La Main Tendue n°3

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Bulletin du Club Parrainage du collège Paul Bert d’Auxerre

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0,50 E

Octobre 2006

Nous avons reçu de nouvelles photos d’Yvette…

Yvette, sa sœur jumelle et sa maman


Le club parrainage du collège Paul Bert entre désormais dans sa cinquième année d’existence et son succès auprès des élèves ne cesse de grandir. Après une première expérience de parrainage d’une classe au Sénégal, en 2002, nous nous sommes engagés dans une action plus précise, mais aussi plus longue dans le temps: le parrainage d’une petite fille, prénommée Yvette, qui est scolarisée dans l’école d’Agbanou, au sud du Bénin. Cette action est un réel enrichissement pour tous. Nous apprenons en effet beaucoup, tant à travers les courriers que nous échangeons avec Yvette et l’ensemble de ses camarades de classe, qu’à travers les recherches que nous effectuons pour mieux connaître le Bénin. L’an passé, les élèves ont créé leur petit journal, afin d’une part, de vous informer, et d’autre part de permettre aux anciens membres du club, désormais au lycée, de continuer à avoir des nouvelles de leur petite protégée. Ce troisième numéro, que nous avons réussi à boucler in extremis, vous permettra de voir où nous en sommes dans les actions entreprises. Vous pourrez également découvrir de nouvelles photos d’Yvette, de sa famille et de son école et vous pourrez même vous perfectionner en langue fon…

M. Dollé, professeur coordonnateur

P 2 La vie du Club P3 P 4 Des nouvelles d’Yvette P5 P 6 Mieux connaître le Bénin > L’école au Bénin P 7 > La langue Fon (suite) P 8 Les autres clubs de la région: celui du collège Marie Noël de Joigny.

UN NOUVEAU CONCERT DE CHANTAL EDEN EN PERSPECTIVE Les années passent mais la motivation des élèves du club, plus nombreux que jamais, est toujours aussi ardente. Cette année s’annonce une fois encore riche d’évènements, puisqu’un concert de solidarité est prévu au printemps 2007… Entre autres choses...

Le club parrainage version 2006 ! Et encore, certains élèves étaient absents...

Le premier groupe, animé par M. Dollé, se réunit le mardi Une nouvelle année com- de 12 h 45 à 13 h 25. Il est mence pour le club parrainage plus particulièrement chargé de notre collège, et avec elle de la réalisation de notre petit une nouvelle donne. Le nom- journal et de la gestion finanbre d’élèves désireux de s’in- cière. Nous vous rappelons vestir dans cette action de so- que le club fonctionne sur le lidarité ne cesse de grandir. principe de l’autogestion. Il Heureusement, un second possède ses propres fonds, qui professeur d’histoire géogra- permettent de financer la scophie, Monsieur Hulnet, nous a larité d’Yvette (250 euros par rejoint, ce qui a permis d’ou- an) et de réaliser un certain vrir une seconde section et nombre d’achats et d’actions, d’accueillir de nouveaux destinés à l’école d’Agbanou. membres. Le club compte Le second groupe, animé par aujourd’hui quarante cinq M. Hulnet, se réunit le venparticipants, de la sixième à la dredi, aux mêmes heures et a troisième. Il a donc fallu met- entrepris de réaliser une expotre en place une nouvelle or- sition sur l’Afrique de l’Ouest ganisation, afin que tout le et plus particulièrement sur le monde puisse participer acti- Bénin, sa culture, son histoire, vement, sans pour autant mo- ses populations, etc… Les deux sections proposent difier ni les objectifs ni les 2 des projets et des achats (par principes de notre action. Le fonctionnement du club

exemple de matériel scolaire), mais la décision se fait en commun, à la majorité des voix. Les courriers destinés à Yvette et à ses camarades sont également réalisés dans chacun des deux groupes et envoyés conjointement au Bénin. En fait, l’essentiel des actions, se fait ensemble, car il n’y a toujours qu’un seul et unique club parrainage. Bilan de l’année 2005-2006 L’an passé, le club a franchi un cap. Nous avons établi un certain nombre de contacts, qui nous permettent aujourd’hui d’être plus efficaces. Par exemple, nous sommes désormais en liaison directe, via Internet, avec Mme Patricia Saizonou, responsable d’« Aide et Action » Bénin,


chargée des relations d’échanges et de parrainage, que nous remercions d’ailleurs au passage pour son aide précieuse. Cela nous permet, en effet, d’être au courant dès qu’un courrier, un paquet ou un colis arrive. Cela nous permet également d’avoir des renseignements précieux sur les besoins de l’école d’Agbanou. Et nous ferons bien entendu de notre mieux pour répondre à ceux-ci, dans la mesure de nos possibilités. Mais notre club a des moyens modestes, qui proviennent exclusivement des actions réalisées par les élèves. L’an passé, ce sont les ventes de gâteaux, de boissons et de petits journaux, durant les différentes réunions parents professeurs, qui ont fait rentrer le plus d’argent dans nos caisses. Les bénéfices ont dépassé en tout les 300 euros. Cela a permis d’acheter une cinquantaine de cahiers, des jeux de stylos de différentes couleurs, des crayons à papier, des gommes, des taillecrayons, du petit matériel de géométrie, etc. Nous tenons, à cet égard, à remercier chaleureusement tous les parents qui ont confectionné les succulents gâteaux, ainsi que tous ceux qui ont contribué à ce succès, en achetant quelque chose à notre stand. Certains se sont d’ailleurs montrés fort généreux en donnant plus qu’ils ne devaient réellement; nous les en remercions. L’an passé, nous avons échangé davantage de courriers avec Yvette, que les années précédentes, et les progrès remarquables en français de notre petite protégée permettent désormais un véritable dialogue. Nous avons envoyé quatre paquets d’une capacité de deux kilos, et vous pouvez croire que nous les avons bien remplis. Dans celui de décembre, par exemple, en plus des lettres , cartes et dessins destinés à Yvette, nous avons ajouté un livre calendrier avec de superbes photos, des paquets d’amandes pour les 46 élèves de la classe de CE2, ainsi que des

guirlandes et décorations de Noël. Au final, ces dernières ont fini dans la chambre d’Yvette, qui était ravie. Dans le paquet de mars, nous avons envoyé du petit matériel scolaire et un appareil photo jetable, dans l’espoir d’avoir des photos récentes (rappelons que nous avions déjà fait un tel envoi l’an passé, mais que l’appareil n’était jamais arrivé à destination). Dans celui de juin, le dernier à ce jour, nous avons envoyé des livres. dont quelques-uns destinés à l’organisation d’un concours de dessins. En effet, nous avons demandé à la maîtresse d’Yvette d’organiser ce petit concours et de récompenser les meilleurs dessinateurs, en leur donnant un petit livre d’histoires enfantines. Pour certains, ce sera peut-être le premier livre qu’ils emmèneront à la maison… La petite chose qui est un peu embêtante parfois, mais à laquelle nous nous sommes peu à peu habituée, c’est le décalage qui existe entre les courriers que nous envoyons et les réponses que nous recevons. Cela s’explique par le fait que le représentant d’Aide et Action ne se rend dans le village d’Agbanou qu’à certaines périodes de l’année. Il y apporte les nouveaux paquets et réceptionne la lettre qu’Yvette a écrite en réponse au courrier précédent. Mais quelle joie, à chaque fois renouvelée, de découvrir des nouvelles fraîches de notre filleule !

minement des cinquante dictionnaires, des casquettes et livres que le Conseil Général nous avait gracieusement offerts pour le Bénin. Nous le remercions pour sa générosité et nous avons une pensée particulière pour Mme Hadrbrolek, qui a été à l’origine de ce don. Dans un premier temps, nous avions pensé utiliser les services de la poste, mais vu le poids et donc le coût, nous y avons renoncé. Nous avons alors reçu une aide très précieuse d’un enseignant de Joigny, d’origine béninoise, M. Jonas Gaba. Il s’est lui-même proposé de nous garder une place, lorsque son association « Joigny Baobab » (voir notre article en dernière page), enverrait un conteneur vers le Bénin. Mais, comme cela semblait ne pas être dans l’immédiat, M. Gaba a proposé un autre moyen. Il nous a demandé de préparer des petits colis d’environ six kilos, ce que nous avons immédiatement fait. Dans le premier, nous avons placé quarantehuit cahiers, dans le second, nous avons mis douze dictionnaires de langue française, etc... Nous avons remis ces paquets à M. Gaba, qui les confie, lorsque l’occasion se présente, à certains de ses amis béninois qui viennent lui rendre visite et qui acceptent gentiment de prendre un colis dans leurs bagages. Ces derniers les apportent ensuite directement dans les bureaux d’« Aide et Action », à Cotonou, où ils sont pris en charge par Mme Saizonou. C’est ainsi que le premier colis est arrivé sans encombre, grâce à M. Séraphin Dossoumon, que

Où en sont les colis ? L’an passé, l’action qui nous a le plus occupé a été l’ache-

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www.chantaleden.com

nous remercions au nom d’Yvette et de ses camarades. Les actions prévues cette année Les actions habituelles sont bien entendu reconduites: la vente de gâteaux, boissons et journaux, lors des réunions parents professeurs, les envois de courriers et paquets, ainsi que la confection d’un quatrième numéro de notre petit journal, pour le mois de mars. Nous suivons également de près l’acheminement des derniers colis. Il se pourrait d’ailleurs que deux d’entre eux prennent le chemin du Bénin dès le début du mois prochain. Mais, les deux grands axes pour cette année sont, d’une part, l’exposition sur l’Afrique de l’Ouest, dont nous vous parlions plus haut, et un nouveau concert de Chantal Eden, que nous sommes en train d’organiser pour le printemps 2007, en collaboration avec le club parrainage du lycée Fourier. Nous sommes actuellement en pleine négociation pour la salle. Pour ceux qui nous suivent depuis plusieurs années, vous vous rappelez sans doute du dernier concert de Chantal, à Auxerre, en mai 2005, qui avait remporté un vif succès, et qui nous avait permis de faire rentrer pas mal d’argent dans nos caisses. Car en plus d’être une artiste accomplie, auteur, compositeur, interprète, de plus en plus connue dans les pays francophones, Chantal Eden est également une femme au grand cœur. Elle-même marraine de l’association O.P.D.E. France, qui aide les enfants de l’Afrique des Grands Lacs, elle participe régulièrement à des concerts de solidarité et accepte, chose fort rare, de partager les bénéfices avec des associations, telles que la nôtre. Pour information, Chantal Eden vient de sortir un nouvel album, le sixième. Nous espérons que vous serez nombreux, au printemps, à venir écouter cette chanteuse française à la voix si douce...


YVETTE RÊVE DE DEVENIR UN JOUR ENSEIGNANTE Peu à peu, nous apprenons à mieux connaître notre petite filleule et son entourage, grâce notamment aux photos que nous avons reçues au printemps dernier. Yvette a beaucoup changé depuis trois ans. Elle est devenue une belle jeune fille, qui a, par son travail assidu, obtenu son passage en classe de CM 1. Depuis quelques mois, nous avons appris à vraiment mieux connaître Yvette, et un véritable dialogue s’est désormais instauré. Nous lui posons des questions sur sa famille, sur ses goûts, sur son pays et ses traditions et elle nous répond, le plus précisément possible. C’est ainsi que nous avons appris qu’elle aime beaucoup les fruits et que ses couleurs préférées sont le jaune, le bleu et le rouge. Dans sa lettre du mois de mars, par exemple, elle nous a expliqué une tradition de son pays, le caléta: « Au début des congés de Noël, certains garçons s’organisent, se déguisent et jouent au caléta. Ils passent de maison en maison, de quartier en quartier, jouent du tam tam et dansent, en échange de pièces qu’ils mettent dans une caisse, et qu’ils se partagent en fin de compte. D’autres fabriquent un carton dans lequel ils mettent des images de Jésus. Ils se promènent et font regarder les images contre des pièces. La veille de Noël, les Chrétiens vont à la messe. Les parents font des cadeaux aux petits enfants. Le lendemain, nous portons nos plus beaux habits et nous faisons la fête en famille ». Dans le même courrier, Yvette nous a fait part de son projet d’avenir: elle aimerait enseigner. Cette nouvelle nous a vraiment enthousiasmé, car ce serait un aboutissement extraordinaire pour no-

Yvette en tenue scolaire

tre action de parrainage. Nous sommes bien entendu encore bien loin d’un tel résultat, car Yvette n’a que onze ans, mais nous comptons bien faire tout notre possible pour lui permettre de réaliser un jour son rêve. En attendant, ses progrès sont à chaque courrier évidents et on peut voir à quel point elle

Yvette avec sa famille

En début d’année 2006, nous avions eu la grande joie de recevoir une cassette enregistrée par Yvette, où nous avions pu entendre sa voix, pour la première fois... Mais cela n’a pas été la seule grande surprise de l’année. En effet au printemps, nous avons reçu, par retour du courrier, l’appareil photo que nous lui avions envoyé quelques mois plus tôt. Nous avons immédiatement fait développer les clichés en duo: une série pour Yvette et sa maman Louise le club parrainage, a le soucis de bien faire. De et l’autre bien entendu pour temps en temps, elle nous Yvette. Nous avons pu consmontre même ce qu’elle a tater à quel point elle avait réalisé en classe, en nous en- changé en trois ans (date de la voyant un petit exercice de dernière photo). Elle est défrançais ou de mathématiques. sormais une belle jeune fille. Son travail est récompensé à Nous avons pu également voir sa juste valeur, puisqu’elle pour la première fois les nous a appris récemment membres de sa famille, son qu’elle était admise à passer papa, Pascal, qui est peintre en bâtiment, sa maman, en CM1. Nous l’en félicitons. Louise, qui a l’air d’être une femme très joyeuse et souriante, ainsi que les autres membres de son entourage. Nous avons appris qu’Yvette avait une sœur jumelle, mais nous ne connaissons pas encore son prénom. D’ailleurs, dans notre dernier courrier, nous avons posé, à notre petite filleule, une foule de questions. Sur certains clichés, nous avons découvert son école, ses camarades de classe, sa maîtresse, sa maison, etc… Un grand moment 4 pour nous !


La dernière lettre d’Yvette La dernière lettre que nous ayons reçue date déjà du mois de mai, et nous espérons bien recevoir prochainement des nouvelles fraîches, les cours ayant repris au Bénin, depuis seulement quelques semaines. Les progrès d’Yvette sont une fois de plus remarquables. Son écriture s’affine chaque fois un peu plus et on sent qu’elle s’exprime de mieux en mieux par écrit. Elle nous raconte, par exemple, l’éclipse solaire, qui a été totale au Bénin, sa récompense obtenue lors d’épreuves d’athlétisme… Et elle s’est même amusée à nous mettre quelques mots en fon, sachant par notre petit journal que nous lui envoyons, que nous avions fait une recherche sur sa langue natale. Par exemple, « Oun do gandji. Wêlo » signifie « Je vais bien, et vous ? » et « Edabo » se traduit « au revoir »... Yvette agrémente ses courriers de petits dessins, tels que ceux-ci:

Au jardin

Pierrette cueille des mangues

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LE BENIN EST SUR LA BONNE VOIE EN MATIERE D’ÉDUCATION Même si tous les problèmes sont loin d’être réglés en ce qui concerne le développement de la scolarisation des enfants au Bénin, les chiffres sont très encourageants: le taux de scolarisation en primaire est en effet passé de 50 % à 80 % en l’espace de quinze ans... Le système éducatif béninois s’organise autour de deux grands axes: l’enseignement primaire et l’enseignement secondaire. La priorité des autorités reste le développement du primaire, car c’est là que l’enfant acquiert les bases et c’est là également incontestablement que se trouve une des clés du développement du pays. Ce secteur accueille les enfants de La classe d’Yvette, en 2005-2006 5, 6 et 7 ans. Les études y durent six années: le Cela s’explique notamment dernier, en CE2, elle avait 45 cours d’initiation (CI), le par le poids des traditions, qui camarades ! Ces effectifs cours préparatoire (CP), le tendent à cantonner les filles chargés et le manque d’enseiCE 1, le CE 2, le CM 1 et le aux tâches domestiques. La gnants, puisqu’ils ne sont CM 2. Le contenu de l’ensei- réalité est aussi que dans de qu’environ 16 000 en prignement est organisé autour nombreuses familles, la paumaire, poussent parfois les de trois axes: les disciplines vreté ne permet pas d’envoyer instituteurs à faire un groupe instrumentales (français, ma- tous les enfants à l’école... du matin et un groupe de thématiques), les disciplines L’enseignement primaire, l’après-midi, ce qui réduit de d’éveil (histoire, géographie, c’est en tout 17 700 classes moitié, pour chaque écolier, le sciences) et les activités prati- réparties sur 4500 écoles putemps passé en classe. ques (initiation à la vie civi- bliques et 400 écoles privées, Au Bénin, lorsqu’un enfant que, artistique, économique et pour plus de 850 000 écoliers, naît, il n’est pas forcément domestique, initiation nutri- ce qui fait tout de même une inscrit sur les registres d’état tionnelle). A la fin de l’année moyenne de 47 enfants par civil, par ses parents, et cela de CM 2, les écoliers passent classe ! Rappelez-vous, en lui pose problème lorsqu’il un examen, le Certificat CP, Yvette faisait partie d’une arrive à l’âge de passer le d’Etudes Primaires (CEP), qui classe de 71 élèves, et l’an CEP, car on ne peut délivrer leur donne accès à l’enseignement secondaire. Le taux de scolarisation des jeunes béninois dans l’enseignement primaire est passé de 50 % en 1990, à plus de 80 % aujourd’hui. C’est un progrès considérable, qui ne doit cependant pas masquer les problèmes qui persistent: un enfant sur cinq reste analphabète et les filles sont nettement moins scolarisées que les garçons (91 % des garçons, mais seulement 62 % des filles). La mise en rang à l’école d’Agbanou 6

un diplôme qu’à quelqu’un dont l’identité est clairement établie. L’enseigne ment secondaire est destiné à des jeunes de 11 à 14 ans, ayant terminé avec succès leurs études primaires. Il compte deux cycles. Dans le premier, les études durent 4 ans: 6°, 5°, 4° et 3°. On y enseigne le français, l’histoire géographie, les mathématiques, les sciences physiques, la biologie géologie, la technologie, l’économie familiale et le sport. A la fin de la classe de 3°, les élèves subissent un examen: le Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC). Dans le second cycle, les études durent 3 ans: seconde, première et terminale. Elles sont destinées à consolider l’enseignement général et à étendre la culture des élèves, pour qu’ils puissent passer, en fin de cycle, l’examen du baccalauréat. On y propose cinq grandes filières: A1 et A2 (littéraires), B (économique et sociale), C et D (scientifique et technique) . L’enseignement secondaire béninois ne scolarise que 185 000 élèves, ce qui reste nettement insuffisant. Et seuls 16 % d’entre eux sont dans le second cycle. Quant à la disparité garçons filles, elle est encore plus nette: 71 % de garçons pour 29 % de filles ! Et tout cela pour seulement un peu plus de 3000 enseignants, to utes disciplines confondues. Il reste donc encore beaucoup à faire...


AINSI FONT LES FONS (suite) Dans notre précédent numéro, nous vous avions appris les rudiments de la langue natale d’Yvette: le fon. Nous vous avions alors promis une suite, afin d’enrichir votre vocabulaire, que voici... Pour bien s’imprégner de la logique de cette langue, il est indispensable de connaître un peu les coutumes, les conditions et les habitudes de vie du peuple béninois, parfois fort différentes des nôtres. Par exemple, il ne faudrait pas vous étonner d’entendre un béninois vous dire « Un kwiji din. Na lewu mi » (je suis sale. Je voudrais me laver). Car, si vous habitiez le Bénin, vous vous rendriez compte à quel point il est difficile de rester propre bien longtemps et vous seriez ravi de pouvoir prendre une douche fraîche, en fin de journée.. D’une part, il n’y a là bas que peu de pavage ou d’herbe et quasiment tous les sols sont recouverts de sable, ce qui salit rapidement. Les pavés et le bitume sont très chers, quant aux herbes, elles peuvent abriter des serpents, dont beaucoup sont venimeux. D’ailleurs, pour limiter les risques, les gens coupent toute l’herbe autour de leur maison. Les voitures, de leur côté, soulèvent la poussière des routes, à la saison sèche, et à la saison des pluies, c’est la boue qui prend le relais. D’autre part, du fait de la chaleur, on transpire toute la journée et la poussière vous colle à la peau. Pour vous déplacer, en Europe, vous prenez votre véhicule personnel ou bien un train ou un taxi. Au Bénin peu de gens ont une voiture, mais il y a des taxis, enfin plutôt des taxis motos, appelés « zem ». Pour en appeler un, il suffit de faire un signe de la main en lui craint « Kekeno, wã » (taxi moto, par ici ! ). Prenons un dernier exemple: en Europe, si vous voulez

faire un compliment à une femme, vous lui dites qu’elle est très en beauté. Au Bénin, il serait plus judicieux de la complimenter sur ses habits, en lui disant : « Avo towe, enyo dekpe din » (tes habits sont vraiment beaux). Bien que très pauvres, les Béninoises dépensent une part importante du peu d’argent qu’elles ont pour les vêtements, car elles sont très coquettes. Maintenant, apprenons un peu de vocabulaire: Quelques formules usuelles: > Ete wutu ? (Pourquoi ?). > Nabi ? (combien ?). > Hweténu ? (quand ?). > Me ? (qui ?). > Fité wè ? (où ?). > Din (maintenant). > Jinjayin (Asseyez-vous). > Un yi wa nu Bénin (j’aime le Bénin). > Un do kwe ã (je n’ai pas d’argent). > Glesile ye no wazo din (les cultivateurs travaillent très dur).

Quelques verbes utiles: > Se (entendre, parler). > Hen (apporter). > Wa (venir). > Yi (aller). > Sa (vendre). > Xo (acheter). > Wazo (travailler). Une petite notion de conjugaison: Dans la longue fon, les temps sont indiqués par une particule placée dans la phrase. Par exemple, pour indiquer le futur, la particule est « na ». La famille béninoise: > Xwé (famille restreinte). > Hènnù (collectivité familiale) > Asu, Asi (époux, épouse).

> Novi sunnù (frère). > Novi nyonù (sœur). > To (père); Daa (papa). > No (mère); Nanà (maman) > Daagbo (grand-père). > Mama (grand-mère). Les Animaux et les plantes: > Awi (chat). > Cuku (chien). > Gnibu (vache). > Gbo (chèvre). > Kpakpa (canard). > Koklo (poulet). > Koklo’si (poule). > Agluzà (cochon). > Hwevi (poisson). > Ajinaku (éléphant). > Ha (singe). > Xé (oiseau). > Molikun (riz). > Atin (arbre). > Akapasa’tin (baobab). > Zungbo (forêt). > Sé (fleur). > Atinsinsen (fruit). > Kwékwé’tin (bananier). > Tèvi (igname). > Agbagudà (manioc). > Weli (patate douce). Encore quelques mots: > Nyonny (fille). > Sunnu (garçon). > Xonton (ami). > Vovo (rouge). > Wiwi (noir). > Ali (route). > Monto (voiture). > keke (vélo). > Pinpan (train). > Toxo (village). > Wema (école). > Din (beaucoup). > Nuti (rien). > Sien (dur, difficile). > Dagbe (bon). > Daxo (grand); Kpevi (petit) > Yoyo (nouveau). > Doxo (vieux). 7 > Enyo (joli).

La main tendue... La main tendue vers l’avenir, L’avenir des Africains, Pour eux, chaque semaine se réunir, Afin d’aider Yvette au Bénin. A Ouidah, ils savent maintenant, Que là bas,sur un autre continent, Il y a des gens qui ont du cœur, Et pour nous, quel bonheur ! Yvette et ses camarades, aujourd’hui, Pour notre action, nous remercient. Car la solidarité, c’est savoir donner, Savoir donner, sans compter… Dans sa petite école d’Agbanou, Yvette rêve d’enseigner un jour. De notre côté, nous oeuvrons pour. Sa réussite compte tant pour nous. Alors un grand merci à tous, Pour votre aide si précieuse, Qui rend de plus en plus radieuse, Une si jolie petite frimousse.

Christopher Lecomte

« Aide et Action » fête cette année ses vingt-cinq ans, vingt-cinq années de militantisme pour l’éducation dans le monde. « Aide et Action », c’est aujourd’hui 60 programmes dans 18 pays, permettant d’accompagner 2 millions d’enfants, grâce à 800 bénévoles, 650 salariés locaux et 65000 parrains et marraines. Mais la tâche est encore gigantesque: 104 millions d’enfants privés d’école, 770 millions d’adultes analphabètes !


Nos objectifs > Participer et aider au développement de la région Tchabé, au Bénin. > Soutenir et promouvoir les initiatives locales améliorant la vie quotidienne. > Contribuer à l’épanouissement de la jeunesse béninoise en général et de celle de Kilibo en particulier. > Améliorer les conditions de santé dans les dispensaires et les maternités.

Association Jovinienne pour le Développement de la région de Kilibo au Bénin

Kilibo

Association loi de 1901 4 rue Claude Debussy, 89300, Joigny

www.joigny-baobab.org

> aide aux nouveaux bacheliers pour continuer des études supérieures, > aide à la formation professionnelle pour les jeunes, > envoi de livres et matériels divers, dont des outils pour les artisans et les associations de femmes, > achat de fournitures et matériels médicaux. Projet d’aide aux étudiants en grandes difficultés financières.

Kilibo et sa région Kilibo est une petite ville rurale de 10 000 habitants, située au bord de la route nationale qui traverse le pays du nord au sud vers le Niger (la route nationale est un élément essentiel et vital pour le développement du village). Les gens y vivent essentiellement du commerce et de l’agriculture. Plusieurs écoles primaires et un collège d’enseignement général (CEG, maintenant en partie lycée) permettent aux enfants du village et des environs d’être scolarisés. Kilibo constitue, avec les autres villages alentours, la commune de Ouéssé, qui compte environ 30 000 habitants. Historique de Joigny Baobab Octobre 2002: création de l’association. Novembre 2002: envoi d’un premier conteneur de 30 m3 (livres scolaires, lits d’hôpital, matériels éducatifs, informatiques et sportifs divers). Novembre 2003: exposition, conférence et soirée africaine. Mars 2004 : à Kilibo, début de la construction de la salle polyvalente. Avril-mai 2004: stage de trois élèves infirmières à l’hôpital départemental de Parakou. Visite et actions de prévention de santé à Kilibo. Mai 2004: envoi d’un deuxième conteneur de 30 m3. Août 2004: voyage de trois membres de l’association pour rencontrer les différents intervenants du partenariat. Novembre 2004: dans le cadre de la semaine de la Solidarité Internationale, exposition sur le partenariat JoignyKilibo, le Bénin et la vie africaine. Mars 2005: soirée dansante africaine, à Joigny. Juillet 2005: voyage de deux élèves infir-

mières à Kilibo. Participation aux soins au dispensaire et rencontres multiples. Octobre 2005 : envoi des troisième et quatrième conteneurs, soit près de 100 m3 de matériel (vêtements, livres, matériels scolaires tous niveaux, matériels informatiques et paramédicaux, outils et manuels). Novembre 2005: exposition « l’Art africain d’hier et d’aujourd’hui », pendant la semaine de Solidarité. Décembre 2005: à Kilibo, inauguration de la salle polyvalente.

La rentrée des classes pour ces étudiants et leurs parents apporte de graves soucis: soucis pour se nourrir (environ 20 euros/ mois), soucis pour payer le loyer d’une modeste chambre (10 à 15 euros/mois) et soucis pour payer les frais de transport, de photocopie et d’achat de fournitures (15 euros/mois). Ne pouvant faire face à ces dépenses, ces jeunes que nous avons soutenus depuis le collège jusqu’à l’obtention du bac sont dans la triste obligation de ne pas commencer ou d’abandonner leurs études supérieures. Et c’est le lourd fardeau du chômage avec toutes ses conséquences qui pèsera lourdement sur eux. Si vos possibilités le permettent, vous pouvez devenir le parrain d’un étudiant... Contactez-nous pour en savoir plus... Pour nous contacter : La Présidente : Thérèse Brayotel 75 grande rue Thèmes, 89410, Cézy Tél. : 03 86 63 17 43 e-mail : therese.brayotel@wanadoo.fr

Nos projets ¤ Faire vivre le partenariat entre Kilibo et Joigny par : > les correspondances et le soutien au ‘Club Marie Noël’ à Kilibo et au ‘Club Unesco’ à Joigny, > les correspondances individuelles, > l’accueil de partenaires béninois dans notre région. ¤ Poursuivre la recherche de financement pour continuer les aides et répondre aux besoins : > achat de manuels scolaires directement au Bénin, > aide à une meilleure scolarisation 8 des filles,

La Trésorière : Sylvie Chevallier 4 rue Claude Debussy, 89300, Joigny Tél. : 03 86 62 34 06 e-mail : chevallier.syl@wanadoo.fr La Secrétaire : Natacha Tissier 15 rue de la Ferme, 89410, Cézy Tél. : 06 27 09 96 02

Directeur de la publication: M. Philippon; Mise en page: M. Dollé (professeur d’histoire); Rédaction des articles: les élèves du club parrainage.


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