MORE TV - Numéro Halloween

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l’édito Halloween, ses déguisements, ses bonbons, ses décors, ses épisodes de séries spéciaux... Vous l’aurez compris, c’est l’occasion pour nous de se pencher sur cette tradition avec l’actrice de Once Upon a Time, Lana Parrilla, mais aussi au travers d’un dossier riche et complet sur la série American Horror Story. En complément, des articles s’intéressant à la présence d’Halloween et du surnaturel dans les séries, et le lancement d’une nouvelle rubrique, intitulée Japan Attacks! À lire aussi des interviews de Michael Traynor (The Walking Dead), Danny Sapani (Penny Dreadful) et du compositeur Abel Korzeniowski. Joyeux Halloween !


sommaire

06

Japan attacks! supernatural

10

10 questions avec danny sapani, penny dreadful

12

rires et frissons halloween dans l’univers des sÊries

16

la grande interview lana Parrilla, Once Upon a Time

22

american horror story bienvenue dans la cour des miracles

30

interview michael traynor, the walking dead

34

le traitement du surnaturel dans les sĂŠries


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Contributeurs

Julien lesbegueries

Multidisciplinaire, sérivore invétéré, bloggeur motivé sur Geeks and Shows, twittos irrégulier, apprenti sorcier juriste tout en rêvant de ­devenir journaliste, animateur/ crieur public à la radio. Bref, honoré d’écrire pour vous dans ce magazine. En espérant que ça vous plaise !

Thomas WACHNICKI

Depuis 3 ans, je gère le site SmallThings, critiquant autant les films que les séries avec plusieurs autres rédacteurs. Ma p ­ assion pour Superman m’a poussé à créer Man Of Screen, site entièrement dédié aux

Julien maréchal

adaptations de S ­ uperman sur les écrans. Je prépare

aussi un d ­ ocumentaire sur le phénomène X-Files en France.

Fervent admirateur de la culture japonaise, j’aime explorer des sentiers où peu de personnes oseraient s’aventurer de peur d’y laisser leur ­innocence ! Attendez-vous à de l’inattendu ! Sinon

Cross Over US

je dévore des comics, beaucoup de comics... Et

Amis depuis maintenant plus de dix ans, Typh et

j’aime bien les LEGO aussi. C’est cool les LEGO.

Alex, véritables passionnés de séries télévisées,

ont mis au monde Cross Over US. Ce blog, âgé de six ans, leur permet de partager leur passion avec les internautes, grâce à des critiques et analyses

Prutha S. Patel

­quasi-quotidiennes de séries au rythme de leur

Prutha S. Patel est une fervente adepte de ­beaucoup de choses et a grandi en entendant sa mère lui répéter sans arrêt qu’elle ­regardait tout ­simplement trop de films et de séries ­télévisées. Mais au lieu d’écouter sa mère, elle a décidé de p ­ longer encore plus dans cet ­univers en ­déménageant sur le côte ouest des ÉtatsUnis pour é ­ tudier le droit à Los Angeles. Prutha aspire à ­devenir une ­avocate ­spécialisée dans le ­divertissement, et espère apprendre autant qu’elle le peut de ce vaste de domaine et des personnes incroyables qu’elle r­ encontre et ­rencontrera tout au long de ses études. Heureusement pour elle, cela ne dérange plus ses parents qu’elle soit autant passionnée par ce milieu là, et ils la s­ outiennent quelque soit ses décisions.

diffusion.

L’équipe Directeur de rédaction - Jérôme Raffin Rédactrices en chef - Mélanie Seree, P ­ rutha S. Patel Directeur artistique - Jérôme Raffin Relations publiques - Mélanie Seree Relations internationales - Prutha S. Patel Correcteurs - Aude Métayer, Mélanie Seree, Mathilde Gray et Michele Bignard Traducteurs - Cindy Thibaut, Mélanie Seree et Julien Maréchal


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 


! S K C A T T A N A P JA L A R U T A N R SUPE

Ah, Halloween. On ne compte plus le nombre d’adaptations que cette fête a engendré, autant sur le petit que le grand écran. Lorsque j’ai appris que More TV préparait un numéro spécial, je n’ai pas eu à ­hésiter longtemps. Quoi de mieux qu’une série d’horreur / é­ pouvante adaptée au Pays du Soleil Levant ? Après tout, les J­ aponais sont bien connus pour leur goût de l’horreur, ils sont même champions lorsqu’il s’agit de délivrer les images les plus malsaines possibles. Japan Attacks! s’attaque à de la bonne soupe qui sent la citrouille du jardin de mamie, j’ai nommé : Supernatural. par julien maréchal

6


Qui est ce mystérieux démon aux yeux jaunes ?

Contexte

Dai Sakusen! (­littéralement Super Mario

chasse passe allégrement du spectre au

Bros. : La grande mission de sauver la

­loup-garou en passant par des démons

créée par Eric Kripke, co-produite par

­princesse Peach !).

et autres joyeusetés ­malfaisantes. Les

Warner Bros. Television et diffusée pour

Les 22 épisodes prévus couvrent les

deux frères recherchent leur père, John

la première fois en 2005. À ce jour, elle

­événements majeurs des deux premières

Winchester, lui aussi chasseur, qui a

compte onze saisons, la onzième étant

saisons et les deux acteurs p ­ rincipaux

­disparu depuis près d’un an sans l­ aisser

actuellement en cours de diffusion aux

de la série sont appelés à doubler leur

de traces.

États-Unis.

personnage à l’écran pour la v ­ ersion

Cette famille visiblement très gaie est

Devant le franc succès de la série,

a méricaine. Jared Padalecki (Sam ­

motivée par un but commun : tuer

Warner Bros. Japan annonce en 2011

Winchester) prêtera donc sa voix dans

le « démon aux yeux jaunes » qui a

la ­ d iffusion d’une nouvelle série

la plupart des épisodes, tandis que Jensen

­transformé la mère des garçons en

­Supernatural intitulée Supernatural :

Ackles (Dean Winchester) doublera son

­barbecue géant. La volonté de ­vengeance

The Animation. Et on peut dire qu’ils

personnage pour les deux d ­ erniers

est deux fois plus forte pour Sam puisqu’il

ont mis les petits plats dans les grands !

­épisodes de cette série animée.

a vu sa petite amie connaître le même

Supernatural est une série américaine

­Annoncée comme une saison de 22 ­épisodes de 30 minutes, l’animation a

sort.

The Road So Far...

Pourquoi cette adaptation ?

Sam et Dean Winchester sont des

pour avoir animé plusieurs séries et

chasseurs. De bons chasseurs, pas du

Comme on le dit si bien, une image

films dont Death Note, Hunter x H ­ unter,

genre à tirer dès qu’ils entendent un bruit,

vaut mille mots, et la réponse à cette

Redline, Ame & Yuki ou encore Super

mais des chasseurs un peu ­particuliers

question se trouve dans la première

Mario Bros. : Peach-Hime Kyushutsu

quand même, puisque leur tableau de

image du premier épisode :

bbc network / warner Bros.

été confiée au ­studio Madhouse, connu

7


Il est où le bâton ? Elle est où la baballe ?

Le studio Madhouse porte bien son Japon), l’ambiance visuelle donne une de créer ses propres histoires à partir nom. En effet, il y a eu du chemin depuis dimension émotionnelle encore plus de l’univers connu entre les ­épisodes Mario Bros. et le studio s’est trouvé sa forte. Ainsi, des teintes vertes vont nous clés, qui eux suivent trait pour trait la propre patte graphique à la fois très faire ressentir la terreur des personnages série live action. Ainsi, nous sommes sombre, ­torturée et très contrastée ou le dégoût, là où des couleurs pastel ­transportés entre des aventures inédites dans les ­couleurs. L’intérêt principal nous feront apprécier les moments de qui ne dérogent pas au canon de ­l’histoire, est de ­proposer des plans difficilement tendresse et de joie entre les personnages. et des réinterprétations d’épisodes ­réalisables en vrai, avec une gestion La distorsion des visages et l’expression ­importants connus où la ­différence se fait des c ­ ouleurs très a ­ rtistique qui serait des regards jouent énormément dans ­principalement ­visuellement. Le télés­impossible à r­ etranscrire dans une série l’ambiance générale.

pectateur est séduit par une ­animation

en live action.

­soignée et une ambiance sonore très

Plusieurs personnages se font é ­ galement refaire le portrait. Si vous êtes très ­attachés à certains d’entre eux, ces

Quand le standard américain rencontre l’étincelle de la folie japonaise...

proche de la série d’origine : c’est faire du neuf tout en gardant les éléments qui

ont fait la renommée de Supernatural ! Ça donne un sacré cocktail ! Comme ­changements pourront vous paraître Il serait difficile de vous montrer cette je l’expliquais un peu plus haut, la série assez déstabilisants. animation avec de simples images. Pour d’animation reprend l’histoire de la série La gestion des couleurs est ce qu’il y cela je vous recommande vivement le a de plus marquant dans l’animation principale. Cela laissait donc un risque visionnage des deux premiers épi­japonaise, et Madhouse en a fait sa pour le téléspectateur de s’ennuyer, car sodes. Là où le premier va miser sur la ­spécialité. En plus d’un doublage ­japonais il y avait de fortes chances pour qu’il soit ­paranoïa, le mal-être et le stress, le second

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Appréciez la texture froide et métallique appliquée sur l’arme de Dean.

warner bros

de très bonne facture qui sort des tripes déjà au courant des twists prévus. Pour vous proposera un rythme entre scènes des seiyûs (comédiens de doublage au pallier à cela, la firme nippone a eu l’idée ­palpitantes et instants de fortes émotions.


Ce moment où l’on se réveille en pleine nuit tout en réalisant que l’on a oublié la Fête des Mères…

Ça met mal à l’aise hein ? Warner Bros. Japan s’est même octroyé fonctionne (cf : Death Note, Redline, voire pencher au moins sur les deux premiers un épisode (13/22) traitant de spectres aussi Attack on Titan...).

épisodes pour vous faire votre propre

et créatures asiatiques. Il est ­intéressant Dans Supernatural : The Animation, les avis sur la question. de découvrir les croyances des autres yeux seront très souvent détaillés dans Cette série retrace parfaitement les cultures, et cet épisode était très bien vu des très gros plans. Comme si nous étions ­ é vénements des deux premières pour apporter un brin de nouveauté juste collés au visage du personnage. De plus, ­saisons sans se perdre dans les é ­ pisodes avant l’épisode ­introduisant le célèbre les yeux sont souvent considérés comme « ­inutiles » à l’avancée de l’intrigue, Colt tant recherché par les chasseurs, car le reflet de notre âme intérieure. Grâce ­surtout à partir de l’épisode 14 où la réputé comme l’arme à feu capable de au niveau de détails absolument dingue suite des ­épisodes n’est focalisée que sur tuer le Diable en personne.

(Madhouse je vous rappelle), nous avons l’adaptation du fil rouge de la ­saison 2. directement accès à la psychologie du J’ai noté ­toutefois des baisses de rythme

L’horreur animée

personnage, nous sommes en connexion entre certains épisodes. Rien de bien

Faire ressentir du mal-être à l’écran, avec ce qu’il peut ressentir et nous nous ­embêtant, mais si vous ­voulez enchaîce n’est pas toujours évident. Mais mettons à sa place, inconsciemment.

ner les 22 ­épisodes à la suite, vous ­risquez

­souvent, un peu de sang et de pénombre

de ­souffrir de la r­ edondance dans la

peuvent suffire à sauver une scène. Or, en ­animation, cela est d’autant plus diffi-

Hit or Miss ?

­construction des épisodes.

Je suis conscient que mon avis est plus La série a reçu un bon accueil, autant du

cile car une production en dessin animé ou moins biaisé, car je suis un fervent côté des néophytes ­amateurs ­d’animés donne une impression moins « réelle ». consommateur d’animation japonaise japonais que des fans de la série oriComment faire pour impliquer le et particulièrement des productions de ginelle. Toutefois, à ce jour, aucune ­téléspectateur au point de lui d ­ éclencher Madhouse.

­information ne circule sur une éventuelle

des sentiments forts ? En jouant sur les Quoi qu’il en soit, Supernatural : The ­deuxième saison. peurs inconscientes et en exagérant les Animation offre une animation de

Sur ce, frissonnez bien pendant vos

traits des personnages. Quitte à tomber très bonne qualité, fluide et avec une soirées films d’épouvante et surtout dans le grotesque, tant que l’ambiance ambiance propre à chaque épisode. Je ­n’oubliez pas de sécuriser vos fenêtres suit et est assumée jusqu’au bout, cela vous r­ ecommande vraiment de vous avec du gros sel !

Carry on, You will always remember Carry on, Nothing equals the splendour ! Now your life's no longer empty… Surely heaven waits for you! Carry on my wayward son…


10questions More TV

avec

Danny Sapani par Prutha S. Patel

Suivez Danny Sapani sur Twitter: @DannySapani

Prutha S. Patel : Vos deux séries, The Bastard Executioner

Au final, les deux sont des solitaires recherchant l’amour,

(TBX) et Penny Dreadful se déroulent dans deux mondes

un thème récurrent dans les oeuvres horrifiques. Ces deux

et ères différentes, qu’est-ce qui rend votre participation

­personnages sont brillamment incarnés par Harry Treadaway

à ces séries intéressantes ?

(Victor ­Frankenstein) et Rory Kinnear (John Clare). Sans

Danny Sapani : Je voue une passion pour l’Histoire, donc jouer

oublier ­Billie Piper, qui incarne parfaitement Lily, ­amenant

des personnages historiques et explorer d’autres époques est

une n ­ ouvelle dynamique à cette relation.

enrichissant. Plus précisément, incarner des ­personnages que ce soit à l’époque Victorienne ou au Moyen Âge est

Si vous pouviez faire venir un autre personnage ou un

­véritablement fascinant.

autre monstre, lequel choisiriez-vous ?

J’adore le fait que Penny Dreadful allie horreur et histoire.

Il y a tant d’excellents personnages gothiques de l’époque

De plus, la série se penche sur « les autres », les personnes

Victorienne, avec des histoires fantastiques. Docteur Jekyll

­différentes qui vivent hors de la société. C’est le cas de ­Berber

and M. Hyde est l’une de mes histoires préférées, notamment

dans TBX, sa religion et ses principes le rendent extérieur à

grâce aux personnages et à leurs multiples facettes, Ethan/le

la société.

­loup-garou, Vanessa/la sorcière, le côté sombre de Sir M ­ alcolm. ­J’adorerais voir un Dracula africain, ce serait intéressant d’unir

Penny Dreadful aborde de nombreuses histoires issues

le mystère de la magie noire, la sorcellerie ­africaine et un

de la littérature, avec lesquelles nous avons tous grandi.

conte classique européen.

Y en a-t-il une que vous avez particulièrement apprécié ?

10

Frankenstein et son monstre, sans aucun doute. Le jeu de

Nous en savons peu sur Sembene, y aura-t-il un épisode

pouvoir entre ces deux personnages est captivant. Qui est

sur son passé lors de la prochaine saison ?

le monstre ? Qui est la victime ? Qui est l’agresseur ? Qui est

La saison est en cours d’écriture, donc il faudra attendre pour

la bête ? Notre sympathie ne cesse d’aller de l’un à l’autre.

savoir.


Que voudriez-vous voir à l’avenir pour Sembene ? Beaucoup de personnes voudraient connaître son passé. On a la sensation qu’il a vécu une vie bien remplie et on ne sait pas encore tout de son histoire avec Sir Malcolm. Vous partagez de nombreuses scènes avec Timothy ­Dalton (Sir Malcom Murray), Eva Green (Vanessa Ives), Josh ­Hartnett (Ethan Chandler) et Harry Treadaway (Dr ­Victor Frankenstein), en quoi est-ce particulier de jouer avec ­chacun d’entre eux ? Timothy et moi avons fait du théâtre ensemble, donc c’est très naturel entre nous. Eva est une grande professionnelle, donc jouer avec elle est un vrai plaisir. Josh est mec super, ­perspicace, instruit et toujours très intéressant. Harry, c’est mon pote. On est voisins et on passe beaucoup de temps ­ensemble, à Dublin, à goûter les meilleurs vins et les ­meilleurs mets. J’aime ­vraiment travailler avec chacun d’entre eux. C’est une ambiance familiale sur le plateau. Et avec la distribution de The Bastard Executioner ? On se connaît encore peu, donc nos relations se développent. Sam Spruell (Toran) est un vieil ami, on aime passer du temps ensemble sur le tournage et en dehors aussi. Que devons-nous attendre pour Berber au cours de cette première saison ? Berber a un passé très riche, il sait lire et est très doué avec son cimeterre. Il est évident qu’on est loin de connaître tout de lui et qu’on le découvrira au fur et à mesure. Vous êtes actuellement en train de tourner Jadotville, qui sera diffusé par Netflix, vous pouvez nous en dire plus sur ce film ? Dans ce film, j’incarne Moise Tshombe, un politicien/homme d’affaires congolais qui devient un dictateur m ­ ilitaire. Il se confronte aux Nations Unies, à l’aide de forces armées ­gouvernementales impitoyables. Ils sont déterminés à maintenir ce statu quo impérialiste en profitant du pays. Il est ­intelligent, éduqué et meurtrier, une combinaison ­plutôt effrayante. C’est un film historique avec une superbe ­distribution, brillamment réalisé par Richie Smyth. Une dernière chose à dire à nos lecteurs ? Pas vraiment, hormis un grand merci pour votre soutien. Ça me fait plaisir de voir les gens commenter sur Twitter, lorsqu’il arrive quelque chose à l’un de mes personnages ou quand ils saluent mon travail. Ça signifie beaucoup pour moi, merci !

musique

A b e l KOR Z ENIOWSKI Bravo pour votre BAFTA, gagné pour la bande ­originale de Penny Dreadful. C’est une des ­meilleures bandes originales que j’ai entendu. Vous pouvez nous décrire votre processus de ­création ? Faites-vous des recherches spécifiques pour créer la bande originale ? Merci. Tout débute et se termine par l’image. ­L’énergie dégagée par la vidéo, le jeu des acteurs, la ­photographie, l’histoire, tout cela dicte mes choix musicaux. Toute mon inspiration se trouve là. J’improvise beaucoup et j’enregistre tout ce que je fais. Après de nombreuses heures, parfois des jours entiers, ­certaines notes paraissent différentes, voire uniques. C’est le point de départ de toutes mes musiques. Vous êtes-vous inspiré d’autres artistes pour créer la musique de cette série ? J’ai toujours admiré le travail de Wojciech Kilar sur Dracula. J’adore le ton et la profondeur ­néo-romantique. Pour moi, c’est un point de repère important. Y a-t-il une musique ou un moment particulier auquel vous êtes attaché ? Dans la première saison, Vanessa trahit son amie, Mina. La musique de cette scène, « Transgression » est devenue l’une des plus importantes de Penny Dreadful. Le côté mauvais et sombre qu’elle évoque m’a beaucoup surpris. Mais c’est difficile de la décrire avec des mots... Que devons-nous attendre la saison 3 ? Que ce soit en terme d’histoire ou de musique ? À la fin de la saison 2, nos héros finissent ­éparpillés à travers le monde. J’ai hâte de les voir évoluer c­ hacun de leur côté.

11


rires et frissons

Halloween

dans l’univers des séries La fin du mois d’octobre est la promesse de voir débarquer sur les écrans américains quelques épisodes conçus autour d ­ ’Halloween, et cela dans les séries les plus variées. Cette ­tradition n’étant pas nouvelle, nous vous proposons de revenir sur quelques épisodes marquants diffusés à l’occasion de cette fête. par cross over us

12


« On n’oubliera ainsi jamais le culte ‘Make me proud. Be the first black man to make it to the end’ » Aux États-Unis, Halloween est

le costume de lapin rose de Chandler,

dangereux ! Un épisode malin, drôle et

une véritable tradition, à l’instar de

le « Spudnik » de Ross ou encore Joey

réussi, qui rend hommage notamment

­Thanksgiving ou Noël. Il n’est alors pas

déguisé en... Chandler. Au rayon des

aux films de George Romero. L’humour

étonnant de voir de nombreuses séries

déguisements les plus improbables et

ne manque pas, on rit de l’absurdité de la

télévisées se l’approprier au ­travers

les plus drôles, on peut ­également citer

situation, de l’accoutrement de la plupart

d ’épisodes spéciaux. Cette fête de ­

l’épisode 5 de la saison 2 de l’excellente

des personnages et des clins d’oeil bien

­l’horreur est généralement un prétexte

Happy Endings (« Spooky Endings »). On

trouvés. Les clichés des films de genre

pour a ­ muser plutôt que pour faire peur.

y découvre notamment Alex en M ­ arilyn

sont détournés pour le plus grand plaisir

Que ce soit dans les comédies comme

Monroe et Dave en Austin Powers, mais

des téléspectateurs. On n’oubliera ainsi

dans les dramas, Halloween est ­souvent

personne ne les reconnaît... La p ­ remière

jamais le culte « Make me proud. Be the

­l’occasion de délivrer un épisode plutôt

est prise pour une drag-queen, quand

first black man to make it to the end. »

léger, ­mettant parfois en parenthèse le

tout le monde pense que le second

qu’Abed lance à Troy. Un épisode resté

récit général de la série. Certains é ­ pisodes

est déguisé en Elton John ! La palme

comme l’une des grandes réussites de

autour d’Halloween sont alors devenus

­reviendra tout de même au costume de

la série, jouant habilement avec ce qui

de v ­ éritables références en la matière.

Max et Penny, venus ensemble jouer le

faisait de Community une série à part.

bébé et la maman. Assez inoubliable.

On ne peut également évoquer cette

rée déguisée. Cette tradition est ­respectée

Côté comédie toujours, il est sans doute

­tradition sans mentionner The Simpsons.

dans bon nombre de séries : on s’amuse

impossible de parler d’Halloween sans

En effet, depuis la saison 2 de la série en

alors à découvrir les costumes les plus

évoquer Community et notamment son

1990, le célèbre Treehouse Of Horror est

loufoques choisis par nos personnages

épisode « Epidemiology » (2x06). La série,

de mise chaque année. Générique spécia-

préférés. C’est généralement le cas dans

connue notamment pour ses références

lement conçu pour l­ ’occasion et é ­ pisode

les comédies, qui cherchent à faire

à la culture populaire, nous offre ici un

disposant d’un format unique pour la

rire leurs téléspectateurs en usant des

épisode « invasion de zombies ». En effet,

série (trois histoires i­ndépendantes),

­déguisements les plus ­décalés. ­L’épisode

les élèves de l’université sont peu à peu

celle-ci s’amuse à ­adopter un ton plus

6 de la saison 8 de Friends (« The One With

touchés par un virus, les rendant sem-

violent qu’habituellement et ­surtout

The Halloween Party »), par exemple,

blables à des morts-vivants mangeurs de

à parodier de nombreux films. Un

aura marqué tous les fans de cette série

chairs fraîches. Il est alors question pour

­rendez-vous culte pour beaucoup de fans

culte. En effet, il est impossible d’oublier

nos héros de survivre dans cet univers

depuis maintenant 25 ans.

Qui dit Halloween dit forcément soi-

Happy Endings

Les Simpson

Community

13


Anya dans Buffy contre les vampires

Buffy contre les vampires

Les comédies ne sont pas les seules

les dramas, la tradition d’Halloween

Dans le cas de certaines séries, il s’agit

à faire d’Halloween une tradition

est souvent ­utilisée afin ­d’amuser le

surtout de rentrer dans le thème et de

dans leur saison. En effet, plusieurs

­téléspectateur (le ­costume d’Anya en

­proposer un vrai moment d’horreur. Dans

dramas et séries fantastiques se sont

lapin – sa plus grande peur – dans le

American Horror Story, série h ­ orrifique

­inspirées l­ibrement de cette coutume

4x04 de Buffy, « Fear, Itself » est absolu-

à la base, il a fallu utiliser cette fête pour

pour en ­proposer leur version. Com-

ment hilarant).

en faire un épisode s­ pécial. Ce fut le cas,

ment oublier les é ­ pisodes Halloween de

Au-delà de ces différentes ­interprétations

avec deux parties e ­ xcellentes (parmi les

Buffy The ­Vampire Slayer ? Le premier

d’Halloween (qui touchent tous les

meilleurs épisodes de la ­première saison)

­intervient en saison 2, lors de l’épisode

registres, du drama classique, au soap,

où les morts revenaient à la vie.

6 ­sobrement ­intitulé « ­Halloween ». Ici,

en passant par la sitcom, sans oublier les

Lorsqu’ils sont réussis, ces épisodes

il est question d’un sort où les person-

séries procédurales), il ­s’agirait de voir

Halloween sont l’assurance de passer

nages deviennent les individus dont

si ces épisodes apportent ­véritablement

un moment agréable, de rire ou d’avoir

leur ­costume est i­ nspiré. À partir d’une

quelque chose à la série d’un point de

peur. Faire la liste de tous les épisodes

histoire assez basique, la série réussit à

vue ­créatif ou s’ils ne sont là que pour

spéciaux conçus spécialement pour ce

délivrer un ­épisode ­vraiment original

répondre à un cahier des charges.

rendez-vous annuel serait trop long, la

et culte. ­Xander déguisé en ­commando,

Pretty Little Liars, par exemple, dont

majorité des séries s’étant prêtées au jeu.

­Willow en fantôme ou encore Buffy en

les ­épisodes dédiés à cette période sont

Et preuve que cette fête est une v ­ éritable

­bourgeoise du 18ème siècle, tant d’élé-

dénués d’intérêt et ne semblent être

tradition aux États-Unis, elle est plus

ments qui ont réussi à construire un

là que pour remplir le calendrier de

­présente que Noël dans les séries.

épisode solide et drôle. Car même dans

­diffusion de ABC Family.

American Horror Story

14

Pretty Little Liars


More TV Tu souhaites participer ? Choisis le numĂŠro dans lequel tu veux apparaĂŽtre sur http://moretv.fr



l a grande inter view

Lana

Parrilla La Nouvelle Sauveuse de Storybrooke... Regina Mills

Actuellement dans sa cinquième saison et fêtant bientôt son 100ème épisode, Once Upon a Time cherche constamment à montrer aux ­téléspectateurs que les héros ne sont pas toujours ce que l’on a­ ttend d’eux et que les méchants ne sont pas si différents de nous. La ­Méchante Reine ou plutôt la nouvelle Sauveuse de Storybrooke, Regina Mills, ­incarnée par Lana Parilla, nous parle de l’évolution et de l’avenir de son personnage, d’Halloween et bien plus encore. par prutha s. Patel photo bell soto

17


MORE TV

Prutha S. Patel : Comme il s’agit de notre numéro spécial Halloween, vous

pouvez nous dire ce que sera votre ­costume pour cette année ?

Lana Parrilla : C’est un samedi, cette année, donc ­j’aurai droit à mon

« Chacune a eu le courage d’affronter ses démons et son côté obscur, afin de ­pouvoir vivre en harmonie »

­Halloween. Je ne sais pas encore, je

Elle est phénoménale et son histoire

femmes ont évolué personnellement, les

m’imaginais être habillée en Regina ou en

est très riche. C’est une de mes actrices

menant à cette nouvelle a ­ mitié. Chacune

Méchante Reine, comme d’habitude. On

­préférées, je l’admire ­énormément. Si

a eu le courage d’affronter ses démons et

en a déjà parlé avec mon mari, et un jour,

je ne devais en choisir qu’une, j’opterais

son côté obscur, afin de ­pouvoir vivre en

nous voudrions devenir Joe ­DiMaggio et

pour Ava Gardner, elle est plus sombre

­harmonie. Pour moi, Henry, le fils qu’elles

Marilyn Monroe. Il faut ­vraiment qu’on

et méconnue.

partagent, les a poussées à se rapprocher et à devenir amies. Leur relation serait

le fasse un jour. Mon père était un joueur de baseball professionnel, quand les Yan-

Si vous pouviez faire venir un acteur

probablement différente, sans Henry.

kees étaient une équipe de rêve. Avant

ou une actrice sur Once Upon a Time,

Il représente la colle unissant Emma et

de devenir pro, il a p ­ articipé à un pro-

qui choisiriez-vous ? Et pour quel

Regina.

gramme ­d’entraînement, et j’ai ­toujours

­personnage ?

son ­uniforme, datant des années 60. Mon

C’est une question difficile... Je veux

Regina est devenue la nouvelle

mari, Fred, l’a essayé, et on avait ­imaginé

voir quelqu’un incarner Indiana Jones.

­Sauveuse de Storybrooke, et b ­ eaucoup

faire ça pour Halloween dernier, mais au

­J’essaie de trouver qui pourrait ­l’incarner,

de fans se demandent si Regina

final, j’ai dû travailler. Cela dit, le costume

mais je ne sais pas. Une idée ?

­utiliserait vraiment la dague contre Emma.

lui allait bien, donc j’insiste pour qu’un jour, on soit Joe DiMaggio et Marilyn

Une photo de Chris Pratt, transformé

Si c’est nécessaire, elle le fera. C’est

­Monroe. J’adore me c­ ostumer en couple,

en Indiana Jones a circulé sur Internet.

pour ça qu’Emma la lui a donné. Elle

donc nos ­précédents ­costumes étaient

Ah oui ? Je pense que Johnny Depp aurait

sait que Regina fera ce qu’il faut si c’est

plutôt bizarres, mais c’est une période

sa place dans notre série. Pour incarner,

­nécessaire, qu’elle aura le courage, le

amusante, surtout pour un acteur.

je ne sais pas, le Magicien d’Oz, peut-êre ?

coeur et la force d’arrêter le Dark One.

C’est le genre d’acteur qui, depuis Pirates Si vous pouviez participer à une autre

des Caraïbes, a incarné de n ­ ombreux

Maintenant qu’Emma est devenue

série, ce serait laquelle ? Pour quel

­p ersonnages excentriques. Dans la

le Dark One, avez-vous donné des

genre de personnage ?

série, on a plein de personnages un peu

conseils à Jennifer Morrison (Emma)

Ce serait dans Narcos, où j’incarnerais

fous comme ça, et ce serait super qu’il

pour développer le côté sombre de son

un agent de la DEA.

incarne un sorcier. Je pensais à Chris

personnage ?

Hemsworth pour Indiana Jones, mais il

Non, du tout. Ce Dark One doit être le

Et côté cinéma, il y a un personnage

est un peu trop musclé. Cela dit, c’est un

sien. Je n’ai jamais joué ce personnage,

qui vous intéresse particulièrement ?

être humain remarquable. Je vais choisir

c’est très différent de ce que je fais. Elle

En effet, j’adorerais incarner Cléopatre.

Johnny Depp et le Magicien d’Oz.

n’a jamais rien demandé, elle a fait ses propres recherches et développé son

Mais j’aimerais aussi raconter l’histoire La relation entre Emma et Regina a

propre personnage, avec les producteurs,

beaucoup évolué au fil des années. On

sans doute. Je n’ai pas fait partie de ce

Cleopatre ! Il n’y a pas de film récent

voit désormais Regina aider Emma,

processus.

sur ce sujet.

chose inimaginable en saison 1,

L’opportunité s’est présentée, il y a

donc comment décririez-vous cette

La relation entre Regina et Robin Hood

quelques années, mais le projet n’a pas

­relation ?

(Sean Maguire) a également changé,

abouti. Concernant la vie d’Ava ­Gardner,

Pour des raisons évidentes, leur ­relation

d’autant plus avec tous les problèmes

en abordant l’histoire avec Frank S ­ inatra

a mal commencé. Mais avec tout ce

causés par Zelena (Rebecca Mader), la

et tout ce qu’elle a vécu, ce serait un beau

qu’elles ont subi et un fils à ­partager,

Méchante Sorcière de l’Ouest, qu’en

projet. J’aimerais aussi incarner Ellen

elles ont dû trouver des moyens de se

pensez-vous ? Tous ces retournements

Burstyn. Elle vient d’écrire un livre.

supporter et de vivre ensemble. Ces deux

de situation vous surprennent ?

d’Ava Gardner.

18


Jennifer Morrison (Emma Swan) et Lana Parrilla (Regina Mills)

Oui ! À un moment, Robin dit que « c’est à ce moment, Regina établira des règles, Au début de la série, j’adorais le plutôt amusant », je me souviens avoir comme elle l’a déjà fait avec Zelena. Elle ­personnage d’Emma, mais au fur et à lu ça, en me disant : « Attendez un peu ». va vouloir contrôler ce qu’il va se passer mesure, je me suis attachée au vôtre. Je comprends que c’est son enfant, mais pour cet enfant, notamment la relation Je suis entre le « Evil Regals » et le ­ ucklings », on pourrait peuton ne dirait pas quand même, on dirait entre lui et Zelena. Je pense que Regina va « Ugly D un bébé alien. Toute cette dynamique avoir une place auprès de cet enfant. C’est être créer le « Regal Ducklings » ? est difficile à supporter pour Regina. Elle elle qui prend les d ­ écisions, elle dirige la Oui, ça me parait pas mal. J’adore ­inventer ignore même comment tout gérer, mais ville, ainsi que cette dynamique familiale des noms comme ça, j’ai d’ailleurs inventé elle fait de son mieux. Je pense qu’à sa complexe.

« Evil Regals ». C’est devenu une véritable

place, je perdrais la tête, s’il m’arrivait

sous-culture, j’adore ­vraiment mes fans

quelque chose du genre, mais Regina est En quoi c’est amusant pour vous de et j’apprécie le fait que tout se passe bien très mûre. Ce n’est pas un triangle amou- jouer avec Sean et Rebecca ?

entre eux. Mais oui, « Regal Ducklings »,

reux mais c’est une situation t­ otalement Parce qu’ils sont Sean et Rebecca, donc c’est mignon ! irréelle. Car personne ne peut prendre super amusants. Je les adore. Ce sont des l’apparence d’une autre, tomber enceinte personnes géniales, au grand coeur. Ce En quoi est-ce intéressant d’incarner et reprendre son apparence. Ça n’arrive sont devenus des amis. Leurs conjoints un personnage comme Regina ? que dans les fictions. On ne peut pas sont devenus des amis. On est tous Regina est un personnage vraiment

Jack Rowand / abc

s’identifier à cette situation, c’est trop amis donc c’est un plaisir de t­ ravailler unique. Et l’expérience est ­d’autant plus ­fantastique. Du point de vue de Regina, ensemble. En plus, ils sont Anglais et ont intéressante, car la série est t­oujours elle gère ça comme une héroïne. Elle fait un sacré sens de l’humour qui me fait ­diffusée. C’est quelque chose ­d’inhabituel des choix matures et intelligents. Elle rire à tous les coups. Quand ils tournent pour moi. Au cours des années, j’ai ­protège son amour pour Robin, malgré sa ensemble, ils n’arrêtent pas de ­plaisanter, incarné des femmes fortes, comme haine envers Zelena, elle fait vraiment de on dirait vraiment un frère et une soeur. des demoiselles en détresse, dans de son mieux. Zelena finira par a ­ ccoucher, et Ils sont drôles et font rire tout le monde. ­nombreuses séries. Mais aucune de ces

19


séries n’a connu le sort que connait Once Upon a Time. On en est à la ­cinquième ­saison, c’est exceptionnel pour moi. Le plus grand challenge est pour les auteurs. Mais ils ont fait un travail génial, notamment pour Regina. Avant elle était m ­ anipulatrice et agressive. Je la vois t­ oujours comme une p ­ ersonne dure, à cause de son côté sombre et de ses m ­ anigances, mais elle n’est plus comme ça. Est-ce qu’elle a ­toujours un côté sombre ? ­Évidemment. Mais elle se contrôle mieux et contrôle mieux ses ­réactions. Elle n’est plus aussi ­impulsive, mais elle est restée elle-même. Elle a ­parcouru un si grand c ­ hemin de la Méchante Reine à l’héroïne. Je salue le travail des auteurs pour être arrivé à ça. Je n’avais jamais joué un tel ­personnage avant. J’adore son parcours et sa ­maturité. J’ai hâte de savoir ce que

Pouvez-vous donner votre avis et vos

Sean Maguire (Robin) et Lana Parrilla (Regina Mills)

doutes aux auteurs ? Absolument, ils sont très ouverts. Ce sont

obscure que ce serait sympa de la voir

les auteurs, donc si je les appelle, c’est

s’amuser, en rendez-vous par exemple.

que j’ai des questions sur telle ou telle

Même si ce n’est qu’une scène, ça plairait

scène. « Je ne comprends pas pourquoi

aux ­téléspectateurs, je pense. Qu’elle se

Regina fait ça ou ça... », « Vous pouvez

détende et qu’elle s’amuse, avant d’aller

m’expliquer ça ». J’essaye de ne pas trop

­affronter un monstre de plus.

questionner leur travail. Je fais confiance à mes auteurs, donc je me sers de ce

Vous avez fait une vente de charité,

qu’ils ont écrit. Mon travail d’actrice,

en direct de votre placard, avez-vous

en résumé.

d’autres projets de ce genre en cours ? Oui, j’ai lancé la vente d’un tee-shirt.

Y a-t-il quelque chose que Regina n’a

Tous les bénéfices iront à une fondation

pas encore fait et que vous voudriez

que je soutiens, Face Forward. C’est une

la voir faire ?

­organisation géniale, j’adore le travail

J’aimerais la voir se lâcher. Ce serait

qu’ils font.

marrant de la voir danser. Qu’elle soit

20

la reine du bal, mais à Storybrooke. On

Une dernière chose à dire à nos

l’a un peu vu danser à Camelot, mais ça

­lecteurs ?

game interview a v e c L a n a pa r r i l l a Qui réaliserait un épisode ? Robert Carlyle Qui écrirait un livre ? Jennifer Morrison Qui vous ferait rire au milieu d’une scène ? Sean Maguire Qui serait à même de sauver ­Storybrooke ? Moi, je pense. Qui deviendrait un chevalier de la Table ronde ? Je dirais Josh Dallas.

MORE TV

ne suffit pas. J’adorerais la voir avec un

Merci à tous pour votre amour et votre

une série amusante, avec de l’aventure,

petit verre de vin, rigoler, après avoir

soutien. Merci de regarder Once Upon a

des relations, de la famille, du mystère,

dansé. On a un peu vu cette facette

Time. Si vous ne la regardez pas encore,

de l’espoir... Beaucoup de personnes

d’elle ici et là, mais il faudrait en voir

vous pouvez rattraper la série sur ­Netflix

­l’apprécient, donc si vous ne ­connaissez

plus. On l’a vue tellement impitoyable et

et nous suivre chaque semaine. C’est

pas, commencez à la regarder !

Jack Rowand / abc

l’avenir lui réserve.


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22


american horror story b i e n v e n u e d a n s la co u r d e s m i racl e s On a tous entendu parler de la série, et certains n’ont jamais osé la ­regarder de peur d’être effrayé. N’allons pas par quatre chemins, ­American Horror Story ne fait pas peur : elle met mal à l’aise. Nuance. Et si l’on vous disait qu’American Horror Story n’était pas qu’une simple série d’épouvante ? Qu’elle proposait des thématiques culturellement très ancrées aux États-Unis et qu’elle pourrait s’avérer finalement être l’une des meilleures séries de ces cinq dernières années ? par thomas WACHNICKI photo franck ockenfels / fx

23

Bien plus qu’une série anthologique

des deux séries se rejoignent. Il serait

(Chaque saison propose une histoire et des

­évidemment r­ éducteur de penser qu’elles

personnages différents), ­American Horror

sont à prendre au premier degré. Il y a

Story raconte depuis quatre ­saisons plus

une vraie volonté de dénoncer les excès

que des histoires ­épouvanto-fantastiques.

en tout genre. Chirurgie réparatrice du

Deux hommes sont derrière la série :

corps et destructrice de l’âme pour Nip/

Ryan Murphy et Brad Falchuk. Les deux

Tuck (2003-2010) et réussite formelle et

compères ont produit Nip/Tuck et Glee,

échec social pour Glee (2009-2015). Déjà

des séries totalement opposées dans leur

dans sa première création, la série ado

démarche artistique, mais furieusement

Popular (1999-2001), Murphy utilisait

­connectées dans leurs thématiques. Si

l’ironie du monde des ados populaires

Nip/Tuck ne propose rien de moins que

comme source ­inépuisable pour la série.

la recherche de la perfection, Glee est

Vous l’aurez compris, Murphy ne fait

le produit de l’Amérique parfaite avec

pas dans la sobriété. Il est peut-être l’un

des codes à respecter et un certain stan-

des créateurs les plus intéressants de ces

ding à tenir. On sent bien que les propos

­dernières années.

je suis passé de nip/tuck à Glee. C’était logique de passer à quelque chose qui serait sombre et un vrai challenge

ryan murphy en 2011

23


American Horror Story : Murder House

American True Story American Horror Story est venue dans l’esprit de Ryan Murphy quand il s’est replongé dans ses souvenirs d’enfance. Sa grand-mère l’obligeait à ­regarder Dark Shadows, le soap-opéra où vampires et autres créatures vivaient en ­communauté. Quand Murphy et ­Falchuk ont eu l’idée de proposer une heure hebdo de terreur, ils n’ont pas hésité à ­redéfinir le concept de série a ­ nthologique. Telle une troupe de théâtre, American ­Horror Story allait proposer, chaque année, une dizaine d’acteurs dans de nouveaux rôles. ­Horror Story débarque en 2011 sur la chaîne câblée, FX. Bourrée de références aux films de genre, de L’Exorciste à Shinning en passant par Poltergeist, et nourrie des souvenirs télé de Ryan Murphy entre d ­ ocumentaires et vielles séries, American Horror Story dresse le portrait de personnages hauts

Dans murder house, c’est la cellule ­familiale qui est en jeu sans omettre de ­souligner ­l’importance du voisinage

qui défile sous nos yeux, démontrant une

n’est le genre, la société d’aujourd’hui.

résumer efficacement chaque saison tant

énième fois que le petit écran accueille

Mais oublions les inspirations pour se

l’histoire explose en route et explore des

tous les talents.

concentrer sur l’essence de la série, ses

scénarios inattendus. ­Pourtant, des sujets

Cette petite troupe se glisse dans la peau

­thématiques, ses résurgences. American

sont à même d’être mis en évidence et en

d’une galerie de personnages très dense.

Horror Story n’est autre que le portrait

commun dans chaque ­saison. Si le rêve

Il est indéniable que chaque s­ aison

d’une Amérique en proie à son propre

américain transpire dans chaque recoin

d’AHS met en avant un groupe avec

modèle.

des quatre saisons, ce n’est que pour

ses us et coutumes, ses relations et ses

La mention « American » dans le titre

mieux faire ressortir des ­thématiques

problématiques.

expose donc bien le portrait d’un pays

lourdes de symboliques. De ­pratiques

Dans Murder House, c’est la cellule

avec ses traditions, ses illusions, ses

sadomasochistes à l’exorcisme, de l’im-

familiale qui est en jeu sans omettre de

­fantasmes et son fameux rêve a ­ méricain

mortalité à la recherche d’autorité,

­souligner l’importance du ­voisinage.

(American dream).

c’est la société dans toute sa décadence

Entre l’explosion du couple pour

Les quatre premières saisons d’American

qu’American Horror Story dépeint. Entre

­infidélité et la gestion d’une adolescente

­Horror Story se composent de ­Murder

le sain d’esprit, le Saint-Esprit et le sein

en crise, les personnages joués par Dylan

House, A ­ sylum, Coven et Freak Show.

d’épris, American Horror Story a des

­McDermott (Stalker, Hostages) et Connie

Pour r­ ésumer en une phrase, Murder

choses à dire.

­Britton (­Friday Night Lights, Nashville) se découvraient beaucoup de failles que l’on

House évoque une maison possédée par les esprits des anciens locataires dans

24

Il faudrait développer davantage pour

en couleur qui redéfinissent, si ce

La figure du groupe

explorera plus loin dans l’article.

une Amérique contemporaine, Asylum

Le casting d’American Horror Story

Dans Asylum, une communauté vivant

raconte la vie des patients et médecins

(que l’on appellera AHS par la suite), avec

sous un même toit nous est présentée :

d’un asile psychiatrique dans les années

en tête Jessica Lange, est un vivier de

malades mentaux, esprits divergents,

60, Coven conte la vie tourmentée d’une

talents. La jeunesse de Taissa Farmiga

marginaux, c’est une toute autre galerie

école de sorcières de nos jours, et enfin

et d’Evan Peters face aux confirmées,

de personnages que les médecins doivent

Freak Show nous fait découvrir un cirque

Kathy Bates ou Frances Conroy, c’est toute

gérer, mais toujours cette idée de groupe

de monstres dans les années 50.

­l’histoire de la télévision et du cinéma

qui est soulignée.

franck ockenfels / FX

La série anthologique renaît et American


il n’est pas rare de ne plus ­d istinguer qui est le fou du sain d’esprit

Sarah Paulson dans American Horror Story : Asylum

de lutter contre le temps qui passe et qu’être d ­ ifférent est une épreuve de plus Le couple de Murder House débarque à

Coven évoque la rivalité parmi un groupe

l’écran avec un lourd passé. Ils doivent

de jeunes prometteuses, pour essayer

­surmonter l’infidélité du mari en se

de trouver qui sera la nouvelle Sorcière

cachant derrière l’achat d’une mai-

Les faiblesses rendent compte de

Suprême. On souligne une fois de plus

son pour reconstruire leur foyer. En

failles qu’il est important de combler

que la cellule est entourée par des figures

­découvrant les fantômes de la maison, c’est

par une volonté forte. AHS n’est pas

autoritaires, ici la Suprême vieillissante

l’amour et l’échec qui sont mis en avant.

une série au positivisme flamboyant,

remplaçant les parents de la saison 1 et

Le mari a trompé sa femme et ­n’arrive

c’est ­vraiment une Amérique pessimiste

les médecins de la saison 2.

pas à la ­reconquérir, le ­fantôme de sa

qui est dessinée. Le rêve américain est

L’année dernière, on n’a pas pu passer à

maîtresse vient le hanter, les f­ antasmes

à portée de tous, mais il faut faire des

côté de la troupe du cabinet de ­curiosités

de la femme se m ­ atérialisent dans un

efforts qui semblent surhumains. Désir

d’Elsa Mars rempli de freaks en tout

ballet SM de haute tenue. Le couple

de ­fonder la famille parfaite, autrement

genre. Créatures extraordinaires, mais

gay qui ne tenait pas, le ­manquement

dit un couple qui s’aime avec enfant bien

toujours humaines, les personnages sont

à l’éducation du fils qui revient hanter

éduqué, habitant dans une grande mai-

malgré eux coincés dans ce groupe mené

les lieux et cette bonne à tout faire qui

son dans Murder House, volonté de se

par Elsa Mars.

se révèle ­vraiment « bonne » à tout faire

sentir utile dans Asylum : deux façons de

Si l’évidence de faire jouer un groupe

sont autant d’exemples démontrant la

vouloir ­exister à tout prix, au sens noble

d’acteurs pour mettre en scène une

­fragilité des personnages.

du terme. L’Homme doit être ­comblé

cellule familiale, institutionnelle ou

Ce manquement aux principes

et se dit qu’il y a un minimum à avoir

­communautaire, est à souligner, il n’est

« humains » est encore plus prononcé

comme ­objectif de vie. Ce ­minimum se

pas c­ lairement identifiable que l’effet de

dans les saisons suivantes avec certaines

­transforme ­rapidement en dure m ­ ission,

groupe était indispensable. ­Cependant,

figures qui se retrouvent bien mal à

mais pas plus difficile que les deux

AHS joue à fond la carte de la série

l’aise, entourées de fous dans ­Asylum

­dernières ­saisons où sans ­vouloir se ­sentir

­chorale sous le prisme d’une recherche

ou de jeunes premiers dans Coven. Le

utile, c’est entrer dans la p ­ ostérité qui est

fondamentale sur les relations humaines,

self-control est de mise dans l’asile de

­recherché. Fiona Goode et Elsa Mars sont

quelles que soient leurs formes. Dès lors,

Briarcliff, et il n’est pas rare de ne plus

des ­personnages en quête de ­renaissance

il est tout simple de faire ressortir toute

distinguer qui est le fou du sain d’esprit.

et ­reconnaissance pour ­parvenir à une

l’ambiguïté de ces relations.

À la Nouvelle-Orléans, les sorcières se

­certaine immortalité. Tous ces ­fantasmes

rendent compte que la Suprême n’as-

plus ou moins r­ éalisables ne sont pas

sume plus son rôle. ­Bousculée par la

le fruit ­d’extravagances, mais bien la

AHS dresse le portrait de person-

­génération suivante, Fiona Goode (incar-

recherche d’une perfection de ­l’existence.

nages tous très différents, mais il est

née par l’incroyable Jessica Lange) n’a

Les s­ orcières de Coven que ce soit Zoé,

facile de regrouper certains aspects sous

que peu d’armes pour lutter. Le temps

Misty ou Madison n’ont pas d’autres

la mention « failles et faiblesses ». La

fait son oeuvre. On retrouve un peu

raisons d’exister que d’être le prochain

série explore les plus bas instincts de

cette figure perdue et vieillissante dans

chainon tout comme Jimmy, Bette et Dot

l’Homme, mais aussi ce qui peut le rendre

Freak Show où cette même Jessica Lange

ne souhaitent qu’être ­acceptés quelque

vulnérable.

prouve une fois encore qu’il est ­difficile

part dans Freak Show.

Failles et faiblesses frank ockenfels / FX

à surmonter.

Plus chorale que les précédentes saisons,

Fantasmes et illusions

25


Lange explose littéralement en offrant à chaque saison une interprétation ­troublante de sincérité. Détentrice d’une aura énorme et d’un charisme à toute épreuve, elle irradie chaque saison d’AHS avec des rôles qui redéfinissent la notion même de pouvoir et d’autorité. Voisine curieuse, bonne soeur tiraillée, Sorcière Suprême et prêtresse ultime, Jessica lange enchaine les figures ­charismatiques. Prenant de plus en plus une ­position de domination dans les rôles, Lange possède à elle-seule toute la magie de la série. Jamais à court de ressources (la scène formidable de Fiona Goode face à Cordelia -Sarah Paulson, de plus en plus bluffante- est un must-see), Lange semble être

Le sexe, nouvelle forme de dégoût

quasi immaculée de leur rôle. Et quand

que les personnages sont écrits pour elle

un patient joué par Evan Peters vient

et que le propos de chaque rôle comporte

Si AHS fait parler d’elle avec des

assouvir une pulsion en compagnie de

un sous-texte jamais idiot. Si elle est en

soupçons d’épouvante, de glauque ou

la jolie Lizzie Brocheré dans une scène

retrait et à côté des histoires ­principales

de malaise, elle ne tombe pas dans l’éro-

purement soft-core, elle est rapidement

de ­Murder House, c’est pour mieux ­veiller

tisme facile. Au contraire, les moindres

interrompue. Quand l’acte est consenti

sur la troupe d’acteurs en devenir tout

­passages sexués sont d’autant de preuve

et durable, c’est hors-champ, mais on

comme elle devient la ­bienveillante

que le sexe est plus une gêne qu’autre

devine tout de même que le threesome

Mère supérieure de tout le monde dans

chose. Il faut voir l’orgie de Freak

de Coven n’est pas innocent. Evan Peters

­Asylum. Fiona Goode dans Coven est

Show pour tomber de suite dans une

joue un zombie dénué de paroles qui va

­peut-être le personnage qui lui colle le

représentation malade du désir et du

avoir Taissa Farmiga et Emma Roberts

plus à la peau tellement Goode semble

­plaisir. Il serait même difficile de ne pas

en partenaires. On a connu pire. Ce

essayer de préserver au ­maximum son

­soupçonner le rapport sous contraintes

même Evan Peters est finalement bien

aura et de revenir à une splendeur

que la scène voulait dépeindre.

loti, puisqu’il est une machine à plaisir

d’antan. Cette recherche ­d’immortalité

Jamais approprié, le sexe est source de

dans Freak Show en utilisant ses mains

transcende ­vraiment l’actrice, et on ne

conflits. Ben et Vivien Harmon dans

­difformes. Du beau sexe ?

­distingue plus la volonté de survivre dans

Murder House ont une vie sexuelle qui

Entre sadomasochisme, redécouverte

l’Hollywood actuel que de simplement

peine à redémarrer et par deux moyens

des sens, pratiques douteuses, le sexe

exister en tant que femme de 65 ans. On

­différents, AHS propose de rendre le sexe

dans AHS n’est jamais d’une pureté

retrouve un peu de tout ça dans Freak

limite tabou. Un homme en costume de

­absolue et d’une imagerie saine. Si on

Show où Elsa Mars a connu le succès, la

latex intégral vient rendre visite à Vivien

pouvait c ­ hercher un peu d’érotisme

­reconnaissance et doit tenter de proposer

qui pense que c’est son mari. Le sexe

dans la série et en passant outre la scène

quelque chose de nouveau pour s­ urvivre

devient alors surréaliste, honteux et

­horrible d’avortement dans Asylum ou la

jusqu’à cette c ­onclusion ironique,

­malsain. Du côté du mari, c’est la femme

­pratique esclavagiste avec un Minotaure

­onirique et f­ inalement l­ ibératrice. Bien

de ménage, soixantenaire, qui ­apparaît

dans Coven pour dire qu’AHS n’est pas

malin celui qui saura nous dire si la série

sous ses yeux en jeune ­trentenaire

si prude que ça.

peut ­survivre sans elle. Elle a ­souvent

séductrice et dévoreuse d’hommes. On tombe dans le désir caché de « se faire

Lange du pouvoir

fatigants (même si on est dans une série

Lauréate d’un Emmy bien mérité

chorale de treize ­épisodes). ­Maintenant

En parlant de bonne, nos chères soeurs

pour Coven, en 2014, Jessica Lange est

qu’elle est partie, la montée en puissance

d’Asylum ont une sexualité débridée qui

la figure de proue de la série. Pour sa

de Sarah ­Paulson ne devrait que ­rassurer

tranche fondamentalement avec la figure

­première expérience dans une série,

les fans de la série.

la bonne ».

26

déclarée que les ­tournages étaient assez

american horror story : coven / FX

­possédée par chacun de ses rôles. On sent


Bousculer les institutions L’Amérique a une histoire courte, mais très riche. En cela, la série parvient à retranscrire ce que le pays a pu d ­ évelopper en idéaux : le mariage, ­l’autorité, le partage et le souvenir. ­Retranscrire oui, mais le détruire aussi. Le mariage n’est plus un plaisir, mais un quasi refuge dans Murder House quand l’autorité est mise à mal dans Asylum par des forces extérieures ou des démons intérieurs. Et que dire alors de l’autorité remise en question dans Coven ? Ou de la

american horror story : freak show / FX

force de l’héritage ? Freak Show a ­proposé

l’année dernière une mise en ­perspective

le père Noël psychopathe et Bloody Face

des institutions avec l’autorité de la

en saison 2, le joueur de jazz en saison 3 et

police, ­l’héritage de la tradition et l’idéal

le fameux clown, en saison 4. L ­ ’Amérique

du partage. Le cirque de freaks est un

a souvent pleuré ses patriotes, victimes

peu une société ­marginale qui crée ses

de meurtres tristement célèbres. Si ce

règles tout comme la société « secrète »

n’est pour ­rajouter une couche violente

des sorcières créait les siennes. Tout ce

à ses histoires, AHS dépeint plutôt une

qui gravite autour de ces c­ ommunautés

Amérique perdue dans son histoire,

a bien du mal à parvenir à être actifs, la

­coincée entre son désir de divertir et

police échoue souvent, la société semble

celui de se contrôler.

créer des martyrs et les us et coutumes

Le tueur est assimilé à des symboles

de constater que les personnages se

sont bien mis à mal. AHS n’est pas un

­traditionnels et de loisirs dans la série.

retiennent à une quelconque n ­ ostalgie.

ensemble ­d’invidualités puisqu’il y a

Jugez plutôt : le clown, le père Noël, le beau

Si les f­antômes de la maison de Los

sans cesse une volonté de fournir une

gosse, le SM, le joueur de jazz. Ce n’est

­Angeles dans Murder House ne peuvent

­justification aux agissements. Chacun n’y

ni plus ni moins que les grandes images

pas quitter la bâtisse, les erreurs du passé

va pas de son ego, mais de son écho. On

d’Épinal que l’Amérique nous a offert

­submergent certains anciens nazis dans

cherche à s’institutionaliser, à créer une

depuis cinquante ans. La d ­ écadence de

­Asylum. On ne peut rien faire contre le

sous-société où l’on régnerait en maître,

l’Amérique avec des p ­ ratiques loin d’être

temps qui défile, et Fiona Goode l’a bien

en modèle ou en digne héritier.

prudes, la perfection du gendre idéal,

compris en essayant de rester jeune et

l’anniversaire où le clown ­apparaît, la

belle et de vivre par procuration, en

D’héritage sordide en tradition morbide

musique lounge, les fêtes de fin d’année,

voyant les jeunes pousses arriver. Les

cinq grands symboles d’un pays aussi

années passent et la roue tourne. Le

En parlant d’héritage, il est quasi

riche qu’effrayant de ­possibilités. La série

mari ne peut plus effacer son infidélité,

­impossible de ne pas parler d’une

bouscule les idéaux et transforme un

la chanteuse ne peut plus renouer avec le

­certaine idée de l’Amérique dans AHS

pays en bombe géante à ­retardement

succès et le meurtrier ne peut plus faire

avec un côté tragique. La série propose

dont le compte à rebours a commencé à

disparaître les cadavres.

un fil rouge qui prend de plus en plus

tourner. Encore une façon de dire que

Outre le monde de la série en ­lui-même,

de place au fil des épisodes et se rejoint

le temps passe...

c’est la narration qui s’éclate dans le

Chaque saison propose son serial-killer dont le fameux clown en saison 4

temps. Les retours en arrière sont légion

­finalement f­ acilement en mettant côte à côte les ­saisons. Le résultat est ­affolant :

Collision du temps

dans la série. Ce sentiment de c­ hronologie

­l’Amérique offre son visage le plus cruel

Le temps passe et les erreurs s’accu-

fragmentée renvoie à la nostalgie, aux

avec le meurtre. Le serial-killer est une

mulent, mais on ne combat pas une force

souvenirs, à la mémoire, à l­’histoire

figure très importante et très présente

invisible et inarrétable. Les fantômes

même des Américains, r­ ésidents d’un

dans la série. Chaque saison ­propose son

du passé volent au-dessus de chaque

pays qui se rappelle ­souvent et qui oublie

serial-killer entre le tueur SM en saison 1,

saison de la série. Il est presque triste

parfois.

27


Lady Gaga dans American Horror Story : Hotel

l’hotel, Ce lieu étrange où les gens passent, vivent un i­ nstant et laissent derrière eux quelques draps froissés et des rideaux tirés

­enseignements, mais aussi pauvre en

La saison dernière, Freak Show

­différents, des gens ­parfaits et comprend

compliments. Nous sommes c­ lairement

a dévoilé une galerie de créatures

alors que la ­différence existe et qu’il est

devant un spectacle qui juge le purita-

­hallucinantes et n’a fait que ­souligner

loin d’être du bon côté de la barrière.

nisme historique des États-Unis. AHS

le désir des scénaristes de ­vouloir aller

Cette différence forge des caractères

ne touche que peu à la ­religion et n’en

dans la psychologie de la ­différence. Les

éclectiques, mais tend vers une seule

fait jamais un procès. Elle démontre

­personnages d’AHS ont tous quelque

conclusion : il n’y a aucun gentil dans la

­simplement que les dérives sont possibles

chose qui les distingue par r­ apport

série. On ne peut pas dire qu’un person-

chez tout le monde en toute ­circonstance.

à nous. M ­ urder House a beau être

nage est vierge de tout soupçon. Prenez

Aucune institution, aucune loi ne peut

plus proche de « notre » monde, ses

Meep, le charmant freak de la ­saison 4.

empêcher la morale humaine de dévier.

­personnages veulent à tout prix ne pas

On a beau être devant un jeune homme

L’Homme est libre, et c’est ça qui est

avoir une vie toute tracée, le libre-arbitre

horriblement mal gâté par la nature,

effrayant dans ­American Horror Story.

est en cela une de leurs conditions. Le

pour lequel on a une empathie forte,

Une Histoire de l’Horreur ­Américaine

moule que l­’Amérique souhaite impo-

mais il n’est en aucun cas un ­gentil :

plutôt qu’une Histoire ­ A méricaine

ser est à chaque fois brisé par la série.

il ­décapite des poussins ! L’exception

d’Horreur serait un titre plus proche

On a beau être un médecin ou un cadre

s’appelle ­Pepper. Vraie gentille à la vie

de la vérité. Qu’attendre de la saison 5

supérieur, chacun a ses démons inté-

­fauchée et à la dramaturgie immense.

­intitulée Hotel ? Ce lieu étrange où les

rieurs qui le travaillent. ­Extérieurement

Son épisode centric durant la saison 4

gens passent, vivent un instant et laissent

et ­intérieurement, les personnages

a été assez exceptionnel et permettait

derrière eux quelques draps froissés et

d’American Horror Story possèdent deux

de définir encore mieux la mission de

des rideaux tirés...

­entités distinctes. C’est grâce à cela que

la série.

Avec quatre saisons très riches, mais loin

les ­sorcières de Coven n’ont aucun scru-

Cette empathie est la force même de la

d‘être parfaites évidemment, A ­ merican

pule à ­utiliser leurs pouvoirs avec dédain,

série : aimer des gens imparfaits.

Horror Story parvient à raconter bien plus qu’il n’y parait. Même dans les

car elles savent qu’elles ne peuvent pas-

28

quand il va au Diner, il y voit des codes

ser outre et que la normalité n’existe pas

Trouver sa place, c’est un peu le fer

moments les moins captivants (Coven, les

dans ­l’univers d’American Horror Story.

de lance de toute l’histoire d’AHS de

premiers épisodes de Murder House, la

Alors que dire des freaks de la saison 4

Murder House à Freak Show. Que l’on

fin d’Asylum), la série offre, si ce n’est une

qui ne se trouvent normaux que parmi

soit ­sorcière, freak, fantôme ou malade

esthétique on ne peut plus travaillée, un

leurs ­semblables. Jimmy est le person-

mental, ­l’humain dans AHS possède

message assez critique envers la société.

nage qui semble accepter le moins sa

une ­personnalité forte à ­l’empathie

Et quand on engage Lady Gaga pour la

condition alors qu’il est une bête de

­indissociable de ­l’admiration que l’on

saison 5, on s’attend à une ­proposition

foire depuis son enfance (voir la splen-

a pour son côté m ­ alsain, contraire,

claire : le star-system dans un système

dide scène de l’accouchement). Il voit

­divergent ou fragile. La série donne

cosmopolite, le système ­américain face

le monde « réel », celui qu’il aperçoit

une image de l­’Amérique riche en

à ses créatures.

suzanne tenner / FX

Une volonté d’être différent


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interview

Michael Traynor par prutha s. Patel photo Marc Cartwright

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Note: interview réalisée avant la diffusion de l’épispode 6x03 de The Walking Dead

« Disons que Nicholas va s’attacher à Rick et son groupe, au fur et à mesure. Il est conscient qu’ils ont des ­compétences pour survivre. Et la survie, ça l’intéresse. » Prutha S. Patel : Allons droit au but. Quand Nicholas a

façon la plus captivante possible. Ensuite, j’ai suivi les traces

paniqué dans ce fameux épisode, provoquant la mort de

de Steven. Travailler avec lui est un plaisir, c’est un vrai pro.

Noah (Tyler James Williams), ça a donné une des morts les plus terrifiantes de The Walking Dead, c’était comment de

Dans sa dernière scène de la saison 5, Nicholas essaie de

tourner cette scène ?

retourner les habitants d’Alexandria contre le groupe de

Michael Traynor : Comment c’était de tourner cette scène

Rick (Andrew Lincoln). Pensez-vous qu’il finira par les

macabre et poignante qu’on aurait pu éviter ? Ce fut un vrai

accepter ?

plaisir ! Jennifer Lynch, la réalisatrice de l’épisode, a créé,

Disons que Nicholas va s’attacher à Rick et son groupe, au fur

avec talent et brio, une atmosphère terrifiante pour Steven

et à mesure. Il est conscient qu’ils ont des compétences pour

Yeun (qui incarne Glenn), Tyler et moi.

survivre. Et la survie, ça intéresse ce bon vieux Nick.

Dès la première lecture de la scène le matin, on savait que cette scène serait super. On a tous travaillés pour trouver le

Que pensez-vous de votre personnage ? La plupart des

bon ton, notamment pour les moments de conflit et de tension.

téléspectateurs le détestent.

Ensuite, ils ont réunis les zombies autour de la porte t­ ambour,

Il n’avait pas demandé l’arrivée des zombies, donc il essaie

ont crié « Action » et on a foncé. C’était vraiment génial, une

de vivre et de survivre. Pendant deux ans ou plus, ces murs

scène rêvée pour un acteur. J’avais la meilleure position, Steven

[autour d’Alexandria] l’ont persuadé qu’il pouvait y arriver. Sa

et Tyler ont toujours gardé la même intensité. Ils ont donné

façon d’agir ne nous pousse pas à aimer le personnage, mais

le meilleur d’eux-mêmes à chaque prise. C’était un plaisir de

au final, sa réaction était humaine. C’est naturel de vouloir

participer et d’assister à la scène.

se préserver. Je comprends pourquoi il a fait ça, c’est juste dommage la façon dont il s’en prend aux personnages les plus

Vous avez dû tourner plusieurs prises pour avoir la bonne ?

appréciés des fans.

Il y avait pas mal de zombies autour de vous. Oui, si je ne me trompe pas, il y avait entre 65 et 4 ­millions

C’est vrai qu’au final, sa réaction est naturelle et humaine.

de zombies ce jour-là. Il y en avait partout autour de la porte

Personne ne voudrait vivre cette situation, la peur est une

­tambour. Certains plans obtenus par l’équipe de ­tournage

émotion très forte.

m’ont vraiment impressionné. Ils ont réussi à capter

Oui, tout à fait. Certains font des crises de panique quand ils

­d’incroyables moments au travers de cette masse de ­zombies.

doivent faire un discours ou passer un examen. ­Imaginez

Et e ­ ffectivement, on a fait plusieurs prises pour avoir d ­ ifférents

­ressentir cette peur quand on est entouré de ­centaines de

angles. C’était vraiment une journée amusante.

zombies affamés. J’ai peur rien que d’y penser.

À la suite de la mort de Noah, la tension entre Glenn et

En quoi est-ce passionnant d’incarner un personnage

Nicholas est très forte, comment décririez-vous ces scènes ?

comme Nicholas ?

“Forte tension”, c’est presque trop gentil. Il y a vraiment de

C’est une chance de pouvoir justifier ses faits qui vont à

la rage entre ces deux mecs. Steven et moi avons laissé ça

­l’encontre de l’héroïsme. Dépeindre le pire chez l’homme est

­bouillonner, pour que nos scènes transmettent cette rage.

très intéressant. Et de toute façon, j’aurais accepté de jouer

Le plus fou, c’est qu’on voyait les choses de la même façon,

un lampadaire, rien que pour participer à The Walking Dead.

donc on travaillait l’histoire d’une manière similaire. Donc, on

C’est un job de rêve !

s’est demandés comment arriver à raconter cette histoire de la

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Qu’est-ce qui est le plus difficile dans le fait de jouer ce personnage ? Je me suis rendu compte que l’on peut difficilement blaguer quand on joue un lâche. Que devons-nous attendre de la saison 6 ?

« Je me suis rendu compte qu’on peut difficilement blaguer quand on joue un lâche. »

En fin de saison 6, un bataillon d’aigles va descendre du ciel et sauver Rick et Daryl (Norman Reedus) de l’enfer du ­Mordor ! Attendez, je crois que je me trompe d’histoire... Vous allez devoir attendre et regarder la série pour savoir.

(Lennie James). Quand on montre une grande évolution d’un

Vous allez mourir cette saison ? Et si c’était le cas, de quelle

vraiment des moments intéressants à regarder. À la fin de la

manière vous voyez votre personnage mourir ?

saison 5, lorsque les yeux de Rick et Morgan se croisent, il y a

Je ne veux pas mourir. Nicholas et Carol (Melissa McBride)

à la fois de la reconnaissance et du mystère, du genre « Je te

­finiront par ouvrir une boutique de gâteaux et vivront à jamais

reconnais, mais je ne te connais pas ». C’est cool que les fans

ensemble. Tout ça après avoir découvert que leurs gâteaux

en découvrent plus sur cette relation.

sont les remèdes pour guérir les zombies ! Une dernière chose à dire à nos lecteurs ? Que voudriez-vous voir dans la série ou que voudriez-vous

C’est super que vous ayez lu toute l’interview. Vous avez l’air

que votre personnage fasse à l’avenir ?

d’être des gens géniaux et merci de nous regarder cette saison !

J’attends vraiment beaucoup de la relation entre Rick et Morgan

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Gene Page / AMC

personnage entre ce qu’il était et ce qu’il est devenu, ce sont


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le traitement du

surnaturel

dans les séries Le surnaturel est un sujet qui intrigue depuis longtemps l’espèce humaine. Les légendes sur les loups-garous, vampires, démons, fées ou leprechauns sont légion et ont toujours rencontré un grand succès auprès du public. Il n’a pas fallu longtemps pour que les ­industries cinématographique et télévisuelle s’en saisissent. par julien lesbegueries photo true blood/hbo

Le surnaturel est un élément qui

mythologiques est un pari peu risqué.

nouvelle sur le traitement des créatures

attire le public vers une série. Le ­mystère

Même si le genre a été pris et repris, la

surnaturelles est la raison du succès du

fascine, et plus il est entretenu, plus la

curiosité nous pousse ­toujours à aller

genre ces dix dernières années.

série sera accrocheuse. Mais ce n’est pas

vérifier sous quel angle ces ­créatures

Le surnaturel a évolué et même mûri.

parce que l’on dit surnaturel que l’on

vont être abordées. True Blood et The

On ne se contente plus de nous montrer

peut pour autant faire ce qu’on veut. Il

Vampire Diaries, par exemple, mettent les

des créatures, on nous montre comment

y a certaines règles à respecter.

créatures au centre de l’intrigue et en font

elles vivent, comment elles s’intègrent à

des personnages principaux, Supernatu-

la société, comment elles réussissent à

ral a fini par le faire aussi avec les per-

garder leurs pouvoirs secrets, comment...

Présenter une série avec des v ­ ampires,

sonnages de l’ange Castiel et du démon

C’est cette illusion de maturité qui peut

loups-garous, démons et autres créatures

Crowley. Cette perspective relativement

­arriver à nous captiver.

Pourquoi un tel attrait ?

34


Bien sûr, quelques personnes seront ­toujours hermétiques au genre. Pour eux, une énième série sur le ­surnaturel n’est qu’une tentative pour faire une série qui fonctionne et qui rapporte. Ils n’ont pas forcément tort. L’un des buts d’une série, c’est de faire de l’argent. Mais la maturité du genre acquise récemment peut ­emmener un public nouveau vers ces séries.

La mention « Surnaturel » estelle synonyme de liberté ? Ce n’est pas parce que les limites d’un monde sont peu définies que les scénaristes peuvent faire n’importe quoi. Quand on introduit un élément dans un univers, comme le piège à démons

« Le simple fait de nous présenter des ­créatures des ténèbres ne suffira plus »

dans ­Supernatural, il ne faut surtout pas le dévier de son concept originel.

mieux. Le s­ urnaturel est quelque chose

aventures, sans que l’on sache vers où

Sinon, les téléspectateurs risquent d’être

­d’assez ­vaguement défini et c’est ça qui

cela nous menait.

­perdus et d’arrêter de regarder la série.

en fait l’attrait, mais si le téléspectateur

On ne peut pas se contenter de dire :

­Évidemment, le concept peut être étendu

ne comprend jamais rien à rien, il risque

« Regardez des vampires/momies/

et l’on peut trouver d’autres a ­ pplications,

­d’abandonner la série.

loups-garous ! Maintenant, restez pour

comme les menottes pour démons ou

the strain / FX

les balles de revolver i­ncrustées de

regarder nos pubs ! ». Il faut que le

Les limites du genre

­téléspectateur, qui fait face de nos jours

­symboles, mais les bases doivent ­rester.

Le surnaturel dans les séries

à un immense choix de programmes, soit

Sans ce genre de repères, ce serait la

­fonctionne. The CW en a fait sa marque

captivé et qu’il ait envie de revenir la

porte ouverte à tous les excès et la série

de fabrique avec des séries comme

semaine suivante. Que cela passe par

­deviendrait difficile à suivre, puisque

The V ­ ampire Diaries, S ­ upernatural

du romantisme, du thriller ou même

les règles changeraient en p ­ ermanence.

ou The Messengers. Le fait que ces

des intrigues policières comme dans

Ceci est également valable pour la

séries ­fonctionnent, à l’exception de

­l’excellente iZombie. Le simple fait

science-fiction. C’est d’ailleurs la raison

la ­dernière, n’est pas dû à la seule

de nous présenter des créatures des

pour laquelle la dernière régénération

présence du ­surnaturel, mais aussi à

ténèbres ne suffira plus.

du Docteur, dans Doctor Who, avait tant

l’identité qui leur est propre. La pre-

fait polémique à l’époque.

mière contient une grosse ­composante

Vers une disparition du genre ?

La série doit garder un socle stable

­romantique, et la d ­ euxième introduit

Récemment, beaucoup de séries

d ’éléments dans son univers. Les ­

une ambiance rock’n’roll à un thril-

­traitant de surnaturel ont échoué, à

règles é ­ tablient au fur et à mesure

ler couplé à la ­création d’une mytholo-

­l’exception de The Strain. Celles qui

des épisodes ne doivent pas évoluer.

gie ­judéo-chrétienne. Le surnaturel ne

sont encore diffusées ont souvent déjà

Les ­anglophones parlent de « Ground

­suffit pas à la réussite d’une série sur le

­plusieurs saison, comme S ­ upernatural,

Rules », les règles de base auxquelles on

long terme, il faut ­également un autre

qui a entamé sa onzième s­ aison. Le

ne doit pas ­déroger. Dans la première

­élément, qui doit créer ce petit plus qui

genre semble ne plus attirer, p ­ eut-être

­saison ­d’American H ­ orror Story, on voit

va faire ressortir la série du lot. C’est cette

parce qu’il a été trop exploité. Mais

­justement ­Jessica Lange tout faire pour

absence d’identité qui a fait chuter The

soyons ­optimistes dans l’idée qu’un

que sa fille rentre dans les règles afin de

­Messengers et C ­ onstantine, deux séries

jour une série prendra un risque que

survivre. ­Malheureusement pour elle,

qui se ­contentaient d’être mystérieuses

l’on n’aura pas soupçonné et deviendra

aucune dérogation n’est faite et c’est tant

et de mener les ­personnages dans des

une r­ éférence du genre.

35


More TV bientôt de retour

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