REFLETS n°26 / Avril 2015

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N°26 / AVRIL 2015

REFLETS le magazine des églises de vision-france

175 ANS CHRISCHONA 1840-2015 DOSSIER


Edito

EDITO

SOMMAIRE 03

ÉDITO

DOSSIER

04

CHRISCHONA : 175 ANS DE FIDÉLITÉ

VIE DES ÉGLISES

08 10

COLMAR, MULHOUSE, VOLGELSHEIM STRASBOURG

VIE DE L’UNION

11 12 13

SUJETS DE PRIÈRE PASTORALE NATIONALE WEEK-END IMPLANTATION D’ÉGLISES

« NON PAS À NOUS, SEIGNEUR, NON PAS À NOUS, MAIS À TON NOM

FENÊTRE SUR LE MONDE

14 16 I

DONNE GLOIRE, À CAUSE DE TA FIDÉLITÉ, À CAUSE DE TA LOYAUTÉ ! »

TÉMOIGNAGE CHRISCHONA INTERNATIONAL

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(PSAUME 115.1) U

REFLETS, le magazine des Églises de Vision-France. Paraît cinq fois par an.

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vous pouvez apporter à un enfant, dès aujourd’hui : soutien scolaire enseignement chrétien suivi médical et alimentaire activités sociales et culturelles Le SEL est membre du réseau

www.selfrance.org 02

Une action chrétienne dans un monde en détresse

Comité de rédaction Jean-Paul Zurcher 14 rue de Saverne 67170 Brumath 03 88 68 38 55 pasteur@eebrumath.fr Jean-Georges Gantenbein Roland Brobeck Gilbert Goetz Administration Vision-France 13 rue Xavier Marmier 25000 Besançon Tél. +33 (0)3 81 80 87 19 Directeur de publication Jean-Georges Gantenbein jg.gantenbein@vision-france.net Mise en page The Hug (www.thehug.fr) Photos et illustrations Libres de droit, privées ou archives des Églises

Siège social 6 Petite rue des Blés 68000 Colmar SIRET : 434 186 862 00034 APE : 9491Z Titre Reflets (Besançon. 2014) ISSN : 2426-2781

Membre de :

M

C

élébrer le 175e anniversaire de notre union d’Églises au plan international, c’est marquer un temps d’arrêt pour se souvenir avec reconnaissance de tout ce que Dieu a fait. C’est faire le point aussi sur la situation présente, pour s’interroger quant à l’accomplissement de notre mission dans le futur. En nous plongeant dans l’histoire, nous pouvons nous demander qui nous sommes pour mériter tant de bonté de la part de notre Dieu. Le souvenir nous amène au rappel d’épisodes parfois douloureux qui nous poussent à l’humiliation. Et pourtant, dans toutes nos faiblesses humaines, dans tous nos reniements, le Seigneur est resté fidèle à lui-même, construisant son Église, toujours prêt à pardonner, toujours prêt à conduire son troupeau dans un chemin de vérité

et de liberté. Notre histoire ne donne pas lieu à une glorification humaine. Elle est le fruit de la grâce divine. À Dieu seul revient toute la gloire ! Cette histoire qui crée des liens entre nos communautés ne remonte pas seulement à un homme, Christian Friedrich Spittler, fût-il le fondateur ! Elle est le fruit d’un héritage spirituel, le piétisme, lui-même héritier d’une histoire beaucoup plus longue s’ancrant dans la Réforme, mais aussi dans une fidélité évangélique qui passe par le Moyen Âge et remonte jusqu’aux Pères de l’Eglise et à l’Église du Nouveau Testament. Nous ne venons pas de nulle part. Nous ne sommes pas les premiers à vouloir vivre à la suite du Christ mort et ressuscité. Entre le récit des Actes des apôtres et les temps actuels, nous sommes héritiers de 2 000 ans de christianisme qui façonnent notre foi. L’Évangile aujourd’hui reste le même, par-delà les époques et les cultures.

Mais les questions que se posent nos contemporains ont changé, et nous devons trouver de nouvelles manières d’exprimer notre foi. Comment l’Évangile peut-il être aujourd’hui encore perçu comme une vraie bonne nouvelle ? Comment faire sens à des notions aussi fondamentales que la création, la communauté, ou la vérité dans un environnement marqué par une divinisation croissante du créé, un individualisme poussé à ses extrêmes et un relativisme qui considère la foi en une seule Vérité comme un extrémisme ? L’Église demeure, mais elle est appelée à répondre à ces enjeux nouveaux si elle veut rester fidèle à sa vocation d’être porteuse de la Bonne nouvelle de Jésus-Christ. Jean-Paul Zurcher

Rédacteur en chef

Impression Saxoprint, Paris Compte postal Strasbourg 3 349 82 W036 IBAN : FR67 2004 1010 1503 3498 2W03 679 BIC : PSSTFRPPSTR 03


DOSSIER

chrischona :

Chrischona International vient être plus intéressé par son avenir que par son passé. Pourquoi ?

est important de savoir d’où l’on R Ilvient, c’est le passé qui forge notre identité. Il est aussi source d’encouragement et de sagesse, lorsqu’on sait en tirer profit. Mais l’avenir, qui commence dès à présent, est ce que nous pouvons influencer et façonner. En tant que directeur de Chrischona mon devoir, mais aussi ma passion, est de créer les conditions favorables pour avoir une dynamique de développement qui soit saine.

Q

Vision-France était perçue, il y a 20 ans, comme un petit membre atypique de Chrischona International. Quel est le regard que porte aujourd’hui Chrischona International sur Vision-France ?

R France ? Il me semble que ce sont Qui avait un tel regard sur Vision-

04

V

175 ans L’AVENIR M’INTÉRESSE PLUS QUE LE PASSÉ !

Dans la phase suivante (1913-1970), les communautés piétistes du Bas-Rhin et du Haut-Rhin demandèrent le rattachement à la « Pilgermission Sainte Chrischona » près de Bâle en Suisse. Cette œuvre naquit sous l’impulsion de Christian Friedrich Spittler en 1840. Spittler était un homme hors norme qui fonda une trentaine d’œuvres missionnaires et diaconales. Il installa sur la colline de Chrischona un petit institut biblique pour artisans. Ces artisans étaient appelés – suite à leur formation – à répandre l’Évangile partout en Europe, tout en exerçant leurs métiers. La Pilgermission comptait en 1925 huit communautés et quarante annexes, desservies par neuf prédicateurs.

Interview avec René Winkler, directeur de Chrischona International

Q de fêter ses 175 ans. Vous avez dit

Chrischona International (175 ans) et Vision-France (195 ans) ision-France, en tant qu’union d’Églises protestantes évangéliques, est probablement l’une des plus anciennes unions d’Églises protestantes de France. En effet, les premières communautés de notre mouvement sont nées en 1820, dans le Haut-Rhin. À l’origine de notre union se trouvent trois hommes : Ami Bost, François Henri Haerter et Théophile Schaeffer, qui jouèrent un rôle déterminant dans la phase de fondation de nos communautés en Alsace-Lorraine entre 1820 et 1912. À cette époque, il n’était pas question de fonder des Églises indépendantes. Ces communautés se comprenaient, selon leur théologie piétiste, comme un apport important à l’intérieur des Églises protestantes dites concordataires, en tant que mouvement de réveil.

de fidélité divine

René Winkler

UNE HISTOIRE COMMUNE JEAN-GEORGES GANTENBEIN

JEAN-GEORGES GANTENBEIN

surtout les responsables de VisionFrance qui se voyaient ainsi… Je me rappelle que nous avons discuté pendant des années, et parfois tourné en rond, en évoquant ensemble l’unité de Vision-France et Chrischona International. Aujourd’hui, nous voyons VisionFrance comme une union dynamique, qui a un vrai cœur pour les besoins spirituels en France. Cette union ose courageusement implanter des Eglises, bien que ses ressources humaines et financières ne suffisent pas. En Suisse et en Allemagne, cela nous remet en question et nous encourage tout à la fois. envisages-tu la relation Q Comment entre Chrischona International et Vision-France dans l’avenir ?

R ferme pour le multilinguisme au

Nous avons dit un « oui » clair et

sein de notre fédération d’Églises, et nous voulons toujours mieux le prendre en compte. Nous avons besoin de la compétence et de l’expérience de

Vision-France, qui est d’atteindre les contemporains avec l’Évangile dans un environnement laïque. Nous avons besoin du savoir-faire de Vision-France pour implanter des Églises dans des contextes similaires, par exemple dans les nouveaux Länder en Allemagne. Et nous avons surtout besoin d’encouragement et de défi pour arriver à un renouveau et à l’implantation de nouvelles Églises. Pourtant, nous n’exploitons de loin pas encore tout le potentiel commun. La relation entre Vision-France et Chrischona International est premièrement une question de relation, puis secondairement une question structurelle. Ce qui importe, ce sont les personnes clés. Cette relation doit être cultivée de façon très ciblée. Ces derniers mois, j’ai été très inspiré par les rencontres avec les responsables de Vision-France, ainsi que de France-Mission. J’aimerais continuer dans cette direction.

Après avoir survécu aux tempêtes des deux guerres mondiales, les communautés poursuivirent leur travail d’édification et d’évangélisation. Le tout sur le mode piétiste d’une communauté à l’intérieur de l’Église protestante. Mais dans les années 1970, suite à une crise grave, elle fut contrainte de réfléchir à son mode de fonctionnement. Des changements notables furent mis en œuvre dans différents domaines : le remplacement de la langue allemande par le français, une nouvelle structure d’Églises libres avec une direction collégiale, de nouveaux accents théologiques dans l’ecclésiologie et dans la doctrine du baptême. À travers ces mutations, les Églises ont trouvé un nouvel essor : un travail dynamique parmi les jeunes fut lancé, le nombre des Églises doubla – de huit à seize –, un grand nombre d’Églises se lança dans la transformation ou l’achat de bâtiments et tout un travail d’implantation d’Églises démarra en 1991.

Christian Friedrich Spittler (1782-1867)

Vision-France compte aujourd’hui quatorze Églises majeures en Alsace-Moselle, trois Églises en formation dans le Jura géographique, une Église multi-sites en formation en Vendée et un projet d’implantation à Strasbourg. Des liens étroits et une collaboration fructueuse se vivent avec la maison de retraite “Le Petit-Château” à Beblenheim, l’association de jeunesse “Le Tremplin”, et la maison de vacances “Centre évangélique Chrischona” au Hohrodberg. Environ mille adultes et cinq cents enfants font partie de notre mouvement. Vision-France puise son héritage théologique dans la Réforme et le Piétisme. Les deux sources forment notre identité historique. Aujourd’hui, nous sommes une union d’Églises évangéliques de taille moyenne qui fonde son identité sur la théologie du mouvement évangélique français. Notre adhésion au Conseil National des Évangéliques de France (Vision-France est membre fondateur) s’inscrit dans notre volonté de dialogue avec toutes les branches évangéliques en France, afin de relever le défi missionnaire de notre pays, et pour mieux représenter l’unité du corps du Christ. Nous construisons notre Union à la fois par l’importance de l’Église locale et du lien de communion entre les Églises.

Église St. Chrischona (1845)

05


DOSSIER

DOSSIER

QUELLE ÉVOLUTION DEPUIS 25 ANS !

200 ÉGLISES ET 20 000 PERSONNES AU CULTE

En plus de son président, deux représentants de VisionFrance siègent au comité de Chrischona international : Paul Vogt (44 ans, marié, père de trois enfants), qui travaille en tant que responsable informatique et préside l’Église de Mulhouse ; Gilbert Goetz (55 ans, marié, père de quatre enfants), directeur d’école et membre du Conseil d’Église de Colmar.

LE DÉVELOPPEMENT DE CHRISCHONA INTERNATIONAL

Q St. Chrischona (nom de l’époque !)

Vous avez connu la Pilgermission dès votre enfance. Qu’est-ce qui a changé depuis ?

PV il a toujours été question chez

où la discipline était de rigueur. Adolescent, puis adulte, j’ai eu le sentiment de faire partie d’une grande famille avec des personnes absolument formidables.

D’aussi loin que je me souvienne,

nous de Chrischona. Mon père, Théophil Vogt, était pasteur de cette union. Il a fréquenté le Séminaire théologique dans ce bel endroit situé sur les hauteurs de Bâle. Souvent la colline de Chrischona a été un lieu de promenade dominical privilégié pour ma famille. Ce qui a le plus changé depuis mon enfance, c’est l’ambition de fédérer et de faire participer chaque membre de nos Églises, peu importe que nous soyons suisse, allemand ou français. Je crois aussi que nos Églises Vision-France, bien que minoritaires, peuvent profiter pleinement du soutien qui peut venir de nos Églises sœurs dans les autres pays. Chrischona International est le fruit de nombreuses prières et la manifestation de la fidélité de notre Dieu depuis plus de 175 ans.

GG

Mon père ayant été pasteur, formé à Chrischona, je suis « tombé dedans » dès mon plus jeune âge. Je me souviens de mon père revenant de Chrischona, et nous ramenant du bon pain fabriqué sur place et cuit au feu de bois. Tout un symbole, presque un mythe ! Dans mon enfance, le mot « Chrischona » était empreint de beaucoup de solennité. Et quand l’inspecteur de Chrischona venait à la maison pour visiter le pasteur, c’était quelque chose ! Les directeurs se sont succédé et des changements se sont produits. Enfant, je percevais « Chrischona » comme une entité un peu mystérieuse, très sérieuse, 06

Ces dernières 25 années, l’œuvre de la Pilgermission St. Chrischona a connu des changements importants, en particulier au niveau de sa structure. De pyramidale qu’elle était, où tout se décidait depuis la « montagne » pour l’ensemble des Églises et pasteurs, la structure s’est transformée pour laisser les unions des pays se développer et s’organiser selon leur contexte. Dans ce domaine, notre union d’Églises en France a joué un rôle précurseur. Même si nous ne faisions pas le poids en nombre, le fonctionnement de nos Églises a influencé les profonds changements de l’œuvre internationale.

Q

Ce qui a commencé tout petit, par la foi d’un homme visionnaire, est devenu 175 ans plus tard une œuvre européenne d’envergure. Paul Vogt

Gilbert Goetz

forme de « retour sur investissement ». Dans ce comité où nous siégeons quatre fois par an, j’ai fait l’expérience que nous, Français, sommes écoutés et que nous pouvons apporter notre contribution sur le plan de la réflexion et de notre expérience missionnaire.

Q aujourd’hui

Pourquoi appartenir à cette œuvre en tant qu’union d’Églises française ?

PV la détresse vont en augmentant, Les besoins de nos concitoyens et

peu importe le pays dans lequel l’on se trouve. Il me paraît important de partager nos différentes expériences au-delà des frontières pour tirer profit du vécu de chacun. Nous avons tous la même envie de donner à notre prochain le goût de l’Évangile.

GG rayonnement évident et impor-

Chrischona International a un

Pourquoi vous engagez-vous au sein de cette fédération ?

PV depuis mon plus jeune âge. Mon

Vision-France fait partie de moi

grand-père, Otto Vogt, était déjà « pasteur Chrischona » en Suisse. Je dois sans doute porter cette fédération dans mes gènes ! Mais l’important pour moi est que nous soyons ancrés dans notre ville ou village, que nous reflétions l’amour de Jésus-Christ autour de nous. Notre fédération vient simplement en appui de cette vision qui consiste à vivre de la vie de Jésus et à le servir.

GG

Notre travail en France a été profondément marqué par cette œuvre, et en a tiré profit pendant des décennies. M’engager aujourd’hui pour Chrischona International est une

JEAN-GEORGES GANTENBEIN

tant dans l’espace européen germanophone. Le Séminaire théologique (TSC) est reconnu au niveau international pour la qualité de sa formation. Des synergies peuvent être trouvées. Mais l’avenir se placera certainement davantage au niveau des relations que des structures. Des relations plus intenses entre les Églises de Vision-France et les Églises Chrischona en Suisse romande pourraient par exemple être développées et entretenues.

D

epuis sa fondation le 8 mars 1840 par Christian Friedrich Spittler, l’œuvre Chrischona a vécu de multiples changements. Par la grâce de Dieu, cette union d’Églises et d’oeuvres a connu un développement important. Pourtant, à l’origine, le piétiste allemand Spittler avait uniquement la volonté de créer un institut biblique pour des artisans. Ces « frères », une fois formés, furent envoyés afin d’annoncer la Bonne Nouvelle à côté de leur travail séculier. Sans probablement que cela ressortisse d’une volonté de départ, des groupes piétistes, des communautés, et plus tard des Églises locales sont nés de ce travail. En plus de l’institut biblique naissent alors d’autres branches, et l’œuvre s’est structurée jusqu’à devenir l’œuvre internationale d’aujourd’hui. Environ 200 Églises font partie de Chrischona International en Suisse, en Allemagne, en France ainsi que quelques-unes dans le sud de l’Afrique. Environ 20 000 personnes fréquentent les cultes de ces Églises. Depuis les origines, 6 400 personnes ont suivi la formation du Séminaire théologique. Les anciens étudiants servent Dieu dans le monde entier. Chrischona est situé sur une colline du canton suisse de Bâle-Ville. C’est le point culminant de la ville, qui offre une magnifique vue sur les trois pays où les Églises de cette fédération sont implantées.

CHRISCHONA INTERNATIONAL

Diagramme de l’œuvre aujourd’hui

Séminaire théologique Chrischona (tsc) Chrischona Suisse Union des Eglises Chrischona Allemagne Vision-France

JEAN-GEORGES GANTENBEIN

Campus, centre de conférence et siège de Chrischona International

Union des Eglises Chrischona en Afrique du Sud et en Namibie

Chrischona-Campus | Centre de Conférence de Bâle Les diaconesses de St. Chrischona Editions `fontis – Brunnen à Bâle Association pour le Témoignage messianique envers Israël

VIVRE, ÉQUIPER, SERVIR… AVEC JÉSUS-CHRIST

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VIE DES ÉGLISES

VIE DES ÉGLISES

COLMAR - MULHOUSE - VOLGELSHEIM GILBERT GOETZ

ÉGLISE ÉVANGÉLIQUE CHRISCHONA DE COLMAR

UNE VISION POUR L’ÉGLISE

Trois Églises de Vision-France ont récemment réfléchi à leur avenir et à leur vision. Chacune d’elle a été poussée à le faire en raison de questions pratiques qui se posaient par rapport à la mise aux normes des bâtiments. Elles évoquent avec nous leur parcours…

Q mais adaptés aux différents types de handicaps. Cette

L’État veut que les bâtiments publics soient désor-

Q de la vision d’Église. Il fallait savoir où vous alliez

mise aux normes en matière d’accessibilité impose des contraintes importantes pour les Églises détentrices de vieux bâtiments. Comment avez-vous résolu cette question ? Quels sont les enjeux pour votre Église ?

pour savoir ce que vous vouliez. Avez-vous été appelés à retravailler votre vision d’Église ?

R

COLMAR : L’obligation de mise aux normes en matière d’accessibilité aux personnes handicapées, la fonctionnalité de nos locaux et l’implantation de ceux-ci au cœur de la ville nous ont poussés à nous interroger sur notre projet d’Église. La mise aux normes et la pérennisation de nos bâtiments représentent un sérieux défi pour le peu de forces vives dont nous disposons en ce moment. Les membres devront très prochainement se prononcer sur la question de principe suivante : faut-il rester dans les locaux actuels et entreprendre les travaux nécessaires, ou faut-il quitter vers un ailleurs qui permettra certainement de repenser le fonctionnement de l’Église et de trouver d’autres chemins pour rejoindre nos contemporains et les amener à découvrir Jésus-Christ ? MULHOUSE : Afin d’éviter la fermeture de nos locaux, nous avons dû trouver des solutions pour les mettre aux normes. Cela concernait l’accès extérieur au bâtiment (escaliers) ainsi que des aménagements intérieurs (accès à l’estrade, toilettes pour personnes handicapées). VOLGELSHEIM : Notre situation actuelle est inacceptable, dans la mesure où nous ne sommes pas en mesure d’accueillir correctement les personnes à mobilité réduite ! Le premier enjeu, c’est bien que chacun puisse accéder au culte. Malheureusement, nous avons calculé que la mise aux normes d’accessibilité engendrerait pour notre Église des frais qui dépassent nos capacités. Quel dilemme !

08

La question des bâtiments est étroitement liée à celle

R

COLMAR : Nous venons en effet d’aboutir à la rédaction d’un projet d’Église, qui est le fruit d’une démarche collective vécue dans le cadre de « groupes labo ». Nous avons adopté le leitmotiv suivant : « Oser croire, oser l’espoir… pour une Église en marche ! » Tout un programme pour « grandir vers la maturité dans l’adoration et le service pour Dieu et devenir des témoins authentiques, engagés dans la mission jusqu’aux extrémités de la terre. » MULHOUSE : Nous avons souhaité transformer l’obligation des travaux en opportunité pour la vie de l’Église. Nous nous sommes interrogés sur la fonction du bâtiment. À quoi sert-il ? Nous avons compris qu’il devait être un support nous permettant de réaliser les objectifs définis dans la vision des 7 prochaines années (2014-2020). Nous souhaitons que ce bâtiment devienne un lieu de vie à la gloire de Dieu. Nous souhaitons créer de nouvelles surfaces pour rendre le bâtiment plus fonctionnel (salle pour les enfants, salle pour le groupe de jeunes). Nous voulons accueillir également d’autres associations chrétiennes, pour que ce bâtiment devienne plus que seulement un lieu de culte : qu’il soit également une sorte de centre chrétien, avec une vie tout au long de la semaine. VOLGELSHEIM : Il nous semble que l’Église de Volgelsheim a une vocation particulière dans l’accueil, la créativité et le fait de vivre l’Évangile « là où sont les gens ». Nous rêvons l’Église comme un lieu de vie. Un lieu où il est naturel de passer, de trouver du monde, de trouver des activités adaptées à la vie d’aujourd’hui. Un lieu où il est naturel de trouver des gens qui soient sel et lumière pour notre monde. Notre opportunité, c’est d’avoir sous la main un lieu qui corresponde à ce rêve. En effet, le complexe de loisirs Vitabox - qui abrite Liberty-Planet, un bowling et un fitness - dispose également d’une salle polyvalente d’une capacité de 120 places. Nous proposons actuellement des cultes une fois par mois dans cette salle. Cette solution, qui a émergé de notre vision, a également le mérite de contourner nos problèmes d’accessibilité dans l’ancienne chapelle.

L’Église installée à la Petite rue des Blés a été fondée en 1820 par le pasteur évangéliste Ami Bost. D’elle sont issues les Églises de Volgelsheim (1986) et Sélestat (1992). Elle compte aujourd’hui 29 membres, une bonne quinzaine d’amis réguliers, et autant d’enfants et de jeunes.

CHAPELLE ÉVANGÉLIQUE DE MULHOUSE

Q

Quels sont vos défis pour les prochains mois ?

R

COLMAR : Dans toutes ces questions parfois sensibles, l’objectif est de préserver l’unité de l’assemblée. Car nous vivons dans une forme de tension au niveau de la prise de décision : faut-il pratiquer la « démocratie » inscrite dans les statuts, ou faut-il chercher à cheminer collectivement en convergeant le plus possible vers une conviction partagée ? La décision interviendra dans les prochaines semaines. Pour cela, nous avons besoin de sagesse et de discernement divins. MULHOUSE : Un premier défi réside dans la mise en place d’une structure associative permettant, d’un point de vue fiscal, que les transformations du bâtiment puissent profiter à d’autres associations chrétiennes ainsi qu’à la Chapelle. Nous souhaitons par ailleurs qu’il y ait une unité et une mobilisation de tous les membres par rapport à ce pas de foi que nous entreprenons, tant administratif que financier.

L’Église existe depuis 1820. Les locaux ont été construits en 1877, et l’affiliation à Vision-France s’est faite en 1923. L’Église est composée de 30 membres. Environ 65 personnes fréquentent régulièrement le culte, dont une quinzaine de jeunes et une dizaine d’enfants.

ÉGLISE ÉVANGÉLIQUE DU PAYS DE BRISACH (VOLGELSHEIM)

La chapelle de Volgelsheim existe depuis 1932, mais l’association cultuelle a été fondée en 1986. Aujourd’hui, il y a environ 50 membres et 70 à 90 personnes au culte avec les enfants.

VOLGELSHEIM : Si nous nous installons à Vitabox, « là où sont les gens », comment vivre l’Évangile dans ce complexe ? Nous avons encore du pain sur la planche avec cette question. Nous ne trouverons sans doute pas la réponse du premier coup. Il faudra tester, adapter, s’accorder. Il faudra sans doute remiser nos peurs ou nos certitudes. Mais nous pensons l’Église capable d’une telle démarche.

«Vitabox», un centre de loisirs qui devient aussi un nouveau lieu de culte pour l’Église de Volgelsheim. 09


VIE DES ÉGLISES

VIE DE L’UNION

STRASBOURG

UN PARCOURS DE DÉCOUVERTE DE LA BIBLE POUR CHANGER DES VIES

ARNAUD SCHRODI

Six mois après le démarrage de l’implantation, l’Église VisionFrance de Strasbourg s’est lancée dans le projet ambitieux de faire découvrir la Bible à des personnes non croyantes. Le vendredi 20 février a eu lieu la soirée de présentation du Parcours. Dieu a largement répondu à nos prières.

B nous ne connaissons rien et ne voyons qu’obscurité et confusion dans la nature

laise Pascal disait : « Sans l’Écriture qui n’a que Jésus-Christ comme objet,

de Dieu et dans notre propre nature ». Animée par cette réalité que décrit Pascal, l’Église de Strasbourg souhaitait mettre en place un projet qui construise une passerelle entre nos amis non-croyants et la Bible. C’est ainsi que le Parcours découverte de la Bible a vu le jour.

BELLIGNAT Nous remercions Dieu pour sa fidélité et la récente « soirée couple » avec 9 couples enthousiastes. Nous prions que Dieu nous inspire dans la réflexion concernant l’avenir de notre Église. Le secrétaire de la mosquée d’Oyonnax a contacté les évangéliques pour une réflexion commune sur le comment vivre ensemble. Que Dieu donne sagesse et discernement. BOUXWILLER Nous remercions pour la belle vie que l’Esprit nous insuffle. Nous prions que le Seigneur nous donne des trentenaires, dont le manque se fait ressentir pour notre famille spirituelle. Nous intercédons pour une avancée plus rapide de nos travaux (rapports et devis).

Afin de présenter ce voyage biblique, l’Église a organisé une soirée d’inauguration. Notre souhait était de susciter l’envie de découvrir le livre le plus vendu au monde. Tout d’abord les équipiers se sont mobilisés en invitant leur entourage. Ensuite, deux groupes se sont rendus sur le campus pour rencontrer les étudiants et les inviter à la soirée. Mais au delà de nos propres efforts, nous sommes convaincus que la soirée de prière dédiée à cette occasion a été l’élément déterminant au succès de cet événement.

COMMENT SOUTENIR VISION-FRANCE ?

Nous n’avions aucune idée du nombre de personnes qui se joindraient à nous. Notre joie a donc été complète lorsque nous avons vu l’appartement se remplir. Plus de 20 personnes, collègues, étudiants de la fac, amis avaient fait le déplacement. Nous avions placé cette soirée sous le signe de la rencontre et de l’ouverture. Si notre objectif était de faire découvrir les richesses de la Bible, nous savions qu’il fallait avant tout nous intéresser aux personnes que Dieu nous envoyait. Le buffet dînatoire et des jeux d’équipe ont très vite donné le ton à la soirée : la convivialité était au rendez-vous ! Cela a permis que chacun soit disposé à entendre une courte présentation de la Bible qui donnerait envie aux uns et aux autres de s’inscrire dans ce Parcours.

P R I È R E

Nous remercions Dieu pour les cultes riches et édifiants. Nous prions pour le lancement d’un « groupe de croissance » début avril, pour une soirée théâtre en mai et un culte de baptême en juin. Nous intercédons pour notre unité lors des décisions concernant nos bâtiments et l’avenir de l’Église. LONS-LE-SAUNIER Nous remercions le Seigneur pour la naissance de deux enfants et l’accueil de six nouveaux membres. Nous prions pour la mise en route de plusieurs groupes de maison et pour la transformation du parvis de l’église avec la construction d’une rampe. MULHOUSE Nous remercions pour notre conseil d’Église afin que les décisions prises pour l’avenir soient conformes à la volonté du Seigneur. Nous intercédons pour que l’intégration de nos amis chrétiens d’Irak se fasse encore davantage. Nous intercédons pour notre projet de rénovation et de mise aux normes (financement), et pour un pasteur à la Chapelle. REICHSHOFFEN

L’implantation d’Églises, la formation de stagiaires (et de futurs pasteurs), ainsi que les services offerts aux Églises locales dépendent du soutien financier de personnes individuelles. Soutenez-nous !

L’affiche du Parcours

> Par chèque : À l’ordre de Vision-France 13 rue Xavier Marmier 25000 Besançon > Par virement :

Cela nous a réjouis de voir l’ensemble des participants émettre le souhait d’aller plus loin et de vouloir découvrir le fil rouge de la Bible. D’autres personnes vont encore se rajouter au groupe. Dans les prochaines semaines, nous allons donc parcourir douze textes fondateurs de la Bible pour découvrir Jésus. Nous prions que l’Esprit de Dieu illumine le cœur de ces personnes et leur accorde la foi en Jésus-Christ.

En France : CCM Besançon-Montrapon RIB : 10278 08004 00020143201 33 IBAN : FR76 1027 8080 0400 0201 4320 133 BIC : CMCIFR2A

En Suisse : Compte postal 91-456339-4, Vision-France, F-68000 Colmar En Allemagne : Chrischona-Gemeinschaftswerk Deutschland Volksbank Giessen BLZ 513 900 00 KtoNr. 50 237 800 EKK Kassel BLZ 520 604 10 KtoNr. 5851 / Vermerk : Vision-France, Spende

Discussions et partage autour de la Bible

10

COLMAR

Pour chaque virement, merci de bien préciser votre nom et adresse dans l’espace texte à disposition. Celui-ci n’apparaît pas automatiquement dans les relevés bancaires.

Nous remercions pour la bonne marche de l’Église avec l’aide pastorale apportée par Claude Grunenwald. Nous prions pour les personnes malades de l’Église, le ministère de Philippe B. à Saint Avold, la situation d’Ali (réfugié turc) et pour le voyage en Roumanie du 1er au 10 mai prochain. SÉLESTAT Nous remercions Dieu pour le Centre évangélique de Sélestat et sa situation au cœur de la ville. Nous prions qu’il nous guide dans notre réflexion d’avenir et que nous accomplissions sa volonté (Ep. 2.10). Nous intercédons pour notre ville, afin que le plus grand nombre soit touché par l’Évangile. STRASBOURG

Prions pour le lancement d’un « Parcours découverte de la Bible ». 5 personnes non-croyantes sont inscrites. Que Dieu transforme leur vie. Les travaux du café avancent et nos réserves diminuent : prions que Dieu pourvoie. TREMPLIN Nous sommes reconnaissants pour toutes les activités qui se mettent en place cette année ! Nous intercédons pour les équipes d’animation qui préparent les colonies et camps et pour le recrutement d’une équipe de cuisine ! Nous prions pour les besoins du CA : secrétaire et comptable. VENDÉE Nous remercions pour Jean-Luc Jacky, stagiaire dans nos Églises à Challans et Saint-Hilaire-de-Riez. Nous prions pour un discernement à long terme des projets de Dieu en Vendée. Nous intercédons pour trois soirées « découverte de la foi » proposées à des personnes qui nous visitent régulièrement le dimanche matin. VOLGELSHEIM Nous remercions pour les premiers cultes à Vitabox. Plusieurs personnes se sont rajoutées à l’assistance habituelle. Que Dieu nous éclaire pour la suite. Nous prions pour l’impact de la semaine de Pâques et la conférence sur la laïcité organisée avec les autres communautés chrétiennes. WOERTH Nous remercions Dieu pour l’Église voisine qui nous encourage dans l’évangélisation. Nous prions pour qu’il agisse dans les cœurs lors du projet Roumanie, ainsi qu’à l’occasion du concert avec Philippe Decourroux en juin. Nous intercédons pour plusieurs personnes malades, et celles qui souffrent dans leur vie.

Merci pour les vies déjà bouleversées par Dieu. Nous devrions célébrer plusieurs baptêmes d’ici cet été. 11


VIE DE L’UNION

VIE DE L’UNION

QUELLE CROISSANCE POUR L’ÉGLISE ?

MATTHIEU FREYDER

Les pasteurs de Vision-France réfléchissent à leurs pratiques lors de la Pastorale nationale de février 2015

Les 9 et 10 février derniers, pasteurs, stagiaires et quelques responsables d’Églises étaient réunis autour d’une thématique pertinente pour chacune de nos Églises, qu’elles soient petites ou grandes, historiques ou antennes missionnaires, majeures ou issues d’un essaimage : la question de la croissance de l’Église. CRÉER DE LA CROISSANCE ? Pour nous conduire dans notre réflexion, deux passionnés de la matière se sont partagés les interventions : Chris Short, un pasteur qui a accompagné son Église depuis son salon à une salle de culte accueillant chaque dimanche plus de 400 personnes, et Daniel Liechti, missiologue spécialiste de l’implantation d’Église. Leur regard croisé nous a permis d’aborder cette thématique de manière plurielle 1. D’entrée de jeu le cadre a été posé : travailler à la croissance de l’Église ne revient pas à élaborer des stratagèmes en vue de « créer de la croissance », mais à libérer le potentiel que Dieu donne à son Église, par son Esprit, afin qu’elle atteigne les projets qu’il a pour elle. LES ÉTAPES DE LA CROISSANCE Le livre des Actes nous montre que la croissance de l’Église primitive, bien que fulgurante, a été freinée à plusieurs reprises par des obstacles divers : problèmes structurels, moraux, chan-

gements de mentalité nécessaires… Le responsable d’Église doit donc rester vigilant, identifier et aider la communauté à lever les obstacles entravant le travail du Saint-Esprit qui construit l’Église. Chris Short observe que paradoxalement, un des freins à la croissance est le nombre de personnes présentes au culte ! Comme tous les organismes vivants, une Église qui grandit passe par des stades successifs : l’Église-famille (<12 personnes), le clan (20-50 pers.), la tribu (80-150 pers.), le bataillon (220-500 pers.). Comme un parent qui veille fréquemment à ce que son enfant en pleine croissance ne soit pas à l’étroit dans ses chaussures, les responsables doivent donner à l’Église une structure et une organisation adéquates qui n’entraveront pas sa croissance, et être conscients qu’à certains moments ils devront accompagner la communauté dans des phases – insécurisantes – de transition. LE PROJET D’ÉGLISE La Bible nous révèle un Dieu qui a des projets pour l’humanité ; il est donc indispensable que l’Église découvre et mette en œuvre le projet divin à son échelle locale. Le projet d’Église – ou vision d’Église – devrait donc être le noyau de l’organisation de l’Église, duquel dérivent tous ses domaines d’ac-

tivité : enseignement, organisation, programme, etc. Ainsi la raison d’être de l’Église ne devrait pas être l’accumulation d’activités, mais la recherche et la mise en œuvre de son projet, au risque sinon de se tromper de combat. Car comme le dit avec ironie André Pownall : « Nos Églises n’ont pas de vrais projets, elles n’ont que des activités et des problèmes 2. » 1

Chris Short est pasteur retraité de l’Église de Pontault-Combault (Association Baptiste). Daniel Liechti est missiologue, directeur du développement des Églises de France-Mission, responsable de la commission d’implantation d’Églises nouvelles du CNEF et du master de missiologie en implantation d’Églises à la FLTE. André Pownall, « Le projet d’Église » [en ligne], Les Cahiers de l’École Pastorale (2008/67), disponible sur http://bit. ly/1BpWUEv. 2

Qu’est-ce qu’une Église qui grandit ? Une Église dont les places assises libres sont de moins en moins nombreuses bien sûr, mais selon Daniel Liechti, trois autres critères sont également déterminants. Une Église qui grandit : voit des personnes se convertir, devenir disciples, et faire des disciples à leur tour, génère des ministères pastoraux dans leur diversité, envoie des implanteurs multiplier les lieux de culte.

Bon à savoir « 75 % des conversions dans le monde sont le résultat de l’implantation d’Églises nouvelles. 60 à 80 % des personnes qui se rajoutent à des Églises récentes n’ont pas d’arrière-plan évangélique. Ces Églises apportent 6 à 10x plus de nouvelles personnes à Christ que les anciennes. La croissance du nombre de chrétiens passe donc par l’augmentation du nombre d’Églises. » (Daniel Liechti) « Dans un bâtiment rempli à 80 % de sa capacité, l’Église risque de plafonner. » (Chris Short) 12

L’IMPLANTATION D’ÉGLISES DANS UNE SAISON PROSPÈRE

JEAN-GEORGES GANTENBEIN

Échos du week-end d’informations et de prières Le service Implantation d’Églises de VisionFrance a organisé son traditionnel week-end annuel à Besançon du 7 au 8 février 2015, avec la présence des différents implanteurs et des amis qui soutiennent particulièrement ce travail. Jean-Georges Gantenbein, responsable de ce service, a posé quelques questions à Malou Armand (membre de l’Église évangélique de Brumath) et à Anne Wyttenbach (membre du Centre biblique d’Haguenau) qui participaient au week-end.

Q participer à ce week-end ?

Malou, quelle est ta motivation à

R

Avant tout c’est une joie de rencontrer des frères et sœurs engagés dans l’implantation de nouvelles Églises en France. Nous avons bien sûr régulièrement des nouvelles par le biais du « Flash Prière » qui est envoyé par Vision-France aux personnes intéressées. Mais comme je me sens concernée par ce qu’ils font, je ne souhaite pas passer à côté de cette possibilité de les rencontrer afin de mieux connaître leur vécu. C’est l’occasion de réaliser ce que peut représenter une vie de missionnaire aujourd’hui, lorsque l’on est isolé géographiquement, que l’on ne sait plus trop ce que l’on ose dire, et qu’il faut avancer par la foi. Malgré la difficulté de ce ministère, leur passion et leur courage me touchent et m’encouragent à mon tour à agir. À chaque fois je rentre enrichie par les récits de leurs expériences et je reste convaincue de notre devoir de les soutenir.

Malou Armand

Anne Wyttenbach

s’arrêter et écouter. Malgré les inévitables difficultés de ces Églises multiculturelles, nous les avons vu surmonter les épreuves, s’affermir et grandir. Aujourd’hui, ces communautés vont bien, ce qui les pousse à préparer une nouvelle vague d’implantation dans les régions limitrophes. Continuons à prier et à nous engager à leurs côtés pour de nouvelles sorties dans des villes environnantes. Avis aux amateurs !

Q

Anne, qu’est-ce qui te fascine dans le projet café-Église à Strasbourg?

Tout d’abord le dynamisme, la motivation d’Arnaud et de son équipe. Le projet se construit, évolue, et il est vraiment novateur. L’équipe est jeune et enthousiaste, impliquée et tournée vers la population strasbourgeoise. Ils ont beaucoup de défis à relever, de doutes aussi. Je leur souhaite d’être bénis et renouvelés chaque jour dans l’évolution de ce projet.

R

Q en situation d’implantation ?

Q majeure en Alsace-Moselle d’en-

R

tretenir des relations ou un partenariat avec une Église en cours d’implantation ?

Comment peut-on aider ces Églises

Nous avons eu l’occasion de participer à des semaines d’évangélisation inoubliables à Lons-les-Saunier et à Bellignat. Les temps d’échanges et de communion avec les missionnaires ont été des temps forts et bénis. Nous avons distribué des tracts et étions dans les rues pour rencontrer ceux qui voulaient bien

vit, la population locale, la culture… De plus, les Églises en cours d’implantation ont besoin d’être soutenues, encouragées, et cela peut être l’occasion d’échanges, d’expériences, de partenariats pour des efforts d’évangélisation par exemple.

Quel est l’intérêt pour une Église

R perspectives plus larges que le foncCela permet de s’ouvrir, d’avoir des

tionnement de sa propre Église locale ; de s’apercevoir que la foi prend des formes différentes selon le lieu où l’on

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VIE DE L’UNION

VIE DE L’UNION

PORTRAIT Je me suis alors mariée à un homme qui pratiquait ce yoga. Vingt années se sont écoulées sans jamais que nous doutions de cet enseignement. Un jour, j’ai repris contact avec l’ancienne nourrice de notre fils que je n’avais pas vue depuis plusieurs mois. Elle avait besoin de se confier sur ce qu’elle vivait en secret dans sa vie spirituelle. Elle était habitée par toutes sortes de visions dans lesquelles se trouvait également Dieu. Comme le yoga rejette les visions et les rêves prémonitoires, j’ai pensé qu’il fallait l’aider à se libérer. Avec mon mari nous l’avons initiée à nos pratiques de yoga. Un jour cependant, elle a vu défiler dans le ciel, alors qu’elle était dans son jardin, toute la vie de Jésus jusqu’à sa crucifixion, alors même qu’elle n’en avait jamais entendu parler auparavant. Le soir, lorsqu’elle rentrait chez elle après avoir reçu notre enseignement, une voix lui demandait de réciter le Notre Père. Une fois, le Seigneur s’est présenté à elle sous le nom de « Je suis » répété à trois reprises. Il lui a dit que c’était lui qui lui parlait à l’oreille, et lui a demandé si elle voulait aider ses enfants en souffrance.

DÉLIVRÉE DU POUVOIR DU YOGA Alors qu’elle était prise dans les filets du prince de ce monde, Josette témoigne comment le Seigneur est venu la rechercher pour la ramener à lui.

D

élaissée à l’adolescence par mes parents trop occupés par leur commerce, j’ai été recueillie par deux professeurs qui m’ont fait découvrir Freud, Marx, Camus et les courants révolutionnaires. Un soir, alors que nous refaisions le monde, je leur ai exprimé ma différence : « moi, je crois en Dieu !», me suis-je exclamée. Sans forcément m’en parler, ma mère m’avait transmis sa foi. Dieu existait, c’était une évidence pour moi qui n’est jamais repartie. Mais comment faire vivre Christ en moi, cela je ne le savais pas... Parvenue à l’âge adulte, je vivais un mal-être profond ; j’ai rencontré un ami qui pratiquait le yoga pour trouver une détente et calmer ainsi son esprit. Il m’a appris à lâcher prise et à faire le vide à l’intérieur de moi. J’ai alors commencé à entendre mes voix intérieures. Pour calmer ce tumulte, j’ai appris les postures du yoga qui promettaient l’apaisement , l’union avec le divin. Voilà enfin, me disais-je, une voie pour trouver Dieu ! J’ai découvert les écrits de maîtres yogis qui parlaient du silence intérieur, du détachement, de la voie ultime. J’ai passé quelque temps dans un centre bouddhiste, mais le chemin pour parvenir au nirvana m’apparaissait inaccessible et bien compliqué. C’est vrai que les bouddhistes ont plusieurs vies pour y arriver ! À l’âge de 23 ans, je n’avais toujours pas trouvé le chemin qui me donnerait la plénitude, l’extase ou le nirvana, et j’étais toujours aussi mal dans ma peau. C’est là que j’ai découvert le Sahaja yoga, une technique de méditation plébiscitée par 14

l’Unesco, afin de réduire le stress et augmenter le bienêtre. J’ai accepté le processus d’initiation qui consiste à éveiller l’énergie primordiale (« kundalini ») à l’intérieur de nous dans le but de se connecter avec l’énergie cosmique. Les jours suivants, un état de plénitude s’imposa à moi. Puis une amie vint chez moi chaque jour à sept heures du matin pour que nous méditions Josette Durand ensemble. Le silence devait s’imposer dans nos têtes. Nous chantions des mantras qui étaient en fait des appels adressés aux déités hindoues auxquelles tout le yoga doit ses fondements. Le but était de trouver un certain état de concentration afin de faire disparaître nos pensées à la source de notre mal-être et de nous connecter à l’énergie cosmique.

« LE CHEMIN POUR PARVENIR AU NIRVANA M’APPARAISSAIT INACCESSIBLE ET BIEN COMPLIQUÉ » Je me croyais en chemin vers Dieu. Les conférences de notre maître de yoga nous enseignaient sur toutes les choses de la vie, et parfois même ces enseignements empruntaient à des récits bibliques. Beaucoup de manifestations surnaturelles apparaissaient dans notre vie, que nous interprétions comme des bénédictions venant directement de Dieu. Les relations au sein de la communauté étaient très fraternelles, avec beaucoup d’échanges !

ELLE M’A DIT : « TU NE PEUX PAS CONTINUER À SERVIR DEUX MAÎTRES » Elle est alors venue dire à mon mari : « Si tu continues comme cela, tu iras directement en enfer ». Elle lui a fait écouter le chant « Minuit chrétien ». Aux paroles « Peuple à genoux… », mon mari a ressenti qu’en effet Christ n’était pas en lui, et cela l’a beaucoup peiné. Nous avons alors accepté de méditer devant des images du Christ et peu à peu nous avons délaissé notre yoga. Suite à une nouvelle révélation, elle m’a dit : « Tu ne peux pas continuer à servir deux maîtres ». Ce jour-là, j’ai pris conscience que le yoga était une imposture ; l’Esprit saint était venu sur moi et j’ai ressenti une exaltation. Quand j’en ai parlé à mon mari deux jours plus tard, il s’est empressé de rassembler tout ce que nous possédions d’images et de statuettes pour les jeter à la poubelle. Nous avons alors expliqué à nos enfants combien nous avions été trompés tout au long de ces années. Nous avons commencé à lire la Bible. L’amour de la vérité nous conduisait. Pendant plusieurs mois, c’est comme si Dieu nous reprogrammait. Le Seigneur prenait graduellement sa place en nous. Progressivement les mensonges du yoga étaient mis en lumière. C’était comme si nous avions été victimes d’une grosse farce. Nous avions été enchaînés dans des pratiques qui nous demandaient toujours plus d’efforts. La paix reçue n’était qu’illusoire. Il fallait toujours recommencer, en faire davantage.

Christ illumine notre vie. En attendant, tout me paraissait inhabité, il ne se passait pas grand-chose. Les forces occultes essayaient de m’enfoncer dans la dépression. Il nous a fallu plusieurs années pour nous échapper des griffes de Satan. Après un long temps de jachère, et à la suite de nouvelles épreuves comme la maladie de mon mari, notre foi s’est construite. Nous avons trouvé notre ancrage dans l’Église évangélique de Brumath, et nous avons reçu le baptême il y a un an et demi.

« LE SEIGNEUR NOUS A MONTRÉ COMMENT L’ENNEMI TISSE SES TOILES POUR RENDRE L’HOMME CAPTIF » Au fil du temps et de la lecture de la Bible, le Seigneur nous a montré comment l’ennemi tisse ses toiles pour rendre l’homme captif sans même que ce dernier s’en rende compte. Actuellement, la pratique du yoga est très en vogue, et même largement conseillée par les médecins. Aussi, mon mari et moi avons maintenant à cœur d’expliquer comment fonctionnent ces « techniques » et comment la quête du bien-être peut nous ouvrir les portes des ténèbres ! Nous avons décidé de nous rendre disponibles pour les Églises afin d’apporter notre témoignage et de montrer pourquoi ces pratiques sont si attirantes.

JOSETTE DURAND Pour prendre contact avec Josette et Dominique : 03 88 53 47 93 ou 06 28 22 61 56

Pendant toutes ces années, nous étions fiers d’enseigner et d’avoir un certain pouvoir sur les autres. C’était plus que grisant. Mais il nous fallait maintenant entrer dans cette vie nouvelle avec Christ. Une vie qui semblait moins palpitante : plus de manifestations surnaturelles, finies les couleurs de l’Orient, adieu les amis de la communauté. La vie m’est apparue grisâtre, la terre calcinée comme après un incendie. Nous avions dit oui à Christ, mais il fallait chercher ce chemin où 15


CHRISCHONA INTERNATIONAL

FENÊTRE SUR LE MONDE

Le campus historique de Chrischona (vers 1900)

L’HOMME DU RÉVEIL

LE PIONNIER

Ami Bost (1790-1874), de Genève, fonde les Églises de Colmar, Mulhouse et Munster, qui s’affilieront dès 1921 à la Pilgermission St. Chrischona

1820 8 mars 1840

LE CHARISMATIQUE

Christian Friedrich Spittler (17821867) fonde la Pilgermission St. Chrischona, qu’il dirige jusqu’en 1867 Fonde une 30aine d’oeuvres chrétiennes

L’INSPIRÉE

Carl Heinrich Rappard, inspecteur ecclésiastique et directeur de Chrischona Doit résoudre beaucoup de conflits entre les frères

1860-1909

LE GARDIEN DE L’HÉRITAGE Friedrich Veiel, inspecteur ecclésiastique et directeur de la Pilgermission

Dora Rappard imprègne le Jubilé des 50 ans de Chrischona avec ses chants

5 juillet 1890 1895

Chrischona fonde la Mission à l’Intérieur de la Chine, en collaboration avec Hudson Taylor

1913

Chrischona envoie son premier évangéliste en Alsace

Construit la « Brüderhaus » et la « Maison des diaconesses »

1909-1947 1919

Création de la maison d’édition Brunnen Verlag

LE PASTEUR Hans Staub, directeur de la Pilgermission

Développement en France d’une « Mission pour la jeunesse », et d’un travail missionnaire au Nord avec « France pour Christ »

1965

LE PIONNIER

1947-1967

Le nombre d’étudiants augmente chaque année !

1966

Début d’un travail missionnaire en Afrique du Sud

1968

Création de Amzi, une œuvre pour le témoignage messianique envers Israël

Edgar Schmied, directeur «Je voulais une nouvelle salle de cours, j’ai reçu un nouveau centre de formation.»

1967-1991

« France pour Christ » se sépare de Chrischona et devient autonome

1978

Les communautés françaises se constituent en Églises locales indépendantes par rapport à l’Église officielle

1980

L’ÉVANGÉLISTE Karl Albietz, directeur Organise le 1er Congrès WillowCreek avec Bill Hybels

LE VISIONNAIRE Markus Müller, directeur Veut offrir des lieux d’espérance !

1991-2001 René Winkler devient directeur «Nous continuons la marche !»

2001-2012 L’équipe de direction prie pour recevoir une vision pour Chrischona. Dieu répond avec Esaïe 61.1-3 et 1 Pierre 2.9

3 mai 2007 4 mars 2012

Campagne « Battement de cœur » pendant 42 jours, sur la vision reçue en 2007 Célébration du 175e anniversaire de Chrischona 16

printemps 2014 7-8 mars 2015

1er juin 2014

Changement de nom : la Pilgermission St. Chrischona devient Chrischona International


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