Savoyards dans le Monde

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EDITO Savoyards dans le Monde… Portraits : ces Savoyards citoyens du monde

Magazine d'information économique de la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Savoie. Directeur de publication : Jean-Pierre Hugueniot Rédacteur en chef : Jean-Pierre Baste Chef d'édition : Sylviane Doise Secrétariat du journal : Madeleine Flaud Rédaction : Sylviane Doise, Direction régionale des Douanes et droits indirects de Chambéry, la Coface, Programme Relations Internationales (Claudine Attanasio - Gaële Ambrosi Maryline Favre) Crédit photo : Direction MarketingCommunication CCI Dépôt légal : Juin 2007 Création graphique Mise en page : Direction marketing-communication CCI / Reprolac - Le Bourget du lac 04 79 25 23 31- www.reprolac.fr Publicité : Grands Espaces - Alain Poncet 06 80 91 88 15 - 04 79 60 42 45 grandsespacessavoie@wanadoo.fr N° ISSN 1298-3918 Distribution : La Poste Routage : SN Bourgogne Routage Impression : SN Macon Imprimerie Abonnements : 27 € (9 numéros par an) Ce numéro a été tiré à 30 000 exemplaires Tous droits réservés. Reproduction interdite, sauf autorisation de la direction du journal Chambre de Commerce et d'Industrie de la Savoie : 5, rue Salteur 73 024 Chambéry cedex. Téléphone : 0 820 22 73 73 Télécopie : 04 79 33 56 84 Courriel : partenaires@savoie.cci.fr

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Planète réseau

'avoue, aujourd'hui, être fier de ce réseau de communication mondiale Savoyards dans le Monde et ce, pour deux raisons : La première : c'est la reconnaissance de ce réseau par les instances économiques et politiques, par l'appui d'un comité de parrainage réunissant des personnalités du monde économique (René Carron, président du Crédit Agricole SA - Xavier Fontanet, PDG d'Essilor - Jacques Veyrat, président du groupe Neuf Cegetel - Arnaud de Puyfontaine, PDG d'Emap France - Léon Grosse - Jean-Michel Tivoly - Luc Hermet, président de la Banque de Savoie), politique (Pierre Mazeaud - Renaud Dutreil - Michel Barnier, - Hervé Gaymard - Jean-Pierre Vial - Michel Bouvard - Dominique Dord - Louis Besson…), sportif (Jean-Claude Killy - Jean-Luc Crétier - Bruno Mingeon - Jean-Claude Blanc, directeur de la Juventus de Turin), culturel (Renaud et Gauthier Capuçon - Jean Bertolino - Nicoletta - Michael Jones)… mais aussi Laurence Ferrari, journaliste, Paul Rivier, PDG de TV8 Mont-Blanc, Madame Pierre Dumas, les associations de Savoyards et quelques autres personnalités en passe de nous rejoindre. Pour parfaire cette énumération, une distinction nationale qui m'est allée droit au cœur : le 1er Prix de la Fondation Pierre Dumas, qui m'a été remis à Paris, par Monsieur Pierre Messmer, Chancelier de l'Institut de France et Madame Pierre Dumas, qui crédibilise l'action de la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Savoie, porteur de ce projet et lui donne toute sa notoriété. La seconde : c'est qu'il se donne concrètement les moyens de réussir l'objectif de départ, qui est de faire bénéficier notre économie savoyarde de l'implantation et du savoir-faire de nos compatriotes à l'étranger, sans oublier d'autres domaines, notamment culturel et touristique, qui s'appuient sur des critères forts : - Informer les Savoyards à l'étranger de l'actualité économique et culturelle du département ; - Créer des échanges pour favoriser, entre autres, l'exportation ; - Permettre à de jeunes Savoyards de trouver un stage ou un emploi à l'étranger ; - Fédérer des liens identitaires réels. Grâce à la persévérance et une implication forte de la direction, des services techniques de la CCI et du Groupe ESC Chambéry, des élus et du groupe de travail composé des chefs d'entreprise : Eric Favre, Claude Letey, Serge Villard, Michel Darve, Bernard Folliet… et appuyés par le service Marketing-Communication, nous sommes aujourd'hui dans une phase d'action : collecte et diffusion d'informations, vérification de données, mises en relation, réalisations de reportages dans le magazine Partenaires Savoie. Le site Internet "Savoyards dans le Monde" (www.savoyardsdanslemonde.com ), en fonction depuis plus d'un an, est bien sûr l'outil nécessaire et indispensable pour communiquer mais surtout pour le faire vivre, auquel s'adjoint désormais un blog (www.leblogdessavoyardsdanslemonde.com) pour s'exprimer librement. Sans refaire l'historique, il nous aura fallu six années pour convaincre, pour trouver l'outil informatique approprié et le faire évoluer, pour protéger le fichier dans le cadre de la loi "Informatique et libertés", pour trouver des partenaires financiers, Air France, Banque de Savoie, Conseil Général de Savoie, Crédit Agricole des Savoie, Région Rhône-Alpes, Routin, que je remercie vivement et, bien sûr, localiser et faire adhérer les Savoyards, aujourd'hui près de 200, répartis sur les cinq continents Europe/Amérique/Asie/Océanie/Afrique, dont les racines et les liens avec la "mère patrie" sont indestructibles. Mais qui est "Savoyard" ? Pour nous sont considérés comme "Savoyards" les natifs des deux départements, ceux dont les parents sont savoyards et ceux qui sont attachés à notre région quelle qu'en soit la raison, en fait, les Savoyards de souche et les Savoyards de cœur. Voila le point le plus complet possible à ce jour en ce qui concerne l'environnement de ce réseau, mais vous allez découvrir dans ce numéro spécial "la substantifique moelle", qui lui donne tout son intérêt et toute son importance autour de l'économie, la formation, la solidarité et l'affectif, qui joue un grand rôle. Bien que la mise sur orbite du réseau nous autorise à penser que tout sera fait pour promouvoir la Savoie, il nous faut persévérer et je demande à tous de participer à son épanouissement en nous communiquant adresses et fonctions d'amis ou parents pouvant être intéressés… Enfin, pour conclure, cette débauche d'énergie, cette opiniâtreté, cet engagement à la réussite de ce réseau ne tient qu'à cette sensibilité : La Savoie, on l'aime… Jean-Pierre Hugueniot, Président de la CCI de la Savoie


SOMMAIRE

> 06 En direct de... L’IRLANDE > 08 En direct des... ETATS-UNIS > 10 En direct de... HONG KONG > 12 En direct du... MAROC > 14 En direct du... QUEBEC > 16 En direct de... RUSSIE > 18 En direct des... EMIRATS ARABES UNIS > 20 En direct de... MALAISIE > 22 En direct d’... ANGLETERRE > 24 En direct du... BRESIL > 26 En direct d’... ANGOLA

> 28 En direct de... SUISSE > 30 En direct de... CHINE > 32 En direct d’... AFRIQUE DU SUD > 34 En direct du... JAPON > 36 En direct d’... ARGENTINE > 38 Le commerce exterieur de la Savoie > 42 ESC Chambéry sans frontières > 44 Routin : From the French Alps > 45 Guichon Valves : passe- muraille… de Chine > 46 Le Programme Relations Internationales

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DUBLIN Xavier Raffin-Peyloz : " Une forte croissance ces dernières années pour le Tigre celtique. " Quel est votre poste actuel ? > Je travaille au service Marketing de Allianz Worldwide Care, une filiale du Groupe Allianz (en passe de racheter AGF), spécialisée dans l'assurance santé internationale. Si je travaille en étroite collaboration avec notre responsable pour les marchés francophones, je travaille également pour tous les autres marchés, or nous avons des clients dans plus de 170 pays. Titulaire d'un Master en management des affaires internationales, obtenu à l'Institut de Management de l'Université de Savoie, la dimension internationale de l'entreprise et du poste proposé m'a immédiatement séduit. Par ailleurs, le personnel regroupe 17 nationalités et 14 langues, ce qui est très enrichissant culturellement ! Fôltieu (*) dans la mondialisation !

Depuis combien de temps vivezvous en Irlande? > Je suis arrivé à Dublin en mars 2006. J'y avais déjà séjourné pendant six mois en 2004, dans le cadre de mes études. Le dynamisme économique actuel de ce pays offre de nombreuses opportunités professionnelles. D'ailleurs, les jeunes Européens ne s'y trompent pas avec des contingents de Français, Espagnols, Italiens ou Polonais qui grandissent à vive allure comme on peut le constater quotidiennement en se promenant dans Dublin !

Comment les Irlandais perçoiventils notre région ? > Ils connaissent évidemment les Alpes, beaucoup moins la Savoie. Leur percep-

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l’entreprise e d l e n n o s r e p Le ier Raffin v a X e i o l p m e i qu ionalités. t a n 7 1 e p u o r g re tion de notre région se limite, en général, au nom d'une station de ski où ils auront éventuellement passé des vacances. Et Lyon… Qu'ils connaissent de mieux en mieux, grâce à la visibilité récente de son club de football en Europe. Et Dieu sait si les Irlandais aiment le foot, qu'ils consomment presque autant que la bière dans les pubs ! En revanche, Albertville ne leur est pas très familière, malgré son passé olym-

pique. Mais en définitive, les " Irish " conservent un coté admiratif pour la France et son histoire en général.

Pouvez-vous nous citer quelques règles en usage dans le monde des affaires britanniques ? > Il y a quelques années, et ce suite à une politique fiscale agressive de la part de l'Irlande pour attirer les investissements


L’IRLANDE extérieurs (entre autres, un impôt sur les sociétés de seulement 12 %, contre 33,3 % pour la France), de nombreuses multinationales sont venues s'installer amenant leurs diverses méthodes de management avec elles. Aussi, il est difficile de déceler les pratiques typiquement britanniques. Toutefois, on peut noter certaines tendances. Par exemple, les entreprises n'hésitent pas à confier des responsabilités assez rapidement aux jeunes malgré leur manque d'expérience. Cela est du, peut-être, à la forte croissance du " Tigre celtique " ces dernières années ou encore à la jeunesse de sa population. Toujours est-il que la mobilité ascendante au sein des entreprises est plutôt favorisée et la reconnaissance de l'ancienneté semble moindre qu'en France. Par ailleurs, la pratique du " you " qui peut se traduire autant par " tu " que par " vous " atténue la connotation hiérarchique dans les relations pro-

fessionnelles sans rien enlever au respect et à la politesse. Par conséquent, les rapports hiérarchiques semblent moins formels.

par l'origine. Par ailleurs, la bonne santé économique de l'Irlande permet et encourage cette stratégie de pénétration via la différenciation par le haut.

Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs désireux d'exporter en Irlande ?

Comment dit on " Vive la Savoie ! " en anglais ?

> De ne surtout pas hésiter à se renseigner auprès de l'ERAI (Entreprises Rhones-Alpes International) et de la Mission économique française en Irlande pour identifier les opportunités selon les secteurs concernés. Sauf erreur chauviniste de ma part, il me semble que les produits français, de manière générale, bénéficient d'une image de qualité et de savoirfaire de longue date dans beaucoup de domaines. Cela me pousse à penser que c'est en communiquant agressivement sur ces aspects que nos entreprises peuvent pénétrer le marché irlandais. La différence

(*) "Bienvenue !" en gaélique

> Enjoy the Raclette !!!!! J

En savoir + : Xavier Raffin - 00 353 (0)8 57 53 71 20 - xavier.raffin@allianzworldwidecare.com CCI de la Savoie – Programme Relations Internationales - 0 820 22 73 73 – Claudine Attanasio, Maryline Favre, Patrick Civier–international@savoie.cci.fr

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CHICAGO

Gilles Buisson : " Les USA ne sont pas un pays mais cinquante. "

illles Buisson à G r a p e ée ig ir d L’unitté 0 personnes. 0 2 e ie o l pl m e o go Chica Quel est votre poste actuel ? > Je suis né à La Toussuire et ai travaillé la majeure partie de ma carrière hors de la région. Aujourd'hui, je suis président de Domino Amjet Inc. L'entreprise est une filiale de Domino Printing Sciences PLC, dont le siège est à Cambridge en Angleterre. Notre activité est le matériel de marquage industriel par jet d'encre et laser. L'application typique est le marquage de numéro de lot ou de date limite de consommation sur les emballages de produits alimentaires, cosmétiques ou autres. Aux Etats-Unis, l'unité que je dirige emploie 200 personnes, principalement des vendeurs et des techniciens. Le groupe possède aussi une unité de fabrication de lasers en Californie et une entreprise de logiciels au Texas. Mon rôle consiste à maximiser les ventes dans les 50 états et à augmenter nos parts de marché. Je travaille depuis bientôt 13 ans pour cette société, en France, au Royaume-Uni et à Chicago depuis septembre 2005.

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Comment les Américains perçoivent-ils notre région ? > D'une manière générale, la France fascine les Américains pour son art de vivre, ses paysages et la perception d'une capacité à profiter de la vie mieux qu'eux mêmes. Notre région est englobée dans cette opinion générale, mais avec un plus lié aux montagnes et au sport. Nos stations de ski sont très célèbres et réputées. Pour ceux qui ont connu cette période, JeanClaude Killy et ses médailles olympiques constituent un souvenir encore vivace ainsi qu'un sujet d'admiration. Plus étonnant peut-être, le cyclisme étant un sport en vogue notamment chez les classes supérieures, nos cols sont célèbres grâce aux retransmissions du Tour de France à la TV. Récemment, je recrutais un vendeur en Californie. Il est passionné de cyclisme et a passé ses vacances en Maurienne en juillet 2006, à escalader tous les cols du Tour. Je suis également passionné de cyclisme et vous pouvez imaginer nos sujets de conversation. Je tiens à insister sur le fait que cette fascination des


ETATS-UNIS Américains pour la France n'est pas une formule rhétorique, elle est réelle et vérifiée de nombreuses fois dans la vie quotidienne.

Quelques règles en usage dans le monde des affaires ? > Le plus surprenant pour nous est sans doute la mobilité du personnel. La relation personnel-employeur est très équilibrée et personne n'hésite à changer d'entreprise en cas d'insatisfaction. De plus, les départs peuvent être immédiats, à moins que l'intéressé décide de vous faire la faveur de vous donner deux semaines de préavis. La mobilité joue également quand l'employeur souhaite se séparer d'un collaborateur. Ce dernier point constitue une bonne surprise pour un dirigeant français habitué a la complexité de notre droit social. Le melting pot n'est pas un vain mot ici, et je suis toujours étonné de l'absence de réaction de mes clients sur le fait que je ne sois pas local. L'ouverture est totale et chacun a sa chance, quel que soit son accent.

Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs désireux d'exporter aux USA ? > Tout d'abord ma courte expérience ne me qualifie pas pour donner les meilleurs conseils, mais plutôt des impressions. Les USA ne sont pas un pays mais 50. Il me semble donc probablement judicieux de ne pas forcément chercher à couvrir

d'emblée tout le territoire, et d'avoir à financer tous les coûts liés à la taille du continent. Il est également sans doute utile de choisir soigneusement son implantation par rapport au pays plutôt que par rapport à la proximité de la France, en ayant en tète les coûts de transport aérien et la gestion des fuseaux horaires. Bien que nous ayons tous l'impression de bien connaître les USA avant d'y vivre, il est utile d'aborder le pays avec humilité afin de bien voir les adaptations nécessaires à apporter aux produits et aux services. Ce dernier point est important aux yeux de clients impatients, exigeants et habitués à être courtisés par leurs fournisseurs. Enfin, j'ai eu l'heureuse surprise de rencontrer à Chicago une communauté française dynamique, ouverte et expérimentée. Je conseille très vivement de prendre contact avec nos compatriotes locaux, en particulier à travers le réseau des chambres de commerce franco-américaines. J En savoir + : Gilles Buisson - Domino Amjet 1290 Lakeside Drive Gurnee, Illinois 60031 http://www.dominoamjet.com/us/ GBuisson@dominoamjet.com CCI de la Savoie – Programme Relations Internationales - 0 820 22 73 73 – Claudine Attanasio, Maryline Favre, Patrick Civier – international@savoie.cci.fr

Etats Unis : Décélération de la croissance. Risques de paiement dans certains secteurs Les difficultés de l'automobile et de la construction résidentielle pèsent sur la croissance, qui ne devrait atteindre que 2,1 % cette année. Ceci pourrait, en cas de durcissement des conditions de financement des entreprises et d'accentuation du ralentissement de la croissance, conduire à des impayés et des défaillances. Coface privilégie cependant un scénario d'atterrissage en douceur : l'emploi continue de progresser, ce qui favorise les augmentations salariales et donc la consommation des ménages. Les exportations profitent du bas niveau du dollar et de la demande, toujours vive, des pays émergents pour les biens d'équipement, ce qui contribue à la réduction du déficit extérieur (qui reste néanmoins considérable : 5,9 % du PIB en 2007). Les comportements de paiement des entreprises restent, dans l'ensemble, bons. Les profits progressent moins rapidement du fait de coûts salariaux, qui augmentent à présent plus vite que la productivité, mais la rentabilité moyenne reste très satisfaisante. Les difficultés demeurent concentrées dans les secteurs de l'automobile, de la construction résidentielle et de l'équipement de la maison. Les entreprises de services gravitant autour de ces deux secteurs (concessionnaires, établissements de crédit, promoteurs…) sont aussi concernées. Toutefois, en cas de ralentissement plus brutal, les anticipations Coface d'une augmentation des incidents de paiement de 5 % seront revues à la hausse. Source :

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HONG KONG Régis Levesque : " Le pays des extrêmes " Quel est votre poste actuel ? > Je suis en poste à Hong Kong, dans une société qui gère les concessions duty free des compagnies aériennes. Nous vendons en duty-free les grandes marques de luxe, les cosmétiques, parfums, accessoires de mode, … à bord des avions.

vesque Régis Le cien et un an éry amb ESC Ch

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L'entreprise a été créée par un Français dans les années 80 ; elle s'est principalement implantée en Amérique. Aujourd'hui, notre implantation asiatique est très forte et notre marché se développe beaucoup sur cette zone.

Depuis combien de temps êtesvous à Hong Kong? Quelles circonstances vous ont amené à décrocher ce poste ? > Je suis arrivé en Juillet 2005 pour la première fois à Hong Kong. J'ai travaillé pendant un an dans le cadre de mon " année césure ". Première expérience en Asie très concluante, suivie d'un retour à l'ESC Chambéry pour finir le cursus. Cependant, conquis par cette année passée à Hong Kong, les recherches d'emploi se sont rapidement réorientées vers cette attachante et bouillonnante partie du monde et j'ai eu l'opportunité de repartir en février 2007 pour mon " 1er Job " !! Le virus de l'international est venu assez tôt me piquer, des petits boulots en Europe, stages aux USA puis HK… J'en viens à me demander si je me suis déjà posé la question de travailler en France… !!

Comment les Hongkongais perçoiventils notre région ? > La France intrigue les Chinois. Beaucoup rêvent d'y venir étudier, voyager… De notre pays, ils ne connaissent cependant pas grandchose. Ils sont par contre curieux de

savoir comment nous faisons pour ne travailler que 35h, avoir cinq semaines de congés payés, des aides de l'Etat en abondance et ne cessent de questionner….Quant à la renommée de nos montagnes et de la Savoie, elle ne fait briller les yeux que d'une maigre population de connaisseurs et reste inconnue avant que l'on ne s'attache à la présenter.

Quel conseil donneriez-vous aux entrepreneurs savoyards désireux d'exporter vers Hong Kong ? > Exporter vers Hong Kong requiert des réseaux solides mais surtout de la créativité et de l'adaptabilité. Ici, tout évolue à la vitesse du son ; du complexe de trois buildings de 50 étages construits en quelques mois, aux nouveaux magasins qui ouvrent et ferment toutes les semaines… On a de quoi être étourdi. Cependant il y a des opportunités, le Hong-Kongais est un acheteur fou, soit du très bon marché, soit du luxe. Là encore, les extrêmes se ressentent.

Comment définiriez-vous, en quelques lignes, Hong Kong et la mentalité hongkongaise ? Quels " coutumes ", comportements vous ont surpris ? > Hong Kong bien que rattachée depuis 97 à la Chine reste entièrement différente. On


HONG-KONG

dit qu'il y a un Etat, la Chine mais deux systèmes, le chinois et le hong-kongais. Tout ici hérite de la colonisation anglaise et de la culture chinoise et des influences mondiales que le commerce a su apporter. Nous sommes dans le royaume des extrêmes ; consommation à outrance, rythmes de travail endiablés, vie sociale surchargée et aussi sports, détente et voyage en abondance. Les Hong-kongais ont pour priorité le travail et sacrifient leur qualité de vie pour l'argent. Le taux de chômage est très faible, le taux de natalité extrêmement faible, … On comprend où se situent les priorités. Ce qui surprend le plus, c'est l'organisation, la sécurité et le service qui règnent dans cette ville. On y prend goût et en tant qu'étranger à Hong Kong nous bénéficions des avantages de l'Asie sans ses inconvénients majeurs… The place to be !!

Comment écrit-on " Vive la Savoie " en cantonais ? .J En savoir + : levesque.regis@gmail.com

Forum Chine Dans le cadre du dispositif Cap Export, Ubifrance (agence française pour le développement international des entreprises) et les Missions économiques proposent une nouvelle convention d'affaires B ot B en Chine à Pékin : les 19 et 20 novembre 2007, avec des extensions possibles vers Shanghai, Chengdu, Canton-Shenzhen, Hong Kong et Tapei. Secteurs d'activités concernés : agroalimentaire, biens de consommation, santé, BTP/infrastructures, équipements industriels, TIC, énergie, environnement, tourisme et loisirs Date limite d'inscription : 28 septembre. Tarif préférentiel jusqu'au 30 juin. En savoir + : CCI de la Savoie Programme Relations Internationales - Maryline Favre/Conseiller en développement international zone Asie - 0 820 22 73 73 - international@savoie.cci.fr

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MEKNES Sylvie Amalik - Cattin : " De beaux projets peuvent voir le jour ici " Quel est votre poste actuel, votre activité ? > Avec mon mari nous avons un gîte d'étape dans le Moyen Atlas marocain, à 100 km de Meknès, le gîte à la ferme Aïss : www.giteaiss.com. Je ne peux parler de mon activité sans évoquer mon mari, puisque nous travaillons ensemble et qu'il est aussi Savoyard de cœur, très attaché à cette région. Mustapha est franco-marocain et a vécu plus de 15 ans en Savoie. Nous nous sommes installés dans sa région d'origine. Je m'occupe plus particulièrement des volets gestion, intendance, démarches commerciales. Le gîte est associé à une activité agricole et nous produisons des céréales, des fruits pour les confitures, des olives pour la table. Nos productions sont mises en valeur sur la table pour nos visiteurs. C'est aussi un lieu de repos, de ressourcement où nous proposons des journées de découverte de la région et de plus en plus de stages à thèmes (artistique, développement personnel…)

lle La fami llée ta s’est ins en 98 c au Maro

Depuis combien de temps vivez vous au Maroc ? > Après plusieurs allers-retours entre Maroc et Savoie, nous nous sommes installés en 1998. Notre fille aînée avait alors neuf mois. Nous avons trois filles aujourd'hui.

Comment les Marocains perçoivent-ils notre région ? > D'une manière générale, la France est synonyme pour les Marocains de richesse, d'activité économique florissante, d'accompagnement social de qualité, une forme d'idéal ; pour la région agricole dans laquelle nous vivons, la Savoie, avec ses pâturages verdoyants et ses forêts, représente l'opulence agricole.

Pouvez-vous donner quelques exemples de règles en vigueur dans le monde des affaires marocain ? > Je ne suis pas immergée dans le monde des affaires à proprement parler ici, mon parcours est tout autre. Je suis ethnologue de formation, spécialisée dans la mise en valeur du patrimoine rural. J'ai exercé ce travail en Savoie pour le Parc naturel régional des Bauges, mon massif d'origine (inventaire d'un atelier de mécanique dans le cadre d'un projet de réhabilitation et d'ouverture au public, étude de l'exploitation des glacières de

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Margériaz pour la mise en place d'un sentier de découverte). Au Maroc, notre projet initial était uniquement agricole, puis il s'est étoffé d'un volet d'accueil de visiteurs avec, comme points forts, la rencontre des cultures (visiteurs français ciblés prioritairement et culture berbère d'accueil - notre réseau de connaissances fait que nous avons reçu de nombreux Savoyards-) et la mise en valeur des savoirs et savoir faire locaux (cuisine locale au gîte, artisanat meublant le gîte : (tapis …), découverte du mode de vie berbère lors de randonnées (savoirs agricoles, architecture…), découverte de l'économie locale avec le souk hebdomadaire … Le gîte représente localement un pôle de développement économique de cette région peu touristique (emplois directs et indirects). J'ai utilisé mes compétences en matière de développement local avec une approche ethnologique pour mettre en place cette structure et lui permettre d'être durable en milieu rural marocain. Ce type de structure se développe au Maroc et représente une activité économique nouvelle pour le milieu rural, freinant l'exode et apportant un complément de revenus.


MAROC

Quel conseil donneriez-vous aux entrepreneurs désireux d'exporter au Maroc ?

Sylviane Donati.

> Je leur conseillerais de prendre en compte les particularités marocaines, de ne pas être pressés à tout prix et d'insister sur la durabilité de leur projet. Je leur dirais aussi que de nombreux secteurs économiques sont en expansion et que de beaux projets peuvent voir le jour. J En savoir + : Gîte à la ferme Aïss - Sylvie et Mustapha Amalik - BP 154 - 54 450 M'rirt - MAROC - Tél/Fax : 0 (0 212) 35 38 48 73 - Portable : 0 (0 212) 68 35 83 15 e.mail : giteaiss@hotmail.com - site : www.giteaiss.com

Maroc Des opportunités et un potentiel industriel

Le dynamisme des investissements dans les infrastructures et le secteur productif, notamment textile, ainsi que la bonne tenue de la consommation soutiennent l'activité économique. La plupart des secteurs industriels (industries alimentaires, métallurgiques et électriques, matériaux de construction) tirent plus particulièrement profit de la demande locale. De plus, les efforts de diversification de l'économie et l'impact des réformes structurelles devraient installer durablement la croissance du secteur non agricole sur un rythme de 4 ou 5 % par an. Cette bonne conjoncture se reflète dans l'indice Coface des incidents de paiement, qui est passé, en 2006, en dessous de la moyenne mondiale (autour de 100). Source : Coface

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QUEBEC Pierre-Georges Detraz : " Ici, on a les moyens d'être entrepreneur. "

Quel est votre poste actuel > Je suis propriétaire et directeur d'une compagnie de distribution de produits professionnels dans le domaine de l'entretien et du sanitaire. La concurrence est rude comme partout, mais en offrant un bon service et en essayant de proposer des produits différents, on arrive à tirer son épingle du jeu.

Depuis combien de temps êtes-vous à Québec ? > Depuis bientôt quatre ans. L'installation n'est pas forcément facile, contrairement à ce que beaucoup de Français croient. Pour simplifier, oui nous avons la même langue, mais nous sommes en Amérique du Nord, avant tout, et au Québec, pardessus le marché. Effectivement, le Québec a un côté distinctif par rapport au reste du Canada. Mais à partir du moment où on a l'esprit ouvert, où on accepte les différences, réelles, et surtout si on ne cherche pas à comparer, tout va bien. Pour être franc, je ne m'étonne pas du retour rapide, voir prématuré de certains Français. Quant à moi, l'installation a été facilitée par le fait que j'ai ici de la famille " de souche " et surtout que j'avais déjà créé des liens lors de mes voyages d'exploration, liens qui pour certains

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sont devenus de vrais amis. Mis à part deux couples, tous mes amis sont québécois. Je profite donc de la chasse, de la pêche avec eux…

Comment notre département est-il perçu par les Québécois ? > La plupart ne connaissent pas la Savoie, mais ils connaissent les Alpes et Albertville, au moins de nom, grâce aux jeux olympiques. En revanche, ils ont beaucoup de misère avec mon nom !

Pouvez-vous nous donner quelques règles en usage dans le monde des affaires québécois ? > Pour ce qui concerne les règles en vigueur ici, je parle uniquement du Québec, je trouve que c'est un mélange entre les manières à la française et disons les manières anglo-saxonnes. En tout les cas, on sait encore ici ce qu'est la libre entreprise (et je sais de quoi je parle, ayant eu deux sociétés en France). On a ici les moyens d'être entrepreneur et de jouir de cette qualité et de cette fierté. Ce qui n'empêche pas


QUEBEC qu'existent les difficultés liées, entre autres, à la concurrence. La vie d'entrepreneur est ici facilitée, et n'est pas alourdie par tout un tas de lourdeurs administratives et de règles sociales étouffantes… Disons que l'on n'a pas la même conception du travail. Ici, et surtout dans la région de Québec, le réseau de contacts, le " réseautage ", est primordial, surtout pour un immigrant. Il est très important de nouer de nombreux et bons contacts rapidement. Contrepartie : les réputations se font et se " défont " vite !

Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur

désireux d'exporter au Québec ? > Comme conseil principal, je donnerais celui-ci. Prenez des contacts avant et sondez bien le marché ! Encore une fois, même si nous avons la même langue, ne prenez pas pour acquis que ce qui plait à un Français va plaire ici, ne pensez pas que les manières de faire, de penser, de se comporter, vont nécessairement plaire aux Québécois !... J En savoir + : Pierre-Georges Detraz - IVCOM Inc. 657B 4e Avenue St Romuald, QC, G6W 5M6 Cél : ( 418 ) 998 2517 - Tél : ( 418 ) 834 2014 Fax : ( 418 ) 834 7203 - @ : ivcomdetraz@qc.aira.com

Programme UBIFRANCE/Québec Le programme UBIFRANCE/Québec est un outil destiné à vous aider dans votre implantation sur le marché nord-américain. Vous êtes une PME-PMI française, votre chiffre d'affaires est inférieur à 30 M€, vous envisagez un partenariat industriel et technologique tel que : - la création d'une société mixte - le développement conjoint d'un produit ou d'un procédé - la cession ou l'acquisition de savoir-faire - la fabrication sous licence - le transfert d'une technologie. Ce programme peut vous concerner. Dans le cadre de la convention signée entre UBIFRANCE et la CCI de la Savoie, nous pouvons étudier l'opportunité de ce programme pour votre entreprise et monter, avec vous, ce dossier. Les conditions d'éligibilité sont à valider au cas par cas. Ce programme se décline sous la forme de rencontres industrielles et aussi de financement de missions individuelles pour la concrétisation de projet de partenariat. En savoir + : CCI de la Savoie - Claudine Attanasio- Responsable du programme relations international - Direction Développement des Entreprises - 0 820 22 73 73 international@savoie.cci.fr

Mon pays, c'est l'hiver… “Comment ne pas parler de l'hiver ici. C'est effectivement rude, mais si on profite des activités extérieures, c'est merveilleux. Il est évident qu'à partir du mois d'avril c'est long. A Québec les premières feuilles aux arbres c'est pour le mois de juin ! En résumé le Québec est un pays de contrastes, beaucoup plus qu'on ne le pense

et

c'est

ce

qui

fait

son

charme.” PARTENAIRES SAVOIE N°59 JUIN 2007 HORS SERIE

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MOSCOU Thibault Lefebvre : " Trouver les bonnes personnes ou sociétés avec lesquelles travailler. " Quel est votre poste actuel ?

’a « Ma mèree m ouragé à toujours enco n pèree voyageer et mo . » à entreeprendree

> Je dirige la société Michael Page International en Russie, groupe anglais, l'un des leaders mondiaux du conseil en recrutement spécialisé, présent au Royaume Uni, en Europe continentale, en Asie Pacifique, en Amérique du Nord et du Sud, en Afrique et au Moyen Orient.

Depuis combien de temps êtesvous en Russie ? > Je suis arrivé en août 2006, après de nombreux allers-retours, dès septembre 2005.

Quelles circonstances vous ont amené à vous " exiler " ? > J'ai eu l'occasion, durant mes études, de passer un mois dans les pays de l'Est pour suivre des séminaires géopolitiques. Ma mère m'a toujours encouragé à voyager et mon père à entreprendre. A la fin de mes études j'ai donc fait mes valises et je suis parti pour le Groupe Valeo en Pologne, dans le cadre de l'implantation de leur première usine dans les pays de l'Est. J'y suis resté un peu plus de trois ans, puis je suis parti deux ans en Roumanie avant de rejoindre les groupes Gucci puis Cartier en Suisse. Apres huit ans de contrôle de gestion et direction financière, j'ai eu envie de découvrir un autre environnement, un autre secteur, même si je resterai toujours attaché a l'industrie. J'ai donc intégré en octobre 2004 la société Michael Page a Genève. Un an après, nous lancions le projet Russie et grâce à mes connaissances des pays de l'Est, j'en prenais la responsabilité.

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Les Russes connaissent-ils la Savoie ? > Ils connaissent bien notre belle région et en particulier nos montagnes et leurs stations de ski prestigieuses. Beaucoup

d'oligarques y possèdent des chalets, notamment à Courchevel. Durant l'hiver, une ligne aérienne a d'ailleurs été mise en place entre Moscou et Chambéry. Globalement, ils aiment la France pour


RUSSIE son climat (il est vrai moins rugueux), les bons vins et le luxe de nos infrastructures (Alpes et côte d'Azur).

Quels conseils donneriez-vous à des entrepreneurs désireux d'exporter en Russie ? > Exporter des produits, investir en Russie demande avant tout de bien comprendre la culture et la méthode de travail des Russes. Tout se passe très vite, c'est un pays d'opportunistes. De l'autre côté, vous êtes confrontés à la lenteur et à la complexité des obligations administratives. Il faut trouver le bon équilibre et surtout les bonnes personnes ou sociétés avec les-

quelles travailler. Première chose à faire, ne pas hésiter à contacter la Chambre de commerce française a Moscou. Je suis également à la disposition de mes amis savoyards pour les aider et faciliter leurs démarches. Faire des affaires en Russie n'est pas de tout repos, mais le jeu en vaut la chandelle. La Russie vit aujourd'hui une croissance exceptionnelle. Le chômage a été divisé par deux et le niveau de vie a presque triplé depuis 2000. La croissance est de 5 à 7 % par an depuis cinq ans. La bourse a bondi de 60 % en 2006 !

Pouvez-vous nous donner quel-

ques usages en vigueur dans le monde des affaires russes ? > Les Russes vont régulièrement au " bania ". Ce sont des grands saunas russes où ils se retrouvent pour discuter business. Il s'en suit un déjeuner ou dîner copieusement arrosé. Le toast à la vodka est un rituel. Inutile de penser y échapper ! Inutile aussi de jeter son verre après l'avoir bu ! J

En Savoir + : Thierry Lefebvre Michael Page International - 10, Akademika Sakharova Prospect 107078 Moscow – thibaultlefebvre@michaelpage.ru

Russie : > Vigueur économique tirée de la consommation des ménages et réformes à poursuivre La croissance reste forte et ne sera que peu affectée par le tassement des prix du pétrole. On attend un taux de croissance du PIB de 6,1 % en 2007 contre 6,7 % en 2006. L'exceptionnel dynamisme de la consommation des ménages se maintiendra. Outre la solidité de la situation financière du pays (3èmes réserves de change au monde), une nette hausse des investissements directs étrangers a été perceptible en 2006. On doit toutefois noter que l'activité est variable selon les secteurs, certains plus que d'autres souffrant de l'appréciation réelle du rouble (+ 10 % par an), à l'instar de l'automobile ou de l'industrie légère. Les machines outils tirent leur épingle du jeu, ainsi que les secteurs tels que le commerce et la construction. L'évolution du secteur pétrolier (dont l'expansion a nettement ralenti en 2006 en raison du manque d'investissement) est un des éléments à surveiller en 2007. La situation politique est dominée par les prochaines échéances électorales. En tout état de cause, l'éventuelle succession se déroulera sous étroit contrôle du Kremlin. La gouvernance est toujours le point faible du pays ; la montée de l'Etat et des entreprises publiques comme actionnaires dans de nombreux secteurs ainsi que les récentes tensions avec les opérateurs pétroliers étrangers ne contribuent guère à améliorer le climat des affaires. Sources : Coface

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EN DIRECT DES...

DUBAI Lucas Marchand : " Dans un pays qui fait 20 % de croissance, il y a de la place pour tout le monde. "

Quel est votre poste actuel? > Je suis le responsable d'exploitation de Ski Dubaï. Je travaille pour la société Transmontagne et je suis " prêté " au propriétaire de Ski Dubaï, le groupe MAF (Majid Al Futtaim), pour effectuer la mission de responsable d'exploitation. Ski Dubaï est la première station de ski couverte du monde et fait partie du complexe " Mall of the Emirates ", qui est le 3ème

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plus grand centre commercial du monde (les deux premiers étant en Amérique du Nord).

Aujourd'hui, le " cold side " représente 25 000 m², 400 m de long et 6 000 t de neige !

Depuis combien de temps vivezvous à Dubai ?

Comment les habitants perçoiventils notre région ?

> Depuis trois ans. Ma mission a commencé un an et demi avant l'ouverture de Ski Dubai. Je me rappelle lors de mon arrivée, Ski Dubaï était en construction et ne faisait qu'une trentaine de mètres de long !

> De par le caractère très cosmopolite de Dubaï, il est très fréquent de se retrouver lors de discussions à expliquer d'où on vient. Il semble que le meilleur moyen de situer rapidement notre région sont les


EMIRATS ARABES UNIS mots clés comme : " Mont Blanc ", les " Alpes ", ou encore " frontière avec la Suisse ". Une fois la région située, les yeux de nos interlocuteurs s'illuminent le plus souvent à l'idée de montagnes, de sapins, de neige, de chalets… Je pense que c'est surtout le côté nature, préservé et authentique qui séduit les habitants de Dubaï. Je me rappelle avoir traversé de banals champs avec mon patron, qui est originaire de Dubaï, et il me disait tout excité : " Ces terrains sont magnifiques, quelle richesse, il faut les acheter ! ". Dubai est tellement a l'opposé de tout ça. Ici, un arbre ou une pelouse, c'est tellement de travail et d'entretien…

ou indiennes lorsqu'on travaille à Dubaï que les coutumes arabes. Ceci dit, lorsqu'on se retrouve dans la position de faire des affaires avec les Emirati, on se rend compte assez rapidement de la complexité de leur culture. Il y a beaucoup de codes et, malgré une scolarité souvent " occidentale ", les différences sont souvent plus importantes qu'il n'y paraît. Pour ne citer qu'un exemple, là où pour

Pouvez-vous nous donner quelques exemples de règles en usage dans le monde des affaires arabe ?

certains d'entre nous, il est une qualité d'en venir rapidement au sujet concerné lors d'une réunion ou d'un entretien, cela peut au contraire apparaître très impoli pour les Arabes. Il est très important de prendre le temps de discuter de choses plus personnelles et qui n'ont souvent aucun lien avec le sujet qui nous réunit…

> Même s'il est vrai que les relations commerciales les plus importantes ou stratégiques se font presque tout le temps en présence d'Emirati, il faut quand même préciser que beaucoup d'entres nous n'ont qu'assez rarement à faire avec les Emirati. Nous avons, par ailleurs, plus l'occasion de comprendre les us et coutumes anglaises

Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs désireux d'exporter

à Dubaï ? > Je pense qu'il y a certainement de la place pour tout le monde. Dubaï est en ce moment tellement dynamique et les entrepreneurs tellement occupés que la plupart des travaux deviennent très chers et sont souvent peu finis. Nous en avons l'exemple à Ski Dubai; après avoir fait de nombreuses décorations en bois avec un fournisseur local, nous avons finalement décidé de commander un vrai chalet en vieux bois de France et ceci pour un prix finalement très compétitif par rapport au prix du fournisseur local. Dans un pays qui fait + 20 % de croissance, Il suffit d'avoir des idées et de la volonté... Le bon fera + 30 %, le moyen + 20 % et le mauvais aura le temps d'apprendre ...Bref osez !

Comment écrit-on " Vive la Savoie ! " en arabe ? >

.

J

En savoir + : Lucas Marchand - Ski Dubai - PO BOX 211612 – Dubai – UAE Tel : +9714 409 4114 - Fax : +9714 409 4112 l.marchand@skidxb.com

Emirats Arabes Unis : le nouvel Eldorado

La superficie totale de la fédération des sept Emirats est de 91 700 km ² (en incluant près de 200 îles).Avec 67 340 km², Abu Dhabi est de loin l'émirat le plus étendu, suivi par Dubai (3 885 km²), Sharjah (2 590 km²), Ras Al Khaimah (1 683,5 km²), Fujairah (1 165,5 km²), Umm Al Quwain (777 km²) et enfin Ajman (259 km²). De source Banque Centrale des EAU, la population des Emirats Arabes Unis a augmenté de 7,4 % entre 2003 et 2004 pour atteindre 4,32 millions d'habitants. Cette population est composée en très grande majorité d'immigrés (environ 85 % de la population totale). Les indiens constituent la plus importante communauté étrangère (environ 1,4 million de personnes) suivis des Pakistanais et des Bangladeshis. Le développement des Emirats Arabes Unis a été et reste spectaculaire. Ils offrent aux entreprises françaises, notamment des secteurs de la construction, de l'industrie et des services, de nouveaux marchés à très fort développement. L'économie des Emirats est à la fois plus solide et plus diversifiée qu'il y a dix ans. Ils méritent donc plus que jamais d'être considérés comme un partenaire majeur, à la fois en tant que débouché commercial et en tant qu'investisseur net à l'étranger. Sur le plan commercial et comme l'atteste l'intensité croissante de la concurrence, qu'elle vienne des grands pays de l'OCDE ou des " nouveaux venus ", comme la Chine et l'Inde, les Emirats comptent parmi les marchés les plus importants, les plus dynamiques et les plus solvables : > les importations des Emirats se sont élèvées à 81 Mds USD en 2005 et sont supérieures à celles de l'Arabie Saoudite 55 Mds USD et de l'Iran 41 Mds USD, > elles augmentent dans des proportions comprises entre 10 et plus de 20 % par an depuis le début des années 2000, > enfin, les Emirats Arabes Unis et, en tout premier lieu, l'Emirat de Dubaï, sont communément et plus que jamais considérés comme une plate forme permettant de " rayonner " sur l'ensemble de la zone, que ce soit dans les pays du Conseil de Coopération du Golfe, en Iran ou, à un degré moindre, dans les pays du sous-continent indien.

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EN DIRECT DE...

KUALA LUMPUR David Marichez : " Faire la nuance entre les différentes ethnies qui peuplent la Malaisie. " Quel est votre poste actuel ? > Directeur de Transpolair Sdn Bhd, un cabinet d'étude et de réalisation technique dans le secteur de l'environnement de l'air industriel. Directeur de Valdrome (SEA) Sdn Bhd, société d'importation de produits d'arts de la table (Valdrome SARL).

Depuis combien de temps vivezvous en Malaisie ? > Je travaille en Malaisie depuis 1996, suite à mon expatriation pour le compte d'un fabricant européen. Je suis domicilié à Kuala Lumpur et marié avec une Chinoise malaisienne.

Comment les Malais perçoivent-ils notre région ? > La Savoie est malheureusement inconnue pour les Malaisiens. Ils sont beaucoup plus familiers avec la Suisse et sont surpris de savoir que la Savoie offre un domaine skiable exceptionnel.

Pouvez-vous nous donner quelques règles en usage dans le monde des affaires malaisien ? > Il faut d'abord faire la nuance entre les différentes ethnies qui peuplent la Malaisie. Les Malais détiennent le pouvoir politique et sont majoritaires avec 60 % de la population. Ils sont musulmans. Les Chinois détiennent le pouvoir économique et représentent 25 % de la population. Viennent ensuite les Indiens, qui ne représentent qu'une minorité de 10 %. Ils sont très pré-

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en arichez, M d i v a D ns sa visite da le, a ata Savoie n ps de em pris le t rnier e lire le d Savoie s e r i a n e Part


MALAISIE

sents dans les professions libérales. Puis les tribus, qui ne représentent que 5 % de la population. On les trouve principalement au Sabah & Sarawak. Les coutumes varient donc suivant l'origine de l'interlocuteur. Les tendances générales qui en découlent sont les suivantes : Savoir être diplomate afin de ne pas froisser nos interlocuteurs sur les différences culturelles et religieuses. Le relationnel est primordial pour réussir dans les affaires. On ne peut espérer faire des affaires convenables sans avoir construit une relation amicale sincère. Cela prend du temps et demande un investissement financier non négligeable pour les relations publiques.

dre votre éthique et vos objectifs. Il n'y a pas de mystère, il faut savoir semer afin de récolter et cela prend du temps. Donc soyez patient et prévoyez beaucoup de relations publiques.

Quel conseil donneriez-vous aux entrepreneurs savoyards désireux d'exporter en Malaisie ? > Il est essentiel d'être sur place pour celui qui veut vendre en Malaisie. L'objectif est de pouvoir créer son réseau d'affaires sur le temps mais aussi d'avoir un contrôle accru sur les activités de l’entreprise. Cela évite les fâcheuses déconvenues avec certains agents, qui pourraient avoir du mal à compren-

Comment écrit-on " Vive la Savoie " en malais ? > Hidup Savoie! J En savoir + : marichezliew@mac.com

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EN DIRECT DE...

LONDRES Laurence Gros : " Ne jamais oublier que les Anglais sont très pragmatiques. " Quelle est votre fonction actuelle ? > J'ai constitué ma société en 86 (Laurence Gros LTD.Voir encadré) ; nous apportons tous les services dont peut avoir besoin une entreprise française sur les marchés britannique et irlandais, de l'étude de marché à la recherche de distributeurs et le montage de sociétés de droit britannique, etc.

Depuis combien de temps vivez-vous en Angleterre ? > 1986. Mais j'y avais déjà vécu auparavant pendant deux ans, en 76/77. Entre temps, j'avais travaillé pour le compte de l'armée britannique en Allemagne.

Comment les Anglais perçoivent-ils notre région ? > Si on dit " Savoy " (la traduction en anglais), pour les générations anciennes, cela évoque un type de chou, servi le dimanche midi avec le rôti… Sinon, la Savoie évoque le ski, ainsi que, pêle-mêle : Chamonix, Val d'Isère …

Pouvez-vous nous donner quelques règles en usage dans le monde des affaires anglais ? > En ces temps de globalisation, les us et coutumes dans le monde des affaires se ressemblent de plus en plus.

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Lors d'un premier entretien, il est coutumier de se serrer la main. L'atmosphère est généralement plus relax qu'en France, on s'appelle par son prénom et il en est de même lors des rendez vous.

Il est de plus en plus difficile d'obtenir des rendez vous pour la présentation de nouveaux produits/nouvelles sociétés : on fait surtout appel au téléphone et aux mails. Aussi, il est capital de bien faire ressortir les avantages de ses produits, et les raisons pour lesquelles un prospect britannique pourrait être intéressé. Il faut bien choisir ses mots. Un facteur essentiel est le prix : très rapidement, il est demandé d'annoncer des prix. Il est indispensable de bien préparer ses rendez vous, et il est recommandé d'envoyer, à l'avance, un ordre du jour. Il faut être très clair dans ses arguments, et ne jamais oublier que les Anglais sont très pragmatiques, et peu sensibles aux tournures très élaborées de la langue française. Souvent, on ne vous accordera qu'une heure pour un rendez vous.

Quels conseils donneriezvous aux entrepreneurs désireux d'exporter en Grande Bretagne ? > Il faut bien se préparer, s'enquérir au sujet de la concurrence et des partenaires potentiels. Bien faire ressortir les bénéfices de vos produits par rapport à ceux de la concurrence. Les instruments de marketing des sociétés britanniques transmettent des messages


L’ANGLETERRE forts, et les commerciaux sont très professionnels, même si leurs équivalents français connaissent mieux le côté technique. Il est indispensable de faire traduire sa documentation par une personne de nationalité britannique, avec des connaissances en marketing : non ! La prof d‘anglais de votre enfant ne fera pas l'af-

faire! (Voir encadré “So British”) Si vous recevez une demande de prix, y répondre dans les heures qui suivent, ou, tout du moins, accusez réception de cette demande et donnez une idée du délai requis pour y répondre de façon sérieuse.

Comment écrit-on " Vive la Savoie " en anglais ?

> L'expression : "Vive la France" est connue de tous, aussi "Vive la Savoie" ne devrait pas causer de problème. La traduction littérale: "Long live Savoy". J

En savoir + : Laurence Gros LTD 50 Harlow Moor Drive. Harrogate. HG2 0LE. - 00 44 1423 507889

Laurence Gros LTD Correspondant de la Fédération française des industries mécaniques pour le Royaume-Uni et l'Irlande, cette société de droit anglais, créée en 1986, propose : une sélection de contacts, partenaires potentiels, selon des profils/cahier de charges spécifiques ; l'organisation de programmes de rendez-vous, de missions au Royaume-Uni et en Irlande avec accompagnement et interprétariat ; des aides à la création

d'une société au Royaume-Uni (également : recrutement, location de bureaux, etc.) ; des bureaux partagés ; de la recherche d'agents / distributeurs ; de la prospection et promotion/ diffusion de communiqués de presse ; des traductions, interprétariat ; de l'évaluation de performance d'agent ; du remboursement de TVA (Royaume-Uni).

So British… Le rituel de la tasse de thé Contrairement aux idées reçues, on boit plus de café que de thé. Lors d'un rendez-vous, ne jamais refuser une tasse de café ; cela serait mal reçu, même si vous en êtes au énième RV de la journée. Si vraiment vous n'en pouvez plus, demandez un verre d'eau. Votre interlocuteur ne manquera pas de s'excuser de la qualité du café, car la France est renommée pour la qualité de cette boisson... mais comme disent les Anglais: it's wet and hot. C'est ce qui compte! Le plat préféré des Anglais Idem, contrairement à l'image d'Epinal, on ne fait jamais bouillir le boeuf (mais on peut le faire cuire à petit feu pendant des heures, pour qu'il soit bien tendre). De toutes façons, les plats traditionnels ont été supplantés par la cuisine étrangère. Le plat le plus consommé ici, et c'est officiel, c’est le Chicken Tikka Massala, qui vient d'Inde. The lunch Trouver un restaurant ouvert a midi est dur pour la bonne raison que les Anglais se contentent d'un sandwich, accompagné éventuellement le vendredi par une pinte au pub. Préférez inviter votre interlocuteur au pub, à la sortie du travail. Les délocalisations Ici, on appelle cela les relocalisations… Pas la même idée, et en tous cas pas l'aspect négatif de la traduction française. Etre réactif Cela n'est pas admissible : en Angleterre, il faut être proactif : il faut savoir anticiper ! A bannir des plaquettes (de toutes façons, un traducteur choisi selon les critères cités dans l'interview ne ferait jamais cette erreur..).

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EN DIRECT DU...

SAO PAOLO

Alexandre Bellemin :

" Le coût de l'argent au Brésil est un des plus hauts du monde" s sont n e i l i s é r « Les B ais cela m x u e r u e chal ien me en r u s é r p e n tions. » a i c o g é n des

Quel est votre poste actuel, votre activité ? > Basé à la Mission économique française de São Paulo, qui me loge, je suis ingénieur technico-commercial en VIE au Brésil pour cinq entreprises françaises de la FIM (Fédération des industries mécaniques) des secteurs suivants : appareils de levage et de manutention pour le marché agricole, la mine et la construction ; systèmes de mesure tridimensionnelle pour les fabricants automobile et leurs fournisseurs ; systèmes de détection vidéo pour la gestion des routes, tunnels et ponts ; appareils de mesure de hauteur d'eau dans l'hydroélectricité et le traitement de l'eau ; conception d'électrofiltres pour le contrôle de la pollution atmosphérique des industries. Une des ces entreprises est un grand

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groupe et les quatre autres sont des PME. Parmi ces dernières, deux sont de la région grenobloise. Je suis chargé d'étudier le marché brésilien et de les développer en prospectant le marché et en leur trouvant des affaires, des distributeurs, intégrateurs, partenaires locaux... Depuis combien de temps vivez-vous au Brésil ? > Depuis un an et quatre mois. C'est ma deuxième expérience brésilienne après un échange international à Rio de Janeiro de cinq mois, en 2003. Comment les Brésiliens perçoivent-ils notre région ? > Ils ne connaissent pas la Savoie. Le ski n'est pas leur fort, c'est plutôt la plage ! Mais concernant la France c'est le vin, le

luxe, la culture, la gastronomie et c'est un beau pays. A noter : En dessous de 20°, il fait froid pour un Brésilien et les Français ont la réputation de ne pas se laver... Pouvez-vous nous donner quelques règles en vigueur dans le monde des affaires brésilien ? > Les Brésiliens sont chaleureux et sympathiques. Mais il ne faut pas se leurrer, cela ne présume en rien des négociations. La convivialité est un comportement caractéristique des relations humaines au Brésil, y compris dans les relations d'affaires. Le négociateur devra entrer dans le jeu mais aussi apprendre à distinguer ce qui est imputable à cet art de vivre de ce qui relève d'un véritable intérêt pour ses propositions commerciales. Même si de l'en-


BRESIL thousiasme est montré, par politesse parfois, ne pas repartir en croyant que son produit est le meilleur et que l'affaire est conclue !! En pratique, le Brésilien vous dit qu'il est intéressé et vous fait patienter sans prendre de décision ; il faut donc parfois brusquer les choses et lui mettre une deadline pour la décision, quitte à peut être perdre une cible de qualité mais au moins éviter de perdre trop de temps pour rien, au final. A noter : le deuxième rendez-vous est souvent l'occasion d'une accolade ("abraço" en portugais). L'entreprise française doit avoir un plus à offrir par rapport au marché ! Les entreprises brésiliennes s'accommodent souvent de pratiques locales conduisant à contourner certaines exigences fiscales, législatives, propriété intellectuelle... Les entreprises étrangères, plus respectueuses en général, se retrouvent alors moins compétitives. La dimension politique dans les affaires est très importante : les bonne relations aident à gagner les appels d'offres. Les Brésiliens ne disent jamais non. Je dirais même qu'ils ne savent pas dire non. Ils sont toujours intéressés pour discuter et vous reçoivent sans trop de difficulté. Lors d'une présentation, les questions fusent et le débat a lieu alors que la présentation n'est pas finie. Une réunion est très réactive et vivante. Les universités brésiliennes sont très réputées. Donc, vous aurez affaire à des professionnels de grande qualité, qui auront une attention particulière au rapport coût/bénéfice. Les Brésiliens ont une vision de rentabilité à court terme (un an) : un produit moins cher à l'investissement sera préféré à un produit de qualité plus cher, même si ce dernier se révèle plus rentable sur le long terme. Pas la peine de prendre RDV six mois à l'avance, c'est plutôt au dernier moment (une à deux semaines). Important : il faut systématiquement re-confirmer le RDV la veille pour être sûr qu'il soit validé !!! Les Brésiliens sont flexibles sur les horaires (ils ne sont pas à 15 min prêt). Donc il faut arriver à l'heure mais on peut attendre parfois. De la même manière, une réunion prévue pour une heure peut durer plus longtemps.

société de conseil...), sinon il est difficile de se développer: le Brésilien m'appellera plutôt moi, qui habite São Paulo et qui parle sa langue, plutôt que le directeur d'une de mes entreprises, qui est pourtant le décideur. Persévérance, Persévérance. Trouver un distributeur fiable et entreprenant n'est pas chose aisée. > Ne pas être effrayé par la lourdeur des procédures administratives. > Se préparer à payer d'énormes impôts à l'importation, en moyenne de 40 à 60 %, voire plus !!!! Le coût de l'argent est un des plus hauts du monde : exemple 13,5 % des taux d'intérêt ! Il est de 3 % en France. Donc les emprunts, à oublier. D'un autre côté, placer son argent rapporte. Business Plan : être extrêmement conservateur, le Brésil est un pays émergent avec des cycles. Ne pas croire que l'on fera plus 10 % par an. D'ailleurs, ce pays a un taux de croissance de 3,5 % seulement, par rapport aux 8 ou 10 % de l'Inde ou la Chine. Comment écrit-on " Vive la Savoie " en portugais ? > Viva a Savóia ! J En savoir + : Alexandre Bellemin - abellemin@hotmail.com Entreprise FIM, 39-41 rue Louis Blanc 92400 Courbevoie, www.fim.net

Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs désireux d'exporter au Brésil ? > Bien connaître le marché. Ne pas sous-estimer les difficultés. L'entreprise française doit avoir un plus à offrir par rapport au marché. Ne pas commettre l'erreur de croire qu'en venant une fois tous les trois mois, on va pouvoir se développer au Brésil : la prospection y nécessite des investissement en temps, en homme et en argent. Si on a un doute, ne pas y aller. Le luxe est d'avoir une personne en local (VIE, agent local, PARTENAIRES SAVOIE N°59 JUILLET 2007 HORS SERIE

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EN DIRECT DE...

LUANDA Michel Gelenine : " Les Angolais disent ce qu'ils pensent et s'attendent à un langage direct en retour. " Quelles sont vos fonctions actuelles ? > Je suis le chef de la Mission économique de Luanda en Angola, qui fonctionne depuis l'indépendance du pays en 1975. Elle n'a jamais fermé pendant les près de 30 années de guerre civile. Depuis combien d'années vivez-vous en Angola ? > J'y suis arrivé en octobre 2006. Auparavant, j'étais chef de la Mission économique de Bakou en Azerbaïdjan. Mes postes précédents avaient été Téhéran, Canton, Pékin, Calcutta, Singapour, Moscou et Sydney. Quelles circonstances vous ont amené à vous " exiler " ? > J'ai, à la fin de mes études, cherché du travail en Savoie où j'ai mes attaches familiales, mais tout est allé vite. Après avoir fait HEC, je suis parti en Australie comme coopérant pour la Chambre de commerce franco-australienne. À mon retour, la DREE, dont j'avais dépendu, m'a aussitôt proposé un poste au Poste d'expansion économique de Moscou. Ensuite, les nominations se sont enchaînées, l'une après l'autre. L'Afrique est, certes, un continent nouveau, mais comme l'Iran et l'Azerbaïdjan, mes deux postes précédents, c'est un pays pétrolier. L'environnement n'est pas totalement dissemblable. Les Angolais connaissent-ils la Savoie ? > La Savoie est connue d'une partie de l'élite, qui a séjourné en France. Sinon, point. Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs savoyards désireux d'exporter en Angola ? > Se montrer, et ceci le plus tôt possible. Le pays est, désormais, en paix. La croissance flirte avec les 20 %. L'argent du pétrole est dépensé. L'économie se diversifie. J'essaie de rendre compte des développements dans une lettre d'information sur l'Angola que je publie chaque mois, en animant

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ine, Michel Gelen ssion Mi chef de la ue économiq un site Web et en publiant des guides divers sur les modalités d'implantation ou bien sur des secteurs prioritaires. Par ailleurs, cette année, dans le cadre du réseau d'Ubifrance, il y aura une participation française à la Foire de Luanda en juillet. Enfin, des missions sont prévues, Medef International, Chambres de commerce. La Mission économique de Luanda est prête à accueillir les hommes d'affaires savoyards dans le cadre de ces manifestations ou bien d'autres missions sur mesure. Je suis à leur disposition. Et l'Ambassadeur de France, personnalité dynamique les recevra avec plaisir pour leur décrire l'environnement politique du pays.


L’ANGOLA Pouvez-vous citer quelques règles en vigueur dans le monde des affaires angolais ? > Tout d'abord, la réactivité et la disponibilité. Les Angolais s'attendent à un " feed back " sans longs délais à leurs propositions. Les décisions se prennent rapidement. Ensuite, la franchise. Les Angolais disent ce qu'ils pensent et s'attendent à un langage direct en retour. Pas de méandres, jamais. La ponctualité est appréciée, même si les embarras de la circulation rendent les déplacements difficiles. Une fois le contact établi, un dîner décontracté dans l'un des nombreux restaurants du bord de mer s'impose. Parler portugais, même apprendre quelques expressions, est un geste auquel les Angolais sont sensibles car ils sont fiers d'appartenir à la communauté des pays lusitanophones. J En savoir + : CCI de la Savoie – Programme Relations Internationales - 0 820 22 73 73 – Claudine Attanasio, Maryline Favre, Patrick Civier – international@savoie.cci.fr

Embarquement immédiat avec les partenaires financiers de Savoyards dans le Monde

Angola Forte croissance économique et dépendance au pétrole L'augmentation de l'extraction pétrolière, dont une partie des recettes finance la reconstruction des infrastructures détruites après 27 années de guerre civile, est à l'origine d'une croissance remarquable (+ 15 % en 2006, + 30 % attendus en 2007). En dépit du potentiel économique du pays, l'absence de réformes structurelles d'envergure maintient sa dépendance envers le secteur pétrolier, dont l'impact en termes d'emploi et de diffusion de la richesse est limité. Par ailleurs, en dépit d'une stabilisation politique confirmée, de nombreux défis persistent, au premier rang desquels l'amélioration de la gouvernance et de l'environnement des affaires. Si les élections générales prévues fin 2007 ou en 2008 vont permettre de parachever la période post guerre civile, la constitution d'un cadre légal plus favorable au développement et à une diffusion moins inégalitaire des recettes pétrolières demeurera incertaine. Source : Coface.

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EN DIRECT DE...

GENEVE Eric Orsel : " En Suisse, une parole donnée est une parole tenue ! " règlle « La preemièèree litté. » est la poncttua

Quel est votre poste actuel ? > Consultant spécialisé en assurances sociales internationales et transfrontalières. Je conçois des plans de prévoyance et des assurances santé pour le personnel d'OIG (Organisations intergouvernementales) ou d'ONG, ainsi que des couvertures particulières pour les travailleurs frontaliers résidant en France et travaillant en Suisse. Ces régimes sont gérés par Mutuelle Santé Prévoyance Internationale - MSPINT.ORG SA, par délégation de compagnies d'assurance. En fait, nous proposons le plus souvent des contrats collectifs de droit français, des assurances privées de droit français exprimées en franc suisse, pour des populations de frontaliers, fonctionnaires internationaux et expatriés; un partenariat avec "April Mobilité" permet d'offrir aux Savoyards expatriés ou

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"Europatriés" des assurances santé et prévoyance adaptées en complément ou non de la Caisse des Français de l'Etranger; un devis et une souscription en ligne est possible.

Depuis combien de temps vivez-vous en Suisse ? > Il y a plus de trente ans, en partant de Chambéry ou d'Annecy, j'ai été détaché deux jours par semaine en Suisse pour réaliser une étude de marché pour le compte de la division internationale de la firme française qui m'employait à l'époque. Je me suis installé à mon compte en tant qu'indépendant à Genève, il y a près de vingt ans. Mais Genève n'est pas la Suisse… (…)

Comment les Suisses perçoivent-ils la Savoie ? > Certaines considérations historiques ont leur importance dans


SUISSE

la réponse à cette question (…). Aujourd'hui, les Accords bilatéraux entre la Suisse et l'Union européenne, signés en 2002 sont réalité : une région transfrontalière est en cours de constitution. Les Savoyards représentent la majorité des quelque 57 000 frontaliers, qui franchissent tous les matins la frontière pour venir travailler à Genève, dont 80 % en provenance de Haute-Savoie ; un phénomène de société où le Haut Savoyard est le grand vainqueur. Il faut cependant que le lecteur sache que, depuis le 1er juin 2007, les permis frontaliers sont accordés à tous les Savoyards, même hors de l'ancienne région frontalière, comme à tous les citoyens européens qui peuvent même vivre en Suisse, pour peu qu'ils retournent chez eux, en Savoie, au moins un jour par semaine, en achetant même un bien immobilier sous certaines conditions…(…) C'est une porte ouverte aux habitants d'Aix-les-Bains, de Chambéry ou d'ailleurs en Savoie, qui profiteront fin décembre 2008 de l'axe autoroutier direct Annecy-Genève.

Pouvez-vous nous fournir quelques exemples de règles en vigueur dans le monde des affaires ? > Grace à "la paix du travail", forme suisse du "consensus social" conclu en 1937 entre syndicats et patronat, la Suisse est le pays qui perd le moins de journées de travail pour cause de grève, mais aussi l'un de ceux où le PNB par habitant est le plus élevé et celui où la durée moyenne du travail est l’une des plus longues des pays industrialisés (1800 h/an/personne) ! Songez que le 22 juin 2001, le peuple suisse souverain a rejeté à la majorité des voix et des cantons une initiative visant à abaisser la limite du temps de travail, qui reste par conséquent au maximum de 48 heures, heures de travail supplémentaires y comprises. (…) La Suisse est un pays, selon l'expression populaire "propre en ordre". La première règle est la ponctualité. L'exactitude (le quart d'heure savoyard est mal vu - horlogerie de haute précision oblige), la discrétion (secret bancaire oblige) et une certaine humilité sont de règle! Une parole donnée est une parole tenue ; il m'est arrivé, à mes débuts professionnels en Suisse, de vexer un interlocuteur en lui demandant de confirmer par écrit ce qu'il m'avait dit !

Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs savoyards désireux d'exporter en Suisse ? > Il faut que les décideurs savoyards désirant créer un mouvement d'affaires aient beaucoup de patience, sachent tisser tranquillement leur toile et surtout ne pas se comporter en pays

conquis. En cela, ils peuvent être aidés par la Chambre FranceSuisse pour le Commerce et l'Industrie (cf. www.cfsci.ch) qui, avec ses implantations à Genève et Zürich, est un relais majeur dans les échanges économiques entre l'Hexagone et la Suisse ; j'en suis membre et ne peux que me féliciter de ses services. La Suisse romande est plus proche de la Savoie que la Suisse allemande. Pour pouvoir appréhender la partie germanique, il vaut mieux en connaître les us et coutumes linguistiques ; si le bon allemand (hochdeutsch) peut être utile, l'anglais est parfois un meilleur relais. Comprendre le "schwyzerdütsch", le suisse allemand, parlé par 80 % de la population, est bien plus efficace que tous les codes secrets puisqu'on prétend que même les services secrets polyglottes sont incapables d'en saisir toutes les nuances (il est d'ailleurs chose courante pour des hommes d'affaires helvétiques d'avoir recours à leur patois pour se concerter rapidement et empêcher leurs partenaires de comprendre leurs discussions)… Enfin, je voudrais dire que les entrepreneurs en Suisse sont très bien représentés à Bruxelles par leurs organisations professionnelles, très puissantes, et exercent leur activité avec beaucoup de liberté, l'Administration exerçant beaucoup moins de pression sur l'entrepreneur que dans d'autres pays. Les Savoyards "du bout du monde" et de la mère patrie sont bienvenus en Suisse. En tant que vice-président de l'Union des Sociétés françaises de Genève (regroupant 25 associations dans les domaines les plus divers) et secrétaire de l'Union des Français de Suisse - UFS (fédérant 75 associations françaises en Suisse), avec le concours des représentations en Suisse de l'Union des Français de l'Etranger (http://www.ufe.asso.fr/ ) et plus particulièrement de l'UFE Suisse Romande (http://www.ufevdvs.org) j'aurai plaisir à renseigner les Savoyards sur les sujets qui les préoccupent. Enfin, sortant du cadre helvétique et revenant à mes sources, je peux aussi donner aux DRH des entreprises savoyardes un avis expérimenté et neutre en réalisant un audit de leurs régimes de retraite et de prévoyance des cadres et salariés. J (*) : Retrouvez l'intégralité de l'interview d'Eric Orsel sur : www.leblogdessavoyardsdanslemonde.com En savoir + : Eric Orsel Consultant - Administrateur délégué, MSPINT.ORG SA 11, place du Molard - Case postale 5757 CH 1211 Genève 11 - www.mspint.org Tel +41 22 810 39 39 -ericorsel@mspint.org

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EN DIRECT DE...

YANTAI Michel Humbert : " Depuis 5 000 ans, les Chinois sont des commerçants-nés. "

Michel Humbert est médaille d’or de l’amitié chinoise.

Quelle est votre fonction actuelle? > Je vis et je travaille en Chine depuis 1988 et depuis sept ans à Yantai (Shandong). Je suis senior adviser pour Yantai IDB Investment Development Board, rapportant à la municipalité de Yantai : nous nous occupons de faire venir des investisseurs internationaux. Tous nos services sont gracieux : vous pouvez consulter notre site Internet : www.yantaifdi.gov.cn. Yantai est très prisée par les investisseurs du fait de coûts très abordables, d'une qualité de vie

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exceptionnelle, des infrastructures remarquables, avec un gouvernement très professionnel. Elle est classée parmi les six golden cities en Chine pour les investissements, par la World Bank. Je suis citoyen d'honneur de Yantai (ville et région) et médaillé d'or de l'amitié du Shandong, chairman de l'Association des investisseurs occidentaux en Yantai et président du Cercle francophone. L'an passé, j'ai reçu la médaille d'or de l'amitié chinoise (la plus haute distinction possible pour un étranger), des

mains de Monsieur le Premier ministre Wen Jia Bao et de Madame vice Premier ministre Wu YI. Enfin, j'ai reçu la médaille d'argent de l'Académie française.

Comment les Chinois perçoiventils la Savoie ? > Les Chinois ont une perception très positive de la France, non seulement pour les vins et les parfums mais également notre technologie : AIRBUS, TGV, ARIANE, automobiles etc. Mes


CHINE collègues chinois de IDB Investment Development Board vont en France une fois par an et sont très familiers avec notre pays. Une délégation de mes collègues de Yantai s'est rendue à Savoie Technolac et a été reçue par ma mère, dans sa maison côtoyant le Prieuré, au Bourget du Lac. Ils ont été invités à déjeuner dans un excellent restaurant du Lac ! Yantai connaît fort bien la Savoie et l'apprécie ! Comme j'ai eu l'occasion de le dire a la CCI de Chambéry, je voudrais qu'une délégation de Savoie vienne visiter Yantai ; il y a beaucoup de points communs : automobile, mécanique, machinerie, agroalimentaire, tourisme, plaisirs aquatiques ; le lac du Bourget est une petite Mer Jaune ; Yantai, station balnéaire centre ville, rappelle un grand Aix les Bains !

Pouvez-vous nous donner quelques usages en vigueur dans le monde des affaires chinois ? > Le monde des affaires chinois est très ouvert a la discussion : on fait connaissance à travers des repas bien arrosés, on parle d'affaires beaucoup plus tard et de façon très aisée. Ne jamais être pressé pour aborder les questions pour lesquelles on est venu… Beaucoup de pragmatisme : les Chinois, depuis 5 000 ans, sont des commerçants-nés! Les entrepreneurs savoyards devraient ne pas avoir peur des Chinois ! Commencer par une province comme le Shandong (Yantai est une part du Shandong) : le Shandong est la seconde province de Chine en termes de PIB et Yantai est second dans le Shandong, en termes de PIB. Le Yantai est une excellente porte pour le Shandong et ensuite, pour la Chine. Il y a déjà beaucoup de Français ici : environ 60 présences françaises et 100 francophones, sans compter les nombreux businessmen

qui viennent acheter ou vendre ici !

Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur désireux d'exporter en Chine ? > Il est très facile et rapide pour un étranger de créer sa sole venture (WOFE : wholly owned foreign Entreprise ), c'est à dire sans partenaire chinois , dans presque tous les cas, en Yantai ; par exemple usines, boutiques, restaurants etc. Il n'y a pas de minimum de montant d'investissement. Tous nos services de Yantai IDB Investment Development Board sont gracieux. Nous nous occupons de tous les papiers et nous arrangeons les rendez-vous. Nos Savoyards sont les bienvenus : je m'occuperai d'eux personnellement, bien entendu ! Le marché du Shandong (90 millions d'habitants : second PIB de Chine) leur est ouvert ! Mais encore… > Les Chinois du Yantai et de la Province du Shandong en général sont très honnêtes, tenaces, très orientés business et très patriotes. Ils manifestent beaucoup de flair, de patience, de flexibilité et d'ambition pour leur ville et leur région. Ils sont également très hospitaliers car Yantai a été l'une des premières villes de Chine à s'ouvrir au monde, au monde il y a plus de 100 ans. Comment écrit-on " Vive la Savoie " en chinois ? > !J En savoir + : Michel Humbert - tel : 00 86 535 62 64 034 fax : 00 86 535 62 88 934 - ytidb@public.ytptt.sd.cn mhidb@163169.net - www.yantaifdi.gov.cn

CHINE Attention aux impayés La croissance économique va continuer à croître fortement. Par contre, l'état du système bancaire chinois, avec le lot de créances douteuses détenues par les banques, empêche clairement de financer les PME du pays.Ainsi, les entreprises qui se créent ne trouvent pas les relais bancaires qui leur permettent de se développer. C'est ce qui explique la montée du crédit fournisseur parallèlement à celle des défauts de paiement dans ce pays. Dans ce pays, qui attire toujours exportateurs et investisseurs, le risque de crédit a donc tendance à augmenter. Désormais, selon la dernière enquête de Coface Chine, 20 % des entreprises travaillant en Chine constatent des impayés, représentant plus de 5 % de leur CA. Cela tient pour l'essentiel à des difficultés financières (plus de 60 % des cas), mais de plus en plus souvent la mauvaise gestion des entreprises chinoises est en cause. Source :

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EN DIRECT DE...

PORT-ELIZABETH Christophe Freschi : " Si nous ne saisissons pas les opportunités que ce pays nous offre, d'autres s'en chargeront à notre place. " Quelles sont vos fonctions ? > Je travaille pour le ministère des Affaires étrangères français et je suis directeur de l'Alliance française de Port Elizabeth. Mes missions sont les suivantes : développer le français, notamment le français de spécialité pour les entreprises ; promouvoir la diversité culturelle à travers l'art, le théâtre, la musique, la mode, la peinture, la photo et la science ; aider les entreprises françaises à s'implanter et à réussir dans l'Eastern Cape et promouvoir la France et la Savoie. L'Alliance française est un réseau de plus de 1 000 centres dans plus de 300 pays, qui a été fondé il y a plus de 120 ans par Louis Pasteur et Paul Forcin.

Comment les habitants perçoivent ils notre région ? > La Savoie est surtout connue grâce aux jeux olympiques d'Albertville et à ses stations de sports d'hiver, notamment Courchevel. Pour ma part, j'essaie de faire connaître les atouts de notre région et je donne régulièrement des conférences sur les spécificités de notre région sans oublier de faire découvrir nos spécialités culinaires. Quelles sont les règles en vigueur dans le monde des affaires sud-africain ? > Les hommes d'affaires sudafricains sont très proches du

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modèle anglo-saxon. Ils préféreront vous emmener faire une partie de golf, partir en bateau découvrir les baleines à bosse ou encore assister à un match de cricket plutôt qu'un déjeuner d'affaires. Les Sud-Africains adorent vivre dehors ; leur sport préféré est le " Braï ", mot afrikaans pour barbecue. L'anglais est la langue la plus utilisée mais il y a plus de 11 langues officielles dont le xhosa, le zulu.

Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs désireux d'exporter en Afrique du Sud ? > La croissance de l'activité économique en Afrique a atteint 5,8 %, selon l'OCDE. Depuis 1994, l'Afrique du Sud est devenu un pays d'avenir. Elle produit aujourd'hui plus du quart du PIB du continent africain et détient une richesse équivalente au PIB de la Grèce ou du Danemark. L'activité économique y est encourageante : si la croissance était de -1 % pour la période 1990-1993, elle atteint les 4,9 % pour l'année 2005. L'économie est dominée par les services, qui sont performants : le système bancaire, les assurances, la grande distribution ou le tourisme sont ici des secteurs d'ave-


L’AFRIQUE DU SUD

nir. La coopération économique entre la France et l'Afrique du Sud est bonne. Depuis 1995, les exportations de la France vers l'Afrique du Sud ont augmenté de près de 120 %. L'Afrique du Sud est aujourd'hui notre premier client et notre premier fournisseur en Afrique subsaharienne. Les échanges entre la France et l'Afrique du Sud ont été de

dans ce domaine. A cet égard, Christine Lagarde, ancienne ministre française du Commerce extérieur était au Cap il y a quelques semaines et s'est notamment entretenue avec Mandisi Mpahlwa, ministre du Commerce et de l'Industrie en Afrique du Sud. Le développement de la présence française en Afrique du Sud est souhaitable. Le constat est relativement simple : si nous ne saisissons pas les opportunités que ce pays nous offre, d'autres s'en chargeront à notre place. Actuellement, la Chine est déjà le deuxième fournisseur de l'Afrique du Sud et les relations entre l'Asie et l'Afrique sont en nette progression. Bref, je crois que les exportateurs savoyards ne doivent pas hésiter à se rapprocher des missions économiques basées au Cap ou à Johannesburg et bien-sûr de la Chambre de de commerce et d'industrie franco sud-africaines.

Comment écrit-on " Vive la Savoie ! " chez vous…

2,9 Md€ pour 2005. Mais ces données peuvent être améliorées dans la mesure où l'Afrique du Sud n'est que notre 43ème fournisseur et notre 37ème client. Il est donc important de travailler pour renforcer nos relations

> En xhosa (langue de Nelson Mandela) " Ubomi obude Kwi Savoie " En anglais " Long live to Savoie " En africaans " Mag Savoie Lank lewe " J En savoir + : Christophe Freschi - Alliance Francaise de Port Elizabeth - PO Box 12981- Port Elizabeth 6006 – Afrique du Sud Tel : + 27 41 585 78 89 - Fax : + 27 41 586 38 00 portelizabeth@alliance.org.za

A noter L'Alliance française de Port Elizabeth se situe dans l'Eastern Cape entre le Cap et Durban, dans la ville balnéaire de Port Elizabeth (1,3 M hbts, 5ème ville du pays et ville universitaire), qui est le bastion des Xhosas, ethnie de Nelson Mandela. Port Elizabeth possède le plus grand port en eau profonde Coega en Afrique du Sud. Cette ville fait partie de la célèbre Route des Jardins et possède des réserves naturelles et animales uniques (Cape Recife,Addo Elephant Park, Shamwari …), des plages magnifiques et également de nombreuses entreprises de l'industrie de la laine et de l'automobile (Volkswagen, General Motors, Faurécia, Valéo, Alcan Pechiney…). Port Elizabeth accueillera la coupe du Monde de Football en 2010.

Sincèrement vôtre…

" Je trouve que cette expérience en Afrique du Sud très enrichissante. La devise de la France : " Liberté, Egalité, Fraternité " pourrait très bien s'appliquer à ce pays. Liberté car l'Apartheid a pris fin il y a 13 ans ; Egalité, parce que un rééquilibrage s'opère en Afrique du Sud grâce au " Black Economic Empowerment et l'Affirmative action (discrimination positive) " et Fraternité car l'Obuntu, ou le pardon collectif organisé par Mandela et De Klerk, a permis à ce pays de ne pas sombrer dans le chaos. Ce pays nous permet donc d'apprendre de découvrir et d'essayer de comprendre une histoire riche et complexe et nous espérons revenir grandis de cette expérience sud- africaine et, à notre retour, faire bénéficier de nos savoirs et de notre expérience les Savoyards. Si des chefs d'entreprises savoyards souhaitent me contacter, ils peuvent m'écrire à afpe@telkomsa.net ou +27 41 585 78 89.

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EN DIRECT DU...

TOKYO

Amélie Perrier : " Le concept du chef est très fort au Japon. " Quel est votre poste actuel ? > Je suis trader derives actions chez Nikkocitiigroup (joint venture entre Citigroup et Nikko cordial).

Depuis combien de temps vivezvous au Japon ? > Si je suis maintenant depuis trois ans et demi au Japon, c'est parce que j'ai eu l'opportunité d'un VIE (Volontariat international en entreprise). J'aime la vie japonaise et j'ai donc décidé de rester quelques années supplémentaires. La vie au Japon est très agréable, la qualité de vie est appréciable. Tokyo est propre, sûre et les gens sont serviables et courtois. Pour autant, il est assez difficile de s'intégrer, on reste toujours des étrangers. J'y ai aussi trouvé de quoi satisfaire mon goût du ski, en bonne Savoyarde, car pour qui aime ce sport, le Japon offre des spots grandioses avec une poudreuse de rêve. Ici, on skie sur les arbres (entre quatre et six mètres de neige sont courants). Pour l'été, la mer est toute proche. Tokyo, c'est une mégalopole située à une heure de la nature. Et la nature, c'est culturel chez les Japonais, une des composantes du zen.

Comment les habitants perçoiventils notre région ? > Les Japonais aiment beaucoup la France, dont ils ont une image idyllique, et la culture française. Ceux qui ont fait le voyage ne connaissent en général que Paris et le Mont Saint-Michel. Les Japonais connaissent les Alpes de réputation et en particulier Chamonix, mais ils sont très peu à connaître la Savoie en particulier.

Pouvez-vous citer quelques règles

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en vigueur dans le monde des affaires japonais ? > Le monde du travail au Japon suit certaines règles auxquelles il ne faut pas déroger. Tout d'abord, les Japonais travaillent longtemps ; il est très mal vu de partir avant son chef. Ils ont des vacances mais ne les prennent pas car c'est mal vu également. Ensuite, lorsqu'on est dans une entreprise, on fait en quelque sorte partie d'une famille, il est donc normal, et attendu, de passer une partie de son temps libre avec ses collègues. Enfin, le monde du travail est très hiérarchisé, ce qui rend les initiatives individuelles difficiles a réaliser. Le concept du chef est très fort ici.

local ou un importateur pour vous aider car tout peut devenir rapidement très complexe.

Comment écrit-on " Vive la Savoie ! " en japonais ? > Gambarimacho Savoie! J En savoir + : Amélie Perrier : amelie.perrier@gmail.com

Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs désireux d'exporter au Japon ? > Le Japon est un pays unique ; il doit être, à mon avis, très difficile de s'y implanter sans une compréhension de la culture et de la langue car l'anglais ne suffira pas. Aussi, je recommanderais de trouver un partenaire

ieer à Améliee Perr un sitte Gokayama, ne trimoin classé au pa mondial.


JAPON

Risque pays Japon : de nombreux atouts mais un accès difficile

C

'est un pays riche et stable, un marché solvable. Avec une croissance moyenne du PIB de + 2,2 % en 2006 et une notation Coface : A1 (La situation politique et économique très stable influe favorablement sur le comportement de paiement des entreprises généralement bon. La probabilité de défaut est très faible), le Japon représente 11 % du PIB mondial, soit un peu moins de la moitié de l'économie américaine et trois fois l'économie chinoise… Les Japonais ont un fort pouvoir d'achat. Le classement du PIB/hbt (soit 36575 USD) le porte au 2ème rang des pays de l'OCDE, après les Etats-Unis et devant la France. Le Japon est un Etat de droit qui offre des règles claires pour un environnement d'affaires sûr et stable. C'est un pays moderne, dynamique, inventif et novateur. Son économie sort renforcée de la décennie des années 90, souvent qualifiée à tort de " perdue ". L'assainissement du secteur financier, la restructuration de l'appareil productif et la forte consommation des ménages ont permis au Japon de renouer avec la croissance. D'importants moyens sont consacrés à la recherche et au développement et le Japon est le premier pays en terme de dépôts de brevets, devant les Etats-Unis. C'est un pays où les opportunités sont nombreuses dans des secteurs variés : TIC, environnement, santé, biotechnologie, agroali-

mentaires, biens de consommations. C'est une position clef en Asie : le Japon est le premier partenaire commercial de la zone et représente le marché de référence de celle-ci. Mais c'est aussi l'un des pays les plus difficiles d'accès avec une culture très différente de la nôtre, des consommateurs extrêmement exigeants. Pour avoir des chances de vendre au Japon il faut avoir un produit innovant ou différent et l'adapter au marché, s'imprégner de la culture japonaise pour mieux négocier et s'appuyer sur des partenaires locaux. C'est pourquoi depuis 12 ans, la Commission européenne soutient les PME désireuses de se développer dans ce pays par le biais du programme " EU GATEWAY to JAPAN ", proposant des missions de prospection dans différents secteurs. Il permet aux entreprises sélectionnées de bénéficier d'une aide logistique (préparation, promotion, organisation) et financière (prise en charge des frais d'hébergement et de 80 % du coût d'une prestation individuelle). Le programme est en cours de reconduction pour 2007-2008. J En savoir + : CCI de la Savoie - Programme Relations Internationales - Maryline Favre/Conseiller en développement international zone Asie - 0 820 22 73 73 international@savoie.cci.fr

Parutions récentes sur le Japon - Le marché des produits alimentaires (hors vins et spiritueux) : répertoire des importateurs/distributeurs ayant marqué un intérêt pour l'offre française (2006 - 164 adresses 247,93 € TTC). - Les importateurs de vins et spiritueux au Japon : répertoire (2007 - 248 fiches 247,93 € TTC). - Vendez vos produits par correspondance au Japon: répertoire des opérateurs et fournisseurs de vente à distance (2006 - 113 entreprises - 247,93 € TTC). - Le marché des parfums et des cosmétiques au Japon : répertoire des importateurs/distributeurs (2007- 147 fiches - 247,93 € TTC).

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EN DIRECT DE... L’ARGENTINE

CORDOBA t ul Fenestraz son Stéphanie et Rao l) ancia (petit hôte gérants d'une Est s n a d sont installés en Argentine. Ils ts urs trois enfan ce pays avec le x u a , La Savoie est depuis sept ans. " des Argentins, un yeux de la plupart résume ", terre sur paradis on la questionne Stéphanie quand tre département. sur l'image de no e nt des gens qui n " Les Argentins so l i ' u q s r on, même lo savent pas dire n de respecter leurs leur est impossible aut donc s'y habi engagements ; il f s ans la plupart de tuer et prendre d t n e i v n non ", pré cas un oui pour u

Stéphanie et Raoul Fenestraz

elle également.

.com .estanciaelcolibri En savoir + : www

ARGENTINE > Bons comportements de paiement mais risques sur les finances publiques La croissance devrait rester élevée en 2007 (+ 7 %), en raison notamment de la politique accommodante menée par les autorités à l'approche de l'élection présidentielle d'octobre 2007. Le dynamisme des échanges extérieurs favorise d'ailleurs l'amélioration de la santé financière des entreprises et des finances publiques. Cependant, l'économie est dans une phase de surchauffe, avec des capacités de production proches de leur limite et de fortes tensions inflationnistes, en dépit du contrôle des prix. Le problème de la dette publique empêche l'accès du pays aux marchés financiers internationaux. Or, ni la politique économique interventionniste suivie, ni la proximité de l'élection présidentielle ne sont propices à la mise en œuvre des réformes nécessaires, ce qui entrave les investissements, notamment dans le secteur de l'énergie. Enfin, les incertitudes concernant le cadre légal et juridique pèsent toujours sur le climat des affaires. Le comportement de paiement des entreprises est assez bon, elles honorent généralement leurs engagements et à bonne date. Source : Coface.

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INTERNATIONAL...

TELEX...

L'expertise Coface Utilisant son expérience d'assureur-crédit international, COFACE établit une notation des risques pays dans le monde (de A1 à A4 pour les bons risques et de B à D pour les risques les plus élevés). Cette analyse présente la particularité d'intégrer les statistiques des impayés et des défaillances constatées par la compagnie d'assurance sur les entreprises de chacun de ces pays. Cette notation permet donc d'envisager également les risques d'incident de paiement dans le pays donné. Ces analyses sont disponibles gratuitement sur le site Internet www.cofacerating.fr.

Afrique du Sud : Opportunités et faible niveau de risque d'impayés La confiance accrue des acteurs économiques et un tissu économique diversifié soutiennent un rythme de croissance plus vigoureux (+ 4,5 %). Cette tendance, portée par une demande interne et externe dynamique, devrait se maintenir en 2007 malgré l'impact d'une remontée des taux d'intérêt. La dépréciation de la devise au cours de 2006 a d'ailleurs renforcé la compétitivité des produits manufacturés, même si elle a contribué à une remontée

des prix. Cette bonne conjoncture, dont bénéficient surtout les industries de transformation et les services, conforte la solvabilité des entreprises, comme le traduit une forte baisse des faillites en 2006 et un niveau de l'indice Coface des incidents de paiements qui demeure bien inférieur à la moyenne mondiale (autour de 40 au lieu de 100 au niveau mondial). Source : Coface.

Suisse: le PIB/habt est un des plus élevés du monde Après plus d'une décennie de croissance " molle " l'économie suisse présente une conjoncture excellente depuis 2003. Forte croissance : 2,7 % en 2006 (prévision 2 % en 2007). Quasi plein emploi : 2,9 % de chômage en avril 2007. Inflation contenue : + 1,1 % en 2006. Finances publiques assainies. Le pays est tiré par un commerce extérieur dynamique, dont il dépend, la Suisse ne possédant quasiment aucune ressource minière et occupant une surface restreinte. Son marché intérieur est faible en nombre de consommateurs et vieillissant. Il est à noter que le PIB/hbt est un des plus élevés du monde : 37 369 USD en 2005. Les fabricants suisses ont su se tourner vers l'étranger, et profiter du commerce mondial porteur en particulier hors CEE (60 % des exportations). La Suisse importe des matières premières et des biens intermédiaires et exporte des produits manufacturés de haute qualité. Sa compétitivité est liée,

notamment, aux dépenses en R& D des entreprises privées. Elle est au 8ème rang mondial des pays innovateurs. L'industrie suisse est caractérisée par des pôles de compétitivité des PME (niches haut de gamme : horlogerie, machines outils et équipements médicaux) et des grandes entreprises (chimie, parachimie, biotechnologie), en lien étroit avec les universités. A cela s'ajoute l'importance des revenus liés aux IDE. De nombreuses multinationales ont leur siège en Suisse. Sources : Mission Economique à Berne et CFCSCI. A noter : une journée CCI est consacrée à ce marché le jeudi 27 septembre. Contact : CCI de la Savoie - Claudine Attanasio Responsable programme relations internationales 0 820 22 73 73 - international@savoie.cci.fr

Club Maghreb Créé en 1999, le Club Maghreb rassemble les entreprises de Savoie travaillant sur ce secteur géographique. Ses missions : créer une plate-forme d'expériences et avoir une meilleur connaissance mutuelle entre entreprises savoyardes ; s'affirmer un centre de ressources et d'informations spécifiques (marchés, appels d'offres, financements, usages commerciaux, climat d'affaires, projets…) ; se définir comme un point d'entrée pour les partenaires et permettre leur mise en relation ; favoriser les actions communes. Prochaine action : le 20 juin journée Tunisie à la CCI Savoie, réunion et rendez-vous individuels avec le délégué de la Chambre tuniso-française à Tunis. A noter : les membres du club se réunissent tous les deux mois le dernier vendredi. Prochaine date le 28 septembre. En savoir + : CCI de la Savoie - Claudine Attanasio - Responsable programme relations international Direction Développement des Entreprises - 0 820 22 73 73 - international@savoie.cci.fr PARTENAIRES SAVOIE N°59 JUIN 2007 HORS SERIE

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INTERNATIONAL

Direction régionale des Douanes et droits indirects de Chambéry Note de conjoncture statistique (Données du 10-05-2007) Forte accélération du commerce extérieur de la Savoie en 2006

Le Commerce extérieur de la Savoie en 2006

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PARTENAIRES SAVOIE N°59 JUIN 2007 HORS SERIE

Après une année 2005 soutenue, le commerce extérieur de la Savoie affiche, en 2006, une vive poussée tant sur le front des exportations que celui des importations, respectivement : +13 % et +20 %. Cette double caractéristique reflète à la fois un dynamisme élevé de la croissance interne savoyarde et de la croissance mondiale, à l'exception de la demande en provenance des Etats-Unis : les exportations vers ce pays reculent en effet de 33 % sur un an. Dans ce cadre, en glissement trimestriel à un

an d'écart (à savoir l'évolution cumulée des échanges du trimestre en cours par rapport à la même période de l'année antérieure), il convient d'observer la progression élevée des flux commerciaux aux 2ème et 4ème trimestres 2006 ; en l'occurrence, à l'exportation +17 % et +22 % et à l'importation +23 % et +32 %. Aussi, il en résulte, sur la même base de référence, un accroissement du surplus commercial de +12 % au cours de chacun de ces trimestres identiques.

L'excédent commercial savoyard, en 2006, s'établit à 1 007 M€, comparés à 943 M€ au cours de l'année précédente, soit une progression annuelle de + 7 %. Dans cette optique, la forte hausse annuelle des importations : +20 % est en grande partie compensée par le dynamisme des exportations générant un coefficient de couverture très favorable de 2,02. Ainsi, le montant en valeur des exportations de la Savoie est égal au double de celui de ses

importations. Les exportations s'élèvent à 1 995 M€ (soit une hausse annuelle de +13 %) et sont particulièrement bien orientées vers l'Union européenne, avec des progressions significatives vers les pays clients traditionnels comme l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne, le RoyaumeUni. Ces augmentations sont chiffrées dans le tableau du palmarès accroissement des expor-


LE COMMERCE EXTÉRIEUR DE LA SAVOIE tations pays. D'un point de vue sectoriel, elles demeurent polarisées sur les biens intermédiaires, qui représentent environ 70 % du total. Les importations s'élèvent à 988 M€ d'euros, en progression de +20 % par rapport à 2005. A l'image des exportations, elles sont

également concentrées sur les biens intermédiaires, qui comptent pour environ 60 % de l'ensemble .Néanmoins, d'un point de vue géographique, si les acquisitions de la Savoie proviennent principalement de l'Union européenne, il faut noter une montée en puissance des achats en provenance de la Chine et de la Russie avec des hausses respectives de +43 % et +99 %.

Les produits Le secteur des biens intermédiaires clef de voûte des échanges extérieurs du département et qui intervient pour 74 % dans les exportations et 62 % dans les importations, il enregistre une progression annuelle soutenue avec +13 % pour les ventes et +21 % pour les achats. > A l'exportation, les hausses annuelles les plus significatives portent sur la branche du matériel électrique, elle tend progressivement à constituer le fer de lance du courant des exportations savoyardes : +21 %, avec l'émergence d'un nouveau client qui se hisse au 1er rang , la Libye ; celle des produits de la sidérurgie et de la 1ère transformation de l'acier: +16 %, dont +39 % vers l'Italie, 1er client. Enfin, la branche des produits de la chimie minérale : +23 %, dont +30 % vers l'Allemagne, 1er client. > A l'importation, les augmentations annuelles les plus importantes concernent la branche des métaux non ferreux : +67 % dont +100 % depuis la Russie et +123 % depuis la Chine; respectivement 1er et 6ème fournisseur; celle du matériel électrique : +15 %, dont +30 % depuis l'Allemagne; 1er fournisseur ; celle des produits sidérurgiques et de 1ère transformation de l'acier : +10 %, dont +90 % depuis la Colombie, 1er fournisseur.

Le secteur des biens d'équipement 2ème en terme d'échanges extérieurs du département, qui compte pour respectivement 19 % et 25 % des exportations et importations annuels de la Savoie, il est également bien orienté, avec +11 % pour les ventes et +25 % pour les achats. > A l'exportation, c'est la branche des équipements mécaniques qui tire l'essentiel de ce secteur, en hausse annuelle de 20 % dont +8 % vers l'Allemagne, 1er client, absorbant 25 % du total des ventes. > A l'importation, deux branches principales tirent ce secteur ; à savoir, celle des moteurs, génératrices et transformateurs électriques, en hausse annuelle de 32 %, dont +87 % depuis la Chine et celle des équipements mécaniques, en augmentation annuelle de 35 %, dont +39 % depuis l'Italie, 1er fournisseur.

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Les pays

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e commerce extérieur de la Savoie est traditionnellement fortement orienté sur la zone européenne ; cette année 2006 conforte ce tropisme : à l'exportation, 76 % des flux sont tournés à destination de cet espace et à l'importation, 75 % d'entre eux y sont en provenance. Soit une progression, en rythme annuel, respectivement de +13 % et +14 %. D'autre part, il convient également de souligner les augmentations sensibles des exportations sur l'Afrique: +320 %, du fait principalement du marché libyen et des importations d'Asie:

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+33 %, sous l'impulsion essentiellement de la Chine.

En effet : > A l'exportation, comme l'indique le palmarès pays-partenaires, les plus importantes progressions portent sur les quatre partenaires commerciaux fondamentaux : l'Italie, l'Espagne, le RoyaumeUni, l'Allemagne, avec respectivement : +23 %, +20 %, +15 %, +8 %. En outre, le passage de la 188ème à la 4ème place de la Libye mérite d'être signalé, en raison d'un niveau élevé de vente de matériel électrique. Néanmoins, l'effondrement des ventes vers les Etats-Unis: -33 % est sans doute lié au ralentissement économique de ce pays, qui est généralement le moteur de la croissance mondiale. > En matière d'importation, comme indiqué également dans le palmarès pays, il importe de souligner les hausses significatives en provenance des pays suivants: Pays-Bas, Russie, Colombie, Chine, respectivement : +150 %, +99 %, +89 %, +43 %.


LE COMMERCE EXTÉRIEUR DE LA SAVOIE

Les palmarès 2006 du CEX produits et pays du département de la SAVOIE Les produits > Palmarès 2006 des produits échangés

> Palmarès des accroissements 2006/2005

Les pays > Palmarès 2006 des pays fournisseurs et clients

> Palmarès des accroissements 2006/2005

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L'ESC Chambéry forme des citoyens du monde

Guillaume Hémery : " L'Allemagne a envie de travailler avec la France. " En quelle année ESC êtes-vous ? > En troisième année, plus précisément en stage de fin d'études.

l'amélioration de mes connaissances en allemand car c'est la langue du bureau, et la découverte du monde du travail en Allemagne. J'apprends également les spécifités du marketing online et je participe à la rédaction d'articles pour le blog français, ce qui est très intéressant.

Vous effectuez un stage en Allemagne : pourquoi avoir choisi ce pays ? > L'Allemagne est le premier partenaire économique, politique de la France ; c'est, de plus, notre voisin rendu plus pro- Quels sont les apports concrets de ce stage ? > La connaissance du secteur che encore grâce à l'Europe, E business, du marketing qui alors pourquoi ne pas se lancer doit lui être associé, et la capachez nos amis d'Outre Rhin? cité de travailler en équipe, en Par ailleurs, il y a un cruel manfrançais, anglais, ou allemand. que de personnes parlant alleDe façon pratique, ce stage me mand. Maîtriser cette langue, donne la capacité d'aider une c'est se doter d'une compétence entreprise à exporter vers utile pour de nombreuses l'Allemagne, à nouer des parteentreprises souhaitant www.savoyardsdanslemonde.com nariats avec ce pays. exporter ou créer un partenariat avec l'Allemagne. Comment les (jeunes) Allemands perçoivent-ils la Vous êtes en stage chez fotocommunity, une entreprise France et, plus particulièrement, la Savoie ? Internet : quelles sont vos missions et quelles compéten- > La France est ici très bien vue, c'est même incroyable : tous les Allemands que j'ai rencontrés sont des fans de la France. ces développez-vous dans ce travail ? > Fotocommunity est une communauté en ligne de photo- Paris est perçue comme la capitale du romantisme, les plages graphes passionnés, fondée par Andreas Meyer en 2001. de Provence sont les destinations préférées des Allemands et Fotocommunity est tout d'abord présente en Allemagne ; les la gastronomie est ici aussi plébiscitée. photographes ne s'y trompent pas car, désormais, c'est plus de La Savoie est également bien vue, bien que moins connue ; 500 000 membres qui discutent, échangent, se rencontrent au elle rappelle aux Allemands les vacances au ski, les beaux paysujet de leur passion commune pour la photo. Au sein de cette sages et les sommets enneigés... entreprise dynamique et sympathique, je suis chargé d'étendre On n'a donc pas à se plaindre en France... le concept en France. Traductions, campagne de presse, présence sur des salons et festivals, voilà quelques unes de mes Quels conseils suggéreriez-vous à des entrepreneurs actions. Les compétences développées sont tout d'abord désireux d'exporter en Allemagne ?

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> N'hésitez pas à regarder vers nos voisins allemands (chez qui la croissance, la qualité des produits, la rigueur dans les relations d'affaires, le pouvoir d'achat, l'envie de travailler avec la France sont présents). Les opportunités d'affaires sont très importantes. Il s'agit d'un bon moyen de relancer l'économie française à travers la relance du partenariat franco allemand.

Comment dit-on " Vive la Savoie ! " en allemand ? > "Savoyen ist Grossartig" (traduction non littérale, équivalent à: "La Savoie est magnifique") J En savoir + : Guillaume Hémery - ghemery@fotocommunity.fr -http:/www.fotocommunity.fr

Michel Guilmaut :

" Faciliter l'accès aux stages en entreprise à l'étranger " Vous êtes le nouveau directeur des Relations internationales du Groupe ESC Chambéry Savoie. Quels sont vos principaux projets ? > Depuis toujours, la culture de l'international est présente à l'ESC Chambéry. Elle s'est installée avec les programmes d'échanges universitaires et l'accueil d'étudiants en provenance de tout pays. Elle s'est renforcée avec la création d'une majeure intitulée " Internationale ", dispensée en langue anglaise, laquelle nous permet de faire se côtoyer différents bains de culture et d'internationaliser au quotidien notre groupe. Cette mouvance se confirme aujourd'hui par la mise en place progressive de projets de recherches transnationaux.

> Plusieurs projets me tiennent particulièrement à cœur. Je souhaiterais garantir à nos étuESC : diants une offre de partenariats hambéyry C s n e universitaires de qualité et diverles mo bition am le. sifiée (*). Partir à l'étranger d'une a na représente une étape fondamen- intern tio tale dans la vie d'un étudiant et garante d'une crédibilité vis-à-vis d'un futur employeur. Pour cette raison, nous devons lui offrir un panel de destinations adapté à la fois à ses besoins de formation et à ses intérêts propres. Cela passe par la consolidation de nos actuels partenariats et par la création de nouveaux liens avec d'autres universités, dans un

objectif diplômant et de réciprocité ; 12 doubles diplômes sont proposés à nos promotions actuelles. En parallèle, il me semble important de faciliter, de concert avec la Direction des Relations Entreprises, l'accès aux stages en entreprise à l'étranger qui se construira concrètement en deux étapes : - une étape de consolidation de notre réseau de partenariats internationaux de placements en entreprise, - une étape d'accompagnement et de suivi du projet individuel de l'étudiant.

> Par ailleurs, j'aimerais vivement contribuer à la mise en place de nouvelles accréditations à dimension internationale, afin de renforcer le positionnement du Groupe ESC Chambéry Savoie et souhaite, à chaque étudiant, de s'enrichir à titre académique et personnel de l'opportunité de parcours que nous lui rendons accessible. J

(*) Afin de développer sa dimension internationale, l'ESC Chambéry a signé des partenariats avec une cinquantaine d'établissements étrangers.

En savoir + : Groupe ESC Chambéry Savoie - Savoie Technolac - 12, Av du Lac D'annecy - 73381 Le Bourget du Lac Cedex +33 (0)4 79 253 254 - www.esc-chambery.fr

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Routin : From the French Alps… Routin réalise 25 % de son CA à l'Export, vers 80 pays (toutes zones confondues). Grâce à un contact généré par le réseau Savoyards dans le Monde, cette entreprise s'est implantée au Koweït. Explications avec Jérôme Le Caïnec, Responsable zone export.

N

otre aventure export a commencé aux USA, résume Jérôme Le Caïnec. L'aromatisation du café y a pris un essor considérable, il y a quelques années, avec des parfums tels que vanille ou noisette. Ce pays reste la zone de référence pour toutes les innovations liées à l'aromatisation des boissons chaudes. Cette tendance s'est fortement répandue dans le monde et la société Routin accompagne et appuie ce développement. Les mêmes recettes de sirops sont distribuées dans tous les pays, mais nous devons adapter l'étiquetage de nos gammes aux diverses législations, souvent contraignantes, particulièrement en ce qui concerne les ingrédients. Notre laboratoire de R & D, qui développe toutes nos gammes, nous permet de proposer des parfums très atypiques tels que lait de poule, citronnelle ou tarte aux citrons afin de répondre à la demande de nos clients. " Concernant la zone de Jérôme Le Caïnec, la croissance la plus forte se manifeste sur l'Asie, la Corée du Sud, la Chine, " pour toutes sortes de boissons : ils sont très exigeants sur la qualité des ingrédients " Autre marché porteur depuis deux ans, le Moyen Orient. Les clients appartiennent majoritairement au secteur CHR. " Pour se développer à l'Export, il faut rencontrer directement les utilisateurs, conseille le responsable de zone ; ils vont préconiser par quelle société il faut importer le produit ; ils sont prescripteurs. " Jérôme Le Caïnec dispose d'un exemple concret et d'actualité : " J'avais lu l'interview de Laurent Rigaud, directeur du Holyday Inn au Koweït, dans Partenaires Savoie, la rubrique Savoyards dans le Monde. Je me suis procuré ses coordonnées, je l'ai contacté. Nous nous sommes retrou-

Routin, une organisation dédiée à l'International Le service export de la société Routin est dirigé par le directeur commercial et export Jerry Hureau. Cette activité export est scindée en cinq zones : une filiale aux USA, une autre en Europe du Nord ; une société multicartes gère les affaires pour l'Afrique et les Dom Tom ; une gestion directe s'applique aux distributeurs grossistes pour " le reste du monde " avec Jérome Le Caïnec, responsable de zone export pour l'Asie du Nord, Moyen Orient et Europe de l'Est et Erwan Fourgeaud, pour l'Asie du Sud Est, l'Europe du Sud et le Royaume Uni. Parallèlement, le service administration des ventes export est composé d'une responsable et de trois assistantes. Sans oublier le service marketing, qui gère toutes les marques avec une responsable et deux chefs de produit.

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Jérôme Le Caïnec vés sur un salon à Dubaï,durant lequel il a provoqué un RV avec la personne qu'il me fallait rencontrer… Quelques semaines plus tard, nous recevions la première commande et les produits arrivent au Koweït ce mois- ci.. Laurent Rigaud est, bien sûr, le premier client de Routin ! " Outre ce réseau, Routin joue une autre carte maîtresse, celle des " French Alps… Toujours synonymes de qualité, partout dans le monde. ". En savoir + : Routin - Rue Emile Romanet/ZI de Bissy BP 9428/ 73094 Chambéry cedex 9 33 (0)4 79 25 68 76 - www.routin.com


INTERNATIONAL

Guichon Valves :

Perrier Thierry

passe muraille… de Chine Guichon Valves est spécialisée dans la fabrication de vannes sur mesure, pour des domaines d'application critique comme la pharmacie, la chimie, la pétrochimie, la cryogénie ou la marine. L'entreprise aixoise, qui emploie 45 personnes, recense des clients dans 35 pays. En mai dernier, elle a ouvert une filiale à Shangaï. Thierry Perrier, son directeur, commente cette croissance à l'export et radioscopie le contexte internationaL, ainsi que quelques règles générant un accès à ces marchés.

T

hierry Perrier revient tout juste du Pakistan ; il a effectué ces 60 vannes, tandis que les 40 resteront fabriquées dans notre usine franun aller-retour en urgence avec un de ses techniciens pour çaise. Notre offre prend la forme d'un package, comprenant des vannes spéréparer une vanne endommagée sur un sous-marin. ciales fabrication France, et des produits manufacturés localement, construits L'expertise à l'export de Guichon Valves, bâtie notamment sur selon nos critères de qualité et de traçabité. Destinée au marché chinois, il " l'assurance qualité et le traçabilité ", argumente Thierry Perrier, date s'agit bien d'une "localisation" et non d'une délocalisation. Mieux, cette des années 70 : " Notre client Rhodia a implanté une offre devrait nous permettre d'être plus compétitif et donc, " Pour résister à l'interusine en Chine et nous sommes intervenus sur place ; par de favoriser le développement de la production en France national, les entreprises la suite, les centres de délocalisation de diverses entreprises par l'accroissement global de l'activité. " peuvent se fédérer en se sont implantés à l'étranger et ils nous contactent directeAu-delà de cette Chine qui s'est éveillée, GIE " ment. Nous avons constitué un réseau d'agents locaux qui Guichon Valves intervient sous de nombreuses nous représentent. La zone Asie est la plus active. " Témoignage de latitudes, qui demandent, chacune, bien plus qu'une adaptation cette expansion, Guichon Valves a ouvert une filiale à Shangaï le aux fuseaux horaires… " Les Américains travaillent sur des normes … mois dernier. Une nécessité dictée par le contexte industriel, américaines… C'est un tissu économique et douanier très protecteur ", comme le démontre Thierry Perrier : " A titre d'exemple, un nouveau résume Thierry. Au Japon, " Il faut avoir travaillé avant même d'avoir complexe chimique de grande ampleur nécessite environ 10 000 vannes. Sur finalisé la commande " ; à l'inverse, au Moyen Orient et dans les pays ce chiffre, 100 sont sur mesure et rentrent dans notre gamme de fabricadu Maghreb, " il arrive que nos clients changent d'avis après tion. Il y a encore cinq ans, ces 100 vannes étaient commandées chez la commande… Sans accepter pour autant de régler les heuGuichon. Aujourd'hui, il n'en reste que 40… 60 sont "sourcées" res en plus… " Des débouchés particulièrement porauprès de fabricants locaux, qui ont copié nos designs ou ceux de teurs se profilent dans ces Etats producteurs de nos confrères européens. Notre filiale de Shanghai produira donc pétrole : " Auparavant, ils se contentaient de raffiner le pétrole brut. Aujourd'hui, ils attaquent les produits dérivés, une production se déclinant jusqu'à la bouteille plastique. " Cette expérience multiple du terrain amène Thierry Perrier à énoncer des constats : " L'Europe ne veut plus d'usines. On le perçoit à travers l'accentuation des normes environnementales ou de sécurité. " Rentre également en ligne de compte le facteur du coût de la main d'œuvre ; à bousculer quelques idées reçues : " La mondialisation est très porteuse pour les trois quarts de la planète" ; à prophétiser des évolutions : " L'internationalisation des projets. La Grande-Bretagne pilote le projet, les USA créent les process industriels, la Thaïlande est aux commandes de l'ingénierie et l'usine est installée en Chine… ". Et pour résister à ces lames de fond, imaginer des solutions : " Les entreprises peuvent notamment se fédérer en GIE. " Quant à l'avenir particulier de Guichon Valves, des embauches sont prévues sur le site savoyard : " Nous travaillons sur l'organisation de la productivité, mais avec un effectif de 45 personnes, nous arrivons à une taille critique d'évolution ; une nouvelle étape à franchir ", conclut Thierry Perrier. En savoir + : Guichon Valves France - www. guichon.com 00 33(0)4 79 61 40 00

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Visa pour l'International Le Programme Relations Internationales de la CCI de la Savoie accompagne les entrepreneurs dans leur développement commercial à l'Export. Un partenaire de proximité.

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u'ils le souhaitent ou le redoutent, les chefs d'entreprise, petite ou grande, sont désormais confrontés à la mondialisation : le Programme Relations Internationales de la CCI de la Savoie propose aux décideurs un visa pour l'international. Ce service est composé de trois conseillers ; dotés d'une formation de technicien à l'international, ils ont également exercé en entreprise, sur le terrain. La CCI ne se contente pas d'épauler ces entrepreneurs volontaristes à vocation globe-trotter ; elle " arme " ceux qui, tout en restant dans l'Hexagone, risquent quand même de subir l'onde de choc, " l'effet papillon " de l'internationalisation. Prenons l'exemple d'un Chambérien qui livre depuis toujours ses pièces pour machine à Lyon ; jusqu'au jour où son client lui demande de les expédier directement au Sri Lanka… Ou le cas de l'entrepreneur qui doit acheter des produits à l'étranger ; comment les faire rentrer en France ? Sans parler de la confrontation quotidienne avec Internet et sa terminologie internationale… Dans tous les cas, il s'agit de " jouer un rôle d'intermédiaire, situe Claudine Attanasio, responsable du programme et conseillère, de conseil de proximité ". Pour affûter leur état de veille (état des marchés par pays et secteur), les agents du service se forment régulièrement et sont chacun spécialisés géographiquement. Ils connaissent les partenaires relais (réseaux d'experts en France et à l'étranger) et détiennent ou savent comment trouver les informations concernant les codes locaux, tant sur le plan législatif qu'usuel. Dans cet objectif de maillage, des conventions ont été signées entre la CCI de la Savoie et la COFACE, UBIFRANCE et les conseillers du Commerce extérieur. Des rencontres avec des experts sont aussi programmées tout au long de l'année : Direction régionale

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des Douanes, Chambres françaises à l'étranger, bureaux d'ERAI, consultants… Concrètement, l'assistance du programme RI se décline sous diverses formes. Tout d'abord, des outils de vulgarisation sont proposés aux chefs d'entreprise pour saisir les nuances techniques de l'exportation (réglementation, douane, fiscalité, paiement…) : petits déjeuners réglementaires ou fiches techniques, guides. Parallèlement à ces appuis techniques, les experts apportent la dimension du conseil : " Nous procédons à un diagnostic, puis nous proposons un accompagnement individuel ou collectif pour mettre en place des démarches selon la taille de l'entreprise, le produit, le pays ciblé… ", précise Claudine. Pour compléter cette offre, la CCI propose une action " Nouveaux exportateurs " (subventionnée par le Fonds social européen et la Région Rhône-Alpes), déclinée sous plusieurs programmes adaptés aux besoins des entreprises et destinés à élaborer et valider des stratégies à l'export : un séminaire bi annuel de sensibilisation aux opérations de commerce international ; une formation Objectif Export et Objectif Export high tech ; une formation Valid'Export et, enfin, une aide à la mise en œuvre de la stratégie de l'entreprise. " Nous déterminons un plan d'action concret afin que l'entrepreneur soit crédible lorsqu'il va voir ses interlocuteurs. Par exemple, son banquier. De même nous l'orientons dans l'identification et le choix des dossiers d'aides à monter. Nous sommes au centre des réseaux que nous connaissons bien. En Savoie, nous sommes le partenaire de la Coface pour les procédures publiques ", affine Claudine. D'autres manifestations sont organisées telles des journées pays, durant lesquelles interviennent des experts implantés à l'étranger ; le programme joue encore son rôle de relais-conseil concernant, notamment, les salons internationaux. Enfin, des formations techniques à l'international sont proposées aux entrepreneurs, avec ESC Entreprises et la Cité des langues. Contact : Claudine Attanasio, Maryline Favre et Patrick Civier - 0 820 22 73 73 - international@savoie.cci.fr


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