paperJam Economie & Finance- Février 2009

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François Pfister, Stef Oostvogels (Oostvogels Pfister Feyten) et Guy Harles (Arendt & Medernach)

sur les honoraires de leurs avocats. «Nous n’avons pas revu nos tarifs, mais je crois savoir que ce n’est pas le cas pour tous les cabinets de la Place. Certaines offres de prestations sont bien plus basses que par le passé. Il est clair que les marges bénéficiaires vont souffrir, mais cela va être le cas pour tous les secteurs économiques. Il faut voir cela comme une période transitoire», assure Me Oostvogels. «Du fait de la crise, beaucoup d’entreprises se défont, ou vont se défaire, d’une partie de leurs activités pour se concentrer sur leur core business, observe pour sa part Guy Harles. Ce qui va induire une reprise de l’activité au niveau transactionnel. De nombreuses opportunités devraient apparaître sur le marché en 2009. Mais la grande question reste celle des banques: quand seront-elles à nouveau prêtes à faire crédit? Une chose semble claire: nous n’assisterons plus aux excès des années 2006/2007.»

Un répit tout relatif Prudents lorsqu’il s’agit d’évoquer une date de sortie de crise, les avocats d’affaires s’attendent à vivre encore quelques mois cette «période transitoire». «La crise va durer au moins trois années. Si l’on prend pour point de départ juillet 2007, cela signifie que le retour à une certaine stabilité ne se fera que vers la mi-2010. Mais pour les cabinets d’affaires, les activités vont certainement reprendre un peu avant. Les fonds de private equity commencent à investir avant la reprise économique réelle», estime Stef Oostvogels. Pour le managing partner, il s’agit

donc de profiter de cette période de relatif répit – après dix ans en overdrive dans les cabinets de la Place – pour «se plonger dans la technique, la qualité, les procédures... Il s’agira d’être prêt quand tout va repartir», assure-t-il. Guy Harles, pour sa part, ne cache pas certaines craintes quant au cadre dans lequel va s’effectuer cette reprise. «Je suis plus pessimiste pour l’Union Européenne que pour les Etats-Unis et l’Asie, où les gens sont plus pragmatiques et ont un esprit plus entrepreneurial. En Europe, certains pays ont redécouvert le capitalisme étatique et nous pouvons craindre de devoir travailler dans un cadre moins flexible et moins libéral». Mais le Luxembourg conserve d’excellents atouts pour parvenir à redresser rapidement la barre. «Cette crise n’a ni servi, ni desservi la Place en termes d’image de marque. Elle profite du fait que d’autres places, peu ou pas réglementées, souffrent beaucoup plus. Luxembourg bénéficie en outre d’une compétence mondialement reconnue en termes de structurations, avec la maîtrise d’excellents outils, assure le founding partner d’Arendt & Medernach. Le scénario catastrophe, celui d’un blocage total de l’activité, observé en septembre-octobre, ne s’est heureusement pas inscrit dans la durée. Et si peu de transactions sont effectivement conclues en ce moment, les cabinets d’affaires observent une forte activité d’analyse sur les marchés et un état d’esprit «plutôt positif». Autant d’indicateurs qui leur permettent d’aborder sereinement l’année 2009.

Cartes de visites Arendt & Medernach Cabinet d’avocats indépendant, établi à Luxembourg (siège), Bruxelles, Londres (rep. office) et New York (rep. office), spécialisé en droit des affaires. 400 collaborateurs. Né en 1988 de la fusion entre les cabinets Arendt & Harles et Mersch & Medernach. En 2000, l’étude a formé une alliance stratégique avec le cabinet Dillon Eustace de Dublin. Oostvogels Pfister Feyten Cabinet d’avocats indépendant, établi à Luxembourg (siège) et à Londres, spécialisé en droit luxembourgeois des affaires. 92 collaborateurs. Créé en 1999.

paperjam  |  Février 2009 | ÉCONOMIE & FINANCE

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