Voyage Quebec 09_2014_ l'Avenir

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NAMUR

MERCREDI 3 SEPTEMBRE 2014

N AMU R

Québec viendra y embaucher des restaurateurs

Une file lon

Une délégation namuroise s’est posée à Québec, pour raviver le jumelage. Avec des décisions concrètes à la clef.

Files interminables devant la Maison du Tec de Namur. En cause ? La difficile mise en place des abonnements électroniques.

À Quebec, Pierre WIAME

D

e Montréal à Québec, il y a 3 heures d’autoroute, mono­ tone, avec des noms de bleds revisitant la litanie des saints pour nous divertir un peu. On a vu du Saint­Rédempteur, du Saint­Apollinaire et même un Notre­Dame­du­bon­conseil. Tout sépare ces deux villes, hor­ mis qu’on y parle le français. Montréal, c’est la métropole, la plus grande ville de la province de Québec, qui se pousse du col avec ses gratte­ciel, son down­ town à l’américaine et ses quar­ tiers très anglophones. À côté, Québec, dont on a fêté les 400 ans en 2008, c’est très petit. Quand même beaucoup plus grand que Namur, plus peuplé (800 000 ci­ toyens environs, grande agglo­ mération comprise), entretenant 182 hectares de parcs et d’espaces verts, mais on en fait rapidement le tour. Elle dispose d’un château qui domine le Saint­Laurent, fleuve grandiose (le plus grand d’Amérique du nord), fendu de navires de croisière. Pas vrai­ ment une cité où l’on s’enivre jusque tard dans la nuit. Plutôt quiète, plutôt sage, ce qui ne l’empêche pas d’avoir été sacrée capitale de la province de Qué­ bec. Résumons : Québec est capitale et siège de gouvernement (à 24 ministres). À taille humaine, elle s’enorgueillit d’un château – le

Le bourgmestre Maxime Prévot signant le ! livre d’or de la Ville amie de Québec, entouré du chef de groupe MR Bernard Guillitte, et du maire de Québec Régis Labeaume. Plus que protocolaire, la cérémonie fut légère mais néanmoins concrète.

splendide Frontenac –, d’une ci­ tadelle, d’une place d’Armes, d’une université et d’un hôtel du parlement, juché sur une colline parlementaire. Les touristes lui trouvent un charme fou, notam­ ment pour son vieux Québec, avec son cachet typiquement européen, que Joe Dassin chanta à travers les yeux d’Émilie, évo­ quant son hiver éclatant et sans fin. Si le vieux Namur n’a pas eu les honneurs d’une chanson, et n’est pas repris au patrimoine mondial de l’Unesco, il n’en de­ meure pas moins patiné par des siècles et des siècles, avec des pla­ ces et des rues que les Améri­ cains nous envient. Enfin, les deux villes ont donné leur nom à une province. Vous comprenez mieux main­ tenant pourquoi Namur et Qué­ bec, il y a 15 ans, ont croisé leur destinée. Ces deux villes, malgré l’obstacle de l’Atlantique, parta­ gent comme un même génome, une même identité.

Un protocole d’entente La délégation namuroise, em­ menée par le bourgmestre de Na­ mur Maxime Prévot, a rejoint ce lundi, à Québec même, le reste de la délégation, des chefs d’entre­ prises, des artistes, des chefs de cuisine, qui y est à pied d’œuvre depuis le 29 août. Pendant une semaine, les deux villes, chacune sous l’impulsion d’un nouveau

maire, vont re­tricoter ce que le temps a quelque peu défait ou distendu. Loin des yeux loin du cœur dit­on. Le nouveau maire de Québec, actualisant les rela­ tions internationales de sa ville, a souhaité relancer la machine, par des cadeaux mutuels, des col­ laborations, des coups de pouce. Et tant qu’à faire pour inaugurer une nouvelle ère, en frappant

fort, par une semaine namuro­ québéçoise, que nous nous pro­ posons donc de vous raconter. Mardi matin, c’est à l’hôtel de ville, devant des journalistes du cru, que les deux maires, flashés comme des stars à Cannes, ont laissé converger leurs préoccupa­ tions quant à s’enrichir mutuel­ lement l’un de l’autre, à travers des expertises et des expériences. Maxime Prévot, bourgmestre depuis fin 2012, et Régis La­ beaume, en poste depuis 2006 et réélu haut la maire en novembre 2013 (avec 74 % des voix), ont re­ nouvelé leur protocole d’entente historique conclu juste avant l’an 2000. Une cérémonie plus lé­ gère que protocolaire, ponctuée d’un sympathique échange de cadeaux (hors caméra, comme le veut la tradition au Québec). « Quelle joie de se retrouver en fa­ mille a écrit Maxime Prévot dans le livre d’or. L’entente est cordiale et prometteuse, l’enthousiasme com­ municatif. Les ingrédients sont là pour de beaux succès partagés ». Tout était dit, en somme. « Cette entente fait pleinement sens et gé­ nère de la valeur ajoutée » a ensuite déclaré Maxime Prévot, tandis qu’une grisaille orageuse gansait le château Frontenac. ■

Samuel HUSQUIN

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istribue­t­on des smart­ phones gratuits à la Mai­ son du TEC de Namur ? Est­ce l’unique endroit où l’on vend des tickets pour l’édition 2015 du festival Tomor­ rowland ? Rien de tout cela.Depuis quel­ ques jours, le point commercial du TECnamurois est pris d’as­ saut, dès l’ouverture matinale, pour des raisons bien moins gla­ mour. Ces gens qui garnissent les in­ terminables files sont là, pour la plupart, pour un simple renou­ vellement d’abonnement. «J’ai bien tenté de faire l’opération par le web.Mais au bout de la pro­ cédure, ça ne fonctionne pas », peste cette dame. Une autre mère de famille, qui n’a toujours pas un premier gui­

chet en vue, inte plusieurs enfants.P l’abonnement du pr un virement à 20 août.Ce que j’a suivants, j’ai reçu rier… le 21 août. quand même bien o ici pour régler le pr Début de semain même des attente

VITE DIT Une fresque Namur offrira par

Un job au Québec Le maire de

ailleurs un mur, sur sa placette de Québec, proche de Saint-Loup, à un artiste québéçois, afin d’y réaliser une fresque. Le dit mur n’est rien d’autre que le pignon de la librairie Thirionet, avec l’accord de ce dernier bien entendu. Un concours sera ouvert aux artistes de cette Amérique française, sur le thème des 15 ans du jumelage, et l’heureux élu sera désigné par une commission mixte.

Québec a souhaité, lui, vouloir aller au-delà de la culture, et ratisser dans les champs économiques, pour pérenniser de vrais partenariats. La mairie mènera à Namur même, en octobre 2015, au moment du FIFF, une mission de recrutement. Il emmènera avec lui des représentants et des patrons d’entreprise, qui pourront signer des contrats d’embauche sur place et ouvrir des comptes en banque (québéçois). C’est une grande

première. « Il ne s’agit pas de voler des emplois à la Région wallonne a-t-il dit mais plutôt offrir à des Namurois une expérience au Québec, où le chômage sévit moins gravement, dans les domaines du numérique, de la technologie de pointe mais aussi et surtout dans le domaine de l’hôtellerie et de la restauration. » Où Namur, avec son école hôtelière provinciale, peut d’ailleurs faire valoir une vraie expertise.

EXPOSITION DE 6 SCULPTURES EN PLEIN AIR Luc Deleu

ÉdA – 203969354365

L'Avenir - Local: Namur 03/09/2014, pages 6 & 7 Tous droits réservés. Réutilisation et reproduction uniquement avec l'autorisation de l'éditeur de L'Avenir - Local: Namur !"#$%&&''&()*+','-.%'/($(&0$((0'123','/41525'/$.&&%6&' '

MERCREDI 3 SEPTEMBRE 2014

NA M UR

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Michel François

Bernd Lohaus

Ria Pacquée

Liliane Vertessen

Roman Signer

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Le forfait d’Im Le beau rêve s’est effondré : des ennuis de santé empêchent Imane de représenter la Belgique au concours Miss United Continents.

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e 15 août on annonçait officiellement que la Na­ muroise Imane Bouja­ 77789"#$%&&8:%','(&;6<9"#$%&&8:%' bout représenterait la Belgi­ que au concours de Miss United Continents 2014 qui


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PROVINCE DE NAMUR

JEUDI 4 SEPTEMBRE 2014

AS SES SE Sorinne-La-Longue

Québec, une smartcity qui inspire

À bicyclette pour la 42e k

Québec n’a pas raté le virage numérique. Namur a du retard mais moins dans la technologie que dans la mentalité et la culture.

Ce week-end, 42e édition de la kermesse de Sorinne-La-Longue. Une kermesse qui prend de l’ampleur, dans le plus petit village d’Assesse.

L

e Bureau économique de la Province (BEP), et le gouver­ neur Denis Mathen ont fait le point sur cette mission transatlan­ tique, qui a particulièrement choyé les entreprises actives dans le secteur numérique, telles que B­71, Trakk, Atelier With In. Pour­ quoi ? À Québec, la numérisation est entrée dans les mœurs avec en­ thousiasme et gagné du terrain. «Nos ambitions sont en phase avec ce qui se fait ici, dans la perspective d’une ville intelligente » a déclaré le gouverneur. Une ville intelligente axe son dé­ veloppement sur une utilisation optimale des nouveaux moyens de communication, en harmonie avec tous ceux qui y vivent. «Nous avons confronté nos projets à la réalité québécoise, il y a vraiment matières à convergence et à collabora­ tion, a pour sa part déclaré le prési­ dent du BEP Jean­Claude Nihoul. Parfois le Québec est en avance, par­ fois c’est nous. Il n’y a pas des Wal­ lons qui viennent tout attendre des Québécois mais des partenaires équi­ librés et complémentaires». Mercredi matin, au département

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technologie de la Ville de Québec, la délégation a pris toute la me­ sure de l’avance québécoise, via des applications bluffantes. Exemples : Québec informe ses citoyens par SMS sur la conges­ tion du trafic, les chantiers en cours et les tronçons à éviter, sur les dangers et situations d’urgence telle qu’une fuite de gaz, ou une contamination d’eau potable. C’est a priori gadget mais ça mar­ che, ça plaît. Une autre application, mise en li­ gne fin octobre, et baptisée Co­pi­ lote, géo­localisera les places de parking libres, en temps réel. Elle permettra aux automobilistes de connaître combien d’espaces li­ bres il reste dans la ville mais aussi

de payer son stationnement à temps et à heure, en le renouve­ lant à distance, sans retourner à la borne. Plutôt géniale quand on est vissé à une bonne table de restau­ rant. Autre application sympathique, l’opportunité offerte aux citoyens, dans une optique d’une meilleure sécurité routière, à signaler et à partager, sur une plateforme en li­ gne, toutes les attentions courtoi­ ses rencontrées dans la ville au cours de la journée. « D’habitude, on était dans la pres­ cription de mauvais comportements, dans leur dénonciation. On a pris un virage afin que les comportements po­ sitifs soient aussi relevés et cela ne peut parfois être qu’un sourire».

Ces applications ont laissé rê­ veur. La société numérique a dix longueurs d’avance au Québec. Tout le monde s’y emploie et s’y jette, avec ivresse et jubilation. Il existe même un Forum numéri­ que citoyen, très revendicatif pour que la Ville aille plus loin encore, et plus vite. « À Namur, on est encore des nains de jardin par rapport à cela. Je crains qu’il existe un frein de mentalité et de culture. La ville intelligente ne parle pas encore aux Namurois a souligné Maxime prévot. On nous regarde comme si on voulait s’amuser avec des concepts funny. Une mission telle que celle­ci permet de remettre en perspective le chemin qu’il nous reste à parcourir ». ■

Québec, mode d’emploi « Notre vision est similaire a déclaré Annick Castiaux, de l’Université de Namur. On partage les mêmes valeurs. Nous sommes au même stade, mais nous n’avons simplement pas les mêmes moyens ». De Gilles Bazelaire (KIKK) : « Il n’y a pas de fracture entre nous mais, ce qui me marque, c’est la capacité des entreprises à se vendre à l’international. Ils bénéficient d’un marketing territorial fort. Public et privé travaillent main dans la main. Les institutions vendent leurs entreprises ». Emmanuel Briard (Hungry Minds) : « Ce qu’on fait ici, c’est-à-dire rechercher des partenaires économiques pour nos clients, on ne peut pas le faire avec Google ».

Le droit à l’erreur Marc Detraux, de la Ressourcerie namuroise : « Ici, toutes les entreprises semblent un lieu de vie respecté, ouvertes sur le monde et en réflexion permanente ». Luc Simons, de l’Agence wallonne des télécommunications : «Le numérique est ici d’emblée intégré à la créativité. Mais nous n’avons pas à rougir sur le plan technologique, nous sommes beaucoup plus choyés que le Canada en vitesse de connexion et de débit disponible.» L’éco-conseiller Camille Dermonne : «Ici le droit à l’erreurexiste».

Pour une fois, Namur n’a pas offert que des chocolats à son amie américaine. Elle a apporté avec elle deux valises de BD.

ÉdA

C’

est l’histoire d’une vieille église de bois transformée en bibliothèque numérisée design, sur 3 niveaux, offrant 4100 m2 d’espaces fluides, pour découvrir, rêver, se divertir. Une bibliothèque unique au monde, dédiée à une certaine Monique­ Corriveau (auteure québécoise de livres de jeunesse), qui a eu l’honneur d’être citée par de nombreuses et prestigieuses re­ vues d’architecture. Cette réalisa­ tion « futuriste », confinant au centre culturel multimédia, a évi­ demment séduit la délégation na­ muroise. C’est le genre d’investis­ sement – quand même 12

La délégation belge rassemblée au sein de la bibliothèque Monique-Corriveau.

millions d’euros – qu’une capi­ tale régionale comme Namur ne pourrait pas ou n’oserait pas se permettre. Mais comme on l’a déjà dit, cette bibliothèque, à 5 ki­ lomètres du vieux Québec, dans l’arrondissement de Sainte­Foy, Sillery et Cap Rouge, s’adresse, avec ses 22 autres consœurs plus classiques, à près d’un million de personnes, soit près du double de

L'Avenir - Local: Namur 04/09/2014, pages 6 & 7 Tous droits réservés. Réutilisation et reproduction uniquement avec l'autorisation de l'éditeur de L'Avenir - Local: Namur !"#$%&&''&()*+','-.%'/($(&0$((0'123','/41525'/$.&&%6&'

la population totale de la pro­ vince de Namur. « On a pris le pari que cette bibliothèque prenne le relais de l’église, un lieu idéal pour parta­ ger et rencontrer les autres » a souli­ gné Sylvie Lemieux, première ad­ jointe au maire. Mardi soir, Québec et Namur ont trinqué sous ces poutres magistrales, pa­ tinées de blanc, à la santé des Tin­ tin, Spirou, Fantasio et autres Tu­

niques bleues, ces quelques héros de la BD belge. « Cette réalisation novatrice donne vraiment goût à la rencontre et à la lecture, et les muni­ cipalités ont le devoir d’exercer la compétence de la promotion de la lec­ ture publique – c’est une obliga­ tion légale ­. Bravo pour cette audace » a lancé Maxime Prévot. La petite pierre namuroise à cet édifice magique, ouvert en dé­

cembre, paraît symbolique mais elle est originale et change du chocolat : la Ville a offert 250 BD, comme l’atteste une pastille sur chaque album, grâce à la passion d’un bénévole namurois, Guy Dehousse, qui gère à Namur a plus grande « bédéthèque » de l’espace francophone belge et qui a opéré la sélection avec sa femme, Bernadette Depas. Les auteurs namurois, Yuio, Hamo, Swolfs, Bodart, Aidans, Lambil, Jigé (alias Joseph Gillain) et Dany, sont désormais représen­ tés à Québec, où ils ne sont même pas distribués, parmi cent mille autres bandes dessinées. Hergé a rejoint le train en route, en queue de peloton, en hommage à son œuvre incontournable. Un petit garçon, Xavier, a loué la 1ère BD namuroise du lot, le numéro I des Tuniques bleues, « Un Cha­ riot dans l’ouest ». Et elle vient d’où mon garçon ? Euh, sais pas moi. Et bien, de Namur en Belgi­ que. Ah, de Belgique. Gageons qu’il ne l’oublie jamais. ■

Florent MAROT

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réparez vos vélos ou vos cali­ cots de supporters, non pas pour le tour de France, mais bien pour la cinquième édition des vélos folkloriques de Sorinne­ La­Longue ! Les organisateurs es­ pèrent réunir cette année les sept villages de l’entité assessoise. Lors des quatre éditions précédentes, un village au minimum man­ quait toujours à l’appel. Fin de la malédiction en 2014 ? En plus du prix de la rapidité (le nombre de tours parcourus), les participants pourront concourir pour le prix de la décoration, ainsi que le prix… surprise ! Seule exi­ gence : passer la ligne au mini­ mum une fois, soit, être capable de rouler un peu plus d’un kilomètre sur le vélo (sans pharmacopée). Lors des précédentes éditions, la course a amené son lot de surpri­ ses. «Sart­Bernard avait assemblé un scooter et un vélo ensemble, nous avons reçu également un vélo rema­

Équipé célèbre de Cru de Sor

ÉdA – Florent Marot

À Québec, Pierre WIAME

VITE DIT

nié en bateau et un autre en forme de bouteille de bière ! » raconte Benja­ min Leyder, président du Foyer Sorinnois. La gratuité 310 âmes seulement, et pourtant une kermesse qui grandit d’année en année depuis dix ans. Organi­ sée par le Foyer sorinnois, lui­ même appuyé par la jeunesse lo­ cale, la kermesse est gratuite tous les soirs, même le soir de concert. Fait plutôt inhabituel, mais qui

semble porter ses fruits dans le plus petit village de l’entité. « nous misons davantage sur les sponsors (80 !) plutôt que sur des entrées payantes » continue Benjamin Leyder. À noter que le comité est actif toute l’année, autour de nombreu­ ses activités : Excursion en car, chasse aux œufs, grand feu, con­ cours de crèches, distribution de sapins de Noël, souper offert aux 3X20 et surtout l’entretien et l’achat de matériel pour la salle du

village. L entièreme grangés grand feu «C’est av dans une é âges et au plus de 7 siasme Be Une am comptes b entièreme comité. E velle éditi

A NDENN E

«Et si tu avais envie…» invite La D Galerie accueillera durant septembre une exposition atypique ouverte sur le monde et invitant au voyage du ressenti à travers l’art. ●

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M a r i e - F ra n ce H É R I O N

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hierry Leflot, connu dans le milieu événementiel, a exploité sa rencontre avec trois artistes et Randall Denis, gestionnaire d’une galerie d’art, pour mettre sur les rails une exposition atypique, une invitation aux voyages. Des voyages à travers le ressenti de trois femmes qui jonglent avec la photographie, l’écri­ ture, la peinture. Des voyages dans le monde réel de l’Inde et dans le secret des mots et des traits. Thierry et Randall ont été sé­ duits par la spontanéité et le talent de Murielle Lona, de Vé­ ronique Radelet et de Mélody Lambert, une amitié s’est

ÉdA

L’église devenue bibliothèque design et multimédia témoigne de la vitalité de l’innovation numérique québécoise.

Tout Jigé sous les poutres de l’église

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ARROND

JEUDI 4 SEPTEMBRE 2014

NAMU R À Q UÉBEC

ÉdA

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Thierry Leflot au centre, avec Murielle Lona à sa droite et Véronique Radelet à sa gauche.

construite entre ces passion­ nés, et ils n’ont pas résisté à l’envie de s’associer pour monter une exposition tant la complémentarité de leurs dons était évidente, parta­ geant la même sensibilité. Mélody Lambert est illustra­ trice de formation. Ces derniè­ res années, elle travaille prin­ cipalement sur le

détournement d’objets, la ré­ cup et l’écoconsommation. Véronique Radelet aime le fi­ guratif et l’abstrait, elle ex­ pose des nus déformés qu’elle immortalise. Ses thèmes ex­ priment une tendresse envers le monde, ses paysages sont enchanteurs, ses œuvres sont des odes à nos environne­ ments. Murielle Lona a été

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NAMUR

VENDREDI 5 SEPTEMBRE 2014

Standing ovation pour Jodie la soprano

Une Quinzaine où la nature repre

Une soirée de gala, marquée par la voix de Jodie Devos, a couronné cette mission namuroise au pays de Samuel Champlain.

Du 5 au 28 septembre, Namur se mouille pour dévoiler ce que la nature fait de mieux. Expos, balades,… sont au menu d’une ville en campagne.

À Québec, Pierre WIAME

P

Moutarde et péket Philippe De Laere, chef de cuisine à la plage d’Amée de Jambes, a concocté la réception d’après-concert, notamment arrosée de bière de Floreffe. Le Namurois, avec le chef du bistrot du Saint-Amour, Arnaud Marchand, a préparé un tartare de pomme verte-mangue avec crevette tigrée, une composition d’artichaut, homard et tomate cœur de bœuf. En sucré, un crumble avec une crème au citron, un gel de cuberdon. Outre sa toque, le chef-coq avait apporté avec lui de la moutarde de Bister, du péket au cuberdon et du safran de Patr’anne, cultivé à Profondeville.

Rigoletto Jodie Devos a conquis les cœurs avec des œuvres éternelles. Elle a notamment chanté la Reine de la nuit de l’opéra «La flûte enchantée» de Mozart, Gilda de l’opéra Rigoletto de Verdi, chanson triste de Duparc, «Notre amour» de Fauré et «L’air de la poupée», d’Offenbach, dans les contes d’Hoffmann, où on la voit être remontée comme une poupée. Être soprano n’empêche pas la comédie.

La talentueuse Jodie Devos ne pouvait pas mieux exprimer l’ivresse des relations internationales.

crée dans le réel. Québec, et l’uni­ yeux balayant tantôt l’auditoire tantôt une tablette, au cœur d’étudiants mais aussi de cuisi­ d’une ville dite « intelligente », niers bien formés, de cerveaux branchée sur le monde, offrant à rompus à l’informatique et au ses habitants de nombreux accès numérique, de métiers manuels gratuits à l’internet, via un ré­ aussi. seau WiFi souvent non sécurisé. La soirée de gala a permis au Ce qui est loin d’être le cas à Na­ bourgmestre de déployer ses ta­ mur et en Belgique. lents de diplomate, non sans hu­ Québec et Namur, c’est déjà 15 mour. Le bavard avait annoncé ans d’amitié mutuelle, « dont un discours de 15 minutes, et le nous commémorons ce soir tant l’uti­ maître de la cérémonie l’avait re­ lité que la nécessité ». Du bla­bla, gardé avec inquiétude : « Vous n’y oui, mais constructeur d’une pensez pas, Monsieur le maire ! » nouvelle ère. D’un jumelage clas­ L’impénitent aura tenu 13 mi­ sique, et forcément festif, les rela­ nutes et quelques secondes, les tions entre ces deux villes franco­

!versité de Laval, est demandeuse

phones se sont muées en entente de coopération inter­municipale. Jodie adoptée par Québec « Vive la francophonie » a conclu le bourgmestre, enjoué, avant une accolade avec le maire de Québec, Régis Labeaume, mani­ festement touché. Place aux artistes. À la soprano Jodie Devos, 26 ans, de Ciney, ac­ compagnée de la pianiste québé­ coise Claude Soucy. Le soleil n’avait pas encore cui­ vré les berges bariolées du Saint­ Laurent quand cette lauréate du Concours Reine Élisabeth en­

Ses baisers sucrés font un malheur Ils sont nombreux à vouloir s’établir à Québec, attirés là par son dynamisme économique et sa mentalité américaine. Il y a 10 ans, Philippe Vermeren y a bâti son rêve. ●

Pierre WIAME

À

cette réception d’après­concert, dans la salle Galerie, rencontre avec un pur Na­ murois, Philippe Vermeren, 56 ans. Il y a une dizaine d’années, cet homme a rompu avec Namur pour s’établir dans ce berceau de l’Amérique francophone. Il raconte : « Je suis né à Bouge, j’habitais rue Reine Astrid, je tenais un magasin d’alimentation bio à Salzinnes. J’ai 4 enfants et je suis venu à Québec en partie pour eux, pour leur offrir un avenir, et pour y ouvrir une boulangerie, mon métier­passion, après 19 ans chez CBC, dans la banque assurance, en ges­ tion sinistre auto.» Une vraie rupture. C’était une opportunité à saisir. CBC a payé pour le voir partir. Il avait un rêve à matérialiser : être boulanger, pétrir le pain. Il a donc ouvert une boulangerie classique, à la belge, dans le Trait­Carré (Charlesbourg), mais la tradition

L'Avenir - Local: Namur 05/09/2014, pages 4 & 5 Tous droits réservés. Réutilisation et reproduction uniquement avec l'autorisation de l'éditeur de L'Avenir - Local: Namur !"#$%&&''&()*+','-.%'/($(&0$((0'123','/41525'/$.&&%6&'

éda

lace à la culture, à la musi­ que. Mercredi soir, au palais Montcalm de Québec, la dé­ légation s’est posée devant un piano à queue, dans la salle d’Youville ne pouvant contenir que 175 personnes. Ce fut un mo­ ment intimiste, de grâce et de suspension. Un intermède en­ chanteur au terme d’une mis­ sion plus terre à terre, copieuse en rencontres, gourmande en échanges, friande des succès et des avancées de la réalité québé­ coise. Devant un parterre de beau monde, mixé d’officiels québé­ cois (trois députés et le… sous­mi­ nistre à la Francophonie), de Na­ murois (s’étant établis dans cette séduisante Amérique franco­ phone) et d’un Belge (le Consul général), le bourgmestre et mi­ nistre Maxime Prévot a rappelé avec emphase tout ce que Namur et Québec feront ensemble dans un avenir proche. Pas que des mots, mais du concret. L’entente namuro­québécoise est bien an­

Philippe Vermeren et son épouse Fabienne, entourant leur nièce Laura, qui était du voyage.

de qualité belge est méconnue ici. À vrai dire, les Québécois s’en foutent un peu. « Le pro­ blème du Québécois est qu’il veut de la qualité mais sans la payer. Et il est Nord Américain dans sa consommation, il lui faut du volume, du tape à l’œil, du sucré. Il préfère l’industriel moins cher à l’artisanal. » Il a fermé la boulangerie pour travailler dé­ sormais sur de petits marchés publics. Qua­ tre heures par jour. À être regardé, par les autres commerçants, d’un œil méfiant, dans un pays où les commerçants établis ne con­ naissent pas le phénomène de marché pu­

blic. Résultat des courses, ils sont mis à l’écart des villes. Ce qu’il vend le mieux ? Les baisers de Na­ mur, fourrés d’une crème au beurre moka, et leur version québécoise, la même chose mais à l’érable. Le craquelin cartonne tandis que le cramique, moins sucré, ne décolle pas. Il y a eu des inconvénients : Philippe et sa femme Fabienne ont perdu leur réseau d’amis belges, et le Québécois se lie difficile­ ment d’amitié. «Il m’assimile à un Français, je rectifie toujours, mais je ne suis jamais arrivé à entrer dans leur « réseautage » mais, si je fais le bilan, je ne regrette rien. Il est positif. » Au Québec, l’efficacité américaine, à mon­ ter des sociétés et à faire de l’argent, règne : moins de taxe d’abord. Ensuite, l’employé qui ne convient pas est poussé vers la sortie sans ce que cela fasse hurler. L’enseignement y est moins élitiste, les jeunes poussés dans ce qu’ils font de mieux et valorisés. «Au Qué­ bec, il y a peu de chômage. On change facilement de métier. C’est la mobilité à outrance, à tel point que l’employé que vous recrutez n’est pas fidèle. À la moindre opportunité, il part pour toujours trou­ ver mieux ailleurs. » Philippe Vermeren remet à Namur, et aux amis de son ancienne vie, son affectueux bonjour. Son témoignage donne toute sa pertinence à la mission qué­ bécoise. Si vous vous sentez une âme d’expa­ trié, Québec vous attend. ■

Catherine DETHINE

C

onjuguer ville et nature. Pour Namur, l’aventure a commencé voici 12 ans à l’initiative de l’échevinat de l’Environnement et des espa­ ces verts. Depuis, le rendez­ vous a été reconduit d’année en année, multipliant les rencontres et les collabora­ tions. L’édition 2014 n’échappe pas à la règle met­ tant plus spécialement l’ac­ cent sur le thème de l’eau. Parmi ses hôtes : le Grèbe huppé, espèce emblématique de la Meuse namuroise. Les habitués l’auront sans doute remarqué : la quin­ zaine Namur Nature a pris de l’avance sur le calendrier. Motif : la Ville a souhaité, dit­on, se dissocier du Festi­ val Nature qui est un événe­ ment à part entière. Mais ce n’est pas la seule nouveauté si l’on se réfère à l’agenda de la quinzaine. À commencer par l’installation, du 5 au 7 septembre d’une ferme en ville. Le rendez­vous est fixé de 9 à 17 heures place d’Ar­ mes. L’occasion de côtoyer les animaux de la ferme, de déguster de délicieux pro­ duits du terroir mais aussi de découvrir le métier de fer­ mier grâce à la présence de la Fédération des jeunes agri­ culteurs. Et c’est gratuit. La Quinzaine en 2014, c’est la mise en avant du thème de l’eau. Un thème qui prendra notamment la forme d’un

Premier rendez-vous d Quinzaine : une ferme Quinzaine qui sera a du sceau du grèbe h

Dans les entrailles du Nam

L’

extraction des ressources minérales du sous­sol : une réalité qui est loin d’être anecdotique dans la province. Du minerai de fer de l’Entre­ Sambre­et­Meuse aux minéraux de Beez en passant par les sulfu­ res de Seilles et la calcite du Na­ murois… Tous ont laissé des tra­ ces dans les villes et les campagnes. Pour partir à la découverte de ces « trésors minéralogiques du Namurois », l’ASBL l’Escargotite vous convie du 13 au 28 septem­ bre, à l’Espace Beffroi, à Namur. Sur place, 12 vitrines présente­ ront ces témoins minéralogiques via différentes thématiques. De belles découvertes parmi les­ quelles des pièces issues du Mu­ sée national d’histoire naturelle du Luxembourg et du musée de l’institut royal des sciences natu­ relles de Belgique. ■ > Ouvert du mardi au samedi de 11 à 18 h et le dimanche de 12 à 18 heures. Entrée gratuite

Escargotite ASBL

tama son mini­tour de chant. Jo­ die Devos, avec des yeux tantôt langoureux tantôt malicieux, in­ terprétant quelques morceaux d’opéras célèbres, ne pouvait pas mieux traduire et incarner la force et la beauté de cette en­ tente. Dans la pièce où l’on aurait en­ tendu un maringouin (un mous­ tique) voler, elle a suspendu l’auditoire à l’expressivité de son chant. Du pur bonheur pour son public, récompensé d’une stan­ ding ovation, ce qui est rare dans le monde guindé de la musique classique. La soprano namuroise a fait vibrer la salle comme per­ sonne. Elle a ému et conquis. Ce n’est pas demain ni après­de­ main que Namur, douce et petite capitale de Wallonie, se lassera de cette amitié si généreuse, qui la grandit et la tire vers le haut. À l’instar de Bordeaux qui la cour­ tise depuis 50 ans et qui y a une place ombragée, où l’on joue à la pétanque. C’est Jean­Louis Close qui avait signé, en 1999, avec Jean­Pol L’Allier, la charte fonda­ trice de l’Entente. Maxime Pré­ vot est venu annoncer qu’il la perpétuera et la matérialisera du mieux qu’il peut. Car Québec, avec ses belles avenues propret­ tes, avec ses antiquaires et ses marchands d’art, avec ses beaux hôtels frétillants et son vieux port, avec son immensité et sa promesse d’autres dimensions, d’autres voyages, c’est son rêve américain. ■ J

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NAMUR

VITE DIT

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VENDREDI 5 SEPTEMBRE 2014

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Un voyage au centre de la terre offert par les trés minéralogiques

L’art animalier devant l’obj A utre moment fort de cette Quinzaine : les expos photos Nature et d’art animalier . Du 25 au 28 septembre, des lieux d’exception (comme les églises Saint­Loup et Notre­Dame, l’ancienne bourse de commerce ou la verrière du Parlement wallon), vont accueillir une trentaine d’artistes et photographes. Un superbe rendez­vous pour les pas­ sionnés de nature et de captures d’images. C’est en 2003, lors du 40e anniversaire de l’associa­ tion ornithologique Aves, qu’un premier concours photo est lancé. Deux ans plus tard, la compétition prend des dimensions internationales. Déjà,les ex­ pos trouvent refuge dans le Vieux Namur. La suite est connue. Une synergie est mise en place avec le Festival du film Nature de Namur et Aves décide de prendre en main le volet photographique. L’an dernier, ce sont quelque 8 000 visiteurs qui ont

Sept lieux prestigieux pour accueillir la nature capturée par l’art et la photo animaliers.

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Dernière étape de cet intense voyage : Namur, dans le Québec profond. Où les Namurois de Wallonie ont été accueillis comme des rois.

de la municipalité. À vrai dire, nous cherchons un peu des yeux le village, qui n’a pas vraiment de centre, avec des maisons épar­ pillées plic ploc, isolées le long de chemins forestiers, parfois ca­ chées et rarement « barrées » (fer­ mées) comme on dit ici. Bière et sortilège

À Namur au Québec, Pierre WIAME ●

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Eco-dôme ou yourte : une autre brique…

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asser le cap de l’éco­ bioconstruction, cela se traduit aussi dans des concepts différents d’habitation. Pour en in­ former les visiteurs du sa­ lon, une ASBL de La Hulpe « Resanesco » présentait dans son stand une mini­ exposition. Plus connues, les yourtes ou les roulottes font dé­ sormais partie des grands classiques de l’habitat al­ ternatif. Mais d’autres pis­ tes – moins communes – sont explorées. Parfois de­ puis plus de 20 ans. C’est le cas des « éco­dômes » ou « earth bags », concept créé par l’architecte Nader JKhalili en… 1991.

Les matériaux de base : des sacs remplis de sable ou de terre que l’on em­ pile afin de réaliser les murs. Des matériaux qui ne coûtent rien. Des maté­ riaux proches et que l’on trouve un peu partout et qui finalement atteignent une forme d’idéal : offrir un toit aux personnes qui – en temps normal – n’auraient jamais imaginé posséder une maison. Reste à savoir quelles pla­ ces ces nouvelles formes d’architecture trouveront dans un paysage urbanis­ tique qui, parfois, peut se montrer contraignant. ■ C. Det.

VITE DIT D’autres mondes… Être spécialisé dans l’écobioconstruction n’empêche pas de nourrir d’autres projets. Ainsi en vat-il pour l’ASBL Resanesco. Celle-ci voudrait ouvrir « D’autres mondes », un bar culturel et engagé, à Gembloux. Celui-ci devrait prendre ses quartiers du côté de la rue Notre-Dame. Au programme : des concerts, des disco-soupes, des débats, un repair-café.. mais aussi la volonté, pour les concepteurs, de « briser la fracture entre le campus et les habitants de Gembloux. » Un crowfunding devrait être lancé d’ici quelques jours. C’est cela aussi Valériane. Pour en savoir plus : www.resanesco.org

Le son qui calme

t passer le message Cette année, le salon s’est donné une dimension supplé­ mentaire. Face à l’embargo russe sur les denrées alimen­ taires européennes, 500 kilos de poires issues de l’agriculture bio ont été distribués gratuite­ ment à l’entrée du salon. Un geste en guise de soutien à nos producteurs qui a été bien reçu. À l’image du message qu’il devait transmettre. ■

Parmi les nombreux stands du salon, l’un d’entre eux a eu le don d’attirer pas mal de monde. Sur ses étals, différents « récipients » qui, une fois frotté du bout des doigts ou par une spatule, émettent des sonorités, susceptibles d’apporter une forme de bien-être. Une chose est sûre. peu importe que l’on soit plus ou moins séduit par l’idée, le stand a sans nul doute aiguisé bon nombre d’esprits avant tout curieux.

Retrouvailles chaleureuses entre Namurois, figées devant les armoiries de la minuscule mairie de Namur.

ÉdA – 203992587942

e directeur de NEW (Namur­ Europe­Wallonie), Frédéric La­ loux, qui a construit la mis­ sion, a conduit une dernière étape, incontournable autant que pittoresque. Celle de son homo­ nyme québécoise. Les Namurois (parmi lesquels des jeunes de la Maison des Jeunes de Basse­En­ haive) ont repris la monotone autoroute Jean­Lesage, avec ses noms de bleds étranges (Sainte­ Cyrille­de Wendover et Saint­Fé­ lix­de­Kingsey etc) pour rendre vi­ site à Namur, à 150 kilomètres au nord de Montréal, à quelque cinq heures de voiture de la capitale de cette immense et unique pro­ vince de l’Amérique francophone. À l’heure dite, le convoi est ar­ rivé au milieu de nulle part, sous la pluie. Namur au Québec, ça n’a rien à voir avec Namur en Wallo­ nie. Le fossé avec ce village rural de quelque 600 âmes est secouant voire décoiffant mais l’amitié qui lie ces deux extrêmes est brute, sans chichis ni protocole, sans fanfare non plus. C’est le Québec des bûcherons et des chasseurs, des lacs luisants ourlant des éten­ dues sauvages, des cabanes à su­ cre et des cabanes en bois, des fo­

rêts de conifères et de feuillus où se baladent loups, coyotes et gros ours bruns. Pas de fleuve ici, mais bien la Petite rivière Rouge frou­ froutant à travers une nature met­ tant les humains au pas. Gilbert Dardel, 58 ans, maire de Namur depuis 2000 et réélu pour 4 ans en novembre dernier, a le physique rabelaisien de l’emploi pour animer comme personne ce territoire perdu : pas très haut mais suintant de bonhomie, verbe truculent et accent flam­ boyant. « Vous êtes ici chez vous, ça fait plaisir » chante­t­il aussitôt, casquette et cravate (achetées en Belgique) déclinant les plus belles lettres de son univers. Gilbert, agriculteur de métier, éleveur de bœufs, affiche en toutes occasions les couleurs de Namur, son

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VITE DIT Une gerbe à Québec

temps de profiter de la lumière marine ciselant le vieux Québec. Jeudi, la délégation belge s’est Ils ont assumé leur job de vidée d’un coup. Les chefs représentation aux diverses d’entreprise, regonflés à bloc par obligations protocolaires, serrant la créativité québécoise, ayant des mains de Namurois expatriés jeté de précieux ponts, sont et rencontrant leurs homologues retournés à leurs affaires. Le québécois. Seule parenthèse gouverneur et le bourgmestre touristique : les militaires ont également repris l’avion, canadiens ont conduit les VIP après une ultime cérémonie : le dépôt d’une gerbe devant la Croix namurois jusqu’à un promontoire du Souvenir, un monument élevé de la citadelle, avec vue fantastique sur le fleuve et le à la mémoire des soldats château Frontenac. canadiens du 22e bataillon, au pied des remparts de la citadelle Un feu de camp de Québec. Ils ont été des Installés dans des chalets, au milliers, pendant la première bord d’un lac, au cœur d’un guerre, à patauger dans les paysage vernis que rien ne paraît tranchées belges et, pour nombre d’entre eux, à y mourir. Le pouvoir tourmenter, les Namurois 11 novembre, cet unique bataillon ont fait découvrir à leurs invités wallons les richesses de leur francophone parmi les troupes région. Au programme, balade en engagées de l’empire quad à travers les bois, détour britannique, a notamment participé à la libération de la ville par une cabane à sucre et, pour de Mons. finir, promenade d’une bonne heure en bateau sur le lac de Pas le temps de flâner Papineau. En soirée, feu de camp et cris des loups montant de la Pour le reste, les officiels namurois n’auront pas eu le forêt environnante.

C. Det.

L'Avenir - Local: Namur 08/09/2014, pages 6 & 7 Tous droits réservés. Réutilisation et reproduction uniquement avec l'autorisation de l'éditeur de L'Avenir - Local: Namur !"#$%&&''&()*+','-.%'/($(&0$((0'123','/41525'/$.&&%6&' '

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Même au Québec, Namur a sa Caracole

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PROVINCE DE NAMUR

LUNDI 8 SEPTEMBRE 2014

Joyeux coupé de ruban inaugural du jardin de la Caracole. De gauche à droite Frédéric Laloux, Paulette Lalande et Gilbert Dardel, maire de Namur.

deuxième amour après Claire, sa femme. « Hé, vl’a mon rapporteur de l’Avenir, comment va­t­il ? »… Il nous entraîne vers la mairie,

un deux pièces intimiste sentant l’Amérique, attenant à l’église de bois centenaire, pour la photo de famille devant le grand panneau

Le maire, toujours honoré d’une visite de Namurois d’ailleurs, en a profité pour inaugurer, en toute simplicité, un jardin dédié aux en­ fants. « Et ce jardin sera un nouveau lien, encore plus fort, avec Namur en Belgique. Il s’appelle… la Caracole » dit­il en dévoilant la plaque expli­ cative, illustrée d’un escargot. « Un escargot parce que c’est l’ani­ mal fétiche des Namurois de Belgi­ que, qui ont la réputation d’être lents ». Sous un arbre, et sous un orage ayant encré l’atmosphère, Gilbert Dardel et Frédéric Laloux, le chef de la mission belge, ont coupé le ruban symbolique sous les ap­ plaudissements d’une majorité de Belges. Dans la foulée, visite du jardin de la Relève, foisonnant de fleurs, où des Namurois d’ici ont fait planter des arbres en mé­ moire d’un de leurs ancêtres. Parmi eux, un certain Gérard, des­ cendant des colons­fondateurs de Namur au Québec, au XIXe siècle. Dans cet espace empreint de séré­ nité, garni de quelques œuvres, des panneaux indicateurs signa­ lent Namur­Belgique à 5662 kilo­ mètres d’un côté et, du côté op­ posé, Namur, dans le Winsconsin, à 1008 kilomètres. Les Namurois de Belgique seront de retour à Namur ce lundi 8 sep­ tembre. ■

Au bar des Bûcherons L’arrivée des Namurois de Laflamme, adjointe au chef des Belgique fait l’événement. Même nouvelles de la Petite Nation, le le chef des pompiers, Jean-Luc canard du coin, qui n’aurait pas Gravel, fait partie du chaleureux voulu manquer d’épingler cette comité d’accueil, avec son scène de bonheur gentiment camion clignotant à l’américaine, internationale. La longue journée ainsi que le sémillant préfet de de route et de retrouvailles s’est la municipalité régionale du achevée au fameux bar des comté de Papineau (dont Bûcherons, un bungalow de bois dépend Namur), Paulette comme on en voit dans les films, Lalande, le conseiller municipal garni de machines à sous et de Lorne Graham et enfin la deux billards diffusant un halo de BOCQ-ann press-135X50-BLANCHE.pdf 7/02/12 correspondante de presse Jessy lumière rouge. Dans ce10:54:21 cabaret

rustique mais typique, baigné de musique country, où les hommes aiment boire des Budweiser « light » au litre, la mairie y a fait servir un repas quatre services en l’honneur de ses hôtes. Et Gilbert Dardel y est allé joyeusement d’un toast inoubliable à l’amitié, levant un « brevage » local baptisé Sortilège, composé de sirop d’érable, de whisky canadien et d’une goutte de crème. P.W.

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! ! ! ! MARDI 9 SEPTEMBRE 2014

Les maires de Québec et Namur dépoussièrent leurs relations.

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Tôt ou tard, ils s’en iront revoir Québec Suite et fin de la mission namuroise qui s’est achevée dimanche soir, à Montréal. Beaux échanges en vue. ●

Pierre WIAME

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Un inoubliable matin dans ma cabane au Canada, à Namur. Ci-dessous, dans le métro de Montréal. Et un panier de fraises labellisées de l’île d’Orléans.

audacieuse, pour qui rien n’est trop grand. «C’est vrai qu’on a pris quelques baffes. Dans certains domaines, ils sont leaders mondiaux. On s’est sentis petits, maisonaidentifiédespartenairespoten­

Recruteurs québécois à Namur Petit rappel : si le maire de Namur, Gilbert Dardel, reviendra saluer ses cousins wallons lors du festival Namur en mai, le maire de Québec, lui, Régis Labeaume, viendra mener dans la capitale de la Wallonie une mission de recrutement, accompagné d’entrepreneurs québécois. Une grande première. Il y a encore des débouchés outre-Atlantique.

Les fêtes namuroises L’an dernier, L’Avenir avait aussi été d’un voyage au Québec, à travers la plume de Pascale Genard. Namur y avait organisé les premières grandes fêtes namuroises, sous un immense chapiteau, avec la participation de nombreux Namurois, artistes et

tiels pour affaires » déclarait l’un des chefs d’entreprise. Exemple flagrant : la connectivité offerteaveclemonde.Mêmelethéâ­ tre municipal de Québec, même sa

INTERVIEW folkloristes, notamment de la Frairie des Masuis et Cotelis. Prochaine édition dans deux ans. D’ici là, le directeur de NEW Frédéric Laloux espère remonter un peu plus loin dans les arbres généalogiques afin de mieux connaître la fondation de Namur au Québec. Si elle fut fondée vers 1870, elle ne fut administrativement reconnue qu’en 1964. Principales ressources : l’agriculture, le tourisme, l’exploitation forestière. Namur, c’est près de 600 âmes.

L'Avenir - Local: Namur 09/09/2014, pages 6 & 7 Tous droits réservés. Réutilisation et reproduction uniquement avec l'autorisation de l'éditeur de L'Avenir - Local: Namur !"#$%&&''&()*+','-.%'/($(&0$((0'123','/41525'/$.&&%6&'

tout cela. Voici quelques­uns des échanges proposés, à Québec, Montréal et en­ fin à Namur. – À Québec (avec laquelle Namur a signé un protocole d’entente), c’est confirmé : le Festival international du Film Francophone (FIFF), Clap 30e , va offrir son expertise au jeune Festival du cinéma de Québec (clap 4e ). Trois cinéphiles québécois vont débarquer sous peu sous le chapi­ teau place d’Armes. –Plusanecdotique :lafraisedeWé­ pion cherche à se faire connaître auprès de la fraise d’Orléans, du nom de cette île garde­manger de Québec, prodigue en fruits et légu­ mes fermiers. Comme à Wépion, les producteurs se sont associés pour défendre cette certification de qua­ lité «Île d’Orléans », face à l’invasion desfraisesmexicainesetcalifornien­ nes. Beau partage d’expériences en vue. À Montréal, c’est sous terre, à 25 mètres de profondeur, que la Pro­ vince va conduire un projet com­ mun avec la STM (Société des trans­ ports montréalais) et la mairie. Déjà, en 1921, Namur en Belgique avait donnésonnomàunestationdebus, puis à une rue. Aujourd’hui, Namur est uniquement représentée dans le métro. «L’idée, explique Frédéric La­ loux (Namur Europe Wallonie) est de matérialiser dans cette station les cu­ riositésdelabelleprovince».Onyverra sûrement un saxophone. Enfin, à Namur, mais aussi dans le comté de Papineau (regroupant 24 communes), au Québec, voyageront dansunavenirprochedeuxofficiers despompiersnamurois,envued’un échange de vue sur ce métier diffi­ cile et dangereux. ■

Gi lb er t DA R D EL , mai re de Na m ur a u Qué b e c

Namur, c’est ma cabane au Canada temps à l’ancien bourgmestre, Jac­ ques Étienne, s’il y voyait un in­ Oui, mais nous avons toujours en convénient. Comme il n’en voyait tête une date de retrouvailles. pas, nous sommes tous depuis des Namurois, depuis environs 4 ans. Pour le moment, c’est juste beaucoup d’amitié…

Gilbert Dardel accueillant avec fierté et chaleur ses cousins de Namur-Belgique.

Terminus Namur, pour U-2 Namur va finir par rentrer dans l’inconscient collectif des Montréalais. En 2011, ceux qui sont venus applaudir U-2, sur l’hippodrome, ont dû obligatoirement descendre à la station Namur.

fontainedeTourny,enfacedel’hôtel parlementaire, propose aux visi­ teurs et résidents de la ville un free Wi­Fi. Un mini­choc culturel. Namur entend bien s’inspirer de

Comment selon vous l’entente entre les deux Namur va évoluer ?

Ça ira beaucoup plus loin, c’est sûr. Cela ne fait que commencer. Nous allons échanger davantage dans le futur des expériences, de travail, artistiques mais aussi pro­ fessionnelles.

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aube a laissé sur le lac sa splendide empreinte vapo­ reuse, rapidement incendiée par le soleil. Bienvenue à Namur, au Québec, dans l’un de ces écrins pré­ servés où l’on se sent en accord par­ fait avec la nature, en intimité avec elle. Où l’on n’entend presque rien. Gilbert Dardel, le maire de cette commune, passionnément fier du cousinage entretenu depuis 2007 avec la capitale de la Wallonie, y at­ tend de pied ferme les touristes wal­ lons, au cœur de cette Municipalité régionale du comté de Papineau. Si vous y passez, annoncez­vous, il vousconcocteraunrallyeenquadet une promenade bleutée en bateau­ ponton, sur l’un des innombrables lacs qui abreuvent la terre québé­ coise (notre interview ci­contre). Fin, donc, d’une enthousiasmante mission exploratoire, qui a mobilisé une quarantaine de Namurois pen­ dant une petite dizaine de jours et qui a étroitement mixé les aspects culturels, économiques, universitai­ res et diplomatiques. Carton plein de bonnes adresses. Abondante moissondecontactsàfairefructifier. Les entrepreneurs ont eu tout le loisir d’apprécier la créativité québé­ coise, et canadienne, sans limite,

VITE DIT

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1921

Cette année-là, à Montréal, il existait déjà une station de bus dédiée à Namur en Belgique.

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NAMUR AU QUÉBEC

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L’apothéose de la mission fut ce concert donné par la soprano Jodie Devos au palais Montcalm de Québec.

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Ces deux Namur n’ont pourtant rien en commun, hormis le nom…

Les premiers arrivants qui ont fondé Namur­Québec venaient de Namur en Belgique. Je pense aux Gérard, aux Gollin, aux Adam, aux Roquet… On sent que c’est un honneur pour vous de recevoir Namur. Au point que les Namuriens sont devenus Namurois…

Ce sont des conseillers qui me l’ont demandé parce que des Na­ muriens disaient­ils, ça ne mène à rien. Nous avons demandé en son

Quand viendrez-vous à Namur ?

En 2015, aux fêtes de Wallonie. Pour encore une fois tenter de ven­ dre notre salade. Pour que plus de Belges viennent ici, découvrir nos grands espaces proches de la na­ ture. On n’a pas vraiment d’hôtels à Namur mais on en a à proximité. Nous avons des chalets, qui sont un peu «ma cabane au Canada ». Un message à partager avec les Namurois de Belgique…

Bienvenue chez vous, venez y vi­ vre l’expérience de la nature. ■

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