” dans la démocratie. Le programme de Thessalonique – CEJ 2014 démarre par un événement d'ouverture de trois jours (21-23 novembre 2013) qui comporte de nombreuses activités partout dans la ville et ses environs,

et qui se déroule en parallèle avec le Conseil des Membres du Forum européen de la Jeunesse. La cérémonie d'ouverture officielle se déroulera en face de la Tour blanche, monument incontournable de la ville. Le programme de l'année est fidèle aux propositions des assemblées des jeunes de la ville et il repose sur 11 priorités thématiques comportant des sujets comme la culture, l'innovation, le volontariat, la participation des jeunes, l'environnement, le sport et la créativité. Des événements jeunesse de grande envergure se dérouleront pendant l'année, y compris l'Evénement Jeunesse de la Présidence grecque du Conseil de l'UE, des campagnes pour les élections parlementaires européennes, des simulations du Parlement européen

et des Nations Unies pour les étudiants, et de nombreux concours. En coopération avec le réseau local de la société civile, les organisations de jeunesse de la ville, avec le soutien de l'UE, du Conseil de l'Europe, des Nations Unies, de la Présidence grecque et d'un grand nombre de fondations, le programme de 2014 donnera à la ville des allures de laboratoire ouvert aux jeunes. Thessalonique est une ville étudiante dynamique, pleine de vie de jour comme de nuit. Comptant une population qui dépasse tout juste le million d'habitants et qui se situe dans le Golfe de Thermaikos sur la mer Egée, Thessalonique est réputée pour sa beauté naturelle, la longueur de son bord de mer et la jeunesse de sa société en


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.027 raison de ses nombreuses universités qui accueillent plus de 150.000 étudiants. “Dans le courant de l'année 2014, l'année où Thessalonique deviendra la CEJ, nous souhaitons accueillir dans notre ville les jeunes de toute l'Europe. Les organisations de jeunesse ou les institutions de notre ville coopéreront dans un seul et même but : inspirer et motiver nos jeunes. Thessalonique – CEJ 2014 est une énorme fête pour les jeunes, par les jeunes, et la municipalité fera tout ce qui est en son pouvoir pour que 2014 leur appartienne!” a déclaré le Maire de Thessalonique, Yannis Boutaris. Depuis son établissement il y a 2.300 ans,

Thessaloniki is a vibrant student city, full of life in the day and night. Thessalonique est une ville étudiante dynamique, pleine de vie de jour comme de nuit.

Thessalonique est une ville multiculturelle. Abritant de nombreux monuments romains, byzantins et ottomans, c'est une ville européenne moderne et l'un des endroits les plus sûrs où vivre en Grèce. Capitale culturelle et gastronomique de la Grèce, Thessalonique peut se vanter d'avoir une scène musicale variée, de nombreux cafés, restaurants, tavernes, ouzeries, grands festivals (Festival international du Film de Thessalonique, Demetria), des musées, des salles de spectacles et des galeries. Enfin, la ville a été reprise dans la liste “Meilleurs endroits du Monde 2013” du magazine National Geographic! N'est-ce pas l'endroit idéal pour incarner le coeur de la communauté européenne de la jeunesse ?


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WORDS BY

MAGDALENA KURZ magdalena.kurtz@youthforum.org

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The right to participation in European municipalities and regions / Le droit de participer aux municipalités et régions de l'Europe Through the revised European Charter on the Participation of Young People in Local and Regional Life, adopted by the Congress of Local and Regional Authorities, the Council of Europe calls for the creation of policies on the access to rights for young Europeans. With the charter, the Congress presents an approach to youth policy that goes beyond simply stating the needs of young people, but translates these needs into rights, elaborating on society’s obligations to respond to the rights of

young people and how to empower them to claim and exercise their rights. “Participation and active citizenship is about having the right, the means, the space and the opportunity and where necessary the support to participate in and influence decisions and engage in actions and activities so as to contribute to building a better society.” The preamble of the charter gives a clear and comprehensive definition of youth participation. More importantly,

the Charter presents a right-based approach towards youth participation on the local and regional level and therefore has a great influence on all young Europeans. How? It demands that local and regional authorities facilitate young people’s access to their rights, by developing their knowledge through the dissemination of information. The charter underlines the importance of the implementation of the rights of young people. This may be done through the support of facilities designed


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.029 to work with young people, such as youth organisations. Furthermore, it emphasises that institutions shall create conditions allowing citizens to exert and influence the political process when they are young and that all sectorial policies should have a youth dimension.

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The European Youth Forum works to empower young people to participate actively in society to improve their own lives and for youth rights. It aims to foster the rights based approach to youth policy through the implementation of the Charter, as it is convinced that if the Charter is implemented it will influence every aspect of a young person’s life in the local community. The Youth Forum does this by introducing new projects such as the European Youth Capital (EYC), a title awarded to a city for the period of one year. This initiative encourages the implementation of European youth policies on local level and innovative projects, with regards to active participation of young people in the local community. The Forum invites you to explore the previous EYCs to see different interpretations and examples of how the right to participation in European municipalities and regions may be best implemented.

Grâce à la Charte européenne révisée de la Participation des jeunes à la vie locale et régionale adoptée par le Congrès des Pouvoirs locaux et régionaux de l'Europe, le Conseil de l'Europe demande la création de politiques sur l'accès aux droits pour les jeunes Européens. Grâce à cette Charte,

le Congrès présente une approche de la politique jeunesse qui va au-delà de la simple affirmation des droits des jeunes; elle les traduit en droits et élabore les obligations de la société de répondre aux droits des jeunes et la façon de les habiliter à revendiquer et exercer ces drois.

The Charter presents a right-based approach towards youth participation on the local and regional level The charter underlines the importance of the implementation of the rights of young people. “Participer et être un citoyen actif, c’est avoir le droit, les moyens, la place, la possibilité et, si nécessaire, le soutien voulu pour participer aux décisions, influer sur elles et s’engager dans des actions et activités de manière à contribuer à la construction d’une société meilleure.” Le préambule de la charte fournit une définition précise et complète de la participation des jeunes. Plus encore, la Charte présente une approche de la participation des jeunes au niveau local et régional qui est fondée sur les droits et elle a donc une énorme influence sur l'ensemble des jeunes Européens. Comment ? Elle exige

que les autorités locales et régionales facilitent l'accès des jeunes à leurs droits en développant leurs connaissances grâce à la dissémination d'informations. La Charte souligne l'importance de la mise en place des droits des jeunes. Cela peut se faire en soutenant des infrastructures conçues pour travailler avec les jeunes, telles que les organisations de jeunesse. Elle stipule également que les institutions doivent créer les conditions qui permettent aux citoyens d'influencer le processus politique lorsqu'ils sont jeunes, et que toutes les politiques sectorielles doivent être dotées d'une dimension jeunesse. Le Forum européen de la Jeunesse s'évertue à renforcer le pouvoir des jeunes pour qu'ils participent activement à la société et améliorent leurs propres vies et il défend les droits des jeunes. Il veut encourager une approche de la politique jeunesse fondée sur les droits en mettant la charte en oeuvre car il est convaincu que si elle est mise en oeuvre la charte influencera le moindre aspect de la vie des jeunes dans la communauté locale. Le Forum Jeunesse agit en présentant de nouveaux projets comme la Capitale européenne de la Jeunesse (CEJ), un titre décerné à une ville pendant un an. Cette initiative encourage la mise en place de politiques européennes de la jeunesse au niveau local et la création de projets novateurs liés à la participation active des jeunes dans la communauté. Le Forum vous invite à jeter un coup d'oeil aux CEJ précédentes pour voir les différentes interprétations et les différents exemples de la mise en place du droit à la participation dans des municipalités et régions d'Europe.


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Nantes Creative Generations: youth given a chance to have their say / Nantes Creative Generations: la parole aux jeunes. WORDS BY ALEKSANDRA MALDŽISKI

Nantes, the home town of Jules Verne and one of the youngest cities in France turns into a intercultural pot of creativity every autumn, when young Europeans gather to exchange ideas that are no less innovative than those of Captain Nemo. The city, with 36% of the population under 25, hosts a group of young people from around Europe for the Forum every year. This event is a part of Nantes Creative Generations, a project established in 2009 by the City of Nantes and Nantes Métropole. There are three main pieces of the Nantes Creative Generations (NCG) puzzle: Forum, Cooperation Award and the Tour, all designed with the idea to support young people’s creative ideas, to promote European cooperation and enable French youth to experience Europe first hand.

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aleksandra@obessu.org

Nantes, la ville natale de Jules Verne et l’une des plus jeunes villes de France se transforme chaque automne en foyer interculturel de créativité lorsque des jeunes Européens s’y rassemblent pour échanger des idées tout aussi novatrices que celles du Capitaine Nemo. Chaque année, la ville qui compte 36% de jeunes de moins de 25 ans accueille des jeunes qui viennent de partout en Europe pour assister au Forum. Cet événement fait partie de Nantes Creative Generations, un projet établi en 2009 par la ville de Nantes et Nantes Métropole. Le puzzle de Nantes Creative Generations (NCG) comporte trois pièces: le Forum, le Prix de la Coopération, et le Tour, tous trois conçus dans l’idée de soutenir les idées créatives des jeunes, de promouvoir la coopération européenne, et de permettre aux jeunes Français(e)s de vivre l’Europe en direct.


Le Forum est l'élément central de NCG. Il réunit une cinquantaine de jeunes de 18-30 ans qui viennent de partout en Europe. Ils passent trois jours à établir des réseaux les uns avec les autres et à partager leurs propres idées et initiatives de projet en lien à la citoyenneté et à des questions qui touchent les jeunes du Danemark à la Géorgie et au-delà. In Your Spotlight : des médias locaux participatifs fait partie de ces projets. “J'ai commencé “In Your Spotlight” avec quelques autres étudiants en journalisme. Le concept est simple: permettre aux jeunes Lettons de s'exprimer sur les problèmes de la société. Chaque mois depuis l'an dernier, nous invitons des élèves, des étudiants et des jeunes professionnels à nous soumettre des articles sur un sujet donné. Il est primordial pour la démocratie de donner la chance aux jeunes de Lettonie de s'exprimer en totale liberté et dans leur langue maternelle, et de créer un média local indépendant. C'est vraiment quelque chose pour moi d'être à Nantes aujourd'hui. Ca me permet de rencontrer d'autres jeunes et de créer des liens. Nantes Creative Generations est la preuve que les jeunes d'Europe débordent d'idées et de talent. C'est vraiment encourageant pour l'avenir” raconte Marta, une Lettone de 24 ans qui a participé au Forum en 2010.

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NCG in numbers: 200 young participants gathered in Nantes during the Forum 33 nationalities 15 local associations involved 6 cooperation awards 20 youngsters from Nantes visiting Europe

VOUS ÊTES INSPIRÉS?

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The Forum is the core event of NCG that gathers around 50 18-30 year olds from different parts of Europe, in Nantes. They spend three days networking and sharing their own project ideas and initiatives linked to citizenship and issues that affect young people from Denmark to Georgia, and beyond. In Your Spotlight: participatory local media is one of such projects. "I started In Your Spotlight with a few other journalism students. The concept is simple: allow young Latvians to express themselves on societal issues. Every month for the past year, we invite school kids, university students and young professionals to enter articles on a given topic. It’s essential for democracy to give the youth of Latvia the chance to have their say in total freedom and in their native language, and to create an independent local media. It’s a big thing for me to be in Nantes today. It allows me to meet other young people and form ties. Nantes Creative Generations is proof that the youth of Europe is buzzing with ideas and talent. That’s really encouraging for the future" says Marta, 24, from Latvia who took part in the Forum in 2010.

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ARE YOU INSPIRED?


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AND THE AWARD GOES TO.. NCG also supports joint initiatives between Forum participants by giving prize awards to projects involving youth from Nantes and other European countries. Art Rocket was the first awarded project, created by young artists from France, Denmark and Germany. It is a mobile arts project that transforms public spaces into virtual workshops and suggestion boxes. According to Julien Dupont, one of the co-creators, the participation in Nantes Creative Generations was decisive for the project. “We already had thoughts and ideas, but thanks to NCG and the Co-operation Award, they took on a European dimension. Thanks to the Award, we were able to go to the European Commission to ask for financial support. Art Rocket was co-funded by the Youth in Action programme. This funding had a multiplying effect, as we were then able to invite about twenty visual artists in residence, which was three times more than we could have invited just using the co-operation prize. Without the Award, and without the meetings made possible through NCG, we would not have been there. That was the real catalyst”, says Julien.

NCG ON TOUR Not only does the NCG bring Europe to Nantes, but it also brings young people from this Atlantic port city to different parts of Europe, to the home cities of previous participants. A group of young men and women from Nantes travel to a European city in the summer where they have a chance to learn about a project presented at an NCG Forum. In 2012 they went to The Netherlands to meet the Hague Youth Ambassadors, 15 young volunteers who offer advice to local authorities on public policy, in relation to young people, immigration and integration. After the Tour the participants said that this is a very interesting concept that they

can develop in Nantes and for some of them this was also the first opportunity to travel outside of France.

THE MISSING PIECE When all the pieces of the puzzle come together there is still one thing about Nantes Creative Generations left to be mentioned: the network. The idea behind NCG is not

just for the young people participating to meet at one-off events, but to create a synergy between these youth activists and their creative innovations by establishing a network through which they can continue communicating, exchanging ideas and hopefully developing more joint projects in the future. They might even prove that it doesn’t take as much as twenty thousand leagues under the sea to reinforce the concept of “living together” in Europe.


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ET LE PRIX EST DÉCERNÉ À...

NCG ON TOUR

NCG soutient également des initiatives conjointes de participants du Forum en récompensant des projets qui impliquent des jeunes de Nantes et d'autres pays européens. Art Rocket a été le premier projet récompensé, créé par de jeunes artistes de France, du Danemark et d'Allemagne. C'est un projet artistique mobile qui transforme les espaces publics en ateliers virtuels et en boîtes à suggestions. Selon Julien Dupont, l'un des co-créateurs, la participation à Nantes Creative Generations a été décisive pour le projet. “Nous avions déjà des plans et des idées, mais grâce à NCG et au prix de la Coopération, ils ont revêtu une dimension européenne. Grâce au Prix, nous avons pu nous rendre à la Commission européenne pour solliciter un soutien financier. Art Rocket a été co-financé par le Programme Jeunesse en Action. Ce financement a eu un effet multiplicateur puisque nous avons pu inviter une vingtaine d'artistes visuels en résidence, ce qui représente trois fois plus de monde que si nous n'avions utilisé que le Prix de la Coopération. Sans le Prix et sans les réunions qu'a permis NCG nous n'en serions pas là. NCG a vraiment été le catalyseur” dit Julien.

NCG amène donc l'Europe à Nantes, mais elle emmène aussi les jeunes de sa ville portuaire atlantique dans différentes régions d'Europe, dans les villes natales des participants précédents. Chaque été, un groupe de jeunes Nantais(e)s voyage dans une ville européenne où ils ont l'occasion de découvrir un projet présenté au Forum NCG. En 2012, ils sont allés aux Pays-Bas pour rencontrer les Ambassadeurs de La Haye; 15 jeunes bénévoles qui prodiguent des conseils aux autorités locales sur la politique publique par rapport aux jeunes, à l'immigration et l'intégration. Après le Tour, les participants ont dit que c'est un concept très intéressant qu'ils peuvent développer à Nantes et pour certain(e)s d'entre eux c'était aussi la première occasion de voyager en dehors de la France.

LA PIÈCE MANQUANTE Lorsque toutes les pièces du puzzle sont réunies, il reste une chose à mentionner sur Nantes Creative Generations : le réseau. L'idée sous-jacente à NCG n'est pas uniquement que les jeunes participants se rencontrent lors

d'événements exceptionnels mais bien de créer une synergie entre ces jeunes militants et leurs innovations créatives en établissant un réseau grâce auquel ils peuvent continuer à communiquer, échanger des idées et, nous l'espérons, développer d'autres projets communs à l'avenir. Ils pourraient même démontrer qu'il ne faut pas vingt mille lieues sous les mers pour renforcer le concept du “vivre ensemble” en Europe.

NCG en chiffres : 200 jeunes participants réunis à Nantes pendant le Forum 33 nationalités 15 associations locales 6 prix de la coopération 20 jeunes de Nantes ont visité l'Europe


/ HOTPOT URBAN FARMING: A PATHWAY TO EDUCATION AND EMPLOYMENT? / AGRICULTURE URBAINE: UNE SOURCE D'ÉDUCATION ET D'EMPLOI? WORDS BY

NOZIZWE DUBE

nozizwe.bel@gmail.com


En regardant bien dans les nuances de gris du béton, il se peut que nos yeux tombent sur

parer à la pauvreté et à l'insécurité alimentaire. Aujourd'hui, avec les sept milliards (si pas plus) de bouches à nourrir, l'agriculture commence à ressentir la pression. Elle a beau être essentielle à notre survie; l'énergie qu'elle requiert, la perte d'habitat et d'autres processus qu'elle occasionne causent la lente mais incontestable détérioration de la planète. Si l'agriculture urbaine passe à une vitesse supérieure, les ingrédients de votre salade pourraient tous très vite provenir du bâtiment en bas de votre rue. En plus des plantes, l'agriculture

/hotpot YOUTH OPINION

urbaine comporte aussi l'élevage; un concept plus connu sous le nom d'agriculture verticale. Pendant que nous digérons encore le concept, analysons le pour et le contre. Comme mentionné plus haut, les frais de transport sont considérablement réduits. A côté de cela, nous obtenons les produits les plus frais que nous puissions acheter, et nous sommes encouragés à ne manger que des produits de saison. De plus, le vert est une solution aux ilôts de chaleur urbains; ce phénomène par lequel une zone urbaine enregistre des températures bien plus élevées que les zones rurales alentours à cause des activités humaines. L'agriculture urbaine fournit plus d'ombre et, croyez-le ou non, elle pourrait également engendrer davantage d'opportunités d'emploi. Vu les taux élevés de chômage qui collent aux basques de l'Europe, l'agriculture urbaine ne pouvait pas tomber mieux. En outre, les défenseurs des nouveaux modes de vie affirment que l'agriculture urbaine pourrait permettre aux résidents d'avoir accès à une source saine de produits, tout en étant une filière d'éducation et d'emploi pour les jeunes. L'agriculture urbaine contribue également à motiver les jeunes locaux à se former à l'agriculture durable. Cependant, un terrain en ville est souvent onéreux, tout comme les jardins qui ont tendance à se louer ou se vendre très cher. Les plantes ou animaux risquent ainsi de se retrouver à l'étroit. D'autres problèmes peuvent comprendre l'insuffisance de lumière et d'eau, ce qui peut limiter les récoltes. Si l'on garde l'aspect santé en tête, les sols urbains peuvent également être chargés de plomb, d'arsenic ou d'autres toxines, ce qui exige une dépollution ou un remplacement avant leur utilisation. L'agriculture urbaine va-t-elle prospérer ou n'estce qu'une autre nouvelle utopie? Si on lui donne une chance, nous pourrions bientôt garnir nos salades de cornichons et de tomates cultivés sur nos toits.

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des touches de vert qui dépassent là où l'on s'y attend le moins. Au sens propre comme au sens figuré, l'agriculture urbaine se développe de plus en plus dans nos villes. Vu les menaces que le réchauffement climatique fait peser sur la planète Terre, c'est avec soulagement que la plupart des gens se réjouissent du retour de l'agriculture urbaine. Le retour ? Oui! Le désir de faire de l'agriculture urbaine est d'abord apparu dans nos villes pendant la 1ère Guerre mondiale, principalement aux Etats-Unis, au Canada et au Royaume Uni, pour

Linda N.

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If you look between the grey shades of concrete, it’s possible that your eyes may stumble upon green flashes, protruding from the most unexpected places. Literally and figuratively, urban farming is cropping up more and more in our cities. With the ticking clock that global warming has thrust upon planet Earth, it is with a sigh of relief that most people are embracing the comeback of urban farming. Comeback? Yes! The desire to urban farm first sprouted in our cities during World War I and World War II, mainly in the United States of America, Canada and the United Kingdom, as a response to poverty and food insecurity. Today, with seven billion (and counting) mouths to feed, agriculture is feeling the strain. Although agriculture is key to survival; the energy use, habitat loss and other procedures cause the slow, yet significant deterioration of the planet. If urban farming is taken to another level, soon your salad ingredients may all be coming from the building down the road. Aside from the plants, urban farming also includes animal husbandry; a concept more commonly known as vertical farming. Whilst we are still digesting this concept, we are going to take a look at the pros and cons that come saddled with it. As aforementioned, transport costs are considerably decreased. Alongside this, we also get the freshest produce we can buy and we are encouraged to eat just that which is in season. Moreover, green is a solution to the island heat effect: the phenomenon whereby a metropolitan area is significantly warmer than its surrounding rural areas due to human activities. Urban farming provides more shading and believe it or not, could also create more job opportunities. With the high rates of unemployment holding Europe’s heels, urban farming couldn’t crop up at a better time. Besides, the promoters of the new way of living state that urban farming could provide residents with access to a healthy source of produce, whilst also providing young people with a pathway to education and employment. Urban farming also helps to engage local young people in training them on sustainable farming. Land in the city however, is often expensive, as gardens tend to come along with a high price tag. This in turn can lead to the possibility of cramped conditions for the plants or animals. Other problems could be insufficient light and water sources, which can limit yields. With health in mind, urban soils can be loaded with lead, arsenic and other toxins too, requiring remediation or replacement before use. Is urban farming going to blossom into something fruitful, or is it just another utopian dream? If it is given the chance, soon we might be filling our salads with rooftop grown gherkins and tomatoes.


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CITTASLOW: YOUNG PEOPLE ARE KEY TO PROGRESS NEW PHILOSOPHY / CITTASLOW: LES JEUNES À LA TÊTE D'UNE NOUVELLE PHILOSOPHIE WORDS BY MACARENA RODRIGUEZ

Across the world there are examples of cities that have that something special – whether it be Paris with its romantic atmosphere or New York with its world famous skyline. These cities, like many others, have a defining characteristic, however little focus is put on what makes a particular place ‘liveable’. A recently created movement proposes to start looking at what sort of cities we and future citizens will want to live in, by advocating a ‘slow down’ approach to city dwelling. The Cittaslow movement envisages cities that adapt to the needs of citizens and therefore end the expectation on inhabitants to adhere to norms of their surroundings. The movement was born in Italy in 1999 and was inspired by the ‘Slow Down’ philosophy that advocates, “the improvement in the quality of life in towns by slowing down its overall pace, especially in a city’s use of spaces and the flow of life and traffic through them”. In order to be a success, the Cittaslow organ-

isation seeks to engage with citizens across the world – both, young and old. There is now a global network that links 147 Cittaslow cities across 24 countries. The UK movement for example states, “Cittaslow is an accreditation that acknowledges the dedication and commitment of community members who work hard to make their part of the world a healthier, greener, happier, and slower place to inhabit”. For a city to become part of the Cittaslow network, there must be the political will to do so. Politicians must engage citizens, whilst adopting the Cittaslow philosophy and promote the benefits of the process. Naturally, it is vital that ordinary citizens commit to this new way of thinking in order to see a positive change within their own community. Sabine Storme, Coordinator of the Belgian Cittaslow network recently stated that, “Together, politicians and citizens, we can do many things to improve our living in commu-

nity”. Looking at young people in particular, she adds, “They are the ones that can lead this movement as it is a really new one, and therefore the key for improving the daily life of future generations”. For young citizens, this global project represents a fantastic opportunity to make a real difference to the communities they live in. This form of direct participation is something every town and city should consider in order to make their localities an even better place to live.

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Macarena.rodriguez@youthforum.org

Le monde fourmille d’exemples de villes qui ont quelque chose de spécial – que ce soit Paris et son atmosphère romantique ou New York et sa célèbre skyline unique au monde. Comme beaucoup d’autres, ces villes ont une caractéristique particulière, mais on n’insiste jamais vraiment sur ce qui fait d’un lieu particulier un lieu “habitable”. Un mouvement créé récemment propose de commen-


pour faire de leur partie du monde un endroit plus sain, plus vert, plus heureux et plus “slow” où vivre”. Pour qu’une ville fasse partie du réseau Cittaslow, il faut la volonté politique. Les politiciens doivent engager leurs citoyens

Pour les jeunes citoyens, ce projet mondial représente une chance unique d’apporter une réelle différence dans les communautés où ils vivent. Cette forme de participation directe est une chose que chaque ville devrait considérer pour qu’il soit encore plus agréable de vivre dans leurs différents quartiers.

hotpot /

Pour prospérer, l’organisation Cittaslow cherche à engager des citoyens à travers le monde – jeunes et moins jeunes. Il existe aujourd’hui un réseau mondial qui relie 147 villes Cittaslow dans 24 pays. Le mouvement anglais par exemple déclare que “Cittaslow est une sorte de label qui reconnaît le dévouement et l’engagement des membres de la communauté qui travaillent d’arrache pied

Cette forme de participation directe est une chose que chaque ville devrait considérer.

tout en adoptant la philosophie Cittaslow et promouvoir les avantages du processus. Naturellement, il est vital que les citoyens ordinaires adhèrent à ce nouveau mode de pensée pour pouvoir observer un changement positif au sein de leur propre communauté. Sabine Storme, Coordinatrice du réseau Cittaslow en Belgique déclarait récemment : “Ensemble, les politiciens et les citoyens peuvent faire énormément de choses pour améliorer la vie en communauté”. En pensant aux jeunes en particulier, elle ajoute : “Les jeunes peuvent prendre la tête de ce mouvement car il est tout nouveau et il est donc la clé d’un mieux-vivre au quotidien pour les générations futures”.

YOUTH OPINION

Le mouvement “Cittaslow” envisage des villes qui s’adaptent aux besoins des citoyens et met donc un terme aux attentes qui planent sur les habitants d’adhérer aux normes de leurs environnements. Le mouvement a vu le jour en Italie en 1999 et a été inspiré par la philosophie du “slow” qui veut “améliorer la qualité de la vie en ville en ralentissant son rythme général, surtout par rapport à l’utilisation des espaces urbains, au flux de vie et au trafic qui les traversent.”

This form of direct participation is something every town and city should consider.

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cer à analyser dans quelle sorte de villes les citoyens d’aujourd’hui et de demain voudront vivre en préconisant une approche “slow down” de la vie citadine.


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I LIKE EUROPE: Becoming an adult in the Europe of today / Devenir adulte dans l’Europe d’aujourd’hui. WORDS BY AURÉLIE CHARON

Aurelie.CHARON@radiofrance.com

CAROLINE GILLET

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Caroline.GILLET@radiofrance.com

Aurélie Charon and Caroline Gillet travelled across Europe to make a series of radio documentaries. They crossed six cities, from the east to the west and from the north to the south: Berlin, Sarajevo, Liverpool, Tallinn, Seville and Oslo, and they remind us that it is not fashionable to say ‘I LIKE EUROPE’. It is therefore a little provocative to assert that we are the children of Europe and that we want it to continue. After making a documentary on young people in Algiers, during the summer of 2011, we realised how much the border between the Algerians and the French was hermetic. We had to force entry, on both sides, if we wanted to meet among us, the new generation. While thinking of our next destination, we felt the need to ‘stay’ in Europe.

We had the urgent need to enjoy these borders that can still be crossed without visas and constraints. Nothing is self-evident, Europe is constantly reconsidered and since we grew up with this early 21st century we believe it is earned. Yet, we suddenly took fright. We refuse to believe that the European idea can be reduced to the economic crisis, the Euro crisis or the inability of the institutions to cope with them. We wanted to oppose these difficulties. Among Europeans we do not speak the same language, but we do share ideals, history, culture, an imaginary world, the will not to become a lost generation and the will to fight against extremisms. To embody Europe, we had to embrace the north and the south, the east and the west, the past and the future. Just as John F. Kennedy proclaimed ‘Ich bin ein Berliner’ on June 26th 1963, we all were Sarajevians, between 1992 and 1996, or Norwegians after the massacre in Utøya in July 2011. This is what makes us Europeans.


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.039 We went to meet 20-year-old young people who make the old continent move. To start with, we chose a ‘new’ European, Gal. Of Israeli origin, she had just recovered a Polish passport from her grandfather that had been confiscated in Warsaw during World War II. We evoked with her the legacy of this conflict and convinced her to accompany us into Germany. This trip was not easy for her; neither had been the request for the Polish identity. ‘I always felt European. 800 years ago, my great, great grandparents lived in Poland.’ Gal had learnt that her grandmother was devastated to know she was ‘back’ in Germany. Her mother on the other hand had encouraged her to go, insisting that ‘grand children should not ask for forgiveness on behalf of their grandparents.’

in Bosnia that the future of communities and religions that are trying to live together again is at stake, between Catholics, Orthodox, Muslims and Jews. The growth of nationalism is worrying, in Bosnia as in the rest of Europe. The rise of the far right in Europe is the main threat our generation must fight against. In Liverpool, we met a young activist of the British National Party to try and understand his anxiety when denouncing the ‘white genocide’.We met his best friend Lucy in the pub he had set up the date with us. Lucy is a young luscious girl with red hair, who hastened to explain that she was herself bisexual and a communist. They were heavily debating politics and society and we thought that they would perhaps find each other again in the middle.

After Berlin, we deemed it important to pay a visit to Sarajevo, because in the 90s it sounded like the last war on our continent. In the end, it is now

Naturally, our last stop was Oslo. We wanted to talk to Khalid, who escaped the bloodbath in Utøya. Of Yemeni origin, his parents had chosen to flee


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to Norway about ten years ago. They thought that in the nation of the Nobel Peace Prize, they would not have to fear war anymore. Then there was the slaughter perpetrated by Anders Breivik, who tried to ‘save the European race’ from the Islamic invasion. Khalid was there with two of his brothers. One of them, the youngest, was killed. Traumatised, Khalid had to stop teaching but he continued to be active in the Labour Party. ‘It was a tragedy but it strengthened our will to go on with politics, it is our only weapon against extremism and terrorism’. Between Berlin, Sarajevo and Oslo, everything resonates. The sensation of being European is obvious and the radio series goes on. During this electoral year we want to continue to give a meaning to Europe, make it more ‘sexy’, make it heard and understand what it means to become an adult in the Europe of today.

Aurélie Charon et Caroline Gillet ont parcouru l’Europe pour une série de documentaires radio. Elles ont parcouru six villes, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud : Berlin, Sarajevo, Liverpool, Tallinn, Séville et Oslo, et elles nous rappellent que ce n’est pas à la mode de dire « I LIKE EUROPE ».

C’est donc une petite provocation d’affirmer : nous sommes les enfants de l’Europe, et oui, nous voulons que cela dure. Après avoir réalisé un documentaire sur les jeunes à Alger pendant l’été 2011, nous nous sommes rendu compte à quel point cette frontière entre Algériens et Français était étanche. A quel point il fallait forcer l’entrée, d’un côté comme de l’autre, si nous voulions nous rencontrer, nous, la nouvelle génération. Alors que nous réfléchissions à notre prochaine destination, nous avons senti le besoin de « rester » en Europe. L’urgence de profiter de ces frontières qu’il est encore possible de traverser sans visas et sans contraintes. Parce que rien ne « va de soi », rien n’est évident, l’Europe est sans cesse remise en cause, et nous qui avons grandi avec ce début de XXIè siècle, la considérons comme un acquis. Néanmoins, nous avons soudain pris peur. Nous refusons que l’idée européenne soit réduite à la crise économique, à celle de l’Euro, ou à l’incapacité des institutions à y faire face. Nous voulions nous opposer à ces difficultés. Entre Européens, nous ne parlons pas la même langue, mais nous avons en commun un idéal, une histoire, une culture, un imaginaire, l’envie de ne pas être une génération sacrifiée, et la volonté de lutter contre les extrémismes. Il

fallait, pour incarner l’Europe, embrasser le nord et le sud, l’est et l’ouest, l’histoire et le futur. Et comme John F. Kennedy proclamant «je suis un berlinois » le 26 juin 1963, nous avons tous été Sarajéviens, entre 1992 et 1996, ou Norvégiens au lendemain de la tuerie d’Utøya, en juillet 2011. C’est ce qui fait de nous des Européens. Nous sommes parties à la rencontre des jeunes de 20 ans qui font bouger le vieux continent. Pour commencer, nous avons choisi une « nouvelle Européenne » ; Gal. Israélienne, elle venait de récupérer un passeport polonais, confisqué à son grand père à Varsovie lors de la Seconde Guerre mondiale. Nous avons évoqué l’héritage de ce conflit avec elle : nous l’avons convaincue de nous accompagner en Allemagne. Pour elle, ce voyage n’était pas facile. Demander l’identité polonaise ne l’avait pas été non plus. « Pourtant, je me suis toujours sentie Européenne, il y a 800 ans, mes arrière- arrière-grands-parents habitaient la Pologne ». Gal avait appris que sa grand-mère était dévastée de la savoir « de retour » en Allemagne. Sa mère en revanche, l’avait encouragée à partir en insistant: « Ce n’est pas le rôle des petits-enfants de demander pardon au nom de leurs grands-parents ». Après Berlin, il nous semblait important de passer par Sarajevo, parce que dans les années 90, ça sonnait comme la dernière


YOUTH OPINION

.041 guerre sur notre continent. Et puis, c’est désormais en Bosnie que se joue l’avenir de communautés et de religions qui tentent de vivre à nouveau ensemble : entre catholiques, orthodoxes, musulmans et juifs. La montée des nationalismes, en Bosnie comme en Europe, est inquiétante. Celle de l’extrême-droite en Europe est la menace principale contre laquelle notre génération doit lutter. A Liverpool, nous étions allées à la rencontre d’un jeune militant du British National Party pour tenter de comprendre son angoisse quand il dénonce le «génocide blanc». Dans le pub où il nous avait donné rendez-vous, on avait croisé sa meilleure amie, Lucy. Une jeune fille rousse, pulpeuse, qui s’était empressée de nous expliquer qu’ellemême était bisexuelle et communiste. Ils débattaient furieusement de politique et de

société, on s’était dit qu’à 19 ans, tout était encore possible et que peut-être, ils finiraient par se retrouver à mi-chemin. Notre dernière étape a naturellement été Oslo, pour parler avec Khalid, rescapé de la tuerie d’Utøya. D’origine yéménite, ses parents avaient choisi de fuir pour la Norvège il y a une dizaine d’années. Ils se disaient que dans la nation du Prix Nobel de la paix, ils ne craindraient plus la guerre. Et puis il y a avait eu le massacre perpétré par Anders Breivik, qui tentait de « sauver la race européenne » contre l’invasion islamique. Khalid était là avec deux de ses frères. Un des deux, le plus jeune, a été tué. Traumatisé, Khalid a du cesser d’enseigner, mais il a continué la politique auprès du parti travailliste, « c’était une tragédie, mais ça a

renforcé notre envie de continuer en politique, c’est notre seule arme face à l’extrémisme et au terrorisme ». Entre Berlin, Sarajevo et Oslo, tout résonne. La sensation d’être Européen est évidente, et la série radio se poursuit. En cette année électorale, nous voulons continuer de donner sens à l’Europe, de la rendre plus « sexy », de la faire entendre, et de comprendre ce que veut dire devenir adulte dans l’Europe d’aujourd’hui.

The radio series I LIKE EUROPE can be listened to on http://www.franceinter.fr/emission-ilike-europe-ete-2012. La série radiophonique I LIKE EUROPE peut être écoutée sur : http:// www.franceinter.fr/emission-i-like-europeete-2012


CONTEMPLATION OF TRACES / CONTEMPLATION D’UNE TRACE

Words by Mao Piavaux mpiavaux@yahoo.fr


graphic journalism / YOUTH OPINION

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What are graffiti other than traces, signatures left by man to be seen, recognised or perhaps recognised as on the fringe of society? Qu’est-ce que le graffiti sinon une trace, une signature laissée par l’homme pour être vu, reconnu, ou peut-être se sentir en marge de la société ?


Besides, each of these degradations offers different interpretations. This freedom of interpretation is the basis of the work Présence, from which these photos are taken. Analyse the representations man makes of himself in the urban jungle, be touched by the ageing of these walls and the

masterpieces on them, get lost in the eyes of a character that was drawn but weathered with time, and contemplate what street artists offer us. The images to be discovered here are the result of a constant visual research on the similarity with which man represents himself in his own environment, regardless of the city or the country.

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/ en YOUTH OPINION

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Although sometimes content with a simple signature, taggers generally go much further and decorate our walls with true masterpieces. These artists opted for a medium that can be seen by all for an indefinite time. Time, also being this unpredictable factor, certainly adds an essential dimension to these works of art. Daily weather, pollution and other damage of the image have the urban space turn into a beating heart.

Parfois satisfaits d’une simple signature, les tagueurs vont généralement beaucoup plus loin et ornent nos murs de véritables oeuvres d’art. Ces artistes ont décidé d’utiliser un support vu de tous, pour un temps indéterminé. Et le temps, ce facteur inconnu, ajoute certainement une dimension importante à ces oeuvres. Chaque jour intempéries, pol-

lution et autres dégradations de l’image font de l’espace urbain un coeur qui bat. En outre, chacune de ces dégradations nous offre différentes interprétations. C’est cette liberté d’interprétation qui est à la base du travail Présence dont sont issues ces photos. Se pencher sur les représentations que l’homme fait de lui-même dans la jungle urbaine, être touché par le vieillissement de ces murs et des oeuvres qui les décorent, se perdre dans le regard d’un personnage dessiné puis abîmé par le temps, contempler ce que les artistes de rue nous offrent. Les quelques images à découvrir ici sont le résultat d’une recherche visuelle constante sur la similarité avec laquelle l’homme se représente dans son propre environnement, quels que soient la ville ou le pays où il se trouve.


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YOUTH OPINION


IF I WERE/ SI J’ETAIS YOUNG JEUNE TODAY… AUJOURD’HUI…

WORDS BY

LIAM BEATTIE

ljbeattie1@gmail.com

IF MY GRANDFATHER WAS YOUNG TODAY! SI MON GRAND-PÈRE ÉTAIT JEUNE AUJOURD’HUI!


We then touched upon whether he would stay in Scotland or travel further afield. “I would definitely travel more and even look to work elsewhere in Europe – perhaps somewhere such as France, Belgium or Denmark. Countries are now far more accessible for people. I strongly believe that removing barriers to travel results in the breaking down of stereotypes people have regarding other cultures or nationalities” As youth unemployment remains to be a pressing issue for most of Europe, I asked my grandfather how he would deal with being out of a job if he were young today. “I think in my day it was a lot easier to find a job – when I left school at 16 and worked in the textile industry, I was earning more than my father! Now for young people it is tough and there are fewer opportunities. Even if you are in a job you don’t like, look at the long-term and stay positive” We finished by looking at Hawick, the town where he was born and I grew up in. “Even if I was young today, I would always return to my hometown. Our family ancestors go back to 1718 and they stayed in this area – I wanted to continue that as I’m proud of where I’m from.” He finished the discussion with passing on his best piece of advice, “Always be a good listener, even if you don’t agree with someone, listen and you might learn something new”. I think this symbolises the great opportunities young people have now, to experience and learn about so different cultures and traditions.

Nous avons parlé de son expérience de l’éducation et des différences avec celle des jeunes d’aujourd’hui. “Lorsque j’étais à l’école, on te mettait automatiquement dans une classe professionnelle ou théorique. A l’époque, aller à l’université dépendait des revenus de tes parents, et s’ils ne pouvaient pas se le permettre, on n’y allait pas, tout simplement. Les jeunes d’aujourd’hui ont tellement plus de possibilités de réaliser leur potentiel pédagogique!”. Ensuite, j’ai voulu savoir s’il resterait en Ecosse où s’il irait plus loin. “Je voyagerais certainement plus et je chercherais même du travail ailleurs en Europe – peut-être bien en France, en Belgique ou au Danemark. Les pays sont désormais bien plus accessibles. Je suis fermement convaincu que l’élimination des obstacles au voyage contribue à éliminer les stéréotypes que les gens ont par rapport à d’autres cultures ou nationalités.” Vu que le chômage des jeunes reste un problème urgent à résoudre pour la majeure partie de l’Europe, j’ai demandé à mon grand-père comment il s’en sortirait s’il était jeune et sans emploi aujourd’hui. “Je pense que de mon temps il était bien plus facile de trouver un emploi – lorsque j’ai quitté l’école à 16 ans et que j’ai travaillé dans l’industrie textile, je gagnais plus que mon père! Aujourd’hui, les temps sont durs pour les jeunes et il y a moins d’opportunités. Même si tu n’aimes pas ton travail, pense au long terme et reste positif ”. On a ensuite parlé de Hawick, la ville où il est né et où j’ai grandi. “Même si j’étais jeune aujourd’hui, je retournerais toujours dans ma ville natale. Nos ancêtres remontent à 1718 et ils sont restés dans cette région – je voulais dire que je suis fier de là où je viens”. Il a terminé la discussion en me donnant un bon conseil, “Sois toujours très attentif, même si tu n’es pas d’accord avec ton interlocuteur, écoute-le, et tu pourras apprendre quelque chose de nouveau”. Je pense que cela symbolise les énormes possibilités qu’ont les jeunes aujourd’hui de découvrir et faire l’expérience de cultures et de traditions si différentes.

YOUTH OPINION

Né au beau milieu de la II Guerre mondiale, mon grand-père James ‘����������������������������������������������������� ������������������������������������������������������ Jim�������������������������������������������������� ’������������������������������������������������� Beattie a eu une enfance et une jeunesse complètement différentes de celles que vivent des millions de jeunes Européens aujourd’hui. Il est né dans un monde de frontières et de tensions politiques régnant dans tout le continent – diamétralement opposé à la paix et à la coopération relatives que nous connaissons aujourd’hui.

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I spoke to him about his experience of education and how it differs from young people’s now. “When I was at school you were automatically placed in a class that was either vocational or academic focused. I think this meant that at a really young age, your future was already decided for you. Going to university back then all depended on how much your parents earned and if they couldn’t afford to support you then you just didn’t go. Young people now have so many other opportunities to reach their educational potential”.

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Born in the midst of the Second World War, my grandfather, James ‘Jim’ Beattie had a childhood and youth that is completely different to the one experienced by millions of young Europeans today. He was born into a world of borders and political tensions across the continent – in stark contrast to the relative peace and cooperation we enjoy today.


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