REFLETS antan n°22 / Juin 2014

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Brèves page 2 Edito 3 Dossier « l’euthanasie » 4-7 Wissembourg 8 Brumath 9 Vendée 10 Jeunesse 11 Vie de l’union 12-13 Prière 14 Fenêtre sur le monde 15 Témoignage 16

N° 22 juin 2014


Brèves

Edito

Bible-magazine

Impressum :

Une Bible illustrée à la manière des magazines de mode ou des livres d’art ? Voilà le défi ambitieux relevé pendant plus de deux ans par une trentaine de graphistes et photographes reconnus. Le résultat, c’est une Bible inédite de 400 pages en couleurs, avec plus de 200 versets illustrés. Le Nouveau Testament prend ainsi une nouvelle dimension. Cette édition reprend l’intégralité du texte biblique du Nouveau Testament dans la version Parole de Vie. Un outil à mettre à portée de ses amis ou à offrir à son médecin pour sa salle d’attente.

(source : www.bible-magazine.com)

« Jésus-Christ pour les nuls » L’homme le plus célèbre du monde enfin expliqué aux Nuls ! Ce nouvel ouvrage vient augmenter la série « Pour les Nuls », et est signé de la plume d’Eric Denimal, auteur notamment de « La Bible pour les Nuls », et de Matthieu Richelle, docteur en histoire et professeur à la Faculté de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine. L’ambition des auteurs est d’offrir un livre accessible à tous, permettant de découvrir de manière simple le contexte historique et social ainsi que la vie et le mes-

sage de cet homme dont se réclament, plus ou moins directement, près de deux milliards de personnes dans le monde. « Jésus-Christ pour les Nuls » veut aussi faire la part entre ce qui relève de la foi et ce qui est vérifié par les historiens : sans complexe ni tabou, avec un réel attachement à cette figure fondatrice de notre culture. (source : éditions Excelsis)

LA « BELLE MORT »

Comité de rédaction Jean-Paul Zurcher 14 rue de Saverne 67170 Brumath 03 88 68 38 55 pasteur@eebrumath.fr Jean-Georges Gantenbein Roland Brobeck Gilbert Goetz

Il y a un siècle, on combattait en Occident la mortalité des nouveau-nés et on repoussait la mort le plus loin possible grâce aux prouesses de la médecine. Aujourd’hui les données ont radicalement changé, et l’on constate ce paradoxe d’une revendication d’un droit à mourir ou à faire mourir, tout en entretenant une certaine idée de l’immortalité associée à un refus de mourir. Les avancées scientifiques permettent le contrôle des naissances. L’autorisation légale de l’avortement est quasiment acquise dans toutes les législations. La moyenne d’âge a considérablement augmenté, à tel point d’ailleurs que la longévité des personnes âgées est devenue une marque de progrès problématique. Que faire dans le grand âge lorsqu’on est atteint de troubles de santé graves avec la perspective de devoir être assisté et de passer le restant de ses jours dans une institution ?

Administration Vision-France 13 rue Xavier Marmier 25000 Besançon Tél. +33 (0)3 81 80 87 19 Directeur de publication Jean-Georges Gantenbein vision.france@gmx.fr Mise en page The Hug (www.thehug.fr)

Les hommes interrogent l’acharnement thérapeutique et la légitimité de l’euthanasie dans ce nouveau contexte. Les parlementaires réfléchissent à la pertinence de la loi Leonetti sur les questions de fin de vie. Des cas de personnes souffrantes sont régulièrement médiatisés, terribles certes, mais avec ce message soigneusement entretenu : « on ne peut donc pas laisser souffrir cette personne autant ».

Photos et illustrations Libres de droit, privées ou archives des Eglises Impression Saxoprint, Paris

« Noé », un film à voir ? Le Noé d’Aronofsky n’a rien d’une interprétation fidèle du récit biblique du déluge. Il faut dire que si on se tenait strictement à ce qu’en dit la Bible, il n’y aurait pas suffisamment de matière pour un scénario de film ! Il faut forcément ajouter des personnages et des événements. Et Darren Aronofsky ne s’en prive pas... En réalité, le récit du déluge n’est que le point de départ sur lequel Aronofsky construit un film à la fois épique et tourmenté. Il se saisit de l’histoire pour en faire ressortir essen-

DU COMBAT CONTRE LA MORT À LA REVENDICATION DE

« Nouvelles de Vision-France » Journal de Vision-France, une Union d’Eglises protestantes évangéliques. Paraît cinq fois par an. ISSN 2107-4259

tiellement un message humaniste et écolo. D’ailleurs, Dieu, appelé le Créateur, est pratiquement absent du film. Ce film ambitieux… présente une vision très personnelle, le regard d’un noncroyant sur un récit biblique majeur qu’il fait entrer en résonance avec des préoccupations modernes, et qui pose tout de même des questions intéressantes, qui elles ne sont pas absentes du texte biblique !

Compte postal Strasbourg 3 349 82 W036 IBAN : FR67 2004 1010 1503 3498 2W03 679 BIC : PSSTFRPPSTR

Le comité de rédaction vous présente dans ce numéro un dossier sur la question de l’euthanasie. Nous voulons poser des fondements qui permettent une entrée en matière. Nous souhaitons donner quelques outils d’éthique biblique afin que chacun puisse se forger une position solide. Dans ces questions complexes et existentielles, nous dépendons avant tout d’une éthique de la vie émanant du Dieu ressuscité.

Siège social 6 Petite rue des Blés 68000 Colmar SIRET : 434 186 862 00034 APE : 9491Z

Que ce dossier spécial puisse susciter des discussions chez vous et dans vos Églises*.

Membre de :

(source : blog de Vincent Miéville, pasteur de l’UEEL)

Dossier « Références » sur le protestantisme Le magazine Le Point vient de consacrer un très beau dossier aux textes fondamentaux du protestantisme. Reprenant et commentant ces textes, ce numéro fait droit « avec beaucoup d’intelligence et de pédagogie à la diversité des protestantismes. On y pré-

* Pour aller plus loin:

sente notamment, chose rare, la première confession de foi protestante, celle de Schleitheim, formulée par les Anabaptistes dès 1527, avant les premières confessions luthériennes et calvinistes. »

(source : blog de Sébastien Fath, chercheur au CNRS, 6.5.2014)

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• Les « Brèves » couvrent l’actualité du champ socioreligieux au sens large. Les avis des personnes ou institutions citées ne reflètent pas nécessairement le point de vue de la rédaction. Ils aident à la formation de l’opinion de chaque croyant.

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« Le chrétien, l’éthique et la fin de vie » dossier du CNEF (www.connexions-magazine.fr) « Fin de vie : quelle société voulons-nous ? » dossier catholique bien fait (www.pelerin.com) « Notre regard sur la fin de vie » document de la Conf. des évêques (www.eglise.catholique.fr) « Vivre sa mort » actes du colloque 2012 de la FPF (www.protestants.org/index.php?id=33285)

Jean-Georges Gantenbein Président de Vision-France

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Dossier

Dossier

L’EUTHANASIE

VÉRONIQUE HABEREY-KNUESSI

ET LE BIEN MOURIR La question de la mort nous touche tous, de près ou de loin. Que ce soit par l’accompagnement d’un proche jusque dans ses derniers jours, par la réflexion que nous menons face à notre propre mort, ou simplement par l’interpellation qui nous vient au travers du débat de société qui a lieu actuellement sur les conditions de la fin de vie. Comment mourir dignement ? Quel est notre droit à décider de notre mort ? Une société peut-elle légaliser le droit de donner la mort à certains individus, que ce soit à leur demande ou à la demande de leurs proches ? Quelle réponse apporter à la souffrance des gens en tant que chrétiens ? C’est à ce genre d’interrogations que nous voulons tenter d’apporter quelques réponses dans ce bien modeste dossier.

L’euthanasie en France : un débat d’actualité Choisir l’euthanasie, c’est choisir la « bonne mort », si l’on en croit l’étymologie grecque du mot. Il s’agit, pour les défenseurs de l’euthanasie, de plaider pour le choix personnel d’une délivrance de souffrances via une mort provoquée par l’intervention d’une tierce personne. Dans la définition de l’euthanasie donnée par le monde médical, apparaissent la notion de souffrance ainsi que la dégradation éprouvée par la personne. Or, si l’on pense aux situations dramatiques de Vincent Humbert, Diane Pretty ou encore Chantal Sébire, nul ne peut nier la souffrance intense éprouvée par ces personnes. Qui oserait dès lors les condamner ? La difficulté n’est pas tant d’entendre la douleur de personnes aussi gravement atteintes dans leur corps, que d’envisager les enjeux d’une légitimation de la pratique d’euthanasie.

Légitimer l’euthanasie en raison des acharnement médicaux ? Certes les progrès de la médecine, et les mesures de prolongation de la vie que ces progrès ont rendues possibles, ont créé des situations d’acharnement thérapeutique qui ont encouragé une évolution des mentalités vers l’accepta-

tion de l’euthanasie. Mais les raisons qui poussent aujourd’hui à légaliser l’euthanasie semblent ailleurs. En effet, la loi Leonetti de 2005, du nom du médecin Jean Leonetti, insiste justement sur l’importance de ne pas prolonger la vie avec une « obstination déraisonnable ». Cette loi confirme la législation médicale en vigueur qui veut que « Le médecin doit accompagner le mourant jusqu’à ses derniers moments, assurer par des soins et mesures appropriés la qualité d’une vie qui prend fin, sauvegarder la dignité du malade et réconforter son entourage. Il n’a pas le droit de provoquer délibérément la mort ». (art. R.4127-38 du code de la santé publique).

Soulager les souffrances avec les soins palliatifs Leonetti a souligné aussi l’importance du développement des soins palliatifs, encore beaucoup trop peu répandus et concentrés à 80% dans la région parisienne. En effet, selon des études sérieuses, les patients éprouvant des souffrances estimées impossibles à soulager sont extrêmement peu nombreux. En revanche l’organisation des services hospitaliers de plus en plus

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orientés vers l’efficience, ainsi que l’absence de formation spécifique chez les soignants, ne permettent pas de prendre adéquatement en charge les patients en fin de vie dans toutes les dimensions que la souffrance convoque.

« Les soins palliatifs sont encore beaucoup trop peu répandus » Il est donc crucial de développer des unités de soins spécifiques constituées de professionnels de différents domaines, et qui rendront possible une véritable prise en charge holistique des patients, la détresse psychologique n’étant pas à sous-estimer en cette dernière phase de vie. La psychologue Marie de Hennezel rappelle que les demandes d’euthanasie s’estompent fréquemment dès lors que la souffrance psychologique est prise en compte et que les personnes sont accompagnées dans leur processus de deuil.

Établir des directives pour sa propre mort Parallèlement à ce développement des soins palliatifs, la loi Leonetti insiste également sur la responsabilité de chaque individu d’établir des directives anticipées, une forme de testament de vie rédigé devant témoin et qui précise les souhaits de la personne quant aux décisions médicales à adopter lorsqu’elle sera en fin de vie. Cette mesure vise tout particulièrement à répondre aux craintes des individus face à d’éventuelles souffrances et douleurs futures.

Le souhait d’une liberté ultime ?

Au vu des sondages actuels, il semblerait toutefois que les mesures de la Loi Leonetti ne suffisent plus à convaincre nos contemporains. En effet, selon le dernier sondage IFOP 2013, 92% des Français sont favorables à l’euthanasie. Le souhait d’une légalisation de l’euthanasie demeure, mais les enjeux qui entourent cette légalisation sont-ils bien compris ? Il est important de bien y réfléchir afin de pouvoir faire des choix réellement éclairés, ceux-ci pouvant être lourds de conséquences pour les générations futures.

Petit lexique sur l’euthanasie • Euthanasie (active) : c’est le « geste ou omission d’un geste qui provoque délibérément la mort du malade qui souffre de façon insupportable ou vit une dégradation insoutenable » (définition donnée par le Pr. Le Gueut-Develay, CHU-Rennes). • Aide au suicide : il s’agit d’un suicide médicalement assisté où le médecin fournit au patient le produit létal qu’il s’injectera. • Euthanasie passive : la mort intervient suite à l’arrêt des traitements (refus de l’acharnement thérapeutique). • Euthanasie indirecte : survient dans le cadre des soins palliatifs, destinés à soulager la souffrance d’une personne en fin de vie. La mort résulte d’un dosage trop important d’antalgiques puissants (par ex. morphine) ayant pour but premier de soulager la douleur. Nommée également « sédation terminale », elle est parfois accusée d’être une forme d’euthanasie clandestine par le personnel soignant. Pour bon nombre de spécialistes, ces deux dernières formes ne devraient pas se nommer « euthanasie » afin de ne pas prêter à confusion. À noter que l’euthanasie active (autorisée en Belgique) et l’aide au suicide (autorisée en Suisse) ne sont actuellement pas légales en France.

La loi Leonetti Cette loi adoptée en 2005 en France repose sur 4 piliers : 1) Le refus de toute obstination déraisonnable (acharnement thérapeutique) ; 2) La prise en compte de la volonté du patient par l’écriture de « directives anticipées », et la désignation d’une « personne de confiance » si jamais le malade n’est plus en état de formaliser son souhait ; 3) Le développement des soins palliatifs ; 4) La possibilité de plonger le malade en sédation profonde. Les différentes instances du protestantisme français qui se sont penchées sur cette loi en reconnaissent la légitimité, mais soulignent les insuffisances de son application. Certains estiment que la moitié des patients qui auraient besoin de soins palliatifs ne les reçoivent pas. A noter aussi que, pour une bonne application de la loi, chacun devrait exprimer ses volontés, ce qui est rarement le cas !


Dossier

Dossier L’euthanasie, peut-on risquer l’exception ? Si notre rapport à la souffrance a évolué en raison du progrès de la médecine, l’idée même que l’euthanasie puisse être envisagée est due plus largement à une évolution de la société qui aujourd’hui est prête à admettre ce qu’autrefois elle rejetait fermement. Mais il demeure très important de se poser dès à présent la question des enjeux de cette pratique. Enjeux d’autant plus essentiels pour nous chrétiens qu’ils ont un impact direct sur notre foi. Pourquoi permettre l’euthanasie ?

Le principal terreau dans lequel germe l’idée d’euthanasie est sans conteste celui de l’autonomie dont se réclament nos contemporains, c’est-à-dire la revendication de l’humain de se donner à soi-même ses propres lois. L’autonomie est invoquée pour justifier le droit de la personne de choisir le moment et la forme de sa mort. Cette pensée se répand d’autant plus facilement qu’elle s’inscrit dans une société en perte de repères moraux et religieux. Aujourd’hui peu de personnes connaissent, et encore moins acceptent comme vérité, le « Tu ne tueras point » de la loi mosaïque (Exode 20.13). La question centrale est celle de l’humain et de son rapport à Dieu. En effet, de la nature de ce rapport dépendent les prises de position des uns et des autres.

Une vision biblique de l’homme

Voyons par exemple quelles sont les affirmations de base dans l’Ecriture par rapport au statut de l’homme. Il y est dit que l’être humain dépend fondamentalement de Dieu, qui constitue sa véritable raison de vivre. Dès lors, c’est Dieu seul qui décide à la fois du moment de la naissance, et de celui de la mort de l’homme. La dignité de ce dernier lui est d’emblée accordée de par sa nature de créature de Dieu. La dégradation de l’homme mourant ne saurait donc entacher cette dignité humaine comme l’affirment les partisans de l’euthanasie, justifiant ainsi le choix de mourir. De même qu’en Dieu l’homme trouve sa valeur, Dieu est également le moteur du sens donné à la vie. Ici le chrétien se différencie de l’homme moderne, empreint d’un relativisme

qui remet en question l’importance de la vie dès lors qu’elle ne correspond plus aux critères de performance et de jeunesse prônés par notre société. Ces critères ne laissent plus aucune place à la dimension positive de la souffrance, considérée uniquement comme un échec et un combat inutile. Certes, la lutte contre la souffrance est une lutte légitime, mais elle peut aussi avoir une vertu pour le chrétien.

Distinguer les formes de souffrance

Dans le débat sur l’euthanasie, il est nécessaire de distinguer ce qui relève de la souffrance physique et de la souffrance psychique. En effet, les deux ne sont pas à traiter de la même manière. Malheureusement, faute de personnel et de moyens, les unités de soins ne sont pas toujours en mesure de prendre ces deux types de souffrance en compte. Par ailleurs, en raison d’un phénomène de projection sur le malade, il semble que la souffrance soit parfois plus difficile à supporter pour les personnes externes que pour le patient lui-même. Chaque situation se révèle finalement être un cas particulier. Mais qui dit euthanasie, dit impérativement implication d’une tierce personne qui commet l’acte. Il est cependant peu fait mention de la souffrance et de ses conséquences pour ceux qui commettent l’acte engendrant la mort. Or différentes situations, en particulier dans des pays où cette pratique est autorisée, montrent que les répercussions psychologiques à long terme peuvent être extrêmement difficiles, avec des épisodes dépressifs parfois très denses. Marco Vanotti, médecin psychiatre à l’hôpital universitaire de Lausanne confirme : « La personne

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Véronique Haberey-Knuessi

professeur-chercheur à la Haute École de Santé (HES) à Neuchâtel et auteure du livre Le sens de l’engagement infirmier. Enjeu de formation et défi éthique.

qui décide de se donner la mort avec l’accord de ses proches fait des ravages parmi les survivants ».

L’ambiguïté face à la mort

Ce même médecin met également en garde contre la réversibilité d’opinion des mourants. Il explique qu’ « en phase terminale, le malade souhaite mourir tout en s’accrochant désespérément à la vie ». Cette ambiguïté est régulièrement dénoncée par les professionnels des soins palliatifs qui mettent en évidence une évolution dans la demande d’euthanasie en fonction des douleurs, mais également de la phase de deuil dans laquelle se trouve la personne.

« Il semble que la souffrance est parfois plus difficile à supporter pour les personnes externes que pour le patient lui-même » Le travail admirable qui est réalisé dans ces unités palliatives démontre des possibilités d’apporter des réponses concrètes et souvent suffisantes à cette problématique. Elles sont cependant largement sous-développées, et ouvrir la porte à l’euthanasie s’accompagne du risque d’une perte de légitimité des soins palliatifs, freinant encore davantage leur développement.

Faut-il envisager une « exception d’euthanasie » ?

Au terme de toutes ces considérations, il nous reste à nous poser la question d’une éventuelle « loi d’exception d’euthanasie » telle que suggérée par le Co-

mité Consultatif National d’Éthique, et qui répondrait à des cas de souffrance extrême auxquels on peut humainement tout à fait compatir. Cependant les critères qui définissent cette exception demeurent extrêmement subjectifs et aléatoires. Prenons comme exemple la loi d’exception d’avortement de Simone Veil datant de 1975.

destinité, mais en travaillant à éliminer les causes de leur apparente nécessité ». Notre engagement de chrétien consiste certainement à développer d’autres réponses et alternatives, car « l’euthanasie est une fausse solution au drame de la souffrance, une solution indigne de l’homme. » (Benoit XVI)

Qu’en est-il aujourd’hui de l’exception alors que le nombre d’avortements s’élève à plus de 200 000 par an en France ? Qu’en sera-t-il de l’euthanasie dans 40 ans ? Sans doute pouvons-nous rejoindre l’avis du philosophe Jacques Ricot (2003, p.57) selon qui « on ne fera pas cesser le scandale des euthanasies clandestines en supprimant leur clan-

Prises de position chrétiennes Catholiques, protestants et évangéliques rejettent tous de façon catégorique la possibilité de légaliser l’euthanasie. Il s’agirait d’une transgression inacceptable de l’interdiction de tuer. Face aux questions posées par la fin de vie, ils soulignent que la loi Leonetti, mal connue, fixe globalement un cadre acceptable et suffisant. Jean-Paul Zurcher

Devant la possibilité du dépôt d’un projet de loi ouvrant un droit à l’euthanasie, les diverses confessions chrétiennes se sont prononcées au mois de janvier pour estimer qu’il « serait regrettable et dangereux que l’euthanasie ou le suicide assisté soient dépénalisés et inscrits d’une manière ou d’une autre dans la loi. » Si la loi Leonetti pourrait encore préciser « la nécessité du caractère collectif des décisions à prendre dans les situations extrêmes », « il faut sortir de l’illusion qu’une loi puisse régler la complexité de la vie ». Aucune loi ne pourra lever nos appréhensions devant la mort et régler tous les problèmes. Extraits :

Conférence des évêques de France 1 « Aider un malade à mettre lui-même fin à ses jours ou provoquer délibérément la mort d’un patient à sa demande… sont inacceptables […] Nombre de nos contemporains, en raison d’une maladie, d’un handicap ou de leur âge, se sentent devenus une charge pour leurs proches et un poids pour la société. Ils souffrent de leur solitude, de l’indifférence d’autrui, du regard porté sur eux dans une société axée sur les valeurs d’autonomie et d’efficacité. Ceux qui en viennent à douter de la valeur et du sens de leur vie ont besoin d’accompagnement, de solidarité et de soutien dans l’épreuve. N’aurons-nous rien d’autre à leur proposer que de mettre fin à leur existence ? »

Commission d’Éthique Protestante Évangélique (CEPE) 2 « La manière dont la fin de vie est vécue dans notre pays n’est pas satisfaisante […] Bien des gens appréhendent la perte de leur autonomie et souhaitent pouvoir échapper à ce qu’elles considèrent comme une mort indigne. Bien que, selon notre foi, nous croyions que personne n’est maître de sa vie […], nous entendons ces craintes. [Mais] le développement des soins palliatifs est déjà à même de répondre à bien des besoins en prenant soin des souffrances physiques et en accompagnant psychologiquement, voir spirituellement, les personnes dans les derniers jours de leur vie. […] D’autre part, chaque patient est en droit de refuser toute obstination déraisonnable et même de refuser tout traitement. »

Les points débattus

La vraie dignité en fin de vie, soulignent les évêques catholiques, c’est de sortir de la froideur des fins de vie médicalisées et vécues dans l’isolement, en offrant un véritable accompagnement humain. Une vraie démarche de solidarité ne consiste pas à offrir une solution technique rapide. Mais les avis divergent par contre sur ce que peut représenter une « vraie solidarité » à l’égard du mourant. Pour les catholiques, celle-ci consiste à accompagner jusqu’au bout, humainement, en sou-

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lageant au maximum la peine. Pour les luthéro-réformés, cette solidarité doit permettre, dans des cas extrêmes, l’exercice d’une liberté personnelle, exercée en pleine conscience, allant jusqu’à enfreindre consciemment la loi pour « répondre à la demande du patient d’une assistance médicalisée pour une fin de vie. » Les évangéliques refusent qu’une « exception d’euthanasie » soit inscrite dans la loi, tout en reconnaissant que parfois, certains soignants « pourront en conscience penser qu’accéder à la demande d’une personne qui souhaite mourir sera la seule réponse possible ». Mais, ajoutent-ils, « il est important que cela demeure une transgression de la loi pour laquelle il doit être possible de rendre compte. » Pour le croyant, la vraie réponse n’estelle pas de s’abandonner consciemment aux mains de Dieu, et de considérer que c’est ainsi que s’accomplit pleinement l’humanité et la dignité du mourant ? Déclaration du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France, 16 janvier 2014 2 « Fin de vie », document du 19.11.2013 de la CEPE, organe commun des Églises libres, baptistes et UNEPREF. Ce texte a été repris tel quel par la Fédération protestante de France (FPF) le 16 janvier 2014, sauf pour ce qui touche à l’exception d’euthanasie. Le 21 janvier 2014, le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) a dit faire sien ce même texte, soulignant la gravité extrême d’une société prête « à légitimer le meurtre. » 1


Vie des Églises : Brumath

Vie des Églises : Wissembourg

POUR CHAQUE ENFANT, CROIRE ET CROÎTRE

UN DOUBLE PROJET DE CONSTRUCTION Le projet de construction d’une nouvelle église n’est pas né d’un jour. Après un parcours bien compliqué, la communauté a fait un pas de foi et a décidé, le 21 décembre 2012, d’acquérir un bâtiment industriel bien situé et désaffecté. Un chemin d’humiliation

Bien avant cela, Dieu nous a conduits dans un chemin d’humiliation, afin d’entendre sa voix. Souhaiter un tel projet nécessite un rapprochement avec Dieu, sinon ce n’est pas la peine de commencer. Nous ne pouvions pas désirer un tel changement de bâtiment en restant comme nous étions. Nous nous sommes laissés conduire et interpeller par ce verset biblique : « Si mon peuple s’humilie… » (2 Ch 7.14). Plusieurs paroles données nous y ont encouragés : « avoir des problèmes est normal, mais les tolérer est intolérable » ; « la plus belle de nos louanges ne peut être que notre humiliation ». Dieu nous a ainsi conduit de réunion en réunion à vivre la réconciliation, à exprimer la vérité dans l’amour, à demander et à accorder le pardon.

Les épreuves ne nous ont pas été épargnées. Nous avions compté sur les compétences de Robert, jeune retraité, pour la construction, et Dieu l’a rappelé à lui. Mais par la manière dont il a rejoint son Seigneur, il a encouragé l’Église. Nous ne sommes pas encore parvenus au but, mais nous sommes conscients que tout en avançant sur le chantier, Jésus-Christ construit son Église, et que Dieu achèvera ce qu’il a commencé. C’est un véritable bonheur d’œuvrer pour lui. A lui toute la gloire, car « tout est de Lui, par Lui et pour Lui ».

CHARLES KLEIN

Notre projet avec chacun des enfants qui vient à l’Eglise est qu’il puisse croire et croître. Depuis quelques années, l’équipe d’animateurs réfléchit et ose des formules un peu innovantes. Avec cette assurance que, lorsque le projet d’annonce de la bonne nouvelle est bien étayé, toute liberté est donnée pour oser des projets créatifs adaptés à l’âge et aux besoins des enfants. Concevoir un vrai projet

Cédric et Linda Klein, avec Eva, Mehdi, Suzana et Emilio

L’église locale compte une cinquantaine d’enfants de 4 à 14 ans, avec une vingtaine de moniteurs. Notre projet avec eux se résume ainsi : • Enseigner les textes et fondements bibliques ; • Découvrir et vivre une relation personnelle avec Christ ; • Vivre des liens d’amitié et de fraternité avec les autres enfants et adultes de l’Eglise ; • Satisfaire et développer la soif de connaître Christ ; • Vivre des temps de plaisir et de joie personnels et communautaires.

École du dimanche : vous avez dit ringard ?

Dieu à l’oeuvre

Les miracles se succédèrent, aussi bien sur le plan du bâtiment que sur le plan spirituel. La construction de la communauté se vivait conjointement à l’édification du bâtiment. Ainsi, de voir des jeunes prendre leurs vacances pour mettre leurs dons au service du Seigneur avec ce projet de construction nous a rempli de joie. Aujourd’hui certains se préparent à partir dans des missions, d’autres à se former à l’IBG, tels Linda et Cédric avec leurs 4 enfants qui, à 40 ans, se sont remis en question en sortant de leur confort et ont décidé de suivre le Seigneur à 100%. Dieu nous a parlé à de nombreuses reprises, comme lors de la semaine universelle de prière où le thème nous semblait spécialement destiné : des sauterelles en face de géants ! La quinzaine de jeûne et prière en février a confirmé la présence de Dieu à nos côtés.

Le bâtiment, avec ses 800m² au sol

Pas lorsqu’on tente l’aventure du partage, du questionnement et de l’exploration. Après avoir participé à une partie du culte, les enfants découvrent, par groupes d’âge, des personnages et des récits bibliques d’une manière vivante et adaptée à leur niveau. Au menu : variété des approches, actualisation, narration avec supports variés, expression personnelle, partage et prière avec le groupe.

Louazic : ambiance assurée !

La salle de culte de 300m²

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CATHY ULRICH

Diacre secteur enfance

Une fois par mois, avant le temps d’école du dimanche, un temps de louange pour les 4 à 11 ans, tous ensemble. Avec chants, danse, prière, court enseignement, participation des enfants avec leurs instruments de musique.

Kidstreff : bonne humeur garantie ! Pendant toute la durée du culte, une fois par mois, chants, jeux, histoire biblique ou vécue, bricolage ou partage, le tout autour d’un thème éthique ou biblique, avec une équipe d’animateurs où chacun intervient suivant ses compétences.

BibelGum : sors de ta bulle !

Pour les années de collège, un lieu de rencontre bien investi par les ados, avec une équipe de jeunes adultes qui sont à la fois animateurs et modèles (si, si !). Avec des sujets d’actualité, des questions d’ados, des partages bibliques, le BibelGum constitue une passerelle menant au groupe de jeunes et à une insertion dans la vie de l’Église.

Transformer nos défis en points forts

Nous manquons de moniteurs ? Donnons envie, entourons les nouveaux par du coaching. Nous manquons de matériel pédagogique ? Soyons créatifs, utilisons les ressources en ligne, partageons nos productions, osons la nouveauté ! À partir de contenus progressifs et cohérents, valorisons l’approche et les compétences de chaque animateur : il y aura celui qui excelle pour raconter les histoires, celle qui invente un bricolage approprié, celui encore qui sait animer à merveille les discussions, etc. Finalement, chaque enfant y trouvera son compte. La fréquentation des enfants est irrégulière ? Valorisons l’accueil, le partage de nouvelles, les sujets à aborder en une rencontre. Et pour finir, deux clés essen-

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tielles : annoncer l’Évangile pour ce qu’il est, c’est-à-dire une bonne nouvelle ! Et cultiver dans notre être l’enthousiasme et une joie communicative !


Jeunesse

Implantation d’Églises : Vendée « SEIGNEUR, ÉTENDS NOS LIMITES ! » Voici la requête d’un mystérieux personnage biblique, Yabets, qui nous enseigne beaucoup sur notre façon de prier. Comme lui, nous côtoyons parfois des situations très complexes. Mais avec Dieu, rien n’est impossible. Qui connaît Yabets ?

UN MÉLANGE DE FUN, FOI ET MIFA OLIVIER JUNG

Comme chaque année à Pâques, plus d’une centaine de jeunes se sont retrouvés pour vivre le week-end FROG de Vision-France. Dans une ambiance dynamique marquée par la joie et la foi, ils ont participé à une « explosion de vie » autour de l’axe central qui consistait à méditer la première épître de Pierre.

Nettoyage des plages.

« Yabets était plus considéré que ses frères ; sa mère l’appela du nom de Yabets en disant : C’est parce que je l’ai mis au monde dans la peine. Yabets invoqua le Dieu d’Israël, en disant : Si tu me bénis en agrandissant mon territoire, si ta main est avec moi, si tu me préserves du malheur et de toute peine… Et Dieu accorda ce qu’il avait demandé. » (1 Chroniques 4.9-10)

SIMON GOETZ

Les Frogvillois en folie.

Ne pas s’enfermer dans son passé Yabets hérite d’une histoire de vie compliquée. Malgré tout, il décidera de s’adresser à Dieu comme à celui qui peut l’affirmer dans son identité et lui permettre de saisir la victoire. Il refuse un fatalisme qui voudrait l’enfermer dans la signification de son nom (Yabets a le sens de « douleur, peine, casse-pieds »). Le terrain personnel sur lequel il a grandi n’était certainement pas favorable à une saine croissance. Mais il avait foi que Dieu pourrait retourner une situation invraisemblable, et transformer la malédiction en bénédiction. Celui qui apporte la vie et la résurrection est aussi celui qui permet des recommencements !

Rien n’est impossible à Dieu !

Nous côtoyons certaines fois des situations très complexes, liées à un passé, une histoire, des conditions qui paraissent réellement défavorables pour que l’Evangile puisse prendre profondément racine. Mais voulonsnous nous limiter à ce que nous pouvons voir et effectuer en tant qu’être humain, ou voulons-nous placer notre confiance en un Dieu puissant qui peut élargir nos limites et nos frontières ? Avec Dieu rien n’est impossible !

Un début d’année encourageant

Nous avons vécu un culte de baptême encourageant début mars. Plusieurs personnes sont en réflexion actuellement pour se faire baptiser elles aussi (dans les eaux de l’océan !). C’est un grand sujet de reconnaissance de voir les œuvres admirables du Seigneur dans la vie des personnes !

Culte à St Hilaire de Riez avec les jeunes de Wissembourg.

Une aide extérieure appréciée

Fin avril, pour la deuxième année consécutive, nous avons accueilli le groupe de jeunes de Wissembourg. Nous avons effectué des actions de « nettoyage de plages » pour laisser un témoignage concret dans la cité par une action citoyenne. Début juin, ce sont les étudiants de l’Institut Biblique de Genève qui arriveront pour une semaine d’évangélisation. Au programme : sondages au marché, concerts en soirée et animations en maison de retraite. Merci de vos prières.

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À devoir percer le mystère de Frogville en capturant une bête infâme venue voler la lumière, à se laisser entraîner dans une musique à faire vibrer tout le Vallon avec le groupe « Spooky Heaven Sound », à participer à des ateliers thématiques (l’humanitaire ; le numérique ; la prière d’écoute, etc.) ou ludiques (couture, Ultimate, UniHockey, etc. ), je ne saurais dire quel a été le temps le plus fort du week-end. En fait, chacun a eu son temps fort, que ce soit dans les réunions plénières, les échanges en

petits groupes, ou les temps récréatifs. Certains ont pu fréquenter la « barque », ce lieu réservé à la prière et à des entretiens avec le « commandant du navire ». Je retiens ce moment particulièrement fort de la « battle » (bataille), où c’était à qui criait le plus fort « à bâbord » ou « à tribord ». Ce que j’emmène avec moi à l’issue du week-end, c’est une forme de joie à la pensée de tous ces jeunes qui peuvent vraiment marquer la différence dans

Culte à l’Espace Protestant de Challans

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notre société. Nous voulons, nous les « Frogvillois », oser la différence dans la vie de tous les jours (dans mon collège, mon lycée, à la Fac, dans mon groupe de jeunes et mon Église, ma ville, mon club de sport) à l’instar des premiers chrétiens du temps de Pierre, qui ont osé changer de cap pour naviguer à la suite de Christ à contre-courant en criant « à bâbord » lorsque tout l’empire romain criait « à tribord ».


Vie de l’Union

Vie de l’Union J.-G. GANTENBEIN

ET AVENIR

UN MISSIOLOGUE FRANÇAIS

À CHRISCHONA

Compte-rendu synthétique de l’Assemblée générale de Vision-France qui s’est tenue le 5 avril 2014 à Beblenheim.

Début février, le comité de Chrischona, l’œuvre internationale de laquelle Vision-France est membre, a nommé Jean-Georges Gantenbein au poste de missiologue à 40% pour le Séminaire théologique Chrischona à Bâle. A 50 ans, le président de Vision-France et pasteur de l’Eglise de Mulhouse, prend donc de nouvelles fonctions. Docteur en théologie avec une thèse intitulée « Mission en Europe, une étude sociomissiologique pour le 21e siècle », le Séminaire théologique de Chrischona

L’équipe de direction de Vision-France connaît des changements importants cette année : Ernest Strupler, après une vingtaine d’années de service fidèle en qualité de trésorier, ne s’est plus représenté pour un nouveau mandat. Les délégués ont élu à l’unanimité Elisabeth Lux, membre de l’Église de Woerth, en tant que responsable du service « Administration et communication ». Vision-France a une grande dette de reconnaissance envers Ernest, parce qu’il a initié plusieurs projets novateurs qui permettent à notre Union d’être reconnue au niveau national pour la qualité de sa gestion. Jürg Peter, responsable du service « Nouvelle génération », a terminé quant à lui sa mission de mise en place d’une nouvelle équipe pour notre travail parmi la jeunesse. Nous le remercions de sa solidarité et de son implication pendant ces trois années. Les délégués ont pris conscience qu’il faut trouver d’autres voies pour palier notre manque de personnel. Nous devons apprendre à mieux utiliser nos ressources, les mutualiser, en vue d’exercer une plus grande solidarité entre les Eglises. Nous souhaitons également exercer la solidarité envers notre champ missionnaire en Vendée, pour les autres Églises pionnières, et dans le domaine de nos finances. C’est ainsi que les délégués des Églises ont décidé d’approuver une augmentation de la cotisation des Églises, la faisant passer de 6% à 7% du montant de leur budget annuel.

Grâce à Dieu, les comptes 2013 de Vision-France ont pu être bouclés avec un très léger excédent de 1 500 euros. Ce résultat a été rendu possible grâce à des dons exceptionnels et des legs à hauteur de 26 600 euros. Les délégués de l’Assemblée générale ont ac-

UNE FEMME

CONCOURS :

LE MIRACLE

cepté le budget équilibré proposé aux Églises. Ce budget 2014 est un défi lancé à la solidarité et à la générosité, puisqu’il anticipe des dons exceptionnels à hauteur de 20 000 euros. Le budget de Vision-France permet de financer les divers services ren-

dus par l’union d’Églises aux Églises membres, qu’il s’agisse de la coordination, de l’implantation d’Églises, de l’accompagnement des pasteurs et des Églises, de la publication d’un journal, ou de services administratifs. .

UN NOUVEAU NOM POUR LE JOURNAL

Pour trouver le nouveau nom qui définira à l’avenir l’identité du journal de Vision-France, le comité de rédaction lance un concours aux meilleures propositions.

DANS L’ÉQUIPE DE DIRECTION

Les journaux ou les magazines possèdent tous un nom qui permet de bien les identifier : « Le Point », « Le Figaro », « La Croix », « Réforme ».

Elisabeth Lux

Notre journal n’a pas un nom qui crée d’emblée un sentiment d’appartenance. D’où l’idée d’en trouver un nouveau, et de le changer en même temps que le journal fera peau neuve à l’automne. Pour trouver la meilleure idée, nous faisons appel à l’imagination de tous nos lecteurs.

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Élue lors de la dernière Assemblée générale de Vision-France comme responsable administrative, Elisabeth Lux rejoint l’équipe de direction en tant que première femme.

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J.-G. Gantenbein

DE FINANCES SAINES

L’avenir de Vision-France passera peut-être aussi par un rapprochement avec une autre Union d’Eglises évangéliques en France. Ce souhait a été exprimé lors de l’AG 2011. Vision-France est actuellement en contact avec France-Mission pour vérifier la faisabilité d’une telle entreprise. Ce projet, s’il doit se faire, prendra plusieurs années, et les Églises seront impliquées à chacune des étapes. Les délégués présents à l’Assemblée générale ont pris connaissance de ce projet par la lecture d’un communiqué publié conjointement par France-Mission et Vision-France.

Mariée à Christian, mère de deux jeunes adolescents, Elisabeth Lux est une femme très engagée qui s’active aussi pour Dieu. En plus de son emploi à mi-temps dans une banque en qualité de responsable d’organisation et de gestion, elle sert Dieu au travers d’engagements qui lui tiennent à cœur, comme par le fait d’assurer le secrétariat du service « Implantation d’Églises » de Vision-France. En lui demandant pourquoi elle acceptait de prendre de nouvelles responsabilités, vastes et exigeantes, Elisabeth répond : « je voulais me mettre au service de Dieu avec les capacités qu’il me donne et l’expérience que j’ai pu acquérir. Ma seule raison d’accepter est de vouloir servir Dieu là où il me place ». Lorsqu’elle a été sollicitée, elle dit avoir mûrement réfléchi, prié, pris le conseil des responsables de son Eglise, pour parvenir à la conviction que Dieu l’appelait à cette tâche. Aujourd’hui, elle reste humble : « sans l’aide de Dieu, je ne pourrai pas assurer cette tâche. Je compte sur lui seul ». .

gagne un missiologue aux solides compétences européennes. Jean-Georges Gantenbein va quitter son ministère de pasteur à temps partiel l’été prochain afin de se consacrer pleinement à ses nouvelles fonctions et poursuivre ses deux autres temps partiels : la présidence de l’union et la coordination de la « Formation en ministère chrétien », cette nouvelle voie de formation mise en place par VisionFrance, Chrischona Suisse et l’Armée du Salut.

meilleur nom possible, il est important d’essayer d’en mesurer l’impact auprès des chrétiens qui fréquentent nos Églises sans bien les connaître, des visiteurs de passage, ou des autorités civiles et des médias auprès desquels nous nous présenterions.

L

CHANGEMENTS, SOLIDARITÉ,

Délai pour le retour des propositions : 30 juin 2014 Réponse à faire parvenir à : Jean-Paul Zurcher 14 rue de Saverne 67170 Brumath ou info@eebrumath.fr

VOTR E RÉPONSE

Voici quelques critères qui serviront à l’appréciation des différentes propositions : • le nom du journal doit être en accord avec les valeurs de Vision-France • il ne doit pas déjà être utilisé par un autre journal évangélique francophone, comme par exemple « Vivre » ou « Servir ». • il doit être court et pouvoir concerner tous les publics potentiels du journal

CR

ITÈR ON ES D’APPRÉCIATI


Fenêtre ouverte sur le monde

Sujets de prière VISION-FRANCE

SÉLESTAT

Nous prions pour : les Églises en attente d’un pasteur pour la rentrée : Sarrebourg, Saverne, Bischwiller, Mulhouse ; le bon démarrage du ministère d’Elisabeth Lux dans l’équipe de direction ; la mise en place d’une nouvelle équipe pour notre service « Nouvelle Génération » ; la recherche d’un directeur/trice pour le week-end des préados.

Nous remercions le Seigneur pour les personnes qui nous visitent et celles qui décident de rester. Nous louons Dieu pour ce qui nous bouscule positivement et nous amène à réorganiser certaines rencontres. Nous nous réjouissons d’accueillir Philippe Decourroux pour la fête de la musique, et prions pour l’impact de ce projet.

BELLIGNAT

Nous remercions Dieu pour les équipiers qui ont œuvré à l’élaboration d’un plan d’action, et pour l’engagement financier de divers frères et sœurs dans le projet. Nous demandons à Dieu de pourvoir aux fonds (encore plusieurs dizaines de milliers d’euros pour l’Église-café). Nous prions pour avoir un local à la rentrée afin de commencer nos cultes et activités d’évangélisation.

Nous remercions le Seigneur pour la croissance numérique de notre assemblée. Nous demandons de la sagesse et des compétences pour bien accueillir et accompagner les nouvelles personnes, adultes et enfants. Nous sommes réjouis de notre collaboration avec la Mission Evangélique d’Arbent et l’Assemblée de Dieu de Geilles, et la mise en place avec eux de soirées d’évangélisation et de rencontres à thèmes.

COLMAR

Nous sommes réjouis par l’engagement de beaucoup et louons Dieu pour la diversité et la richesse des dons accordés. Nous avons besoin de sagesse, de courage et d’unité pour la réunion d’Église du 19 juin, afin de savoir si nous restons dans nos locaux en nous engageant dans des travaux importants, ou si Dieu nous conduit ailleurs.

MOLSHEIM

Nous demandons au Seigneur de saisir sa volonté pour notre Église et notre ville. Nous prions pour que l’Eglise se fortifie dans la grâce de Dieu et croisse dans sa volonté. Nous intercédons pour un renouvellement de chacun dans sa communion personnelle avec le Seigneur.

MULHOUSE

Nous prions que le Seigneur nous dirige dans la mise en place de notre vision d’avenir pour la Chapelle Évangélique à l’horizon de 2020. Nous aurons encore une rencontre avec l’Eglise avant de formuler la vision et le « mission statement ».

STRASBOURG

VENDÉE Nous prions pour que les Vendéens répondent positivement aux actions d’évangélisation menées du 2 au 8 juin avec des étudiants de l’IBG. Nous prions pour la protection spirituelle de ceux qui se feront baptiser le 6 juillet. Que les personnes invitées soient interpellées par le message de l’Évangile.

VENDÉE Nous avançons dans notre projet d’Église, ce qui est encourageant. Notre prière, c’est d’avancer ensemble. Nous voulons faire tous nos efforts pour une complète intégration des personnes qui nous ont rejoints.

WOERTH Nous remercions Dieu pour le spectacle de Pâques qui a permis de présenter l’Evangile aux nombreuses familles présentes. Nous remercions Dieu pour sa protection pendant le voyage humanitaire en Roumanie. Nous prions pour savoir comment bien accueillir les personnes qui viennent découvrir notre assemblée.

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LE SEL : Comment soutenir Vision-France ? L’implantation d’Églises, la formation de stagiaires (et de futurs pasteurs), ainsi que les services offerts aux Églises locales dépendent du soutien financier de personnes individuelles. Vous pouvez faire parvenir votre don : Par chèque : A l’ordre de Vision-France 13 rue Xavier Marmier 25000 Besançon Par virement : En France : CCM Besançon-Montrapon RIB : 10278 08004 00020143201 33 IBAN : FR76 1027 8080 0400 0201 4320 133 BIC : CMCIFR2A En Suisse : Compte postal 91-456339-4, Vision-France, F-68000 Colmar En Allemagne : Chrischona-Gemeinschaftswerk Deutschland Volksbank Giessen BLZ 513 900 00 KtoNr. 50 237 800 EKK Kassel BLZ 520 604 10 KtoNr. 5851 Vermerk : Vision-France, Spende Pour chaque virement, merci de bien préciser votre nom et adresse dans l’espace texte à disposition. Celui-ci n’apparaît pas automatiquement dans les relevés bancaires. Vision-France compte 5 Églises en implantation (Bellignat, Besançon, Lons-le-Saunier, Strasbourg, Vendée) et 14 Églises établies (Bischwiller, Bouxwiller, Brumath, Colmar, Molsheim, Mulhouse, Reichshoffen, Sarrebourg, Saverne, Sélestat, Soultz-ss-Forêt, Volgelsheim, Wissembourg, Woerth). Elle compte également une association jeunesse (Le Tremplin), une maison de retraite (Petit Château) et une maison de vacances (Hohrodberg).

UNE ACTION CHRÉTIENNE DANS UN MONDE DE DÉTRESSE Des exemples qui nous tirent vers le haut Le SEL aborde cette année le dernier volet de sa campagne consacrée au thème du partage : « Ils ont quelque chose à partager avec vous ! » Il s’agit de mettre l’accent sur le fait que le partage peut se vivre dans les deux sens. Bien sûr, nous avons quelque chose à partager avec les populations pauvres des pays du Sud. Mais elles ont aussi quelque chose à nous apporter. Nous pouvons tirer des leçons des manifestations de joie, d’espoir et de solidarité rencontrées dans des contextes difficiles. Les chrétiens du Sud nous donnent parfois de belles leçons de foi et d’action, et mènent aussi une réflexion qui pourrait nous interpeller.

Apprendre à recevoir des pays du Sud

Qu’est-ce que le SEL ?

Le SEL est une association protestante de solidarité internationale qui vise à améliorer les conditions de vie de personnes et de populations en situations de pauvreté dans les pays en développement. Il a été créé en 1980 par l’Alliance évangélique française. Le SEL a pour principe de soutenir le travail de structures chrétiennes locales et n’envoie pas de personnel expatrié pour mettre en œuvre les actions qu’il finance. Le SEL soutient des programmes de parrainage d’enfants (environ 8’500 enfants parrainés), des projets de développement (une centaine de projets soutenus chaque année) et des actions de secours d’urgence. Les activités du SEL reposent sur l’enseignement biblique qui associe la Parole et les actes pour transmettre l’amour de Dieu.

Le SEL aborde cette année le dernier volet de sa campagne consacrée au thème du partage : « Ils ont quelque chose à partager avec vous ! » Il s’agit de mettre l’accent sur le fait que le partage peut se vivre dans les deux sens. Bien sûr, nous avons quelque chose à partager avec les populations pauvres des pays du Sud. Mais elles ont aussi quelque chose à nous apporter. Nous pouvons tirer des leçons des manifestations de joie, d’espoir et de solidarité rencontrées dans des contextes difficiles. Les chrétiens du Sud nous donnent parfois de belles leçons de foi et d’action, et mènent aussi une réflexion qui pourrait nous interpeller.

Un dimanche pour se souvenir ! Chaque année, le SEL propose aux Églises de réserver un dimanche pour se souvenir de ceux qui vivent dans la pauvreté dans les pays en développement. Le SEL fournit à cette occasion un kit comprenant des animations, des réflexions et des propositions d’actions concrètes. On y trouve des éléments bibliques et thématiques pour alimenter la réflexion, des séquences vidéo, des animations pour les enfants et les jeunes, des actions simples à mettre en œuvre pour partager concrètement avec les plus démunis. Le dossier et les vidéos sont téléchargeables gratuitement sur Internet : www.selfrance. org (rubrique : ressources). Une version DVD des vidéos peut être envoyée sur simple demande.

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Témoignage

DE L’ALSACE À BESANÇON EN PASSANT PAR GENÈVE

Arrivée l’automne dernier dans l’Eglise de Vision-France à Besançon, Marie Freyder y effectue un stage de deux ans dans le cadre de sa formation à l’Institut Biblique de Genève (IBG). Elle retrace ici le parcours qui l’a conduite à quitter sa profession pour se former à servir Dieu. Je suis née dans une famille chrétienne, et j’ai donc appris à connaître Jésus dès mon plus jeune âge. Ayant grandi dans le Val de Villé, j’ai fréquenté le Centre Evangélique de Sélestat, qui se réunissait au départ à Baldenheim. L’église était naissante, le groupe des flambeaux n’existait pas, mais je participais tous les samedis après-midi au groupe des préados. En suivant l’école du dimanche, puis le culte, j’ai pu approfondir ma relation au Seigneur. J’ai beaucoup appris en fréquentant les différentes activités de l’Église. C’est ainsi que, très tôt, je me suis investie comme monitrice dans les classes d’école du dimanche ainsi que dans l’équipe de louange. Plus tard, je suis devenue l’une des responsables du groupe de jeunes. Je l’ai été jusqu’à mon départ à Genève. Marie Freyder

L’idée de me former pour Dieu trottait dans ma tête depuis des années, mais on m’avait conseillé d’obtenir au préalable un diplôme professionnel. Je me suis donc lancée dans des études d’infirmières, puis dans le travail professionnel. Mais cette envie de me former dans la Parole de Dieu ne m’a pas quittée. Je voulais consolider les bases de ma foi, apprendre davantage sur Dieu, et ainsi avoir un bagage solide pour pouvoir témoigner autour de moi de l’amour de Dieu. Rien de mieux donc que de suivre une formation dans un institut biblique. Je suis partie à Genève, à l’IBG, au début du mois d’octobre 2012. Au fil des mois, mon désir de m’investir pour Dieu s’est imposé. En réponse à cet appel, j’ai décidé de suivre le second cycle de formation, avec l’encouragement de la direction de l’IBG. Ce cycle fait suite à la première année d’études, et comprend deux années de stage. J’ai ainsi posé mes valises à Besançon le 13 septembre 2013 pour devenir stagiaire au sein de l’Église protestante évangélique « La Bonne Nouvelle ». Accompagnée par Ernest et Anne-Rose Strupler, mes formateurs, j’ai la joie de servir le Seigneur dans différents aspects de la vie d’Eglise. La diversité des tâches à faire me permet de mieux cerner mes dons, mais aussi de travailler les points faibles. Je ne sais pas encore où et comment je suis appelée à servir le Seigneur, mais ce que je sais, c’est qu’il a un plan parfait pour ma vie et que je veux lui faire confiance.

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