Résonances, mensuel de l'école valaisanne, septembre 2019

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Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E

A quoi bon apprendre ?

N°1 • Septembre 2019


sses faciles à

Billet scolaire combiné CHF 9.-

y.c. accès gratuit de l’enseignant.e.

Jusqu’au 17 novembre

12 avril – 1 7 n ove m b re 201 9 C hât eau de St-Mau rice (VS)

En vente au prix de Geneviève et Alexandre LEVINE

CHF 20.–

© Illustration : Dexter Maurer, 2019 Graphisme : DomStuder.com

Pré-réservation obligatoire, via accueil@chateau-stmaurice.ch ou auprès de l’Office du Tourisme de St-Maurice au 024 485 40 40

Quels sont ces cris joyeux qui font vibrer le splendide palais ? Ce jour, la cour du Grand-Prince Vladimir est en fête : il a donné sa fille cadette Ludmilla en mariage au courageux héros du peuple de Kiev, le prince Rousslan...

Auteurs :

Geneviève Levine-Cuennet, texte Alexandre Levine, illustrations

ROUSSLAN ET LUDMILLA

s’interrompt elle épousée ? lancent dans amour. tes territoires ète Alexandre e Rousslan et fièvre. en recréer les

EXPOSITION

Rousslan et Ludmilla

Geneviève Levine-Cuennet, licenciée en lettres, professeur de français. Alexandre Levine, peintre, décorateur d’origine russe, professeur de dessin, à l’origine de nombreuses expositions.

Textes de Geneviève LEVINE-CUENNET, d’après le poème d’Alexandre Pouchkine. Illustrations : Alexandre LEVINE.

www.monographic.ch Format 210 x 297 mm, 48 pages


ÉDITO

« A quoi bon ? » ou « Pourquoi pas ? » Apprendre... Il y a ceux dont la devise serait plutôt « A quoi bon ! ». C’est vrai ça, à quoi bon ? Comme tout est dans les livres et sur internet, est-ce que cela vaut encore la peine de consacrer du temps aux savoirs ? De plus, demain l’intelligence artificielle détiendra probablement les clés de la connaissance, aussi, selon la loi du moindre effort, apprendre ne deviendra-t-il pas totalement inutile pour les humains ? Et il y a ceux dont la devise serait plutôt « Pourquoi pas ! » C’est vrai ça, pourquoi pas ? Même si tous les savoirs empilés au fil des siècles sont accessibles de plus en plus facilement, il y a mille et une raisons d’apprendre et en plus c’est un émerveillement garanti à chaque instant. Quant à la logique artificielle, elle n’est rien face à l’intelligence humaine et en est totalement dépendante. Alors, pourquoi ne pas prendre le risque de continuer à apprendre ? Ces questionnements distinguent deux états d’esprit opposés. Ce sont deux visions d’une même réalité, l’une plutôt optimiste, l’autre plutôt pessimiste. Mais est-ce si grave d’être dans le camp des aquoibonistes de manière constante ?

« A quoi bon apprendre ce qui est dans les livres, puisque ça y est? »

Si tout - ou plus exactement presque tout - est dans les livres et sur internet, cesser volontairement de nourrir son cerveau n’est-il point indigne et irrespectueux de ses capacités plus qu’étonnantes ? Evidemment, apprendre prend du temps. Toute une vie s’avère même nécessaire pour savoir presque rien sur presque tout, mais sans cette curiosité, l’existence manque cruellement de saveur, non ? La difficulté c’est de ne pas croire que l’on sait, d’autant plus que la culture est à portée de quelques clics dans l’encyclopédie en ligne qu’est internet, car on apprend seulement à partir du moment où l’on sait que l’on ne sait rien et que tout est à découvrir, encore et toujours. Cet état d’esprit ouvert à tous les possibles nous lance alors sur les chemins de la curiosité, de la créativité, de la pensée critique et du débat d'idées. C’est en fait souvent un peu par hasard que l’on rencontre la joie d’apprendre qui devient vite addiction. Parfois, on la retrouve pour des pans de la connaissance que l’on avait un peu ignorés, car tout découvrir en même temps est mission impossible.

Eveline Charmeux

« Ce n'est pas l'intelligence qui permet aux enfants d'apprendre, ce sont les apprentissages qui développent l'intelligence. »

Nadia

R ev

az

Beaucoup d’enseignants ont été, sont et seront les déclencheurs de ce goût d’apprendre et cela la plupart du temps en l’ignorant totalement. Ce processus qui donne l’envie d’en connaître davantage sur tel ou tel sujet est juste magique quand on y réfléchit. Aujourd’hui, la place de l’école dans la société n’est plus la même et il peut s’avérer plus difficile de voir les yeux des élèves étinceler en classe, mais c’est fort heureusement loin d’être impossible.

Sacha Guitry

Comme le disait Jean-Pierre Astolfi, qui était spécialiste de la didactique des sciences, « il suffit quelquefois d’un “je ne sais quoi” ou d’un “presque rien” pour faire basculer l’apprentissage. » En d’autres termes, un tout petit décalage dans le mode de pensée permet de quitter le camp des aquoibonistes, ce qui change tout. Alors pourquoi pas ?

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Sommaire ÉDITO

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«  A quoi bon ? » ou « Pourquoi pas ? » N. Revaz

DOSSIER A quoi bon apprendre ?

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RUBRIQUES

16 Echo conférence HEP-VS 17 Autour de la lecture 20 Français 21 Livres 22 Version courte 24 1001 façons d’apprendre 25 Recherche 28 Des chiffres ou des nombres 29 Revue de presse 30 Sciences 32 Rencontre du mois 34 Education physique 36 Echo de la rédactrice 37 Education musicale 38 Carte blanche 39 CPVAL 40 Minute pub 42 Projets d’école

Des projets à venir - N. Revaz Multimédia pédagogique : rencontre avec Jean-François Van de Poël - N. Revaz Lire et écrire : des idées d’activités - Résonances Une nuit pour lire ! - F. Fallenbacher-Clavien et V. Michelet La sélection du mois - Résonances A vos agendas - Résonances « Plantons made in St-Guérin » : un projet en classe d’adaptation - N. Revaz Zoom sur deux thématiques - URSP - CSRE Et voilà les MER 3H ! - I. Mili D’un numéro à l’autre - Résonances Minute papillon ou plutôt Minute Salamandre ! - C. Keim Christian Staquet, formateur qui relie coopération et autonomie - N. Revaz Prévenir la sédentarité - L. Saillen Oser doser - N. Revaz La musique à l’école pour le bien de tous et toutes - J.-M. Delasoie et B. Oberholzer Briser les préjugés - L. Gay La patience est-elle rentable en placements ? - P. Vernier Autour de Résonances - Résonances

INFOS

43 Infos OES 46 Infos diverses 48 Infos DEF

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Une formation valaisanne innovante pour 2019-2020 - DEF Liste des personnes ressources spécifiques - OES / G. Dayer Des nouvelles en bref - Résonances Résonances • Septembre 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne


A quoi bon apprendre ? Pourquoi apprendre ? Les réponses semblent

cinq leçons 4 Les du cancre

méritait bien un dossier. Une interrogation que l’on

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Trois collégiennes disent pourquoi elles apprennent avec plaisir N. Revaz

élude peut-être trop facilement et qui pourrait peut-être renforcer les motivations à apprendre.

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La thématique en vidéos Résonances

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A quoi bon apprendre l'histoire à l'école ? C. Heimberg

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Bibliographie de la Documentation pédagogique Résonances

O. Maulini

de prime abord évidentes et pourtant cette question

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thématique 8 Grappillage Résonances apprendre ? 10 Pourquoi D. Ottavi

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Les cinq leçons du cancre Olivier Maulini

MOTS-CLÉS : SAVOIR • TRANSMISSION • CONDITIONS L’instruction a beau être obligatoire : si l’écolier ou l’écolière n’apprend pas, le processus échoue, ce qui peut redistribuer –  entre enseignants et enseignés  – le devoir de se former. Tant que le rôle des maîtres et des maîtresses est de professer et de sélectionner, l’échec est d’abord celui des élèves mal notés. Mais moins cet échec est socialement accepté, plus il revient aux professionnels de le prévenir sous peine de se le voir attribuer : à eux alors de comprendre pourquoi on ne les comprend pas, d’apprendre ce qui motive ou dissuade un apprentissage, de s’interroger et de se former pour « provoquer dans la population scolaire envie, joie et satisfaction d’apprendre », comme l’affirme le Livre blanc du Syndicat des enseignants romands (2011, p. 16). Car, pour qu’un savoir se transmette réellement, il ne suffit pas de le vouloir, ni de le décréter, ni même de taper sur la table parce qu’une ignorance nous résisterait, d’autant plus d’ailleurs qu’elle est humiliée. Déjouer

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cette résistance, c’est moins la réduire par la force que la déconstruire par la pensée. Dans Chagrin d’école (2007, pp. 274-275), Daniel Pennac a par exemple confronté son désarroi d’ancien cancre aux dispositions idéales d’un élève-modèle fantasmé. Pour ce parfait sujet, apprendre est certes une contrainte, mais une contrainte tout ce qu’il y a de « naturelle, nécessaire, raisonnable, normale, plaisante ». Un tel sage avant l’heure n’existe pas vraiment, mais son portrait nous suggère les cinq conditions à remplir pour s’en approcher : 1. Un sentiment de naturel : quel élève se demande l’intérêt ou le sens d’un apprentissage lorsqu’il se passionne pour la conquête spatiale, le calcul des orbites célestes ou la lecture de La Vie de Galilée ? 2. Un sentiment de nécessité : à quoi sert par ailleurs d’apprendre si tout nous est mâché, si nos enseignants, nos parents ou Google agissent et pensent pour nous, s’ils nous évitent les problèmes, s’ils préfèrent nous orienter plutôt que nous libérer ? 3. Un sentiment de rationalité : à quoi bon s’instruire si rien n’est à comprendre, si le monde est magique, si les

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DOSSIER dieux ont tout décidé, si nous préférons nos croyances à des savoirs moins sûrs parce que davantage discutés ? 4. Un sentiment de normalité : pourquoi étudier si le savoir est dénigré, si la règle est de réussir sans s’interroger, si la bêtise et les rapports de force font la loi dans le préau, à la télévision, voire entre présidents sur les réseaux sociaux ? 5. Un sentiment de plaisir et surtout de sécurité : comment penser si l’incertitude nous fait peur, si le doute nous angoisse, si les débats nous déstabilisent, si confronter des idées nous paraît une menace plus qu’un gage de confiance démocratisée ? Les cinq conditions valent autant dans la classe qu’au dehors, tant l’école est plongée dans la société. Où que l’on soit, il n’est bon d’apprendre que si les profits dépassent les coûts estimés, que si l’apprenti fait un bilan positif de ce qu’il gagne et de ce qu’il perd en « investissant » –  comme on dit  – l’effort exigé. C’est le paradoxe de la clôture scolaire, de ses pupitres alignés et de ses leçons programmées en dehors de la vie ordinaire et de ses aléas formateurs : prétendre libérer l’enfance de ses élans spontanés, en la convainquant des vertus du détour par l’apprentissage systématisé. Pennac (ibid.) l’admet volontiers : c’est en « jugulant leurs appétits et leurs émotions » que les enfants-bolides pourront échapper à

« Apprendre est une contrainte "naturelle, nécessaire, raisonnable, normale, plaisante". » « la jungle des prédateurs » et à « l’esclavage de l’ignorance » qui peuvent mettre en pièces la civilité. Mais c’est aux adultes de les y inciter : donc de trouver de plus en plus naturel, nécessaire, raisonnable, normal et plaisant d’apprendre à assumer cette responsabilité ?

Références bibliographiques

Pennac, D. (2007). Chagrin d’école. Paris : Gallimard.

SER-Syndicat des enseignants romands (2011). Pour un humanisme scolaire. Livre blanc. Martigny : SER.

L'AUTEUR Olivier Maulini Université de Genève Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation Laboratoire Innovation Formation Education (LIFE) www.unige.ch/fapse/life

Tout lui apprendre, à commencer par la nécessité d’apprendre !  « L’idée qu’on puisse enseigner sans difficulté tient

juguler ses appétits et ses émotions par l’exercice de

à une représentation éthérée de l’élève. La sagesse

la raison si on ne veut pas vivre dans une jungle de

pédagogique devrait nous représenter le cancre

prédateurs, un élève assuré

comme l’élève le plus normal qui soit : celui qui

que la vie intellectuelle est

justifie pleinement la fonction du professeur puisque

une source de plaisirs qu’on

nous avons tout à lui apprendre, à commencer par

peut varier à l’infini, raffiner

la nécessité même d’apprendre ! Or, il n’en est rien.

à l’extrême, quand la plupart

Depuis la nuit des temps scolaires l’élève considéré

de nos autres plaisirs sont

comme normal est l’élève qui oppose le moins de

voués à la monotonie de

résistance à l’enseignement, celui qui ne douterait pas

la répétition ou à l’usure

de notre savoir et ne mettrait pas notre compétence

du corps, bref un élève qui

à l’épreuve, un élève acquis d’avance, doué d’une

aurait compris que le savoir

compréhension immédiate, qui nous épargnerait

est la seule solution : solution à l’esclavage où nous

la recherche de voies d’accès à sa comprenette,

maintiendrait l’ignorance et la consolation unique à

un élève naturellement habité par la nécessité

notre ontologique solitude. »

d’apprendre, qui cesserait d’être un gosse turbulent ou un adolescent à problème durant notre heure de

Tiré de Chagrin d’école de Daniel Pennac (2007,

cours, un élève convaincu dès le berceau qu’il faut

pp. 274-275)

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Trois collégiennes disent pourquoi elles apprennent avec plaisir MOTS-CLÉS : ÉCOLE • SOCIÉTÉ • SAVOIRS A quoi bon apprendre à l'école aujourd’hui ? Rencontre avec trois étudiantes en 5e année au Lycée-Collège de la Planta de Sion pour avoir leurs réponses. Eva Barras, Maurane Formaz et Prune Rouiller aiment apprendre et au cœur de leurs propos, on découvre l’importance de la curiosité, de la créativité, de l’interdisciplinarité et de la liberté. A l’école primaire, pour quelles raisons appreniez-vous ? Eva : C’était une contrainte qui me paraissait naturelle et je ne me posais pas trop de questions. Prune : Au début, je pense qu’on assouvit sa curiosité d’enfant, et que celle-ci se développe ensuite surtout en fonction des contextes familiaux. Maurane : Pour ma part, j’aimais aller à l’école, sans savoir pourquoi, mais plus tard j’ai compris que la curiosité était mon moteur et qu’apprendre permettait d’avoir davantage de cartes en main pour faire de meilleurs choix. Parmi les disciplines d’études, certaines peuvent sembler moins « utiles » que d’autres. D’aucuns doutent par exemple de l’intérêt d’apprendre l’histoire ou la philosophie. Que leur répondriez-vous ? Prune : Pour moi, ils ont tort, car l’histoire permet de comprendre les problèmes politiques actuels, donc les enjeux pour notre société de demain. Quant à la philosophie, elle nous apprend à penser tout court sur des questions fondamentales, comme les valeurs, et nous aide à devenir de meilleures personnes capables d’améliorer la société. M a u r a n e  : Comme nombre d’événements sont cycliques, connaître le passé permet d’éviter certaines erreurs qui ont mené à des guerres. Et grâce à la philosophie, on apprend à se poser des questions sur le monde qui nous entoure

en essayant de le comprendre par nous-mêmes. Eva : Ces branches sont très importantes pour trouver des solutions pour l’avenir, mais elles sont d’autant plus intéressantes si elles sont traitées sous forme de discussions et de débats. La philosophie permet de se questionner sur des sujets qu’on n’aurait pas abordés autrement, donc elle nous ouvre le champ des possibilités de réflexion.

Eva

Tout le monde devrait-il dès lors faire de la philosophie dans son cursus de formation ? Eva : Pas forcément, car les jeunes suivant d’autres formations ont simplement des clés différentes. Il y a évidemment de multiples sources d’enrichissement de la pensée. Je trouve par contre dommage que les branches soient très séparées et que l’école ne contribue pas davantage à tisser des liens entre les savoirs, alors que dans la vie un problème n’est pas seulement philosophique ou historique. Même s’il y a des enseignants qui font exception, je pense qu’une approche interdisciplinaire des connaissances devrait être introduite dès l’école obligatoire. Maurane : Je suis d’accord avec Eva. Les apprentis n’ont pas moins d’armes que nous pour affronter la vie, mais elles sont simplement différentes des nôtres. A mon sens, dans tous les cursus de formation, une meilleure complémentarité entre les connaissances théoriques et les savoirs pratiques et techniques serait souhaitable. Prune : Ce serait en effet certainement judicieux de relier davantage les savoirs, au moins en fin d’école obligatoire, parce qu’à ce moment-là les élèves ont déjà une maturité suffisante pour développer leur pensée critique. Dans nos formations, un échange régulier entre l’univers des apprentis et des étudiants me semblerait judicieux. L’échec n’est-il pas trop souvent un obstacle aux apprentissages scolaires ? Maurane : Hélas oui. Dans certains pays nordiques, les élèves n’ont plus de notes, ce qui évite le stress des

Maurane

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DOSSIER apprentissages. Au collège, certains échouent juste à cause de la pression, ce qui est dommage. Prune  : Et cela peut même conduire à la phobie scolaire. Aux Etats-Unis, ils ont une vision de l’échec vraiment différente de la nôtre et à mon avis sur Prune ce point ils ont raison. Pour eux, échouer, c’est juste avoir essayé. En Suisse, nous avons un formidable système de formation avec des passerelles, aussi nous devrions cesser d’avoir ce rapport négatif associé à l’échec et au redoublement. Eva : Certains se démotivent parce qu’ils associent un échec à l’apprentissage en général, alors que la difficulté peut notamment venir de la manière dont la branche est enseignée. Le savoir est une histoire de rencontres et pas seulement avec les enseignants, car on apprend à l’école et en dehors de l’école. Entre apprendre à l’école pour l’école et apprendre à l’école pour la société, y a-t-il pour vous une différence ? Eva : Quand j’étais enfant, j’avais parfois l’impression d’apprendre à l’école des choses qui ne me serviraient à rien dans la vie. Avec la pluridisciplinarité dans les cours, cette idée reçue serait assurément moins fréquente, car les élèves percevraient les liens réels entre les savoirs. Apprendre par l’expérience et avoir plus de débats ou d’illustrations visuelles, cela contribuerait à donner davantage de sens aux savoirs. Les pédagogies alternatives montrent qu’il y a des pistes intéressantes pour apprendre autrement. Maurane : Au fil des années, on se rend mieux compte des résonances entre ce que l’on apprend à l’école et la citoyenneté. Aujourd’hui, en âge de voter, les liens me paraissent évidents. Prune : En ce qui me concerne, je me suis occupée cet été de trois enfants de trois ans qui vivaient à la ferme, et j’ai été frappée par leur éveil au monde environnant. Ils savaient faire des choses dont j’aurais été incapable avant sept ou huit ans. En voyant cela, je me suis dit qu’on mettait les enfants beaucoup trop tôt à l’école. Si vous aviez la possibilité de modifier l’école pour qu’elle donne davantage l’envie d’apprendre, que changeriez-vous ? Maurane : J’ai eu la chance de découvrir d’autres systèmes scolaires, aussi je me dis qu’il y aurait des idées à importer. A Brigue, j’ai remarqué que les jeunes parlaient vraiment bien le français et ils m’ont expliqué qu’ils commençaient l’apprentissage de la deuxième langue très tôt et sous forme de jeu, ce qui stimule la

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curiosité sans susciter l’ennui des listes de vocabulaire à mémoriser. Et dans le système néo-zélandais, les écoles secondaires fonctionnent très différemment des nôtres, en mêlant ce qui chez nous est le collège et l’apprentissage. Tous les jeunes sont à l’école et ont des apprentissages à la fois intellectuels et manuels, ce qui sollicite la curiosité différemment. Ici, l’école fonctionne trop avec des cases et parce qu’elle a toujours été comme ça, on peine à la faire évoluer. Eva : Avant même de stimuler la curiosité, il me semble nécessaire de chercher sur quoi elle porte spontanément chez chaque élève. A partir d’un intérêt spécifique, on peut la développer dans de multiples directions et créer des arbres de connaissance. Prune : Il y a aussi la créativité qui serait à favoriser, alors qu’elle est hélas trop dévalorisée dans nos écoles et notre société. Tous ceux qui travaillent dans les milieux artistiques devraient être davantage reconnus, car à une époque qui survalorise internet, ils pourraient ajouter leur talent pour trouver des solutions aux problèmes qui se posent. Pour les plus petits, il y aurait beaucoup à faire, pour qu’ils puissent se sentir libres, car la liberté est également l’une des clés de la curiosité, de la créativité et de l’autonomie. Etant sensible à la cause écologique, je déplore que beaucoup d’enfants n’aient aucun contact avec la nature.

« Au cœur de leurs propos, on découvre l’importance de la curiosité, de la créativité, de l’interdisciplinarité et de la liberté. » La cause écologique, c’est justement l’une des justifications possibles avancées par quelques-uns pour ne plus apprendre, puisque nous allons vers le chaos. Comment percevez-vous ce raisonnement ? Prune : Il ne s’agit surtout pas de céder à ces messages catastrophistes, mais juste d’arrêter de faire des erreurs ayant des conséquences graves pour notre planète. Nous avons un rôle à jouer, car nous serons bientôt la génération qui prendra les décisions politiques et nous pouvons déjà avoir une influence. Il y a beaucoup de choses à apprendre ou à ré-apprendre et c’est un challenge presque excitant, à accueillir avec une certaine joie. Ce n’est pas parce qu’il y a des horreurs dans ce monde qu’il faut cesser d’apprendre. Au contraire. Eva : Ne plus apprendre et ne plus sortir de chez soi, c’est la meilleure piste pour que le monde s’effondre à coup sûr. Il faut aller au bout du raisonnement pour en mesurer la stupidité. Maurane : L’optimisme ou le pessimisme est aussi une question d’éducation. Nous devons indéniablement apprendre afin d’affronter les défis qui nous attendent. Propos recueillis par Nadia Revaz

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Grappillage thématique u Pourquoi l’apprentissage ? «  Pourquoi devons-nous apprendre? L'existence même de la faculté d'apprentissage pose question. Ne vaudrait-il pas mieux que nos enfants sachent parler et réfléchir dès le premier jour, telle Athéna dont la légende dit qu'elle sortit toute armée et casquée du crâne de Zeus, en poussant son cri de guerre ? Pourquoi ne naissons-nous pas précâblés, avec un logiciel préprogrammé et doté de toutes les connaissances nécessaires à notre survie ? Dans la lutte pour la vie que décrit Darwin, un animal qui naîtrait mature, avec plus de savoir que les autres, ne devrait-il pas finir par l'emporter ? Pourquoi l'évolution a-t-elle donc inventé l'apprentissage ? Ma réponse est simple : le précâblage complet du cerveau n'est ni possible ni souhaitable. Impossible, vraiment ? Oui, car si notre ADN devait spécifier tous les détails de nos connaissances, il n'aurait simplement pas la capacité de stockage nécessaire. » Stanislas Dehaene in Apprendre ! – Les talents du cerveau, le défi des machines (Odile Jacob, 2019)

u Mais au fait, pourquoi apprendre ? « Ainsi, apprendre devient un enrichissement de l'être autant que de l'avoir. Et, tout à la fois, ou indépendamment, suivant les individus, un plaisir, une passion, une émotion, une envie, une jubilation ou une aventure, ou une reconnaissance. » André Giordan in Apprendre ! (Belin, collection Alpha, 2016 – 1re édition en 1998)

u Confusion actuelle autour du terme apprendre «… La confusion actuelle régnant autour du terme apprendre pourrait-elle servir une opération d'occultation de la finalité même de l'idée de culture ? Si se cultiver (prendre au sérieux la question "pourquoi apprendre ?") paraît inessentiel, alors la nécessité d'apprendre s'estompe : « à quoi bon apprendre ? » On peut même envisager des sociétés qui renoncent à apprendre en toute bonne conscience ; cette paresse peut même prendre des apparences modernistes et technologisées : pourquoi apprendre si la machine (ou un expert) peut le faire à ma

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place ? A cette paresse peut même s'ajouter l'irresponsabilité généralisée : pourquoi enseigner et apprendre si des machines peuvent le faire ? Enfin, cette ultime et redoutable formulation : pourquoi apprendre moi-même si mes enfants apprennent ou vont apprendre avec des machines ? On voit que notre question se vide de son contenu et se dévalorise ; le devoir de transmission peut mourir mais aussi... renaître. » Charles Coutel in Pourquoi apprendre ? (Pleins Feux, collection Lundis philo, 2001)

u Question des finalités des mathématiques « Pourquoi devrait-on apprendre les mathématiques à l'école ? Les mathématiques ont-elles leur place dans les programmes parce qu'elles sont nécessaires à la vie pratique ? Parce qu'elles sont indispensables aux autres sciences ? Parce qu'elles participent à la formation de l'esprit ? Ces trois aspects sont certes présents dans la discipline. Mais en mettant l'accent sur l'un ou l'autre, non seulement on privilégie un point de vue sur la discipline et son rôle dans la société au sens large, mais on n'enseigne pas non plus la même chose. De la même manière, lorsqu'on s'interroge sur les finalités de l'enseignement des mathématiques, on pose également, de manière explicite ou implicite, la question des publics auxquels cet enseignement s'adresse. Dans quelle mesure sont-elles présentes dans l'éducation scolaire des jeunes Français ? Avec quelle ampleur ? C'est toute la question des finalités des mathématiques et de leur enseignement qui est ainsi posée. » Caroline Ehrhardt et Renaud d’Enfert in Mathématiques et enseignement au fil de l’histoire (Le Square éditeur, 2016)

u L’origine du goût de lire « Comment donner à mes élèves le goût de lire ? Comment parvenir à entretenir chez les uns et à insuffler chez les autres un désir de littérature qui se développerait aussi en dehors et audelà de l'école, désir qui les inciterait

Résonances • Septembre 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne


DOSSIER à poursuivre leurs découvertes ? Comment faire mesurer à ces adolescents que ce que l'on étudie en classe n'est qu'une infime partie de biens inépuisables, qui leur appartiennent et dont ils pourront s'emparer à leur guise quand le temps sera venu ? Je m'interroge sur mon propre désir de lire : qu'est-ce qui me pousse à renouveler indéfiniment l'expérience de la lecture, à arpenter des librairies et des bibliothèques, à me tenir à l'affût de nouveautés littéraires ? C'est toujours la certitude qu'un plaisir pluriel se profile, d'ordre émotionnel, intellectuel, esthétique. » Bénédicte Shawky-Milcent in La lecture, ça ne sert à rien ! Usages de la littérature au lycée et partout ailleurs… (PUF, 2016)

u Pourquoi apprendre ? A quoi sert de connaître la liste des pharaons ou de savoir que Ramsès II a vécu après Aménophis 1er ? A quoi bon apprendre que le noyau d'un atome de phosphore renferme 15 protons ? Serat-on plus heureux si l'on sait ce qu'est une angiosperme ? Ou que l'on nomme sans hésiter les planètes du Système solaire ? Aujourd'hui, les neuros­ciences nous apprennent que nous sommes biologiquement faits pour apprendre, qu'apprendre procure du plaisir (sous forme de dopamine), et que mieux comprendre le fonctionnement du cerveau pourrait ouvrir la voie à de meilleures façons de transmettre le savoir. Sébastien Bohler in Pourquoi apprendre (Cerveau & Psycho, septembre-octobre 2010)

u C’est quoi apprendre ? « Tu comprends : il faut que l’école redonne vie aux savoirs. La vie, c’est ce qui permet aux savoirs de ne pas être des archives oubliées ou des fossiles empoussiérés sur les rayons d’une vieille armoire. C’est ce qui fait qu’ils nous concernent, nous qui sommes vivants et qui avons besoin, pour grandir, de nous nourrir de ce que des humains ont découvert et fait vivre avant nous. Je crois que tous les enseignants peuvent et doivent donner vie au savoir. Mais il faudrait mieux les former pour cela, concevoir les programmes autrement, autour d’objectifs clairs, moins nombreux, mais sur lesquels ils puissent prendre le temps de raconter l’histoire de leur découverte, de faire faire des recherches documentaires approfondies, des expériences et des enquêtes… Sans oublier, pour autant, les cours et les exercices qui se trouveraient, alors, inscrits dans un ensemble passionnant. » Philippe Meirieu in C’est quoi apprendre ? – Entretiens avec Emile (éditions de l’aube, 2015)

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u Apprendre, à quoi bon ? « S'il n'y a plus que des bribes de savoir, des lambeaux d'œuvres, des épaves de théories, ornés de quelques ineffaçables citations, alors ce “reste” ne vaut rien. Non pas en raison de sa minceur, mais à cause de sa fossilisation. Ce vernis culturel, qu'il soit écaillé ou bien encore rutilant, n'est que le papier peint sur un mur qui se lézarde. En revanche, s'il est encore source de plaisir et de passion, de curiosité et de gourmandise, de préférences et de dégoûts, s'il s'exprime à travers des lectures et des spectacles, des conversations et des réflexions, des aventures et des rencontres, s'il entretient toujours vivaces la soif de la curiosité et le bonheur des émotions partagées, alors ce reste, qui vieillit dans notre souvenir et rajeunit à travers nos enfants, devient le plus beau cadeau du monde. Et peu importe ce qu'on a gardé et ce qu'on a perdu. Car la seule culture qui vaille est la culture vivante, et la seule éducation réussie est celle qui laisse des graines et pas des bijoux. C'est à ce prix seulement que le bagage scolaire est autre chose qu'un tombeau. » François de Closets in Le bonheur d’apprendre (éditions du Seuil, 1996)

u Les ressorts de la motivation pour apprendre « C'est en fait la fonction éducative elle-même qui se retrouve fragilisée par les évolutions de la société tout entière. Le développement des médias et d'Internet, devenus de nouveaux lieux d'apprentissage, remettent aussi en cause les modes de la transmission et les manières dont on apprend à l'école. Des enseignements peu adaptés aux envies des élèves, des parcours scolaires de plus en plus longs et une compétition plus rude, un avenir incertain, voilà les facteurs sociologiques de la crise de la motivation à l'école, qui atteint aussi les publics étudiants des universités. En définitive, l'école ne peut plus jouer sur des finalités partagées par tous et se retrouve confrontée à une véritable crise de sens. Il ne faudrait pas pour autant trop désespérer ! On pourrait même s'étonner de voir qu'il existe toujours de nombreux élèves curieux pour qui étudier est un plaisir, des étudiants enthousiastes, investis dans des projets ambitieux, ainsi d'ailleurs que des enseignants créatifs et engagés. » Martine Fournier in La motivation, ça s’en va et ça revient… (Sciences humaines, octobre 2011)

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Pourquoi apprendre ? Dominique Ottavi

L’incertitude sur le climat ne peut qu’augmenter le doute sur le sens de l’apprendre.

MOTS-CLÉS : SENS • REFONDER Les élèves et étudiants de tous niveaux la posent à leurs enseignants, cette question à laquelle ils ne savent pas toujours répondre : pourquoi apprendre ? Elle conteste certains contenus de l’enseignement, et elle indique un malaise plus général : que faisons-nous ici, que nous demande-t-on et pourquoi ? Les adultes qui en ont l’expérience le savent bien, les réponses telles que « cela sera utile plus tard », « pour trouver du travail » ne sont pas convaincantes. Les plaidoyers pour défendre l’intérêt intrinsèque des connaissances (la connaissance gratuite, source de gratifications intellectuelles ou de plaisir par elle-même) ne vont pas loin, tandis que l’attitude qui consiste à se réfugier derrière le programme n’est pas glorieuse… On peut enfin invoquer la raison, le jugement indispensable au citoyen de la démocratie. Outre que cet argument paraît facilement abstrait, le pouvoir citoyen apparaît lui aussi en crise… En bref, les justifications, toutes valables en elles-mêmes, de la nécessité d’apprendre, paraissent usées et insuffisantes pour contrer le sentiment d’une crise du sens de l’apprendre. De même que les réponses en termes

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d’innovation pédagogique, de soutien et autres remédiations, qui ne parviennent que partiellement à répondre au problème posé, celui du sens. Or, la perte de sens se trouve inscrite dans les évolutions récentes des valeurs de notre culture. Aujourd’hui la « société de la connaissance » qui se présente comme une modification majeure de l’économie, dans laquelle le savoir représente un investissement et une valeur d’échange, met en avant l’apprentissage plutôt que l’enseignement1. L’individu « apprenant » se positionne dans la compétition du marché du travail et se forme pour y évoluer. Il cherche et trouve dans une offre elle-même constituée en marché. Nous avons affaire à un renversement de priorités traditionnellement établies, au sens où, jusqu’ici apprendre quelque chose signifiait s’approprier ce qui était proposé, en amont, comme un enseignement ou la transmission d’un savoir-faire. Aujourd’hui, « apprendre », pensé comme une dynamique qui trouve sa source dans l’individu, et non dans la nécessité de transmettre un acquis précédemment réalisé, « apprendre » au sens d’activité, avant d’avoir le sens de « apprendre ceci ou cela » ou « apprendre à », constitue une innovation dans l’usage du mot même. Cette transformation se présente volontiers sous le jour d’un progrès de l’émancipation des individus, à présent libérés du poids de l’autorité et du travail

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DOSSIER imposé. Lorsque apprendre est considéré comme l’activité du sujet qui apprend, il devient l’auteur de son savoir, et en quelque sorte l’auteur de lui-même. Ce changement du centre de gravité de l’acte d’apprendre remonte loin : ne réalise-t-il pas alors le rêve de Pestalozzi, ce grand pédagogue disciple de Rousseau, qui disait que le but de l’éducation était de faire une « œuvre de soi-même » ? Ne concrétise-t-il pas également l’idéal des méthodes actives, par lesquelles, loin de recevoir d’en haut un savoir à apprendre, loin d’une écoute et d’une réceptivité passives, l’élève crée son savoir par sa curiosité et ses expérimentations ? S’il n’est pas si sûr que l’idéal actuel du développement personnel se situe vraiment dans la continuité des grands pédagogues, leurs idées lui servent en tout cas de légitimation. En effet, le but de ce processus s’est réduit à la construction de compétences utiles sur le marché du travail et la mise à jour de son employabilité, et finalement une forme d’adaptation. Cette duplicité est un piège qui se referme sur la relation pédagogique et les enseignants ou formateurs : cette relation tend à se réduire à un accompagnement du cheminement de l’individu, au détriment des savoirs, de leur histoire, et même des métiers et de leurs identités professionnelles, tout ce qui permet à l’individu de se situer plutôt que se construire ex nihilo. L’apparente bienveillance de la conception dominante de l’apprentissage laisse le sujet bien seul, responsable de son orientation et de ses choix, soutenu mais non guidé. Or, si s’adapter et être employable sont des qualités hautement souhaitables, elles ne peuvent se confondre avec la construction d’une identité subjective et la capacité de se situer dans le monde, ce que recouvre la notion de formation au sens de l’irremplaçable mot allemand de Bildung. De ce point de vue, apprendre désigne à la fois l’appropriation du patrimoine d’idées et de culture des générations précédentes, et le fait de les expérimenter dans le présent, comme Goethe l’a exposé à l’orée du dix-neuvième siècle dans Les années d’apprentissage de Wilhelm Meister. En ce sens, apprendre comporte toujours une part de manque et d’insatisfaction, et ressemble davantage à une incessante recherche qu’à une miraculeuse adéquation entre un individu réputé accompli et les besoins supposés de l’économie.

ment qui s’est imposé depuis la révolution industrielle et une croissance qui apparaît de plus en plus comme une fuite en avant a hypothéqué l’avenir. Cette situation ne peut qu’augmenter le doute sur le sens de l’apprendre, ce qui s’est concrétisé par la grève pour le climat initiée par Greta Thunberg. Quoi que l’on pense de cette forme de militance, une partie importante des jeunes générations interpellent les générations en position d’agir, en posant explicitement à nouveaux frais la question de la finalité de l’apprendre. S’il n’y a pas d’avenir, à quoi bon étudier ? Nous a-t-on appris ce que nous devions savoir, et inversement, avons-nous transmis ce qui était important ? Même si l’on considère que l’imaginaire de la catastrophe est irrationnel, il est de plus en plus difficile d’affirmer que l’inquiétude est sans objet. Ces jeunes nous envoient aussi le message qu’ils en savent assez pour comprendre l’essentiel.

« La perte de sens se trouve inscrite dans les évolutions récentes des valeurs de notre culture. » Dans cette situation inédite, la question « pourquoi apprendre » ne renvoie plus simplement à la crise de l’éducation ou aux évolutions sociétales, et elle doit être posée différemment. Contredisant le sentiment de flottement éprouvé par les adultes confrontés aux difficultés de la transmission, cette jeunesse qui entre en grève manifeste une paradoxale réussite de l’éducation, puisqu’elle exprime par ce refus une autonomie du jugement, une capacité d’information, un engagement citoyen. L’enjeu de son interpellation pourrait être de refonder le sens de l’apprendre en fonction de l’alternative dont nous héritons, entre une conception apocalyptique de la fin du monde et un renouvellement de la culture pour faire face aux problèmes majeurs dont le vingt et unième siècle est chargé ; entre le désespoir qui entraîne le nihilisme ou le retrait de l’action, et la conscience, source de créativité. Alors apprendre, qu’il s’agisse de connaissance scientifique, de distance philosophique, ou de compétences techniques et pratiques, est nécessaire aussi bien pour interpréter et modifier l’expérience subjective, que pour intervenir dans le cours des événements, et reconnaître les défis matériels et moraux qui, après s’être manifestés à bas bruit, sont désormais nettement perceptibles. Notes

Une nouvelle raison de renoncer à une vision trop restrictive et simplifiée de l’acte d’apprendre est récemment apparue avec la crise environnementale, soudain omniprésente dans le débat public. L’accumulation des avertissements des scientifiques, aux premiers rangs desquels les experts du GIEC, a fini par se cristalliser dans la société. Très récemment, les informations sur le risque environnemental planétaire créé par le modèle de développe-

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C’est notamment la philosophie qui inspire le Processus de

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Bologne.

L'AUTEURE Dominique Ottavi Professeure de sciences de l'éducation à l'université Paris Nanterre

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La thématique en vidéos u Streetphilosophy sur Arte : Apprendre, mais pourquoi ? Pourquoi apprend-on et quel avenir pour l’éducation à l’heure des nouvelles technologies ? Dans les rues de Berlin, des lycéens en grève pour le climat et un ex-délinquant démontrent l’importance d’acquérir une éducation solide et une pensée critique, tandis qu’un détour par la robotique permet de s'interroger sur l’avenir de l’éducation. A l’ère de Wikipédia, les technologies ont transformé notre rapport à la connaissance et à la culture. Mais le savoir s’est-il démocratisé pour autant ? Que devrait nous enseigner l’école, et comment notre culture influence-telle notre regard sur le monde ? Cette émission d’Arte de 2019 dure 27 minutes. https://bit.ly/2NpFxVQ

ou « Je n’ai pas le niveau ») sont vus avec le regard particulier de la compagnie de clowns « Tape l’incruste », et complétés par des pistes pédagogiques. Ce site a reçu le « Grand Prix du Jury » au Forum des enseignants innovants 2016. www.empechementsaapprendre.com

u A quoi ça sert d’apprendre ? : une réponse en vidéo A quoi ça sert d’apprendre à l’école, se demandent certains adolescents ? Philippe Lacadée, psychiatre, psychanalyste et auteur de nombreux livres, apporte un début de réponse dans cette brève vidéo datant de 2017. https://youtu.be/xh39djSgSq8

u Un site et des vidéos sur les empêchements à apprendre Ce site est porté par une ambition, celle d’intégrer ce qui empêche d’apprendre dans le processus d’acquisition des savoirs. En effet, il est tout à fait aberrant de séparer l’avancée dans les apprentissages des difficultés inévitables que chacun de nous y rencontre, en considérant ainsi tout ce qui pose problème comme a-normal. Ce qui amène malheureusement de nombreux enseignants, soit à ne pas vouloir considérer les résistances à apprendre comme matériau de travail, soit à les externaliser trop vite vers des spécialistes. Les différents empêchements à apprendre (dont « A quoi bon ? », « On me traite d’intello », « J’ai besoin de bouger »

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u A quoi sert la littérature ? « La littérature nous transforme », explique Antoine Compagnon, professeur au Collège de France, dans une courte vidéo datant de 2013. https://youtu.be/YZGYRlNnVyI

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DOSSIER

u Liste de savoirs pour le XXIe siècle Les sept savoirs nécessaires à l’éducation selon Edgar Morin sur UNESDOC, bibliothèque numérique. https://bit.ly/2YU7a0e

u Retrouver l’envie d’apprendre Serge Boimare présente ses derniers ouvrages pour permettre à ceux qui ont peur d’apprendre de retrouver l’envie d’apprendre, notamment un protocole en trois temps (nourrissage culturel sous forme de lecture à haute voix par l’enseignant des textes fondateurs de notre littérature, compréhension du texte, puis débat entre les élèves), mis en place essentiellement avec des équipes à Genève. Vidéo de juin 2019. https://youtu.be/y0h9rxG7mo0

L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S

Apprendre tout au long de la vie

L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S

Pourquoi étudier ? « Les raisons d'étudier ne sont pas homogènes. Il y a d'abord l'anticipation des "bénéfices" sociaux attachés aux diplômes. Ensuite, les étudiants peuvent étudier pour réaliser une "vocation". Enfin, les étudiants peuvent étudier pour participer de la vie sociale des étudiants. Chacune de ces raisons prend aujourd'hui diverses formes et les étudiants doivent, à la fois, les construire et les articuler. »

François Dubet in Des raisons d'étudier (Agora débats/ jeunesses, 6, 1996) https://bit.ly/33Synio

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« Lorsqu'après sa condamnation à mort on a demandé à Socrate s'il avait un dernier vœu, il aurait répondu :  - Oui, j'aimerais apprendre à jouer de la flûte.  - Mais enfin, à quoi ça peut vous servir, puisque vous allez mourir ? - Justement, avant de mourir, j'aurais bien aimé savoir jouer quelques notes de flûte. Vivre ainsi. Pas "pour" quelque chose. Ainsi. »

Nancy Huston in Démons quotidiens : journal à quatre mains (Editions de l’Iconoclaste, 2011

Prochain dossier

Parution début octobre 2019 : S’émerveiller pour apprendre (en lien avec la place du beau et de l’étonnement à l’école) www.resonances-vs.ch

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A quoi bon apprendre l'histoire à l'école ? Charles Heimberg MOTS-CLÉS : SCIENCES SOCIALES • DROITS HUMAINS Cette question se pose pour plusieurs raisons. Par exemple parce que l’histoire et les sciences sociales tendent, malheureusement, à être marginalisées dans nos sociétés. Parce que leur apprentissage qui n’est, heureusement, pas évalué par les enquêtes comparatives internationales n’est, malheureusement, pas non plus au cœur des préoccupations des autorités scolaires et politiques. Parce que la connaissance de l’histoire n’a, malheureusement, pas empêché des sociétés humaines de commettre les pires crimes contre l’humanité, ni d’autres sociétés, dans d’autres circonstances, de recommencer. C’est donc envers et contre tout qu’un projet éducatif attentif au respect des droits humains vise à une (re) connaissance des crimes du passé et des manières possibles de les empêcher avec l’espoir de contribuer à la prévention de leur répétition. Toutefois, un projet éducatif émancipateur ne saurait se focaliser seulement sur ces aspects sombres de l’histoire des sociétés humaines. Les raisons d’apprendre l’histoire à l’école relèvent encore d’autres objectifs de connaissance et d’émancipation que je propose de résumer par trois mots : curiosité, incertitude, discernement. L’étude de l’histoire aiguise la curiosité et permet la découverte de la diversité du monde et de l’étrangeté du passé. C’est une manière de percevoir des différences dans les sociétés humaines. L’histoire est une invitation à comparer des situations à travers le temps et l’espace pour mettre à la fois en évidence des ressemblances et des dissemblances, des continuités et des ruptures. Ainsi, avec tout ce qu’elle permet de découvrir, elle constitue un instrument de mesure du changement à travers le temps. Le travail d’histoire s’intéresse à des situations dans le passé toujours marquées par l’incertitude dans laquelle étaient plongés les hommes et les femmes de ce temps-là. Le déroulement de l’histoire présente une part de contingence et de surprise, il n’est jamais le produit d’un processus inéluctable. Ainsi, étudier l’histoire des possibles

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L’histoire constitue un instrument de mesure du changement à travers le temps. Ici l’exemple de l’imprimerie.

complète l’examen de ce qui est advenu. En mettant de côté ce que nous savons aujourd’hui de la suite des événements du passé, nous pouvons restituer l’espace d’initiative, la marge de manœuvre dont disposaient les acteurs et actrices du passé. Ce qui est aussi une manière de ne pas nous enfermer dans un présent à l’avenir inéluctable, face auquel il n’y aurait plus rien à faire. Enfin, l’apprentissage de l’histoire vise à rendre le passé et le présent plus intelligibles, cherchant ainsi à développer une faculté de discernement qui est d’autant plus importante que nos sociétés sont fortement marquées par des fausses informations et des postures relativistes. Par sa méthode critique, qui l’oblige à documenter et établir autant que possible la preuve de ses affirmations, l’histoire permet potentiellement de mieux comprendre le monde d’hier et d'aujourd’hui en restant constamment attentive au caractère scientifique de ce qu’elle produit. Tout cela est dit en une page. Sans pouvoir expliquer pourquoi une histoire strictement identitaire fondée seulement sur des dates, des grands personnages et des récits mythiques n’a pas grand intérêt à l’école.

L'AUTEUR Charles Heimberg Professeur de didactique de l’histoire et de la citoyenneté à l’Université de Genève

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DOSSIER

Bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais - Saint-Maurice livre quelques suggestions de lecture pour aller plus loin dans ce dossier. Tous les documents proposés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - SaintMaurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également.

CRISTOL, DENIS, Dictionnaire de la formation : apprendre à l’ère numérique, Paris, Esf Editeur, 2018 Cote : 37(038) CRIS

CONNAC, SYLVAIN, Ça sert à quoi, l'école? Paris, Bayard jeunesse, 2013 Cote : 37.01 CONN

TADDEI, FRANÇOIS, Apprendre au XXIe siècle, Paris, Calmann-Lévy, 2018 Cote : 001 TADD

BOIMARE, SERGE, Retrouver l’envie d’apprendre : comment en arriver à une école de la réussite pour tous, Malakoff, Dunod, 2019 Cote : 371.212.7 BOIM

Pour aller plus loin Pearltree Résonances en lien avec le dossier du mois https://bit.ly/2KLTIBw BEDIN, VÉRONIQUE, Apprendre : pourquoi ? Comment ?, Auxerre, Sciences Humaines, 2014 Cote : 159.953 APPR

L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S

LE DOSSIER EN RACCOURCI

Apprendre, ça ne sert à rien

Pourquoi faire de la philosophie ?

« La première chose que je dis à mes étudiants, c’est qu’apprendre ne sert à rien, c’est dangereux et ça rend idiot. On sait faire mieux. Aujourd’hui quand on a besoin d’une connaissance, le mieux ce n’est certainement pas de l’apprendre, mais d’aller la chercher sur Internet. Et les interfaces sont en train de s’améliorer de façons drastiques. »

« Et le professeur de philosophie est un peu comme un guide de haute montagne : il doit cartographier le paysage, le baliser, proposer des chemins, des portes d’entrée et de sortie. Avec le temps, l’élève pourra se passer du professeur et trouvera lui-même son propre chemin. »

Propos de Nicolas Sadirac, directeur général de 42 (formation en informatique sans cours et sans professeur) in « Apprendre ne sert à rien, c’est dangereux et ça rend idiot » (Les Echos, 25.09.2017) https://bit.ly/2HfQSDT

Damien Theillier in Pourquoi faire de la philosophie ? (Contrepoints, 1er septembre 2012) https://bit.ly/2KP2Zdv

« On se lasse de tout, excepté d’apprendre. »

Virgile

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> PROJETS D’ÉCOLE

Des projets à venir

MOTS-CLÉS : ANIMER • SENSIBILISER • PARTICIPER En Valais, les écoles en général et les classes en particulier fourmillent de projets divers et variés. Chaque année, dans Résonances, nous essayons de donner écho à quelquesuns d’entre eux. En cette période de début d’année scolaire, nous jouons avec les effets d’annonce, en évoquant des écoles qui feront l’objet d’articles dans les prochaines éditions. L’école intercommunale de MiègeVenthône-Veyras, dirigée par Valérie Albrecht, n’a pas encore défini tous ses projets. La directrice en évoque néanmoins deux : « A Venthône, il y aura un spectacle, vraisemblablement au mois d’avril, avec logiquement la participation de Stefan Hort, metteur en scène ayant assuré cet été la direction artistique de la journée valaisanne lors de la Fête des Vignerons. Et sur l’ensemble des centres, une collaboration a déjà débuté avec le Musée Olsommer à Veyras. Pour ce projet, des élèves prépareront des décorations en cours d’AC&M pour la Nuit des musées. » Par ailleurs, comme trait d’union entre les écoles, l’accent sera mis sur la bientraitance et la gestion

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des conflits. « Les 3H-4H bénéficieront des interventions d’une psychologue scolaire et les 5H-8H de celles de Patouch et de l’Association 1, 2, 3… Soleil », commente la directrice. Au CO de Monthey, il y aura entre autres toute une réflexion autour du co-enseignement et un projet plus technique et administratif relatif aux manières actuelles de communiquer avec les parents. Concernant le coenseignement en inclusion scolaire, Nicolas Rey-Bellet, directeur du CO, souligne qu’il s’agit de « voir comment la collaboration avec l’enseignement spécialisé se construit dans la classe, en y apportant un éclairage théorique et pratique ». Un regard extérieur viendra compléter la vision et l’expérience des enseignants de l’école. Le directeur précise que de nombreux autres projets de classes viendront s’ajouter en cours d’année. Quant à la coloration du CO pour 2019-2020, l’objectif est qu’elle soit teintée de respect, puisque, comme le dit Nicolas Rey-Bellet, « c’est le message martelé dans les murs de l’école depuis quelques années pour essayer de le faire vivre au quotidien ». Toujours à Monthey, mais à l’ECCG, donc au secondaire II, cinq flyers papier de sensibilisation au bon usage

du numérique (Les responsabilités personnelles, Ma gestion de WhatsApp, Ma gestion du temps sur internet, Mon identité numérique et Plagiat et licences) seront distribués aux étudiants. « Ce matériel, produit l’année passée par les élèves dans le cadre des cours, sera diffusé dans l’espoir que ces messages de jeunes pour les jeunes aient un impact positif au niveau de la prévention », explique le directeur Patrice Birbaum. Il mentionne un autre projet, aussi en lien avec le numérique mais pour les enseignants, avec l’implémentation de Moodle pour compléter certains cours sous forme de « e-learning », via l’outil et la formation développés par le Centre cantonal ICT-VS.

Un orchestre dans une classe à Martigny Au sein des écoles communales de Martigny (1H-8H), dirigées par Patrice Moret, une classe de 4H se lance dans un projet d’orchestre, en collaboration avec l’Ecole communale de musique qui met à disposition les professeurs et les instruments. La personne responsable, Adeline Mélo, a déjà mené cette expérience en France l’année dernière dans le cadre du dispositif « Orchestre à l’école ». Le projet est prévu sur une année scolaire à raison de deux périodes par semaine (une période avec toute la classe et la deuxième en trois groupes selon les instruments choisis par les élèves). Un bilan sera fait en fin d’année, en vue d’un éventuel suivi. www.orchestre-ecole.com

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RUBRIQUES > ÉCHO CONFÉRENCE HEP-VS

Multimédia pédagogique : rencontre avec Jean-François Van de Poël MOTS-CLÉS : NUMÉRIQUE • CAPSULE MULTIMÉDIA Jean-François Van de Poël, spécialiste du numérique au sein de l’équipe du Centre de soutien à l’enseignement de l’Université de Lausanne, était invité en juin dernier à St-Maurice à la HEP-VS, dans le cadre des conférences organisées via le Domaine du développement de l’école. Lors de cette conférence-débat, Jean-François Van de Poël, qui a été longtemps à la tête du projet des MOOCs (Massive Open Online Courses) à l’Université de Liège, a présenté « le guide de l’auto-stoppeur du multimédia pédagogique », s’intéressant tout particulièrement aux capsules vidéo, sous l’angle pédagogique, sachant que le côté technique est lui très souvent abordé. Après avoir visionné la conférence-débat (pour cet événement, une séance de rattrapage était possible, celui-ci ayant été filmé), nous l’avons rencontré à Lausanne pour évoquer avec lui quelques aspects de son propos et élargir la discussion aux apports du multimédia en classe. Jean-François Van de Poël a d’abord emprunté la voie de la robotique et de l’automatisation programmable dans une école d’ingénieur en Belgique. Constatant que ce n’était pas son chemin, il s’est inscrit à l’Ecole normale, ayant eu le plaisir de travailler avec des jeunes dès son adolescence en animant des camps de vacances, ce qui l’avait par ailleurs amené à découvrir la Suisse. Instituteur, très vite il a ajouté une corde à son arc, en partant au Vietnam pour la formation et l’accompagnement d’enseignants

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Jean-François Van de Poël

au bilinguisme. Sa constante dans son intérêt pour l’éducation, c’est la dimension de la démocratisation de l’accès au savoir. Même s’il se qualifie de « non-geek », il s’est saisi du numérique, estimant l’outil particulièrement adapté à son objectif. Pour le volet pédagogique, à partir de 2001 il s’est formé dans le domaine des sciences de l’éducation et des technologies pour l’enseignement, cumulant plusieurs masters. C’est via le TECFA de l’Université de Genève qu’il est entré dans l’univers concret de la technopédagogie. De retour en Belgique, il a œuvré de nombreuses années à la construction et la scénarisation de MOOCs et mis en place le campus virtuel à l’Université de Liège. Depuis janvier 2019, il a été engagé à l’Université de Lausanne pour la coordination du RISET (Réseau interfacul-

taire de soutien « enseignement et technologies ») et des initiatives en éducation numérique, avec un rôle plus stratégique.

INTERVIEW Peut-on dire que vous défendez une approche humaniste du numérique en pédagogie ? Oui, car l’important dans la classe, c’est la dynamique de l’enseignement-apprentissage et non pas de vouloir intégrer la dernière technologie à la mode. Lors de votre présentation à StMaurice, par le biais du modèle SAMR (substitution, amélioration, modification, redéfinition), vous avez mis en avant une approche du numérique par paliers au sein des écoles. Quel est l’intérêt de cette stratégie ?

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Evaluer l’investissement et le délai avant de choisir la meilleure option

Elle a le mérite de tracer une route. Pour les enseignants, cette approche avec des jalons permet aux moins motivés de s’investir progressivement. Les erreurs des réformes numériques sont en général liées au fait qu’elles sont trop centrées sur les aspects matériels, alors que pour la classe ce n’est pas le plus important. Il est essentiel de d’abord savoir, après avoir défini un référentiel de compétences, quelles sont celles que l’élève doit avoir à la fin de chaque cycle, et ensuite il s’agit de revoir la formation des enseignants en conséquence. Comment former les écoles au numérique ? A mon sens, il faut inscrire ces formations dans la durée et au sein des établissements, afin que les enseignants en parlent régulièrement dans leur école. Par exemple, on peut proposer un MOOC suivi par deux écoles avec des moments de rencontres, parfois accompagnées d’un animateur. Je crois à la pertinence d’avoir des conseillers pour ensuite aider les enseignants à créer leurs propres ressources. C’est une dynamique de communauté de pratique nécessitant du temps et des moyens qui est à mettre en place si l’on veut introduire de manière efficace et cohérente le numérique à l’école. Elément suffisamment rare pour être souligné, vous n’éludez pas la dimension chronophage du numérique…

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Toute réforme éducative est chronophage et les politiques oublient souvent qu’il faut au moins une génération pour sa mise en place. Si l’on veut une ligne directrice durable, il me semble important de laisser ce type de réformes aux spécialistes de l’éducation que sont les enseignants, leurs directions, les HEP, etc. L’école n’échappera pas au numérique, car il est partout autour de nous, alors autant en prendre les bons côtés. Il est évident que ses évolutions perturbent, car elles questionnent le prof sur son rôle dans la transmission des savoirs.

Certains pensent pourtant que le numérique en classe n’est pas très utile, car les élèves sont nés avec les nouvelles technologies et les maîtrisent. Peut-on être d’accord avec cette analyse ? Absolument pas, car les élèves ne maîtrisent pas forcément une technologie parce qu’ils sont nés avec, d’autant plus que le numérique implique un ensemble de compétences diverses. Pour une réflexion complète sur la thématique, il est également primordial d’inclure les parents, étant donné qu’ils sont directement concernés par l’éducation aux médias.

« L’école n’échappera pas au numérique, car il est partout autour de nous. »

Le multimédia en classe enrichit-il les apprentissages ? Oui et on sait que plus on multiplie une trace dans des contextes différents, plus cette trace-là sera forte, devenant « métatrace ». C’est en cela que l’apport du multimédia fait sens.

Cette vision des choses rejoint ce que disait Michel Serres… Absolument et dans mon intervention à la HEP-VS je voulais rendre hommage à Michel Serres qui expliquait que l’école avait autrefois le quasi-monopole de la transmission1, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Avec ce changement, l’impact des réformes scolaires dans une société pédagogique devient limité. Par contre, l’enseignant, grâce au numérique, peut accompagner les élèves autrement, ne serait-ce qu’en utilisant les ressources existantes dans un premier temps, avant de se lancer dans la production.

Auriez-vous un exemple ? Avec des tablettes équipées d’un logiciel de vote électronique, l’enseignant pourra évaluer la compréhension individuelle au fur et à mesure, sans attendre les résultats d’un examen. Avec le numérique, l’enseignement devient plus interactif et le temps gagné pourrait être investi, de manière ambitieuse, dans le sport, les arts, dans les activités de codage, etc. L’enseignement du codage devrait-il être généralisé ?

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RUBRIQUES Avant de se lancer dans la réalisation d’une capsule multimédia pédagogique, y aurait-il des ressources intéressantes à visionner ? Le plus simple, c’est d’aller voir du côté des providers de MOOC’s, comme edX, France université numérique, Future Learn ou Coursera qui héberge notamment tous les cours de l’EPFL. Il y a aussi les chaînes YouTube des universités. Propos recueillis par Nadia Revaz Notes Ingrédients d’une capsule multimédia pédagogique

Apprendre les algorithmes c’est bien, pour autant que l’on n’oublie pas que le numérique est bien plus large que cela et qu’il concerne toutes les disciplines. Si l’on se réfère plus spécifiquement aux capsules multimédias, quelle est la principale plus-value de leur intégration à l’enseignement ? Ce sont des outils de scénarisation pédagogique. Les capsules multimédias permettent un enseignement plus riche que la seule transmission. Grâce à elles, un bon prof fera une leçon encore meilleure, dès lors il serait dommage de se priver d’animations intéressantes accélérant la compréhension d’un événement historique ou d’un phénomène scientifique. Le numérique contribue à articuler la pensée pédagogique, en simplifiant l’accès aux contenus. Pourquoi le scénario pédagogique est-il si important ? Produire des capsules pour son enseignement implique un story-board avec une visée pédagogique et c’est pourquoi le scénario est fondamental. La dimension du story-telling me semble intéressante et pour comprendre la sensibilité humaine à la narration je suggère toujours la lecture de L’espèce fabulatrice de Nancy Huston. Ensuite, avant de se lancer, il y a quelques principes théoriques sur l’apprentissage multimédia à connaître, comme ceux de Mayer,

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ou ceux liés à la charge cognitive de Sweller. C’est en fonction du temps que l’enseignant est prêt à investir, de celui du conseiller, de celui du réalisateur et du délai, que le format le mieux adapté sera choisi, par exemple une présentation narrée, une interview, ou une expérience relatée (cf. illustration p. 18). Vous défendez une approche pragmatique et progressive en matière de production de capsules multimédia… En effet, je conseille aux enseignants de faire deux capsules par an, leur disant qu’ainsi ils en auront dix dans cinq ans. Et à plusieurs collègues, ils peuvent envisager assez vite une bibliothèque de ressources numériques. Pour la démarche d’apprentissage, vous dites qu’il peut aussi être judicieux d’intégrer l’erreur dans sa présentation. Comment le faire ? Il ne faut pas que ce soit l’enseignant qui présente, mais un autre élève. Cela part du principe d’Albert Bandura et de son apprentissage vicariant. La veille, l’enseignant peut donner un problème à résoudre à deux ou trois élèves et le lendemain les filmer lors de la résolution au tableau, et là comme il connaît les difficultés classiques, son rôle consistera à intervenir dans la séquence pour expliquer les erreurs commises. Le cheminement sera intéressant à observer pour les autres élèves et les aidera dans leur compréhension.

L'école à l'heure des infos en continu, avec Michel Serres - 28 minutes - ARTE https://youtu.be/XEdBV79tp0k

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Bonus Des extraits de la conférencedébat sont à visionner en ligne. www.resonances-vs.ch

Prochaines conférences-débats A la HEP-VS, des conférencesdébats, ouvertes non seulement aux enseignants et étudiants de l’institution, mais aussi à un plus large public, sont régulièrement organisées, aussi n’hésitez pas à envoyer un message à Hervé Barras, responsable du soutien à l’enseignement et à l’apprentissage et organisateur de ces conférences-débats, pour figurer sur sa liste de diffusion. Herve.Barras@hepvs.ch

EN RACCOURCI Protection des données pour les écoles

Dossier educa.ch Comment sensibiliser les élèves à la protection des données et à quels défis l'école doitelle faire face ? Le dossier sur la protection des données fournit des informations détaillées sur les bases juridiques ainsi que des liens et des lignes directrices pour l'enseignement. https://bit.ly/31MkdOh

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> AUTOUR DE LA LECTURE

Lire et écrire : des idées d’activités MOTS-CLÉS : CONCOURS • DIVERS DEGRÉS

Prix RTS Littérature Ados En partenariat avec la RTS, l'Institut suisse Jeunesse et Médias (ISJM) collabore au Prix RTS Littérature Ados en organisant des comités de lecture. Le Prix est ouvert à tous les jeunes âgés de 13 à 15 ans. Il récompense un titre parmi une sélection de cinq romans pour la jeunesse. Réunis au sein de comités de lecture locaux, puis de jurys cantonaux et d’un jury final, les jeunes découvrent et débattent de livres récents aux thématiques et styles variés. Toutes les institutions accueillant des jeunes de 13 à 15 ans - bibliothèques, classes, centres de loisirs… - peuvent participer au Prix. Elles incitent les jeunes à rejoindre des comités de lecture locaux autour de la sélection. Les élèves les plus motivés ont ensuite l’opportunité de rejoindre un jury cantonal, puis, éventuellement, le jury final composé d’un lecteur de chaque canton.

Livres de la sélection 2020 Le chant noir des baleines de Nicolas Michel (Talents Hauts) Je peux te voir de Carina Rozenfeld (Gulf Stream) Le petit prince de Harlem de Mikaël Thévenot (Didier Jeunesse) La théorie de l’iceberg de Christopher Bouix (Gallimard Jeunesse) La vie dure trois minutes d’Agnès Laroche (Rageot)

Concours Littera-Découverte Littera-Découverte, active dans le domaine de la littérature pour enfants depuis 1992, a réinventé son concours d’écriture lors de son édition 2017. Au lieu de demander à des enfants (de 6 à 16 ans) d’écrire des textes puis de les illustrer, le concours a vu le monde à l’envers. Il a fourni des illustrations aux écrivains en herbes et leur a laissé mettre leurs mots sur les images. Le succès fut tel que Littera-Découverte a décidé de remettre ça cette année, suivant la même formule magique. Délai pour l’envoi des textes : 30 novembre 2019. Règlement en ligne.

La fiche d’inscription et le règlement du Prix sont téléchargeables sur le site de l’ISJM : www.isjm.ch/prixjurys www.liredelire.ch

Nuit du conte ISJM La Nuit du conte 2019 s’inspire du 30e anniversaire de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant. Le thème de cette année est  : « Nous avons aussi des droits! - Wir haben auch Rechte! - Abbiamo anche dei diritti! - Nus avain era dretgs! »

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Le 8 novembre 2019, les écoles, les bibliothèques, les librairies, les clubs de jeunes, les centres communautaires et autres institutions sont invités à y participer. La Nuit du conte est un projet de promotion de la lecture de l'Institut suisse Jeunesse et Médias ISJM, en coordination avec Bibliomedia Suisse et UNICEF Suisse.

www.concourslittera.com

www.isjm.ch/promotion-de-lecture

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RUBRIQUES > FRANÇAIS

Une nuit pour lire ! MOTS-CLÉS : ATELIERS • SEMAINE DE LA LECTURE La Nuit de la lecture est une manifestation culturelle qui prend un essor considérable dans plusieurs pays de la francophonie. Festive, elle commence tôt en soirée pour que les enfants puissent y participer et elle met à l’honneur la lecture sous toutes ses formes et avec tous ses acteurs et actrices. En Suisse romande, la Nuit de la lecture est très populaire dans certaines villes, comme Lausanne ou Genève, et l’initiative a été lancée dans des écoles romandes sous l’impulsion d’enseignants et d’enseignantes. A l’école primaire de Savièse, Laure Varone organise une Nuit de la lecture avec ses classes depuis quinze ans, recoupant la Semaine romande de la lecture : des élèves passionnés par cette aventure qui soude le groupe et éveille aux livres. Elle nous fait part avec enthousiasme de cette expérience, qu’elle a connue dans le canton de Vaud lors de ses premières années d’enseignement. GL1 : Une nuit de la lecture, ça se passe comment ? Laure Varone (LV) : Nous l’organisons dans la salle de gym. Chaque année la forme peut différer, mais globalement il y a trois parties. Avant le souper, les parents participent, avec les enfants, aux ateliers proposés. Cette année, les élèves avaient préparé des petites représentations (scènes de théâtre, lectures, poèmes mis en voix) à l’intention des parents. L’année passée, les ateliers mettaient à l’honneur les différentes cultures de la classe grâce à des lectures faites en langue

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originale par les parents. Après le souper et le départ des parents, les élèves, munis de lampes frontales, se répartissent dans la salle et lisent à leur rythme et selon leurs envies. Un vaste choix de livres est mis à disposition, de préférence en lien avec les thèmes abordés dans la Semaine de la lecture.

« Cette aventure soude le groupe et éveille aux livres. »

tant entre élèves qu’entre enseignants et élèves. Une communauté sensible se crée autour des livres, qui sera réinvestie dans les activités de lecture durant l’année scolaire. Ainsi, lors de nos passages à la bibliothèque, des cercles de discussion autour des livres sont organisés et chaque élève présente ses découvertes pour inciter ses camarades à lire.

Au fil de la soirée, de petits cercles de lecture s’organisent spontanément. Puis, peu à peu, les lampes frontales s’éteignent jusqu’au petit-déjeuner du lendemain, qui est l’occasion de revenir sur les lectures et les rêves de la nuit.

GL1 : Quels conseils donneriez-vous aux enseignants désireux de se lancer ? LV : Oser tout d’abord. Oser proposer ce dispositif aux parents et aux enfants. Mais il faut être soi-même convaincu de l’intérêt pour convaincre les partenaires. J’ajouterai qu’un tel dispositif s’organise de préférence avec un ou une collègue.

GL1 : Quels sont les apports pour vos élèves ? LV : La cohésion de classe est renforcée,

Pour le Groupe Langue 1 de la HEP-VS : Francine Fallenbacher -Clavien et Valérie Michelet

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> LIVRES

La sélection du mois confrontés à l'impossibilité d'apporter une réponse précise. Mais si les enfants n'entretiennent pas cette attitude au fil des années qui passent, alors la prison des conventions, des opinions courantes, des dissimulations et des préjugés les guette, pour reprendre les mots de Karl Jaspers, l'un des premiers philosophes à avoir pris l'enfance au sérieux. Selon lui, le philosophe est celui qui cherche “ce qui dépayse et fait question dans l'existence”. »

La philo pour enfants expliquée aux adultes Dans ce livre d’entretiens, Johanna Hawken, docteure en philosophie, chargée d’enseignement à l’université d’Amiens et responsable de la Maison de la philo de Romainville, explique la façon dont elle organise les discussions avec des enfants et des adolescents âgés de 5 à 15 ans, en les basant avant tout sur l’écoute de l’autre et sur l’argumentation. L’ouvrage contient dix exemples d’ateliers sur la philosophie, la vie, les rêves, la liberté, la différence ou le mensonge, avec des retranscriptions intégrales. Johanna Hawken. La philo pour enfants expliquée aux adultes - Parler de la vie, de l’amour, de la mort avec les enfants et les ados. Paris : Temps Présent, 2019. Citation extraite de l’ouvrage « S'étonner, les enfants le font avec génie, eux qui découvrent le monde. Ils sont réceptifs à ce que l'expérience leur offre d'insolite. Pour eux, rien n'est encore évident, ne va forcément de soi. Il n'est qu'à voir combien certaines de leurs questions apparemment naïves émerveillent ou déroutent, voire irritent parfois, les adultes

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Moiry : de l’Europe à l’Afrique Dès l’introduction, le décor est planté, puisque l’auteur nous explique que « les cailloux des montagnes sont tous des immigrés ». Un livre très détaillé, richement illustré et avec de nombreux schémas explicatifs. Tout au long de la balade, autour du lac et jusqu’à la cabane de Moiry, ce guide de Michel Marthaler, géologue et professeur honoraire à l’Université de Lausanne, s’arrête sur des particularités géologiques pour offrir un voyage à rebours dans l’espace et dans le temps. Au fil des étapes se dévoilent tour à tour l’ancien continent européen, l’ancien océan Téthys et l’ancien continent africain - dont les traces remontent à plusieurs centaines de millions d’années, bien avant que les humains ne foulent ces sentiers. Michel Marthaler. Moiry : de l’Europe à l’Afrique - Balade géologique à travers le temps. Lausanne : Editions Loisirs et Pédagogie, 2019. Avec une préface de Nicolas Kramar, directeur du Musée de la nature du Valais. Citation extraite de l’ouvrage « Il y a plus d'un siècle, en 1908, Emile Argand a révolutionné la géologie en suggérant que toutes les vieilles roches continentales de la nappe de la Dent Blanche étaient d'origine africaine, déplacées sur des sédiments plus jeunes d'origine océanique. Il venait de découvrir, grâce à l'architecture géologique des montagnes valaisannes, une preuve fossilisée de la dérive des continents. Cette découverte venait confirmer la théorie de la dérive des continents d'Alfred Wegener, qui était très contestée à l'époque. C'est donc grâce à ses travaux de cartographie géologique, et à ceux des nombreux géologues par la suite, que l'on peut affirmer : oui, les roches du haut val de Moiry sont africaines, déracinées de leur patrie d'origine ! »

Steiner Jean-Claude Hucher, qui s’est formé à la pédagogie Steiner-Waldorf dans sa jeunesse sur le site de l’école mère de Stuttgart avant d’étudier les sciences de l’éducation à l’Université de Genève dans

les années 80, entraîne le lecteur sur les pas de Rudolf Steiner (1861-1925), connu pour avoir fondé la doctrine spiritualiste de l’anthroposophie. L’ouvrage livre les idées-forces de sa pédagogie, ses points forts mais aussi les critiques et controverses. Aujourd’hui, on recense des milliers d’écoles et de jardins d’enfants se réclamant de sa pédagogie, mais que savonsnous réellement de Steiner et de sa philosophie ? Comment sa pédagogie s’est-elle répandue depuis sa fondation il y a cent ans ? Et quelle est son influence aujourd’hui? Jean-Claude Hucher. Les grands pédagogues : Steiner. Lausanne : Editions Loisirs et Pédagogie, 2019. Citation extraite de l’ouvrage « Son œuvre philosophique culmine avec son traité de l'Homme libre, La philosophie de la liberté (1894). Il a 33 ans. La quête de la liberté étant la conquête suprême que reconnaît Steiner à l'être humain, il verra dans une pédagogie de la liberté la finalité de l'éducation. »

Concevoir et pratiquer une évaluation autonomisante Marie-Louise ZimmermannAsta, docteure en sciences de

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RUBRIQUES

l’éducation et collaboratrice de recherche au Laboratoire de didactique et d’épistémologie des sciences à l’Université de Genève, propose, après un balisage théorique, des pistes et des outils qu’elle a expérimentés pour pratiquer une évaluation autonomisante en APA (apprentissage des sciences par l’autonomie). Cette forme d’évaluation peut s’appliquer à tous les degrés d’enseignement et de formation. Marie-Louise ZimmermannAsta. Concevoir et pratiquer une évaluation autonomisante - Réussir n’est pas jouer à la loterie. Lyon : Chronique Sociale, 2019. Avec une préface d’André Giordan et une postface de Pierrette Chenevard. Citation extraite de l’ouvrage « L'évaluation autonomisante qui aide à lever l'implicite dans l'évaluation a été créée et décrite dans ce livre comme une solution possible, mais ce n'est pas la seule, pour permettre à l'apprenant, entre autres, de dépasser le stress des examens car l'évaluation est trop souvent vécue comme quelque chose de périlleux. »

L’éducation aux médias et à l’information L’ouvrage d’Etienne Récamier, qui a coordonné le CLEMI (Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information) de l'Académie de Paris et mis en place de multiples actions éducatives avec les médias, propose une

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réflexion approfondie sur ce qu'est l'éducation aux médias et à l'information ainsi que de nombreuses propositions d’activités. Dans la première partie, il est notamment question de savoir si le numérique est une révolution, une transition ou un changement en profondeur du contexte éducatif. La deuxième partie donne des pistes pour produire et publier un message médiatique. Un ouvrage un peu patchwork, mais intéressant. Etienne Récamier. L’éducation aux médias et à l’information - Slogan ou savoir-faire ? Paris : L’Harmattan, collection Nouvelles pédagogies, 2019. Citation extraite de l’ouvrage « L'EMI est "traversante", affirme, dès août 2007, l'inspectrice générale Catherine Bizot. Son rapport, L'éducation aux médias, enjeux, état des lieux, perspectives, reste d'une actualité criante. Le constat est fait ici que l'EMI, en étant interdisciplinaire, est souvent la préoccupation de tous mais aussi, au final celle de personne. Ce travail se doit donc d'être interdisciplinaire mais aussi spécifique, comme le préconise la proposition de mettre en place un temps horaire particulier. »

La suggestion du mois de Daphnée Constantin Raposo, enseignante

Neuropsychologie et stratégies d’apprentissage

« Comprendre les fonctions cognitives pour mieux accompagner les élèves en difficulté ». Ce sous-titre choisi par les auteurs donne un bon aperçu de ce qui nous attend à la lecture de ce petit livre, lien entre les recherches actuelles et le monde concret de l’école. Les troubles Dys- ou autres troubles d’apprentissage sont explicités simplement, mais clairement. L’accent est surtout mis sur les difficultés engendrées au quotidien pour les enfants touchés, comme la double tâche ou la difficulté d’automatisation. Les signes d’appel (qui doivent mettre l’enseignant en alerte) sont listés. Des schémas parlants agrémentent les descriptions et facilitent la compréhension ; l’important est bien mis en évidence. Enfin, des idées de stratégies sont répertoriées afin qu’une aide appropriée à chacun puisse s’intégrer facilement dans les séquences d’enseignement. Avant de conclure, les auteurs proposent aussi quelques clés pour aider à gérer ses émotions, son stress, ou garder sa motivation et un état d’esprit dynamique. Cet ouvrage très abordable et pratique est un bon guide à avoir sur son bureau pour tout professionnel qui vise la réussite de l’ensemble de ses élèves. Rémi Samier et Sylvie Jacques. Neuropsychologie et stratégies d’apprentissage – concrètement que faire ? Paris : Tom Pousse, 2019.

Les mystères de la peur Lou, qui n’a peur de rien et ne voyait pas où était le problème, a un problème avec, comme le dit le médecin, l’alarme incendie, c’est-à-dire l’amygdale. Elle va rencontrer Madame Amygdala, directrice de l’Institut P.É.T.I.O.C.H.E., Peurs, Epouvantes et leur Traitement Organisé, Ciblé et Hautement Efficace et comprendre les mécanismes de la peur au contact d’autres élèves de l’Institut, angoissés ou phobiques. Comme pour le premier ouvrage de cette collection sur Les mystères de l’eau, ce livre sur la peur a été publié en partenariat avec l’Université de Lausanne, à l’occasion des Mystères de l’UNIL de 2019 sur les émotions. L’histoire de Lou, inspirée d’un cas réel, intègre des connaissances scientifiques, ce qui donne au final un tissage entre fiction et documentaire, lui-même enrichi par les illustrations de Rémi Farnos.

Bruno Pellegrino (texte) et Rémi Farnos (illustrations). Les mystères de la peur. Genève : La Joie de lire, collection Les mystères de la connaissance, 2019. A partir de 10 ans. Citation extraite de l’ouvrage « Vous savez, la peur, c’est vraiment surfait. […] Notre peur a évolué moins vite que notre espèce, elle pense que nous sommes toujours des singes dans la forêt. De manière générale, à notre époque, nous avons beaucoup plus peur que nécessaire, et la société entière nous y encourage. »

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> VERSION COURTE

A vos agendas 50 ans de l’IRDP

Autour de la diversité L’IRDP, qui est l'institut scientifique de la Conférence intercantonale de l'instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP), fête et partage 50 ans de recherche en éducation les 19 et 20 septembre 2019 à Neuchâtel. Pour l'occasion, différents acteurs et différentes actrices du monde scolaire sont invités à croiser leurs regards, à débattre et à ouvrir des pistes pour l'avenir autour d'une thématique d'actualité : « La diversité : un défi pour l'école, une question pour la recherche. » Programme et inscriptions sur le site internet de l’IRDP. www.irdp.ch

Nos relations économiques avec l’étranger

Journée d’économie politique Les interdépendances économiques n’ont jamais été aussi prononcées qu’aujourd’hui. L’offre de formation en économie iconomix, proposée par la Banque nationale suisse, a donc décidé de prendre comme thématique annuelle « La balance des paiements – nos relations économiques avec l’étranger  ». Cette thématique sera d’ailleurs aussi au centre de la 10e Journée d’économie politique, destinée prioritairement aux enseignants du secondaire II général et professionnel, qui

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aura lieu le vendredi 15 novembre 2019 au Campus de l’Université de Lausanne. www.iconomix.ch/jep2019

avant le mercredi 23 octobre via le lien https://urlz.fr/akW3 (gratuit pour les membres AMES, CHF 10.pour les non-membres). www.spval.ch/ames

Agenda en ligne Divers événements (conférences, expositions…) figurent sur le site de Résonances, sous l’onglet « A vos agendas » : https://bit.ly/2rXwNtK

EN RACCOURCI AMES

Partage de l'information De manière régulière, l’AMES (Association des maître.sse.s de l’enseignement spécialisé) met sur pied pour les enseignants spécialisés, une matinée d’échanges, formations ou informations. Cette année, en collaboration avec l’Office de l’enseignement spécialisé, une demi-journée intitulée « Compensations des désavantages-différenciation : l’enseignant spécialisé à la croisée des chemins » aura lieu le samedi 16 novembre à la HES-SO de Sion (Aula FXB). Les inscriptions sont à envoyer

Burn-out et engagement chez les enseignants du secondaire

Une comparaison femmes/hommes selon le contexte d’enseignement Une étude menée par Emma GuilletDescas de l’Université Lyon 1 et Vanessa Lentillon-Kaestner de la HEP Vaud et publiée dans le n°99 de la revue Education & Formations met en évidence une vulnérabilité plus grande chez les femmes françaises en comparaison des enseignants suisses et des enseignants hommes français. De plus, le risque d’épuisement semble moins important chez les enseignants hommes d’EPS comparé aux autres enseignants des autres disciplines, et notamment chez les femmes. Les risques d’épuisement professionnel semblent se différencier selon des facteurs individuels tels que le sexe et la motivation, risques qui semblent accentuer ou diminuer selon les contextes d’enseignement. https://bit.ly/2H3NqvY

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RUBRIQUES > 1001 FAÇONS D’APPRENDRE

« Plantons made in St-Guérin » : un projet en classe d’adaptation

Achats en jardinerie - Jardinage à Bramois avec la mise en terre des pommes de terre et des plants de framboisiers

MOTS-CLÉS : JARDIN • RADIOBUS Les élèves des classes ADA-LENA et ADA-MASA du CO de St-Guérin ont réalisé durant toute l’année scolaire 2018-2019 un projet baptisé « Plantons made in St-Guérin ». Cette expérience de jardin potager avait plusieurs objectifs, évidemment celui de poursuivre les apprentissages scolaires, mais de manière plus pratique, et aussi de développer l’autonomie de ces jeunes en classe d’adaptation (cf. encadré, p. 26). C’était l’occasion pour eux d’avoir un accès à la nature, hors du contexte de la classe, et de se familiariser notamment avec l’utilisation des transports en commun. Rencontre avec ces ados embarqués dans ce projet, afin d’avoir, via leur récit, une petite idée de la démarche dans sa globalité.

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Sous la houlette de leurs enseignantes Bénédicte Arguillère et Natacha Lerjen, le projet, auquel ont pris part Klersu, Justine, Elodie, Mikal, Naomi, Roy, Demirali, Alexandre, Jules, Lucas, Kilian et Loïc, a intégré des activités très diverses (achat de graines en jardinerie, jardinage à Bramois, culture de plantons, fabrication d’un épouvantail, réalisation d’une émission Radiobus, vente de plantons…). En classe, avant d’évoquer ces différentes étapes, chacun se présente et en quelques phrases, c’est l’occasion d’en apprendre autant sur eux que sur leur famille et leurs animaux.

DES ACTIVITÉS TRÈS DIVERSES En commentant les photos de différents moments du projet, les élèves expliquent avoir ramassé des feuilles mortes, fait du compost, arraché de vieux plants de tomates, creusé un trou dans la terre, planté un fram-

boisier, renversé le jus de compost dilué dans de l’eau sur les fleurs, utilisé des outils comme le broyeur, etc. La liste de tous les travaux au fil des saisons, que ce soit au jardin, en jardinerie ou en classe, est longue. En mai dernier, le Radiobus a fait halte dans la cour d’école de leur CO. Pour leur émission, d’une durée d’une heure et entrecoupée de leurs choix musicaux, ils ont interviewé un horticulteur de chez Altiplant, une horticultrice de Point Vert, et un arboriculteur-maraîcher de Bioterroir. Si préparer les questions, gérer le stress ou avoir une élocution parfaite pour parler au micro n’était pas chose facile pour tous et a nécessité de nombreux entraînements, le résultat final était réussi. C’est avec fierté que plusieurs jeunes relatent les réactions de leur famille suite à la diffusion de l’émission (cf. encadré p. 27, avec le lien pour télécharger

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L'équipe du Radiobus au complet. Toute la concentration des jardiniers sur les semis

l'audio). Les enseignantes confient être pour leur part très admiratives des progrès effectués. Autre événement d’importance, en juin dernier, les élèves ont organisé dans le bâtiment de leur école une vente de leurs plantons (fleurs, tomates, poivrons, piments, courges, courgettes, concombres, persil et ciboulette). A cette occasion, ils ont pu partager un peu de leur expérience en donnant quelques conseils aux enseignants du CO venus découvrir leur magasin d’un jour, tout en exerçant diverses compétences, comme saluer le client, calculer le montant de son achat, encaisser, etc.

« Cette expérience de jardin potager avait plusieurs objectifs. » Que retiennent les élèves de ce projet ? Plusieurs affirment avoir trouvé l’ensemble de cette aventure chouette, avec néanmoins des préférences. « J’ai aimé mettre la terre pour préparer les plantons », dit l’un des élèves. Un autre s’exclame : « Moi j’ai beaucoup aimé planter les poivrons. » Un élève qui n’a pas trop apprécié travailler la terre reconnaît avoir néanmoins eu du plaisir à cer-

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taines étapes du projet au jardin, dont la fabrication de l’épouvantail. Pour ce qui est du Radiobus, la plupart ont trouvé super la partie technique. « J’ai adoré parler au micro », s’enthousiasme une élève. Qu’ont-ils appris ? L’un des jeunes évoque la découverte de la fabrication du compost, citant le rôle des gendarmes qui décomposent les feuilles. Une élève mentionne qu’elle ne savait pas, avant d’aller au jardin, planter des fleurs, tandis qu’un autre est heureux d’avoir pu se familiariser avec la vente, etc. Si le projet a permis de multiples apprentissages, il a aussi été l’occasion de parenthèses ludiques, comme « se rouler dans les feuilles mortes ». Ce projet pédagogique autour du jardin potager, s'étant terminé en fin d’année scolaire par une fête organisée pour les parents, pourrait inspirer d’autres classes, et pas seulement de l’enseignement spécialisé, ou inciter à des collaborations pour, tout comme « Rêves de gosse » (cf. encadré, p. 27), mieux accepter les différences entre les enfants en situation de handicap et les autres. Une bonne idée, non ? Nadia Revaz

Bonus en images Diaporama des travaux au jardin www.resonances-vs.ch

Classes d’adaptation (9CO-11CO) Les élèves en situation de handicap peuvent être scolarisés en classe d’adaptation. Elles comptent 4 à 8 élèves en principe et sont tenues par des enseignants spécialisés qui définissent des projets pédagogiques individualisés pour chacun des élèves. Au CO de St-Guérin à Sion, il y a quatre classes d’adaptation.

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RUBRIQUES

Emissions Radiobus Emission autour du jardin potager https://bit.ly/2Op6XNM www.radiobus.fm

Emission Radiobus autour de l’intégration et « Rêves de gosse » Dans le cadre de l’émission Radiobus du 9 mai dernier articulée autour de l’intégration, la classe a diffusé l’interview de Jocelyne Koehler, de La Fondation Etoile filante, entrevue qui leur a permis d’être sélectionnés pour le projet « Rêves de gosses ». Ils ont aussi interviewé une personne représentant PluSport à Sion ainsi que le directeur de Cérébral Valais. Une élève a par ailleurs raconté comment la Fondation Etoile filante a réalisé son rêve et lui a permis de rencontrer le chanteur Mika « pour de vrai ». D’autres associations ont également été présentées durant cette émission : ainsi l’enseignante Annette Délétroz a répondu aux questions des élèves en lien avec l’Association C’est l’histoire d’un mec et Jean-Pierre Gaudin à celles concernant Nepalko Sathi-Amis du Népal.

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« Rêves de gosse », initiative menée par l’Association française de pilotes bénévoles Les Chevaliers du Ciel, avec l’implication des Lions Clubs SionValesia et Sion-Valais romand et le partenariat du Service de l’enseignement, a fait halte en Valais le 3 juin dernier, en proposant un tour en avion. Cette action, visant à effacer les différences, a permis à 150 enfants (dont une centaine d’enfants extraordinaires) de s’envoler depuis l’aéroport

sédunois. Les élèves de la classe d’adaptation d’Ariane Mudry racontent avoir pris part à un concours de projets, avant de vivre cet événement inoubliable, dont ils gardent bien sûr le souvenir du vol, mais aussi de l’ambiance joyeuse dans les stands. Quant à l’enseignante, elle a été impressionnée par le savoirfaire des pilotes avec les enfants. Emission sur l’intégration https://bit.ly/2Y3B3KU

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> RECHERCHE

Zoom sur deux thématiques de manière très insatisfaisante -, ce qui renvoie le problème aux enseignants qui doivent alors y faire face en classe. Afin d’améliorer le degré d’efficacité des devoirs à domicile, ceux-ci devraient, dans la mesure du possible, être différenciés afin de prévenir le découragement chez les élèves les plus faibles et/ou les plus lents, et l’ennui ou le désintérêt chez les plus performants. Cette mesure permettrait, en outre, de limiter le problème des devoirs non faits.  »

RECHERCHE VAUDOISE SUR LES DEVOIRS SURVEILLÉS ET LES DEVOIRS À DOMICILE Le rapport de Karine Benghali Daeppen dresse un état des lieux complet de l'organisation des devoirs surveillés dans les établissements scolaires vaudois, y compris leur mise en œuvre, leur fréquentation, leur surveillance et leurs coûts. Il aborde également quelques aspects liés aux devoirs à domicile (coordination interne, communication aux familles, etc.). Karine Benghali Daeppen. Etat de situation sur les devoirs surveillés et les devoirs à domicile dans le canton de Vaud. Enquête auprès des directions d'établissement. Lausanne : URSP, 2019. https://bit.ly/2GWQhqn Extrait du rapport « Les élèves en difficulté se trouvent souvent démunis, seuls face à leurs devoirs. Il en découle un risque de décrochage du fait que les élèves n’effectuent plus leurs devoirs - ou

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du curriculum prescrit. Université de Lausanne, thèse, 2017. CSRE magazine https://bit.ly/2KLQKNh Thèse en ligne sur SERVAL https://bit.ly/2YYysBM Extrait du rapport « Ce travail de recherche porte sur le rôle de l’institution scolaire dans la transition vers un modèle de société durable. Il traite plus particulièrement des politiques éducatives à mettre en œuvre pour assurer la transmission des savoirs, des attitudes et des comportements nécessaires aux citoyens de demain pour faire face aux changements à venir et ainsi mener à bien la transition écologique. Parmi les nombreux lieux de socialisation dans lesquels évoluent les enfants et les adolescents, l’école est en effet le lieu privilégié de l’acquisition de connaissances, mais également de valeurs communes. »

EN RACCOURCI

QUEL RÔLE POUR L’ÉCOLE DANS LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ? Cette thèse met à jour une analyse des politiques éducatives en matière d’éducation à l’environnement, d’éducation à la citoyenneté mondiale et d’éducation en vue d’un développement durable (EDD) et montre les contradictions qui existent aux différents niveaux institutionnels entre les diverses conceptions de l’éducation. Daniel Curnier. Quel rôle pour l'école dans la transition écologique  ? Esquisse d'une sociologie politique, environnementale et prospective

Etude JAMES, focus 2019

Les médias numériques à l’école Selon le dernier rapport JAMESfocus de la ZHAW (Zürcher Hochschule für Angewandte Wissenschaften) et Swisscom, pour les enseignants suisses, la numérisation représente une opportunité pour leurs cours. Ils estiment que l’utilisation diversifiée des médias numériques et la promotion de l’éducation des élèves aux médias constituent un avantage considérable. Ils souhaiteraient obtenir davantage de soutien concernant les questions techniques et didactiques. www.zhaw.ch/psychologie/jamesfocus www.swisscom.ch/JAMES

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RUBRIQUES > DES CHIFFRES OU DES NOMBRES

Et voilà les MER 3H ! MOTS-CLÉS : PREMIER CYCLE • SOIRÉE D’ÉCHANGES Et voilà que le mois d’août repart tranquillement, emportant avec lui ses couchers de soleil tardifs, ses confitures d’abricots, ses toboggans aquatiques aux cris stridents… Et sitôt Août qui tourne les talons, « tadam ! » : Septembre pointe déjà le bout de son nez. Lui, il est beaucoup moins poétique, le fourbe, en nous laissant présager des vicissitudes de l’année scolaire à venir. Alors comme à chaque fois, on fait avec… Mais quand on remet l’ouvrage sur le métier, on sait déjà que, même s’ils se suivent, les défis à relever, les volées d’élèves ou d’étudiants et les projets, eux, ne se ressembleront pas.

INTRODUCTION DES MER 3H À L’AUTOMNE 2019 Parlant de projets, justement… Après vous avoir présenté quelques activités issues des nouveaux Moyens d’enseignement romands (MER) de mathématiques pour les 1H-2H, voici le tour des 3H. Et l’année prochaine, en automne 2020, ce sera celui des 4H et 5H…

« Après les MER pour les 1H-2H, voici le tour des 3H. » Au-delà du fait que « eh tiens, le temps passe vite (quand on s’amuse) ! », on réalise tranquillement que, dans pas si longtemps, on bénéficiera d’une vue complète du premier cycle. Il sera alors possible d’analyser plus finement les orientations prises, les articulations proposées et les thématiques retenues dans ces tout nouveaux tout

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Autour des maths

frais tout numériques Moyens avec lesquels nous allons tous travailler.

UNE VUE D’ENSEMBLE DU NOMBRE DE 1H À 4H Alors avant de rassembler les pièces (histoire d’avoir une vision complète du puzzle), ben l’équipe elle s’est activée à analyser en profondeur ce qu’elle avait. Parce qu’avec les premières versions déjà disponibles pour les enseignants pilotes, la vue d’ensemble, elle est pour très très bientôt. Et voilà qu’on a pu disséquer l’ensemble des activités de l’Axe Thématique Nombres de la 1H à la 4H, en déterminer les enjeux (et déterminer s’ils correspondent – ou non – à ce qui est annoncé), y distinguer les tâches emblématiques (parce que, oui, il y a des activités qui se ressemblent pas mal), identifier certains hiatus (tiens ? il n’y a pas de correspondance entre le registre verbal et le registre analogique du nombre, ni d’étayage concernant l’usage du dé, etc.), gratter les diverses institutionnalisations (qu’est-ce qu’on a comme pistes quand on nous dit qu’on peut « institutionnaliser la bande numérique » ?) et croiser l’ensemble des activités avec les textes de références

(ce qui permet de constater que la définition du nombre y est axée sur celle de collection et non sur celle de représentant – ce qui pourrait poser un léger problème mathématique lorsqu’on devra comparer lesdites collections…).

UNE SOIRÉE AUTOUR DE CES QUESTIONS Bien entendu, on vous tiendra au courant. Mais parce que tout vaut mieux qu’un grand discours, l’équipe vous invite déjà à une soirée d’échanges autour de toutes ces questions. La principale idée est de faire part des écueils rencontrés par les enseignants (merci à tous ceux qui nous ont transmis leurs interrogations, continuez à le faire, on aime ça), de les mettre en perspective avec les choix effectués par les rédacteurs des MER et de débattre des pistes de solutions proposées par nos enseignants pilotes (merci à eux parce que, franchement, sans eux…). Celle-ci aura lieu dans la semaine du 18 novembre (lieu, date et infos sur www.hepvs.ch). Au plaisir de vous retrouver… Ismaïl Mili larpem@hepvs.ch

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> REVUE DE PRESSE

D’un numéro à l’autre Fin d’année scolaire

Au revoir Monsieur, vous allez nous manquer ! Pour les enseignants, la fin d’année est le moment des « adieux » à des élèves avec lesquels une relation affective s’est développée au fil des cours. « Quel métier peut offrir autant d’émotions ?» Le Monde (2.07) https://bit.ly/2LrhPYe

Singapour

Inquiet pour ses écoliers sous pression Singapour, champion des classements mondiaux sur l'éducation, s'est lancé dans une réforme pour essayer de réduire le stress dans ses écoles. Car la note est salée pour les enfants, victimes d'anxiété parfois dès l'école primaire. « Nous devons équilibrer la joie de l'apprentissage et la rigueur de l'éducation », a déclaré le ministre de l'Education. Objectif : supprimer certains examens et modifier un cursus scolaire considéré comme trop rigide. Nouvelobs (3.07) https://bit.ly/2xV9wvA

Venezuela

Les universités sont sous attaques Le professeur Ricardo Villalobos décrit l’enfer du quotidien et les menaces contre les étudiants. Le Gouvernement tente de réduire au silence les universités, hauts lieux du débat critique. Les étudiants jouent souvent un rôle moteur dans les mouvements de contestation. L’université se voit imposer certains professeurs. Et en plus, le budget académique n’est pas

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couvert. Les enseignants reçoivent des salaires de misère, l’équivalent de 4 à 6 dollars par mois ! La moitié du corps professoral est partie et environ deux étudiants sur cinq n’ont pas réapparu. Les universités se vident. Tribune de Genève (4.07) https://bit.ly/32EfBuM

Perte des copies

Examens à refaire « Un malheur s’est produit pendant la correction des copies. » Voilà comment un professeur de la Haute Ecole des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) a annoncé à ses élèves, dans un e-mail, la disparition de leurs copies d’examen. L’enseignant avait en fait oublié les épreuves dans un train. Malgré tous les efforts pour les retrouver, explique le message, les copies n’ont pas pu être récupérées : « Elles ont été jetées par les CFF. » Cette mésaventure a une fâcheuse conséquence pour les étudiants : ils doivent tous repasser le test. 20 minutes (5.07) https://bit.ly/2LuF0Sl

Langues

Un examen sans français L’allemand et les mathématiques : ce seront, dès 2021, les deux seules branches testées dans le canton de Zurich lors de l’examen d’admission au gymnase court. Le Conseil d’Etat a décidé de supprimer le français des matières examinées. Une décision qui suscite de l’incompréhension, des deux côtés de la Sarine. Comme neuf autres cantons alémaniques, les Zurichois ne peuvent entrer au gymnase que sur examen. La procédure est très contestée, davantage parce qu’elle a suscité la mise en place de florissants cours privés pour la préparation des tests (cela soulève des questions sur l’égalité des chances) que pour le choix des matières testées. Le Nouvelliste (5.07) https://bit.ly/2LtKzjT

Métiers numériques de demain

Pourquoi il faut se préparer « Si nous ne faisons rien pour que ces emplois soient correctement desservis, les conséquences seront dramatiques pour l’économie belge. » Une opinion de Pascale Van Damme. « Dans la mesure où les compétences numériques seront un important critère de réussite sur le marché du travail, l’enseignement doit aussi y jouer un rôle. Les entreprises sont encore obligées de remédier aux carences numériques des jeunes diplômés. Autre défi  : la nécessité croissante

de former les collaborateurs aux nouveaux métiers numériques. La technologie et la numérisation sont souvent pointées du doigt comme origines de ces bouleversements. Toutefois, si nous utilisons à bon escient la technologie afin de jeter des ponts entre enseignement, pouvoirs publics, entreprises et individus, elle devient davantage la solution que la cause. » La Libre Belgique (8.07) https://bit.ly/2XTDuj1

Réflexion

Le baccalauréat s’achève, la contestation s’amplifie En France, alors qu’enflent les polémiques sur les consignes du ministre de l’Education nationale, certains syndicats et fédérations de parents appellent à un véritable dialogue sur la réforme à venir. D’une manière plus générale, qu’ils soient ou non favorables à la réforme, de nombreux syndicalistes et parents d’élèves dénoncent la difficulté à se faire entendre du Ministère depuis deux ans. Même grief du côté de la FCPE qui appelle Emmanuel Macron à organiser d’urgence des « Assises de l’éducation ». Le poids du contrôle continu, au cœur de cette crise comme du nouveau bac, reste un sujet inflammable. Là encore, opposants et soutiens s’accordent à dire que la « réforme Blanquer » ne pourra s’appliquer sur le terrain sans un compromis avec les enseignants. La Croix (8.07) https://bit.ly/2XVDPC1

Corée du Sud

La rééducation des élèves nord-coréens La Corée du Nord revendique un taux d’alphabétisation de 100%. L’école obligatoire et gratuite, se vante-t-elle, est l’illustration même de la perfection de son système

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RUBRIQUES socialiste. Mais ceux qui arrivent à fuir le pays reclus se rendent compte au Sud qu’il leur manque certaines connaissances de base et ont du mal à suivre. En Corée du Nord, l’enseignement se confond avec les louanges envers les dirigeants, racontent les transfuges. Les classes sont aussi perturbées par une pauvreté rampante. Le Quotidien (12.07) https://bit.ly/2OMxHrk

Algérie

Inciter l'élève à la lecture Le ministre de l'Education nationale algérienne, Abdelhakim Belabed, a mis l'accent sur l'impératif d'inciter l'élève à la lecture et de développer les compétences d'auto-apprentissage face au recul du lectorat dans les sociétés contemporaines. Supervisant la cérémonie de distinction des 10 lauréats de la 4e édition du concours « Défi de la lecture arabe », M. Belabed a indiqué que cette initiative « permet de renforcer les connaissances, sensibiliser à l'importance de la lecture, développer l'autoapprentissage, élargir les connaissances et enrichir le bagage linguistique et améliorer l'apprentissage de la langue arabe chez l'élève dans les pays arabes et à l'étranger ». Algérie Press Service – AllAfrica (25.07) https://bit.ly/2SQSQPO

l’enseignement supérieur – qui permettraient d’établir ce type de classement – sont bel et bien recueillies par l’Office fédéral de la statistique, mais ne sont pas rendues publiques. D’où la motion récemment déposée au Parlement pour que « tout le monde puisse disposer de ces informations ». Courrier international (30.07) https://bit.ly/2OHgOP5

Urbanisme scolaire

En finir avec le béton dans les écoles Peu à peu, la nature gagne du terrain sur le béton dans les écoles de Lille (Nord). D’ici la rentrée 2019, seulement 6 écoles de la ville seront encore complètement minérales, sans aucun espace vert. La maire de Lille ajoute que placer les espaces verts au centre de la vie des enfants sera sans doute bénéfique : « Les enseignants se servent des espaces pédagogiques que nous avons mis en place pour sensibiliser les élèves au développement durable. On espère que cela donnera des citoyens plus concernés par l’écologie et plus éveillés ». Actu.fr (4.08) https://bit.ly/2TpdJC0

Intelligence artificielle

La Chine met ses élèves au banc d’essai La Chine qui dispose d’une certaine avance en matière de développement technologique teste l’intégration de l’IA à l’éducation, afin d’atteindre « l’éducation intelligente ». En dehors de l’apprentissage, la Chine teste depuis quelque temps plusieurs dispositifs visant à contrôler et surveiller les élèves. On peut citer le bandeau « détecteur d’attention », dont les photos ont beaucoup fait parler. Grâce à l’électroencéphalographie, les professeurs sont en mesure de savoir si l’élève est concentré ou s’il doit être rappelé à l’ordre ! L’autre technologie utilisée pour fliquer les élèves est un uniforme intelligent dont l’objectif est de réduire l’absentéisme en classe. Ces deux technologies peuvent paraître choquantes et pourtant, dans le pays où la surveillance règne, cela semble normal. Siècle digital (7.08) https://bit.ly/2Ty95lf

Revue des médias Nouveau monde

Education

Les Suisses contre la « culture du classement » Difficile pour certains expatriés qui viennent d’arriver en Suisse de choisir un gymnase (l’équivalent du lycée) où inscrire leurs enfants. En effet, il n’existe aucun classement des établissements d’enseignement secondaire en Suisse, contrairement à une pratique courante aux EtatsUnis, au Royaume-Uni ou en Australie. Pourtant, les données sur les taux de réussite des élèves des différents gymnases dans

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A quoi ressemblera l’école du futur ? L’école du futur sera-t-elle une école sans livres papier, entièrement remplacés par des écrans ? L’école du futur serat-elle une école sans notes, remplacées par des scores comme dans les jeux vidéo ? Y aura-t-il des caméras braquées sur les visages des élèves pour analyser leur concentration en direct ? S’agira-t-il d’une école algorithmique où la donnée permettra d’analyser les performances des élèves afin d’ajuster les programmes scolaires en temps réel ? Et si l’école du futur se passait carrément d’école ? Elle pourrait être décentralisée, hors les murs, comme on le voit déjà avec les MOOCs (cours massifs en ligne). Les cours auraient lieu dans des fablabs, en pleine nature ou à la maison. Les élèves pourraient n’aller à l’école que de temps en temps, pour participer à des projets collectifs, mais pas tous les jours. franceinfo.tv (29.07) https://bit.ly/2LPaEd9

HEP Zurich

Une HEP où chacun décide ce qu’il apprend Une nouvelle Haute Ecole pédagogique est sur le point d'être inaugurée à Zurich. Son objectif ? Former les enseignants à une nouvelle approche scolaire qui permettrait aux élèves de décider ce qu'ils veulent apprendre et quand, rapporte la « NZZ am Sonntag ». Le « Campus Intrinsic » ouvrira ses portes le 18 septembre, une bonne dizaine de personnes devraient y débuter un cursus, long de trois ans et basé sur cette même idée. A l'issue de la formation, les diplômés pourront enseigner à l'école primaire, y compris dans les écoles publiques. Tribune de Genève (17.08) https://bit.ly/2KE8U4S

Ecole de demain

Une tablette au secours des élèves qui peinent à écrire Une petite pression sur la tablette. Un léger tremblement de la main. La vitesse du tracé d’une lettre. Sous les doigts de l’élève, chaque mouvement du stylet est divisé en 53 paramètres par les algorithmes de Dynamico. En moins de quinze secondes, cet outil d’intelligence artificielle (IA) repère si l’enfant présente des difficultés liées à l’écriture, définit les aspects qui lui posent problème et propose des jeux pour y remédier. Dynamico revendique une précision de 97% dans l’analyse de l’écriture. Ses exercices de remédiation sont ludiques, afin d’éviter que l’élève ne se crispe face à un jeu rappelant les expériences dévalorisantes de la formation des lettres. Le Temps (19.08) https://bit.ly/2KWUDPP

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> SCIENCES DE LA NATURE

Minute papillon ou plutôt Minute Salamandre ! MOTS-CLÉS : 5H• VIDÉOS • FRANÇAIS• SCIENCES Tout le monde connaît la revue La Salamandre avec ses différentes versions papier adaptées aux élèves du cycle 1 et du cycle 2. Par contre, peu de gens soupçonnent l’existence des courtes vidéos de la Minute nature réalisées par Julien Perrot, rédacteur en chef ; celles-ci regorgent de trésors traitant de la diversité du vivant1. Ce matériel présente un grand potentiel de travail en langue 1 ; une exploitation en est proposée conjointement par les animations de français et de sciences pour les 5H.

quer et comprendre le monde qui les entoure. Les premières lunettes sont celles liées au concept vivant/non-vivant. Qu’est-ce qui, au travers de ces Minutes nature, traite de la Diversité et de l’unité du vivant ? Les secondes sont consacrées au Cycle. Ces deux concepts sont travaillés durant toute la 5H. Ils concourent à l’appropriation de l’objectif MSN 28 – Déterminer des caractéristiques du monde vivant et

Le genre textuel plébiscité est à cheval entre celui qui relate (interview d’une personne qui témoigne de son vécu) et le texte qui transmet des savoirs (documentaire audiovisuel). Peu importe en définitive, car tous deux collent parfaitement à des situations de la vie courante, telles qu’exprimées dans l’objectif L1 23. Les apports de ces activités favorisant les apprentissages de type auditif ne se limitent pas seulement au français. En effet, les élèves peuvent ajuster des lunettes de biologiste pour expli-

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MENU NATURALISTE Une séquence Minute nature par mois a été sélectionnée : c’est une suite logique qui découle du calendrier naturel habituel. En effet, les sauterelles adultes s’observent à la fin de l’été ; les champignons apparaissent en nombre dès l’automne.

Calendrier des séquences vidéo Minute nature MOIS

TITRE

DURÉE

RÉGNE/EMBRANCHEMENT

FICHES

Sept.

Ma voisine sauterelle

107

3’42

Animal/Animaux dépourvus de squelette interne/ Insectes

15-18-20

Oct.

Champignons, 4 révélations

65

3’28

Champignons

2-9-1017…

Nov.

Les héros de la mangeoire

35

4’52

Animal/Vertébrés/Oiseaux

11-1718-19-20

Déc.

Mon beau sapin

71

3’47

Végétal/Gymnospermes

1 à 20

Jan.

Bivouac aux bouquetins

32

6’21

Animal/Vertébrés/ Mammifères

11-1718-19-20

Fév.

Plongée au fond du lac

86

3’18

Animal/Vertébrés/Poissons

11-1718-19-20

Mars

La mare aux dinosaures

89

3’59

Animal/Vertébrés/Batraciens

11-1718-19-20

Avr.

Poisson d’avril

83

4’14

Animal/Vertébrés/Poissons

11-1718-19-20

Mai

Un bain très couleuvre

18

2’42

Animal/Vertébrés/Reptiles

11-1718-19-20

Juin

Surprise une tortue

14

2’23

Animal/Vertébrés/Reptiles

11-1718-19-20

REGARDS DISCIPLINAIRES Une série de compréhensions de l’oral offre donc la possibilité concrète de créer des liens entre les disciplines : soit le français et les sciences. Toutes les composantes ou presque de l’axe thématique L1 23 – Comprendre des textes oraux variés propres à des situations de la vie courante… (PER p. 42 à 47) sont activées par le biais de ces 10 activités.

de divers milieux et tirer des conséquences pour la pérennité de la vie…

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RUBRIQUES

Attentes de fin d’enquête scientifique des modules 1 et 2 sur la diversité du vivant, fiches 1 à 20

Les vidéos de décembre et du mois d’avril s’imposent d’elles-mêmes par leur intitulé. Quant aux reptiles, ils retrouvent leur vitalité fin avril généralement.

OPTIONS PÉDAGOGIQUES Les trois règnes du vivant travaillés en 5H sont abordés. Une séquence traite des champignons et une des végétaux ; une séquence visite les invertébrés et les autres les vertébrés, mis un peu en vedettes préférentiellement. En effet, dans les attentes de fin de module les élèves doivent impérativement distinguer les vertébrés des animaux dépourvus de squelette interne. De plus, trois classes de vertébrés sont à reconnaître (cf. schéma). L’option prise par les rédacteurs des moyens valaisans du cycle 2 consiste à s’appuyer sur la classification classique du monde animal. Elle sert à organiser les êtres vivants pour pouvoir les trier, et mieux s’y retrouver, donc mieux les comprendre. Cette classification, aujourd’hui obsolète, est issue de Carl von Linné, naturaliste suédois du XVIIIe siècle ; elle convient tout de même très bien aux élèves du cycle en question.

CADRAGE SCIENTIFIQUE Chaque vidéo est tout d’abord découverte avec les images. Puis, les questionnaires sont distribués et commentés aux élèves. Le second passage s’effectue sans les images,

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uniquement en mode audio. Les élèves complètent leur questionnaire ensuite. Lors des corrections, il est capital d’y inclure l’apport spécifique des sciences. A cet effet, dans les commentaires figurent des aspects traitant de la diversité du vivant et des cycles de vie. A ces notes peuvent s’ajouter les guides de lecture empruntés aux liens que tissent déjà MSN 28 avec L1 22 : écrire un texte qui transmet des savoirs à caractère scientifique…

DIFFÉRENCIATION Chaque enseignant utilise le matériel mis à disposition à sa guise. Cependant, il semble intéressant d’initier les élèves en réalisant collectivement une ou deux séquences « pour beurre ». Suite aux premières prises de contact, l’idéal est d’en passer deux et de prendre en compte la meilleure note ; cela peut aussi fonctionner en regroupant les élèves par deux ou trois… Le listing proposé peut être modifié en fonction de la durée des séquences ou du nombre de questions. Il est possible de simplifier les questionnaires en n'y proposant que des réponses à choix multiple, ou, au contraire, exiger une réponse précise en supprimant les réponses multiples à entourer… L’enseignant peut également proposer une ou deux séquences aux élèves et leur demander d’inventer des questions, puis de les comparer avec celles

retenues par l’auteur. Les questionnaires inventés peuvent être adressés à un destinataire, les élèves d’une autre classe, par exemple… Plus une minute à perdre donc ! Christian Keim Animation sciences HEP-VS Notes 1 www.salamandre.org https://bit.ly/2MdIadu

HEP Valais-Animation pédagogique sciences Les docs Compréhension de l’oral et Production de l’écrit (avec guides de lecture) sont en ligne sur le site Internet https://animation.hepvs.ch/ sciences-de-la-nature > ressources > 5H > lien avec le français ou lien direct : https://bit.ly/2MMpUHz

La « Minute nature » pour septembre La vidéo « Ma voisine sauterelle » www.salamandre.org/article/ sauterelle

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> RENCONTRE DU MOIS

Christian Staquet, formateur qui relie coopération et autonomie MOTS-CLÉS : ACCUEIL DES ÉLÈVES • ESTIME DE SOI ET DES AUTRES • VALEUR En août dernier, Christian Staquet, formateur indépendant (société A.V.E.C : accueil, valeur, équipe, coopération), coach et conférencier, est venu de Dijon pour donner un cours de formation continue à la HEP-VS à St-Maurice sur les pratiques de coopération en classe. Nous en avons profité pour le rencontrer et évoquer avec lui quelques-unes des idées mises en avant dans ses ouvrages (cf. encadré pour les références de deux de ses livres). Après avoir enseigné en Belgique pendant 14 ans la morale laïque (cours d’éthique et de réflexion basés sur des techniques de clarification des valeurs) à des élèves de 12 à 18 ans, Christian Staquet crée et anime des formations pour le monde enseignant en France, en Belgique, au Luxembourg et en Suisse. Son évolution de carrière a commencé par hasard. Alors qu’il était enseignant et du fait qu’il s’était formé à l’analyse transactionnelle, son inspecteur lui a demandé de donner des cours à ses collègues lors de l’introduction d’un nouveau programme d’enseignement. Cette « pause carrière » qui s’est prolongée lui a permis d’aller observer ce qui se passait dans d’autres pays et de se former pour devenir formateur. Il a d’abord travaillé autour de l’accueil des élèves et très vite il s’est intéressé à la coopération, en rencontrant d’autres spécialistes du domaine, dont Yviane Rouiller,

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Christian Staquet

professeure à la HEP-VS ayant notamment collaboré avec Jim Howden pour un livre sur le sujet. Parmi ses autres champs d’investigation, il y a l’approche positive de soi et des autres ou estime de soi et des autres. Christian Staquet a participé à des « agendas coop » de l’OCCE (Office Central de la Coopération à l'école)1.

INTERVIEW Quand on parle de coopération, ne confond-on pas fréquemment avec le travail en groupe des élèves ? En effet. Au début de ma carrière d’enseignant, je mettais les élèves en groupe et, après avoir donné les consignes, je les laissais gérer l’activité et en général l’un d’eux faisait le travail pour les autres. Chaque fois que j’allais au Québec, j’entendais parler de pédagogie coopérative, comprenant que c’était peut-être autre chose. Je me suis d’abord formé avec les Johnson & Johnson, puis avec Jim Howden dont

l’approche francophone et humaniste me correspondait davantage. Certaines techniques ou principes permettent de passer du groupe à l’équipe. La coopération est une approche pour apprendre en autonomie et en solidarité et non un but en soi. Pour que les élèves coopèrent, ne faut-il pas d’abord que les enseignants fassent de même entre eux ? Je pense que c’est mieux si c’est le cas, mais la coopération entre collègues peut aussi être la conséquence de celle entre élèves. C’est un peu le paradoxe de l’œuf et de la poule. Comment se former efficacement à la coopération ? Pour une formation durable, je trouve pertinent de la faire en plusieurs étapes, par exemple 3 x 2 jours. Avec un suivi sur plusieurs mois, les participants vont davantage échanger sur leur pratique, car

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RUBRIQUES les questions qui font progresser ne se posent qu’après expérimentation. Qu’est-ce qui motive les enseignants à s’intéresser à la coopération ? J’ai demandé aux participantes du cours à la HEP-VS pourquoi elles s’étaient inscrites à ce cours, et c’est d’abord le fait que l’intitulé relie la coopération à l’autonomie qui a suscité leur curiosité. Une classe coopérative doit-elle l’être à temps plein ? En aucun cas, car la richesse de l’enseignement, c’est sa variété. La coopération se pratique par petites touches. Au primaire, je dirais au moins une fois dix minutes par jour, pour aborder la matière de façon différente, sans passer par l’aide d’un adulte. Il est important que cet apprentissage se fasse mutuellement dans des groupes hétérogènes. La classe, c’est le lieu idéal pour apprendre aux autres, avec les autres et des autres, ce qui permet aux élèves de saisir la notion d’interdépendance.

« La coopération est une approche pour apprendre en autonomie et en solidarité. » Pourriez-vous illustrer ? Quand l’enseignant construit sa séquence, il doit penser à cette complémentarité, de manière à ce que les élèves soient obligés d’échanger pour avoir l’entièreté de la réponse. S’ils travaillent trois règles à trois, chaque élève commencera seul pour maîtriser et appliquer l’une d’elles, avant de l’expliquer à ses deux autres camarades. L’idéal est de laisser les mêmes groupes fonctionner ensemble pendant six à huit semaines pour qu’ils deviennent des équipes solidaires. Si cela est plus facile à réaliser au primaire, c’est aussi envisageable au secondaire, pour autant que les enseignants des différentes disciplines se mettent d’accord sur le choix des élèves qui travailleront ensemble pendant une

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période. Effectuer ainsi des activités diverses contribue à développer les intelligences multiples.

précieuse lors des moments de découragements inhérents à la complexité du métier.

Quelle est la principale difficulté des enseignants pour mettre les élèves en mode coopération ? L’enseignant, rassuré par les réponses carrées, manque souvent de confiance en lui pour exploiter et animer la classe qui coopère. S’il pose les bonnes questions à la fin de l’activité, les élèves comprendront mieux leur fonctionnement et celui des autres, mais pour cela il faut qu’il soit capable de prendre la distance nécessaire pour observer les interactions. Avec l’importance croissante des nouvelles technologies qui facilitent l’accès au savoir, l’enseignant doit faire évoluer sa pratique. S’il se positionne uniquement en distributeur de réponses, cela empêche l’autonomie de ses élèves et c’est oublier que sa meilleure réussite, c’est lorsque ces derniers parviennent à se débrouiller sans lui. Ce changement de posture contribue aussi à permettre aux enseignants de ne plus seulement voir le programme à terminer, mais de porter leur attention sur les compétences psychosociales essentielles pour l’élève et son futur, sachant que l’école ne doit pas servir pour l’école, mais pour après l’école, sans eux.

Et dans l’école, que modifieriezvous ? Je trouverais bien que les enseignants puissent faire la classe à deux ou à trois, au moins une heure par jour, quitte à avoir un plus grand nombre d’élèves. Dans mon école idéale, je ferais par ailleurs en sorte qu’il y ait un meilleur équilibre hommes-femmes, car la mixité professionnelle est essentielle à mes yeux. Pour que les enseignants n’aient pas l’impression d’être jugés, il s’agirait de leur apprendre à avoir davantage confiance en eux. Si un collègue réussit mieux avec un élève en difficulté, cela ne signifie pas forcément qu’il est meilleur, mais peutêtre qu’il y a plus d’atomes crochus entre sa manière d’enseigner et celle d’apprendre de cet enfant ou de ce jeune. L’école devrait dédramatiser l’erreur, qui n’est pas l’horreur, et les enseignants se libérer du « sois parfait » ou « fais des efforts ». Fort heureusement, les instituts de formation contribuent à faire évoluer les jeunes enseignants pour qu’ils soient moins prisonniers de ces messages contraignants ou « drivers ».

Si vous aviez la possibilité d’insuffler une transformation au niveau de la formation des enseignants, laquelle choisiriez-vous ? Je favoriserais les formations en établissement, ce qui contribue à renforcer les liens au sein de l’équipe enseignante. C’est évident que c’est plus difficile à gérer pour les formateurs, car les enseignants ne sont dans ce cas pas forcément tous volontaires, toutefois il y a une dynamique d’entraînement tellement plus profitable à l’établissement scolaire. Rien que le fait de savoir ce que ses collègues font est extrêmement enrichissant, puisque chacun devient membre d’une communauté de pratique, particulièrement

Propos recueillis par Nadia Revaz Notes 1 www.occe75.net/pedagogie/agendascoop.htm

Christian Staquet Pratiques de coopération en classe - Rendre les élèves autonomes, responsables et solidaires. Lyon : Chronique Sociale, 2019. L'estime de soi et des autres dans les pratiques de classe. Lyon : Chronique Sociale, 2015.

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> ÉDUCATION PHYSIQUE

Prévenir la sédentarité sables d’activités, d’exercices appropriés au développement de l’enfant. L’exploitation des moyens d’enseignements propres à notre degré permet de passer en revue un grand panel de disciplines sportives. Par nos actions, nous contribuons et agissons sur l’état de santé de la population et aidons l’OMS à prévenir la sédentarité, l’inactivité physique.

« L’école joue un rôle prépondérant dans la pratique de l’activité physique. »

Pour rester en forme, il faut pratiquer une activité physique.

MOTS-CLÉS : PER • ÉQUIVALENT MÉTABOLIQUE C’est la rentrée ; pendant les vacances qui sont encore très proches, nous avons exercé très certainement quelques activités physiques agréables, de la balade « rando » aux constructions de châteaux de sable, de la boucle à vélo aux longueurs du bassin aquatique, nous avons suivi le fameux slogan «Bougez, c'est la santé !». Pour rester en forme, il faut pratiquer une activité physique ou un sport au moins trois séances dans la semaine. Echauffement-exercices physiques et récupération devraient composer le menu santé d’une heure par séance. « Le sport, c’est la santé, encore faut-il le pratiquer dans un but de santé ! »

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Dans le cadre de la scolarité obligatoire, les visées prioritaires du PER nous dirigent et orientent le déroulement des leçons d’EPS. Connaître son corps, en prendre soin et reconnaître ses besoins physiologiques et nutritionnels. Développer ses ressources physiques et motrices, ainsi que des modes d’activités et d’expression corporelles. Préserver son capital santé par le choix responsable d’activités sportives et de pratiques alimentaires. L’école joue un rôle prépondérant dans la pratique de l’activité physique. Dans le cadre des 135 minutes imparties dans la grille hebdomadaire, nous bâtissons et stimulons l’apprenant par des choix respon-

La sédentarité indique, par définition médicale, une faible dépense énergétique, couplée à une position assise prolongée. Il est important de noter que beaucoup de définitions ne séparent pas le concept de sédentarité et de manque d’activité physique. L’OMS (organisation mondiale de la santé) par exemple, parle de la sédentarité comme étant le manque d’activité physique à proprement parler1. Cependant, certains chercheurs, tel que Jean-Phillipe Chaput, de l’Institut de recherche du Centre hospitalier pour enfants de l’Est de l’Ontario, notent une nette frontière entre ces deux concepts. Selon lui, la sédentarité touche toutes les personnes qui sont assises plusieurs heures par jour. L’inactivité physique, quant à elle, définit le manque de pratique d’une activité sportive. Une personne physiquement active peut donc être touchée par la sédentarité de même sorte qu’une personne inactive peut ne pas être touchée par la sédentarité. Dans la revue « Sciences & Sports », BerthouzeAranda S.E. et Reynes, E. (2011) expliquent la différence entre la sédentarité et l’inactivité physique :

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RUBRIQUES La sédentarité est définie, selon eux, par un comportement doté d’une faible dépense énergétique en position assise ou allongée comme lire assis, conduire, regarder la télévision, etc. L’inactivité physique, quant à elle, est caractérisée par une durée et un niveau d’activité physique inférieurs au seuil recommandé. Ce seuil est de 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine pour un adulte). Nous distinguons donc clairement une différence entre ces deux concepts. La sédentarité est un problème qui touche le milieu scolaire puisque les enfants sont régulièrement en position assise prolongée. De nos jours, différents outils permettent de mesurer la sédentarité chez une personne (podomètre, étude du rythme cardiaque, etc.). Parmi tous ces outils, l’actimètre en est un des plus objectifs. Ce petit appareil, porté au poignet ou à la cheville, enregistre tous les mouvements du corps humain, y compris les mouvements de très faible intensité. Il est ainsi possible de connaître le temps passé dans les portions sédentaires. Une portion sédentaire représente 10 minutes consécutives ou plus passées dans la catégorie sédentaire. Selon l’équipe de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle (Esen, 2017) la sédentarité se calcule grâce aux METs (Equivalent métabolique ou Metabolic Equivalent Task). Une dépense énergétique inférieure à 1.6 METs définirait un comportement sédentaire. Pour exemplifier ce calcul de la sédentarité, voici deux exemples d’activité et de leur dépense énergétique : Jouer assis à l’ordinateur = 1,5 METs Course à environ 10km/h = 10 METs Cette théorie rejoint celle de Pate et al. (2008), qui définissent les activités sédentaires comme « des activités qui n’augmentent pas substan-

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tiellement la dépense énergétique au-delà du niveau de repos ». Dormir, être assis, regarder la télévision, etc., soit toutes les activités qui ne dépassent pas 1,5 METs. A nous de porter un regard sur cette problématique et pourquoi pas de nous lancer le défi d’apporter plus de mouvement dans notre manière d’enseigner en exploitant le site référence www.ecolebouge.ch et contribuer ainsi à augmenter les valeurs METs chez nos élèves. Lionel Saillen Note www.who.int/dietphysicalactivity/pa/fr

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https://animation.hepvs.ch/ education-physique

C’était écrit il y a 100 ans… Lien vers les archives complètes www.resonances-vs.ch https://bit.ly/2qPNOoZ

Echo de la rédactrice Oser doser Il y a peu, une enseignante, avec quelques années de métier, me disait que tout allait mieux pour elle en classe depuis qu’elle avait compris que son enthousiasme n’était pas forcément calé à la même cadence que son énergie. Sa joie était constante, avec juste de légères ondulations, mais son dynamisme plus variable, aussi lors de ses premières années d’enseignement elle était parfois victime de petits coups de fatigue dès octobre. Avec l’expérience, elle a progressivement compris qu’il ne fallait pas tirer sur la corde et doser son énergie, en ne donnant pas tout sur les premières semaines, sachant que l’année scolaire est une course d’endurance. Et là voilà faisant des comparaisons entre le métier d’enseignant et celui de guide de montagne ou de marin ! Elle perçoit des similitudes dans le calme qu’il s’agit d’avoir face aux intempéries ou aux vents contraires, car le ciel est aussi quelquefois agité en classe. Au fil des ans, elle a appris à se fixer des priorités, en obéissant à l’urgence de l’essentiel, et admis que sa résistance n’était pas à toute épreuve. Grâce à son entrain et cette stratégie, elle estime que son énergie renouvelable est devenue plus durable. La baisse de régime se décale chaque année un peu plus vers le mois de juin. Ce conseil est peut-être une évidence, mais sachant que certains enseignants s’essoufflent tôt dans l’année scolaire, courant le risque du burn-out, il sera peut-être précieux à l’un ou l’autre ou à l’une ou l’autre d’entre vous qui lisez ces lignes. Nadia Revaz

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> ÉDUCATION MUSICALE

La musique à l’école pour le bien de tous et toutes1 MOTS-CLÉS : EXPÉRIENCE MUSICALE • RÉUSSITE Par souci de cohérence, nous répétons l’introduction de notre article de juin 2019 : « Il n’y a pas que des banalités sur les réseaux sociaux. Alors quand nous voyons passer quelque chose d’intéressant, permettez qu’on la récupère. Ainsi, selon une étude, chanter tous les jours réduit le stress et augmente l'espérance de vie. »

COMPARAISON Ce message, nous le défendons depuis toujours avec parfois la forte sensation de ne pas toujours être entendus. Nos propos mensuels nous paraissent donc importants et sont récurrents. Nous ne reviendrons pas sur les recherches scientifiques prouvant la nécessité de mettre la musique au centre du système éducatif.2 Dans les pays particulièrement performants du classement PISA3 (programme international pour le suivi des acquis des élèves), si cher à nos édiles politiques, il n'est pas étonnant de voir aux premières places des pays où la pratique musicale fait partie intégrante de la vie des élèves. A Singapour, (première place du classement), on estime que plus de 80% des enfants jouent d'un instrument.

« Nous rêvons de faire de l’enseignement musical la clef de voûte des protocoles d'apprentissages. »

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Suivent l'Estonie, la Finlande, l'Australie ou encore le Royaume-Uni, tous pays où la musique occupe une place prépondérante dans la vie scolaire, via des cours, des orchestres et des chorales.

REMETTRE LA MUSIQUE ET LE COLLECTIF AU CŒUR DU SYSTÈME ÉDUCATIF : UTOPIE ? Notre système scolaire met en valeur les enseignements dits « fondamentaux » (langues, mathématiques, sciences…), les branches culturelles dites « pas dommage » étant en marge. Nous rêvons de faire de l’enseignement musical, à tous les niveaux de la vie scolaire, la clef de voûte des protocoles d'apprentissages. La pratique musicale en groupe facilite l'empathie, la collaboration entre individus, la solidarité, le partage, ainsi que l'organisation et la coordination. Apprentissage, émotion, vivre-ensemble : la musique et le chant ont tout de ce qui fait souvent défaut dans nos approches éducatives sans prétériter les branches fondamentales au service desquelles on peut justement mettre chant et musique.

La pratique musicale à Monthey, dans le cadre du projet Un violon dans mon école

trouver des options musicales qui peuvent concerner tous les élèves. Souhaitons, pour l’année scolaire 2019-2020 et au-delà, que tous les enfants, leurs enseignants et leurs parents, fassent l'expérience de l'impact si positif de la musique dans leurs classes et dans leur vie ! Jean-Maurice Delasoie Bernard Oberholzer

EXPÉRIENCES Dans un bimensuel chablaisien4, on peut lire les bienfaits de l’apprentissage précoce du violon. En fait, toutes les expériences musicales ont des effets positifs sur le développement des enfants. Nous ne doutons pas du sérieux des recherches concernant les bienfaits de l’apprentissage du violon, mais notre pragmatisme et notre sens du bien commun nous poussent à

Notes La musique, un art unique et indispensable à l’apprentissage Pages internet qui nous ont inspirés : https://bit.ly/2OGi05j - www.sacem.fr 2 Notamment la recherche intitulée Musik Macht Schule, réalisée en Suisse 3 Programm for international Student Assessment 1

Le Vendredi, n° 507, 25 janvier 2019.

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RUBRIQUES > CARTE BLANCHE

Briser les préjugés

tte « Apprendre ce e ne m’a gu n la e ll nouve t ouvert des pas seulemen ’a aussi portes, cela mx. » ouvert les yeu

MOTS-CLÉS : BILINGUISME • VALAIS • PRO L2 Nous souhaitons améliorer les échanges entre le Haut et le BasValais. Cependant, dès que l’occasion se présente, uniquement les préjugés et les différences sont mis en avant et l’immersion est perçue telle une année « d’exil ».

CE QUE MON EXPÉRIENCE DANS LE HAUT-VALAIS M’A RÉELLEMENT APPORTÉ Il me tient donc à cœur de partager entièrement mon expérience afin de briser les « mythes » qui nous séparent et de soutenir les échanges entre les deux parties du canton. A 15 ans, j’ai pris la décision de faire ma dernière année de CO dans le Haut-Valais. Très vite, je me suis rendu compte de l’investissement que demande l’apprentissage d’une nouvelle langue. Avec un peu de courage et de détermination, je me suis intégrée parmi mes camarades germanophones qui ont été d’excellents alliés pour l’apprentissage de l’allemand. Trois ans plus tard, j’ai choisi de prendre part au projet PRO L21. Maîtrisant déjà en partie le « Hochdeutsch », mon challenge a été d’apprendre le « Walliserditsch ». Soutenue par mes collègues du CMS de Brigue, j’ai appris ce dialecte, qui au premier abord, semble incompréhensible ! Il est vrai que le Haut et le Bas-Valais sont deux mondes différents et c’est une bonne chose. Nous ne devons pas nous ressembler, simplement apprendre à accepter nos différences. Plus ancrés dans les traditions, les cultes religieux sont honorés et les croyances de chacun respectées. L’entraide, la solidarité et la convi-

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Ludivine Gay

vialité représentent sans aucun doute les forces du Haut-Valais. Il est indéniable que l’intégration n’est pas facile car elle est influencée par les préjugés que nous nous imposons. Cependant, avec un peu de volonté et de sympathie, j’ai créé des amitiés et des souvenirs inoubliables. J’ai eu la chance d’être accueillie à bras ouverts dans une famille hautvalaisanne. Ce mélange de cultures a été extrêmement enrichissant et m’a permis de ne retirer que le meilleur des deux parties pour former ma propre personnalité. Cette expérience a forgé mon caractère. Cette année d’immersion dans le monde professionnel m’a permis d’améliorer mes connaissances en allemand et d’élargir mon expérience professionnelle dans une langue étrangère. En tant que personne, elles m’ont apporté une ouverture d’esprit ainsi qu’une envie d’apprendre et de découvrir de nouvelles cultures.

« Arrête de te tu demander si de-toi peux, deman ux. » plutôt si tu ve

A vos cartes blanches ! La carte blanche de ce mois a été réservée par Sandra Schneider, responsable du Bureau des Echanges Linguistiques du canton. Pour rappel, l’espace, avec comme seule contrainte la longueur des textes (et encore, car il est possible d’imaginer une version longue en ligne), est ouvert aux enseignants, aux directions d’école, aux étudiants de la HEP-VS… N’hésitez pas à contacter la rédaction pour réserver la page dans l’une des prochaines éditions… Pour en savoir plus : nadia.revaz@admin.vs.ch ou 079 429 07 01.

Ludivine Gay Notes PRO L2 ou formation professionnelle linguistique post-CFC www.vs.ch/bel

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> CPVAL

La patience est-elle rentable en placements ? MOTS-CLÉS : INVESTISSEMENT • DURÉE La patience est une vertu, condition de réussite sur les marchés financiers. Investir à long terme nécessite d’adopter un style qui consiste à chercher des valeurs sous-évaluées grâce à une analyse fondamentale des entreprises et à prévoir une marge de sécurité. C’est ce principe qu’adopte CPVAL depuis de nombreuses années déjà et qui lui a permis d’obtenir les rendements nécessaires à ses objectifs. Pourtant… les analystes et les recommandations qui nous entourent ne coïncident pas forcément avec cette philosophie…

DÉTENTION D’UNE ACTION : 8 MOIS SEULEMENT L’investissement est en effet de plus en plus orienté sur le court terme. En moyenne, une action n’est détenue que 8 mois, contre 8 ans à la fin des années 50. A cette époque, les marchés étaient dominés par les grandes fortunes. Leur horizon portait sur le long terme afin de faire fructifier leurs avoirs sur plusieurs générations. Aujourd’hui, les professionnels et les privés ont une attitude à très court terme. Les analystes ont les yeux rivés sur les résultats du prochain trimestre plutôt que sur leur tendance à moyen terme. 80% des professionnels ont une rémunération basée pour moins de la moitié sur la performance à long terme et 43% reçoivent plus de la moitié en fonction de la performance annuelle.

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La performance de l’investisseur est en lien avec sa patience.

Quel est l’horizon de placement d’un gérant de portefeuille à la fin octobre si son rendement est inférieur à son indice ? Sans surprise, il est de 8 semaines. Les médias ne sont pas épargnés non plus par la critique. Ce sont des producteurs de bruits pour les marchés. Ne sont-ils pas payés pour attirer l’attention ?

CONTRADICTIONS ENTRE THÉORIE ET PRATIQUE Ces observations surprennent dans la mesure où l’horizon d’une Caisse de pensions porte sur plusieurs décennies, qu’il s’agisse du capital nécessaire pour financer la retraite ou de la succession aux futures générations. Il serait donc plus rationnel d’adopter une perspective à plus long terme en matière d’investissement. L’évolution démographique

renforce encore le besoin de porter son regard sur le long terme. Toutefois, ces contradictions entre le besoin de l’investisseur et la pratique financière créent des opportunités. Les écarts de performance par rapport aux indices sont en effet nettement plus grands à 5 ans qu’à 5 mois. C’est une chance à saisir pour l’investisseur qui se concentre sur des signaux tels que la croissance durable des bénéfices à long terme.

INVESTISSEUR « DANS LA VALEUR » ET AVEC PATIENCE Ces différences de durée de détention ne sont pas dénuées d’intérêt. Les investisseurs « value » comme CPVAL renforcent la stabilité des marchés. Ce sont en quelque sorte des « investisseurs de dernier ressort ». Mais les marchés se com-

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RUBRIQUES posent aussi d’autres catégories d’acteurs qui, s’ils sont plus nombreux que les adeptes du « value investing » affaiblissent les avantages apportés au marché par les investisseurs patients. Diverses études montrent notamment le rôle négatif des négociants à court terme dont l’influence est amplifiée par tous les investisseurs attirés par des gains à court terme. En fonction des circonstances de marché, les acteurs dont l’approche est fondamentale peuvent être mis en minorité. Les traders augmentent leur place sur le marché simplement du fait des différences de patience. Beaucoup d’études démontrent clairement que l’investisseur est plus performant s’il est infiniment patient.

L’analyse du risque d’erreur d’évaluation montre aussi que les prix sont proches de la valorisation si les investisseurs fondamentaux restent plus patients que les autres.

«Les médias sont des producteurs de bruit du marché. » Le plus grand risque de mauvaise évaluation existe si les traders à court terme sont les plus nombreux, ce qui de nos jours est bien le cas. Cela signifie par conséquent pour une Caisse orientée sur le long terme un renforcement des contrôles et des analyses avant d’investir. Ce travail conséquent vaut la peine d’être entrepris ; il permettra en effet non seulement de réduire le risque d’erreur de valorisation mais

aussi et surtout permettra de se rapprocher beaucoup plus vite de la véritable valeur de l’investissement. Les résultats de ces diverses études ne sont pas des surprises pour CPVAL. Fidèles à notre philosophie de gestion, nous restons convaincus que l’investissement dans l’économie réelle avec une vue à long terme génère des rendements solides pour nos assurés. Nous avons toujours refusé de spéculer et d’agir à brève échéance dans l’espoir de gains rapides. Nous resterons en ligne avec nos principes ! Patrice Vernier

www.cpval.ch

EN RACCOURCI parmi les trois professions les plus souvent envisagées.

Cahiers pédagogiques

www.admin.ch https://bit.ly/2LmR1Jj

L’économie, c’est à la fois un enseignement et un environnement. Comment les faire découvrir aux élèves ? Par quels moyens déconstruire leurs représentations du monde économique et leur faire prendre conscience de leur rôle d’acteurs économiques, de lecteurs critiques de l’information économique et donc de citoyens ? Les Cahiers pédagogiques ont consacré leur dossier de juin à l’économie à l’école, en articulant la thématique en trois parties (rencontres fortuites avec l’économie, l’économie par l’action et relation au monde ou emprise du marché), sans compter celle à lire sur le site.

Baromètre des transitions

Choix d’apprentissage liés au genre D’après les résultats du « Baromètre des transitions » d’avril 2019, l’apprentissage (formation professionnelle initiale) est le choix le plus souvent envisagé par les jeunes après l’année scolaire 20182019. L’enquête révèle que les filles et les garçons qui souhaitent faire un apprentissage ont des préférences très distinctes. Chez ces derniers, l’apprentissage d’installateurélectricien (2018 : polymécanicien) arrive désormais parmi les trois professions préférées. Chez les filles, l’apprentissage d’assistante socioéducative a progressé d’une place par rapport à 2018 et figure à présent

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Autour de la vigne

Un poster didactique et une brochure réactualisée Via son nouveau poster didactique intitulé En visite chez les viticulteurs, l’Agence d’information agricole romande (AGIR) entraîne les enfants à la découverte de la vigne (avec exercices et jeux pour les classes du deuxième cycle HarmoS). Dans la foulée, si vous désirez approfondir vos connaissances sur le sujet, AGIR a aussi réactualisé et réédité récemment la brochure Vignobles en Suisse.

L’économie à l’école

www.cahiers-pedagogiques.com

www.agirinfo.com https://bit.ly/2Kl0AqJ

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> MINUTE PUB

Autour de Résonances Pour lire le numéro de ce mois sur le site ou via l’App, il vous faut votre code, de même que pour accéder à ces contenus complémentaires (celui-ci se trouve sur l'emballage de la revue papier et si vous l’avez perdu, vous pouvez le (re)demander à resonances@admin-vs.ch).

Regard prometteur

Une vidéo de présentation de la revue Résonances c’est… Deux apprenties médiamaticiennes ont réalisé une courte vidéo d’une minute pour présenter Résonances. https://youtu.be/UBw7pIhY6Kk

Résonances

En trois déclinaisons Résonances se décline en une version papier, un site compagnon et une application disponible sur l’App Store ou sur Google Play. Les numéros papier sont enrichis par des bonus ou enrichissements textuels, audio et/ou visuels et ces derniers sont signalés par des QR codes.

A noter que toutes les archives (depuis L’Ami des Régens en 1854, revue qui est l’ancêtre de Résonances, parue avant L’Ecole primaire, 18811956 et L’Ecole valaisanne, 19561988) sont en libre accès (sauf les derniers numéros de Résonances, accessibles aux seuls abonnés). De quoi nourrir votre curiosité à propos de l’école d’antan, parfois très ou très peu différente de l’école d’aujourd’hui. Chaque mois, vous trouverez aussi un extrait des numéros de l’année scolaire 1919-1920. Dans cette édition, cf. p. 37. www.resonances-vs.ch

EN RACCOURCI Châteaux, forteresses et ruines helvétiques

Chasse au trésor de swisstopo Pour la nouvelle année scolaire 20192020, swisstopo réédite sa première version du jeu concours www.cartetresor.ch sur le thème des châteaux, forteresses et ruines de notre pays. Cette chasse au trésor en ligne est un instrument didactique gratuit destiné aux classes du niveau primaire et secondaire. Il permet aux élèves de 10 à 15 ans de se familiariser avec les géodonnées de la Suisse et de les utiliser de manière ludique dans leur apprentissage scolaire. Délai de participation: le 15 mars 2020. www.swisstopo.admin.ch

EN RACCOURCI Position du SER

Espace romand de la formation Dans sa conférence de rentrée, le SER (Syndicat des enseignants romands) a dit vouloir que la coopération au sein de l’Espace romand de la formation trouve un nouvel élan et que la CIIP donne les impulsions nécessaires à l’avancement de différents dossiers de sa compétence. Le SER a ciblé plusieurs domaines pour renforcer l’harmonisation (implémentation coordonnée du Plan d’étude MITIC révisé en lien réel avec les besoins des enseignants, mise en place des formations romandes de responsables de la protection de la santé pour les établissements scolaires ainsi que pour le numérique, etc.). www.le-ser.ch

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i NFOS DEF

Une formation valaisanne innovante pour 2019-2020 La conférence de rentrée scolaire pour les directeurs d’école, les recteurs, les inspecteurs, les conseillers pédagogiques et les présidentes et présidents d’associations d’enseignants, s’est tenue le mardi 13 août à l’Ecole professionnelle de Viège après la conférence de presse. Christophe Darbellay, chef du Département de l’économie et de la formation, a indiqué les grandes lignes pour l’année scolaire 2019-2020, en montrant que « cette école valaisanne est solide » et qu’il s’agit dès lors de « maintenir cette qualité », tout en rajoutant « un certain nombre d’innovations ». Jean-Philipe Lonfat, chef du Service de l’enseignement, Marcel Blumenthal, son adjoint pour la partie germanophone du canton, et Claude Pottier, chef du Service de la formation professionnelle, ont mis le focus sur quelques points spécifiques. Dans un deuxième temps, les collaborateurs d’ICT-VS ont mis l’accent sur les ressources mises en place par le Centre de compétences.

Entre développement de la qualité reconnue de l’enseignement et adaptations aux changements, le Département de l’économie et de la formation (DEF) entend répondre pour l’année scolaire 2019-2020 aux nouveautés et aux défis qui attendent l’école valaisanne. Des projets et démarches sont développés, avec pour objectif d’accompagner les élèves et d’offrir aux enseignants les outils nécessaires pour travailler dans de bonnes conditions.

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Christophe Darbellay, lors de la conférence de rentrée scolaire pour les directeurs d’école et présidents d’associations

L’école valaisanne est de qualité et égale celle des meilleurs pays dans les épreuves comparatives internationales (PISA) et les évaluations des compétences fondamentales au niveau national (COFO). Les succès des apprentis et étudiants valaisans reposent sur une école obligatoire solide et ambitieuse ainsi que des enseignants fortement impliqués dans leur mission. Aujourd’hui bien positionnée, l’école valaisanne entend continuer à s’améliorer. Les projets portés par les établissements eux-mêmes démontrent

que l’école valaisanne est en mouvement : plusieurs programmes pédagogiques (musique, bilinguisme, etc.) témoignent de son dynamisme. Par ailleurs, des démarches cantonales comme la première journée du développement durable dans les écoles valaisannes du 17 septembre 2019, les cours d’éducation à la santé sexuelle ou la promotion des échanges linguistiques sont organisées dans tous les établissements scolaires du canton. Au Secondaire II professionnel, la sensibilisation au développement durable sera intégrée aux activités en classe.

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Les formateurs en entreprise pourront obtenir en ligne leur attestation fédérale grâce à une nouvelle plateforme lancée récemment. Les moyens d’enseignement évoluent également régulièrement et de nouveaux supports viennent enrichir l’offre de formation continue pour les enseignants. Le dernier en date prend la forme de brèves capsules vidéo qui proposent des pistes pragmatiques aux problématiques rencontrées dans le travail quotidien (cf. encadré cidessous). De son côté, la Haute Ecole pédagogique (HEP) a développé une solution originale face à des difficultés comme la pénurie d’enseignants que rencontre le Haut-Valais. Les étudiants des cinquième et sixième semestres sont ainsi impliqués directement dans la gestion d’une classe. L’ensemble des collaborateurs et enseignants du Service de l’enseignement bénéficie désormais d’un

identifiant numérique unique (IAM). Cette clé électronique permet d’accéder de manière simple et sécurisée à leur espace numérique de travail. Avec ce projet-pilote innovant, l’école valaisanne poursuit le développement de la numérisation de ses processus administratifs et pédagogiques. Autre nouveauté cette année, la prise en charge des frais pour les fournitures scolaires et les activités sportives et culturelles entre le Canton, les communes et les parents a été revue. Effective dès cette rentrée scolaire, cette nouvelle répartition a été mise en place à la suite de la décision du Tribunal fédéral du 7 décembre 2017, ayant trait à la gratuité de la scolarité obligatoire. Afin de garantir des infrastructures de qualité, le programme de construction de nouveaux bâtiments et de rénovation des existants se

poursuit à un rythme soutenu. D’un point de vue organisationnel, le transfert des Ecoles de commerce au Service de l’enseignement est effectif dès cette rentrée. La HEP poursuit ses travaux dans le but d’obtenir son accréditation institutionnelle dans le délai fixé en 2022. Pour cette nouvelle rentrée scolaire, le nombre d’élèves augmente dans tous les degrés de l’école obligatoire et du secondaire. Les effectifs restent stables au niveau des apprentis. Confiante dans la solidité de ses bases, la formation valaisanne se développe et s’adapte à l’évolution de son environnement, de manière pragmatique et ciblée. Pour en savoir plus www.vs.ch > Communication et médias > 13.08.2019

Capsule 120 secondes : Comment tu gères ta classe ? Elèves au comportement turbulent, violent, démotivé : les enseignants sont constamment amenés à répondre à ce type d’attitudes difficiles à gérer. En écho à ce constat, le Service de l’enseignement lance un groupe de travail. Un avant-goût des premiers fruits de ces échanges entre professionnels est l’action « 120 secondes pédagogiques ». Il s'agit d'un projet pilote de vidéos autour de la gestion de classe. Imaginées par la Haute Ecole pédagogique du Valais (HEP-VS) et encadrées par le Service de l’enseignement (SE) et la Société pédagogique valaisanne (SPVal), les capsules ont pour objectif de susciter les discussions et faire circuler les bonnes pratiques des enseignants. En moins de deux minutes par épisode, des acteurs jouent des scènes du quotidien d'un enseignant en présentant

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des outils qui se veulent concrets. Chaque piste fait l’objet d’un approfondissement en fin de vidéo : on y retrouve des ressources pratiques et théoriques issues de l'expérience du terrain, des recherches et de l'enseignement de la HEP-VS. L’idée : permettre aux professionnels de s’en inspirer pour enrichir leur pratique et de susciter les discussions et les recherches de solutions. La HEP-VS a déjà préparé deux vidéos. A raison d’une production par semestre, de futures thématiques telles que l’organisation des leçons, les routines scolaires ou encore l’autorité seront abordées. Au final, les initiateurs espèrent produire une dizaine de capsules. Ce projet s’inscrit notamment dans la volonté du SE de répondre aux problématiques croissantes de gestion des

comportements difficiles de certains élèves. D’autres mesures et d’autres axes d’intervention seront discutés dès la rentrée scolaire dans le cadre d’un groupe de travail regroupant les acteurs du Département, de la HEP-VS et du terrain associatif. www.hepvs.ch Capsule sur la rentrée scolaire https://youtu.be/ BJn1TnhhFTI Capsule sur la gestion des élèves difficiles https://youtu.be/ JWxqtoL_RQg

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i NFOS DEF

Nouveaux directeurs Josué Lovey, directeur du CO de la Vallée d’Entremont Pierre-Michel Bagnoud, directeur des écoles de Nendaz et Veysonnaz Johan Epiney, directeur des écoles primaires de Saillon Jean-Luc Follonier, directeur des instituts Sainte-Agnès et Don Bosco

Quelques adresses utiles

Service de la formation professionnelle Plateforme Online - Your Challenge Préparation online de la visite du Salon des métiers et formations de Martigny « Your Challenge 2020 », qui aura lieu du 11 au 16 février 2020, grâce à un outil numérique www.yourchallenge.ch/fr Promotion des branches et des métiers Repenser la promotion des places d’apprentissage avec les spécialistes « métiers » Infléchir la tendance dans les métiers du gros œuvre, de l’artisanat et des métiers de bouche (-20% d'apprenti.e.s au cours des 10 dernières années) Promouvoir les secteurs plus touchés par la baisse d’effectif et rendre ces formations plus attractives www.vs.ch/sfop

Nouveaux moyens d’enseignement

En lien avec le développement durable J’aime ma planète www.jmp-ch.org

Campagne de sensibilisation à la gestion des déchets Campagne de sensibilisation aux économies d’énergie www.ecole-economie.ch

En lien avec la famille La brochure La relation Famille-Ecole www.educanet2.ch > Institution > wiki > Famille-Ecole www.vs.ch/web/se/ecole-famille

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Centre de compétences ICT-VS

3H : Mathématiques (cf. p. 29) 9CO : Histoire 9CO : Mémento de Mathématiques 10CO : Collection Geni@lclick 10CO : Géographie www.cecame.ch

Formation des enseignants Formation continue au numérique : 33 cours Renforcement de la formation initiale numérique auprès des étudiants de la HEP-VS Soutien aux élèves souffrant de troubles dys renforcé avec trois cours spécifiques. Prévention-sécurité Innovation avec l’identifiant unique auprès des élèves et mise à disposition d’une messagerie professionnelle Création de modules de prévention pour la scolarité obligatoire et cours en établissement Participation au projet Fake News pour le cycle d’orientation www.ictvs.ch

A suivre dans les prochains numéros Dans les prochaines éditions de Résonances, nous reviendrons sur certaines thématiques de l’année 2019-2020, notamment avec des interviews du chef du DEF et des responsables de la formation. A suivre donc.

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Liste des personnes ressources spécifiques Outre l’action des enseignants généralistes et des enseignants spécialisés, le DEF, par le Service de l’enseignement, propose aux titulaires et directions d’école la possible intervention d’enseignants ressources pour l’aide pédagogique à la gestion de problématiques spécifiques. Sous la responsabilité de la direction d’école, les ressources internes aux établissements sont utilisées en priorité : prise de contact préalable avec les enseignants d’appui, de soutien, les médiateurs, intervention de la Direction… Pour recourir aux enseignants ressources figurant ci-après, le signalement transite par la Direction d’école qui contacte l’inspecteur scolaire ou le conseiller pédagogique OES, selon les situations. L’intervention se caractérise par sa rapidité, sa confidentialité et se déroule dans le cadre d’un partage d’expériences hors de relations hiérarchiques et en gardant l’élève au centre. Les formes d’intervention les plus fréquemment mises en place sont l’observation, les échanges, les propositions d’activité ou de matériel, le partage de la classe…

GESTION DES COMPORTEMENTS DIFFICILES À L’ÉCOLE Prise de contact rapide : un accent particulier est mis sur la prévention des problèmes de comportement, par une intervention en classe ou en établissement dans un premier temps.

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Des enseignants ressources pour l’aide pédagogique à la gestion de problématiques spécifiques

Sur décision de l’inspecteur scolaire, les élèves du CO peuvent ensuite être placés pour un temps de 4 à 8 semaines dans une classe relais, située à Sion dans les locaux de l’institut Don Bosco.

CYCLES 1 & 2 Enseignants ressources : Laurent Ducrey Arrondissements I-II-III laurent.ducrey@admin.vs.ch Nadia Zufferey Arrondissements IV-V-VI nadia.zufferey@admin.vs.ch

CYCLE 3 Fabrice Massy Arrondissements IV-V-VI fabrice.massy@admin.vs.ch

Jérôme Pillet Arrondissements I-II-III jérôme.pillet@admin.vs.ch En cas de besoin, une unité cantonale pluridisciplinaire peut être sollicitée après intervention des enseignants ressources. Cette unité est présidée par les conseillers pédagogiques OES et organisée par la Direction d’école.

ENFANTS À HAUT POTENTIEL INTELLECTUEL Interventions prioritairement pour le conseil aux enseignants et directions : Virginie Sermier-Holzer Arrondissements I-II-III virginie.sermier-holzer@admin.vs.ch

Résonances • Septembre 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne


ii NFOS NFOS DU HEP-VS OES Marie-Laurence Lamon Arrondissements IV-V-VI marie-laurence.lamon@admin.vs.ch Aurore Antille Ville de Sion aurore.antille@admin.vs.ch

ENFANTS PRÉSENTANT DES TROUBLES ENVAHISSANTS DU DÉVELOPPEMENT (TROUBLES DU SPECTRE DE L’AUTISME - TSA) Prise de contact préalable avec les conseillers pédagogiques OES Enseignants ressources : Irène Retuerto Région Sierre et Sion irene.retuerto@admin.vs.ch Wil Clavien, Florence Gaspoz Région Martigny-Monthey wilhemina.clavien@admin.vs.ch florence.gaspoz@admin.vs.ch

De plus, les enfants atteints de tels troubles peuvent bénéficier d’un regroupement d’une demi-journée/ semaine.

ENSEIGNEMENT EN MILIEU HOSPITALIER Les enfants absents pour une longue durée, du fait de leur maladie, peuvent bénéficier de soutiens à l'hôpital ou à domicile. L’enseignement en milieu hospitalier est assuré par Brigitte Doggwiler : brigitte.doggwiler@admin.vs.ch

CENTRE COMPÉTENCE SURDITÉ Les élèves sourds ou malentendants peuvent bénéficier de mesures, organisées par le  Centre de compétence en surdité du centre pédagogique spécialisé de Sion (CSS). Isabelle Délétroz, Coordinatrice pédagogique : isabelle.deletroz@vs.educanet2.ch

ELÈVES MALVOYANTS Les élèves aveugles et malvoyants peuvent bénéficier de soutiens pédagogiques spécialisés, sous forme de conseil à l'enseignant ou d'accompagnement en classe ordinaire par une spécialiste engagée par le Centre pour handicapés de la vue de Lausanne (CPHV). Manuella Salamin, Coordinatrice pour le Valais manuella.salamin@vs.educanet2.ch Les directions d’école, l’Office de l’enseignement spécialisé, les conseillers pédagogiques OES ainsi que les inspecteurs scolaires sont à disposition pour tous renseignements concernant le type, la durée et le mode d’intervention.

Site de l'OES

www.vs.ch/web/oes

EN RACCOURCI Réalisation des moyens d’enseignement romands et MER disponibles

Tableaux de synthèse de la CIIP IRDP

Podcast sur la recherche en éducation

L'IRDP (Institut de recherche et de documentation pédagogique) lance une série de podcasts sur la recherche en éducation. Les premiers épisodes seront consacrés à la thématique de la diversité à l'école, sujet des festivités du 50e anniversaire de l'Institut. Le premier épisode traite de la diversité à l’école dans le passé, sous forme d’un entretien avec Sylviane Tinembart, professeure spécialiste en histoire de l’éducation à la HEP Vaud, qui aborde le thème de la diversité à l'école dans le passé www.irdp.ch/institut/podcastsirdp-3065.html

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Sur le site de la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin, des tableaux de synthèse, actualisés chaque année, permettent de voir, pour les MER en cours de sélection ou d'élaboration, à quel stade de développement ils se trouvent et leur année d'introduction dans les cantons.

les jeunes talents dans le domaine des sciences. Le workshop de présélection aura lieu le 25 janvier 2020 à Lausanne et le concours national du 23 au 25 avril 2020 à Bienne. www.sjf.ch

www.ciip.ch Concours national

La Science appelle les Jeunes de 16 à 23 ans Le délai d'inscription pour l'édition 2020 du concours national La Science appelle les Jeunes est fixé au 15 octobre 2019. Le but est d'encourager

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i NFOS DIVERSES

Des nouvelles en bref

des compétences numériques à l’école ou l’utilisation des TIC dans l’enseignement et dans l’apprentissage. Avant de déposer une demande de financement, une esquisse de projet peut être déposée en ligne. www.digitalinform.swiss/fr

Le projet santé du mois

Réseau d’écoles21

Exemple de bonne pratique à St-Martin Le RE21 regroupe les écoles du canton soucieuses de développer une politique de promotion de la santé au sein de leur établissement de manière durable. L’école primaire de Saint-Martin est membre depuis 2018. Suite à son déménagement dans un nouvel établissement, cette petite école du Val d’Hérens avait besoin de se recentrer et de réapprendre à travailler ensemble, c’est ainsi qu’est né le projet : « Créer du lien ». Plus d'infos en ligne.

www.promotionsantevalais.ch/re21 Etat du Valais

Brochure d’informations pour les enseignants La brochure d’informations pour les enseignants de la coordination du personnel RH fourmille d’informations pratiques. Le document décrit les conditions de travail au sein de l’Etat du Valais et s’adresse tout autant aux nouveaux enseignants qu’à ceux qui sont expérimentés. Le PDF de la brochure se trouve sur www.educanet2.ch ou directement via https://bit.ly/2OSzJ9I Projet digitalinform.swiss

A vos esquisses Le projet digitalinform.swiss soutient et encourage principalement des projets dans les champs d’action définis par le SEFRI dans son rapport « Défis de la numérisation pour la formation et la recherche en Suisse », dont l’amélioration

Harmonisation de la scolarité obligatoire

Deuxième bilan positif La CDIP présente un deuxième bilan positif de l'harmonisation de la scolarité obligatoire. Depuis 2015, de nouvelles étapes importantes ont été franchies dans le processus d'harmonisation : la situation de l'enseignement des langues étrangères s'est consolidée et tous les cantons ont introduit leur plan d'études régional ou décidé de le faire. Ces démarches d'harmonisation ont par ailleurs été confirmées en Suisse alémanique par les résultats de quinze votations cantonales qui se sont tenues depuis 2015. www.cdip.ch/dyn/32451.php Stratégie numérique

Plan d’action adopté La Conférence suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP) a adopté sa stratégie numérique voici un an. Elle la concrétise maintenant à travers un plan d’action décrivant les mesures qu’elle entend prendre à l’échelon national pour contribuer à la réalisation des objectifs. www.cdip.ch/dyn/11744.php

EN RACCOURCI Les Fake News sont partout

Comment s’en prémunir? Les médias traditionnels sont de plus en plus concurrencés par des créateurs d’information alternatifs. Si certains sont extrêmement sérieux et fiables, d’autres le sont nettement moins, créant sciemment des informations fausses. Ce sont les Fake News et il y en a de plus en plus. ICT-VS dresse un portrait complet des différentes fake news, de la façon dont elles sont créées et comment s’en prémunir. https://bit.ly/33nTzwt

>  PU B LICITÉ

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IMPRESSUM

Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E

fait parler de vous ! Pour vos annonces :

Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988, à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956 ainsi qu’à L’Ami des Régens dont le premier numéro date de 1854, est éditée par le Département de l'économie et de la formation (DEF), via le Service de l’enseignement (SE). Edition, administration, rédaction DEF / SE – Résonances – Place de la Planta 1 Case postale 478 – 1951 Sion – Tél. 027 606 42 18 www.resonances-vs.ch Rédaction Nadia Revaz – nadia.revaz@admin.vs.ch – Tél. 079 429 07 01

Technopôle – 3960 Sierre info@schoechli.com Tél. 027 452 25 25

RESTER CONNECTÉ Accès aux numéros en ligne 1. Sur www.resonances-vs.ch, cliquer sur « Se connecter » 2. A l’invite, entrer votre nom d’utilisateur = le numéro d’abonné (sur l'emballage de la revue ou sur demande auprès de la rédaction) 3. Entrer le mot de passe unique: Reso2016 Les numéros, sauf les derniers, sont accessibles en libre accès. Sur le site, vous avez aussi la possibilité de découvrir les enrichissements audio ou vidéo, de consulter l'agenda ou de commander un numéro à l’unité via le magasin en ligne.

Conseil de rédaction Albert Roten, AVPES – www.avpes.ch Alexandra Zwahlen, AVECO – www.aveco.ch Bashkim Ajeti, Ass. Parents – www.frapev.ch Daphnée Constantin Raposo, SPVAL – www.spval.ch Elodie Lovey, CDTEA – www.vs.ch/scj Gilles Fellay, AVEP – https://avep-wvbu.ch Yviane Rouiller, HEP-VS – www.hepvs.ch Responsable des illustrations Jacques Dussez Parution Le 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août. Délai de remise des textes Délai pour les textes: le 5 du mois précédant la parution. Abonnements Cf. encadré séparé ISSN 2235-0918

Accès à l’application Résonances sur tablette ou smartphone 1. Télécharger l’app sur App Store ou sur Google play 2. Entrer le nom d’utilisateur unique: Reso2016 3. Entrer le mot de passe = le numéro d’abonné

S’ABONNER Abonnement annuel (9 numéros) Tarif contractuel: Fr. 30.– Tarif annuel: Fr. 40.– Prix au numéro: Fr. 6.– Tarif étudiant HEP-VS Fr. 10.– Vous pouvez vous abonner et effectuer vos changements d’adresse en passant directement par les formulaires en ligne sur www.resonances-vs.ch. Cela peut aussi se faire par courriel (resonances@admin.vs.ch) ou par courrier: DEF / SE, Réso­nances, place de la Planta 1, case postale 478, 1951 Sion.

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Données techniques Surface de composition: 170 x 245 mm Format de la revue: 210 x 280 mm Impression en offset en noir et une teinte vive, photolithos fournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction. Délai de remise des annonces Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution. Régie des annonces Schoechli impression & communication SA – Technopôle 3960 Sierre – Tél. 027 452 25 25 – info@schoechli.com Impression – Expédition Schoechli impression & communication SA – Technopôle 3960 Sierre – Tél. 027 452 25 25 – info@schoechli.com


OFFRE SPÉCIALE JOJ Lausanne 2020 DU 7 JANVIER 2019 au 15 MARS 2020, Pour célébrer les Jeux Olympiques de La Jeunesse d’hiver de Lausanne 2020, Le Musée Olympique vous propose une offre EXCEPTIONNELLE CHF 7.– PAR ÉLÈVE, VISITE ET ATELIER Votre ticket d’entrée vous donne accès aux expositions permanentes et temporaires durant toute la journée

Le Musée Olympique Quai d’Ouchy 1 1006 Lausanne, Suisse +41 21 621 66 85 edu.museum@olympic.org olympic.org/ecole


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