L'Observateur de l'OCDE n° 287 T4 2011

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Cependant, tous les étudiants n’ont pas 18 ans, et les universités doivent aussi être en mesure de proposer des services à ceux qui apprennent à tous les âges de la vie, ainsi qu’aux étudiants plus âgés qui veulent mettre à jour ou compléter leurs connaissances et leurs compétences. C’est un aspect de plus en plus important, d’autant que l’on assiste à une contraction de l’économie mondiale et à une transformation de la demande de main-d’œuvre.

Par ailleurs, en raison de la baisse des financements publics et privés et du renforcement de la concurrence, l’enseignement supérieur sera de plus en plus incité à faire preuve d’efficience et de productivité. Les étudiants deviennent des clients. Ils considèrent qu’une bonne formation est un investissement pour améliorer leurs perspectives de carrière. La notion d’études supérieures « gratuites » devient plus difficile à défendre pour

les pouvoirs publics, en théorie comme en pratique. À l’avenir, les mécanismes réglementaires et de gouvernance qui s’appliquent à l’enseignement supérieur continueront de faire l’objet d’un examen de plus en plus attentif. Références Kelly, U., D. McLellan et I. McNicoll (2009), The impact of universities on the UK economy, Universities UK. Weisbrod, B., J. Ballou et E. Asch (2008), Mission and Money: Understanding the University, Cambridge University Press, Cambridge. Voir www.oecd.org/edu/superieur et www.unesco.org/new/fr/education

REUTERS

À l’heure où les décideurs se demandent s’ils doivent considérer l’enseignement supérieur comme une activité économique ou comme un service public, certains de nos modèles traditionnels évoluent rapidement.

De nombreux pays instaurent ainsi des droits d’inscription, et l’accent mis sur la qualité et la transparence de l’enseignement, déjà de plus en plus marqué depuis vingt ans, va encore s’accroître.

Temps de crise, études courtes ? Faut-il encourager tous les élèves à poursuivre des études supérieures ? La question a toujours fait débat. S’il n’y a pas assez d’emplois exigeant un diplôme universitaire, pourquoi consacrer du temps et de l’argent – public ou privé – à obtenir ce type de diplôme ? La crise économique a ravivé cette question en exacerbant les profondes mutations du marché du travail à travers le monde. Or, malgré les effets de la crise, les faits sont têtus : même en période économique

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difficile, un diplômé de l’enseignement supérieur peut espérer gagner en moyenne 50 % de plus qu’un diplômé du secondaire. Et il est très rentable pour les pouvoirs publics d’investir dans l’enseignement supérieur : le retour sur investissement net représente près de trois fois le montant initial, du fait de l’augmentation des recettes fiscales et des cotisations sociales, et de la baisse des transferts sociaux. Ces observations ne sont pas antérieures à la crise : elles s’appuient sur l’analyse de données de 2009 effectuée dans l’édition 2011 des Regards sur l’éducation de l’OCDE. Comme le montre ce rapport, les individus ont également intérêt à poursuivre une formation professionnelle complémentaire. En effet, les

diplômés de l’enseignement professionnel post-secondaire perçoivent une rémunération supérieure à celle de leurs homologues non diplômés du secondaire. Si l’écart de revenus n’est peut-être pas aussi important que pour les diplômés de l’enseignement supérieur général, il n’en est pas moins conséquent et réel. Les conclusions sont sans équivoque : que vous souhaitiez devenir plombier ou microbiologiste, investir dans l’enseignement supérieur est rentable, pour chacun d’entre nous et pour la société dans son ensemble. Voir Regards sur l’éducation 2011 sur www.oecd.org/edu/rse2011


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