paperJam Economie & Finance - Juillet-août 2007

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grand angle · enquete

Et M. Lenert d’ajouter que les motivations peuvent aussi être liées à la création d’un réseau international, la possession d’un diplôme de haut niveau, l’apprentissage d’autres langues, cultures, ou encore pour se prouver quelque chose, se faire mal, tester ses limites.

Bon investissement Se demander si un MBA vous permettra d’avoir un bon job au Luxembourg, «c’est la mauvaise question qu’il ne faut pas se poser. On peut valablement travailler ici, mais on choisit un MBA pour avoir l’esprit ouvert, faire quelque chose de différent et compter sur un réseau international. On ne se demande pas cela pour avoir un poste carré au Luxembourg», prévient M. Lenert. Même si l’effort financier est important au départ, il faut le voir comme un investissement qui sera rentabilisé dans le futur, ne serait-ce que par l’apport personnel qu’il en résulte. Il faut compter 80.000 euros pour un MBA d’une grande école. «J’ai calculé un budget de 140.000 euros pour les deux ans», note M. Guth, qui estime que l’aspect pécuniaire constitue un faux problème. Ce dernier a opté pour la suspension de contrat avec son employeur actuel, qui représente également une garantie pour son banquier français qui lui a accordé un prêt à taux

Julien Guth: «J’ai pris conscience qu’il fallait aller vers les gens, se faire des contacts. Les relations et réseaux sont très importants».

Photo: David Laurentt

[>>ù142] University of Michigan, Tuck School of Business (Dartmouth), Wharton Business School (Pennsylvania) – et européennes – ESADE Business School (Espagne), HEC Paris, IESE (Université de Navarre), IMD Lausanne, INSEAD (Fontainebleau), London Business School, Solvay Business School (Bruxelles) et la Vlerick Leuven Gent Management School. La plupart des écoles proposent des MBA qui s’étalent sur deux ans. L’INSEAD et Kellogg enseignent leur Master en une seule année. «Le forum MBA2U m’a été utile. J’en ai entendu parler après avoir été refusé par les cinq écoles auprès desquelles j’avais postulé. J’ai pris conscience qu’il fallait aller vers les gens, se faire des contacts. Les relations et réseaux sont très importants. Cela permet aussi de mettre un visage sur les gens qui ont vécu les mêmes choses. Au Luxembourg, l’avantage, c’est qu’elles sont très accessibles», souligne Julien Guth, qui aura passé sept ans chez PricewaterhouseCoopers avant d’embarquer pour la Pennsylvanie en juillet prochain. Quelque 300 à 400 écoles proposent des MBA. Le top dix des écoles reste stable, tout comme le nombre de Masters of Business Administration qui en sortent chaque année, soit quelque 700 personnes, dont 20% poursuivront leur carrière dans le conseil. Se créer un réseau international figure au rang des bénéfices d’un MBA. Durant le cursus, les étudiants ont déjà la possibilité de participer à des clubs en fonction de leurs centres d’intérêt. Certaines écoles prolongent ce microcosme privilégié au sein d’associations d’anciens. C’est notamment le cas de l’INSEAD. «C’est important, car au-delà de la motivation de faire un MBA, on est intégré dans un réseau très important au Luxembourg. L’INSEAD est la seule école de commerce qui ait un réseau actif, qui fonctionne très bien, vers lequel on puisse vraiment se tourner. C’est un réseau extrêmement international, présent dans tous les pays européens», insiste [>>ù146]

C’était il y un an. «Je ne partais pas gagnant, mais c’était un coup de massue». Avec le recul, celui-ci pense n’avoir pas assez impliqué son entourage proche. «Les choix impactent la personne avec laquelle on vit». La Wharton School de l’Université de Pennsylvanie communique les notes attribuées au dossier de candidature. «J’ai compris que j’avais une chance. Je n’avais pas démontré mes capacités de leadership, mes capacités analytiques et le lien entre mes objectifs à court et long termes. J’ai impliqué davantage mon entourage, utilisé davantage mes contacts au sein des écoles, comme des coaches, j’ai parlé aux gens, visité les écoles, participé à des forums. Je me suis concentré sur une école, parce que j’avais obtenu un feed-back. Cela m’a pris encore un an, mais cette stratégie a été payante», se réjouit M. Guth. Il ne faut pas forcément posséder un MBA pour devenir chef d’entreprise. «Un MBA, c’est un moyen d’avoir une exposition internationale supplémentaire. Le centre du monde, ce sont les Etats-Unis et l’Asie. Le MBA enseigne à travailler en équipe, de manière interdisciplinaire. On voit le monde différemment», résume M. Niederkorn. Une des raisons principales de suivre un MBA, c’est l’ouverture d’esprit et la fenêtre sur le monde qu’il apporte. «L’aspect sélectivité est très attirant. Il s’agit d’un défi personnel», poursuit-il.

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