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pssuisse socialistes.ch JOURNAL DES MEMBRES ET SYMPATHISANTS DU PS SUISSE JAB BERNE. AVRIL 2005 NO. 14 CHANG E M E NTS D’ADR ESSE À : PS SU ISSE, CASE POSTALE, 3001 B E R N E

PROGRAMME

Manifestation en faveur de la LPart en octobre 2004 à Berne.

UNE QUESTION D’ÉQUITÉ La vie, c’est comme un tournoi de tennis, il n’y pas que des doubles mixtes. L’amour entre deux personnes de même sexe et leur volonté de construire une relation durable ne sont ni plus ni moins intenses, ni plus ni moins « conformes » que ceux qui réunissent un couple hétérosexuel. Le problème, c’est qu’alors que la Constitution suisse stipule que nul ne doit subir de discrimination, notamment en raison de son mode de vie, l’inégalité perdure. Il n’est ainsi pas admissible qu’aujourd’hui encore, la visite à l’hôpital d’un partenaire atteint dans sa santé dépende de la bonne volonté de sa famille ou du personnel soignant. Il n’est pas juste qu’en cas de décès, le patrimoine commun ne soit pas accessible. Il est choquant que le membre étranger d’un couple binational ne puisse faire valoir cette relation pour pouvoir vivre auprès de l’être aimé. La loi sur le partenariat enregistré résout ces lacunes d’un autre temps en permettant aux couples homosexuels d’être reconnus devant l’état-civil, avec toutes les

conséquences que cela implique en qu’il ne prévoit aucune disposition en matière de droit successoral, de droit matière d’adoption ou de procréation des assurances sociales, de droit fis- médicalement assistée, qu’il n’implical, de droit des étrangers mais aussi que aucun travail administratif supde devoir d’assisplémentaire. Cela veut tance et d’obligation dire aussi que l’opd’entretien. Depuis position à ce contrat les années 80, le Parti Nul ne peut moderne et équilibré socialiste soutient les résulte d’une vision efforts des organisa- être discriminé passéiste de la société, tions de lesbiennes que les groupuscules et d’homosexuels en raison de référendaires (et réacpour que leurs memtionnaires) sont esbres soient reconnus son mode de vie sentiellement motivés par la société et par par une homophobie l’ordre juridique et pour que les dis- intolérable. Pour leur barrer la route criminations actuelles cessent. Dans et contribuer à faire en sorte que toule cadre du débat parlementaire, nos tes les composantes de notre société représentant-e-s ont volontairement soient mises sur un même pied d’égamis en veilleuse certaines revendi- lité, il faut voter et faire massivement cations pour ne pas nuire à une so- voter oui le 5 juin. lution de compromis susceptible de rallier une large majorité et conclure VOTATIONS DU 5 JUIN un processus politique qui aura duré une dizaine d’année. Cela signifie Les recommandations du PS que le partenariat sur lequel nous Schengen / Dublin : OUI nous prononcerons dans deux mois Partenariat enregistré : OUI n’est pas comparable au mariage,

Voilà plus de 20 ans que le PS a publié son dernier programme. Conformément au mandat que lui a confié le dernier Congrès de Brigue, le Comité directeur a lancé le processus de révision qui se déroulera en trois étapes jusqu’en 2009. Avec la ferme volonté d’y associer de près tous les membres du parti. ■ PAGE 4

FRIBOURG Les socialistes fribourgeois fêtent cette année les cent ans du mouvement ouvrier dans leur canton. Plusieurs manifestations et publications accompagneront ce jubilé. Grâce à Pierre Jenny et à la présidente du PSF Solange Berset, socialistes.ch revient sur une histoire riche et une actualité qui ne l’est pas moins. ■ PAGES 6 ET 7

QUOTAS Faut-il oui ou non établir des quotas pour assurer une meilleure représentation des femmes en politique. Dans la perspective d’un prochain colloque organisé par les représentantes des principaux partis suisses (UDC exceptée), la conseillère nationale et co-présidente du PS Femmes Maria Roth Bernasconi répond par l’affirmative. ■ PAGE 8


éditorial

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SCHIZOPHRÉNIE GALOPANTE ? A l’instar de la colère, la peur est toujours mauvaise conseillère. De même que les individus, les corps sociaux succombent parfois à ces réactions émotionnelles. Ce printemps, l’inquiétude et le ressentiment se focalisent sur le dossier européen et la gauche est particulièrement touchée par un syndrome dont les principaux symptômes sont la perte de repères et le jusqu’au-boutisme téméraire. En France, mais aussi dans notre pays, la construction européenne se retrouve ainsi otage, voire victime expiatoire à brûler derechef sur le bûcher de la contestation sociale. Dans un cas comme dans l’autre, il apparaît qu’avec des intentions certes respectables, on se trompe de cible ou – pour reprendre un mot de Jean Daniel – privilégie la certitude du pire face à l’incertitude du meilleur. Il en va ainsi du non de gauche français à la nouvelle Constitution européenne comme du non de gauche helvétique à l’accord de Schengen/Dublin et à l’extension de la libre circulation des personnes. Tous deux reposent sur l’identification d’autorités, de milieux et de pratiques condamnables circonscrites à l’espace national à une sorte d’exutoire européen dont on fait une espèce d’épouvantail, rejoignant ainsi les souverainistes (ou isolationnistes) forcenés. En Suisse et dans la perspective des deux scrutins de cette année, il s’agit de dénoncer ici les amalgames et les raisonnements à l’emporte-pièce. On ne peut pas ressortir l’affaire des fiches de son tiroir nauséabond pour agiter le spectre de l’Etat policier alors que le développement de la criminalité nécessite une meilleure collaboration internationale et qu’en matière de protection des données, les garde-fous du système Schengen sont au moins aussi bons que ceux que nous connaissons actuellement. On ne peut pas jeter aux orties l’harmonisation continentale des procédures d’asile prévues par Dublin au moment où la majorité de droite de ce pays n’hésite plus, dans son délire répressif, à allégrement piétiner la Constitution. On ne doit pas, enfin, perdre son énergie à cautionner la fermeture des frontières par crainte du dumping social avant d’avoir soumis le patronat ainsi que les autorités fédérales et cantonales à une pression maximale pour une véritable application des mesures d’accompagnement à la libre circulation des personnes. Dire oui en juin et septembre ne s’apparente pas à une capitulation, c’est la seule solution pour éviter une nouvelle ère glaciaire qui congèlera pour SOMMAIRE longtemps une Suisse recroquevillée et bientôt exsangue. Jean-Yves Gentil, rédacteur responsable

ASILE ET ETRANGERS 5 La session de printemps des Chambres a vu le Conseil des Etats aller au-delà même des propositions de durcissement de Christoph Blocher. Si le Conseil national ne revient pas en arrière cet été, notre pays mettra en place une des législations parmi les plus restrictives en Europe.

IMPRESSUM

Editeur :

PS Suisse et Verein SP-Info Spitalgasse 34, 3001 Berne Tél. 031 329 69 69 Fax 031 329 69 70 Mail info@socialistes.ch Rédaction : Jean-Yves Gentil Production : Atelier Kurt Bläuer, Berne Imprimerie : Rotaz AG, Case postale 36, 8201 Schaffhouse Tirage : 20 000 exemplaires Publicité : Kretz AG, General Wille-Strasse 147 8706 Feldmeilen, Tél. 044 925 50 60 Fax 044 925 50 77 Parution : 6 numéros par année

LECTURES 9 En avant-première, socialistes.ch lève le voile sur deux ouvrages collectifs à paraître ces prochaines semaines. Le premier relate la grève historique menée l’an dernier par les employé-e-s de l’usine Swissmetal de Reconvilier tandis que le second traite des relations entre la Suisse et l’Europe à la lumière de 44 questions qui irritent.

EGALITÉ 10 Six femmes et un homme constituent le Conseil de l’égalité du PS présenté le mois dernier à l’occasion de la journée internationale des femmes. Ce nouvel organe du parti a pour objectif d’améliorer la visibilité politique des questions liées à l’égalité et de donner des impulsions fortes dans ce domaine à l’intérieur comme à l’extérieur du parti. AGENDA 11 Consultez-le pour tout savoir des divers rendez-vous importants fixés aux socialistes ces prochaines semaines que ce soit au niveau national ou dans les cantons romands.


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programme du ps

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UNE RÉVISION FONDAMENTALE Accepté à une très large majorité par le Congrès de Brigue en octobre dernier, le processus de révision du programme du PS démarre officiellement en ce mois d’avril. Un groupe de travail issu du Comité directeur accompagnera la démarche placée sous la direction du président du Groupe socialiste au Grand conseil bernois Andreas Rickenbacher, par ailleurs spécialiste en matière de direction de projets dans les secteurs du marketing, de la communication et de la gestion. Prévu en trois étapes dont chacune fera l’objet de discussions et de décisions de la part des organes du parti, le renouvellement du programme prendra environ quatre ans avant que le résultat final soit soumis à un Congrès extraordinaire PA R J EA N - Y V E S G E N T I L

1ère étape : clarté de l’analyse Le comité directeur a estimé qu’un débat sur les valeurs fondamentales serait ici inutile et a préféré procéder à une analyse globale de la société. Il s’agira ainsi de consulter divers milieux scientifiques comme par exemple des politologues, des sociologues, des économistes, des biologistes, des juristes et des chercheurs dans le domaine de la formation. Avec pour objectif, l’analyse de la société actuelle et de son évolution lors des deux prochaines décennies Pour cette étape, le groupe d’accompagnement aura, dans une première phase, à fixer les domaines d’étude sociétaux. Dans

Andreas Rickenbacher l’état actuel, ces domaines peuvent par exemple être les suivants : développement social, éducation, économie, ressources naturelles, politique étrangère et mondialisation, sécurité, technologie, égalité des sexes ou structures de l’Etat, la liste n’est pas exhaustive. Après avoir concrétisé ces thèmes, le groupe d’accompagnement devra procéder à l’analyse

Obsolète, le programme de 1982 sera renouvelé en 3 étapes

sociétale revendiquée dans la proposition avec l’assistance de spécialistes. A cet effet, le groupe d’accompagnement définira les domaines sociétaux à étudier, assignera des missions aux scientifiques, donnera le mandat relatif à la rédaction du rapport de la première étape avant de le soumettre – pour accord – au Comité directeur. 2ème étape : détermination précise des objectifs À partir de l’analyse de la société, cette étape vise à définir les objectifs du parti. Les questions suivantes sont centrales : où le Parti socialiste suisse veut-il aller dans notre pays ces quinze prochaines années ? Comment le Parti socialiste suisse entend-t-il agir sur les différents facteurs sociaux ? Lesquels faut-il conserver, modifier, réinventer ou laisser de côté ? Si ce sont des scientifiques qui apporteront le plus à la première étape, le travail de la deuxième étape revient en revanche prioritairement aux politiques du Parti socialiste. 3ème étape : stratégie de réalisation finale Enfin, il faudra satisfaire le besoin légitime de démontrer comment le parti entend réaliser les objectifs qu’il se sera fixé. Quelles stratégies, quelles méthodes, quelles priorités, quels partenariats ou coalitions mè-

nent au but ? Le mandat du comité directeur précise que les contenus de cette dernière étape doivent être axés sur la pratique et très concrets. Il faut partir du principe que la durée de validité de cette troisième partie du programme du parti sera plus courte que celle des deux premières parties. C’est pourquoi cette partie du programme doit être concue de manière souple et être constamment remaniée par la suite. En fonction de sa composition dans la seconde étape, le groupe d’accompagnement peut se charger de cette tâche. Le cas échéant, les mêmes groupes spécialisés que pour la première étape seront impliqués. Comme pour l’étape précédente, ce sont les femmes et les hommes politiques du parti qui sont ici interpellés.

Echéancier L’aspect temps n’est pas une priorité dans le cadre de la révision du programme. Le Comité directeur s’est cependant engagé vis-à-vis du Congrès à boucler chacune des trois étapes en un an environ. Cet engagement doit être tenu. Les phases prédéfinies permettront ainsi de terminer les travaux au début de l’été 2009. Après son démarrage ce mois-ci, la première étape s’étend jusqu’en avril 2006, la deuxième jusqu’en mai 2008. La troisième étape s’achèvera en juin 2009 par un Congrès extraordinaire. Les première et deuxième étapes seront également conclues par des décisions du parti (Assemblée des délégué-e-s).

DÉPASSEMENT DU CAPITALISME Comme l’a précisé Hans-Jürg Fehr lors de la présentation publique de la révision du programme le mois dernier, la réflexion portera aussi sur le fameuse formule que l’on trouve dans le programme socialiste de 1982. Tous ses prédécesseurs la contiennent aussi, même si c’est sous des vocables qui peuvent varier. Pour le président du PS, le dépassement du capitalisme

est bien plus qu’un slogan. C’est une constante programmatique depuis plus de cent ans qui signifie simplement qu’elle est un élément constitutif du socialisme démocratique. Elle contient tant l’espoir d’un ordre économique au-delà du capitalisme que la revendication de pouvoir y travailler politiquement.


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chambres fédérales socialistes.ch AVRIL 2005

ASILE: LA POLITIQUE DU PIRE Les Chambres fédérales sont engagées depuis trois ans dans une redoutable révision législative avec la loi sur l’asile et celle sur les étrangers. Redoutable, car on est en train de passer, comme l’a dénoncé Christiane Brunner lors du débat au Conseil des États, «d’une loi sur les étrangers à une loi contre les étrangers». Dans la Chambre des cantons, en matière d’asile, les parlementaires radicaux et démocrates-chrétiens ont fait bloc avec l’UDC, allant même au-delà des propositions présentées par Christoph Blocher l’été dernier. Dans le domaine des étrangers, les timides améliorations adoptées par le Conseil national au printemps 2004 ne sont plus que décombres fumants. Une dramatique politique du pire, qui, sans résoudre aucun des problèmes posés, affecterait durablement l’engagement humanitaire de notre pays et finirait par miner aussi les bases de sa prospérité. PA R J E A N -PH I L I P P E J E A N N E R AT

Le projet du Conseil fédéral pour la révision de la loi sur l’asile est marqué par la pression de l’initiative de l’UDC « contre les abus dans le droit d’asile », finalement rejetée de justesse en votation populaire le 24 novembre 2002, mais qui a laissé des traces durables dans toute la droite. D’emblée, le PS a critiqué le durcissement totalement inapproprié du projet, tout en soutenant une innovation importante : l’admission humanitaire, qui améliore le statut des personnes admises aujourd’hui provisoirement, principalement du fait d’une guerre touchant leur pays. La nouvelle loi fédérale sur les étrangers (LEtr) doit quant à elle remplacer la vieille loi sur le séjour et l’établissement des étrangers, qui date de 1931. L’objectif est d’adapter le droit suisse aux accords sur la libre circulation des personnes passés avec l’Union européenne. Pour le PS, il est important que cette législation n’élève pas de barrières discriminatoires à l’endroit des ressortissants de pays non membres de l’UE et de l’AELE, qu’elle garantisse l’égalité des droits à toutes les personnes étrangères une fois qu’elles bénéficient d’un contrat de travail et qu’elle donne enfin les moyens de mener une véritable politique d’intégration.

La loi sur l'asile bientôt transformée en arme de dissuasion massive ? Le PS dit non.

Les deux révisions ont longuement occupé la commission préparatoire du Conseil national. Dans l’intervalle, les élections fédérales de 2003, avec le renforcement de l’UDC au détriment des radicaux et des démocrates-chrétiens, et l’élection de Christoph Blocher au Conseil fédéral ont fait souffler un vent glacé sur la politique envers les personnes étrangères. Au printemps 2004, le groupe socialiste du Conseil national s’est ainsi retrouvé devant un grave dilemme : s’opposer sans attendre à des révisions insatisfaisantes ou leur apporter un soutien critique pour tenter de sauver l’une ou l’autre avancée. Par 33 oui contre 15 non au vote sur l’ensemble, il a donc approuvé la loi sur l’asile, d’une part pour préserver l’admission humanitaire et, d’autre part, en espérant que le Conseil des États modère les excès répressifs imposés par la droite la plus dure. Il a aussi soutenu avec réserves la loi sur les étrangers, principalement pour sa disposition autorisant une régularisation des «cas de rigueur», acquise à une petite voix de majorité, et pour forcer le Conseil des États à délibérer sur un projet dans l’ensemble moins problématique que la version de départ du Conseil fédéral. Mais, à l’été 2004, Christoph Blocher a dynamité le débat en lançant, entre les délibérations des deux conseils, des propositions de durcissement supplémentaires en matière d’asile, dont plusieurs sont presque à coup sûr incompatibles avec le droit

international. Au terme d’une procédure de consultation expresse, la majorité du Conseil fédéral s’est alignée derrière lui, à deux restrictions près. Le Conseil des États a donc entamé son travail dans un contexte d’escalade répressive occultant les enjeux humanitaires, les réflexions sur une meilleure intégration et les considérations économiques. La résistance des neuf parlementaires socialistes était vouée à l’échec. Elle n’a rencontré quasiment aucun relais dans la Chambre des cantons, qui compte pourtant, à droite, des personnalités de qualité et des juristes éminents. Les groupes PDC et radical ont, à deux trois exceptions près, fait bloc avec l’UDC, reprenant même des propositions du chef du DFJP qui n’avaient pas trouvé grâce devant le Conseil fédéral. Résultat : on se retrouve avec deux projets qui, ensemble, constituent un vrai arsenal législatif – une arme de dissuasion massive dirigée finalement contre toutes les personnes étrangères. Cruel et contraire au droit international le refus d’entrée en matière sur une demande d’asile en l’absence de papiers d’identité, alors même que la majorité des réfugiés reconnus dans notre pays se sont présentés à la frontière sans document permettant leur identification. Honteuse la possibilité d’emprisonner administrativement jusqu’à une durée de 24 mois les personnes non admises à rester en Suisse, uniquement parce qu’elles ne collaboreraient point à leur ren-

PHOTO: EX-PR ESS

voi. Exit l’admission humanitaire. Inconstitutionnelle, la privation de l’aide d’urgence à tous les requérants d’asile déboutés. Pour ne mentionner ici que les atteintes les plus graves à un ordre juridique équitable. Mais encore éliminé le droit automatique au permis d’établissement après dix ans de séjour. Restreint le droit au regroupement familial. Quant à la possibilité de régulariser, même à des conditions exigeantes, les « cas de rigueur », pour l’essentiel des personnes étrangères travaillant sans autorisation mais relativement bien intégrées, elle semble condamnée. En l’état, ces révisions ne peuvent qu’être rejetées par le PS et il prendra ses responsabilités le moment venu. Mais, à court terme, l’urgence est de corriger le cours des révisions au Conseil national. La Suisse est un pays d’immigration, sans laquelle sa prospérité n’est pas durable. Les injustices et les misères qui minent le monde génèrent des migrations douloureuses, qui posent des problèmes délicats aux pays d’accueil. Notre pays n’y échappe pas, on le voit chaque jour dans le domaine de l’asile mais aussi quand on rencontre les « sans papier ». On ne résoudra pas ces problèmes en mettant à mort le droit d’asile à coups de dispositifs inconstitutionnels, sur fond de xénophobie exacerbée par des politiciens populistes. Le peuple suisse finira par le comprendre.


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SI LE PSF M’ÉTAIT CONTÉ Le parti socialiste fribourgeois (PSF) est né en avril 1905. Il résulte du long cheminement d’un mouvement ouvrier désireux de s’émanciper de la tutelle radicale et cherchant à combattre un parti catholique-conservateur au pouvoir à Fribourg depuis 1857. PA R P I E R R E J E N N Y

Les prémisses d’une contestation ouvrière sont déjà perceptibles dans les années 1870, lorsque des travailleurs fribourgeois s’organisent en sociétés. Qu’elles soient anarchistes, comme la Section fribourgeoise de la Fédération jurassienne, ou arborant un panachage radical-ouvrier, ces associations vont peu à peu mettre en pratique les préceptes de la Première Internationale et s’ouvriront aux doctrines socialistes au tournant du 20ème siècle. Sentant la menace grandissante du clan conservateur et constatant que les radicaux ne répondent plus à leurs attentes, les militants ouvriers brisent tous liens avec le camp bourgeois et adoptent le programme du Parti socialiste suisse fondé en 1888. Réunis au sein du PSF, ils ne leur manquent qu’un combat à mener pour unir les forces éparses de la gauche fribourgeoise. Les élections au Conseil général de 1905 leur donnent l’occasion de former une liste exclusivement ouvrière et socialiste. L’appel à l’union est lancé et le résultat au sortir des urnes prouvera que la création du PSF répondait à une réelle attente de la part des militants. Dix-sept candidats sont élus, consacrant le parti socialiste deuxième force politique en ville de Fribourg. En 1907, les deux premiers Conseillers communaux socialistes entrent dans l’arène politique. Ils seront reconduits quatre ans plus tard, bien que les partis bourgeois se soient alliés pour leur faire barrage. Pourtant, le PSF a du mal à se positionner en organisation faîtière dans cette nébuleuse de sociétés ouvrières. Outre les entraves émanant des adversaires politiques, les forces de gauche sont divisées entre socialistes légalitaires et anarcho-syndicalistes et les querelles doctrinales annihilent tout espoir d’une union. A cela s’ajoutent de graves problèmes financiers qui empêchent la réalisation de projets lancés par le PSF. Celui-ci veut soulager financièrement un prolétariat en pleine crise économique et dont de nombreuses familles sont contraintes à l’exil. L’entrée en guerre des nations européennes dans le premier conflit mondial et le ralliement des socia-

En 1918, seuls les travailleurs des Ateliers CFF de Fribourg observent une journée de grève à l’appel du Comité d’Olten. PHOTO : B I B LIOTHÈQU E CANTONALE ET U N IVE RSITAI R E, FR I BOU RG listes aux unions sacrées plongera le PSF en léthargie jusqu’à la grève générale de 1918. L’entre-deux-guerres* Au sortir de la Grande guerre, les socialistes fribourgeois se retrouvent face à un problème de taille : l’absence de relève. Les militants de la première heure sont décédés ou se sont exilés vers d’autres cantons dans l’espoir de trouver de l’embauche. La plupart sont usés par des années au service de la cause socialiste dans un canton où tout est mis en œuvre pour empêcher la pénétration du danger rouge. Alors que le Comité d’Olten déclare la grève générale, le PSF ne se rallie pas au mouvement, à l’exception des travailleurs des Ateliers CFF qui arrêteront symboliquement leurs machines durant une journée. Les élections au Conseil communal de 1918 illustrent ce demi-sommeil dans lequel est plongé le parti, puisque les deux sièges socialistes repassent en mains radicales. Mais l’année suivante, un regain de combativité gagne les rangs de la gauche fribourgeoise qui présente une liste complète aux élections au Conseil général. Vingt noms sortent des urnes, donnant un deuxième souffle à un parti qui tient désormais les rênes du mouvement ouvrier fribourgeois. Dès lors, des sections se créent dans tout le canton, au grand dam du camps conservateur qui ne peut empêcher l’infiltration « de doctrines pernicieuses » dans une citadelle qu’il pensait inexpugnable. Pour palier au manque de nouveaux militants, une jeunesse socialiste est créée en 1919, mais son action sera irrégulière, puisqu’elle disparaîtra et renaîtra maintes fois au fil des ans.

Depuis sa création en 1905, le comité central du PSF menait une existence de nomade, changeant régulièrement de local. Le rêve de voir les militants investir un lieu dans lequel ils pourraient se récréer et s’instruire s’était brisé avec la crise économique sévissant à Fribourg depuis 1910. Le maigre pécule mis de côté par le PSF fut placé dans la coopérative l’Espérance, seule capable d’aider les prolétaires dans le besoin. Mais l’idée n’était pas morte et en 1919, le parti réussit à acheter un immeuble sis à la rue de Lausanne. Inaugurée en octobre de la même année, la Maison du Peuple jouera un rôle de première importance dans l’histoire du PSF, puisqu’elle permettra aux socialistes d’avoir un secrétariat permanent, une bibliothèque, un local d’archives, des salles de réunions et de conférences et qu’elle donnera aux militants la possibilité d’une identification à un lieu commun, phase indispensable dans la création d’une mémoire collective. Les années 1920–1930 voient la réalisation de nombreux projets : création d’un comité cantonal regroupant toutes les sections, parution du journal socialiste Travail au gré des combats électoraux, constitution d’une fanfare et d’une chorale ouvrières, ralliement à la société ouvrière de gymnastique Satus et création d’une section féminine à objectif philanthropique. De plus, le PSF retrouve ses deux sièges au Conseil communal en 1922 et replace 16 élus au Conseil général. Si sur le plan fédéral, les socialistes font une percée au Conseil national, à Fribourg ils sont en perte de vitesse. La relève fait à nouveau défaut, les querelles internes – que ce soit avec les syndicalistes ou avec une nouvel-

le force politique, le parti communiste – et l’encadrement des masses par un clergé et un parti conservateur qui dispose des pleins pouvoirs laissent peu de marge de manœuvre à la force socialiste vieillissante, incapable de placer des élus au Grand Conseil. La montée des régimes totalitaires en Europe, l’impossible union entre le PSS et le parti communiste suisse, interdit dès 1936, mettra à mal cette gauche plurielle projetée dans le second conflit mondial. Enfin le succès ! La défaite allemande sur le front Est va favoriser une certaine « détente » au sein du Conseil fédéral. Celui-ci offre un siège à la minorité socialiste en 1943 avec l’élection de Ernest Nobs. L’année précédente, les socialistes fribourgeois composaient une liste électorale pour le Conseil communal, faisant place belle aux jeunes militants. Cette ouverture fut payante puisqu’elle permit de gagner deux sièges à l’Exécutif communal. René Mauroux, alors âgé de 30 ans, devenait le second élu socialiste. L’année suivante et pour la première fois dans l’histoire fribourgeoise, Mauroux accède au Conseil national, renforçant la délégation socialiste qui passe de 45 à 56 députés. La gauche devient alors la première force politique de Suisse. Les années 1940–1950 sont celles du succès pour les socialistes de Fribourg. Leur journal, Travail, est enfin lancé, un troisième siège au Conseil communal est acquis en 1946 et les victoires électorales se succèdent dans tout le canton. Consécration suprême, 13 candidats socialistes sont élus au Grand Conseil en décembre 1946. Dès lors, la gauche ne cessera


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LE PSF FÊTE SON 100ÈME ANNIVERSAIRE d’être représentée au Législatif cantonal. Mais la réelle révolution date des années 1960–1970. Il y a d’abord l’adhésion au PSF de plusieurs professeurs du très catholique Collège St-Michel qui provoque un tollé au sein de l’administration fribourgeoise. Durant cette même décennie, les conservateurs perdent la majorité absolue au Grand Conseil, prémices d’une ouverture au pluralisme politique** qui surviendra 15 ans plus tard. Outre l’acceptation du suffrage féminin pour lequel les socialistes suisses s’étaient toujours battus, 1971 est une grande année pour le PSF puisque Jean Riesen et Denis Clerc sont élus au Conseil d’Etat au détriment des radicaux. Ceux-ci retrouvent leurs sièges 5 ans plus tard, un retour de manivelle bien vite oublié pour des socialistes qui voguent de victoire en victoire. En 1979, c’est Otto Piller qui accède au Conseil des Etats, annonçant l’hallali du camp bourgeois. L’année 1981 est sans nul doute celle qui marquera les mémoires fribourgeoises, puisque le PSF gagne deux sièges au Conseil d’Etat, place 33 députés au Grand Conseil et ravit la préfecture d’Estavayer-leLac avec un jeune candidat que personne n’attendait : Pierre Aeby. Les années 1980–1990 soulignent aussi les faiblesses d’une gauche toujours en proie à des divisions internes. Certains cadres, membres du Groupe d’Yverdon, reprochent aux ténors du mouvement d’être trop à droite. Ainsi, Denis Clerc, président du PSF, claque la porte du parti, précédé par Félicien Morel, vice-président du PSS, partisan de la voie centriste de la social-démocratie. Loin de mettre à terre un parti qui a fait ses preuves dans toutes les instances politiques, ces querelles doctrinales vont renforcer les convictions des militants et des élus du PSF avec, aux résultats des divers scrutins, le succès que l’on sait. Pierre Jenny, licencié en lettres de l’Université de Fribourg publie en juin prochain son travail de licence intitulé Du Noir au Rouge. La mémoire ouvrière fribourgeoise à travers la vie et les écrits de Joseph Meckler (1870–1914) dans la collection Aux sources du temps présent * Voir Mauroux, René : Histoire du Parti socialiste fribourgeois. Entre-deux-guerres, 1918 –1939. Parti socialiste suisse. ** Voir Ruffieux, Louis : 1981, l’ouverture au pluralisme, La Liberté du 13 octobre 2001.

En 1905, la première section socialiste du canton était créée à Fribourg. Cent ans plus tard, le Parti socialiste représente une force incontournable dans le paysage politique fribourgeois. L’année 2005 sera donc une année de fête et d’évènements politiques ! PAR SOLANGE BERSET

Le Parti socialiste fribourgeois s’apprête à fêter son centenaire avec ses milliers de membres et sympathisants, ses élus fédéraux, cantonaux et communaux. Le hasard du calendrier veut qu’en cette année de centenaire, le Parti socialiste fribourgeois a l’honneur de voir deux de ses élues présider les plus hautes instances de notre canton : Ruth Lüthi, Conseillère d’Etat, préside le Conseil d’Etat du Canton de Fribourg et Anne-Claude Demierre, députée, préside le Grand Conseil fribourgeois. Un engagement constant au service de l’Homme et du bien commun Pendant un siècle, par ses luttes au sein et en dehors des institutions démocratiques, le mouvement ouvrier a conduit l’Etat, malgré l’op-

position d’une bourgeoisie privilégiée, à prendre en charge toute une série de tâches sociales essentielles. Aujourd’hui, la crise financière de l’Etat et ses difficultés à utiliser efficacement les richesses en faveur d’un bien-être général mettent en danger les conquêtes sociales si chèrement acquises. De plus, elle bloque des propositions socialistes dans de nombreux domaines notamment ceux de la famille, de la formation ou des assurances sociales. Afin de porter ses valeurs et faire passer ses idées, le Parti socialiste fribourgeois a la chance de compter sur l’engagement actif de ses élus dans les exécutifs ou législatifs fédéraux, cantonaux et communaux. Il utilise activement l’initiative et le référendum. Initiative cantonale « Rabais d’impôts pour les familles » La dernière initiative déposée par le PSF et validée par le Grand Conseil en juin 2004 sera bientôt soumise au peuple fribourgeois. Elle s’intitule « Rabais d’impôts pour les familles » et demande d’introduire la déduction d’un forfait de 700 francs par enfant et de 850 francs dès le troisième enfant et ceci directement de la facture d’impôts. Le Parti socialiste fribourgeois s’engagera de toutes ses forces pour que le peuple l’accepte.

LES FESTIVITÉS DU 100 ÈME ANNIVERSAIRE ■

Samedi 16 avril 2005, les Jeunes socialistes convient les jeunes Fribourgeoises et Fribourgeois à une soirée concert au centre Fries, à Fribourg.

Vendredi 29 avril 2005, une conférence abordera les 100 ans d’histoire du socialisme fribourgeois. Elle aura lieu au secrétariat de PSF (Rte de la Fonderie 2 à Fribourg).

Jeudi 19 mai 2005 aura lieu le Congrès annuel du Parti socialiste fribourgeois à la Grenette à Fribourg. Il sera l’occasion de tirer le bilan politique de l’action des élus socialistes au sein des autorités fribourgeoises.

Samedi 25 juin 2005, le Parti socialiste fribourgeois accueillera l’assemblée des délégués du Parti socialiste suisse au Forum Fribourg.

Samedi 3 septembre, le Parti socialiste rendra plus particulièrement hommage à ses anciens militant-e-s lors d’un pic-nique organisé à l’intention de tous les membres et sympathisants.

Jeudi 20 septembre, Pierre Jenny sera au Café des Maréchaux, à Fribourg, pour parler de son livre : « Du noir au rouge – La mémoire ouvrière fribourgeoise à travers la vie et les écrits de Joseph Meckler (1870 – 1914) ». Cet ouvrage retrace l’histoire des ouvriers et des premiers militants de gauche au tournant des XIXème et XXème siècle.

Nouvelle Constitution Les prochains défis seront les modifications légales nécessaires suite à la mise en oeuvre de la nouvelle Constitution fribourgeoise acceptée en votation populaire, malgré l’opposition d’une grande partie de la droite qui a qualifié le projet de « trop socialisant ». Il faut relever l’excellent travail effectué par le groupe socialiste à la Constituante puisque celui-ci, grâce à un engagement intensif, a réussi à inscrire bon nombre de ses propositions (vote des étrangers au niveau communal, un enfant une allocation, le partenariat enregistré, la motion populaire, le conseil de magistrature etc.). Les élus du Parti socialiste fribourgeois oeuvreront à la réalisation de ces objectifs. Depuis 100 ans, le Parti socialiste fribourgeois s’engage pour plus de justice sociale, pour une société solidaire avec les plus faibles, pour une société dans laquelle chaque être humain puisse vivre dignement. A l’aube de son deuxième siècle d’existence, le Parti socialiste fribourgeois constate qu’il est et reste le garant de la solidarité à tous les niveaux. Son action et ses propositions constructives sont les seuls répondants aux attaques incessantes d’une droite de plus en plus arrogante. Constatant que beaucoup de personnes ne participent pas ou plus à la vie politique ni au processus de prise de décision, le Parti socialiste fribourgeois va tout au long de l’année inciter et encourager chaque citoyenne et citoyen à s’engager activement dans la vie démocratique du canton. Solange Berset, deputée au Grand conseil, présidente du Parti Socialiste Fribourgeois


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quotas

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DAVANTAGE DE FEMMES EN POLITIQUE La Suisse est un pays des quotas, linguistiques et partisans notamment. Mais depuis la votation en mars 2000 qui a vu l’initiative des quotas rejetée à 80%, les quotas de sexe sont devenus une sorte d’épouvantail. Pour rompre cette gêne, pour en discuter ouvertement et confronter les opinions divergentes à ce sujet, les femmes de tous les partis politiques représentés au parlement fédéral (à l’exception des femmes de l’UDC) ont décidé d’organiser un débat autour de cette question. A Berne, le 22 avril 2005, dès 15h, des personnalités de la politique, des sciences et du monde économique confronteront leurs idées à ce sujet. Ces conférences seront suivies d’un débat entre les présidentes des groupes de femmes des partis politiques suisses. PA R M A R I A ROT H - B E R N A SC O N I

La discussion autour des quotas de sexe en politique n’a nullement perdu de son actualité. En effet, si lors des dernières élections nationales, le pourcentage des femmes élues au parlement fédéral a atteint 25 % (le meilleur résultat depuis l’introduction du droit de vote des femmes), l’élection des membres du Conseil fédéral a démontré que le souci de la représentation équitable entre les sexes n’était pas une priorité. Elle a cependant a eu des conséquences positives sur l’engagement des femmes. Ainsi, après le 10 décembre 2003, les femmes socialistes et les femmes radicales ont pris l’initiative de réunir les femmes des partis représentés au Parlement fédéral pour discuter et préparer des actions concrètes. La prochaine étape de la collaboration consiste en la mise sur pied de la conférence sur les quotas de sexe en politique du 22 avril prochain à laquelle hommes et femmes de tous les partis politiques sont cordialement invités. Les mesures de discrimination positive dont font partie les quotas, constituent une des étapes les plus controversées de l’histoire anti-discriminatoire. Ces mesures ne constituent pas une exception au principe de l’égalité conçu trop restrictivement comme l’envers d’une interdiction de discriminer, mais en font partie intégrante.

Les mesures positives sont celles qui usent de manière intentionnelle des critères ascriptifs, tels que la race ou le sexe d’une personne, afin de la favoriser, souvent en raison de désavantages infligés par le passé au groupe dont elle est issue, indépendamment de son caractère minoritaire. Il s’agit de normes juridiques qui tendent à éliminer la structure inégalitaire du pouvoir due à leur sous-représentation à tous les niveaux de la société. Le modèle asymétrique est une conception matérielle de la justice, une conception non individuelle du mérite et de la faute, en opposition au système symétrique qui part du préfixe que tout est égal et pareil, que les chances de tout le monde sont les mêmes. Je prétends que le premier modèle correspond aux idées socialistes alors que le deuxième trouve son fondement dans le libéralisme. Pour nous, l’Etat doit intervenir de manière à redresser les conséquences de la discrimination passée ou encore existante. En effet, la neutralité de l’Etat revient à cautionner le statu quo. Autrement dit, une situation inégale traitée de manière égale revient à cautionner l’inégalité. C’est largement admis en droit suisse et international. Pour les socialistes, une démocratie n’existe que dans une société où chaque individu jouit d’un pouvoir égal à participer à sa construction. L’universalisme semble dans l’abstrait répondre à toutes les exigences d’une démocratie égalitaire entre les sexes. En fait, la réalité sociale des femmes et des hommes n’est pas la même et on ne peut pas, dès lors, traiter les femmes et les hommes en prenant la vie des hommes comme mesure neutre. Affirmer l’universalité des droits revient à nier la discrimination encore existante basée sur le sexe. La société actuelle n’est pas encore une société mixte. Prenons pour exemple l’organisation du travail qui se déroule comme si tous les salariée-s étaient des hommes célibataires ou mariés avec une femme au foyer à la maison. Comment sinon expliquer la difficulté des hommes de pouvoir travailler à temps partiel, même dans les postes de hauts cadres ? Ou la fierté exprimée quand on peut accumuler les heures supplémentaires ? On peut imaginer que les femmes, en raison de leur expérience du travail familial et de leur situation de minorité ont une sensibilité, des capacités et des priorités différentes de celles des hommes. Certaines

« La société actuelle n’est pas encore une société mixte ».

études menées en Suisse montrent qu’elles seraient plus progressistes que les hommes en matière d’environnement, de droit de la personne ou de défense des minorités. Ces idées ouvertes au changement sont incontestablement des atouts pour adopter des politiques qui s’adaptent au monde qui est le nôtre. De même, l’habitude de jongler entre différentes activités exigeantes (travail professionnel et au foyer) peut être très utile dans une activité politique, qui demande de travailler en même temps sur plusieurs dossiers complexes. Une pratique non discriminatoire ne sera possible que si elle est soutenue par une volonté et une pression sans faille. Une politique volontariste des partis, du gouvernement et des associations féminines doit être conjuguée. Les pays nordiques montrent l’efficacité de cette attitude. Quand il le faut, ils n’hésitent pas à utiliser les quotas. De même, la limitation drastique du cumul et de la durée de mandats et des fonctions permet un meilleur partage et exercice du

PHOTO : EX-PR ESS

pouvoir. Sans oublier les mesures d’accompagnement notamment en matière de conciliation entre les vies professionnelle et familiale. Une dernière observation doit nous faire pencher pour les mesures positives en politique : dans le monde du travail, on a constaté qu’une femme ne postule à une annonce d’embauche qu’à condition de remplir 7 critères sur 10, un homme lui, postule s’il en remplit 3. En politique aussi, les femmes hésitent plus longtemps que les hommes. Alors, poussons les partis à aller chercher des femmes, elles existent ! Instaurons les quotas pour obliger les partis à faire des efforts en faveur des femmes. Maria Roth-Bernasconi, conseillère nationale et co-présidente des Femmes socialistes suisses


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lectures

socialistes.ch AVRIL 2005

Instantané pris lors d’un Comité d’entreprise à l’usine Boillat en novembre 2004.

QUAND « LA BOILLAT » ÉTAIT EN GRÈVE

SUISSE-UE

Froide matinée du 16 novembre. La révolte éclate. En quelques minutes, les ouvriers stoppent les machines, arrêtent le cycle de la fusion ; les employées débranchent les téléphones et les cadres éteignent leurs ordinateurs. En moins d’un quart d’heure, Swissmetal Reconvilier ne répond plus, ne produit plus, ne bouge plus. Ses 400 employés annoncent une grève totale et illimitée. Qu’est-ce qui a bien pu pousser le personnel à s’engager dans un conflit si dur ? Ce conflit, qui durera dix jours, fait l’effet d’une bombe dans tout le pays et restera gravé longtemps dans les mémoires. Car la grève des travailleuses et des travailleurs de Swissmetal Boillat a été longue, digne et courageuse, dans une région et dans un secteur économique peu habitués, s’il en est en Suisse, à pareil évènement. Si toutes les grèves, gagnées ou perdues, sont exemplaires, celle de « La Boillat » l’est particulièrement. Elle s’inscrit dans la lignée des nombreux et récents conflits qui ont secoué le pays depuis que les managers et les financiers remplacent les industriels qui pouvaient parfois incarner la continuité, le savoir-faire de leurs employés. Les

Le 6 décembre 1992, la majorité des citoyennes et des citoyens suisses rejetaient l’adhésion de leur pays à l’EEE. Le 21 mai 2000, ils approuvaient une première série d’accords bilatéraux visant à sortir la Suisse de son isolement. La Suisse n’en a pas pour autant fini son « flirt » avec l’Union européenne, puisque les 5 juin et 25 sept. 2005, deux nouveaux référendums porteront sur la question européenne : participation à l’espace Schengen / Dublin et extension de la libre circulation des personnes aux nouveaux pays membres de l’Union. Quels sont les enjeux de ces scrutins ? Les mesures d’accompagnement adoptées par le Parlement seront-elles suffisantes pour combattre le dumping social et salarial découlant de l’élargissement de l’Union européenne à l’Est ? Pourquoi la Suisse ne pourra-t-elle pas éternellement construire sa politique européenne en empruntant la voie bilatérale et pourquoi une adhésion à l’Union est-elle incontournable ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles les auteur-e-s de ce livre tentent de répondre. Un ouvrage de réflexion, mais destiné à l’action, écrit par des militant-e-s syndicaux et socialistes.

travailleuses et les travailleurs, les cadres aussi à Reconvilier, se sentent désormais légitimés, poussés, à contester les politiques à court terme mises en place par les conseils d’administration. Mais après combien de souffrances et parfois trop tardivement. Le plus grand des mérites de celles et ceux de « La Boillat » aura sans doute été de ne pas attendre que tout soit dit pour opposer leurs savoirs aux projets des actionnaires. Dans ce livre aux nombreuses illustrations, les travailleuses et les travailleurs qui se sont confiés au journaliste Pierre Noverraz et Fabienne Blanc-Kühn, qui a épaulé le mouvement, témoignent sans fard des journées et des nuits qu’ils ont vécues ainsi que des grands et des plus petits moments de cette grève. Alors que l’employée Catherine Voirol brosse l’histoire de son usine, André Daguet, Renzo Ambrosetti et Jean-Claude Rennwald pour Unia et Paul Rechsteiner pour l’USS, complètent la réflexion des travailleurs.

QUAND « LA BOILLAT » ÉTAIT EN GRÈVE …

SUISSE-UNION EUROPÉENNE

Editions : L’Evénement syndical SA. Ce livre peut être commandé en remplissant ce coupon ou redaction@evenement.ch ou fax 021 321 14 64 ou tél. 021 321 14 60 / 68; prix : 20 francs + 3 francs de port. (Parution début mai 2005)

Editions CJE, CP 140, 2830 Courrendin, www.rennwald.ch Env. 220 pages ; en souscription : CHF 20.– + frais d'envoi ; après souscription : CHF 27.–

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Je commande exemplaire(s) du livre Suisse-Union européenne – Les 44 questions qui irritent les Helvètes

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AVRIL 2005

2 X OUI POUR UNE SUISSE PLUS OUVERTE Le 19 mars, les quelque 200 délégué-e-s socialistes réunis à La Chaux-de-Fonds ont décidé, à une large ma-

cours de politique générale, Hans-Jürg Fehr a souligné qu’il s’agissait désormais pour le PS de passer à l’offensive et de soutenir des réformes constructives après avoir défendu avec

jorité, de recommander de voter deux fois oui lors des votations fédérales du 5 juin prochain. Les seconds accords bilatéraux ont ainsi été particulièrement bien négociés par la Suisse, selon le conseiller national Mario Fehr. Comme Micheline Calmy Rey, il s’est dit convaincu que les progrès en matière d’asile, de protection des données et de lutte contre la criminalité justifiaient un oui de gauche sans équivoque. Pour la conseillère nationale Liliane Maury Pasquier et le conseiller national Claude Janiak, accepter la loi sur le partenariat enregistré revient également à donner un signe fort d’ouverture et de tolérance en direction d’une minorité aujourd’hui discriminée. Le texte apporte par ailleurs plusieurs améliorations substantielles dans la vie quotidienne des lesbiennes et des gays. Dans son dis-

succès une Suisse sociale, équitable et écologique à l’occasion des votations fédérales de l’an dernier. Que cela soit en soutenant les objets du 5 juin prochain ou dans le domaine de la politique familiale (réduction des primes maladie des enfants, allocations familiales) comme de la protection de l’environnement (taxe sur le CO2, liaisons à grande vitesse). Autre point fort de l’Assemblée de La Chaux-de-Fonds : la politique régionale. Le PS rejette le futur des régions dites périphériques tels que l’envisagent la droite et Avenir Suisse. Pour contrer leur vision, les délégué-e-s socialistes ont ainsi approuvé 10 thèses qui évoquent notamment la nécessité du maintien d’un service public de qualité étendu à l’ensemble du pays.

CAMPAGNES EN VUE DU 5 JUIN Le matériel suivant est à disposition : ■ Dépliant Schengen, affiches A2 Schengen, argumentaires

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AGENDA 21 LOCAL EN ROUTE : MOBILITÉ ET FLEXIBILITÉ En 2005, l’Association Agenda 21 local projette de promouvoir des processus d’agenda local dans dix communes suisses. Elle organisera ainsi plusieurs événements et actions pour lancer le mouvement. Son offre se focalise sur la mise en réseau d’acteurs locaux et s’adresse à des communes qui n’ont pas encore leur agenda du développement durable. En cinq ans de projets, l’association, qui regroupe des organisations de protection de l’environnement, des syndicats, des représentants d’églises, des organisations Nord-Sud et des partis politiques dont le PS, a pu accumuler de riches expériences. Dès 1999, elle a organisé des séminaires de formation dans toute la Suisse et incité de nombreuses personnes à tenter l’aventure AL21, aux

niveaux de quartiers et de communes. Pour ce qui est du projet « Agenda 21 local en route », il a pour objectif de créer des groupes de travail. Dans un premier temps, l’association prend contact avec les quelque 400 ambassadeurs qui ont suivi ses séminaires de formation. D’entente avec l’ambassadrice ou l’ambassadeur de la commune, elle invite les membres locaux de ses organisations partenaires et d’autres cercles intéressés à une manifestation de lancement afin d’échanger des idées sur l’élaboration d’un agenda local. Seront retenus en priorité les projets qui intègrent tous les groupes de la population. Il importe aussi que les autorités et l’administration communales soient impliquées d’entrée de jeu. Dans un deuxième temps, un groupe de travail se constitue avec les personnes intéressées.

Il invite la population à une journée de planification, un remue-méninges ou des ateliers et valorise les résultats de l’exercice. Le bureau de projets de l’association lui prête volontiers son aide pour traduire les idées récoltées en mesures concrètes. A noter encore que le projet est largement soutenu financièrement par l’Office fédéral du développement territorial (ARE), l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et la Direction du développement et de la coopération (DDC). Pour plus d’information, n’hésitez pas à contacter Christine Müller, responsable du projet au 079 544 42 63 ou à l’adresse : agendaunterwegs@bluewin.ch

CONSEIL DE L’ÉGALITÉ C’est le 8 mars dernier, à l’occasion de la journée internationale des femmes que le PS a présenté le Conseil de l’égalité. Ce nouvel organe du parti a pour objectif principal d’améliorer la visibilité politique des questions liées à l’égalité et de donner des impulsions fortes dans ce domaine. Sur un plan symbolique, sa composition est formée de 6 femmes et d’un homme, par contraste avec la domination outrageusement masculine au sein du Conseil fédéral. Le Conseil de l’égalité analyse la politique fédérale dans tous les aspects qui touchent à l’égalité. Il sélectionne les thèmes prioritaires et rassemble les informations pertinentes. Il élabore des propositions permettant d’avancer et veille à ce qu’elles soient relayées, principalement sur le plan parlementaire, en soutenant de manière adéquate le travail du Groupe socialiste de l’Assemblée fédérale. Il prend de même toute autre initiative

favorisant la mobilisation de l’opinion publique. À l’intérieur du parti également, le Conseil de l’égalité évalue les progrès réalisés dans la promotion de l’égalité et propose au besoin les moyens de progresser mieux. Il prête aussi une attention particulière aux secteurs où des mandataires socialistes exercent une fonction de responsabilité. Ces prochaines semaines,

le Conseil de l’égalité va ouvrir un site Internet spécifique, prendre position par le biais de communiqués et autres manifestations à l’endroit des médias et chercher, selon les échéances, à réunir les forces engagées sur le terrain par le biais de rencontres thématiques. Il publiera régulièrement un rapport sur l’avancement de l’égalité et sur ses activités.

Les membres du Conseil de l’égalité : G. Savary, J. GyrSteiner, H.-J. Fehr, M. Roth-Bernasconi, S. Leutenegger Oberholzer, M. Carobbio et P. Bruderer (de g. à dr.)


agenda

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socialistes.ch AVRIL 2005

FORMATION ATOME ET ÉNERGIES RENOUVELABLES Histoire de mettre en oeuvre les décisions prises par l’Assemblée des délégué-e-s du 26 juin 2004, le PS va mener une campagne contre le nucléaire et en faveur des énergies renouvelables. Principaux objectifs : empêcher la construction d’une nouvelle centrale atomique et présenter un plan de mesures destinées à favoriser les alternatives clémentes pour l’environnement. Afin d’élaborer cette campagne, un colloque national sera organisé le 12 novembre 2005 à Bâle. Les partis cantonaux seront étroitement associées à sa préparation et recevront de plus amples informations ces prochains jours.

AGENDA PS SUISSE – WWW.PSSUISSE.CH

GENÈVE – WWW.PS-GE.CH

Lundi 11 avril 2005 : conférence de presse du Comité interpartis en faveur de la loi sur le partenariat enregistré ■ Mardi 19 avril 2005 : conférence de presse du Comité interpartis de gauche en faveur de Schengen / Dublin ■ Lundi 30 mai 2005 : session d’été des Chambres fédérales (jusqu’au 17 juin) ■ Samedi 25 juin 2005 : Assemblée des délégué-e-s au Forum de Fribourg

Jeudi 7 avril 2005, à 20h, dans les locaux du PSG : assemblée générale du PSG ■ Samedi 9 avril 2005, de 10h à 14h, à la Place du Molard : stands de toutes les sections du PSG, dans le cadre de la campagne pour le droit de vote et d‘éligibilité des étrangersères sur le plan communal ■ Dimanche 24 avril 2005 : votations cantonales, avec les deux initiatives pour le droit de vote et d‘éligibilité des étrangers-ères, ainsi que 6 objets liés aux coupes budgétaires

PS FEMMES – WWW.PS-FEMMES.CH

Samedi 9 avril 2005, 10h30, Palais fédéral : journée de formation consacrée à l’Europe ■ Samedi 30 avril 2005, 10h30, Restaurant Public à Berne : Conférence ordinaire des Femmes socialistes suisses et journée de mise en réseau sur le thème « Femme et médias » ■ Samedi 21 mai 2005, 11h00, cinéma Lichtspiel à Berne : projection de SOTTOSOPRA ou la fin du patriarcat (4 portraits du mouvement des femmes dont celui de Christiane Brunner) ■ Samedi 11 juin 2005, 10h30, Palais fédéral à Berne : Comité des Femmes socialistes ■

PS FEMMES ORDRE DU JOUR

de la Conférence ordinaire des Femmes Socialistes Suisses du 30 avril 2005 10h30 11h00 11h05

11h10

11h20 11h30 11h55

12h35

14h00 14h00

14h40

15h30 15h50

16h30

Début de la conférence Rapports d’activité 2003–2004 Elections I : présidence Election des Co-Présidentes Discours des Co-Présidentes Elections II : comité des Femmes Trois membres du comité des Femmes de la conférence de coordination Huit membres du comité des Femmes de l’Assemblée des délégué-e-s Propositions à l’attention de la conférence Résolutions Exposé d’Anita Klöti, rédactrice de l’étude « le genre dans la communication lors des élections fédérales de 2003 » Fin de la conférence ordinaire, repas

Début de la journée de mise en réseaux « La femme et les médias » « Les écueils à éviter » avec Ursula Hürzeler et Anita Fetz Modératrice : Katrin Küchler « La question du genre dans les médias audiovisuels » Claudine Traber, du Syndicat de la communication ssm ; Katrin Küchler, rédactrice en chef de links.ch « La presse écrite : une plate-forme pour les femmes » « Le cabaret de l’égalité », de et avec Michaela Marie Drux

Fin de la journée de mise en réseaux, apéro

FRIBOURG – WWW.PS-FR.CH

Jeudi 14 avril 2005, à 20h00 : séance du Comité directeur au secrétariat du PSF ■ Jeudi 28 avril 2005, à 20h00 : séance du Comité directeur au secrétariat du PSF ■ Vendredi 29 avril 2005, à 19h00 : cours de formation du PSF : « 100 ans de socialisme fribourgeois » donné par M. Pierre Jenny au secrétariat du PSF ■ Jeudi 19 mai 2005, à 19h00 : Congrès ordinaire du PSF à la salle de la Grenette à Fribourg. ■

NEUCHÂTEL – WWW.PSN.CH

Dimanche 10 avril 2005 : élections cantonales. Rassemblement des camarades dès 13h00 au restaurant Max et Meuron (Théâtre du Passage) à Neuchâtel ■ Dimanche 1er mai 2005 : 2ème tour des élections cantonales ■ Mardi 31 mai 2005 : session du Grand conseil (installation des autorités) ■ Samedi 18 juin 2005 : Congrès du PSN au Val-de-Travers ■

VALAIS – WWW.PSVR.CH ■

Samedi 14 mai 2005, à 14h, à la salle polyvalente de Vionnaz : Congrès ordinaire du PSVR

VAUD – WWW.PS-VD.CH

Mardi 5 avril 2005 à 19h30 à Nyon. La conseillère d‘Etat Anne-Catherine Lyon abordera différents thèmes dans le cadre de la tournée des mandataires socialistes dans les sections régionales. ■ Samedi 9 avril 2005 à 14h à Essertines : Congrès ordinaire du PSV. Al’ordre du jour : les prises de position sur Schengen / Dublin et le partenariat enregistré ainsi que le rapport de gestion 2004 ■ Dimanche 17 avril 2005 : votations cantonales sur les décrets fiscaux et la loi sur les EMS ■

JURA – WWW.PSJU.CH

Mardi 5 avril 2005, 19h00 : Comité directeur du PSJ ■ Mardi 12avril 2005, 18h00 : réunion du groupe de travail chargé de la révision des statuts du PSJ ■ 24 et 25 juin 2005 : séminaire à Strasbourg du Comité directeur du PSJ et du Groupe socialiste au Parlement jurassien ■

JURA BERNOIS – WWW.PSJB.CH ■

Jeudi 12 mai 2005, 19h30 : Congrès ordinaire du PSJB au restaurant Le Central à Tavannes


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