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socialistes.ch Journal du ps suisse 41 octobre 2009 AZB 3001 Berne

la lamal aux urgences ! L’automne venu, c’est toujours le même topo : le poids des maux, le choc des primes. Cette année, la hausse atteint même un record, contrecoup des manipulations destinés à faire capoter la caisse unique. Reste que le principe d’une assurance maladie publique va certainement revenir sur le devant de la scène. D’ici là, le PS se mouille pour aider les assuré-e-s à tirer le meilleur parti d’une LAMal décidément à bout de souffle. iNitiatives populaires Emploi, salaires et énergies renouvelables: les axes principaux des initiatives dont le lancement a été décidé par le Congrès extraordinaire de Schwyz. Page 3

ÉlectioNs geNevoises Son échec au Grand conseil digéré, le PS genevois part confiant à l’assaut du Conseil d’Etat. Avec deux candidats de valeur. Page 9

votatioNs FÉdÉrales le 29 novembre : Le PS dit oui à l’interdiction des exportations de matériel de guerre et NoN à l’initiative antiminarets. En revanche, il laisse la liberté de vote quant au financement spécial en faveur de tâches dans le domaine du trafic aérien.


Nous voulons une Suisse plus sociale Nous militons pour une véritable sécurité sociale, l’égalité des chances et la répartition équitable des richesses. Au profit de l’immense majorité de la population qui ne touche pas des salaires indécents. Nous voulons une Suisse qui lutte contre le chômage et la vie chère ; une Suisse qui investit dans la formation et une meilleure conciliation entre vie familiale et professionnelle. Pour les femmes comme pour les hommes.

Je m’engage pour plus de justice sociale   

J’adhère au Parti socialiste suisse Faites-moi parvenir des informations relatives au PS Suisse, s.v.p J’accepte de récolter au moins 10 signatures lors de chaque référendum ou initiative lancé par le PS Suisse et rejoint donc son club référendaire (www.clubreferendaire.ch)

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Merci de renvoyer ce bulletin au PS Suisse, Case postale, 3001 Berne ou adhérer en ligne à l’adresse : www.pssuisse.ch/adherer


CONGRÈS

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© Edouard Rieben

Editorial

Sur les 550 délégué-e-s réunis à Schwyz, une très large majorité s’est exprimée en faveur du lancement des deux initiatives.

Double mixte Emplois et salaires : les préoccupations principales des militant-e-s et des sympathisant-e-s du PS comme l’ont révélé les résultats de la vaste consultation lancée sur les projets d’initiative populaire du parti. Réunis en Congrès extraordinaire, le 17 octobre à Schwyz, quelque 550 délégué-e-s y ont donné suite en décidant de lancer deux initiatives populaires. Jean-Yves Gentil Là encore à une large majorité, le choix de la base socialiste s’est porté sur l’initiative « De nouveaux emplois grâce aux énergies renouvelables » de même que sur le texte intitulé « Interdiction du dumping salarial. Pour un salaire minimum ! ». Ces deux initiatives seront lancées l’année prochaine en étroite collaboration avec les syndicats et les organisations de protection de l’environnement et permettront, l’année suivante, de souligner les engagements du PS, force de progrès : pour plus de justice sociale, le renforcement du pouvoir d’achat et la promotion des énergies renouvelables. Ces deux initiatives viennent incontestablement s’inscrire à point nommé sur l’agenda politique: la crise implique que l’on prenne des mesures concrètes et que l’on alloue des moyens suffisants à la lutte contre le chômage et la nouvelle pauvreté. En réorientant sa consommation énergétique vers les énergies renouvelables, la Suisse peut contribuer à la création de dizaines de milliers de nouveaux emplois. Avec, pour conséquence, une réduction de moitié du nombre de chômeurs. Quant à l’introduction d’un salaire minimum, elle correspond aux ­valeurs fondamentales du PS. On ne peut pas admettre

la sous enchère salariale et la multiplication des travailleurs pauvres dans notre pays. S’agissant de l’explosion des primes d’assurance maladie, les délégué-e-s socialistes ont mandaté le Comité directeur pour qu’il explore tous les moyens susceptibles de relancer le débat sur l’introduction d’une caisse maladie publique, y compris l’initiative populaire. Le dossier devrait ainsi rebondir d’ici la fin du premier semestre de l’année prochaine. Parmi les autres points forts du Congrès a notamment figuré le lancement d’un vaste débat sur les conséquences de la crise financière et économique. De l’avis du PS : il est urgent d’élaborer les axes principaux d’une nouvelle gouvernance dans ce secteur. La discussion sur ce qui constituera une des principaux chapitres de la révision du programme du parti se poursuivra l’année prochaine dans les sections avant d’aboutir lors du prochain Congrès ordinaire, à l’automne 2010. Enfin, le Congrès a également déterminé les recommandations de vote du PS en vue des votations fédérales du 29 novembre. C’est OUI, à l’unanimité – moins une voix – en faveur de l’interdiction des exportations de matériel de guerre et NON, de manière tout aussi compacte, à l’initiative visant à interdire la construction de minarets. En revanche, le Congrès a décidé de laisser la liberté de vote quant au financement spécial en faveur de tâches dans le domaine du trafic aérien. jean-yves.gentil@pssuisse.ch, rédacteur en chef, secrétaire central romand

Nous voulons et pouvons remporter les prochaines élections fédérales. A l’issue de notre Congrès de Schwyz ainsi qu’après avoir rencontré les responsables des partis cantonaux, j’en suis convaincu. Nous avons mené à bien plusieurs projets et j’ai trouvé tout le monde prêt à en découdre. Nous nous concentrons sur nos trois priorités : justice sociale, pouvoir d’achat et énergies re­nouvelables. Et nous disposons, avec les initiatives dont le lancement a été décidé le weekend dernier, de deux projets essentiels pour l’avenir de notre pays et qui nous permettront d’être convaincants sur le terrain. La crise frappe la Suisse de plein fouet. Chaque jour, en moyenne, 200 personnes perdent leur emploi. L’initiative « De nou­velles places de travail grâce aux énergies renouvelables » permet justement de conte­nir l’hémorragie tout en protégeant l’environnement. Ce texte va dynamiser la création d’emploi plutôt que les émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, l’écart entre les salaires ne cesse de se creuser. Dans notre pays, plus de 100 000 personnes ne gagnent pas de quoi vivre décemment. Notre initiative visant à introduire un salaire minimum combat tant la nouvelle pauvreté que la sous enchère salariale. Ces deux projets correspondent exactement à notre stratégie offensive que caractérise le « OUI » qui accompagne notre nouveau logo. Certes, la politique nous oblige constamment à livrer bataille contre toutes les tentatives de démantèlement social. Et nous luttons toujours avec détermination. Il n’en demeure pas moins que nous souhaitons, par-dessus tout, faire avancer la Suisse dans le bon sens. Et, pour avancer, il faut avoir le courage d’oser tracer la piste, de développer des idées novatrices, de prendre – après mûre réflexion, la décision de dire oui. Sans « oui », c’est le statu quo qui s’impose. C’est cette force de progrès que le PS représente et pour laquelle il s’engage. Comme nous l’avons fait avec l’introduction de l’AVS et du droit de vote des femmes. Ou encore de l’adhésion de la Suisse à l’ONU. Merci d’avance pour votre contribution à nos futurs succès. Il y a du pain sur la planche. A commencer par la prochaine récolte de signatures en faveur de nos initiatives. Christian Levrat


SANTÉ

Au boulot M. Burkhalter ! Dès le 2 novembre, le PS attend du nouveau chef du Département de l’Intérieur qu’il s’attache, sans tarder, à mener les réformes nécessaires. Réformes au nombre desquelles figure notamment la nomination d’un-e secrétaire d’Etat à la santé chargé exclusivement de ce dossier. Le système doit ainsi être modernisé en profondeur pour en améliorer la qualité tout en maîtrisant les coûts et, parmi les autres priorités, trois dispositions s’imposent : •  Baisse des coûts : le prix des médicaments demeure beaucoup trop élevé dans notre pays. Des économies de l’ordre de un milliard de francs par année peuvent être réalisées dans ce domaine et c’est au nouveau ministre qu’il revient d’agir avec courage et surtout en s’affranchissant du lobby de l’industrie pharmaceutique ! •  Subventionnement des primes : le PS va s’engager sur les plans fédéral et cantonal en faveur du développement et de la simplification du système de subventionnement des primes d’assurance maladie. Objectif : chaque ménage ne doit pas consacrer plus de 8 % de son revenu au paiement de l’assurance maladie obligatoire. •  Renforcement de la médecine de proximité et prise en charge intégrée (managed care) : le PS salue le lancement de l’initiative « OUI à la ­médecine de famille » qu’il soutiendra jusque dans les urnes. Le renforcement de la médecine de proximité constitue une contribution essentielle à la baisse des coûts de la santé. Parallèlement, il faut promouvoir les modèles de réseaux de soins intégrés.

La loi de la jungle Changer de caisse maladie est donc un bon moyen d’atténuer la douloureuse. Encore faudrait-il pouvoir le faire en toute connaissance de cause. Ainsi, pas moins de 18 caisses – les moins chères – « risquent » d’augmenter leurs primes au cours de 2010. Et l’OFAS refuse d’en publier la liste au nom de « la confidentia­ lité des affaires ». Quant aux assureurs, voilà belle lurette qu’on n’attend plus la moindre transparence de leur part. En outre, le sort des franchises à option (de 500 à 2500.–) relève de la bouteille à encre. Non seulement, les rabais accordés vont baisser pour l’année prochaine. Mais, en plus, les Chambres fédérales planchent sur l’introduction – pour les primes 2011 – de l’obligation de devoir conserver une franchise élevée auprès de la même caisse pendant au moins deux ans. La Commission de la santé des Etats a déjà donné son feu vert. Le verdict devrait tomber à l’issue de la session d’hiver du Parlement.

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© Monika Flückiger

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Après avoir réussi à faire échouer la taxe de consultation, notamment grâce à une pétition en ligne signée par plus de 13 000 personnes (remises ici à Pascal Couchepin par la conseillère nationale et vice-présidente du PS Jacqueline Fehr), le PS entend bien procéder à une réforme totale du système.

À bout de souffle Tous cantons confondus, les primes maladie 2010 présentent une croissance d’environ 9 %, leur plus forte augmentation depuis 7 ans. Certaines catégories (les jeunes) sont davantage touchées et plusieurs assureurs ont d’ores et déjà laissé entendre qu’ils pourraient adapter - à la hausse, évidemment – leurs primes en cours d’année. Cette situation n’est plus tenable et précarise dangereusement la situation des personnes de condition modestes et des familles. C’est incontestable, le système actuel d’assurance-maladie est à bout de souffle. L’abondance des réserves pour certains cantons qui subissent malgré tout des hausses de primes, le manque de transparence dans le fonctionnement des caisses, les frontières relativement floues entre l’assurance obligatoire et les complémentaires, la déconnexion entre l’augmentation des primes et l’augmentation des coûts de la santé dans le canton concerné, le laissez-faire de l’OFAS et la chasse aux bons risques sont autant de problèmes que la LAMal n’arrive pas à résoudre. Pour le PS, l’insatisfaction a assez duré. Avec la Confédération, 26 cantons, plus de 80 caisses privées et l’illusion d’un marché régulateur, il n’y a plus de pilote … ou trop de pilotes ! Ce n’est pas acceptable lorsqu’il en va de l’argent public. La politique suisse en matière de santé a besoin de cohérence et d’une stratégie globale. Le soutien à une certaine régulation étatique du sys-

tème de santé s’impose. Le débat sur une caisse publique doit retrouver une place prépondérante, car il n’est politiquement et socialement plus tolérable que tant de zones d’ombre brouillent notre système de santé. Une réforme structurelle doit être sérieusement envisagée pour dégager de la transparence, de la cohérence et de la solidarité. C’est la raison pour laquelle le Congrès de Schwyz a mandaté le Comité directeur du parti pour qu’il reprenne la réflexion sur l’introduction d’une caisse publique, d’étudier des modèles de mise en œuvre. Ses projets (y compris le lancement d’une nouvelle initiative populaire) seront discutés dans le cadre d’une Assemblée des délégué-e-s au 1er semestre de l’année prochaine. D’ici-là, en étroite association avec la Fédération suisse des patient-e-s, le PS a mis sur pied une opération « Changez facilement de caisse maladie », une démarche malheureusement trop peu souvent mise à profit. Quitte à devoir se résoudre au système actuel, autant – dès lors – utiliser les possibilités qu’il offre pour réduire au maximum la facture. Des permanences (physiques ou téléphoniques) ont été, sont ou seront encore organisées dans plusieurs cantons pour accueillir celles et ceux qui hésitent encore à franchir le pas. Renseignez-vous directement auprès du PS de votre canton pour savoir s’il offre lui-aussi ce service. Nul doute qu’il s’agit là d’une excellente occasion pour aller au devant de la population et de confirmer que la proximité figure parmi nos priorités. Au même titre d’ailleurs que la défense farouche de l’équité sociale.


CHÔMAGE

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N’abandonnons pas les chômeurs à l’arbitraire du marché

Même si, dans le meilleur des cas, les premiers signes d’une stabilisation de la conjoncture s’avéraient durables, on ne pourrait espérer fin 2010 qu’une reprise timide sur le marché de l’emploi. Mais ce qui est plus probable, c’est que la prochaine période de croissance ne s’accompagnera pas de création d’emplois, c’est-à-dire que la croissance économique sera en deçà du potentiel et insuffisante à faire reculer le chômage. Actuellement, les jeunes sont les premiers touchés par la crise. Aujourd’hui déjà quelque 30 000 personnes de moins de 24 ans se retrouvent sans emploi ni perspectives d’avenir. C’est une lourde hypothèque qui pèse sur la relève. Par ailleurs, au cours des prochains mois, quand les entreprises arriveront au bout des mesures de réduction de travail et commenceront à licencier, de plus en plus d’employés d’âge mûr perdront leur poste. Ces salariés plus âgés qui, contrairement aux jeunes, étaient protégés par leur expérience, apparaîtront surtout comme des facteurs de coûts et auront donc du mal à retrouver du travail. Le PS Suisse considère dès lors qu’il faut agir en priorité dans les domaines suivants : •  Rallonger la durée de droit aux indemnités journalières de chômage : l’octroi des indemnités journalières doit être provisoirement prolongé à 520 jours pour tous les salariés. •  Perspectives de formation contre le chômage des jeunes : l’ORP devrait proposer à tous les jeunes arrivés au terme de leur scolarité ou de leur apprentissage, de même qu’à tous les demandeurs d’emploi jusqu’à 30 ans, un programme de formation ou de perfectionnement personnalisé au moment de leur inscription au chômage. •  Garder les collaborateurs expérimentés et prévenir la fuite des cerveaux : la logique du marché à court terme entraîne la perte de précieuses compétences et prive les salarié-e-s de leur sé-

© Vera Büller

Depuis fin septembre, le nombre de sans-emploi en Suisse a nettement dépassé la barre des 150 000 personnes. Le pourcentage de chômeurs a augmenté de 3,8 à 3,9 %. L’année prochaine, le taux de chômage sera probablement nettement au-dessus des 5 % (voire des 6 %), ce qui veut dire que plus de 200 000 personnes auront perdu leur travail. Jean-Yves Gentil

Près de 30 000 manifestant-e-s, le 19 septembre, dans les rues de la capitale à l’appel du PS et des syndicats. Autant de personnes qui refusent de payer la facture de la crise économique et ­financière. curité financière et de leur place dans la société. C’est pourquoi les salariés plus âgés doivent absolument rester dans le système – si nécessaire avec un temps de travail réduit. •  Profiter de la mise en disponibilité pour se perfectionner : la réduction de l’horaire de travail

Une lourde hypothèque pèse sur la relève. doit profiter davantage à la formation. •  Nouveau financement de l’AC : à l’avenir, les contributions à l’assurance chômage devront être analogues au système de l’AVS et être perçues sur la totalité du salaire plutôt que sur 126 000 francs, au maximum. Dans les mois à venir, la situation sur le marché du travail va aller en s’aggravant. Ce n’est ni à ceux qui auront perdu leur emploi, ni aux

communes, par le biais d’une augmentation des dépenses d’aide sociale de supporter les coûts de la crise. Ce que la droite présente comme des restrictions budgétaires ne s’apparente en rien à une politique responsable, et revient à repousser les problèmes et à les laisser s’empirer. Plus les périodes de chômage seront longues, plus les sans-emplois seront nombreux à arriver en fin de droits et à sortir des structures, et plus il sera difficile et coûteux de les réinsérer. En période de récession grave, agiter l’épouvantail du frein à l’endettement pour bloquer les mesures de prévention du chômage est cynique. C’est aussi en complète contradiction avec l’intention du législateur, qui a explicitement prévu des exceptions en cas de récession.

jean-yves.gentil@pssuisse.ch, rédacteur en chef, secrétaire central romand


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votatioNs

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Non à une nouvelle guerre de réligion lancer une initiative contre la construction de minarets alors que seules quatre mosquées en suisse en sont pourvues, est pour le moins singulier. d’autant plus que rien n’indique que la communauté musulmane souhaite, à terme, en couvrir le territoire suisse. on est donc bien face à une thématique montée de toute pièce par les initiant-e-s qui nourrissent d’autres objectifs moins avouables. Ada Marra Dans les différents débats déjà tenus sur cette problématique, on a pu remarquer que les opposant-e-s à l’édification de minarets se faisaient un malin plaisir à glisser sur une toute autre question que celle qui sera posée au peuple le 29 novembre. « Etes-vous pour ou contre l’interdiction de construire des minarets ? » se transforme ainsi en « êtes-vous pour ou contre l’islam ? » Et, sur ce terrain, tous les amalgames et confusions sont possibles, au vu de l’actualité internationale et des actes politico-terroristes menés sous couvert d’islam par des fous et des extrémistes en tout genre qui manipulent la situation socio-économique précaire que vivent plusieurs peuples. Si, en tant que socialistes nous combattons et dénonçons évidemment la lapidation, l’excision, le port obligatoire de la Burqa pratiquées dans certains pays comme l’Arabie Saoudite, nous nous devons de montrer que la réalité et la pratique des musulmans de Suisse sont tou-

NoN À uNe iNitiative Qui: • Met en péril la paix confessionnelle en Suisse • Contrevient à plusieurs libertés fondamentales • Est contraire à la tradition suisse de tolérance et de respect des minorités • Amalgame tous les musulman-e-s à l’extrémisme islamiste

te autres. Nous le devons parce que la Suisse s’est aussi construite à l’issue d’une guerre des religions, le Sonderbund, ne l’oublions pas. Marquée par cette guerre, la Confédération a réagi par la suite de façon pragmatique en instaurant la paix confessionnelle et une laïcité de principe : en Suisse, il n’y a pas de religion d’Etat et toutes les confessions sont les bienvenues. L’art 72 de la Constitution assure la liberté de croyance et d’exercice des cultes. Comme d’ailleurs celle de ne pas croire et de ne pas pratiquer ! Accepter l’initiative anti-minarets reviendrait à remettre en cause ce sage principe et remettrait le feu aux poudres. Est-ce vraiment cela que nous voulons ? Une nouvelle guerre de religion? Chaque individu a le droit de croire ou non, de pratiquer ou non. Une seule limite est fixée : que ces pratiques respectent la Constitution et les lois de notre pays. Or, je n’ai encore entendu aucun musulman demander que la Constitution soit remplacée par la Charia. On entend parfois dire que l’islam porte intrinsèquement cette revendication … Je rappelle que l’Eglise catholique a également un droit canon, un droit propre. Cela n’a pas pour autant eu pour conséquence la violation du droit suisse par les croyants catholiques … Le seul qui a osé émettre l’idée – totalement absurde – de créer des tribunaux musulmans est … un professeur d’université fribourgeois ! Nous devons avoir confiance en nos lois

et nos institutions. Si l’ordre est menacé par une incitation à la haine religieuse dans n’importe quelle mosquée, synagogue, temple ou église, les policiers peuvent intervenir à l’intérieur des ces hémicycles et intercepter les fauteurs de trouble. Si une personne est menacée d’excision ou de mariage forcé, nos autorités – pour peu qu’elles en soient informées – interviennent pour l’empêcher et punir les éventuels responsables. A vrai dire, les seuls qui semblent disposer aujourd’hui d’une quelconque immunité lorsqu’ils incitent à la haine font partie de l’UDC. Interdire la construction de minarets en Suisse pour endiguer l’extrémisme dans la péninsule arabique est illusoire. Et pour celles et ceux qui souhaitent soulever la question de l’intégration des musulmans en Suisse, accepter cette initiative ne changerait rien et serait même contreproductive puisqu’elle les stigmatiserait davantage … Oui à une paix confessionnelle en Suisse, Oui à la liberté de croire ou non, Non à l’initiative anti-minarets, Non à une nouvelle guerre de religion !

ada.marra@pssuisse.ch, conseillère nationale (VD)


VOTATIONS

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Mettre fin à l’hypocrisie Le 29 novembre prochain, le peuple suisse se prononcera sur l’initiative pour l’interdiction de l’exportation de matériel de guerre. Ce texte vise à instaurer un cadre légal clair qui mette fin aux pratiques actuelles scandaleuses. Avec la mansuétude de son gouvernement, la Suisse continue en effet de s’enrichir de conflits qu’elle dénonce pourtant officiellement. Liliane Maury-Pasquier

OUI

le 29 nOvembre 2009 à l’InItIatIve

POUr l’InterdIctIOn d’exPOrter dU matérIel de gUerre

coalition contre l’exportation de matériel de guerre www.materieldeguerre.ch

Le Conseil fédéral affirme que la législation actuelle garantit un contrôle « efficace et sévère » sur l’exportation de matériel de guerre. C’est là faire peu de cas d’entorses manifestes à cette règle : ainsi le Pakistan était le plus grand client de notre industrie d’armement en 2008, alors que certaines régions de ce pays sont en pleine en guerre civile. Exemple tout aussi éloquent de cette hypocrisie institutionnalisée, la Suisse vendait en 2006 un avion Pilatus au Tchad, « à des fins civiles », nous assurait-on du côté des départements fédéraux concernés. L’avion était pourtant déjà pourvu de points d’accrochage pour des bombes et allait être – ô surprise ! – utilisé par le gouvernement à des fins militaires. La Suisse doit donc démontrer un engagement constructif et honnête dans une problé-

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Climat Quelque 3500 personnes ont participé, le 17 octobre, à la « Fête pour le climat » sur la Place fédérale à Berne. Point culminant de la rencontre, le déploiement d’un gigantesque

matique de portée globale, puisque le commerce d’armes est un secteur d’activité incontrôlable dans le cadre actuel ; des chars suisses destinés aux Emirats arabes unis se retrouvaient ainsi en 2005 comme par magie au Maroc … Contrairement à ce que d’aucuns affirment, notre pays n’a pas les moyens de contrôler le parcours de ses armes. Les aurait-il, une contradiction essentielle demeure : un pays qui se targue d’être à la pointe de l’action humanitaire dans l’aide aux victimes de conflits armés demeure le 2e ex­portateur mondial d’armes par tête d’habitant ! Face à ces données imparables, les adversaires du texte brandissent le spectre de la suppression d’emplois. Une telle argumentation témoigne hélas d’un refus de débattre du fond du problème : on ne saurait en effet défendre un secteur d’activité parce qu’il emploie du personnel, sans quoi on se retrouverait à déplorer le risque de chômage des gardiens de Guantanamo après sa fermeture ! Surtout, cet argument ne prend pas en compte les activités des marchands d’armes suisses dans d’autres domaines, une diversification qui est d’ailleurs déjà en cours. De plus, cet argument oublie que l’initiative ne vise pas à en interdire tous les aspects du commerce mais vise précisément les biens dont l›usage est purement militaire. Enfin, bien que ce soit regrettable, les marchands d’armes pourront toujours compter sur un client des plus sûrs : l’armée suisse ! Le scénario prédit par des adversaires à court d’arguments pour défendre l’indéfendable n’aura donc pas lieu, ce d’autant plus que le texte prévoit la mise en place d’un plan de soutien aux régions et employés concernés sur une période de dix ans. A défaut d’assurer la paix mondiale, l’initiative garantira la crédibilité de la Suisse face aux conflits qui sévissent sur notre planète. Sans nuire sur le long terme à l’emploi, elle encouragera la mise en place d’un « new deal » moralement défendable pour les entreprises concernées, tout en allégeant la dépendance économique de certaines régions envers les marchands d’armes.

liliane.maury@pssuisse.ch, conseillère aux Etats (GE)

­ rapeau suisse de 40 mètres sur 40. Durant d l’été, plus de 10 000 personnes ont signé ou apposé leurs souhaits et revendications sur ce drapeau en différents endroits de Suisse. A 50 jours du sommet de Copenhague, ces milliers de voix réclament au Conseil fédéral qu’il s’engage en fixant une réduction du CO2 de 40 % d’ici 2020. C’est d’ailleurs une des 15 exigences que l’Alliance pour une politique climatique responsable (dont le PS fait partie) pose à la Confédération qu’elle appelle par ailleurs à verser 1,7 milliard de francs par an en faveur du fonds planétaire pour le climat.

Un Jura aux salaires décents C’est incontestablement un bon signe. Quelques jours avant que le Congrès du PS ne décide du ­lancement d’une initiative populaire nationale pour un salaire minimum, la Jeunesse socialiste

jurassienne a déposé un texte similaire auprès de la Chancellerie du canton du Jura. Son initiative « pour un Jura aux salaires décents » a ainsi été déposée le 15 octobre dernier, munie de 2221 signatures (il en fallait 2000). C’est une belle victoire D’abord et avant tout pour les ouvriers et les salariés, pour lesquels ce succès est un signe clair que leur véritable allié politique est à gauche et qu’il est avant tout socialiste. Au PSJ de désormais faire fructifier cette victoire … quel que soit l’avenir politique de l’initiative.


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PME

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Des PME en réseau

Il n’y a pas de contradiction entre social-démocratie et indépendance économique, ni entre socialisme et responsabilité entrepreneuriale. Le fondement de notre action repose sur l’être humain placé au premier plan, avec sa personnalité individuelle, tout en intégrant les aspects sociaux et les défis d’une société tournée vers l’avenir, malgré l’objectif de profit. Nous n’entendons pas nous sacrifier plus longtemps à l’idéologie de la maximisation du profit, mais nous entendons aussi mettre en avant le développement durable et les exigences sociales, grâce à notre esprit d’entreprise. Notre moteur est le principe ancestral de l’économie sociale de marché. Saine alternative Traditionnellement, le PS défend politiquement les intérêts des salarié-e-s. Tant mieux, ça ne doit pas changer. Mais le PS compte dans ses rangs un certain nombre d’indépendant-e-s, de propriétaires et de cadres de PME. L’évolution de la société a même fait passablement croître leur nombre, aussi bien parmi les membres que parmi les élu-e-s. À l’extérieur du PS, on croit difficilement que de nombreuses PME partagent avec

Journée PME DU PS ! Pour la première fois, le PS organise une journée PME qui se tiendra le jeudi 12 novembre, dès 15 h 15 dans la salle 301 du Palais fédéral à Berne. Objectif : rassembler les partenaires du réseau afin de procéder à un échange convivial d’idées et d’opinions. Plusieurs personnalités socialistes seront de la partie dont le conseiller fédéral Moritz Leuenberger. Renseignements et inscriptions à l’adresse : Netzwerk.KMU@ spschweiz.ch Cette même adresse électronique peut aussi servir à nous annoncer de nouveaux membres intéressés à faire partie du réseau PME du PS.

© EX-PRESS

Le réseau PME du PS est la plateforme réunissant des indépendant-e-s et des cadres de PME sensibles aux idées socialistes. Organisation proche du parti, son travail administratif est assuré par le secrétariat central du parti. Cette structure favorise les échanges entre personnes appartenant au groupe cible et sert de vecteur de leurs vœux, de leurs propositions et de leurs soucis au sein du parti.  Stefan Hostettler

Il n’y a pas de contradiction entre socialisme et responsabilité entrepreneuriale.

la gauche une même échelle de valeurs et qu’elles ne se sentent pas vraiment représentées par leurs institutions officielles comme l’USAM ou économiesuisse. Ces PME ont en commun leurs soucis par rapport aux défis qui se présentent à leur entreprise, mais elles ne partagent pas les valeurs prônées par leurs représentant-e-s politiques « officiels ». Qui participe ? Les membres du PS et ses sympathisant-e-s peuvent participer au réseau PME du PS, dans la mesure où ils partagent une optique de PME de par leur profession et qu’ils défendent une politique économique sociale et responsable. Les personnes s’étant déjà retirées de la vie professionnelle sont également invitées. En revanche, les employé-e-s de grandes entreprises ou d’entreprises publiques ne sont pas concernés. Comment ça marche ? Le réseau repose exclusivement sur les moyens de communication électroniques et les personnes s’inscrivent et se désinscrivent à loisir sur une liste d’adresses email. S’il y a doute, le groupe de pilotage décide de l’inscription ou non. Il n’y a jamais de séances. Les rencontres organisées pour le réseau servent au plan national ou régional à échanger des points de vue et des expériences et à se forger des opinions sur

des sujets de politique économique. La journée PME du PS constitue la rencontre annuelle du réseau. Ce réseau donne-t-il des mots d’ordre ? Il peut y avoir des prises de position officielles s’il se présente des thématiques qui touchent tout particulièrement les PME et que les PME de gauche entendent adopter une position politique revêtant une certaine importance dans le débat public, par exemple lorsqu’elles ne se reconnaissent pas du tout dans les positions adoptées par les arts et métiers ou économiesuisse. Le groupe de pilotage invitera de cas en cas les participant-e-s à s’exprimer ensemble. Ces prises de position sont décidées et rédigées par le groupe de pilotage après avoir – au besoin – procédé à une consultation. Les personnes ­intéressées peuvent alors se rallier à la prise de position définitive. Celles qui ne le souhaitent pas s’abstiennent et ne sont nullement liées par la prise de position.

shostettler@spschweiz.ch, secrétaire politique du PS Suisse


ÉLECTIONS

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Recul des socialistes à Genève, quelles ­leçons ? Apparemment le PSG limite les dégâts. Chacun lui reconnaît une campagne forte, une présence médiatique et sur le terrain réelle. Proclamé, bien avant les résultats, grand perdant par les médias et les analystes politiques, il termine à 13 %, soit une perte de – 1,7 %. En réalité, cette perte s’inscrit dans une tendance à long terme, et en 15 ans le PSG a perdu 40 % de son électorat !

dont il est l’expression, Quelle place pour l’être humain dans notre société, quel objectif donner à l’économie, quelle place pour le travail et le capital, pour la nature et le Sud, quelle vision de l’homme, quel humanisme ? Travailler à un projet de société, à un message sur l’économie, l’écologie et le social, présenter une vision qui fasse rêver tout en étant réalisable … Définir un projet de société basé sur les besoins des gens et sur nos valeurs est pour moi le grand chantier de 2010. Il nous faut faire le lien entre les soucis de fin de mois des gens et de fin de mois de la Planète !

René Longet

Cela signifie que l’érosion a peut-être pu être ralentie mais pas stoppée et appelle quelques observations à chaud : •  Un parti populiste, utilisant les méthodes de l’UDC mais se disant « ni à gauche ni à droite » engrange entre 20 et 30 % des voix dans les quartiers populaires de l’agglomération, en capitalisant frustrations, peurs, slogans simples, promesses tonitruantes, en opposant travailleurs résidents et travailleurs frontaliers. C’est là que se croisent la perte d’influence des syndicats et celle du PS dans le milieu populaire, désormais très peu organisé. La seule structure qui touche encore en profondeur ce milieu est l’ASLOCA, dans un canton avec plus de 80 % de locataires. •  L’offre politique des Verts, également ressentis quelque part comme « ni à gauche ni à droite » quoique partenaires de l’Alternative, continue à séduire et à capter un électorat qui votait auparavant socialiste, du moins en partie. C’est qu’elle semble précisément dégagée de la pesanteur de l’historique du combat social, qui pour nous doit rester le fondement de tout engagement. Que nous intégrions les exigences écologiques ou pas dans notre action n’y change pas grand chose, c’est une question d’image globale. •  L’avenir des socialistes réside-t-il dans une politique dégagée des responsabilités gouvernementales, dans un volontarisme très axé à gauche, sur la dénonciation et l’accent mis sur les luttes ? Une telle offre politique existe déjà, c’est la gauche de la gauche, qui outre de ne jamais

arriver à s’unir est passée de 15 % en 2005 à 12 % en 2009. Dès lors que faire ? Si quelqu’un avait la baguette magique, cela se saurait ! •  La première observation à faire, c’est qu’un certain nombre de phénomènes sont de dimension européenne. Sur tout le continent sauf exceptions (Grèce, Portugal), les socialistes sont à la peine. •  Néanmoins il est clair que plus un parti est visible, ses représentants en empathie avec la population, régulièrement sur le terrain, plus il a de chances d’endiguer l’attractivité des affirmations populistes. La présence, le dialogue constant avec la population sont des préalables indispensables. Reste le contenu. •  Nous sommes capables d’élaborer un programme de 303 propositions. Mais nous n’avons pas actuellement dessiné le projet de société

En attendant, notons que le groupe des 15 députés du PS s’est renouvelé ; deux tiers de femmes, davantage de jeunes. Un esprit certainement combatif, engagé, soucieux de faire savoir sa différence et de rester en étroit contact avec le terrain et le parti. Et une élection au Conseil d’Etat où le profil individuel, les compétences, la capacité d’empoigner les problèmes sont décisifs, au-delà de la couleur politique. Dans ce cadre, les deux candidat-e-s socialistes ont de très belles cartes en mains : avec Charles Beer qui n’a cessé de se battre pour une formation assurant l’égalité des chances et qui a remporté plusieurs scrutins populaires, et Véronique Pürro responsable depuis 12 ans du service social de la Ville de Genève, militante et députée aguerrie – leurs profils sont autant de réponses aux préoccupations légitimes des électrices et des électeurs. Je prends le pari que l’élection au Conseil d’Etat se jouera sur le social. Et il se vérifiera que paradoxalement nous nous en sortons mieux au scrutin majoritaire qu’au scrutin proportionnel, confirmation de plus de la situation de notre parti.

longet@bluewin.ch, maire d’Onex, président du PS genevois


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INTERNATIONAL

socialistes.ch 41 / Octobre 2009

© EX-PRESS

Congrès du PSE Point de départ d’un vaste débat sur la Gauche européenne au 21ème siècle, le 8ème Congrès du Parti socialiste européen se déroulera à Prague, les 7 et 8 décembre prochain. Evènement de

prime importance pour les socialistes, sociauxdémocrates et autres travaillistes européens dont le PS Suisse, il se réunit deux fois par législature du Parlement européen (cinq ans). En République tchèque, plus de 330 déléguée-s des partis membres du PSE ainsi que de nombreux invités et militants sont attendus. Il leur reviendra notamment de redéfinir l’orientation politique du PSE, d’élire son président et d’adopter les changements aux statuts de l’organisation.

Séismes à Sumatra: l’OSEO aide les victimes

Photos: SAH / AWO International

Les séismes dévastateurs à Sumatra ont anéanti de nombreux villages. On fait état de 1000 morts à l’heure actuelle, mais le bilan ne cesse de s’alourdir, car des milliers de personnes ont été portées disparues. Plus de 500 000 personnes ont été touchées par les séismes. Des dizaines de milliers d’entre elles n’ont plus de maison – elles ont grand besoin d’abris pro-

visoires, d’autant plus que la saison des pluies commence. L’OSEO apporte une aide à la reconstruction, en collaboration avec ses partenaires du réseau Solidar. Pour faire un don: CCP 10-14739-9, mention «Aide d’urgence Sumatra». Merci de votre générosité et de votre solidarité.

Avec 38 % (et non 30) des suffrages, la CDU d’Angela Merkel conserve les rênes du pouvoir en Allemagne.

Un désastre porteur d’espoir La coalition jaune et noir a remporté les élections législatives en Allemagne et, bien que militant socialiste de la première heure, je m’en trouve soulagé. En définitive, Steinmeier ne pouvait gagner. Tout ce que le SPD pouvait espérer, dans le meilleur des cas, c’était le maintien du statu quo et quatre années supplémentaire à avaler des couleuvres sur le porte-bagage d’Angela Merkel, engoncé dans la camisole de force de la grande coalition. Dans ces conditions, autant faire face à la défaite, même si la perte de onze points est particulièrement douloureuse. Elle signifie que près d’un tiers de l’électorat du SPD l’a boudé et les 23 % restants peinent désormais à justifier le qualificatif de parti populaire. La débâcle illustre l’absence de perspectives pour une formation qui doit absolument se redéfinir. Et si, pour ce faire, il faut se résoudre à une cure d’opposition, pourquoi pas ? C’est tout le paradoxe d’un désastre porteur d’espoir. Si, après tout, le bilan de la grande coalition n’est pas si mauvais, le SPD n’en a que marginalement profité. Face à la crise économique, la conversion des deux plus grands partis allemands à une politique pragmatique a eu un effet stabilisateur. Angela Merkel a mené une politique familiale d’inspiration socialiste et a marqué des points en sauvant Opel de la faillite grâce à l’injection d’argent public. En parallèle, la grande coalition n’a jamais fait mystère de sa volonté de s’attaquer, dès l’an prochain, aux acquis sociaux. Bon nombre d’électrices et électeurs du SPD se sont sentis trahis et ont préféré aller à la pêche plutôt que se rendre dans les bureaux de vote.

Le climat social va-t-il encore se dégrader sous la houlette d’un gouvernement jaune et noir ? Incontestablement et les victimes de ce coup de bambou vont sans doute chèrement payer l’affaiblissement du SPD. Reste que, plutôt qu’aux options politiques, cette dégradation sera due avant tout à la hausse du chômage et au manque de ressources financières des collectivités publiques. Si la grande coalition était restée au pouvoir, il ne fait aucun doute qu’elle ne pourrait vraiment mieux faire. Par ailleurs, les libéraux et la CDU sont d’ores et déjà attendus, en mai de l’année prochaine, au tournant des élections du Land de Rhénanie-Westphalie et devront donc y aller avec le dos de la cuiller en matière sociale. Pour sa part, le SPD doit procéder à son introspection et mettre à profit son passage dans l’opposition pour plancher sur des projets alternatifs. Il lui faudra notamment apporter des réponses crédibles à trois questions concrètes: comment réduire la fracture sociale ? Quel rôle doit jouer l’état? Quelle attitude le SPD doit-il avoir à l’égard de « Die Linke » ? Une chose est sûre: il ne pourra retrouver la force qui fut la sienne s’il persiste à s’épuiser à séduire l’électorat centriste en chassant sur les terres de la CDU/CSU.

tim@guldimann.eu, diplomate et polito­logue helvétique. Il vit à Francfort et travaille à Genève.


ageNda

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ageNda ps suisse www.pssuisse.ch • Jeudi 12 novembre : journée PME du PS, dès 15h15, Palais fédéral, Berne • Lundi 23 novembre au vendredi 11 décembre : session d’hiver des Chambres fédérales. • Dimanche 29 novembre : votations fédérales. Js suisse www.jss.ch • Samedi 12 décembre : Assemblée des délégué-e-s, dès 12 h 15 en un lieu encore à définir. genève www.ps-ge.ch • Lundi 2 novembre : débat à la TSR dès 20 h 40. Charles Beer et Véronique Pürro participeront à ce débat. Inscrivez-vous auprès du secrétariat au 022 338 20 70 ou psg@ps-ge.ch • Mardi 3 novembre, débat avec Charles Beer et Véronique Pürro face à Mark Muller et Isabelle Rochat, 20 h 00, salle Favre, Chêne-Bourg. Soirée organisée par la section TroisChêne. • Dimanche 15 novembre : élection du Conseil d’Etat • Dimanche 29 novembre : votation cantonale – CEVA

Fribourg www.ps-fr.ch • Jeudi 5 novembre : Assemblée des membres, dès 20 h 00, Buffet de la Gare, à Estavayer-le-lac. • Jeudi 12 novembre : débat contradictoire « Faut-il interdire les minarets ? » entre le président du Conseil des Etats Alain Berset et le conseiller national UDC Dominique Baettig, 20 h 00, salle paroissiale de Belfaux. • Mercredi 9 décembre : Café national, 20h00, restaurant Saint-Martin à Tavel vaud www.ps-vd.ch • Mercredi 28 octobre : table ronde sur l’initiative de l’UDC contre la construction de minarets, 20 h 00, Maison du Peuple de Renens. • Samedi 31 octobre : cours de formation « Crise économique et financière : comprendre et changer l’économie », de 9 h à 12 h, Maison du Peuple de Lausanne, inscription à administration@ps-vd.ch (membres d’autres cantons bienvenus) ou au 021 312 97 57. • Lundi 2 novembre : conférence publique « Tutelles et curatelles: obligation ou solidarité ? », 20 h 00, Cafétéria du centre sportif à Oron-la-Ville.

• Mercredi 4 novembre : séminaire sur la dimension sociale des achats publics, de 9 h à 16 h, Centre pluriculturel et social d’Ouchy CPO, à Lausanne. Programme et inscription auprès de l’OSEO. • Vendredi 6 novembre : soirée rencontre publique avec des élues socialistes de Lausanne sur le thème « Et ce jour là, je me suis dit pourquoi pas moi ? », 20 h 00, Maison de quartier sous-gare, Av. Dapples 50, à Lausanne • Mercredi 11 novembre : Café fédéral « Enjeux de session et votations de novembre », 20 h 00, salle de réception Davel, à Pully • Dimanche 29 novembre : votation cantonale – préavis sur l’autorisation illimitée d’exploitation de la centrale nucléaire de Mülheberg. valais romand www.psvr.ch • Vendredi 30 octobre : conférence de presse du PSVR contre la nouvelle loi sur le tourisme • Vendredi 6 novembre : conférence de presse du PSVR sur l’initiative « contre l’exportation de matériel de guerre »

JungsozialistInnen Schweiz Jeunesse socialiste suisse Gioventù Socialista Svizzera

. Fr. 196

Afin que les profiteurs réalisent ce que représente un salaire 56 fois inférieur au leur. www.1-a-12.ch

• Samedi 14 novembre : Congrès ordinaire du PSVR, 14 h 00, salle communale d’Evionnaz • Dimanche 29 novembre : votation cantonale – loi sur le tourisme Neuchâtel www.psn.ch • Samedi 31 octobre : Congrès du PSN, dès 09 h 00, Centre scolaire des 2-Thielles, au Landeron. • Mercredi 11 novembre, Comité cantonal, 19h30, secrétariat du PSN, à Neuchâtel. • Dimanche 29 nov. : votation cantonale – révision de la loi sur l’énergie Jura www.psju.ch • Jeudi 29 octobre : permanence « Caisses maladie » dès 17 h 30, au secrétariat du PSJ, à Delémont. • Jeudi 10 décembre : Congrès du PSJ en un lieu encore à déterminer Jura bernois www.psjb.ch • Vendredi 13 novembre : soirée de réflexion avec repas, dès 18 h 00 au Restaurant du Cerf, à Tramelan. • Mardi 17 novembre : Congrès du PSJB, dès 19 h 30, à Tavannes. • Dimanche 29 novembre : votation cantonale – droit de vote à 16 ans


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Voie de garage? L’ATE s’engage pour plus de transports publics. Devenir membre: www.ate.ch tél. 0848 611 613 Un cadeau de bienvenue vous attend!

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Avec son initiative «Pour les transports publics » l’ATE s’engage en faveur d’une mobilité respectueuse de l’environnement. Pour une mobilité d’avenir

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