Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2013

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Apprendre‌ à apprendre

No 6 - Mars 2013


Sciences de la nature et de l’environnement ■ Ouvrage de référence accessible et richement illustré ■ Un panorama allant des caractéristiques de la vie en passant par les plantes, les animaux, leurs milieux, l’écologie en concluant avec l’Homme et son environnement

Nature pile et face Nouvelle édition 2012

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O ser désapprendre pour mieux apprendre On n’en finit jamais d’apprendre à mieux apprendre, tant les mécanismes en jeu sont complexes et reliés. Mais encore faut-il commencer! Et souvent, on ne le fait que trop tardivement, en cherchant à gagner du temps lors des premières grandes révisions pour l’obtention d’une maturité ou d’un CFC. Quand on prend la peine d’y réfléchir, c’est tout de même extraordinaire de constater le peu d’attention portée par l’école pour un aspect fondamental de la réussite scolaire, à savoir trouver les bonnes astuces pour permettre à chacun d’apprendre à apprendre efficacement.

«La formation est toujours quelque chose d’ininterrompu et d’inachevé: elle ne peut pas avoir de terme. Dans un autre sens, je dirais: la formation, c’est avoir l’aptitude d’apprendre à apprendre, c’està-dire en même temps, réapprendre à apprendre ou apprendre à réapprendre. C’est toujours la possibilité de se donner un méta-point de vue réflexif sur son savoir, sur sa connaissance. C’est cela le problème de la formation.»

Certes, il y a des éléments ici ou là, notamment dans le Plan d’études romand, sous les stratégies d’apprentissage, toutefois cela reste discret et déconnecté des situations concrètes. La grande difficulté pour l’école, c’est certainement qu’il n’y a pas de méthode universelle et qu’il s’agirait de permettre aux élèves de découvrir différentes techniques, en fonction par exemple des intelligences multiples ou des profils d’apprentissage, afin qu’ils construisent eux-mêmes leur démarche, en les incitant, dans une dynamique similaire, à avoir de la curiosité pour la saveur des savoirs. Tout un programme en soi et pas de recette. Bien sûr, même sans une approche systématique, chaque élève rencontrera presque assurément dans son parcours scolaire plusieurs enseignants qui l’aideront à mieux se connaître et à s’approprier des trucs pour développer des compétences au niveau de l’organisation, de la planification, de la concentration, de la mémorisation, de la motivation… et de la gestion du stress. De plus, l’élève qui fera ses propres expérimentations découvrira assurément de précieux filons. Enfin surtout ceux qui réussissent et qui ont rapidement et presque intuitivement cerné leur manière d'apprendre. Bref, ceux qui ont su persévérer avec l’envie de la connaissance comme moteur.

Ce qui a récemment changé à propos de l’apprendre à apprendre, c’est que les neurosciences permettent une exploration moins bricolée du fonctionnement du cerveau. Peut-être qu’un jour on saura immédiatement déterminer la meilleure façon d’apprendre pour chacun, cependant devoir être acteur de son apprentissage demeurera au cœur du processus. Avec un guidage, apprendre s’avère tout de même plus facile. Eveiller ou réveiller le désir d’apprendre et livrer une gamme d’outils dans laquelle les apprenants pourront puiser pour gagner en autonomie constitueront certainement deux des défis de l’Ecole du XXIe siècle.

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Nadia Revaz

Reste que même si ça marche, cela ne signifie pas pour autant que l’on ne pourrait pas trouver encore de meilleures pistes pour apprendre plus vite ou plus durablement. Encore faut-il oser apprendre à désapprendre… Dès lors, il convient de faire régulièrement son marché parmi les 1001 astuces partagées ou expérimentées et décrites dans des livres, sur des sites… Et parfois une stratégie, a priori intéressante, ne convient pas au final, mais sans la tester, impossible de le savoir. Souvent la difficulté, c’est d’admettre que sa boîte à outils n’est pas constituée une fois pour toutes et qu’il faut régulièrement l’adapter, notamment en tenant compte de nouvelles approches, telle la carte heuristique, qui était encore peu connue il y a quelques années.

Edgar Morin

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S ommaire

Oser désapprendre pour mieux apprendre

N. Revaz

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4-15 Du côté de la HEP-VS Sciences naturelles Echo de la rédactrice Ecole-entreprise MITIC Education ailleurs Doc. Pédagogique Eudcation musicale Langues Livres Fil rouge orientation Concours Lire en ligne Revue de presse Coin de la recherche Conférence Education physique CPVAL Mémento pédagogique Français

16 18 19 20 22 24 26 27 28 30 32 35 35 36 38 39 40 42 43 44

Mémoire sur l’apprentissage en sciences - N. Revaz SN au CO: Matière - A. Bardou Vent de fantaisie - N. Revaz Projet Lift, passerelle entre l’école et l’entreprise - N. Revaz Jamais sans mon portable - P.-A. Léchot Sandrine Fellay et l’éducation dentaire en Bolivie - N. Revaz DVD-R documentaires: les suggestions du mois - Médiathèque Valais - St-Maurice Le projet musical: que du bonheur! - J.-M. Delasoie & B. Oberholzer Storytelling au CO de Martigny - N. Revaz La sélection du mois - Résonances Dans le dédale des apprentissages - N. Revaz Les Frappadingues de Résonances - Résonances Nouveautés - Résonances D’un numéro à l’autre - Résonances Publications récentes - URSP/CSRE Schizophrénie: agir tôt pour soigner mieux - Fondation Domus Révision de la loi fédérale sur l’encouragement du sport - Team EP Avoir de libre passage et changement d’emploi - P. Vernier A vos agendas - Résonances Dictées: à la corbeille? - P.-M. Gabioud

Infos de l’Ecole valaisanne - Conseil d’Etat Les dossiers de Résonances

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Apprendre… à apprendre Tout en sachant que chaque

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Apprendre à apprendre: oui, mais comment? A. Lieury

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Méthodes de travail: regard de Pierre-Alain Délitroz N. Revaz

apprenant doit se construire sa propre boîte à outils, ce dossier vise à suggérer quelques méthodes ou techniques… pour mieux apprendre à apprendre en classe.

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30 secondes pour apprendre à apprendre J. Saltet

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Relancer la motivation d’innovation D. Favre

L’objectif est aussi d’inciter à

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Mémorisation: s’énerver moins et apprendre mieux P. Vianin

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Mémorisation avec la méthode des lieux B. Hourst

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Apprendre à apprendre: l’avis d’Alain Grandjean N. Revaz

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La bibliographie de la Documentation pédagogique E. Nicollerat

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Des sites pour aller plus loin Résonances

la réflexion sur ces stratégies en lien avec les avancées récentes des neurosciences.


A pprendre à apprendre: oui, mais comment? Sous l’influence de Descartes et jusque dans les années 60-70, la mémoire était considérée comme secondaire par rapport à l’intelligence (sauf chez les Américains, qui avec le Behaviorisme, ont toujours valorisé l’apprentissage). Ainsi selon l’expression de Piaget, la mémoire était subordonnée aux schèmes de l’intelligence1. Dans ce cadre théorique, différents auteurs ont proposé des outils visant à améliorer les performances intellectuelles sous le nom «d’éducabilité cognitive». Dans cette perspective de «boîte à outils» universelle, différents auteurs ont proposé des outils visant à améliorer les performances intellectuelles. Au gré des modes, certains ont proposé des outils logiques lorsqu’on pensait que l’intelligence était logique par exemple, les ARL (Ateliers de Raisonnement Logique) ou le PEI (Programme d’Enrichissement Instrumental). Mais ces méthodes sont inefficaces. Par une recherche très méthodique sur le PEI, pourtant très utilisé dans des formations, il a été démontré une inefficacité dans différents tests (Loarer, Chartier, Huteau et Lautrey, 1995). Il n’existe pas de logique «universelle» qui, acquise, permettrait de tout comprendre comme par magie. Mais, l’éducabilité cognitive ou la Gym-Cerveau, c’étaient les années 1990. Depuis, les technologies ont connu une véritable explosion, téléphone portable,

Figure 1

A. Lieury

jeux sur ordinateur et sur consoles. Certains chercheurs pensent que l’utilisation de jeux vidéo, voire de programme de Brain Training, vont améliorer les capacités cognitives. Les résultats montrent qu’un effet favorable est produit lorsque les tâches sont très ressemblantes, par exemple utilité des jeux vidéo de course de voitures pour une meilleure attention périphérique. Mais lorsque les programmes se veulent généraux, comme l’Entraînement Cérébral de Kawashima ou la Cérébrale Académie (Lorant-Royer, Spiess, Goncalvez & Lieury, 2008), il n’y a aucun bénéfice par rapport à un groupe contrôle qui ne fait rien.

Apprendre à apprendre ou apprendre des contenus? Rien ne vaut l’école, qui par sa durée (12 années d’études jusqu’au Baccalauréat) et la variété des domaines, assure vraiment un enrichissement du cerveau. Mais comment apprendre des contenus. J’ai recensé ailleurs un grand nombre de méthodes (Mémoire d’Eléphant)... Déjà, il faut savoir qu’il y a plusieurs mémoires et donc plusieurs méthodes. Voici celles qui me paraissent essentielles pour l’école.

Mémoire à court terme et Organisation dans l’apprentissage La mémoire se décrit en modules spécialisés mais aussi en termes de dynamique de fonctionnement. Comme un ordinateur, la mémoire fonctionne comme un vaet-vient entre deux systèmes de stockage, la mémoire à court terme et la mémoire à long terme: la mémoire à court terme (ou mémoire de travail) a une capacité limitée (environ 6 à 7) et avec un oubli en quelques secondes (d’où le nom de court terme); la mémoire à long terme possède une grande capacité et l’oubli est progressif en fonction du temps.

Mémoire à Court Terme et Mémoire à Long Terme: La mémoire à long terme, c’est le disque dur et les processeurs tandis que la mémoire à court terme, c’est la mémoire vive et l’écran.

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Un schéma classique consiste à représenter une mémoire à court terme d’une capacité de 7 éléments (fig.1) et une mémoire à long terme, le disque dur de la mémoire. Cette mémoire à long terme est spécialisée en mémoires sensorielles (peu utiles pour l’éducation, sauf handicap, car elles durent peu de temps, ¼ de

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seconde pour la mémoire visuelle sensorielle), en une mémoire lexicale qui enregistre et stocke la carrosserie des mots, une mémoire sémantique qui analyse et stocke le sens des mots (compréhension). Mais il existe aussi une mémoire des images (celle qui nous donne l’impression d’avoir une mémoire visuelle), une mémoire de l’action, une mémoire des visages, et bien d’autres encore. A chaque mémoire sa méthode, en quelque sorte. Par exemple, pour la mémoire lexicale, la bonne méthode est l’apprentissage par cœur, pour apprendre la phonologie des mots, et écrire plusieurs fois pour mémoriser le programme moteur de l’écriture. Voici trois exemples de méthodes, l’organisation en mémoire, l’apprentissage multi-épisodique et le double codage dans les technologies du numérique. La limite de la capacité de la mémoire à court terme explique que nous ne puissions pas apprendre beaucoup d’éléments à la fois, il y a vite surcharge. Néanmoins, cette limite peut être dépassée en groupant les informations par paquets. Par exemple, si j’apprends, antilope, zèbre, lion, girafe, ces mots vont très vite être identifiés (en moins d’une seconde) en mémoire sémantique et la mémoire à court terme pourra ne stocker que le nom de catégorie «Animal», ce qui fait une unité mémorisée au lieu de quatre. C’est très économique car au lieu de 4 «cases» de la mémoire à court terme, une seule est prise, ce qui libère 3 cases. Voilà le secret d’un apprentissage rapide. Ce mécanisme, qui est le moteur de l’apprentissage, s’appelle l’organisation.

Voilà pourquoi il est très efficace d’apprendre un cours en parties et sous-parties bien organisées, selon un plan «sémantique» (on dit souvent «logique»); l’idéal pour éviter la surcharge est d’établir des parties de 3 ou 4 éléments. Mais attention, l’organisation n’est possible que si l’on connaît ces catégories, si on ne sait pas ce que sont «cambrien, ordovicien, dévonien…) (des périodes géologiques), on ne peut catégoriser. Il faut donc stocker de nombreuses connaissances en mémoire sémantique, pour organiser. Oui, mais comment?

Mémoire sémantique et apprentissage multi-épisodique Des recherches et des réflexions théoriques à partir de la découverte de la mémoire épisodique (Tulving, 1972) m’ont amené à proposer que le concept était une abstraction à partir des multiples épisodes où le mot était rencontré (par exemple, les concepts de table, fleur, planète (Lieury, 1979, Lieury et Forest, 1994). J’en ai déduit une méthode d’apprentissage, l’apprentissage multi-épisodique dans lequel il faut varier des contextes épisodiques, chacun apportant des facettes de sens pour fabriquer le concept générique. Voici un exemple concernant des connaissances complexes à propos d’un cours de physique-chimie en classe de BTS de lycée agricole en BTS Gemeau (Gestion et maîtrise de l’eau)2.

Le cours choisi est celui de l’oxydo-réduction, consacré d’un point de vue pratique au domaine de la désinfection de l’eau; il comprend 16 heures, ce qui montre également que, pour réellement apprendre, il faut Sachant que de toutes les mémoires, c’est la mémoire passer du temps. Le programme expérimental comsémantique la plus puissante, l’organisation sémanprend de multiples épisodes aussi variés que possible: tique est le mode d’apprentissage le plus efficace. cours, Travaux Pratiques sur la culture des bactéries, sur les techniques de coloration des cellules, vidéos, exercices, Travaux Pratiques, etc. Figure 2 Le programme d’apprentissage s’avère efficace puisque les résultats indiquent un progrès important entre le prétest et le post-test dans le groupe expérimental (de 8,28 à 13,16/20) alors que le score du groupe contrôle est 5,66 à ce post-test de juin. L’idéal est donc de varier les épisodes d’apprentissage, lecture, vidéo, recherche dans le centre d’information ou sur internet, reportage, etc.

L’image et l’Apprentissage par les technologies du numérique

Mécanisme d’Organisation en Mémoire à court terme (MCT): Au lieu d’occuper 4 «cases» (antilope, zèbre, lion, girafe), la mémoire ne retient que «Animal» ce qui libère les autres cases pour enregistrer d’autres mots.

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De nombreuses recherches ont en outre montré que l’image est mal mémorisée si elle n’est pas recodée verbalement en mémoire. Cette théorie a été appelée «Double codage» par le chercheur canadien Allan Paivio et j’ai montré plus tard (Lieury & Calvez, 1986) que le codage

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Figure 3

Figure 3 Légende intégrée dans le schéma

Légende séparée du schéma

Dans la version «séparée», la légende détaillée est dans un texte en dehors du schéma; dans la version «intégrée», les détails sont ajoutés au mot-clé de la légende du schéma Adaptation libre d’après Jamet, 2000 (Jamet, 2008). Note: Seuls quelques exemples de légendes détaillées sont mis par souci de clarté.

Le double codage a donc des conséquences fondamentales dans l’apprentissage par multimédia. Même si le média est technologiquement avancé, il faut un codage verbal, légende, commentaire. Mais, certains médias, comme les supports informatiques, permettent aussi d’autres options pédagogiques comme les fenêtres, pop-ups et menus déroulants et enfin le mouvement. Eric Jamet et son équipe ont méthodiquement analysé de nombreux paramètres en jeu (Jamet, 2008); en voici un exemple. A des étudiants novices, deux documents sont présentés, l’un sur l’audition et l’autre sur la vision; dans un groupe, le texte est détaillé sous le schéma qui ne présente que les noms-clés tandis que dans le groupe «intégré» les explications sont intégrées dans la légende de chaque mot-clé (fig.3). Lorsqu’il s’agit d’un rappel littéral, les deux versions sont équivalentes (paraphrases) mais dans un test de compréhension (inférences), la présentation intégrée est supérieure. De plus, les étudiants pouvant lire la page pendant un temps libre (mais mesuré par l’ordinateur), le temps de consultation s’avère plus court pour le schéma «intégré» avec un temps d’environ 10 minutes alors que le schéma «séparé» demande un temps de 18 minutes, soit près du double. Une interprétation est en termes de surcharge cognitive; la mémoire à court terme (ou de travail) a moins de travail à faire pour extraire l’information pertinente d’un texte complet et l’affecter au mot-clé spécifique.

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Apprendre à apprendre varie donc selon les mémoires. Il n’y a pas de boîte à outils universelle, mais à chaque mémoire correspond sa (ou ses) méthode(s) spécifique(s).

Références Jamet E. (2008) - La Compréhension des documents multimédias: de la cognition à la conception. Marseille, Solal Editeur. Lieury A. (2011) - Une Mémoire d’Elephant: vrais trucs et fausses astuces. Paris, Dunod. Lieury A. (2012) - Mémoire et réussite scolaire. Dunod, (4e édition). Loarer E., Chartier D., Huteau M., Lautrey J. (1995) - Peut-on éduquer l’intelligence?, Peter Lang, Bern.

Notes 1

Piaget et Inhelder, Mémoire et Intelligence, PUF, 1968.

2

Alain Lieury, Bernadette Fleury et Lory Quentin dans Lieury, Fleury et coll.- Apprentissage Multi-épisodique: expérimentations dans différentes disciplines. Les Cahiers du GRAF, N°2, janvier 1998, Ministère de l’Agriculture et de la Pêche.

l’ a

verbal des images comportait deux composantes, l’une sémantique (on comprend le sens représenté par l’image) et l’autre lexicale (on peut dire le mot correspondant à cette image).

e ut

ur Alain Lieury Laboratoire de Psychologie expérimentale, (CRP2C, EA 1285), Université Européenne de Bretagne (Rennes 2), place du Recteur Henri Le Moal, 35043 Rennes Cedex.

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M éthodes de travail: regard de Pierre-Alain Délitroz Pierre-Alain Délitroz, qui enseigne au Lycée-Collège de la Planta (LCP) à Sion, a dispensé pendant plusieurs années un cours facultatif sur les méthodes de travail1. Il est aussi à l’origine d’un site2, conçu d’abord comme support de travail aux étudiants de première année et auquel a contribué sa collègue Ruth Stalder. Ce site pouvant être utile à d’autres jeunes, il semblait intéressant d’avoir la vision de son principal concepteur. A noter que l’adresse est largement partagée sur la Toile, ce qui démontre le besoin d’outils pour apprendre à apprendre.

prendre dans sa globalité, n’ayant pas acquis les techniques d’une lecture efficace. Un autre point délicat concerne la confiance en soi, mais celle-ci vient en général avec la maîtrise des méthodes de travail.

Pierre-Alain Délitroz a conçu il y a quelques années un site sur les méthodes de travail, en lien avec un cours proposé au LCP à Sion.

Pierre-Alain Délitroz, diriez-vous que les jeunes qui arrivent au collège sont insuffisamment outillés au niveau des méthodes de travail? Indéniablement oui. Et même si le cours facultatif dispensé au Lycée-Collège de la Planta a du succès, je suis d’avis que ce devrait être un cours obligatoire à ce degré, voire même avant.

Les méthodes proposées au collège et donc mises en ligne pourraient-elles s’adapter auprès d’un public plus jeune ou à des apprentis? Très facilement, me semble-t-il, car l’essentiel de la démarche est lié à la prise de conscience de sa manière de travailler. Quelles sont les principales lacunes que vous observez chez les collégiens? Souvent ils ne savent pas planifier leur séance de travail et se fixer des objectifs précis, ce qui les empêche ensuite de pouvoir poser des questions ciblées en cours. Par ailleurs, certains déchiffrent un texte sans le com-

La difficulté n’est-elle pas de s’approprier les outils? Il est vrai qu’aucune technique ne peut être suivie à la lettre, cependant, une fois que les élèves commencent à mieux se connaître, ils découvrent aisément ce qui les aide. Ensuite, c’est un travail d’adaptation constante. Auriez-vous une technique qui vous semblerait particulièrement utile à introduire au collège, voire avant? Même si cela risque fort de faire sourire mes collègues, je pense qu’il faudrait qu’il y ait au collège des cours de méditation de pleine conscience, ce qui n’a rien à voir avec la spiritualité. Si les élèves apprenaient à être dans l’instant présent, je suis persuadé qu’ils seraient plus efficaces pendant les cours. Sans aller jusque-là, on peut toutefois leur expliquer qu’ils doivent toujours être capables de répondre aux questions suivantes pendant un cours: Est-ce que je sais de quoi on est en train de parler? Est-ce que je comprends ce qui est dit? Et si ce n’est pas le cas, il faut oser interrompre l’enseignant pour pouvoir raccrocher.

ECCG et techniques de travail La filière MPC (maturité professionnelle commerciale) des ECCG (écoles de commerce et de culture générale) a dans sa nouvelle grille horaire un cours obligatoire de technique de travail, englobant certaines bases de l’apprendre à apprendre.

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Les étudiants apprécient-ils de découvrir des stratégies d’apprentissage? Ils sont heureux de parvenir à apprendre plus vite, surtout dès qu’ils découvrent que cela leur permet d’être vraiment libres en dehors du temps d’étude planifié. Ils sont aussi très réceptifs aux techniques pour gérer le stress. Par contre, certains se limitent à mettre en pratique le plan hebdomadaire pendant les périodes d’examen, trouvant cela trop contraignant.

Propos recueillis par Nadia Revaz

Notes 1

Ce cours est aujourd’hui donné par Sarah Emery.

2

www.eduvs.ch/lcp/methode

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30 secondes pour apprendre à apprendre

J. Saltet

30 secondes pour se mettre en action Leur but? Juste avant de commencer à travailler, chez vous ou en vous installant au début d’un cours, ces 30 secondes vont vous permettre de vous mettre en projet, d’être attentif, de comprendre et de mémoriser. Et donc d’être plus actif et plus efficace rapidement. Comment faire? Pendant 30 secondes, pas plus, il faut vous représenter la tâche à réaliser, vous imaginer en train de travailler, ce qui permet de vous concentrer et de démarrer. Il faut aussi vous mettre à l’esprit le but du cours ou du travail à réaliser.

Quelques questions à se poser: C’était sur quoi? Quel était le thème général? Quels étaient les 2 ou 3 points importants?

Pourquoi?

Les 30 secondes, ça marche aussi juste après le cours! 30 secondes, c’est court mais ce peut être efficace. Essayez, c’est un peu difficile à faire au début, mais vous verrez rapidement la différence! Cela marche car ce petit bilan aide votre cerveau à structurer toutes les informations qu’il a reçues. Cela facilite donc la mémorisation.

Prochain dossier

Cap sur l'école en 2020…

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Par exemple: les principaux concepts, les théories dominantes, les formules, les théorèmes, les dates, les noms, les définitions à mémoriser... Qu’est-ce que je n’ai pas compris? Qu’est ce qu’il faut que j’approfondisse? Comment? Avec qui? Où?

l’ a

Préparer le travail à faire met le cerveau en marche. Un peu comme un échauffement pour un sportif. Se mettre à travailler rapidement permet de: • ne pas perdre de temps et donc d’avoir plus de temps libre ensuite, • éviter d’être passif, • savoir ce qui est attendu.

e ut

ur Jérôme Saltet Play Bac, directeur Associé Co-auteur avec André Giordan de Apprendre à apprendre paru aux éditions Librio. j.saltet@playbac.fr Twitter@ecoledufutur www.changerlecole.com www.grandprixdeleducation.fr www.playbac.fr www.playbacpresse.fr www.lesincollables.com www.coachcollege.fr

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R elancer la motivation d’innovation11 Connaissez-vous Cléobuline? C’est la première femme à avoir été reconnue comme philosophe, elle est née à Lindos dans l’île de Rhodes, vers le milieu du 6e siècle av. J.-C. Elle était fille de Cléobule, un des sept sages de la Grèce, sages dont faisait également partie Thalès de Milet, qui a été à l’origine de la philosophie et de la science et «père» du théorème enseigné en classe au collège.

«Allumer un feu plutôt que remplir un vase.»

D. Favre

trayant que les distractions proposées par la société de consommation qui est la nôtre. Si la vocation d’«enseignant-éducateur pyromane» vous tente, j’ai pu constater que l’inventivité pédagogique des enseignants est sans limite, pourvu qu’ils s’en donnent l’autorisation, beaucoup d’exemples présentés dans cette clé n°14 en sont d’ailleurs le témoignage. Je ne rajouterais que deux petits conseils: Ne pas tirer sur la laitue pour la faire pousser, ce qui revient à abandonner l’idée qu’en ce qui concerne l’apprentissage, cela doit se passer en classe, dans la séquence préparée pour cela, comme c’est prévu dans la fiche de préparation. Tous les élèves ne comprennent pas la même chose au même moment. Les accompagner, marcher au même pas qu’eux constitue la seule chose dont ils ont besoin pour ne pas se décourager. Cela signifie que vous vous sentirez bien seul pour affronter la furieuse envie de «leur tirer dessus» pour que cela aille plus vite! «La solution tue le problème!», cette réflexion de Guy Brousseau, didacticien des mathématiques, invite à prendre du recul par rapport à la tendance à se focaliser davantage sur la «solution du problème à trouver» que sur la démarche pour y parvenir. Si la solution, apportée par l’enseignant (ou un parent!) arrive trop tôt, l’état de tension entretenu par la motivation d’innovation va disparaître, le dynamisme de l’apprentissage est interrompu, il va falloir trouver un autre problème donc il faut en avoir beaucoup en réserve comme Cléobuline.

Sa place parmi les philosophes présocratiques, Cléobuline l’a gagnée en construisant des énigmes! Les Grecs appréciaient beaucoup de résoudre des énigmes et même si on a un peu oublié son nom, les siècles suivants ont transmis ses énigmes comme un bien précieux. Cet attrait pour les énigmes ne peut nous surprendre quand on sait maintenant que le cerveau récompense la réussite des apprentissages. Inversement, il paraît bien difficile de se motiver pour des enseignements qui engendrent l’ennui. La frustration en motivation d’innovation est en effet engendrée par la routine. N’avez-vous pas, vous lecteurs, trouvé bien longues ces heures, où il faut écouter, prendre des notes, ne pas parler avec ses voisins? Ecouter beaucoup d’informations qu’il faut mémoriser ensuite, des informations sous forme de réponses dont les questions sont souvent absentes. Et apprendre, quand on ne voit pas pour résoudre quel problème, est beaucoup moins at-

Note 1

Le dossier en citations

Extrait de la clé n°14 de Cessons de démotiver les élèves – 18 clés pour favoriser l’apprentissage? par Daniel Favre, Ed. Dunod, Paris, 2010.

«Plus on ajoute de cordes à son arc, plus on apprend facilement. Il importe de connaître son style d’apprentissage, mais il est utile de s’entraîner aux autres manières de faire.» André Giordan et Jérôme Saltet in Apprendre à apprendre (Librio, 2007)

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l’ a

A chacun sa façon d’apprendre e ut

ur Daniel Favre Professeur en Sciences de l’éducation à l’IUFM Université Montpellier 2

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M émorisation: s’énerver moins et apprendre mieux

P. Vianin

Grâce aux neurosciences, nos connaissances sur le cerveau nous permettent de mieux comprendre comment les élèves apprennent. Ainsi, la psychopédagogie cognitive a (re)mis en évidence l’importance déterminante de la mémorisation dans la réussite scolaire. Si les enseignants savent parfaitement que leurs élèves doivent répéter souvent pour mémoriser, ils ne connaissent pas toujours les règles précises de réactivation1: première règle fondamentale: un apprentissage distribué est plus efficace qu’un apprentissage massé (concentré sur une période); deuxième règle: les réactivations doivent être fréquentes au début, puis peuvent ensuite s’espacer.

tivation est très courte puisqu’il ne s’agit pas de réapprendre les notions, mais seulement de les réactiver.

La stratégie du «1, 10, 1»2 permet de respecter ces 2 règles: la première réactivation («1») – qui n’en est pas vraiment une – consiste à effectuer un travail d’évocation (représentation mentale) directement après le cours, l’exercice, la lecture ou le travail personnel. Concrètement, il s’agit de faire exister mentalement – donc sans le support du cours ou du texte – le contenu à mémoriser. Les élèves prendront donc du temps, selon les conseils de la gestion mentale3, pour revoir dans leur tête les schémas, dessins ou illustrations ou se redire, sous une forme verbale, le contenu du discours de l’enseignant ou du texte lu.

Respecter ces règles de mémorisation, c’est permettre aux élèves de mieux apprendre et aux enseignants… de moins s’énerver!

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1

Buzan T. (2011). Une tête bien faite. Paris: Eyrolles.

2

Vianin P. (2009). L’aide stratégique aux élèves en difficulté scolaire - Comment donner à l’élève les clés de sa réussite? Bruxelles: De Boeck.

3

Garanderie A. de la (2001). Pédagogie des moyens d’apprendre. Paris: Bayard.

l’ a

Après ce temps d’évocation, la première réactivation devrait intervenir après 10 minutes de pause («10»). Il s’agit maintenant, sans retourner au texte ou aux notes de cours, de retrouver dans sa tête les notions mémorisées précédemment. Les réactivations suivantes s’effectuent par «1»: après 1 heure, 1 jour, 1 semaine, 1 mois, 1 semestre, 1 année. La mémorisation peut se maintenir à un niveau très élevé grâce à ces fréquentes réactivations «distribuées». Précisons que chaque réac-

Notes

e ut

ur Pierre Vianin Pofesseur à la HEP-VS de St-Maurice.

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M émorisation avec la méthode des lieux

B. Hourst

En recherchant des techniques pédagogiques nouvelles, l’une des plus fascinantes et des plus intéressantes que j’ai rencontrées est la technique de mémorisation dite «méthode des lieux» [(ou «méthode des loci»)]. La technique est la suivante. On choisit comme point d’ancrage un lieu ou un trajet que l’on connaît parfaitement (une maison, une pièce, ou notre table de travail). En chaque endroit, on crée une image mentale (ayant toujours les caractéristiques suivantes: colorée, exagérée, avec du mouvement) mettant en scène l’idée que l’on souhaite retenir. Ensuite, il suffira de se «promener» dans ce lieu connu pour que chaque image mentale refasse surface, permettant ainsi de retrouver l’idée que l’on souhaitait mémoriser.

On trouve encore de nos jours une référence à cette technique dans les expressions «en premier lieu», en «second lieu». Cette manière de faire peut être utilement combinée avec l’utilisation du topogramme (MindMapping), pour mémoriser les différentes branches.

La méditation et l’attention Article de Jeanne Siaud-Facchin paru dans la revue Cerveau & Psycho et intitulé Quand la méditation vient aux enfants… «expliquant que certains systèmes éducatifs à l’étranger intègrent cette formation dans la scolarité, et permettent aux enfants de retrouver le contrôle de leur attention et de leurs émotions.» www.cerveauetpsycho.fr > numéro 52 www.jeannesiaudfacchin.com

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Cette technique m’a fasciné à plusieurs niveaux: d’abord la technique elle-même, qui permet de mémoriser facilement des choses qui semblent «impossibles» à mémoriser; ensuite la découverte que lorsque l’on fait «autrement» (lorsque l’on réfléchit, mémorise, apprend, etc. «autrement» que de la manière habituelle), les résultats sont souvent étonnants; ensuite encore, c’est la confirmation d’une technique ancienne par les recherches récentes en neurosciences et en psychologie: ici, que l’encodage sous forme d’images mentales est bien plus efficace que l’encodage conceptuel ou verbal pour mémoriser; enfin et peut-être surtout, que cette technique est vieille comme le monde – et que personne ne me l’a apprise quand j’étais à l’école!

l’ a

On attribue cette technique à Cicéron, qui l’utilisait pour retenir ses discours. D’autres personnes célèbres l’ont également utilisée, en particulier Quintilien dans l’Antiquité, et saint Thomas d’Aquin au Moyen-Age. Il semble cependant que cela soit Simonide de Céos, né en 556 avant J.-C., qui en soit l’inventeur.

e ut

ur Bruno Hourst Chercheur en pédagogies nouvelles www.mieux-apprendre.com

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A pprendre à apprendre: l’avis d’Alain Grandjean «Dans les écoles, il y a plus ou moins modestement, selon la sensibilité des enseignants, des choses qui se font pour aider les élèves à apprendre, mais cela reste trop souvent au niveau de l’implicite. De mon point de vue, il serait judicieux de prendre systématiquement du temps pour découvrir les méthodes de travail en lien avec chaque branche. C’est à mon sens plus efficace de relier les stratégies à des expériences pratiques, par exemple pour permettre aux élèves de réfléchir comment apprendre du vocabulaire en lien avec le cours d’allemand, Alain Grandjean, plutôt que de consacrer directeur du CO une heure détachée aux de St-Maurice.

techniques d’apprentissage. Ensuite, il faut être conscient que chaque élève, étant différent des autres, doit d’abord apprendre à se connaître pour pouvoir ensuite se construire sa méthode d’organisation et de travail. En classe, il s’agirait de le guider, en lui offrant la possibilité d’en expérimenter plusieurs, afin qu’il trouve celle qui lui correspond le mieux, en prenant appui sur ses intelligences multiples les plus développées et en fonction des branches. Hélas, en général on n’intervient explicitement que lorsqu’on décèle de graves difficultés d’apprentissage, alors qu’apprendre à apprendre devrait concerner tous les élèves.» Propos recueillis par N. Revaz

Le dossier en citations La technique du savoir «Ce qu’on apprend à l’école n’est pas tant le savoir que la technique du savoir, c’est-à-dire l’art de s’instruire par l’entremise de tous les moyens que procure l’ambiance de chacun. Les institutions n’instruisent que si elles permettent à chacun de continuer à apprendre tout le reste de sa vie. L’art de lire et la technique de la recherche sont les instruments premiers du savoir, de l’art d’apprendre et de la découverte. C’est pourquoi ils doivent être l’objectif premier de tout système éducatif bien compris.» Mortimer J. Adler in Comment lire les grands auteurs (Le Club des Grands Auteurs, 1964)

Apprendre le métier d’élève «“On nous apprend à écrire, à lire, à compter, mais on ne nous apprend pas à apprendre”, disait une élève de 11 ans. Apprendre à apprendre, c’est permettre au jeune de s’approprier les outils du métier d’élève: apprendre à mémoriser ou à prendre des notes, tirer parti de ses tâtonnements ou de ses erreurs; c’est s’assurer, avant tout exercice, de la compréhension rigoureuse des mots

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ou des raisonnements apparemment les plus simples; c’est également accompagner l’élève à se connaître pour mieux surmonter ses inhibitions, sa crainte de poser des questions ou d’être mal jugé.» Collectif Ecole: changer de cap (coordination: Armen Tarpinian) in Donner toute sa chance à l’école – treize transformations nécessaires et possibles… (Chronique sociale, 2011)

Modifier sa perception «L’erreur est de croire que les maths ne vous aiment pas, et que de toute façon c’est réciproque. La réalité est que vous ne savez pas comment rendre les maths intéressantes, vous ne savez pas modifier votre perception de cette matière. Ceux qui sont en réussite scolaire ont une perception qui leur donne du plaisir. Tout tient dans la façon dont vous vous posez les questions. A toute interrogation le cerveau a ceci de génial: il vous apporte toujours une réponse. A vous ensuite de vous poser les bonnes questions.» Jean-François Michel in Les 7 profils d’apprentissage (Editions d’organisation, 2005)

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L a bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais Saint-Maurice propose quelques suggestions de lecture en lien avec le dossier pour aller plus loin. Tous les documents mentionnés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - Saint-Maurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également. ASTOLFI J.-P., La saveur des savoirs: disciplines et plaisir d’apprendre, «Pédagogies. Outils», Issy-les-Moulineaux, ESF, 2010. Cote: 37.013 ASTO BELLEGO J.-P., Le coaching pédagogique: apprendre à apprendre, les clés de la réussite, Paris, Ellébore, 2009. Cote: 37.025 BELL CARDINET A., Développer les capacités à apprendre: de Feuerstein à la médiation

des apprentissages, «Pédagogie formation. Synthèse», Lyon, Chronique sociale, DL 2009. Cote: 371.4 FEUE CARD CARON A., Etre attentif, c’est bien… Persister, c’est mieux! stratégies pour développer la persistance dans la tâche chez les élèves, «Didactique/Chenelière. Apprentissage», Montréal, Chenelière Education, 2011. Cote: 37.02 CARO CONNAC S., Apprendre avec les pédagogies coopératives: démarches et outils pour l’école, «Pédagogies. Outils», Issy-les-Moulineaux, ESF éditeur, 2009. Cote: 371.38 CONN DAUVIN M.-T., L’apprentissage en questions: s’interroger pour améliorer nos pratiques, «Outils pour enseigner», Bruxelles, De Boeck, 2011. Cote: 371.3 DAUV GIORDAN A., Aux origines du savoir: la méthode pour apprendre, «Au-delà des apparences!», Nice, Ovadia, 2012. Cote: 159.953 GIOR

MEIRIEU P., Outils pour apprendre en groupe, «Pédagogie/Formation. Synthèse», Lyon, Chronique sociale, 2010. Cote: 371.311 MEIR PERRENOUD P., Quand l’école prétend préparer à la vie…: développer des compétences ou enseigner d’autres savoirs?, «Collection Pédagogies. Outils», Issy-les-Moulineaux, ESF éditeur, 2011. Cote: 37.011 PERR REBOUL O., Qu’est-ce qu’apprendre?, «L’éducateur. Education et formation», Paris, Presses universitaires de France, 2010. Cote: 37.01 REBO

Guide pour enseigner autrement: selon la théorie des intelligences multiples: cycle 1, Paris, Retz, 2011. Cote: 373.2 GUID

SOLEILHAC A., Renforcer la confiance en soi à l’école: présence ici et maintenant et volonté d’être, «Savoir communiquer. L’essentiel», Lyon, Chronique sociale, 2010. Cote: 159.952-053.2 SOLE

KOECHLIN C., Des questions pour apprendre: enseigner aux élèves à se poser des questions et à utiliser adéquatement les réponses, «Chenelière/Didactique. Apprentissage», Montréal, Chenelière Education, 2010. Cote: 371.315 KOEC

SOTTO A., Donner l’envie d’apprendre, Bruxelles, Ixelles éd., 2010. Cote: 37.025 SOTT

GRANDSERRE S., Faire travailler les élèves à l’école: sept clés pour enseigner autrement, «Pédagogies. Outils», Issy-les-Moulineaux, ESF éditeur, 2009. Cote: 371.32 GRAN

Le dossier en citations Questions avant d’apprendre

Assimilation visuelle

«Apprendre à apprendre, c’est devenir acteur de son apprentissage. Etre actif, c’est se poser en permanence ces trois questions:

«… Pourquoi ne pas transformer l’information en un schéma ou en un diagramme? La création d’un schéma ou d’un diagramme totalement dépourvu de mots nous oblige à vraiment réfléchir aux concepts. Pour vous aider, imaginez que votre représentation visuelle vise à expliquer ces idées à de jeunes enfants.» Tom Barwood (adaptation: Gervais Sirois) in Apprendre à apprendre (Chenelière Education, 2009)

1) Comment connaître et utiliser ma manière d’apprendre? 2) Pourquoi j’apprends? 3) Comment je m’organise pour apprendre?»

Jérôme Saltet (dir.) in Coach collège, le guide pour apprendre à apprendre (Editions Play Bac, 2006)

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D es sites pour aller plus loin Apprendre à apprendre Ce site est structuré en quatre grandes parties, ou étapes. Les trois premières développent successivement les trois aspects indissociables qui se combinent dans l’apprentissage: l’aspect psychologique (engager l’action), l’aspect cognitif (réguler l’action), et l’aspect social (interagir). La quatrième est consacrée à l’autonomie, but ultime de l’apprendre à apprendre. http://crl.univ-lille3.fr/apprendre

Apprendre, retenir: comment ça marche? Bande dessinée à l’usage de toute personne qui souhaite savoir comment fonctionne sa mémoire et quelles méthodes utiliser pour apprendre et retenir, à l’école ou ailleurs... http://apprendre.free.fr

Le cerveau à tous les niveaux Il s’agit d’un site web de vulgarisation scientifique sur le cerveau et les comportements humains. La particularité de ce site réside en son mode de navigation où tous les phénomènes sont expliqués à trois niveaux de difficulté: débutant, intermédiaire et avancé. De plus, pour tous les sujets traités, aux niveaux moléculaire, cellulaire, cérébral, psychologique et même social. http://lecerveau.mcgill.ca

Réussite scolaire et méthodes pour apprendre Apprendre à apprendre est un site régulièrement mis à jour qui fourmille d’articles pédagogiques et de vidéos illustrant le propos et de conseils pratiques. Avec un test pour connaître son profil d’apprentissage. www.apprendreaapprendre.com

Mieux apprendre L’approche du «mieux-apprendre», présentée par Bruno Hourst, s’appuie plus sur le bon sens et sur ses connaissances scientifiques et sociales de l’apprentissage que sur des théories complexes. Cette approche est issue du courant anglo-saxon de l’Accelerative Learning. Elle est maintenant utilisée dans différents projets pédagogiques ainsi que dans le milieu des entreprises et de la formation personnelle. Ni théorie ni méthode, il s’agit essentiellement d’un changement de regard et de perspective sur la manière dont nous apprenons et sur la manière dont nous transmettons un savoir. www.mieux-apprendre. com

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Apprendre à apprendre, un projet européen EQUAL Un projet européen ambitieux se concrétise: des formateurs, accompagnés par une équipe projet, composée de spécialistes en pédagogie et multimédia, innovent en réalisant un outil pour apprendre à apprendre simple et efficace. La problématique de «apprendre à apprendre» traverse plusieurs territoires avec un ancrage variable. La notion d’«apprendre à apprendre» est en elle-même relativement neuve dans les champs de la formation, elle apparaît comme poly-sémantique, dépendant largement des territoires sur lesquels elle prend forme. www.apprendre-a-apprendre. eu

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coachcollege.com: le blog des collégiens

Emission C’est pas sorcier sur la mémoire

Des problèmes de concentration? Des difficultés avec un prof? Des astuces pour apprendre tes cours? Le site s’adresse directement aux jeunes. www.coachcollege.com

Dans un laboratoire de neurosciences de l’Université Paris Descartes, Fred participe à des tests en réalité virtuelle pour évaluer ses mémoires à court terme et la consolidation de ses souvenirs. Jamy nous explique pourquoi et comment certains événements de notre vie s’oublient très vite, alors que d’autres restent gravés à jamais. www.youtube.com/watch?v=yTQhfSr8b0U

Apprendre à apprendre: l’accès à l’autonomie Le site competencescles.eu a été construit par le Greta du Velay en 2009 avec le soutien du Fonds social européen pour diffuser les productions de l’action innovante transnationale 2A2 – «Apprendre à apprendre: l’accès à l’autonomie». Depuis le 1er janvier 2010, ce site est animé et maintenu par le Greta du Velay. Il a maintenant vocation à traiter de l’ensemble des compétences clés et à accueillir des contributions complémentaires. http://competencescles.eu

Méthodes de travail Ce site est tout d’abord conçu comme un support aux cours de méthodes de travail proposés aux élèves de première année du Collège de la Planta. Il peut cependant être une ressource utile pour tous les étudiants. Ils y trouveront, en plus des documents de cours, toute une série de liens utiles et une bibliographie abondante sur le sujet. www.eduvs.ch/lcp/methode

Vidéo sur l’apprendre à apprendre en lien avec les neurosciences Comment utiliser les nouvelles technologies dans l’apprentissage scolaire? Un professeur de mathématiques répond à la question en se servant des neurosciences pour adapter ses cours au fonctionnement du cerveau. L’expérience est menée depuis la rentrée scolaire à l’internat d’excellence de Montpellier (Hérault). La rédaction de France 2 s’est rendue dans une des classes de cet établissement. www.francetvinfo.fr/ video-apprendre-aapprendre-les-neurosciences-appliquees-al-ecole_174707.html

Et pour aller encore plus loin

Apprendre, c’est trouver le chemin de son cerveau Les outils rassemblés sur ce site belge sont issus de la gestion mentale et de la programmation neurolinguistique. Ils permettront de répondre à ces questions: Quels apprenants sommes-nous? Quelles stratégies nous conviennent? Comment faire pour nous améliorer? www.apprenons.be

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Vous retrouverez ces références et d’autres encore sur le Pearltree Résonances Apprendre à apprendre, enrichi de Pearltrees d’autres équipes, à l’adresse: http://pear.ly/YKCP.

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Du côté de la HEP-VS

M émoire sur l’apprentissage en sciences ration faisant partie du mémoire, une fois dans l’exercice du métier, que reste-t-il d’une telle recherche? En d’autres termes, quel est le regard de l’ex-étudiante, devenue enseignante, sur son travail de fin d’études? Et en quoi a-t-il enrichi sa pratique professionnelle?

Pour vous faire découvrir la variété des thématiques de recherche abordées par les étudiant-e-s lors de leur formation bachelor à la HEP-VS, Résonances présente régulièrement, dans le cadre de cette rubrique, des mémoires de fin d’études. Ce mois, c’est celui d’Anaïs Cina, enseignante à Randogne dans une classe enfantine (1E-2E), qui retient l’attention.

Anaïs Cina, que retenez-vous de votre mémoire datant de février 2011? Le travail d’Anaïs Cina, mené sous La partie «terrain» de ce travail la direction de Samuel Fierz, portait de fin d’études m’a permis de sur le modèle allostérique (cf. encadécouvrir le modèle allostérique dré ci-contre) en lien avec les conavec des élèves de 5e primaire, ceptions des élèves. Sa question cence qui était enrichissant, cepeneà nt na trale était formulée ainsi: En apprendant, vu que j’enseigne dans ig se en Anaïs Cina, 2011 son en tissage des sciences, dans quelles les premiers degrés de la scolagé di ré Randogne, a udes sur le ét d’ rité, certaines pistes explorées mesures une séquence d’enseignen fi de mémoire eur comme fact ue iq sont difficilement transposament-apprentissage basée sur le ér st lo al modèle el. ent conceptu m ge bles. Par contre, ce choix m’inmodèle allostérique influence-t-elle an ch du le changement des conceptions de cite à porter régulièrement et l’apprenant en ce qui concerne la naturellement mon attention aux reproduction de la flore? conceptions initiales des élèves. lide» à cette vaste interrogation. Néanmoins, elle a pris conscience, via son «mémoire terrain», de la comEstimez-vous cette approche des Ainsi qu’Anaïs Cina l’explique en plexité de la dimension du savoir. conceptions exploitable dans les diconclusion, il lui a été «difficile de vers domaines d’enseignement? formuler une réponse claire et soAu-delà des propositions d’amélioLe questionnement sur les conceptions initiales des élèves n’est évidemment pas limité à l’enseignement des sciences. Pour ma part, je Allostérique? le fais par exemple en demandant aux élèves ce que signifie pour eux «Le terme allostérique quant à lui prend la signification suivante: “son orilire ou écrire ou en abordant les règine provient d’une métaphore issue de la biologie: certaines protéines ont gles de vie. la propriété de modifier leur structure et donc leur fonction pour répondre aux modifications de l’environnement” (Giordan, 1996, p.49)*. Si l’on transpose cela au domaine scolaire, le modèle allostérique explique que toute acquisition d’une nouvelle connaissance passe par une “activité d’élaboration d’un apprenant confrontant les informations nouvelles et ses connaissances mobilisées, et produisant de nouvelles significations plus aptes à répondre aux interrogations qu’il se pose.” (ibid.).» Mémoire d’Anaïs Cina, p. 15. * Giordan, A. (1996). Les conceptions de l’apprenant comme tremplin pour l’apprentissage. Sciences Humaines, 12, 48-50.

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Dans votre conclusion pratique, vous écriviez: «Pour aller plus loin, nous pensons même qu’il serait envisageable d’expliquer aux élèves – avec une terminologie adaptée bien sûr – ce que sont les conceptions, comment elles fonctionnent et comment on travaille pour les faire évoluer.» Appliquez-vous ce prolongement dans votre classe?

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Cina, A. (2011). Apprendre en sciences. Le modèle allostérique: facteur de changement conceptuel? Mémoire de fin d’études, Haute Ecole Pédagogique du Valais. Ce mémoire s’intéresse à la manière dont des élèves de cinquième primaire apprennent en sciences. Il se fonde sur les travaux réalisés principalement par André Giordan en Didactique des Sciences, qui a développé le modèle allostérique de l’apprendre. Ce modèle vise à mieux saisir la manière dont s’élabore le savoir chez l’élève et met en exergue les conditions favorisant l’apprentissage, principalement dans la discipline des sciences. Cette recherche tend à évaluer l’influence de ce modèle sur les apprentissages réels des élèves, par le biais de leurs conceptions. Elle vise à mettre en évidence l’impact d’un enseignement inspiré du modèle allostérique sur l’évolution des conceptions des apprenants. Pour cela, une intervention concrète a été mise en place dans une classe valaisanne de cinquième primaire. L’auteure a préalablement procédé à une analyse des conceptions initiales des élèves, avant de planifier et de réaliser une séquence d’enseignement/apprentissage portant sur la reproduction des plantes à fleurs. Cette sé-

C’est quelque chose qui me semble essentiel, auquel on doit viser en permanence, mais qui, pour moi, reste difficile à mettre en pratique, car je manque encore d’expérience. Pour exemple, lors d’un stage en enfantine, j’avais demandé aux élèves de dessiner une vache et après avoir fait avec eux tout un travail autour de l’animal, ils en avaient redessiné une autre et là je leur avais demandé de comparer leurs deux dessins pour qu’ils prennent conscience de ce qu’ils avaient appris. Ce type d’approche est riche, toutefois j’ai l’impression que l’explicitation des conceptions est plus facile à aborder avec des élèves du primaire. Ce mémoire vous a-t-il permis de progresser? Oui, principalement parce qu’il m’a fallu respecter les étapes de la démarche scientifique et tenir compte de divers paramètres. Par ailleurs, j’ai pu mesurer l’importance de bien préparer une sortie sur le terrain.

quence se voulait représentative du modèle allostérique et de ses cinq dimensions, à savoir les déséquilibres conceptuels pertinents, la mobilisation du savoir, le formalisme, l’intégration verticale, ainsi que le savoir sur le savoir. Les résultats qui découlent de l’analyse montrent que l’intervention didactique réalisée n’était que partiellement allostérique, étant donné que certaines dimensions n’ont pas été suffisamment exploitées durant l’enseignement. Concernant le changement conceptuel escompté, une légère évolution des conceptions des apprenants a été relevée par le biais de questionnaires et d’entretiens semi-directifs réalisés avant l’intervention, puis deux mois après qu’elle se soit terminée. Toutefois, il est difficile de dire si cette évolution est directement attribuable au dispositif mis en place, étant donné que l’enseignante titulaire de la classe a poursuivi l’enseignement du thème de la reproduction des plantes à fleurs après l’intervention. Pour découvrir ce travail www.hepvs.ch > Recherche > S’initier à la recherche > Formation initiale www.hepvs.ch/images/stories/recherche/cina_anais_memoire.pdf

Et si c’était à refaire, que modifieriez-vous? Je pense qu’au bénéfice de ma petite expérience, je ne referais pas les mêmes choix didactiques, néanmoins je reprendrais le même sujet, l’ayant trouvé intéressant à aborder, en ciblant mieux mes questionnements. Comment aviez-vous choisi le sujet et le degré concerné? Au moment de décider du thème à traiter, j’avais d’abord envisagé de consacrer mon travail à la sortie en lien avec les cours d’environnement. C’est ensuite mon directeur de mémoire qui m’a orientée vers le modèle allostérique. En affinant mon sujet, j’ai découvert l’initiative de l’Ecole de la forêt à Mase et j’ai alors voulu greffer ce projet à ma séquence d’enseignement-apprentissage. Concernant le degré, j’avais envie d’enrichir ma formation spécialisée pour les petits degrés et d’élargir mes stages qui s’étaient

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surtout déroulés dans des classes enfantines. Vous évoquez votre directeur de mémoire. Quel a été son rôle? Au démarrage, les conseils de Samuel Fierz m’ont été précieux pour préciser son questionnement. Son guidage était assez serré à certaines étapes et à d’autres j’avançais en autonomie complète. Nous avons beaucoup échangé pour me permettre surtout d’être plus rigoureuse et plus précise. Avec du recul, ce mémoire était-il effort et/ou plaisir? C’était pour moi un réel plaisir de mener cette recherche et de rédiger mon mémoire. Au collège, j’avais déjà apprécié la rédaction de mon travail de maturité. J’aime ce type d’activité qui invite au questionnement. Propos recueillis par Nadia Revaz

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Sciences naturelles

S N au CO: Matière courants comme la température, la dilatation et bien d’autres. Les élèves maitrisant le modèle sont à même d’expliquer une grande quantité de phénomènes, ce qui démontre le pouvoir explicatif et prédictif d’un modèle scientifique.

Le thème MATIERE de l’objectif MSN36 du PER représente une grande quantité de… matière à enseigner. C’est pourquoi l’animation propose de diviser ce thème en trois sousthèmes, repris dans la suite de l’article pour plus de détails: Définition, masse, masse volumique, introduction du modèle moléculaire et utilisation pour expliquer quelques phénomènes physiques courants Utilisation du modèle moléculaire dans la découverte des changements d’état de la matière Atomes, transformations chimiques, réactions chimiques et conservation de la matière Pour appuyer l’enseignement de ces trois sous-thèmes, la séquence genevoise «La matière et ses transformations»1 est proposée, en lien avec les chapitres 9 à 15 du livre Sciences 8e pour l’institutionnalisation, les illustrations et/ou les exercices. Les références précises figurent dans le document «Progression matière VS»2. L’atout de la séquence genevoise vient de sa cohérence autour du modèle moléculaire de la matière, élément central qui permet d’orga-

1 chimique: Une réaction ence … ri pé d’une ex

niser tous les contenus des progressions d’apprentissage du PER pour ce thème. Ce travail autour d’un modèle est aussi l’élément central des visées prioritaires de la discipline au sens de la modélisation (MSN35).

Introduction du modèle moléculaire En essayant de définir les caractéristiques de la matière, soit la masse et le volume, et en déterminant quelle caractéristique est la plus pertinente, on arrive aux définitions de masse, de volume et de masse volumique. Pour rappel, l’étude de la masse volumique se fait par la mesure et par le calcul, avec des changements d’unité seulement pour les N13. L’explication de ces concepts introduit le modèle moléculaire de la matière, en définissant les caractéristiques des molécules et de leurs liaisons. La comparaison des dimensions de l’atome à l’univers doit être rappelée ici pour spécifier à quelle échelle s’applique ce modèle, mais elle a déjà été étudiée en 1CO.

2 ma … ... à un sché

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Une fois défini, le modèle sera utilisé à volonté pour expliquer différents phénomènes

Les changements d’état de la matière Le modèle défini, il est aisé d’étudier plus en détail les états de la matière et les changements d’état, avec la notion de température caractéristique pour chaque corps pur. Comme le cadre théorique est facilité par l’acquisition préalable du modèle moléculaire, il est possible d’insister sur d’autres aspects de MSN 35 dans cette partie: réalisation d’expérimentations, puis mise en place de protocoles, récolte de résultats et présentation adéquate et choisie (graphiques),…

Les transformations chimiques Cette troisième partie permet de dépasser le modèle moléculaire et d’en montrer les limites, ce qui est aussi une des caractéristiques importantes de la notion de modèle scientifique. L’expérience de l’électrolyse de l’eau4 est un bon point de départ pour passer du modèle moléculaire à la définition de l’atome ainsi que des transformations physiques aux transformations chimiques. L’approche de la chimie se fera alors en se limitant à des espèces chimiques simples, sans entrer dans le détail de la structure atomique et sans analyse pointue du tableau périodique. Les aspects historiques du modèle de l’atome et du tableau périodique sont plus pertinents pour

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nos élèves que la connaissance de chaque donnée physico-chimique des cases d’un tableau périodique standard! Il est utile ici aussi de revenir sur l’échelle des dimensions de l’atome à l’univers établie en 1CO. Les espèces chimiques considérées (O2, H2O, CO2,…) sont à mettre en lien avec la composition de l’air, notion du thème à étudier ici et lors du chapitre sur le système respiratoire. La réaction chimique, sous forme de mots en N2 et sous forme de symboles chimiques en N1, termine l’étude de la matière, en se limitant à des cas simples et en prenant l’exemple de quelques combustions. Le but de l’enseignement de la réaction chimique est ici la notion de conservation de la matière, pas la connaissance de multiples formules ni l’équilibrage de réactions, laissons la stœchiométrie pour plus tard!

e de fer ène  oxyd fer + dioxyg ue (N1) odèle chimiq jusqu’à un m Fe3O4 3Fe + 2O2 

La notion de réaction chimique pourra être réutilisée plus tard lors de l’étude de la photosynthèse.

Echo de la rédactrice

Propice à de nombreuses expériences, ce thème donnera surtout aux élèves la grande satisfaction d’acquérir un outil (le modèle moléculaire de la matière) qui explique beaucoup dans le monde qui les environne. Ce pouvoir prédictif nourrit la curiosité et incite à aller plus loin…

En interviewant des jeunes dans des classes valaisannes, je me dis qu’ils sont globalement bien sages et responsables. Un peu trop. Leurs propositions pour améliorer l’école ne sont guère révolutionnaires. Leurs projets assez classiques. Leur volonté de changer le monde sans folle ambition. Pourquoi ont-ils tant de peine à rêver? Du coup, je m’interroge sur leur créativité quelque peu éteinte, dans l’enceinte scolaire du moins. Des talents ils en ont, mais pourquoi tant de conformisme pour s’adapter au moule? Ou alors, inadaptés et souvent inadaptables, ce sont des décrocheurs à qui on propose des solutions inappropriées à leur potentiel et à qui on demande de raccrocher au parcours prévu, sans se soucier du gâchis de compétences. L’Ecole, hélas à l’image de la société, est adepte de la standardisation. Certes, mais que fait-on de l’originalité? Rien, car ce n’est pas au programme ou si peu. En jouant l’addition des talents et des intelligences multiples de chacun, la palette de l’imagination pourrait être enrichie. Hélas, avec la peur de l’échec inoculée à dose régulière, certains renoncent à progresser et finissent par se couper de leur part d’inventivité. Pourtant, si l’Ecole osait vraiment la valorisation de chacun, dans le respect des différences et l’exigence d’efforts adaptés, elle permettrait à un vent de fantaisie de souffler dans ses murs et cet air vivifiant et innovant se répandrait partout.

Adeline Bardou Animation pédagogique pour les sciences au CO

Notes 1

Téléchargeable sous www.hepvs.ch > Animation > Sciences de la nature > Animation > Cheminements annuels > Cycle 3 > Sciences en 10e > Séquence Genève «La matière et ses transformations»

2

www.hepvs.ch > Animation > Sciences de la nature > Animation > Cheminements annuels > Cycle 3 > Sciences en 10e > Progression VS Matière

3

Voir le document «Précisions cantonales valaisannes pour les niveaux 1» sous www.hepvs.ch > Animation > Sciences de la nature > Animation > Cheminements annuels > Cycle 3 > Précisions cantonales valaisannes pour les niveaux 1

4

Voir un protocole sous www-physique.u-strasbg.fr/~udp/articles/transparents/4electrolyse.pdf ou La chimie pour les nuls, saison 3, expérience 11, sous www.chimie.ch/nuls

3 s (N2). ... à des mot

L’utilisation du modèle de la réaction chimique pour «compter les atomes» des réactifs et des produits et rendre compte de la conservation de la matière est à réserver aux N1.

En raccourci Baromètre Switch Junior Web

Appareils mobiles: réalité quotidienne des enfants Pour les enfants et adolescents suisses, l’accès à Internet est de plus en plus facile avec les appareils mobiles. Dès l’école primaire, les Smartphones sont une réalité quotidienne. Ce qui est tout de même réconfortant, c’est que les résultats du quatrième baromètre SWITCH Junior Web confirment la tendance vers une utilisation plus prudente des données personnelles sur le réseau. www.switch.ch/fr/about/news/2013/juniorwebbarometer2012.html

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Vent de fantaisie

Nadia Revaz

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E c o l e -e n t r e p r i s e

Projet Lift, passerelle entre l’école et l’entreprise

périence en entreprise afin d’être en mesure de trouver une place d’apprentissage, sans passer par une ou plusieurs années de transition.»

Le projet LIFT, développé par le Réseau pour la responsabilité sociale dans l’économie (NSW/RSE), vise à sensibiliser une frange bien spécifique de jeunes dont les conditions de départ ne sont pas favorables à un passage réussi entre la fin de la scolarité obligatoire et l’entrée dans la formation professionnelle. A ce jour, LIFT compte 66 conventions de collaboration avec des écoles à travers la Suisse. L’approche, initiée par le Dr. Mario von Cranach, ancien professeur d’université, n’a pas les mêmes visées que les stages d’orientation, puisqu’il s’agit d’une sensibilisation graduelle à l’univers de l’entreprise. La démarche se définit aussi comme différente des offres de transition, puisqu’elle est proposée, dans un but préventif, dès la 9e HarmoS (1re du CO). LIFT intervient en amont avec pour objectif d’éviter à toujours plus de jeunes d’avoir à effectuer un long chemin dans les voies de transition et, pire, de devoir dépendre des aides sociales, faute d’insertion professionnelle. «Le concept a pour but de donner une chance aux jeunes qui peinent à trouver un sens à l’école, dont les

Mise en lien des mondes scolaires et professionnels Le concept LIFT associe des places de travail et des modules d’accompagnement. C’est un réseau qui s’organise autour de chaque jeune participant au projet, au maximum une dizaine par volée. Ensemble ils participent au groupe local.

résultats scolaires ne sont pas satisfaisants et qui ne bénéficient pas du soutien nécessaire dans leur entourage », explique Aude Métral, coordinatrice du projet pour la Suisse romande et le Tessin. Et elle ajoute: «Il s’agit d’accompagner ces jeunes sur les trois années de la fin de la scolarité obligatoire pour que, grâce à leur insertion hebdomadaire dans le monde du travail, ils puissent se découvrir des compétences sociales et professionnelles et valoriser leur ex-

Lift en bref Les éléments clés du projet sont: focalisation sur les groupes à risque, intervention précoce (dès la 9e année HarmoS), encouragement des compétences personnelles et sociales et sensibilisation graduelle pour le monde du travail grâce à une intégration de 2 à 4 h par semaine dans les entreprises de la région. Cela est possible grâce à une collaboration entre les écoles et les PME locales. www.nsw-rse.ch www.nsw-rse.ch/video-du-projet-lift.html

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Nadia Revaz

Les enseignants repèrent souvent très vite les jeunes qui auront de la peine à s’insérer dans le monde professionnel, aussi ce sont eux qui sont le mieux à même

Le projet LIFT: des jeunes entre 13 et 16 ans, acteurs de leur avenir. de sélectionner ceux qui pourraient, s’ils le souhaitent et en accord évidemment avec les familles, bénéficier de l’accompagnement LIFT. Si l’on identifie dès l’entrée au CO les groupes à risque et si on leur cherche des solutions de rapprochement avec les entreprises locales, les jeunes décrochent ensuite plus facilement une place de formation au sortir de l’école. Cette immersion hebdomadaire se fait néanmoins à dose homéopathique, puisqu’il ne s’agit pas de quitter l’école de façon anticipée, mais de mettre un pied, en dehors du temps scolaire, dans l’entreprise pour se découvrir

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des centres d’intérêt et se doter d’un sens des responsabilités. Une manière aussi de mieux comprendre le sens des apprentissages scolaires.

cate, ils peuvent y voir une belle opportunité d’éclosion de motivations professionnelles. Les entreprises qui s’engagent à accueillir des adolescents le font entre 2 et 4 heures chaque semaine, en dehors Les écoles qui sidu temps scolaire, gnent des convenpendant trois mois tions de collaboral, Aude Métra tion avec l’équipe de minimum. Particudu e coordinatric LIFT bénéficient d’un larité du projet, la ur projet po de accompagnement l’entreprise qui colan m Suisse ro . in professionnel et d’un labore à LIFT n’est ss Te le et matériel particulièrepas forcément forment riche (dont un matrice, ce qui élargit le fil rouge pour faciliter la prise champ des possibles. Pour leur trade contact avec les entreprises). vail, les jeunes perçoivent une petite Chaque établissement ayant signé rémunération, à bien plaire mais reune convention avec l’équipe de commandée entre 5 et 8 francs de LIFT met en place un comité local, l’heure. de façon à se répartir les tâches, tout en assurant le coaching via Les jeunes, une fois inscrits, abanles coordinateurs régionaux. Aux donnent rarement, mais il est vrai écoles donc d’adapter le concept que leur participation est volonen fonction du contexte. taire. La plupart perçoivent rapidement leur engagement comme un Quant aux employeurs qui accepatout, du fait qu’ils reçoivent des tent d’ouvrir leurs portes et de conattestations de travail pour les fier des tâches à des jeunes dont la tâches accomplies, ce qui constitue transition serait autrement déliun élément de poids dans la re-

cherche d’une place d’apprentissage ensuite. Dans son avancée en terrain romand, la démarche LIFT peut s’appuyer sur une expérience positive de plusieurs années en Suisse alémanique. Les conséquences de ce soutien préventif, impliquant une étroite collaboration, sont globalement très encourageantes. «Les jeunes gagnent en motivation et en assurance. Et cela se termine souvent en “happy end” professionnel, ce qui nous donne de l’énergie pour développer davantage le projet», souligne Aude Métral. Pour l’heure, en Valais, seul le CO de Monthey a manifesté son intérêt pour une introduction de la démarche dès l’année prochaine. A suivre donc.

Contact Aude Métral, coordinatrice pour la Suisse romande et le Tessin www.projet-lift.ch 031 318 55 70 - 079 705 23 88

En raccourci Le nez dans le ruisseau

Formation professionnelle en Valais

Projections scolaires et fiches pédagogiques

50 ans du CFPS

«A l’occasion d’un reportage sur le séjour de Jean-Jacques Rousseau à Confignon, Marie (Anne Richard) rencontre Tom (Liam Kim), un jeune garçon qui semble connaître le philosophe sans en avoir conscience. Intriguée, elle soumet les images à un professeur spécialiste, Auguste (Sami Frey) et organise une rencontre entre eux. Le petit Tom, enfant singulier, va ébranler les certitudes du professeur solitaire et bousculer sa vie, ainsi que celle de Marie.» Voici pour le pitch du film Le nez dans le ruisseau. Des projections spéciales à l’intention des élèves et de leurs enseignants, à des horaires et tarifs adaptés, peuvent être organisées. Des fiches pédagogiques, réalisées par la Fondation Dialogue - la jeunesse débat de Lausanne et E-media, sont disponibles en ligne. http://ctfnet.ch/rousseau

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Pour avoir une idée de l’évolution de la formation professionnelle en Valais, vous pouvez découvrir la rétrospective rédigée par Pascal Constantin, en lien avec les 50 ans du CFPS fêtés en novembre 2012. http://50ecfpsion.ch/retrospective.html Cité orientée

Webdocumentaire sur l’orientation VANGLABEKE FILMS et Francetv éducation présentent un nouveau programme web innovant, ludique, documentaire et participatif, sur la thématique de l’orientation scolaire et professionnelle. Cette balade urbaine et virtuelle dans l’orientation permet aux jeunes d’aller à la rencontre des métiers autrement. http://education.francetv.fr > Cité orientée

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MITIC

J amais sans mon portable Ainsi qu’on apprend à utiliser un dictionnaire en classe, la présentation de méthodes de recherche sur internet, via les portables en classe (critères de choix et d’évaluation) peut favoriser un usage constructif des ressources. Le portable peut aussi être utile en classe pour enregistrer et diffuser des sons et/ou des images (exercices de lecture, d’interview, de prise de vue pour rendre compte d’une réalité à partir d’un angle particulier, etc.).

Les médias dans ma poche De tels constats peuvent être expérimentés et discutés en classe: une moitié des élèves accomplit une tâche sans portables, l’autre en s’envoyant des SMS, puis les résultats sont comparés. De nombreuses voix s’élèvent pour appeler au principe de précaution en rapport avec l’hyper connexion et le multitâche (le «multitasking électronique» diminuerait le quotient intellectuel). Parler du portable favorise la prise de conscience de la place qu’il prend dans nos vies: les élèves peuvent par exemple dresser la liste de leur usage personnel du portable pendant une semaine, puis en discuter en classe (usages, temps passé, degré de satisfaction, options alternatives possibles). La plus grande base de données du monde (internet) ainsi que les informations personnelles que nous stockons sont accessibles sur portable. Cela induit une modification de l’usage de notre mémoire et ouvre de vastes possibilités de recherches.

* les sources et citations sont disponibles sur www.mediatisation.com/portable.html

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n usage des Guide du bo isscom, ériques, Sw médias num . 10 20 décembre

«Portable, dis-moi que je suis la plus belle» Les écrans sont passés du domaine public (cinéma, premiers programmes TV) au domaine familial (poste TV, ordinateur) puis personnel (télé dans sa chambre, portable sur soi ou à côté de son lit). De nombreux jeunes choisissent (mais est-ce un choix mûrement réfléchi?) d’être atteignables jour et nuit, et leur sommeil peut s’en trouver perturbé. Ce rapport intime à l’écran pourrait être discuté en classe: quels avantages et inconvénients à être toujours atteignable sur son portable? qu’est-ce qui change entre une com-

munication en direct (IRL, «in real life») et un contact médiatisé? à quelle forme de communication chaque jeune est-il le plus sensible, pour exprimer de l’amitié ou de la solidarité? comment évaluer les messages reçus (le portable renvoie-t-il une image objective de soi, des autres, du monde)?. Les 15-24 ans envoient en moyenne 50 SMS par jour, et certains relèvent malheureusement du harcèlement: 1 ado sur 2 serait victime de cyber intimidation (internet sur ordinateur ou sur portable) en Suisse romande. Des campagnes de prévention (clip vidéo*) peuvent être présentées et discutées. La classe constitue d’ailleurs un espace public privilégié pour exercer la communication entre personnes «proches et différentes», alors que le portable est souvent utilisé pour les contacts avec des «lointains semblables».

«C’est normal aujourd’hui, je crois» Qu’est-ce qui devrait être considéré comme normal, pour les établissements scolaires, et pour les élèves? Une discussion en classe peut être dirigée pour déterminer les usages et contenus souhaitables ou non sur les téléphones portables et autres écrans. Certaines publicités* peuvent constituer une base d’échange appréciée et pertinente, et elles pourraient être visionnées en classe... sur un portable.

l’ a

L’étude James 2012* indique qu’en Suisse 98% des jeunes ont un téléphone portable, et que 59% l’utilisent (SMS, conversation) en même temps qu’ils regardent la télévision. Qu’en est-il de l’usage du portable pendant les devoirs? Des experts estiment qu’un ado met deux fois plus de temps à finir ses devoirs en recevant et envoyant des SMS (il faudrait 40 secondes pour se replonger dans le travail après un SMS).

P.-A. Léchot

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Pierre-André Léchot Formateur www.mediatisation.com

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En raccourci Café pédagogique

Guide du web 2013 Le Café pédagogique a actualisé son guide du web, en recensant quantité de sites par domaine. www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/indis_2013.aspx Concours x-puissance-cœur

Qui écrira les meilleures paroles? x-puissance-cœur a fait composer différentes bandes-son. Il vous suffit de rédiger, seul-e, en groupe ou en classe, les paroles qui y correspondent. Téléchargez votre chanson préférée, laissez-vous inspirer et composez votre hit! Les contributions seront publiées sur le site après le délai de participation fixé au 31 mars 2013. Les 5 meilleures chansons seront primées, et les classes gagnantes seront invitées dans un studio professionnel pour l’enregistrement de leur chanson. Une classe gagnera un prix spécial: la production de son propre clip vidéo. Et un prix du public récompensera la chanson qui aura le plus de fans. www.xpuissancecoeur.ch

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Education ailleurs

S andrine Fellay et l’éducation dentaire en Bolivie Enseignante au CO de Saint-Maurice de 2005 à 2012 après des études de Lettres incluant un échange Erasmus en Espagne, Sandrine Fellay a choisi, depuis octobre dernier et pour trois ans, de s’embarquer dans un projet éducatif en Bolivie, loin de ses racines valaisannes. Elle est à El Alto, ville située à plus de 4000 mètres d’altitude, dans le cadre d’un projet d’éducation à la santé dentaire développé par E-changer (www.e-changer.ch), en partenariat avec l’association locale AyRe. Sandrine Fellay a accepté fin janvier de livrer, via Skype, ses impressions sur le début de son aventure en Amérique latine, dans une région marquée par la précarité. Après avoir effectué un premier séjour en Bolivie en 2010 avec l’équipe de la Casa Waki, la jeune femme a eu envie de revenir pour mener une action d’éducation citoyenne, dans une acception plus large. Dans le cadre du projet Echanger, son rôle est d’éduquer les jeunes à la santé dentaire en milieu scolaire, notamment en les sensibilisant à la promotion de la santé globale (notions d’hygiène et d’alimentation, prévention de la violence et des dépendances et de l’alcoolisme en particulier) et en créant du matériel didactique adapté. A El Alto, elle a par ailleurs découvert les actions

Pour soutenir financièrement le projet E-CHANGER, CCP: 17-7786-4 mention «unydos, partenariat de Sandrine Fellay en Bolivie»

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d’éducation populaire. «Le but est de permettre aux jeunes Boliviens de devenir des acteurs de la société», explique Sandrine Fellay. Et de préciser: «Nous leur proposons par exemple des ateliers en leur faisant découvrir les possibilités d’action pour agir au niveau de leur région.»

Elle est convaincue que les choses se mettront en place progressivement. Pour sponsoriser le projet, soutenu par la Confédération (Direction du développement et de la coopération) pour moitié, Sandrine Fellay a créé un blog qui témoigne de sa vie au quotidien (http://unydos.unblog.fr). Une manière d’informer le Nord de ce qui passe au Sud et d’échanger.

Regard de Sandrine Fellay sur l’éducation en Bolivie

llay, Sandrine Fe livie. Bo la du Valais à

Seule Suissesse sur place, elle travaille avec une vingtaine de Boliviens. «Le fait de n’être entouré que d’hommes est assez original», sourit Sandrine Fellay. Son rôle est surtout lié à la partie méthodologique du projet. Entre octobre et fin janvier, une quinzaine d’ateliers ont été menés. La jeune femme est enthousiaste, même si elle reconnaît être parfois un peu découragée: «Pour l’heure, j’ai l’impression que l’action que nous menons reste superficielle, de l’ordre du pansement, car nous manquons encore d’organisation pour être efficaces.»

Sandrine Fellay, comment s’organise le système éducatif en Bolivie? L’école publique man que de moyens, aussi les élèves y vont par rotation, soit le matin, soit l’après-midi. Sans manuel scolaire pour chacun, l’enseignant dicte et la classe, composée souvent de plus de 30 élèves, copie au brouillon. Les devoirs à la maison consistent à recopier au propre. L’apprentissage est basé sur la répétition et le «par cœur», ce qui fait que beaucoup mémorisent sans comprendre. C’est une école qui forme les élèves à appliquer et dupliquer, mais qui ne laisse aucune part à la créativité et au raisonnement. La pédagogie est éloignée de celle préconisée à la HEP-VS. Si les élèves ont à travailler un thème, ils vont dans un cybercafé pour avoir accès à internet et préparent leur exposé en se limitant au copié-collé, sans faire preuve d’aucune distance critique. Quant aux enseignants, sous-payés, ils sont pour la plupart contraints à exercer un deuxième métier, ce qui réduit,

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et on peut le comprendre au vu de telles conditions, leur engagement pour investir d’autres approches de l’enseignement. Avez-vous surtout contact avec les jeunes ou parfois aussi avec des enseignants? Pour l’instant, les ateliers proposés étaient destinés à des jeunes qui ont 17-18 ans et qui sont ici en dernière année d’école obligatoire. En 2013, le projet englobera aussi la formation des enseignants en reprenant des éléments de l’éducation populaire qui est assez répandue en Amérique latine même si peu présente dans les écoles publiques. Atelier éducatif en Bolivie.

Comment définiriez-vous l’éducation populaire? C’est une démarche assez proche du socio-constructivisme, pour son côté ludique et participatif, mais davantage basée sur ce qui entoure les jeunes concrètement, notamment au niveau culturel. Avez-vous vous-même été formée à l’éducation populaire? Dans le cadre d’E-changer, j’ai pu suivre en Suisse des modules de formation sur une année, dont la gestion de projets, la coopération et l’éducation populaire. En Bolivie, j’ai aussi pu être intégrée à une semaine de cours dans une ONG qui s’intéresse à cette approche éducative. J’ai également pu bénéficier d’une formation en lien avec les techniques du théâtre de l’opprimé, permettant de trouver, par le biais de l’oralité, des solutions à des situations problématiques du quoti-

dien. Au départ, je n’étais guère à l’aise avec cette mise en scène et ce jeu pour interagir avec l’autre. C’est très déstabilisant dans un premier temps, car nous avons, nous autres Européens, une culture davantage basée sur l’écrit, aussi il m’a fallu d’abord assimiler ces différences. Malgré ce souci de partir de la réalité éducative bolivienne, vous arrive-t-il de douter de votre action, remettant en cause l’approche du Nord à l’égard du Sud? En d’autres termes, le Nord ne risque-t-il pas d’imposer son mode de pensée, même dans le cadre dit de coopération solidaire? Oui, et je vis même un double paradoxe. Parfois, je me demande si cela fait sens d’envoyer au Sud une personne du Nord que l’on doit financer et qui a un coût non négli-

En raccourci TIC et pédagogie

Veille internationale La nouvelle organisation de la rubrique internationale d’educa.ch permet aux enseignantes et aux enseignants, aux responsables de l’éducation et à toute personne intéressée de se tenir au courant des développements du domaine TIC et éducation en dehors de nos frontières. http://international.educa.ch/fr

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geable en termes d’empreinte écologique. Et même si ce projet se veut un échange, je me sens parfois mal à l’aise, car la relation n’est pas équitable. Je suis perçue comme celle qui sait, parce qu’elle vient du Nord, aussi je dois régulièrement dire que je n’ai pas les réponses. Dans le même temps j’espère que la région ne va pas s’occidentaliser et pourtant je suis là. Malgré ces questionnements éthiques, mon envie égoïste de vivre cette expérience en Bolivie est plus forte… Qu’apprenez-vous au contact de la Bolivie et de ses habitants? Je suis vite devenue fan du mode de vie à El Alto. Pour moi, c’est un retour aux valeurs simples et aux traditions. Je me suis retrouvée à faire de la peinture, de la cuisine ou de la couture avec plaisir. Ici, les gens sont fréquemment en retard, du fait qu’ils n’interrompent pas brutalement une conversation par exemple. Je trouve chouette de pouvoir s’accorder ce droit à prioriser autrement, en fonction du relationnel. Leur conception de la communauté et de la solidarité me touche aussi tout particulièrement. J’ai vraiment l’impression qu’ils sont plus heureux et ont donc beaucoup à m’apprendre. Propos recueillis par Nadia Revaz

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Doc. pédagogique

D VD-R documentaires: les suggestions du mois Les DVD-R sont à disposition des enseignants et des étudiants dans les deux sites de Sion et StMaurice. Par le biais du catalogue online de la Médiathèque Valais (RERO-Valais), ceux-ci peuvent être réservés et retirés dans l’un des trois autres sites de la Médiathèque Valais moyennant un délai d’au minimum 72 heures (jours ouvrables). Leur emprunt est strictement réservé à des fins pédagogiques, pour une durée de 14 jours, avec possibilité de 5 prolongations tant que le document n’est pas réservé par un autre lecteur. Les enseignants peuvent exprimer leurs souhaits d’enregistrement pour le jeudi midi précédant la semaine de diffusion de l’émission à l’adresse suivante: documentation. pedagogique@mediatheque.ch

Sommes-nous faits pour courir? Diffusé sur Arte, le 20.09.12, 49’ Cote 612.7 SOMM L’évolution de notre rapport à la course, de la préhistoire jusqu’à la folie des baskets. Un documentaire captivant mené à grandes foulées par Niobe Thompson, lui-même coureur. Si nos ancêtres sont devenus bipèdes, c’est d’abord pour courir après leurs proies. Aujourd’hui, dans nos sociétés modernes, l’homme ne court plus pour survivre, mais il reste quelques rares endroits sur la planète où l’endurance physique conditionne sa vie. Niobe Thompson

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avalanches, par exemple, tuent chaque année une trentaine de personnes. Fred a également suivi les pisteurs qui partent déclencher les avalanches afin de protéger le domaine skiable, alors que Jamy nous explique lui, les différents types d’avalanches (avalanche de poudreuse, de plaque…) , à la course tre rapport no de s. et leurs dangers. Enfin, n et io sk ut L’évol folie des ba e jusqu’à la ir to is Fred s’est à nouveau éh pr de la prêté au jeu en se laissant volontairement prendre au piège au fond d’une crevasse pour nous emmène en Afrique où évonous faire vivre la course contre la luent pieds nus la plupart des meilmontre avec les sauveteurs qui s’enleurs coureurs du monde, en Russie gage en cas d’accident. arctique, auprès des nomades éleveurs de rennes, et au Canada où se déroule l’un des plus grands maraJamy nous expliquera jusqu’où nothons du monde, pour un voyage tre organisme peut résister au froid dans le monde et dans le temps, avant l’arrivée des secours. (CPS) avec un objectif. (Arte)

Les pièges de la montagne

Cinq caméras brisées, une histoire palestinienne

Emission C’est pas sorcier, Diffusé le 20.10.12 sur FR3, 26’ Cote 551.578.48 PIEG

Emission Le doc, Diffusé sur RTS2, le 24.09.12, 53’ Cote 956.94 CINQ

Pour les amateurs de glisse et d’alpinisme, la montagne est un immense terrain de jeu et un espace de liberté sans limites. Mais elle est truffée de pièges qui peuvent se refermer sur les plus imprudents. Les

Ce film, primé dans de nombreux festivals, suit le combat non-violent d’un village de Cisjordanie contre l’occupation israélienne. Le jour où les bulldozers partent à l’assaut des oliviers pour élever le «mur de séparation» qui exproprie les habitants de Bil’in de la moitié de leurs terres, Emad, un paysan du village, empoigne un caméscope et filme, durant cinq ans, les affrontements entre Palestiniens et Israéliens. Les caméras se brisent les unes après les autres lors des affrontements mais il continue de filmer la chronique intime d’un village en ébullition. (RTS)

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Education musicale

L e projet musical: que du bonheur! Prélude Rappelez-vous combien nous insistons sur l’importance d’organiser annuellement un petit spectacle, qui peut prendre une forme plus ou moins importante selon les lieux et les personnes s’y intéressant. Vous n’ignorez pas que la lecture de notre mensuel préféré qui nous héberge1 révèle souvent des trésors de réflexions et conseils que nous pouvons aisément mettre en lien avec nos propres propositions tendant à développer l’éducation musicale à l’école et cela indépendamment de nos articles spécifiques. Avec bonheur, nous y avons découvert un article qui tombe assurément fort bien. Il s’agit de réflexions autour d’un travail de diplôme HEP Valais de Dione Boson2 relatif à l’accompagnement des nouveaux enseignants dans un établissement scolaire, avec, en filigrane, la notion de projet.

et, pour nous, cela est très intéressant parce que l’objet choisi est, justement, un spectacle, en l’occurrence «Les couleurs de Vincent». Dione Boson, s’interrogeant sur l’effet positif d’une telle démarche sur l’insertion professionnelle des jeunes enseignants, arrive à la conclusion3 que «le projet participe à la création de conditions favorables à une insertion professionnelle réussie et que participer activement à une démarche de projet contribue à répondre aux besoins psychologiques, sociaux institutionnels de l’insertion professionnelle.» Quelle joie pour nous, donc, de rappeler que le projet musical non seulement est bénéficiaire pour tous les élèves d’un établissement scolaire ou d’une classe, pour les enseignants, pour les parents et l’environnement social, mais qu’il aide aussi l’enseignant nouveau à s’insérer dans une équipe pédagogique. Que veut-on de mieux!

Propositions Notions théoriques Nous vous invitons à lire le travail de notre jeune collègue si vous voulez tout savoir sur l’insertion professionnelle, l’identité professionnelle en construction, le travail coopératif ou la démarche de projet.

Le projet musical Vous y découvrirez donc l’importance d’une démarche pédagogique

Rien de plus réconfortant pour nous que de continuer à vous encourager à «monter des spectacles» même si nous sommes conscients, comme le mentionne d’ailleurs Dione Boson, que la collaboration n’est pas chose aisée devant la lourdeur des tâches incombant à l’enseignant. Nous pensons aussi que la mise à disposition par les directions d’écoles d’espace-temps ou de ressources adéquates peut

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vraiment être un moteur supplémentaire de réussite. L’animation musicale de la HEP peut naturellement vous aider à trouver des thèmes intéressants.

Concrètement: la fête cantonale de Brigue mai 2014 Nous osons vous proposer un projet bien sympathique: la participation à la fête cantonale de chant à Brigue en 2014, le vendredi 2 mai. Un certain nombre d’ateliers seront prochainement proposés pour tous les degrés de la scolarité obligatoire. Une matinée de présentation est d’ores et déjà prévue le samedi 25 mai 2013. Prenez note4. L’occasion est belle pour découvrir de nouveaux répertoires, pour favoriser l’insertion des nouveaux enseignants, bref, pour vivre une belle aventure chantante. Quel bonheur! Bernard Oberholzer Jean-Maurice Delasoie

Notes 1

Résonances 2013, no. 5, p. 22-23.

2

Boson D. (2011). Le projet au service de l’insertion professionnelle de l’enseignant. Mémoire de fin d’études, Haute Ecole Pédagogique du Valais. www.hepvs.ch/images/stories/recherche/memoire-boson-dione.pdf

3

Conclusion subjective bien sûr, étant donné la minceur de l’échantillon choisi.

4

Nous reviendrons sur cette thématique en temps voulu.

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Langues

S torytelling au CO de Martigny

Nadia Revaz

Jim Wingate est un conteur écossais, également auteur de nombreux ouvrages destinés aux enseignants, qui intervient dans des écoles de différents pays pour y faire du storytelling. Les classes de 3e année du cycle d’orientation de Martigny ont pu participer à cette forme dynamique d’écoute, puisqu’ils ont été invités à mimer certaines scènes racontées avec théâtralité par Jim Wingate. Les élèves devaient jouer les personnages des récits, sous le guidage du storyteller. La stratégie du conteur est de donner vie à des histoires courtes, avec des personnages clairement identifiables, en utilisant un vocabulaire accessible et en s’appuyant sur des mimiques caricaturales. De ce fait, les élèves, même avec un vocabulaire de base en anglais, peuvent comprendre l’essentiel des histoires narrées et être participatifs. Autant dire que l’atmosphère était rieuse ou attentive selon les ambiances des différents récits. A travers ses choix, le storyteller évoque aussi son pays, l’Ecosse. En d’autres termes, cette

En raccourci Logiciels de correction

Deux outils phares Divers logiciels de correction orthographique, grammaticale… et typographique existent, dont les plus performants sont à l’heure actuelle Prolexis et Antidote. Ce sont des aides précieuses à la rédaction. www.prolexis.com www.druide.com/antidote.html

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Jim Wingate raconte des histoires en anglais avec des élèves qui miment la scène.

initiation linguistique était aussi géographique. Les dernières minutes de la séance ont été consacrées à un petit temps d’échange, en anglais of course. Quelques-uns ont profité de cette opportunité pour tester leur maîtrise de l’oral, en posant à leur tour des questions, dans une ambiance décontractée. La mécanique de Jim Wingate est bien rodée et apparemment efficace, mais qu’ont pensé les élèves de sa prestation et comment perçoivent-ils l’enseignement de l’anglais en général? La classe de Romaine Ançay, du CO Ste-Marie de Martigny, s’est prêtée au jeu de l’interview.

Bonne compréhension des élèves Pour ce qui est de la période de storytelling, la classe dans son ensemble a apprécié et compris dans les grandes lignes toutes les histoires, hormis une légende qui a semblé

plus difficile d’accès à certains. «Monsieur Wingate parlait lentement et prononçait distinctement, ce qui aidait à la compréhension», souligne un élève. Pour un autre, le fait qu’il répète plusieurs fois les mêmes mots était particulièrement judicieux. Romaine Ançay relève pour sa part qu’habituellement les élèves se mettent passablement de barrières lorsque tout est en anglais, tandis que là ils ont découvert qu’ils étaient capables de comprendre bien plus qu’ils ne l’imaginaient, grâce au talent communicatif du narrateur-acteur. Si les élèves ont été convaincus par le storytelling, par contre, ils ne remplaceraient pas tous les cours d’anglais par ce type d’expériences. Néanmoins, à petites doses, ils estiment que cela pourrait être une bonne piste. Romaine Ançay observe que l’enseignement de l’anglais dans les classes valaisannes, via la formation des enseignants,

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s’oriente vers une approche plus dynamique, donc il y aura probablement à l’avenir des moments de storytelling en classe. L’enseignante avoue avoir déjà tenté l’expérience avec des élèves de 1CO, avec un bilan mitigé, n’ayant pas réussi à être aussi captivante qu’elle l’aurait souhaité, n’étant pas comédienne. Elle envisage cependant de renouveler l’expérience. Certes, mais les jeunes ne préféreraient-ils pas avoir des intervenants externes, des anglophones natifs, pour ce type d’activités? Pas forcément. «Il faudrait mixer les approches», commente une élève. S’ils en avaient la possibilité, que changeraient-ils dans l’enseignement de l’anglais au CO? Assurément les adolescents allégeraient quelque peu la partie grammaticale. Romaine Ançay partage ce point de vue: «Même si les autres aspects de la langue ont leur place, celui de la grammaire est actuellement trop présent dans les moyens d’enseignement.» Elle ajoute que certains élèves réclament parfois des tests de vocabulaire, ce à quoi il faut paradoxalement résister. Les élèves rendraient volontiers les cours d’anglais plus ludiques, mais pour eux tout est question de dosage. Et comment perçoivent-ils l’introduction de l’enseignement de l’anglais dès le primaire? Là le débat s’anime, avec des porte-voix en faveur et en

Romaine Ançay, enseignante au CO de Martigny, et ses élèves ont apprécié le storytelling avec Jim Wingate.

défaveur d’un apprentissage plus précoce. «Nous aurions aujourd’hui un meilleur niveau si nous avions démarré l’apprentissage de l’anglais dès le primaire», argumente l’un des jeunes. Ce à quoi une élève lui réplique: «Ce n’est pas certain, car mieux vaut d’abord avoir de bonnes bases en allemand, pour ne pas tout mélanger.» La discussion avance et un jeune se demande s’il ne serait pas plus pertinent de donner certaines branches en anglais, comme cela se fait dans l’enseignement bilingue: «On apprendrait les langues tout en faisant les cours normaux.» Tous ne sont pas d’accord avec cette proposition, plusieurs craignant des lacunes au niveau des apprentis-

Quelques propos d’élèves «C’était une bonne manière pour s’habituer à entendre parler en anglais.» «Sans connaître un mot de français, Jim Wingate a su s’adapter à notre niveau d’anglais.» «Je ne m’attendais vraiment pas à ça dans le cadre de l’école, parce qu’habituellement tout doit être sérieux, alors que là c’était drôle.»

Pour découvrir l’univers de Jim Wingate Intervention de Jim Wingate au symposium des langues à Sierre en 2010 www.klewel.com/hes-so_symposium_langues2010 Jim Wingate an der Mittelschule Gerolzhofen www.youtube.com/watch?v=-tY_dhjwAB4

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sages fondamentaux pour la suite de leur formation. D’aucuns songent à améliorer leur maîtrise linguistique, plus tard, via des échanges ou des séjours linguistiques. Une élève fait allusion au don des langues, considérant que si on a des facilités, il faut partir pour progresser. Dans le match entre langues allemande et anglaise, les élèves de Romaine Ançay ne tranchent pas aussi catégoriquement qu’on pourrait le supposer. Pas de gagnant, pas de perdant. L’allemand est utile en Suisse, tandis que l’anglais s’emploie partout, donc les deux font sens dans le programme scolaire, dixit la classe. Si les élèves trouvent la langue anglaise plus facile au départ et se sentent un peu moins inhibés à l’oral, ils ne sont guère conscients de leurs compétences. L’enseignante les interpelle: «J’ai l’impression que vous ne vous rendez pas compte de tout ce que vous savez déjà dire en allemand et en anglais et que vous vous sous-estimez en ce qui concerne votre capacité à communiquer. Bien sûr, vous faites des fautes, mais vous parvenez à vous faire comprendre et vous avez acquis des stratégies linguistiques. Soyez plus sûrs de vous!» Et voilà une idée pour un prochain article: le manque de confiance linguistique des jeunes à l’école.

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Livres

L a sélection du mois Comment sais-tu ce que tu sais? Des petits dialogues entre Philomène, la guêpe philosophique, et une bande de copains pour tout savoir sur le savoir et connaître ce que le thème a inspiré à Socrate, Descartes et Hume. Une approche ludique (avec des tests, des BD, des jeux…) de la philo, avec un grain de folie.

qu’elle fréquente par obligation ne change pas, ou si peu.» Dès la première de couverture, le ton est donné. Pour évoquer l’école de demain, Pierre Léna, astrophysicien cofondateur du projet La main à la pâte, se réfère à cette démarche qui s’est attachée à transformer l’enseignement scientifique au primaire et au collège. Fort de cette expérience, l’auteur propose des pistes concrètes pour construire «l’école de demain, réinventée pour les élèves, par et avec des professeurs retrouvant l’estime de la nation». Pierre Léna. Enseigner, c’est espérer - plaidoyer pour l’école de demain. Paris: Le Pommier (coll. Les défis de l’éducation), 2012. a Citation extraite de l’ouvrage «L’école de demain effectue, avec prudence mais sûrement, cette mutation qui allège l’apprendre, développe le comprendre, structure l’information surabondante. Elle sait mieux comment fonctionne le cerveau des élèves, comment concret et abstrait s’y font écho. Elle cultive la mémoire, respecte les rythmes de la croissance, tient compte des émotions autant que de la raison.»

PhiloFolies. Comment sais-tu ce que tu sais? Paris: Flammarion, 2012. (à partir de 9 ans). a Citation extraite de l’ouvrage «Est-ce que notre intelligence dépend de la forme de notre cerveau? Est-ce que l’on naît plus ou moins intelligent, comme on naît avec les yeux plus ou moins clairs? Notre intelligence n’est-elle pas plutôt le résultat de nos expériences, de nos réflexions, de nos apprentissages, de notre curiosité? Et pour commencer… être intelligent, qu’est-ce que ça veut dire?»

Enseigner, c’est espérer «Notre monde change vite, la jeunesse, souple et prompte à respirer l’air du temps, change aussi, très vite, mais l’école

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L’école, en rire, en pleurer, en rêver Un livre engagé de Pierre Frackowiak, instituteur puis inspecteur durant 30 ans dans le Nord. Une préface d’André Giordan. Une postface de Philippe Meirieu. De quoi inciter à la lecture. En plus, très vite, dès les premières pages lues, on apprécie le regard complémentaire du dessinateur Jacques Risso, directeur d’école en activité et auteur de BD. L’ouvrage s’ouvre sur le constat d’une école en panne, mais Pierre Frackowiak écrit surtout pour livrer des pistes pour refonder et rêver l’Ecole de demain. Au lecteur de savourer les 38 chapitres courts et dynamiques aux titres volontairement provocateurs (Ils savent pourtant des choses… Mais elles ne sont pas au programme! – Comment détruire le plaisir d’apprendre…). La refondation proposée par l’auteur implique de remettre l’humain au cœur de l’école. L’école, en rire, en pleurer, en rêver est une lecture qui invite au questionnement et au débat et qui peut se prolonger sur www.educavox.fr/Pierre-Frackowiak.

a Citation extraite de l’ouvrage «Si la numérisation n’est utilisée que pour améliorer l’existant, pour rendre les cours plus beaux, pour illustrer les affirmations magistrales, sans rien changer d’autre, sans remettre en cause les modèles ancestraux, alors l’école est condamnée à court terme – ce qui est peut-être recherché par certains – et le développement de l’école à la maison aux Etats-Unis devrait nous alerter.»

Devenir lecteur Comment s’opère la construction du sens général d’un texte? Pourquoi apprendre à résumer? En quoi une bonne lecture en mathématiques est-elle indispensable pour résoudre un problème? Comment travailler une œuvre complète?... Autant de questions auxquelles répond ce livre en s’appuyant sur de nombreuses situations concrètes qui font appel à différentes disciplines. D’autres titres sont à lire dans cette collection «Questions d’enseignants»: La grammaire, contrainte ou liberté? Apprendre à lire, labeur ou plaisir? L’orthographe, un casse-tête chinois? Alain Gavard (sous la direction d’Alain Bentolila). Devenir lecteur, comment construire des compétences? Paris: Nathan, 2012 (cycle 3).

Pierre Frackowiak. L’Ecole, en rire, en pleurer, en rêver. Lyon: Chronique Sociale, 2012.

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a Citation extraite de l’ouvrage «On donnera l’habitude aux élèves de se poser les questions suivantes pour leur permettre de détecter leur perte de compréhension et d’y remédier: - Est-ce que je comprends? - Qu’est-ce que je ne comprends pas? - Qu’est-ce que je peux faire pour me dépanner? Chaque étape est difficile pour l’élève non entraîné. La prise de conscience de ce qu’on ne comprend pas est notamment très difficile à formuler, renvoie à des difficultés très variées et à des stratégies de nature différente.»

Investir la relation pédagogique La maîtrise des capacités à asseoir son autorité face à un groupe et à motiver les élèves est devenue aujourd’hui indispensable à tout enseignant s’il veut réussir à exercer sereinement et efficacement son métier.

Christophe Marsollier. Investir la relation pédagogique. Repères pour l’éthique de l’enseignant. Lyon: Chronique sociale, 2012. a Citation extraite de l’ouvrage «L’expérience et le bon sens des anciens, les savoirs récents issus de la psychologie sociale et des sciences de l’éducation rappellent à chaque éducateur combien le succès d’une attitude juste ne peut s’opérer sans une attention permanente aux besoins psychologiques des élèves et aux enjeux à court et long termes d’une éthique communicationnelle.»

La revanche des nuls en orthographe Dans La revanche des nuls en orthographe, Anne-Marie Gaignard, auteure de livres de grammaire destinés aux enfants («Hugo et les rois» et «Grammaticus») raconte ses blessures et son expérience, celles aussi des enfants stigmatisés, des adultes méprisés, autant d’êtres en souffrance auxquels elle propose une approche iconoclaste faisant la part belle à l’empathie. Sans concessions, elle tacle une certaine catégorie d’enseignants, de médecins, de spécialistes en tout genre, avec une gouaille volontiers «provoc». Aujourd’hui, son combat n’est plus seulement personnel. La dysorthographie n’est pas une maladie et les solutions existent.

Les livres présentés dans cette rubrique sont disponibles à la Médiathèque Valais. www.mediatheque.ch

Pourquoi les filles sont si bonnes en maths? Pourquoi n’avons-nous aucun souvenir avant l’âge de 2 ans? Pourquoi le fait d’avoir deux yeux nous aide-t-il à voir en trois dimensions? En quoi la pratique des jeux vidéo aide-telle à devenir pilote d’avions?

Anne-Marie Gaignard, avec Gaëlle Rolin. La revanche des nuls en orthographe. Paris: Calmann-Lévy, 2012. a Citation extraite de l’ouvrage «Les nuits précédant les dictées, je ne fermais pas l’œil. J’étais persuadée que j’allais encore échouer. Condamnée à rendre un mauvais devoir, je savais déjà que quelques jours plus tard, on me tendrait une copie notée sous la barre du zéro, truffée de rouge et de points d’interrogation. De la primaire au lycée, je n’ai jamais dérogé à cette règle.»

Et aussi L’auteur analyse quatre habiletés qui semblent se dégager parmi les savoir-faire et les savoir-être contribuant à la pratique sereine du métier d’enseignant: • créer un climat positif d’échange et de travail; • s’adapter aux moments spécifiques de l’action pédagogique; • établir une communication qui conjugue autorité et soutien; • susciter la motivation et soutenir l’estime de soi de l’élève.

• Isabelle Causse-Mergui. A chaque enfant ses talents, vaincre l’échec scolaire. Paris: Le Pommier (collection Education), 2012 (troisième édition). • 100 infos à connaître. Les grands scientifiques. Editions Piccolia, 2012 (à partir de 7 ans). • François Reynaert et Vincent Brocvielle. Le kit du 21e siècle. Nouveau manuel de culture générale. Paris: Lattès, 2012 (de 17 à 117 ans). • Janusz Korczak. De la pédagogie avec humour. Suivi des Feuilletons radiophoniques du Vieux Docteur. Paris: Editions Fabert, 2012.

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Pourquoi se lave-t-on les mains quand on a honte? Le cerveau d’un homme de droite est-il différent de celui d’un homme de gauche? Et que fait notre cerveau quand nous ne faisons rien? Laurent Cohen. Pourquoi les filles sont si bonnes en maths? Et 40 autres histoires sur le cerveau de l’homme. Paris: Odile Jacob, 2013. a Citation extraite de l’ouvrage «Tout d’abord, les hommes et les femmes sont tout aussi bons et rapides en calcul, ce qui n’est pas vraiment une surprise. En revanche, les activations cérébrales au cours du calcul sont similaires, mais pas tout à fait identiques.»

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Fil rouge orientation

D ans le dédale des apprentissages Ce mois, j’aimerais vous proposer un décryptage suite à l’article paru, dans le cadre de cette rubrique régulière, en février dernier. Enfin plus exactement vous inviter à un arrêt sur la partie relative à l’avis des élèves de la classe de Stéphane Abbet, une 1CO à Conthey, de niveau II, à propos du nouveau moyen utilisé en classe et de l’orientation scolaire et professionnelle en général. Même si l’entrée actuelle dans le processus ne se fait plus par les métiers, mais via les domaines, après des activités permettant aux élèves de mieux se connaître et d'identifier leurs intérêts, il ne semblait pas inintéressant de les questionner sur leurs choix à ce stade de leur scolarité, histoire de pouvoir comparer ultérieurement l’affinement des représentations en 2CO, puis en 3CO.

Large palette Tandis que j’interviewais un petit groupe d’élèves sur les métiers qui les tentaient, l’un d’eux m’a de-

mandé combien il y en avait de possibles au total. N’ayant pas voulu interrompre l’enseignant qui poursuivait son cours avec le reste de la classe, j’ai répondu qu’il devait y en avoir plusieurs centaines, sans vraiment pouvoir me fonder sur des repères pour en être certaine, et tout en ajoutant qu’en même temps, il était difficile de donner un chiffre précis du fait que certaines professions avaient différentes déclinaisons, pensant aux doubles voies CFC et AFP (mécanicien en maintenance d’automobiles et assistant en maintenance d’automobiles). Une élève a alors indiqué qu’elle aurait imaginé une trentaine de métiers tout au plus. Après le cours, j’ai interrogé l’enseignant qui n’a pas non plus articulé de chiffre précis, confirmant l’ordre de quelques centaines. J’ai ensuite contacté l’équipe de la Documentation à l’Office valaisan d’orientation scolaire et professionnelle (OSP), sachant qu’habituellement c’est la garantie de ré-

En savoir plus Portail suisse de l’orientation www.orientation.ch > Toutes les professions > Films Office valaisan d’orientation scolaire et professionnelle www.vs.ch/orientation Documentation suisse de services Formation professionnelle, orientation professionnelle, universitaire de carrière www.swissdoc.csfo.ch Le parcours des professionnels www.formationprofessionnelleplus.ch Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation www.sbfi.admin.ch Clés intérêts métiers CIM – Répertoire des professions 2012 peut être téléchargé sur www.vs.ch/orientation > Documents à télécharger > Enseignants > Documentation pour les écoles

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Nadia Revaz

ponses immédiates et précises, et là il m’a fallu attendre quelques minutes les résultats d’une mini-recherche pour avoir une réponse. Premier élément, sur le site www. orientation.ch, il y a plus de 600 fiches d’information sur les professions et fonctions existantes en Suisse, englobant le secondaire II et le tertiaire. Indice intéressant, c’est bien sûr variable selon les pays et régions, mais ne nous égarons pas, car c’est déjà suffisamment complexe. Sur www.formationprofessionnelleplus.ch, on peut lire que plus de 200 formations en apprentissage sont proposées en Suisse. Malgré cette vaste palette, bizarrement dans la classe de 1CO de Derborence à Conthey, les choix semblaient assez limités et regroupés massivement entre mécanique (le rêve d’au moins cinq élèves), les métiers de la santé et ceux liés à la petite enfance. En fait, la focalisation sur un petit nombre de fonctions correspond bien à la réalité, puisque, selon les nombres d’admissions en 2010 au niveau national présentés dans la brochure La formation professionnelle en Suisse en 2012, les 20 formations en apprentissage les plus fréquemment choisies couvrent 60% des contrats d’apprentissage conclus, le CFC d’employé de commerce arrivant en tête, devant celui de gestionnaire de commerce de détail (et pour rappel, environ deux tiers des jeunes optent pour la formation professionnelle initiale). A noter que cette analyse est également valable si l’on se réfère aux chiffres cantonaux. Néanmoins, personne ne m’a parlé des deux options commerciales les plus fré-

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quentes, mais il est à noter que le commerce et la vente sont liés à divers domaines.

Casse-tête des noms de professions Les élèves de la classe interviewés n’ont pas toujours donné l’exacte dénomination des métiers selon les ordonnances fédérales actuelles. A noter là encore l’ignorance partagée. Retour à la case Documen-

tation de l’OSP, ces changements d’appellation sont aussi perçus parfois comme un casse-tête. De fait, savez-vous donner une définition du métier d’essayeur juré, de polydesigner 3D, de mécatronicien d’automobiles, de médiamaticien? Un indice, leur point commun comme celui d’à peu près toutes les professions, c’est assurément l’ordinateur, ce qui brouille paradoxalement un peu plus l’image des métiers.

Est-ce à cause précisément du choix des dénominations que certaines professions sont méconnues des jeunes, des employeurs et du grand public? Philippe Monnard, représentant romand de l’Union professionnelle suisse de l’automobile, estime le nom de mécatronicien plutôt bien trouvé et de toute façon approuvé au niveau du Secrétariat d’Etat à la formation: «Mécatronicien, c’est le mélange de mécanicien, d’électronicien et

Polydesigner 3D CFC

Essayeur juré - Essayeuse jurée

Le et la polydesigner 3D conçoivent et réalisent des décors et mises en scène en 3D et les installent dans des vitrines, des magasins, des stands de foire, des expositions, des musées ou des manifestations événementielles. Dans les surfaces de vente, ils stimulent le choix des clients en mettant en valeur les produits (vêtements, denrées alimentaires, jouets, matériel de sport, etc.) et en créant des ambiances liées à la saison ou à l’occasion (fêtes, soldes, événements particuliers, etc.). Dans les espaces publics ou les lieux d’expositions, ils animent et décorent l’espace, organisent la présentation des objets, la circulation des visiteurs et contribuent à rendre les lieux agréables et attractifs.

L’essayeur juré et l’essayeuse jurée examinent et contrôlent l’authenticité des ouvrages en métaux précieux fabriqués en Suisse ou importés dans notre pays (objets en or, en argent, en platine ou en palladium). Ils préservent ainsi les consommateurs de la contrefaçon et protègent les fabricants contre la concurrence déloyale, et évitent également un trafic frauduleux à travers les frontières et sur le marché intérieur. La collaboration et les accords conclus avec plusieurs Etats permettent d’appliquer les mêmes prescriptions relatives aux métaux précieux et d’harmoniser les analyses sur le plan international.

Médiamaticien CFC - Médiamaticienne CFC Le médiamaticien et la médiamaticienne analysent les besoins de leur clientèle (l’entreprise qui les emploie ou un client externe) en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC): ordinateurs personnels, logiciels, serveurs, réseaux et périphériques multimédias (imprimantes, fax, scanners, webcams, etc.). Ils développent et proposent des projets en tenant compte des installations disponibles, des systèmes et des activités de leurs clients. Ils participent également à la conception d’outils de marketing.

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Mécatronicien d’automobiles CFC Mécatronicienne d’automobiles CFC Le mécatronicien et la mécatronicienne d’automobiles exécutent les travaux de contrôle, de maintenance et de réparation de tous types de véhicules: légers ou utilitaires. Ils recherchent les origines des pannes et dysfonctionnements, changent les pièces mécaniques, les composants électriques ou électroniques défectueux ou usés afin d’assurer un excellent état de fonctionnement du véhicule et une sécurité maximale à ses occupants. Extraits de Clés Intérêts - Métiers 2012, OSP

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d’informaticien, mais peut-être devrions-nous mieux l’expliquer et en profiter pour surtout dire aux jeunes d’aller regarder les profils qui se cachent derrière les six métiers de la mécanique.» Il justifie aussi la déclinaison mécatronicien, filière la plus exigeante, mécanicien en maintenance d’automobiles et assistant en maintenance d’automobiles. Discours assez similaire de Roland Besse, membre du comité de l’Association professionnelle romande des médiamaticiennes et médiamaticiens et responsable de la commission formation: «Même si historiquement le choix n’était pas forcément le bon, il le

devient, car il mêle médias et informatique, ce qui donne une idée du métier.» Inutile d’investiguer plus loin, profession par profession, les choix des associations se défendent. Le problème, c’est le puzzle dans son ensemble qui est complexe à appréhender et l’on comprend dès lors les difficultés des psychologues conseillers en orientation.

Beaucoup de métiers méconnus Si la plupart des jeunes choisissent parmi 20 formations professionnelles, c’est probablement pour une

Quatre questions à Roland Besse, membre du comité ARoMe à propos du métier de médiamaticien Comment expliquez-vous que le métier de médiamaticien soit encore méconnu? De manière générale, les métiers du web sont paradoxalement méconnus et un article dans 20 minutes vient juste d’être publié à ce propos. Avec le recul, le nom de médiamaticien vous paraît-il approprié? Il a été choisi par des Tessinois avec le sens latin de media, à savoir milieu de ou intermédiaire. Par un heureux hasard, l’essor des médias électroniques et la fréquence des métiers en ticien (d’informaticien) jouent en partie en notre faveur pour comprendre le domaine concerné. Et de toute façon, mieux vaut à mon sens conserver ce nom qui ne renvoie certes pas à une fonction et mettre son énergie à mieux le faire connaître, car il faut du temps pour que le métier se stabilise et fasse partie des représentations de la société. Quels sont les buts de l’Assocation? Comme les autres associations professionnelles, notre but est de faire la promotion du métier, mais aussi de le représenter et d’organiser les cours interentreprises qui sont une mission légale. Comment résumer la diversité du métier de médiamaticien? Avec la nouvelle ordonnance entrée en vigueur en 2011, il se recoupe en six domaines, à savoir l’aspect multimédia, incluant le montage vidéo par exemple, le traitement de l’image et du design, l’utilisation des moyens TIC, dont les réseaux informatiques et la programmation web, le côté administratif, impliquant une maîtrise linguistique en allemand et en anglais, et la gestion de projets. Ce dernier domaine est en fait la caractéristique principale du métier, car le médiamaticien ne travaille que par projets. Propos recueillis par Nadia Revaz

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part qu’il y a des métiers méconnus. Nos deux interlocuteurs, de l’UPSA et d’AROME le reconnaissent et déplorent cette situation, tout en renvoyant à leurs sites respectifs pour découvrir, vidéos à l’appui, les six métiers de l’automobile en formation initiale et celui de médiamaticien (www.metiers-auto.ch) et en invitant les jeunes à leur rendre visite lors des Salons des métiers, des journées d’information de l’orientation pour ensuite effectuer des stages en entreprise. Certes, mais l’entrée par le portail de l’orientation est plus efficace tant que le choix n’est pas défini. A noter également que pour d’autres professions, la faible visibilité est aussi due au peu de places d’apprentissage offertes (les postes de potier sont moins fréquents que ceux de menuisier par exemple). Toute la difficulté, c’est d’avoir une balance relativement équilibrée entre l’offre et la demande, permettant aux jeunes de choisir une voie qui leur convienne et qui soit en phase avec les besoins de l’économie. Au 7 février 2012, 636 places d’apprentissage étaient encore libres pour l’année scolaire 20122013 mentionnées sur le site www. vs.ch/orientation. Toutes ne trouveront pas forcément preneur, cependant certaines seront prises d’assaut et, avec la hausse des exigences, le tri sélectif sera souvent particulièrement cruel, parce que ne prenant pas suffisamment en compte la motivation des jeunes. Le monde des métiers et des formations est un vrai labyrinthe dans lequel les adultes, dont les professionnels de l’orientation, se perdent un peu parfois. Difficile dès lors d’imaginer que ce soit un parcours facile pour les jeunes, même aidés par l’école, les parents et l’orientation. Et pourtant le défi est important, d’autant que selon l’Office fédéral de la statistique, environ 10% (chiffre national) des jeunes décrochent et se retrouvent donc sur le marché du travail, sans qualification.

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Concours

L es Frappadingues de Résonances Le dessin du mois

Pour rappel, le concours de dessin humoristique ou mini de 2 à 5 cases (strip), avec remise des prix en juin 2013 est ouvert de l’école enfantine au secondaire II général et professionnel, en passant bien évidemment par le primaire et le CO. Cette année, deux thèmes ont été retenus, à savoir: A la bibliothèque Eoliennes: Le Valais dans le vent

Samy Freléchox, 10 ans, Ayent (enseignante ACM, Muriel Bonvin)

Lire en ligne: nouveautés Le site compagnon de Résonances a évolué et, nous l’espérons, gagné en clarté, avec des rubriques d’actualité et d’archivage. Des nouveautés viendront régulièrement compléter les rubriques déjà existantes, ceci dans un souci de complémentarité entre les versions papier et en ligne. Pour créer des synergies, chaque mois, les infos spécifiques au site seront mentionnées dans l’édition papier et viceversa. Ce mois, quelques pistes complètent le dossier. Si vous avez des suggestions d’amélioration, n’hésitez pas à les soumettre à la rédaction. www.vs.ch/sft > Résonances, le mensuel de l’Ecole valaisanne

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Vous pouvez retrouver toutes les infos sur le site: www.frappadingues.ch. Adresse d’envoi des dessins: DECS / SFT, Résonances, rue de Conthey 19, case postale 478, 1951 Sion resonances@admin.vs.ch. Important, chaque production doit être accompagnée des coordonnées du ou des dessinateurs et de l’enseignant.

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Revue de presse

D ’un numéro à l’autre Psycho enfants

Et si les tablettes les rendaient intelligents? Longtemps, on a accusé les écrans de tous les maux. Aujourd’hui, des voix s’élèvent pour vanter leurs vertus. Les tablettes tactiles, plus maniables, pourraient développer l’intelligence. Il a été démontré que la pratique de jeux vidéo d’action améliore les capacités d’attention visuelle et l’attention simultanée à plusieurs choses. Alors que le livre privilégie un raisonnement linéaire qui s’appuie sur la succession des mots, la formulation d’hypothèses et de déductions, l’usage des écrans favorise une forme d’intelligence intuitive qui fonctionne par tâtonnements; l’enfant peut réussir même s’il n’a pas compris comment ni pourquoi. Selon Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, les écrans interactifs vont amener les enfants à développer une autre forme de mémoire, qui consiste «à travailler avec diverses sources, à les croiser, à les comparer». Avec les tablettes, l’enfant n’est plus seul devant un livre qui détient le savoir: lui aussi part à la recherche de l’information. Femme actuelle (14-20.01)

Education

A l’école des élèves heureux «Les élèves d’ici sont comme ceux des autres établissements. Sauf que, chez nous, les outils et méthodes pédagogiques sont très différents.» Voici, résumée, la philosophie du Collège-lycée expérimental (CLE) d’Hérouville - Saint-Clair (Calvados), mise en œuvre depuis maintenant trente ans dans la périphérie de Caen.

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Un laboratoire grandeur nature centré sur le bien-être des élèves, avec la volonté de les rendre plus épanouis, plus heureux, plus confiants. Si le CLE prépare au brevet et aux bacs généraux avec des résultats dans la moyenne française, cet établissement de 360 élèves propose une autre façon de vivre l’école. Ici, tout est éducatif. Cela signifie que les professeurs sont à la fois instructeurs et éducateurs et que l’école développe le respect des autres, l’autonomie et la créativité. Depuis de nombreuses années, des enseignants entretiennent de nouvelles relations avec les élèves, testent des approches pédagogiques alternatives, favorisent les arts et l’expression des enfants. Le Parisien (17.01)

Programmation numérique en Estonie

Les enfants codeurs Apprendre la programmation à l’école dès l’âge de six ans, c’est la démarche pionnière étrennée par l’Estonie, pays à l’avant-garde des nouvelles technologies. En vingt ans, depuis leur indépendance en 1991, les Estoniens ont passé des Soviets à Internet. Les citoyens disposent d’une carte d’identité au format carte de crédit qui est un véritable sésame pour la plupart des gestes quotidiens, ainsi que d’une adresse email officielle attribuée par leur gouvernement, qui leur permet de communiquer avec les autorités et de voter. Aujourd’hui, l’Estonie s’apprête à lancer l’apprentissage de la programmation numérique dès la première année primaire, une initiative baptisée ProgeTiiger. Une vingtaine d’établissements scolaires en font déjà l’expérience. Largeur.com (21.01)

Sensibiliser aux saveurs

Jardins scolaires Pour combattre la malbouffe et l’obésité, plantez des légumes dans les préaux! C’est l’idée défendue par Stéphane Montangero secrétaire général de la Fourchette verte. D’où sa proposition de créer des jardins scolaires, dans les préaux ou à proximité, en pleine terre ou dans des bacs, pour sensibiliser les enfants au cycle végétal. Des expériences ont été menées dans plusieurs communes, comme à Veytaux, à Bex ou à Lausanne pendant la Semaine du goût. Les élèves vont dans une ferme semer, planter, repiquer et arroser. Pendant les vacances scolaires, ces enfants s’organisent entre eux pour suivre l’évolution des plantations. En octobre ils récoltent les légumes et en font une bonne soupe qu’ils offrent à leur famille. 24 heures (24.01)

Multimédia

Emission TV Des élèves du Collège de Staël à Carouge ont lancé leur émission TV. L’aventure audiovisuelle a commencé il y a un an et demi, sous l’impulsion d’un élève de deuxième année. Le directeur donne alors son feu vert. Une charte est signée dans la foulée et les apprentis réalisateurs s’engagent notamment à ne pas diffuser

d’images portant atteinte à la vie privée de leurs camarades. S’agissant du contenu, pas de diktat de la direction, pas d’enquêtes fouillées ni de grandes interviews au programme. Mais des images arrangées avec savoir-faire, agrémentées de musique, et d’une bonne dose d’humour. Parmi les sujets abordés ces derniers mois: zoom sur l’Association des élèves et la journée sportive, parodie d’un télé-achat, ou encore immersion à la Fête de l’Escalade. Quant à l’investissement financier, il a augmenté grâce aux sponsors. En 2011, le budget de l’émission s’élevait à 1200 francs, contre 5000 francs cette année grâce au soutien de plusieurs communes et du Département de l’instruction publique. Tribune de Genève (24.01)

Education française

Rapport de l’Académie des sciences Consoles de jeux, ordinateurs, télévisions, tablettes numériques: les tentations sont de plus en plus nombreuses pour les enfants. Un livre, (L’enfant et les écrans, Avis de l’Académie des sciences, Editions Le Pommier), recommande: de 4 à 14 ans, ils regardent la télévision 2 h 15 par jour en moyenne. Avant 2 ans, aucun effet positif, sauf sur tablettes qui peuvent contribuer à l’éveil précoce au monde des écrans. De 2 à 6 ans, pas de console personnelle, on peut toutefois en juger au cas par cas. De 6 à 10 ans, vers l’autorégulation, l’école élémentaire est le meilleur lieu pour engager une éducation systématique aux écrans. Après 12 ans, se méfier des usages nocturnes, un usage trop exclusif

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d’Internet peut créer une pensée zapping, trop rapide, superficielle et fluide, appauvrissant la mémoire et les capacités de synthèse personnelle. Le Temps (26.01)

Rythme scolaire

Freinet, ça plaît Cette école de Brest n’est pas une école publique comme les autres. Ici, c’est la pédagogie Freinet qu’on applique. Visiblement, ça plaît! Qu’est-ce qui change dans les grandes lignes? Il n’y a pas de notes. Le travail est individualisé en fonction du niveau et du rythme d’apprentissage de l’enfant. Il est rare que dans la classe, les élèves fassent tous la même chose. L’instituteur n’est pas non plus mis sur un piédestal et la méthodologie Freinet met l’accent sur la coopération entre les élèves, l’autonomie et la prise de parole en public. D’ailleurs chaque mardi après-midi, c’est le conseil d’école, tous les élèves se réunissent pour parler des règles de vie au sein de l’établissement, de ce qui s’est bien et moins bien passé dans la semaine… Les élèves ont au minimum deux fois 45 minutes de travail individualisé par jour. Et le reste du temps? Il n’y a rien de formalisé. Enfin si: «On commence la journée par les Quoi de neuf?, raconte Enouan, d’une classe de CP. On y raconte ce que l’on fait en dehors de l’école». De là peut découler la suite de la journée. Sept Jours à Brest.fr (30.01)

Théâtre

Pionniers du climat en culottes courtes Installer des économiseurs d’eau dans les toilettes du collège et prodiguer les gestes à adopter pour protéger l’environnement. Tel est le projet de protection du climat des élèves de 6e Harmos, à Bôle (NE). C’est par le biais

d’une pièce de théâtre que les 14 écoliers ont choisi d’aborder le thème du réchauffement climatique. Soutenue par l’Office fédéral de l’environnement, l’initiative «Pionniers du climat» a été initiée par Swisscom. Les écoliers bôlois n’ont pas ménagé leurs efforts en matière d’inventivité. Le premier groupe se charge d’écrire la pièce de théâtre avec comme thème principal la protection du climat. Le deuxième rédige les paroles d’une chanson. Enfin, le troisième élabore une BD dans laquelle «Léo la mascotte» montre les gestes utiles pour protéger le climat. L’Express (31.01)

Handicap et tablette

Une petite révolution en classe Depuis octobre 2011, les tablettes numériques font partie intégrante du matériel de classe du Centre pédagogique de Neuchâtel dont dépend l’Ecole spécialisée de la fondation Les Perce-Neige. Le directeur de l’école a accepté que la classe d’un éducateurenseignant teste cette nouvelle technologie. Un défi gagné. Des professeurs aux élèves, en passant par les parents, la tablette numérique a séduit et conquis tout le monde. Une infinité d’applications adaptées aux différents handicaps sont disponibles. Chaque fois, l’aspect ludique est mis en avant, tout en conservant le côté éducatif. L’objectif est de pousser les élèves à davantage d’autonomie. Lecture, mathématiques ou vocabulaire, ces disciplines scolaires et bien d’autres sont facilitées par la reconnaissance vocale, l’ultraportabilité ou la rapidité avec laquelle on se met au travail. L’Express (1.02)

Prosélytisme

La Scientologie cible les écoles Plusieurs écoles fribourgeoises ont reçu un étrange DVD intitulé «Le chemin du bonheur», tiré d’un livre de Ron Hubbard, fondateur de la Scientologie. Sur la jaquette du DVD, qui fait penser à un film hollywoodien tout ce qu’il y a de classique, des jeunes gens de toutes les races regardent vers l’avenir avec confiance. Le livre et le film sont tous deux en vente sur le site officiel de la Scientologie en Suisse. «Ce genre de procédé n’est pas acceptable! Cette façon de faire est extrêmement perfide.

L’école ailleurs Réouverture des écoles à Tombouctou Les enfants ont repris le chemin de l’école à Tombouctou dans le nord du Mali le 1er février, une semaine après la fuite des islamistes. Les enseignants affirment qu’environ la moitié de tous les écoliers avaient fui le nord du Mali en 2012 lorsque les milices islamistes se sont emparées de presque tout le nord du pays et ont fermé les écoles publiques, complètement modifié le programme dans d’autres et envoyé certains enfants à l’école coranique. Mamadou Mangara, gouverneur de la région de Tombouctou, a encouragé les parents à faire tout leur possible pour aider à réparer les écoles afin qu’elles puissent rouvrir. Beaucoup d’écoles ont été détruites à Tombouctou et à Gao, des pupitres et des bancs pillés ou abîmés. IRIN, allAfrica (5.02)

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mars 2013

L’Eglise de Scientologie avance masquée», s’insurge Virginie Milan, responsable de l’école de Givisiez, qui a reçu le DVD. C’est une démarche tentante pour les organisations religieuses. Toutes aimeraient séduire les jeunes pour assurer leur avenir. La Liberté (2.02)

Smartphones

Apprendre aux enfants à se servir des médias Internet, tablettes et smartphones sont toujours plus présents dans la vie des enfants et des jeunes. Rien ne sert de les tenir à l’écart de ces nouveaux médias. Une brochure aide les parents à affronter le problème. Premier principe: pas d’écran avant 3 ans, pas de console avant 6 ans, pas d’internet avant 9 ans et pas de surf sans surveillance avant 12 ans. Autre principe: la télé, l’ordinateur et la console de jeux n’ont pas leur place dans la chambre des enfants. La Liberté (2.02)

Italie

La crise dégarnit les bancs des universités Un paysage académique italien en pleine déprime, c’est le tableau que brosse le Conseil universitaire national dans un rapport. Chute du nombre d’inscriptions, réductions budgétaires, diminution du personnel enseignant et de l’offre de formation. En dix ans, les académies ont perdu près de 60’000 étudiants. Principale cause de cette dégringolade, la crise financière, car de nombreuses familles ne sont pas en mesure de subvenir des années durant aux besoins d’un étudiant. Un problème accentué par le fait que les aides de l’Etat, sous forme de bourses ou d’aides à l’hébergement, se raréfient. En cause, l’indifférence persistante des autorités politiques à l’égard du secteur éducatif et scientifique. Le Temps (4.02)

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Coin de la recherche

Publications récentes Info de l’URSP Etude de dix situations d’intégration Cette recherche, de nature qualitative, s’attache à cerner les enjeux, apports, difficultés et limites des pratiques intégratives à l’œuvre dans les écoles vaudoises.

soutien (leur présence et la rapidité de leur mise en œuvre), la possibilité d’une bonne collaboration entre les différents partenaires, le niveau de formation des professionnels et le bien-être des élèves. Karin Bachmann Hunziker & Patricia Pulzer-Graf. Maintenir et encadrer des élèves aux besoins particuliers dans l’école régulière. Une étude de dix situations d’intégration dans des classes vaudoises. URSP, décembre 2012. (www.vd.ch/ autorites/departements/dfjc/ursp)

Info du CSRE Les vertus didactiques du Web dans l’enseignement primaire

Les auteures ont mené des entretiens approfondis avec les parents de dix élèves aux besoins spécifiques scolarisés en classe régulière avec des mesures de soutien, et les professionnels de l’école impliqués dans leur intégration. Au-delà d’une certaine ouverture dont font preuve les différentes personnes interrogées et d’une absence de divergences profondes entre elles à propos des élèves intégrés, la recherche fait aussi ressortir un certain nombre de difficultés, d’interrogations ou de préoccupations liées à l’intégration des élèves. Les conditions favorisant une intégration réussie les plus citées par les acteurs concernent les mesures de

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Les responsables de cette recherche, réalisée à la Haute Ecole pédagogique de la Suisse du NordOuest, ont voulu connaître les effets d’activités réalisées avec Internet sur les capacités d’élèves en expression écrite. Les chercheurs ont réparti 44 classes (soit 724 enfants âgés de 7 à 10 ans) en deux groupes. Le premier groupe s’est vu octroyer un accès à une plate-forme Internet, avec inscription obligatoire, sur laquelle les enfants pouvaient librement écrire et lire des textes, mais aussi en discuter. Dans le deuxième groupe, les élèves n’avaient pas de plate-forme et s’échangeaient leurs textes écrits à la main, sur du papier. Quant aux enseignants, ils avaient tous suivi une formation continue en didac-

URSP/CSRE

tique de rédaction de textes. Avant et après l’intervention, les chercheurs ont demandé aux élèves de résoudre des tâches de rédaction. La comparaison des textes obtenus a montré que les expériences d’écriture et de lecture faites sur la plateforme Internet ont permis aux enfants d’améliorer leurs compétences en écriture narrative. Après trois ans, la différence entre les deux groupes était nette. Elle était particulièrement frappante au niveau des marqueurs temporels ou des mots-signaux. Leurs textes étaient plus vivants que ceux de l’autre groupe, probablement parce que ces élèves impliquaient davantage leurs lecteurs, cherchant à leur plaire – et à partir des textes les plus lus sur la plate-forme, ils pouvaient déduire ce qui séduisait. Par ailleurs, leur orthographe s’est également améliorée: un point remarquable puisque les enseignants ne les corrigeaient pas. Dans le groupe Web, enfin, les différences entre les genres se sont développées de façon moins marquée que dans le deuxième groupe: tous les enfants ont progressé de manière évidente. Schneider, Hansjakob; Wiesner, Esther; Lindauer, Thomas; Furger, Julienne. Kinder schreiben auf einer Internetplattform: Resultate aus der Interventionsstudie myMoment2.0. Giessen: Universität Giessen. 2012 (http://geb.uni-giessen.de/geb/volltexte/2012/8796) www.skbf-csre.ch

Note d’information du SRED – Genève Les évaluations externes dans quelques pays ou régions d’Europe: élaboration, analyses et diffusion. Note d’information n° 54. Décembre 2012 www.ge.ch/recherche-education/doc/publications/notesinfo/notes-sred-54.pdf

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Conférence

S chizophrénie: agir tôt pour soigner mieux

Fondation Domus

Psychose chronique, la schizophrénie touche une à deux personnes sur 100 dans le monde, aussi bien les hommes que les femmes, indépendamment de la culture, du pays ou du niveau de vie.

Le trouble se développe le plus souvent à la fin de l’adolescence. En Suisse, plus de 100’000 personnes sont atteintes de cette maladie qui handicape l’individu dans ses relations familiales et sociales. Incapables de transmettre leurs émotions et d’exprimer leurs idées clairement, les victimes sont plongées dans une souffrance intense. Ce trouble concerne les jeunes au premier chef, puisqu’il se développe le plus souvent entre la fin de l’adolescence et le début de l’âge adulte. Il importe donc d’agir tôt, afin de soigner mieux. La schizo-

Un cycle sur les maladies psychiques La Fondation Domus, institution valaisanne de réhabilitation psychosociale sise à Ardon, organise en 2013, et pour la première fois, un cycle de conférences sur les maladies psychiques (causes, traitements, dépendances, réinsertion, etc.). Programme complet sur www.fondation-domus.ch/formation/conférences

La Fondation Domus à Ardon.

phrénie se soigne! C’est ce message que toute la Suisse romande relayera du 16 au 24 mars prochain lors des Journées de la Schizophrénie, 10es du nom. Depuis 2004, cette manifestation propose diverses actions (rencontres, conférences, expositions, concerts, etc.) afin de déstigmatiser la maladie et de sensibiliser le grand public, les jeunes en particulier.

@ Robert Hofer

Quelles sont les différentes formes de la maladie et quels en sont les symptômes? De quelle manière évolue-t-elle? Qu’en disent les études cliniques? Autant de questions qui trouveront des éléments de réponse durant l’exposé, qui sera suivi d’une discussion avec le public. > Schizophrénies, mode d’emploi vendredi 15 mars 2013 à 20 h Ardon

Conférence à Ardon En marge de la manifestation, la Fondation Domus, à Ardon, invite le Dr Georges Klein, médecin-chef depuis 2007 du Service de psychiatriepsychothérapie hospitalière adulte aux IPVR (Hôpital de Malévoz) pour une conférence dans ses locaux, à l’Espace Garance. Sous l’intitulé «Schizophrénies, mode d’emploi», celui-ci proposera le 15 mars prochain un vaste tour d’horizon de la pathologie.

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Le Dr Georges Klein évoquera la schizophrénie le 15 mars prochain à la Fondation Domus.

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Education physique

R évision de la loi fédérale sur l’encouragement du sport La Confédération a entrepris de réviser dans sa totalité la loi fédérale de 1972 encourageant la gymnastique et les sports afin d’adapter son système d’encouragement du sport au contexte actuel. Elle est entrée en vigueur le 1er octobre 2012, tout comme l’ordonnance qui l’accompagne. Je vous en propose une lecture rapide:

Les finalités sont décrites dans le chapitre 1 intitulé Dispositions générales Art. 1 Buts La présente loi poursuit les buts suivants, en vue d’accroître les capacités physiques de la population, de promouvoir la santé, d’encourager le développement global de l’individu et de renforcer la cohésion sociale: a) augmenter l’activité physique et sportive à tout âge; b) valoriser la place du sport et de l’activité physique dans l’éducation et la formation; c) créer un environnement favorable au sport d’élite et à la relève dans le sport de compétition; d) encourager les comportements qui inscrivent les valeurs positives du sport dans la société et qui luttent contre ses dérives; e) prévenir les accidents liés au sport et à l’activité physique. On constate que l’activité physique est entrée dans les mœurs du XXIe siècle et que des valeurs en vigueur depuis des décennies (promotion de la santé, cohésion sociale,…) sont toujours les piliers de la loi. Cependant, les problèmes contemporains (manque d’activité physique général, baisse d’activité à certains

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âges, dévalorisation du sport, dopage, activités à risques…) y trouvent écho; le législateur est donc conscient des pratiques et cherche à apporter des solutions. L’article 2 fixe le cadre de la Collaboration avec les cantons, les communes et le secteur privé 1 La Confédération collabore avec les cantons et les communes. Elle tient compte des mesures qu’ils prennent pour encourager le sport et l’activité physique. Notre système politique «confédéral» pose une collaboration «factice» mais qui tient compte de l’avis des cantons: il «tient compte des mesures que les cantons prennent…» La section 1 du chapitre 2 intitulé Soutien de programmes et de projets parle d’encouragement général du sport et de l’activité physique Art. 3 Programmes et projets 1 La Confédération coordonne, soutient et lance des programmes et des projets visant à encourager une pratique régulière du sport et de l’activité physique à tout âge. 2 Elle peut à cet effet allouer des subventions ou fournir des prestations en nature. Art. 4 Soutien des fédérations sportives 1 La Confédération soutient l’organisation faîtière des fédérations sportives suisses et peut allouer des contributions à d’autres fédérations sportives nationales. 2 Elle peut conclure des contrats de prestations avec des fédérations sportives pour assurer l’encouragement du sport.

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Elle veille, dans la limite de ses compétences, à ce que les fédérations sportives internationales jouissent de conditions favorables à l’exercice de leurs activités en Suisse.

Art. 5 Installations sportives La Confédération établit un plan national des installations sportives afin de planifier et de coordonner les installations sportives d’importance nationale. Ce plan est régulièrement mis à jour. 2 La Confédération peut allouer des aides financières en vue de la construction d’installations sportives d’importance nationale. 3 Elle peut conseiller les constructeurs et les exploitants d’installations sportives. 1

Ici également, le législateur garde ses distances en utilisant régulièrement le verbe pouvoir (pour ne pas trop se lier avec les différents partenaires). La section 2 de ce même chapitre traite de Jeunesse et sport. Cette partie précise le programme, la collaboration, l’offre, la formation des cadres… puis détaille en cinq points l’examen extraordinaire de la réputation. Art. 10 1 Lorsqu’un indice concret laisse supposer qu’une personne a commis une infraction incompatible… 2 Si la personne fait l’objet d’une procédure pénale pour une infraction incompatible ... 3 Si la personne a été condamnée par un jugement entré en force pour une infraction incompatible… 4 L’OFSPO consulte les données personnelles du casier judiciaire

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relatives aux condamnations et aux enquêtes pénales… Les autorités de poursuite pénale et les tribunaux sont tenus de donner à l’OFSPO, sur demande écrite de sa part, des informations complémentaires extraites des pièces…

Elle parle (Art. 11) des prestations de la Confédération 1 La Confédération participe au financement des cours, des camps et de la formation des cadres proposés par les cantons et les organisations privées. 2 Elle peut prêter du matériel pour la mise en œuvre des activités «Jeunesse et sport». La structure J+S est maintenant ouverte aux 5 – 20 ans. Le législateur s’adapte ici aux besoins réels de cette organisation et traite également en profondeur (art. 10) un problème trop souvent occulté dans le sport; les moyens légaux pour intervenir face à des comportements inappropriés sont donc posés.

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périodes hebdomadaires d’éducation physique. Le Conseil fédéral fixe le nombre minimal de périodes d’éducation physique dans les écoles professionnelles et définit les normes de qualité applicables.

Le cadre connu jusqu’à nos jours reste en vigueur, à savoir l’obligation de l’éducation physique à l’école obligatoire et au degré secondaire supérieur. Le mot quotidien apparaît, proposant ainsi des activités plus régulières. Après consultation des cantons, la Confédération fixe le nombre d’heures, maintient la dotation (trois périodes hebdomadaires) et améliore la collaboration (Elle tient compte des besoins et se prononce après consultation). Autres ajouts, la Confédération définit les normes de qualité applicables ce qui insère la pratique dans une autre tendance contemporaine: celle des normes et des standards.

Le chapitre 3 (Formation et recherche) parle dans sa section 1 du Sport à l’école Art. 12 Encouragement des possibilités d’activité physique et sportive 1 Les cantons encouragent l’activité physique et sportive quotidienne dans le cadre de l’enseignement scolaire. Ils veillent à ce que les installations et les équipements nécessaires soient disponibles. 2 L’éducation physique est obligatoire à l’école obligatoire et au degré secondaire supérieur. 3 La Confédération fixe, après consultation des cantons, le nombre minimal de périodes d’éducation physique à l’école obligatoire et au degré secondaire supérieur, à l’exception des écoles professionnelles et définit les normes de qualité applicables. Elle tient compte à cet égard des besoins spécifiques à chaque degré d’enseignement. 4 L’enseignement à l’école obligatoire doit prévoir au moins trois

Art. 13 Formation et formation continue des enseignants 1 La Confédération peut soutenir, en collaboration avec les cantons, la formation et la formation continue des enseignants donnant les cours d’éducation physique. 2 Les cantons fixent, après consultation de la Confédération, le nombre minimal d’heures de formation des enseignants et définissent les normes de qualité applicables. Là également, le législateur conjugue à nouveau le verbe pouvoir et

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souhaite donner son avis aux cantons quand ceux-ci organisent des cours de formation. Suivent des chapitres et des sections qui traitent respectivement de: Haute Ecole fédérale de sport (Section 2) Recherche scientifique (Section 3) Ethique et sécurité (Chapitre 5) Mesures générales (Section 1) Mesures de lutte contre le dopage (Section 2) Organisation et financement (Chapitre 6) Organisation (Section 1) Financement (Section 2) Exécution et mesures administratives (Chapitre 7) Art. 28 Financement de programmes et de projets 1 La Confédération peut arrêter et financer des programmes et des projets sous forme de programmes pluriannuels gérés par mandats de prestations. 2 Sauf disposition contraire de la présente loi, les cantons et le secteur privé apportent une contribution suffisante au financement des mesures prévues. La Confédération s’efforce de conclure des partenariats. 3 L’Assemblée fédérale approuve le montant maximal des fonds par un arrêté fédéral simple fixant un crédit pluriannuel. 4 La Confédération octroie des aides financières dans le cadre des crédits alloués. En conclusion force est de constater que le législateur, tout en gardant une vision solide et contemporaine de l’activité physique, s’est montré quelque peu discret, voire distant, quant à son implication structurelle et financière. Une loi plus courageuse, plus audacieuse et surtout plus concrète aurait été nettement plus incitative dans la période que nous vivons. Team animation EP Nathalie Nanchen / Lionel Saillen / Gérard Schroeter

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CPVAL

A voir de libre passage et changement d’emploi Une fois n’est pas coutume, le présent article revêt une forme plus générale et ne s’arrête donc pas uniquement à notre Caisse de retraite. En cas de perte d’emploi ou de changement d’employeur (hors de ceux affiliés à CPVAL), les assurés concernés doivent se charger de placer leur avoir de prévoyance parce qu’il devra être sorti de la Caisse dans laquelle l’assuré était affilié. Ils ont le choix entre différentes solutions, soit sur un compte de libre passage, de type bancaire, soit sur une police de libre passage, auprès d’une compagnie d’assurances. Si l’assuré ne réagit pas, son avoir de libre passage sera viré sur un compte auprès de l’Institution supplétive, qui se chargera de gérer ces fonds, mais à des coûts relativement importants. Lorsque l’assuré aura retrouvé un emploi, il devra faire transférer cet avoir, y compris les intérêts accumulés durant cette période intermédiaire, dans sa nouvelle Caisse de pension. Cette

obligation découle de la loi et est contraignante pour l’assuré.

De moins en moins de polices de prévoyance Traditionnellement, l’avantage de la police par rapport au compte bancaire est d’offrir la possibilité de s’assurer contre le risque décès et invalidité, mais au prix d’une rémunération des capitaux inférieure, et de permettre la conversion en rentes du capital à la retraite. Mais cette solution est devenue rare et seules quelques assurances continuent à l’offrir. En revanche, «non seulement des banques mais également des compagnies d’assurances proposent des comptes de libre passage». Dans ce cadre, l’offre est

En raccourci Fondation éducation21

Site internet Depuis le 1er janvier 2013, les trois institutions Fondation Education et Développement, Fondation suisse d’Education pour l’Environnement et Films pour un seul Monde continuent ensemble à proposer leurs prestations aux enseignant-e-s au sein de la nouvelle fondation éducation21, centre de compétence pour l’éducation en vue d’un développement durable. www.education21.ch

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Patrice Vernier

très variée: les personnes entre deux emplois peuvent ainsi placer prudemment leur avoir sur des comptes rémunérés à un taux d’intérêt variable ou investir dans une fondation d’investissement de libre passage. Dans ce dernier cas, elles pourront choisir une stratégie de placement sur les marchés financiers selon leur profil de risque, potentiellement plus rentable, mais également plus périlleuse. La question se pose évidemment de savoir quelle est la meilleure solution? Il n’y a pas de réponse standard, comme vous pouvez l’imaginer: tout dépend de la situation personnelle et des objectifs de l’assuré. Que désire la personne sans emploi? Cherche-t-elle à retrouver au plus vite un emploi ou est-elle prête à tenter l’aventure de l’indépendance?

Le demandeur d’emploi Pour une personne qui a bon espoir de retrouver très rapidement une place, une couverture décès et invalidité n’a guère de sens. Par ailleurs, pour ces personnes, il ne faut surtout pas prendre de risque. Dans cette perspective, le genre de produit qui s’impose est celui qui permet de conserver son capital, sans coût en cas de résiliation rapide. A priori, le compte bancaire répond à cette définition. Reste à choisir l’établissement qui offrira la meilleure rémunération.

Le choix de l’indépendance Pour les personnes qui font définitivement le choix de l’indépendance, les perspectives sont évidemment différentes. En effet, une police de libre passage avec une couverture

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Mémento pédagogique

décès et invalidité serait tout à fait appropriée, avec la conversion du capital en rentes à la retraite. Tandis que celui qui veut prendre plus de risques peut placer ses fonds de prévoyance dans une fondation d’investissement de libre passage, puisqu’il dispose a priori d’un horizon temps nettement plus long que la personne qui cherche à se replacer. Toutefois, avant de prendre une telle décision, le candidat à l’indépendance devrait également prendre en considération la possibilité de s’affilier à une Caisse de pension

Comment placer son avoir de libre passage suite à un changement d’emploi? pour profiter des déductions fiscales sur son revenu imposable. Dans un tel scénario, le nouvel assuré a l’obligation de faire transférer son avoir de libre passage dans sa Caisse de pension.

Conclusion Une fois sorti d’une Caisse de pension, l’avoir de libre passage doit être transféré sur un compte ou sur une police de libre passage auprès d’une banque ou d’une compagnie d’assurance. Mais ces solutions doivent rester des solutions intermédiaires. Aussitôt qu’un nouvel emploi est trouvé, soit en tant que salarié soit en tant qu’indépendant, mieux vaut transférer au plus vite son capital auprès de la nouvelle Caisse de pension. L’assurance contre les risques décès, invalidité, la rentabilité des fonds, les prestations de vieillesse n’en seront que meilleures. Du reste, pour ne rien cacher, l’assuré n’a pas le choix. Il a l’obligation légale de le faire.

www.cpval.ch

A vos agendas 15-24 mars 2013 - dans les écoles francophones Semaine de la langue française et de la francophonie Chapeautée par la délégation française de la CIIP et centrée sur le 20 mars, la Semaine de la langue française et de la francophonie (SLFF) vise à fêter la langue française sous toutes ses facettes, à faire réfléchir sur la langue et à créer un lien autour du français et de la culture francophone. Des ressources pédagogiques sont en ligne. www.slff.ch 21-22 mars 1013 - Lyon Colloque en hommage à Jean-Pierre Astolfi «IFÉ Colloque Recherches et questions sur l’éducation - Jean-Pierre Astolfi, une référence d’actualité»: ce colloque est organisé en hommage à Jean-Pierre Astolfi, qui fut un promoteur de nombreuses idées dans le domaine de l’éducation. Les archives de Jean-Pierre Astolfi ont été récemment installées au sein de la Bibliothèque de l’Éducation Diderot (ENS-Lyon). jacques.toussaint@univlyon1.fr

8-10 avril 2013 - Bienne Colloque traitant de l’intégration à l’inclusion «De l’intégration à l’inclusion scolaire: regards croisés sur les défis actuels de l’école.» Ce colloque se déroulera du lundi 8 au mercredi 10 avril 2013 à la HEP-BEJUNE, à Bienne. www.hep-bejune.ch 18 avril 2013 Médiathèque Valais - Sion Table ronde sur la fuite des cerveaux Dans le cadre des Midi-Rencontres (12 h 1513 h 15), la Médiathèque Valais organise une table ronde en lien avec la thématique de la fuite des cerveaux: «La fuite est-elle endiguée? quelles solutions pour l’avenir?» www.mediatheque.ch 22-26 avril 2013 Dans les écoles romandes Semaine des médias La Semaine des médias à l’école en Suisse romande est une proposition pédagogique qui s’adresse aux classes de tous les degrés de la scolarité obligatoire et du postobligatoire. Inscriptions jusqu’au 5 avril. www.e-media.ch

29-31 août 2013 Lausanne Colloque: L’enseignement du français à l’ère informatique

L’UER Didactique du français de la Haute Ecole pédagogique du canton de Vaud organise le 12e colloque de l’Association internationale pour la Recherche en Didactique du Français (AiRDF). Rendez-vous à Lausanne du 29 au 31 août 2013. www.hepl.ch/airdf 20-22 novembre 2013 Lausanne Salon Didacta Le salon Didacta Suisse Lausanne se tiendra du 20 au 22 novembre 2013 pour la première fois à Expo Beaulieu Lausanne et sera le lieu de rencontre de l’éducation et la formation, destiné à la Suisse romande. www.lausanne.didacta.ch/ fr-CH.aspx

Prix RTS Littérature Ados (Lire Délire): diffusion des émissions Le Prix RTS Littérature Ados prend un nouvel élan pour sa huitième édition. Parmi les sept classes romandes en lice, c’est celle de Florine Chappuis Aung (CO de Leytron) qui représente le Valais. A l’enseigne de Lire Délire, les sept premières émissions animées par Sandra Korol présentent les livres de la sélection 2013. La huitième est consacrée à la remise du prix qui est prévue au Salon du livre de Genève. L’auteur primé reçoit son trophée ainsi que la classe qui a réalisé le meilleur clip. Le Délire d’Or est décerné par les internautes qui donnent des voix à leurs trois clips préférés sur le site www.liredelire.ch. Les émissions seront diffusées sur RTS Deux dès le 6 mars 2013.

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mars 2013

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Français

D ictées: à la corbeille? Cette question, volontairement provocatrice, je me la pose depuis plusieurs années, suite aux observations de terrain que j’ai l’occasion de mener dans le cadre de ma fonction. J’ai envie de répondre à la fois oui et non. Mais, avant de développer mes arguments, je vous livre quelques réflexions en guise de préambule. La dictée, au sens premier du terme, est l’action de dire à haute voix les mots pour qu’une ou plusieurs personnes les écrivent au fur et à mesure. La dictée n’est cependant pas réservée à la langue. A l’école, on peut dicter des nombres mathématiques, des formes géométriques, des notes de musique, des rythmes, des procédures, des règles de comportement… Dans la vie active, l’occasion d’écrire sous dictée est réservée à une petite frange de la population. L’acte d’écrire est cependant beaucoup plus fréquent; il suffit d’ouvrir sa boîte électronique ou de consulter les avis des internautes pour s’en convaincre. Extrait d’un forum: Bonsoir, j’ai mis un post intitulé «je sais pas ou mettre le post» je parle de ma fille et de sa phobie scolaire, je sais pas si ca peux t’aider, je parle de son évolution, j’en serai un peu plus mercredi car elle doit voir le psy de l’école.

orthographe et syntaxe appropriées, avec usage d’un correcteur ou d’un ouvrage de référence, serait davantage en phase avec les besoins.

pas possible de tout maîtriser et j’apprécie de savoir où trouver les réponses à mes doutes.

L’école, dans le cadre de l’enseignement du français, a fait de la «dictée» un objet très particulier, avec ses rituels, ses barèmes surprenants, son statut à part. Le langage des enseignants euxmêmes est parfois déformé: «Je vais vous lire la dictée…»

Le texte complet que l’on donne généralement à domicile pour l’apprentissage comporte davantage de défauts que de vertus. L’élève utilise sa mémoire en priorité au détriment de la réflexion. Il risque d’apprendre des formes transformées (dans l’exemple suivant: «J’ai peur des souris et des fourmis», il peut trouver similaires les deux substantifs qui ont pourtant des graphies différentes au singulier). Enfin, pour les élèves en difficulté et leurs parents, le bachotage à domicile est régulièrement source de conflit. C’est souvent l’origine du désamour de la langue maternelle qu’ont trop d’élèves.

Ce qu’il faut éviter La dictée non préparée sans moyens de référence C’est la forme que j’ai connue dans ma jeunesse. Enfant, je me demandais: «Comment puis-je écrire un mot que je n’ai jamais appris». Adulte, je constate qu’il ne m’est

La dictée préparée

Les attentes de la société quant à la maîtrise de l’orthographe sont légitimes. Utiliser la dictée comme objet de sélection, comme cela a été récemment le cas dans le cadre des candidatures aux postes de policiers dans notre canton, me paraît cependant très réducteur; la rédaction d’un rapport, d’un compte rendu, avec

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La dictée systématiquement notée

La dictée de phrases dénuées de sens

Ce qu’il convient de renforcer

Dans les autres domaines, les exercices d’entraînement ne sont généralement pas évalués par des notes prises en compte dans la moyenne. La dictée, qui, bien exploitée, peut avoir une visée formative, perd ce rôle premier. Les notes stimulent les bons élèves et stigmatisent souvent les plus faibles qui se découragent, désinvestissent parfois, sont de plus en plus aiguillés chez les thérapeutes que sont les logopédistes. A contrario, les élèves qui travaillent bien et qui sont bien soutenus à domicile alignent de bons résultats, qui ne reflètent pas forcément leur réelle compétence orthographique. La mémoire à court terme est davantage sollicitée que celle qui permet réellement d’ancrer une notion. L’élève fait l’effort s’il sait qu’il est noté et, en corollaire, devient négligent dans les autres situations. Mes yeux se brouillent quand je vois comment certains osent rendre leurs copies de mathématiques ou de sciences…

Notre langue, dont on prêche par ailleurs la beauté, est dénaturée par des enseignants qui veulent à tout prix inventer des phrases alibis pour y insérer des mots de vocabulaire appris. (Exemple en 3P: «Nous soulevions ce charbon»).

L’enseignement de l’orthographe

Les corrections absurdes, interminables Les corrections que je qualifie d’absurdes sont heureusement en voie de disparition. Mais je rencontre encore des enseignants qui font copier cinq ou dix fois le mot erroné en le sortant du contexte (s’est, s’est, s’est, s’est, s’est)! Les corrections interminables sont aussi à proscrire, surtout si elles sont déléguées aux familles. Autre héritage d’un passé lointain: faire copier le texte lorsque l’élève a commis trop d’erreurs. Sans dénier la vertu de la copie, cette forme de correction n’a aucun lien avec l’objectif fixé; mieux vaut sélectionner quelques erreurs que l’élève peut expliquer de façon autonome.

L’abandon de certaines formes de dictées pourrait laisser accroire que je défends des pratiques laxistes et que je contribue au nivellement par le bas. Il n’en est rien, au contraire! L’enseignement de l’orthographe fait partie des objectifs de formation, et il n’est pas question de transiger là-dessus. C’est un apprentissage de longue haleine, qui se poursuit au-delà de la scolarité obligatoire. J’ai moi-même réalisé de grands progrès au secondaire II. L’orthographe en production C’est l’une des thèses les plus porteuses. Il convient de multiplier les occasions de mettre les élèves en situation d’écriture. Et plus les textes produits seront vrais, c’est-àdire qu’ils auront un destinataire, plus on aura de chance de voir les élèves apporter du soin à leur production.

Voici la réponse que donnait Nina Catach* à la question: Que pensez-vous de la dictée? «Pourquoi s’en priver? Elle permet d’écrire, d’utiliser sa main, plaît à beaucoup d’enfants et à beaucoup de maîtres. Mais elle mérite quelques précautions, qu’on ne prend pas toujours. Bien choisie, fondée sur des textes courants, accessibles, amusants, à la portée des élèves, elle n’est pas désagréable, ni inutile. Mais: ce n’est pas la panacée, et pas vraiment un exercice d’apprentissage. Tout au plus, parmi d’autres, de vérification d’acquis. Encore faut-il qu’elle soit conçue comme telle (préparée, calibrée, ciblée, notée uniquement sur items d’après une leçon, les mots difficiles écrits au tableau, suivie de commentaires, d’une discussion, etc.). Ainsi conçue, elle devient l’exercice central de la semaine. Parmi les précautions à prendre, il faut savoir que l’enfant peut difficilement centrer son attention sur plusieurs choses à la fois, et faire plusieurs efforts en même temps. Or, c’est ce qu’on lui demande: comprendre (ou deviner?) les mots, écrire (et bien écrire), graphier correctement,

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mettre la ponctuation, les accents, etc. Il faut donc le préparer au mieux à la dictée comme à une compétition, et même, pourquoi pas, l’habituer à la consultation des dictionnaires et sur ordinateur des logiciels d’orthographe, comme nous le faisons nous-mêmes. La dictée n’est pas un traquenard. L’essentiel, c’est que l’enfant perçoive l’intérêt de la recherche. De plus, l’échec ne fait pas et ne peut pas faire partie de la panoplie de l’éducation. On ne doit pas faire une dictée dont on sait qu’elle attirera des zéros comme des mouches. Enfin, faisons pour la dictée comme pour les questions, ou les diverses parties d’un problème: comptons non les mots erronés, mais ce qui est bon. Une dictée de cent mots qui a cinq mots erronés est non seulement une dictée normale (c’est la Performance adulte moyenne) mais vaut 95 points sur 100.» * Nina Catach (1923-1997): voir article sous Wikipédia

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La responsabilité de tous les enseignants Chacun, quelle que soit la discipline enseignée, doit avoir le souci d’obtenir de ses élèves des travaux où l’orthographe est soignée. Je ne cautionne pas le fait de pénaliser l’élève qui laisse de nombreuses erreurs dans une feuille de sciences en baissant sa note. Par contre – et je conviens que cela prend du temps – l’enseignant devrait dans tous les cas souligner les fautes. L’exemple doit venir d’en haut. Les fautes des professionnels que je relève dans des polycopiés, au tableau, ou dans les messages transmis aux parents sont difficilement admissibles. (Exemple réel trouvé dans mes archives: épreuve de math. 3CO: deux points séparées / calcul la pente / un télécabine / l’arrivé / la monté). On est parfois plus indulgent pour soi-même que pour ses élèves…

Quelques formes de dictées que l’on peut conserver, voire développer La dictée naturelle Distribuer des photocopies, que l’on fait coller dans un cahier ou insérer dans un classeur, c’est devenu une pratique banale… qui demande peu d’efforts à l’élève. Dicter une règle à retenir, une petite synthèse, un résumé… c’est ce que j’appelle la dictée naturelle, qui se perd de plus en plus.

La dictée raisonnée

La dictée sans faute

Choisir un texte en lien avec un thème travaillé ou avec une notion à consolider; le dicter en raisonnant soi-même, ou en demandant aux élèves de raisonner à haute voix. En fin de dictée: faire entourer les verbes conjugués, les mettre en lien fléché avec leurs sujets, encadrer les noms et leurs déterminants…

L’idée qui prévaut dans cet exercice, c’est d’apprendre à l’élève à confirmer ce dont il est sûr et à lui permettre de douter si nécessaire. En clair, l’enseignant choisit un texte, ou un extrait, qu’il lit avant de dicter. L’élève n’écrit que les mots dont il maîtrise l’écriture, et laisse un trait pour ceux qu’il devra chercher dans un second temps. Exemple, en reprenant la phrase ci-dessus: L’élève ………………. que les mots dont il …………………. l’écriture, et …………….. un …………… pour … …………….. qu’il devra …………… …….. dans un second ……………... .

La dictée de mots, ou de groupes de mots Si l’on bannit les phrases dénuées de sens (voir plus haut), la dictée de mots peut être tout à fait porteuse. En voici un exemple, portant sur des sons pas toujours bien maîtrisés mêlant à la fois les variations de sons et de genres (la bataille, le rail, les écailles, le vitrail, l’attirail, la feuille, le deuil, le sommeil, l’écureuil, la veille, le seuil, le réveil…). Autre exemple pour l’accord de l’adjectif (une course de chevaux historique, une queue de renard argenté, une boîte à biscuits décorée, une paire de pantoufles trop chère,…) La dictée à trous Parfois décriée – souvent en raison de l’évaluation chiffrée – elle a pourtant tout son intérêt si l’on veut vérifier la maîtrise d’un objectif. Exemple, facile à réaliser: masquer tous les verbes d’un texte, donner cette copie tronquée aux élèves, effectuer la dictée en mettant à disposition un ouvrage de conjugaison pour le contrôle.

En raccourci

Si l’on veut sortir de l’équation «orthographe = dictée», il convient de revenir aux objectifs de l’apprentissage de l’orthographe: copie correcte, recherche dans des moyens de référence, politesse orthographique… Je prône, comme pour les autres disciplines, la réalisation d’épreuves d’orthographe dans lesquelles ces différents objectifs sont mesurés. Une partie de cette épreuve peut contenir une dictée, choisie en fonction du travail effectué durant une période clairement définie. La base de données officielle «ISM» ne contient plus qu’un champ pour l’évaluation du fonctionnement de la langue. Ceci devrait permettre d’avoir une meilleure cohérence dans l’évaluation, si l’on considère que grammaire, conjugaison, vocabulaire et orthographe sont, dans les faits, indissociables.

En guise de conclusion

Veille & Analyses

Dossier d’actualité Quels sont les effets réellement constatés de l’apprentissage par projet sur les acquis des élèves et des étudiants? Comment faire face aux difficultés de mise en œuvre de cette méthode dans la classe, au niveau de l’établissement ou par rapport aux contenus disciplinaires? Ces questions sont abordées dans le dossier d’actualité Veille et Analyses de février 2013, à travers des exemples d’application et des résultats de recherche. http://ife.ens-lyon.fr/vst

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Evaluer l’orthographe

Je ne puis terminer cet article sans vous inviter à prendre l’avis de Nina Catach (cf. encadré p. 45), cette experte qui a œuvré toute sa vie à réfléchir à l’orthographe et à son enseignement. Pierre-Marie Gabioud, inspecteur de la scolarité obligatoire

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mars 2013


p

I nfos de l’Ecole valaisanne Feu vert pour l’introduction de l’anglais en 5e année L’accord intercantonal sur l’harmonisation de la scolarité obligatoire (concordat HarmoS) du 14 juin 2007 stipule à l’article 4 – Enseignement des langues: «La première langue étrangère est enseignée au plus tard dès la 5e année de scolarité et la deuxième au plus tard dès la 7e année». Ce qui correspond à la 3e et 5e année primaire, selon la dénomination actuelle. Pour la Suisse romande, la CIIP a décidé le 20 septembre 2007 l’introduction d’un enseignement de l’anglais en 5e et 6e années primaires. Pour la partie germanophone, le projet «Passepartout» a également fixé un calendrier d’introduction de cette troisième langue. En Valais, le processus de formation des enseignants permet d’aborder cette introduction dans les meilleures conditions. Les cours d’anglais seront donc dispensés par des enseignants ayant atteint le niveau de compétences langagières fixé par la décision du Conseil d’état du 2 septembre 2009, à savoir le niveau B2. Pour rappel, le Cadre européen commun de référence pour les langues définit le niveau B2 comme un niveau avancé

ou indépendant, impliquant une compréhension courante et une capacité à converser, à émettre un avis, à soutenir systématiquement une argumentation. En outre, des formations méthodologiques et didactiques sont également planifiées pour tous les enseignants. L’introduction de cette nouvelle discipline implique des modifications de la grille horaire. Dans ce sens, une grille transitoire est proposée pour l’année scolaire 2013-2014. Les suites attendues du projet de Loi sur l’enseignement primaire permettront de définir une nouvelle grille horaire lors de l’introduction de ce nouveau texte légal et tenir compte des implications des lois sur le personnel et le traitement du personnel enseignant.

Modifications de la loi en faveur de la jeunesse Dans sa séance du 6 février 2013, le Conseil d’Etat a adopté l’arrêté fixant l’entrée en vigueur de la loi modifiant la loi en faveur de la jeunesse du 11 mai 2000 (LJe). L’Office fédéral de justice (OFJ) a prié tous les gouvernements cantonaux de soumettre les bases légales concernant les décisions et l’exécution de

En raccourci PER - anglais

Supplément dès mars 2013 La version finale du Plan d’études romand (PER) d’anglais 7-11e années a été adoptée. En effet, en vue de son introduction en 7e année, à partir de la rentrée 2013/14, un groupe de travail avait été mandaté afin de reprendre et d’ajuster le PER anglais 9-11 et de le compléter par des objectifs pour les années 7-8, le tout devant former un ensemble cohérent. Ces objectifs entreront en vigueur dès l’introduction des nouveaux moyens d’enseignement, les objectifs de la version 2009 du PER restant valables jusque-là. Un supplément PER-anglais sera disponible en mars 2013. www.ciip.ch

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Mars 2013

Conseil d’Etat

mesures disciplinaires et de sûreté à un examen détaillé, en contrôlant en particulier si les conditions pour les prononcer sont remplies. En Valais, cinq foyers d’éducation spécialisée dépendent actuellement de l’OFJ. Ils accueillent à ce jour des mineurs et des jeunes présentant des difficultés personnelles, familiales ou sociales. Dans le cadre de sa prise en charge, tout établissement peut être amené, lorsqu’un mineur ou un jeune enfreint les règles en vigueur, à recourir à des sanctions disciplinaires, ainsi qu’à des mesures de sûreté. La loi en faveur de la jeunesse a ainsi été modifiée en date du 15 mars 2012 par l’adoption des articles 47 bis, ter et quater. Ces dispositions traitent des mesures restreignant la liberté des mineurs et des jeunes, de la création de chambres d’isolement et des voies de recours.

Accord intercantonal sur les écoles supérieures spécialisées (AESS) Chaque année, le Canton du Valais doit annoncer à la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) sa déclaration de verser des contributions dans le cadre de l’Accord intercantonal sur les écoles supérieures spécialisées (AESS). L’accord précité comprend les écoles supérieures (ES), les cours préparatoires aux examens professionnels fédéraux et les autres formations. Par décision du 6 février 2013, le Conseil d’état a adopté sa déclaration à verser des contributions concernant les formations hors canton pour l’année d’études 2013/2014.

www.vs.ch > Bulletins du Conseil d’Etat, séance du 6 février 2013

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2008 / 2009 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Enseigner, c’est dire espérance. Infos 2008-2009 Les évolutions de l’école Informatique-mathématiques Les outils de l’évaluation La gestion des élèves difficiles Expérimenter le savoir Le temps de l’école A l’école de l’interculturalité Briser les idées reçues sur l’école

Aragon in Chanson pour l’Université de Strasbourg

En raccourci Différenciation pédagogique

Outil en ligne 2009 / 2010 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin 2010 / 2011 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Infos 2009-2010 Droits de l’enfant - Citoyenneté Structuration de la langue - de la pensée La verticalité (1/2) La verticalité (2/2) Les personnes ressources de l’Ecole valaisanne (1/2) Les personnes ressources de l’Ecole valaisanne (2/2) L’humour à l’école Entraide... entre pairs

Infos 2010-2011 Quantité et/ou qualité Sciences, techniques, technologies Eveil / réveil de la curiosité Comprendre le monde environnant Dyslexie, dysorthographie... Les 10 ans de la HEP-VS Réussite scolaire et… norme L’image de l’enseignant

Au Québec, le Service de l’enseignement de la Commission scolaire des Affluents a réalisé un site internet sur la différenciation pédagogique. L’adresse propose notamment des outils pour différencier, mais aussi une entrée par disciplines ou des aides technologiques pour les enfants ayant des besoins particuliers. http://differenciation.org Cahiers pédagogiques

Par ici les sorties Pourquoi a-t-on besoin, parfois, de sortir de l’école pour mieux enseigner, apprendre? Comment préparer la sortie, gérer son déroulement, en faire un point d’appui pour les apprentissages? Réponses dans la première édition 2013 des Cahiers pédagogiques. www.cahiers-pedagogiques.com Roman des Romands

Nicolas Verdan primé par les jeunes

2011 / 2012 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Eclairage 2011-2012 Métier d’élève Les intelligences multiples en classe Le début du cycle 1 L’école entre tradition et modernité Les utopies pédagogiques La robotique en classe Capacités transversales Approche concrète de l’EDD

2012 / 2013 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février

Eclairage 2012-2013 Harcèlement entre pairs Lectures en partage Astuces, ruses, stratégies Outils pour gérer les projets

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Lors d’une grande fête qui a rassemblé plus de 450 personnes au Théâtre Nuithonie, à Villars-sur-Glâne, le mercredi 23 janvier, Nicolas Verdan a reçu le prix du Roman des Romands pour «Le Patient du docteur Hirschfeld» publié aux éditions Bernard Campiche, et reçu le chèque de 15’000 francs offert par l’Association du RdR, soutenue par diverses fondations suisses. Les élèves qui ont prononcé l’éloge du roman ont insisté sur le caractère universel de l’histoire, et sur la manière de traiter le problème de l’identité, qui loin de se confiner aux circonstances tragiques de la période nazie, concerne encore aujourd’hui chacun d’entre nous. La 5e édition du RdR débutera avec la prochaine sélection, qui sera publiée en juin 2013. www.romandesromands.ch

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CONFÉRENCES 2013 15 mars 2013 Schizophrénies, mode d’emploi Dr Georges Klein, spécialiste en psychiatrie-psychothérapie FMH

11 avril 2013

Burn-out, dépression… De la normalité à la psychiatrie

Dr Alexis Burger, psychiatre et psychothérapeute

16 mai 2013

La réhabilitation par le soutien à l’emploi

Dr Philippe Rey-Bellet, psychiatre-psychothérapeute FMH

13 juin 2013

Les troubles borderline

Dr Yves Le Bloc’h, médecin spécialiste FMH en psychiatrie et psychothérapie

5 sept. 2013

Les malades psychiques ont-ils des droits ?

GRAAP, Groupe d’accueil et d’action psychiatrique

3 oct. 2013

Familles et proches de personnes souffrant de maladie psychiques

AVEP, Association valaisanne d’entraide psychiatrique

14 nov. 2013

Le papillon épinglé (drogues, addictions)

Nicolas Donzé, biologiste et toxicologue FONDATION DOMUS, Espace Garance Rte du Simplon 31, Case postale 135, 1957 Ardon

Informations sur : www.fondation-domus.ch

Conférences grand public ouvertes à tous / Entrée libre 19 h 30 : ouverture des portes / 20 h - 21 h : conférence / Dès 21 h : questions-réponses

Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988 et à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956, est éditée par le Département de l’éducation, de la culture et du sport (DECS).

Parution Le 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août.

Edition, administration, rédaction DECS/SFT - Résonances - Rue de Conthey 19 Case postale 478 - 1951 Sion - Tél. 027 606 41 59 www.vs.ch/sft > Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne

Abonnements Cf. encadré séparé

Rédaction Nadia Revaz - nadia.revaz@admin.vs.ch - Tél. 079 429 07 01 Photographe Jacques Dussez Conseil de rédaction Florian Chappot, AVEP - http://avep-wvbu.ch Daphnée Constantin Raposo, SPVAL - www.spval.ch Elodie Lovey, CDTEA – www.vs.ch/scj Adrienne Mittaz, AVECO - www.aveco.ch Zoe Moody, HEP-VS - www.hepvs.ch Stéphanie Mottier Fontannaz, AVPES - www.avpes.ch Marie-Josée Reuse, Ass. Parents - www.frapev.ch

Délai de remise des textes Délai pour les textes: 5 du mois précédant la parution.

ISSN 2235-0918

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Données techniques Surface de composition: 170 x 245 mm Format de la revue: 210 x 280 mm Impression en offset en noir et une teinte vive, photolithos fournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction. Délai de remise des annonces Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution. Régie des annonces - Impression - Expédition Schoechli impression & communication SA - Technopôle 3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - info@schoechli.com



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