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pssuisse socialistes.ch JOURNAL DES MEMBRES ET SYMPATHISANTS DU PS SUISSE JAB BERNE. MAI 2005 NO. 15

www.muellerluetolf.ch

CHANG E M E NTS D’ADR ESSE À : PS SU ISSE, CASE POSTALE, 3001 B E R N E

Oui à Schengen/Dublin

plus forts, ensemble

ASILE

socialement vôtre

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RÉPONDRE À LA QUESTION POSÉE

Si la révision de la loi sur l’asile qui reviendra à l’automne au Conseil national ne permet pas de corriger les durcissements inouïs introduits par le Conseil des États, le PS lancera le référendum. Il en va de la défense des droits fondamentaux garantis par la Constitution. En outre, le PS soutient et appelle à participer à la manifestation nationale qui aura lieu le 18 juin à Berne, à l’occasion de la journée des réfugiés. ■ PAGE 4

A quelques jours du scrutin sur l’association de la Suisse à Schengen/ Dublin, force est de constater que la campagne a pris une tournure simpliste et émotionnelle. Il fallait d’ailleurs s’y attendre: dans la mesure où leurs principaux arguments ont la consistance du fromage blanc, les opposant-e-s à toute ouverture de la Suisse en direction de ses voisins européens jouent la carte de la caricature, de la désinformation et de l’amalgame. Quand les casseroles sont vides, elles résonnent d’autant plus fort… Pour nourrir et amplifier l’inquiétude diffuse de la population face à la construction européenne et, plus largement de la globalisation et de ses effets potentiels sur son niveau de vie: tous les moyens leur sont bons. Y compris l’intervention abondamment médiatisée d’un conseiller fédéral qui, seul contre tous ses collègues, s’invite dans la campagne sous prétexte de commémorer la fin de la guerre de 39-45. C’est la méthode UDC: faire un maximum de bruit pour parasiter le débat démocrati-

que. Le Barnum mené ces dernières semaines par les isolationnistes serait pitoyable s’il ne menaçait pas la cohésion de l’état et s’il n’était pas – malheureusement – suivi d’effets comme tendent à le démontrer les dernières enquêtes d’opinion. Pour leur barrer la route, il faut voter et faire massivement voter oui le 5 juin. Un oui qui doit reposer sur les avan-

VOTATIONS DU 5 JUIN LES RECOMMANDATIONS DU PS SUISSE

Schengen / Dublin :

OUI Partenariat enregistré :

OUI

tages incontestables que présentent ces accords, qu’il s’agisse de sécurité, de politique d’asile ou de croissance économique. Fondamentalement, il s’agit de se prononcer sur le rôle que la Suisse entend jouer en Europe et sur le degré de la collaboration qu’elle est prête à entretenir avec ses voisins. Les problèmes globaux exigent des solutions globales et la participation du plus grand nombre à leur réalisation. Croire et faire croire qu’il est possible d’avoir raison tout seul relève de l’aveuglement, voire de l’autisme. C'est un signe de prétention qui se teinte, ici et là d'une franche xénophobie à laquelle nous ne saurions souscrire. Bien sûr, verser dans l'excès contraire serait tout aussi contreproductif : l'Europe est loin d'être parfaite. Il n'empèche: s'exclure de toute participation à sa construction ne permettra jamais d'en corriger les dérives.

GOUVERNANCE Salaires pharaoniques, double mandat de PDG et de directeur: autant de grossières et récentes incongruités qu’il s’agit d’éviter en renforçant notablement les droits des actionnaires. Le Groupe socialiste de l’Assemblée fédérale va ainsi déposer pas moins de 7 interventions parlementaires qui visent à établir des règles strictes à même d’assurer des processus démocratiques et transparents. ■ PAGE 6

AD À FRIBOURG Extension de la libre circulation des personnes, intégration des étrangers, retraite flexible : les thèmes brûlants ne manqueront pas à l’ordre du jour de la prochaine Assemblée des délégué-e-s du PS, le 25 juin prochain, à Fribourg. Fribourg où – faut-il le rappeler - les socialistes fêtent cette année les cent ans du mouvement ouvrier cantonal. ■ PAGE 8


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éditorial

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socialistes.ch MAI 2005

LIBRE CIRCULATION, OUI, MAIS EN COMBATTANT LE DUMPING ! L’élargissement de l’Union européenne est un gage de paix et de stabilité pour le continent européen et devrait favoriser son développement économique et social. Cet événement historique a fait entrer 75 millions de consommateurs supplémentaires dans le grand marché européen. Grâce à l’extension de tous les accords bilatéraux I à toute l’Union, les industries suisses d’exportation se voient offrir des possibilités nouvelles, propres à stimuler la croissance et l’emploi. Pour ces raisons, le PS est favorable à l’élargissement de l’UE et à l’extension de la libre circulation des personnes aux dix nouveaux pays membres de l’Union. Un « oui » est d’autant plus impératif qu’en cas d’échec, l’UE serait habilitée à dénoncer tous les accords bilatéraux I. Conséquences : l’isolement de la Suisse s’en trouverait accru ; l’industrie d’exportation chercherait à compenser son handicap en faisant pression sur les salaires et en accélérant les délocalisations ; la perspective de l’adhésion deviendrait très lointaine. Comme les pays d’Europe centrale et orientale connaissent un chômage important (15 à 25 %) et que le pouvoir d’achat y est sept à onze fois plus faible qu’en Europe occidentale, nombre de leurs travailleurs chercheront à trouver un emploi en France, en Allemagne, en Autriche ou en Suisse. Il faut éviter que cette nouvelle immigration, en soi positive, ne se transforme en instrument de pression sur les salaires et les conditions de travail. Les mesures d’accompagnement (renforcement du corps des inspecteurs du travail, extension facilitée des conventions collectives, amélioration de la loi sur les travailleurs détachés) adoptées par le Parlement permettent de relever ce défi. Mais le propos doit être nuancé, car l’efficacité des mesures dépend en bonne partie de la volonté des cantons et des représentants patronaux siégeant dans les commissions tripartites de les appliquer. Or, cette volonté n’est pas maniSOMMAIRE feste partout, et certains patrons continuent de jouer avec le feu. 5 adoption aurait des conséquences C’est pourquoi le PS, comme les syndicats, exige une application ARMÉE particulièrement graves sur la conPour le PS, les dernières adaptations stricte des mesures d’accompagnement dans tous les cantons. Le joncture et sur la place économique proposées par Samuel Schmid au PS est persuadé qu’une volonté clairement affichée de combattre Conseil fédéral ne vont pas assez suisse. la sous enchère salariale est le meilleur argument pour convaincre loin. Il est urgent de mener un débat politique de fond sur l’avenir de les salariés de glisser un « oui » dans l’urne le 25 septembre. Ce sera l’armée suisse dont le PS, dans un aussi le meilleur moyen de faire comprendre que la libre circulation document de fond, continue d’exiger la réduction du volume de même ne signifie pas « la déchéance de la Suisse » (Freysinger dixit), mais que des restructurations à l’image de qu’elle est un droit fondamental, et de rappeler que l’immigration a l’abandon du service militaire obligatoire. Gros plan sur cette question grandement contribué à notre prospérité avec la conseillère nationale neuJean-Claude Rennwald, conseiller national, châteloise Valérie Garbani. PAGES DE GAUCHE 9 Dans le cadre d’un partenariat poncvice-président de l’USS IMPRESSUM

Editeur :

PS Suisse et Verein SP-Info Spitalgasse 34, 3001 Berne Tél. 031 329 69 69 Fax 031 329 69 70 Mail info@socialistes.ch Rédaction : Jean-Yves Gentil Production : Atelier Kurt Bläuer, Berne Imprimerie : Rotaz AG, Case postale 36, 8201 Schaffhouse Tirage : 20 000 exemplaires Publicité : Kretz AG, General Wille-Strasse 147 8706 Feldmeilen, Tél. 044 925 50 60 Fax 044 925 50 77 Parution : 6 numéros par année

SESSION D’ÉTÉ 7 Parmi les principaux objets à l’ordre du jour de la prochaine session des Chambres fédérales figure le nouveau programme d’allégement budgétaire de la Confédération. Un véritable programme de démantèlement selon la conseillère nationale Géraldine Savary qui estime que son

tuel, socialistes.ch ouvre ses colonnes à un confrère. Pages de gauche, une plate-forme mensuelle d’opinions socialistes a déjà plusieurs années d’activité au compteur. Présentation d’un journal qui fait la part belle à l’analyse et au commentaire et dont l’objectif se résume en deux mots: informer et proposer.

AGENDA 11 Consultez-le pour tout savoir des divers rendez-vous importants fixés aux socialistes ces prochaines semaines que ce soit au niveau national ou dans les cantons romands.


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asile

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DÉFENDRE LES DROITS FONDAMENTAUX ! Alors que la révision de la loi sur l’asile reviendra à l’automne au Conseil national, le PS a lancé, le 17 mai dernier, un appel à la raison dans le domaine de l’asile. Si les débats de la Chambre du peuple ne permettent pas de corriger les durcissements inouïs introduits par le Conseil des États, alors le PS lancera le référendum. Mais il n’en va pas que de la dignité humaine des personnes requérant l’asile. L’escalade répressive pèse aussi de plus en plus lourdement sur les cantons et les villes, comme le soulignent plusieurs membres socialistes d’exécutifs cantonaux ou communaux. Avec le PS, ils demandent une politique pragmatique et constructive, plutôt qu’une répression accrue reposant sur des préjugés idéologiques. PA R J EA N - Y V E S G E N T I L

On s’en souvient : lors de la session de printemps, le Conseil des Etats est allé au-delà des propositions inspirées au Conseil fédéral par Christoph Blocher en approuvant un véritable arsenal législatif qui va de l’élimination du droit automatique au permis d’établissement après dix ans de séjour à la restriction du droit au regroupement familial sans oublier le refus d’entrée en matière sur une demande d’asile en l’absence de papiers d’identité, alors même que la majorité des réfugiés reconnus dans notre pays se sont présentés à la frontière sans document permettant leur identification. Il faut également y ajouter la possibilité d’emprisonner administrativement jusqu’à une durée de 24 mois les personnes non admises à rester en Suisse, uniquement parce qu’elles ne collaboreraient point à leur renvoi et la suppression de l’admission humanitaire. Enfin, la privation de l’aide d’urgence à tous les requérants d’asile déboutés est tout simplement inconstitutionnelle comme l’a d’ailleurs constaté sans équivoque le Tribunal fédéral un jour seulement après la décision de la Chambre des cantons, en se prononçant sur un recours interjeté contre une décision des autorités cantonales soleuroises. Pour le président du PS Hans-Jürg Fehr, si ces aggravations devaient effectivement trouver place dans la révision de la loi sur l’asile, le Parti socialiste suisse saisira la voie du référendum ou soutiendra un tel référendum. C’est qu’il est question de bien davantage que de la lutte contre

E. Ledergerber, H.-J. Fehr, R. Lüthi et S. Zamora (de g. à dr.)

des abus. Le 17 mars dernier, le Conseil des États a emprunté une voie extrêmement répressive. Il reste en deçà des standards européens dans un domaine central et contourne de manière irréfléchie les prescriptions du droit international et des droits de l’homme. Il viole de surcroît des droits fondamentaux inscrits dans la Constitution et porte atteinte à la tradition humanitaire de la Suisse. La majorité bourgeoise d’aujourd’hui laisse ainsi tomber des valeurs cruciales – pour la plupart libérales au sens noble de ce terme. Selon HansJürg Fehr, le PS ne peut pas laisser faire et la résistance doit être menée jusqu’au bout. Le débat ne tournera plus autour des abus dans l’asile, mais il portera sur les valeurs essentielles qui ont façonné notre pays et sur la question de savoir qui a encore la volonté de les défendre et qui est prêt à les sacrifier sans aucune nécessité. Conseillère d’État en charge de la santé et des affaires sociales du canton de Fribourg, Ruth Lüthi dénonce, pour sa part, des mesures qui donnent à la population l’illusion qu’un

problème aurait été résolu en soulignant qu’on ne saurait refuser une aide d’urgence dans les cas de détresse – au minimum la nourriture et un toit. Forte de son expérience en tant que présidente de la Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS), elle juge qu’on assistera

MANIFESTATION La Suisse c’est nous : c’est le slogan de la manifestation nationale contre la xénophobie et le démantèlement social qui aura lieu le 18 juin prochain, journée des réfugiés, à 14 heures sur la Waisenhausplatz à Berne. L’appel, signé par une centaine d’organisations dont le PS, dit entre autres : « Nous tous, qui vivons en Suisse, nous sommes la Suisse, indépendamment de notre origine, de notre passeport et de notre statut de séjour. Une Suisse qui voit son identité dans la recherche de la démocratie, dans l’idéal des droits de l’homme et dans la diversité des cultures ».

PHOTO: PS SU ISSE

inévitablement à un report des coûts de la Confédération sur les cantons. Conseillère municipale lausannoise et directrice des affaires sociales, Silvia Zamora estime que les villes connaissent des difficultés spécifiques des villes qui n’ont pas de compétences en matière d’asile, mais qui sont les premières touchées par les problèmes sur le terrain. Elle craint ainsi que les durcissements préconisés alimentent les rangs des personnes vivant clandestinement dans les agglomérations, une population interstitielle confrontée à une grande précarité, avec des répercussions sociales que les communes ne pourront pas ignorer. Maire de la plus grande ville de Suisse, le Zurichois Elmar Ledergerber partage lui aussi cette analyse et plaide pour une politique de l’asile et des migrations « soucieuse des villes et de la société ». Elle passe pour lui par la fin du blocage de l’aide sociale, la promotion de l’intégration par le travail et l’application régulière du droit, de même que par l’extension des dispositifs de conseil et d’aide au retour.


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armée

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OBLIGATION DE SERVIR : LE DÉBAT DOIT AVOIR LIEU intensive, et la mobilisation rapide, exigences incompatibles avec l’obligation de servir car elle requiert notamment une forte motivation qui ne peut trouver son fondement que dans le volontariat.

Le 12 mai 2005, le Conseil fédéral a présenté son projet d’optimisation de la réforme de l’armée en insistant sur le fait que le déplacement des priorités au détriment de la défense territoriale mais au profit des engagements subsidiaires de sûreté et des opérations de maintien de la paix n’aurait aucune incidence sur les effectifs de l’armée et sur le système de milice. Pourtant, paradoxalement, le 3 août 2004, le chef du DDPS a annoncé qu’il était nécessaire de lancer un débat de fond sur l’opportunité de maintenir l’obligation de servir. Le débat souhaité par Monsieur le Conseiller fédéral Schmid doit effectivement avoir lieu aujourd’hui.

Une aberration du point de vue économique Maintenir des surcapacités inutiles en matière d’effectifs est pratiquer la politique du serpent qui se mord la queue puisque les charges qui en découlent sont un frein à la réalisation des objectifs budgétaires fixés par le Conseil fédéral et, partant, appellent des mesures d’économie dans des missions pourtant définies comme prioritaires par le gouvernement, à l’instar des opérations de maintien de la paix. Les hommes qui effectuent leur obligation de servir s’acquittent d’un impôt naturel qui n’apparaît pas de manière transparente dans le budget de la Confédération mais surtout qui ne compense pas le manque à gagner lié à la non perception de revenus fiscalisés durant la période d’incorporation.

PA R VAL É R I E G A R B A N I

Une analyse objective, soit fondée sur les risques, des missions prioritaires attribuées à l’armée n’appelle aucunement le maintien d’un effectif global de 220 000 hommes. 50 000 personnes engagées militairement suffisent pour assurer les tâches qui doivent être dévolues à l’armée, soit: promotion de la paix, protection de la population, sécurité par la coopération et subsidiairement aide humanitaire d’urgence ou en cas de catastrophe. Le maintien de l’obligation de servir, c’est : Chaque année, 20 000 jeunes hommes surnuméraires ! 32 000 hommes sont soumis chaque année à l’obligation de servir. Pour atteindre un effectif permanent de 50 000 hommes, en ne remettant pas en cause le régime actuel des cours de répétition à effectuer durant 10 ans, 5000 soldats par année suffisent. En tenant compte d’un quota raisonnable d’inaptes au service, ce sont 20 000 jeunes hommes qu’il faut occuper en leur impartissant des tâches inutiles, voire rébarbatives. L’inefficience d’une armée aux effectifs non qualifiés et non motivés Les missions de l’armée fondées sur les risques exigent de hautes compétences techniques et psychologiques en raison de la sophistication du matériel d’armement et de la nature particulière de ces missions. La formation doit ainsi être longue et

Un Alleingang

Le service militaire obligatoire ne se justifie plus, ni moralement, ni militairement. PHOTO: EX-PR ESS

POUR APPROFONDIR LA QUESTION Le texte de Valérie Garbani a été publié dans le cadre du conférence de presse tenue par le PS le 27 mai, juste avant la session. Il se base sur un papier de position d’une vingtaine de pages rédigé par la commission spécialisée du parti « Politique extérieure et de sécurité ». Selon ses conclusions, quiconque décide aujourd’hui que la Suisse doit continuer à disposer d’une armée devrait fonder cette décision sur un mandat pour l’armée et une structure de celle-ci qui soient à même de se conformer aux véritables exigences en matière paix et de sécurité. Que ces exigences ne correspondent plus aujourd’hui au cas traditionnel de la défense du territoire est certes réjouissant. Mais le fait qu’existent aussi, en parallèle et dans une mesure croissante, des

risques non militaires et de nouvelles menaces sans liens avec le territoire exige une réflexion politique active pour l’aménagement d’une politique de la paix et de la sécurité axée sur l’avenir et cohérente. Dès lors, le PS Suisse attend : ■ que le Conseil fédéral institue une commission indépendante pour l’élaboration de nouvelles stratégies militaires, moyennant recours à des experts internationaux; ■ que le PDC et le PRD se concertent avec le PS pour accompagner ce projet de réforme. Vous trouverez ce papier de position ainsi que les textes des autres participants à la conférence de presse du 27 mai à l’adresse : www.sp-ps.ch/medien/ medienkonferenzen/index.htm

La Belgique, la France, la Grande-Bretagne, l’Irlande, les Pays-Bas, l’Espagne, le Portugal et l’Italie ont supprimé l’obligation de servir. Le concept de « la sécurité par la coopération » appelle bien davantage la participation de l’armée suisse à des structures axées sur la collaboration multinationale dans le cadre de missions de l’ONU et de l’OSCE plutôt qu’un Alleingang justifié uniquement par la crainte de briser le tabou de l’armée de milice. Les débats sur Armée XXI ont déjà , précisément et délibérément, écarté celui sur la suppression de l’obligation de servir pour ne pas mettre la réforme en péril en raison d’une opposition annoncée des forces traditionnalistes. Le PS souhaite dès lors que le débat politique sur le remplacement de l’obligation générale de servir par de nouveaux modèles de composition des effectifs de l’armée ait lieu rapidement, dans le prolongement du débat initié par le Conseil fédéral le 12 mai 2005 mais non abouti. Valérie Garbani, conseillère nationale, Neuchâtel


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gouvernance

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DÉMOCRATIE ET TRANSPARENCE Le rapport dont le potentiel conflictuel est grand, entre l’actionnaire qui détient les titres de propriété et le management qui exerce le pouvoir au sein de l’entreprise a intéressé bon nombre d’universitaires, d’économistes et de politiciens. Le bon sens voudrait que le propriétaire détienne le pouvoir et exerce le contrôle sur la marche de l’entreprise à travers l’assemblée générale et le conseil d’administration alors que le management s’occupe des affaires opérationnelles. Cela est encore sans doute vrai dans la plupart des PME même lorsqu’elles ont revêtu le statut de société anonyme. PA R J E A N - N O Ë L R E Y

Par contre, dans les grandes sociétés ouvertes au public, le capitalisme moderne a renversé les rôles, donnant au management de plus en plus d’emprise sur la marche des affaires, reléguant l’actionnaire au rang de quasi spectateur. Une bien curieuse manière de célébrer l’esprit d’entreprise ! Cette manière de résoudre le conflit potentiel entre propriétaire et actionnaire nous vient des Etats-Unis. Elle a comme conséquence immédiate de transformer des employés de direction en véritables détenteurs du pouvoir au mépris d’une bonne gouvernance. Profitant de cette situation, la plupart des managers, et les exemples ne manquent pas, se sont servis largement grâce à des mécanismes de rémunération mis en place par des conseillers externes complaisants et des conseils d’administration tout dévoués à leur cause sans que les actionnaires ne puissent intervenir faute de transparence et de droits. Ce système a gagné la Suisse. Chez nous aussi les actionnaires sont démunis face à des managers de plus en plus avides d’argent. Le cas Barnevik d’ABB est exemplaire à ce sujet. Entre-temps, nous avons connus les millions de Vasella (Novartis) et ceux des banquiers d’UBS et du Crédit Suisse alors que les salaires des autres employés stagnent au mieux ! L’affaire Brabeck de Nestlé qui s’est emparé et de la direction et de la présidence du conseil d’administration illustre le dérapage d’un système qui voit les managers se contrôler eux-mêmes.

Les trois plus gros salaires d’Europe sont versés en Suisse. Vous avez dit décalage ? ...

Pourquoi en est-on arrivé là ? Sans doute parce que les personnes qui devraient contrôler les chefs au nom des actionnaires n’ont pas remplis leurs tâches ! Les managers et les organes de contrôle s’arrangent pour se fixer des rémunérations exorbitantes sans que les actionnaires ne puissent intervenir. Cette manière de faire mine la légitimité du système et créé un mauvais climat de travail car pour les uns, les managers, les rémunérations ont pris l’ascenseur alors que pour les autres, la grande masse des employés, les salaires sont sous pression ! Ces rémunérations hors du commun n’ont aucune légitimité car ■ les managers ne sont pas les propriétaires des entreprises et n’ont donc pas leurs risques ; ■ il n’existe pas de véritable marché pour les chefs des grandes sociétés ouvertes au public ; ■ les managers ne peuvent être comparés aux sportifs d’élite ; ■ souvent les performances des sociétés ne correspondent pas aux performances des managers. Dans l’intérêt de l’économie et des salarié-e-s, il est indispensable d’agir. D’autres pays comme la Grande Bretagne ont pris des mesures législatives pour assurer la transparence des rémunérations des managers et redonner aux actionnaires le pouvoir de se prononcer en assemblée géné-

rale. Rien de tel en Suisse où l’on prône l’autorégulation par le marché ! (Swiss Code of Best Practice d’economiesuisse et Lignes directrices de la Bourse suisse). Face à une lacune du marché aussi crasse, la Suisse doit légiférer. De plus, la plupart des salariés sont directement ou indirectement des actionnaires. Et cela, soit en tant qu’épargnant ou cotisant à une caisse de pension. Les managers des grandes entreprises décident des salaires, des profits et des emplois et influencent par la même le destin de milliers

PHOTO : EX-PR ESS

de femmes et d’hommes. Il est donc légitime de fixer un cadre légal renforcé à leurs actions, de rendre obligatoirement transparent la fixation des rémunérations des managers et cela, de façon individuelle et de doter les assemblées des actionnaires du pouvoir de décider de ces rémunérations. Certes le niveau atteint par les rémunérations des managers est choquant, mais aussi la manière dont elles sont décidées. Quand le marché dérape, le législateur doit intervenir ! Jean-Noël Rey, conseiller national, St-Léonard

PLUS DE DROITS POUR LES ACTIONNAIRES Le PS propose les modifications législatives suivantes : A. RENFORCER L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, NOTAMMENT

■ en simplifiant les règles sur la convocation et l’établissement de l’ordre du jour ; ■ en introduisant la participation aux assemblées via Internet ; ■ en interdisant le droit de vote attaché aux actions en dépôt, le droit de vote des organes et le droit de vote général. B. RENFORCER LE CONSEIL D’ADMINISTRATION, NOTAMMENT

■ en interdisant l’union personnelle des fonctions de PDG et de directeur ; ■ en exigeant des membres de conseil d’administration un certain comportement (pas de cumuls de mandats). C. RENFORCER LE DROIT DE RÉCLAMATION DES ACTIONNAIRES, NOTAMMENT

■ en introduisant une procédure de réclamation accélérée pour les actionnaires ; ■ en introduisant un droit de destitution du conseil d’administration.


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session

socialistes.ch MAI 2005

RÉGIME ALLÉGÉ Le Conseil fédéral demandait 1,9 milliard d’économies. La commission du Conseil national, chargée d’analyser le programme d’allégement budgétaire 2004 lui a offert 263 millions de plus. Les parlementaires bourgeois ont ainsi rivalisé de propositions afin de démanteler plus encore l’Etat, assécher les cantons et affaiblir le service public. PA R G É R A L D I N E S AVA RY

D’abord plantons le décor. Le Conseil fédéral poursuit depuis deux ans sa politique d’allégement budgétaire. Vous avez aimé le PAB 03 ? Vous allez adorer la version 04. Celle-ci prévoit en effet un objectif d’économies de 1,9 milliard de francs pour les trois prochaines années. Dans la cible, sept domaines-clés: l’aide au développement, l’armée, la formation/recherche/technologie, l’asile et les réfugiés, les routes nationales, le trafic régional et l’agriculture. Les travaux de la commission du Conseil national sont aujourd’hui terminés et le projet sera discuté lors de la session d’été. Disons-le tout net, les socialistes ne peuvent accepter en l’état ce programme d’allégement budgétaire. Pour de nombreuses raisons : le Conseil fédéral poursuit sa politique d’austérité et de coupes dans les prestations de l’Etat sans proposer de nouvelles recettes. Il refuse de fixer des priorités et impose des économies à des secteurs qui devraient être plus que jamais soutenus. Il est à cet égard totalement injustifiable que les Ecoles polytechniques fédérales, le fonds national de la recherche ou la commission technologie et innovation fassent les frais des programmes d’économie. Rappelons qu’il y a moins de deux ans, le Parlement s’était engagé pour une croissance des budgets alloués à la formation de 6 % et qu’aujourd’hui, on parvient difficilement à 3,5 %… Il est tout aussi contreproductif de réduire le financement du transport public régional alors que les besoins se font de plus en plus pressants. Enfin, le Conseil fédéral transfère aux cantons des charges dont il ne veut plus s’occuper. Bref, ce programme d’allégement budgétaire est inacceptable et les commissaires socialistes ne se sont pas privés de le faire savoir en commission en refusant l’entrée

Principales victimes du programme d’allégement budgétaires : la formation et la recherche.

en matière et en renvoyant la copie au Conseil fédéral. Et ce ne sont pas les travaux de la commission ou la pondération des parlementaires qui ont permis d’améliorer les choses. Bien au contraire. Les commissaires se sont réunis sept fois et pendant ce laps de temps ont réussi à déposer pas moins de nonante-neuf propositions. Et parmi celles-ci trente-quatre exigent de nouvelles coupes. Au final, la commission alourdit le programme d’allégement budgétaire de 263 mil-

lions, dépassant même le Conseil des Etats de 453 millions. Que s’est-il donc passé ? Dans cette commission spéciale, les parlementaires bourgeois, PDC et UDC en tête, ont sans doute eu l’impression qu’ils étaient au volant d’un nouveau bolide, autorisés à proposer tout ce qu’ils avaient échoué à faire passer ailleurs. Les PDC ont lancé le mouvement en déposant 200 millions d’économies supplémentaires ; les UDC ont suivi, en sabrant dans leurs domaines de prédilection: environ-

LES AUTRES DOSSIERS À SUIVRE DE PRÈS AU CONSEIL NATIONAL

AU CONSEIL DES ÉTATS

■ Compte d’état 2004 (aussi au Conseil des Etats) ■ Loi sur le marché intérieur. Révision ■ Initiative populaire «Oui à la protection des animaux» et contreprojet. ■ Initiative populaire pour des aliments produits sans manipulations génétiques.

■ Loi contre le travail au noir. Divergences. ■ Programme d’armement 2004 modifié. (aussi au Conseil national) ■ Création de parcs naturels ■ Modification de la loi sur les télécommunications (last mile) ■ Motion Jean Studer. Représentation des minorités linguistiques au sein des Offices fédéraux ■ Transparence et gouvernance d’entreprise (Modification du CO).

PHOTO: EX-PR ESS

nement, logement, culture, personnel, asile. De ce raz-de-marée de propositions, il ne reste certes que l’écume. Mais tout de même. Les économies dans le personnel, adoptées par le Conseil des Etats, sont confirmées, voire renforcées, les pressions sur l’office du logement sont maintenues; et la proposition d’économies concernant l’encouragement à la culture a été refusée de justesse, ce qui laisse augurer un vote très serré en plénum. Nous aurons donc à nous battre pied à pied contre ce programme d’allégement budgétaire. En commission, les socialistes ont déposé des minorités dans tous les mandats d’économies. Nous continuerons à nous y opposer lors de la discussion au Conseil national. Car au-delà de ses effets directs sur les prestations de l’Etat, le programme d’allégement budgétaire risque de peser lourdement sur la consommation et par là même sur la croissance de notre pays. Géraldine Savary, conseillère nationale, Lausanne.


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ad fribourg

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EUROPE ET INTÉGRATION DES ÉTRANGERS Les délégué-e-s du PS se plaisent en Suisse romande. Après la Chaux-de-Fonds, c’est au tour de Fribourg – le 25 juin – d’accueillir leur dernière assemblée avant la pause estivale. Une réunion qui s’annonce passionnante au vu des objets qui figurent à son ordre du jour. Alors que la droite a considérablement durci ses positions sur le droit d’asile et le droit des étrangers, le PS a tenu à donner la parole à dix camardes d’origine étrangère afin qu’elles et ils fassent part de leurs expériences en matière d’intégration. Des témoignages qui permettront d’identifier les lacunes de la politique helvétique en la matière ainsi que le rôle que le PS, mais aussi les migrantes et les migrants se doivent de jouer pour y remédier. Autre thème phare de cette assemblée: la détermination de la recommandation de vote du PS sur l’extension de la libre circulation des personnes aux nouveaux pays de l’Union européenne, soumise cet automne au peuple suisse. Le Comité directeur propose à l’assemblée de choisir le OUI parce qu’il refuse d’envisager une Suisse s’isolant encore davantage. Par ailleurs, la région de l’Europe centrale et de l’Europe de l’est est un marché en expansion et c’est une chance pour notre économie. Cela aura un effet positif sur l’emploi, surtout dans le secteur des exportations. La croissance qu’on peut en attendre aura aussi une incidence favorable sur la solidité de l’État et la sécurité sociale. Certes, le risque de dumping salarial est indé-

L’extension de la libre circulation des personnes : un débat capital

niable, mais les mesures d’accompagnement, qui vont du renforcement des contrôles à l’augmentation du nombre de conventions collectives en passant par d’autres mesures comblent les lacunes qu’on a pu déplorer dans un passé récent. En outre, le projet prévoit une longue période

transitoire jusqu’en 2011 s’agissant des ressortissant-e-s des 10 nouveaux États membres. Il s’agit également de rappeler qu’un NON reviendrait à remettre mettre en cause tout l’édifice actuel des accords bilatéraux et les premiers à en supporter les conséquences seraient les salarié-e-s.

La procédure choisie par Pascal Couchepin pour relancer la révision de l’AVS laisse mal augurer de cette dernière. Accélérée, lacunaire, fai-

sant la part belle à des propositions prétéritant les femmes et renonçant à une retraite flexible accessible à tous, elle a été boycottée en partie par plusieurs formations politiques dont le PS. Autre élément particulièrement négatif : le système de la «rente-pont» qui se réduit à une aide sociale pour les cas de rigueur les plus douloureux et ferme la porte à une réforme qui prendrait en compte la réalité du marché du travail et les inégalités profondes entre catégories professionnelles au niveau de l’espérance de vie et des atteintes à la santé. Au début du mois de mai, l’USS a décidé de proposer sa propre mé-

ORDRE DU JOUR 11h.00 Salutations et ouverture 11h.30 Politique d’intégration : déclarations de 10 femmes et hommes naturalisés Suisses et Suissesses s’exprimant sur l’histoire de leur intégration 13.00 h Initiative populaire de l’USS « Pour un âge de l’AVS flexible »

L’AVS À 62 ANS Alors que Pascal Couchepin ne semble pas avoir encore tiré les leçons du rejet, l’an dernier, de la 11ème révision de l’AVS, la possibilité de prendre sa dès l’âge de 62 ans revient sur la scène politique. Au début du mois de mai, l’USS a ainsi décidé de lancer une initiative populaire d’ici l’été. Une démarche soutenue par le Comité directeur du PS et qui figure à l’ordre du jour de l’Assemblée des délégué-e-s de Fribourg.

PHOTO : EX-PR ESS

thode en choisissant de lancer une initiative populaire prévoyant la possibilité de prendre sa retraite dès 62 ans en cas de cessation de l’activité lucrative. Pour les bas et moyens revenus, la rente n’est pas réduite jusqu’à un certain plafond. La récolte de signatures devrait débuter à l’occasion de journées nationales d’action les 23, 24 et finalement le 25 juin qui se trouve être la date de l’Assemblée des délégué-e-s du PS à Fribourg. La question d’un soutien à cette initiative populaire syndicale sera d’ailleurs posée à l’AD. Le Comité directeur, qui s’est prononcé à l’unanimité le 20 mai dernier, lui proposera de contribuer à son aboutissement.

13.15 h Discours de Hans-Jürg Fehr, président du parti 13h.30 Votation populaire fédérale du 25 septembre 2005: extension de la libre circulation des personnes et mesures d’accompagnement 15h.00 Rapport du Groupe socialiste de l’Assemblée fédérale sur la nouvelle législation sur les étranger-ère-s et la révision partielle du droit d’asile 15h.15 Finances du parti: comptes, bilan, rapport de révision 15h.45 Fin


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pages de gauche

socialistes.ch MAI 2005

INFORMER ET PROPOSER en plus dure, il est impératif que la présence et la combativité de la gauche soient accompagnées du renforcement des instruments de diffusion de ses idées. Face au bourrage de crâne quotidien qui veut nous faire croire que bonheur rime avec capitalisme et joie avec libéralisme, nous affirmons notre détermination de construire un projet de société alternatif, et cette construction ne peut se faire sans espaces de débats. Mais rassurez-vous, l’humour et l’ironie ne sont pas étrangers à Pages de gauche. C’est ce que nos deux caricaturistes attitrés, les billets d’humeur et autres contributions joyeuses qui font (sou-)rire nous rappellent à chaque numéro. Vous en trouvez d’ailleurs un échantillon sur cette page par la présence de Jean-Rodolphe, « mascotte » de notre journal.

Fondé en 2002, Pages de gauche compte aujourd’hui 1000 abonnée-s au sein de la gauche socialiste romande. L’occasion de présenter ce mensuel d’opinions et de lancer un appel de soutien en sa faveur. PA R P H IL IP M U L L E R

« Avec le lancement de Pages de gauche, l’heure n’est pas à la seule production d’un moyen supplémentaire d’information, mais à l’élaboration d’un véritable support à la pensée et l’action socialistes romandes ». C’est en ces termes que notre camarade Stéphane Rossini avait accueilli la naissance de notre journal, il y a tout juste trois ans. Un objectif ambitieux. Aujourd’hui, ce mot d’ordre continue à fonder l’engagement de celles et ceux qui se sont lancé-e-s dans cette aventure journalistique qui partait d’un simple fait : il n’existait pas alors en Suisse romande d’organe de presse mensuel s’adressant à la fois aux membres du Parti socialiste, à des syndicalistes et à des militant-e-s des mouvements sociaux, associatifs et politiques. Un journal socialiste Fort de ce constat, Pages de gauche s’est efforcé dès son origine à ne limiter ni son lectorat ni les personnes qui le font vivre aux seuls membres du Parti socialiste. Nos lectrices et lecteurs appartiennent certes pour une part considérable au PS – en particulier grâce à l’appui des sections cantonales romandes –, mais nous

Fêter et croître

comptons également un bon nombre de militant-e-s d’autres formations politiques, des femmes et hommes de gauche sans appartenance partisane et des syndicalistes et « altermondialiste » parmi nos abonné-e-s et nos contributeurs d’articles. La rédaction et le comité du journal regroupent aujourd’hui aussi bien des militant-e-s du PS, des « indépendant-e-s de gauche » et des activistes d’ONG et des personnalités comme Valérie Garbani, Stéphane Rossini et Pierre-Yves Maillard. Pages de gauche est donc une publication socialiste au sens large sans vouloir et pouvoir se substituer à socialistes. ch, les deux sont, au contraire, complémentaires.

L’objectif de ce mensuel d’opinions socialistes se résume en deux mots : informer et proposer. Informer sur les luttes de la gauche politique et syndicale en Suisse et dans certaines parties du monde, sur les débats qui ont lieu au sein du courant politique auquel nous nous identifions et sur les événements dont la presse habituelle ne se fait pas l’écho, faute de volonté ou d’intérêt commercial. Pages de gauche est aussi une plateforme de discussion d’opinions socialistes comme l’indique son soustitre. Comment réformer le système de santé ? Quelle perspective pour les services publics ? Où va le socialisme ? Notre journal est un pari. Nous estimons que face à une droite de plus

Après trois années d’existence, avec 1000 abonné-e-s et une équipe soudée et déterminée, nous attaquons donc les années à venir avec confiance. Pour ce faire, l’élargissement de notre lectorat et le souci continuel d’améliorer Pages de gauche sont indispensables. Le second défi est entre nos mains, le premier, en partie, entre les vôtres. N’hésitez donc pas à souscrire à notre journal moyennant le talon-réponse ci-dessous. Il nous reste à vous remercier d’avance pour votre intérêt et votre soutien, car Pages de gauche est un projet collectif, et notre enthousiasme n’a de sens que s’il est partagé par vous. Philipp Müller, membre du comité directeur du PSS et de la rédaction de Pages de gauche


socialistes.ch

têtes d'affiches

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CARNET NOIR Socialistes.ch déplore profondément le décès subit de notre camarade thurgovien Jost Gross, emporté le 6 mai dernier par un malaise fatal, survenu en Allemagne lors d’un match de football qu’il disputait dans les rangs du FC du Conseil national. Âgé de 59 ans, avocat, élu à la Chambre du peuple en 1995, Jost Gross était un des spécialistes les plus qualifiés du parlement en matière sociale et de santé publique. Très fortement engagé aux côtés des personnes handicapées, il était notamment un des artisans des propositions très fouillées du PS en vue de la prochaine révision de l’assurance-invalidité. Quasiment encyclopédique dans l’argumentation politique, impeccable dans l’analyse politique, il était un homme discret, affable et chaleureux. La rédaction adresse ses plus sincères condoléances à sa famille et ses proches. Au Conseil national, il sera remplacé par Edith GrafLitscher, première viennenten-suite socialiste lors des élections fédérales de 2003. Âgée de 41 ans, Edith Graf-Litscher fait partie du législatif de sa ville de Frauenfeld ainsi que du Grand conseil thurgovien. Egalement vice-présidente du PS Thurgovie, elle pro-

noncera sa promesse solennelle le 30 mai à l’ouverture de la session d’été des Chambres fédérales. Spécialisée dans les questions relatives à la santé, elle s’intéresse également de près aux domaines de la sécurité sociale et de l’égalité entre hommes et femmes.

SIGG SUCCÈDE À CASANOVA Actuel responsable de l’état-major personnel du chef du (DETEC), Oswald Sigg était prédestiné à occuper le poste particulièrement important de vice-chancelier de la Confédération chargé de l’information et donc porte-parole du Conseil fédéral. En sa personne, c’est un collaborateur extrêmement expérimenté, compétent et reconnu par ses pairs de l’administration fédérale qui a été choisi par le gouvernement. Déjà chef de l’information du département des finances sous Willi Ritschard et Otto Stich, rédacteur en chef de l’Agence télégraphique suisse (ATS), porte-parole de la direction de la SSR, chef de l’information du département fédéral de la défense sous Adolf Ogi et Samuel Schmid et enfin responsable de l’état-major personnel de Moritz Leuenberger, ce docteur en sciences politiques est incontestablement qualifié pour répondre aux défis posés par son nouveau mandat. Il entrera en fonctions le 1er août et il faut incontestablement se réjouir qu’un socialiste accède à

CAMPAGNE DU 26 SEPTEMBRE Le matériel suivant sera réalisé, produit et mis à disposition durant la pause estivale : ■ Dépliants, affiches A2, F4 (format mondial) et F12, argumentai-

res (bref ou détaillé), modèles de lettre de lecteur / trice, transparents, liste d'oratrices et d'orateurs

En raison de la brieveté de la campagne, n'hésitez pas à passez vos commandes dès à présent à l'adresse info@campa.ch

un poste aussi stratégique au sein de l’administration fédérale

HISTORIQUE En raison du calendrier de parution de socialistes.ch, nous n’avons pas encore pu saluer comme il se doit le magnifique résultat du PSN à l’occasion des élections cantonales neuchâteloises en avril dernier. C’est désormais chose faite. Il faut rappeler que le PSN a non seulement gagné deux sièges au Grand conseil, mais surtout détient (avec les Verts, le POP et Solidarités) la majorité du législatif cantonal. Majorité encore au gouvernement où, à l’issue d’un second tour tacite, Jean Studer, Bernard Soguel et Fernand Cuche ont été élus. La gauche n’avait jamais été à pareille fête depuis les années trente à Bâle-ville. Nos félicitations à toutes les candidates et à tous les candidats neuchâtelois. Cela s’est malheureusement moins bien passé du côté de Soleure deux semaines plus tard. Notre camarade Roberto Zanetti n’a pas été réélu au gouvernement et le PDC récupère ainsi le siège que le PS avait conquis voici deux ans. Du côté du Parlement cantonal soleurois qui passait, lors de ce scrutin, de 144 à 100 sièges, il faut également relever une légère érosion socialiste (–0,3 %). Il n’empêche, le PS détient désormais pas moins de 593 sièges dans les divers législatifs cantonaux ce qui le place en première place des différentes formations politiques suisses. Cela aussi est historique ! …

MERCI JEAN-PHILIPPE En huit ans, il aura connu trois président-e-s du PS et autant de secrétaires générale et généraux. Au 34 de la Spitalgasse bernoise, son écharpe rouge et ses vocalises impromptues étaient légendaires. Après avoir été successivement secrétaire central romand, puis porte-parole, vécu des crises éprouvantes et des

succès retentissants et accessoirement accompagné socialistes.ch dès ses débuts, Jean-Philippe Jeannerat va donc quitter l’appareil du PS pour rejoindre le département fédéral des affaires étrangères en qualité de porte-parole et d’adjoint au chef de l’information. Son flair, sa profonde connaissance des mécanismes de la politique helvétique et des médias ainsi que son sens des relations humaines manqueront incontestablement au parti. Il n’en demeure pas moins que la certitude de savoir que ces qualités s’exprimeront désormais au bénéfice de Micheline Calmy-Rey et de sa politique en matière d’affaires étrangères est plus

qu’un lot de consolation. Reste à voir si ces nouvelles fonctions lui laisseront le temps d’étoffer une carrière politique débutée l’an dernier au Conseil de ville biennois, législatif dont la présidence tend les bras à cet élu du Parti socialiste romand de la ville de Bienne. D’ailleurs, avec son départ, c’est aussi un pilier de la représentation francophone au secrétariat central du PS qui s’en va. Socialistes.ch s’associe à la vague de remerciements, félicitations, tapes dans le dos, encouragements et louanges qui déferle depuis plusieurs jours. Plein succès et bon vent ! Tu nous manqueras…


agenda

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FORMATION ATOME ET ÉNERGIES RENOUVELABLES Histoire de mettre en oeuvre les décisions prises par l’Assemblée des délégué-e-s du 26 juin 2004, le PS va mener une campagne contre le nucléaire et en faveur des énergies renouvelables. Principaux objectifs: empêcher la construction d’une nouvelle centrale atomique et présenter un plan de mesures destinées à favoriser les alternatives clémentes pour l’environnement. Afin d’élaborer cette campagne, un colloque national sera organisé le samedi 12 novembre 2005 à Bâle. Les sections cantonales et les membres individuels du PS sont conviés à s’associer à sa préparation: renseignements et inscriptions jusqu’au 21 octobre 2005 à l’adresse suivante : PS suisse Katrin Scheidegger-Ogi, case postale, 3001 Berne, ou kso@spschweiz.ch . VOULEZ-VOUS PRÊTER VOTRE VOIX AU PARTI SOCIALISTE SUISSE? Le Parti socialiste suisse recherche pour son secrétariat dans la capitale fédérale, avec entrée en fonction au 1er août 2005 ou selon entente,

UN/E PORTE-PAROLE (100%) Cette fonction intéressante et variée comprend notamment les tâches suivantes: ■ assumer la communication orale du PS Suisse ■ observer et évaluer l’actualité pertinente du point de vue du parti ■ fournir aux journalistes les informations demandées ■ concevoir la communication quotidienne du PS ■ produire des communiqués de presse ■ appuyer la communication interne du parti (journal des membres, etc.) ■ participer aux réunions des instances dirigeantes du parti Nous cherchons une personne apportant les qualifications suivantes: ■ expérience avérée avec les médias et les journalistes ■ expression sûre et de haute qualité tant oralement que par écrit (par. ex. expérience journalistique) ■ connaissances approfondies de la politique fédérale ■ très bonne maîtrise des langues française et allemande ■ indépendance et esprit d’initiative ■ capacité de travailler en équipe ■ personnalité souple et résistante aux pressions Nous proposons une activité passionnante au sein d’une petite équipe motivée, un climat de travail agréable et des conditions d’engagement exemplaires. La fonction peut éventuellement être conçue en tant qu’activité à temps partiel. Si vous êtes intéressé-e par un engagement professionnel au coeur de la politique suisse et que vous gardez la tête froide également dans les situations de crise, nous nous réjouissons alors de faire votre connaissance. Merci d’adresser votre dossier de candidature complet d’ici au 12 juin 2005 à postulation@pssuisse.ch ou au Parti socialiste suisse, M. Reto Gamma, secrétaire général, Spitalgasse 34, case postale 7876, 3001 Berne. Reto Gamma ainsi que Thomas Christen, responsable des campagnes et de la communication, se tiennent volontiers à votre disposition pour toute indication complémentaire au no de téléphone 031 329 69 69.

AGENDA PS SUISSE www.pssuisse.ch

FRIBOURG www.ps-fr.ch

Lundi 30 mai 2005 : session d’été des Chambres fédérales (jusqu’au 17 juin) ■ Samedi 25 juin 2005 : Assemblée des délégué-e-s au Forum de Fribourg ■ Vendredi 26 et samedi 27 août à Vitznau : séminaire des membres socialistes des exécutifs des cantons et des grandes villes

Dimanche 5 juin : votation cantonale (loi sur l’exercice du commerce) ■ Juin 2005 : publication du livre de l’historien Pierre Jenny, « Du noir au rouge – La mémoire ouvrière fribourgeoise à travers la vie et les écrits de Joseph Meckler (1870–1914) ». ■ samedi 10 septembre 2005: pique-nique du centième.

PS FEMMES www.ps-femmes.ch

Samedi 11 juin 2005, 10h30, Palais fédéral à Berne: Comité des Femmes socialistes ■ Samedi 20 août 2005, 10h30 à l’hôtel Bern, à Berne : journée de formation « élégance et compétence » ■ Samedi 3 septembre 2005, 10h30, Palais fédéral à Berne: Comité des Femmes socialistes ■

NEUCHÂTEL www.psn.ch ■ ■

VAUD www.ps-vd.ch

Tournée des mandataires socialistes vaudois (ouverte au public) : ■ 15 juin : Le Conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard sera à Orbe pour visiter le Nord du canton à 20h ■ 20 juin : les conseillers nationaux seront à Château-d’Œx pour visiter l’Est du canton à 20h (Roger Nrodmann, Géraldine Savary, Pierre Salvi, Marlyse Dormond, Michel Béguelin) ■ 30 août : la Conseillère d’Etat Anne-Catherine Lyon sera à Pully pour une visite du Grand Lausanne à 20h ■ 7 septembre : le Conseiller d’Etat PierreYves Maillard sera à la Tour-de-Peilz pour visiter l’Est du canton à 20h ■ Vendredi 3 et samedi 4 septembre : séminaire d’été du PSV au Chenit. Thèmes : agriculture, agroalimentaire, etc... GENÈVE www.ps-ge.ch ■

■ ■ ■

Mercredi 8 juin 2005 : excursion du Groupe socialiste aux Chambres fédérales à Genève. Mercredi 29 juin 2005, à 20h : assemblée générale du PSG, Luserna, Genève. Samedi 27 août 2005 : début des stands en vue des élections cantonales d’octobre. Vendredi 9 septembre 2005, dès 19h : fête de la rentrée de la section Genève Ville, sur le bateau Genève. Samedi 17 septembre, dès 18h : fête de la Rose, à la salle des délices au Grand-Saconnex.

■ ■

Mardi 31 mai 2005 : session du Grand conseil (installation des autorités) Dimanche 5 juin 2005 : votations cantonales (Etablissement hospitalier multisite et freins aux dépenses) Mardi 7 juin 2005 : débat public sur les bilatérales I et II (avec le conseiller national Didier Berberat), 20h15, restaurant de l’Union, Fontainemelon. Samedi 11 juin 2005 : Congrès du PSN, dès 18h15, salle de spectacle de Couvet Mercredi 22 juin 2005 : rencontre entre le PSN et les président-e-s de section, 20h00, restaurant le Panorama à Saules

JURA www.psju.ch

Mardi 21 juin 2005 : Comité directeur au secrétariat du PSJ ■ Samedi 21 juin 2005 : séminaire du Comité directeur du PSJ et du Groupe socialiste au Parlement jurassien ■ Vendredi 19 août 2005 : Congrès du PSJ, dès 20h00, à Porrentruy. A l’ordre du jour: l’extension de la libre circulation des personnes et la révision des statuts du PSJ. ■

JURA BERNOIS WWW.PSJB.CH

Jeudi 16 juin 2005 : Comité directeur du PSJB, 19h30, à l’hôtel Central à Tavannes ■ Vendredi 2 septembre 2005 : Congrès du PSJB, 19h30, à l’hôtel Central à Tavannes ■

www.schengen-dublin-oui.ch www.partenariatenregistre.ch


Dans ce palais on pratique trop souvent une politique anti-sociale d’austerité.

Les coupes dans le budget de la coopération au développement se traduisent entre autres par la réduction des fonds alloués aux œuvres d’entraide. Cela signifie moins d’argent pour l’OSEO et moins de projets visant à lutter contre la misère et la détresse: la réduction touche les plus pauvres de ce monde. Par de telles réductions, la Suisse se discrédite aux yeux du monde. Car l’ONU s’est fixé comme objectif de réduire de moitié la pauvreté jusqu’à 2015, en renforçant l’aide au développement et en investissant dans ce domaine 0,7% du produit intérieur brut. La Suisse, qui déjà ne dépasse pas la barre du 0,4%, souhaite «économiser» encore davantage. Une fois de plus au mauvais endroit: la coopération au développement politique et économique des pays pauvres profite au bout du compte à la prospérité et la sécurité de la Suisse. L’OSEO dépend donc de vos dons pour répondre aux propres intérêts de notre pays. Nos projets en Amérique latine, en Afrique et en Europe de l’Est sont cofinancés par la Confédération, les cantons et les communes. Les restrictions se moquent de la volonté du peuple suisse qui a manifesté son appartenance à la solidarité internationale par sa générosité exemplaire après le tsunami. Agissons là où la politique échoue. Aidez-nous par votre soutien!

L’Œuvre suisse d’entraide ouvrière OSEO lutte contre la pauvreté depuis 1936. En Suisse mais aussi dans le monde entier. Elle agit en partie à la demande de la Confédération, des cantons et – nous l’espérons – à la vôtre également. 1. L’OSEO est l’une des organisations les plus importantes en Suisse, elle est aussi partenaire de la Chaîne du bonheur.

2. Le PS Suisse, l’USS (Union syndicale suisse) et les syndicats affiliés sont les organisations responsables de l’OSEO.

3. Les pouvoirs publics – Confédération, cantons et communes – soutiennent par conviction les projets de l’OSEO. C’est aussi le cas des nombreuses et nombreux donateurs privés, sans le soutien desquels l’OSEO ne pourrait mener à bien ses actions.

4. L’OSEO est certifiée ZEWO.* 5. Les projets ont pour but l’élimination durable de la pauvreté. Cela passe par la création et le maintien de l’indépendance économique et politique des personnes défavorisées et la répartition équitable des ressources.

6. L’OSEO travaille toujours main dans la main avec les personnes concernées, en partenariat.

QUAND LA POLITIQUE FAIT DES ÉCONOMIES AU MAUVAIS ENDROIT, C’EST À NOUS D’AGIR AU BON ENDROIT.

7. L’OSEO fournit une information transparente sur ses finances, son rapport annuel et ses comptes. *Le label de qualité de la fondation ZEWO est le seul label en Suisse qui garantit que les dons collectés par des institutions d’utilité publique sont affectés de façon ciblée, efficace et économique.

LUTTEZ AVEC NOUS – AVEC VOTRE DON. COMPTE POSTAL 10-14739-9 ŒUVRE SUISSE D’ENTRAIDE OUVRIÈRE OSEO, WWW.OSEO.CH


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