Gravures sur Bois Japonaises

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EXPOSITION ITINÉRANTE DE L'UNESCO


Achevé d'imprimer le 15 février 19¡4 sur Us presses de l'Imprimerie Lahnre pour l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, la, a vernie Kleber, Paris-i6°. 41751 — cu* 53V16F


G R A V U RES SUR

BOIS

JAPONAISES

UNESCO


POUR L'ACHAT DE REPRODUCTIONS Les organismes gouvernementaux et les institutions d'éducation et de culture qui souhaitent acquérir la série complète des reproductions réunies dans cette exposition peuvent se la procurer à des conditions spéciales par l'entremise de l'Unesco. Toute correspondance devra être adressée soit directement, soit par l'intermédiaire des commissions nationales ou des organismes nationaux de coopération, à l'Unesco, 19, avenue Kleber,Paris-16e, à l'attention d u Département des activités culturelles, Section des expositions de reproductions. Nous signalons aussi à l'attention des éducateurs, des étudiants et d u public le catalogue de reproductions en couleurs publié par l'Unesco. C e catalogue illustré en deux volumes, destiné à faciliter l'acquisition de reproductions de qualité, indique. les éditeurs et le prix des reproductions et contient différents autres renseignements. O n peut se le procurer par l'entremise des dépositaires de l'Unesco, dont la listefigureau verso de la couverture de ce catalogue, ou en s'adressant à l'Unesco, 19, avenue Kléber, Paris-16e. Malgré les difficultés de change les particuliers peuvent acheter toutes les reproductions en couleurs indiquées dans ce catalogue. O n peut se les procurer1 par le m o y e n des bons de V Unesco, qui sont en vente dans les pays suivants : Allemagne (République fédérale), Egypte, France, Hongrie, Inde, Indonésie, Iran, Israël, Italie, Pakistan, Tchécoslovaquie, Thaïlande, Union Birmane, Union Sud-Africaine, R o y a u m e Uni (y inclus colonies et territoires sous tutelle britannique). Les bons de livres peuvent être achetés également aux postes de coopération scientifique de l'Unesco à : L e Caire, Istanbul, Changhaï, Delhi, Manille, pour les pays suivants : Afghanistan, Arabie Saoudite, Ceylan, Chine, Chypre, Corée, Egypte, Inde, Indochine, Indonésie, Irak, Iran, Israël, Japon, Jordanie hachémite, Liban, Malaisie, Pakistan, Philippines, Soudan, Syrie, Thaïlande, Turquie, Union Birmane. Pour toute information complémentaire concernant les bons de livres, s'adresser à l'Unesco. 1. A l'exception de celles publiées en Autriche, au Danemark, en Finlande, en Italie, en Suède.


PRÉFACE

y

itinérante organisée par V Unesco avec la collaboration de la commission nationale japonaise pour V Unesco nous fournit une occasion, que nous avons saisie avec joie, de contribuer à faire connaître dans différentes parties du monde les gravures sur bois de V Ukiyo-e. L' Ukiyo-e est un art purement japonais, dérivé du Tamato-e, c'est-à-dire de la peinture japonaise classique, qui s'était développé à partir de la période Fujiwara (Xe siècle environ). Ce nouveau style de caractère populaire, qui apparut au début de la période d'Edo (fin du XVIIe siècle), atteignit son apogée au milieu de cette période, c'est-à-dire pendant la deuxième' moitié du XVIIIe siècle, à la suite de l'invention de l'impression polychrome complète ou nishiki-e. // a donné naissance à des œuvres très appréciées non seulement au Japon, mais encore dans d'autres régions du monde et qui ont même exercé une forte influence sur le mouvement impressionniste européen. Sur la proposition de V Unesco, nous nous sommes attachés à faire connaître et apprécier l'école de V Ukiyo-e dans son ensemble. En dressant la liste des estampes à exposer, nous nous sommes en effet préoccupés non seulement de présenter des œuvres caractéristiques des artistes les plus célèbres, mais aussi de donner une idée complète de l'évolution de cet art et de ses différents aspects. La présente exposition est unique tant par sa qualité que par son ampleur. Nous formons des vœux pour qu'elle contribue à faire comprendre la véritable nature de l'Ukiyo-e, à enrichir la culture artistique du public dans le monde entier et à favoriser le développement de la compréhension internationale, qui constitue l'idéal de l'Unesco. C'est dans cet espoir que nous avons aidé V Unesco à organiser cette manifestation et que nous avons chargé les praticiens les plus éminents de graver à nouveau les planches qui devraient être utilisées pour le tirage des reproductions exposées afin que V Ukiyo-e soit présenté dans les meilleures conditions. Nos efforts ont été, semble-t-il, couronnés de succès. Le terme de « reproduction » appelle quelques explications. Il existe en effet des différences fondamentales entre les estampes exposées ici et les reproductions de tableaux. Il ne s'agit nullement de peintures reproduites par le procédé de la gravure sur bois. Depuis 'EXPOSITION


la confection des planches jusqu'à F impressionfinale,ces estampes ont été exécutées entièrement selon les procédés traditionnels en usage depuis les débuts de VUkiyo-e. Il n'est donc pas juste de leur donner le nom de reproductions, car ce sont pratiquement des gravures originales. Les estampes du style Ukiyo-e produites aujourd'hui au Japon le sont toutes suivant cette même technique traditionnelle, et elles sont vivement appréciées par les connaisseurs du monde entier. Nous ne saurions trop nous féliciter de pouvoir présenter au monde entier et de façon aussi complète V Ukiyo-e, qui constitue l'une des formes les plus originales et les plus significatives de l'art japonais. Aussi tenons-nous à exprimer notre profonde gratitude à V Unesco et à ses États membres qui nous en ont fourni la possibilité. SEIICHIRO TAKAHASHI

président de la Commission pour la protection des biens culturels, Chiyoda-ku, Tokyo, Japon


INTRODUCTION

T ES gravures sur bois japonaises de l'école Ukiyo-e méritent d'être étudiées, •*-' et on n'a pas de peine à les apprécier. L'ensemble constitue une œuvre d'une grande variété, d'une haute qualité technique et d'une parfaite virtuosité d'exécution. Les thèmes sont, au moins quant au fond, d ' u n intérêt universel : scènes dramatiques ; émotions humaines (amour, amour maternel) ; poésie de la vie courante; la nature; de beaux vêtements portés avec grâce et élégance. Enfin, c'est là la forme la plus accessible de l'art graphique extrêmeoriental, l'un des plus grands du m o n d e , que nous pouvons ainsi apprendre à apprécier. L'excellente qualité techique de ces œuvres témoigne d'une longue pratique de la gravure sur bois, en Chine et au Japon. Dès la période classique chinoise T ' a n g (620-918), on reproduisait en série des images bouddhistes par le procédé de la gravure sur bois; quelques-unes de ces vénérables reproductions existent encore. Plus tard, vers lafinde la période Y u a n (1368), on trouve des textes bouddhistes rubriques en deux couleurs; mais c'est seulement vers lafinde la dynastie M i n g , au début d u x v n e siècle, que les bibliophiles chinois mettent au point, à Nankin et à Sou-tchéou, l'art d'imprimer des images sur d u papier fin en se servant de cinq planches au moins. Mais ils ne travaillaient que pour un public limité et sur quelques thèmes choisis de nature à plaire à une société raffinée mais décadente et formaliste. Après la conquête mandchoue, ces h o m m e s devinrent des réfugiés politiques d'une espèce bien connue dans le m o n d e moderne. Quelques-uns s'enfuirent au Japon, surtout en 1683 et 1684, emportant, avec leur science, des exemplaires de ces images en couleurs. L e gouvernement japonais de l'époque favorisait la philosophie orthodoxe chinoise du confucianisme, qui inculquait à ses adeptes le sens de l'ordre et du respect; mais les livres étaient suspects, car ils pouvaient contenir des allusions à la religion chrétienne, totalement interdite depuis 1638. L a fenêtre entrouverte sur la Chine était à cette époque la seule dans l'économie fermée du Japon. Les Hollandais étaient autorisés à entretenir u n comptoir à Nagasaki, mais les contacts avec eux étaient réduits au m i n i m u m . Pendant tout le x v n e siècle la qualité de l'imprimerie s'améliora au Japon, en m ê m e temps que se propageait l'éducation (le gouvernement pensait, en encourageant l'instruction, faire échec à l'esprit guerrier des samouraïs, qui avait si bien trouvé à s'employer pendant la longue période des guerres civiles d u x v e et du xvi e siècle). Vers 1670, les deux arts de la gravure et de l'imprimerie avaient fait suffisamment de progrès pour qu'on pût copier les savants dégradés d ' u n manuel xylographie de peinture chinois vieux de cinquante ans.


Mais l'impression en couleurs ne fut pas pratiquée avant le siècle suivant, et ne se développa vraiment qu'à partir de 1764 environ. Vers cette époque un groupe de graveurs établi à Y e d o , la nouvelle capitale, avait trouvé des appuis financiers suffisants pour pratiquer u n travail spécialisé de haute qualité. O n attachait une grande importance au papier d'impression : celui-ci devait être fort, lisse et suffisamment absorbant. L e graveur avait mis au point une méthode pour reproduire sur le bois les coups de pinceaux de la peinture orientale, en attaquant de façon différente le bord intérieur et le bord extérieur de l'entaille. Avec son aide, l'imprimeur avait inventé u n système de repérage permettant de perfectionner le registre, au point que cinq, puis huit impressions pouvaient se superposer dans la composition d'une image; il avait constitué une palette de sept teintes pures : trois rouges terre, deux bleus végétal et deux jaunes, qui, combinées par surimpression, donnaient une belle g a m m e de couleurs unies; il avait aussi appris à travailler en bosse le papier avec une planche gravée n o n encrée, rendant ainsi de façon magnifique le dessin d ' u n vêtement blanc, la neige et l'eau ; il avait également à sa disposition plus d'une nuance d'or et une laque noire spéciale qu'on appliquait directement. D e tels progrès techniques n'avaient p u être réalisés que grâce à l'habileté manuelle traditionnelle des Japonais, transmise par l'apprentissage, au don de ce peuple pour le dessin et à son goût d u travailfini.C'est dans le dernier quart d u x v m e siècle que la technique et l'exécution atteignirent leur pleine perfection. O n dit qu'on pouvait réaliser alors une gravure en couleurs en dix-huit impressions, et l'utilisation des minéraux, or, argent . et mica, venait élargir encore le c h a m p des possibilités offertes à l'imprimeur. Il n'est pas nécessaire de s'étendre ici sur les thèmes de la gravure sur bois japonaise; on peut se rendre compte de leur variété d'après la collection exposée. Mais il convient de préciser que les gravures exposées sont toutes l'œuvre d'une seule école de peinture, créée au x v n e siècle et connue sous le n o m d'école Ukiyo-e. L e m o t signifie : « L e m o n d e qui passe », avec toutes les nuances possibles : m o n d e terrestre, éphémère, moderne, à la m o d e , quotidien, populaire. Par là, la nouvelle école marque une révolte contre les limitations imposées à la peinture au Japon par les' écoles traditionnelles qui s'étaient mises au service des monastères bouddhistes, des seigneurs, enfin des nouveaux dictateurs militaires qui s'étaient emparés d u pouvoir vers la fin du xvi e siècle. L a peinture narrative autochtone,.représentée par l'école de Tosa, était en déclin depuis longtemps ; les paysages idéalisés inspirés de l'art chinois avaient perdu toute vigueur et toute spontanéité pour sombrer dans un formalisme académique. Seules les grandes écoles de peinture décorative fiorissaient encore au début de la période T o k u g a w a ; mais c'était u n art de châtelains et non de bourgeois; et, bien qu'il représentât parfois des fêtes et des danses populaires, ces thèmes étaient traités dans u n esprit aristocratique, c o m m e des spectacles, et ne reflétaient pas les intérêts nouveaux des habitants des villes. A l'origine, la nouvelle école se différenciait donc des autres par les thèmes traités plutôt que par le style. M o r o n o b u s'appelle lui-même Y a m a t o (peintre national) ; « Ukiyo-e-shi » n'était q u ' u n surnom. E n fait, son style doit beaucoup aux deux écoles classiques, Tosa et K a n o , dans le traitement des paysages c o m m e dans la mise en page. L a vie de Y e d o et des environs offrait u n choix suffisant de sujets à l'école Ukiyo-e. Celle-ci fut créée pour répondre à la demande de la nouvelle bourgeoisie, dont elle reflète fidèlement les intérêts culturels axés sur deux institutions : le théâtre et le Yoshiwara. Vers la fin d u x v n e siècle, deux formes de drame étaient en plein épanouissement : le théâtre de marionnettes, pour 8


lequel Chikamatsu écrivait des chefs-d'œuvre incontestés, et le théâtre Kabuki, où d'excellents acteurs devaient se succéder longtemps encore. Les marionnettes ne prêtent guère à une représentation picturale intéressante; mais les acteurs, avec leur maquillage conventionnel, leur jeu mélodramatique, fournissaient des thèmes parfaits à l'art si expressif de la gravure sur bois. Pour comprendre la place tenue par le Yoshiwara, il est nécessaire d'avoir quelque idée d u système social de Yedo. Toutes les femmes respectables étaient rigoureusement cloîtrées ; elles ne sortaient de chez elles que rarement, en palanquin fermé, pour se rendre à quelque lieu de pèlerinage ou faire visite à u n proche parent. Elles ne fréquentaient personne en dehors de leur famille et de leur domesticité. E n m ê m e temps, la cité était pleine de samouraïs, qui tenaient difficilement leur rang à une époque de vie chère où ils ne trouvaient pas d'emploi. Tout c o m m e les riches marchands, ils ne pouvaient rencontrer de femmes accomplies et aimables qu'au Yoshiwara, dont les pensionnaires recevaient dès l'enfance une éducation raffinée : musique, conversation, calligraphie et jeux de société. Elles étaient, de plus, vêtues avec goût et magnificence. C'est là que les h o m m e s venaient chercher u n repos moral et que les artistes trouvaient les meilleurs modèles pour leurs gravures. Les costumes des Yujo, ou courtisanes d u Yoshiwara, étaient payés par les riches marchands, ' et elles rivalisaient d'éclat, notamment lors des processions organisées à l'occasion des fêtes saisonnières. . Tels furent les thèmes des graveurs de l'école Ukiyo-e jusqu'à lafind u x v m e siècle. Leurs œuvres représentent les célébrités du m o m e n t : les gloires de la scène, d u Yoshiwara ou des salons de thé. Elles devaient être mises en vente rapidement pour trouver acheteur dans un public d'habitués et de gens de passage. Mais la tradition orientale tout entière s'oppose au réalisme dans l'art d u portrait; ce que nous montrent les gravures, c'est un geste caractéristique saisi au passage, u n trait d u visage, une particularité de la démarche. Conformément aux conventions de l'époque, on emprunte au théâtre, à la mythologie ou à la littérature classique un épisode fameux, u n thème familier susceptibles d'être illustrés, dans le goût d u jour, par unefilleou u n acteur célèbres. Ainsi, les gravures fourmillent d'échos spirituels et d'allusions à l'actualité; mais ce ne sont là que les ornements d'un thème éternel : jalousie, désir, piétéfiliale,héroïsme, amour romantique. • . •• Bien que le profond amour des Japonais pour la nature — surtout sous la forme de la trilogie traditionnelle : lafleurde cerisier, le clair de lune, la neige immaculée — apparaisse dès le début chez les représentants de cette école (à vrai dire, il a inspiré d'innombrables graveurs à toutes les époques), c'est seulement dans les deux dernières générations que l'on trouve des paysagistes purs. Les deux grands artistes que sont Hokusai et Hiroshige n'ont jamais été considérés au Japon c o m m e les égaux des maîtres du xvni e siècle : Harunobu, Kiyonaga et Utamaro. Ils étaient en compétition directe avec les plus éminents représentants des écoles traditionnelles, et leurs compositions, malgré la vigueur saisissante d u dessin, paraissent banales et superficielles à côté des lavis Kakem o n o ou des savants motifs M a k i m o n o . Cependant,- ils devaient beaucoup à la grande tradition d u paysage japonais : Hokusai, à l'école chinoise; Hiroshige, à l'école plus naturaliste de Shijo. . . • • C e sont ces paysages qui ont les premiers donné aux Occidentaux quelque idée du dessin extrême-oriental. A Paris, vers i860-1870, les peintres s'extasiaient sur la qualité d u dessin, la pureté du coloris, l'absence d'ombres et l'économie des moyens. A mesure que l'on apprenait à mieux connaître l'école japonaise, o n appréciait plus pleinement l'inépuisable variété de la composi-


tion. Mais ce qui frappait surtout les impressionnistes, c'était l'utilisation d e la surface totale : la valeur positive d u dessin des espaces vides ne pouvait manquer d'intéresser des artistes à la recherche d'une vision entièrement neuve. Mais ces caractéristiques, les graveurs Ukiyo-e les partagent avec tous les peintres orientaux, chez qui les couleurs gaies et claires déguisent à peine le dessin et où la ligne domine toujours. C e qu'il y a d'original dans ces gravures, c'est que, pour la première fois dans l'art oriental, la forme humaine y devient l'élément principal. O r c'est surtout le point de vue formel, les rapports d u dessin et de la couleur dans l'esthétique orientale qui intéressaient les peintres parisiens entre 1880 et 1900. Cette influence se manifeste non seulement dans les lithographies de Toulouse-Lautrec, mais aussi dans les peintures de M a n e t et de Degas. Pour la génération actuelle, l'importance réelle de ces œuvres réside peut-être dans le fait que leurs auteurs ont réussi à toucher le grand public, sans négliger la qualité et en traitant des thèmes d'intérêt universel. Les cent gravures exposées couvrent une période de près de deux cents ans, mais elles comprennent les compositions les plus caractéristiques et les plus célèbres des principaux représentants de l'école, si rares soient-elles : les magnifiques dessins de Kwaigetsudo (on admet généralement que trois artistes ont signé leurs gravures de ce n o m pendant une courte période, vers 1714) n'existent guère qu'en une ou deux épreuves, tandis que m ê m e des collectionneurs modestes peuvent encore trouver des paysages de Hokusai et de Hiroshige en bon état. M o r o n o b u a surtout illustré des livres : ses illustrations sont d'exécution assez grossière, mais pénétrantes, spirituelles et souvent d'une harmonie remarquable. A partir de 1675 environ, il dessine des gravures séparées, dont trois — datant de 1680 environ — sont exposées. Elles sont inspirées par le Yoshiwara. Avant sa mort, survenue vers 1694, on avait adopté la pratique de colorier les épreuves à la main. L a période suivante est dominée par la dynastie des Torii, spécialistes des portraits d'acteurs. Fondée par Torii Kiyonobu I vers 1685, elle dure jusqu'à la fin de la période « primitive », c'est-à-dire jusqu'à l'apparition de l'impression polychrome, en 1764. L a tradition familiale au Japon ne se transmettait pas exclusivement par hérédité, mais aussi par libre adoption; la parenté réelle des Torii est incertaine, . et cela n'a guère d'importance. Il est établi cependant que plusieurs artistes ont signé d u n o m de Kiyonobu, et l'on estime que trois artistes réputés, dont le premier s'est retiré ou est mort vers 1716, signaient Kiyomasu. Les premières gravures signées Torii sont d ' u n style exubérant : les acteurs de Kiyomasu I semblent vouloir sauter hors d u cadre. L e crayon rouge (ton), utilisé pour la coloration à la main, accentue encore l'outrance de ces dessins. L a période active d ' O k u m u r a Masanobu couvre pratiquement toute la période « primitive » que cet artiste a beaucoup influencée. Masanobu fut aussi pendant une quinzaine d'années éditeur de gravures, et on lui doit deux perfectionnements techniques. L e premier consistait dans l'utilisation de la laque noire et de la poussière d'or pour la coloration des gravures, exemple typique de l'emploi par les artistes Ukiyo-e de la technique des vieux peintres Tosa. L e second, qui date de 1743 environ, consistait dans l'introduction d u procédé de l'impression en deux couleurs. Masanobu n'est pas le véritable inventeur de ce procédé, qui était utilisé depuis des années pour l'impression des livres et venait sans aucun doute de Chine — c o m m e nous l'avons signalé — mais il le perfectionna pour l'appliquer aux gravures. Il employait toujours le rose (beni) et le vert, d'où le n o m de beni-e donné aux gravures en deux couleurs. Il était aussi -excellent dessinateur et a laissé des portraits d'acteurs, des portraits de femmes 10


{bijiri), qui sont de véritables gravures de m o d e montrant les splendides costumes de l'époque, et des compositions en style Ukiyo-e sur des thèmes classiques ou romantiques. Il s'intéressait aussi à la théorie de la perspective que lui avaient fait entrevoir les quelques rares étudiants de la science « barbare » hollandaise. Les deux couleurs (beni-e) furent utilisées avec le plus grand succès par deux artistes, Torii Kiyomitsu et Kiyohiro, qui semblent avoir trouvé un stimulant dans les limitations m ê m e s du procédé. Mais on ne pouvait supposer que les progrès de l'impression polychrome s'arrêteraient là : u n autre dessinateur, Ichikawa Toyonobu, expérimenta bientôt, c o m m e Masanobu, u n procédé de surimpression de deux couleurs, obtenant une chaude teinte violette; vers 1754, il avait réalisé la gravure en trois couleurs, sans altérer le registre. Ces perfectionnements techniques marquent la fin de la période d'expérimentation, qui, c o m m e c'est souvent le cas, a produit des œuvres d'une jeunesse, d'une fraîcheur et d'une vigueur jamais atteintes depuis; mais ils préparent aussi la voie à l'apparition d'un génie, d'un h o m m e qui a apporté au m o n d e une vision nouvelle de la poignante beauté de la jeunesse. Cet h o m m e est Harunobu, qui en moins de six ans composa assez de chefs-d'œuvre pour fournir la matière d'une exposition complète. Il eut la chance, non seulement de naître au m o m e n t opportun, mais aussi d'appartenir à u n cercle d ' h o m m e s spirituels, sensibles, et disposant d'abondantes ressources. Il put ainsi utiliser le meilleur papier hosho — plus lourd et d'une texture plus fine que tous les autres — et imprimer en cinq couleurs distinctes, malgré tout le temps et le travail que cela exige. Quelques-uns des membres de ce « club » étaient des poètes, et pendant les cinquante années qui suivent nombre d'artistes Ukiyo-e furent intimement liés avec les poètes Kyoka. Ceux-ci composaient des épigrammes qui étaient des variations modernes sur des thèmes classiques , datant de six ou huit cents ans. Si le théâtre avait encore la préférence d'une autre grande dynastie de dessinateurs (les Katsukawa), fondée par Shunsho, désormais l'art de la gravure disposait d ' u n choix plus large de sujets et pouvait atteindre à une plus grande profondeur. Il devait produire, sur des thèmes classiques, nombre d'œuvres alertes, spirituelles, mais nullement frivoles. BASIL G R A Y

conservateur au Département des antiquités orientales, British Museum, Londres

il


G ATA L O G U E

Explication sommaire des procédés utilisés Sumizuri-t Gravure exécutée à l'aide d'une seule planche à l'encre noire (sumi). Tan-e Gravure coloriée à la main, principalement à l'aide d'un crayon rouge {tan). Beni-e ou L e béni est u n colorant végétal d'un rose clair très pâle. U n e gravure tirée benizwi-e avec une ou deux planches chargées de couleurs (outre celle qui sert à reproduire le dessin) est appelée beni-e ou benizuri-e, si l'une des couleurs employées est le béni. • Urushi-e Gravure où des effets de laque sont obtenus en appliquant à la main de la colle sur certaines zones foncées. Nishiki-e Littéralement « brocart » : impression polychrome complète à l'aide de cinq planches au moins (outre celle qui sert à reproduire le dessin). Surimomo Impression polychrome en teintes douces produite grâce à l'emploi d'une autre qualité de papier que pour le nishiki-e.

I. HlSHIKAWA M O R O N O B U

Dans la cuisine. Appartient à la série Scènes du Toshiwara. [Sumizuri-eJ]

2. HlSHIKAWA M O R O N O B U

Dans un salon particulier. Appartient à la série Scènes du Toshiwara. \Sumizuri-e.'\

3. HlSHIKAWA M O R O N O B U (1618 [?]-i694 [?])

Dans un salon de réception. Appartient à la série Scènes du Toshiwara. [Sumizuri-e.]

4- H l S H I K A W A

En contemplant les cerisiers enfleurs.\Tan-e.~\

MORONOBU

5. HlSHIKAWA M O R O N O B U (1618 [?]-i694 [?])

Derrière lé paravent. Scène d ' a m o u r . \Beni~e,']

6. KAIGETSUDÖ DOHAN

Femme au kimono décoré de dessins représentant des moulins à eau. \Tan-e.~\

(début d u xvni e siècle) 7. KAIGETSUDÖ DOSHJN

(début d u xvni« siècle)

Femme au kimono décoré de dessins représentant des manteaux de pluie en paille de riz. [Sumi' Zuri-e.]


8. TORII KlYONOBU I (1664-1729)

Femme portant un kimono orné d'idéogrammes. [Sumizuri-e.]

9. TORII KlYONOBU I (1664-1729)

Femme avec un hözuki (cerisier nain). [Tan-e.~\

10. TORII KlYOMASU I (1694-1716)

L'acteur Ichikawa Danjûrô dans le rôle de nai. [Tan-e.]

11. F U R U Y A M A M O R O M A S A (début d u xvine siècle)

Le jeu de ken-sumô (gestes des mains constituant u n langage symbolique) • dans • une maison de geishas au Toshiwara. [Urushi-e.]

12. OKUMURA MASANOBU (1686-1764)

L'acteur Bandö Hikosaburö dans le rôle de Koshô Kichiza. [Beni-e.]

13. OKUMURA MASANOBU (I 686-I 764)

Sukeroku (héros d'une pièce Kabuki). [Urushi-e.]

14. OKUMURA MASANOBU (1686-1764)

La fraîcheur du soir à Ryogoku. Triptyque. [Benizuri-e.]

15. OKUMURA MASANOBU (I 686-I 764)

La fraîcheur du soir à Ryogoku. Triptyque. [Benizuri-e]

16. OKUMURA MASANOBU (I686-I 764)

La fraîcheur du soir à Ryogoku. Triptyque. [Benizuri-e,.]

17. OKUMURA TOSHINOBU (début du xvnie siècle)

Le marchand de vêtements. [ Urushi-e.]

18. NlSHIMURA (m-1756)

L'acteur Ichimura Takenojô. [Urushi-e.]

SHIGENAGA

Wadô-

19. T O R n K l Y O N O B U II (1702-1752)

L'acteur Onoe Kikugorô dans le rôle de O-kaji (une geisha) à Gion. [Urushi-e.]

20. TORII K l Y O N O B U II (1702-1752)

Les acteurs Makamura Kiyozô et Ichimura Uzaemon jouant le rôle d'un couple d'amoureux qui s'enfuient ensemble. [Benizuri-e.]

21. T O R n KlYOMITSU

L'acteur Nakamura Tomijürö dans la pièce « Kurutna Arasoi ». [Benizuri-e.]

(1735"1785) 2 2 . TORII KlYOMITSU (1735-1785)

L'acteur Ichimura Raizó dans le rôle de Sukeroku. [Benizuri-e.]

2 3 . TORII K l Y O H I R O (milieu d u xviir3 siècle)

Jeunes femmes composant des poèmes et examinant des armoiries de famille. [Benizuri-e.]

24. ISHIKAWA T O Y O N O B U (1711-1785)

L'acteur Makamura Kiyozô dans le rôle d'une femme lisant une lettre. [Benizuri-e.] 14


25.. T o R n KiYOMiTsu et TORII KlYOTSUNE (milieu du xviir9 siècle)

Körai Sembei (l'acteur Körai-ya en m a r c h a n d de gâteaux d e riz). [Nishiki-e.]

26. SUZUKI HARUNOBU (1725-1770)

Chuchotements. [Nishiki-e.]

27. SUZUKI HARUNOBU (1725-1770)

Deux jeunes femmes et um barque. [Nishiki-e.]

28. SUZUKI HARUNOBU ( 1725-1770)

Couple sous un parasol dans la neige. [Nishiki-e.]

29. SUZUKI HARUNOBU (1725-1770)

Jeunefilledevant une chapelle sous la pluie. [Nishiki-e.]

30. SUZUKI HARUNOBU (1725-1770)

Février : jeune homme cassant une branche de prunier enfleurspour l'offrir à son amie. A p p a r tient à la série Fûryù Shiki Kasen. [Nishiki-e.]

31. SUZUKI HARUNOBU (1725-1770)

La chasse aux lucioles. [Nishiki-e.]

32. SUZUKI HARUNOBU (1725-1770)

Mitate Kikujidö. Portrait de jeunefilleinspiré par u n e héroïne d e N ö appelée Kikujidö, qui s'assura une jeunesse éternelle en buvant de la rosée recueillie sur des chrysanthèmes. [Nishiki-e.]

33. SUZUKI HARUSHIGE (1738-1818)

Kiyomizu (jeunefilleallant prier au temple). Composition inspirée par Nana Komachi, recueil de sept histoires consacrées à K o m a chi, poétesse japonaise des temps anciens. Appartient à la série Füryü Nana Komachi. [Nishiki-e.]

34. ISODA KORYÜSAI (milieu du xvm° siècle)

Courtisane et son client. [Nishiki-e.]

35. I S O D A KoRYüSAi (milieu du xvnie siècle)

Nui-no- Tomagawa à Settsu : femmes foulant du drap sur un billot. [Nishiki-e.]

36. ISODA KORYÛSAI (milieu du x v m e siècle)

Hinagata Wakana-no-Hatsumoyö (jeunes filles en vêtements de cérémonie pour les fêtes d u N o u v e l A n ) . [Nishiki-e.~\

37. IPPITSUSAI BUNCHÖ (milieu d u xviir3 siècle)

Hakuzôsu

38. IPPITSUSAI BUNCHÖ (milieu d u xvui e siècle)

Handayü (nom de femme) de l'Omi-ya (une, maison de geishas). [Nishiki-e.]

(esprit d u renard). [Nishiki-e.]


39- IPPITSUSAI B U N C H Ö

(milieu d u xviiie siècle)

40. IPPITSUSAI B U N G H Ö e

(milieu du x v m siècle)

Les acteurs Ichimura Komazö et Yamashita Kinsaku représentant un couple près d'un vase de fleurs de prunier. [Nishiki-e.] Oies sauvages s1 abattant sur une rizière après la . récolte. [Nishiki-e.]

41. KATSUKAWA SHUNSHÔ (1726-1792)

L'acteur Sawamura [Nishiki-e.]

42. KATSUKAWA SHUNSHÔ (1726-1792)

L'acteur Ichikawa Danjürö et un auteur dramatique en conversation au foyer des artistes. [Nishiki-e.]

43. KATSUKAWA SHUNSHÔ (1726-1792)

L'acteur Nakamura [Mshiki-e.]

44. KATSUKAWA SHUNKÔ (1743-1812) ' ;

L'acteur Nakamura Nakazö dans « Shibaraku » (pièce K a b u k i ) . [Nishiki-e.]

45. KATSUKAWA SHUN-EI (1762-1819) 46. KiTAO S H I G E M A S A

(1739-1820)

47. KiTAO M A S A N O B U (1761-1816)

Söjürö au foyer des artistes.

Nakazö

. L'acteur Nakajima Mihoemon no-Moronao. [Nishiki-e.]

au foyer des artistes.

dans le rôle de Kô-

Beauté de l'Orient. Appartient à la série Beautés des quatre points cardinaux. [Nishiki-e.] Fleurs cachées. Appartient à la série Concours de beauté entre les jeunes filles d'aujourd'hui. [Nishiki-e.]

48. TORII KlYONAGA (1752-1815)

Jeunes femmes cueillant des iris. [Nishiki-e.]

49. TORII KlYONAGA (1752-1815)

Femmes goûtant la fraîcheur du soir sur les bords de la rivière Kamo à Shijo. [Nishiki-e.]

50. TORII KlYONAGA (1752-1815)

Femmes goûtant la fraîcheur du soir sur les bords de la rivière Kamo à Shijo. [Nishiki-e.]

51. TORII KlYONAGA (1753-1815)

Femmes goûtant la fraîcheur du soir sur les bords de la rivière Kamo à Shijo. [Nishiki-e.]

52. TORII KlYONAGA (1753-1815)

Douze mois dans le quartier des plaisirs de Shinagawa. Appartient à la série Minami Jüni-kö. [Nishiki-e.]

53. TORII KlYONAGA (1753-1815)

Pluie. Appartient à la série Fûsoku Azuma-nonishiki ( F e m m e s d ' E d o ) . [Nishiki-e.]

54. TORII KlYONAGA (1753-1815)

Shio-kumi (femmes puisant de l'eau de mer pour en extraire du sel, d'après une scène de ballet). [Nishiki-e.]

16


55« KATSUKAWA SHUNCHÖ

Cfin d u xvni e siècle) 56. KATSUKAWA r SHUNCHÖ

(fin d u XVIII 6 siècle) 57. KATSUKAWA SHUNCHÖ

(fin d u x v m e siècle) 5 8 . TÖSHÜSAI

SHARAKU

(travaillait en 1794 et 1795) 5 9 . TÖSHÜSAI

SHARAKU

(travaillait en 1794 et 1795) 60. TÖSHÜSAI

SHARAKU

(travaillait en 1794 et 1795)

6 1 . TÖSHÜSAI

SHARAKU

Hinazuru (nom de femme) du Chön-ya (une maison de geishas). [Nishiki-e.] Deux acteurs se disputant l'amour d'une serveuse de salon de thé. [Nishiki-e.] Un pique-nique de femmes à Matsuchi-yama. [Nishiki-e.] L'acteur Ichikawa Omezô dans le rôle d'Ippei, vassal d'un guerrier. [Nishiki-e.] Les acteurs Sawamura Söiüro et Segawa Kikunojô. [Nishiki-e.] Les acteurs Matsumoto Köshiro et Nakayama Tomisaburö dans les rôles de la geisha Umegawa et du père de Chübei, son amoureux. [Nishiki-e.] L'acteur Narita-ya Sanshö. [Mshiki-e.]

(travaillait en 1794 et 1795) 62. TÖSHÜSAI

SHARAKU

L'acteur Utani Oniji. [Nishiki-e.']

(travaillait en 1794 et 1795) 63. KABUKIDÖ ENKYÖ

(I 749-I 803) 64. KlTAOAWA

UTAMARO

(1753-1806)

Matsu-ô (personnage d'une pièce Kabuki)., [Nishiki-e.] Coquette. Appartient à la série Dix types de femmes. [Nishiki-e.]

65. K l T A G A W A U T A M A R O (1753-1806) .

Au Koi (amour partagé). Appartient à la série Kasen Koi-no-bu. [Nishiki-e.]

66. K l T A G A W A U T A M A R O (1753-1806)

O-kita (serveuse) de Naniwa-ya (salon de thé). [Nishiki-e.]

67. K l T A G A W A U T A M A R O (1753-1806)

Tatsumi-Rokö, l'une des « six beautés célèbres ». [Nishiki-e.]

68. K l T A G A W A U T A M A R O (1753-1806)

Hanazuma (nom de femme). Appartient à la série Jeunesfillesd'aujourd'hui. [Nishiki-e.]

69. KlTAGAWA U T A M A R O (1753-1806)

Jeune femme lisant une lettre. Appartient à la série Dix images de femmes. [Nishiki-e.]

70. KlTAGAWA U T A M A R O . . (1753-1806)

O-hisa (serveuse) de Takashima-ya (salon de thé). [Nishiki-e.]

71. EISHÖSAI GHÖKI (fin du XVIII8 siècle)

Jeune femme près d'une clochette. [Nishiki-e.]

72. T O R D KlYOMASA (fin du xvrae siècle)

O-hisa (serveuse) de Takashima-ya (salon de thé). [Nishiki-e.]


73- KUBO SHUNMAN

(1757-1820)

74. CHÖBUNSAI EISHI

(1756-1815) 75. CHÖKÖSAI EISHÖ

(fin d u XVIII« siècle)

76. ICHIRAKUTEI ElSUI (fin du x v m e siècle) 77. SHIKYUSAI

EIRI (OU

REKISENTEI EIRI)

(fin d u xviHe siècle)

Chidori Tama-gawa. F e m m e s se promenant. Appartient à la série Mu-tama-gawa (six rivières portant le m ê m e n o m de T a m a - g a w a ) . [Mshiki-e.] Itsutomi (nom d'une jeune femme). Appartient à la série Beautés du Toshiwara. [Mshiki-e.] Hana-ôgi (nom d'une jeune femme) de VOgi-ya (une maison de geishas). Appartient à la série Concours de beauté entre les femmes du Toshiwara. [Nishiki-e.] Femme du Matsuba-ya (une maison de geishas). [Nishiki-e.] O-man (nom d'une jeune femme) sur les bords du Sanjô à Kyoto. Appartient à la série Concours de beauté entre les courtisanes de trois cités. [Mshiki-e.]

78. UTAGAWA TOYOKUNI I (1769-1825)

L'acteur Körai-ya. Appartient à la série Acteurs sur la scène. [Mshiki-e.]

79. UTAGAWA TOYOKUNI I

Isan Tokubei.

[Mshiki-e.]

(1769-1835) 80. UTAGAWA TOYOKUNI I (1769-1825)

Kayoi Komachi (Komachi va chez son a m o u reux). Geisha se rendant chez son client, composition inspirée par Nana Komachi, recueil de sept histoires consacrées à Komachi, poétesse japonaise des temps anciens. Appartient à la série Füryü Nana Komachi.

81. UTAGAWA TOYOKUNI II (1802 [?])

Appartient à la série Concours de beauté entre les femmes d'aujourd'hui. [Mshiki-e.]

82. U T A G A W A

TOYOHIRO

(1773-1828) 83. U T A G A W A KUNIMASA

(1773-1810) 84. U T A G A W A KUNIYOSHI

(1797-1861) 85. U T A G A W A

KUNISADA

(1786-1864) 86. KlKUKAWA ElZAN (1787-1867)

Appartient à la série Jeunesfillesjouant au jeu de Ken (gestes des mains constituant u n langage symbolique). [Nishiki-e.] Jeunes femmes près d'un Kotatsu (brasero placé à l'intérieur d ' u n cadre recouvert d'une étoffe) sur lequel est couché un chat. [Nishiki-e.] Attaque nocturne, d'après le XIe acte de Chûshingura (pièce K a b u k i ) . [Nishiki-e J\ Femme en train de faire la lessive. Appartient à la série Jisei Edo Kanoko. [Mshiki-e.] Appartient à la série Fûryû Tomigaoka Hatsu-Yuki (jeunes femmes dans des paysages de neige à Tomigaoka). [Nishiki-e.] 18


Jeune femme pensant à son amoureux. A p p a r tient à la série Douze images de femmes. [Nishiki-e.]

87. K E I S A I E I S E N

(I 790-I848) 88. KATSUSHIKA HOKUSAI (1760-1849) 89. KATSUSHIKA HOKUSI

Paysage à Ushigafuchi, Kudan. [Nishiki-e.] . A

(1760-1849) 90. K A T S U S H I K A H O K U S A I .

(1760-1849)

Soleil et vent. Appartient à la série Trente-six vues du Fuji. [Nishiki-e.] Le Fuji vu derrière la crête des vagues, sur la côte de Kanagawa. Appartient à la série Trente-six vues du Fuji. [Nishiki-e.]

91. KATSUSHIKA HOKUSAI (1760-1849)

Koshü Hiburi (pêcheurs allumant des feux pour attirer le poisson, dans la province de Kai). Appartient , à la série Chie-no-Umi (mille vues de mers et de rivières). [Nishiki-e.]

92. K A T S U S H I K A H O K U S A I (1760-1849)

Lis blancs. [Nishiki-e.]

93. T O T O Y A H O K K E I (1780-1850)

Le Fuji vu de l'île d'Enoshima. [Surimono.~\

94. SHÓTEI H O K U J U (1763-1824)

Paysage à Tsukuda-jima (Edo). [Nishiki-e.]

95. ICHIRYÜSAI HlROSHIGE (1797-1858)

Kambara. Appartient à la série Cinquante-trois étapes sur la route Tôkaidô. [Nishiki-e.]

96. ICHIRYÜSAt HlROSHIGE (1797-1858)

Seba. Appartient à la série Soixante-neuf étapes sur la route Kiso-Kaidö. [Nishiki-e.]

97. ICHIRYÜSAI HlROSHIGE (1797-1858) .

Asuka-yama sous la neige, le soir. Appartient à la série Huit paysages des environs d'Edo. [Nishiki-e.]

98. ICHIRYÜSAI HlROSHIGE (1797-1858)

Averse d'été sur le pont Ohashi. Appartient à la série Cent sites célèbres d'Edo. [Nishiki-e.]

99. ICHIRYÜSAI HlROSHIGE

Fleurs de pêchers et hirondelles au clair de lune. [Nishiki-e.]

(1797-1858) IOO. ICHIRYÜSAI HlROSHIGE (1797-1858)

Ryögoku au clair de lune, le soir. Appartient à la série Sites célèbres d'Edo. [Nishiki-e.]


N O TICES

BIOGRAPHI^UE S

1-5 H I S H I K A W A M O R O N O B U (1618 [?]-i694 [?]). Moronobu était lefilsd'un brodeur de H o d a dans la province d ' A w a (qui porte aujourd'hui le n o m de préfecture de Chiba). Il prit assez tard le pseudonyme de Yûshiku. Pendant la période Manji (1658-1660), il fit paraître à Edo (aujourd'hui Tokyo), les premières gravures sur bois japonaises représentant des scènes de genre; celles-ci connurent u n grand succès. Hishikawa Moronobu est considéré c o m m e le fondateur de PUkiyo-e. Il ne nous reste aujourd'hui qu'un petit nombre d'estampes signées de lui, mais on retrouve beaucoup de ses œuvres dans des livres illustrés. Moronobu excellait également dans la peinture proprement dite. 6 K A I G E T S U D Ö D O H A N (travaillait aux environs de 1714). D o h a n est un représentant tardif de l'école des Kaigetsudö (l'une des écoles de l'Ukiyo-e) ; contrairement aux autres membres de cette école, qui faisaient surtout de la peinture, il a exécuté de nombreuses estampes représentant des beautés japonaises, traitées, toutefois, dans le style propre aux Kaigetsudö : les silhouettes de ces jeunes femmes d'une beauté sculpturale ont des contours très accusés et des formes sinueuses. 7 K A I G E T S U D Ö D O S H I N (début du x v m e siècle). Doshin, c o m m e Dohan, appartenait à l'école des Kaigetsudö, mais il a moins de hardiesse et de puissance que les autres représentants de cette école. 8-9 ToRii K I Y O N O B U I (1664-1729). Kiyonobu naquit à Osaka, mais en 1687 il se rendit à Edo avec son père Kiyomoto, qui s'y spécialisa avec grand succès dans la pein. ture d'enseignes pour les théâtres Kabuki. C o m m e son père, Kiyonobu fut un « peintre de théâtre », et cette tradition de famille s'est perpétuée jusqu'à nos jours. Kiyonobu exécuta surtout des portraits d'acteurs d u théâtre Kabuki, mais il représenta également de belles Japonaises. Ses peintures, dont la facture est d'une liberté et d'une vivacité remarquables, sont rendues de façon très heureuse par des gravures au trait sur bois. 10 T o R n K J Y O M A S U I ( 1694-1716). Kiyomasu I était, dit-on, lefilsde Torii Kiyonobul. 11 fut l'élève de son père, mais il créa par la suite un style original, dont les caractéristiques sont les suivantes : personnages « à jambes renflées », lignes « vermiculaires », et hardiesse d u coup de pinceau. Son art frappe par la vigueur d u trait, plus grande encore que chez Kiyonobu. 11 F U R U Y A M A M o R O M A S A (début d u xviiie siècle). Moromasa, fils de Furuyama Moroshige, fut d'abord l'élève de son père, mais par la suite lui et ses disciples abandonnèrent l'école de Hishikawa pour celle des Torii. ia-16 O K U M U R A M A S A N O B U (1686-1764). Masanobu prit divers pseudonymes, tels que Högetsudö, Tanchösai et Bunkaku. Quoiqu'il n'eût pas de maître, il étudia l'art 21


de Torii Kiyonobu, mais il se créa un style original. Il produisit des œuvres Ukiyo-e à partir de la fin de la période de Genroku (1688-1703); de 1724 à 1740, il édita en outre de nombreuses séries de livres d'histoires illustrés. Il perfectionna la technique de la gravure sur bois d u type urushi-e et benizuri-e. Il excella également dans les portraits d'acteurs du théâtre Kabuki et de belles Japonaises. 17 O K U M U R A T O S H I N O B U (début d u XVIII 8 siècle). Toshinobu, élève d'Okumura Masanobu, adopta les pesudonymes de Kakugetsudô et de Bunzen. Ses estampes d u genre urushi-e sont caractérisées par un style incisif et des teintes douces. 18 NiSHiMURA S H I G E N A G A ([?]-i756). Pseudonymes : Eikadö et Senkadö. Il s'inspira de la manière de Torii Kiyonobu ainsi que de la facture exquise et délicate de Nishikawa Sukenobu et d'Okumura Masanobu. Il inventa un nouveau type d'estampe composée de trois motifs étroits figurant sur un m ê m e feuillet, ainsi qu'un nouveau procédé d'impression appelé ishizuri-e, qui fait ressortir l'image en blanc sur u n fond de couleur, c o m m e si elle était peinte au pochoir. 19-20 ToRrtKiYONOBu II (1702-1752). Torii Kiyonobu II, troisièmefilsde Kiyonobu I, est l'auteur de toutes les estampes benizuri-e signées « Kiyonobu ». Son art a moins de hardiesse et de puissance que celui de son père. 21-22 T o R n KiYOMiTsu (1735-1785). Secondfilsde Kiyomasu II, il devint chef de la troisième génération des Torii en 1752. Ses portraits d'acteurs Kabuki sont dans le style traditionnel de Torii, mais ses études de jeunes femmes ont quelque chose de plus fin et de plus délicat. 23 T O R I I KiYOHiRO (milieu du XVIII 6 siècle). Elève de Kiyomitsu et spécialiste des estampes benizuri-e, il est particulièrement remarquable par la fraîcheur de son art. 24 I S H I K A W A ToYONOBU (1711-1785). Toyonobu fut l'élève de Nishimura Shigenaga et adopta d'abord le n o m de Shigenobu. Il a surtout produit des estampes urushi-e dans un style qui rappelle celui de Masanobu, mais ses gravures benizuri-e, charmants portraits de jeunes femmes aux traits purs et au visage arrondi, témoignent d'un art original. 25

T O R I I K I Y O M I T S U et T O R I I K I Y O T S U N E (milieu d u xvnr3 siècle). Kiyotsune

fut l'élève de Torii Kiyomitsu. Il excelle dans l'évocation de scènes où règne une atmosphère paisible; sa facture est très fouillée. 26-32 S U Z U K I H A R U N O B U (1725-1770). Harunobu a peut-être été l'élève de Nishimura Shigenaga. Il subit en tout cas fortement l'influence de Nishikawa Sukenobu, illustrateur de livres de la région de Kansai (où sont situées les villes de Kyoto, Osaka, etc.), et étudia également l'art du peintre de cour chinois Ch'iu Ying (XVIe siècle). Ses compositions, qui représentent des scènes d'amour de caractère romanesque entre des jeunes gens et des jeunesfillesà l'allure de poupées, remportèrent un succès sans égal et son style domina à cette époque l'école de l'Ukiyo-e. Harunobu fit beaucoup pour assurer le développement de cette école en inventant le procédé d'impression polychrome complète connu sous le n o m de nishiki-e (ou « brocart »). Ses premières œuvres de ce type furent des calendriers illustrés : au début de la période de M e i w a (1764-1771), ceux-ci constituaient des cadeaux de Nouvel A n très à la mode. 33 S U Z U K I H A R U S H I G E ( 1738-1818). Harushige, élève de Suzuki Harunobu, peignit de belles Japonaises dans le style de son maître. O n voit m ê m e d'après son journal qu'il lui arriva d'exécuter des faux, signés du n o m de Suzuki Harunobu. Il prit le pseudonyme de Shibla Kôkan au début de la période d'An-ei (1772-1780), et c'est sous ce n o m qu'il devint célèbre pour avoir été le premier à exécuter au Japon des gravures sur cuivre en s'inspirant des techniques et des règles de perspective en usage dans les pays occidentaux. 22


34-36 IsoDA KoRYflsAi (milieu d u x v m e siècle). Koryüsai appartenait à une famille de samouraïs et certains prétendent qu'il fut l'élève de Nishimura Shigenaga. Il subit fortement l'influence de Suzuki Harunobu, mais son style est plus réaliste. Le vermillon était sa couleur préférée. 37-40 IPPITSUSAI B U N C H Ö (milieu d u x v m e siècle). Bunchö apprit d'abord à peindre dans le style de l'école K a n o , sous la direction d'un certain Ishikawa, mais par la suite il devint u n des maîtres de l'Ukiyo-e. Sa facture est originale, à la fois incisive et délicate. Il fut le premier à exécuter des nigao-e (portraits individualisés) d'acteurs Kabuki ; auparavant les acteurs étaient représentés de façon stylisée et uniforme. 41-43 K A T S U K A W A S H U N S H Ö (1726-1792). Shunshö fut l'élève de Miyagawa Shunsui et adopta d'abord le n o m de son maître, Miyagawa; mais il reprit ensuite son propre n o m de famille, Katsukawa. Il créa u n type original de portraits d'acteurs en abandonnant la tradition des Torii et, avec Ippitsusai Bunchö, il est considéré c o m m e l'un des créateurs d u genre des nigao-e. Son dessin incisif, son coloris à la fois soutenu et harmonieux lui permettent d'évoquer de façon particulièrement heureuse l'atmosphère du théâtre Kabuki de son époque. 44 K A T S U K A W A S H U N K Ô ( 1743-1812). Elève de Katsukawa Shunshö, Shunkö excella dans les portraits d'acteurs Kabuki. Frappé de paralysie dans son âge m û r , il travailla uniquement avec la main gauche. 45 K A T S U K A W A S H U N - E I (1762-1819). Brillant élève de Katsukawa Shunshö et auteur de portraits d'acteurs particulièrement remarquables. Son dessin vigoureux exerça une grande influence sur Toyokuni et Sharaku. 46 KiTAO S H I G E M A S A (1739-1820). Kitao Shigemasa, fils aîné d'un marchand de livres, utilisa les pseudonymes de Karan, Hekisui et Kôsuisai. Cet autodidacte, qui se créa un style original' par un travail assidu, fonda l'école Kitao. Son art est fait de douceur, de discrétion et de bon goût. 47 K I T A O M A S A N O B U (1761-1816). Masanobu apprit à pratiquer l'art de l'Ukiyo-e sous la direction de Shigemasa, mais il acquit une plus grande célébrité c o m m e écrivain sous le n o m de Santo Kyöden. Sa manière rappelle davantage celle de Torii Kiyonaga que celle de son maître Shigemasa. Après la fin de la période de Kansei (1789-1800), il consacra ses dernières années à la littérature. 48-54 T O R I I K I Y O N A G A ( 1752-1815). Fils de Shirokiya Ichivei, éditeur et marchand de livres, il fut l'élève de Torii Kiyomitsu (Torii III) et, après la mort de celui-ci, il devint Torii I V , pour perpétuer la tradition de la famille Torii et pour instruire le petit-fils d u maître, Kiyomine (Kiyomitsu II ou Torii V ) . Il commença par exécuter des portraits d'acteurs à la manière des Torii, puis, sous l'influence d'Isoda Koyûsai et d'autres peintres, il affirma son originalité dans ses études de jeunes femmes, dont la beauté voluptueuse est dépeinte avec beaucoup de réalisme. Ses compositions remarquables par la suavité des teintes et la souplesse des lignes connurent u n vif succès et les « beautés à la manière de Kiyonaga » sont l'un des types les plus caractéristiques de l'école Ukiyo-e, à l'époque de T e m m e i (1781-1789). 55-57 K A T S U K A W A S H U N C H Ô (fin d u x v m e siècle). Elève de Katsukawa Shunshö, qui travailla de la fin de la période d'An-ei à la période de Kansei (1772-1800), il exécuta des portraits de jeunes femmes fortement influencé par le style de Torii Kiyonaga. 58-62 T Ö S H Ü S A I S H A R A K U (travaillait en 1794 et 1795). Sharaku occupe une place à part parmi les maîtres de l'Ukiyo-e. Ses portraits d'acteurs, traités avec beaucoup de hardiesse à la manière impressionniste, restent entièrement originaux. D e mai 1794 à février 1795, il exécuta 145 estampes; mais on ne sait absolument rien de lui avant ou après cette période. 23


63 K A B U K I D Ö E N K Y Ö (1749-1803). Enkyö imita Sharaku, mais son art ne possède pas la m ê m e qualité. Ses estampes, de types assez variés, furent toutes exécutées au cours d'une période de six mois environ. 64-70 K I T A G A W A U T A M A R O (1753-1806). Utamaro fut d'abord l'élève de Toriyama Sekien. Il adopta le pseudonyme de Kitagawa Toyoaki pendant la période, d'An-ei (1772-1780), mais, vers 1782, il prit le n o m d'Utamaro. Il commença par peindre avec beaucoup de succès des jeunes femmes à la manière de Kiyonaga, mais, à partir de 1791, il créa u n nouveau style en tant que peintre defigures.Il exécuta par la suite toute une série de chefs-d'œuvre appelés okubi-e, ou portraits en gros plan, acquit une vaste renommée et devint le chef de l'école Ukiyo-e. Toutefois, en 1804, il fut puni par le gouvernement shogounal sous prétexte qu'une de ses œuvres comportait une critique implicite de la famille du Shogoun, et il mourut dans la misère. 71 EiSHöSAi C H Ô K I (fin du x v m e siècle). Elève de Toriyama Sekien. Il signa d'abord ses œuvres Chôki, puis M o m o k a w a Shikô et revint finalement au premier n o m . Il représenta de belles Japonaises à la manière d'Utamaro; on admire tout particulièrement la luminosité de ses couleurs, ainsi que la souplesse et la délicatesse de son dessin. 72 ToRii KiYOMASA (fin du x v m e siècle). Fils de Torii Kiyonaga, il fut, dans sa jeunesse, l'élève de son père, mais celui-ci, lorsqu'il eut pris le n o m de Torii I V , lui fit abandonner son art pour éviter toute contestation future quant à la succession de la famille Torii. Toutes ses œuvres furent donc exécutées avant sa vingtième année; on y trouve une facture pleine de liberté et de vigueur, et d'habiles combinaisons de coloris. 73 K U B O S H U N M A N (1757-1820). Shunman, qui utilisa également le n o m de Shôsadô, fut l'élève de Katori Nahiko et de Kitao Shigemasa. Il acquit une grande célébrité c o m m e auteur de romans et de poèmes comiques. E n tant que m e m b r e de l'école Ukiyo-e il se plut à peindre de belles Japonaises et utilisa une g a m m e de couleurs connue sous le n o m de beni-girai, qui élimine le rouge au profit du violet, associé au gris et au aune. Ces teintes douces sont d'un très heureux effet. 74 C H Ô B U N S A I (OU H O S O D A ) EISHI (1756-1815). Eishi, qui adopta le pseudonyme de Chôbunsai, fut l'élève de K a n ô Eisen-in. Il étaitfilsde Hosoda Tokiyuki, arrière-petitfils de Hosoda Temba-no-kami, qui joua u n rôle important au sein du gouvernement shogounal. Quoique étant lui-même un samouraï de haut rang, il renonça à ses fonctions administratives pour devenir u n machi-eshi (artiste mondain). Ses portraits de femmes sont exécutés dans un style élégant et raffiné. 75 C H Ö K Ö S A I EISHÔ (fin du xvnie siècle). Eishô fut l'un des principaux élèves de Hosoda Eishi et, tout c o m m e lui, il représenta surtout des jeunes femmes, mais son art est à la fois plus délicat et plus réaliste. 76 I C H I R A K U T E I Eisui (fin d u xviiie siècle). Eisui fut, lui aussi, l'élève d'Eishi. Ses okubi-e (portraits en gros plan) de belles Japonaises sont remarquablement vivants. 77 S H I K Y U S A I EIRI (OU R E K I S E N T E I EIRI) [fin d u xvni e siècle]. Eiri, qui utilisa parfois le pseudonyme de Chôkyosai, est encore u n élève de Hosoda Eishi. Il prit, par la suite, le n o m de Rekisentei Eiri, mais en écrivant Eiri avec des caractères différents. Il excella dans les portraits de belles Japonaises. 78-80 U T A G A W A T O Y O K U N I I ( 176g-1825). Utagawa Toyokuni I fut l'élève d'Utagawa Toyoharu. Son art est très éclectique; il imite en effet aisément et avec beaucoup de succès la manière des autres artistes. Ses portraits d'acteurs, conçus dans un style propre à plaire aux masses, le rendirent célèbre dans tout le pays. Il exécuta également de beaux portraits déjeunes femmes. C'est seulement vers la fin de sa vie qu'il mit au point le « style Utagawa » qui lui est propre. 81 U T A G A W A T O Y O K U N I II (i8oa-[?]). Il utilisa d'abord le n o m "de Toyoshige. Il fut l'élève de Toyokuni I, qui l'adopta et lui légua son n o m . Il s'inspira surtout de la der24

.


nière manière du maître Toyokuni I. Sans être dénué de talent, il semble avoir eu moins d'activité et de renom que son camarade d'atelier Kunisada (Toyokuni III). 82 U T A G A W A T O Y O H I R O (1773-1828). C o m m e Toyokuni I, Toyohiro fut u n brillant élève d'Utagawa Toyoharu, et il rivalisa de talent avec Toyokuni, grand spécialiste des portraits d'acteurs, en exécutant des portraits de jeunes femmes et des paysages empreints d'une poésie sereine. 83 U T A G A W A K U N I M A S A ( 17 73-181 o). Cet élève de Toyokuni I fit d'excellents portraits d'acteurs, notamment du genre okubi-e (portraits en gros plan). Il n'exécuta qu'un petit nombre d'études de femmes, mais celles-ci ont une beauté sensuelle et délicate très particulière. 84 U T A G A W A K U N I Y O S H I (1797-1861). Kuniyoshi partage avec Kunisada'£(Toyokuni III) la gloire d'avoir été l'un des deux meilleurs élèves de Toyokuni I. Il représenta des acteurs et des jeunes femmes, mais ne donna la vraie mesure de son talent que dans ses paysages et ses musha-e (images de guerriers célèbres des temps anciens). Dans ses paysages, qui ont une fraîcheur et une vie remarquables, il fait usage de techniques occidentales. . 85

U T A G A W A K U N I S A D A ( T O Y O K U N I III)

[1786-1864]. Utilisa les pseudonymes de

Gokitei et Köchörö. Il fut l'élève de Toyokuni I et prit, par la suite, le n o m de Toyokuni III. Il joua u n rôle de premier plan dans l'école Ukiyo-e, après 1840, et exécuta de nombreux portraits d'acteurs et de jeunes femmes. Ses œuvres se caractérisent par des contours exagérément sinueux et une atmosphère voluptueuse. 86 K I K U K A W A E I Z A N (1787-1867). Élève d ' u n disciple de l'école K a n ô , puis de Suzuki Nanrei, il occupa une place spéciale parmi les maîtres de PUkiyo-e de son temps, peignant des beautés sensuelles à la manière d'Utamaro et rivalisant avec les représentants de l'école d'Utagawa, alors florissante. 87 KEISAI EISEN (I790-I848). Le n o m de famille de Keisai Eisen était Ikeda. Il m e n a une vie agitée et exécuta des paysages en collaboration avec Hiroshige. Ses dernières années furent consacrées à la littérature : il écrivit notamment le %oku Ukiyo-e Ruikô, recueil de biographies des maîtres de l'Ukiyo-e qui constitue aujourd'hui encore une importante source de documentation. 88-92 K A T S U S H I K A H O K U S A I ( 1760-1849). Élève de Katsukawa Shunshô, il prit d'abord le pseudonyme de Shunro et changea, par la suite, plus de vingt fois de n o m . Il étudia divers types de peinture, notamment les œuvres des écoles K a n o , Tosa et Korin, ainsi que l'art chinois et occidental; et il s'en inspira pour élaborer son propre style. A son grand talent il joignait une extrême ardeur au travail, peignant avec empressement tous les sujets qui s'offraient à lui. Il jouit aujourd'hui d'une réputation mondiale. 93 T O T O Y A H O K K E I (1780-1850). L e n o m de famille de Hokkei était Iwakubo, mais il adopta celui de Totoya (marchand de poisson), car il tenait une poissonnerie. Il commença par étudier la peinture avec K a n ô Masanobu (Kano Yôsen), puis fut l'élève "de Kasushika Hokusai et se spécialisa dans l'art Ukiyo-e. Disciplefidèled'Hokusai, il illustra dans le style du maître divers ouvrages, diverses œuvres littéraires contemporaines; il excelle surtout dans l'illustration des poèmes comiques. 94 S H Ô T E I H O K U J U (1763-1824). Élève d'Hokusai qui s'inspira de l'art occidental tout en créant u n style original. 95-100 ICHIRYÛSAI (OU A N D O ) H I R O S H I G E (1797-1858). Il utilisa les pseudonymes dTchiryusai et de Rissai. E n 1811, il devint l'élève d'Utagawa Toyohiro, dont il reçut, l'année suivante, le n o m d'Hiroshige, et il fonda sa propre école. II conquit une célébrité soudaine grâce à la série fameuse des Cinquante-trois étapes sur la route du Tôkaido. Ses paysages ne sont pas des reproductions réalistes et minutieuses mais des évocations pleines de poésie et de sentiment qui se caractérisent par la simplicité de la facture et la beauté saisissante d u coloris. 2

5


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