Magazine Sud de France - Eté 2013

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LE MAGAZINE DU TOURISME EN SUD DE FRANCE LANGUEDOC-ROUSSILLON - ÉTÉ 2013

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Pont du Gard, une épopée antique SUD DE FRANCE-LANGUEDOC-ROUSSILLON - LE SUD A VIVRE !

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Castelnaudary, ville gourmande

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- Direction de la Communication de la Région Languedoc-Roussillon - © Istockphoto - 06/2013

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La Région lance deux outils pour booster le tourisme en Languedoc-Roussillon : le site Destinationsuddefrance.com pour aider à la préparation de séjours, et l’application « Mon Sud de France » pour prendre le relais auprès des internautes arrivés en Languedoc-Roussillon et les accompagner dans leur découverte du territoire. Pour des vacances à la carte.

!


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ÉDITORIAL

SuddeFrance, unkaléidoscopedecouleurs Siège social : rue du Mas de Grille 34430 Saint-Jean-de-Védas Adresse postale : 34438 Saint-Jean-de-Védas-Cedex Tél : 04 67 07 67 07 Directeur de la publication : Alain Plombat Conception, coordination éditoriale : Didier Thomas-Radux Mail : dtradux@midilibre.com Textes : Anne Schoendoerffer, Didier Thomas-Radux, Marie Vanhamme, Anne-Pauline Principaud, Claire Mondrian. Crédits photos : Paul Palau, Bernard Liégeois, William Truffy, Marc Dantan, Aurélio Rodriguez, Marie Vanhamme, OT de Mende, Ville de Frontignan, Fotolia, Anne Schoendoerffer, Jean Bernard, Bruno Calendini, Didier Thomas-Radux, Sensotek, Paillote Bambou, Rudy Kutzki, Golf Mas Huston, Richard de Hullessen, MPP, BIM, archives Midi Libre. Photo de une (étang de Thau) : Marc Dantan. Stylisme photo : BOH Déco – Jessica Ballion-Ohana www.bodeco.com Remerciements à : Véronique et Julien Lucas, Céleste et Octave Thomas-Schoendoerffer. Maquette : Studio IDM, Saint-Jean-de-Védas. Imprimé en Europe. Dépôt légal : à parution Numéro ISSN : 2112-7468 Commission paritaire : 0413K 90782 Midi Libre - juin 2013 ©

S

édito

Hors-série édité par la société du journal Midi Libre SA au capital de 6 356 302 € Principaux actionnaires : GSO – SA – FCPE GMLA

i en Languedoc-Roussillon le Sud est à vivre, c’est parce qu’ici, des Pyrénées-Orientales à la Lozère, de l'Hérault à l’Aude en passant par le Gard, les liens intimes entre le paysage et l'architecture, entre les villages et les hommes sont une évidence. La nature, préservée et accessible à tous, y est le trait d’union entre plaisir et détente. Car le Languedoc-Roussillon est une vaste terre de contrastes où, de la Méditerranée aux Pyrénées, de la Margeride à la vallée de l’Agly, la beauté sauvage de ces sites n'a d'égal que le charme apaisant des 220 kilomètres de plages du littoral, sans compter ses rivières et canaux. Ici, l’unique est à portée de main : avec désormais six sites (les Causses et les Cévennes viennent de rejoindre en 2011 la cité de Carcassonne, le Canal du Midi, le Pont du Gard, les chemins de Saint-Jacques de Compostelle et les forteresses Vauban), le Languedoc-Roussillon est la région de France la mieux pourvue en monuments et lieux inscrits par l’Unesco au patrimoine mondial de l’Humanité. Mais la richesse de cette région, si diverse, va bien au-delà. Entre villes qui bougent et villages sachant conserver leur âme, entre chefs étoilés fiers de faire découvrir la gastronomie régionale et domaine viticoles tournés vers l’œnotourisme, c’est un kaléidoscope de couleurs, de senteurs et de saveurs. Ce n’est pas sans raison que le LanguedocRoussillon est l’une des régions françaises les plus prisées en matière de tourisme ! Christian Bourquin Président de la Région Languedoc-Roussillon Sénateur

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Sachez déguster avec modération. Languedoc Roussillon

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SOMMAIRE SUD DE FRANCE Légende Patrimoine

4-17 LES INCONTOURNABLES

Ville d’art

LES 6 SITES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON INSCRITS AU PATRIMOINE MONDIAL DE L’HUMANITÉ PAR L’UNESCO : CITÉ DE CARCASSONNE (6-7), CANAL DU MIDI (8-10), CHEMINS DE SAINT-JACQUES-DE-COMPOSTELLE (11), PONT DU GARD (12-13), CAUSSES ET CÉVENNES (14-16), FORTERESSES VAUBAN (17). • CIRCUIT : SUR LE CANAL DU MIDI, DE BÉZIERS AU SOMAIL (10)

18-65 DESTINATION

MÉDITERRANÉE

sommaire

DE PORT-VENDRES À LA PETITE CAMARGUE, LA MAGIE DU GOLFE • CIRCUIT : AUTOUR DES ÉTANGS DE BAGES ET DE SIGEAN (23) • CIRCUIT : DES ARESQUIERS À L’ÉTANG DE THAU (30) • PORTFOLIO : LES PAILLOTES DU BORD DE MER (26-29)

DU

LION (20-37)

Témoignage antique Station thermale Plan d’eau Golf

VILLES

Parc animalier

DE PERPIGNAN À NÎMES, L’HISTOIRE EN MARCHE (38-51) • CIRCUIT : DE MONTPELLIER AU PIC SAINT-LOUP (47) • CIRCUIT : 24 H À MENDE (49)

Aquarium

TERROIR

DU MASSIF DU CANIGOU À BEAUCAIRE, UN PATRIMOINE À CŒUR OUVERT (52-65) • PORTFOLIO : LITTORAL, PAYS CATALAN, CÉVENNES, GRANDS CAUSSES… DES LIEUX AU CHARME UNIQUE (60-63)

Station de montagne

66-79 ART DE VIVRE

Port de plaisance

DE LA BRASUCADE À L’AGNEAU DE LOZÈRE, UN KALÉIDOSCOPE • LE PLUS VASTE VIGNOBLE DU MONDE (68-69) • PRODUITS ET RECETTES (70-76) • PORTRAITS DE HALLES (71-77) • GASTRONOMIE : LES AMBASSADEURS DU TERROIR (78-79)

DE SAVEURS

Halte fluviale Aéroport

80-96 BOUGER CULTURE DES

MUSÉES AUX RICHES COLLECTIONS. DES FESTIVALS INCONTOURNABLES

DESIGN UNE

RÉGION D’ARCHITECTURE ET DE DESIGN

ARTISANAT

LE

GÉNIE AU BOUT DES DOIGTS

NATURE UN

BON BOL D’AIR

DE

FRANCE,

SÉJOURNER PRÉPARER

Gare TGV Jardin remarquable Parc naturel régional

! (88-93)

DE CHARME

SUR MESURE ET LIEUX DE PRESTIGE

MARQUE SUD

(86-87)

ET BIEN-ÊTRE

ÉTABLISSEMENTS SÉJOURS

(84-85)

(82-83)

LA MARQUE CITÉE EN EXEMPLE

SON VOYAGE

Visite d’entreprise

(94) (95)

(96)

Station verte de vacances Plus beau village de France

Plus d’informations

Unesco

Afin de compléter votre lecture et votre découverte du Languedoc-Roussillon, “Sud de France Développement – Tourisme en Languedoc-Roussillon” dispose de plusieurs outils complémentaires : Un nouveau site internet : destinationsuddefrance.com Une application Iphone : monSuddeFrance Une application Iphone : Sud Prestige, téléchargeable sur Itunes. Ce petit carré noir ci-joint est un QR code permettant de se connecter directement sur le site www.destinationsuddefrance.com. En scannant ce code avec votre smartphone, vous arrivez directement sur la page d’accueil du site Sud de France Développement – Tourisme en Languedoc-Roussillon.

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Pavillon bleu Chemins de Saint-Jacquesde-Compostelle Rivières et canaux du Midi Voie Domitienne


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Causses et Cévennes Patrimoine de l’Unesco

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LE PONT DU GARD, VESTIGE DE L’AQUEDUC ROMAIN.


INCONTOURNABLES

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Forgé par la nature et par l’histoire des hommes, le patrimoine du LanguedocRoussillon est unique. La région a d’ailleurs la chance d’être l’une des plus riches de France, quant à la diversité des sites classés au niveau international. Ce sont en effet six sites exceptionnels, qui ont été reconnus comme faisant partie du patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco. Outre la cité de Carcassonne, le canal du Midi, les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle dont deux traversent la région, le classement intègre le pont du Gard, les forteresses de Vauban situées en lisière de frontière avec l’Espagne, et depuis 2011 les paysages des Causses et des Cévennes. Une liste impressionnante, qui a de fortes chances de s’enrichir dans les années à venir, puisque un comité scientifique doit plancher pour la reconnaissance de cette qualité aux châteaux cathares. De la Rome antique au Moyen-Âge, en passant par les croisades, l’épopée cathare, la fronde et tous les soubresauts de l’histoire, le Languedoc et le Roussillon garde bien ancrées ces traces d’un passé qui a forgé le monde.

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INCONTOURNABLES CARCASSONNE

LaCitédeCarcassonne, Unvaisseaudepierreancré depuis1000ans Oppidum durant l’Antiquité, Carcassonne est devenue une forteresse à partir du XIe siècle.

E

n arrivant devant la porte principale, les visiteurs sont littéralement happés par le dédale de ses ruelles pavées. On connaît la Cité pour son célèbre et impressionnant embrasement le soir du 14 juillet. On la connaît aussi pour son festival de musique. Mais on oublie parfois l'histoire de ce monument, inscrit patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1997. Ils sont pourtant plus de 3 millions à fouler son sol chaque année. Les enfants, munis d’épées inoffensives et de boucliers au blason incertain, prouvent que l’esprit des lieux fascine encore. A chaque coin de rue, si l'on porte attention à certaines bâtisses, on peut apercevoir des traces de cachots, d'oubliettes ou encore de meurtrières, en mémoire à son passé guerrier. Cependant, la Cité de Carcassonne n'est pas qu'un musée à ciel ouvert. Une centaine de personnes loge toujours dans ses maisons, protégées contre tout assaut par les 3 kilomètres de murailles et les 52 tours.

Une basilique bénie et un Château Comtal Mais pas question de s'y rendre pour s'en tenir à flâner dans ses ruelles et déguster le fameux cassoulet qui a participé à la renommée de la ville. Car la basilique Saint-Nazaire, dont les pierres furent bénies par le Pape Urbain II en 1096, a tout pour susciter l'émerveillement des curieux. Et d'abord ses vitraux. Son magnifique “Arbre de Jessé”, ornant la chapelle de la Vierge, dans le bras nord de la basilique, daterait de la fin du XIIIe siècle. Elle représente une allégorie du peuple chrétien imagée par l'ascendance de Jésus Christ. On peut également y admirer un orgue datant du XVIIe siècle, des voûtes romanes SUDDEFRANCE - 6 -


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au-dessus de la nef, ou encore le tombeau supposé de Simon de Montfort, figure centrale de la Croisade contre les Albigeois. Autre passage obligé : le Château Comtal fondé par la dynastie des Trencavel en 1150. Le bâtiment tenait lieu de logis seigneurial. Puis, lors de la prise de la cité par les croisés, les Sénéchaux du roi de France en firent une véritable forteresse dans la forteresse. Aujourd'hui, le Château Comtal fait office de musée lapidaire et abrite une importante collection de statues, de sarcophages et d'objets typiques des périodes gallo-romaine et médiévale.

1000 ans d'histoire et de conquêtes Ce haut lieu touristique dominant la vallée de l'Aude tire en effet ses origines de l'époque gallo-romaine. C'est à la fin du Ier siècle avant Jésus-Christ que Carcassonne prend enfin les atours d'une petite ville. A cette époque, il s'agissait d'un oppidum, sorte de refuge, niché en lieu sûr, sur les hauteurs d'une colline. Si elle se destinait à être développée, c'est grâce à sa situation idéale. Carcassonne se situe en effet au beau milieu d'un axe stratégique reliant le Lauragais, les Corbières ou encore l'Atlantique aux rives de la mer Méditerranée. Par ses nombreux attraits, au fil des siècles, la Cité va éveiller l'intérêt d'envahisseurs d'horizons divers. A commencer par les Wisigoths qui s'emparent de ses remparts au Ve siècle. Puis ce fut au tour des Sarrasins de s'approprier ses murs. En 1082, Carcassonne devient propriété de la famille des Trencavel. Mais cette dynastie ne fera pas non plus long feu. Deux siècles plus tard, les fameux croisés s'en accaparent et construisent la deuxième muraille qui donnera à la Cité son aspect

extérieur actuel. Au XVIIIe siècle, elle est abandonnée, comme bon nombre de monuments datant du Moyen Age. Ses maisons et ses murs tombent en ruine. Ce n'est qu'au milieu du XIXe siècle que les travaux de restauration d'un certain Eugène Violletle-Duc sauveront ces vieilles pierres vouées à une mort certaine. Aujourd’hui, la Cité de Carcassonne attire des foules... bien mieux intentionnées. Pas d’envahisseurs à l’horizon, juste des visiteurs en quête de pavés, de tours et de vestiges, parsemés au cours des mille ans d'histoire qui ont fait de la Cité ce qu'elle est aujourd'hui.

Pratique La visite de la Cité de Carcassonne est libre et gratuite toute l'année. Le Château Comtal est ouvert tous les jours de 10 h à 18 h 30. Tarif : 8,50 € pour les adultes, gratuit pour les moins de 26 ans. Tél. 04 68 11 70 77 www.carcassonne.culture.fr La basilique Saint-Nazaire est aussi ouverte toute l'année. Elle se situe place de l'Église, dans la Cité. De 9 h à 11 h 45 et de 13 h 45 à 18 h en semaine. De 9 h à 10 h 45 et de 14 h à 17 h le dimanche. Entrée libre. Le Musée de l'École est également ouvert au public de 10 h à 19 h, au 3, rue du Plô. Tarifs : 3,50 €. Gratuit pour les moins de 12 ans. Ainsi que le Musée Mémoires du Moyen Age, près de la porte Narbonnaise, en dehors de la Cité. Ouvert tous les jours de 10 h à 19 h. Tarifs : 5 € pour les adultes, 3€ pour les enfants.

Quand la cité s’enflamme Voilà plus de cent ans – le premier embrasement a eu lieu en 1898 à l’occasion des fêtes de Gascogne et de Languedoc – que chaque année, sont allumés tous les feux de la terre pour mettre en majesté la cité médiévale de Carcassonne. Chaque 14 juillet, pour la fête nationale, à partir de 22 h 30, plus de 400 000 personnes restent bouche bée devant les bouquets jaillissant verts, jaunes ou rouges des quelque 20 000 bombes du feu d’artifice qui illuminent la Cité pendant plus de vingt minutes. Un spectacle dont on ne se lasse pas, dans un cadre définitivement unique !

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Viollet-le-Duc, le restaurateur de Carcassonne Eugène Viollet-le-Duc, architecte de renom, est considéré comme l'un des sauveurs de la Cité de Carcassonne. Ce grand nom de l'architecture française est surtout connu pour ses restaurations de monuments médiévaux. En 1834, Prosper Mérimée, alors Inspecteur général des monuments historiques, publie des notes de voyages dans lesquelles il décrit l'état de délabrement de la Cité, dont il juge pourtant l'architecture splendide. Il confie le chantier à un certain Eugène Viollet-le-Duc, qui s'attaque à un chantier considérable : au milieu du XIXe siècle, les murailles s'écroulent lentement et ses pierres sont pillées. Les toitures s'affaissent. Les murs des habitations s'effritent. Les tours tiennent lieu de garages... Il y a urgence. Les travaux démarrent par la basilique SaintNazaire en 1844. Puis, avec l'autorisation de Napoléon III, dans les années 1850 débute la restauration des murailles. Elle implique la destruction d'habitations qui s'étaient agglutinées le long des remparts. Même si le gros des travaux s'est concentré sur les toitures et les créneaux, les experts attribuent à Violletle-Duc la restauration de 20% de la Cité. Mais à sa mort, en 1879, son projet n'était pas achevé. Il lègue le chantier à son disciple Paul Boeswillwald. Eugène Viollet-le-Duc signe cependant la réhabilitation de la Basilique, de la Porte Narbonnaise, de la Porte Saint-Nazaire ainsi que des fortifications ouest et nord de la Cité. Au fil des ans, ses choix furent durement critiqués par certains de ses pairs. Ce dernier prônait une architecture rationnelle et, dans le cas de la restauration de monuments, une réinterprétation de l'architecture d'origine.A la Cité, les toitures coniques, ainsi que les revêtements en ardoise jurent avec les vestiges romans. Ces choix sont, en fait, directement inspirés de l'architecture médiévale du nord de la France, sur laquelle il a déjà travaillé par ailleurs. Rien n'assure que ce type de formes et de matériaux étaient utilisés dans le sud de la France. Mais aujourd'hui, la pâte de Viollet-le-Duc s'apprécie comme l'une des multiples étapes de l'histoire architecturale de la Cité.


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Le tempssuspendu aubordduCanalduMidi Des platanes rajoutés,devenus indispensables Symboles du canal dont ils accentuent le tracé, participant de l’ambiance extraordinaire, les platanes sont postérieurs à la création de l’ouvrage qui est resté nu de tout arbre pendant plus de 100 ans. C’est au XIXe siècle que seront plantés les arbres, donnant de l’ombre, consolidant les berges et permettant de lutter contre l’évaporation. Mais aujourd’hui, un champignon – arrivé avec le bois de platane des caisses de munitions des GI’s débarqués en Provence en 1944 – le ceratocystis platani, menace les platanes du chancre coloré, maladie qui oblige à couper les arbres infectés. De quoi créer l’inquiétude pour les 42 000 platanes qui bordent le canal, même si à l’origine le canal n’était pas arboré puisque les arbres ont été plantés au XIXe siècle. Depuis 2006, des contaminations ont été constatées. A Trèbes, dans l’Aude, une plantation de 160 platanes résistants au parasite a été réalisée fin 2011. Arrachage et plantation se sont poursuivis tout au long de l’année 2012. Bien que relevant de la responsabilité de l’État, au travers de VNF (Voies Navigables de France) qui en est propriétaire, les collectivités locales et le mécénat sont sollicités pour participer au financement.

L

e chef-d’œuvre de Pierre-Paul Riquet construit entre 1666 et 1681 pour faire la jonction entre la Garonne et la mer Méditerranée (d’où sa dénomination première de “Canal des deux Mers”), cache dans ses méandres de nombreux ouvrages d’art étonnants. Le défi, à l’époque, était d’apporter l’eau depuis la Montagne Noire jusqu’au seuil de Nérouze, le point le plus élevé du parcours. Le génie civil de Pierre-Paul Riquet a donné, après 14 ans de travail acharné (un sacerdoce pour le bâtisseur qui y consacre sa vie et y dilapida sa fortune), cette route ponctuée d’ouvrages d’art techniques, qui sont un défi aux lois de la physique, et une ode à la beauté. Les chefs d’œuvre, un peu partout, défilent sur l’eau, et même quelques “bizzareries architecturales” comme l’écluse SUDDEFRANCE - 8 -

ronde d’Agde, l’épanchoir* de Gailhousty sur le canal de la Robine, ou le tunnel du Malpas, qui fait la jonction avec Béziers. Le tronçon languedocien, au départ de Carcassonne, rejoint l’étang de Thau via Marseillette, Homps, le petit port de Colombiers et Portiragnes. On peut également suivre, après le Somail (l’ancienne étape de la Barque de poste qui permettait de relier Toulouse à Agde en quatre jours), la jonction de Narbonne par le canal de la Robine : dans un décor encore plus sauvage, bordé de pins parasols. A Béziers, le canal franchit un dénivelé de 25 mètres grâce à un appareillage de 8 écluses qui se succèdent sur 315 mètres. Les écluses de Fonserannes attirent, chaque année 320 000 visiteurs sur l’escalier d’eau. Le spectacle du franchissement, qui alterne vidange et remplissage des sas, est


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INCONTOURNABLES CANAL DU MIDI

TOULOUSE

UN CANAL RELIANT LA GARONNE À LA MÉDITERRANÉE

SÈTE

BÉZIERS AGDE CARCASSONNE

NARBONNE

CANAL DE LA ROBINE

Le chef-d’œuvre de Pierre-Paul Riquet inscrit au patrimoine mondial de l’Humanité, serpente sur 241 km. toujours très impressionnant. C’est d’ailleurs le troisième site le plus visité en LanguedocRoussillon, après le pont du Gard et la Cité de Carcassonne. Mais si le canal déroule, un peu partout, son train de sénateur, les chemins de halage offrent une alternative pittoresque : jadis empruntés par les chevaux, ils obligent tantôt à traverser la rive droite du canal, tantôt à rejoindre la rive gauche. C’est une autre façon d’aborder la vie sur le canal, toujours très animée malgré le calme apparent. Partout, ce sont des villages, des caveaux ouverts à la dégustation, des guinguettes sur l’eau, où l’on vient savourer les soirées d’été, avant de coucher à bord ou dans une chambre – voire une péniche – d’hôtes ! * Épanchoir : ouvrage d’art par lequel s’écoule le trop-plein d’un canal.

ÉCLUSES DE FONSERANNES.

Des prouesses technologiques 99 écluses de Toulouse à Agde, 5 ponts-canaux permettant de franchir des cours d’eau, des tunnels, des épanchoirs, des réversoirs, des déversoirs… Ce sont au total 328 ouvrages d’arts qui ponctuent le parcours du canal du Midi. Un exploit quand on sait qu’à la création du canal, Riquet n’avait que peu d’exemples dont il pouvait s’inspirer, puisque peu d’ouvrages de ce type existaient. Si les écluses de Fonserannes restent impressionnantes, d’autres ouvrages méritent l’attention et le respect comme le port de Castelnaudary, l’écluse ronde d’Agde, etc. Une mention particulière est à faire pour les ponts-canaux, ces ouvrages spectaculaires où l’eau du canal passe au-dessus de l’eau ! Seul le pontcanal du Répudre est l’œuvre de Riquet, les autres ouvrages ont été rajoutés lorsque le canal du Midi a été modernisé, notamment par Vauban. Les ultimes évolutions datent des années 1970.

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CIRCUIT SUR LE CANAL DU MIDI, DE BÉZIERS AU SOMAIL asséché au Moyen-Age. On peut également visiter le site archéologique. Oppidum d’Ensérune, tous les jours de 10 h à 19 h. De 4,50 à 7,50€. Tél. 00 33 (0)4 67 37 01 23

Pédaler le long du bief

BÉZIERS CAPESTANG

4 5 GINESTA

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2

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MONTADY

6 CUXAC D’AUDE

NARBONNE

Faire une randonnée à vélo d’un jour et demi le long du Canal du Midi ne nécessite pas d’entrainement particulier. Le parcours est plat, souvent ombragé. Toutefois, il est nécessaire d’avoir un vélo tout terrain. L’idéal est de faire étape dans une auberge ou une chambre d’hôtes, pour profiter du canal le matin.

Pédaler à l’ombre des platanes Longer à vélo le canal par le chemin de halage à la sortie de Béziers demande de la vigilance : il y a en effet bon nombre de piétons qu’il faut respecter. Mais une fois passé sous l’autoroute qui enjambe le canal, tout n’est que calme et volupté : les vignes et les champs accompagnent le canal où l’on croise quelques canards et des oiseaux. Ambiance magique. Sur cette partie du trajet, le canal longe l’ancienne Voie Domitienne. Une première halte s’impose pour regarder passer les bateaux dans le tunnel du Malpas (photo) et son chenal. Long de 170 mètres, c’est le premier tunnel jamais réalisé pour un canal. Près des lieux, la Maison du Malpas est un point d’information sur le tunnel et la Voie Domitienne, et un point de vente de produits régionaux Maison du Malpas, route de l’Oppidum, tous les jours de 10 h à 19 h. Tél. 00 33 (0)4 67 32 88 77

Dominer l’étang de Montady

Regarder fonctionner les écluses de Fonserannes

A droite du Malpas, la D 162 conduit à l’un des paysages les plus étonnants du Languedoc qui s’admire : le site archéologique d’Ensérune. De là on domine cet étrange cercle dessiné dans le sol et qui, sur plus de 400 hectares, différencie d’immenses parcelles triangulaires et régulières formées par les vignes et les champs. L’effet visuel est dû aux fossés qui collectent les eaux en direction du point central de cette cuvette naturelle, qui s’évacuent ensuite par un aqueduc souterrain puis à ciel ouvert, jusqu’aux anciens étangs de Poilhes et de Capestang et dans l’Aude. Il s’agit en fait de l’ancien étang de Montady,

Après s’être garé dans ce quartier relativement bien indiqué à l’entrée de Béziers et avant d’enfourcher le vélo c’est un plaisir de regarder fonctionner l’escalier de 8 sas d’écluses de Fonserannes, qui permettent aux bateaux de gravir une pente de 21,50 mètres. En haut de ces écluses furent construites une chapelle, des écuries et l’auberge de la dînée, qui accueille en saison une antenne de l’Office de Tourisme. Au XXe siècle, une pente d’eau avec un système de coin d’eau tracté par 2 motrices montées sur pneu fut construite à côté des écluses. N’ayant jamais bien fonctionné, elle subsiste abandonnée à côté des écluses. OT Béziers : 00 33 (0)4 67 76 20 20

Le chemin est ensuite des plus paisibles : souvent bordé de platanes, le canal s’élargit et suit les courbes de niveau géologique. On domine ainsi les paysages de plaine et l’on peut apprécier les anciennes auberges le long du canal et les petits ponts. Parfois, le canal se fait aqueduc pour passer au-dessus d’un cours d’eau comme ceux de Saisse et de Quarante. Dans ce secteur, le canal est un grand bief : sur 54 kilomètres sans aucune écluse.

Faire étape au Somail Jadis, en venant de Toulouse, on faisait halte au Somail pour y dormir. Les lieux comprenaient une auberge, une chapelle adossée au pont en dos d’âne, une glacière et la maison du garde-canal. Tout cet ensemble architectural du XVIIe siècle n’a quasiment pas changé. Aujourd’hui, le hameau du Somail, sur la commune de Saint-Nazaired’Aude, avec sa péniche épicerie, ses restaurants en bord de canal, son musée du chapeau, ses jolies chambres d’hôtes, est une étape idéale. Le must : dormir dans la chambre de l’ancienne maison du garde louée par Le Comptoir Nature, qui propose une très bonne cuisine à base de produits locaux. Le Comptoir Nature, 1 chemin de Halage. Tél. 00 33 (0)4 68 46 01 61 L’O à la bouche. Tél. 00 33 (0)4 68 46 00 09 Office de Tourisme, 168, allée de la Glacière. Tél. 00 33 (0)4 68 41 55 70

Rentrer par le canal de jonction Au retour, on peut remonter jusqu’au canal de jonction qui mène à Sallèles-d’Aude. Visite possible d’Amphoralis, un ancien site antique de fabrication d’amphores et poteries. Au niveau de l ‘écluse de Gailhousty, bifurquer à gauche : de là, on peut longer le canal d’atterrissement de l’étang de Capestang, puis Cuxac-d’Aude, puis Capestang et le canal par la D413. Amphoralis : allée des Potiers à Sallèlesd'Aude. Tél. 00 33 (0)04 68 46 89 48 SUDDEFRANCE - 10 -


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INCONTOURNABLES CHEMINS DE SAINT-JACQUES-DE-COMPOSTELLE

Tousleschemins mènent à…Compostelle Des quatre voies historiques conduisant aux reliques de Saint-Jacques en Espagne, deux passent par le Languedoc-Roussillon : le chemin d’Arles et le chemin du Puy-en-Velay.

LAJO ST-ALBAN AUMONT-AUBRAC MALBOUZON

VIA PODIENSIS ST-CHÉLY-D’AUBRAC

CONQUES

ESTAING

NASBINALS

ESPALION

LODÈVE

VIA TOLOSANA ARLES

LE CRÈS

CASTRES

REVEL

ST-GUILHEMLE-DÉSERT

LA SALVETATSUR-AGOUT

ST-GERVAIS SUR-MARE

VAUVERT

VILLEFRANCHE DE-LAURAGAIS

C’

est bien devant la force et la beauté qui se dégagent de ces voies, jalonnées de monuments et de sites uniques, que l’Unesco a décidé d’inscrire en 1998 les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle au patrimoine mondial de l’Humanité. Depuis qu’en 813 fut retrouvé à Santiago de Compostelle le tombeau présumé de Saint Jacques le Majeur, les chemins menant à Saint-Jacques sont empruntés par nombre de marcheurs. Et depuis le XIIe siècle, le “Codex Calixtinus” d’Aimery Picaud a hié-

rarchisé les voies spirituelles conduisant aux reliques depuis toute l’Europe. La Via Podiensis menant du Puy-en-Velay à Roncevaux et la Via Tolosana traversent ainsi le Languedoc-Roussillon d’Est en Ouest et font partie des quatre grandes routes. La Via Podiensis est la plus ancienne des routes allant à Compostelle. Inaugurée en 951 par l’évêque Godescalc et d’une longueur de 1 530 kilomètres, elle part du Puy-en-Velay, pour traverser le haut Gévaudan en Lozère sous l’appellation de GR 65. On entre en Lozère par Aumont-Aubrac. C’est probablement dans cette partie, où SUDDEFRANCE - 11 -

La ViaTolosana, joyau roman La Via Tolosana, ou voie d’Arles, était empruntée par les pèlerins d’Europe Centrale, de Provence et de la péninsule italienne. D’un tracé en partie commun avec l’ancienne Via Domitia romaine, cet itinéraire méridional traverse le Gard et les haut cantons de l’Hérault pour rallier Toulouse. L’étape première en Languedoc-Roussillon de ce qui est balisé en tant que GR 653 est l’abbatiale de Saint-Gilles, un joyau de l’art roman réputé pour son portail sculpté du XIIe siècle représentant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Le chemin de Saint-Jacques traverse ensuite les paysages agricoles de la petite Camargue puis le montpelliérain. A Montpellier même, un circuit pédestre jalonné de clous de bronze au sol suit une partie de l’ancien itinéraire des pèlerins. La voie emprunte ensuite le célèbre pont du Diable (photo), le plus ancien pont roman de France construit par les moines des communautés religieuses voisines, dont l’abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert, autre étape d’importance. Le tracé remonte ensuite vers Lodève puis Arboras, établi sur les premiers contreforts du Larzac et enfin le prieuré de Saint-Michel de Grandmont. Au-delà, le chemin quitte le LanguedocRoussillon pour se diriger vers le Lauragais et la plaine toulousaine.

l’immensité du paysage le dispute au sentiment de solitude, que la voie puise son image, et son sens profond. Les vastes étendues de pâturages où paissent, à la belle saison, les vaches Aubrac ne laissent pas présager de l’effroyable beauté que prend ce même paysage durant l’hiver où la nature est en deuil. Entre Nasbinals et Saint-Chélyd’Aubrac, le chemin atteint les 1 368 mètres, ce qui en fait l’un des points les plus hauts de tout le parcours. Et des plus beaux. Cette étape est d’ailleurs considérée comme le jalon historique et symbolique du patrimoine mondial que représentent les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.


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Lepont duGard, uneépopée antique

Construit vers 50 après Jésus-Christ, le Pont du Gard est la pièce maîtresse d’un aqueduc de 50 km, alimentant Nîmes. Et le symbole majestueux du génie humain.

M

onument symbole du génie architectural romain, perdu dans la garrigue entre Nîmes et Avignon, le Pont du Gard fascine les humains depuis vingt siècles. Pourtant, cette sentinelle de pierre n’est que l’infime maillon

d’un ancien ouvrage long de 50 kilomètres, reliant les sources d’Eure près d’Uzès à Nîmes, qui, au Ier siècle après Jésus-Christ, était une des plus importantes villes galloromaines. La réalisation de l’aqueduc visait à donner à la cité gardoise de nouvelles possibilités pour créer fontaines et thermes, et accroître son prestige dans l’Empire Romain.

Le plus haut viaduc antique du monde Le joyau de cet ensemble reste ce pont de 64 arches réparties sur trois niveaux et qui s’élèvent à 48,77 mètres au-dessus de la rivière, pour 490 mètres de long dans cette vallée sauvage. Permettant au Pont du Gard de revendiquer le titre de pont-aqueduc le plus haut du monde romain. Une hauteur SUDDEFRANCE - 12 -

Un pont qui sert d’exemple Paradoxalement, c’est à l’époque où une partie du dernier étage du Pont du Gard est dépierrée au XIIe siècle, que la conception de cet ouvrage va inspirer les bâtisseurs. Certains éléments architecturaux du pont antique, relatifs notamment à ses arcs juxtaposés formant des voûtes, servent de modèle lors de la construction de nombreux édifices religieux romans de la région. Mais le Pont du Gard a aussi inspiré les concepteurs d’autres ponts. Son système d’arches a ainsi été reproduit sur le fameux pont d’Avignon, le pont Saint-Bénézet, datant des XIIe et XIVe siècles. Des éléments architecturaux se retrouvent également sur le pont médiéval de PontSaint-Esprit.


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INCONTOURNABLES PONT DU GARD

L’extase des poètes Le Pont du Gard, par sa majesté, a très tôt suscité l’admiration des poètes et écrivains : « Je parcourus les trois étages de ce superbe édifice que le respect m’empêchait presque d’oser fouler sous mes pieds. Le retentissement de mes pas sous ces immenses voûtes me faisait croire entendre la voix de ceux qui les avaient bâties ». Jean-Jacques Rousseau (Confessions Livre VI, 1765) « Il est impossible de se faire une idée de l’effet produit par cette chaîne granitique qui réunit deux montagnes, par un arc-enciel de pierre qui remplissent tout l’horizon, par ces trois étages de portiques qu’ont splendidement doré dix-huit siècles de soleil ». Alexandre Dumas père (Impressions de voyage, 1834). commandée par le respect de la pente, afin de mettre l’eau sous pression dans l’ouvrage, même si la déclivité n’est pas partout régulière. Au final, les Romains ont réussi la prouesse de construire un ouvrage de plusieurs millions de tonnes (le pont à lui seul est estimé à 50 000 tonnes), dont la pente est de moins de 25 centimètres au kilomètre, alors que sur d’autres ouvrages de ce type, on observe une pente de 60 centimètres. Au final, le débit d’eau de ce fabuleux “pipe-line” de pierre, était de 200 à 400 litres d’eau par seconde.

Transformé au Moyen-Age Mais en fait, ce sublime ouvrage n’a fonctionné pleinement qu’à peine 140 ans. Sa dégradation commence dès le IIIe siècle alors que l’Empire Romain est en pleine crise et que Nîmes est en déclin. L’aqueduc est définitivement abandonné et partiellement épierré au VIe siècle. Si au contraire du reste de l’ouvrage le pont n’a pas été démoli, c’est parce que ce viaduc transporteur d’eau a rapidement été transformé en pont de franchissement, même si l’outrage des ans et des hommes le mit plusieurs fois en péril.

Le lieu de toutes les magies Réaménagé à l’aube des années 2000, le site du Pont du Gard est devenu le lieu de nombreuses manifestations pédagogiques, culturelles et spectaculaires. Avec “Mémoires de garrigues”, les visiteurs sont sensibilisés à la flore et au riche patrimoine de la région. Avec les “Fééries du pont” au mois de juin, les artistes du groupe F réalisent chaque année un spectacle son et lumières d’une rare poésie, où le pont antique sert de support à une incroyable chorégraphie onirique. Enfin en juillet, avec les “Lives au pont”, le lieu devient le décor intense de concerts rock, pop ou soul. Sans oublier que tous les soirs, du 1er juillet au 31 août, la designeuse lumière Claudette Viguier effectue une mise en lumière du Pont du Gard.

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« L’âme est laissée tout entière à ellemême, et l’attention est ramenée forcément à cet ouvrage du peuple-roi qu’on a sous les yeux. Ce monument doit agir, ce me semble, comme une musique sublime ». Stendhal (Mémoires d’un touriste, 1838)

C’est ainsi qu’afin de faciliter le passage de charrettes, les piles du second étage avaient été entaillées de plusieurs mètres dans leur épaisseur ! Sa première réparation remonte aux années 1700, afin d’éviter sa “ruine prochaine” et de reboucher ces échancrures qui mettaient en péril la solidité de l’édifice. Les premières restaurations débutent en 1745 et dès 1840 le pont figure sur la liste des monuments majeurs. Inscrit au patrimoine mondial de l’Humanité en 1985, le Pont du Gard a été totalement réaménagé depuis une décennie pour devenir le joyau d’un écrin de 165 hectares avec espaces aménagés, musée du pont et de l’aqueduc, ludothèque et arboretum dans la garrigue, tandis que les manifestations (concerts, feu d’artifice) s’y multiplient. Plus d’un million de personnes arpentent chaque année le pont, monument antique le plus visité de France. Site du Pont du Gard, Vers-Pont-du-Gard. Tél. 00 33 (0)820 903 330. www.pontdugard.fr


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INCONTOURNABLES CAUSSES ET CÉVENNES

LesCaussesetlesCévennes, unevaleuruniverselle exceptionnelle

Résultat d’une étroite relation entre l’homme et la nature, les Causses et les Cévennes associent des paysages grandioses et une tradition culturelle, désormais reconnus par l’Unesco.

L

e territoire est vaste. Il recouvre 3 000 km2 répartis sur quatre départements dont trois en Languedoc-Roussillon : la Lozère, l’Hérault et le Gard que délimitent les villes d’Alès, Ganges, Lodève et Mende. Les paysages diversifiés sont d’une égale beauté. Les vallées cévenoles alignent leurs terrasses plantées de châtaigniers, de vignes et de mûriers. Les monts Aigoual et Lozère pointent leurs crêtes déchiquetées de granit, domaines de massifs forestiers mais aussi de

LES PAYSAGES EN TERRASSE, TYPIQUES DES CÉVENNES.

prairies et des troupeaux transhumants. Les causses, d’immenses plateaux calcaires sont hérissés de chaos rocheux, recouverts de pelouses, creusés de gorges aux périples tumultueux… Nés de l’alliance de l’homme et de la nature, les Causses et les Cévennes transmettent la permanence d’un paysage préservé, représentatif de la montagne méditerranéenne, en voie de disparition en Europe, et de la tradition agropastorale, expression d’une agriculture non mécanisée et de l’élevage en pâturage. C’est au titre SUDDEFRANCE - 14 -

des paysages culturels forgés par les générations passées et présentes, ayant développé une activité d’agro-pastoralisme, qu’ils sont inscrits au patrimoine mondial de l’Humanité depuis juin 2011. En tout, 231 communes sont concernées par le classement, dont 86 dans le Gard, 82 en Lozère et 28 dans l’Hérault. Les plateaux caussenards, grands espaces de pelouse sèche au relief arrondi, sont le fruit d’une activité ancestrale et toujours vivace où la brebis tient la première place. Si l’évolution


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LE CHAOS DE NÎMES-LE-VIEUX SUR LE CAUSSE MÉJEAN, EN LOZÈRE. UNE CROIX DES TEMPLIERS, SUR LE MONT LOZÈRE.

des exploitations, leur diminution (pas plus de 100 agriculteurs aujourd’hui) et l’augmentation de leur taille affecte la pratique de la transhumance, l’agro-pastoralisme actuel reste proche des systèmes traditionnels.

Un patrimoine à la fois paysager, naturel et culturel Ailleurs, sur les hautes terres granitiques s’y ajoutent l’élevage bovin quand les chèvres investissent les vallées cévenoles schisteuses. La valeur universelle de ce territoire résulte de la présence des différents types d'organisation pastorale rencontrés sur le pourtour de la Méditerranée, agro-pastoralisme, sylvo-pastoralisme, transhumance et pastoralisme sédentaire.

Le territoire reconnu par l’Unesco inclut le Parc national des Cévennes, le Parc naturel régional des grands Causses, des sites naturels d’exception, à la magie envoûtante : les gorges du Tarn, succession vertigineuse de circonvolutions rocheuses, le cirque de Navacelles, immense méandre creusé tel un canyon que la rivière, la Vis, a abandonné… Mais cette reconnaissance internationale incite aussi, au-delà des lieux largement fréquentés, à explorer d’autres chemins de découverte, à la rencontre du patrimoine naturel et bâti transmis et préservé de génération en génération… Les fermes isolées, les maisons regroupées en petit hameau, les bergeries voûtées, les caves, les jasses – ces bergeries estivales – les drailles, chemins de la transhumance, ou encore les lavognes – points d’eau naturels pour abreuver les troupeaux – les ponts pour traverser les cours d’eau… Autant d’éléments révélateurs d’un système agropastoral toujours vivant. Sur les versants des vallées cévenoles, la construction de terrasses, à grand renfort de pierres érigées en murets, témoignent de la nécessité de gagner du terrain pour les activités agricoles. Sur le Mont Lozère, les bornes de granit gravées d’une croix de Malte, rappellent la présence des Hospitaliers (ordre militaire) et des grands espaces voués à l’élevage qu’ils possédaient. Brebis caussenardes, race bovine Aubrac, chèvres de race alpine que l’on aperçoit dans les vallées cévenoles, sur les plateaux caussenards ou les socles de l’Aigoual, disent aussi la permanence d’une activité qui a façonné les paysages depuis trois millénaires. www.caussesetcevennes.com

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Aigoual,la cime des Cévennes Haut lieu de l’histoire des Camisards et maquisards, le “toit des Cévennes” culmine à 1 565 m d’altitude. Là-haut, le panorama sur la chaîne des Cévennes est spectaculaire : par temps clair, le regard embrasse la mer Méditerranée, la barre massive du mont Lozère au nord, les monts du Cantal et la chaîne des Pyrénées à l’est. Sur ce toit des Cévennes fut d’ailleurs implanté en 1897 l’observatoire météorologique du Mont Aigoual, sur le modèle original d’un château fort, pour résister aux assauts du climat. Aujourd’hui, c’est le dernier observatoire français de montagne habité. Toute l’année dans le vent, la neige, le brouillard, 5 météorologistes se relayent ici pour prendre la température du temps qu’il fait. La station est ouverte au public depuis 1985 : 500 m2 d’exposition font vivre le lieu (de mai à septembre) et connaître la climatologie particulière de l’Aigoual et les activités de Météo France. Plus de 800 clichés du sommet au fil des saisons y sont rassemblés.


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Sur le site des Causses et des Cévennes, quelque 128 éleveurs et leurs 25 000 brebis pratiquent encore la montée aux estives.

A

utour du hameau Les Vernèdes, agrippé à mi-pente du massif du Bougès, le paysage est caractéristique : des prés cultivés servant à la culture du fourrage et des céréales, des espaces à la végétation rase où affleure la roche pour le pâturage des troupeaux, des forêts de pins et de châtaigniers. Ici, quatre éleveurs se sont réunis dans le Groupement Pastoral des Hautes Terres de l'Hôpital, dont Myriam Grasset est la présidente. Cette mère de deux enfants a abandonné l’hôtellerie, en 1992, pour reprendre l’exploitation de son beau-père. Elle gère seule un troupeau de 130 mères dont elle vend les agneaux de lait à la coopérative de Marvejols. « Un petit troupeau, précise-t-elle, les autres éleveurs ont en moyenne 250 brebis, mais ils s’occupent en couple de l’exploitation. Mon mari m’aide pour la fauche des prairies, heureusement, car je ne me vois pas conduire un tracteur sur des terrains aussi pentus ! Mais il exerce une autre profession », explique l’agricultrice. A la fin du mois de mai vient la période de la transhumance. Alors, les quatre éleveurs peignent chacun une lettre de couleur sur la toison de leurs brebis avant le départ pour les hauts pâturages. Les troupeaux sont rassemblés au Col du Sapet. De là, ils vont tous ensemble gagner le Mont Lozère en suivant les chemins de traverse jusqu’au Pont-de-Montvert. Après une halte d’une nuit, ils graviront la piste vers l'Hôpital, terre traditionnelle d’accueil

Transhumance: lebelétédes brebis de transhumance, jusqu’au Mas Camargue et la source du Tarn, là où, hérissées de bloc de granit, s’étendent landes et prairies nourricières. Cinq troupeaux de Lozère et d’Aveyron viendront les rejoindre pour former un cheptel de 1500 têtes qui, durant 3 mois, pâturera sur 650 hectares, propriété du Parc National des Cévennes. « Les terrains du Parc sont gérés par la coopérative du Mont Lozère qui attribue les estives en fermage(1) ; auparavant, nous établissions un calendrier de garde en fonction de la taille du troupeau de chacun. La création du Groupement Pastoral et les aides qu’il autorise nous ont permis d’embaucher un berger. Depuis, une fois les bêtes sur place, nous ne montons plus que de temps en temps, si une brebis a besoin d’être soignée, pour voir s’il ne manque de pas sel(2)... », précise Myriam. Tandis que leurs propriétaires engrangent fourrage et céréales, les troupeaux guidés par le berger se déplacent SUDDEFRANCE - 16 -

au pied de l’estive par temps de brouillard ou de pluie, grimpent vers les cimes sous un ciel clément. Leurs coups de dents et leurs piétinements entretiennent l’équilibre écologique, préservant certaines espèces végétales (bruyères et callunes) et animales (busard cendré, Pipit farlouse…) et participent au maintien des paysages. Une pratique qui, depuis trois millénaires, a produit les grands espaces ouverts des plateaux caussenards et des hautes Cévennes. 1 - Bail rural 2 - Du sel marin distribué aux brebis pour favoriser la digestion. La transhumance donne lieu à des fêtes très colorées. La plus populaire est celle du col de l’Espérou, dans le Gard, qui se tient fin juin. Tél. 00 33 (0)4 66 54 29 65.


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INCONTOURNABLES LES FORTERESSES VAUBAN

Desplacesfortes inexpugnables

Villefranche-de-Conflent, inscrite au patrimoine mondial de l’Humanité par l'Unesco, fait aussi partie des 14 sites répertoriés “Forts Vauban”.

O

n reconnaît Villefranche (Pyrénées-Orientales) au marbre rose qui la revêt. Mais aussi et surtout aux fortifications qui l'entourent et qui lui ont valu le surnom de Villefranche “la bien gardée”. Cette cité médiévale a été fondée en 1092 par le comte de Cerdagne, pour protéger les vallées alentour des invasions. C'est en 1654 que les Français conquièrent la commune. Le pouvoir espagnol doit battre en retraite. Ses fortifications sont alors démantelées par les sujets du Roi de France. Puis, en 1669, d'autres remparts sont érigés

selon les plans d'un certain Marquis de Vauban. Ce dernier fut nommé Maréchal de France par Louis XIV pour avoir doté la France d'une “Ceinture de fer”, version imagée des multiples fortifications dont cet architecte militaire est l'auteur, Villefranche compris. En flânant le long de ses rues pavées, le visiteur peut encore apercevoir des vestiges de la commune telle qu'elle était au Moyen-Age. La tour du Diable, près de l'église, tire en effet ses origines de l'époque médiévale. Tout comme la porte du Roussillon ou encore la porte de France. De la période Vauban, il reste les fortifications, mais aussi le célèbre Fort Libéria. Créé par l'architecte en 1681, ce fort se situe à l'extérieur de la cité, à flanc de montagne. Il domine la ville, mais lui est aussi relié par un passage souterrain, communément nommé l'escalier “des mille marches”. Il n'en compte en réalité que 734... Mais le charme des légendes l'emporte. www.villefranchedeconflent.com www.mont-louis.net SUDDEFRANCE - 17 -

Mont-Louis, la citadelle du Conflent Alors que la France reprend le Roussillon des mains du pouvoir espagnol en 1659 et signe le Traité des Pyrénées mettant fin à la guerre, l'architecte militaire Vauban est chargé de trouver la nouvelle place forte du Conflent. Après maintes recherches, ce sera ici, à Mont-Louis (Pyrénées-Orientales), au carrefour du Conflent, du Capcir et de la Cerdagne. Les travaux démarrent en 1679. Depuis la citadelle, les militaires peuvent garder un œil sur la place forte rivale, Puigcerdá, en terre espagnole. Sous la citadelle, la partie civile attendra quelques dizaines d'années avant d'être habitée. Mont-Louis compte à présent près de 300 habitants. Perchée à 1600 mètres d'altitude, elle est considérée comme la ville fortifiée la plus haute de France. Ses fortifications ont également été inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco. Et elles abritent, aujourd'hui encore, l'une des dernières formations militaires à occuper un site conçu par Vauban : le Centre National d'entraînement commando, qui voit près de 4 000 stagiaires s'aguerrir chaque année en ces lieux.


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PIQUE-NIQUE AU CANAL DU MIDI.


DESTINATIONS

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En Languedoc-Roussillon, l’inattendu est partout : que de différences entre Collioure, la catalane et Aigues-Mortes, la camarguaise, pourtant autour du même arc méditerranéen. Quel contraste entre Uzès, l’élégante et Carcassonne, la cathare ! De Montpellier, l’impétueuse à Narbonne, la romaine, de Pézenas, la languedocienne à Alès, la cévenole, d’Agde, la langoureuse à Mende, la discrète, la diversité est le maître mot. Autant de paysages, d’ambiances, de senteurs aux mille subtilités. Le Languedoc et le Roussillon sont une alliance entre ciel et terre, entre mer et montagne.

Pour en savoir plus, scannez ce QR code avec votre Smartphone ou connectez-vous directement sur : www.destinationsuddefrance.com/destinations

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DESTINATION MÉDITERRANÉE PAULILLES / PORT-VENDRES

Paulilles,lejoyau delaCôteVermeille SENTIER DU LITTORAL DE LA CÔTE VERMEILLE.

Refuge d’une faune et d’une flore remarquable, la baie de Paulilles est un lieu absolument unique.

V

aste baie adossée au pied de la montagne des Albères, aux portes de Port-Vendres, l’anse de Paulilles est à elle seule le symbole de la beauté sauvage de la Côte Vermeille, qui s’étend de Cerbère à Collioure. Paysage de contrastes entre la

vigne et la mer, nichée entre le cap Béar et le cap Oullestrell, la baie de Paulilles abrite trois plages – surveillées en été – dominées par les roches de schiste, au milieu d’une riche végétation méditerranéenne. Depuis 2011, le lieu, qui abrite également une faune très riche, est classé grand site,

Port-Vendres, typiquement méditerranéen Premier port de pêche du Roussillon mais aussi port de commerce, notamment des fruits venus d’Espagne et du Maghreb, Port-Vendres est à quelques kilomètres de Collioure et se veut plus paisible que sa voisine, très touristique. La ville, remodelée au XVIIe siècle, a gardé de nombreux témoignages de son passé. Les monuments conçus par Vauban restent les témoins de cette splendeur. L’Obélisque en marbre rose du Roussillon et à la gloire de Louis XVI trône près du port. Tous les jours, les petits pêcheurs y vendent leurs sardines entre 8 et 10 h, à l’angle du quai Pierre-Forgas. L’après-midi, ce sont les chalutiers qui viennent à quai, et chaque semaine on peut observer la procession des cargos réfrigérés qui viennent débarquer fruits et légumes du Maroc ou d’Afrique de l’Ouest. Face au vieux port, on peut détailler le monument aux morts réalisé en 1922 par le sculpteur Aristide Maillol, une Vénus donnant la palme aux morts pour la patrie. Office de Tourisme de Port-Vendres. Tél. 00 33 (0)4 68 82 07 54

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au grand bénéfice des martinets pâles, des merles bleus ou des fauvettes à lunettes qui ont trouvé refuge dans ce lieu unique. Ce cadre idyllique a pourtant eu une histoire mouvementée puisque jadis s’y tenait… une usine de dynamite ! C’est dans ce lieu sauvage qu’au XIXe siècle avait été créée cette fabrique, qui n’a été fermée qu’en 1984, devenant une friche industrielle convoitée par les promoteurs immobiliers. Ouvert au public depuis 2008, le site a été réhabilité et transformé en lieu de mémoire, témoin de l’histoire ouvrière de Paulilles. Un atelier de restauration de barques catalanes a également été créé. L’une des autres plages de Paulilles abrite un restaurant à l’ambiance nocturne unique et un magnifique chemin côtier permet de sublimes balades entre mer et montagne, vers Banyuls ou Port-Vendres, en passant par le cap Béar et son phare. Maison du site de Paulilles : 00 33 (0)4 68 95 23 40 Carte d’itinéraire de randonnées autour de Port-Vendres en vente à l’Office de Tourisme.


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DESTINATION MÉDITERRANÉE COLLIOURE

Collioure,lepetit port baignédelumière Perle du Roussillon, Collioure semble dormir dans un écrin bleu.

C

ôté mer, elle est sculptée de criques qui lui donnent des airs de princesse. Tout autour, du côté de la terre, ce sont les vignobles qui rythment et colorent le paysage de leurs terrasses. Souvent citée comme un village typique, une carte postale, Collioure a des allures de village crétois, ressemble à l’Italie, prend de grands airs de catalanes. Mais elle reste incomparablement poétique. D’abord par son histoire, parce que la cité portuaire raconte au fil des ruelles qu’elle a un lien avec les arts. Des maisons baignées de couleurs invitent à la promenade et à la rêverie. Collioure est une ville “fauve” pour avoir inspiré les peintres de sa lumière. Sa palette et ses profils sont multiples. Collioure est lumineuse, heureuse, elle chante les cigales et baigne dans le paradis. Ici, les ocres, les orangés, les roses recouvrent les maisons de cet ancien port de commerce de la Méditerranée. Pour sa beauté, on se l’est disputée. Elle a été, tour à tour, résidence d’été des Rois de Majorque au XIIe siècle, avant de passer aux mains des rois de France : Louis XI,

Charles VIII. Elle sera successivement sous la couronne des royaumes d’Aragon, de Majorque puis de France. C’est Vauban qui a donné à Collioure son allure actuelle juste avant que le Traité des Pyrénées de 1659 ne rattache définitivement le Roussillon à la France. Si au cours de ces conquêtes, le château a été agrandi, la ville modifiée, Collioure garde encore les traces de son passé médiéval. Pièce maîtresse du dispositif défensif, le château royal, classé monument historique en 1922, a été aménagé au cours des XIIIe et XVIIIe siècles. Le fort de SaintElme, l’église Notre-Dame-des-Anges dont les

• COLLIOURE

fondations baignent dans la Méditerranée ou la tour de Madeloc participent à la réputation de Collioure. La ville conserve un charme fou, entourée de criques, d’une plage de galets, d’un petit port, de barques catalanes et de ruelles fleuries. Mais, ne vous y trompez pas ! A Collioure, on parle catalan, on pêche la sardine, on sale les anchois et même on fait la sieste. Partout dans la ville, petits restaurants de fêtes et galeries attendent les curieux. Un trésor de la côte Vermeille où il fait bon trouver une petite pension pour dormir. www.collioure.com

Le chemin du fauvisme En 1905, Matisse et Derain découvraient le petit port de pêche de la Côte Vermeille. Subjugués par la beauté des lieux et la lumière, ils réalisent, cet été-là, des dessins, des aquarelles et des huiles. S’affranchissant des contraintes artistiques qui ont cours à Paris, laissant parler la couleur (ainsi Matisse peint la plage de Collioure en rouge), les deux peintres vont ainsi donner naissance au fauvisme. Si Derain n’a fait qu’un seul passage, Matisse reviendra à Collioure à quatre reprises. Aujourd’hui, dans les ruelles du village, un circuit permet de marcher sur les pas des deux artistes à travers un parcours de 20 reproductions de leurs œuvres, installées là où elles ont été peintes. Visites guidées le chemin du fauvisme : 00 33 (0)4 68 98 07 16 SUDDEFRANCE - 21 -


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DESTINATION MÉDITERRANÉE ARGELÈS / GRUISSAN

D’ArgelèsàLaFranqui,

leroyaumedessables

• LA FRANQUI A mesure que s’éloigne la silhouette majestueuse du Canigou, la côte s’étire en long ruban de sable ponctué d’étangs et de stations balnéaires.

A

vec les rochers du Racou, site classé pour son caractère pittoresque, Argelèssur-Mer met un terme au littoral découpé de la Côte Vermeille, pour dérouler ses 7 kilomètres de plages sableuses. La première station balnéaire des Pyrénées-Orientales possède un riche patrimoine dont le vestige de ses remparts du XIIe siècle offre un premier aperçu. En son centre, exemplaire de l'architecture gothique méridionale, l’église Notre-Dame dels Prats attire forcément le regard. Son clochertour de style roman, classé monument historique, affiche une hauteur de 34 mètres. La ville située au pied du Massif des Albères se

devait d’abriter la Casa de l’Albera. Installé dans une maison traditionnelle, ce Centre d’Interprétation présente les paysages de cette ultime avancée pyrénéenne, les savoir-faire et les traditions de ses habitants. Un bon préambule avant d’entreprendre la visite des dolmens, ermitages, châteaux évoquant une histoire riche et tourmentée. Empruntez depuis le Château de Valmy, un des sentiers qui mène à la tour de Massane, à près de 800 mètres d'altitude, pour jouir d’un superbe panorama sur toute la plaine du Roussillon et les rivages méditerranéens. La départementale, qui quitte la station balnéaire en direction des plages de Saint-Cyprien et de Canet, longe la réserve nationale naturelle du Mas Larrieu. Forêt et roselière qui s’étirent sur les rives du “Tech” sont fréquentés par de nombreuses espèces d’oiseaux. Port-Leucate est née de la mission Racine qui présida la création de 5 stations balnéaires dans le golfe du Lion. Sa conception, quartier longiligne et géométrique, fut confiée à l’architecte Georges Candilis qui lui associa une sœur jumelle, Port-Barcarès. Les deux cités lacustres se sont ainsi dotées chacune d’un port

de plaisance. Avec 1500 anneaux, Port-Leucate figure parmi les plus grands d’Europe, point de départ vers la Sardaigne, les Baléares, l'Afrique. Rien d’étonnant à ce qu’Henry de Monfreid, enfant du pays, navigateur et écrivain, possédait une maison à La Franqui, promontoire où se trouve le dernier vestige des trois forts qui veillaient jadis sur les côtes et la commune de Leucate. Depuis les ruines de son château médiéval, le village déploie l’éventail coloré de ses maisons de pêcheur et de vigneron. Le sport nautique est bien sûr à l’honneur ici, kitesurf et windsurf en tête. Empruntez le sentier qui, longeant les falaises, mène au Cap Leucate, à des paysages de mer, de garrigue et de vignes. De là, deux sentiers d’interprétation, des vignerons et des bergers, sillonnent le site classé et protégé du plateau de Leucate. www.argeles-sur-mer.com Tél. 00 33 (0)4 68 81 15 85 www.tourisme-leucate.fr Tél. 00 33 (0)4 68 40 91 31 www.gruissan-mediterranee.com Tél. 00 33(0)4 68 49 09 00

La beauté sauvage du Parc de la Narbonnaise Étiré sur les Corbières et un vaste complexe lagunaire en bordure de Méditerranée, le territoire du Parc naturel régional de la Narbonnaise (80 000 ha) constitue l’un des derniers sites naturels préservés de cette ampleur et de cette diversité. Ici, on bichonne les sauterelles « magicienne dentelée », les libellules « Cordulie à corps fin », les papillons « Diane », mais aussi les renards, lièvres, blaireaux, sangliers qui taillent la garrigue au milieu de la Centaurée en corymbe, espèce endémique du massif de la Clape, en floraison de mi-mai à juillet. On a un oeil aussi sur les paysages de vignes, les villes et villages, les pratiques locales autour des étangs (pêche à l’anguille, etc.). Le milieu, à cheval entre zones humides et garrigue sèche, mais fragile dans son ensemble, a nécessité protection et classement depuis 2003, pour une durée de douze ans. SUDDEFRANCE - 22 -


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CIRCUIT AUTOUR DES ETANGS DE BAGES ET DE SIGEAN NARBONNE ETANG ABBAYE DE FONTFROIDE DE BAGES GRUISSAN ET DE 3 1 SIGEAN PEYRIACDE-MER

2 ETANG DE L’AYROLLE

4 5

SIGEAN

ETANG DE LAPALME

6

LEUCATE LA FRANQUI

il se plie deux fois par semaine avec plaisir à la dédicace des bouteilles, que ses fans achètent par carton ! Domaine de l’Evêque, route des Salins à Gruissan. Tél. 00 33 (0)4 68 75 00 48 www.chateau-beleveque.com

S’initier à l’art cistercien à Fontfroide

Nichée au beau milieu des Corbières, aux portes de Narbonne, dans un site peuplé de cyprès, l’abbaye de Fontfroide a été fondée à la fin du XIe siècle. Rachetée en 1908, elle a été restaurée par Gustave Fayet, riche amateur d’art, qui fit réaliser une fresque par Odilon Redon. L’abbaye abrite un cloître à la sobriété d’une grande élégance et un réfectoire à la charpente étonnante. Très belle roseraie à l’extérieur, dans ce vallon sorti du monde. Abbaye de Fontfroide. Tél. 00 33 (0)4 68 45 11 08 www.fontfroide.com

Découvrir les animaux de Sigean A quelques kilomètres de Peyriac, la réserve africaine de Sigean abrite près de 4000 espèces animales en liberté, sur 300 hectares. Lions, chimpanzés, éléphants, girafes, rhinocéros blancs, autruches, buffles nains, gnous, antilopes et bien d’autres animaux, feront la joie des enfants. Réserve africaine de Sigean. Tél. 00 33 (0)4 68 48 20 20

Dîner au-dessus de la mer à Leucate C’est près du phare du cap Leucate que vient d’ouvrir le Klim & Ko, restaurant gastronomique d’Alexandre Klimenko. Sa cuisine créative à base de produits locaux est subtile. L’autre atout de cette nouvelle adresse, c’est la vue imprenable sur Leucate-Plage et le bord de mer, du haut de la falaise. Le bâtiment a été conçu afin de privilégier la vue sur la grande bleue. Klim & Ko, chemin du Phare à Leucate. Tél. 00 33 (0)4 68 70 06 84. www.klimenko.fr

Des étangs à la mer à Gruissan

Découvrir le charme paisible de Peyriac-de-Mer Ancien village de pêcheurs et de sauniers, Gruissan est un bourg charmant construit en circulade, autour des ruines de la tour Barberousse, duquel on a un joli point de vue sur les étangs. Petit marché sympathique dans le centre. Bien sûr, il faut aller faire une promenade à Gruissan-Plage, jusqu’aux fameux chalets immortalisés par le film 37°2 le matin. A l’opposé, sur la route de l’Ayrolle, les salins de Saint-Martin – dont la production de sel vient d’être récemment relancée – ont un charme suranné. OT Gruissan. Tél. 00 33 (0)4 68 49 03 25 Salins de Saint-Martin. Tél. 00 33 (0)4 68 49 59 97

la Mediterranée. On peut finir la balade par un bon déjeuner O Vieux Tonneaux, qui propose une cuisine familiale, dans une ambiance conviviale avec une belle sélection de vins. OT Peyriac-de-Mer. Tél. 00 33 (0)6 28 05 16 30 Restaurant O vieux tonneaux, place de la Mairie. Tél. 00 33 (0)4 68 48 39 54

Après avoir traversé le petit village de Bages qui domine l’étang, faites une halte dans ce charmant village de viticulteurs, préservé du tourisme de masse et au cœur du Parc Naturel Régional de la Narbonnaise. La cité conserve une belle église fortifiée, mais c’est la balade le long des anciens salins qui fait le charme de Peyriac. En empruntant la promenade des planches, on chemine jusqu’à l’étang du Doul. Par un petit sentier, on arrive au Roc de Berrière, puis au point de vue d’où l’on voit

Faire de l’œnotourisme chez Pierre Richard Pourquoi ne pas aller rendre visite au “Grand blond” ? En effet, l’acteur Pierre Richard possède depuis presque 30 ans le domaine de l’Evêque, dernière habitation sur cette langue de terre. Une propriété viticole de 50 hectares de vignes, où il produit une belle gamme de vins. En été, SUDDEFRANCE - 23 -


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DESTINATION MÉDITERRANÉE LA CLAPE NARBONNAISE

LaClape,un terroir doublement surprenant

Le Massif de la Clape, entre Narbonne et la mer, attire les amoureux de nature sauvage… et de bons “flacons”, puisqu’ici est élevé l’un des vins les plus recherchés de la région.

C

e petit massif (17 kilomètres de long sur 7 de large), prolongement de la chaine des Corbières et qui plonge ses falaises blanches dans la mer et les étangs (Pissevache, l’Ayrolle, Bages-Sigean), était autrefois une île. Au XIVe siècle, une crue de l’Aude a changé le cours des choses : l’Insula Laci romaine est devenue La Clape, clapas en occitan : un “tas de cailloux”, chéri comme un diamant par les Narbonnais, les habitants de Gruissan et les autres. Et surtout par les vignerons qui ont colonisé une partie des 13 500 hectares calcaires du site, puisque la vigne y est présente depuis plus de 2000 ans. D’ailleurs, au temps de l’Empire Romain, le vin de la Clape bénéficiait déjà d’une notoriété conséquente, à tel point que ses vignerons avaient été les premiers à bénéficier du privilège de plantation que le Sénat de

Rome réservait jusque-là aux seuls citoyens romains. Terroir exceptionnel, ce complexe lagunaire en bordure de Méditerranée, entre zones humides et garrigues sèches, est l’objet de toutes les attentions des viticulteurs qui y produisent des vins régulièrement distingués. L’Institut National de Recherche Agronomique a même installé ici une station viticole expérimentale. Avec sa garrigue flanquée d’une pinède de pins d’Alep, le site, classé depuis 1973, est un paradis pour les pique-niqueurs, vététistes et grimpeurs. La balade dans le massif, au milieu des parfums de thym, de fenouil sauvage, de genêts, est somptueuse ! Il a d’ailleurs été intégré au Parc Naturel Régional de la Narbonnaise qui, avec ses presque 80 000 hectares, constitue l’un des derniers sites naturels préservés de cette ampleur et de cette diversité. Et bénéficie depuis peu du label national “Vignobles et Découvertes” ! SUDDEFRANCE - 24 -

Sainte-Lucie, l’île sauvage Située sur la commune de Port-la-Nouvelle, l’île de Sainte-Lucie est une ex-croissance de terre entre les étangs de l’Ayrolle et de Bages-Sigean, bordée d’anciens salins. Les 250 hectares de ce lieu unique entre mer Méditerranée et étangs, ne sont accessibles qu’à pied ou en vélo, par Port-la-Nouvelle en longeant le canal de la Robine. Oiseaux migrateurs, chevreuils ont fait de cet îlot leur havre de paix. Des 60 mètres du point culminant de l’île on peut dans un même regard embrasser les étangs et la Méditerranée ! Durant la saison estivale, une équipe accueille les touristes et les informe sur la faune et la flore de ce paradis classé réserve naturelle régionale depuis 2009. www.parc-naturel-narbonnaise.fr


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DESTINATION MÉDITERRANÉE AGDE

Ville connue pour son côté festif et ses plages, Agde est aussi riche d’une histoire de plus de 2500 ans.

LE GRAU D’AGDE.

Agde,terrede toutes leshospitalités

J

adis appelée “la perle noire de la Méditerranée” à cause de ses monuments en pierre basaltique, la cité, construite sur les vestiges d’un ancien volcan dominés par le mont Saint-Loup, a le tempérament volcanique ! Ville portuaire depuis l’Antiquité (fondée au VIe siècle av. J.-C.), à partir des années 1970-80 Agde a mis le cap vers les plaisirs balnéaires, avec la construction de la station du Cap d’Agde. Aujourd’hui, le centre “Héliotourisme”, quartier entièrement naturiste, en fait le plus important site naturiste du monde, en capacité d’accueil. Mais ce n’est pas le seul visage d’Agde, riche d’un important patrimoine : la cité et ses remparts, parmi les plus anciens de France, la cathédrale Saint-Étienne, le musée de l’Éphèbe ou l’écluse ronde d’Agde sur le Canal du Midi, sont des destinations très prisées. Il y a également les plages de sable fin, paradis des “textiles” (toute personne qui n’est pas adepte du naturisme) au plus fort de l’été. En pentes douces, favorables aux activités de baignade, elles s’étirent d’est en ouest sur 14 kilomètres : plage Richelieu, plage du Môle, de Rochelongue, plage de la Coquille couverte de coquillages, plage de la Conque au sable noir…

À la pointe du cap, à 300 mètres du large, au sud de la Grande Conque, se situe le spot de plongée des Tables, formé des coulées volcaniques de jadis. Sur ces falaises sous-marines, les plus importantes du Languedoc-Roussillon, de nombreuses espèces de poissons et d’invertébrés ont trouvé refuge, faisant de cet endroit un site riche en gorgones blanches, anémones de mer ou éponges. Pour les moins téméraires, des ba-

AGDE

teaux de promenade à fonds transparents permettent de contempler au sec ces fonds marins, et même de se rendre au fort de Brescou, ancienne prison d’Etat, au large du port d’Agde. www.capdagde.com

Des trésors antiques L’Éphèbe d’Agde, statue de bronze antique trouvée en 1964 dans le Grau-d’Agde, exhibe son “postérieur princier” depuis son retour aux sources en 1986 (il fut exposé au musée du Louvre pendant plus de vingt ans). C’est le seul grand bronze grec trouvé en France. Si l’original est conservé au musée de l’Éphèbe construit spécialement à cet effet et où l’on peut contempler également des bronzes romains et divers objets récupérés dans la mer, la copie fait tourner les têtes des automobilistes empruntant, chaque jour, le rond-point routier près de la rocade sud. Musée de l’Ephèbe. Tél. 00 33 (0)4 67 94 69 60 www.museecapdagde.com

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PORTFOLIO PLAGES

LE ZAZA CLUB À TORREILLES-PLAGE. LE TEMPLE BEACH À SAINT-CYPRIEN.

LE NAUDO BEACHCLUB À CANET-EN-ROUSSILLON.

HERVÉ CÔTÉ PLAGE, AU CAP D’AGDE. SUDDEFRANCE 26 -

CHEZ BIQUET À LEUCATE.


18-51 DESTINATIONS OK:Mise en page 1 05/06/13 10:02 Page27

D

epuis quelques années, dans le respect de l’environnement, les paillotes ont su créer un nouvel art de vivre en été au bord de l’eau. De la simple location de transats à la petite restauration ou à la possibilité de déguster des plats gastronomiques, il y en a pour tous les goûts !

CHEZ BIQUET À LEUCATE.

LE CHIRINGUITO À TORREILLES. SUDDEFRANCE 27 -


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PORTFOLIO PLAGES

LA VOILE ROUGE À NARBONNE-PLAGE.

L’ACD À SÈTE.

LA PAILLOTE BAMBOU À LA GRANDE-MOTTE.

LA PLAGE DU GOLF AU CAP D’AGDE. SUDDEFRANCE - 28 -


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L’EFFET MER À LA GRANDE-MOTTE.

LA PLAGE DES LÉZARDS À CARNON.

VENDEUR DE GLACES AU GRAND TRAVERS.

SOUS LE SOLEIL DU SUD….

LE CARRÉ MER À VILLENEUVE-LÈS-MAGUELONE. SUDDEFRANCE - 29 -

LA PLAGE DES BIKINIS À LA GRANDE-MOTTE.


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CIRCUIT DES ARESQUIERS A L’ÉTANG DE THAU passionnés. Effectuant un travail de fond, la cave propose une gamme complète de Picpoul mais aussi de vins IGP et un étonnant brut de picpoul, effervescent.

2 Abbaye de Saint-Félixde-Montceau

BOUZIGUES

4 6

2

Frontignan

2

BALARUC

Montpenèdre

concerts du festival de Thau.

de

PINET

5

Sur les traces des Romains

Loupian

Th au

Bois de la Villalongue

Cave de l’Ormarine, 13, av. de Picpoul à Pinet. Tél. 00 33 (0)4 67 77 03 10. www.cave-ormarine.com

1

3

Jardin antique, rue des Pioch, Balaruc. Tél. 00 33 (0)4 67 46 47 92. Musée de l’étang de Thau, quai du Port-dePêche, Bouzigues. Tél. 00 33 (0)4 67 78 33 57 www.festivaldethau.com

Ba ss in

MARSEILLAN

Pause déjeuner à Marseillan

Balade dans la garrigue à la Gardiole Après avoir passé Gigean, on monte sur le petit massif de la Gardiole, en direction de l’ancienne abbaye de Saint-Félix-de-Montceau. Les ruines de cet édifice détonnent au milieu des pins d’Alep, des bouquets de cistes et des chênes Kermès. Un sentier de découverte permet de visiter la richesse botanique de ce massif préservé de 5 000 hectares. De là, superbe vue sur le massif, qui domine les Aresquiers, Frontignan et la mer.

Autre commune de l’étang, nichée au sud-ouest de la lagune de Thau, Marseillan possède un charme authentique avec un joli petit port plaisancier. Le long des quais, vous pourrez découvrir les bâtiments du célèbre apéritif Noilly-Prat, élaboré ici depuis 200 ans. Les chais se visitent. Pour déjeuner, outre les nombreux restaurants du vieux port, direction la Ferme Marine, mas conchylicole où, depuis plus de 30 ans, on produit des huîtres et des moules, qui sont proposées en buffet à volonté d’avril à septembre. La ferme propose également des circuits découverte et la visite de ses installations. Noilly-Prat, rue Noilly à Marseillan. Tél. 00 33 (0)4 67 77 20 15 Ferme marine, route des Parcs à Marseillan. Tél. 00 33 (0)4 67 76 14 59 www.lafermemarine.fr

5 En sortant de la cave, direction le bois de la Vallongue. Une aire de pique-nique marque le début d’une jolie boucle de 6 kilomètres (balisage jaune), qui vous conduira au croisement des vestiges de la Via Domitia. Première voie romaine en Gaule, construite à partir de l’an 121 av J-C, cette voie assurait la communication de la province du Languedoc avec Rome. Les passionnés peuvent visiter les vestiges d’une villa galloromaine à Loupian. L’office de tourisme de Pézenas propose à la vente la carte du circuit de randonnée de Vallongue. Tél. 00 33 (0)4 67 98 36 40. Villa gallo-romaine de Loupian. Tél. 00 33 (0)4 67 18 68 18.

Dîner romantique face à l’étang 6

Dégustation de Picpoul à Pinet 1

Prendre son temps le long de l’étang Une fois redescendu vers Balaruc, on peut à volonté découvrir les charmes de l’étang de Thau. Les passionnés de botanique feront une halte au jardin antique méditerranéen de Balaruc, qui propose une découverte de la flore resituée dans l’histoire gallo-romaine. Les amateurs de fruits de mer ne manqueront pas un arrêt à Bouzigues, capitale de l’huître du même nom, pour aller à la découverte des producteurs ou visiter le musée de l’étang de Thau. Des balades sur l’étang sont également possibles. Un arrêt à Mèze s’impose également, à la découverte de ce joli petit village et de son port, qui s’anime grandement en juillet lors des

Le vin de Picpoul de Pinet, composé d’un seul cépage (le piquepoul) et qui était jusque-là une dénomination de l’AOC Languedoc, vient d’obtenir son passage en AOC. Pour fêter cela, partez à la découverte de ce vin blanc vif et fruité à la cave de l’Ormarine, qui regroupe plus de 500 coopérateurs Ouvert depuis 2 ans, le comptoir de dégustation de la famille Tarbouriech, connue pour ses huîtres à la fine saveur, est un lieu paradisiaque très joliment décoré, à la sortie de Marseillan. Au menu, huîtres roses spéciales Tarbouriech de différentes tailles, brasucades de moules et Picpoul de Pinet. A déguster devant l’étang, avec au loin les illuminations sur le mont Saint-Clair et tout l’étang dans le champ de vision !

4 SUDDEFRANCE - 30 -

Le Saint-Barth’, ouvert du vendredi soir au dimanche soir, lieu-dit Montpenèdre à Marseillan. Tél. 00 33 (0)6 10 79 49 85.


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DESTINATION MÉDITERRANÉE SÈTE • SÈTE Posé entre l’étang de Thau et la grande bleue, ce port de pêche, souvent appelé “l’île singulière”, possède une identité culturelle aussi forte que colorée.

A

l’origine de son nom qui fut longtemps “Cette”, peutêtre la forme du mont Saint-Clair qui surplombe la ville, “une baleine”, aux yeux des marins : “ceta” issu du latin cetus. D’ailleurs, si les origines de la ville sont assez confuses, on sait que cette protubérance servait de repère géographique aux navigateurs… et de refuge aux corsaires et aux pirates ! Ce n’est donc qu’à partir du XVIIIe siècle que la colline s’est peu à peu garnie de “baraquettes”, ces petites cabanes en pierres sèches où l’on venait passer le dimanche en famille. Son acte de naissance, Sète le doit à trois personnalités pour être née en 1666 de la volonté de Paul Riquet, Louis XIV et du Chevalier de Clerville. L’un cherchait une ouverture sur la Méditerranée pour le Canal du Midi, l’autre un port d’exportation des produits du Languedoc, le dernier identifia le cap de Sète comme le plus approprié. Et le port fut créé. L’édification du môle SaintLouis qui protège l’entrée du vieux port,

Sète, lapetite

VeniseduLanguedoc

abrite les bateaux depuis cette date. Ville pittoresque et haute en couleurs, Sète se compose de deux types d’habitants : ceux de la Pointe-Courte, le quartier coloré des pêcheurs de l’étang, les “petits métiers”, comme on dit ici dans le jargon sétois, on

Les joutes,une tradition de plus trois siècles Tous les ans depuis l’inauguration du port, qui marque la création de la ville en 1666, les Sétois se pressent au moment de la Saint Louis, au mois d’août, pour les fameuses joutes aquatiques qui se déroulent sur le canal royal. En hommage à Louis XIV créateur du port, les meilleures équipes de jouteurs s’affrontent durant une compétition qui s’étale sur plusieurs jours. En tenue blanche, posté sur sa “tintaine”, cette plateforme sur laquelle il prend place, armé d’une lance et de son pavois, le jouteur et ses dix rameurs, qui propulsent la barque, doit faire tomber à l’eau l’adversaire. Nécessitant adresse et force physique, ce sport local attire chaque année près de 20 000 spectateurs dans “l’île singulière”, comme l’avait qualifiée le poète Paul Valéry, natif de la cité. www.ot-sete.fr

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les appelle les pointus. Les petites embarcations côtoient les chalutiers le long des quais, où se tiennent les joutes. Quand les marins déboulent, ça parle fort et ça sent l’iode. Et puis, il y a ceux de la colline, ceux des quartiers plus résidentiels où l’on devine les riches demeures avec vue splendide sur la Méditerranée et les maisons plus modestes du “Petit Naples”, ce quartier haut de la ville, où beaucoup de familles sont originaires du Sud de l’Italie. A la grande époque du négoce du vin, Sète était le premier port de tonnellerie du monde et une ville florissante. Ville portuaire, Sète bénéficie de l’attraction d’un port en pleine ville. Les marchés de poissons à la criée, les ballets de chalutiers restent une réalité du quotidien de Sète, même si les navires sont moins nombreux qu’avant. Pourtant, après plusieurs années difficiles, Sète redevient le premier port pour la pêche au thon, désormais ultra-réglementée. Mais Sète, c’est désormais un littoral quasi rectiligne jusqu’à Marseillan-Plage : les douze kilomètres de plage ont été réaménagés ces dernières années. Quatre parkings gratuits ont été créés et une promenade a été réalisée à la sortie de Sète, où s’installent l’espace d’un été, plagettes et paillotes-restaurants, pour le grand plaisir des estivants.


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DESTINATION MÉDITERRANÉE PALAVAS / VILLENEUVE-LÈS-MAGUELONE

Palavas,le charme de la mer pour tous

• PALAVAS

Rendue célèbre par le dessinateur Dubout, la petite ville de Palavas-les-Flots possède un charme inimitable.

S

ituée à peine à dix kilomètres au sud de Montpellier, Palavas est depuis toujours le quartier d’été des Montpelliérains. Nichée entre mer et étangs, entourée d’une nature riche et d’une flore exceptionnelle, cette ville balnéaire au bord du golfe du Lion est pour certain le symbole peu enviable des vacances populaires, pour d’autres le chantre de la décontraction. C’est le dessinateur Albert Dubout qui popularise l’image de cette commune balnéaire, au moment de la création des congés payés et qu’il représente en plage bondée et foutraque. Avec une prédilection pour le

petit train qui fonctionna de 1872 jusqu’à 1968, effectuant la navette entre Palavas et Montpellier et drainant ses flots de citadins venant prendre les eaux ou se délasser au casino le temps d’une après-midi ou d’un week-end. Un musée est d’ailleurs consacré au génial dessinateur, dans l’ancienne Redoute de la ville. Le camping de Palavas, synonyme de vacances à bon marché, fut longtemps l’autre symbole des lieux. Mais cet ancien village de pêcheurs possède bien d’autres charmes. A commencer par ses 7 kilomètres de plage en pente douce, idéal lorsque l’on a des enfants. La com-

mune est dotée d’un nombre de restaurants concentrés autour du canal où déambulent les estivants, et de paillotes où il fait bon manger des fruits de mer quasiment les pieds dans l’eau. Symbole visuel de la ville, l’ancien château d’eau, construit dans les années 40, a été réhabilité avec à son sommet un restaurant tournant, offrant une vue panoramique exceptionnelle sur le littoral. Enfin Palavas, que l’on peut désormais rejoindre de Montpellier par une piste cyclable, dispose du seul port de plaisance en eaux profondes de la Méditerranée et accueille plus d’un millier de bateaux.

Le magie deVilleneuve-lès-Maguelone Dressé sur un îlot de vignes entre les étangs et la mer, le site de l’ancienne cathédrale Saint-Pierre-etSaint-Paul de Maguelone n’en finit pas de fasciner. Jouxtant Palavas, cet édifice roman fut le siège d’un évêché dès le haut Moyen-Age, avant même la création de la ville de Montpellier, à 10 km. Laissé à l’abandon du XVIe au XIXe siècles, cette église-forteresse est aujourd’hui un lieu de balade prisé des Montpelliérains. On y accède librement soit par le littoral (attention la route est interdite aux véhicules en été), soit par le très charmant village de Villeneuve, qui a gardé son charme languedocien. Occupés par l’association “Les Compagnons de Maguelone”, qui y gère un centre d’aide par le travail, les lieux abritent une boutique des produits de l’exploitation (vin, miel, etc.) et un charmant petit restaurant totalement dépaysant ! Un festival de musique ancienne s’y déroule chaque année au mois de juin. Point accueil : 00 33 (0)4 67 50 63 63 - www.compagnons-de-maguelone.org

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DESTINATION MÉDITERRANÉE LA GRANDE-MOTTE / LE GRAU-DU-ROI

Alternant audace architecturale et présence des espaces verts, la cité construite dans les années 60 a été classée “Patrimoine du XXe siècle”.

LaGrande-Motte, lanaturemaîtrisée

A

ujourd’hui première cité balnéaire à avoir reçu le label “Patrimoine du XXe siècle”, La Grande-Motte n’était encore que terre de vignes et d’asperges et surtout le paradis d’une quarantaine d’espèces de moustiques du fait des nombreux marécages, voilà 50 ans ! C’est pour stopper la longue transhumance des Français vers les côtes espagnoles que l’Etat a décidé l’aménagement des 200 kilomètres de littoral du Languedoc-Roussillon dans les années 60. Ce vaste plan s’est traduit par la construction de cinq stations balnéaires, dont La Grande-Motte, voulue comme une “ville de vacances”. La première fois qu’il est venu sur place sur

cette étendue de plages et de dunes, l’architecte Jean Balladur fut surpris par les éléments à l’état brut avec lesquels il allait devoir composer : un paysage plat, un vent fort et une mer puissante. Il décide alors de se démarquer totalement de l’esthétique fonctionnaliste alors en vigueur et de proposer aux habitants et estivants une nature maîtrisée et harmonieuse, où le vent est maîtrisé, le soleil dompté grâce aux zones ombragées et la mer valorisée. En associant des formes de pyramides Inca à des logiques de courbes et en intégrant la sculpture dans les équipements publics, il a donné une

• LA GRANDE-MOTTE LE GRAU-DU-ROI

identité plastique à cette ville nouvelle qui a su conserver un environnement verdoyant, puisque les espaces verts occupent les deux tiers de l’espace public. La commune dispose de nombreuses structures d’accueil et de loisirs haut de gamme comme un port, un golf, un centre de thalassothérapie, des restaurants gastronomiques tandis que 7 kilomètres de plages bordent la ville, dotée de 14 paillotes-restaurants. Le port, actuellement de 1500 places, pourra prochainement accueillir 2100 bateaux de plaisance. www.ot-lagrandemotte.fr

Au Grau-du-Roi,la mer est partout Au milieu des eaux, Le Grau-du-Roi baigne dans une atmosphère familiale. Autour de l’ancien chenal qui ouvre un passage (un grau) de la mer vers AiguesMortes, la citadelle fortifiée s’est forgée une double identité : balnéaire (c’est le plus grand port de plaisance d’Europe, initié en 1968 dans le cadre du Plan Racine) et populaire. Cette localité, fondée par des immigrants italiens au XIXe siècle, s’est enrichie au fil du temps avec l’arrivée d’une communauté de pêcheurs et d’agriculteurs affluant de toute la région. Mais le destin du village prend un nouveau tournant avec le développement de la balnéothéra-

pie au XIXe siècle : les médecins vantent les bienfaits de l’air marin et des bains d’eau salée, les convalescents affluent et la cité change. Rive droite, on trouve le port de pêche et dans la cité les maisons de maîtres qui rappellent les débuts de la villégiature balnéaire. Mais la vie au Grau s’étend aussi rive gauche, au-delà du centre-ville, en direction du quartier du Palais de la Mer et le réputé Seaquarium, puis de Port-Camargue. C’est la station balnéaire incontournable pour les “baigneurs” venus de Nîmes, des Cévennes et du proche Vaucluse. Et le lieu des plaisirs infinis, sous le soleil, au milieu des commerces et des restaurants, ou sur le sable fin des 17 km de plages. www.vacances-en-camargue.com

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DESTINATION MÉDITERRANÉE AIGUES-MORTES

Aigues-Mortes, villeforteresse

• AIGUES-MORTES

Construite par Saint Louis, la médiévale cité des eaux mortes demeure au premier plan.

Le plus vieux salin de la Méditerranée Entre sel et mer, le plus vieux salin de la Méditerranée s’étend au pied d’Aigues-Mortes, dessinant de fait une partie du paysage économique de la ville. Car la vocation salinière d’Aigues-Mortes remonte à l’Antiquité. Il y a quatre cents ans, il existait une quinzaine de petits salins qui s’associèrent, sous l’aile d’un négociant montpelliérain, pour fonder en 1856 la compagnie des Salins du Midi. L’implantation même des salins rappelle que la Camargue est pour la France le plus important centre de production de sel. Ecologique avant l’heure, l’activité des Salins du Midi s’étire dans un milieu naturel protégé au cœur de la Camargue gardoise, puisant son énergie des éléments qui l’entourent. Sa culture participe au maintien des zones humides et à la biodiversité. Un petit train permet la visite du site, également possible en 4x4. Salins du Midi, Aigues-Mortes. Tél. 00 33 (0)4 66 73 40 23 www.visitesalinsdecamargue.com

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l’origine, au XIIIe siècle, Aigues-Mortes est choisie par Louis IX, qui deviendra Saint Louis, comme port d’embarquement en Méditerranée. Au temps où la Provence appartient à l’empire germanique et le Roussillon aux rois d’Aragon, elle est échangée contre des terres de Sommières. La cité des eaux mortes, alors située sur les rivages d’une immense lagune, communique avec la mer par les graus et avec le bras le plus occidental du Rhône par ses immenses marais. Louis IX fait construire une chaussée endiguée, seul accès terrestre entre AiguesMortes et la terre ferme, défendue ultérieurement par la Tour Carbonnière.


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DESTINATION MÉDITERRANÉE AIGUES-MORTES

LA TOUR DE CONSTANCE.

1,6 kilomètre de murs d’enceintes

Il embarque pour la septième croisade en 1248, puis une ultime fois à Aigues-Mortes en 1270, lors de la huitième croisade, peu avant sa mort. Mais Aigues-Mortes deviendra un centre d’échanges de tout premier plan avec les pays du Levant. Le roi saint y a érigé la Tour de Constance – longtemps seule défense de la cité – afin de protéger le port et la ville. Dans cette tour du roi furent enfermés durant les guerres de religion des protestants de Nîmes, dont le chef des Camisards, Abraham Mazel, qui

réussit à s’en échapper en 1705, puis de nombreuses femmes dont Marie Durand qui, refusant d’abjurer sa foi, y fut détenue 38 ans. Flâner dans la ville au gré des galeries d’art est un plaisir pour les yeux et la bouche tant Aigues-Mortes foisonne de créateurs et de bons cuisiniers. www.ot-aiguesmortes.fr www.monuments.nationaux.fr

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L’enceinte d’Aigues-Mortes est légèrement antérieure à la construction de la ville, qui s’est constituée à partir de 1246 ; d’ailleurs, à la mort de Saint Louis, les fondations des remparts ne sont qu’en partie tracées. L’enceinte a été financée par une taxe sur chaque marchandise transitant par le port, or à l’époque Aigues-Mortes était l’un des principaux relais commerciaux de la prospère république de Gênes. De ce fait, la position des portes sur cette enceinte en forme de quadrilatère a été déterminée par le tracé de voierie, déjà fixé. Ce qui explique que les portes de la cité soient irrégulièrement espacées. Les fondations des murs d’enceinte reposent sur une plate-forme de bois qui prend appui sur des pieux de chênes. Les pierres calcaires proviennent des carrières de Beaucaire et des Baux de Provence et ont été amenées par bateau. L’enceinte a été achevée au XIVe siècle. Les remparts de déroulent sur 1634 m.


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DESTINATION MÉDITERRANÉE PETITE CAMARGUE

PetiteCamargue, unpaysageàpertedevue Insérée entre deux fleuves, le Vidourle et le Petit Rhône, la petite Camargue déploie une mosaïque de paysages colorés et vivants.

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a bicyclette est idéale pour emprunter les départementales qui sillonnent la petite Camargue. Ces routes peu fréquentées, bifurquant parfois en chemin de terre, longent des étendues de vignobles annonciateurs d’un des châteaux ou caveaux qui élèvent les vins AOC Costières de Nîmes dont l’aire de production s’étire dans la plaine basse du Petit Rhône, jusqu’aux limites des marais. Les prairies où s’ébrouent les traditionnels chevaux camarguais, à moins qu’ils ne se reposent à l’ombre d’un micocoulier, témoignent de la présence des manades, indissociables de la Camargue. Ne cherchez pas les noirs taureaux dans ces pâturages. L’été, ils trouvent fraîcheur et nourriture dans les prairies humides, les marais et les roselières qui ourlent les étangs. Ces plans d’eau, étangs du Scamandre, du Grey et du Charnier, sont aussi une manne pour de nombreuses espèces d’oiseaux, héron cendré et pourpré, butor étoilé, busard des roseaux, cigogne blanche… La réserve naturelle régionale du Scamandre accueille les 9 espèces de hérons présentes en Europe, ainsi que la grande majorité de la po-

pulation française d’ibis falcinelle. Des sentiers de découverte, certains sur pilotis, offrent l’occasion d’apercevoir l’un de ses nombreux hôtes et garantissent une vue panoramique. Etangs, marais et roselières sont aussi assidûment fréquentés, selon les saisons, par les chasseurs, les pêcheurs et les sagneurs récoltant les roseaux. Cette profession, essentiellement pratiquée en Camargue gardoise, est indispensable à l’entretien de ce milieu emblématique et garant de l’équilibre écologique. En bordure de mer, le site classé de la pointe de l’Espiguette aligne ses massifs de dunes, dont certaines atteignent 12 mètres de haut, hérissées, pour les plus anciennes, d’une vé-

gétation abondante, parfois boisées de pins pignons au niveau du phare de l’Espiguette, ou de genévriers de Phénicie. Ce long banc de sable, apprécié aussi pour la beauté sauvage de ses plages, attire de nombreux touristes et possède une zone réservée au naturisme, quand le Conservatoire du Littoral assure la protection d’une partie du site. Sur la route qui mène à la plage, depuis Le Grau-du-Roi, plusieurs prestataires proposent des promenades à cheval, à travers les marais et le long de la plage. Les lagunes, étangs d’eau salée, qui trouent le littoral, s’assèchent parfois en été, cédant la place à la sansouire dont seules les salicornes semblent apprécier le sol sec et salé. D’autres, plus profondes, sont le paradis de nombreux poissons (daurades, muges, anguilles), les échassiers et limicoles, flamants roses, avocettes, chevaliers, gravelots, préférant des fonds plus accessibles. En fin de journée, lorsque le soleil teinte de rouge ces étendues d’eau barrées de langues de terre irrégulières, le spectacle accompagné de chants et de cris d’oiseaux est inoubliable. Des prés du Caylar au sentier du Courgoulier, du canal du Rhône à Sète au Fort de Peccais, de Lunel à Saint-Gilles en passant par Vauvert et Beauvoisin, de nombreux sentiers invitent à la découverte de la petite Camargue. www.camarguecostieres-tourisme.fr

LA PLAGE DE L’ESPIGUETTE SUDDEFRANCE - 36 -


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DESTINATION MÉDITERRANÉE PETITE CAMARGUE

«Etregardian,c’est être danslespâturages» En bordure de l’étang du Scamandre, entre prés et marais, la manade Martini initie les visiteurs aux traditions camarguaises.

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l’arrivée du marquis Folco de Baroncelli en 1895, la Camargue et la petite Camargue étaient déjà une terre d’élevage où paissaient les troupeaux de moutons, quelques taureaux et chevaux. On ne parlait pas de traditions, ni d’identité camarguaise à l’époque où ce membre des Félibrige1, originaire d’Aix-en-Provence et amoureux de la Camargue, monte une manade2, la “Manado Santenco”, aux SaintesMaries-de-la-Mer. Le manadier-poète sera à l’origine de l’invention ou de la codification de traditions et de symboles qui vont construire et représenter l’identité de la Camargue : croix camarguaise, costume de gardian, jeux taurins et/ou leurs rituels mettant en scène le travail des hommes et des bêtes… Certains inspirés par la fascination du marquis pour le… Far-West américain. Que signifie “être camarguais” aujourd’hui ? À cette question, Bernard Fougairolles ré-

pond sans hésitation : « Être gardian, c’est élever des taureaux, le plus possible en liberté, dans de vastes espaces, pour conserver le caractère sauvage de la bête. Être tous les jours dans les pâturages, garder, surveiller, connaître les bêtes par leur nom, leur famille ». Même si aujourd’hui les soins quotidiens s’effectuent en véhicule 4x4, le cheval de race Camargue fait partie des attributs du gardian, indispensable pour déplacer les troupeaux et, bien sûr, pour les nombreuses fêtes qui rythment la saison estivale. Passionné par les chevaux depuis son enfance, Bernard Fougairolles est “venu au taureau petit à petit”, en tant que gardian amateur dans la manade d’un ami, dont il a pris la succession voici 22 ans. À la tête de 150 bêtes et de quelques chevaux sur 160 hectares sur la commune de Beauvoisin non loin de Nîmes, il fait partie des manadiers qui ont choisi l’option de l’agrotourisme3, pour diversifier ses revenus. Il accueille des groupes pour des démonstraSUDDEFRANCE - 37 -

tions de techniques liées à l’élevage, l’explication et donc la transmission des traditions camarguaises. Au programme, “la ferrade” – marquage des petits veaux – un transport en charrette au milieu des taureaux pour une opération de tri en fonction de leur destination (course libre ou abrivado), le tout s’achevant traditionnellement par un apéritif et un repas en chansons. La course camarguaise est aujourd’hui considérée comme un sport qui a sa fédération nationale et ses compétitions. Chaque année, 840 courses permettent aux meilleurs raseteurs et aux meilleurs cocardiers de s’illustrer. 1. Association pour la sauvegarde, l’illustration et la promotion de la langue et de la culture spécifiques des pays d’oc dont Frédéric Mistral est le plus illustre représentant. 2. Manade signifie le contenu d’une main en provençal. 3. Il fait partie des manadiers engagés dans la démarche “Qualité Manade”, initiée par le pôle touristique Costières Camargue Méditerranée.

www.camarguecostieres-tourisme.fr


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DESTINATION VILLES PERPIGNAN

LE PALAIS DES ROIS DE MAJORQUE.

Perpignan, l’accent catalan delaFrance L'essence même de Perpignan, c'est son identité catalane. Elle est aujourd'hui une passerelle privilégiée entre Barcelone et la France.

• PERPIGNAN SUDDEFRANCE - 38 -

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es atouts : un brassage des cultures et des populations qui ont fait sa richesse, sa façade méditerranéenne et la beauté des monts pyrénéens qui l'entourent. Longtemps acquise à la cause des Espagnols, c'est bel et bien sous le royaume de Majorque que la ville vit son âge d'or. Elle est alors capitale continentale du royaume. Ses principaux monuments en témoignent. L'ère des Rois de Majorque, s'étendant de 1276 à 1344, laisse derrière elle une architecture de style gothique, un palais, une cathédrale... Le Palais des Rois de Majorque est l'un des monuments-symboles de la ville. C'est le roi Jacques II de Majorque qui commande cette construction, achevée en 1309, après sa mort. A la fois palais et forteresse, la bâtisse sert aussi bien de siège du pouvoir politique, que de résidence royale et de chapelle. De style gothique, le Palais dispose également, dans son enceinte, d'un jardin


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DESTINATION VILLES PERPIGNAN LE CASTILLET.

LE CENTRE-VILLE.

verdoyant. D'ici, le visiteur surplombe toute la plaine du Roussillon. Le royaume de Majorque signe également la naissance d'un autre monument important pour le patrimoine local : la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, sise rue de l'Horloge. Les travaux commencent donc sous le règne de ses rois en 1324. Sa base est de type gothique et ses premiers plans visaient la construction de trois nefs. En 1344, la guerre fratricide face aux rois d'Aragon et l'épidémie de peste qui va ravager le pays, freinent considérablement l'avancée des tra-

vaux. Au fil des ans, ses plans sont modifiés. Elle n'aura finalement qu'une seule et grande nef, flanquée de chapelles et d'un cloître funéraire, le Campo Santo. La première messe y est célébrée en 1509. L'autre emblème de la ville, c'est le Castillet. Celui-ci est conçu en 1368, sous l'autorité des rois d'Aragon. Au début du XXe siècle, les fortifications qui entouraient la ville furent démolies pour désenclaver le centre, mais le Castillet fut épargné in extremis. Aujourd'hui, il abrite le Musée Catalan des Arts et Traditions Populaires.

L’ÉTANG DE CANET SAINT-NAZAIRE.

Mais un nouvel emblème est en train de naître : le flambant neuf Théâtre de l’Archipel, vaste ensemble de plusieurs salles conçu par le célèbre architecte Jean Nouvel. Ce nouveau symbole est à l’image d’une ville dont le dynamisme se traduit également par une intense vie culturelle, sous la bannière de laquelle on trouve la fameuse procession de la San Jordi en avril, le festival “Perpignan sur scène” en juillet, et bien sûr “Visa pour l’image” en septembre, festival de photojournalisme mondialement connu. www.perpignantourisme.com

Canet-en-Roussillon, de la plage aux étangs Station balnéaire de Perpignan dont elle n’est qu’à une dizaine de kilomètres, Canet-en-Roussillon possède un centre ancien avec de jolies ruelles et un ancien château. Côté mer, une promenade de 3 kilomètres le long de la plage permet de se livrer à tous les plaisirs aquatiques. A voir aussi, l’étang de Canet Saint-Nazaire, refuge d’une riche faune, célèbre également pour ses cabanes de pêcheurs en roseaux, qui aujourd’hui servent à entreposer le matériel de pêche. Des visites accompagnées sont proposées par l’Office de tourisme. www.ot-canet.fr

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DESTINATION VILLES NARBONNE

LE CANAL DE LA ROBINE.

Narbonne,depuis depuis toujours àlacroiséedeschemins Sous l'antiquité galloromaine, on l'appelait Narbo Martius. Elle fut la première ville romaine de Gaule et en conserve de multiples vestiges.

• NARBONNE

S

i Narbonne a reçu le label “Ville d'art et d'histoire”, c'est en grande partie grâce à cette forte identité romaine qui la caractérise. Elle fut en effet la première ville romaine de Gaule, avant même la conquête de Jules César. Fondée en 118 avant Jésus Christ, Narbonne était un véritable carrefour de par sa situation géographique, en bord de Méditerranée et à la croisée des chemins. Narbo Martius profitait pleinement du port construit par les Romains, ainsi que de la Via Domitia (Voie Domitienne) créée lors de sa fondation, pour relier l'Italie à l'Espagne. SUDDEFRANCE - 40 -

Cette route a d'abord été conçue pour faciliter la circulation des garnisons romaines, mais les commerçants les ont rapidement adaptées. Narbonne était alors un passage obligé. Dès la conquête des Gaules, la ville connaît donc un essor économique important. On y développe le commerce du vin, du blé, de la céramique... Devant l'Hôtel de Ville, on peut admirer un morceau pavé de la Via Domitia, telle qu'elle se présentait 100 ans avant J.-C. Cette voie arrivait au cœur de la cité par l'actuelle rue de Lattre. Elle traversait la place Bistan, ancien Forum romain, pour déboucher sur l'actuel pont des Marchands, au-dessus du canal de la Robine.


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A Narbonne, on dit que les sols regorgent encore de multiples trésors antiques. Même si la plupart des monuments romains ont été détruits, certains musées et centres de fouilles perpétuent le souvenir de Narbo Martius. Pour mieux mettre en valeur ce riche patrimoine, un projet de Musée Régional de la Narbonne Antique vient d’être lancé et abritera plus de 15 000 pièces dont des sculptures, des mosaïques, des peintures murales, des éléments lapidaires, etc. La réalisation du musée, qui doit ouvrir en 2016, a été confiée au célèbre architecte anglais Norman Foster. Mais l’histoire de Narbonne, qui fut une province arabe pendant quelques décennies au VIIIe siècle, est riche aussi de son passé de centre spirituel – symbolisé par l’imposante

UN TRONÇON DE LA VIA DOMITIA. cathédrale Saint-Just et Saint-Pasteur – et commerçant au Moyen-Age ainsi que de sa fibre occitane. Mais non contente de célébrer son passé, Narbonne a su rester attractive en tablant sur l’art de vivre. Les halles de style Baltard sont un lieu de vie incontournable de la cité, qui est aussi une capitale au riche passé médiéval. Riche d’un patrimoine naturel multiple (massif de la Clape, massif de Fontfroide), au cœur d’un vignoble réputé où l’œnotourisme se développe notamment avec les “wine safari” proposés par l’Office de Tourisme, Narbonne sait se dédoubler l’été pour être, avec Narbonne-Plage et ses 5 km de sable fin, un lieu de villégiature privilégié. www.narbonne-tourisme.com

Minerve,beauté fatale

Certains le voient terré au cœur des causses, d’autres encerclé de gorges vaincues par la confluence du Brian et de la Cesse, ce site médiéval incontournable, à 33 km de Narbonne, s’élève à deux pas des Corbières et du Parc Régional du Haut Languedoc. Accrochée aux contreforts cévenols de la Montagne Noire, la cité se croyait imprenable. « Aucun château, hormis Termes et Cabaret, n’était plus fort que Minerve », avait écrit un chroniqueur au moment du drame. Les Parfaits – nom donné aux Cathares – y seront pourtant pris au piège par Simon de Montfort en 1210. C’est après sept semaines de siège que Guillaume, le seigneur de Minerve, capitula face à la soif et à la maladie. Dans ce décor sauvage, les Parfaits refuseront d’abjurer leur foi, attirant sur eux les foudres du bûcher, le premier bûcher collectif de la bataille contre les Albigeois. Histoire et situation font de la cité, aussi belle que fatale, un temps fort de la croisade. La ville exhibe encore voûtes accortes et ponts naturels taillés dans le calcaire ; un décor aussi grandiose que son passé funeste. La cité généreuse a donné son nom au Minervois, terre de vignerons. Au fil des ruelles du village, le promeneur va à la rencontre de ce lieu de mémoire, où subsiste enceinte, portes fortifiées, poternes, ruelles pavées de galets de rivière, tours et vestiges du château. L’église Saint-Étienne au dépouillement roman épuré, la maison des Templiers, le monument aux martyrs et sa colombe de lumière taillée dans le roc par l’artiste minervois JeanLuc Séverac, appellent le promeneur. www.minerve-tourisme.fr

Le seul pont habité de France !

LE PONT DES MARCHANDS. SUDDEFRANCE - 41 -

Erigé à l’époque romaine sur le tracé de la Via Domitia, fort de sept arches, le pont Vetus, comme il s’appelait alors, n’a jamais cessé d’être au centre de l’évolution de Narbonne. Renforcé au Moyen-Age, il a été peu à peu colonisé par les marchands, qui y installent leurs échoppes comme cela se faisait alors à Paris ou en Italie. C’est aujourd’hui le seul pont encore habité en France.


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DESTINATION VILLES BÉZIERS

Béziers,unevilleauthentique Dominant l’Orb et le Canal du Midi, la cité, rendue prospère au XIXe siècle par l’essor du vignoble, recèle des trésors cachés. • BÉZIERS L’ANCIENNE CATHÉDRALE SAINT-NAZAIRE, DEPUIS LE PONT-VIEUX.

Des “Folies” dans les vignes Elles sont le témoin de l’essor économique que connut Béziers grâce à la culture du vin, les “folies biterroises”. Alors que le cépage “Saint Aramon” abreuvait les masses ouvrières des industries minières et sidérurgiques à la fin du XIXe siècle, à l’extérieur de la ville, dans un océan de vignes, fleurissaient les “Palais de l’Aramonie”. La campagne biterroise se couvrit ainsi de ces “châteaux pinardiers”, rivalisant d’audace architecturale (frôlant parfois le mauvais goût). À cette époque, on raconte que le bénéfice d’une seule récolte suffisait à payer la construction d’un de ces châteaux, en faisant appel aux plus grands architectes de l’époque comme le bordelais Garros. Baïssan, La Gayonne, La Devèze, Lirou figurent au nombre de ces “folies”. Parmi elles, le château de Raissac commercialise ses vins. Restauré depuis plus de 20 ans dans le style anticonformiste de ses propriétaires, Christine et Jean Viennet, Raissac abrite un musée de la faïence. SUDDEFRANCE 42- SUDdeFrance - -42

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naccessible quand on l’appréhende depuis le pont-canal qui enjambe l’Orb, Béziers (Hérault) trône du haut de sa majestueuse cathédrale (Saint-Nazaire) sur un passé vieux de vingt-sept siècles. Pour monter jusqu’à elle, la ville offre au promeneur un lacis de rampes et d’escaliers qui lui font grimper les quelque soixante-dix mètres séparant la rivière des deux collines, les quartiers Saint-Jacques et Saint-Nazaire, où elle s’est implantée. La cité, enrichie dans la seconde moitié du XIXe siècle par l’essor


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DESTINATION VILLES BÉZIERS de la viticulture, garde jalousement ses trésors architecturaux : ici un pinacle gothique, là une fenêtre Renaissance, et un peu partout, de lourdes portes cachant de somptueux hôtels particuliers, signes de la “folie” passée qui enfiévra le Biterrois au XIXe siècle. En ce temps-là, le Tout-Paris descendait dans cette province. Épargnée en partie par l’oïdium, le mildiou et surtout le phylloxéra, avec l’aide du Canal du Midi et l’arrivée du chemin de fer, Béziers devient la ville la plus riche du Languedoc. Autoproclamée “Capitale mondiale du vin”, elle se forge un destin à sa démesure. Témoin de ce passé, les boulevards édifiés dans la grande tradition haussmanienne. Les allées Pierre-Paul-Riquet, colonne vertébrale de la ville, ornées en 1838 de la statue de Paul-Riquet (œuvre de David d’Angers) et plantées de platanes en 1848, en sont un exemple. À chaque extrémité, un symbole de réussite : au nord, le splendide théâtre Bonbonnière construit en 1844, une salle à l’italienne. Au sud, le plateau des Poètes est un agréable jardin à l’anglaise, dessiné par Bühler. Ici, les allées ombragées, les pièces d’eau et les fontaines gazouillantes célèbrent l’un des plus illustres enfants du pays, le sculpteur Injalbert qui y a laissé une colonie de tritons et naïades, aux côtés de son monumental Titan. Chaque année, 700 000 visiteurs descendent ces allées en direction des arènes galloromaines enchâssées dans les immeubles du quartier Saint-Jacques. Ou de celles, plus modernes, construites en 1905 sur le modèle des arènes espagnoles par Fernand Castelbon de Beauxhostes, mécène féru de

LES ALLÉES RIQUET. théâtre et d'art lyrique. Ces arènes de 13 100 places accueillent des corridas lors de la célèbre feria du 15 août. Ville d’art, de théâtre et de culture, l’ancienne cité pinar-

dière se prête merveilleusement à la mise en scène de son patrimoine. www.beziers-tourisme.fr

De l’Orb au Jaur, le charme unique du Haut-Languedoc Il faut prendre le temps de s’aventurer à quelques dizaines de kilomètres de Béziers pour remonter le département de l’Hérault vers le nord, par Roquebrun ou par Faugères et atteindre le territoire du parc naturel régional du Haut Languedoc. Dès lors, c’est un univers totalement différent qui s’offre au voyageur. On quitte le climat conciliant du bord de mer pour monter en altitude et atteindre, en contrebas du massif du Caroux, le premier contrefort du Massif Central, les superbes villages de la vallée de l’Orb. Ici, l’olivier fait place aux fruitiers. Les villages s’accrochent dans les châtaigneraies et les montagnes accueillent grimpeurs et randonneurs, tandis que les fans de VTT disposent de près de 80 km de voie verte entre Bédarieux et Mazamet. Hérépian, le Poujolsur-Orb, Colombières-sur-Orb et ses gorges si sauvages. Dans le prolongement, bordée par les monts de l’Espinouse, après Mons-la-Trivale qui ouvre les gorges d’Héric, se trouve la vallée du Jaur et ses cerisiers qui colorent de vermillon la vallée à la fin du printemps. Les cités ancestrales se succèdent comme Olargues (où se tient chaque 15 août une foire Bio réputée) avec son village médiéval et son pont du Diable, Prémian puis Saint-Pons-de-Thomières, carrefour entre la Méditerranée, la Montagne Noire et les monts du Somail et de l’Espinouse.

www.parc-haut-languedoc.fr

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DESTINATION VILLES MONTPELLIER

LA PLACE DE LA COMÉDIE.

Dotée d’une histoire récente au regard de ses voisines plus de deux fois millénaires, Montpellier a connu, et connaît, une croissance et un dynamisme atypiques

L’ESPLANADE DE L’EUROPE, AVEC UNE REPRODUCTION DE LA VICTOIRE DE SAMOTHRACE À ANTIGONE.

LA PLACE DE LA CANOURGUE.

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uparavant petit ensemble de bourgades rurales à quelques dizaines de kilomètres des gallo-romaines Nîmes et Narbonne, la ville de Montpellier va naître en 985 après Jésus-Christ. Placée près de la Voie Domitienne et du chemin de SaintJacques-de-Compostelle, dotée d’un port à Lattes, la cité va se développer autour du commerce, attirant pèlerins et voyageurs qui lui donneront sa tradition cosmopolite. Cette activité permet d’y développer un foyer intellectuel important et s’y crée la première faculté de médecine du royaume, faculté réputée où étudièrent notamment Nostradamus et Rabelais ! Le jardin des plantes, jouxtant l’établissement universitaire, créé en 1593 par Henri IV afin de disposer de plantes médicinales, est lui aussi le plus ancien de France. La prospérité de Montpellier va aller crescendo pendant plus de deux siècles, d’abord avec la famille des Guilhem – fondateurs de la ville – puis en tant que possession du royaume d’Aragon. Mais durant la guerre de Cent Ans, la ville est victime de crises graves et sombrera dans une certaine décadence. Elle reprendra ensuite une nouvelle


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DESTINATION VILLES MONTPELLIER

Montpellier, le leLanguedocrayonnant Languedoc rayonnant • MONTPELLIER

LES JARDINS DU PEYROU. dimension sous l’impulsion de Jacques Cœur, nommé en 1441 commissaire du roi auprès des Etats du Languedoc, afin de relever l’économie régionale. Les guerres de religion seront une autre époque doulou-

reuse, où la plupart des églises et temples de la cité seront tour à tour incendiés. Le siècle des Lumières réussit mieux à Montpellier, grâce notamment à Jean-JacquesRégis de Cambacérès, natif de la ville et qui,

Unevilleoùlepiétonest roi! Ville en expansion démographique constante – 8 000 personnes viennent s’y installer chaque année – Montpellier et son agglomération ont su insuffler les changements qui font de Montpellier l’un des plus grands espaces piéton de France. Initié au milieu des années 80 sur la place de la Comédie, la réappropriation du centre-ville par les piétons vient de s’étoffer avec l’intégration dans le périmètre réservé, des 16 hectares de l’axe Ledru-Rollin - Jeu-de-Paume. Désormais, tous les monuments majeurs du centre-ville sont accessibles à pied, en vélo ou en tramway. Car, parallèlement, toute la politique de déplacements urbains de la ville a été revue, faisant de Montpellier une championne de l’écotourisme urbain. LE TRAMWAY LIGNE 3, SIGNÉ CHRISTIAN LACROIX.

après des études de droit, devint membre de la Convention à la Révolution, et sera la cheville ouvrière du Code Civil voulu par Napoléon. La ville passe un peu à côté de la révolution industrielle et la région reste agricole, même si la vigne fera sa fortune au XIXe siècle. Petite ville de province après la Deuxième Guerre mondiale, Montpellier a connu un développement extraordinaire grâce à deux éléments : d’abord le rapatriement des pieds-noirs au moment de la décolonisation, car la ville a su construire sur cet apport démographique dans les années 60 au point de voir sa population doubler en quarante ans. Ensuite avec l’installation du siège européen du géant informatique IBM, qui a été un accélérateur économique.

L’Ecusson,quartier historique, reste le poumon de la ville Ville universitaire bénéficiant d’un bel ensoleillement (plus de 300 jours par an !) et de la mer, Montpellier capitalise sur son pouvoir d’attraction tout en gardant une taille humaine (250 000 habitants dans la ville, 430 000 dans l’agglomération) qui lui SUITE

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DESTINATION VILLES MONTPELLIER

LES BERGES DU LEZ.

LE VIEUX CENTRE AVEC L’ÉGLISE SAINTE-ANNE ET LA CATHÉDRALE. permettent d’être régulièrement en tête des classements sur la qualité de vie. L’Ecusson, quartier historique, reste le poumon de la ville grâce à une piétonisation de grande envergure qui incite à la flânerie. Le Musée Fabre, l’un des plus beaux musées des Beaux Arts de France, est un écrin somptueux pour des œuvres de premier plan comme celles de Courbet ou Delacroix, sans oublier la salle superbe consacrée à Pierre Soulages. Il draine des dizaines de milliers de visiteurs depuis sa réouverture. Les rues étroites, bordées de discrets hôtels particuliers des XVIIe et XVIIIe siècles, irriguent le centre vers de superbes édifices comme la cathédrale Saint-Pierre, le jardin du Peyrou et sa vue sur l’arrière-pays, la charmante place Saint-Anne ou la vrombissante place de la Comédie et ses immeubles “pâtissier” du prospère XIXe siècle. A peine plus loin, les Arceaux sont le lieu d’expression charmant des boulistes, à l’ombre de l’aqueduc, tandis que les quartiers Boutonnet et Beaux-Arts cultivent leur côté village quelque peu “branché”.

Une ville à la fois moderne et terrienne De là on peut faire une apaisante balade vers le cimetière Saint-Lazare où repose notamment la Reine d’Italie, venue en exil en 1946 après la proclamation de la République et qui choisit de finir ses jours à Montpellier. C’est le charme indolent de cette ville, moderne mais toujours un peu terrienne. D’ailleurs la commune abrite quelques domaines viticoles réputés, classés en AOC Grès de Montpellier !

Mais à Montpellier, le classicisme tutoie l’urbanisme moderne avec le fameux quartier d’Antigone réalisé par Ricardo Boffil, au début des années 80, qui a conçu son projet comme un hommage à l’Antiquité en utilisant le béton compact pour des formes classiques mises en perspective. De cette époque, la ville est devenue un matériau unique pour de prestigieux architectes. D’autres quartiers sortent ainsi régulièrement de terre (Malbosc, Jardins de la Lironde, Ovalie, etc.). Dans les derniers grands projets, on dénombre Pierrevives, le nouveau siège des archives départementales signé Zaha Hadid, le fameux centre Odysseum, seul complexe dans le pourtour méditerranéen à proposer une symbiose entre une zone commerciale avec un mall à ciel ouvert et des activités ludiques comme une patinoire, un aquarium réputé, un multiplexe, le bâtiment des archives départementales, etc.

La ville se rapproche de la mer ! Aujourd’hui, le développement de la ville se fait le long du Lez, en direction de la mer. Le symbole fort en est la nouvelle mairie, conçue par Jean Nouvel et François Fontès. Ecologique, technologique, le bâtiment est d’un bleu profond – les couleurs de la Ville – qui change selon l’ensoleillement. En face de ce bâtiment symbole d’une ville en expansion, c’est tout un nouveau quartier baptisé Port-Marianne, avec là aussi des bâtiments signés par de grands noms, qui se déploie autour du bassin Jacques-Cœur et des nouvelles lignes de tramway – Montpellier en compte désormais quatre, aux couleurs pétaradantes conçues par les plus grands designers (Garouste et Bonetti, Christian Lacroix) – qui amènent par l’avenue de la Mer, aux portes de la Méditerranée ! www.ot-montpellier.fr

Àportéedelamer Jusqu’à la fin des années 60, les Montpelliérains avaient l’habitude de se rendre sur la côte à une dizaine de kilomètres, en empruntant le petit train de Palavas, immortalisé par le dessinateur Dubout. Et puis Montpellier a perdu ce débouché naturel vers la mer. Mais depuis peu, les transports en commun permettent à nouveau de se rapprocher de la côte. La nouvelle ligne 3 du tramway dessert l’étang de l’Or à Pérols, situé à seulement 2,5 km de Carnon et Palavas. En été, des navettes de bus permettent d’achever le trajet. Plus détendu encore, des vélos en self-service permettent au départ de Montpellier de rejoindre la mer en suivant les berges du Lez en moins d’une heure. Idéal pour aller faire une petite baignade ou dîner et faire la fête dans l’une des nombreuses plages privées installées sur le Petit et le Grand Travers. SUDDEFRANCE - 46 -


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CIRCUIT DE MONTPELLIER AU PIC SAINT-LOUP Serpenter le long du viaduc de Castries

PIC SAINT-LOUP

6

LES MATELLES

4

5 3

SAINT-MATHIEUDE-TRÉVIERS

Restinclières CASTRIES

2

1

Après avoir éventuellement visité les jardins à la française du château de Castries, le “petit Versailles du Languedoc”, prendre la direction de Guzargues pour se rendre au pied de cet étonnant viaduc, datant de 1670. Edifié par le créateur du canal du Midi Pierre-Paul Riquet, ce viaduc de 6800 m servait simplement à alimenter en eau le parc du château ! C’est le plus important ouvrage hydraulique à usage privé de France. Jolie balade à faire, possible en calèche une fois par semaine ! Château de Castries, avenue de la Gare. Tél. 00 33 (0)4 99 74 01 77. Office de Tourisme de Castries : 00 33 (0)4 99 74 01 77

Respecter l’environnement à Restinclières Doté d’une Maison de l’environnement et d’un centre de recherche, ce domaine de 215 ha, au cœur des garrigues, sur la commune de Prades-leLez, permet de découvrir la faune et la flore. Des expositions sur l’environnement y sont régulièrement proposées. Domaine de Restinclières, à Prades. Tél. 00 33 (0)4 99 62 09 40.

Située dans une propriété privée, cette retenue d’eau au pied du Pic Saint-Loup, qui s’étend sur 6 ha dans un cadre naturel et sauvage, est néanmoins accessible et la baignade autorisée mais non surveillée, sauf l’été. L’eau y a d’étonnantes couleurs turquoises selon la lumière du jour. En bordure, la Guinguette des Amoureux offre un cadré idéal pour un déjeuner bucolique, d’autant que le restaurant est dans une démarche locavore. La Guinguette des Amoureux, route de Cécéles à Saint-Mathieu-de-Tréviers. Tél. 00 33 (0)4 67 55 31 16.

A l’assaut du pic Saint-Loup L’ascension du pic Saint-Loup se fait traditionnellement de Cazevieille. Ce mont de 658 mètres et son double l’Hortus (512 mètres) dominent les garrigues et offrent un point de vue superbe sur les Cévennes jusqu’à la mer. L’ascension est facile mais longue (environ 1 heure) mais le point de vue en vaut largement la peine. Lieu magique dans cette végétation faite de chênes verts, de pins d’Alep, d’arbousiers. Au sommet, les ruines du château de Montferrand veillent depuis 1108 ! Pour les moins courageux, la société Eepik loue des VTT électriques pour des circuits œnotouristiques autour du pic Saint-Loup ! www.tourisme-picsaintloup.fr www.eepik.com

Se réjouir de la “folie” de Flaugergues En quittant Montpellier après avoir visité l’étonnant et peu connu Jardin des Plantes, créé en 1596 et à ce titre le plus ancien de France, prendre la direction du quartier du Millénaire pour rendre visite à la famille de Colbert, propriétaire d’un château et d’une exploitation viticole, aux portes de la ville. Cette “Folie”, comme on les appelait, date du XVIIe siècle et présente un bel ensemble architectural. A noter le jardin “à l’anglaise”, riche de nombreuses plantations, et l’allée d’oliviers donnant sur la mer. On peut aussi déguster les vins du domaine et déjeuner dans le très bon restaurant Le Folia, créé voilà trois ans dans les dépendances. Jardin des plantes, bd Henri-IV à Montpellier. Château de Flaugergues, 1744, avenue Albert-Einstein. Tél. 00 33 (0)4 99 52 66 37 www.flaugergues.com

Se baigner dans le lac de Cécéles

Déambuler dans les Matelles En pleine garrigue, entre Méditerranée et Cévennes, le centre du village est bâti à l’abri de remparts érigés au XVe siècle. Dans les ruelles, les façades des maisons sont munies de très beaux escaliers extérieurs et ornés de détails architecturaux. Sympathique restaurant, Le Pic Saint-Loup, avec une belle terrasse à l’ombre des micocouliers. Le Pic Saint-Loup aux Matelles. Tél. 00 33(0)4 67 84 35 18. SUDdeFrance - 47 - SUDDEFRANCE - 47


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DESTINATION VILLES MENDE

Ancien siège épiscopal, Mende a gardé de nombreuses traces de son passé. Et reste le point de départ idéal pour la visite des Grands Causses.

Mende, épicentredelaLozère épicentre de la Lozère

D

ans la haute vallée du Lot dans la région des grands causses, Mende (Lozère) est frappée par le sceau de l’histoire. L’arrivée au pied de la basilique-cathédrale Notre-Dame-et-SaintPrivat (édifiée au XIVe siècle selon la volonté de Guillaume de Grimoard, qui devint en 1362 le sixième pape d’Avignon sous le nom d’Urbain V) est toujours fascinante, par le contraste créé entre cet imposant édifice trônant au cœur du centre ancien et l’aspect resserré de l’habitat local, avec ses toits en lauze de schiste. Démesure et grandeur passée d’une ville qui fut siège épiscopal, jusqu’à la Révolution. Au XVIe siècle, Mende figurait comme l’un des diocèses les plus riches du Languedoc.

Mais la principauté ecclésiastique connut de sombres heures : malgré la réforme protestante qui convertit une partie du Gévaudan, Mende resta fidèle à la foi catholique. Sa devise d’ailleurs lui vient de là : « les ténèbres ne m'ont pas envahi ». Assiégée et prise en 1579 par les troupes du capitaine huguenot Merle, la ville fut brûlée et rasée en grande partie. Aujourd’hui, cette petite ville surprend ceux qui la découvrent. La population est en augmentation, des universités et centres de formations ont décidé de s'y implanter, des industries non polluantes également. Forte de cet élan, Mende embellit ses boulevards, ses ruelles bordées d’édifices anciens et son image de “ville à la campagne”. On profite du vieux centre, au pied de montagnes d'où jaillissent un grand nombre de sources qui SUDDEFRANCE - 48 -

• MENDE

s'en vont serpentant à travers les jardins et les prairies des bastides éparses. Canalisées et alimentant le réseau d’eau souterrain de Mende, ces sources se retrouvent en surface autour de l’ancien lavoir et dans les nombreuses fontaines qui parsèment les ruelles. Mende est un excellent point de départ pour visiter la région des Grands Causses, ou le Mont Mimat qui la surplombe, imposant avec son épaisse forêt de pins noirs. Cette ville, profondément sportive, accueille par ailleurs de nombreuses manifestations : Trèfle Lozérien (rallye international de moto tout-terrain), rallyes automobiles, Grande Fête du Sport (fin juin une année sur deux), semi-marathon Marvejols-Mende... www.ot-mende.fr


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CIRCUIT 24 H A MENDE

Bd du So ub ey ran

Du plus haut clocher de la cathédrale

les Éco

Rue d e

martyr de Saint Privat (IIIe siècle). Les pèlerinages vers son tombeau furent à l’origine du premier développement de la ville. Au sommet, des espaces aménagés vous attendent, mais le causse de Mende, couvert d’une belle forêt domaniale, offre de nombreuses haltes possibles. Des sentiers balisés invitent à comprendre ce site naturel ou à suivre les traces de son histoire.

des Rue

l’Erm itage

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quartier juif, se trouve rue Avenue du 8-M Notre-Dame, ai-1945 e l’une des ruelles llevu e B Allée des e les plus ue d R Av. ée er Soupirs alpittoresques. de-TM All oum assigdne-Lattreé y ud Av. Pau l-D La rue de la a a olle u l lin- D Pa de r Jarretière, ainsi ai bay Bd Qu -Rou Luc iennommée en te i t Arn Pe ault raison de son Cathédrale n étroitesse, a o Av. Foch d de Mende u Bd e-Co He Bd Brite u Pèr conservé la nri xte Av. d -Bo uri belle porte du llo n Couvent des Ursulines. Ne manquez pas le Pont NotreDame (XIIIe), le plus vieux pont construit sur le Lot qui, depuis Au fil des ruelles des millénaires, résiste aux crues du fleuve. L’autre côté de la rive offre une vue sublime de la ville. Ne vous privez pas d’une visite guidée proposée par l’Office de Tourisme et faite par une enfant du pays capable d’improviser des visites bucoliques dans les jardins du Pré-Vival, ces terrains affermés par l’évêque aux beaux abris en colombages, ou de vous emmener à la découverte du Mende secret qui cache derrière ses portails des cours romantiques, des jardinets, des escaliers sublimes. Vous en redemanderez ! Office de Tourisme de Mende. www.ot-mende.fr Tél. 00 33 (0)4 66 94 00 23. Av. Geo rg

Symbole de la puissance des évêques, la cathédrale Notre-Dame de Mende fut construite à partir de 1369 à l’initiative du pape Urbain V, originaire du Gévaudan. Partiellement détruite durant les guerres de religion, elle fut reconstruite entre 1598 et 1620. Ses dimensions imposantes et ses deux clochers asymétriques dominent la cité qui l’entoure. L’après-midi est idéal pour entreprendre la visite qui invite, à 16 h, à monter les 430 marches du plus haut clocher. Le point de vue est splendide et permet aussi d’admirer de plus près les nombreuses gargouilles !

Dîner à la Safranière

En arrivant, garez votre voiture et oubliez-la pour la journée. Arpentez les ruelles étroites du cœur historique à la recherche des multiples éléments patrimoniaux qu’elles recèlent. Mende compte 32 fontaines, dont 26 en son centre, la plus ancienne datant du XIVe siècle. Leur présence explique pourquoi la ville s’est construite sur ce versant nord, alimenté par la source de la Vabre qui coule encore dans le lavoir voûté de la Calquière, comme à l’époque des tanneurs qui, jusqu’au XVIIe siècle, y nettoyaient les peaux à la chaux. Il faut parfois lever les yeux pour découvrir des oratoires accrochés à flanc de mur, ces petites chapelles abritent souvent des vierges noires comme en Auvergne. Près de la Halle aux blés, évoquant les nombreux marchés et foires d’antan, la Chapelle des Pénitents est un des derniers vestiges des remparts du XIIe siècle.

En traversant le pont Les maisons à pans de bois et à colombages sont nombreuses, celle dite “ancienne synagogue”, ultime témoignage de ce qui fut jusqu’en 1306 le

A 5 kilomètres de Mende, La Safranière, sur le site d'une ancienne exploitation de safran, est une étape gourmande saluée par un Bib Michelin qui mérite qu’on s’éloigne un peu de la capitale lozérienne. Le chef, Sébastien Navecth, passé par de grands établissements (Dodin-Bouffant et Le Divellec à Paris, Enoteca Pinchiori à Florence…) peaufine une cuisine raffinée de produits de terroir, au gré de sa créativité et de ses souvenirs de voyage. La meilleure table de la ville, pour le Gault&Millau. Et à des prix abordables. La Safranière. Hameau de Chabrits. Menu 19 € le midi et de 23 à 47 €. Ouvert tous les jours sauf mercredi midi et dimanche soir. Tél. 00 33 (0)4 66 49 31 54.

Pique-nique sur le Causse de Mende

Avant l’heure du déjeuner, rendez-vous au marché, le samedi, place Urbain-V, devant la cathédrale, le mercredi place Chaptal, ou poussez la porte des boutiques proposant les produits locaux. Les spécialités ne manquent pas : charcuterie lozérienne, nombreux fromages de chèvre, de brebis ou de vache. Côté sucré, les croquants de Mende sont incontournables, les tartelettes aux myrtilles irrésistibles. Le pique-nique dans le panier, il reste à gravir le chemin qui mène à l’Hermitage et à la Croix du Mont-Mimat, lieu du SUDDEFRANCE - 49 -


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DESTINATION NÎMES

Nîmes,labelledepierre auxaccentsibériques Cité au glorieux passé antique, place importante de l’histoire du protestantisme, Nîmes est fière de son patrimoine et cultive ses différences avec, en toile de fond, cet art de vivre si particulier.

E

ntre la rigueur protestante et l’exubérance camarguaise, Nîmes (Gard) a décidé de ne pas choisir. A la fois extravertie et secrète, Nîmes est une ville polychrome. Riche d’une histoire de plus de 2500 ans, Nîmes devint colonie sous l’Empire Romain et fut couverte de somptueux monuments qui témoignent de l’importance de la cité. La Tour Magne, partie de l’enceinte romaine, la Maison Carrée, temple qui dominait le forum de la cité antique, le temple de Diane et les anciens thermes romains, la porte d’Auguste et les arènes bien sûr, sont les témoins immobiles de cet âge d’or. Sans oublier le castellum, point d’arrivée de l’aqueduc construit pour affirmer la munificence de la ville et dont il reste aujourd’hui un monument à nul autre pareil : le Pont du Gard. Aucune autre ville française ne dispose d’un tel patrimoine. Vestiges

grandioses, ces bâtiments élégants font la fierté d’une ville qui a su continuer de vivre avec son histoire. C’est bien le cas des arènes, construites au Ier siècle après JésusChrist, longues de 133 mètres et hautes de 21 mètres, qui accueillaient les jeux antiques et qui, 2000 ans après, continuent d’être le cœur battant de la ville au moment des concerts et opéras qui y sont donnés, mais aussi durant les fameuses ferias de la Pentecôte et des Vendanges. Si plus de 10000 passionnés s’entassent sur les gradins de pierre pour suivre les corridas, dans les rues de la ville ce sont des dizaines de milliers de personnes qui viennent vivre à l’heure de cet événement, dans une ambiance mi-espagnole mi-camarguaise, totalement atypique. Facétieuse, Nîmes la romaine sait être aussi Nîmes la méridionale, avec ses cafés où l’on s’interpelle d’une terrasse à l’autre, ses SUDDEFRANCE - 50 -

• NÎMES

Des crocodiles en pays nîmois Comment le saurien s’est-il retrouvé sur le blason de la ville ? C’est le fait d’une monnaie frappée à Nîmes à l’époque gallo-romaine : pour célébrer sa victoire contre Antoine et Cléopâtre, l’empereur Auguste fit exécuter dans sa province une pièce avec son profil et celui de son gendre Agrippa sur une face et un crocodile attaché à un palmier sur l’autre pour symboliser l’Egypte soumise. Le crocodile est ainsi devenu le symbole de la ville en 1536, devenant la mascotte nîmoise. D’ailleurs, dans l’escalier d’honneur de la mairie, quatre crocodiles empaillés sont depuis des lustres accrochés au plafond. Même les footballeurs de l’équipe locale sont surnommés “les crocodiles”.


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DESTINATION NÎMES LA TOUR MAGNE.

LES JARDINS DE LA FONTAINE.

halles réputées où s’affairent plus d’une centaine de commerçants et artisans talentueux, ses boulevards bordés de micocouliers et de platanes où il fait bon déambuler, ses places ombragées comme l’Ilôt Littré. La ville aussi sait être Nîmes la discrète, avec ses élégants immeubles du XVIIIe siècle où réside la HSP – la haute société protestante – dans le quartier de la Fontaine où l’on soupçonne à peine l’élégance des cours intérieures, près des Jardins du même nom. Jalouse de son passé, Nîmes sait aussi

conjuguer le présent et malgré son riche patrimoine, la ville est un terreau pour de grands noms de l’architecture qui ont fait naître là quelques bâtiments qui ont fait date comme Nemausus de Jean Nouvel, et surtout le Carré d’Art, audacieux immeuble de Norman Foster en écho à l’antique Maison Carrée. Une symbiose de la ville et de ce dialogue perpétuel passé-présent. www.ot-nimes.fr

La passion de la fête

Deux fois par an, Nîmes la romaine devient la plus espagnole des villes françaises. A la fin du printemps et avant l’arrivée de l’automne, se déroulent les deux ferias, d’une telle réputation qu’ils font de Nîmes la première “plaza de toros” hexagonale. C’est en 1811 que des courses de taureaux furent organisées pour la première fois, en l’honneur du roi de Rome. Et c’est en 1863 que se tint pour la première fois une manifestation taurine dans les arènes deux fois millénaires. La feria elle, a été créée en 1950. Depuis, l’amour du taureau est passionnel. Si la Feria des Vendanges en septembre draine surtout un public “d’aficionados” venus pour les spectacles taurins, la Feria de Pentecôte est aussi une fête populaire drainant une foule conséquente, venue écouter les bandas, les concerts ou les danseuses de flamenco et danser dans les bodegas. SUDDEFRANCE - 51 -

Un “carré” au centre de la ville Elle a beau s’appeler “Maison Carrée”, elle n’est pas carrée ! D’ailleurs, elle mesure 26 mètres de long et seulement 15 de large. Pourquoi ce nom alors ? Parce qu’en latin le terme a d’abord désigné une forme à angle droit… Edifié durant les toutes premières années de l’ère chrétienne, le monument était dédié aux “princes de la jeunesse” et particulièrement aux fils adoptifs de l’empereur Auguste, premier empereur romain qui fit de Nîmes une sorte de vitrine des colonies romaines, construisant de somptueux bâtiments publics, dont ce sanctuaire étonnant. Inspirée du temple d’Apollon de Rome, la Maison Carrée fait partie des temples les mieux conservés du monde romain. Et ce sont les utilisations que lui ont trouvées ses propriétaires qui lui ont valu sa survie. Utilisée sans discontinuer depuis le XIe siècle, cet édifice a successivement servi de maison consulaire, d’écurie, d’appartement, d’église, de lieux de stockage des archives départementales. Musée depuis 1823, ce temple aurait inspiré les concepteurs de la Madeleine à Paris. Aujourd’hui la Maison Carrée abrite un film en 3D, “les princes de la jeunesse”, qui du gladiateur au torero fait replonger le spectateur dans 2000 ans d’une riche histoire.


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DESTINATION TERROIR CANIGOU - CÉRET

• CÉRET

LeCanigó, grandsitedeFrance Le Pic du Canigó est le joyau du pays catalan. Culminant à 2 784 mètres d'altitude, il regroupe de multiples curiosités locales. Il est classé grand site depuis juillet 2012.

L

e Canigou est une terre de légendes et attire chaque année de nombreux visiteurs. En effet, ses chemins sinueux offrent un large choix de balades, accessibles aussi bien aux marcheurs du dimanche, qu'aux randonneurs les plus expérimentés. Ici, à seulement 50 kilomètres de la mer, de mul-

tiples curiosités du patrimoine roussillonnais ont été construites. Comme l'abbaye de Saint-Martin-du-Canigou, fondée au Xe siècle par un comte de Cerdagne et juchée à 1096 mètres d'altitude. Ou encore le prieuré de Serrabone, composé d'une tribune dont les sculptures et les détails de marbre rose représentent un véritable chef-d'œuvre de l'art

Céret,foyer de la tradition catalane Céret est connue à plus d’un titre : réputée pour ses cerises, la capitale du Vallespir est également un lieu de tauromachie mais aussi et surtout une cité qui a marqué de son empreinte l’art moderne. Nombre de cubistes ont en effet fréquenté les ruelles escarpées de la cité : Chagall, Soutine, Braque, Max Jacob et surtout Pablo Picasso. Depuis 20 ans, Céret possède un remarquable musée d’art moderne riche d’œuvres de Matisse et d’une série de céramiques de Picasso. Signe de vivacité pour cette commune qui est également le principal foyer de la culture et du folklore catalan, où la sardane est honorée chaque année ! www.ot-ceret.fr

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roman roussillonnais. Mais il offre d'abord un belvédère fascinant. On raconte qu'il est possible d'observer son sommet depuis Barcelone, voire même depuis Marseille par temps clair. L'une des plus belles traditions qui l'animent se déroule le week-end précédent la Saint-Jean, soit quelques jours avant le 24 juin. Il s'agit de la Trobade, réunissant tous les amoureux du Canigou. Ces derniers grimpent jusqu'à sa cime, chargés de fagots de bois ficelés, et dotés de messages d'espoir et de paix. Le 23 juin, veille de la Saint Jean, l'un d'eux rapporte la flamme originelle, conservée traditionnellement au Castillet, à Perpignan. Le soir, à minuit, la fameuse Flamme du Canigou est enfin régénérée. Les pèlerins passent alors une nuit à la belle étoile dans une ambiance chaleureuse. On peut d'ailleurs observer l'embrasement du pic depuis plusieurs villages du Conflent. Le jour J, les marcheurs récupèrent la flamme et redescendent les sentiers du Pic en une étonnante et lumineuse procession. Puis la conduisent jusqu'aux villages pour alimenter les feux de la Saint Jean. Fierté des Catalans, le Canigou vient de recevoir début 2012, au vu des paysages emblématiques des lieux, l’avis favorable de la commission supérieure des sites pour obtenir le label Grand Site, à l’instar du Pont du Gard et de Saint-Guilhem-le-Désert.


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DESTINATION TERROIR CERDAGNE/CAPCIR

C’est une caverne d’Ali Baba des produits du terroir catalan. Chez Bernard Bonzom, tout est fait maison !

UnjambondeCerdagne, çasemérite!

S

ur les hauteurs de Saillagouse, à 90 kilomètres de Perpignan, un vieux village de Cerdagne situé à 1300 mètres d’altitude, Bernard Bonzom, artisan-charcutier, a fait du temps qui passe son meilleur allié. Cette ancienne bourgade de potiers, construite sur le passage de la voie romaine Via Confluentana, se trouve à la croisée des vallées d’Eyne, d’Err et de Llo, célèbres pour leur flore et leur faune. C’est donc dans cette commune d’un millier d’habitants que l’homme de l’art affine ses jambons et ses saucissons, et n’en finit pas d’affiner son métier depuis plus de trente ans ! Une quête qui le mène aujourd’hui à élever lui-même ses cochons. Comme au temps d’avant. Car goûter un bon jambon de Cerdagne, cela se mérite. Avant d’entrevoir les sublimes charcuteries suspendues au-dessus de vos têtes dans le magasin de Saillagouse – une magnifique ferme de 1808 restaurée et transformée en boutique – il faut manger un peu de poussière de la montagne ! Bienvenue à la ferme d’élevage de Bernard Bonzom située, elle, à Serdinya, en contrebas de Saillagouse, où, sur dix hectares de prairie ombragée de chênes lièges s’ébattent quelques 380 cochons. Large White, Landrace, Piétrain, Cochon Ibérique, quatre races se partagent ce bout de montagne. « Ici, j’ai tout fait moi-même, les enclos, les abris, les clôtures, l’abreuvement automatique, j’en ai

passé des heures à transpirer pour mes cochons, raconte Bernard Bonzom. Le travail du produit consiste à ne proposer que ce que je fabrique, poursuit-il. En 2008, je me suis dit qu’il fallait aussi que j’élève moi-même. Comme le faisaient autrefois nos anciens. Je sais ce qu’ils mangent, le rythme d’engraissement n’est pas forcé, les animaux ne sont jamais malades. Il n’y a rien de mieux que l’élevage en plein air », professe-t-il. Les cochons arrivent ici à l’âge de 2 mois. Ils passent encore sept mois dans les enclos jusqu’à ce qu’ils atteignent leur poids d’abattage, entre 130 et 140 kilos. La suite de l’histoire, c’est toujours celle du temps passé. D’abord, la viande qui prend bien tout le sel jusqu’au cœur de l’os, afin de garantir sa conservation. Immergée dans un

bain de gros sel sec, la salaison dure une quinzaine de jours. « On pique à ras de l’os. Lorsqu’on sent déjà une odeur de jambon, et non pas de viande, on peut le suspendre au séchoir naturel pour démarrer l’étape du séchage ». C’est le moment où le jambon “transpire” et emprisonne son parfum. La matière grasse entre dans les fibres musculaires, un processus naturel de transformation qui permet de développer les arômes. Les jambons vont ainsi passer une longue année dans le silence du séchoir. Pour être ensuite mis à la vente dans cette incroyable boutique où l’on est happé par ces odeurs enivrantes de bonnes charcuteries ! www.bernard-bonzom.com

Le canari de Cerdagne Le Train Jaune est l’autre institution du pays catalan. Il roule sur la plus haute voie ferrée de France, sans crémaillère. Il a été créé en 1910 pour désenclaver les zones montagneuses sur les hauts plateaux de Cerdagne et du Capcir. Il dessert d'ailleurs Bolquère, la plus haute gare SNCF de France juchée à 1592 mètres d'altitude. Cette voie pittoresque a pour point de départ Villefranche-de-Conflent, où elle rejoint le réseau SNCF classique. Elle dessert ensuite de nombreux villages catalans, sur 62 km de long, tels MontLouis, Saillagouse ou encore Osseja, pour finir sa course à Latour-de-Carol. L'été, de nombreux visiteurs affluent pour emprunter ce train si typique, et voir défiler le majestueux paysage qui l'entoure, à la vitesse moyenne de 30 km/h... www.ter-sncf.com SUDDEFRANCE - 53 -


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DESTINATION TERROIR PAYS CATHARE

Al’assaut descitadelles duvertige

LE CHÂTEAU DE QUÉRIBUS.

Les châteaux du Pays Cathare semblent encore protégés d’une histoire qui a marqué les paysages audois.

R

eligion chrétienne dissidente, propagée par des prédicateurs à partir de 1140, le catharisme connaît rapidement de nombreux adeptes dans le Languedoc reçoit la considération des seigneurs et crée des diocèses à Toulouse, Carcassonne, Albi, Agen. Pour contrer l’essor de cette religion qui réfute les dogmes et l’autorité de l’église catholique, le pape Innocent III entreprend la “Croisade des AlSUDDEFRANCE - 54 -

bigeois” en 1209. Avec à leur tête Simon de Montfort, les Croisés déploient une répression sans pitié et massacrent notamment la population de Béziers. Carcassonne, Minerve, Lastours qui tombent l’une après l’autre. Le comté de Toulouse est vaincu. Le traité de Meaux (1229) met un terme à la guerre sainte, tandis que l’Inquisition continue à chasser les hérétiques, qui se réfugient dans les villages fortifiés du Minervois et des Corbières. Devenu conflit d’indépen-


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dance du Sud contre le royaume de France, l’aventure cathare s’achève par la chute de ces places fortes et le rattachement du Languedoc à la couronne de France. C’est cette épopée que relatent les châteaux du Pays Cathare. Peyrepertuse (le plus imposant), Aguilar, Termes, Puilaurens, Quéribus (la dernière place forte des Albigeois, qui rendit les armes en 1255) et Puivert, figurent parmi les plus imposants. A la fois aériens et massifs, les vestiges de ces forteresses, qui s’élevaient à plus de 700 mètres d’altitude, semblent suspendus en équilibre sur les pitons rocheux ou jaillis du roc où ils s’agrippent, tandis que leurs enceintes crénelées transmettent une impression de puissance. Aujourd'hui, de Durban à Lagrasse, la route des châteaux du Pays Cathare propose une visite au cœur de l’histoire des “bons hommes” et des monuments forts nombreux. Office intercommunal de tourisme des Corbières Sauvages, Cucugnan. Tél : 00 33 (0)4 68 45 69 40.

Les châteaux du Pays Cathare en Languedoc-Roussillon

Peyrepertuse, le vaisseau de pierre

1 - Aguilar • 2 - Arques 3 - Carcassonne • 4 - Lastours 5 - Minerve • 6 - Puilaurens 7 - Puivert • 8 - Peyrepertuse 9 - Quéribus • 10 - Saissac 11 - Termes • 12 - Villerouge-Termenes NB : Cette carte mentionne les ruines de châteaux du Pays Cathare. D’autres sites cathares (abbaye de Saint-Papoul, de Villelongue, etc.) sont également à visiter dans la région.

LES RUINES DU CHÂTEAU DE PEYREPERTUSE. Mas-Cabardès

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Il culmine à plus de 800 mètres, se lovant au-dessus de la brume matinale qui parfois enserre les garrigues et les vignes de cette partie des Corbières. Dans ces reliefs contrariés, la silhouette du château de Peyrepertuse s’étire, tel un navire de pierre en partance pour le large. Impressionnante, la plus grande des forteresses cathares du Languedoc-Roussillon était réputée imprenable. Et ne sera jamais prise : même aux heures les plus tourmentées de la Croisade contre les Albigeois, Peyrepertuse n’a pas eu à subir les assauts des troupes du roi. Guilhem, seigneur de Peyrepertuse, se soumet sans combattre et le château devient forteresse royale en 1240. En 1258, le traité de Corbeil fait de Peyrepertuse l’un des “cinq fils de Carcassonne” aux côtés d’Aguilar, Quéribus, Termes et Puylaurens, c’est-à-dire l’une des cinq forteresses protégeant la frontière avec l’Aragon puis l’Espagne, jusqu’en 1659, date à laquelle le Roussillon sera attribué à la France par le Traité des Pyrénées. Cependant Peyrepertuse abrita une garnison jusqu’à la Révolution française de 1789 et fut ensuite revendu comme bien national. Les premiers travaux de restauration datent de 1950. Château de Peyrepertuse, à Duilhac. Tél. 00 33 (0)4 82 53 24 07. www.chateau-peyrepertuse.com

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DESTINATION TERROIR LIMOUX / CASTELNAUDARY

CASTELNAUDARY LIMOUX

Castelnaudary, villegourmande LE GRAND BASSIN.

G

renier à blé du Languedoc depuis le Moyen-Age, la plaine du Lauragais est une véritable palette chromatique : les champs de blé, de maïs, de tournesol ou de haricot qui entourent Castelnaudary donnent des couleurs d’or à cette riche région paisible, située au pied de la Montagne Noire. Terre d’histoire qui fut le théâtre de nombreux affrontements durant l’épopée cathare, pendant la guerre de Cent Ans puis la Fronde, Castelnaudary possède une cer-

taine douceur de vivre avec ses petits recoins dans la vieille ville, et puis, bien sûr, grâce au Canal du Midi et à ce grand bassin de 7 hectares qui en fait une escale fluviale agréable. Surtout, Castelnaudary possède une réputation internationale grâce à son statut de capitale mondiale du cassoulet, ce plat à base de haricots secs provenant du Lauragais, de saucisse de porc et de cuisses de canard. Une Grande Confrérie se fait fort depuis quarante ans de porter haut les couleurs de ce plat rustique et succulent qui est fêté tous les ans fin août, durant une mémorable Fête du cassou-

Le premier vin à bulle de l’histoire N’en déplaise à la champagne, c’est à Limoux qu’a été découvert le principe du vin pétillant. C’est à l’abbaye de Saint-Hilaire qu’un moine a découvert le principe de nouvelle fermentation d’un vin blanc mis en bouteilles et obturé par un bouchon de liège. La Blanquette de Limoux est ainsi le premier brut du monde, créée en 1531. Aujourd’hui, la réputation viticole de Limoux et de son terroir est telle que tous les ans une manifestation baptisée “Toques et clochers” attire des milliers de visiteurs pour une vente aux enchère des vins de l’appellation, parrainée par de grands cuisiniers. Office de Tourisme de Limoux. Tél. 00 33 (0)4 68 31 11 82 - www.limoux.fr

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Au centre de la plaine du Lauragais, la ville audoise est à la fois un port sur le Canal du Midi et la capitale mondiale du cassoulet !

let. Depuis 2007, une “Route du cassoulet de Castelnaudary” a même été créée, proposant un circuit de 270 km axé sur le patrimoine et la gastronomie. Route du Cassoulet. Tél. 00 33(0)4 68 23 05 73 www.castelnaudary-tourisme.com

Limoux, berceau du carnaval Riche de plus de 2000 ans d’histoire, recélant un beau patrimoine historique dont un pont médiéval, Limoux est doublement célèbre pour son vin fabriqué selon la méthode champenoise – la blanquette de Limoux – et son carnaval, vieux de plus de 1000 ans et le plus long du monde. Chaque hiver, de février à avril, Limoux fête les “Fécos”, ces personnages masqués déguisés en Pierrot qui envahissent le centre-ville pour danser dans les cafés sous les arcades. La procession se fait en trois temps durant la journée, la plus étonnante étant celle à la nuit tombée, où à la lueur de torches créées pour l’occasion, le défilé prend une forme poétique, accompagné du rythme lancinant de l’orchestre. Le carnaval de Limoux est l’un des plus connus au monde, à l’instar des carnavals de Rio ou de Venise.


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DESTINATION TERROIR LODÉVOIS / SALAGOU/CLERMONT-L’HÉRAULT

LeLodévois,terre de transitions

VILLENEUVETTE

• • CLERMONT-L’HÉRAULT

LE LAC DU SALAGOU.

A mi-chemin entre causses et vallée, ancrée près du lac du Salagou, Lodève est une ancienne cité industrieuse bâtie en amphithéâtre autour de deux rivières.

D

ominée par la silhouette de la cathédrale Saint-Fulcran, cette ancienne cité épiscopale construite au bord de la Lergue et de la Soulondre, était stratégique quant à sa position géographique, faisant le lien entre la Vallée de l’Hérault et les Causses du Larzac principalement. Les moutons du Lodévois ont longtemps constitué la principale ressource des habitants, qui très tôt développèrent une industrie de la laine, dès le XIIIe siècle. Les fabriques de draps occupaient les maisons de la commune et Lodève eut même le monopole de la fabrication des uniformes militaires. Le déclin de cette industrie

a commencé voilà un siècle et les dernières fabriques ont fermé il y a cinquante ans. Il reste cependant à Lodève une antenne de la manufacture des Gobelins, seule annexe de la célèbre manufacture nationale. Aujourd’hui, la ville est classée Ville d’Art et d’Histoire grâce à son patrimoine bâti et à son Musée Fleury, très actif pour l’organisation d’expositions picturales qui font souvent date. Mais le Lodévois est aussi riche du patrimoine naturel de la région dont le lac du Salagou, retenue d’eau artificielle de 7,5 km de long magnifiée par la couleur ocre de ses berges, couleur due à la composition à base d’argile rouge et de fer du sol. Tandis que se dessinent plus loin les chaos de rochers dolomitiques du cirque de Mourèze, tout autour les villages authentiques de Clermontl’Hérault, Liausson, Octon, Salasc, Celles et Puech, invitent à la découverte de ces paradis 100% nature. www.lodevoisetlarzac.fr SUDdeFrance - -57 SUDDEFRANCE 57- -

Villeneuvette, la cité parfaite Située près de Clermont-l’Hérault, cette ancienne manufacture est l’illustration de l’industrie pré-révolutionnaire. Créée par Colbert, sous Louis XIV, Villeneuvette, dont la porte d’entrée est surmontée de l’inscription « Honneur au travail » est une organisation rationnelle d’une communauté de 800 ouvriers vivant pour une partie sur leur lieu de travail. 47 maisons permettaient au tisserand et à sa famille d’habiter sur place et de travailler chez lui. Manufacture royale en 1677, Villeneuvette se développa pendant un siècle avant de commencer à décliner après la Révolution. Mais la manufacture n’a fermé qu’en 1954. Aujourd’hui, il transpire de cette unité architecturale avec ces bâtiments ordonnancés, sa fontaine, une atmosphère particulièrement paisible.


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DESTINATION TERROIR SAINT-GUILHEM / GIGNAC

Les terrassesduLarzac, frontièrededeuxmondes

En rupture géologique radicale avec le littoral, l’arrière-pays de l’Hérault, entre Lodève et Montpellier, annonce les grands causses et la fin de l’influence méditerranéenne.

I

l faut à peine trente minutes, à l’ouest de Montpellier, une fois quittée la douceur du chant des cigales et de ses paysages avec ses garrigues et ses oliviers, pour constater le changement. Sorte de sas géographique avant les causses, cette zone qu’empruntent depuis des siècles les pèlerins de SaintJacques-de-Compostelle circulant sur la Via Tolosana, correspond à un relèvement brutal du Massif-Central. Elle a été rebaptisée “Terrasses du Larzac” par les viticulteurs, qui ont créé ici l’un des plus beaux terroirs du Languedoc. D’Aniane à Montpeyroux, en passant par Jonquières et Gignac, les terrasses abritent quelques-uns des vignerons les plus brillants et les plus prometteurs du Languedoc. Entre les circuits découvertes, la “Circulade Vigneronne” qui a

SAINT-GUILHEMLE-DÉSERT

PANORAMA SUR LES CONTREFORTS DU LARZAC. lieu chaque année début juillet, un petit train qui circule dans les vignes à Saint-Jean-de-Fos, la culture de l’accueil dans les caveaux, l’œnotourisme est ici un véritable art de vivre. Mais aux côtés des plaisirs temporels, nombre de plaisirs spirituels s’offrent aux visiteurs, que ce soit la visite incontournable de Saint-Guilhemle-Désert, l’étonnant chemin de croix de Gi-

gnac ou encore la grotte de Clamouse, sans oublier les balades contemplatives dans ces territoires de calcaire et de marne, ou l’ascension du mont Saint-Baudile (848 mètres), du sommet duquel on embrasse d’un seul regard toute la plaine viticole de l’Hérault, jusqu’à la mer. www.terrasses-du-larzac.com

MatthieuTorquebiau, le goût de l’équilibre En Terrasses du Larzac, brille une étoile montante de la vigne languedocienne, Matthieu Torquebiau. Age : 37 ans. Signes particuliers : patience, humilité et goût du travail. Créateur du domaine de l’Hermas, qu’il dirige et habite, avec une femme pétillante et un enfant à croquer. On pourrait conter une histoire familiale comme c’est très souvent le cas en Languedoc, mais tout serait trop simple. Certes, Matthieu est tombé dans la passion du vin grâce à son grand-père vigneron et s’est installé à côté des terres filiales. Mais en 2003, son diplôme d’œnologue en poche, il prend son bâton de pèlerin seul, à la recherche de son terroir. En cœur de garrigues, il achète à la commune de Gignac une parcelle à 250 mètres d’altitude, versant nord et calcaire. Dans cette “hermas” qui signifie en occitan “terre en friche”, naît ex-nihilo le Domaine de l’Hermas. Sur ces 6 hectares, il plante de la syrah pour sa fraîcheur et son fruit, ainsi que du mourvèdre, tout simplement parce qu’il est amoureux de ce cépage si compliqué. Patiemment pendant sept ans, il bichonne sa vigne en devenir et travaille chez d’autres vignerons. « De ces expériences, je garde entre autres, le goût de faire des vins natures c’est-à-dire des vins où l’on ne rajoute rien », précise t-il. En 2009 sort son premier millésime. Il correspond au vin qu’il aime : « digeste et pas compliqué d’un point de vue dégustation ». Résultat, son Hermas rouge est définitivement fluide, aérien avec une belle complexité aromatique et une acidité parfaite. Entre temps, Matthieu Torquebiau rachète quelques autres parcelles et produit une cuvée Hermas en rosé et en blanc au nez éclatant d’agrumes, une bouche fondante, parfaitement équilibrée et une finale longue en plaisir. Ses vins sont d’ores et déjà à la carte des plus grands noms de la restauration hexagonale comme Bras à Laguiole, à l’Arpège d’Alain Passard et chez Jean-François Piège à Paris. www.lhermas.com

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DESTINATION TERROIR PÉZENAS

Pézenas,ladouceur languedocienne Pézenas est le théâtre de riches hôtels particuliers et de rues pavées d’histoire.

L’

art et les métiers ont une grande place dans l’histoire de la ville dont les Montmorency et le Prince Conti, gouverneurs du Languedoc, avaient fait leur capitale. Pézenas conjugue les arts : de la danse, au théâtre, à la musique. Une trentaine d’artistes créateurs, de costumiers, marionnettistes, mosaïstes, ferronniers, tailleurs de

pierre ou ébénistes font encore la réputation de la ville. Au-delà de ses hôtels particuliers comme l’Hôtel de Peyrat, la ville accueille des métiers d’arts comme ceux de la scène, du patrimoine, mais Pézenas sait encore conjuguer le souvenir de Molière et de Boby Lapointe. La ville attire les brocanteurs et antiquaires, elle en compte une concentration importante. Des foires annuelles s’y tiennent dès le mois de mai et en octobre. Des personnages illustres ont jalonné son histoire. Jean-Baptiste Poquelin alias Molière est arrivé à Pézenas en 1650. Il y resta trois mois pour amuser les États Généraux du Languedoc. Il reviendra y séjourner par deux fois,

PÉZENAS

L’HÔTEL DES BARONS DE LACOSTE.

successivement en 1653 et 1656. Cette ville-étape a été importante pour l’homme de théâtre. Dom Juan reflète en réalité le portrait du Prince de Conti qui était le mécène de Molière à Pézenas. Des personnages piscénois inspireront certaines figures des pièces de Molière comme l’abbé Rouquette, confesseur du Prince qui inspirera Tartuffe. Au cours des siècles qui ont suivi, de vrais mouvements et monuments autour de Molière virent le jour si bien que la ville développa toute une politique culturelle autour de l’homme et du théâtre.

Un théâtre en mémoire de Molière Il était logique que la ville qui s’enorgueillit légitimement d’avoir hébergé Molière et son “Illustre théâtre” au début de sa carrière, dispose d’un écrin à la hauteur de ce privilège. Or, si le mouvement moliériste de Pézenas date de 1886 et que le monument en mémoire du célèbre homme de théâtre a été érigé en 1897, la commune disposait d’un très beau petit théâtre à l’italienne depuis 1803. Hélas, cela faisait 60 ans que cette bonbonnière refaite dans les années 1900 avec ses gypseries, ses papiers peints en trompe-l’œil, ses verrières, était fermée au public. Depuis 1947 exactement. Depuis, cette enceinte où Marcel Pagnol prononça le fameux « si Jean-Baptiste Poquelin (le vrai nom de Molière NDLR) est né à Paris, Molière est né à Pézenas ! » n’a revécu que sporadiquement, le temps de quelques matches de boxe ! Entrepris en 1998, les travaux ont abouti à la réouverture du théâtre en 2012. Le théâtre abrite notamment le festival “Molière dans tous ses éclats”, qui se tient chaque mois de juin. Il est accessible dans le cadre d’une visite intitulée “sur les pas de Molière”. Renseignements Office de tourisme de Pézenas-Val d’Hérault. Tél. 00 33 (0)4 67 98 36 40 - www.pezenas-tourisme.fr

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PORTFOLIO LITTORAL

CHAMPS D’OLIVIERS DANS LE GARD.

RANDONNÉE AU BORD DE LA MER.

VUE SU

LA PLAGE DE LA FRANQUI.

PÉNICHE AMARÉE SUR LE CANAL DU MIDI

LA PLAGE DE L’ESPIGUETTE. SUDDEFRANCE 60 -

LES RU


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PORTFOLIO GRANDS ESPACES

VUE SUR LES MONTS D’ORB DANS LES HAUTS CANTONS DE L’HÉRAULT.

LE CIRQUE DE NAVACELLES.

LES RUINES DU PONT AMBROIX À AMBRUSSUM.

LES GORGES DU GARDON, PRÈS D’UZÈS. SUDDEFRANCE 61 -

VIGNOBLE DANS LE GARD RHODANIEN.


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PORTFOLIO GRANDS ESPACES

BARRE-DES-CÉVENNES, À LA FRONTIÈRE ENTRE GARD ET LOZÈRE.

CANOË DANS LES GORGES DU TARN, PRÈS DU CHÂTEAU DE LA CAZE.

PAYSAGE D’AUBRAC.

LA MARGERIDE EN LOZÈRE.

LE VILLAGE DE SAINT-GUILHEM-LE-DÉSERT, HAUT LIEU DE SPIRITUALITÉ. SUDDEFRANCE 62 -

PAYSAGE DE CAUSSE EN LOZÈRE.

LE CHÂTEAU DE QUÉRIBUS, EN PAYS CATHARE.


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PORTFOLIO PAYS CATALAN

U TARN, A CAZE.

L’ABBAYE DE SAINT-MARTIN DU CANIGOU.

LOZÈRE.

LES ORGUES D’ILLE-SUR-TÊT ET LE CANIGOU.

LA VALLÉE D’EYNE, EN CERDAGNE.

LA FORTERESSE DE SALSES, PRÈS DE PERPIGNAN. SUDDEFRANCE 63 -


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DESTINATION TERROIR UZÈS LA PLACE AUX HERBES.

Joyau émergeant dans un paysage de vignes et d’oliviers, la cité ducale trône dans l’arrière-pays gardois. Et dans le cœur des touristes.

Uzès,ladouceur devivreméridionale

A

l’image des campaniles qui sonnent les heures dans la campagne italienne, Uzès (Gard) a sa tour Fenestrelle, le clocher de la cathédrale Saint-Théodorit qui fend le paysage avec sa toiture en tuiles vernissées jaunes et vertes. Tout un symbole pour la petite cité languedocienne, qui avec seulement 8 000 habitants, est “the city of Languedoc” qu’il faut avoir vu. Absolument ! Uzès, classée en secteur sauvegardé dès 1965, a ses places aux arcades et aux fontaines, ses cafés et ses restaurants, ses ruelles moyenâgeuses étroites et pittoresques, sa douceur de vivre, ses stars (l’acteur Samuel Benchetrit, Guy Lagache le journaliste, JeanLouis Trintignant, etc.) et mérite pleinement cet aveu de Jean Racine à un destinataire parisien, après un séjour uzétien : « Et nous avons des nuits plus belles que vos jours… » (Lettres d’Uzès). Uzès, le premier duché de France, a même quelque chose en plus : une vraie Duchesse

et un vrai Duc, Jacques de Crussol d'Uzès, 17e Duc d'Uzès. Homme d'affaires international, diplômé d'un MBA à l'université américaine de Columbia, le notable s’attache depuis vingt ans à restaurer le château ducal, pour le grand bonheur des touristes. Ceux-ci courent l’été à son marché, tous les samedis matin, à la rencontre des producteurs qui viennent ici vendre les produits du terroir.

UZÈS

L’artisanat, très ancien dans cette région, connaît un renouveau avec l’activité potière et céramique de Saint-Quentin-la-Poterie. Mais c’est au Pont du Gard que l’on vient l’été chercher la fraîcheur et rassasier son âme dans cette région qui rappelle un peu, grâce à ses cyprès et à son relief vallonné, la Toscane. www.uzes-tourisme.com

Une tour drôlement ronde Située près de l’hôtel de Castille, la cathédrale Saint-Théodorit suprend par ses proportions. Construite à la fin du XIe siècle à l’emplacement d’un temple romain, l’église a été maintes fois détruite et la tour actuelle date du milieu du XVIIe siècle. La cathédrale est surtout flanquée sur sa droite d’une tour Fenestrelle, étonnante par sa hauteur et son plan circulaire, extrêmement rare en France et peut-être inspirée des campaniles italiens. Vestige de l’ancienne cathédrale, sa construction remonterait au XIIe siècle, en tout cas pour sa partie basse et sa “vis de saint-Gilles”, escalier dont les marches sont portées par une voûte en berceau hélicoïdal.

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DESTINATION TERROIR SAINT-GILLES / BEAUCAIRE

Saint-Gilles, autourdesonabbatiale

SAINT-GILLES

Ville de transit durant le Moyen-Age, Saint-Gilles est une cité paisible riche d’un patrimoine archéologique et de traditions typiquement camarguaises.

V

ille de pèlerinage, Saint Gilles s’est développée au MoyenAge autour du saint dont elle porte le nom, et de l’abbatiale supposée abriter son tombeau. Elle est alors le grand port du Sud de la France et un point stratégique tant pour le transport des croisés et des pèlerins vers Rome et la terre sainte, que pour le commerce avec l’Orient. Si le saint a perdu de sa notoriété, la ville demeure aujourd’hui une étape sur le chemin de Saint-Jacques-deCompostelle et son abbatiale a conservé, de son prestigieux passé, une superbe façade aux trois portails séparés de colonnes entièrement sculptées, dont l’ordonnance s’inspire des arcs de triomphe de la Rome antique. Ce joyau de l’art roman bas-rhodanien offre une lecture de passages de l’Evangile ou de la Bible ainsi que des styles des différents

sculpteurs qui, au XIIe siècle, ont participé à son ornementation. Détruite en partie durant les guerres de religion et remanié au XVIIe siècle, l’abbatiale a conservé ses tombeaux, gisants et statues. La ville possède d’autres vestiges de son riche passé médiéval, dont plusieurs maisons romanes. La plus célèbre du Languedoc, dite Maison Romane, abrite derrière sa superbe façade en pierres de taille aux grandes portes couvertes de linteaux, certaines salles du musée consacré à l’archéologie et à l’ethnologie régionale. Saint-Gilles est aussi réputée pour son caractère camarguais qui s’affiche lors des nombreuses fêtes taurines qui jalonnent la belle saison : courses camarguaises dans les arènes, lâchers de taureaux dans les rues, indispensables pour sentir battre le cœur de la ville. Un petit tour par le port qui a troqué sa vocation commerciale pour l’accueil des bateaux de plaisance, peut susciter l’envie d’entreprendre une découverte originale de la Camargue via le canal du Rhône à Sète. Un bateau pourra même vous emmener à Beaucaire, autre haut lieu du tourisme fluvial. www.tourisme.saint-gilles.fr Musée de la Maison Romane. Tél. 00 33 (0)4 66 87 40 42.

Beaucaire,ville d’art et d’histoire Beaucaire doit en partie son riche passé au Rhône qui la traverse. Autour de la place de la République, bordée de maisons à arcades, de beaux hôtels particuliers, comme l’Hôtel de Clausonnette (dont les entrepôts du rez-dechaussée étaient loués aux marchands de soieries et draperies), ou l’Hôtel de Ville bâti par les consuls et l’administration royale, sont les témoins de son apogée. Tout comme les dimensions de l’église Notre-Dame-des-Pommiers, immense édifice à la façade curviligne. Le château de Beaucaire, ancienne résidence des comtes de Toulouse, garde encore de beaux vestiges, comme la tour polygonale, la tour ronde et ses remparts surplombant le centre historique. Labellisé “Ville d’Art et d’Histoire”, Beaucaire attire par son patrimoine mais aussi parce que ses rues et ruelles ont séduit des artisans, céramistes, brodeurs, maroquiniers, vanniers, vitraillistes qui la dotent d’un charme supplémentaire. A une poignée de kilomètres, la balade à travers la garrigue, vers l’abbaye de Saint-Roman est un plaisir à ne pas bouder. Creusé dans le calcaire, à partir du Ve siècle, par des moines qui l’occupèrent pendant près de 1000 ans, cet ancien monastère troglodyte est unique en Europe. Un endroit magique et un superbe panorama. www.ot-beaucaire.fr

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LA BAIE DE PAULILLES.


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Terre de contrastes, le LanguedocRoussillon est constitué d’une mosaïque de terroirs. De la montagne à la mer, des hauts cantons à la Méditerranée, de la Petite Camargue à la Côte vermeille,

ART DE VIVRE

ce sont ainsi une multitude de spécialités qui sont proposées et forgent une cuisine ensoleillée et raffinée. Si on connaît l’olive picholine, le cassoulet de Castelnaudary et Carcassonne, les anchois de Collioure, les huîtres des étangs de Leucate et de Thau, la brandade de Nîmes, la seiche de Méditerranée, l’oignon doux des Cévennes ou encore le petit pâté de Pézenas, la palette des saveurs est loin de s’arrêter en si bon chemin. Autant de produits qui portent haut les couleurs d’une région gourmande, tandis que la tradition viticole fait du Languedoc-Roussillon - plus vaste territoire viticole de la planète - qui produit des vins parmi les meilleurs du monde, une zone de jubilations ! Pour en savoir plus, scannez ce QR code avec votre smart phone ou connectez-vous directement à l'adresse suivante : www.destinationsuddefrance.com/artdevivre

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ART DE VIVRE VINS SUD DE FRANCE

Le plus vaste vignoble du monde

Grâce à son climat généreux, à la richesse et à la multitude de ses terroirs, le Languedoc-Roussillon est un vignoble en plein épanouissement qualitatif. C’est aussi le plus vaste espace et le plus ancien espace viticole du monde, qui s’étend sur plus de 200 000 hectares.

Des rosés parmi les plus recherchés Paradoxe de l’histoire, si le rosé est depuis quelques années à la mode, c’est pourtant des trois couleurs du vin le plus… ancien ! En effet, jusqu’au XVIIe siècle, les vins élaborés depuis l’Antiquité étaient des vins réalisés sans vieillissement en cuve et donc de couleur claire. Le terme “claret” avait même été inventé pour désigner le vin en général. Disparu au XIXe siècle au profit du rouge, le vin rosé refait donc son apparition, au fur et à mesure que tombent enfin les préjugés et approximations. Issu des même cépages que le vin rouge (principalement le cinsault, la syrah et le grenache dans la région), le vin rosé n’est bien évidemment pas un mélange de blanc et rouge mais le résultat d’une technique de macération différente. Permettant une palette aromatique riche allant des fruits rouges (framboise, fraise) aux épices avec un bouquet tant floral que fruité ou minéral, les vins rosés du Languedoc-Roussillon sont frais et sensuels et se consomment entre amis. Des IGP pays d’Oc aux Corbières en passant par les Faugères ou les Pic Saint-Loup, ces vins représentent déjà presque 18 % de la production de vins de la région. Elégants et féminins, ils permettent de boire un rayon de soleil.

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S

i pour reprendre la célèbre formule In vino veritas, la vérité est dans le vin, alors le LanguedocRoussillon est vraiment une terre bénie ! C’est d’ailleurs sur ces terres que s’est épanouie la viticulture, puisqu’après l’importation de la vigne par les Grecs en 600 av J.-C dans le sud de la Gaule, la culture du vin s’est développée autour de la Via Domitia, de Narbonne à l’Italie. Pendant vingt siècles, les vignobles vont se construire, jusqu’à ce que la viticulture devienne le principal moteur économique de la région. Le Languedoc et une partie du Roussillon ne sont alors que des rangs de vigne. A tel point que l’on parle d’une “mer de raisin” entre Carcassonne et le Rhône !

De nombreux cépages… Depuis maintenant trente ans, le LanguedocRoussillon s’est lancé dans une redéfinition du métier de viticulteur, pour tirer au mieux profit de la qualité des terroirs. Une qualité empreinte de diversité, sur un territoire qui cultive les vins doux naturels (muscats de Lunel, Mireval, Frontignan, Saint-Jean-deMinervois, Rivesaltes, Banyuls, Banyuls Grand Cru et Maury), les effervescents (dont la Blanquette et le Crémant de Limoux) et une offre de rouges, de blancs et de rosés multiples. A


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L’œnotourisme, un art de vivre Dès les temps les plus reculés, le vin acquit une dimension unique, un produit noble, chargé de significations politiques, économiques, sociales et religieuses. « Les peuples méditerranéens commencèrent à sortir de la barbarie quand ils apprirent à cultiver l’olivier et la vigne », constatait voilà 2500 ans le grand historien grec Thucydide. Héritiers d’un terroir hors normes, les vignerons du Languedoc-Roussillon ont compris l’intérêt de faire découvrir leurs métiers et leurs produits. Puisque un touriste sur trois cite spontanément le vin et la gastronomie parmi les motivations de choix de séjour, il était logique de faire partager cet art de vivre si particulier. Dès le moi d’avril, la région devient l’Eden des amateurs d’œnotourisme avec une multitude de manifestations autour de la gastronomie et du vin. Ces manifestations prennent la forme soit d’une dégustation dans un lieu unique, soit une balade vigneronne et gourmande avec des étapes réparties sur un circuit prédéfini. En avril, Montpeyroux organise « Toutes caves ouvertes », Peyriacde-Mer et Bages proposent sa « Balade des Cinq Sens ». En mai, l’AOC Lirac propose sa traditionnelle balade gourmande des Jaugeurs tandis que l’AOC Costières de Nîmes organise ses « Vignes Toquées » et les vins de la Clape près de Narbonne, leurs « Sentiers Gourmands ». Dans les PyrénéesOrientales, c’est grâce à une initiative des vignerons du village qu’à Calce, « les Caves se rebiffent » au milieu du mois. Les manifestations s’échelonnent tout l’été, avec nombre de circulades vigneronnes en terrasses du Larzac, les vignes buissonnières en Pic Saint-Loup, un grand salon des vin à Uzès, un festival de la gastronomie le premier dimanche de juillet à Saint-Jean-deBuèges, etc. Autant de moments de convivialité uniques.

tel point qu’aucune région ne peut autant revendiquer la variété, avec plus d’une trentaine de cépages cultivés. En quelques décennies, les viticulteurs et œnologues ont su se réinventer pour privilégier les vins de qualité, développer des concepts, tenter des expériences dans le respect de la tradition, et pousser le développement du vin issu de l’agriculture biologique, qui concerne déjà près de 9,8 % du vignoble.

Une large palette aromatique Terroir des vins du soleil, le Languedoc-Roussillon est le porte-drapeau de la diversité respectée, qui permet de produire des vins aux caractères généreux et subtils. Des vignes plantées dans les schistes qui fortifient les vins de Saint-Chinian, des Côtes du Roussillon et des Coteaux du Languedoc aux terroirs de galets en passant par les Corbières, qui produisent ces vins rouges épicés dont les terroirs de Lézignan, Boutenac ou Lagrasse, la palette aromatique est large ! Avec une superficie de plus de 200 000 hectares, dont 70 000 en Appellation d’Origine Contrôlée, le Languedoc-Roussillon demeure le plus grand vignoble du monde d’un seul tenant, riche de nombreux IGP et d’appellations (plus d’une trentaine) aussi diverses que le Cabardès, le Collioure, le Crémant de LiSUDDEFRANCE - 69 -

moux, le Fitou, le Muscat de Frontignan ou encore le Languedoc. Et d’ailleurs, depuis 2007, une appellation unique “AOC Languedoc” regroupe les appellations* situées entre la frontière espagnole et le Gard, permettant une meilleure lisibilité pour les consommateurs. Par ailleurs, la mise en place de la bannière commune “Sud de France” a permis de proposer aux amateurs une offre de vins symbolisant l’identité et la modernité du Sud, tout en maintenant cet art de vivre méditerranéen si apprécié. Ce n’est pas inutilement que le célèbre dégustateur américain Robert Parker a pu écrire que « le Languedoc-Roussillon est le nouvel Eldorado des vins au monde » ! * L’AOC Languedoc regroupe les appellations : Cabrières, Grès de Montpellier, La Clape, La Méjanelle, Montpeyroux, Quatourze, Pézenas, Pic Saint-Loup, Saint-Christol, Saint-Drézéry, SaintGeorges-d’Orques, Saint-Saturnin, Terrasses de Béziers, Terrasses du Larzac, Terres de Sommières, Vérargues.


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ART DE VIVRE BRASUCADE

Labrasucade, unespécialité

languedocienneàdégusterentreamis Brasucade aux moules deThau Pour 4 personnes 2,5 kg de moules de Méditerranée (4 kg pour un plat principal) 25 cl d'huile d'olive Thym, romarin, laurier sauce 1 gousse d'ail écrasée - Poivre

Un simple plat de moules cuites ? La Brasucade, c’est plus que cela…

V

raisemblablement issu de braso signifiant “charbon ardent”, le mot brasucado pourrait dériver du verbe languedocien “brasucar”, “tisonner”. Il est employé dans les Cévennes pour désigner des châtaignes rôties, c’est-à-dire grillées dans une poêle percée de trous, sur un feu permettant de bien les enfumer. En Languedoc, la brasucade évoque un plat de moules cuites sur une plaque en métal capable de retenir le jus - et posée sur des braises, ou charbons ardents. Cette spécialité culinaire serait née sur les bords de l’étang de

Thau, entre Bouzigues et Marseillan. Les éleveurs d’huîtres et de moules auraient pris l’habitude, de retour sur les berges, après la visite de leurs parcs sur l’étang, de poser quelques moules sur une plaque chauffée par les braises de quelques ceps de vigne. Les coquillages s’ouvraient alors sous l’effet de la chaleur. En fin de cuisson, dès l’ouverture des coquillages, une sauce à base d’huile d’olive, de romarin et autres aromatiques, venait les teinter d’une saveur toute méridionale. Les puristes estiment que la brasucade, nature, est la meilleure façon d’apprécier la vraie saveur des moules. Mais de nombreuses sauces, au pastis, au vin blanc, au piment, à

Verser l'huile, les aromates, l'ail dans un petit récipient et laisser macérer le tout au moins 24 heures. L'idéal étant de la préparer une semaine avant. Allumer un feu de bois ou préparer un barbecue, de façon à obtenir des braises bien rougeoyantes. Placer ensuite la plaque sur les braises, puis ajouter les coquillages. Les laisser s’ouvrir, puis jeter ce premier jus de cuisson.Verser ensuite la marinade et terminer rapidement la cuisson (2 minutes), les moules ne doivent pas être trop cuites. Déguster immédiatement. On peut apporter une variante en ajoutant à la sauce 1 cuillère à café de pastis. la provençale, viennent le plus souvent les accompagner. Grande brasucade, soirée brasu cade… Ce plat est devenu une institution que l’on retrouve dans de nombreuses fêtes estivales, amicales, familiales, sportives ou municipales… Ce mode de cuisson s’est appliqué par extension à d’autres mets, escargots de terre, supions et la brasucade s’est déplacée bien au-delà des berges de l’étang de Thau.

Des coquilles,de Bouzigues à Leucate Dans l’Hérault, le joli petit port de Bouzigues est un trésor gourmand au décor planté au bord de l’étang de Thau. Tout entier voué à la conchyliculture, le village regorge de producteurs qui proposent des dégustations les pieds dans l’eau. Une bonne idée pour sortir des sentiers battus et déguster plateaux de fruits de mer, brasucades et autres spécialités les yeux plantés sur le Mont Saint-Clair. Le Récantou, La Tchèpe, Demoiselles Dupuy, La Côte Bleue, Les Rives de Thau, et une quinzaine d’établissements offrent de déguster coquillages et crustacés. Un joli port, un petit musée, un clocher pour voir au loin et raconter l’histoire des coquillages du bassin s’ouvrent encore au visiteur. Une route de l’huître permet la découverte des mas conchylicoles. L’huître fait sa fête tous les ans à la mi-août. Dans l’Aude, entre Port-Leucate et Leucate, le décor est un peu différent mais l’accueil tout aussi charmant. Une multitude de petites cabanes sont posées le long de l’étang où les producteurs servent huîtres et coquillages à longueur de temps. Les huîtres de Bouzigues, de Leucate et de Gruissan sont de la même espèce mais gustativement un peu différentes. C’est ouvert toute l’année. SUDDEFRANCE - 70 -


ART DE VIVRE FOCUS HALLES

Les halles de Narbonne ont l’âme bien vivante ! Plus qu'un simple marché, les halles de Narbonne représentent l'un des centres névralgiques de la cité. Créé en 1901, ce marché couvert est, aujourd'hui encore, plus vivant que jamais. Son immense structure métallique abrite près de 70 commerces de bouches : charcutiers, bouchers, pâtissiers, bars, maraîcher, restaurants dont le désormais célèbre « Bébel »... Unique en son genre, ce lieu de rencontre fait totalement partie du patrimoine local. Dans les allées, au beau milieu des multiples étals, on raconte que les halles ont une âme. Un esprit chaleureux. Et 2 800 m2 d'odeurs alléchantes, d'épices, d'olives, de légumes frais, de saucisson, voire même, aux heures adéquates... de pastis. Car les Narbonnais se rendent aux halles pour faire leurs courses, bien entendu, mais aussi pour flâner et se retrouver entre amis. Un endroit plein de charme, ouvert 365 jours par an, et dans lequel on aime prendre son temps... Les halles, 1 bd du Docteur-Ferroul à Narbonne. Tous les jours de 7 h à 13 h. www.narbonne.halles.fr

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LES HALLES / NARBONNE

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ART DE VIVRE ABRICOTS DU ROUSSILLON

Charnu, juteux, savoureux… croquer l’abricot du Roussillon fait partie des premiers plaisirs gustatifs annonciateurs de l’été.

AbricotduRoussillon, unsubtilparfumd’été

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riginaire des hautes montagnes du nord-est de la Chine, cultivé en France depuis le XVIIIe siècle, l’abricot est aussi beau que bon. Reconnaissable, l’abricot du Roussillon ? Son apparence peut y aider : un petit calibre, une belle couleur orangé sombre avec une jolie surimpression rouge, appelée blush, sur un de ses oreillons et parfois quelques “taches de rousseur”. Les variétés de type “Rouge”, “Royal du Roussillon”, “Hélena”, “Gâterie” sont spécifiques à cette origine, adaptées à son terroir et à son climat. Elles se caractérisent par une note aromatique élevée et une teneur en sucre importante qui en fait l’un des abricots les plus sucrés. Ce fruit-là doit sans doute son parfum et son goût unique aux 320 jours de soleil dont bénéficient les plaines du Roussillon où il est cultivé, à ce terroir privilégié qui s’étale au pied des Pyrénées, vers la mer Méditerranée. Les dates de maturité s’échelonnent de fin mai à fin juillet. On lui doit du reste la première grande fête populaire de l’été catalan puisque Rivesaltes l’honore en juillet chaque année(1). Le Roussillon fournit 22% de la production française d’abricot avec 789 hectares de vergers. Ce fruit que l’on trouve idéale-

ment sur les étals des marchés (de fin mai à fin août pour les fruits de culture française), doit être choisi le plus mûr possible, bien coloré et souple au toucher, car une fois cueilli, il ne mûrit plus. Et pour profiter de sa saveur, mieux vaut le consommer rapidement, à moins de confectionner quelques desserts, sorbets, confitures ou des plats sucrés-salés. L’abricot bénéficie en France d’une AOP englobant 23 organisations de producteurs et entreprises commerciales, réparties dans les grands bassins de production que sont la “Vallée du Rhône”, “le Gard, la Crau et La Provence”, et “le Roussillon”. L’AOP abricot de France est engagé dans “Vergers éco-responsables” et dans la Charte Qualité des Arboriculteurs de France. 1) La fête de l’abricot de Rivesaltes célèbre son 40e anniversaire le 10 juillet 2013.

L’histoire de l’abricot du Roussillon est à lire dans ““Paco et Aléna, ou la véritable histoire des abricots rouges du Roussillon”, d’Andrée Avogadri et Joël Cimarron , Esprit media Editions, 2013. SUDDEFRANCE - 72 -

Clafoutis auxabricots,au parfumdelavande Préparation : 20 mn Cuisson : 30 mn Pour 4 personnes : 15 cl de lait, 60 g de farine 50 g de sucre, 3 œufs, 40 g de beurre fondu 1 cc de fleurs de lavande (en magasin bio) 10 abricots Rouge du Roussillon Coupez les abricots en deux, ôtez les noyaux et répartissez les oreillons sur le fond d’un plat creux, côté bombé sur le dessus. Versez la farine et le sucre dans un saladier. Ajoutez les œufs et mélangez, puis versez le lait et le beurre fondu. Ajoutez pour finir les fleurs de lavande. Préchauffez le four à 180°C. Versez le mélange sur les abricots, enfournez et laissez cuire pendant 30 min. Servez le clafoutis dans le plat tiède ou frais. Extrait de 100 recettes du Sud, Guy Martin. Editions du Chêne. Guy Martin est le chef étoilé du Grand Véfour, 17, rue de Beaujolais à Paris.


ART DE VIVRE FOCUS HALLES

Les halles de Sète, qualité et convivialité Dans les halles de l’île singulière, on vient pour l’ambiance, pas pour la beauté des lieux. Datant des années 70, le bâtiment, doté d’un parking sur 3 niveaux, est sans grâce. Qu’importe, la bonne humeur et la qualité des produits sont là. Le boucher est bio, le stand de fruits et légumes est aussi soigné que ceux qu’on trouve à Barcelone et les poissonniers proposent du thon et des sardines ramenés par les pêcheurs locaux. Certains viennent de Montpellier et même de Marseille, pour y acheter leurs poissons frais chez l’un des cinq poissonniers de la place ou des huitres et des moules de l’étang de Thau ! Alors tant qu’à y être, autant faire le tour des 75 étals : fruits et légumes, épiceries fines, les incontournables tielles de Cianni, le fromager, les vendeurs de pâtes et de produits italiens, qui rappellent que Sète a connu de grandes migrations transalpines, etc. Mais l’ambiance se fait aussi aux bistrots où les Sétois viennent boire le café, lire le journal et prendre l’apéro. Et aussi déjeuner, car les stands dédiés proposent une vraie cuisine conviviale et typique. Les halles, boulevard Gambetta à Sète. Tous les jours de 6 h à 13 h. www.halles-sete.com

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LES HALLES / SÈTE

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ART DE VIVRE OLIVES

Olives,huilesettapenade, desplaisirsméditerranéens

Latapenade languedocienne Pour 6 personnes Préparation : 10 min 100 g de filet d'anchois 250 g d'olives noires dénoyautées 100 g de câpres égouttées 1/2 gousse d'ail 1 filet de citron 2 ou 3 cuillerées d'huile d'olive Piler les olives, les filets d’anchois, les câpres et la demi gousse d’ail à l’aide d’un mortier. Mélanger bien et monter la pâte avec de l’huile d’olive comme pour une mayonnaise. Ajouter le jus de citron. Poivrer légèrement. La consistance doit être celle d’une pommade facile à tartiner sur des toasts de pain grillé. La tapenade se consomme à l’apéritif mais elle peut également, comme l’anchoïade, accompagner des légumes crus en entrée. Elle se conserve au frais, dans un bocal, couverte d’une fine couche d’huile d'olive.

Olives de bouche, huile d’olive, tisane aux feuilles d’oliviers… Les utilisations du produit roi de la Méditerranée sont multiples.

S

ymbole de la Méditerranée, l’olivier est un patrimoine commun qui, depuis des millénaires, relie les pays du pourtour méditerranéen. Si la culture de l’olivier est contemporaine de l’âge du Bronze en Asie mineure, elle se développe en France vers 600 ans avant J-C. Elle se pratique aujourd’hui dans treize départements du Sud. Le LanguedocRoussillon figure en deuxième position pour la production d'huile d'olive. Variété bien implantée dans le Gard, la Picholine, utilisée pour la table et l’huile, a obtenu la reconnaissance en AOC “Olive de Nîmes” et l’huile d'olive de Nîmes, composée d’au moins de 70 % de picholine, bénéficie d’une AOP. Dans l’Aude, la Lucques, généralement destinée à la table, est reconnaissable à sa couleur vert clair et à sa forme en croissant de lune. L’Olivière est l’une des

variétés reines des Pyrénées-Orientales. Traditionnellement, les variétés de l'Hérault sont la Lucques et l'Olivière, l’huile de Rougette de Pignan étant une des huiles locales des plus réputées. Olives de bouche, huile, savon, cosmétique, objet en bois d’olivier, tisane aux feuilles d’olivier… ses transformations sont multiples et les occasions de les découvrir nombreuses en Languedoc-Roussillon. La route de l’olive peut ainsi transiter d’oliveraies, en confiseurs, moulins et coopératives dont certaines accueillent les visiteurs pour une dégustation. Car la dégustation de l’huile d’olive, de la plus douce à la plus fruitée ou la plus poivrée, a ses règles et ses codes que perpétue la confrérie des Chevaliers de l'olivier du Languedoc-Roussillon. La reine des menus gastronomiques ayant, comme le vin, une palette aromatique allant SUDDEFRANCE - 74 -

des notes de tomate verte, d'artichaut, de pomme verte, à celles de poire ou d'amande, de tilleul, d'herbe fraîche. L’olive est célébrée comme il se doit par de nombreuses fêtes qui s’échelonnent d’avril à décembre, dans les communes productrices. Verte ou noire, à l’apéritif, cuisinée, ou en huile, l’olive diffuse ses saveurs et ses bienfaits, car cet aliment phare du régime méditerranéen prend aussi soin de notre santé. Antioxydant, elle remplit également un rôle de protection contre les maladies cardiovasculaires. Chaque variété d’olives a ses caractéristiques et plusieurs modes de préparation. Les marchés, où elles sont servies à la louche en bois (d’olivier bien sûr), offrent une agréable occasion de les tester, sans oublier une autre spécialité, la tapenade !


ART DE VIVRE FOCUS HALLES

Ambiance unique aux halles 1900 de Lunel Est-ce le cachet de l’architecture des halles couvertes, toutes de fer, de verre et de brique, au style 1900 dans la veine de celles de Baltard à Paris ? Est-ce l’ambiance paisible qui émane des ruelles de la vielle ville ? Ou encore la bonhomie des habitants qui portent le joli nom de “pescalunes” (pêcheur de lune en occitan) ? Réputé, le marché de Lunel est unique en région, non pas par ses dimensions, mais par son esprit bon enfant, son caractère villageois sur lequel le temps semble ne pas avoir eu d’emprise, par la qualité de ses produits aussi. Ce magnifique bâtiment aux briques rouge et à la structure métallique bleue, arborant au-dessus de sa porte les armoiries de la ville, est un des derniers du genre. Son espace clos établit une proximité entre marchand et chaland, suscitant l’envie d’échanger quelques mots avec les producteurs de vins, de miel, d’huile d’olives... Sur les étals colorés et odorants s’amoncellent des pyramides de fruits et légumes, s’exposent une diversité de fromages, viandes et charcuterie, volailles et œufs, anchois et autres produits de la mer. On se presse autour de la buvette, pour savourer, dans un sympathique brouhaha, un petit noir le matin et, à l’heure de l’apéritif, un muscat de Lunel bien sûr ! Les Halles. Cours Gabriel-Péri à Lunel. Du mardi au dimanche, de 7 h 30 à 13 h

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LES HALLES / LUNEL

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ART DE VIVRE AGNEAU DE LOZÈRE

AgneaudeLozère, desfilièresqualité

“L

’agneau de Lozère” bénéficie d’une Indication Géographique Protégée (IGP). La race spécifique dont il est issu, la race Blanche du Massif Central, n’explique pas à elle seule la qualité de sa saveur. Entre agneau de lait et agneau d’herbe, il est nourri au lait maternel jusqu’au sevrage naturel et vit en permanence en contact avec sa mère jusqu’à son enlèvement à l’âge de trois mois. Il reçoit au fur et à mesure du sevrage une alimentation faite d’herbages naturels parfois complémentée par des céréales. La qualité environnementale est un atout de choix. La délimitation géographique du Pays de Lozère, plus vaste que celle du département du même nom, englobe majoritairement des communes de Lozère. Aubrac, Margeride, Cévennes ou Causses, ces territoires comportent des caractéristiques communes, de vastes espaces à la végétation abondante et diversifiée, des prés et des landes, bref des pâtures où le milieu naturel est préservé et où l’élevage se pratique de façon extensive. Né, élevé et abattu en Lozère, chaque agneau dispose d’un certificat d’origine individuel, attestant de sa qualité. Une poignée d’éleveurs lozériens, rassemblés dans l’association Elovel (Association Elevage Ovin et Environnement en Lozère), est à l’origine de la démarche pour l’obtention de l’IGP enregistrée par l’Union Européenne en 2008. Les “Agneaux du Gévaudan” appartiennent

à un autre filière de qualité développée par l’association “de Lozère”, créée par les Chambres Consulaires (agriculture, commerce, métiers) et le Conseil Général. Provenant exclusivement du département de la Lozère, les agneaux vivent en alternance sur les pâturages et en bergerie, selon le mode d'élevage extensif traditionnel. Le label “Agneau de parcours du Parc National des Cévennes”, dont le cahier des charges fut

Elevé en bergerie et en plein air, l’agneau de Lozère est un produit labellisé.

établi, voici 15 ans, en partenariat avec le parc, impose un pâturage sur parcours d’au moins quatre-vingts jours. Ces agneaux-là suivent donc leur mère sur le territoire et sont ainsi nourris au lait maternel et à l’herbe des parcours. Consommés entre 3 à 10 mois, ces agneaux de printemps « poussent en même temps que l’herbe », selon leurs éleveurs.

Carréd’agneaudeLozèrerôti avecsongratindecourgettes 1 carré d’agneau (8 côtes) - 40 g de beurre - 1 oignon - 1 carotte - 1,2 kg de courgettes 8 œufs - 40 cl de crème - Ail, basilic, thym, poivre, sel Dégraisser légèrement le carré d’agneau si nécessaire. Eplucher et laver l’ail, la carotte et l’oignon. Ecraser l’ail, tailler l’oignon et couper la carotte en petits dés. Laver les courgettes et les tailler en rondelles de 1 mm, les cuire à la vapeur 15 min et laisser égoutter. Casser les œufs, incorporer un peu d’ail haché et la crème. Dans un plat à gratin, mettre ensuite les courgettes et l’appareil précédent, tasser et mettre au four 30 min à 180°C. Assaisonner le carré d’agneau, le placer sur une plaque à rôtir avec les parures, arroser de beurre fondu et répartir quelques fleurs de thym. Saisir à four chaud (250°C pendant 10 min) et terminer la cuisson à 200°C pendant 10 minutes, selon la grosseur du carré. Réserver au chaud. Dans la plaque de cuisson, mettre l’oignon et la carotte hachée, ajouter l’ail écrasé et du thym. Déglacer à l’eau. Laisser bouillir et passez le jus au chinois. Servir le carré d’agneau accompagné du jus et du gratin de courgettes. Recette proposée par Association “de Lozère”. 27, avenue Foch à Mende La marque collective “de Lozère” a pour objectif de valoriser et promouvoir les produits agro-alimentaires issus du département. SUDDEFRANCE - 76 -


ART DE VIVRE FOCUS HALLES

Les halles de Nîmes, une agora méridionale En 132 années d’existence, les halles de Nîmes on toujours maintenu les traditions et cette posture typiquement méridionale. Les bons mots fusent, les recettes s’échangent, les plaisanteries s’enchaînent, tout cela dans la bonne humeur générale. Réaménagées au début des années 80, les halles manquent de lumière, mais s’éclairent le week-end de ce monde, dense, qui vient faire son marché parmi les 75 étals où l’on croise des fabricants du petit pâté nîmois, des primeurs, des fromagers, des poissonniers, des étals d’olives et d’huile d’olive, etc. Autant d’arômes, de senteurs qui font de ce lieu une vraie ruche des métiers de bouche. Ces halles colorées, bruyantes, séduisantes, sont réputées pour la qualité des produits. Depuis quelques années, le restaurant Halles Auberge est même devenu un lieu incontournable pour déjeuner copieusement. Bref, une tranche de vie de Nîmes l’indomptable, son cœur battant du centre-ville. Les halles, rue du Général-Perrier à Nîmes. Du lundi au samedi de 7 h à 13 h, de 7 h à 13 h 30 le dimanche. www.leshallesdenimes.com

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LES HALLES / NÎMES

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ART DE VIVRE TOQUÉS

CYRIL ATTRAZIC

FRÉDÉRIC BACQUIE

JEAN-MARC BOYER

CHARLES FONTÈS

FABIEN GALIBERT

GÉRALD GARCIA

MATTHIEU DE LAUZUN

FABIEN LEFEBVRE

ANNE MAJOUREL

MICHEL DEL BURGO

DANIEL MINET

En Languedoc-Roussillon, le Le nombre de bonnes tables ne cesse d’augmenter. Avec 28 restaurants classés “Bonnes adresses” et 22 titulaires d’une ou plusieurs étoiles, le Languedoc-Roussillon est bien représenté dans le fameux guide Michelin.

B

ien sûr, il existe d’autres guides que le Michelin, dans lesquels figurent nombre d’établissements de la région. Mais le “guide rouge” comme on le surnomme, est le plus ancien et le plus prestigieux de tous les guides. Alors, tant qu’à y être, autant le faire savoir ! Depuis vingt ans, les restaurateurs du Languedoc-Roussillon, pays de mille terroirs, ont su, à force de travail et de passion, affirmer leur identité et démontrer leurs talents. Que ce soient les Montpelliérains Jacques et Laurent Pourcel, étoilés par le guide Michelin depuis deux décennies et ambassadeurs inlassables de cette cuisine SUDDEFRANCE - 78 -

méditerranéenne, le Nîmois Michel Kayser avec sa cuisine tout en finesse, ou le jeune prodige audois Daniel Minet, tous portent haut les couleurs de cette terre où l’art de vivre se prononce avec l’accent.

Fou de saveurs et fou de travail Ce n’est pas Gilles Goujon, seul triple étoilé de la région, à la tête du plus grand restaurant de France dans la plus petite commune (110 habitants !) qui dira le contraire. Cet ogre de vie, fou de saveurs et fou de travail, a hissé son établissement au firmament de la cuisine française. Chapeau bas. Et que dire également de Jérôme Nutile, deux


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SERGE CHENET

JÉRÔME NUTILE

CHRISTOPHE COMES

PHILIPPE DUCOS

FABIEN FAGE

LIONEL GIRAUD

GILLES GOUJON

MICHEL KAYSER

JACQUES ET LAURENT POURCEL

FRANCK PUTELAT

JÉRÔME RYON

n, le terroir est en tête étoiles, talentueux chef gardois qui ne cesse de progresser et de son alter ego carcassonnais Franck Putelat, qui a agrafé récemment sa deuxième étoile ? Ce sont eux les ambassadeurs de cette région en perpétuelle ébullition, avec les Fontès, les Ryon, les Attrazic, les Garcia, les Giraud, les Bacquié qui sont leurs dignes confrères. Aidés aussi par ces tables moins brillantes mais tout aussi respectueuses détentrices de ces “Bib gourmand” qui témoignent d’une relation forte avec le client qui doit être, pour un déjeuner ou pour un soir, le roi du monde !

Les 22 étoilés de la région Cyril Attrazic*, Chez Camillou – Aumont-Aubrac (48) ; Fréderic Bacquié*, La Balette – Collioure (66) ; Jean-Marc Boyer*, Le Puits du Trésor – Lastours (11) ; Serge Chenet*, Entre vigne et garrigue, Pujaut (30) ; Christophe Comes*, La Galinette – Perpignan (66) ; Philippe Ducos*, Domaine d’Auriac – Carcassonne (11) ; Fabien Fage*, le Prieuré – Villeneuve-lès-Avignon (30) ; Charles Fontès*, La Réserve Rimbaud – Montpellier (34) ; Fabien Galibert*, la Bergerie – Aragon (11) ; Gérald Garcia*, Château la Pomarède – Pomarède (11) ; Lionel Giraud*, Table SaintCrescent – Narbonne (11) ; Gilles Goujon***, Auberge du vieux puits – Fontjoncouse (11) ; Michel Kayser**, Alexandre – Nîmes (30) ; Matthieu de Lauzun*, de Lauzun – Gignac (34) ; Fabien Lefebvre*, l’Ambassade – Béziers (34) ; Anne Majourel*, La Coquerie – Sète (34) ; Daniel Minet*, L’Ambrosia – Pézens (11) ; Jérôme Nutile**, Auberge du Castellas – Collias (30) ; Jacques et Laurent Pourcel*, Le Jardin des sens – Montpellier ; Franck Putelat**, Le Parc – Carcassonne (11) ; Jérôme Ryon*, La Barbacane – Carcassonne (11).

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CALI, DYONISOS, LUCE, BALBINO ET RENAN LUCE, LORS DE LA TOURNÉE ZÉNITH SUD DE FRANCE 2012. ET OLIVIA RUIZ, EN CONCERT AU THÉÂTRE

DE LA MER À SÈTE.


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Zone méconnue et semi sauvage faite de causses et de zones dunaires voilà encore cinquante ans, le LanguedocRoussillon a su préserver son caractère, qui lui permet aujourd’hui d’être une destination à nulle autre pareille. Outre l’offre d’hébergement classique avec nombre d’hôtels et de chambres d’hôtes, la région compte des établissements haut de gamme assemblés au sein d’un “Cercle Prestige”, où la qualité du service le dispute à la

BOUGER

beauté du cadre. Côté bien-être, le Sud se conjugue également avec des lieux hors normes, que ce soit en matière de thalassothérapie ou de soins du corps dans des spas de rêve. Ici, l’authenticité se traduit également par une identité culturelle vivace, au travers de traditions affirmées. Tant dans l’artisanat d’art que dans les festivités notamment dans des lieux uniques comme la cité de Carcassonne ou les arènes de Nîmes, le LanguedocRoussillon est synonyme de création et de jubilations. Enfin pour les plus actifs la palette d’activités de plein air, du kite-surf au golf en passant par le canoë et la voile, est des plus diversifiée !

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BOUGER CULTURE

LES TOILES DU NÎMOIS CLAUDE VIALLAT, L’UN DES FONDATEURS

DU MOUVEMENT SUPPORTS/SURFACES.

Dufauvisme àl’art modeste Collioure, Sète et Céret ont eu une influence auprès d’artistes majeurs et notamment des membres du mouvement du fauvisme. Mais l’histoire entre l’art et la région ne s’arrête pas là. Le LanguedocRoussillon est en effet le refuge de nombreux créateurs.

S

i le Roussillon fut le laboratoire de la peinture moderne avec Picasso, Braque, Max Jacob, Soutine, Chagall et un temple de la sculpture grâce à Maillol, le littoral héraultais fut jadis le lieu d’inspiration de Gustave Courbet – connu mondialement pour son œuvre “l’origine du monde” – et de façon plus malicieuse, du dessinateur humoristique Albert Dubout qui a croqué Palavas. Dans les années 1960, les instigateurs du mouvement supports/surfaces qui accorde une importance égale aux matériaux, aux gestes créatifs et à l'œuvre finale étaient souvent issus de la région : les Viallat, Dezeuze, Devade, Dolla Bioulès ont grandement participé à démystifier l’objet artistique. Aujourd’hui, le plus célèbre des artistes de la région est sans conteste Pierre Soulages,

installé entre Paris et Sète. Ses peintures mono pigmentaires, toutes fondées sur la réflexion de la lumière et les états de la surface du noir que l’on désigne de l’expression “Outre-noir”, l’ont amené à exposer au Centre Georges-Pompidou à Paris, au Musée de l’Hermitage de Saint-Pétersbourg avant qu’en 2007, le Musée Fabre de Montpellier lui consacre une salle, suite à une donation de vingt œuvres de l’artiste à la ville. Un temps, Anselm Kieffer, célèbre artiste auteur de sculptures monumentales, eut son atelier à Barjac dans le Gard. Sophie Calle, plasticienne réputée, dont le travail d'artiste consiste à faire de sa vie, notamment les moments les plus intimes, son œuvre en utilisant tous les supports possibles, aime à se ressourcer au Cailar, en petite Camargue. Et n’oublions pas que la figuration libre – qui a explosé dans les années 80 avec ces toiles rock et arabisantes, cette peinture volontairement “grossière” quand il ne s’agit pas de “bad painting” – si elle est née à Nice, a trouvé ici une terre d’élection. En prolongement de ce mouvement, le Sétois Hervé Di Rosa a d’ailleurs inventé l’art modeste, qui dispose depuis 13 ans de son musée international, le Miam, à Sète. Autant d’artistes vibrionnants, dont les œuvres se retrouvent dans les musées de la région, que ce soit le Carré d’Art à Nîmes, le Musée d’Art contemporain de Sérignan, le Musée d’Art Moderne de Céret, sans oublier le musée Fabre de Montpellier ou le musée SUDdeFrance - 82 -

LE SÉTOIS HERVÉ DI ROSA DEVANT L’UN DES PANNEAUX QU’IL A RÉALISÉ DANS SA VILLE. PIERRE SOULAGES, DEVANT L’UNE DE SES TOILES DU MUSÉE FABRE À MONTPELLIER.

Fleury de Lodève. Aujourd’hui, de nouveaux talents émergent en Languedoc-Roussillon. Ainsi, l’artiste peintre Pierre-Luc Poujol, la photographe Catherine Gfeller, la plasticienne Audrey Martin ou TTY-Art exposent leurs œuvres dans les nombreuses galeries et centres d’art contemporains qui émaillent le territoire régional de Collioure, à AiguesMortes, de Nîmes à Carcassonne en passant par Narbonne, Perpignan, Béziers ou Nîmes.


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BOUGER CULTURE

LES ARÈNES DE NÎMES.

Uneculture,descultures Terre riche d’histoires, le Languedoc-Roussillon en a gardé des traditions et des cultures multiples, qui s’enrichissent de l’apport des artistes qui vivent et s’inspirent de cette région.

D

u célèbre carnaval de Limoux – le plus long du monde – à la fête de l’ours en Vallespir, en passant par les fêtes camarguaises, la sardane, les corridas ou les joutes nautiques et sans oublier bien sûr les fêtes des vendanges, la région est riche de traditions festives qui perdurent depuis parfois des siècles. Dans cette région à l’esprit frondeur, ces fêtes populaires furent aussi longtemps un moyen d’affirmer son identité et de résister au rouleau compresseur que tentait d’imposer le pouvoir central. Alliant légendes, folklore, religion ou moments importants de la vie paysanne d’autrefois, ces fêtes et traditions restent vivaces et conviviales. C’est le cas notamment des fêtes avec des animaux totémiques, qui incarnent l’appartenance à une même communauté, qui se déroulent à Vil-

leveyrac, Mèze, Loupian, Pézenas ou Bessan. Si elles se tiennent toute l’année, une grande partie de ces manifestations se déroulent durant la belle saison. Il en est ainsi de la fête de la Saint-Louis à Aigues-Mortes, de la fête de la Saint-Pierre avec ses célèbres joutes à

Sète, de la fête de l’huître à Bouzigues, de la fête du Babau à Rivesaltes, de la fête de la vannerie à Vallabrègues, sans oublier bien sûr, les nombreuses fêtes votives qui ponctuent l’été.

Dans le Sud,on fait danser sa vie ! Région de soleil, creuset de cultures, le Languedoc-Roussillon offre de nombreux rendez-vous culturels toute l’année. Toutefois, c’est l’été que la région devient une terre d’accueil de festivals, bénéficiant de cadres uniques pour faire rayonner la culture. La majesté des arènes de Nîmes, la solennité de la cité de Carcassonne, la magie du théâtre de la Mer de Sète, l’élégance de la cour du Duché d’Uzès..., autant de lieux uniques, pour des moments uniques. Durant la saison, les alentours du Golfe du Lion deviennent ainsi la plus grande salle de spectacle de France ! Et il y en a pour tous les genres, avec de la chanson française, du lyrique, de la danse, de l’électro, du théâtre, de l’opérette, du jazz, du rock, de l’humour ou du reggae. Une bonne centaine de festivals qui rythment l’été et confirment que le Sud sait être une vraie terre d’accueil. SUDdeFrance - 83 -


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BOUGER ARCHITECTURE ET DESIGN

Unerégiond’architecture et dedesign De villes modernes accrochées à leur passé, de villages typiques tournés vers l’avenir, le Languedoc-Roussillon en est peuplé.

LE LYCÉE HÔTELIER GEORGES-FRÊCHE À MONTPELLIER.

D

epuis plusieurs décennies, des architectes de renom ont apposé leur griffe sur les grandes villes. L’architecte catalan Ricardo Boffil a remodelé le quartier d’Antigone à Montpellier pour lui apporter une touche néo-classique et Claude Vasconi a couvert le Palais des Congrès de plaques de granit rose. Le styliste Christian Lacroix a donné des airs de gentils monstres aux rames d’une des lignes de tramway de la capitale régionale. A Nîmes, Norman Foster a habillé de verre et de fer le Carré d’Art. Philippe Starck a, lui, mis en scène les armoiries de la ville (le palmier et le crocodile) dans un audacieux mobilier urbain. Dans la cité romaine, les immeubles signés Jean Nouvel ont des allures de paquebots et plus récemment, à Montpellier, le nouvel Hôtel de Ville ou le showroom du temple du design contemporain, c’est lui. Le nouveau centre culturel L’Archipel à Perpignan, c’est toujours lui ! A Montpellier, c’est la célèbre architecte Zaha Hadid qui signe le nouveau bâtiment abritant les ar-

chives départementales, Pierre Vives. Massimiliano Fukas, a lui réalisé le lycée hôtelier Georges Frêche. En Lozère, Jean-Michel Wilmotte a “sévi” au centre thermal de La Chaldette. Rudy Riciotti et sa passerelle des Anges, à Saint-Guilhem-le-Désert, Anne Gaubert et François Moget qui ont conçu le musée de Sérignan autour des sculptures de Daniel Buren, ou encore de Michel Macary, appelé à laisser son empreinte dans le cadre du développement vers le sud de Montpellier… en Languedoc-Roussillon, les grandes signatures de l’architecture contemporaine nous en mettent plein les yeux !

Des architectes et des festivals En juin 2013, c'est le retour du Festival des Architectures Vives : les cours des hôtels particuliers de Montpellier seront mises en scène et en lumière par le travail d’une jeune génération d’architectes, paysagistes, et urbanistes. Pour sa 8e édition, le FAV innove en s’installant également à La GrandeSUDdeFrance - 84 -

Motte qui, en 2010, a reçu le label “Patrimoine du XXe siècle” du ministère de la Culture et de la Communication. A ce titre, La Grande-Motte devient un lieu d’accueil en totale adéquation avec le Festival dont l’objectif premier est de faire découvrir le patrimoine architectural de la région. Mais le Languedoc-Roussillon, c’est aussi une région avec une culture du design qui s’affirme désormais un peu partout. Des boutiques spécialisées dans les cœurs ou en périphérie de villes, des show-rooms, des restaurants, des hôtels, des chambres d’hôtes, sur des plages privées… font du Languedoc-Roussillon une destination privilégiée pour les amateurs de design. En 2013, Montpellier accueille, pour la deuxième année consécutive, le Design Tour, un événement itinérant et local, où tous les amateurs de design, de création et d’art de vivre découvrent le meilleur de la jeune création française et internationale, les dernières nouveautés et tendances de la saison présentées par les lieux qui font vivre le design au cœur de leur territoire.


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LES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE L’HÉRAULT, RÉALISÉES PAR ZAHA HADID.

LA NOUVELLE MAIRIE DE MONTPELLIER, DE JEAN NOUVEL. LE CARRÉ D’ART, SIGNÉ NORMAN FOSTER À NÎMES.

LES LIEUX DE CONVERGENCE DU DESIGN SE MULTIPLIENT.

LES AMÉNAGEMENTS DE L’AVENUE FEUCHÈRES A NÎMES. SUDdeFrance - 85 -


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BOUGER ARTISANAT

Legénieaubout desdoigts Les métiers d’art sont l’essence d’une région, son patrimoine et son identité. En ce domaine, le Languedoc-Roussillon est riche de traditions.

S’

il est un patrimoine bien vivant, c’est celui-là. Car les métiers d’art, dont l’histoire et l’origine se perdent dans les siècles passés, sont les garants d’une mémoire et d’une continuité. Qu’il s’agisse comme les fourches de Sauve de reproduire des gestes millénaires, ou de donner naissance à des interprétations comme la joaillerie du grenat catalan, tous ces savoirs participent au charme de la région. Dans nombre de villages du Capcir, des Cévennes ou des vallées d’Aude, ces métiers sont bien vivaces et sont de plus en plus re-

présentés par de jeunes et dynamiques artisans qui aiment transmettre leur passion. Certains métiers ont même permis de donner vie à une véritable activité de grande qualité, participant fortement de la notoriété d’un lieu. C’est le cas avec les verriers d’art de Claret, avec la dizaine d’ateliers de luthiers et d’archèterie de Montpellier ou encore les potiers à Anduze. Parfois même, telles les vigatanes (les sandalettes catalanes) ou les toiles tissées des Toiles du Soleil, des passionnés ont réussi à relancer avec succès une activité qui avait failli disparaître.

Un conservatoire pour la fourche à Sauve Le très charmant village de Sauve avait un secret, jalousement conservé pendant dix siècles, celui de la fabrication de la fourche à trois becs de micocoulier. Depuis maintenant huit ans, le conservatoire du village dévoile cette tradition ancestrale. Le visiteur peut y flâner à travers galeries et salles, s’informer sur le sujet auprès de bornes et des murs d’images. Il plonge encore dans les secrets de culture du micocoulier et de fabrication de ses fourches. Ce conser-vatoire perpétue donc la tradition avec un atelier de fabrication de fourches en bois de micocoulier d’ailleurs toujours vendues aux professionnels qui les utilisent dans l’élevage ou l’agriculture. Les particuliers s’en emparent plutôt comme d’un élément décoratif pour des décorations rustiques, certains professionnels pour des reconstitutions d’époque. Sachez dès à présent que ces fourches sont cuites. Conservatoire de la fourche, rue des Boisseliers à Sauve. Tél. 00 33 (0)4 66 80 54 46. www.lafourchesauve.com

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BOUGER ARTISANAT

Dans une ancienne grange, située derrière l’église de Bouleternère, on entend résonner le bruit cinglant du métal et quelques lointains murmures. Bienvenue dans la coutellerie d’art de Morian Theuns et Aurélie Marquès.

ABouleternère,les couteliersdéfient letemps

D

errière un porche en bois, on découvre un fringant jeune homme et sa compagne, occupés à sculpter des barres de métal. Le lieu est un peu austère, sombre, l’ambiance très studieuse. On a du mal à imaginer ces deux tourtereaux enfermés toute la journée entre ces vieux murs de cayroux. Outre les séries traditionnelles proposées toute l’année comme l’Ovalie, le Xapa ou le Patufet, Morian et Aurélie excellent dans la création de pièces uniques, commandées deux ans à l’avance. « Notre métier peut paraître décalé par rapport à la frénésie du monde actuel. C’est vrai qu’ici à part le bruit des outils, le souffle du vent sous la porte, c’est plutôt un silence quasi monacal ». L’impression très nette que le temps s’est arrêté juste au-dessus de leurs têtes, dans ce village situé au pied des contreforts des Aspres qui ferme la plaine du Roussillon, avant le Conflent.

« La productivité,la vitesse sont l’antithèse de notre métier » « Nous sommes deux irréductibles artisans d’autrefois : on cherche le beau, l’unique, le couteau qui sera celui d’un seul homme.

Alors, cela prend du temps. On peut passer cinq jours sur un couteau», racontent Morian et Aurélie. Au-dessus de l’établi, le geste est large, la frappe précise et légère. « Je viens de finir le forgeage de ma première lame à partir du minerai du Canigou ! C’est un projet qui me tient à cœur depuis longtemps : réaliser un couteau entièrement en acier de bas-fourneau obtenu à partir du minerai du personnage le plus célèbre du pays catalan ». Pour réaliser cet acier, il a fallu aller chercher le “caillou” brut dans des mines abandonnées près de Sahorre et Balatg, construire un four en terre, mettre au point le charbon pour la combustion, et obtenir la “loupe”, c'est-à-dire le futur métal qui sera ensuite feuilleté, épuré et enfin forgé pour obtenir un acier très symbolique. Un petit morceau de la montagne sacrée catalane en somme ! « Il sera entièrement en acier, d’un seul tenant, de la pointe jusqu’au manche, je vais lui donner une ligne hyper pure, très moderne, pour faire le lien avec le passé », explique Morian. Utiliser en priorité les matériaux locaux, c’est véritablement la devise de la coutellerie d’art de Bouleternère. C’est aussi vrai dans le choix des bois pour les manches, sélectionnés par Aurélie, ébéniste de formation. C’est elle qui donne son âme au couteau : bois de genévrier, d’olivier, de SUDdeFrance - 87 -

pistachier, de racines de bruyère, de buis, d’arbousier, de noyer et de chêne vert. « Selon l’essence de bois, le couteau change d’identité. Cela commence par son parfum, parce que chaque bois a une odeur particulière», raconte Aurélie, une des très rares femmes de la profession en France. Mais souvent une seule essence de bois suffit. Un nœud particulier sur une veine crée un décor à lui seul. Les motifs de la nature se déclinent à l’infini, comme l’inspiration de ces deux grands talents de la coutellerie. Coutellerie d’Art, 8 bis, carrer Michel de Pontich. Tél. 00 33 (0)4 68 73 81


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BOUGER NATURE

Unbonbold’air! LE VERDOUBLE, PRÈS DE PEYREPERTUSE.

Riche d’un nombre de jours ensoleillés (plus de 300) hors-normes, le Languedoc-Roussillon est une terre où il fait bon vivre dehors.

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lâner sur la plage ou opter pour des vacances énergiques, c’est à chacun son tempo. Sur ou sous la terre ferme, sur l’eau ou dans les airs, les possibilités offertes sont presque sans limites. Les partisans du farniente auront le choix d’où poser leur serviette parmi les 220 kilomètres de plages de sable fin. Les côtes de La Franqui ou de Carnon sont des spots réputés pour les amateurs de planche à voile ou de kitesurf. Les fans de nautisme apprécieront que vingt des ports de plaisance de la région sont labelisés “Pavillon bleu”, gage de qualité des eaux et de respect de l’environnement. Les amateurs de sensations pourront tester la nouvelle soufflerie de Lézignan qui permet de simuler une chute libre, ou alors s’évader en Montgolfière autour d’Uzès. Les familles pourront se dépayser au parc des loups de Gévaudan ou à la réserve africaine de Sigean ou bien encore emmener les enfants au labyrinthe de Villeneuve-lès-Maguelone. En Languedoc-Roussillon, l’ennui, connait pas !

Grottes et balades en tout genre et pour tous les goûts A six pieds sous terre, la région – tamisée de grottes et d’avens – recense le réseau souterrain le plus important au niveau national. Une quinzaine de ses sites aux formes curieuses, aux étroites galeries ou aux vastes salles souterraines est accessible au public. Ces grottes surprennent offrent des tableaux comme “Les cent mille soldats” de la grotte de Trabuc ou “La vierge à l’enfant” de la grotte des Demoiselles. Dans la caverne de Labeil surgit un cour d’eau tandis que les sites Armand et Dargilan, au cœur de la Lozère, cachent des trésors séculaires. Toute proche, la grotte de Trabuc – aux portes d’Anduze – est incontournable tandis que la Cocalière – aux confins du Gard – est une des trois plus belles grottes de l’Hexagone.A Saint-Guilhem-le-Désert, Clamouse – la grotte classée “site scientifique pittoresque” – se fait l’écrin d’un spectacle son et lumière le temps d’une saison, tandis que Les Canalettes et Fontrabiouse offrent à voir des galeries hors du temps. En plein air, les balades en région prennent des chemins mythiques – de Saint-Jacques-de-Compostelle à la route de l’écrivain Robert Louis Stevenson – de l’Aubrac, des Cévennes, au Canigou à la Méditerranée. Près de Montpellier, les dolmens et menhirs de l’Hortus sont inévitables. Centres et fermes équestres jalonnent la région, dont La Goutarende, village audois du cheval à deux pas de Carcassonne. Comité Régional de la Randonnée Pédestre L.R. Parc Club du Millénaire - Bât. 31 1025, avenue Henri-Becquerel, Montpellier. Tél. 00 33 (0)9 72 19 52 86

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BOUGER NATURE

Lamontagneenété, unprivilègeàsavourer Les voies vertes, 100% nature

VTT AUX ANGLES.

Les stations de sports d’hiver ne ferment pas leurs portes au printemps. Elles troquent le blanc pour le vert, les skis ou raquettes pour des chaussures de marche, VTT ou ânes…

L

es stations de montagne proposent une multitude d’activités en plein air dans un environnement auquel la végétation florissante donne une beauté échevelée et vivifiante ! Ainsi, dans la station Bolquère-Pyrénées 2000, au cœur du Parc Naturel Régional des Pyrénées Catalanes, les randonnées le long des lacs, tels que les Bouillouses, le lac de Matemale, de hauts sommets offrent, en plus d’un panorama unique, l’occasion de rencontrer la faune montagnarde, isards, grand tétras, mouflons, marmottes, gypaètes mais aussi l’opportunité de pratiquer du parapente, du canyoning ou du rafting dans les eaux limpides du Massif du Canigou, à la découverte des plus beaux canyons catalans. A deux pas des plages méditerranéennes, l’Espace

Cambre d’Aze invite aussi à des sports plus paisibles : pêche, spéléologie sans oublier les bains d’eau chaude de Llo ou de Saint Thomas. Le lac de Belcaire, à la station audoise de Camurac, est propice à la baignade et le pays de Sault est traversé de nombreux sentiers pédestres ou de VTT pour partir à la découverte de somptueuses forêts, des gorges sauvages et spectaculaires du Rébenty. A moins de préférer explorer les nombreux châteaux d’origine wisigothe avant d’emprunter le sentier cathare qui traverse le Pays de Sault, de Belvis à Comus, en passant par la forêt de Picaussel. Dans les Cévennes, la station Bleymard - Mont-Lozère est un site idéal pour emprunter le chemin entrepris par Robert Louis Stevenson qui parcourut, en 1878, près de 252 kilomètres avec son ânesse, Modestine. Locations d’âne et randonnées accompagnées sont au programme. Ce chemin de grande randonnée (GR70) qui passe par les sommets du Mont Lozère, le pays du Gévaudan et les vallées cévenoles peut aussi se faire en poney ou à pied et par tronçons. Les stations thermales pour la détente et les bienfaits des eaux de montagne, la gastronomie qui regorge de spécialités, garantissent aussi les plaisirs qui font les séjours réussis. SUDdeFrance - 89 -

Elles sillonnent la région et n’en finissent pas de s’allonger, pour le plus grand plaisir des vététistes, des rollers et autre promeneurs non motorisés. Elles permettent de rejoindre les plages en toute sécurité, en contournant un étang (Voie Verte du Lez, Montpellier-la mer, 6 km), en suivant un canal à l’ombre des platanes (de Béziers à Portiragnes, 15 km). D’autres se font côtières, celle de Narbonne à Saint-Pierre-la-Mer (29 km) qui longe les canaux – notamment le chemin de halage du canal du Midi – et l’étang de Gruissan, quand celle de Carnon à La Grande-Motte, (6 km) dessert les plages. A l’intérieur des terres, elle traverse vergers et vignobles et amorce une découverte de la petite Camargue (de Vauvert à Gallician, 7 km) ou emmène à la rencontre de villages plein de charme (la voie verte de l’Agly, 14 km) sans perdre de vue le Canigou. La plus longue, la voie verte du Haut-Languedoc, “Passa Païs”, cumule 59 kilomètres aménagés sur une ancienne voie ferrée. Dans l’Hérault, elle s’insinue dans la vallée du Jaur, qui s’écoule au pied des monts du Somail et de l’Espinouse.Au cœur de la garrigue, parmi les chênes verts, yeuses, cistes et bruyères blanches ou au cœur de forêts humides, des châtaigneraies et des vignobles, elle caracole jusqu’à Mons-la-Trivalle en franchissant le Pont Eiffel, après une halte obligée à Olargues, la médiévale labellisée parmi les “plus beaux villages de France”. Son parcours, qui traverse le Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc, permet d’accéder à de nombreux sites : grotte de la Devèze, musée de la préhistoire régionale à SaintPons-de-Thomières, maison et église des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem à SaintVincent-d’Olargues…


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BOUGER NATURE

Rafting,canyoningou canoë,onsejetteàl’eau! Les férus de sport aquatique n’ont qu’à choisir dans le dédale de lacs, rivières, torrents que compte la région : canoë-kayak, rafting ou canyoning… À chacun sa pagaie !

L’

image d’Épinal du Languedoc-Roussillon, ce sont les Gorges du Tarn ! Le long ruban turquoise creusé dans le calcaire, figurant par moments un véritable canyon, est la destination fraîcheur de l’été. Le canoë de randonnée y est depuis longtemps l’activité la plus pratiquée. Mais d’autres sites existent pour la pratique des sports d’eau vive : l’arrière-pays regorge de rivières et torrents, l’eau ayant, à peu près partout, creusé son lit dans le calcaire des causses ou en plaine. En famille, on recherchera la tranquillité rafraîchissante des lacs de haute montagne : ceux de Villeneuve-de-la-Raho ou des Bouillouses dans les Pyrénées-Orientales, de Naussac en Lozère ou le lac artificiel du Salagou, dans l’Hérault, sont réputés. On peut leur préférer la fraîcheur des rivières : le Gardon près d’Uzès, déroulant son lacet paisible sous les arches du Pont du Gard. Ou les gorges de l’Hérault au départ de Ganges (Gard) jusqu’à Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault) : la rivière des Héraultais est le paradis des canoës ondulants dans l’eau verte le long des rochers - des bans calcaires jurassiques très compactes, où viennent lézarder les baigneurs. Mais les amateurs de sensations plus sportives préfèreront, au voyage “peinard”, la descente en eaux tumultueuses : attention, certaines rivières, soumises à un régime torrentiel, sont accessibles uniquement aux pagayeurs avertis ou encadrés ! La technique mixte du canyoning, qui associe spéléologie, plongée et escalade pour

CANÖE DANS LES GORGES DU TARN. descendre le lit des torrents, compte parmi les nouvelles disciplines en vogue chez les sportifs. Mais on peut également pratiquer le rafting, l’hydrospeed ou la nage en eau vive dans ces torrents. Si la Lozère, souvent appelée “château d’eau” de la France, offre plusieurs rivières réputées (le Tarn, le Lot, l’Allier). Chaque département est une destination en soi. Dans le Gard, les parcours navigables se concentrent sur la Cèze, le Vidourle et le Gardon. Dans l’Hérault, les fleuves Hérault et Orb sont des destinations très prisées. Le fleuve Aude, par sa diversité, offre aux sportifs plusieurs tronçons de rivières en fonction du débit d’eau et du niveau de difficultés recherché, tandis que dans les PyrénéesOrientales, les pagayeurs se concentrent sur deux fleuves côtiers : le Tech et la Tet. Par SUDdeFrance - 90 -

ailleurs, les gorges du Llech dans ce département sont idéales pour la pratique du rafting. Dans la plupart de ces cours, il est possible de louer son embarcation et de partir seul, le canyoning et le rafting étant des disciplines qui s’exercent toujours en groupe, ou accompagné d’un guide de haute rivière breveté. Plusieurs topos guides ont été édités par les comités départementaux de canoë-kayak : à chaque fois, le degré global de difficulté des rivières et les niveaux de passages les plus difficiles sont indiqués. Renseignements auprès du Comité Régional de Canoë-Kayak du Languedoc-Roussillon Tél. 00 33 (0)4 67 82 16


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BOUGER NATURE Que ce soit avec ses 25 ports de plaisance ou grâce à ses nombreux centres de plongée sous-marine pour explorer les riches fonds marins, la région est totalement dédiée à la Méditerranée.

Unemer àdécouvrir dessus, dessous! COURS DE VOILE AU LARGE DE LA GRANDE-MOTTE.

L

a Méditerranée et le Golfe du Lion qui baigne le Languedoc-Roussillon offre un vaste “terrain de jeu” pour tous les amoureux de la voile. Des vents changeants, du soleil tout au long de l’année, des eaux chaudes

en été, le Languedoc-Roussillon est véritablement une région de voile avec ses 25 ports de plaisance et ses 22 000 places, dont Port-Camargue, le plus grand d’Europe. Des loueurs de bateaux à voile ou à moteur, avec ou sans skipper, des installations por-

Dès que le vent soufflera…

Elles sont devenues la signature de nos plages : les ailes multicolores des kitesurfers. S’il est difficile d’établir l’origine du kitesurf, c’est dans la région qu’en 1996 émergent des eaux les premiers prototypes à peu près stables. Aujourd’hui, ils sont 50 000 en France adeptes du kitesurf, et peut-être 5 000 à pratiquer ce sport sur nos plages. Les spots les plus fréquentés courent entre la magnifique plage de l’Espiguette, Port-Camargue, Carnon, Palavas, les Aresquiers, le Cap d’Agde et Sète, et plus loin La Franqui. Seule restriction pour la pratique de la discipline, l’arrivée des baigneurs l’été. Mais les kitesurfers depuis quelques années ont leurs zones réservées dont Villeneuve-lès-Maguelone, l’Espiguette et des zones délimitées depuis le Grand Travers (La Grande-Motte) jusqu’à Saint-Cyprien, dans les Pyrénées-Orientales.

KITESURFEUR À LA FRANQUI.

SUDdeFrance - 91 -

tuaires adaptées aux plaisanciers, des activités touristiques à portée de ceux qui font escale, des régates organisées été comme hiver, des salons nautiques, des manifestations sportives d’envergure nationale et internationale, la présence de grands navigateurs… autant d’atouts pour considérer définitivement le Languedoc-Roussillon comme une terre de mer. Côté plongée sous-marine, on peut partir à la découverte des loups, des muges, des seiches, des poulpes, des homards ou des hippocampes, qui avec des milliers d’autres espèces animales peuplent les fonds marins. Si la Côte Vermeille – avec notamment la réserve marine de Banyuls-Cerbère – est une destination bien connue des plongeurs, la bande rocheuse de La Grande-Motte, les épaves au large de l’Espiguette ou encore les Tables au large du Cap d’Agde, sont autant de sites à explorer. Baptême de plongée, exploration, il y en a pour tous les goûts sur cette “Mare Nostrum”, comme l’appelaient les Romains.


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BOUGER NATURE

Desgolfs pourproset amateurs Avec une vingtaine de golfs, le LanguedocRoussillon a tous les atouts pour séduire amateurs et professionnels.

D’

origine écossaise, ce sport en plein essor, inscrit au programme olympique en 2016 à Rio, qui se pratique en pleine nature associe à ses règles et techniques, nécessitent discipline, concentration et détente. Si le golf se déroule sur un terrain bien délimité, l’environnement a son importance. Pratiquer 6 à 8 kilomètres de marche, en arpentant les fairways, dans un cadre enchanteur et sous un ciel clément fait forcément la différence. Ajoutons à ce dénominateur commun et favorable qu’aucun golf n’est identique… Celui de Carcassonne, par exemple, situé au pied de la cité médiévale, offre une superbe vue panoramique sur

les Pyrénées et la Montagne Noire et possède un trou (le n. 9) considéré comme l'un des plus originaux d'Europe. Dessiné par les architectes Morandi & Harradine, le parcours de Nîmes Campagne est réputé pour la difficulté de ses greens et pour ses fairways étroits, bordés d’essences d’arbres variées. Le golf du Cap d’Agde étire un parcours exigeant en bordure de mer, parmi les oliviers, les palmiers et les pins parasols. Dans les Cévennes lozériennes, à proximité des Gorges du Tarn et de l’Aubrac, le golf de La Canourgue, garantit, dans un environnement vallonné et boisé, le plaisir d’un parcours technique en raison de l’étroitesse de ses fairways et de ses multiples dévers. Impossible

DOMAINE DE BARRES (LANGOGNE)

LOZÈRE

LA GARDE-GUÉRIN (VILLEFORT)

LE SABOT (LA CANOURGUE)

ALÈS RIBAUTE

GARD

UZÈS

NÎMES CAMPAGNE NÎMES VACQUEROLLE

HÉRAULT FONTCAUDE JUVIGNAC (MONTPELLIER) LAMALOU-LES-BAINS

COULONDRES (SAINT-GÉLY-DU-FESC) MASSANE (MONTPELLIER) LA GRANDE-MOTTE

SAINT-THOMAS (BÉZIERS) LE CAP D'AGDE CARCASSONNE

AUDE

NARBONNE SAINTE ROSE

MONTESCOT (PERPIGNAN) FONT-ROMEU

PYRÉNÉESORIENTALES

FALGOS (ST-LAURENT-DE-CERDANS)

SAINT-CYPRIEN

• Carcassonne. 18 trous - par 71 5 758 m.Tél. 06.13.20.85 www.golf-de-carcassonne.com • Narbonne Sainte Rose. Centre d'entraînement et Golf “Pitch & Putt” de 18 trous - 1 200 m. Tél. 04.68.27.37.99 www.golfsterosenarbonne.com • Nîmes Campagne. 6 135 m 18 trous par 72.Tél. 04.66.70.17.37 www.golfnimescampagne.com • Golf de Nîmes Vacquerolle 18 trous - par 72 - 6 185 m Tél. 04 66 23 33 33 www.golf-nimes.com/ • Cap d'Agde. 18 trous par 72 6 279 m.Tél. 04.67.26.54.40 www.golf.ville-agde.fr/ • Coulondres (Saint-Gély-du-Fesc). 18 trous - par 73 - 6 149 m Tél. 04.67.84.13.75 www.coulondres.com • Fontcaude. 18 trous - par 6 250 m. Tél. 72 04 67 45 90 10. www.golfhotelmontpellier.com • La Grande-Motte. 18 trous - par 72 6 200 m et 18 trous par 58 - 3 200 m. Tél. 04 67 56 05 00 www.lagrandemotte.fr/ • Montpellier. Massane. 18 trous par 72 - 6 081 m.Tél. 04 67 87 87 87 www.massane.com • Saint-Thomas (Béziers). 18 trous par 72 - 6 131 m.Tél. 04 67 39 03 09 www.golfsaintthomas.com SUDdeFrance - 92 -

de swinguer les pieds à plat sur le parcours du golf de Font-Romeu qui offre des situations de jeu inédite dans un décor de carte postale, les cimes pyrénéennes sur fond de ciel bleu méditerranée ! Quant à celui du Domaine de Falgos, également situé dans les Pyrénées-Orientales, il figure parmi les plus beaux, paysage époustouflant et parcours difficile mais plaisant sont au rendez-vous. La diversité des parcours, des bords de mer à ceux paysagers de Lozère ou ceux d’altitude des Pyrénées, attire chaque année de plus en plus de passionnés de France comme de l’étranger. • Le Sabot-La Canourgue. 18 trous par 71 - 5 452 m.Tél. 04 66 32 84 17 www.golf-desgorgesdutarn.com/ • Falgos Golf Resort (St-Laurentde-Cerdans) 18 trous - par 70 - 5 177 m Tél. 04.68.39.51.42. www.falgos.fr • Saint-Cyprien. 18 trous - par 73 6 475 m.Tél. 04 68 37 63 63. www.saintcyprien-golfresort.com • Alès Ribaute. 6 trous - par 19 1 000 m.Tél. 06.08.24.24.10 www.golg-ales-ribaute.fr • Uzès. 9 trous - par 36, 2 955 m. Tél. 04.66.22.40.03 www.golfuzes.fr • Lamalou-les-Bains. Golf de 9 trous par 35 2 600 m.Tél. 04.67.95.08.47 www.golf-lamalou-les-bains.com • Domaine de Barres (Langogne). Golf 9 trous - par 36 - 2 700 m. Tél. 04 66 46 08 37 www.domainedebarres.com/ • La Garde-Guérin (Villefort) 9 trous - par 32 - 1 864 m. Tél. 04 66 46 91 90 • Font-Romeu. 9 trous - par 36 2 517 m.Tél. 04 68 30 10 78. www.golf-font-romeu.fr • Montescot (Perpignan) 9 trous par 36 - 3 027 m.Tél. 04.68.82.79.29 www.golfclubdemontescot.com/ Ligue de Golf du Languedoc-Roussillon. Tél : 04.66.68.22.62 www.liguegolflanguedocroussillon.org


80 - 96 BOUGER OK:Mise en page 1 06/06/13 12:17 Page93

BOUGER BIEN-ÊTRE

Spaet massages pourunséjour détente Dans un monde qui va vite, prendre soin de soi est devenu une nécessité. Entre Perpignan et Nîmes, de nombreux établissements de qualité proposent une invitation au voyage et une pause beauté.

“N

otre philosophie, c’est de proposer un carnet de voyages pour la peau et le corps, en utilisant les rites de beauté ancestraux et un art de vivre hérité des dynasties d’Asie », explique Anna Koleva, la créatrice du très élégant spa Sensotek à Montpellier. Dans son institut, les soins se font surtout à base de plantes et racines énergisantes d’Asie ainsi que de plantes d’Amazonie dynamisantes et aussi de Kombucha, utilisé pour fermenter le thé et bénéficiant d’un fort pouvoir oxydant. Les produits utilisés, naturels, ont même donné lieu à la création d’une gamme de produits cosmétiques. Un lieu de tous les repos. D’autres spas proposent des rites à base d’argiles, d’algues, de boues, de beurre de karité, de miel, d’huile d’argan ou même de poudres de plantes. Les gammes de soin sont des plus larges. Car les propriétés thérapeutiques de ces produits et huiles essentielles, alliées à un véritable savoir-faire, offrent une nouvelle dimension de bien-être aux visiteurs. Qu’ils soient équipés de spa de nage, de jacuzzi ou de sauna, ces centres sont au service du bien-être utilisant tout autant le modelage classique que les techniques du shiatsu, de la réflexologie plantaire ou du

massage ayurvédique basé sur les principes de la philosophie traditionnelle indienne. Tout aussi exotiques, quelques hammams, comme le fameux “Bain d’épices”, à Montpellier, proposent aux femmes d’expérimenter un rituel ancestral de beauté et de détente, dans un cadre chic et dépaysant, en

dégustant un thé à la menthe ou aux épices. Que l’on soit donc à la recherche d’apaisement ou de dynamisme, que l’on se préoccupe de relaxation, de minceur ou de simple remise en forme, l’expérience du bien-être est facilement possible !

Un thermalisme pluriel Le Languedoc-Roussillon ne compte pas moins de 12 stations thermales. Un large choix à exploiter pour un maximum de bien-être. Depuis une dizaine d’années, aux traitements médicaux classiques du thermalisme, s’est ajouté une vocation de bien-être et de détente. Salles de massage, de soins cosmétiques, bains d’argile, bains à remous, saunas sont là pour répondre aux attentes d’une nouvelle clientèle en quête de réconfort et de sensations agréables, le tout dans des paysages enchanteurs ! Dans les Pyrénées-Orientales entre Céret et Arles-sur-Tech, à 30 kilomètres des côtes méditerranéennes, les sources d’eau chaude d’Amélie-les-Bains sont réputées pour leur richesse en soufre. Et les thermes bâtis sur les bains antiques ouvrent aujourd’hui les portes d’un univers de détente absolue avant de partir à l’assaut des cimes du massif des Albères ou de celui du Canigou… Tout proche de l’Espagne, Le Boulou associe thermalisme et tourisme. La station s’insère dans un vaste espace où domine la végétation odoriférante de la garrigue, idéal pour de grandes balades pour se tonifier après s’être décontracté. A Molitg-les-Bains, près de Prades, les thermes se lovent au creux des gorges de la Castellane, au pied de la forteresse médiévale de Paracolls, à proximité du vieux village. Bains de boue en apesanteur, douche pétrissante… le spa thermal promet les pires délices ! La station Prats-de-Mollo-la-Preste permet elle, de conjuguer thermalisme, pleine nature et découverte de l’art du pays catalan. Dans le vieux village aux murs chargés d’histoire, goûter aux bienfaits des eaux chaudes (44°C) et sulfurées garantit l’oubli de la fatigue et des douleurs rebelles. Dans la Haute Vallée de l’Aude, à 310 m d’altitude, la station de Rennes-les-Bains est vouée au thermalisme depuis l’Antiquité. Sa tradition s’est enrichie d’un espace forme et d’un espace beauté agréable à conjuguer aux plaisirs de la découverte de l’arrière-pays audois. Dans l’Hérault, c’est à Balaruc, Lamalou-les-Bains ou Avène-les-Bains, que l’on peut expérimenter ce nouveau thermalisme, de même qu’à Allègre-les-Fumades en Cévennes ou à La Chaldette en Lozère. De plus, à ces stations thermales s’ajoutent de nombreux centres de thalassothérapie à La Grande-Motte, Banyuls, Port-Barcarès, Canet-en-Roussillon… www.thalasso-thermale.com SUDdeFrance - 93 -


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BOUGER ÉTABLISSEMENTS DE CHARME

Entre hôtels de charme et séjours en gîte raffiné, entre lieux insolites et accueil attentionné, la qualité des hébergements fait de chacun un hôte privilégié.

Unséjoursurmesure

C

lassique ou haut de gamme, les hébergements du Languedoc-Roussillon jouent la carte du raffinement extrême. Territoire vaste et pluriel, comprenant à la fois une côte littorale donnant sur le Golfe du Lion et un arrière pays vert et vallonné, le Languedoc-Roussillon regorge de superbes endroits, représentatifs de l’art de vivre local. Ici, on a cessé de se désirer ailleurs. Surtout, les possibilités d’hébergement sont

extrêmement variées. Ainsi, le séjour en gîte ravira les visiteurs désireux de retrouver une ambiance familiale dans une ancienne bâtisse traditionnelle, décorée avec soin par ses hôtes, ambassadeurs privilégiés du terroir. En bord de mer, les villages de vacances ou les hôtels tout confort apparaissent comme la solution idéale pour profiter tout aussi bien de la plage et que de services modernes, tels la piscine, le spa ou la salle de gym. Garantis par le label “Qualité Sud de France”, ces établissements permettent donc de poser ses valises dans la région, en tout sérénité.

D’autre part, plus d’une cinquantaine d’établissements retenus pour leurs critères exceptionnels, forment le Cercle Prestige, initié par Sud de France Développement pour un tourisme d’exception. Les destinations sont multiples : échappée verte dans une authentique bastide, nuit mystique dans l’enceinte d’un monastère bénédictin, soirée sous les étoiles dans le restaurant d’un golf catalan, dégustation épicurienne dans un domaine viticole etc. La quintessence du raffinement capable de satisfaire toutes les envies de découvertes, pour des émotions à l’infini.

En matière d’hébergement, choisissez Qualité Sud de France Ce label, développé depuis 2008, garantit un accueil chaleureux et professionnel, de la qualité et du confort parmi plus de 800 établissements et sites touristiques de la région Languedoc-Roussillon. Qu'il s'agisse d'hébergements, de restaurants, de caveaux de dégustation, de points de vente de produits du terroir, de sites touristiques et culturels, tous s'engagent dans une démarche rigoureuse et tous subissent un audit externe avant la délivrance du label.

Tous ces établissements maîtrisent les bases pour accueillir la clientèle en anglais et pour favoriser l'accueil des personnes à mobilité réduite, sans compter un engagement ferme à informer clairement et efficacement sur toutes les activités culturelles et de loisirs à pratiquer en Languedoc-Roussillon. Pour en savoir plus, scannez ce QR code avec votre Smartphone ou connectez-vous directement sur : www.destinationsuddefrance.com/séjours SUDdeFrance - 94 -


80 - 96 BOUGER OK:Mise en page 1 07/06/13 08:23 Page95

BOUGER MARQUE

SuddeFrance, lamarque ombrelle citéeenexemple

C’

est en 2006 que la Région LanguedocRoussillon a imaginé la création d’une marque ombrelle, permettant d’identifier les produits de la région. Alliant les produits viticoles – le Languedoc-Roussillon est le premier vignoble du monde en superficie – à ceux de l’agroalimentaire, la démarche “Sud de France” identifie ainsi et repère des produits aux accents pluriels, riche en saveurs. Réputé pour la diversité de ses produits du terroir, le Languedoc-Roussillon identifie ainsi un véritable art de vivre, qui regroupe aussi bien des abricots, des olives, des fraises, des asperges, des oignons, des aubergines, du taureau, du veau, du pélardon, des nougats, de la confiture de châtaigne, du miel, des anchois, etc. Aujourd’hui, près de 2000 entreprises adhèrent à la démarche. Et ce sont environ 8 000 produits qui signifient ainsi leur engagement sur la provenance et l’état d’esprit lié à une production et des savoir-faire régionaux reconnus. Sud de France s’inscrit ainsi dans cette logique comportementale, largement inspirée des grandes thématiques du développement durable. Sud de France est une approche méditerranéenne de la consommation, qui propose aux consommateurs des produits traditionnels empreints de saveurs originales. Il marque ainsi l’intention régionale de faire exister le Languedoc-Roussillon à travers l’ex-

cellence de ses produits, la richesse de son histoire, la force de sa nature et la convivialité des hommes qui l’exploitent. Tous ces produits sont distribués par les enseignes natio-

nales et bénéficient de campagnes de promotion régulières en France et à l’étranger. www.sud-de-france.com

La force d’une marque Huit ans après sa création, la marque Sud de France est prise en exemple par d’autres collectivités qui cherchent à identifier les productions de leur territoire. Car il ne faut pas oublier qu’une marque doit remplir plusieurs rôles. D’abord, elle doit remplir une mission de mémorisation : les consommateurs mais aussi les distributeurs, doivent connaître la marque et y penser quand ils sont en situation de choix. Les spécialistes parlent

“d'appartenance à l'ensemble de considération” de l'acheteur. Une marque plus connue, avec de la notoriété, facilite l'entrée des produits dans les points de vente. Les consommateurs ont alors la possibilité de la rencontrer, de la reconnaître et donc de l'acheter. D'autre part, en plus de procurer de la notoriété, une marque doit apporter de l'image et du sens au produit. Elle doit l'associer à des croyances fortes, positives et SUDdeFrance - 95 -

valorisées telles que la qualité, la praticité, la fiabilité, le goût, le plaisir, le rêve, la convivialité.... Or, le Languedoc-Roussillon est une zone géographique porteuse de valeurs, dont celle de l’authenticité. Et c’est cette authenticité, notamment avec les autres valeurs du territoire, qui donnent sens et font la force de cette marque, qui a séduit le public.


80 - 96 BOUGER OK:Mise en page 1 06/06/13 12:25 Page96

Pourpréparervotrevoyage Les coordonnées pour vous renseigner

Sud de France Développement Tourisme en Languedoc-Roussillon Tél. + 33 (0)4 67 200 220

www.destinationsuddefrance.com Comité départemental du tourisme de l’Aude www.audetourisme.com

Comité départemental du tourisme du Gard www.tourismegard.com

Comité départemental du tourisme de l’Hérault www.herault-tourisme.com

Comité départemental du tourisme de la Lozère www.lozere-tourisme.com

Comité départemental du tourisme des Pyrénées-Orientales www.tourisme-pyreneesorientales.com

Maisons du Languedoc-Roussillon à l’étranger www.suddefrance-developpement.com

Comment venir ?

Situé au sud de la France sur l’arc méditerranéen, le Languedoc-Roussillon est à 3 h 30 de TGV de Paris, 1 h 30 de vol de Londres et 2 heures de route de Barcelone. En avion DEPUIS LA FRANCE : Vols directs depuis Paris (vers Béziers, Perpignan, Montpellier), depuis Rennes (vers Montpellier), depuis Nantes (vers Montpellier), depuis Lyon (vers Montpellier), depuis Ajaccio (vers Montpellier). DEPUIS LA BELGIQUE : Vols directs depuis Bruxelles (vers Carcassonne, Perpignan, Nîmes, Montpellier) DEPUIS LA GRANDE-BRETAGNE Vols direct depuis Londres (vers Perpignan, Béziers, Montpellier, Nîmes), depuis Manchester

(vers Perpignan), Bristol (vers Béziers), Leeds Bradford (vers Montpellier), Liverpool (vers Nîmes). DEPUIS L’ESPAGNE Vols directs depuis Madrid. Visitez les sites web de l'aéroport de Nîmes (www.nimes-aeroport.fr), de l'aéroport de Montpellier (www.montpellier.aeroport.fr), de l'aéroport de Béziers (www.beziers.aeroport.fr), de l'aéroport de Perpignan (www.aeroport-perpignan.com) et de l'aéroport de Carcassonne (www.aeroport-carcassonne.com) et de l’aéroport de Gérone en Espagne (www.barcelona-girona-airport.com)

SUDdeFrance - 96 -

En train TGV direct depuis Genève et Bruxelles. - Réservations SNCF : liaisons quotidiennes TGV entre Paris, Lille et Lyon et les principales villes du Languedoc-Roussillon. TGV depuis Bruxelles. Liaisons de Barcelona Sants à Perpignan. Infos sur www.voyages-sncf.com - Liaisons TER : www.tersncf.com/Regions/languedoc_roussillon/fr - Infos sur les gares de Montpellier, Narbonne, Nîmes et Perpignan : www.gares-en-mouvement.com/fr En voiture - A 61 Toulouse - Narbonne - A 75 Montpellier - Clermont-Ferrand - Paris - A 9 Barcelone (Espagne) - Montpellier Lyon - A 54 Montpellier - Marseille


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La Région lance deux outils pour booster le tourisme en Languedoc-Roussillon : le site Destinationsuddefrance.com pour aider à la préparation de séjours, et l’application « Mon Sud de France » pour prendre le relais auprès des internautes arrivés en Languedoc-Roussillon et les accompagner dans leur découverte du territoire. Pour des vacances à la carte.

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