PerSPECQUEtives - Lundi 6 août 2012 by SPECQUE OSBL

Découvrez les idéologies en présence

Entretien avec la présidence ColdeBats

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Perspecquetives un jour au coeur de la simulation

Lundi 6 août 2012

Éditorial

vol. 15

num.

C’est parti ! Marie-Eve BOUCHER

par

Gabrielle LAVOIE-LEVESQUE Rédactrice-en-chef Nous y sommes. À nouveau ou pour la première fois, nous enfilons l’habit de l’eurodéputé à la SPECQUE. C’est une tenue bien spéciale à porter. D’abord parce qu’elle s’adapte à tous les genres et à tous les styles. Dépendamment de vos attributs propres, elle enrobera ce qui vous avantage. Que vous ayez l’esprit vif, la réplique facile ou que vous soyez réfléchis et concis, le costume vous ira. La SPECQUE touche à la politique, au juridique et à l’économie bien sûr, mais c’est aussi de la politique de couloir, des jeux de coulisses et des stratégies pour arriver à ses fins : quelles soient nobles ou ignobles aux yeux des autres groupes politiques. Au courant de la semaine, vous vous fixerez des objectifs, vous élaborerez des moyens pour les atteindre et vous créerez peut-être quelques alliances pour raffermir votre autorité au Parlement. Chaque groupe politique essaiera de tirer son épingle du jeu et c’est aussi ça la >>> page 2

Hier à l’Hôtel Delta du centre-ville de Montréal, 180 participants étaient attendus à la première journée de la quinzième édition de la SPECQUE. Pour cette journée étaient prévus: l’accueil des participants, suivi d’un cocktail et finalement la cérémonie d’ouverture. À cette cérémonie les membres du Comité exécutif semblaient heureux et soulagés que l’accueil se déroule sans difficulté apparente et les participants semblaient tous motivés et excités face aux événements qui les attendent cette semaine. En somme, on peut s’attendre à une édition qui sera particulièrement mémorable et forte en rebondissements. Tout d’abord, suite à la soirée d’ouverture des félicitations et des remerciements sont de mise, car le Comité exécutif a accompli un excellent boulot tout au long de l’année afin de préparer cette édition et d’accueillir tous les participants. L’arrivée s’est d’ailleurs fait de façon très efficace. La logistique des tables d’accueil pour s’enregistrer était bien pensée afin d’éviter l’attroupement de dizaines de participants autour d’une seule table, comme nous avions pu le voir par le passé. De plus, tous semblaient

Xavier Peich entouré de son Comité exécutif. MA Boutet-Talbot.

apprécier la nourriture offerte au cocktail, surtout les participants qui avaient voyagé le jour même et n’avaient pas eu le temps de manger. De belles attentions du Comité exécutif ! La cérémonie d’ouverture s’est déroulée de façon relax et humoristique. Les discours des membres du C.E étaient comme à l’habitude, teintés de fierté et de soulagement de voir tous ces participants réunis pour un événement qu’ils ont mis deux ans à préparer. Comme l’a mentionné Clara Poissant-Lespérance, Vice-présidente exécutive

responsable de la logistique, le projet a débuté à Moncton lors de l’édition 2010. Il leur a fallu un an pour préparer le dossier de candidature et une autre année pour les préparatifs, le recrutement et la recherche de financement. Enfin, aujourd’hui aura lieu la première assemblée plénière de l’édition 2012 au siège de l’OACI. Pour les anciens, cette journée sera l’instant de retrouvailles tant attendues en tant qu’eurodéputé et l’occasion pour eux de montrer une fois de plus, leur savoir-faire et leur verve. >>> page 2

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à la une éditorial (suite)

suite de la une

beauté de la SPECQUE, la diversité des opinions qui peuvent y être présentées. En tout, sept groupes politiques tenteront de faire passer des politiques qui leur tiennent à cœur dans quatre commissions. Les idées s’entrecroiseront et vous aurez à vous demander ce qui est le mieux pour les citoyens de l’Europe en fonction des positions de votre parti et peut-être aussi, à vous questionner sur vos propres valeurs personnelles... Vous avez rendezvous avec une expérience qui changera peut-être votre vision de l’Europe à un moment où elle doit se remettre d’une importante crise de son système économique.

C’est parti !

Cette quinzième SPECQUE sera le théâtre de bien des rebondissements. Nous vous invitons d’ailleurs à les partager avec l’équipe de presse à tout moment du jour... ou de la nuit ! Vous pouvez nous rejoindre au journal2012@specque.org et au blog2012@specque.org. Notre objectif est de vous donner toute la visibilité que vous pourriez ardemment désirer (ou pas). Profitez de chaque instant et bonne SPECQUE!

Le groupe ADLE au travail. MA Boutet-Talbot.

Pour les nouveaux, il s’agira du moment de vérité où ils auront à faire leurs preuves et mettre à profit cette année de préparation. Ils ont questionné et écouté les anciens participants parler de leurs expériences passées. Ils se sont préparés par des recherches intensives et des formations, parfois même avec des activités de débats oratoires. Or rien ne prépare complètement à cette journée. Alors le seul conseil que les anciens peuvent leur donner : c’est de se jeter à l’eau quand la liste des orateurs s’ouvrira et présenter leur opinion sans se soucier de tous les yeux qui seront rivés sur eux lors de leur discours. Un seul mot : oser! Oser c’est aussi ce à quoi tous s’attendent lors de cette première journée en plénière, mais aussi tout au long de la semaine, en commission comme en politique de couloir. La SPECQUE est nettement moins intéressante si chacun ne se laissent pas pleinement aller à son rôle et user d’un peu d’imagination pour convaincre les autres de ses idées. Il n’est pas rare de voir les chefs de groupes se lancer dans des joutes verbales, d’observer les lobbyistes tramer quelques plans pour convaincre les eurodéputés et

Les Specquois au cocktail d’ouverture. MA Boutet-Talbot.

d’apercevoir les journalistes et blogueurs courtiser ceux-ci pour des interviews chocs et exclusives. Les membres du parlement européen useront eux aussi de leur imagination pour concocter des discours imagés et originaux. À quoi pouvons-nous nous attendre de cette première journée de plénière? Il y aura fort probablement une rivalité très marquée entre la gauche et la droite. Les échanges cinglants ayant d’ailleurs commencés bien avant la cérémonie d’ouverture entre le ELD, le CRE, l’ADLE et le PPE contre la GUE. Des alliances sont notamment déjà formées entre certains groupes. À mentionner, l’ELD et les CRE semblent déjà inséparables. Reste encore à savoir si les S&D et les Verts se porteront au secours de leur allié naturel, car la lutte de pouvoir sera féroce et chaque vote compte. Certains lobbyistes font eux aussi preuve de beaucoup d’agressivité dans leur approche en courtisant des groupes cibles. À noter entre autres, la peu subtile remise d’enveloppe du groupe Europe Conso à certains groupes et sa présence très marquée sur les médias sociaux. Puis, il y a aussi des eurodéputés qui, ne reculant devant rien, ont proposé d’échanger des informations avec des journalistes contre un article

dans le journal. Les jeux de coulisses sont donc, à peine quelques heures après la cérémonie d’ouverture, bien entamés et les stratégies se mettent en place. Sur une note plus humoristique, certaines informations laissent croire que certains préparent déjà des coups d’éclat. Il ne faut toutefois pas perdre de vue que les journalistes, comme les lobbys ou les groupes rivaux auront à l’œil les moindres faits et gestes (paroles) de chacun pour servir ses intérêts. Bref, n’oubliez pas que plusieurs personnes guettent le premier fauxpas, la première faiblesse pour s’en servir contre vous mais cela peut aussi représenter un allié au besoin et offrir une plateforme énorme ceux qui voudraient faire passer certains messages.

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vision politique

À gauche toute ! Mathieu GRAVEL C’est au nombre de deux groupes politiques que la Gauche est représentée dans l’enceinte de la SPECQUE. De la critique la plus féroce du capitalisme jusqu’au socialisme centriste, plusieurs tendances s’y retrouvent. Voici un bref coup d’œil sur celles-ci : de celle qui défend une critique virulente du capitalisme à celle qui défend un plus grand contrôle étatique du secteur privé.

Groupe confédéral de la gauche unitaire européenne / Gauche verte Nordique Le premier groupe, le plus à gauche de tous, est le Groupe confédéral de la gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique, connu sous l’acronyme GUE/NGL. Créé par un groupe de députés communistes, sa rhétorique consiste à critiquer de façon virulente les idées néolibérales et ses valeurs. La société de consommation et ses institutions sexistes doivent être dénoncées. L’Europe doit inverser la tendance à reproduire le système de domination bourgeoise en plaçant les travailleurs au centre de ses préoccupations de l’Union. Pour la GUE/ NGL, l’actualité récente démontre le vide démocratique en Europe. Des plans d’austérité en provenance de hautes instances comme le FMI et la BCE sont imposés aux peuples. «Mise en œuvre des lignes directrices sur l’aviation de 2005 concernant l’encadrement des aides d’État au démarrage pour les compagnies aériennes au départ d’aéroports régionaux». Bien que la proposition demande l’intervention étatique dans le développement de cette industrie, il n’en demeure pas moins que le GUE/NGL perçoit le texte insuffisant en matière de protection des travailleurs.

De plus, il dénonce les impacts environnementaux sur le long terme du projet. Il faut donc s’attendre à ce que le groupe tente d’insérer des mesures supplémentaires concernant la protection sociale des travailleurs ainsi que des restrictions environnementales. Bien qu’il y a opposition à ce projet, le GUE/NGL demande des garanties à l’entreprise qu’elle demeurera sur place. «Proposition de Directive du Parlement européen et du Conseil de sur certains aménagements du territoire». La GUE entend travailler à combattre la logique capitaliste du texte. Ce groupe demande la mise en place d’une période de repos de 15 heures au lieu de 11. Il faudrait 48 heures de congé au lieu de 24. Il devrait y avoir une pause de 20 minutes à toutes les 3 heures et une semaine de 45 heures maximum. Par ailleurs, cette règlementation devrait s’accompagner de la mise en place d’un comité qui s’assurera que les États respectent bel et bien leurs engagements. «Proposition de Directive du Parlement européen et du Conseil relative à l’établissement d’une formation standardisée dur la responsabilité sociale des filières de production». La GUE annonce que l’État a trop de pouvoir dans ce texte. Il faudrait davantage d’intégration européenne et de mesures contraignantes venant de celle-ci. De plus, il devrait y avoir pareille norme pour l’étiquetage des produits provenant de l’extérieur de l’Europe. «Proposition de Règlement du Parlement européen et du Conseil portant statut de l’association européenne». GUE se réjouit de l’intégration juridique européenne. Son groupe fera en son possible afin d’éviter que la

droite puisse avorter le projet. Il y a aussi l’inquiétude que ce projet se construise en s’éloignant de la population.

Groupe de l’alliance progressiste des socialistes et des démocrates Moins revendicatrices dans les mœurs que ses collègues du GUE/ NLG, le S&D utilise une rhétorique visant principalement à contrer la domination économique des multinationales. L’État devrait davantage règlementer le secteur privé afin d’éviter une reprise de la crise économique actuelle et éviter, par le fait même, ses politiques d’austérité. L’actualité européenne dévoile le caractère non démocratique de la régulation de l’Union avec ses mesures contraignantes. Le pouvoir de l’Europe devrait être accru, notamment par la création d’un Trésor européen qui émettrait des obligations européennes. Le S&D est aussi partisan de l’instauration d’une taxe sur les transactions financières. Enfin, l’Europe se doit d’être un leader écologiste dans le monde.

semaine de 40 heures. Ses revendications seront de faire passer la semaine de 48 heures à 35 heures et de s’opposer à la liberté qu’aurait l’employeur d’étirer la semaine de travail jusqu’à 60 heures. «Proposition de Directive du Parlement européen et du Conseil relative à l’établissement d’une formation standardisée dur la responsabilité sociale des filières de production». Le groupe politique félicite cette initiative et désire travailler avec les eurodéputés à transmettre l’information aux travailleurs. «Proposition de Règlement du Parlement européen et du Conseil portant statut de l’association européenne.» Le S&D a annoncé qu’il se portera à la défense de ce projet tant que celui-ci le fera en conformité avec les législations nationales.

«Mise en œuvre des lignes directrices sur l’aviation de 2005 concernant l’encadrement des aides d’État au démarrage pour les compagnies aériennes au départ d’aéroports régionaux». Le S&D soutient qu’il faut briser la domination des multinationales dans ce secteur. La logique libérale de faible coût doit être remise en cause et laisser place à une plus grande régulation étatique. Par ailleurs, la raréfaction du pétrole fera augmenter les prix sur le long terme.

Myriam Pineault-Latreille, Chef de groupe GUE

«Proposition de Directive du Parlement européen et du Conseil de sur certains aménagements du territoire.» Le S&D a annoncé son accord à la

Thomas PELLERIN, Chef de groupe S&D

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vision politique

Le centre à la recherche d’un visage ! Maxime STAELENS Les Verts/Alliance Libre Européenne (Verts/ALE) et l’Alliance des Démocrates et des Libéraux Européens (ADLE) font vivre le centre du Parlement européen. Etrillés entre les deux blocs S&D et PPE, ces deux groupes tentent de faire passer leurs idées, concluant des alliances tantôt avec la droite, tantôt avec la gauche. Cette année, ils comptent bien tenter d’imposer leurs idées lors des débats, mettant en avant les failles de la société actuelle pour sortir des crises que nous connaissons.

L’avant-garde des Verts Groupe le plus hétéroclite du Parlement européen rassemblant écologistes, régionalistes et représentants du Parti pirate, le groupe des Verts/ALE compte utiliser sa position au centre du spectre politique européen pour faire passer ses idées, ses visions et ses envies d’évolution. Riche de la diversité de ses troupes, Loïc de Fabritus, leader du groupe au Parlement européen simulé, veut imposer la logique du compromis déjà à l’œuvre au sein du groupe à l’échelle parlementaire. La position centrale et euro-optimistes du groupe en fait d’ailleurs un acteur incontournable dans toutes les négociations. Cette année, à Montréal, les Verts espèrent faire passer l’idée qu’un Green New Deal est indispensable. Visant à la promotion d’une utilisation plus soutenable des ressources et un partage plus équitable des richesses, ce Green New Deal impose de repenser le mode de vie des citoyens et du modèle de dé-

veloppement actuel. Intégrant des propositions issues de toutes les tendances du groupe, ce nouveau modèle socio-économique ne repose pas uniquement sur des principes et des envies écologistes. Les Verts considèrent ce Green New Deal comme «une façon nouvelle de prendre les décisions politiques en développant la démocratie locale, la participation citoyenne ainsi que de nouveaux indicateurs économiques, sociaux et environnementaux.» Enfin, ils comptent bien promouvoir une nouvelle manière «de concevoir la société, débarrassée des préjugés moraux, libérée de toutes formes de discriminations entre hommes et femmes, d’origine sociale ou religieuse, envers les personnes handicapées ou encore fondées sur l’orientation sexuelle». Reste à savoir jusqu’où les partenaires du groupe accepteront d’aller pour atteindre ces objectifs.

L’ADLE, démocrate et européaniste Défendre les libertés civiles, booster les petites et moyennes entreprises, promouvoir une Union européenne plus intégrée : le plan de bataille de l’ADLE est en place. Jérémy Rossignol, chef du groupe au Parlement européen simulé, compte bien tout mettre en œuvre pour construire une Europe plus forte et plus à même de sortir de la crise. L’ADLE défendra bec et ongles l’idée d’une Union européenne plus intégrée, plus unie. Face au constat d’échec de la Stratégie de Lisbonne, les Démocrates et Libéraux comptent proposer un nouveau modèle de gouvernance européenne. Dans ce modèle, la Commission européenne tient un rôle plus central, notamment dans l’élaboration du

programme économique européen. L’européanisme de l’ADLE se retrouve aussi dans la défense d’un fédéralisme budgétaire. «Les euroobligations, les interventions de la Banque centrale européenne sur les marchés de la dette et la coordination des politiques budgétaires nationales constituent les premiers d’une longue série», précise la ligne de l’ADLE. L’objectif à long-terme est d’augmenter le budget de l’Union européenne, notamment en renforçant et en multipliant ses ressources propres. Défenseur des libertés, l’ADLE souhaite promouvoir le développement des petites et moyennes entreprises en Europe. Centrale dans l’économie européenne, la création de PME est un remède à la crise. Ils proposent ainsi de «réduire les démarches administratives et de baisser les barrières d’entrée sur le marché», notamment en évitant «les règlementations trop contraignantes.» Favorable à la libre circulation des personnes au sein de l’Union européenne, l’ADLE sera à la pointe du combat en faveur des compagnies aériennes à bas-coût, qui, selon eux, «permettent aux ménages à faible revenu de circuler librement en Europe». Même si cela permet aux patrons peu scrupuleux sur les conditions de travail de s’en mettre plein les poches, répondront sans doute les partis de gauche…

Loïc de Fabritus, Chef de groupe Verts/ALE

Jérémy ROSSIGNOL, Chef de groupe ADLE

ADLE Verts /ALE

S&D GUE/NGL

PPE CRE ELD

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VISION POLITIQUE

Du côté droit de l’hémicycle Virginie ANTONELLO Les trois partis les plus à droite ont un avis bien tranché sur les propositions discutées dans les différentes commissions et défendront leurs valeurs tout au long de cette semaine montréalaise. Focus sur le PPE (Parti Populaire Européen), le CRE (Conservateurs et Réformateurs Européens) et l’ELD (Europe Libertés Démocratie). Au centre-droit, le PPE se réclame d’une idéologie équilibrée. Le mariage idéal entre la réalisation d’une économie de marché et la valorisation des droits sociaux, est au centre des préoccupations du parti. Pour le chef de groupe, Paul Rolland et son adjoint, Thibault Poissonier, le but sera de travailler pour l’obtention d’un « consensus fort » sur l’ensemble des sujets abordés. Toujours dans la famille centredroite, le groupe des Conservateurs et Réformistes Européens (CRE), mené par Enno Schumacher, compte faire valoir son euroréalisme. Pour ce parti, l’Union Européenne doit « se réunir au sein d’une communauté de nations libres où les États possèdent des droits égaux ». Pour cela, leur vision de l’UE est celle d’un porte-voix des valeurs traditionnelles. Le parti Europe Libertés Démocratie, à travers la voix de sa cheffe de groupe Jenny Demers, met en avant cinq valeurs fondamentales, qui guideront son action au cours de la semaine. On y retrouve notamment la liberté et la coopération « entre les Peuples des États », la démocratie et le respect de la volonté des Peuples, et le respect des traditions, des valeurs et de l’histoire des Peuples des Nations. Au sujet de la Commission des Affaires juridiques Le PPE est « pour » la proposition de création du statut d’une associa-

tion européenne et soutient le point de vue du rapporteur, qui veut que les associations à caractère national gardent leur vitalité. Le CRE, en revanche, rejette la proposition de Règlement présentée par le Commissaire européen. Dans sa volonté de lutter contre le « dictat européen », le CRE met en avant, entre autres, le caractère non constitutionnel du projet dans certains pays, comme l’Autriche, l’Allemagne ou la France. Selon la cheffe de groupe de l’ELD, le parti soutient l’Association européenne « dans sa simple vocation associative et non pas dans un esprit d’intégration européenne encore plus poussée, comme le souhaiterait la Commission ». Cette vision s’inscrit dans une perspective plus générale de rétablissement de l’autorité de l’État et de la souveraineté nationale. Quid de la Commission des transports et du tourisme ? Pour le PPE, le droit à la concurrence doit rester au centre des débats. Très intéressé par la proposition de la Commission, le parti de centredroit rappelle que le renforcement de la compétitivité dans les transports peut contribuer à un approfondissement du marché unique, son objectif principal. Du côté du CRE, en revanche, on estime qu’il est primordial d’encadrer les aides d’États constituant une entrave au marché unique. L’ « approche supranationale » de la Commission ne bénéficie pas d’un accueil des plus chaleureux. Et le CRE s’engage à défendre fermement le principe de la souveraineté des États membres dans cette proposition. Du côté de l’ELD, c’est la stupéfaction. Cette proposition est vue comme « la mise à mort de la reprise économique européenne ». Le parti salue toutefois le réalisme du Rapporteur, seul « parachute de sauvetage » dans ce processus d’intégration programmée camouflé, selon l’ELD.

Commission « Marché intérieur et protection des consommateurs » Le PPE salue la bonne idée du label social mais déplore des « dysfonctionnements majeurs ». Pourquoi retravailler le texte ? Selon Paul Rolland et Thibault Poissonier, c’est dans le but d’éviter une véritable régulation des entreprises dans ce domaine et un fonctionnement administratif trop pesant. Le PPE espère compter sur l’appui des partis de droite et chercher des convergences avec le centre dans la réécriture du dispositif. Le groupe CRE, quant à lui, a accueilli avec grand intérêt la proposition de la Commission. Ce que le parti retient, c’est surtout la mise en avant du critère de responsabilité sociale qui représente un accélérateur de compétitivité par rapport à la concurrence déloyale extérieure. Favorable donc, le CRE, mais à l’encouragement de la responsabilité sociale seulement, pas aux mesures contraignantes. De son côté, l’ELD critique le « portrait noir, abusif » dressé par le Commissaire. Selon le parti, il faut apporter de la nuance. L’ELD souhaiterait se rallier à un projet dans lequel les compagnies pourraient communiquer efficacement leur engagement social afin de le rentabiliser. Et pour la Commission « Emploi et affaires sociales » ? Encore une mesure dont le PPE se félicite. L’ « ennemi » du parti de centre-droit dans ce domaine sera la gauche. Le PPE sera attentif à ne pas détourner le texte vers un « déséquilibre trop favorable aux salariés ». Le but du parti sera d’harmoniser pour renforcer la compétitivité. Pour le CRE, en revanche, il y a danger. Le parti déplore la persistance de la directive, sans cesse à l’ordre du jour de l’agenda politique de l’UE. Le CRE réclame que les États membres obtiennent les pleins pouvoirs en matière d’enjeux

liés à l’aménagement du temps de travail. Pour l’ELD aussi, les gouvernements nationaux sont les plus aptes à s’attaquer à cette problématique. Le parti défendra l’imposition des mêmes exigences pour tous les Européens, dont les réalités sont souvent aux antipodes. L’ELD luttera également pour plus de souplesse et de respect vis à vis du droit du travail national existant dans les pays membres.

Paul ROLLAND, Chef de groupe PPE

Enno SCHUMACHER, Chef de groupe CRE

Jenny DEMERS, Chef de groupe ELD

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entretien

Hugo Coldeboeuf, Président du Parlement européen simulé

Séverine Bats, Vice-président du Parlement européen simulé

Votre Présidence Gabrielle LAVOIE-LEVESQUE Dès les premiers instants de l’entretien, on sent la complicité qui unit le duo ColdeBats. Des fous rires garantis attendent les Specquois. On peut sentir chez la Présidence une expérience tranquille qui n’a toutefois pas eu raison de toute la fougue de jeune premier qui les habite. Beaucoup de rire, les plaisanteries se succèdent : la Présidence est heureuse d’être là pour la XVe édition de la SPECQUE à Montréal, on ne saurait en douter. Quant aux eurodéputés qui frétillent d’impatience, à quoi peuvent-ils s’attendre du duo énergique? « S’amuser dans la rigueur de l’aspect académique, de répondre le Président. Une grosse fête joyeuse... mais encadrée! » La Présidence souhaite de toute évidence que les nouveaux Specquois (comme les anciens d’ailleurs) tombent en amour avec la Simulation qui leur est si cher. Le Président et la Vice-Présidente ayant eux aussi débuté par le poste d’eurodéputé à la SPECQUE, je leur ai donc demandé, pourquoi la Présidence cette année? « Ça aide pour la drague! » selon Hugo Coldeboeuf. Et il n’a pas tort...

Selon Severine Bats, ils ont tous les deux suivi un parcours naturel vers la Présidence. Ils ont d’abord été eurodéputés, puis chefs de groupe politique. La Présidence est un poste important dans la Simulation qui permet de donner un coup de main dans l’organisation. Ce fut un moyen pour eux de prendre part à la construction de la SPECQUE à Montréal, dans la limite de leur disponibilité. Et pour les eurodéputés indisciplinés, à quoi peuvent-ils s’attendre? Les critiques seront bienvenues. Toutefois, aucune injure ou attaque à la personne ne sera tolérée. Les commentaires sexistes, racistes, ou autre seront sanctionnés. « Ça ne fait tout simplement pas parti des valeurs véhiculées à la SPECQUE et par l’Union européenne », affirme Mme Bats. Il faut aussi savoir que la Présidence en sera une tolérante sur le fond. C’est-à-dire que les eurodéputés audacieux qui n’auront pas peur d’exprimer haut et fort leurs positions avec toute l’ardeur dont ils sont capables ne seront pas sanctionnés. Ensuite, chers Specquois, vous êtes sans doute au courant que la SPECQUE fête sa quinzième année

d’existence en cette édition 2012. Je me suis intéressée à ce que cela représentait pour la Présidence. Ce que cet anniversaire inspire d’abord à M. Coldeboeuf, c’est l’étonnement. À chaque année, une quinzaine de bénévoles travaillent d’arrache-pied pendant un an pour préparer une simulation qui se tient dans des lieux prestigieux et qui demande énormément de temps. Tout ce travail est fait bénévolement par un groupe de passionnés qui doit aussi poursuivre ses études ou travailler à temps plein. Vous pourrez donc constater l’étendue de leur travail au courant de la semaine. M. Coldeboeuf espère que la passion de la SPECQUE habitera bien d’autres jeunes pour les années à venir et qu’ils seront tout aussi impliqués dans son organisation. La conclusion de Mme Bats était beaucoup trop touchante pour ne pas la citer textuellement « La SPECQUE c’est une expérience si unique qu’on n’arrive pas à trouver les mots pour la décrire ». Finalement, comme à chaque année, plusieurs d’entre vous sont nouveaux, nerveux et brûlent d’impatience de mieux apprivoiser cette simulation dont on vous a tant parlé. J’ai voulu savoir quel conseil

pouvait bien avoir la Présidence pour vous. C’est à ce moment que s’est produit quelque chose de particulier. Pendant leur réflexion, j’ai revu les deux nouveaux Specquois, l’eurodéputée Bats et l’eurodéputé Coldeboeuf. Leurs conseils : s’amuser, ne surtout pas avoir peur de prendre la parole et la prendre le plus vite possible. Si ce n’est pas possible en séance plénière, il faut le faire en commission. Il faut aussi compter sur les autres, et parfois faire abstraction des partis politiques parce qu’à la SPECQUE tout le monde est d’abord et avant tout un ami. Vous devez aussi savoir que même les eurodéputés qui vous sembleront assurés et charismatiques ont peur. Chacun a vécu et vivra la frayeur de parler. Nous sommes tous sur un pied d’égalité et la compréhension est omniprésente, tout au long de la simulation. En terminant, le Président rappelle que travailler sur les textes, c’est ce qui permet de vraiment s’amuser à la SPECQUE ! Allez, amusez-vous !

lundi 6 août 2012 < perspecquetives <

retour sur...

Les honneurs pour la SPECQUE ! Maxime STAELENS Lauréat du volet français du concours, la SPECQUE a pris part à la cérémonie de remise du Prix Charlemagne pour la Jeunesse. Rassemblant des projets issus des 27 pays membres de l’Union européenne, la SPECQUE a pu se mesurer, se comparer et échanger avec d’autres jeunes portant des projets favorisant la citoyenneté européenne. Comme récompense au concours français du Prix Charlemagne, la SPECQUE a été conviée à prendre part à un séminaire de quatre jours à Aix-la-Chapelle, en présence du Commissaire au Marché intérieur et aux Services, M. Michel Barnier, et du Président du Parlement européen, M. Martin Schulz. Le Viceprésident exécutif responsable de recrutement, Hamza Abbas, a représenté la SPECQUE durant ce séminaire. Ces quatre jours ont été une occasion de rencontrer les leaders des 27 projets vainqueurs des concours nationaux.

visant à promouvoir des projets créant une conscience européenne, il s’agit pour nous d’une reconnaissance de la pertinence de ce que nous faisons», poursuit-il. Décerné chaque année, le prix Charlemagne pour la jeunesse européenne est remis conjointement par le Parlement européen et par la Fondation du prix international Charlemagne d’Aix-la-Chapelle. Le concours est doté d’un premier prix de 5 000 euros, d’un deuxième prix de 3 000 euros et d’un troisième prix de 2 000 euros. Représentant la France à Aix-laChapelle, la SPECQUE n’a remporté aucun l’un des trois prix distribués. Les vainqueurs européens ont été les projets issus de Grèce, de République tchèque et de Hongrie.

Hamza Abbas avec Martin Schulz, Président du Parlement européen

Des ateliers de travail sur les projets et une visite guidée de la ville d’Aix-la-Chapelle ont été organisés à cette occasion. « Ça a été une véritable semaine de mise en relation des différents projets et de leurs porteurs », explique M. Abbas. La rencontre avec Martin Schulz, qui a par ailleurs signé une lettre de patronage pour cette 15ème édition de la SPECQUE, l’a marqué. « M. Schulz est une personne très humaine, très accessible, qui se souvient des personnes rencontrées et qui possède beaucoup d’humour», précise-t-il. « C’est une grande fierté et un honneur que d’avoir remporté le volet français de cette compétition », explique Xavier Peich, Président exécutif de la SPECQUE qui a chapeauté la réalisation du dossier pour cette compétition. «Le Prix Charlemagne

Hamza Abbas reçoit le Prix Charlemagne-France des mains de Martin Schulz, Président du Parlement européen

> perspecquetives > lundi 6 août 2012

regarD

ça buzz...

d’une ancienne

Pour suivre SPECQUEulations, être au courant de l’actualité sous tous ses angles et connaître la SPECQUE comme vous ne l’avez jamais connue, une seule adresse : blog2012.specque.org sur Twitter: @specqueulations et #specque

agenda du jour

Frédérique BERTRAND-LEBORGNE Rédactrice-en-chef du Specqueulations

Les duels sont dans l’air. À l’aube de cette nouvelle session parlementaire de la SPECQUE, les tensions vives qui existent en Europe risque de trouver écho au sein de nos débats. Les chefs des partis ELD et CRE comptent fermement défendre les intérêts souverains des États membres, peu importe ce que les autres pourront en dire. Cela risque de faire grincer des dents les partis centristes comme le PPE et l’ADLE, pour qui un fédéralisme respectueux des compétences des États de l’Union est la seule option viable pour l’avenir démocratique de ce continent. On peut alors s’attendre à ce qu’ils trouvent hérétique plusieurs propositions qui seront soumises par la droite. La question demeure : arriveront-ils à s’attendre lorsque cela sera nécessaire pour le bien-être de l’Europe ? Les Verts, les S&D et la GUE devront s’unir s’ils veulent contrer la droite. Les Verts devront réussir à convaincre que le problème environnemental est plus urgent que jamais. Les S&D vont devoir insuffler un peu de leur idéal socialiste aux commissions qui siégeront sous peu. La GUE devra également réussir à expliquer son projet européen et les modalités nécessaires à appliquer pour y arriver.

Matinée - Séance plénière 1ère partie : Examen EMPL 2ème partie : Examen JURI Après-midi - Séance plénière 1ère partie : Examen TRAN 2ème partie : Examen IMCO 3ème partie : Motions d’ordre

Il faut rappeler que plusieurs nouveaux eurodéputés ont été élus cette année. Ils apportent un sang neuf, de nouvelles idées et un enthousiasme rafraîchissant. Une grande participation de leur part ne saura qu’enrichir des échanges qui s’annoncent trépidants. Soulignons également la présence de non-francophones francophiles qui se lancent dans l’arène politique dans une langue qui ne leur est pas maternelle.

Fin d’après-midi - Séance plénière Réunion groupes politiques Soirée Réception à la Mairie

partenaire or

par

Or, les nouveaux comme les anciens seront tous d’accord pour dire qu’il faut faire avancer l’Europe. Désormais, la question à laquelle nous devrons répondre collectivement est : Comment ?

partenaires argent

partenaires bronze

Délégation de l’Union européenne au Canada Tyrone BENSKIN, Marjolaine BOUTIN-SWEET, Alain GIGUÈRE, Hélène LAVERDIÈRE, Hélène LeBLANC, Isabelle MORIN, Ève PÉCLET,François PILON, Députés à la Chambre des communes du Canada

perspecquetives volume 15 Simulation du Parlement européen Canada-Québec-Europe Marie-Chiristine ROBERT rédactrice en chef Gabrielle LAVOIE-LEVESQUE Vous pouvez contacter la rédaction par courrier électronique : journal2012@specque.org éditeur

directrice des rédactions

Yves Bolduc, Benoît Charette, Alain Paquet Députés à l’Assemblée nationale du Québec

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