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Scène II

LA VIEILLE COMTESSE.

Allons ! ma chérie ! Je suis vraiment à bout de forces. Quelque jour je passerai du bal au tombeau. (Elles sortent toutes les deux.)

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Scène II.

PLATON MIKHAILOVITCHE et NATALIE DMITRIEVNA. (Un laquais s’empresse autour deux ; un autre crie auprès du corridor de sortie127 127127 127.)

La voiture des Goritchève !

NATALIE DMITRIEVNA.

Mon ange, ma vie, mon bijou, ma petite âme, pourquoi ces regards si tristes ? (Elle embrasse son mari sur le front.) Avoue-le, on s’est bien amusé chez Famousove.

PLATON MIKHAILOVITCHE.

Ma bonne Natalie, ma chérie, je m’endors, moi, au bal ; il s’en faut terriblement que j’en sois amateur, mais je ne fais aucune résistance, je suis ton humble esclave. Ma faction128 128128 128 dépasse souvent minuit, mais c’est pour ton

127 Le mot podiezde n’est pas traduisible en français, parce que ce qu’il désigne n’est pas français. Il s’agit d’une sorte de passage couvert pour aller de la porte extérieure d’une maison jusqu’au-delà du trottoir, à l’endroit où stationne la voiture. En été on enlève les cloisons latérales, quand il y en a, et il ne reste qu’un petit toit, ou marquise, qui est fixe et repose sur de légères colonnes.

128 L’opposition du mot polnotche au mot franco-russe dejouriou produit ici pour des Français un jeu de mots qui n’existe peut-être plus pour les Russes.