REFLETS n°37 / Juin 2017 by Vision-France

WWW.VISION-FRANCE.NET

N°37 / JUIN 2017

REFLETS le magazine des églises de vision-france

DOSSIER

FAUT-IL RÉFORMER LES ÉVANGÉLIQUES ?

SOMMAIRE 03

VOL DE PAPILLONS Sur la Route des Vins d'Alsace, entre Ribeauvillé et Riquewihr, découvrez les bijoux de la nature ! Une promenade au cœur d'une flore luxuriante et parmi des centaines de papillons exotiques vivants en liberté. Une expérience extraordinaire à ne pas manquer !

ÉDITO

DOSSIER

VIE DES ÉGLISES 08 WOERTH

09 10 11

BRUMATH LONS-LE-SAUNIER BESANÇON

VIE DE L’UNION

12 13 14 15

BILAN AG ASSISTANTS PASTORAUX PORTRAIT : MATHILDA WREDE SUJETS DE PRIÈRE

COLLABORATEURS

Cethosia Biblis

16 I

ALEX WAUTIER M

REFLETS, le magazine des Églises de Vision-France. Paraît cinq fois par an.

emnon Graphium agam

pus Danaus gilip

Nouveauté 2017 : BZZ360 Visitez l'intérieur d'une ruche grâce à la réalité virtuelle ! A voir aussi : Colonie de fourmis atta, caméléons, phasmes, grenouilles tropicales, ...

A moins de 15 minutes de Colmar JARDINS DES PAPILLONS Route de Ribeauvillé - 68150 Hunawihr www.jardinsdespapillons.fr - 03 89 73 33 33 Ouvert jusqu'au 1er novembre 2017 De 10h à 18h en continu (17h en oct-nov.) Découvrez notre univers sur : et

Comité de rédaction Jean-Georges Gantenbein 14, avenue Clemenceau F-68100 Mulhouse 06 69 29 25 38 jg.gantenbein@vision-france.net Benoît Baslé Roland Brobeck Florence Brobeck Gilbert Goetz Angel Portaz Anouk Riedinger Administration Vision-France 13 rue Xavier Marmier 25000 Besançon Tél. +33 (0)3 81 80 87 19 Directeur de publication Jean-Georges Gantenbein jg.gantenbein@vision-france.net Mise en page The Hug (www.thehug.fr) Photos et illustrations Libres de droit, privées ou archives des Églises Impression Saxoprint, Paris Compte postal CCM Besançon-Montrapon IBAN : FR76 1027 8080 0400 0201 4320 133 BIC : CMCIFR2A

Siège social 2 rue Schlumberger 68200 Mulhouse SIRET : 434 186 862 00034 APE : 9491Z Titre Reflets (Besançon. 2014) ISSN : 2426-2781

Membre de :

EDITO

hers lecteurs, Que vaut aujourd’hui la redécouverte de la grâce de Dieu cinq siècles après les Réformes protestantes ? Comment les Églises protestantes et évangéliques ont-elles transmis et vécu la doctrine de la justification par la grâce au moyen de la foi (Galates 2, 16) au cours des siècles écoulés ?

L’histoire de l’Église est impitoyable à ce sujet. Elle nous invite à être lucide sur nous-mêmes et nos Églises. Deux leçons d’histoire se dégagent principalement : On peut trop parler de la grâce et pas assez de la loi ! Pour que la grâce puisse déployer sa force, il faut au préalable la connaissance de la volonté de Dieu. Martin Luther a compris Romains 1, 17 comme une libération totale parce qu’il était un moine qui prenait au sérieux la loi de Dieu. Si on parle uniquement de la grâce sans parler des exigences de la loi, notre Évangile se transforme en une « grâce bon marché » (Dietrich Bonhoeffer). On peut trop parler de la loi et pas assez de la grâce ! Les Évangéliques prêchent que le message de la grâce est simple, accessible et révolutionnaire. Toutefois, nous nous rendons compte que la loi (de Dieu, des traditions, le « religieux ») semble dans les faits être souvent plus attractive que la grâce parce que la loi nous procure une sensation de « sécurité » psychologique. Nous devons faire attention à ne pas sous-estimer l’attractivité de la loi. Certains courants évangéliques exploitent ce besoin par trop humain. Être fidèle au message de la grâce signifie, ici comme dans quasi tous les domaines de notre vie avec Jésus Christ, chercher un équilibre. Je nous souhaite cet équilibre pour notre santé spirituelle et celle de nos Églises. Jean-Georges Gantenbein président de Vision-France

DOSSIER

LE PROTESTANTISME ET LES ÉVANGÉLIQUES Interview avec Monsieur le pasteur Marc Seiwert, chargé de mission auprès de la présidence, président de l’Union des Églises Protestantes d’Alsace-Moselle (UEPAL) Jean-Georges Gantenbein

Seiwert, comment vivez-vous votre piété perQ M. sonnelle ? théologien libéral avec une expression de foi R un évangélique-piétiste.

J’aime toujours dire mon slogan personnel : je suis

les Protestants et les Évangéliques en AlQ entre sace-Moselle ?

Comment percevez-vous aujourd’hui la relation

grand mouvement diversifié et riche… Les relaR un tions sur le terrain sont souvent très fructueuses,

Déjà définir les Évangéliques est compliqué ; c’est

avec le bémol qu’elles sont parfois trop liées à des questions de personnes, c’est-à-dire dépendantes de l’émotion et de la sensibilité des acteurs. On peut avoir une collaboration heureuse sur le terrain, mais il suffit que les personnes changent et les choses basculent. En conclusion, il y a beaucoup de choses positives qui se font. sont proches d’une théologie évangéliqueQ roisses piétiste ? Selon vous, combien de personnes dans vos pa-

Il faisait toujours partie intégrante de nos R ancien. Églises. Si les Églises luthériennes ont fait appel à Le piétisme dans le luthéranisme alsacien est très

Chrischona après la guerre ce n’est pas par hasard, parce qu’il y a un vécu commun depuis deux siècles. Pour les chiffres d’aujourd’hui, il est difficile de donner un pourcentage.

Vision-France (anciennement « Chrischona ») est passée d’une communauté piétiste à l’intérieur de l’UEPAL à une Église évangélique libre il y a trente ans. Comment résonne cette évolution en vous ?

C’est une interpellation pour aujourd’hui. Il s’agit, à mon avis, d’un double raté, dû à une double faute. D’un côté, les Églises historiques n’ont pas su intégrer cette demande de renouvellement dans les années 1970-80. Au lieu d’interpréter cette interpellation comme une chance à l’intérieur de l’Église, on a eu tendance à vouloir s’enfermer pour des idées quelque fois idiotes ; par exemple de ne pas vouloir une guitare à l’Église. De l’autre côté, dans le mouvement Chrischona, on s’est laissé grisé par cette idée de vouloir être une vraie Église. Du coup, le rejet auquel certaines de ces communautés ont été exposées a livré un bon prétexte pour quitter les paroisses. Ce n’est pas toujours glorieux ce qui s’est passé à l’époque. En effet, le témoignage de l’Évangile ne vit pas de la scission, mais de la pluralité et de la complémentarité. 04

a-t-il des choses qui vous énervent chez les Q YÉvangéliques ? Ce n’est pas différent. Il y a une tendance R Églises. chez les chrétiens à un repli identitaire, au lieu de C’est la même chose qui m’énerve aussi dans nos

considérer l’altérité et la différence comme une richesse. Je vais au-delà de l’idée d’accepter ou de tolérer l’autre. On parle toujours d’un consensus différencié, mais à mon avis, il faut aller plus loin. La grande chance est de dire que l’autre, dans sa différence, est une richesse pour moi. Même ce qui m’énerve chez l’autre peut être une richesse. Je crois vraiment à cet enrichissement par l’altérité. en Alsace-Moselle avec la perte de membres Q tantes actifs et des fermetures de paroisses probables ?

Comment voyez-vous l’avenir des Églises protes-

en train d’évoluer d’une Église de desserte vers R est une Église de témoins, sans opposer toutefois les On ne fermera pas de paroisses, mais des lieux. On deux modèles.

DOSSIER On évolue vers un tout autre modèle d’Église. On travaille désormais par projet, c’est-à-dire comment nous voulons être présents par notre témoignage demain. Et après, quels moyens allons-nous nous donner. Cela passera forcément par une remise en cause. Cela veut dire travailler plus pour le secteur, travailler plus au niveau du consistoire et travailler plus avec les autres Églises. Cela va passer peut-être par des fermetures de lieux, mais pas de paroisses en tant que telles.

Avez-vous un plan B pour vos Églises, si l’État abrogeait le concordat ?

dans un certain sens par la diversificaR actuellement tion des ministères. L’État nous réduit actuellement

Je n’aime pas ce mot, mais l’Église y travaille déjà

Lorsqu’il s’éloigne des fondamentaux, il n’est plus fidèle à son essence.

Q géliques et vice-versa ?

Que peuvent apprendre les Protestants des Évan-

de témoins nous interpelle beaucoup. Mais nos R etÉglises revêtent aujourd’hui de plus en plus un tel

L’idée des Évangéliques d’une Église confessante

caractère. Nous avons des paroisses qui sont clairement confessantes. L’audace de l’évangélisation m’impressionne beaucoup. J’admire le côté confessant, il faut quand même le faire ! Les Églises évangéliques apprennent l’institutionnalisation. Après la période de « jeunesse » il faut faire avec la réalité du quotidien. Chaque Église qui se développe aura à son tour des personnes distanciées. On voit des gens plus ou moins réguliers dans les manifestations – aussi chez les Évangéliques. Et là, les Protestants ont plus d’expérience. Notre démarche d’évangélisation commence dans nos rangs. Il n’y a qu’à voir dans nos fichiers. Les Évangéliques sont de plus en plus confrontés à ça.

le financement de 2 % par an. Cela veut dire que nous ne pouvons plus financer certains ministères. Nous réfléchissons à la mise en place du ministère de diacre envers la jeunesse, par exemple. Ce que vous appelez le plan B signifie pour nous une autre manière de vivre la solidarité au sein de l’Église. Pour rappel, pendant la période nationale-socialiste, il y avait une séparation stricte entre l’Église et l’État. A cette époque, il n’y avait jamais eu autant de moyens ! Cela montre que certaines restrictions sont une chance pour mieux relever certains défis.

que le mandat missionnaire de Jésus-Christ Q Est-ce est une voie possible du renouveau de vos Églises ?

au niveau de sa personnalité : Luther, Q sympathique Calvin, Bucer ou Zwingli ? Pourquoi ?

pas dire retourner à un modèle ancien. Il faut R veut évacuer ce désir nostalgique de penser à ce que

Lequel de ces quatre réformateurs vous est le plus

J’aime beaucoup Martin Bucer parce qu’il a eu cette « Brückenfunktion », cela veut dire sa manière de réconcilier déjà à l’époque la diversité du Protestantisme. Je pense aux Anabaptistes, aux Réformés, je pense à son « invention » de la confirmation qui était une main tendue vers une Église plus confessante. C’est un théologien de la réconciliation, il voulait rassembler les différentes sensibilités. encore d’actualité pour nos Églises à l’ocQ sont-ils casion du jubilé des 500 ans ? Les enseignements de la Réforme protestante

parce qu’on serait juste dans une posture de R jubilé, commémoration. Or justement le semper reformanSi ce n’était plus d’actualité, on ne fêterait pas ce

da [« réformer sans cesse »] concerne tout le Protestantisme dans sa diversité. La gratuité de la grâce de Dieu dans un monde mercantilisé où tout se mérite est un message inouï. On est jugé aujourd’hui sur ce qu’on fait et non sur ce qu’on est. La grande percée de la Réforme est l’idée que Dieu regarde au cœur et non à ce qu’on fait. C’est la réalité d’un Dieu qui se met à la hauteur de l’homme. Le Christ s’est mis toujours à la hauteur des gens. Il ne les a jamais tirés vers le bas, même quand il avait des paroles dures. Je pense ici par exemple au dialogue de Jésus avec la Samaritaine.

Q fidèle à cet héritage de la Réforme ?

Est-ce que le protestantisme en général est resté

Le général ne me contente pas. Le protestantisme a toujours eu des périodes où il a abandonné ses convictions. Cela commence déjà avec Luther et certaines de ses déclarations concernant les juifs et les musulmans, et à propos de la guerre des paysans. D’autres périodes terribles sont par exemple la collusion des protestants en Allemagne avec les « Deutsche Christen » pendant le 3ème Reich, ou les Églises qui ont soutenu le régime d’Apartheid en Afrique du Sud… Les Protestants sont des humains qui ont aussi failli. C’est pourquoi l’appel de toujours à nouveau se réformer. Le Protestantisme est fidèle quand il s’attache à l’Évangile.

L’Église doit toujours se renouveler, mais cela ne

l’Église aurait pu être un jour, mais qu’elle n’a peut-être même pas été. On rêve parfois d’un passé qui n’existe même pas.

Q de l’UEPAL ?

Comment ce mandat est-il mis en œuvre au sein

surtout demain, c’est ça la question. Cela passe R etforcément par de nouvelles formes de vie d’Église.

Comment voulons-nous témoigner aujourd’hui

Que ce soient de nouvelles formes de cultes, la musique, les rassemblements, ou le travail parmi les enfants. Il ne faut surtout pas oublier d’être enraciné dans la réalité des gens. La vie de la paroisse ne se résume pas au culte !

dans une paroisse où il n’y a plus que Q découragé(e) cinq personnes qui assistent au culte ? Que

conseilleriez-vous

un(e)

pasteur(e)

ragement, mais une raison d’être interpellé. J’inviteR rais ce pasteur à des formations de toute sorte, à voir

Le petit nombre ne doit pas être un sujet de décou-

des choses qui se passent ailleurs. Le découragement est souvent la conséquence d’une isolation. Là où on échange avec les autres, on sort de cet état. Cela peut signifier aussi de voir les autres Églises, hors UEPAL. Et d’une manière plus fondamentale, il faut travailler la vie spirituelle et confier ses difficultés à Dieu. Un pasteur essoufflé est comme une voiture sans essence. Il faut donc se nourrir par l’Évangile, ensemble avec d’autres.

entre Protestants et Évangéliques et sur quelle Q tion base ? Que sont pour vous les perspectives de collabora-

que au sein des Églises évangéliques il y a une R parce grande diversité. En France nous avons d’un côté la Du côté institutionnel, c’est un peu compliqué,

Fédération Protestante de France et de l’autre le Conseil National des Évangéliques de France. Il y a des Unions d’Églises qui sont dans l’une, d’autres dans les deux fédérations. Les gens de l’extérieur ont beaucoup de mal à nous reconnaître. Notre témoignage gagnerait dans une visibilité plus claire.

« LES ÉVANGÉLIQUES, SONT-ILS DES PROTESTANTS ? »

photo : Quai Saint-Thomas, siège de l’UEPAL © Christophe Urban

DOSSIER

ÉRIC WAECHTER président du réseau FEF « L’histoire et l’identité évangélique ne peuvent se comprendre en-dehors du protestantisme. Notre théologie, notre compréhension de Christ, du salut et de l’Écriture sont enracinées dans la Réforme du XVIe siècle. Le dernier Réveil du XIXe siècle en France au sein de l’Église Protestante a fondé le mouvement évangélique contemporain. Et ce Réveil se caractérise par un retour aux fondamentaux de la Réforme. Alors oui, les Évangéliques sont Protestants dans le sens où ils portent les valeurs de ce qui a fondé le protestantisme. L’appellation courante de nos lieux de culte Église Protestante Évangélique rend bien compte de cette réalité théologique et historique. »

DOSSIER NEAL BLOUGH théologien mennonite « D’un point de vue historique et théologique les évangéliques sont évidemment des protestants. Beaucoup puisent leurs racines directes chez Luther ou Calvin, dans l’anglicanisme ou l’anabaptisme. D’autres sont issus des réveils, qui à l’origine sont nés à l’intérieur de l’Église luthérienne ou anglicane, sans désir de rupture. Le grand nombre de dénominations évangéliques participe à une certaine logique de rupture protestante, mais la pluralité d’Églises fait partie des origines protestantes depuis le 16ème siècle et ne fait que se multiplier avec les années. »

PATRICE ALCINDOR pasteur et président de France-Mission « Les évangéliques sont indéniablement des protestants puisqu’ils sont attachés aux solae de la Réforme. Mais comme l’a fait remarquer le théologien américain Roger Olson, la véritable célébration serait davantage en 2025 (500 ans après que Conrad Grebel a baptisé George Blaurock, qui a son tour baptisa d’autres personnes). En effet la compréhension de l’Église qui en découle est fondamentale dans la conception que la plupart des évangéliques ont de la Réforme. Sans le retour à une plus juste compréhension de l’Église comme communauté de croyants, professant leur foi personnelle en Christ, il n’est pas fait justice à la vérité de l’Évangile et de la révélation biblique. C’est là que la « gerbe est nouée ». Même si Dieu n’a jamais abandonné son Église et en a toujours préservé quelque semence, c’est là que l’Église sort (certes très imparfaitement) de la nuit dans laquelle elle était plongée. Alors protestants oui, mais si nous commémorons en 2017 nous fêterons en 2025 ! »

Le Conseil national des Évangéliques de France se joint au jubilé des 500 ans de la Réforme par la création d’un site particulier : WWW.MERCIPOURLABIBLE.COM

Nous encourageons à utiliser cette occasion pour la diffusion de nos valeurs attachées à la parole de Dieu.

VIE DES ÉGLISES WOERTH

AFIN QUE JE REGARDE VERS LE HAUT

MÉLODIE NIPPERT

Plusieurs personnes de notre église traversent actuellement des épreuves longues et difficiles, notamment dues à la maladie. C’est le cas d’Annie et Manuel qui ont tous deux accepté de nous partager leur vécu. QUE VIS-TU AVEC LE SEIGNEUR PENDANT CE TEMPS D’ÉPREUVE ? Voilà 5 ans que Manuel et son épouse vivent au rythme de la maladie, entre opérations, paralysies et traitements. S’il devait donner une image de sa relation avec Dieu, ce serait celle du soleil qui se cache derrière les nuages. Il a en effet expérimenté « des moments de grande Paix, des miracles, des délivrances. Dans des moments critiques, comme des opérations dangereuses par exemple, j’ai pu vivre la confiance en Dieu. Il m’a donné SA Paix divine, des encouragements et un chemin à suivre pratiquement par sa Parole. » Voilà pour les éclaircies… mais il reconnaît aussi des moments plus sombres, « lors de grandes souffrances, alors qu’[il] prie et qu’il n’y a que le silence, et qu’[il] se soulage finalement à la morphine. » Ces déceptions apportent colère, incompréhension et même parfois reproches, mais il sait qu’il peut s’en décharger en criant à Dieu qui l’écoute. De son côté, Annie vit depuis plus de 2 ans avec douleurs et fatigue extrêmes, entre autres symptômes. On lui a récemment diagnostiqué une sclérose en plaques. Lors de grandes souffrances, elle vit « des moments d’intimité » avec Jésus : « quand je vais mal, […] j’ai l’impression qu’Il est assis à côté de moi et qu’Il sait ce que je vis car Lui aussi l’a vécu. » Elle ressent également le « besoin de passer du temps

dans la Parole : quand par exemple je vois Jésus dans les évangiles, pleurer, consoler, guérir, se préoccuper presque tout le temps de ceux qui ne vont pas bien, je sens l’Amour que Dieu a pour ceux qui souffrent. » QU’AS-TU APPRIS (OU APPRENDS-TU) ? Annie et Manuel s’accordent pour dire qu’ils apprennent à savourer chaque moment positif ! Pour le reste, c’est l’apprentissage de l’incertitude qui domine pour Annie : « L’incertitude de l’évolution de la maladie, de la douleur, de mon avenir autant personnel que professionnel... Intellectuellement, je savais que tout maîtriser est une illusion, maintenant je le vis. » Pour Manuel, c’est celui de la patience, « celle qui doit durer longtemps. J’ai appris que la confiance en Dieu est un combat de tous les jours et qu’il faut la renouveler à chaque moment, à chaque combat. » Pour conclure, citons simplement les paroles du chant « Mon secours est en toi » du groupe Impact. Nous l’avons appris lors de notre récent week-end d’église qui avait pour thème « Que ton cœur ne se trouble pas ».

Si la peur m’envahit et mon âme chavire / Créateur de la vie, Mon secours est en toi. Je lève les yeux, vers les hauts sommets / Toi seul est mon Dieu, je proclamerai : Toi seul est ma force, Toi seul me restaure, MON SECOURS EST EN TOI. WE d’Église

VIE DES ÉGLISES BRUMATH

…AVANCE VERS LE LARGE, EN EAU PROFONDE… (LUC 5V4)

CONSEIL D’ÉGLISE

On trouvera assurément quelques pêcheurs au sein de l’église de Brumath ; la Zorn et le plan d’eau sont certes tout proches. Et pourtant, ce texte nous a interpellés d’une manière inattendue ! NOTRE MOT D’ORDRE Ce verset, le conseil pastoral l’a reçu comme une évidence peu avant la rentrée 2016, en partageant les témoignages des uns et des autres après les vacances d’été. Plus qu’un partage entre les membres du conseil, ce verset est devenu un véritable mot d’ordre pour notre communauté. En effet, ce passage, où Jésus appelle les premiers disciples, s’ouvre sur la foule absorbée à écouter Jésus annonçant la parole de Dieu sur les bords du lac de Génésareth. Simon et ses compagnons nettoient leurs filets après une nuit de pêche infructueuse. Après son discours, Jésus s’adresse à Simon en ces termes : « Avance vers le large, en eau profonde, puis jetez vos filets pour pêcher ». Malgré son expérience en tant que pêcheur et même s’il venait juste de passer un certain temps à nettoyer ses filets, Simon décide d’exécuter l’ordre de Jésus. UNE ATTITUDE : ÉCOUTER ET … C’est dans cette attitude que nous voulons nous placer. Premièrement, être à l’écoute de ce que Dieu veut nous dire, un peu à l’image de la foule et de Simon. C’est important pour être prêt à accomplir Sa volonté, même si comme Simon, Jésus nous demande de réaliser une nouvelle fois quelque chose que nous accomplissons infructueusement depuis un certain temps. Ce passage de la Bible s’est retrouvé dans la trame de nombreuses prédications depuis le début de l’année scolaire. C’est également le thème central de notre week-end d’église qui aura le lieu à la Pentecôte au Hohrodberg. … AGIR Et puis, dans un deuxième temps, il y a ce pas de foi : «[...] avance vers le large, en eau profonde [...]». Une confiance totale, un pas vers l’inconnu. C’est cette dynamique qui anime nos projets actuels tels que l’accueil de réfugiés chrétiens d’origine syrienne dans notre presbytère ou qui nous a motivés pour organiser notre spectacle de fin d’année dans une salle appartenant à la ville de Brumath. Ce pas de foi que le Seigneur nous demande, nous voulons l’accomplir ensemble, mais aussi individuellement vers notre entourage : collègues, amis, voisins. Enfin, il y a notre attente d’un ministère pastoral à plein temps pour notre église. Nous voulons là encore faire confiance à notre Seigneur en avançant un pas après l’autre…

Les enfants et l’équipe d’animateurs

Repas partagé dans la cour de l’Église

« IL TE RETIRERA AUSSI DE LA DÉTRESSE, POUR TE METTRE AU LARGE, EN PLEINE LIBERTÉ » JOB 36 : 16

À la fin du passage biblique, les filets sont pleins à craquer ! Et c’est dans cette espérance que nous avançons en eau profonde, en toute confiance. 09

VIE DES ÉGLISES LONS-LE-SAUNIER

L’ÉGLISE TELLE UNE SYMPHONIE

ELISABETH & CYRIL MAISONNEUVE

Quand on écoute une symphonie, les instruments qui jouent la mélodie principale s’entendent facilement. Mais une oreille exercée percevra d’autres instruments, plus discrets, et pourtant tout aussi importants pour la réussite de l’ensemble. L’image de cet ensemble symphonique convient bien pour parler de l’église de Lons-le-Saunier. Voici quelques faits marquants de la partition qui est en train de se jouer. LE CONSEIL PASTORAL RENFORCÉ Après le départ de la famille Hauser et de la famille du pasteurstagiaire, nous avons revu notre organisation. C’est la première fois qu’il n’y a plus de temps plein à Lons ! Depuis le mois de septembre, Marcel Munch, pasteur de Bellignat, et François Caudwell, pasteur mennonite installé depuis peu dans la région, apportent un soutien ponctuel à notre communauté.

Atelier Pâtisserie au groupe de jeunes

UN ORCHESTRE RICHE DE VARIÉTÉS Plusieurs personnes se sont levées pour servir dans l’église, chacun selon sa capacité. . Adrien et Camille se sont engagés dans le secteur jeunesse. . Dix personnes se sont formées à l’analyse et l’enseignement d’un texte biblique. C’est ainsi qu’Alain, âgé de 62 ans, a apporté pour la première fois la prédication ! . Cristina s’occupe du suivi d’une famille de réfugiés irakiens qui loge dans l’appartement situé au-dessus de notre église. . Kurt et Ruth accueillent pour la première fois un groupe de maison en Bresse. . Et puis il y a toutes ces petites mains, ces cœurs consacrés qui travaillent dans l’ombre, sans lesquels l’ensemble de l’œuvre n’aurait plus du tout la même puissance. POUR UN ORCHESTRE HARMONIEUX Si l’on compare notre église à un orchestre, il faut préciser que notre chef d’orchestre est le Seigneur Jésus-Christ. La seule façon d’avoir un résultat harmonieux pour les personnes qui nous écoutent est de se soumettre à notre chef d’orchestre. Si chacun joue seul sa partition, même très bien, mais sans se soumettre au tempo et aux instructions du Maître, cela devient une cacophonie ! PLACE AU PUBLIC ! Le culte en plein air de rentrée, un concert Glorious, notre fête de Noël, organisée autour d’une pièce de théâtre interprétée par trois personnes de notre communauté, ainsi que plusieurs temps forts à Pâques ont été l’occasion de témoigner de notre foi.

Culte de rentrée en plein air

DE NOUVEAUX MUSICIENS ? Le conseil d’église souhaite élargir l’équipe en faisant appel à des faiseurs de tentes, c’est-à-dire à une ou des personnes qui viennent dans le Jura pour apporter leur soutien à notre communauté. Des aides ponctuelles seraient également appréciées. N’hésitez pas à nous contacter !

VIE DES ÉGLISES BESANÇON

BESANÇON S’ENGAGE POUR LA MISSION

e Centre de linguistique appliquée (CLA), une branche de la Faculté de Besançon, attire chaque année plus de 3000 étudiants à Besançon. Une dizaine de langues y sont enseignées et en particulier le français en langue étrangère. La collaboration de la faculté de Besançon avec des facultés de pays africains permet à des centaines d’étudiants de pays francophones de venir étudier à Besançon. C’est ainsi que l’Église a pu accueillir un ancien imam de Sierra Leone, une fille d’un général chinois, des éthiopiens, des malaisiennes, des brésiliens, des mexicains... Lors d’un culte, il peut y avoir plus de 10 nationalités différentes représentées. Parmi ces étudiants, il y a régulièrement des futurs missionnaires américains et suisses-allemands qui fréquentent nos cultes. Il y a 6 ans, un lien profond s’est tissé avec une famille missionnaire suisse-allemande pendant leur séjour linguistique d’un an, en attendant leur départ pour la Guinée. Leur engagement dans l’Église au club d’enfants, à la présidence de culte, pour la prédication, dans l’accueil et par l’aide pratique, nous a fait réfléchir à notre engagement pour la mission lointaine. Mais, comment une Église qui n’arrive pas à boucler ses fins de mois, peut-elle s’engager pour la mission ? Comment pouvons-nous donner ce que nous n’avons pas ?

ERNEST STRUPLER

pas de prier pour Sarah et Gidéon Buchli et leurs enfants lors de nos réunions de prière. En parallèle à cet engagement spirituel, nous avons décidé d’impulser un nouveau souffle à notre braderie annuelle, et de reverser le bénéfice pour leur travail de formateur et de technicien à l’hôpital de Macenta en Guinée. La braderie est devenue biannuelle et a triplé de surface en 4 ans. La dernière braderie vient d’avoir lieu fin avril, où nous avons vendu pour 1167€ d’habits et d’articles divers, tout à 1€/ pièce. Au-delà du soutien financier envoyé en Afrique, l’Église a été richement bénie dans son témoignage : 30 DVD du film Jésus ont été emportés par les « clients », des programmes de l’Église ont abouti dans les sacs des passants, notre site internet a été interrogé 56 fois la veille de la braderie et 30 personnes ont téléchargé le programme de l’Église, d’autres ont cherché à en connaître le chemin; nous avons partagé notre foi à plusieurs personnes, en particulier à une jeune française convertie à l’Islam. L’effort est certes important, 4 jours de 11 heures de travail, mais tellement bénéfique que nous pensons déjà à la prochaine braderie qui aura lieu les 1er et 2 novembre.

Sachant que Dieu peut faire au-delà de nos possibilités si nous le demandons, nous avons pris l’engagement d’intercéder régulièrement pour eux. Depuis, nous ne manquons

Si vous avez des habits et des articles en (très) bon état et que vous désirez soutenir notre effort, n’hésitez pas à contacter Ernest Strupler par téléphone (03 81 50 46 64) ou par mail erneststrupler@gmail.com. Nous trouverons certainement un moyen de transport pour Besançon.

Braderie de Printemps

Tout à 1 euro !

VIE DE L’UNION BILAN FINANCIER ELISABETH LUX responsable Service Administration et Communication

BILAN FINANCIER 2016

ans le Reflets n°34 la question de savoir si nous allions vers un bilan équilibré était déjà posée et la crainte s’est malheureusement confirmée.

Dès le second semestre 2016, nous avons pu constater que les collectes et les dons étaient en régression par rapport à l’année 2015. La clôture de l’exercice au 31/12 a confirmé cette tendance comme vous pouvez le constater sur le graphique ci-contre [1].

Évolution DONS & COTISATIONS

500 000 €

52 000 €

450 000 €

50 000 €

400 000 €

48 000 € 2014

L’exercice comptable se solde par un déficit de 3977 euros. La gestion courante des frais de fonctionnement en est affectée. En effet, les cotisations de 7% versées par les Églises, soit 49 339 €, ne suffisent pas ou plus pour faire face aux dépenses. La question qu’on pourrait se poser : est-ce que l’équipe de direction coûte trop cher ? La réponse est non, ce n’est pas le cas ; même si les frais de déplacement sont plus importants que par le passé, on peut noter que l’augmentation globale des charges est faible. Le tableau [2] révèle les besoins quant aux frais de fonctionnement.

Collectes / Dons

L’Assemblée Générale du 1er avril a validé le poste d’Aumônier Responsable Jeunesse en la personne de Thomas Otrante. Thomas sera responsable du Service Nouvelle Génération et touchera une rémunération à compter du 1er septembre 2017. Celle-ci sera prise en charge pour un tiers par Vision-France et un tiers par l’Association Le Tremplin. L’objectif serait que le dernier tiers soit pris en charge par les Églises, soit environ 700 € par mois. Ce point devra encore être confirmé.

2016 Cotisations 7%

2 CHARGES 4447 5500 Rémunérations

1800

Frais administratifs

4350

Soutien Écoles bibliques

Par ailleurs, le poste ayant le plus impacté le résultat est celui du soutien de nos stagiaires (cf. tableau [3]). Il nous aurait fallu trouver un peu plus de 14 000 euros de dons exceptionnels pour l’équilibrer. Malgré ce manquement nous tenions à honorer ce soutien car il est nécessaire et important pour nos stagiaires, qui méritent tous d’être soutenus. La crainte évoquée dans ce même n°34 de Reflets concernant le soutien de nos pasteurs implanteurs s’est également avérée fondée. En effet, pour l’un d’entre eux nous avons dû puiser dans le fonds commun pour combler le manque.

2015

Frais Déplacements

41889

Frais de communication

3 SOUTIEN STAGIAIRES 5700 Fonds versés aux stagiaires Participation des Églises

20600

Vision-France voudrait vous sensibiliser sur les différents besoins et vous invite à réfléchir quant à la possibilité d’un soutien régulier et/ou un don ponctuel spécifique de votre part. N’hésitez pas à prendre contact.

Ces derniers sont au nombre de 26 au 1er janvier 2017 contre 16 un an plus tôt. Nous les remercions chaleureusement pour la confiance qu’ils nous accordent.

Lors de cette même assemblée nous avons aussi relevé que le nombre de partenaires qui nous confient la gestion administrative de leurs pasteurs est toujours en croissance.

Les remerciements vont également à Salomé Kuhm, notre permanente, pour tout le travail accompli tout au long de l’année, et à notre Grand Dieu qui pourvoit en toutes choses. Il connait nos besoins et nous nous attendons à Lui pour les mois à venir.

VIE DE L’UNION ASSISTANT(E)S PASTORAUX

LES ASSISTANTES ET ASSISTANTS PASTORAUX

ous étions habitués, jusqu’à présent, à parler du pasteur ; mais depuis un certain temps, des assistantes et assistants pastoraux exercent un ministère dans l’Église locale.

C’est un soutien précieux, notamment dans des Églises qui se retrouvaient sans pasteur. Aussi, cela permet à des hommes et des femmes de servir Dieu dans un ministère à plein temps ou à temps partiel.

Nous sommes reconnaissants pour l’engagement des assistants pastoraux et nous remercions les Églises et leurs responsables pour leurs initiatives qui ont rendu possible ces collaborations. Dieu a des projets pour son peuple et nous croyons que l’engagement des assistantes et assistants pastoraux ouvre des chemins nouveaux pour nos Églises dans le service pour Dieu.

Depuis le 01.09.2016 à temps plein avec le projet d’implantation d’Église à Strasbourg. Malia s’est présentée dans le dernier numéro de REFLETS avec son ministère spécifique dans l’accompagnement des femmes et dans la formation. Elle participe activement aux réunions de Vision-France et apporte une touche féminine bienfaisante.

MAURICE VEUILLEUMIER Depuis septembre 2016 à 25% pour l’Église de Soultz-sForêts. Ses origines sont du côté du jura suisse. Après une formation à l’Institut Biblique de Lamorlaye, puis un séjour missionnaire avec la SIM, il rejoint Vision-France comme pasteur à l’Église de Bischwiller. Après une formation, il a travaillé avec la fondation du Sonnenhof comme éducateur, avant d’apporter son expérience pastorale à l’Église de Soultz.

Journée des Églises 22 octobre 2017 à Biesheim (68600) à côté de Volgelsheim

«FAUT-IL RÉFORMER LES ÉVANGÉLIQUES ?» 500 ans de réforme, et pour nous ? « L’Église en perpétuelle réforme », dit-on souvent… Quels sont nos impératifs de changement ? Quels défis induisent ces mutations pour nos Églises aujourd’hui ? Quels sont les dangers de cette évolution continue ?

L’enseignement (en études bibliques ou groupes de maison), l’accompagnement pastoral ou une tâche spécifique dans le cadre du culte font partie de leur engagement au sein d’une Église.

MALIA BRIDWELL

PAUL FLUCKIGER responsable du Service Ministère Pastoral

CLAUDE RIESS À partir du 01.08.2017 à 70% à l’Église Évangélique du Pays de Brisach. Après 25 ans de vie d’artisan menuisier d’agencement, Claude s’apprête à vivre un changement important dans son engagement pour Dieu. Certes, il est membre de l’Église et ancien depuis fort longtemps, mais quitter le monde de l’entreprise pour se consacrer pleinement au ministère constitue une réponse courageuse à l’appel de Dieu.

CLAUDE GRUNENWALD Depuis le 1er mars 2015 à 25% à l’Église de Reichshoffen. Pasteur de l’Union des Églises Méthodistes pendant de nombreuses années, Claude exerçait son ministère notamment à l’Église Tabor à Bischwiller. Aujourd’hui il s’engage à l’Église de Reichshoffen et assume également un ministère à l’Église Évangélique d’Alteckendorf (25%).

Notre orateur sera Patrice Alcindor, président de France-Mission et pasteur à Vendôme (41). Engagé dans le dialogue avec les autres confessions, il est passionné de musique en général et de Gospel en particulier. À NOTER : samedi 21 octobre Soirée Groupes de Jeunes (rencontres, foi, fun...) dimanche 22 octobre (matin et après-midi) programme adapté aux enfants pour tous les âges (garderie, culte junior, activités jeunes).

Si vous aimez les randonnées et les découvertes, venez avec nous au Centre Évangélique du Hohrodberg, du lundi 4 au vendredi 8 septembre 2017. Au programme : découverte des Hautes Vosges par des randonnées et des visites dans la vallée de Munster et environs. Nous adapterons les marches selon les capacités de chacun.

CONTACT ROLAND BROBECK

03 88 54 06 11 roland.brobeck@aliceadsl.fr

VIE DE L’UNION PORTRAIT

MATHILDA WREDE : UNÉ HÉRITIÈRE DE LA RÉFORME LA MISÉRICORDE COMME UNE ARME. En ce Noël 1864, par -30 °C, le pays finlandais repose sous une carapace de glace. Le baron Wrede, gouverneur de Wasa, ramène ses neuf enfants chez leur grand-mère ; son épouse vient de décéder. Fille épanouie, intelligente, Mathilda, la cadette, a cependant tout pour réussir dans la société aristocratique de ses parents. Croisons un destin hors norme.

Mathilda, quel événement a impulsé votre premier contact avec les prisonniers ?

R de la haute société, j’écoute avec ma sœur un prédicateur an-

En fait, il y en a eu deux. À 19 ans, avant de participer à un bal

glais de passage ; ses paroles me bouleversent profondément et je décide d’abandonner mon destin à Dieu. À cette période, des prisonniers venaient régulièrement chez mon père effectuer des réparations. Un jour, je discute avec l’un d’eux de ma rencontre avec Dieu. Il émet alors un souhait : que je vienne à la prison parler aux détenus.

« JE SUIS SAISIE DE COMPASSION… »

Interview réalisée par ANOUK RIEDINGER

Q l’amour de Dieu a imAutre expérience où

pacté la vie d’un prisonnier ?

qui m’affirme R rément, d’emblée que jamais il Celle

d’Honka

assu-

n’a fait de bien à qui que ce soit. Je lui demande alors l’autorisation de boire à sa cruche, d’une saleté repoussante ! Ce geste induira peu à peu un changement de comportement puis de cœur. Je pense aussi à Matti, condamné à vie. « Je vous défie de trouver une chose qui me concerne à la première page de votre livre », éructe-t-il. Défi relevé : « La terre était informe et vide (C’est ton âme Matti). Et Dieu dit : Que la lumière soit ! ». Et Matti, peu à peu, a trouvé la lumière.

Et lorsque, suite à une chute dans la prison, vous vous fracturez la cheville, vous continuez vos visites malgré la douleur, l’épuisement…

R en Sibérie, en valait la peine… D’ailleurs j’accompagne régu-

La confession de Waara, meurtrier condamné à la déportation

lièrement les convois de déportés vers la Sibérie, voués à une mort certaine.

Durant la nuit une vision se dessine : un prisonnier enchaîné me presse de venir parler du Christ ; « Nous vous attendons ! » lance-t-il. L’image s’évanouit mais je trouve confirmation de ma vocation dans la Bible, au livre de Jérémie : « Tu iras trouver ceux auprès de qui je t’enverrai ; ne les crains pas, car je suis avec toi ».

Q Avec votre frère, le sort des prisonniers libérés vous taraude. Et nous construisons ainsi, sur le domaine familial, une ferme R destinée à les réinsérer. Nous la nommons « Toïvola » : Espé-

Q congrès pénitentiaire international à Saint Pétersbourg.

À 19 ans, vous vous retrouvez ainsi dans une prison infestée de maladies, entourée de criminels …

R visiter toutes les prisons de Finlande. C’est ainsi que je franchis Oui, et le Procureur de Finlande me donnera l’autorisation de

les portes de la forteresse de granit : le pénitencier de Kakola. Devant ces hommes privés de liberté et remplis de haine, je suis saisie de compassion. Une rencontre me touche particulièrement : celle d’Arska, véritable bête fauve, placé en cellule d’isolement. Je tiens à y entrer seule. « Je suis la terreur de Finlande ! » hurle le tueur. Je lui parle alors de son village, comme à un ami ; la discussion se prolonge, je lui remets in fine mon Nouveau Testament. Ces gestes constituent les premiers signes d’affection de sa vie. Désormais, il n’aura plus besoin de chaines.

rance.

Vous êtes aussi la seule femme déléguée de Finlande lors du

pour les criminels endurcis ; je prends la parole pour R remède m’inscrire en faux : la force de Dieu peut transformer le pire criEffectivement. Le bagne y est alors préconisé comme seul

minel ; je l’ai vécu. C’est avant tout de leur âme qu’il faut s’occuper.

Q une signification particulière…

Je présume que la broche que vous arborez constamment a

R me l’a offerte. Elle porte les mots « Grâce et Paix ». Bel emblème

Un prisonnier l’a taillée dans un os trouvé dans sa gamelle et

assurément !

VIE DE L’UNION

P R I È R E BISCHWILLER Un sondage interne avec 40 questions sur différents domaines de la vie de l’Église a été lancé fin avril. L’évaluation a commencé lors du week-end d’Eglise du 13/14 mai. Notre activité floorball débutera en septembre et vise à créer des ponts avec la population. COLMAR Nous sommes reconnaissants pour la mobilisation pour le « Processus de discernement en Église ». Un engagement concret et joyeux pour « oser croire, oser l’espoir, pour être une Église en marche, centrée sur Dieu et tournée vers l’avenir ». En parallèle la vie d’Église se développe, notamment avec l’arrivée de nouvelles personnes. Le compromis de vente a été signé en février et nous prions pour la confirmation de celui-ci par la signature de l’acte de vente. PAYS DE BRISACH (VOLGELSHEIM) Merci Seigneur pour notre travail sur la vision d’Église et l’adhésion qu’il suscite. Merci Seigneur pour l’engagement de Claude Riess comme pasteur. Nous prions pour une bonne transition avec le départ de la famille Archinard. Nous prions pour le témoignage de Bouge ta France au Pays de Brisach. Nous voulons bénir notre région. LONS-LE-SAUNIER Merci pour les baptêmes de Pierre et d’Amandine prévus cet été. Prions que ce témoignage touche l’entourage non chrétien de ces deux jeunes. Une consultation sur les activités jeunesse est en cours. Prions pour que cela intéresse les jeunes et que des actions se concrétisent en septembre. MULHOUSE Nous sommes reconnaissants au Seigneur pour le week-end d’Église (communion fraternelle, partages, moments de détente, enseignement...). Nous prions que le Seigneur conduise la suite de notre projet de travaux. Nous intercédons pour les situations difficiles dans certaines familles (santé éprouvée, tensions, conflits...). REICHSHOFFEN Que Dieu nous montre à tous : où en sommes-nous avec le Seigneur en tant qu’Église ? Quelle est ma place dans l’Église ?

Suis-je prêt, sommes-nous prêts à suivre son plan, même s’il nous paraît étrange, inhabituel et certainement différent de ce que nous pensons ? Voulons-nous obéir à sa voix ? SOULTZ Remerciements : pour le bon déroulement de l’atelier chocolat qui a rassemblé 24 enfants autour de Daniel, artisan chocolatier, ami de l’Église ; pour les études bibliques dirigées par Hans Wyttenbach, qui, très appréciées, réunissent maintenant les 4 Églises de l’Entente de l’Outre-Forêt dans « nos » locaux. STRASBOURG Reconnaissance pour l’arrivée des Dodson, missionnaires américains, qui viennent aider dans l’implantation d’une Église dans un quartier populaire de Strasbourg. Prions : pour la sagesse, le discernement, la mobilisation d’une équipe de ce nouveau projet ; le développement et les fruits du témoignage de l’Église de la Krutenau ; le développement du café. TREMPLIN Nous prions pour que nous trouvions un/e responsable cuisine pour la colo des 8-12 ans. Nous prions pour que nous trouvions un/e responsable cuisine pour la colo des 8-12 et pour que nous ayons encore des inscriptions pour les colos et les camps. Nous remercions pour l’engagement des directeurs et des équipes. WOERTH Nous remercions pour le bon déroulement et la protection du Seigneur lors du voyage en Roumanie. Par l’association culturelle Espérance une équipe de 29 personne s’est rendue à Hateg, 1500 km de route. Deux chantiers ont été menés simultanément : À l’hôpital de Hateg la réfection de deux salles en cardiologie ainsi que la pose de fenêtres et porte en salle de stérilisation ont été réalisées. Pendant ce temps l’autre moitié de l’équipe a travaillé à la rénovation d’une maison d’habitation d’une famille avec six enfants qui vivait dans des conditions très modestes.

COMMENT SOUTENIR VISION-FRANCE ?

L’implantation d’Églises, la formation de stagiaires (et de futurs pasteurs), ainsi que les services offerts aux Églises locales dépendent du soutien financier de personnes individuelles. Vous pouvez faire parvenir votre don : Par chèque : A l’ordre de Vision-France 13 rue Xavier Marmier 25000 Besançon Par virement : En France : CCM Besançon-Montrapon RIB : 10278 08004 00020143201 33 IBAN : FR76 1027 8080 0400 0201 4320 133 BIC : CMCIFR2A En Suisse : Compte postal 91-456339-4, Vision-France, F-68000 Colmar En Allemagne : Chrischona-Gemeinschaftswerk Deutschland Volksbank Giessen BLZ 513 900 00 KtoNr. 50 237 800 EKK Kassel BLZ 520 604 10 KtoNr. 5851 Vermerk : Vision-France, Spende Pour chaque virement, merci de bien préciser votre nom et adresse dans l’espace texte à disposition. Celui-ci n’apparaît pas automatiquement dans les relevés bancaires.

Vision-France compte 5 Églises en implantation (Bellignat, Besançon, Lonsle-Saunier, Strasbourg, Challans-Côte de Lumière) et 14 Églises établies (Bischwiller, Bouxwiller, Brumath, Colmar, Molsheim, Mulhouse, Reichshoffen, Sarrebourg, Saverne, Sélestat, Soultz-ssForêts, Volgelsheim, Wissembourg, Woerth). Elle compte également une association jeunesse (Le Tremplin), une maison de retraite (Petit Château) et une maison de vacances (Hohrodberg). 15

NOUVEAUX COLLABORATEURS

EN FORMATION

UN BELGE PERDU EN ALSACE ?

ALEX WAUTIER stagiaire à Sélestat

Il paraît qu’un alsacien, c’est un belge qui devait se rendre en Suisse mais qui n’a jamais trouvé son chemin. Contrairement à ce dicton populaire, je ne me suis pas « perdu » en Alsace, j’y ai simplement fait une escale de 2 ans !

n effet, mon périple estudiantin a commencé en 2014 à Genève. Je me suis engagé à l’institut biblique de Genève pour 4 ans de formation dont 2 ans comme stagiaire pastoral au Centre Evangélique de Sélestat ! Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Alex Wautier, j’ai 26 ans. Je suis éducateur de formation et je viens de La Louvière en Belgique, le pays de la frite ! J’imagine que la première question qui vous vient en tête est la suivante : « pourquoi un belge, faisant des études en Suisse, s’est-il retrouvé en Alsace » ? Et bien tout simplement par G.P.S ! Ce qui signifie « guidé par le Seigneur » ! Plusieurs formateurs sont venus à l’institut avec le désir qu’un stagiaire les accompagne dans le ministère ! J’ai choisi Sélestat comme j’aurais pu choisir Paris ou Marseille, ne connaissant presque rien de la France. Mais l’endroit importait peu, je savais que ça ne pouvait qu’être bénéfique, j’ai donc choisi Sélestat guidé par le Seigneur et me voilà déjà à la fin de ce stage très enrichissant et formateur !

source de joie pour moi lors des moments plus difficiles du stage et ensemble nous avons grandi avec Dieu ! En début de stage, mon église d’envoi en Belgique est venue pour mon premier culte en terre alsacienne et le week-end du 6-7-8 mai, c’était au tour de Sélestat de franchir la frontière et de faire le déplacement jusqu’au « plat pays » pour un week-end avec les deux églises ! De beaux moments de communion fraternelle et de découvertes culturelles !

Alex

Pour la suite de mon voyage, je ferai ma dernière année de formation au foyer évangélique universitaire (F.E.U) de Lille. Merci à tous d’avoir pris le temps de lire ce bref article. Je vous souhaite une belle route G.P.S !

Sortie à Bruxelles

Ce stage m’a permis d’en apprendre plus sur le métier de pasteur. « Métier » pour certains, « vocation » pour d’autres. Personnellement, je pense surtout qu’il faut recevoir un appel pour ce ministère précis. Je pense également être trop jeune pour exercer ce beau service de pasteur, qui demande énormément de temps, d’énergie et de travail (parfois trop) … Je m’oriente plutôt vers un ministère dans la jeunesse si Dieu le veut. J’ai été merveilleusement bien accueilli par l’église de Sélestat, où j’ai rencontré des personnes incroyables avec lesquelles de belles amitiés se sont créées. Je les remercie pour leur chaleureuse hospitalité, leur sourire, leur engagement dans l’église et leur zèle pour l’évangile ! Ils ont été une immense