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pssuisse socialistes.ch Journal des membres et sympatHisants du ps suisse JAB 3001 Berne 34.8.08 Chang e m e nts d’adr esse à : ps su isse, case postale, 3001 B e r n e

programme

PHOTO : EDOUARD RIE B EN

Un débat essentiel Depuis des années, le parti ­socialiste défend le service p ­ ublic contre les attaques ultralibérales. Il exige le développement de structures fortes qui garantissent une sécurité sociale solide. Il s’engage avec les syndicats pour le maintien de garanties minimales concernant la sécurité de l’emploi. Il doit aujourd’hui aussi se mobiliser pour apporter une réponse de gauche aux tentatives répétées de dérégulation et de privati­sation de la sécurité publique. C h rist ia n Lev r a t

La droite populiste a une réponse toute prête en matière de sécurité : tolérance zéro, durcissement du droit pénal, du droit des étrangers, du droit des mineurs. Engagement de l’armée pour des tâches de police, privatisation des forces de sécurités : ici la police des chemins de fer, là-bas les prisons. Délégations massives à

des firmes privées dont les tâches dépassent la plupart du temps le simple gardiennage d’infrastructures sportives ou festives. Cette vision n’est pas la nôtre. Et s’il n’est pas question de céder au tout répressif, il n’est pas suffisant de dénoncer l’approche étriquée et autoritaire de nos adversaires politiques. La gauche ne doit pas hésiter à parler d’ordre public, à dire que l’Etat, et lui seul, a le devoir de garantir la sécurité des tous : salarié-e-s, retraité-es, écolier-e-s et étudiant-e-s. Toutes celles et ceux qui ne peuvent se payer systèmes d’alarmes et gardes privés. La sécurité, c’est d’abord la lutte contre les causes de la criminalité. Et nous nous y travaillons avec force en matière de formation, de travail, d’assurance sociales, d’intégration et de codéveloppement. C’est là le socle de notre engagement politique quotidien. Mais c’est aussi parfois des mesures plus immédiates. La Commission pour la Paix et la Sécurité du PS a ouvert un chantier important. Elle fait des propositions concrètes, qui per-

mettent d’initier un débat sérieux sur notre conception propre de la sécurité publique. Entre liberté personnelle et mesures coercitives ; entre prévention et répression, entre police de proximité et contrôle démocratique sur l’activité policière. Autant d’équilibres à trouver, d’arbitrages à rendre.

Le Parti socialiste est un lieu de vie, de discussion. Si sur l’essentiel nous serons probablement d’accord, certaines des mesures proposées feront débat, le vocabulaire retenu ici ou là pourra faire sourciller, l’absence de telle ou telle considération surprendre. C’est tant mieux. Le Parti socialiste est un lieu de vie, de discussion. Et chaque contribution doit nous permettre d’affiner nos réponses, de préparer pour le Congrès des 25 et 26 octobre une discussion de qualité.

L’heure est venue de participer à la révision du programme du PS. Sa première partie intitulée « Une analyse claire » est sous toit. Soumise à discussion à l’interne jusqu’en février de l’année prochaine, elle présente en 15 chapitres les défis auxquels l’action politique du PS se doit de ­répondre durant ces vingt prochaines années. ■  page 6

av i o n s Efficience : rapport entre le résultat obtenu et les ressources utilisées. Un critère souvent invoqué pour couper dans les budgets de la solidarité sociale et internationale. Or, l’achat de nouveaux avions de combat serait tout sauf efficient : objectif flou et ressources démesurées en font une catastrophe à empêcher absolument. ■  page 8

transports Avec l’appui du PS, l’Association Transports et environnement (ATE) lancera au printemps 2009 une initiative populaire en faveur des transports publics. Concrètement, le texte prévoit de réorienter les moyens destinés à la construction d’autoroutes vers les investissements dans les infrastructures ferroviaires et les transports publics. ■  page 9


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éditorial sommaire Congrès 5 Papier de position sur la sécurité ­public et révision partielle des statuts du parti : les thèmes principaux du Congrès ordinaire du PS fin octobre à Aarau. Alors que les sections mettent la dernière main à leurs amendements, les débats s’annoncent plutôt vifs sur l’un et l’autre de ces objets. Socialistes.ch fait le point sur les enjeux. Armée 7 Depuis les années 50, la société suisse a profondément changé. Mais notre armée n’en a eu cure. Résultat : aujourd’hui, elle ne répond plus aux risques auxquels notre pays fait face. Et elle a manqué le virage de l’égalité entre femmes et hommes. La récente affaire Nef l’a clairement montré.

En moyenne, dans le monde, le prix des aliments a augmenté de 83 % depuis août 2006.

Photo: Ex-Pr ess

Sauver le soldat Schmid ? Si l’été n’a jusqu’ici pas été forcément à la hauteur des espérances des vacanciers, il aura été particulièrement pourri pour le chef du département de la défense. Même si ses longues années passées au sein de l’UDC ont tanné le cuir de Samuel Schmid et grandement amélioré ses capacités d’absorption de couleuvres aussi grosses que des boas, pas sûr qu’il chérisse le souvenir de ces dernières semaines. Non pas que les prochaines s’annoncent beaucoup plus sereines pour un conseiller fédéral désormais sans Groupe parlementaire, aussi discrédité que l’institution dont il préside aux destinées et qui devra pourtant batailler ferme pour faire passer des projets aussi controversés que le programme d’armement 2008 ou l'achat de nouveaux avions de combat. Il n’en demeure pas moins que les affaires, scandales et erreurs qui frappent le DDPS alimentent un constat dont le PS a toujours été persuadé : la Suisse a mal son armée. Une affection aussi grave que chronique dont la thérapie nécessite plusieurs ablations chirurgicales et une cure d’amaigrissement drastique. Ce n’est certes pas la main de Samuel Schmid qui maniera le scalpel ni lui qui prescrira la diète, ma sa gestion pour le moins hasardeuse et les crises à répétition qui agitent ses services confirment la pertinence du diagnostic. En outre, le fait qu’il soit totalement grillé auprès de ses anciens collègues de parti ouvre incontestablement le champ des possibles. « Coalition contre nature » ou pas, les temps sont mûrs pour entamer une vaste réforme de l’armée, tailler dans le vif des effectifs comme des crédits. D’armée comme d’ailleurs de sécurité intérieure, il en est passablement question dans ce numéro de rentrée de socialistes.ch. Les débats internes ou externes au parti le justifient. Si nous sommes relativement unanimes sur le premier dossier, on ne peut pas en dire autant du deuxième. Pour l’un comme pour l’autre, il nous revient ­cependant de tout mettre en œuvre ces prochains mois pour que la médiatisation des problèmes laisse place à celle de nos solutions. Jean-Yves Gentil, rédacteur responsable

Assurance maladie 10 Le chef de la surveillance fédérale des assureurs maladie va reprendre sous peu les rênes de la caisse-maladie Assura. Ce passage contrevient au principe de confiance dans l’assurance-maladie obligatoire et pose par ailleurs de fortes interrogations en termes de concurrence entre les caisses. Agenda 11 Consultez-le pour tout savoir des divers rendez-vous importants fixés aux socialistes ces prochaines semaines que ce soit au niveau national ou dans les cantons romands.

impressum Editeur  PS Suisse et Verein SP-Info Spitalgasse 34, 3001 Berne Tél. 031 329 69 69, Fax 031 329 69 70 info@socialistes.ch Rédaction  Jean-Yves Gentil Production  Atelier Kurt Bläuer, Berne Imprimerie Rotaz AG, CP 36, 8201 Schaffhouse Tirage 20 000 exemplaires Publicité  Kretz AG, General Wille-Strasse 147 8706 Feldmeilen, Tél. 044 925 50 60, Fax 044 925 50 77 Parution 6 numéros par année


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Réactions Pour les Femmes socialistes, il s’agit de faire le tri entre ce qui est à jeter et à récupérer de ce papier de position. Si l’idée de base, à savoir ouvrir le dialogue sur la sécurité publique et esquisser des solutions socialistes aux problèmes d’insécurité est excellente, le papier glisse parfois à droite. Au lieu de s’attacher comme promis au sentiment d’insécurité, il cherche à « endiguer la criminalité », comme si celle-ci nous submergeait. Pour les Femmes socialistes, l’expulsion des étrangers et étrangères condamnée-s à une longue peine de prison, l’arrestation des jeunes en état d’ébriété et la stigmatisation des mendiant-e-s reposent sur une logique de soupçon, d’exclusion, de « moutons ». Selon le PS Femmes, le tri entre bonnes et mauvaises propositions doit ainsi se faire au crible de l’égalité. Leur but : renforcer l’égalité des droits, l’égalité sociale, l’égalité hommes-femmes et, partant, construire un monde plus pacifique et plus serein Femmes socialistes Suisse

Lors de son Assemblée des délégué-e-s du 23 août à Zurich, la JS Suisse a décidé à l’issue d’un long débat et à une large majorité de demander le renvoi du papier de position sur la sécurité publique du Comité directeur. La JS juge notamment que l’interdiction de la mendicité, la vidéosurveillance, la banque de données recensant les hooligans et la revendication d’expulser les étrangers criminels n’ont rien à faire dans un papier de position socialiste sur la sécurité publique. Autre opposition déclarée : celle du groupe « anti-rép » dont plusieurs conseillers nationaux socialistes font partie et qui s’est également déclaré, le 2 septembre, en faveur d’un renvoi de ce papier qu'il juge marqué par un logique de recherche de « boucs émissaires » incompatible avec les fondamentaux socialistes. Une analyse que semble partager nombre de délégué-e-s romands à l'heure où nous mettons sous presse et qui préfigure peutètre une refonte du document avant sa présentation au Congrès.

La vidéosurveillance: un des points contestés du papier de position du Comité directeur.

Photo: Ex-Pr ess

Sécurité publique pour toutes et tous La mondialisation, les programmes d’économies, le démantèlement social néolibéral ou encore l’évolution vers une société de loisirs 24 heures sur 24 ont – ces dernières années – profondément déstabilisé la population. En particulier celles et ceux qui n’ont pas la chance d’habiter dans des quartiers résidentiels et qui – s’agissant de leur sécurité – dépendent essentiellement de l’action de l’état. C’est une prestation de service public ainsi qu’une partie intégrante de la qualité de la vie. Le thème de la sécurité publique requiert des réponses socialistes. La gauche ne peut faire l’économie d’une réflexion de fond en se référant aux statistiques de la criminalité et en sous-estimant l’importance du sentiment – subjectif – d’insécurité. Nous devons proposer des mesures et des solutions concrètes susceptibles d’améliorer globalement la sécurité. C’est la meilleure manière de contrer les campagnes populistes et idéologiques de droite. Voilà pourquoi, sur mandat du Congrès extraordinaire de Bâle, la Commission spécialisée du PS­ « politique de paix et de sécurité » a

élaboré un papier de position intitulé « Sécurité publique pour toutes et tous » dont la version approuvée par le Comité directeur circule désormais parmi les sections afin qu’elles prennent position ou suggèrent des amendements. Loin du principe de la tolérance zéro fortement marquée par l’exemple américain, le document défend un mélange de mesures préventives et répressives à même d’améliorer durablement la sécurité publique sans atteinte aux droits fondamentaux. La sécurité résulte ainsi de l'action combinée des facteurs les plus divers à de multiples niveaux. En font partie: la formation, le travail, la protection sociale contre les risques de l’existence, le développement durable et la réduction de l’injustice et de la pauvreté en Suisse et dans les autres pays. Des mesures permettant d’atteindre ces objectifs qui s’inscrivent sur le long terme constituent le fondement d’une politique socialdémocrate de sécurité publique. En plus de ces mesures de longue échéance, une politique complète de sécurité publique comprend également un programme spécifique contre la criminalité, la violence et l’insécurité. En font notamment partie : la protection contre la violence domestique, la restriction du port

d’armes, un aménagement réfléchi de l’espace public comme une présence policière visible s’impose aux endroits générateurs de conflits. S’y ajoutent une meilleure prévention de la criminalité, le renforcement de la sécurité dans les transports publics, l’interdiction de la mendicité organisée, l’application stricte et efficace du droit en vigueur, en particulier pour les personnes violentes. Evidemment, pour le PS, cela va de pair avec la politique de défense des droits fondamentaux et des libertés individuelles. Il n'est pas question de renoncer à nos idéaux de progrès social. Pas de moralisation ou de criminalisation. Il s'agit d'intégrer plutôt qu’exclure tout en respectant la dignité de tous, indépendamment de son origine ou de son statut social. Si certaines des mesures proposées sont mises en œuvre de manière efficace, nul doute que la sécurité publique sera considérablement améliorée. Certes, le papier de la Commission spécialisée n’est pas coulé dans le bronze et il faut s’attendre à de vifs débats lors du Congrès d’Aarau. C’est aux délégué-e-s – en définitive – qu’il revient d’en discuter au sein de leur section et de soumettre des amendements avant d’en approuver la version définitive fin octobre.


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congrès

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Conserver et innover L’autre objet phare du Congrès ordinaire d’octobre, c’est la révision partielle des statuts du parti. Objectifs principaux : renforcer la représentation des partis cantonaux et des sections des grandes villes tout en précisant les compétences de la présidence et du Comité directeur. Celles du Congrès et de l’Assemblées des délégué-e-s ne subissent pas de modifications. S ilv ia S ch e nk er

Loin d’une étape obligée, légaliste et un rien bureaucratique, les statuts d’un parti constituent la base sur laquelle se construit son action. Afin d’adapter celle-ci en renouvelant nos structures, des remaniements importants seront soumis au Congrès d’Aarau. La présidence, la Conférence de coordination des partis cantonaux et le Comité directeur ont déjà planché de manière exhaustive sur les modifications proposées. Ces discussions ont suscité remarques, critiques et observations de la part des camarades, membres de ces différentes instances et la plupart ont été inclues dans la révision présentée aujourd’hui aux délégué-e-s. Les principales nouveautés concernent deux aspects bien distincts. D’un côté, il s’agit de renforcer la représentation des partis can-

Les nouveaux statuts confirment notamment l'élargissement de la vice-présidence. PHOTO : EDOUARD RIE B EN

tonaux au sein des organes du PS Suisse. De l’autre, les modifications statutaires permettent de mieux définir les compétences stratégiques et opératives respectivement du Comité directeur et de la présidence du PS. Ainsi, l’interconnexion des scènes politiques nationale et cantonale est toujours plus importante. En conséquence, l’intégration des partis cantonaux aux structures et processus de décision du parti national doit être renforcée. Trois modifications doivent permettre d’atteindre cet objectif. En premier lieu, l’élargissement du Comité directeur va aug-

ordre du jour provisoire Samedi 25 octobre ouverture à 11 h 00

Dimanche 26 octobre ouverture à 9 h 00

n Renouvellement thématique: – Discours de Christian Levrat – Adoption du papier de position

n Elections statutaires

n Discours de Micheline Calmy-Rey n Libre circulation des personnes – Discours introductif – Discussion et recommandation de vote n Renouvellement structurel: – Mise en œuvre du renouvellement – Révision des statuts – Discussion et traitement des propositions des sections

n Discours de Moritz Leuenberger n « Sécurité publique pour toutes et tous » – Discours introductif – Présentation des thèses socia­listes – Discussion et traitement des ­propositions des sections – Décision n Recommandations de vote en vue des votations fédérales des 30 novembre 08 et 8 février 09 n Résolutions n Clôture (env. 15 h 00)

menter le poids des partis cantonaux dans cette instance. Deuxièmement, la Conférence de coordination se voit dotée de nouvelles compétences. Elle règle avant tout des questions supracantonales, pour des questions relevant de la compétence des cantons, mais à propos desquelles une coordination nationale s’impose. Par exemple, des campagnes de votation ou en vue d’élections fédérales. Troisièmement, les partis cantonaux romands disposeront d’un relais spécifique au secrétariat central en la personne d’une coordinatrice ou d’un coordinateur romand. Par ailleurs, la séparation entre compétences politiques ou stratégiques d’une part, et tâches opératives d’autre part, doit être marquée plus précisément. Dans cette perspective, la présidence est constituée en organe spécifiquement en charge des questions opératives. Il s’agit ici avant tout de codifier et de réglementer une pratique actuelle, mais aussi d’ancrer l’élargissement du nombre de vice-président-e-s. De son côté, le Comité directeur met en œuvre les décisions des organes supérieurs. Il agit au niveau stratégique avant tout en fixant les règles et principes d’action et en vérifiant la mise en œuvre des positions décidées. Il n’intervient plus sur les questions opératives, qui sont du ressort de la présidence, respectivement du secrétariat central. Silvia Schenker, conseillère nationale (BS), vice-présidente du PS et responsable du Groupe de travail chargé de la révision des statuts.

Elections : nouveaux délais

Parmi les points importants du prochain Congrès figurent notamment encore les élections statutaires. Silvia Schenker ayant indiqué qu’elle ne souhaitait pas se représenter à la vice-présidence du PS Suisse, son poste est à donc à repourvoir. S’agissant des membres du Comité directeur directement élu-e-s par le Congrès, deux postes sont également désormais vacants puisqu’outre Barbara Geiser (BE), Nenad Stojanovic (TI) a également fait savoir qu’il ne briguerait pas, lui non plus, un nouveau mandat. En conséquence, le délai pour les candidatures jusqu’ici fixé au 6 septembre a été prolongé au 9 octobre. Celles-ci, accompagnées d’une photo et d’une brève biographie, sont à envoyer à l’adresse: congres-propositions@ pssuisse.ch Merci également de veiller à ne pas laisser passer le délai d’inscription des délégué-e-s au Congrès qui échoit le 6 septembre prochain. Seules celles et ceux qui se seront inscrit-e-s recevront le deuxième cahier de documents. On peut s'inscrire directement sur le site Internet du PS, en faisant parvenir un courrier électronique à l’adresse : congres-inscription@pssuisse.ch ou par fax au 031 329 69 70. Enfin, les chambres d’hôtel peuvent être réservées à Aarau et aux alentours jusqu’au 30 septembre uniquement sur Internet à l’adresse : www.sp-ps.ch/hotel. Jusqu’à ce délai, les chambres sont garanties. Les réservations ultérieures devront être effectuées directement auprès des hôtels de la région.

Bienvenue

Le poste de porte-parole du Parti socialiste suisse est repourvu. Dès le 1er octobre, c’est Andreas Käsermann qui prendra la succession de Claudine Godat. Agé de 38 ans, Andreas Käsermann a mené une carrière de journaliste depuis 1991, notamment à l’agence de presse ATS. Pigiste pour de nombreux journaux, responsable de sites Internet et ancien animateur radio, Andreas Käsermann connaît bien les différentes facettes du métier de journaliste. Depuis 2002 et jusqu’à aujourd’hui, il a dirigé le service de correspondance audio du Palais fédéral destiné aux radios privées alémaniques.


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Participons, révisons ! A quels défis le Parti socialiste est confronté en Suisse au début du 21ème siècle ? Quels objectifs concrets doit-il se fixer et quelles voies doit-il suivre pour ancrer ses valeurs de paix, de solidarité, d’égalité, de développement durable et de justice sociale dans l’agenda politique suisse ? L’objectif de la révision du programme du parti est d’élaborer des réponses convaincantes à ces questions. Son premier chapitre intitulé « Une analyse claire » est désormais soumis à discussion. Le PS invite tous ses membres à participer à sa rédaction finale. J u lia G er ber R üeg g

En soumettant ce projet au débat interne, le Comité directeur remplit le mandat qui lui a été confié en 2004 par le Congrès de Brigue, à savoir remanier un programme vieux de pratiquement un quart de siècle en s’assurant la participation pleine entière de la base du parti. Le principe retenu est celui d’un processus en trois étapes et autant de chapitres : « Une analyse claire » suivi par « Des objectifs assurés » et, finalement, « Une mise en œuvre prudente ». Chacune de ces étapes est suivie d’une vaste consultation et d’une décision des instances du parti. Une analyse claire Un programme de parti est aux autres textes programmatiques (par ex. les plateformes électorales) ce que la Constitution est aux textes de loi. Il est plus fondamental, plus global et dépasse les aléas du quotidien politique. Son horizon ne se limite pas à une législature, mais traverse toute

pa r t i c i p e r Toutes celles et ceux qui souhaitent participer à la discussion sur ce premier chapitre peuvent le télécharger en français à l’adresse: www.ps-programme-du-parti.ch. Les contributions des experts scientifiques qui ne reflètent pas forcément l’avis du Comité de pilotage sont également à disposition à la même adresse. Pour toute question ou renseignement: 031 329 69 69.

une génération. Il doit donc être « durable » et constituer la fondation sur laquelle s’érigent des constructions théoriques susceptibles d’être rénovées au fil du temps. Ce rôle décisif dévolu à un programme de parti suppose dès lors un travail de fond considérable, une analyse exhaustive des évolutions passées et à venir de la société », relève Hans-Jürg Fehr, responsable du Groupe de pilotage1 dans son avant-propos. Dans quelle société vivons-nous ? … Depuis les années soixante, la face du monde a bien changé : la forte croissance globale de la population a généré des problèmes économiques et écologiques de même qu’elle a conduit au renforcement des migrations. Les progrès technologiques n’ont jamais été aussi rapides que durant ces cinquante dernières années avec des conséquences aussi positives que négatives sur le lien social ou les ressources naturelles, par exemple. Sur le plan politique, l’effondrement de l’Union soviétique et le développement de l’Union européenne en une communauté d’états disposant d’un poids économique et politique considérable sont sans doute les évolutions les plus remarquables. Sans oublier le développement économique significatif de la Chine, de l’Inde et d’autres pays émergents et – corollaire – leur volonté de s’affirmer sur la scène internationale. Le développement durable demeure un vœu pieu. La mondialisation s’effectue aux dépens d’une grande partie de la population de la planète et au détriment des ressources naturelles. Les états, dont la Suisse, sont pris dans un champ de tension qui regroupe organisations internationales et intérêts des multinationales et des problèmes qui dépassent les frontières. Ils évoluent entre les structures héritées du passé et les tendances potentielles de l’avenir. Afin de poser les bases de la révision du programme du parti, nous devons donc décrire la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui, mais aussi déterminer comment elle va se transformer au fil des vingt prochaines années. … et quelle sera son évolution future ? Pour répondre le plus concrètement à ces questions, le Groupe de pilotage a défini, avec l'aide d'un groupe

d'experts, 15 domaines sociétaux revêtant une importance politique décisive que des spécialistes reconnus des hautes écoles suisses ont été chargés d'analyser de manière scientifique. C’est sur la base de ces documents que le texte « Une analyse claire » a été élaboré. Il comprend 15 chapitres thématiques qui décrivent la situation actuelle et les tendances qui se dégagent pour le futur. Ces tendances ne constituent pas des développements irrémédiables sur lesquels nous n’aurions prise. Elles décrivent plutôt des évolutions probables mais susceptibles d’être modifiées par l’action politique. Chaque chapitre se conclut par les défis auxquelles ces évolutions nous confrontent. Objectif : définir nos actions prioritaires et en débattre. En parallèle, un groupe de travail placé sous la direction de Willy Spieler a rédigé un texte intitulé « Le ­socialisme démocratique à l'heure de la mondialisation » qui complète cette analyse sur le plan politique.

Le temps du débat participatif est venu ! Le large débat sur les défis qui se posent au PS Suisse est prévu dans le cadre de séminaires de formation qui se tiendront dans toute la Suisse de novembre 2008 à Février 2009. Si vous souhaitez mettre sur pied un tel séminaire dans votre section, votre parti cantonal ou tout autre groupe interne au parti, les membres du Groupe de pilotage se tiennent à disposition. Il suffit de commander l’organisation d’une rencontre au moyen du formulaire qui figure en ­ligne à l’adresse : www.ps-programmedu-parti.ch. Groupe de pilotage: Hans-Jürg Fehr (direc­tion stratégique), Andreas Ricken­ bacher (direction technique jusqu’en mai 2006), Julia Gerber Rüegg (direction ­technique dès mai 2006), Cesla Amarelle (jusqu’à l’automne 2005), Thomas Christen, Armin Jans, Nenad Stojanovic et Willy Spieler (dès l’automne 2006)

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Julia Gerber Rüegg, députée socialiste au Grand conseil zurichois et directrice ­technique du Groupe de pilotage.


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L’armée n’est pas obligatoire. L’égalité, si ! Plaidoyer pour un service militant Depuis les années 50, la société suisse a profondément changé. Mais notre armée n’en a eu cure. Résultat : aujourd’hui, elle ne répond plus aux risques auxquels notre pays fait face.* Et elle a manqué le virage de l’égalité entre femmes et hommes. La récente affaire Nef l’a clairement montré. Le brigadier, soutenu dans ses propos par le Conseiller fédéral Samuel Schmid, a déclaré que la plainte pour contrainte déposée par son ancienne compagne était d’ordre privé. Or, cette séparation vieux jeu entre ce qui est privé et public n’a plus cours aujourd’hui. M a ria R o t h- B er na s c oni

L’armée, et notamment ses cadres supérieurs, doivent assurer la sécurité des femmes et le respect de leur intégrité. Les Femmes socialistes exigent donc que la grande muette -et les copinages entre hommes qu’elle abrite- se transforme en une instance adaptée aux nouveaux risques et défis. Pour ce faire, les femmes doivent prendre une part plus active à cette institution. Car l’inexpérience de l’armée en matière d’égalité résulte essentiellement du manque de femmes en son sein, notamment dans ses instances décisionnelles. Un manque qui ne peut être comblé que si le service militaire applique les mêmes règles aux femmes et aux hommes. Service volontaire Dans le domaine militaire comme partout, les femmes doivent occuper des postes clés. Corollaire indispensable à cet objectif et au respect de l’égalité affirmée à l’article 8 de la Constitution : l’obligation de servir faite aux hommes doit être remplacée par un service volontaire pour les hommes et les femmes. Mon initiative parlementaire demande donc que la Suisse, comme les 17 pays européens qui l’ont déjà fait, se dote d’une petite armée formée de volontaires, et que, parallèlement, les jeunes qui le désirent puissent accomplir un service civil volontaire d’une durée identique.

La fin d’un tabou En 2001 déjà, les thèses du PS sur l’armée prônaient la suppression de l’obligation de servir. Un premier tabou était brisé. Plusieurs interventions parlementaires ont suivi cette proposition. Mais le Conseil fédéral a chaque fois répondu que l’ordonnance du Parlement sur l’organisation de l’armée ne lui permettait pas de franchir ce pas, qui aurait induit une réduction des effectifs militaires. Or, l’article 5 de cette ordonnance ne fixe pas d’effectifs minimaux, mais des effectifs maximaux. Le gouvernement n’a donc fait qu’éviter le débat, qui doit aujourd’hui avoir lieu. C’est ce que demande très justement notre camarade Claude Hêche, ancien ministre du Jura et Conseiller aux Etats. Et c’est ce que je vise avec cette initiative parlementaire. Gâchis de gâchettes Qu’en serait-il du scénario alternatif permettant de réaliser l’égalité dans

l’armée, à savoir l’obligation de servir pour toutes et tous ? Cette option mènerait à une armée surdimensionnée, et elle serait incompatible avec l’interdiction du travail forcé ancrée dans la CEDH. En l’absence d’une situation de menace, l’obligation de servir ne se justifie plus aujourd’hui sur le plan éthique. Et elle n’est d’ores et déjà plus appliquée : seuls 50 % des hommes suisses font leur service militaire, en flagrante violation du principe d’équité. Qui plus est, l’obligation de servir est inefficace sur le plan économique et structurel. Chaque année, 32 000 hommes sont assujettis au service militaire, quand il suffirait de 5000 soldat-e-s pour atteindre un effectif permanant de 50 000 hommes (en conservant le régime actuel des cours de répétition sur 10 ans). En tenant compte d’un quota raisonnable de personnes inaptes au service, ce sont 20 000 jeunes hommes qu’il faut aujourd’hui occuper en leur im-

partissant des tâches inutiles, voire rébarbatives ! L’armée du futur Ce n’est pourtant pas le travail qui manque : les missions de l’armée face aux risques actuels exigent de hautes compétences techniques et psychologiques. La formation doit être à la hauteur, et elle requiert une forte motivation qui ne peut se fonder que sur la base d’un volontariat. On peut ensuite imaginer que les prestations fournies par le biais de l’armée et / ou du service civil soient rétribuées d’une petite solde, à laquelle pourrait s’ajouter un bonus pour l’AVS ou auprès de la caisse maladie. Un avenir de paix A l’heure actuelle, la surcapacité de l’armée découlant du service militaire obligatoire coûte cher, et ces coûts sont un frein à la réalisation de mesures de promotion de paix. Parmi ces mesures, la mise en œuvre de l’égalité entre les hommes et les femmes. Les Femmes socialistes basent leur combat pour un monde plus juste et plus égalitaire sur le pacifisme. Elles soutiennent depuis toujours les initiatives visant à abolir l’armée : elles préfèrent que l’argent soit investi pour la paix plutôt que dans des jeux guerriers. Mais cette opinion n’est de loin pas celle de la majorité du peuple. Le mieux étant l’ennemi du bien, nous nous engageons de façon pragmatique pour améliorer les structures existantes. Notre objectif : faire du service militaire un service « militant ». L’armée doit aujourd’hui contribuer à mettre un terme à la plus vieille guerre du monde : celle qui, absurdement, oppose les hommes aux femmes. * Une attaque des frontières nationales est devenue hautement improbable. En revanche, les nouveaux risques liés au climat, aux nouvelles technologies, aux armes de destruction massive et à d’éventuelles agressions terroristes demandent des réponses pointues. Sans oublier la contribution internationale de la Suisse au maintien de la paix.

Pour les Femmes socialiste, l’inexpérience de l’armée en matière d’égalité résulte essentiellement du manque de femmes en son sein. Photo : ex-pr ess

Maria Roth-Bernasconi, conseillère nationale (GE), co-présidente des Femmes socialistes.


initiative Paysage

Le PS salue le dépôt de l’initiative populaire pour le paysage munie de plus de 110 000 signatures. C’est que le texte répond à une véritable urgence : une meilleure maîtrise de l’utilisation du sol suisse, aujourd’hui particulièrement excessive dans la mesure où chaque seconde, un mètre carré d’espace vert disparaît sous le béton de routes, centres commerciaux, parkings et habitations. Pour le PS, il s’agit de freiner l’urbanisation désordonnée de notre pays pendant qu’il est encore temps. Non seulement pour des raisons liées à l’écologie, mais aussi parce qu’un paysage intact est d’une importance primordiale tant pour l’économie que la société tout entière que ce soit dans les régions touristiques ou au sein même des agglomérations. Sa préservation et sa gestion durable telles que prévues par l’initiative sur paysage sont indispensables. En conséquence, le PS soutiendra ce texte tant lors de son parcours devant le Parlement que lors de la campagne précédant la votation.

Biométrique

En juin dernier, le Conseil national – contre l’avis de la majorité du Groupe socialiste dont les solutions n’ont pas été retenues – a adopté l'arrêté introduisant le passeport et la carte d'identité contenant obligatoirement des données biométriques. Face à cette décision, une coalition de partis et de parlementaires a finalement décidé de lancer un référendum. Après décision de son Comité directeur, le PS n’en fait finalement pas partie mais laisse toute latitude aux partis cantonaux, sections et membre pour la rejoindre. Les référendaires craignent la création d'un fichier centralisant les données biométriques de tous les citoyens suisses. Ils dénoncent aussi le fait que les nouveaux documents contiendront une puce de radio-identifcation (RFID). Le délai référendaire court jusqu’au 2 octobre et vous trouverez plus d’informations à cette adresse : www.freiheitskampagne.ch

8.08

8

Avions de combat : évitons le crash ! Efficience : rapport entre le résultat obtenu et les ressources utilisées. Un critère souvent invoqué pour couper dans les budgets de la solidarité sociale et internationale. Or, l’achat de nouveaux avions de combat serait tout sauf efficient : objectif flou et ressources démesurées en font une catastrophe à empêcher absolument. Li l i an e Mau ry Pasquier

L’absurdité de cet achat est mise en évidence par l’actualité récente autour de l’armée suisse. D’abord, le drame de la rivière Kander, qui a coûté la vie à cinq soldats au cours d’un exercice aussi ramboesque qu’inutile. « L’image retenue », écrit Tobia Schnebli, « est celle d’une énorme organisation qui tourne à vide, sans objectifs, et qui se cherche des occupations pour survivre. »1 Quel combat ? Car il y a désaccord sur les objectifs de l’armée, notamment celle de l’air. Réponse traditionnelle : « la sauvegarde de la souveraineté aérienne implique la défense de notre espace aérien contre une attaque militaire ou terroriste. »2 Mais la Suisse n’est pas menacée militairement. Quant au danger terroriste, même la puissante armée de l’air des Etats-Unis n’a pu le contrer un certain 11 septembre. Si tu veux la paix … Afin de « prévenir la guerre et maintenir la paix » (Constitution fédérale, art. 58, al. 2), l’armée de demain doit laisser la part belle à la résolution civile des conflits. En amont, la Suisse doit répondre aux grands défis que sont les inégalités sur son sol (par exemple, en offrant une retraite flexible), entre pays (en intensifiant sa coopération au développement), ainsi que la dégradation de l’environnement. Prévenir la guerre, ce n’est en tout cas pas participer au réarmement mondial (+ 37 % de dépenses depuis 1997 !). Explosion de moyens L’« énorme organisation » qu’est l’armée suisse est déjà surdimensionnée : elle compte quatre fois plus

Des appareils dont la phase de test a débuté, c’est le Gripen suédois qui aurait la cote : 50 millions pièce. photo : ex-pr ess d’avions que l’Autriche qui, comme la Suisse, est un pays montagneux, non membre de l’OTAN et récemment hôte de l’Euro foot ! En outre, la Suisse gardera (et modernisera probablement)3 ses 33 F/A 18. L’achat de nouveaux avions lui coûterait 2,2 milliards, auxquels s’ajoutent les coûts d’exercice, d’entretien et d’« amélioration » pour un total d’au moins 6 milliards de francs ! Une explosion de moyens qui participerait au scandale mondial : 5 % des 1200 milliards de dollars dépensés pour l’armement dans le monde en 2006 suffiraient ainsi à réduire de moitié la pauvreté globale.

chronologie

Brouillard sur les avions Récemment, l’« affaire Nef » a mis en lumière le manque de transparence dans les procédures de recrutement de l’armée suisse. Une opacité qui caractérise aussi le lobbying des ­entreprises d’armement auprès des parlementaires. Les trois entreprises concernées (Saab, EADS et Dassault) sont d’ailleurs impliquées dans des cas de corruption à l’étranger. Comme l’écrit un journaliste, « cette opacité est un paravent utile. Elle permet d’escamoter le débat sur l’utilité et le rôle de cet achat (…). »4 Un achat douteux, scandaleux et ruineux, dont 60 % des Suisses et Suissesses ne veulent pas.5 Alors, signons et faisons signer l’initiative contre de nouveaux avions de combat : c’est la seule façon d’éviter ce crash.

17 décembre 2007 Le Conseil national approuve un crédit d’étude de 8 millions de francs pour préparer l’achat de nouveaux avions de combat. L’achat définitif est prévu en septembre 2010. 10 juin 2008 Une large coalition, emmenée par le GSsA, lance l’initiative populaire « Contre de nouveaux avions de combat », qui prévoit un moratoire de 10 ans sur tout achat. Une initiative soutenue par le Parti socialiste.

Suisse sans armée n°78. Extrait de la brochure de votation du 24.2.2008 sur l’initiative contre le bruit des avions de combat. 3 Cette modernisation est prévue par le ­programme d‘armement 2008, approuvé par le Conseil des Etats lors de la session d’été 2008 et soumis au Conseil national cet automne. 4  « Avions de chasse: un brouillard entretenu », Philippe Bach in « Le Courrier », 19.8.2008. 5 Selon un sondage publié par le « Blick » le 3 août dernier. 1 2

Liliane Maury Pasquier, conseillère aux Etats, membre du comité d’initiative.


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initiative

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« Pour davantage de transports publics » Avec l’appui du PS, l’Association Transports et environnement (ATE) lancera au printemps 2009 une initiative populaire en faveur des transports publics. Il s’agit de préparer la Suisse à relever les défis énergétique et climatique dans les transports. Concrètement, l’initiative prévoit de réorienter les moyens destinés à la construction d’autoroutes vers les investissements dans les infrastructures ferroviaires et dans les transports publics, et ceci dans l’ensemble du pays. Roger Nordmann

Le système de transport actuel, largement fondé sur la route, provoque d’importantes nuisances environnementales et sanitaires : bruit, réchauffement climatique, pollution de l’air, accidents. En outre, sa consommation énergétique est énorme, ce qui coûte de plus en plus cher, vu la hausse générale des prix de l’énergie. Dès lors, il est dans l’intérêt de la population, de l’économie et de l’environnement de poser les bases d’un système de transports plus écologique et moins vorace. Cela passe d’une part par la réduction de la consommation et des émissions des véhicules. D’autre part, il faut renforcer les transports publics pour que ceux-ci puissent assumer une part accrue des déplacements.

PHOTO: EX-PRESS

L’initiative de l’ATE vise justement à agir sur ce second aspect. Si la Suisse dispose globalement d’un bon système de transports publics, force est de constater que celui-ci arrive progressivement à des limites de capacité : grands axes et réseaux d’agglomérations saturés, trafic régional entravé, trains bondés, etc. C’est donc maintenant qu’il faut

préparer les investissements et leur financement, car les temps de planification et de constructions sont longs. Or comme le montre le tableau ci-joint, les moyens disponibles d’ici 2030 sont hélas totalement insuffisants : avec le financement actuel, la réalisation de projets aussi importants que la troisième voie ferroviaire Renens-Allaman ou le doublement

en chiffres Part Dont financé Besoins chiffrées et avérés* Confédération actuellement

A financer

Transports publics d’agglomération: environ pour 15 milliards de projets sélectionnés (subventionnement fédéral à 50 %)

7.5

2.5

5.0

ZEB Options d'extension (3 voie Lausanne-Genève, Zimmerberg, Gléresse, équipement Lötschberg etc)

3.5

0

3.5

3ème traversée du Jura (z. B. Wiesenberg)

2.5

0

2.5

Liaison Sud des NLFA (coûts très incertain)

3.0

0

3.0

Total des besoins à financer

14.0

ème

*Non compris dans cette évaluation : réduction du temps de parcours Lausanne-Berne à 55 minutes, Tunnel du Heitersberg II, augmentation de la capacité de la gare de Lausanne, besoins des agglomérations non couvert par le milliard prévu pour la période 2019 – 2028, Investissement spécifiques pour le transports marchandises.

de la ligne du pied du Jura à Gléresse sont repoussés à l’après 2030. Dans les agglomérations, le problème se pose en des termes identiques, parce que le fonds d’infrastructures n’est pas à la hauteur. Dans le même temps, la Suisse consacre chaque année quelques 2,8 milliards aux autoroutes, dont plus de 1,2 milliard à des nouvelles constructions. Cette situation est à rebours du bon sens : à l’avenir, nous aurons besoins de mode de transports plus écologiques, et non du renforcement des modes de transports polluants. L’initiative de l’ATE propose donc de réorienter les efforts d’investissement vers les transports publics. L’idée est la suivante : le produit des impôts existant sur l’essence serait répartit moitié-moitié entre la route et le rail, contre trois quarts pour la route selon le droit actuel. L’initiative permet de consacrer 800 millions de plus aux transports publics, et de modérer – sans la stopper complètement – la construction d’autoroutes. Si l’initiative entre en vigueur en 2014, elle permettra, d’ici 2030, de dégager 11 à 12 milliards, soit un montant en rapport avec les quelques 14 milliards manquant. A noter que d’ici 2014, la mécanique actuelle reste en vigueur, ce qui permettra assez exactement de réunir les 8 milliards nécessaire pour achever le réseau des routes nationales, une promesse que l’ATE ne conteste pas pour les régions périphériques. L’initiative comporte un avantage décisif : plutôt que d’amener de nouveaux impôts, elle propose de modifier l’utilisation des impôts existants. Cela lui donne une réelle chance en votation populaire. Un indice ne trompe pas : avant même la conférence de presse annonçant la préparation de notre initiative, lobby routier et le TCS avaient déjà commencé à s’agiter pour la combattre. Pour la petite histoire, leur nervosité a contribué à renforcer l’écho de l’initiative ATE. Décidé en Assemblée des délégué-e-s, le soutien du Parti socialiste suisse sera très précieux à l’ATE pour ce combat de longue haleine. J’espère que de nombreuses sections socialistes s’engageront dans la récolte, pour donner à notre projet l’élan voulu. Roger Nordmann, conseiller national (VD), membre du Comité central de l’ATE.


santé Non au nucléaire

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Assurance-maladie Tous les coups sont (encore) permis Le chef de la surveillance fédérale des assureurs maladie va reprendre sous peu les rênes de la caisse-maladie Assura. Ce passage contrevient au principe de confiance dans l’assurancemaladie obligatoire et pose par ailleurs de fortes interrogations en termes de concurrence entre les caisses. Jean-François Steiert

Deux manifestations à vous signaler en septembre. La première souhaite ainsi réunir 900 vélos sur la Place fédérale au soir du 11 septembre prochain. Pourquoi des vélos ? Parce qu’en termes de responsabilité civile, une centrale nucléaire est assurée pour un montant de dégâts de 1,8 milliard de francs, ce qui correspond justement – on se pince – au montant d'assurance de 900 vélos.

Par ailleurs et alors que les projets du lobby de l’atome se précisent en matière de nouvelle centrale nucléaire, l'association KLAR, membre – comme le PS – de l'alliance « Non au nucléaire » appelle à manifester le 20 septembre prochain à Benken, lieu en 2004 de la dernière grande manifestation anti-nucléaire en Suisse, contre la construction de nouvelles installations et pour les énergies renouvelables.

Daniel Widmer, l’actuel chef de la surveillance fédéral des assureurs maladie, se comporte comme un arbitre de football qui aurait choisi, à la mitemps, de troquer sa fonction d’arbitre contre celle de centre-avant d’une des deux équipes. Cette attitude est d’autant plus problématique qu’il a choisi une équipe qui figure régulièrement en tête de liste en ce qui concerne les cartons jaunes et qui s’illustre fréquemment par le non-respect des règles du jeu. En effet, Assura, qui n’est par ailleurs plus membre de l’association faîtière santé suisse, figure régulièrement dans les bas-fonds des classements de satisfaction relatifs aux assureurs et est connue des organisations de patients pour ses pratiques souvent peu favorables aux assurés. Ce changement de fonction subit pose un problème de fonctionnement du système : indépendamment de la question de l’intégrité personnelle de M. Widmer, qui ne peut pas être remise en doute à priori, il

va déterminer les pratiques de son nouvel employeur notamment dans le domaine de l’assurance-maladie obligatoire, dans laquelle de nombreux grands assureurs cherchent aujourd’hui constamment les limites de la légalité pour sélectionner les bons risques ou pour éviter des remboursements. Connaissant tous les rouages de la surveillance fédérale des assureurs-maladie, il pourra optimaliser cette politique qui s’effectue toujours au détriment des assurés et des patients concernés. Par ailleurs, il est surprenant que les représentants des autres assureurs, qui subissent par ce transfert des effets qui confinent à la concurrence déloyale, ne haussent pas la voix de manière plus déterminée. Le Conseil fédéral va être saisi dès la session d’automne pour prendre des mesures visant à éviter à l’avenir que des hauts fonctionnaires puissent emporter avec eux, sans aucun cautèle, un savoir qu’ils mettent ensuite immédiatement à disposition d’organisations qui sont en concurrence ou en contradiction avec les objectifs de la Confédération. Dans le droit du travail, des règles empêchent les transferts de savoirs importants d’une entreprise à un concurrent par le biais d’un passage de personnel qualifié d’une entreprise à l’autre. La Confédération doit se doter de moyens, par analogie, pour éviter de tels transferts de savoirs qui nuisent à sa politique. Jean-François Steiert, conseiller national, Fribourg

mais encore

Certes, c’est toujours un peu facile d’entonner l’air du « on vous l’avait bien dit », mais tout de même. Que n’a-t-on pas entendu de la part de nos adversaires dans le cadre de la campagne sur la caisse maladie unique et sociale l’an dernier ou – plus récemment – lors de la votation sur l’article constitutionnel sur la santé. Pascal Couchepin, notamment, est monté au créneau à plusieurs reprises en promettant des hausses de primes tout ce qu’il y a de plus modérées pour 2008 et 2009. Exercice réussi cette année, mais pour l’an prochain, cela s’annonce autrement plus compliqué. Le président de la Confédération qui n’a jamais hésité à fustiger Ruth Dreifuss osera-t-il présenter la douloureuse en personne cet automne. Rien n’est moins sûr. Car, alors qu’aucun scrutin populaire sur ce dossier n’est à l’horizon, les caisses maladie – toujours assises sur de plantureuses réserves – n’ont pas l’intention de se gêner. Cantons et assurés l’auront saumâtre, mais, comme que comme, il faudra bien payer l’addition. A ce rythme, nul doute qu’il faudra retourner devant le peuple pour enfin modifier un système de santé opaque et particulièrement anti-social.

Votations fédérales du 30 novembre 2008 Initiative pour un âge de la retraite flexible C'est incontestablement un des objets les plus importants des votations fédérales du 30 novembre prochain et le PS entend bien mener une campagne intensive en sa faveur en étroite collaboration avec l'USS. Les premiers supports de campagne sont à découvrir et à votre disposition gratuitement à l’adresse : www.avs-online.ch

Droit de recours des associations Le 30 novembre, le peuple suisse se prononcera également sur l'initiative des radicaux zurichois visant à restreindre drastiquement le droit de recours des associations. La faire échouer constitue aussi un de nos objectifs prioritaires en compagnie des associations de protection de l'environnement. S'agissant du matériel de campagne, les premiers documents peuvent également être téléchargés gratuitement à l’adresse : www.droit-de-recours.ch


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agenda

8.08

agenda PS Suisse  www.pssuisse.ch n  Vendredi

5 septembre : conférence de presse de la présidence du PS Suisse n  Du lundi 15 septembre au vendredi 3 octobre : session d'automne des Chambres fédérales n  Vendredi 19 septembre : Séminaire des membres socialistes des exécutifs cantonaux et communaux à Berne n Mercredi 15 octobre : Coordination romande à Lausanne n  Vendredi 24 octobre : Conférence de coordination à Aarau n  Samedi et dimanche 25 et 26 octobre : Congrès ordinaire à Aarau

n Mardi

9 septembre : conférence-débat sur le thème: « Etre Socialiste en Suisse aujourd'hui! » avec Christian Levrat à 20 h, à l’Université ouvrière de Genève n Mercredi 10 septembre : soirée slam et poésie sur les enjeux et les rêves qui entourent la nouvelle Constitution, à 21h au Chat Noir, à Carouge n  Vendredi 12 septembre : fête de la section Carouge du PSG n Mercredi 17 septembre : apéro citoyen avec les candidats socialistes à l'élection de l'Assemblée Constituante à 19h, à la plage des Bains des Pâquis n  Jeudi 18 septembre : café politique avec les élus socialistes genevois à Berne, à 19h30, au tennis club de Confignon

PS-Femmes  www.psfemmes.ch n  Samedi

4 octobre : Comité des Femmes socialistes à Berne

n Mardi

2 septembre : séance du Bureau exécutif à 18h30, puis séance du Comité cantonal à 20h00, Maison socialiste.

Neuchâtel  www.psn.ch n  Lundi 15 septembre : Comité cantonal de 18h00 à 20h00 à Neuchâtel (secrétariat cantonal) n Mercredi 17 septembre : ciné journal au féminin – soirée organisée par la section femmes, à 19h00, à Neuchâtel, salle UNIA, avenue de la gare 3. n Mercredi 24 septembre : Un film, des textes, un débat, à 20h, Cave du Petit Paris, à La Chaux-deFonds

Jura  www.psju.ch Fribourg  www.ps-fr.ch n  Jeudi

11 septembre : comité directeur à 18h30 et assemblée des membres à 20h

Genève  www.ps-ge.ch n Mercredi 3 septembre : apéro citoyen avec les candidats socialistes à l'élection de l'Assemblée Constituante à 19h, devant le Mur des Réformateurs n  Jeudi 4 septembre : lancement de la campagne pour l'Assemblée Constituante avec Christiane Brunner et Manuel Tornare, à 10h30, devant le Mur des Réformateurs n  Vendredi 5 septembre : Fête de la section Ville de Genève du PSG, dès 18h

Valais romand  www.psvr.ch

Vaud  www.ps-vd.ch n  Samedi 27 septembre : Congrès extraordinaire du PSV à 14h00 (en un lieu à définir). Thèmes principaux : mots d’ordre pour les votations cantonales et fédérales du 30 novembre, prise de position sur le thème « fiscalité et famille ». n  Samedi 4 octobre 2008 : Sortie de la Commission agricole – Visite d’une ferme à Vulbens en Savoie. Inscriptions : administration@ps-vd.ch .

n  Jeudi

4 septembre : rencontre des forces de gauche jurassiennes n  Samedi 6 septembre : matinée de formation pour les candidat-e-s aux élections communales à Delémont Jura bernois  www.psjb.ch n  Du lundi 8 au mercredi 10 septembre : 3 projections cinématographiques à Tavannes, Tramelan et Moutier dans le cadre de la semaine des migrant-e-s (www.psjb.ch ) n  Jeudi 18 septembre : Comité directeur à 19h30 à l’hôtel Central, à Tavannes


INTÉGRÉ

ISOLÉ

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Pet romra Gige peu anche r et Pa et d vent t . Grâce trick R à co e man ravaille au lo othmu Lise nser ve ière pl r, app giciel nd ut d r u il z pl us s r la rich s intuitendre ans leu isent M ur w ess ive. et co r la i w w e d’u Ains mm ngu crosof .m a ne c i, av uniq e ma t Of fi voie ultu ec M ue r p t e r n e ce e .ch re e t d’uicrosof lus fa lle, ils n ne l t, ils cilem ang con ue a trib ent ncie uent nne .

5.5.2008 10:39:40 Uhr


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