SOCIALISTES N°108 NOVEMBRE 2022

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En route vers les élections fédérales 2023

Lors de notre dernier Congrès des 29 et 30 octobre 2022 à Bâle, nous avons lancé notre campagne pour les élections fédérales avec les quelque 900 personnes présentes sur place. Le PS Suisse prend parti pour une Suisse solidaire ! Pages 4 – 7

INVESTIR DANS L’AVENIR

Début septembre, nous avons lancé notre initiative pour un fonds climat. Cette initiative répond à la double crise que nous vivons : celle de l’approvisionnement énergétique et celle du réchauffement climatique. Page 8

MERCI SIMONETTA !

Le 2 novembre dernier, notre camarade Simonetta Sommaruga a annoncé sa démission du Conseil fédéral, suite à la maladie de son mari. Cela nous attriste toutes et tous profondément. Merci de tout cœur pour ton immense engagement ! Page 9

Journal du PS Suisse 108 · Novembre 2022 AZB 3001 Berne · Post CH AG
SOCIALISTES
! Monika Flückiger

DU MOIS

Journées de protestation dans la construction

À la fin de l’année 2022, la convention nationale du secteur principal de la construction (CN) expirera. Depuis le début de l’année, des négociations sont en cours entre les syndicats et la Société suisse des entrepreneurs afin de la renouveler, mais aucune solution n’est en vue pour le moment. Les patrons demandent des journées plus longues (jusqu’à 58 heures de travail par semaine), veulent réduire les droits des travailleuses et travail leurs et réduire les salaires pour les plus âgé e s (!). Les syndicats com battent ces propositions de toutes leurs forces et demandent une meil

leure protection de la santé dans la construction, moins de stress, ainsi qu’une indemnisation correcte du temps de travail non payé.

Lors de son dernier Congrès, le PS Suisse a adopté une résolution en soutien aux travailleur euses de la construction. En tant que parti issu du mouvement ouvrier, nous devons nous solidariser avec la protection des travailleur euses de la construc tion. Lundi 7 novembre dernier, des g rèves ont eu lieu dans les cantons de Vaud, Neuchâtel, Genève, Fribourg et Jura. Merci aux camarades pré sent es pour leur soutien !

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L’IMAGE
Clément Borgeaud, Monthey (VS), membre du comité de coordination du Groupe socialiste des régions de montagne, président du PSVR et porte-parole du PS Suisse

De la lutte pour la liberté

Avant de travailler pour le PS Suisse, j’ai travaillé dans différents services d’archives. Un jour, je suis tombée sur un bureau d’enregistrement dont les dossiers étaient écrits en per san. Le psychologue et psychiatre Kenower Weimar Bash était arrivé en Suisse en 1938 en provenance des États Unis. Il a étudié la médecine à Zurich et a travaillé dans plusieurs cliniques psychiatriques. À partir de la fin des années 1950, Bash a tra vaillé pour l’Organisation mondiale de la santé. Au début des années 1960, Bash a mené des enquêtes dans tout le pays en vue d'une ré forme prévue des services psychia triques en Iran. Bien que je ne puisse pas lire les notes, elles m’ont beau coup impressionnée. Qui avait i l interrogé ? Dans quelles conditions vivaient ces personnes dans l’Iran des années 1960 ? J’ai commencé à m’intéresser à l’histoire du pays. J’ai été particulièrement impressionnée par les bandes dessinées de l’autrice franco i ranienne Marjane Satrapi (« Persepolis »).

Depuis le début du 20 e siècle, l’Iran était une monarchie constitu tionnelle. En 1925, Reza Pahlavi a été nommé chah par le Parlement, son fils lui a succédé en 1941. En 1951, le chah a nommé Mohammad Mos sadegh Premier ministre. Ce dernier

a nationalisé l’industrie pétrolière et a été renversé en 1953 avec le soutien de la CIA. En 1979, les islamistes diri gés par Khomeini ont pris le pouvoir et proclamé la République islamique d’Iran. Depuis, la résistance à la dic tature religieuse n’a cessé de se ma nifester. Et aujourd’hui, il ne s’agit rien de moins que de son maintien. Comme le constatent les connais seur euses de la situation, il ne s’agit plus de problèmes isolés et du sou hait de réformes, mais de la chute du régime. Des femmes incroyablement courageuses enlèvent leur foulard, coupent leurs cheveux et attaquent les Gardiens de la révolution. Malgré la crainte de la répression, de la vio lence et de la mort, de nombreuses personnes ne restent pas chez elles, mais descendent dans la rue et pro testent sous les formes les plus di verses contre le pouvoir. La leçon que ces personnes nous donnent est la suivante : sans liberté ni autodé termination, la vie ne vaut rien. Pour l’espoir d’un avenir meilleur, il vaut la peine de tout risquer. Réfléchis sons y – e t soutenons les concrè tement ! Par des interventions po litiques, par notre participation à des manifestations, par un soutien organisationnel et financier et en of frant une plate forme à l’opposition démocratique au régime.

Émotion sans planification

La vie politique suisse est faite de temps forts que l’on peut tenter de planifier : il n’aura échappé à personne que, dans moins d’une année, la population suisse est appelée aux urnes pour renouveler les Chambres fédérales. Alors que le pouvoir d’achat de la population se réduit, que l’inflation augmente de manière considé rablement plus élevée pour les bas revenus et la classe moyenne et que l’approvisionnement énergétique de la Suisse doit être assuré, nous pensons que le PS Suisse dispose plus que jamais des bonnes solutions face à ces multiples crises. Nous avons une année pour aller convaincre la population qu’un vote socialiste est un vote pour le pouvoir d’achat, pour l’égalité et pour la sécurité de l’approvisionnement !

Mais la vie politique suisse est aussi faite de moments d’émotion qui ne se laissent pas prendre au jeu de la planification froide. L’annonce de la démission de notre camarade Simonetta Sommaruga, qui a rententi sur tous les téléphones de Suisse le mercredi 2 novembre peu après 14 h, est assurément un de ces moments. Simonetta a choisi pour son départ la dignité et l’engagement, des valeurs qui ont aussi été celles de son action pendant 12 ans au Conseil fédéral. L’émotion qu’a créée cette annonce témoigne de la popularité de Simonetta dans la population. Alors que la bataille politique à Berne nous réserve un grand nombre de surprises négatives – en témoigne le refus récent de la Commission de la santé du Conseil des États d’augmenter de 30 % les subsides de primes d’assurance maladie – nous savions pouvoir compter sur la détermination de Simonetta pour mener à bien ses projets, avec les intérêts de la population comme seule boussole. Au nom de tou tes les camarades et bien au delà, nous lui disons bon vent et, surtout, merci !

IMPRESSUM

Éditeur : PS Suisse, Theaterplatz 4, case postale, 3001 Berne Tél. 031 329 69 69, Fax 031 329 69 70, info@socialistes.ch

Rédaction : Colin Vollmer, Clément Borgeaud et Mélanie Rufi Production : Atelier Bläuer, Berne

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ÉDITORIAL
Rebekka Wyler, co-secrétaire générale du PS Suisse Florin Schütz

Nous prenons parti pour une Suisse solidaire

doive dépenser plus de 10 % de son revenu pour les primes d’assurance maladie.

Nous prenons parti contre la pauvreté, l’exclusion et le mépris

Fin octobre, près de 1000 personnes qui se sont réunies à Bâle pendant deux jours pour le Congrès du PS Suisse. À cette occasion, nous avons eu le plaisir d’être réélu es avec toute la présidence et d’adopter une posi tion commune pour une Europe sociale et démocratique. Mais le clou du spectacle a assurément dans le lancement des élections fédérales. Alors que les enjeux pour le pays à l’occasion de ces élections seront immenses, nous vous dévoilons ici les six thèmes princi paux qui animeront notre campagne jusqu’au 22 octobre 2023.

Nous prenons parti pour le pouvoir d’achat et contre les inégalités Les intérêts de la population doivent passer avant ceux des multinationales. Alors que leurs profits et ceux des gros actionnaires explosent, de nombreuses personnes ont du mal à boucler leurs fins de moi. Le coût de la vie augmente, le pouvoir d’achat diminue et les primes d’assurance maladie augmentent. Quant aux salaires et aux rentes, ils stagnent voire diminuent. Voilà pourquoi nous vou lons soulager la population et renforcer le pouvoir d’achat. Avec notre initiative sur les primes, nous nous assurons que personne ne

Nous prenons parti pour la sécurité énergétique et contre la crise climatique Nous sommes confronté es aux deux plus grands défis de notre temps : la protection du climat et la sécurité d’approvisionnement. Il est primordial de devenir aussi rapidement que possible indépendant es du pétrole, du gaz et de l’uranium. En faisant sortir la Suisse des énergies renouvelables, nous nous assurons que la Suisse ne soit plus soumise aux chantages des dictateurs. Avec l’initia tive pour un fonds climat, nous construisons un véritable service public de la transition énergétique.

Nous prenons parti pour concrétiser l’égalité entre femmes et hommes Nous voulons une société où tout le monde perçoit des salaires et des rentes dignes, quel que soit son sexe. Des salaires et des rentes décents sont aussi une protection efficace contre la pauvreté des personnes âgées, qui touchent les femmes plus fortement. La Suisse a besoin de place en crèches abor dables, d’une réduction du temps de travail et d’un congé parental. De plus, nous nous en gageons pour une société au sein de laquelle toutes les orientations sexuelles et les identi tés de genre sont respectées de la même ma nière. Avec l’initiative sur les crèches, nous nous engageons pour augmenter le nombre de places en crèches abordables, pour une meilleure conciliation entre vie profession nelle et vie familiale et pour de meilleures conditions de travail et des salaires justes.

Nous ne voulons pas d’une politique qui luttre contre les pauvres : c’est la pauvreté qui doit être combattue. Nous nous enga geons pour une société dans laquelle per sonne n’est laissé de côté et où toutes et tous ont les mêmes droits. C'est pourquoi nous exigeons des salaires minimums et luttons contre les contrats de travail précaires. Avec des conventions collectives de travail fortes et une meilleure protection contre le licen ciement. Les familles monoparentales, les enfants et les personnes migrantes sont par ticulièrement marginalisé es : a idons les, ne les criminalisons pas. La pauvreté n’est pas un crime !

Nous prenons parti pour des services publics forts

Nous défendons ce qui fait la force de la Suisse : des services publics de qualité. Les transports publics, la Poste et les télécommu nications, l’approvisionnement énergétique et en eau, mais aussi l’AVS, l’école publique et la santé. Mais nous ne défendons pas seu lement ce qui existe déjà, nous voulons dé velopper les services publics dans tous les domaines : de l’augmentation de places en crèches abordables au meilleur soutien aux personnes âgées.

Nous prenons parti pour une Suisse quiassume ses responsabilités en matière de paix

Nous ne pouvons pas résoudre les problèmes mondiaux en faisant cavalier seul. Nous voulons une Suisse qui se fasse l’avocate du droit international. Nous nous engageons pour plus de coopération au développement et pour la lutte contre la pauvreté et la faim. Nous nous engageons pour une plus grande responsabilité des entreprises, un impôt minimum mondial et le gel des avoirs des oligarques. Notre objectif est une Europe pa cifique, démocratique, sociale et écologique. C’est pourquoi le PS veut améliorer et déve lopper les relations entre la Suisse et l'Union européenne.

La plateforme électorale se trouve en inté gralité sur le site internet : www.pssuisse.ch/ plateforme2023.

Nous nous réjouissons de prendre parti avec vous pour une Suisse solidaire !

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Flückiger
Mattea Meyet et Cédric Wermuth, co-président-es du PS
Monika

Face à la crise du pouvoir d’achat, nous prenons parti pour la classe moyenne et les ménages modestes

Ces vingt dernières années, le pouvoir d’achat de la classe moyenne s’est effondré par un double effet de hausse des prix et de stagnation des salaires. Si nous avions mis en place les propositions du PS Suisse il y a 20 ans, nous n’en serions pas là. Mais il est toujours possible d’agir.

Depuis l’an 2000, l’indice des prix à la consommation indique une hausse des prix d’un peu plus de 10 %, ce qui donne une illusion de stabilité. La réalité est extrêmement différente. Pour les 90 % des mé nages, soit la classe moyenne et les ménages modestes, le coût de la vie a augmenté en réalité jusqu’à 30 %, voire plus. Pourquoi ? C ’est simple : les loyers ont explosé, avec des di zaines de milliards payés en trop par les locataires. Les coûts de trans ports ont massivement augmenté, tout comme l’alimentation de base. Toutes ces dépenses sont princi palement supportées par la classe moyenne. Et il y a évidemment les primes d’assurance maladie, qui ne sont même pas incluses dans l’in dice, mais qui ont plus que doublé depuis 2000.

la poche des super h auts salaires et des détenteurs de capitaux. En 30 ans, les 300 plus riches de Suisse ont vu leur fortune … quadrupler ! I l faut faire un constat simple : la Suisse crée de la valeur. Simplement, tout le monde n’en profite pas de la même manière. L’appauvrissement de la classe moyenne et la pauvreté rampante coexistent avec un enri chissement massif de quelques u ns et une concentration du pouvoir inédite.

à très haut salaire. Mais l’extrême inégalité actuelle ne leur suffit pas, même la misère des autres n’est pas un prix trop élevé à payer pour justi fier encore plus d’enrichissement. Le PS Suisse a donc dû lutter contre plu sieurs projets fiscaux dont l’addition serait revenue à la classe moyenne, tout ça pour renforcer les fortunes de quelques riches ou de quelques grandes multinationales. Heureuse ment nous avons gagné, notamment contre la suppression du droit de timbre et de l’impôt anticipé.

Les salaires et les rentes ne suivent pas

La hausse des coûts n’est qu’un seul facteur qui explique la perte du pouvoir d’achat des ménages. Alors que la valeur créée par habitant es en Suisse a augmenté de 50 %, les salaires réels, eux n’ont augmenté que de 17 % ! Mais où est donc pas sé la différence ? C ’est simple, dans

12 000 francs par mois 12 000 francs par mois en moyenne. Vous ne rêvez pas, c’est bien le re venu moyen des personnes actives en suisse. Le PIB de la Suisse, c’est à d ire la somme de tous les revenus gagnés est de 731 milliards de francs. Si cet argent était réparti équitable ment entre les 5 millions d’actives et d’actifs en Suisse, tout le monde vivrait dans le luxe. Voici les moyens dont nous disposons en réalité. Les quelques cantons qui ont réussi à introduire un salaire minimum l’ont fixé à un montant bien inférieur à cela et la droite souhaite briser les décisions démocratiques de ces cantons en annulant les salaires mi nimaux cantonaux supérieurs aux salaires prévus dans les CTT. Com ment peut on penser que gagner un tiers du revenu moyen en travaillant à 100 %, c’est encore trop ?

Soyons clairs. Il serait possible de donner à chaque personne un revenu décent et même correct, sans même menacer le niveau de vie très élevé des ultra r iches et des personnes

Le PS prend parti pour la classe moyenne et les ménages modestes Les mesures que nous proposons peuvent changer la donne. Nous de mandons la limitation du poids des primes sur le budget des ménages, le contrôle automatique des loyers qui mènerait à des milliards de francs de baisses, un soutien pour les trans ports publics, ou encore un chèque fédéral pour la classe moyenne qui compense les hausses actuelles des coûts. Nous nous battons pour que les rentes AVS soient augmentées et permettent de vivre décemment, mais aussi pour que les salaires de toute la population augmentent au moins dans la même mesure que la croissance économique. Si ces pro positions socialistes avaient passé la rampe il y a 20 ans, la vie de 99 % de la population serait aujourd’hui meilleure. Le moment est venu de s’engager pour que dans les 20 pro chaines années, l’ensemble de la po pulation ait vu ses conditions de vie s’améliorer.

Unsplash / T ingey Injury Law Firm
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Monika Flückiger
Samuel Bendahan, vice-président du PS Suisse et conseiller national (VD)

Pour la protection du climat et un approvisionnement sûr en énergie, dans une dynamique de justice sociale et climatique

Le réchauffement climatique s’em balle ; l a crise de l’approvisionne ment en énergie en Europe à cause de l’effroyable situation de guerre en Ukraine est un enjeu de société ; An tonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, mentionne une impasse pla nétaire face au manque d’action des décideurs politiques. Nous vivons un moment historique en matière de justice climatique et sociale.

Il est urgent d’agir. Grâce à Simo netta Sommaruga, nous avons pu nous prononcer sur plusieurs objets de politique énergétique lors de la session d’automne du Parlement. En qualité de présidente de la Commis sion de l’environnement, je m’étonne à chaque séance de la résistance à des principes relevant du bon sens. Mais en étroite concertation avec nos collègues du National, grâce en particulier à Roger Nordmann et en travaillant en bonne intelligence avec nos collègues vert es, nous ar gumentons de manière documentée et factuelle.

Se tourner vers l’avenir

Il est vital de se tourner vers l’avenir en investissant massivement dans les énergies renouvelables et dans l’efficience énergétique. Rappelons que l’énergie nucléaire n’est pas une

réponse, mais un problème lanci nant en matière de déchets. Il est i ndispensable de mentionner qu’il est stérile de confronter la produc tion de l’énergie à la protection de notre environnement naturel. Il est de notre responsabilité de mettre en place des bases légales qui assurent une sécurité juridique à une véri table pesée des intérêts, à la hauteur des valeurs de notre démocratie et du respect de notre Constitution. Il n’est plus temps de choisir entre des mesures qui déploient leurs effets à court terme et des projets à réaliser à moyen et long terme. Aujourd’hui, les rapports des scientifiques, le recul des glaciers dans nos paysages de montagnes, la flambée des prix de l’énergie, la douceur automnale tout nous nous oblige à prendre nos responsabilités.

Il existe des solutions

La table ronde consacrée à l’énergie hydraulique a montré qu’il est pos sible de développer une approche responsable, tout en retenant des projets prioritaires relatifs à des re haussements de barrages. Tout n’est de loin pas parfait, mais une majorité au Conseil des États a ancré dans la Loi sur l’énergie et Loi sur l’approvi sionnement en électricité une liste,

par ailleurs non exhaustive, de 15 ouvrages à fort potentiel en matière de production d’énergie. Nous avons également décidé d’une grande of fensive solaire.

L’adoption du contre projet indi rect à l’initiative contre les glaciers est un véritable succès, porteur d’es pérance. Nous en avons bien besoin ! Nous devons dénoncer les affirma tions farfelues de l’UDC qui a lancé un référendum contre cette « L oi fé dérale sur les objectifs de protection du climat, l’innovation et le renfor cement de la sécurité énergétique » Cette base légale, soutenue par tous les partis à l’exception de l’UDC, vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, en encourageant les tech nologies innovantes, en proposant une feuille de route aux entreprises et en soutenant un programme d’im pulsion de remplacement des ins tallations de production de chaleur et de mesures dans le domaine de l’efficacité énergétique. Nous devons nous mobiliser contre cette politique de la peur qui n’hésite pas à parler « d’un poison pour notre économie, pour notre prospérité et d’un fléau pour tous les habitants de Suisse ». Nous devons prendre parti pour la protection du climat et un approvi sionnement énergétique sûr !

Elisabeth Baume-Schneider, conseillère aux Etats (JU) et vice-présidente du PS Suisse
6 SOCIALISTES 108 2022 Élections fédérales 2023 Andreas Gucklhorn/Unsplash

Concrétiser l’égalité entre femmes et hommes

La lutte pour l’égalité porte sur de nombreux aspects. Son volet social est principalement salarial, puisque du salaire dépend la retraite. L’écart existant et persistant est de l’ordre de 19 %, ce qui n’est pas négligeable et a de lourdes conséquences pour les femmes contraintes à la précarité matérielle. A quoi s’ajoute la non re connaissance du travail de care, qui est effectué aux deux t iers par les femmes. Et ce travail non rémunéré participe aussi fatalement à la fai blesse des rentes.

A ces violences sociales s’ajoutent les violences physiques, dont bien trop de femmes et personnes queer sont encore victimes. Du harcèle ment sur le lieu de travail aux vio lences domestiques, elles sont triste ment en tête des statistiques des vic times. Des violences qui pourraient être diminuées si cette réalité était davantage prise au sérieux par les majorités bourgeoises. De plus, il est primordial que la notion de consen tement figure dans la révision de notre code pénal.

Un autre aspect à considérer est plus de temps pour les parents. C’est par exemple à travers cet aspect que le besoin d’une réelle politique de conciliation entre vie privée et professionnelle devient évident. Car

l’arrivée d’un enfant se traduit sou vent par une pression sur les épaules des parents, qui doivent faire face à l’absence de politique familiale et plus particulièrement sur les femmes, qui assument encore la plus grande partie des tâches supplémen taires. Les chiffres le démontrent d’ailleurs sans équivoque : seuls 18 % des mères retournent au travail après leur congé maternité légal.

Pour faire face à cette situation, un congé parental est une nécessité. Un congé qui réponde aux besoins des parents, des mères particulière ment, et ainsi à ceux des enfants.

Nous voulons ainsi que chaque parent qui le désire puisse choisir librement le mode de garde de ses enfants, quel que soit leur lieu de résidence.

En lieu et place du système D et encore moins des numéros d’équili bristes auxquels bien trop de parents sont obligés, ce sont des solutions collectives que nous voulons voir se développer pour pallier le manque encore trop important de places de garde mises à disposition des en fants. Ainsi, la garde d’enfant doit devenir un service public digne de ce nom. Mais pour ce faire, le personnel des structures d’accueil – devons nous le rappeler majoritairement

féminin et essentiel à notre écono mie – doit bénéficier de conditions de travail justes.

Mais la question qui est abordée à travers la politique de conciliation entre vie privée et professionnelle, est plus générale et implique une ré duction de temps de travail à salaire égal. Selon diverses études, 40 % des hommes et 30 % des femmes sou haiteraient travailler moins qu’ils ne le font aujourd’hui. Une réduction du temps de travail à salaire égal ne permettrait ainsi pas seulement une meilleure répartition des tâches fa miliales, mais elle aurait également l’avantage de valoriser le travail de care non rémunéré.

Ainsi, œuvrer à l’égalité équivaut à vouloir d’une société plus durable, en plaçant l’humain au centre de la société. Raison de plus pour ne pas baisser les bras et ne rien lâcher aux discours pseudo féministes, de ceux qui voudraient que l’augmentation de l’âge de la retraite ou l’astreinte au service militaire soient des mar queurs d’égalité, alors que, bien sûr, rien ne saurait être plus faux …

Ne rien lâcher car enfin nous ne demandons pas la Lune, mais simplement la pleine égalité de d roits que nous garantit la Consti tution !

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Monika Flückiger
Martine Docourt, co-présidente des Femmes socialistes suisses

Investir à la hauteur de l’enjeu énergétique et garantir un financement socialement juste

Au début du mois de septembre, nous avons lancé avec les Vert-es notre initiative pour un fonds climat. Cette initiative doit répondre à la double crise que nous vivons : la crise de l’approvisionnement énergétique fossile et la crise du réchauffement climatique. L’initiative demande qu’entre 0,5 % et 1 % soit investi chaque année dans la transition énergétique et sociale.

Nous voulons renforcer la protec tion du climat et produire nous mêmes une grande partie de notre énergie. Cela nécessite de grands investissements publics, dès main tenant. Nos parents et grands pa rents ont créé l’AVS, fondé les EPF et construit la Nouvelle ligne ferro viaire des Alpes (NLFA). Nous, nous allons rendre la Suisse climatique ment neutre. Grâce au fonds climat, nous isolerons tous nos bâtiments, installerons des chauffages sans énergie fossile, comme des pompes à chaleur, et lancerons une offensive pour l’installation de panneaux so laires. Parallèlement, ce fonds per mettra les reconversions profession nelles nécessaires afin que personne ne passe entre les mailles du filet. La cause des deux crises que nous vivons est la même : notre consom

mation (énorme) d’énergie fossile. De plus en plus chers et difficiles à importer, le gaz et le pétrole sont responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre. Tant pour le climat que pour la sécurité de l’approvisionnement énergétique, il est urgent de se passer des énergies fossiles. Pour cela, il faudra investir massivement, non seulement dans l’efficacité, mais aussi dans l’utilisa tion de la chaleur renouvelable ainsi que la production électrique.

Sous-investissement chronique

La double crise que nous vivons est la conséquence du sous i nvestis sement chronique dans l’efficacité énergétique et la production d’élec tricité renouvelable. Regardons la réalité en face : nous sommes face à un échec total du marché électrique libéralisé, incapable de déclencher des investissements, et face à une po litique fédérale beaucoup trop timide pour compenser cette déficience.

Les investissements à entre prendre pour reconstruire notre système énergétique sont colossaux. De plus, il faudra aussi des solutions pour les quelques 20 % d’émissions de gaz à effet de serre non liés à

l’énergie, notamment dans l’agricul ture et les cimenteries.

Pour garantir l’ampleur et la constance de l’effort sur la durée, il est nécessaire de disposer d’un fonds séparé du budget courant et alimenté solidement, ce qui néces site un ancrage constitutionnel et justifie le lancement d’une initiative populaire.

Pour financer les projets de la Confédération et cofinancer ceux du secteur privé, des cantons et des communes, nous proposons donc d’instaurer jusqu’en 2050 un Fonds fédéral pour le climat, financé par la Confédération, qui pourra s’endetter à cet effet en dehors du frein à l’en dettement.

Un financement plus solidaire

Pourquoi le choix du financement par la dette fédérale ? P remièrement, parce qu’il s’agit d’investissement, et pas de dépenses courantes ; deu xièmement, parce que le finance ment par des impôts sur la classe moyenne priverait les personnes des liquidités dont elles ont besoin pour investir maintenant, avec le soutien dudit fonds ; t roisièmement, parce que contrairement à la dette d’un particulier, la dette d’un État est en général absorbée par la croissance nominale future. Grace aux investis sements qu’elle permet, l’initiative fera passer la Suisse à une prospérité plus durable. Elle lui évitera notam ment de continuer à importer pour plus de 10 milliards de francs d’éner gie fossile par an.

Ce financement est beaucoup plus juste qu’un financement par une taxation de l’énergie Pour le PS Suisse, la question de la justice et de l’équité dans la transition énergé tique est centrale. Si elle n’est pas ga rantie, le processus s’enlisera. Notre initiative donc un financement équi table de l’effort et un niveau d’inves tissements à la hauteur de l’enjeu, qui est historique.

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Roger Nordmann, président du Groupe socialiste aux Chambres fédérales et conseiller national (VD)
➔ www.fonds-climat.ch Gayati Malhotra / Unsplash

La solidarité, plus qu’un simple mot

Le congrès du Parti socialiste eu ropéen (PSE) s’est tenu en octobre dernier à Berlin. Malheureusement, cela fait longtemps que le PS Suisse n’en est plus membre à part entière, car le PSE adopte une définition politique plutôt que géographique : en effet, seuls les partis socialistes situés dans les pays de l’Union européenne peuvent bénéficier du statut de membre. Ce processus de restriction a commencé dans les an nées 1990 et me déconcertait déjà à l’époque : qui ne vient pas d’un pays de l’UE est donc relégué e au second plan.

La veille du congrès, les invité es internationaux a les étaient convié es à une réception à la maison Willy Brandt. Dans le « g roupe franco phone », j’ai pu échanger avec des camarades du Maghreb et de France.

Le lendemain matin, j’ai représenté les Femmes socialistes suisses à la réunion du « PES Women ». Une ca marade polonaise m’a parlé des pro cédures judiciaires en cours contre des militantes pour le droit à l’avor tement. C’était à la fois impression nant et oppressant. Et c’est là que réside toute l’importance du travail politique transfrontalier : cela nous permet de recevoir des informations directement à la source et de se sou tenir mutuellement. La solidarité prend vie dans des moments comme cela.

Le congrès a débuté le vendredi après m idi par l’élection de la nou velle présidence du PSE. Le Bulgare Sergei Stanishev a été remplacé par Stefan Löfven, ancien Premier mi nistre suédois et président du Parti social démocrate des travailleurs (Sveriges socialdemokratiska arbe tareparti). Dans un discours impres sionnant, Löfven a raconté son en fance dans un orphelinat et chez des parents d’accueil. Très tôt, il a appris l’importance de la solidarité et de la communauté. En tant qu’ouvrier métallurgiste, il a rejoint un syn dicat, puis le parti. Pour Löfven, le mouvement ouvrier est aujourd’hui

encore un rempart contre le natio nalisme et l’extrémisme de droite. La défense de la démocratie et des droits humains est en effet aussi une tâche centrale du socialisme.

En marge du congrès, Cédric Wer muth et moi même avons participé au « L eaders’ Meeting », la rencontre des directions de parti et des chef fes d’État socialistes. Les rencontres avec les représentant es kurdes du Parti démocratique des peuples (HDP, Turquie) et avec Albin Kurti, le premier ministre kosovar d’Au todétermination (Lëvizja Vetëven dosje) ont été particulièrement mar quantes. Le PS Suisse entretient de puis longtemps des échanges actifs avec ces deux partis frères.

Le congrès a été marqué par dif férentes tables rondes avec un grand nombre de camarades éminent es venu es de toute l’Europe. Les thèmes centraux étaient la situation économique actuelle, la question du pouvoir d’achat et de l’approvision nement énergétique. Paul Magnette, président du Parti socialiste de Belgique, a prononcé un discours énergique sur l’échec des acteurs privés sur le marché de l’électri cité. Il était intéressant d’observer les divergences d’opinion entre les différents partis socialistes et leurs représentant es, par exemple en ce qui concerne l’OTAN ou la ques tion de la migration. C’est avec des impressions diverses et variées, de nombreuses cartes de visite et de nouvelles idées dans mes bagages que je suis montée dans le train de nuit pour rentrer en Suisse.

Le 2 novembre dernier, notre camarade Simonetta Sommaruga a annoncé sa démission du Conseil fédéral suite à la maladie de son mari. Comme l’ont écrit Mattea Meyer et Cédric Wermuth, cette décision nous a toutes et tous énormément attristé-es, mais nous la comprenons et la respectons. Cette décision est à l’image de l’engagement de Simonetta au Conseil fédéral : dévouée, diligente et digne.

Élue en 2010, Simonetta aura a été à la tête du Département fédéral de justice et police, puis du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication dès 2018. Notre camarade a su poser des jalons déterminants dans la politique suisse en prenant des mesures importantes pour la transition écologique et la protection du climat. Elle a également veillé à une plus grande égalité salariale et a modernisé le droit de la famille. Elle a été tout au long de son mandat une conseillère fédérale populaire et appréciée, tant dans la poplation qu’au sein du Parti.

Anticiper les difficultés

Son service au plus haut niveau de l’exécutif se termine après de nombreux mois marqués par une crise de l’approvisionnement énergétique. Grâce à sa prévoyance, notre camarade a su anticiper les difficultés à venir – par exemple avec le développement d’un mécanisme de sauvetage pour les entreprises électriques mises en difficulté ou avec le sauvetage d’Axpo. Dans son premier Département, Simonetta a notamment réussi à faire accepter par la majorité de droite du Conseil fédéral le principe des quotas pour les femmes et un meilleur contrôle de l’égalité salariale.

Au plus fort de la crise santaire, Simonetta Sommaruga a été une présidente engagée et rassurante pour la population suisse. L’image d’une présidente simple et proche des gens qui prononce une allocation dans sa boulangerie a fait le tour du monde. Au fil des mois de crise, Simonetta a dû annoncer à la population les décisions difficiles du Conseil fédéral, comme la fermeture des commerces, des restaurants et des écoles. Mais malgré la situation critique et une année présidentielle chamboulée, Simonetta a su faire preuve preuve de pédagogie et d’écoute dans sa communication avec la population.

Nous la remercions de tout cœur pour son immense engagement et lui souhaitons, ainsi qu’à son mari, tout le meilleur pour la suite et un bon rétablissement.

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Mélanie Rufi, collaboratrice campagnes et communication du PS Suisse MERCI, SIMONETTA !

Des socialistes au milieu des Alpes

Le 22 octobre dernier avait lieu la sortie annuelle du Groupe socialiste des régions de montagne. Les camarades se sont retrouvé-es à Albinen (VS), pour une visite du village et de ses différents projets. Le groupe a également pu profiter de l’éclatant soleil valaisan et déguster une excellente raclette offerte par la commune, accompagnée de crus locaux.

Par un samedi ensoleillé d’octobre, une vingtaine de socialistes des ré gions de montagne se sont réuni es dans le village d’Albinen en Valais. Sous le nom de Groupe socialiste des régions de montagne, il s’agit d’un regroupement informel des Partis cantonaux des Grisons, de Glaris, de Schwyz, d’Uri, du Tessin, de Berne, d’Appenzell Rhodes Intérieures ain si que du Haut Valais et du Valais ro mand. Ce groupe, qui existait déjà à l’époque de Peter Bodenmann et qui représentait les intérêts des cantons de montagne au sein du PS (mot clé : « OPEP des Alpes »), a été reformé en 2017, dans une composition plus élargie.

De nombreuses thématiques spécifiques aux régions de montagne

Le montant et la structure de la re devance hydraulique restent des questions centrales pour les repré sentants du PS dans les cantons de montagne, mais d’autres thèmes sont désormais également mis en avant. En août 2020, le Groupe so cialiste des régions de montagne a présenté son papier de position com plet lors d’une conférence de presse à Andermatt. Il est disponible en français, en allemand et en italien sur www.alpensozis.ch.

L’année dernière, le Groupe a travaillé sur plusieurs modèles d’in terventions parlementaires sur la politique familiale et l’accueil des enfants dans les régions périphé riques. Depuis, les représentants des cantons de montagne se penchent sur l’aménagement du territoire dans l’espace alpin, notamment en échangeant avec Köbi Ganten bein, ancien rédacteur du magazine « Hoch pa rterre » (spécialisé dans l’architecture et l’aménagement du territoire) et camarade grison.

Au cœur d’Albinen

En règle générale, les « s ocialistes des Alpes » s e réunissent en ligne pour des raisons géographiques, mais le temps était enfin revenu pour une rencontre en présentiel. Beat Jost, camarade haut v alaisan et ancien président de la commune d’Albinen, a expliqué ce qui se passe au village : u n inventaire du patri moine bâti a créé les conditions né cessaires à la préservation de l’im pressionnant centre historique du village, la promotion de la construc tion de logements soutient les jeunes et les familles, des appartements de vacances sont gérés de manière professionnelle sous le label « A lbi jou », la place du village a été réamé

nagée et toutes les personnes inté ressées peuvent mieux connaître le village et ses environs sur le « EGGUWEG », sentier didactique autour du village.

Dans la cave du village, les par ticipants ont dégusté un « choléra » (tarte traditionnelle valaisanne), suivi d’une raclette avec du déli cieux fromage bio de Tourtemagne. Le vin avait été offert par les viti culteur t rices de la vallée, eux aussi « rouges » – même si la gauche évo lue souvent sur un terrain rocail leux dans les régions de montagne, la sympathie et la solidarité sont toujours au rendez vous. Après un échange sur les défis politiques ac tuels dans les régions de montagne et une visite du village, l’échange s’est terminé par un apéro au « Sun nublick ». Toute personne habitant dans un canton de montagne et intéressée par notre travail peut s’adresser à Rebekka Wyler (rebekka. wyler@pssuisse.ch).

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Clément Borgeaud, Monthey (VS), membre du comité de coordination du Groupe socialiste des régions de montagne, président du PSVR et porte-parole du PS Suisse Rebekka Wyler

PS QUEER

Le 10 septembre dernier a eu lieu l’Assem blée de création du PS queer. Nouvel organe du Parti socialiste, le PS queer a pour mis sion de défendre les intérêts des personnes LGBTQIA+ au sein du Parti et dans la société en général. Bien que l’adoption du mariage pour toutes et tous l’année dernière repré sente une avancée importante pour la com munauté queer, beaucoup d’autres progrès restent à faire, notamment l’interdiction des thérapies de conversion, l’accès égal à la procréation médicalement assistée, la reconnaissance de l’identité de genre et de l’orientation sexuelle comme motif d’asile, ou encore la défense des droits des per sonnes trans et non-binaires face aux at taques répétées de l’extrême droite. Le PS queer permettra aux personnes LGBTQIA+ d’être mieux représentées au sein du Par ti, et pourra s’assurer que ces thématiques soient traitées de la meilleure manière pos sible. Les positions du groupe ne se limitent néanmoins pas aux enjeux explicitement queer : dans son manifeste, l’organe se re vendique comme intersectionnel, et se pré sente comme queer-féministe, anticolonial et anticapitaliste.

En tant qu’organe du Parti, le PS queer par ticipe désormais aux Congrès et au Conseil de parti. Des sections pourront aussi être créées dans les partis cantonaux. Les oppor tunités sont nombreuses pour les membres de façonner le groupe nouvellement fon dé et de s’y investir. Le Comité directeur se réjouit de voir un grand nombre de per sonnes participer à la première Assemblée des membres, qui aura lieu en début d’année prochaine ! Co-présidé par notre camarade genevois Lucien Schwed, le PS queer est désormais aussi sur Instagram, à retrouver sous @psqueer_suisse.

UN ANCRAGE LOCAL RÉCOMPENSÉ

Lors des élections communales du 23 oc tobre dernier, le PS jurassien a progressé et fait augmenter son nombre de sièges dans de nombreuses communes du canton. Face à une alliance inédite à droite, le PS main tient néanmoins ses deux sièges à l’exécutif de Delémont et gagne un siège au législatif. Malgré une campagne dynamique et enga gée sous l’égide de Murielle Macchi-Berdat, les chrétiens-sociaux conserveront la mai rie. Le PS affirme cependant de loin sa place de plus grand parti. Ailleurs dans la région, plusieurs sièges ont été gagnés dans les exé cutifs et des records atteints au législatif de la commune de Haute-Sorne notamment, où notre camarade Etienne Dobler espère décrocher la mairie au second tour.

En Ajoie, le PS a réussi l’exploit de sortir pre mier de la course à l’exécutif de Porrentruy, assurant ses deux sièges et en en gagnant 2 au législatif (sur une liste commune avec les Vert-es), talonnant ainsi Le Centre long temps hégémonique. La campagne du se cond tour pour la mairie, aux côtés de notre camarade Chantal Gerber, bat actuellement son plein. Notons, toujours en Ajoie, l’élec tion de Léo Beuret, âge, à l’exécutif de la commune de de Courgenay.

Enfin, fidèles à leur tradition, les FranchesMontagnes ont été une terre de victoire pour le PSJ : pas moins de 5 sièges supplé mentaires et 1 mairie y ont été remportés ! L a parité est désormais parfaite au niveau du canton : 35 femmes et 35 hommes siégeront dans les communes pour le PS jurassien. Fé licitations à tou-tes les élu-es !

LE RÉSULTAT

139membres du Conseil national ont voté en septembre dernier en faveur du contre projet à l’initiative pour les glaciers. Le Conseil des États a également accepté le texte, avec 44 voix pour et une abstention. Ce contre projet fixe dans la loi l’objectif de zéro émission de CO2 d’ici 2050. Malheureusement, l’UDC a lancé un référendum contre cet objet, qui devra donc passer en votation l’année prochaine.

LE CHIFFRE 1 à 2,5 milliards

C’est la somme que pourrait rapporter à la Suisse le nouvel impôt minimum de l’OCDE sur les grandes entreprises. L’impôt de 15 % touchera les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 750 millions d’euros par an, contribuant ainsi à la redistribution des richesses.

Toutefois, la répartition des recettes prévue par la Confédération bénéficie rait de manière disproportionnée aux c antons avec des taux d’impôts bas, incitant donc au dumping fiscal. Le PS propose d’autres répartitions qui béné ficieraient de manière équitable à toute la population.

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