MaxiBasketNews#9

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juin 2009

DU CÔTÉ DE CHEZ

MICHEL VEYRONNET

RICARDO GREER

UNE BÊTE DE PLAYOFFS 16 LES ÉCHOS 23 UN CONTRE UN ALAIN KOFFI 33 POUR OU CONTRE 34 LA RÉTRO : LE BOSNA SARAJEVO 60 LA ZONE MIXTE

DOSSIER SPÉCIAL

TOUT SUR L’EUROBASKET FÉMININ

REPORTAGE EXCLUSIF

TONy PARKER À LYON

LE BOSS L 19153 - 9 - F: 5,00 

MAXI BASKETNEWS N°09 - juin 2009 DOM avion : 5,60 € - BEL : 5,40 € - Port.cont : 5,20 €

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Photos : J.F. Mollière, R. Lepelletier, P. Mangin IS, H. Bellenger / IS et G.W. Ellwood/NBAE via Getty Images

SOMMAIRE • maxibasketnews 3

TONY ET L’HOMME EN NOIR

juin 2009 Par Fabien FRICONNET

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Hervé Bellenger / IS

es journalistes, des photographes, des fans, des Spurs. Et, parfois, se pose sur lui. Comme fasciné, dirait-on. quidams curieux, des proches… Bref, une suite. L’homme en noir est le garde du corps de Tony Parker. Il le suit Tony Parker, lorsqu’il s’est rendu à Lyon, les 12 et depuis quatre ou cinq ans dans ses déplacements français. 13 mai dernier, pour prendre contact(s) avec l’ASVEL et son Parfois, il s’envole pour les États-Unis, lorsque TP fait des environnement (dirigeants, actionnaires, partenaires publics apparitions publiques « extra » (All-Star Game ou autres). Qui et privés, staff, joueurs, etc.), a drainé, tel la star qu’il est est-il ? Renseignements pris… on n’en sait rien. Mystère. On devenu en France, une petite foule. Laquelle apparaît, ici ne connaîtra pas son identité. Ni son background. L’homme et là, sur certaines des photos du riche reportage que vous n’est pas une montagne de muscles, il ne ressemble pas à un videur ou à un « gros bras » classique. trouverez dans les pages qui suivent. Doit-on en déduire que, comme Kevin Sur la plupart des clichés, dont les nombreux que nous avons dû garder L’HOMME MYSTÈRE Costner dans le film « The Bodyguard », NE LE QUITTE PAS il est un « expert » qui a mis ses talents en stock, faute de place, on distingue au service de la sécurité des gens également, tout près de TP, un personnage mystérieux, vêtu de noir. L’homme doit mesurer importants ? On fantasme, on imagine que cet homme, en un peu moins d’1,80 m, il doit avoir une grosse trentaine apparence flegmatique, doit être capable de mettre hors d’années, il est blond. Apparemment plutôt athlétique. Son d’état de nuire, en une fraction de seconde et en un geste, allure est soignée. Il est habillé sobrement, mais élégamment. n’importe quel trouble-fête qui s’aventurerait à venir ennuyer Une tenue confortable. Son visage rappelle un peu celui de son client. Avis aux amateurs…. l Christophe Rocancourt, imposteur-escroc aux États-Unis devenu vedette et people en France. L’homme ne quitte pas Tony. Proche, un ou deux mètres, mais toujours à distance. En retrait. Aux aguets, à l’évidence. On le distingue au-dessus de l’épaule de TP, ou dans le reflet d’une vitre. Lorsque le meneur de San Antonio s’en va saluer les Nancéiens, il est là. Lorsque Tony s’installe dans un siège à l’Astroballe, il est assis dans l’escalier, au bout de la rangée. Lorsque TP convoque un petit pow-wow familial avec Tony Senior et TJ, l’homme en noir est à proximité de la petite troupe. Son regard semble constamment balayer, discrètement, les immédiats alentours de la vedette des TP et son inséparable « Homme en noir » à droite.

SOM MAIRE

#09

04 Tony PARKER à lYON : visite guidée 16 LES ÉCHOS 23

un-contre-un alain koffi

26 DU CÔTÉ DE CHEZ… Michel veyronnet 33

POUR OU CONTRE

34

RÉTRO : Le bosna sarajevo

38 portfolio : premières de playoffs 48

eurobasket féminin : les bleues

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eurobasket féminin : les stars

58

eurobasket féminin : Mode d’emploi

60

ZONE MIXTE

journalistes

RÉDACTION AUX USA

Jérémy BARBIER (Chicago), Frédéric GONELLA (San Francisco) et Pascal GIBERNÉ (New York).

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Ont collaboré À ce numero

RÉGLAGE

Pierre-Olivier MATIGOT (po.matigot@tomar-presse.com)

Thomas BERJOAN (06-45), Thomas FÉLIX (06-47), Fabien FRICONNET (06-48), Florent de LAMBERTERIE (06-46), Pierre-Olivier MATIGOT (06-49), Laurent SALLARD (06-44) et Pascal LEGENDRE (02-43-39-16-26) Secrétaire de rédaction Cathy PELLERAY (02-43-39-07-33)

CORRESPONDANTS À L’ÉTRANGER

Pascal LEGENDRE (p.legendre@tomar-presse.com)

RÉALISATiON GRAPHIQUE

David BIALSKI (USA), Giedrius JANONIS (Lituanie), Kaan KURAL (Turquie), Pablo Malo de MOLINA (Espagne), Bogdan PETROVIC (Serbie), Yannis PSARAKIS (Grèce), Eran SELA (Israël) et Stephano VALENTI (Italie).

IMPRESSION ROTO PRESSE NUMERIS, 36-40 Boulevard Robert Schuman, 93190 Livry-Gargan. Commission paritaire : En cours. Issn : 1968-9055. Dépôt légal : à parution. Maxi-BasketNews est édité par : Tomar Presse SARL, 3 rue de l’Atlas, 75019 Paris. Tél : 01-73-73-06-40. Fax : 01-40-03-96-76. La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro est la propriété exclusive de Maxi-BasketNews qui se réserve tous droits de reproduction et de traduction dans le monde entier.

Directeur de la publication  Directeur de la rédaction  Rédacteur en chef

Fabien FRICONNET (f.friconnet@tomar-presse.com)

Rédacteur en chef-adjoint

Conception charte graphique Philippe CAUBIT (tylerstudio)

Thomas BERJOAN (t.berjoan@tomar-presse.com)

Direction artistique

RÉDACTION DE PARIS

Maquettistes

3 rue de l’Atlas, 75019 Paris (siège social) Téléphone : 01-73-73-06-40. Fax : 01-40-03-96-76

Thierry DESCHAMPS (t.deschamps@tomar-presse.com). Ludovic Bondu (tylerstudio), Émilie CAILLAUD-HOUËL (idGraphik) Photographie de la couverture Hervé Bellenger / IS

Jean-Philippe CHOGNOT et Antoine LESSARD.

ABONNEMENT Laurence CUASNET

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Franck LEVERT (06-22-98-27-91, franck@ccsport.fr) Loïc BOQUIEN (01-73-73-06-40, l.boquien@tomar-presse.com) Loïc BOQUIEN (01-73-73-06-40, l.boquien@tomar-presse.com)


TONY PARKER EN VISITE À L’ASVEL

LA TOURNÉE DU PATRON

COURANT MAI, LES MARDI 12 ET MERCREDI 13, LE MENEUR DE JEU DES SPURS EST VENU PRENDRE POSSESSION DES LIEUX À VILLEURBANNE EN TANT QUE VICE-PRÉSIDENT DU CLUB. EMPLOI DU TEMPS DE MINISTRE, DISPOSITIF DE ROCK-STAR, MAXIBASKETNEWS ÉTAIT LÀ ET N’A RIEN RATÉ.

Hervé Bellenger / IS

Par Thomas BERJOAN, à Lyon


reportage exclusif • maxibasketnews 05 Entouré par Nordine Ghrib (gauche) et Vincent Collet (droite), Parker parle à ses joueurs pour la première fois de sa carrière de dirigeant.

M

ardi 12 mai à l’Astroballe. Il est 17h35. Fin d’entraînement pour l’ASVEL qui prépare le dernier match de la saison régulière contre Nancy, crucial pour décrocher la première place qualificative pour l’Euroleague. Tony Parker rentre sur le terrain au milieu des joueurs. De ses joueurs. Il fait le tour, salue tout le monde. Forcément, avec certains, Laurent Foirest, son coéquipier en équipe de France, Aymeric Jeanneau ou Amara Sy de sa génération, les accolades sont chaleureuses. Les visages s’illuminent mais rapidement tout le groupe se met en cercle et le patron prend la parole. Son premier speech de dirigeant. Au moment de son entrée dans le capital du club en février, il s’était déjà adressé à l’équipe depuis San Antonio par vidéo conférence interposée, mais le ressenti n’est pas le même. TP, le basket français souffre de ne le voir qu’à la télé. Mais jamais en chair et en os. Là, le meneur des Bleus s’adresse à ses joueurs et à son coach en français d’abord, puis en anglais. Le discours est assez court, puis quelques applaudissements marquent la fin de l’entraînement. « Le message était simple », nous explique Tony Parker quelques minutes après en interview. « Demain, c’est un gros match ! Ils le savent, ils ont travaillé dur toute la saison pour avoir l’opportunité de terminer premiers. Voilà. » Va-t-il leur porter chance ? « On verra bien, j’espère », répond TP. « C’était un moment marquant », rajoute Antony Thiodet, le ➔ ➔➔


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direx du club. « Il était sur la retenue. La situation n’était pas simple pour lui parce qu’il partage encore ce statut de joueur. Spontanément, il n’était pas très à l’aise, il se demandait s’il fallait qu’il le fasse. Ce que j’ai relevé, c’est que l’impact était peut-être encore plus important chez les Ricains qui n’ont jamais développé d’affinités particulières avec lui et pour qui il est une mégastar de la NBA, alors que les Français le connaissent par ailleurs. Je voyais J.R. Reynolds pendant qu’il parlait, c’était un peu surnaturel pour lui. » Plus habitué à descendre ferrailler dans la mêlée qu’à contempler ses troupes sur les hauteurs du poste de commandement, Parker rentre petit à petit dans son nouveau costume de dirigeant. Et quel que soit le contexte, la victoire aide toujours. La première campagne du général Parker aura été courte. Un jour plus tard, mercredi soir, l’atmosphère de fête qui régnait dans les travées de l’Astroballe après le match contre Nancy en disait long sur la volonté du club de ne pas attendre la loterie des playoffs pour décrocher un ticket pour la phase finale de l’Euroleague et poursuivre sur l’élan provoqué par l’arrivée de TP. « Beaucoup de choses vont se décider ce soir », nous expliquait d’ailleurs Parker quelques minutes avant le début du match. « Si on perd ce soir, c’est embêtant parce que Vincent (Collet) sera avec nous en équipe de France cet été et puis ça veut dire aussi qu’on va devoir construire une équipe assez vite pour être prêt pour le tour qualificatif de l’Euroleague, alors que là, on va pouvoir être patient au mois d’août et attendre que les prix baissent et faire de bonnes affaires. On est en pleine discussion pour construire une équipe très compétitive. » Le premier passage de Parker à Villeurbanne se solde par une réussite totale. Peu importe finalement ce qu’il va se passer au cours des playoffs LNB, l’avenir est désormais en marche. Et la victoire sur le terrain contre Nancy ne fut que la partie émergée de l’iceberg. Car pendant 36 heures, Parker a fait le tour du proprio et posé des jalons.

rapidement dans le club, car j'ai beaucoup de choses à apprendre », nous confie Parker. « Mais ce n’est pas tout à fait pareil que pour un dirigeant typique. Lolo Foirest m’a connu quand j’étais tout petit et il va quand même me taper sur la tête comme quand je suis arrivé en équipe de France et que j’étais le plus jeune. C’est bien d’avoir des joueurs comme Lolo parce qu’ils savent comment je fonctionne, ils savent que je suis très motivé et que je vais faire ça sérieusement. » Dans les rangs des joueurs, la présence de TP modifie forcément un peu l’atmosphère. La presse qu’il draine dans son sillage, ce qu’il représente par sa carrière aux Spurs et puis, désormais, son statut de patron. « Bon, c’est pas un patron comme les autres », nous explique Ali Troaré à la sortie de l’entraînement. « J’ai cru entendre qu’il faisait des trucs pas trop mal en NBA ! (Rires) J’essaye de me concentrer le plus possible pour ce gros match de demain. Mais il y a une effervescence, Tony, ça met encore un peu plus de pression sur nous. C’est assez chaud en ce moment ! »

« La dernière incertitude, c’est Nando » Quelques minutes plus tard, Parker pose en compagnie de Vincent Collet et Pierre Grall avec le tee shirt promotionnel du club, le même qui sera distribué le lendemain à toute la couronne inférieure de l’Astroballe, reprenant un concept marketing estampillé playoffs NBA. De retour sur le parquet, Collet, le coach de la sélection nationale, qui jouera sa qualification à l’Euro au mois d’août, échange avec son meneur titulaire. « La dernière incertitude, c’est Nando (De Colo, ndlr) », explique l’entraîneur. « Après, pour les intérieurs, c’est fait, tout le monde est là, hormis Joakim. » « Tu sais qu’il a fait de bons playoffs », enchaîne Parker. « Oui, il est toujours en mouvement, c’est quelque chose de très intéressant », poursuit Collet. « Toujours en mouvement ! » Le reste de la conversation se fera à l’écart sur les sièges rouges du bord de terrain. Les deux hommes échangent un bon quart d’heure. « Vincent, en club, c’est le coach de l’ASVEL et on va essayer de mettre tout en œuvre pour qu’il ait les meilleurs joueurs possibles pour être compétitif sur tous les tableaux », affirme TP. « Après, en équipe de France, c’est lui le boss et je serai, j’espère, son meneur de jeu ! J’espère ! Je le connais depuis longtemps, c’était déjà mon coach en 2003 quand il était assistant en équipe de France. D’ailleurs, je l’avais conseillé sur un joueur à l’époque quand il était au Mans, c’était Hollis Price, et il était très très content d’avoir suivi mon conseil ! Il m’a évoqué cette histoire. Vincent est un très très bon coach, si ce n’est le meilleur en France, ça va être bien. » Est-ce qu’il imagine ne pas se qualifier pour l’Euro ? « Non. Après, ça me ferait trop de vacances ! (Il rigole) » Parker poursuit son tour du proprio. Vincent Collet vient alors papoter avec la presse. Dans le feu de la discussion, un confrère lui pose une question de gosse. « Vincent, si tu pouvais lui filer un maillot à Parker pour le match de demain, tu le ferais ? Tu crois qu’il serait bon ? » Vincent Collet sourit. Déjà parce que, dans sa tête, la réponse est évidente mais certainement aussi parce que cette perspective est plaisante. « Même s’il n’a pas joué depuis deux semaines, et même s’il ne connaît pas les systèmes, je crois qu’il pourrait quand même faire deux ou trois trucs sur les pick’n’rolls ! » En littérature, on appelle ça une litote, une expression indirecte de la pensée. Un trait qui correspond bien à la retenue naturelle du coach de l’ASVEL. Ses yeux et son sourire le trahissent toutefois ! « Évidemment qu’il pourrait ! Il en claquerait 35 sans problème ! », semblent-ils

AVEC COLLET, LE PREMIER SUJET DE DISCUSSION EST ÉVIDEMMENT LES BLEUS.

Avec toute la « TP Family »

À peine arrivé à l’Astroballe, TP passe ses troupes en revue. Il serre la main à l’assistant-coach Pierre Tavano (1), plaisante avec son ami Amara Sy (2) et évidemment s’entretient longuement avec le coach de l’équipe et de la sélection nationale Vincent Collet (3,4,5).

TP est arrivé en France mardi à 11 heures du matin, d’un avion en provenance de Los Angeles. À 13 heures, il est dans le TGV direction Lyon, accompagné de Ian Mahinmi, qui passera les deux jours avec lui. Dès son arrivée sur le territoire français, la star des Spurs retrouve son clan. Ses parents, ses potes de toujours, dont Gaëtan Muller et le DJ Cut Killer, son attaché de presse, son garde du corps. TP est descendu dans le même hôtel que lors de son passage à Lyon avec les Spurs en octobre 2006, au Hilton de la Cité Internationale, au nord de l’agglomération sur les quais du Rhône. À peine arrivé, en plein décalage horaire – « j’ai l’habitude, ça va » –, Parker se rend à l’Astroballe. Vincent Collet dirige l’entraînement et Parker échange longuement avec Pierre Grall, general manager, son interlocuteur privilégié sur le secteur sportif. Après son discours aux joueurs, Parker se met à disposition des médias, nombreux pour l’occasion. Avec lui, tout est désormais très calé. Accompagné de son attaché de presse perso et de la chargée de communication du club, TP accorde tout d’abord quelques minutes aux radios puis répond à un duplex avec une chaîne sportive nationale. Ensuite, il revient dans la salle pour discuter de façon plus informelle avec Amara Sy, et surtout Laurent Foirest. « C’est vrai que c’est un peu bizarre d’avoir la double casquette, d’être coéquipier avec lui en équipe de France et d’être dirigeant en club, mais j’avais envie de m'impliquer

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dire, anticipant déjà le plaisir à venir de diriger Parker très bientôt avec les Bleus.

TP garantit l’image du club. Et les moyens ? TP est lui en train d’échanger longuement avec Maurizio Balducci, un agent de joueur très connu en Europe, qui a sous contrat quelques-unes des grandes stars de l’Euroleague, comme Jasikevicius, Basile ou Lorbek. Un personnage du basket européen qui n’avait pas mis les pieds à Villeurbanne depuis douze ans, soit 1997, la dernière fois qu’un club français, l’ASVEL de Greg Beugnot en l’occurrence, était parvenue au Final Four. Voir à nouveau ce genre de personnalités entre Rhône et Saône, est-ce un signe ? « Changer son image, ça va vite et avec Parker, l’image est là », nous explique Balducci. L’ASVEL a bien compris les opportunités que le MVP des finales NBA 2007 peut provoquer dans le milieu du basket. « Bien sûr, il faut que j’utilise ça intelligemment, je ne vais pas parler à tout le monde non plus », précise Parker. « Pierre (Grall) va faire le plus gros du boulot, mais si je peux donner le dernier coup de pouce, le dernier coup de fil qui peut faire la différence, c’est mon job. » Pour Maurizio Balducci, le débarquement de TP ne constitue toutefois qu’une première étape. « L’image d’accord, mais après, les résultats… On va voir ce qu’ils veulent faire et les moyens qu’ils vont avoir… » On en revient toujours au nerf de la guerre. Cela dit, l’ASVEL va présenter la saison prochaine un budget de 7,15 millions d’euros, ce qui en contexte de crise va dégager une masse salariale jamais vue en France depuis le Pau-Orthez des grandes années. On peut même, sans trop s’avancer, dire que l’ASVEL devrait jouir d’une enveloppe deux fois plus élevée que ses concurrents directs en France. De quoi écraser le championnat de Pro A ? « Non », rejette Parker, qui termine son passage à l’Astroballe par une

interview exclusive pour MaxiBasketNews, partagée avec un confrère du Progrès de Lyon. « Parce que c’est ce qui fait la beauté du sport. Ce n’est pas parce que tu as plus d’argent que tu vas gagner le championnat. Heureusement, sinon les Knicks gagneraient tout le temps ! (Il rigole). Après, pour l’Euroleague, on n’est pas pressé, on reste réaliste. On sait qu’il faut attendre la nouvelle salle pour avoir un beau budget. On va essayer de construire une équipe pour l’Euroleague, mais on ne va pas bâcler le championnat, pas du tout. Mais pour être compétitif au niveau européen, on n’aura pas le même budget que Moscou ou Barcelone donc il faut qu’on se concentre sur la formation. » Le centre de formation et la grande salle, les deux dossiers qui seront sur l’établi le lendemain. Un mercredi chargé avant le grand match du soir. Pour l’heure, Parker repart avec ses amis direction l’hôtel et un petit restaurant lyonnais.

UN VRP DE LUXE POUR CONVAINCRE LES POLITIQUES AU SUJET DE LA GRANDE SALLE.

Arrivée devant la mairie de Villeurbanne (1) en compagnie de Gilles Moretton, le président de l’ASVEL. La rencontre avec Jean-Paul Bret (2, à gauche), le maire, est fructueuse. Alain Gilles (3 à droite), légende de l’ASVEL, était également présent. TP ne se déplace jamais sans son garde du corps (4, à droite). Ensuite, direction la mairie de Lyon. La rencontre avec Gérard Collomb (5 et 6, à gauche) est très médiatique. Sa sortie de l’hôtel de ville de Lyon (7), précédé par Antony Thiodet (7, à gauche), se fait dans un dispositif de superstar.

La tournée des mairies La journée du mercredi débute par un rendez-vous à la mairie de Villeurbanne. Une petite escouade de journalistes, locaux principalement, mais également un photographe pour l’hebdo VSD, sont présents sur place et s’apprêtent à suivre la star partout en ville. Arrivée dans un 4x4 noir conduit par Gilles Moretton, puis montée des marches assez discrète, lunettes de soleil et veste noire. Jean-Paul Bret, le maire socialiste de Villeurbanne, attend le Spur à son étage. Le bâtiment qui fait partie de l’ensemble « Gratte-Ciel », mis sur pied au début des années 30, est typique du socialisme municipal. Les proportions sont immenses, les lignes brutes. D’une autre époque. La poignée de main est chaleureuse. Il faut dire que depuis deux mois, la ville de Villeurbanne est désormais soutien actif du projet de l’ASVEL. En fait, en attendant la décision du Grand Lyon sur l’implantation finale

Hervé Bellenger / IS

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Pascal Allée / Hot Sports

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reportage exclusif • maxibasketnews 11 Les retrouvailles avec Michel Morandais (1), Cyril Julian (2) et Ricardo Greer (3) de Nancy, le club de son frère T.J., sont chaleureuses, mais courtes car TP est toujours sollicité par les médias (4).

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de la grande salle et du centre de formation, le maire pousse désormais pour que ça se fasse sur la commune historique de l’ASVEL. Le rendez-vous dure une bonne demi-heure. « C’est important de montrer ma motivation et d’avancer sur le projet de la nouvelle salle », nous expliquera TP après coup. Un bon échauffement avant de rencontrer Gérard Collomb, maire de Lyon et président de l’agglomération, dans l’après-midi. Avant cela, TP a un déjeuner d’affaires avec ses associés, actionnaires de Gones & Sports, propriétaires du club. Objet de la réunion, se mettre d’accord sur le plan de bataille pour

les trois années à venir où le club veut monter en puissance financièrement sans pour autant bénéficier des ressources de la grande salle qui serait alors en construction. Un nouveau cycle d’investissement sur trois ans a donc été décidé, avec les augmentations de capital liées à l’entrée et à la prise de participation croissante que devrait mener Parker dans les années à venir. TP n’a pas voulu donner de chiffres, mais le périmètre semble tracé pour trois ans. « Ce fut un moment fondateur », raconte Antony Thiodet. « Ça s’est fait en un quart d’heure. Nos partenaires sont d’habitude des gens qui accordent une grande importance au retour sur investissement et là, ça s’est fait plus au feeling, sur le sentiment de vivre une aventure. Tony est une tornade, un accélérateur formidable. » Parker, de son côté, estime avoir fait le bon choix en investissant à l’ASVEL. « C’est clair, dès le départ, on a été tout de suite sur la même longueur d’onde. Leur vision, c’est ce que j’avais envie de faire. Je sais que le concept de ligue fermée ou semi-fermée vous gêne encore un peu ici, la culture européenne, tout ça… Mais si on veut évoluer, faire des gros clubs, faire des grosses franchises, comme on dit ➔ ➔➔

Photos : Hervé Bellenger / IS

TP S’INVESTIT SÉRIEUSEMENT POUR TIRER L’ASVEL VERS LE HAUT NIVEAU EUROPÉEN.


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➔ ➔ ➔ aux États-Unis, je pense qu’il faut trouver un juste milieu.

Il faut garder cette culture à l’européenne, il ne faut pas oublier l’identité et l’histoire d’un club. On peut combiner les deux, parce que c’est toujours difficile de demander à un sponsor de mettre 10 millions d’euros dans un club et qu’à la fin, tu descends en Pro B. Alors que tes investisseurs, s’ils sont sûrs que tu joues en Euroleague tous les ans, ils vont mettre beaucoup d’argent. C’est du business, mais il y a un juste milieu. »

À la recherche du nouveau TP Le mercredi soir avant le match, le club présentait par un communiqué de presse les trois premières décisions de l’ère Parker. Déjà, la création de « l’Académie Tony Parker Prospect Tour ». En attendant l’ouverture du centre de formation attendu pour octobre 2011, le club reprend à son profit le concept qui cartonne à la télévision, « À la recherche de la nouvelle star », et organise un grand casting sur cinq grandes villes pour dénicher le prospect basketteur qui se verra proposer une place à l’Académie. Ensuite, l’ASVEL propose une action en direction des sponsors : faire partie du « TP Executive Club ». Limité à 50 places, il s’agit d’un engagement sur trois ans pour accompagner le club jusqu’à l’arrivée de la grande salle. Les partenaires se voient principalement proposer des prestations privilégiées dans les relations avec TP. Notamment, la perspective d’aller assister à un match à San Antonio et de rencontrer la star sur place. Enfin, le club se tourne vers le grand public avec une formule d’abonnement à 99 euros pour une trentaine de matches sur la saison. 3 euros le match ! Le mercredi à 15h30, le projet à moyen terme du club est donc bouclé, malgré l’absence de la licence A en Euroleague, et malgré l’incertitude qui pèse alors toujours sur la participation de l’ASVEL à la phase finale de la compétition reine en Europe. En effet, la première place du championnat est en jeu sur le match du soir. Parker s’attaque alors au long terme. Direction l’hôtel de ville de Lyon. Le rendez-vous avec Gérard Collomb est pris pour 16 heures. Pour pénétrer à l’intérieur de la cour intérieure, face à l’opéra, place de la Comédie, il faut montrer patte blanche à la maréchaussée. Le viceprésident de l’ASVEL se fait attendre, précédé par ses gardes du corps et le personnel de l’ASVEL. Dans la cour, une petite trentaine de journalistes, principalement des photographes. Parker arrive enfin sous les yeux de quelques badauds surpris. Si l’info de la venue du All-Star NBA n’a pas filtrée à l’extérieur, dans l’hôtel de ville de Lyon, un fort parti d’employées de la mairie est aux aguets au bord du bassin dans la cour haute, sur le chemin que TP va emprunter pour aller rencontrer le maire. Les appareils-photos dégainés, prêts à immortaliser le passage du mari d’Eva Longoria. L’ambiance dans l’antichambre du bureau du maire est chargée au possible : dorures, tapisseries, meubles anciens, style XVIIe rénové. Un contexte inhabituel pour TP, pourtant pas désarçonné. « Tony Parker veut s’investir à l’ASVEL, dans l’agglomération lyonnaise, en France, et je suis très heureux de cet engagement », explique après coup Gérard Collomb. « On sent en plus que c’est un engagement qui vient du cœur. Ce n’est pas « je viens là, je mets un petit peu d’argent, mais finalement ça ne m’intéresse pas plus que cela ». Là, il a vraiment envie de former la jeunesse de France au basket, il a envie de redonner, ce sont ses termes, à la France ce qu’elle lui a apporté. Je trouve ça extraordinaire et pour nous à Lyon, ça doit être source d’inspiration et de soutien à l’action qu’il souhaite mener. Nous sommes en phase sur tous les plans. Le Grand Lyon va s’investir. Il s’est dit que la NBA ferait sans doute l’Euroleague, et que dans ce cas-là,

l’ASVEL, surtout avec Tony Parker, a quelques chances d’être retenue dans ce projet. Donc le centre de formation et la salle qu’ils souhaitent réaliser peuvent effectivement voir le jour dans ces conditions. » L’entretien qui devait ne durer qu’une petite demi-heure a atteint les trois gros quarts d’heure. Sur le principe, tout semble réglé, maintenant, pour la grande salle, il reste deux points à éclaircir. Le lieu et le début concret des travaux, deux dossiers bloqués par une même question législative. Une loi soumise au parlement cet été qui prévoit de reconnaître d’utilité publique les grands stades et enceintes sportives privés et qui permettrait aux collectivités de débloquer des fonds pour l’aménagement des voiries. « Tant que nous n’avons pas cette loi, nous ne pouvons pas agir », explique le maire. « Nous ne parlons pas de réalisation de projet mais de perspectives. On parlera un peu plus quand la loi sera votée. » En fait, le cas de la salle de l’ASVEL ne pose pas vraiment de problèmes puisque les aménagements sont tout à fait minimes. En revanche, le projet de stade pour l’OL impliquerait environ 400 millions d’euros de travaux (le détournement du périphérique notamment), et le maire de Lyon ne veut pas prendre le risque de mécontenter le puissant président du foot Jean-Michel Aulas en donnant son feu vert à l’ASVEL avant l’OL.

« Énoncées par TP, les choses prennent corps » L’ASVEL est désormais dans le même bateau que l’OL. Une victoire en soi, puisque ça n’était semble-t-il pas le cas avant Parker. « Ce qui m’a frappé, c’est la force qu’il a pu mettre dans chacun des entretiens », nous confie Antony Thiodet. « Il a montré détermination et engagement, notamment en mairie de Lyon. L’histoire, on la raconte depuis quatre ans sans être entendu. Là, énoncée par TP, ça prend corps. » Interrogé sur la grande salle, TP est confiant. « Les discussions avec les maires ont été très bonnes, vous verrez bien. Un peu de patience. » Parker quitte la mairie le nez dans son téléphone portable. Il pluviote. Direction l’Astroballe. La caravane, caméras, appareils-photos, carnets de notes, bodyguards, dirigeants et personnel du club, suit. En fait, TP s’arrêtera d’abord dans les locaux de Canal+ Events, la régie commerciale et marketing, à deux pas de l’antre des Villeurbannais qui s’occupe, entre autres, de l’ASVEL. Histoire de rencontrer toute la maison verte. « Ça fait très plaisir d’être là, de rencontrer tout le monde, le personnel, les bureaux, les établissements, les gens avec qui je travaille, c’est très sympa de mettre des visages sur tous ces prénoms », précise TP. « Je suis content de commencer cette aventure. C’est un très très beau challenge. » Parker rejoint la salle à 18h30. Dans ce genre de manifestation, le Spur n’a pas beaucoup de temps à lui. Un rapide petit bonjour aux Nancéiens en train de s’échauffer, quelques échanges avec son père Tony Senior, une discussion avec Craig Spitzer, un agent bien connu en France, immense par la taille, et puis la valse des interviews reprend bientôt. D’abord avec une télévision nationale, puis Parker traverse le salon de réception d’après match pour rejoindre le carré VIP à l’étage. L’accès est bloqué par un agent de sécurité aussi large que Chevon Troutman, bien que beaucoup moins grand. À l’étage, quelques privilégiés, les principaux actionnaires de l’ASVEL et la bande perso de TP, sirotent un verre dans le cuir mœlleux des canapés du balcon. Stéphanie, chargée des relations presse pour l’ASVEL, multiplie les montées et les descentes de l’escalier pour caler l’autorisation de faire monter la presse. Épuisant rien qu’à la regarder ! Finalement, les photographes grimpent les marches de la gloire pour aller shooter le vice-président devant un panneau aux couleurs

L’ASTROBALLE N’AVAIT D’YEUX QUE POUR LUI !

Photographes (1) professionnels ou amateurs, TP a été mitraillé pendant tout le match. Jacques Monclar (2) l’a accueilli avec entrain avant de l’emmener pour un plateau sur Sport+ à la mi-temps (4), en compagnie de David Cozette. Dans les tribunes, deux espoirs français en NBA, Ian Mahinmi (3, à gauche) et Alexis Ajinça (3, à droite).

➔ ➔➔


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Photos : HervĂŠ Bellenger / IS

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Hervé Bellenger / IS

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Assis entre Gilles Moretton (1 et 2 à gauche de TP) et ses parents (1 et 2 à droite de TP), il a assisté à un match déterminant pour l’avenir du club. Dans les vestiaires, il a débriefé avec Laurent Foirest (3 et 4), réconforté T.J. (5), son frère vaincu.

➔ ➔ ➔ du club. Pendant ce temps, quelques privilégiés, dont

MaxiBasketNews fait partie, s’installent pour une interview. Pour Parker, une de plus.

Parker, une aubaine pour la France Difficile de reprocher à TP de ne pas être le plus enthousiaste ou le plus frais des clients devant les micros. Pour l’avoir suivi pendant deux journées, il passe son temps à répondre aux sollicitations des uns et des autres, pratiquement toujours les mêmes, et forcément au bout de la dixième fois, la réponse est délivrée automatiquement, calibrée et déjà préparée. Comment pourrait-il en être autrement ? Mais, formé au professionnalisme NBA, la star fait toujours le boulot avec sérieux et amabilité, dans l’intervalle prévu à cet effet. Globalement, l’impression que dégage ce jeune homme au physique somme toute banal, sorti de nulle part et qui pèse aujourd’hui plus de 100 millions de dollars, mondialement connu, marié avec une star glamour d’Hollywood, est celle d’un être toujours animé par une soif de compétition impressionnante. TP aime le challenge, la compétition et la victoire. Cet ancrage passionnel l’a également empêché de partir sur une toute autre dimension, alors que la porte était ouverte. Il a changé bien sûr, il est désormais plus sûr de son fait, déterminé, mature et direct. Il connaît son statut et sa puissance mais son attachement global à la France, par les Bleus et par son engagement à l’ASVEL, est une chance exceptionnelle pour le basket hexagonal. En février, TP avait envisagé de terminer sa carrière sur une dernière année en France. Est-ce toujours envisageable ? « Pourquoi pas, je laisse la porte ouverte. Je ne serais pas contre faire une dernière saison ici pour tous les gens qui me suivent et qui se lèvent à 3 heures du matin pour me voir jouer et qui pourront me voir à une heure plus raisonnable. » En attendant, Parker est désormais solidement ancré dans le Top 10 NBA. Au dernier scrutin pour le titre de MVP, il a d’ailleurs terminé 8e. « Je n’ai pas trop fait attention à

ça… », nous explique-t-il. « On a perdu au premier tour des playoffs, il n’y a que ça qui compte, maintenant, c’est un mal pour un bien, on va changer notre équipe l’année prochaine, on va reconstruire et repartir de l’avant. Pour moi, c’est ça le plus important. 8e au MVP, ce n’est pas un trophée ça ! (Rires) Bon, après, c’est clair que c’est ma meilleure saison. En plus, Pop m’a beaucoup plus utilisé avec les blessures de Tim et Manu, j’ai dû faire plus de choses. Mais on est arrivé à une fin de cycle, il faut qu’on reparte de l’avant. Je suis encore en contrat pour deux ans, je me concentre sur ces deux ans, et après on verra. » Un quart d’heure avant le début du match, TP va s’installer au premier rang, entre Gilles Moretton et ses parents, Tony Senior et Pamela Firestone. Son arrivée dans l’Astroballe crée une petite cohue, entre photographes et chasseurs d’autographes. Le Spur, qui en a vu d’autres, reste très zen au cours de la rencontre. La victoire en poche, avant de retrouver son frère vaincu dans les couloirs, il file dans le vestiaire villeurbannais. « Il a dit un petit mot à chacun des joueurs », raconte Antony Thiodet, présent à ce moment. « Notamment à Amara Sy. Amara lui dit : « J’ai pas mis un shoot », et Tony lui répond : « Mais attends, ce que tu as fait en défense, ça vaut 50 points ! » Une phrase comme ça, c’est hyper important pour l’équipe. » Le reste de la soirée sera joyeuse. Parker a débarqué à l’ASVEL le jour où le club regagne sportivement sa place pour l’élite européenne, après de longues années de traversée du désert. Ce qu’il a vécu comme un passage éclair – avant de repartir le jeudi matin rejoindre sa femme à Cannes – et les prémisses d’un beau challenge à venir, représente la fin du tunnel pour toute l’équipe en place à l’ASVEL, et un bel espoir pour le basket français d’exister à nouveau en Europe. Un peu comme avec les Bleus d’ailleurs. « Il y a un long chemin, mais on va y arriver, faut rêver ! », lance TP en guise de conclusion. On n’attend que ça ! l

APRÈS LE MATCH, IL FILE DANS LES VESTIAIRES RETROUVER SES JOUEURS ET SON FRÈRE.


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Photos : HervĂŠ Bellenger / IS

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LES ÉCHOS

17,0 ————————————— Allemagne

20,6 —————————————— Belgique

Il était attendu comme le Messie ; il n’a pas fait de miracle. Le BBCD a sombré, Delonte Holland avec. En quatre matches, il n’a marqué que 11,5 pts de moyenne pour 5,0 d’éval. Bien peu pour un joueur qui tournait à 19,4 pts de moyenne en Euroleague en 2007-08. Pour ne rien arranger, Holland en est presque venu aux mains avec son coach Alain Thinet lors de la 29e journée.

33,6 ——————————————— Italie

DELONTE HOLLAND (BESANÇON)

41,4 ——————————————— France

FLOPS

44,5 —————————————— Ukraine

Ces dernières années, le trophée de MVP français de Pro A était la chasse gardée des attaquants. Cette saison, Alain Koffi a mis fin à cette dynastie. Le grand intimidateur manceau a été le socle du MSB tout au long de l’exercice. Il est décidé à ne pas baisser le pied dans la dernière ligne droite. Son premier match de playoffs en atteste : 18 pts, 11 rbds et 22 d’éval contre le BCM.

POURCENTAGE DE TEMPS DE JEU DES AUTOCHTONES

45,9 ——————————————— Israël

ALAIN KOFFI (LE MANS)

50,5 ——————————————— Grèce

La saison d’Adrien Moerman n’a pas été un exemple de régularité. Mais le MVP français de Pro B 2008 semble avoir trouvé de la constance depuis début mai. Au meilleur moment. Le jeune intérieur a doublé ses productions : 11,8 pts, 6,7 rbds pour 16,0 d’éval avant le match retour contre Chalon. Il pourrait être le facteur X d’Orléans si l’Entente va loin en playoffs.

Peut-on faire jouer des joueurs locaux et être compétitif ? Oui et les ligues baltiques et adriatiques le prouvent. Cette saison, les équipes engagées dans ces deux compétitions ont accordé la large majorité du gâteau aux autochtones. Résultat : le Partizan Belgrade a atteint les quarts de finale de l’Euroleague, le Lietuvos rytas a dominé l’EuroCup, et Vrsac et Zadar ont participé au Final Eight de cette même coupe. Doit-on en conclure que faire jouer des nationaux est gage de succès ? Ce n’est pas si simple. En effet, la Lega et la Liga ACB usent de contingents étrangers très fournis et n’en sont pas moins couronnées de succès. Mais ces deux championnats peuvent compter sur des étrangers de haut calibre et parviennent à garder certains de leurs meilleurs produits locaux, dollars obligent. De leur côté, les basketteurs français sont de moins en moins maîtres en Pro A. Parallèlement, leurs résultats sur la scène européenne sont de plus en plus décevants. Faut-il y voir un lien de cause à effet ? Quoi qu’il en soit, les joueurs hexagonaux ne sont pas les moins bien lotis, loin de là. Leurs cousins belges et allemands ont en effet un temps de jeu quasi anecdotique dans leurs championnats domestiques.

52,6 ——————————————— Russie

ADRIEN MOERMAN (ORLÉANS)

EN SON PAYS

52,7 —————————————— Turquie

Pour combler l’absence de Brian Boddicker, ses compères de la raquette ont dû passer à la vitesse supérieure. Au mois de mai, avant le match retour des quarts de finale contre Orléans, Schmitt s’est montré à la hauteur, cumulant 13,0 pts, 6,5 rbds et 2,5 pds pour 17,5 d’éval. Pas assez toutefois pour déstabiliser la raquette de l’Entente.

75,7 ——————————— Ligue Baltique

JÉRÔME SCHMITT (CHALON)

PROPHÈTE

79,6 —————————— Ligue Adriatique

TOPS

Par Jean-Philippe CHOGNOT

36,9 —————————————— Espagne

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MOHAMED KONÉ (ROANNE)

Excepté un coup de chaud en décembre, Mohamed Koné n’a pas fait d’étincelles cette saison. En mai, le Franco-Ivoirien a été à la peine. Dans le marasme roannais, il a tourné à 1,3 pt, 3,3 rbds pour 3,3 d’éval avant le match retour de son quart contre Nancy. Autre symptôme inquiétant : l’intérieur a été suspendu par la Chorale lors de la 30e journée pour raison disciplinaire.

RASHAUN FREEMAN (GRAVELINES)

En début de saison, le MVP de Pro B avait impressionné en sortie de banc. Au fil de la saison, ses performances se sont affadies jusqu’à devenir neutres. Lors des quatre premières rencontres de mai, il a tourné à 6,0 pts et 5,3 rbds pour 7,0 d’éval moyenne. Pour compenser sa défaillance, c’est J.K. Edwards qui a pris le rôle de sixième homme de luxe.

LES QUOTAS PAR PAYS

Sur la base d’un effectif de douze joueurs Ligue

Locaux

Adriatique Allemagne Baltique Belgique Espagne France Grèce Israël Italie Russie Turquie Ukraine

Pas de règle* Min. 3 Pas de règle** Min. 4 Min. 5 Min. 6 Min. 6 Min. 2 sur le terrain à tout moment Min. 6 dont max. 2 naturalisés Min. 7 dont min. 2 sur le terrain à tout moment Min. 7 Pas de min.

Étrangers Max. 9 Max. 8 Max. 7 dont max. 2 extracom. Max. 6 dont max. 4 extracom. Max. 6 dont max. 2 extracom. Illimité Max. 6 dont max. 4 extracom. Max. 5 dont max. 3 extracom. Max. 5 dont max. 4 extracom. Illimité avec pénalités au-delà de 7, max. 3 extracom.

*les clubs suivent les quotas des ligues serbe, slovène, bosniaque, monténégrine et croate. **les clubs suivent les quotas des ligues lituanienne, estonienne et lettone.


IDEEPOLE GROUPE BYGMALION


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Pascal Allée/Hot Sports

LES ÉCHOS

HISTOIRE D’HOMONYMIE

Victor Decolongon/Getty Images

« Quand le beau-frère d’Obama jouait à Lorient », titrait Ouest-France en janvier dernier. Quelques jours plus tard, L’Union embrayait en affirmant que celui-ci avait également évolué à Reims. De telles annonces ne tardèrent pas à créer un buzz sur l’Internet, faisant le tour des forums de supporters. Alors, Craig Robinson, le beau-frère du président américain, a-t-il joué en France ? La réponse est non. Alors pourquoi une telle confusion ? C’est une banale histoire d’homonymie qui a provoqué cette erreur. Un Craig Robinson a bel et bien évolué sur le sol français – à Lorient (1986-87), Reims (1988-89), Saint-Brieuc (1990-91) et Chalon (2000-01) – mais pas le frère de la première dame des États-Unis. Dur de ne pas se laisser piéger. Les deux homonymes sont nés à quatre mois d’intervalle, ont été draftés la même année – 1983 –, arborent le même crâne dégarni et, désormais, les mêmes kilos en trop. Au rang des différences, le « faux beauf » est passé par l’université de Virginia – avec Ralph Sampson notamment – alors que le « vrai beauf » a étudié à Princeton. Ce dernier entraîne désormais les Oregon State Beavers en NCAA.

Par Jean-Philippe CHOGNOT



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LES ÉCHOS

Photos : Wojciech Figurski/EB via Getty Images

Par Jean-Philippe CHOGNOT

COMMEDIA DELL’ARTE Ettore Messina possède toute la panoplie du coach italien : un costard impeccable, une discipline intransigeante, un sens tactique irréprochable et… des qualités de comédien que ne renierait pas Roberto Benigni. Le mois dernier, nous mettions en lumière les talents

d’acteur de Jaka Lakovic, tout en contorsions et en arabesques (voir MaxiBasketNews #08). Chez le coach du CSKA Moscou, tout repose sur les jeux du visage, grimaces et autres déformations faciales… Ces clichés ont été pris lors du Final Four de l’Euroleague.

RUMEURS MADE IN MACCABI Tous les ans à la même époque, le Maccabi Tel-Aviv se fait remarquer sur le marché des transferts. Cette saison ne fait pas exception. Seuls D’Or Fisher, Yaniv Green, Raviv Limonad, Derrick Sharp et Guy Pnini étant encore sous contrat, le club-nation doit reconstruire du sol au plafond. Le champion d’Israël a d’ores et déjà enrôlé une belle brochette d’Américains : Alan

Anderson (Cibona Zagreb), Andrew Wisniewski (Spartak Saint-Pétersbourg) et surtout Chuck Eidson (Lietuvos rytas). Pour pourvoir les quatre ou cinq derniers postes vacants, les candidats sont nombreux à en croire les rumeurs. Voici les principaux noms évoqués. Alors, pistes fondées ou délires baroques ? Réponse dans les prochains jours.

ILS INTÉRESSERAIENT LE MACCABI Joueur

Club 2008-09

Mirza Begic

Olimpija Ljubljana

David Bluthenthal

Le Mans Sarthe Basket

Nando De Colo

Cholet Basket

James Gist

Angelico Biella

Travis Hansen

Dynamo Moscou

David Hawkins

Armani Jeans Milan

Paulius Jankunas

Zalgiris Kaunas

Thomas Kelati

Unicaja Malaga

Ksystof Lavrinovic

Montepaschi Sienne

Ivan Radenovic

Panellinios Athènes

Novica Velickovic

Partizan Belgrade


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LES ÉCHOS

Par Jean-Philippe CHOGNOT

-8

L’évaluation d’Austin Nichols lors de la dernière journée de la phase régulière face au Havre. C’est peu dire que le MVP étranger du championnat a raté sa sortie. Le meilleur marqueur de la saison est resté fanny au tir : 0/10.

1,94

Les moyennes de contres et de dunks par match réalisées par Akin Akingbala en saison régulière. Le Nigérian de Nancy se classe premier de Pro A dans les deux catégories. Vous avez dit athlétique…

3,3

La moyenne d’interceptions par match de John Linehan en Baltic League. Le « Virus », qui évoluait cette saison au BC Kalev (Estonie), n’a pas perdu ses qualités défensives.

5

Le nombre de titres remportés par le Lietuvos rytas cette saison. Il s’agit de la Coupe des Présidents, de la coupe de Lituanie, du championnat lituanien, de la Baltic League et de l’EuroCup.

L’évaluation de Dounia Issa lors de la dernière journée de la saison régulière face à Chalon. L’intérieur de Vichy a réalisé ainsi son record en carrière. Ses statistiques détaillées sont tout aussi impressionnantes : 16 points, 18 rebonds, 6 interceptions, 4 contres et 3 passes.

50,0

Le pourcentage de réussite aux lancersfrancs de Yannick Bokolo cette saison en phase régulière (50/100). Le FrancoCongolais est de loin le moins bon meneur de Pro A dans cet exercice. Pour rappel, il convertissait 69,9% de ses tirs de réparation en 2002-03 au Centre Fédéral.

3.565

La moyenne de spectateurs par match de Pro A pour la saison 2008-09. Ce chiffre représente une progression de 61 personnes par rapport à la saison précédente. C’est Gentilly, la salle du SLUC Nancy, qui obtient la meilleure affluence (5.310 contre 4.740 en 2007-08).

150.000

Le montant de la clause de départ de Thomas Heurtel, qui a encore deux ans de contrat à Pau-Lacq-Orthez. Cette somme ne semble accessible qu’à un club étranger ou de haut de tableau de Pro A.

Pascal Allée/Hot Sports

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EN LÉVITATION Les années passant, Laurent Sciarra perd petit à petit ses qualités athlétiques. Mais le vétéran a plus d’un tour dans son sac. Pour compenser, le meneur d’Orléans n’hésite pas à faire appel à ses pouvoirs surnaturels. Le voici dans un numéro de lévitation. Les voyages forment la jeunesse. Depuis le début de sa carrière, le meneur de la JDA Dijon, Eric Chatfield, applique ce dicton à la lettre. Avant de faire escale en Bourgogne, cet enfant du Queens a joué dans onze clubs de six pays différents répartis sur trois continents. Il a évolué au Liban et en Grèce en début de carrière, en ligues mineures américaines ensuite, puis en Turquie, au Qatar, au Koweït et en Turquie plus récemment. En bon baroudeur, Chatfield ne devrait pas faire de vieux os en France. Quelle sera sa prochaine destination ?

CHATFIELD, LE GLOBETROTTER

Hervé Bellenger /IS

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DU CÔTÉ DE CHEZ • maxibasketnews 23

un-contre-un

ALAIN KOFFI

“JE SUIS PLUS À L’AISE CÔTÉ GAUCHE“ Le MVP français de la saison parle basket, alors forcément, on l’écoute. Propos recueillis par Florent de LAMBERTERIE

Ton spot préféré à trois-points ? En tête de raquette, parce que la planche peut rattraper le coup si c’est raté. (Rires) Pour partir en dribble en un-contre-un, côté gauche ou côté droit ? Je suis droitier mais bizarrement, je suis plus à l’aise en partant à gauche, c’est plus facile après pour enchaîner mon shoot. C’est presque automatique, quand je joue mon adversaire, je pars à gauche. L’adversaire le plus dur à passer ? J.P. Batista à l’entraînement. Trop costaud et trop mobile. Mon post-up ne fonctionne pas contre lui et j’ai du mal à le passer en vitesse. La défense dans laquelle tu préfères évoluer ? En individuelle, ce sont tes qualités qui priment. T’as un joueur, tu dois le tenir, s’il passe c’est ta faute. C’est comme un challenge.

Ton geste préféré ?

Le dunk. C’est une action spectaculaire qui soulève le public et qui fait plaisir surtout. Appel deux pieds ou un pied ? Appel un pied. À deux, je saute moins haut. Le dunk que tu préfères ? Le alley-oop. Ça implique un coéquipier, il faut du timing et, quand c’est réussi, c’est vraiment beau. Le geste que tu travailles le plus à l’entraînement ? Le bras-roulé, c’est beaucoup plus technique que le dunk, et moins naturel. Si tu arrêtes de le travailler d’une semaine à l’autre, tu perds du toucher et donc de l’efficacité. Celui que tu maîtrises mal ? Le trois-points. Il y a des jours où je vais tout mettre et d’autres où je n’en rentre pas un.

Hervé Bellenger/IS

Ta meilleure série à l’entraînement ? Je crois que c’est huit d’affilée.

La plus belle action de ta carrière ? C’était à Gravelines il y a quelques années. Hollis Price me jette la balle du milieu de terrain pour un alley-oop, je saute à l’aveugle sans savoir où est le panier et quand je me retourne en l’air, l’arceau est juste devant moi. Le joueur que tu aimerais affronter en un-contre-un ? LeBron James. Il domine tellement que j’aimerais voir ce que ça fait !


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70e

70e

Pointure : 39 à 46

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Livré avec mini ballon

130e

Pointure : 39 à 46

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Du côté de chez…

MICHEL

veyronnet “C’EST MAGNIFIQUE DE POUVOIR RÊVER ICI, À ROUEN“ Aimable, affable, sans cravate mais en costume comme toujours, Michel Veyronnet, 52 ans, nous accueille chez lui, à Rouen. Entre un maintien assuré pour le club de son cœur et un futur été tout en bleu. Propos recueillis par Thomas FÉLIX, à Rouen


Jean-François Mollière

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CÔTÉ COUR

La Normandie J’ai plus de cinquante ans et cela fait cinquante ans que j’y vis. J’y ai toujours vécu, j’y ai effectué toute ma carrière. D’ailleurs, cela ne m’a pas forcément servi puisque j’aurais, peut-être, pu prétendre à une autre carrière, au moins sportive, mais c’est sans aucun regret. C’est ma vie, c’est ma famille, mes amis, c’est ma vie professionnelle. Cinquante ans de présence sans un seul petit regret. On a toujours tendance à voir l’herbe plus verte ailleurs, mais ici c’est bien arrosé et l’herbe est très verte. La Normandie, c’est un vrai choix de fidélité, cela fait partie de mes valeurs, j’aime la fidélité, j’aime construire sur la durée. Ici je me sens bien, je connais tout le monde et tout le monde me connaît. C’est un peu le confort, je le reconnais, mais ici j’ai les moyens de mes ambitions et c’est important. Et puis j’aime bien la pluie. (Il sourit)

Le joueur Il n’y a pas eu de joueur ! Ou alors un petit joueur. Le plus gros niveau auquel j’ai joué, c’est l’équivalent de la Pro B actuelle. C’était la Nationale 2 à l’époque, à Rouen avec Michel Gomez entre autres, mais on est vite redescendu et tout le monde est parti, sauf moi. J’ai été fidèle à mon club. J’ai alors oscillé entre la Nationale 3 et la Nationale 4. Mais, là encore, je n’ai aucun regret. Même si j’étais un passionné de la balle orange et que j’ai joué tous les jours pendant plus de trente ans de ma vie, j’avais la passion d’autres choses. Celle des amis, de la convivialité, et je n’ai jamais voulu sacrifier ça à une hypothétique carrière que je n’aurais sûrement jamais faite.

Le SPO Rouen

Un coach intense

C’est le club de ma vie et il le restera. Le SPOR (Société des Philippins Omnisport de Rouen) a été fondé par le grand-père de ma femme (Henri Forsin, ndlr), j’y suis viscéralement attaché, j’ai du sang bleu et blanc dans les veines (les couleurs du SPOR, ndlr). Je suis arrivé il y a près de 35 ans maintenant. C’est Antoine Pisan, alors conseiller technique régional, qui m’a ramené ici et il a

été mon mentor. Je lui dois beaucoup, il a fait de moi un homme, un joueur, petit mais un joueur quand même, et un entraîneur. Je n’ai jamais eu à partir, ou si, juste une escapade de deux ans à Évreux mais je suis revenu. Je suis inscrit dans une dynamique de projet et je sens que je peux toujours faire évoluer le club, ici, chez moi. Alors pourquoi aller ailleurs ? J’ai envie d’amener le SPOR en Pro A dans le nouveau Palais des Sports en 2012 puis, pourquoi pas tutoyer l’Europe en 2015 ? Et je viens de resigner pour trois ans, alors cela se fera ou pas, je ne sais pas, mais en tout cas, c’est mon rêve. Aujourd’hui, je suis dans le rêve et c’est magnifique de pouvoir rêver ici, à Rouen. Un homme qui rêve c’est un homme qui peut faire des choses.

Jean Prouin Quand je suis arrivé à Rouen, c’était en Cadet, mais j’ai très rapidement joué en Senior et Jean Prouin était le capitaine. Il m’a accueilli, dans tous les sens du terme. Sur le terrain d’abord, puis chez lui. Je le connais donc très bien et c’est réciproque. Maintenant qu’il est mon président, nos rapports n’ont pas changé. On a tous les deux du sang bleu et blanc dans les veines et je suis convaincu qu’il est le meilleur président avec lequel je puisse travailler. J’espère qu’il est convaincu que je suis le meilleur entraîneur pour le club, mais puisque je viens de resigner, je pense que oui. Notre duo fonctionne depuis plus de treize ans et on s’entend très bien. Bien sûr qu’il y a des frictions, on n’est pas d’accord tous les jours mais, au bout du compte, notre amour commun pour le club gagne toujours. Nous sommes fiers de notre fonctionnement et nous sommes soudés par le club et une grosse amitié.

Le basket féminin Une belle expérience. Je jouais encore à l’époque mais il n’y avait plus de coach, alors pour aider mon club, j’ai pris en main les filles. Je ne remercierai jamais assez les femmes de m’avoir appris le management. Une équipe féminine, ça t’oblige à développer des qualités d’observation et d’écoute énormes. Il n’y a rien de direct chez les femmes.

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Jean-François Mollière

Jean-François Mollière

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Avec les hommes, c’est simple, ils se frictionnent, se mettent un coup de boule, dans les vestiaires ils se calment et deviennent parfois copains comme cochon. Les problèmes se règlent directement, en frontal. Avec les filles, c’est en différé, voire plus sournois. Si tu n’es pas capable d’observer, tu es perdu. Le relationnel est beaucoup plus important. Démarrer par les femmes, c’est un vrai apprentissage. D’abord parce que le basket est plus technique, plus tactique et moins physique, et puis parce que les femmes, c’est plus émotionnel. Et cela a bien marché puisqu’avec elles, on est monté régulièrement et j’y suis resté pendant six ans.

Évreux Ma seule escapade. (Il sourit) Mais il y a plusieurs raisons. C’est d’abord l’appel d’un ami, Didier Salvat, à l’époque manager général du club. Je le connaissais depuis longtemps et il me suivait de près avec les filles de Rouen. Il m’avait promis qu’un jour on travaillerait ensemble et puis ce jour est arrivé. La deuxième raison, c’est qu’à un moment j’ai ressenti le besoin de couper le cordon avec Rouen, de montrer que je pouvais réussir dans une autre ville, même si Évreux, ce n’est pas très loin. Et puis enfin, c’était des mecs. Avec les filles j’étais un entraîneur correct mais il fallait passer chez les hommes, une étape indispensable pour acquérir une légitimité, alors j’y suis allé. Évreux était un bon club à l’époque, il tutoyait le haut de tableau en Pro B, il voulait aller en Pro A. La première année fut difficile, j’ai fait un tas de conneries mais les dirigeants ont vu que je bossais dur et m’ont laissé faire ma deuxième année. Une grande année avec le titre et la montée en Pro A (saison 1994-95) et puis après, je pars. Didier m’avait tout de suite proposé une prolongation mais j’avais décidé de m’en aller. Évreux ce n’était pas mon projet, c’était celui de Didier et j’avais besoin que le projet m’appartienne, je ne pouvais pas rester. Je suis parti, même si les gens ont pensé que je manquais d’ambition, je m’en foutais je devais le faire. J’avais besoin de faire le bilan, j’ai arrêté de coacher pendant un an et puis j’ai commencé à monter le projet de ma vie avec Rouen. Je ne regrette rien.

Bruce Bowen Bruce… (Il respire) c’est un peu le hasard aussi, Bruce. À l’époque ce n’était pas écrit dans le marbre qu’il allait devenir ce fantastique joueur. Bruce, c’est un peu Dr. Jekyll et Mr. Hyde. À Évreux, il m’a pourri la vie, c’était l’année la plus compliquée de ma carrière, à cause de lui. On l’avait signé très tôt en fait, genre en février, alors qu’il était encore au Havre, et pour deux saisons. Je l’avais vu et j’étais tombé amoureux du joueur. Le problème c’est que, durant l’été, il fait des work-outs, des summer leagues et qu’il voit qu’il peut aller en NBA, alors bien sûr on a un mal fou à le faire revenir en France. Il revient quand même et là, dès le premier jour, il me fait bien comprendre qu’il ne veut pas rester. On part en stage et il pète un câble, une horreur. On est obligé de rentrer sur Évreux et je comprends que l’année va être longue. On passe un deal avec lui, on lui dit : « Bruce, tu nous fais une année, tu nous fais monter

“J’ai du sang bleu et blanc dans les veines“ en Pro A et puis on te lâche. » Avec le recul, c’était une grosse erreur puisqu’on venait de lui faire comprendre qu’il allait pouvoir faire la pluie et le beau temps avec nous toute la saison. Arrive le premier match et il nous en colle 50, le deuxième 52 et là je me dis : bon, ben tu vas fermer ta gueule et tu vas faire des efforts. Mais il m’a appris au moins une chose : lorsque tu as un mec qui a vraiment du talent, tu apprends vite à mettre ton mouchoir sur beaucoup de tes convictions. Évidemment il faut que cela se termine bien, parce que sinon ça doit être encore plus chiant. Mais je le dis sans aucune pudeur, cela a été l’année la plus dure de toute ma carrière d’entraîneur, même si tout le monde m’en parle comme de la plus belle. Mais qu’est-ce que tu veux faire avec un mec qui te marque 50 points dans un match ? ➔➔➔

Cheikhou Thioune (à gauche) et Ronald Dorsey (à droite), deux des leaders du Rouen de Veyronnet


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CÔTÉ COUR

Tony Parker (Géné) Tony, c’est particulier. (Il prend son temps) Je ne préfère pas en parler. Je ne veux pas que se fassent des amalgames et déjà, dans le milieu même, des gens, qui soidisant m’aiment bien et respectent mon travail, ont quand même suspecté ma nomination au poste d’assistant (en équipe de France). Tony, c’est une histoire particulière, plus avec son père d’ailleurs, et je n’ai pas envie de l’étaler. Je n’ai surtout pas envie de m’en servir, surtout maintenant.

Vincent Collet Il vient de me faire un immense honneur, celui de pouvoir travailler avec lui. Il a pensé à moi parce qu’il est de la région et que l’on se connaît, c’est la connexion normande. Il a joué à Montivilliers (en N3 en 80-81) quand moi je jouais à Rouen, lui était doué, moi pas. Il est devenu un grand entraîneur que je regarde. C’est un cadeau divin qu’il m’a fait en me prenant à ses côtés et j’espère lui rendre sa confiance. Il possède toutes les valeurs que je respecte, le travail, la rigueur, la fidélité, l’humanité. C’est quelqu’un qui ne ramène jamais sa fraise et qui bosse, mais faut que j’arrête de lui cirer les pompes quand même. (Il sourit) Il y a un vrai feeling entre nous. C’est en tout cas le seul qui aurait pu penser à moi, et l’équipe de France avec Vincent Collet, c’est un bonheur parfait pour moi.

Jean-François Mollière

Assistant en EdF

Repères • Né le 17 mai 1957 à Déville-lès-Rouen • Clubs : Joueur : Rouen, Nationale 3 et 4 (82-90) Entraîneur : Rouen, Féminine (87-93) Évreux, Pro B (93-95) Rouen (96-09) Équipe de France : Assistant coach (09) • Palmarès : champion de France de Pro B (95) champion de France de N1 (03) meilleur entraîneur de l’année en Pro B (07)

Déjà, je suis très fier qu’un petit vermiceau comme moi, entraîneur de Rouen, puisse être là. Après, tu te dis que c’est une formidable opportunité et que tu pars sur un projet, normalement, de quatre ans, avec une super génération, et c’est très intéressant. On ne va peut-être pas faire mieux que les autres, car des grands entraîneurs il y en a eu, on ne va pas forcément être meilleur mais on va tout donner pour cette équipe, tout notre cœur. Pour moi, c’est une grande chance, pendant quatre ans je vais ouvrir grand mes yeux. Je vais voir jouer des grands joueurs, vivre de grandes compétitions, je vais être un buvard, je vais absorber le plus de choses pour essayer de me rendre meilleur. Je pense en tout cas pouvoir apporter quelque chose à Vincent, car la place du coach principal en EdF, elle est terrible. Je serai sa garde prétorienne, je serai avec lui pour l’aider, le protéger, pour qu’il puisse supporter tout ça. C’est lui le boss, moi je serai là pour l’aider à être un grand boss. Et je pense que Vincent a les capacités d’écouter ses assistants car il aime partager, alors j’attends ça avec impatience.

Euro 2009 (Il martèle) J’espère que l’on y sera. Cela nous fragiliserait trop. Il y a une grosse étape à franchir, bien sûr, mais il faut que l’on y soit. C’est une nécessité, c’est une pression que l’on doit se mettre. Moi, j’ai affiché la date de l’Euro sur mon frigo et, tous les matins quand je prends mon verre de lait, je pense à ça. J’en ai fait un ancrage pour le futur et Vincent, comme Tony, ont la même vision. Il faut que l’on y soit.

Les défaites C’est terrible. Treize défaites de rang en 2005-06 en Pro A, une horreur. J’ai bien cru que Pau allait me battre cette année, ça m’a un peu énervé qu’ils s’arrêtent à onze. C’est dur, on pourrait dire que plus tu vieillis, plus tu relativises, ben pas moi ! Plus je vieillis et plus c’est une souffrance la défaite. Les nuits après sont courtes, les lendemains je morfle. Ma famille sait qu’il faut être gentil avec moi lorsque je perds. Je ne supporte pas la défaite… (Il s’arrête) Je

prends ça pour moi à chaque fois. C’est idiot, mais c’est comme ça. Je souffre physiquement de la défaite même si je sais que cela fait partie du sport. Ça fait mal à l’intérieur, je ne peux rien faire après une défaite. Quand j’ai perdu, je m’autodétruis, je refais dix fois le match, je cherche mes erreurs, les solutions, ma relation avec les arbitres, tout y passe. C’est une autodestruction permanente, les soirs de défaite. Pour m’en sortir, je crois en mes joueurs et je me dis qu’avec eux, je vais m’en sortir. Pendant les treize défaites, j’avais une image en tête, celle de Tom Hanks dans le film Seul au monde. Perdu sur son île, sans espoir, il a commencé à se raser le matin, pour lui permettre d’y croire encore, de ne pas se laisser aller. C’était un peu ça pour moi. Tu te rases, tu te fais beau, et après la journée commence.

Kevin Houston Une très grande fierté, c’est un mec formidable. Sa présence au All-Star Game m’a rempli de bonheur, j’étais heureux pour le gamin car c’est un gros joueur. Le premier joueur de l’histoire du SPOR à être sélectionné pour un match des étoiles et il se blesse. Je souhaite que, dans les années futures, il soit dans les meilleurs équipes de France ou d’ailleurs. Ce jour-là, lorsqu’il s’est blessé, j’ai eu un

“Quand j’ai perdu, je m’autodétruis “ sentiment de douleur inversement proportionnel au jour où il a été nominé. Quand je l’ai vu s’écrouler, j’étais dégoûté. Je suis allé le voir dans le vestiaire, et je l’ai trouvé avec sa fiancée qui venait d’arriver le jour-même pour le voir jouer, il pleurait et je lui ai dit : « Kevin, tu viens de resigner un nouveau contrat pour Rouen. » J’étais désolé pour lui, il fallait le soutenir et, en même temps, j’avoue bien volontiers que c’était la seule chance de le voir resigner chez nous. Il est resté faire sa rééducation et on va repartir pour un tour la saison prochaine.

Coacher pour le titre Ben, Rouen, ça viendra. (Malicieux) Mais il faut être humble aussi, personne ne m’a jamais appelé pour coacher une équipe pour le titre, faut être clair. La réflexion est déjà plus simple lorsque tu n’es pas désiré, tu restes là où tu es. Puis l’autre raison, c’est qu’un jour j’aurai une équipe pour le titre à Rouen. Ce n’est pas de la prétention, c’est que j’ai envie, un jour, d’avoir les moyens de coacher Rouen pour le titre, et je ne sais pas si cela arrivera mais je ferai tout pour.

Les récompenses Les récompenses, même individuelles, elles viennent d’un collectif. Alors, au-delà des récompenses, c’est l’émotion qui est importante. Les gens sur qui tu peux compter. Une de mes plus belles émotions, c’est la descente en Pro B par exemple en 2006 où mon président m’a dit : « Michel, tu seras l’homme de la remontée ! » Ça, c’est une vraie récompense. Entraîneur de l’année, oui c’est vrai tu as une petite fierté, mais ce n’est pas le plus beau dans le sport. Ce sont les valeurs que tu partages qui sont les plus belles. C’est plus un titre que tu dédies à tous ceux qui travaillent avec toi. Et puis je relativise, je n’ai été entraîneur de l’année qu’en Pro B, alors… (Il souffle) ➔➔➔


Jean-François Mollière

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CÔTÉ JARDIN Si tu étais  • Une ville : Venise • Une odeur : la vanille • Un plat : coquille Saint-Jacques • Un animal : un lion • Un personne que tu admires : Gandhi, un autre homme qui s’est levé et sans violence

L’un ou l’autre • Ville ou campagne : ville • Costume ou survêt : costume • Pro A ou Pro B : Pro A, j’espère pour longtemps • Calva ou camembert : camembert • Ombre ou lumière : (Il rit) lumière, mais tamisée quand même

Les chaussures cirées

(Il rigole) Dans le management, un manager modélise un peu le comportement de ses collaborateurs. Avoir un peu d’allure, de classe, ça donne envie aux gens qui bossent avec toi d’en avoir un peu. Après, c’est un respect pour les gens qui m’entourent, j’aime bien ce côté-là, j’aime bien être bien habillé. Je ne dis pas que j’ai du goût mais au moins je fais cet effort, pour le public, mes joueurs. On est dans un spectacle aussi, et je trouve que ce n’est pas plus mal de voir des gens qui font attention à leur image que des gens négligés. Et les chaussures cirées, ce sont les grands coaches américains, les Larry Brown, les Pat Riley, une certaine distinction américaine, j’aime bien.

Maître de conférences

Quand je suis parti d’Évreux, j’ai eu l’opportunité par le biais de Jean-Pierre Lefebvre, le doyen de l’université de Rouen en STAPS, de donner quelques heures de cours. Je le connaissais depuis longtemps, j’avais joué avec lui au Rouen Université Club et il m’a proposé ce poste. L’université peut accueillir des personnes de la société civile en tant que maîtres de conférences associés. C’était un vrai honneur pour moi et je ne pouvais pas refuser. Ce n’est pas grand-chose, c’est très peu de temps, mais c’est une soupape par rapport au basket. J’essaie de conceptualiser, modestement, ma pratique du basket en détaillant à des étudiants de master 2 ou de licence, mes méthodes de management. En gros, c’est une fois par semaine et ça m’oblige à me questionner sur mes pratiques. Ça me déstresse car le basket me bouffe toute ma vie.

Tu n’aimes pas que l’on dise de toi

Que je suis un prétentieux. Car, dans ce métier, le phénomène de starification, entre guillemets bien sûr, car à Rouen cela reste très modeste, peut avoir tendance à te sortir de la réalité de la vie. Tu rencontres tellement de gens que tu as souvent du mal à retenir les prénoms ou même à te souvenir d’eux, alors quand tu les revois, tu ne les reconnais pas et là, on pense que tu es prétentieux. Parfois, quand tu ne sers pas la main aux gens, c’est plus parce que tu ne t’en souviens pas, point. Moi, j’ai toujours dit à ma femme, mets-moi un coup de rouleau à pâtisserie si jamais je prends la grosse tête.

Le joueur que tu ne coacheras plus jamais

Aucun. Aucun, parce que mes joueurs c’est moi qui les recrute, et si je les ai choisis c’est parce que j’ai vu quelque chose de bon en eux, alors même si cela se passe mal, je ne pourrai jamais dire que je n’ai plus envie d’en voir un. En revanche, personne ne m’a jamais imposé un joueur donc je ne peux qu’être le seul à m’en vouloir.

C’est difficile d’avoir des amis. J’espère avoir de bonnes relations avec la plupart, mais donner des noms d’amis, cela peut te rapporter beaucoup d’ennemis dans ce milieu.

Un don caché

Sûrement pas le jardinage, ma femme me le reproche tous les jours. Je dirais l’amour des gens. J’ai ça en moi, de vouloir aimer les gens. Je ne suis pas Mère Teresa mais c’est quelque chose d’important pour moi, je ne peux m’en empêcher.

Quelque chose que tu ne ferais pas pour dix millions d’euros

(Il rigole) C’est une belle somme dix millions d’euros ! (Il se marre) Je suis prêt à faire tout. Je pourrais faire quatre budgets pour le SPO Rouen, alors je serais prêt à faire un paquet de choses pour dix millions.

Une folie

Je vais en donner deux. Un truc extraordinaire comme aller dans l’espace, en plus maintenant, on peut le faire, ça reste inabordable mais on peut le tenter, faire un truc qui te permette de prendre de la hauteur, mais j’aurais les foins. Plus terre à terre, c’est un World Poker Tour à Las Vegas. Le poker, c’est un truc qui me plaît. Arriver à la table finale, avec les meilleurs, et un beau tapis de jetons tant qu’à faire.

Trois personnes avec qui dîner

Barack Obama, parce que j’aimerais bien savoir à quoi pense cet homme le matin en se rasant. Si nous, on a de la pression, lui qui porte les attentes de millions de gens, comment fait-il pour vivre ça ? Phil Jackson pour parler boulot, parce qu’il a coaché les plus grands, qu’il a des bagues à tous les doigts. Et en dernier Nelson Mandela. Pour rencontrer un homme qui s’est levé. Des gens qui ont cette capacité à donner leur vie ou leur liberté pour un idéal. Ça m’impressionnerait d’être à cette table-là.

Un film culte

American History X, avec Edward Norton, pour la portée symbolique. Et je rajouterais Légende d’automne, avec Brad Pitt, pour l’émotion. Je l’aime beaucoup celui-là, il m’émeut beaucoup.

Une destination

Paris, j’adore cette ville. Je suis à 100 km et je n’ai jamais eu vraiment le temps de la découvrir. C’est chargé d’histoire, c’est une ville secrète et je ne la connais pas en fait. S’immerger dans cette ville, y passer du temps, marcher.

Toi dans dix ans

D.R.

D.R.

D.R.

NBAE/Getty Images

(Sans hésitation) Sur le bord d’un terrain, avec des chaussures cirées bien sûr.

D.R.

1 - Gandhi 2 - Nelson Mandela 3 - Venise 4 - Barack Obama 5 - Phil Jackson

Les amis dans le basket

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POUR OU CONTRE ?

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LA REDISTRIBUTION AUX CLUBS DES DROITS TV

Le nouveau contrat passé avec le groupe CANAL, pour la période 2009-2013, va permettre au basket français de doubler ses ressources issues des droits TV (4 millions d’euros annuels contre 1,9 cette saison). Cette manne supplémentaire sera intégralement redistribuée aux clubs de Pro A et de Pro B, à hauteur de 80.000 euros par tête de pipe, entend-on. Un bien ou un mal ?

POUR Par Florent de LAMBERTERIE

R

edistribuer l’argent des droits télé aux clubs n’a rien de choquant, loin de là. C’est, en réalité, une juste récompense. Car si le groupe CANAL paye, c’est pour diffuser des matches de basket. Des matches joués par l’ASVEL, par Nancy, par Le Mans, mais aussi par Rouen, Cholet, Le Havre ou Dijon, bref, des matches joués par les clubs professionnels du basket français. Point de clubs, point de matches, et point de matches, point de droits télé. Aussi simple que cela. La valeur marchande du basket français, ce sont les clubs qui la véhiculent et personne d’autre. C’est donc aux clubs d’en toucher les dividendes. De plus, 80.000 euros, ce n’est pas rien. C’est parfois même le montant du salaire annuel d’un joueur de Pro A. En net, s’entend. À peu de choses près, celui d’un Hrvoje Perincic, d’un Dounia Issa ou d’un Ryvon Covile par exemple. 80.000 euros de plus pour les clubs, c’est la possibilité de recruter un joueur de plus pour la saison prochaine. Par ailleurs, en ces temps de crise où bon nombre de présidents avouent sans peine rencontrer des difficultés à boucler leur budget pour la saison prochaine, toute nouvelle manne est bonne à prendre. Et puis d’ailleurs, que ferait donc la Ligue de tout cet argent ? Utiliser à bon escient les moyens dont elle dispose serait déjà plus judicieux. Souvenezvous donc de cette « Superligue » et de son Livre Blanc, investissement coûteux en termes de temps et d’argent, pour un projet finalement tombé aux oubliettes. •

La démarche des clubs est de récupérer le maximum d’argent. » Le constat dressé par René Le Goff a le mérite d’être clair. Pour ceux qui en doutaient encore, les positions des présidents de club n’ont pas changé d’un iota. Ceux-ci, ou plutôt l’UCPB, privilégient ouvertement leurs intérêts individuels à l’intérêt collectif. Le court terme aussi. Sans se soucier finalement que cette rallonge de 80.000 euros n’améliorera pas radicalement leur quotidien. Même pour les moins riches. Que représentent 80.000 euros ? La moitié du salaire moyen de l’élite. Car le joueur touche le net mais le club paye le brut, avec les charges. C’est-à-dire tout juste assez pour recruter un honnête remplaçant et/ou un Américain smicard. Bien sûr, avec les primes de résultat promises aux meilleurs, ces droits pourront grimper à 120, 150 voire 240.000 euros, si un club réussit le doublé As-championnat, et termine premier de la saison régulière. Là, ça commence à causer. Seulement, qui prendra le risque de budgéter cette hypothétique rentrée financière ? Une solution alternative existe. Elle consiste à mutualiser les moyens, à fédérer les actions au sein de la LNB. Permettre à la ligue de grandir en lui donnant les moyens d’étoffer ses structures, de recruter du personnel. Tout mettre en œuvre, aussi, pour aller chercher, ensemble, des sponsors nationaux, un partenaire titre comme l’a fait le rugby et son Top 14 Orange. Demandonsnous aussi pourquoi Orange préfère investir dans la Liga ACB plutôt que dans la Pro A. « On aurait voulu faire de la communication beaucoup plus active », explique Le Goff. Mais il n’en a apparemment pas les moyens. Un exemple ? Les résumés de matches ont fait leur apparition sur lnb.tv. Louable initiative, mais à des années-lumière des vidéos proposées par acb. com. La Liga, c’est une petite cinquantaine de salariés. La LNB, sept. Il y a comme un problème, non ? Mais nos clubs n’en ont cure. • Par Antoine LESSARD

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1979 : SARAJEVO CHAMPION D’EUROPE

BOSCIA RACONTE SON BOSNA

“JUSTE UNE ÉQUIPE D’ÉTUDIANTS“ Il y a 30 ans, le Bosna Sarajevo remportait la Coupe des clubs champions face à Varese. Après un premier titre national en 1978, cette petite équipe sans renom s’était hissée jusqu’en finale, pour sa première saison européenne. À sa tête, un jeune technicien yougoslave inconnu à l’époque, Boscia Tanjevic. Aujourd’hui, installé à Istanbul, c’est lui qui nous raconte cette incroyable épopée, qui a commencé en 1972. Par Raphaël LEPELLETIER, à Istanbul

J’aime cette histoire. J’adore la raconter. C’est autant le titre de 1979 qui est important que les années qui l’ont précédé. Moi, j’avais commencé le basket tôt en tant que joueur. À 15 ans, je joue au KK Zeljeznicar, le grand club de Sarajevo à l’époque (ndlr : la section basket masculine de Zeljeznicar n’existe plus aujourd’hui, mais l’équipe féminine reste une référence). Mais je m’étais rendu compte que j’aimais beaucoup le coaching et, à 24 ans, j’étais plus ou moins devenu entraîneur-joueur. D’ailleurs, en 1971, les dirigeants du Zeljeznicar me proposent un contrat où je cumule officiellement les deux postes. Sauf que la même année, le Bosna Sarajevo, qui jouait encore en deuxième division, m’approche et me propose un vrai contrat de coach. Alors, je dis contrat, mais à l’époque, c’était principalement un logement, et c’était déjà beaucoup. Les joueurs, eux, ils touchaient juste de quoi manger, et encore à la moitié du mois, ça arrivait souvent qu’ils n’aient déjà plus rien. Le Bosna, c’est tout petit à l’époque, ce n’est pas grandchose comparé au Zeljeznicar. C’est juste une équipe d’étudiants. J’ai accepté leur offre, parce que moi je jouais depuis déjà presque dix ans, mais j’aimais le coaching. Autant dire qu’au Zeljeznicar, qui est descendu la même année, je n’étais pas apprécié. On s’est souvenu de moi. Dès la première saison avec le Bosna Sarajevo, en 1972, on joue la montée. J’ai une équipe de jeunes joueurs, pour la plupart étudiants, qui resteront presque tous jusqu’au titre de 1979. À l’époque, c’est un championnat classique, avec matchs aller-retour. Sauf qu’en cas d’égalité à la première place à la fin de la saison régulière, ça ne se joue pas au goal-average. Tu joues une finale entre les premiers ex-aequo.

Expulsé du match !

Et forcément, on termine premier à égalité avec, devine qui… le Zeljeznicar. Un derby pour la montée donc. Mes joueurs sont tous très jeunes et, en face, ils sont plus expérimentés. Je sais que c’est un match qui va se jouer à l’intox, qu’il va y avoir de la provocation. Qu’ils

vont tout faire pour essayer de nous ridiculiser dans une salle pleine à craquer. À l’époque, le but du jeu pour déstabiliser l’adversaire, c’est de lui dribbler entre les jambes devant tout le monde ! Alors pour pas qu’on laisse filer ce match sur ce terrain-là, je décide de jouer avec mes joueurs, pour gérer la pression. La partie est serrée, forcément. En deuxième mi-temps, ça commence à chauffer sérieusement. Une bagarre éclate : deux disqualifiantes par équipe (il mime le geste, les deux points au-dessus de la tête, il se marre). Bon, je fais partie des deux concernés côté Bosna. Mais on ne se laisse pas déconcentrer. Et finalement, on gagne dans les dernières secondes. (Il sourit, les yeux perdus dans le vague) Ce match-là, c’était mon dernier en tant que joueur en fait, et c’est un très grand souvenir. Les saisons suivantes, on se maintient et on joue même assez vite les premiers rôles. Je pense que si on a réussit comme ça, c’est parce qu’on a pratiqué un jeu très rapide, « up-tempo », très « run and gun ». Ça ne se faisait pas à l’époque. Je crois même que je peux dire qu’on est la première équipe en Europe à avoir joué comme ça. C’était simple : on défendait comme des morts de faim, trois mecs au rebond et on balançait des contre-attaques. Et ça marchait. La saison du premier titre de champion, en 1978, on fait un très bon parcours. On avait raté de peu la victoire finale l’année d’avant. Là, on joue parfaitement les matchs aller, avec aucune défaite si je me souviens bien. Mais pendant la phase retour, on perd quelques rencontres. Et puis notre adversaire direct, le KK Zadar à l’époque, signe un très bon joueur slovène en cours de saison, ce qui était plus ou moins légal, car le nombre « d’étrangers » par équipe était beaucoup plus strict qu’aujourd’hui. Mais le président de Zadar connaissait bien son homologue de la fédération… Et ça leur permet de revenir à égalité lors de la dernière journée. Encore une fois, on est obligés de jouer une « finale » après la fin de la saison régulière. Cette fois, on arrive avec plus d’expérience, et on gagne, avec la qualification pour la Coupe des clubs champions à la clé. ➔➔➔


Photos : Raphaël Lepelletier

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Varajic cardiaque ? La saison 78-79 a été plus dure. Elle a surtout commencé beaucoup moins bien. On perd plusieurs matches. On a pas mal de blessés pendant la phase aller. Surtout, Zarko Varajic, notre scoreur, doit faire son service militaire. Et s’il part, ça veut dire qu’il ne peut pas finir le championnat, et encore moins jouer la Coupe d’Europe. Vers novembre, il passe des visites médicales et les médecins lui trouvent un truc au cœur, ou quelque chose comme ça. À partir de là, Zarko ne fait plus rien en attendant d’être réformé pour de bon. On n’allait pas le faire jouer pour montrer aux toubibs qu’il était en bonne santé ! Et une fois qu’il a été officiellement dispensé de service militaire, il est tout de suite revenu sur les terrains. Grâce à ça, il n’a manqué que quelques matches de poule, et on l’a eu pour le reste de la saison ! Pendant les matchs retour, on joue mieux, nos blessés reviennent. Bon, on n’est pas premiers en championnat, mais on se qualifie pour la deuxième phase de la coupe d’Europe. On termine d’ailleurs premiers de notre poule. À l’époque, il y a une première phase avec trois poules de quatre. Les deux premiers de chaque poule sont qualifiés pour un minichampionnat à six, toujours en matches aller-retour. Et les deux premiers à la fin de cette deuxième phase jouent une finale, en une manche sèche. Et on termine aussi premiers de la poule à six. Derrière nous, c’est Varese qui se qualifie in extremis pour la finale. Emerson Varese (ndlr : Pallacanestro Varese est le nom officiel du club, Emerson le sponsor de l’époque du club) c’est l’équipe de la décennie en Europe. Ils jouent leur dixième finale de coupe d’Europe d’affilée depuis 1970. Et ils en ont déjà gagné cinq !

Varese ralentit et cale La finale est à Grenoble cette année-là. Forcément, contre une équipe italienne, il y a plus de supporters adverses qui ont fait le déplacement. Mais il y a quelques centaines de Yougoslaves qui sont là aussi quand même.

Photos : Rap

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Photos : D.R.

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célébrer affiche pour En bas, une a. ire du Bosn to vic la de les 30 ans


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TOUTE LA VILLE NOUS ATTENDAIT À L’AÉROPORT

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La satisfacti

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ia, à Grenob

Le match en lui-même, finalement, je me dis que ce n’est pas ce qu’il y a de plus important. Parce que c’est peut-être ce qui a été le moins dur, assez paradoxalement. J’en ai des souvenirs, mais pas aussi marquants que tout ce qui s’est passé avant. Ce qui est sûr, c’est qu’on a joué notre jeu habituel, c’est-à-dire qu’on a joué vite, tout le temps. À fond. Rebond-contre-attaque. Quand les Italiens ont vu qu’ils n’y arrivaient pas, ils ont commencé à nous proposer une match-up (ndlr : une défense de zone flottante) pour ralentir notre jeu. À partir de là, moi, j’ai su qu’on allait gagner. Avec les shooteurs qu’on avait, c’était sûr que c’était fini. Et de fait, avec des gars comme Pesic, Delibazic et surtout Varajic, ils étaient foutus en jouant comme ça (ndlr : Mirza Delibazic marqua 30 points et Zarko Varajic 47 points !). On les a tués sur leur zone. Et même si Varese revient en fin de match (96-93, score final), je laisse mes joueurs jouer, je ne coache pas vraiment la fin de la partie, c’était déjà gagné. Je n’ai pas plus de souvenirs que ça de l’après-match. Je ne sais même pas si les joueurs sont sortis. On a fait un truc à l’hôtel, c’est tout. Même pas de whisky, non. Pas à l’époque. On est rentrés le lendemain matin. Toute la ville nous attendait à l’aéroport. Ça, c’était un grand moment. » •

LES MARQUEURS DU MATCH

Bosna : Zarko Varajic 47, Mirza Delibasic 30, Ratko Radovanovic 10, Predrag Benacek 4, Anto Dogic 4, Bosko Bosiosic 2, Borislav Vucevic, Nihad Izic, Sabahudin Bilalovic, Sabit Hadzic, Arsenje Pesic. Varese : Bob Morse 30, Charlie Yelverton 27, Maurizio Gualco 16, Dino Meneghin 10, Giuseppe Gergati 7, Fabio Colombo 2, Enzo Carraria 1, Aldo Ossola, Riccardo Caneva, Diego Tosarini.

Photos : Raphaël Lepelletier

Bosna Sarajevo bat Emerson Varese, 96-93


PORTFOLIO

C’ÉTAIT LEUR

PREMIÈRE

Pascal Allée / Hot Sport

EN PLAYOFFS


UN GRAND OUF !

L’ascension continue pour l’Entente Orléanaise. En 2005-06, le club du Loiret évoluait encore en Pro B. Trois saisons plus tard, après deux exercices à tâter le terrain (11e puis 13e), l’EO joue, et gagne, son premier match en playoffs, le 23 mai 2009. Chalon est battu 68 à 64. Mais pas sans difficulté. Face à son ancienne équipe, Philippe Hervé est inquiet. Les Bourguignons mènent de six points à la pause et le coach d’Orléans s’agace du manque de rigueur et d’intensité de ses troupes. Son équipe a bâti sa saison sur ces valeurs-là, alors pas question de les oublier une fois les playoffs arrivés. Heureusement, sous la houlette de Laurent Sciarra, qui remet tout le monde dans le droit chemin (9 passes décisives, 5 rebonds et 2 interceptions en 28 minutes), l’EO reprend les choses en main. Toutefois, il faut encore cravacher en fin de match afin d’écarter, pour de bon, l’Élan Chalonnais. Lorsque les dernières secondes s’égrènent, c’est le soulagement dans le Palais des Sports, qu’un peu plus de 2.700 spectateurs avaient investi – la salle n’avait pas fait le plein, étrangement. Les joueurs peuvent entamer un tour d’honneur et taper dans les mains de leurs supporteurs. Ils viennent de poser un nouveau jalon dans l’histoire du club. Sans doute pas le dernier.


maxibasketnews

PAS UN ROOKIE, BEN !

Il fait partie des meubles, Ben Dewar. Présent dans la ligue depuis 2004-05, débarqué à Quimper en Pro B, puis à Orléans de 2005 à 2008, le shooteur formé à Lake Superior en deuxième division NCAA n’avait pourtant jamais joué, avant le 23 mai 2009, un match de playoffs en Pro A. Pour sa première, Ben a fait son devoir. Il a artillé à trois-points (3 réussis pour 7 tentatives, pas timide !) pour 11 points, 4 interceptions, 2 rebonds et 2 passes. Et David Simon, ici en défense, n’a rien pu faire. Quand il est bon, l’ASVEL gagne. Hervé Bellenger / IS

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PORTFOLIO • maxibasketnews 41 TENDU !

Pascal Allée / Hot Sport

Pour son baptême du feu en tant que coach, J.D. Jackson a eu chaud. Même en ayant déjà une saison d’Euroleague derrière lui, et deux trophées dans la besace, le Franco-Canadien s’est fait quelques frayeurs durant cette première manche car, même à Antarès, pas si simple de l’emporter une fois les playoffs venues. Après deux larges succès contre Gravelines en saison régulière (+ 34 et +16), l’entraîneur manceau a cette fois dû se contenter d’une courte victoire de trois petits points (76-73), acquise dans les derniers instants.


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RICARDO GREER

BÊTE DE PLAYOFFS

Ricardo Greer en playoffs, c’est 25 matches, 16 victoires, 748 minutes jouées, 303 points inscrits, 134 rebonds captés, trois finales, deux titres et un trophée de MVP, le tout avec trois clubs différents. Le compétiteur ultime raconte ses playoffs à l’heure où il dispute sa cinquième campagne. Par Florent de LAMBERTERIE

Ça ne me surprend pas, c’est du Ricardo », explique simplement Jean-Luc Monschau. Au lendemain du premier match entre Nancy et Roanne, l’entraîneur du SLUC est satisfait. La veille, ses joueurs ont confortablement battu la Chorale, prenant par la même occasion l’avantage dans la série. Les Lorrains ont fait forte impression mais l’ailier dominicain encore un peu plus que les autres. Sa ligne de stats parle d’elle-même : 18 points, 80% de réussite, 9 rebonds, 8 passes décisives et 4 interceptions, le tout pour un rondelet 34 d’évaluation. Sa meilleure performance individuelle cette saison. Certes, le natif du Bronx n’en est pas à son coup d’essai mais la perf a presque de quoi surprendre. Car, en effet, ses sorties précédentes n’étaient pas du même registre. « Disons que depuis quelques semaines, je ne jouais pas au basket comme j’ai l’habitude de le faire », lâche l’intéressé en guise d’explication. « Il fallait que je retrouve mon jeu. Hier, j’ai joué comme je sais le faire. » Le grand Ricardo est de retour. Une fois encore, il a répondu à l’appel des playoffs. « C’est le money-time, le moment-clé de la saison. Il n’y a plus que huit équipes en lice, chacune avec l’opportunité

“C’EST LE MONEY-TIME, LE MOMENT-CLÉ DE LA SAISON ET ÇA, J’AIME ” d’être championne. Plus qu’une seule chose compte : jouer au basket pour gagner le titre », résume-t-il. « Et ça, j’aime. » On s’en serait douté. À observer son parcours d’un peu plus prêt, on comprend que l’histoire d’amour ne date pas d’hier.

Les prémices avec Gravelines Son premier rendez-vous avec la postseason, Ricardo l’a manqué de peu. Blessé en mars 2003 lors de son premier passage en France avec Le Havre, les playoffs se joueront sans lui. Cette blessure va jeter le discrédit sur Ricardo, oublié des coaches à l’heure de composer leurs effectifs

pour la saison suivante. Il ne devra son retour en France qu’à un coup du sort, une nouvelle blessure plus précisément. En effet, un an plus tard, Fabrice Courcier connaît un gros coup dur. Danny Strong, son joueur vedette, est out pour le reste de la saison. C’est Ricardo qui prendra sa place, juste avant le début des playoffs. « Je voyais l’occasion avec Gravelines de prouver que je pouvais être utile, que je pouvais être bon en playoffs. » La chose n’était pourtant pas des plus évidentes. Cinquième à l’entame du round final, le BCM a déçu cette saison. Bien que le classement soit honorable, l’équipe n’a pas vraiment confirmé les promesses entrevues l’année précédente, et Jean-Luc Monschau, coach en poste depuis 2000, a été remercié en cours de saison. C’est dans ce contexte moribond que Ricardo débarque. « Je connaissais Ali Bouziane, on était déjà amis à l’époque, et il m’a rapidement dit que l’équipe avait connu pas mal de problèmes cette année-là. Mais en fait, je me suis rendu compte que ce n’était pas pire qu’ailleurs, il y a toujours des petites choses qui ne vont pas dans une équipe », se souvient-il. « Et quand on commence à gagner des matches, les choses vont tout de suite bien mieux. » Au premier tour, c’est Cholet qui se présente. « Une grosse équipe, Gelabale, Bilba, Deron Hayes… On savait qu’il fallait gagner chez nous ce premier match. Gagner deux fois à Cholet, ça aurait été trop difficile et on ne voulait absolument pas jouer un troisième match. » Il n’y en aura pas. Gravelines s’impose deux à zéro. Un renouveau qui coïncide avec l’arrivée de Ricardo mais l’intéressé ne l’entend pas de cette façon. « Je n’étais pas vraiment le leader comme l’était Danny Strong. Dès le début des playoffs, Andre Woolridge et Dainius Adomaitis sont partis sur les chapeaux de roue. C’est eux qui assuraient l’essentiel de la marque, moi je devais faire le tampon, prendre les rebonds, apporter de la défense, ce n’était pas moi la pièce maîtresse de l’équipe. » Relégué dans l’ombre du meneur US et du shooteur lituanien, Ricardo connaît tout de même son heure de gloire durant cette série, quand il inscrit, à quelques secondes de la fin, le panier de la victoire lors du match à Cholet. « Une émotion incroyable sur le moment. Encore aujourd’hui, c’est peut-être mon plus beau souvenir en playoffs. » ➔➔➔


Hervé Bellenger/IS

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Patrick Mangin/IS

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PORTRAIT • maxibasketnews 45 Avec cette victoire, Gravelines affronte Le Mans, rien de moins que le premier de la saison régulière. La tâche paraît insurmontable, mais les Maritimes vont à nouveau surprendre, en s’imposant au Sportica grâce à une énorme deuxième mi-temps du Dominicain. Parfaitement à son aise dans sa nouvelle équipe, l’ailier peut compter sur le soutien de Danny Strong heureux de la réussite de son remplaçant. « C’était le go-to-guy de Gravelines, passer derrière lui n’était pas évident mais il était mon fan numéro un, me disant : Ric ! Fais-ci, faisça ! » Malgré ce soutien, Gravelines se fait torpiller à Antarès lors du match suivant (89-56). L’issue semble inéluctable et tout le monde salive déjà à la future finale entre Le Mans et Pau-Orthez. Un peu trop peut-être. Le matin de la belle, le quotidien L’Équipe publie un article dans lequel René Le Goff s’inquiète. La finale tombant en même temps que les 24 heures du Mans, le président de la Ligue redoute que les hôtels de la ville ne soient complets au moment d’accueillir les Palois. « Quand on a vu cette histoire, on s’est dit qu’ils ne nous respectaient pas. Le match n’était pas encore joué et ils parlaient déjà de la finale contre Pau ! Ce n’était pas possible d’accepter ça, on devait les battre », se souvient Ricardo. « Cedric Miller est arrivé dans le vestiaire et s’est écrié, « Les gars, il n’y aura pas de problème d’hôtel ! » Tout le monde parlait de ce choc en finale entre Le Mans et Pau, sauf que nous, on était encore là ! Ça a décuplé nos ambitions. » Le match se joue dans une atmosphère houleuse, à grand renfort de fautes techniques et de protestations mancelles, sans oublier une faute antisportive donnée à Amara Sy, qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Mais à l’arrivée, c’est Gravelines qui l’emporte. Les 24 heures du Mans ne seront pas perturbées. Malheureusement pour le BCM et Ricardo, l’épopée connaît une triste fin. « On savait que ça allait être dur d’aller gagner à Pau. Quand on a perdu le premier match à Gravelines, ça le devenait encore plus. » Au premier round, Gravelines mène de neuf points au bout de trois quart-temps. Il reste quelques secondes à jouer avant la sonnerie quand Kordian Korytek décide de tirer à trois-points, la première tentative de la saison pour le géant polonais. « À chaque fois que j’ai revu Kordian, je lui disais : « Hey mec, tu te rappelles ce tir à trois-points ? » Mais je n’ai pas de regrets sur cette action, je n’en ai pas voulu à Kordian », dit-il en riant. « Il restait huit secondes à jouer avant la fin du quart-temps et il s’est dit qu’il pouvait prendre le tir, même s’il le ratait, ça n’était pas grave. Mais Pau-Orthez était tellement fort que ça leur a laissé le temps pour marquer derrière. » Et de finalement l’emporter dans le dernier quart. « Cette défaite nous a fait très mal. Il fallait gagner à domicile pour espérer l’emporter à Pau. D’ailleurs, après le premier quart-temps, on n’a plus eu une seule chance de revenir dans le match. » Gravelines s’incline lourdement, 89 à 58. Le titre lui échappe mais Ricardo a prouvé qu’il pouvait apporter à une équipe qui vise haut. Cette première finale n’est qu’un début.

MVP et champion L’amertume fait vite place à l’ambition. Avant même de terminer son aventure dans le Nord, Ricardo avait préparé l’avenir. « Je voulais travailler à nouveau avec Éric Girard, parce que c’était le coach qui m’avait fait venir en France pour la première fois, au Havre. En fait, à cette époque, Éric était le seul coach qui croyait vraiment en moi. Avant que je n’arrive à Gravelines, je l’avais croisé et il m’avait dit : « Quoi qu’il se passe, tu joueras pour moi l’année prochaine avec ton frère. » Il a été le premier à croire que mon frère et moi pouvions jouer ensemble dans une équipe compétitive. » Il s’engage donc avec le club alsacien à l’issue des playoffs. À Strasbourg, Éric Girard a bâti une équipe hors norme, avec un noyau de joueurs US. C’est le fameux « gang de NewYork », composé du quatuor John McCord, Sharif Fajardo et des deux frères Greer. Une belle escouade mais labellisée

« équipe d’étrangers ». « On s’en fout de savoir qui se trouve dans l’équipe, le basket reste du basket. Mais ça fait un peu mal d’entendre ça, surtout qu’il y avait aussi Aymeric Jeanneau, Crawford Palmer, Afik Nissim… Même si on avait beaucoup d’étrangers, on n’avait que des bons gars, une super ambiance, et puis on a gagné le championnat alors tout ça ne compte plus vraiment. » Troisième à l’issue de la saison régulière, la SIG a fait forte impression sans toutefois passer pour le grand favori. Pas plus que Pau-Orthez, décevant sixième et adversaire de Strasbourg au premier tour. « Ils n’étaient plus aussi forts qu’avant. En plus, on jouait le match retour à la maison, ce qui est toujours mieux que de le jouer à l’extérieur. » Pour cette édition 2005, le format des playoffs a changé. Les séries se jouent dorénavant au panier-average sur deux

“IL AVAIT MIS 37 POINTS, JE DEVAIS SORTIR UN GROS MATCH MOI AUSSI ” matches aller-retour. « Je n’étais vraiment pas habitué à ça, mais bon, dans cette ligue j’ai connu plusieurs formats différents, et la chose qui ne change jamais, c’est qu’il faut toujours jouer au maximum pour gagner, quel que soit le format. » À l’aller, Strasbourg s’incline d’un petit point à Pau, mais qu’importe, Ricardo reste confiant. « D’un côté, il y a la frustration parce qu’on aurait pu le gagner, mais de l’autre on se dit qu’on peut l’emporter chez nous plus largement que ça, on jouait quand même très bien. » En effet, la SIG s’impose dans sa salle par treize points d’écart, avec un gros match de Ricardo auteur de 19 points. « J’ai fait 3/5 à troispoints dans ce match, ce qui ne m’arrive pas souvent. » Reste maintenant à récidiver contre l’ASVEL, grand favori sur la série. Mais à nouveau, la SIG étonne et réalise un carton au Rhénus pour le premier match, creusant un écart de 18 points. Reste à tenir la distance à l’Astroballe, malgré les critiques des Villeurbannais dans la presse le matin du match, qui déclarent ne pas être impressionnés par les Strasbourgeois. « Je ne m’en rappelle pas vraiment », avoue-t-il aujourd’hui. « Je me souviens qu’avant le match, Crawford Palmer et moi avions parlé du fait qu’on était tout près d’aller en finale, et qu’on pouvait le faire. Quand vous êtes dans cet état d’esprit, peu importe ce que les gens peuvent penser ou dire de vous, ce n’est pas ça qui va affecter la confiance. Mais quand j’ai vu qu’à quelques minutes de la fin, Villeurbanne menait de 15 points, j’ai vraiment commencé à m’inquiéter. » Mais la SIG tient bon et préserve le score. « On perd le match et on saute quand même de joie parce qu’on se qualifie pour la finale. C’est vraiment très étrange comme situation, se qualifier sur une défaite, c’est quelque chose que je ne connaissais pas. Mais bon, quand on est en finale, la défaite passe plus facilement ! » Un an après, Ricardo Greer retrouve donc la finale LNB. Mais cette fois, la donne a changé. Tout se joue sur un seul match, à Bercy. Une nouveauté qui ne plaît pas forcément au futur MVP de l’événement. « Le meilleur format est celui des séries parce que, dans un bon jour, n’importe qui peut gagner. Jouer à Bercy, c’est grandiose, l’atmosphère y est géniale, mais l’issue de la finale est peut-être moins significative. En plus, durant les playoffs, il faut gagner des séries pour accéder à la finale et là tout se joue sur un seul match, ce n’est pas logique. Plusieurs manches, c’est plus significatif quant à la valeur du champion », précise-t-il. « D’un autre côté, j’ai beaucoup de bons souvenirs à Bercy. » Le premier opus commence pourtant plutôt mal. ➔➔➔


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Deux années d’échec La saison suivante, Ricardo rempile avec la SIG, mais les choses ne tournent pas aussi bien que par le passé. « On était champion, on jouait l’Euroleague, il fallait construire une équipe plus large. Mais je pense qu’on n’a jamais réussi à retrouver l’alchimie qu’on pouvait avoir l’année précédente, et puis, c’est plus dur de gagner dans la peau du champion. Il est toujours plus difficile de protéger un titre que d’essayer d’aller le chercher. Tout le monde veut votre peau. » Décidé à vendre chèrement la sienne, Ricardo et la SIG doivent faire face en playoffs aux absences sur blessure de John McCord et Sacha Giffa, un vrai coup dur. Après un premier tour maîtrisé contre une équipe de Gravelines elle aussi diminuée par des pépins physiques, le couperet tombe au tour suivant contre Nancy. Le vaincu veut sa revanche, et Strasbourg – malgré un énorme K’Zell Wesson au premier match remporté par les siens – s’incline deux fois de suite en Lorraine. « On a quand même mené à Nancy jusqu’à ce que Starosta rate son dunk », raconte Ricardo sans amertume. « Derrière, Cyril Julian et Marques Green ont mis quelques shoots importants. On aurait pu gagner mais ça n’est pas passé. » L’échec est cuisant et,

Pascal ALLEE/HOT SPORTS

Intimidés par le contexte et l’enjeu, les Alsaciens n’y sont pas. « J’étais très nerveux avant le match, j’avais des papillons dans l’estomac. En plus, Nancy n’était pas une petite équipe. » Les Lorrains n’ont peut-être terminé qu’à la huitième place mais lors de leur confrontation aux As, le SLUC avait sorti la SIG au premier tour. À la mi-temps, Strasbourg est à onze longueurs des Nancéiens. « C’est là qu’Éric Girard nous fait son speech », se remémore Ricardo. « C’est le dernier match de l’année, il faut arrêter de jouer comme des petites filles, vous allez jouer comme des hommes ! » Le discours aura son effet. Petit à petit, la SIG grappille les paniers et refait surface. La lutte est intense et personne ne se fait de cadeaux. Ricardo et Meir Tapiro en viennent même à s’invectiver. « Il a commencé à mal parler à Afik, qui n’est pas le genre de mec à faire du tash-talking. Je lui ai dit de faire attention, de ne pas dire n’importe quoi. » Le tout à grand renfort de vocabulaire plus que limite. Loin de perdre ses moyens, Afik Nissim égalise deux fois de suite à trois-points. « C’était un match plein de tension, mais Afik est un grand shooteur, pas le genre à se débiner. » Inexorablement, Nancy craque.

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Nissim plante une nouvelle banderille à sept mètres et la SIG passe devant pour la première fois. À quelques secondes de la fin, Perincic est sur la ligne, son équipe mène de trois points. Il rate le premier lancer. « Quand il met le deuxième, j’ai compris qu’on était champion. » Avec

“LE DEUXIÈME TITRE PROUVE QUE VOUS ÊTES CAPABLEs DE GAGNER À NOUVEAU ” 14 points, 6 rebonds et 4 passes, Ricardo est élu MVP de la finale. « Ce trophée, c’est bien, mais être champion c’est un sentiment incomparable. Le premier titre, c’est toujours spécial surtout que je l’ai gagné avec mon frère. Pas grand monde ne croyait en nous et on était les champions. Il était temps de célébrer ça. »

désireux de retrouver les sommets, Ricardo s’engage avec Pau-Orthez pour deux saisons. Venu pour tout rafler, l’ailier repartira bredouille. Malgré une armada de stars rarement vue au sein d’une même équipe ces dernières années, l’Élan Béarnais rate la qualification pour les playoffs à la dernière journée. « Sur le papier, on pouvait détruire n’importe quelle équipe, mais ça n’a pas marché. C’est dur de devoir vivre un tel échec, la première fois que Pau ratait les playoffs. Pour le président, pour les fans, c’était inconcevable, et pour moi ce n’était pas une bonne situation. Je n’étais pas heureux et j’ai voulu partir malgré ma deuxième année de contrat. » Plutôt évasif sur le sujet, le Dominicain n’insiste pas plus que ça sur le désastre palois. Sans doute sa plus grande déception en carrière. Mais c’est bien connu, les champions ne meurent jamais.

La marque des plus grands Désireux de tourner la page, il s’engage avec Nancy. « La première des raisons, c’est que j’avais l’opportunité de rejouer avec mon frère. Et puis je voulais aussi prouver


PORTRAIT • maxibasketnews 47 Le duel entre les deux hommes est remporté par le Dominicain. « Je n’aime pas dire qui est le meilleur, qui est le moins bon », tempère-t-il modestement. « On a gagné, donc notre équipe était meilleure, mais je ne veux pas résumer tout ça à une compétition individuelle. » La victoire, rien d’autre que la victoire. Trois ans après le titre strasbourgeois, Ricardo retrouve donc le parquet de Bercy pour une nouvelle finale. En face, l’adversaire se nomme Roanne, le vainqueur de la dernière édition. Nancy veut sa revanche, et compte sur Ricardo pour l’obtenir. Mais cette fois, c’est un autre Greer qui va la lui offrir. Peu en réussite, l’aîné laisse la place à son frère cadet qui joue ce soir-là le match de sa vie. « Quand je l’ai vu rentrer ses premiers paniers, je me suis dit oh, oh ! Il a l’air chaud là ! » Avec 29 points, Jeff rayonne et se voit logiquement nommé MVP après une domination sans appel des Lorrains. Une immense fierté pour Ricardo. « Je suis son fan numéro un, alors le voir être élu MVP en plus du titre, c’est une très grande émotion. J’ai adoré le voir jouer comme il l’a fait, j’étais très fier de lui. Il n’y a jamais, jamais, jamais eu de compétition entre nous », dit-il avec insistance. « Tant que l’on gagne ensemble, il n’y en aura jamais. » Car après tout, seule la victoire compte pour lui, le titre

En face, l’ASVEL porte bien et vient de réaliser un bilan 20072008 identique à celui du SLUC (21-9). « Toute l’année on avait lutté avec eux pour finir devant. On gagne le premier match et Lamayn Wilson s’épanche ensuite dans la presse, disant qu’on avait gagné parce qu’il n’avait pas été bon. Il prévient aussi qu’il va prendre sa revanche au retour. » Décevant à l’aller, l’homme au bandeau passe 37 points à la défense nancéienne, et Villeurbanne égalise. « Je me suis dit ouah ! Il avait prévenu tout le monde et il l’a fait ! J’étais vraiment impressionné et je le lui ai dit parce que c’est facile de faire le malin dans la presse, mais prouver juste après que ce n’était pas de la frime… Il nous a tués à lui tout-seul », admet-il, beau joueur. Nancy joue sa survie. Le match est à domicile mais la performance de Lamayn Wilson a impressionné. « Derrière ça, il fallait que je sorte un gros match moi aussi. » Des paroles aux actes, il n’y a qu’un pas. L’ASVEL est battue à plate couture (104-89) dans le sillage d’un très grand Ricardo Greer. L’ailier signe 30 points à 11/17 assortis de six rebonds et neuf passes. Ce jour-là, il réalise sa meilleure évaluation en carrière (37), et bat d’une unité celle de Lamayn Wilson au match précédent.

de champion acquis en 2008, comme celui remporté trois ans plus tôt. « Le premier titre, c’est inoubliable, mais le deuxième l’est tout autant parce qu’il prouve que vous êtes capables de gagner à nouveau. » La marque des plus grands. •

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que ce qui s’était passé à Pau était un accident, que je pouvais revenir. Tariq Kirksay m’avait dit beaucoup de bien sur l’équipe, sur le coach et sur ceux qui restaient, Julian, Samnick… Ça me paraissait le meilleur choix possible. » Ce n’était pourtant pas évident. Nancy vient en effet de perdre trois finales de suite et, après trois ans de stabilité, l’équipe a été démantelée et reconstruite de la cave au grenier. Mais cette fois, le SLUC compte dans ses rangs des joueurs qui connaissent le secret de la réussite. Pape-Philippe Amagou, Jeff Greer et bien sûr Ricardo. Trois des anciens bourreaux des Lorrains. Avec cette nouvelle force de frappe, Jean-Luc Monschau réussit une nouvelle fois un brillant exercice. Le premier tour face à Vichy va tourner au massacre. Le SLUC s’impose à domicile 81 à 43. « Un très, très gros match de notre part, sans doute l’un des meilleurs », analyse Ricardo, auteur ce soir-là d’une partie mémorable (18 pts, 8 rbds, 10 pds). « J’ai bien joué parce que je voulais donner le tempo, rentrer fort dans ces playoffs. » Après deux années d’échec, l’ainé des frères Greer a faim. Bien que plus accroché, le deuxième match est remporté, et Nancy décroche une nouvelle fois son ticket pour les demi-finales.

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STRASBOURG 2006 MJ

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NANCY 2008 MJ

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maxibasketnews

ÉQUIPE DE FRANCE

LES FORCES FRANÇA Jamais les Bleues n’ont bénéficié d’un jeu intérieur aussi puissant. De quoi oublier une préparation tronquée et un manque endémique de shooteuses ?

Hervé Bellenger / IS

Hervé Bellenger / IS

Par Pascal LEGENDRE, à Lyon


EUROBASKET féminin • maxibasketnews 49

AISES DE L’INTÉRIEUR

Hervé Bellenger / IS

Hervé Bellenger / IS

Les Bleues ont de quoi faire à l'intérieur. De gauche à droite : Élodie Godin, Isabelle Yacoubou-Dehoui, Emmeline Ndonge et Sandrine Gruda.


HervĂŠ Bellenger / IS

50 maxibasketnews


EUROBASKET féminin • maxibasketnews 51

O

ublions l’Euro 2007. Le basket robotique des Bleues. Leurs 18 points marqués en une mi-temps en quarts de finale. Leur énorme déconvenue face à la Lettonie. Leur incapacité à rebondir ensuite. Les rivalités intestines, jamais apparues au grand jour, mais qui avaient rongé le groupe. La tristesse d’un coach, Jacky Commères, reconnu comme un assistant en or, mais totalement inexpérimenté pour prendre le haut commandement d’une équipe nationale. Oublions la faillite, la sinistrose. Oublions que Pékin fut, comme pour les garçons, une citée interdite. Deux ans plus tard, les Bleues ont un coach en chef. En six ans, Pierre Vincent a conduit deux fois Bourges au Final Four de l’Euroleague, et à chaque fois, en quarts de finale. Il a déjà gagné l’or européen avec Tony Parker et les juniors en 2000. Sa nomination est totalement légitime. Il a à sa disposition les meilleures joueuses. Presque toutes. Edwige Lawson a préféré rejoindre son mari aux États-Unis et, à l’occasion, les San Antonio Silver Stars de la WNBA. Sandra Dijon, 33 ans, a pris sa retraite internationale. Ne pas sélectionner Géraldine Robert, c’est son choix. Pierre Vincent estime que son gabarit et son style ne sont pas en adéquation avec un poste qui réclame beaucoup de centimètres. Et puis, le coach peut compter sur une matière première tout à fait exceptionnelle. Jamais équipe nationale française n’a été aussi riche à l’intérieur. Au centre, Isabelle Yacoubou. Une force physique et athlétique comme il n’en existe qu’une poignée de spécimens sur la planète Terre. Il y a trois ans, Isabelle était reconnue comme la MVP d’un Euro des 20 ans et moins. Son talent était encore à l’état brut. Elle a dopé cette saison ses statistiques, établissant une moyenne à 17,0 points et 10,4 rebonds. Son coach, François Gomez, était dithyrambique à son égard après le Match 1 de la finale de la LFB : « Je lui ai expliqué qu’elle est une star de niveau mondial. Personne ne le croyait, y compris ses partenaires. Aujourd’hui, effectivement, Isabelle Yacoubou est un pivot d’une valeur exceptionnelle. Elle est en grosse difficulté toute la première mi-temps. Elle me fâche un peu car elle a un peu baissé la tête. Elle a cette capacité aujourd’hui à rebondir dans le même match, à peser tellement lourd que l’on finit par gagner une première manche du championnat de France. » À ses côtés, une autre perle. Celle dont on peut être certain qu’elle va tirer les Bleues vers le haut lors de cet Euro, Sandrine Gruda. Contrairement à Isabelle Yacoubou, Sandrine s’est déjà étalonnée face aux meilleures joueuses du monde. Elle a été élue Joueuse de l’Année de la Superleague russe. Quand on connaît la concurrence – Diana Taurasi, Sylvia Fowles, Maria Stepanova… – ça laisse totalement admiratif. Elle fêtera ses 22 ans à la fin de l’Euro et le ciel est sa limite. « Sandrine est très athlétique, possède un tir correct, mais techniquement, plein de choses sont améliorables chez elle, comme pour beaucoup de joueurs français. Elle a encore une marge de progression très importante comme le disait son entraîneur de WNBA », rapporte Pierre Vincent. Emmeline Ndongue et Elodie Godin complètent ce carré d’as. Le coach a métamorphosé la première en une battante, une araignée qui tisse sa toile en défense. Il a complété à Bourges la formation de la seconde à sa sortie de l’INSEP, mais ne l’avait pas retenue pour les qualifs en septembre dernier. « À Prague, elle ne jouait pas, elle avait des problèmes physiques, elle avait douté. Elle n’était pas arrivée au stage dans les meilleures conditions. On avait aussi deux postes 5 et des postes 4 qui étaient plus shooteuses. Avec

Sandrine, on a un profil d’équipe qui lui convient mieux. Je lui ai expliqué ça car elle avait mal digéré sa non-sélection. Mais l’équipe nationale, c’est un groupe de 25 joueuses. Il faut construire une équipe avec une idée directrice et je crois que celle-ci correspond mieux à ce qu’elle est, elle. Et puis elle sort d’une année où elle a beaucoup joué, elle est en confiance. »

Le trésor Emmanuelle Hermouët Emilie Gomis aussi est de retour. Sa mise à l’écart, il y a un an, n’avait pas forcément été bien comprise car Miss Go a du talent, beaucoup de talent. « Elle sortait de blessure et elle n’avait pas le niveau d’expression qu’elle possède aujourd’hui. Elle était aussi plus dispersée, sur et en dehors du terrain », justifie le coach. « C’est quelqu’un qui est un peu sauvage dans le jeu comme dans la vie et qui a besoin d’un cadre pour s’exprimer. Je la trouve très à l’écoute, très disciplinée dans le jeu. » Et il rajoute, car tout est forcément question de dosage : « quand elle fait des efforts pour comprendre, elle perd un peu de son agressivité naturelle, ce qui fait sa force. » Dernier come-back, le plus commenté de tous, celui de Cathy Melain. La Reine du basket français vient se placer sur l’échiquier pour une ultime partie. Pierre Vincent a vu de loin que son secteur extérieur ne serait pas aussi dense que l’intérieur. Cathy est là pour apporter la justesse de son jeu, son abnégation, son leadership même s’il n’est pas vocal, sachant qu’il faudra gérer son emploi du temps pendant ces deux semaines de compétition. Songez qu’elle jouait 35 minutes par match aux J0 de Sydney ! Après les retraits de Sandra Dijon, Edwige Lawson, Sandra Le Dréan et Audrey Sauret, Cathy, c’est la dernière « fille en or » des Bleues, l’appellation millésimée titre européen de 2001. Cathy Melain n’est pas une shooteuse (10/40 à trois-points en Euroleague) et ce n’est pas elle qui va résoudre ce manque français intergénérationnel des deux sexes. « On va avoir droit à des zones, on va être doublé à l’intérieur », devine Pierre Vincent. « C’est ce que l’on a fait avec Bourges contre Tarbes. Isabelle Yacoubou, il n’y a personne pour la tenir. On est obligé d’avoir une stratégie collective, double marquage, passer devant. Mais quand on fait ça, on libère d’autres joueuses. Si ce sont des joueuses qui ne savent pas shooter, ça n’a pas de conséquences. J’en ai discuté avec Tony Parker. Il est extraordinaire en un-contre-un, en pénétration, mais s’il n’y a personne à sa droite et à sa gauche pour shooter, on lui coupe la moitié de son jeu. » C’est pourquoi Pierre Vincent considère Emmanuelle Hermouët comme un véritable petit trésor. Très paradoxal car le trésor en question est enfoui en Nationale 1. Un choix de vie. Manu est une habituée des rebondissements surnaturels. Il y a deux ans, son genou avait lâché. Après six mois de rééducation, elle s’était remise en condition avec l’ASPTT La Rochelle en… N3. Pour se retrouver sans transition en équipe de France. Et être, en qualif’, la shooteuse que Pierre Vincent attendait qu’elle tombe du ciel comme les Indiens la pluie : 16 sur 45 à trois-points. « Il va falloir aussi que Cap’s (Céline Dumerc) apprenne à tirer davantage car si, à Bourges, elle a des shooteuses à droite et à gauche, ce n’est pas forcément le cas en équipe nationale. »

SANDRINE GRUDA A ÉTÉ ÉLUE JOUEUSE DE L’ANNÉE EN RUSSIE. QUAND ON CONNAÎT LA CONCURRENCE…

Gruda, c’est Parker La préparation a été tronquée : deux semaines communes et six matches. Du jamais vu dans l’histoire moderne du ➔ ➔➔

Pierre Vincent croit aux chances des Bleues. De gauche à droite derrière lui, Jennifer Digbeu, Emmeline Ndongue et Cathy Melain.


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basket féminin français. Très difficile aussi d’évaluer le niveau intrinsèque des Bleues et leur situation sur l’échelle des valeurs européennes. « Je sais que cette équipe-là a du potentiel », rassure le coach. « À nous de travailler pour lui donner un style qui correspond à ses qualités. Il faut un basket qui ne soit pas trop élaboré, centré beaucoup sur le jeu intérieur, l’alternance sur les postes 4 et 5, qui jouent près ou loin du cercle. Quand une vraie 5 défend sur Sandrine Gruda, elle peut s’écarter. Et quand on lui met une joueuse plus petite et mobile, on peut la poster. Défendre fort aussi. On a la qualité athlétique, il faut mettre l’intelligence de jeu. On peut scorer sur du jeu rapide. Emilie est une redoutable joueuse de jeu rapide. À l’intérieur, on a beaucoup de joueuses capables de mettre de l’intensité, d’user l’adversaire. Il faut trouver un peu de discipline offensivement pour tenir les balles. Rester agressif tout en étant patient. » Un championnat d’Europe, c’est long, souvent tarabiscoté. Les Russes se sont ainsi déjà amusées à perdre des matches « faciles » et à mettre la pagaille dans les quarts croisés. Mieux vaut déjà barrer la route à au moins deux adversaires lors du tour préliminaire. L’Italie, la France lui a quand même mis 16 points dans la vue, chez elle, il y a deux ans. Et elle a dû repasser par les fameux repêchages de janvier pour gagner son billet de seconde classe pour la Lettonie. Israël n’a pas gagné un match à l’EuroBasket depuis 1991 ! Ce qui n’a pas empêché le coach Eli Rabbi de déclarer à l’annonce du tirage au sort : « Nous souhaitions ne pas tomber sur la Russie, ainsi notre vœu est-il exaucé. Nous avons une chance de gagner face à chacune de ces équipes et nous

donnerons notre meilleur pour y parvenir. » Pas question de les mésestimer. Le quatrième larron du Groupe D sera la Biélorussie, également appelée Bélarus, pays qui n’est pas – euphémisme – un modèle de démocratie, et dont les échos qui nous en parviennent sont aussi rares que ceux d’une vie extra-terrestre. Sauf que les Biélorusses ont été médaillées de bronze à l’Euro 2007 et qu’elles se sont classées 6e aux JO de Pékin. C’est une équipe très athlétique. Yelena Leuchenka a dérobé le titre de meilleure rebondeuse (10,0) à Pekin. Anastasiya Verameyenka (8,3) est du même acabit. Et elle a à peine 22 ans. La meneuse Natallia Marchanka avait été élue dans le cinq idéal de l’Euro 2007. La trentenaire Sviatlana Volnaya – déjà passée par Calais, Villeneuve et Aix – est toujours là. « Elles jouent dans les meilleurs championnats. En revanche, elles n’ont pas une culture du jeu comme les Occidentales. On peut dire par exemple que les Grecques jouent très bien au basket alors que leur équipe est très faible. Les Biélorusses ont un basket disons russe mais avec des joueuses de talent », résume Pierre Vincent. Un épouvantail ? Quand même pas. En prépa, l’année dernière, les Bleues les avaient fait tomber. De deux points. Sans Sandrine Gruda. Et Gruda chez les filles, c’est Parker chez les garçons. L’objectif plancher pour les Françaises, ce sont les quarts. Et d’aller chercher ensuite la qualification pour le Mondial. Cinq ou six tickets – suivant le classement de la République Tchèque – sont à pourvoir. Il y a le talent pour ça. Mais pas forcément le temps et la fraîcheur nécessaires pour la mise en orbite. l

« JE SAIS QUE CETTE ÉQUIPE-LÀ A DU POTENTIEL » PIERRE VINCENT

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Florence Lepron et les Bleues ont le regard tourné vers la Lettonie.


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RUSSIA FOREVER

La Russie de Stepanova est ultra-favorite.

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ljana Semjonova, alias Ouliana Semenova, est la personnalité lettone la plus connue en France. Cette dame gigantesque de plus de 2,10 m portait le maillot du TTT Daugava Riga et de l’équipe d’URSS, du temps du Clermont UC de Jacky Chazalon. Le terme d’arme fatale aurait pu être inventé pour elle, qui fut quinze fois championne de son pays et qui gagna toutes les compétitions internationales auxquelles elle se présenta, soit notamment deux Jeux Olympiques (1976 et 80) et dix Championnats d’Europe. La Lettonie a retrouvé son indépendance à la chute de l’URSS et a intégré l’Union européenne comme ses deux sœurs baltes, la Lituanie et l’Estonie. Elle s’apprête à accueillir ce Championnat d’Europe alors que la crise économique fait des ravages. Les prévisions de récession pour 2009 sont de l’ordre de 12 à 15 %. C’est à coup sûr un événement énorme pour ce petit pays en taille (2,2 millions d’habitants) mais grand pour son amour du basket, premier champion d’Europe de l’histoire chez les hommes en 1935, dont la dernière organisation continentale remonte à l’Euro masculin de 1937. Poussée par son public, l’équipe nationale aura des ambitions de médaille. Légitime puisque la Lettonie s’est positionnée à la 4e place, il y a deux ans, après une victoire de sinistre mémoire sur les Bleues, 66-62. Ses fers de lance sont parfaitement connus en France. Il s’agit en premier lieu de Anete Jekabsone-Zogota (ex-Mondeville et Bourges), élue meilleure joueuse

européenne en 2007, superbe scoreuse (15,8 points aux JO de Pékin), notamment au-delà de la ligne à trois-points. Tout le monde connaît également la très complète Gunta Basko, vue à Tarbes et Montpellier. On a découvert en fin de saison leur compatriote Liene Jansone (1,92 m) qui vaut davantage que ce qu’elle a montré avec Tarbes en finale des playoffs (10,4 points et 6,0 rebonds à l’Euro ’07). Le coach letton a d’ailleurs vu avec déplaisir Liene les rejoindre tardivement à cause des playoffs français qui n’en finissaient pas.

Le sulfureux Shabtai Pas besoin d’être extralucide pour faire toutefois de la Russie la favorite de ce 32e Championnat d’Europe. C’est une tradition. Les Russes sont les dignes héritières des Soviétiques. Elles sont montées à chaque fois sur le podium lors des cinq dernières éditions et ont gagné le titre en 2003 et 2007. Les Russes ont confié le management de l’équipe nationale au très controversé millionnaire Shabtai Kalmanovich, tout puissant président du Spartak Moscou après avoir été celui d’Ekaterinburg. Shabtai est un personnage très envahissant qui n’hésite pas à donner des consignes à son coach. Valery Tikhonenko, membre éminent de la grande équipe soviétique des années 80, successeur de Igor Groudine, va devoir s’en accommoder. Tikhonenko peut compter sur les principales individualités vues aux JO de Pékin dont la Franco-Russe Ilona Korstine, qui a déjà deux

Jeux Olympiques, deux Championnats du monde et quatre Euro derrière elle. Avec une médaille à chaque fois à la clé. La référence de la Russie demeure Maria Stepanova, 30 ans, aux jambes interminablement longues, et qui domine du haut de ses 2,02 m les raquettes européennes. Elle a cumulé 13,8 points, 10,0 rebonds et 1,5 contre il y a deux ans. Une inconnue majeure subsistait à quelques jours de l’ouverture de l’Euro, la présence ou non de Becky Hammon. Naturalisée russe, la native de Rapid City dans le Dakota du Sud avait engendré la polémique aux États-Unis en disputant les Jeux de Pékin sous la bannière de son « nouveau pays ». Elue MVP du dernier All-Star Game de l’Euroleague à Paris, Becky possède un impact important sur l’équipe russe. Son dribble n’a d’égal que la rapidité avec laquelle elle mâche son chewing-gum. Sauf qu’à l’instant où la sélection partait en préparation, la Russo-Américaine rejoignait le training camp des San Antonio Silver Stars de WNBA. « J’appartiens aux Silver Stars. J’appartiens à la Russie. Il y a clairement un conflit d’intérêt », a-t-elle commenté. Il n’était pas exclu qu’on la voit débouler en Lettonie au dernier moment. Rappel : avec Becky Hammon, la Russie a passé 19 points (84-65) à l’Espagne à Pékin. L’Espagne que l’on voit comme son principal concurrent sur les bords de la Baltique. l P.L.


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LES STARS À SUIVRE

ELLES VONT BRILLER

Ces treize joueuses de grand talent représentent le gratin européen. Pierre Vincent et Laurent Buffard les connaissent sur le bout des doigts et nous expliquent pourquoi ces étoiles vont briller en LEttonie. Par Antoine LESSARD

AGNIESZKA BIBRZYCKA Taille : 1,84 m Age : 26 ans Poste : Arrière-Ailière Clubs 08-09 : Ekaterinburg (Russie) Pays : Pologne

« Une shooteuse de top niveau mondial, capable de séries de tirs vraiment extraordinaires », selon Pierre Vincent. Absente avec la sélection polonaise il y a deux ans, « Biba » avait terminé deuxième meilleure scoreuse de l’édition 2005 (19,9 pts) Formée à Gdynia, Bibrzycka évolue depuis deux saisons à Ekaterinburg. Elle était cette année la meilleure marqueuse de l’équipe championne de Russie et demi-finaliste de l’Euroleague face aux voisins du Spartak Moscou. « Elle maîtrise toutes les gammes du basket, avec une vitesse de tir exceptionnelle », estime Laurent Buffard qui connaît parfaitement la joueuse pour l’avoir dirigée en Russie. « Cependant, elle n’est pas toujours au rendez-vous dans les grands matches, peut-être parce qu’elle se met beaucoup de pression sur les épaules. » En tout cas, son ancienne joueuse fut irréprochable en demi-finale du dernier Final Four (23 points) puis lors du match décisif de la finale

russe. C’est elle qui a crucifié le Spartak sur un panier à deux secondes du terme. On vérifiera la dureté mentale de « Biba » en Lettonie.

CÉLINE DUMERC Taille : 1,69 m Age : 26 ans Poste : Meneuse Clubs 08-09 : Bourges Pays : France

La meneuse française est un modèle rare en Europe. Dumerc ne se soucie pas de ses stats personnelles. Elle est entièrement focalisée sur la réussite collective de son équipe. « Une meneuse de femmes », résume Buffard. « Non seulement elle a progressé techniquement, dans son tir extérieur, mais elle a un leadership naturel qui fait souvent la différence. » Après six saisons fructueuses passées à Bourges – trois titres de championne de France, deux Final Four – la Tarbaise va rejoindre Sandrine Gruda et la constellation de stars d’Ekaterinburg. Son leadership et son impact défensif y seront appréciés. Pierre Vincent ne voit qu’une limite dans le jeu de sa joueuse fétiche : « Parfois elle manque


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d’aptitude à prendre le jeu à son compte. » Bémol aussitôt atténué, « c’est aussi une qualité parce qu’elle donne toute son énergie au service de l’équipe. » Discrète jusqu’à présent dans les grands rendez-vous internationaux, Dumerc doit confirmer tout son talent à l’occasion de cet Euro.

SANDRINE GRUDA

Taille : 1,93 m Age : 21 ans Poste : Ailière-fort Clubs 08-09 : Ekaterinburg (Russie) Pays : France Gruda est formidablement précoce. À seulement 18 ans, la joueuse antillaise assurait déjà ses 13 points et 6 rebonds en Euroleague avec l’USVO. Partie dans les bagages de Laurent Buffard à Ekaterinburg, la MVP française 2007 « a beaucoup progressé en Russie, parce que les meilleures jouent là-bas », assure son ancien coach. Désormais, Gruda ne joue plus seulement de son potentiel physique et athlétique hors norme, qui la rend extrêmement dangereuse des deux côtés du terrain. « Pour l’avoir vue à Monaco, j’ai constaté les progrès accomplis tant au niveau technique que dans sa compréhension du jeu », se réjouit Pierre Vincent. « Ce sera son premier Euro en tant que leader d’une équipe, avec Céline », ajoute Buffard. « Il faut qu’elle montre l’étendue de son talent, mais pas que sur le terrain. En dehors aussi. » Et dire qu’elle n’a pas encore 22 ans.

ANETE JEKABSONE-ZOGOTA Taille : 1,76 m Age : 25 ans Poste : Arrière Clubs 08-09 : Dynamo Moscou (Russie) Pays : Lettonie

« Voilà une joueuse qui ne sera pas gênée par le recul de la

ligne, parce qu’elle peut tirer de très loin ! » Pierre Vincent est admiratif devant le talent et la courbe de progression affichée par « Anete », qu’il avait fait venir à Bourges (200406), après deux premières saisons en LFB à Mondeville. « Elle est sûrement une des plus grandes shooteuses européennes, et elle y a ajouté de l’agressivité avec le ballon. » Celle qui a été désignée joueuse de l’année FIBA 2007 et deuxième en 2008 est depuis trois ans la première arme du Dynamo Moscou, demi-finaliste de l’Eurocup 2009. Deuxième meilleure scoreuse de l’Euro 2007 (17,2), troisième aux J.O. de Pékin (15,8), Jekabsone est clairement le danger numéro un des hôtes lettones. « À domicile, elle va vouloir montrer quelque chose », prédit Buffard. « La Lettonie ne sera pas facile à manœuvrer chez elle. »

ILONA KORSTINE

Taille : 1,83 m Age : 29 ans Poste : Arrière-Ailière Clubs 08-09 : CSKA Moscou (Russie) Pays : Russie La belle poupée russe partage le palmarès de la sélection depuis ses débuts internationaux en 2001. À savoir huit médailles consécutives lors des huit dernières compétitions, dont deux titres européens en 2003 et 2007 ! L’ancienne Berruyère - cinq saisons entre 1998 et 2003 - y est rapidement devenue une incontournable. Korstine est une basketteuse atypique. Voilà une arrière-ailière dénuée d’un tir à troispoints fiable. « Quand on la voit tripoter un ballon, on se dit que ce n’est pas possible », s’amuse Buffard. « mais c’est une joueuse exceptionnellement bonne au rebond offensif et sur les départs de contre-attaque. Surtout, elle est LA défenseur de l’équipe nationale russe. » Le talent et l’expérience de Korstine vont une nouvelle fois s’exprimer en Lettonie. Pour amener la Russie vers un doublé ? ➔ ➔➔

De gauche à droite : la Polonaise Agnieszka Bibrzycka, les Françaises Céline Dumerc et Sandrine Gruda, la Lettone Anete JekabsoneZogota et la Russe Ilona Korstine.


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JELENA MILOVANOVIC

ANNA VAJDA

La jeune Serbe de Sopron a fait beaucoup de mal à Bourges en quart de finale de l’Euroleague. Milovanovic s’est fendu de 46 points en deux matches ! « Elle est très agressive, très physique », décrit Buffard. « C’est une gagneuse qui a vraiment progressé dans son club. Vraiment une des futures stars européennes de sa génération. » Plus réservé, Pierre Vincent remarque que la Serbe a été dominée au Final Four (seulement 2 points en demi-finale contre Salamanque). « Or », estime-t-il, « les grandes joueuses sont là quand il faut. C’est une jeune joueuse qui peut faire pas mal de choses mais il faut voir dans le temps. Face aux postes 4 du meilleur niveau international, je ne suis pas sûr qu’elle soit capable de reproduire les mêmes performances ». On observera avec attention si Milovanovic, tout juste draftée par les Washington Mystics en WNBA (24e choix), réussit à imposer son basket peu académique au plus haut niveau européen.

Elle n’a pas encore 25 ans, mais déjà sept saisons européennes au compteur, dont six en Euroleague. La dernière à 16,4 points de moyenne chez les quart-de-finalistes de la compétition. La Hongroise a l’occasion de briller pour la première fois dans un championnat d’Europe. Pierre Vincent est fan. « J’aurais voulu la faire venir à Bourges quand elle avait 20 ans. C’est une poste 4 très adroite, qui a ajouté beaucoup de dureté dans son jeu et de l’agressivité vers le cercle. » Une limite ? « Elle défend fort mais elle fait un peu de fautes. Il faut dire qu’à Pecs, ils mettent des marrons partout. Mais elle est capable de faire la différence dans les moments importants, c’est aussi cela une star. » Un autre bémol, physique cette fois, le pilier de l’équipe hongroise s’est donné une grave entorse de la cheville fin avril et n’était pas certaine d’être revenue à 100% à l’entame de l’Euro.

Taille : 1,91 m Age : 20 ans Poste : Ailière-fort Clubs 08-09 : Sopron (Hongrie) Pays : Serbie

MARIA STEPANOVA

Taille : 2,02 m Age : 30 ans Poste : Pivot Clubs 08-09 : Ekaterinburg (Russie) Pays : Russie Un monument de l’équipe nationale russe. Et pas seulement parce que cette liane blonde au visage angélique mesure 202 centimètres. Stepanova a débuté en sélection à 17 ans (Atlanta ’96) et va participer à sa douzième compétition internationale. Sa taille, sa mobilité, sa force de dissuasion en défense et son petit shoot extérieur posent régulièrement des problèmes insurmontables aux équipes adverses. « C’est un peu l’arme fatale », résume Pierre Vincent. « Même si on sait à peu près ce qu’elle fait, elle le fait au-dessus de tout le monde. Elle est parfois inconstante, mais toujours présente dans les moments importants. ».Comme lors de la dernière finale de la Superleague russe où Stepanova a assuré 18 points et 12 rebonds lors du match décisif (70-68 contre le Spartak). « Elle est certainement candidate pour être MVP de l’Euro », pronostique Buffard.

Taille : 1,90 m Age : 24 ans Poste : Ailière-fort Clubs 08-09 : Pecs (Hongrie) Pays : Hongrie

AMAYA VALDEMORO

Taille : 1,82 m Age : 32 ans Poste : Ailière Clubs 08-09 : Casares Valencia (Espagne) Pays : Espagne La MVP de l’Euro 2007 est une incroyable scoreuse. Depuis une dizaine d’années, Valdemoro assure carton sur carton au sein de a sélection ibérique, toujours présente dans le Top 3 des nations européennes depuis 2001. « Une gagneuse, un mental de compétitrice exceptionnel », dit Buffard « LA joueuse dangereuse à chaque endroit du terrain. » Pierre Vincent est beaucoup plus mesuré à propos de la joueuse revenue au Casares Valencia, après trois saisons passées en Russie. « Amaya attire les lumières sur elle, parfois de façon excessive au détriment de l’équipe. L’âme de l’équipe d’Espagne, c’est Laia Palau, moins star que Valdemoro, mais capable de faire briller les autres ». On notera que Valdemoro n’a jamais remporté de titre majeur – Eurobasket ou Euroleague – au cours de sa carrière. L’Euro letton constitue l’ une de ses dernières opportunités.


ANASTASIYA VERAMEYENKA

NEVRIYE YILMAZ

Un nouveau visage du basket européen, à l’instar de la sélection bélarusse, surprenante médaillée de bronze en 2007 et sixième à Pékin. Pour sa première campagne en Euroleague, la gauchère Verameyenka a fait fort (13,6 pts et 8,8 rbds avec Orenburg). Elle fait partie, à seulement 21 ans, des intérieures les plus dangereuses du Vieux Continent. « Une vraie star en devenir qui attaque en dribble, qui passe, qui tire à trois-points, qui gère les actions, qui fait la lessive, le ménage… elle fait tout sur un terrain de basket », dit Pierre Vincent. Vraiment tout ? « Autant c’est une très forte joueuse en attaque, autant elle est faible en défense », tempère Buffard. « Cela ne l’empêche pas de faire partie des très bonnes joueuses européennes. » Plus encore que sa compatriote Leuchanka, Verameyenka sera clairement ciblée par la défense des Tricolores le 8 juin.

En aucun cas la plus flashy du lot mais assurément une grande joueuse. « Si la Turquie est à ce niveau de compétition depuis quelques années, c’est uniquement grâce à Yilmaz », affirme Vincent. Lors des deux derniers Euro, le pivot a signé un double-double en moyenne (16,0 pts et 10,0 rbds en 2007). « Elle est costaud, très dure, elle peut attaquer dos ou face au panier, elle défend. Elle a une connaissance du jeu parfaite et est émotionnellement très stable. J’aimerais l’avoir dans mon équipe », poursuit le sélectionneur. Cette saison, Yilmaz a échoué avec Fenerbahçe aux portes du Final Four. Les quintuples championnes de Turquie ont été sorties en quart de finale par Ekaterinburg. La native de Plovdiv en Bulgarie s’est illustrée dans la compétition reine (13,9 pts et 7,1 rbds) et a été sélectionnée au All-Star Game pour la deuxième année consécutive.

EVA VITECKOVA

ZUZANA ZIRKOVA

« Une tueuse à gages ». Pierre Vincent consent un profond respect pour l’ailière de Brno, cette institution du basket européen depuis le début du siècle. « Une shooteuse hors norme qui fait toujours la différence dans les moments importants. Elle ne fait pas de vague, on ne la voit pas et puis elle tue. Comme Zirkova, son état d’esprit est impeccable. » Buffard complète le profil : « Elle est un peu lente quand même, mais c’est une des rares joueuses de sa taille en Europe à pouvoir shooter aussi efficacement à troispoints. » Ses paniers assassins avaient fait beaucoup de mal à Bourges lors des quarts de finale de l’Euroleague ’07. Cette saison, les Tangos ont pris leur revanche en huitième. Viteckova sera un peu esseulée dans l’attaque des Tchèques en l’absence de Hana Machova.

Le moteur de l’équipe slovaque représente à elle seule une académie de basket « Une joueuse qu’on ne voit pas. Et puis à la fin des matches, elle a toujours 20 points, 5 passes et beaucoup de rebonds. Une grande joueuse », admire Buffard. Longtemps blessée cette saison, Zirkova n’a pas donné sa pleine mesure en Euroleague (8,3 pts contre 15,3 pts en 2008). Toutefois, elle a sorti son meilleur match lors de la belle des 1/8e au Prado (19 points) et failli éliminer les filles de Pierre Vincent. Le sélectionneur insiste sur sa polyvalence – attaque, défense – ainsi que sur les qualités physiques de l’arrière. « Une athlète très costaud, qui pèse, avec beaucoup d’énergie. » Son impact sera déterminant dans le parcours des Slovaques, qui retrouvent l’Euro après six ans d’absence.

Taille : 1,92 m Age : 21 ans Poste : Ailière-fort / Pivot Clubs 08-09 : Orenburg (Russie) Pays : Belarus

Taille : 1,90 m Age : 27 ans Poste : Ailière Clubs 08-09 : Brno (République tchèque) Pays : République tchèque

Taille : 1,95 m Age : 28 ans Poste : Pivot Clubs 08-09 : Fenerbahçe (Turquie) Pays : Turquie

Taille : 1,75 m Age : 29 ans Poste : Arrière Clubs 08-09 : Brno (République tchèque) Pays : Slovaquie

Ciamillo&Castoria / FIBA Europe

Ciamillo&Castoria / FIBA Europe

Ciamillo-Castoria/S.Silvestri / FIBA Europe

Garrett W. Ellwood/NBAE via Getty Images

EUROBASKET féminin • maxibasketnews 57

De gauche à droite : la Serbe Jelena Milovanovic, la Russe Maria Stepanova, la Hongroise Anna Vajda, l’Espagnole Amaya Valdemoro, la Biélorusse Anastasiya Verameyenka, la Tchèque Eva Viteckova, la Turque Nevriye Yilmaz et la Tchèque Zuzana Zirkova (avec le maillot de son club, Brno).


58

maxibasketnews

Eurobasket fémiNIN

LE MODE D’EMPLOI GROUPE A

GROUPE B Grèce

Lituanie

Biélorussie

République Tchèque

Lettonie

Russie

Italie

Espagne

Pologne

Turquie

France

Slovaquie

Hongrie

Serbie

Israël

Groupe D

Les matches sont donnés avec les horaires en France.

TOUR préliminaire

07.06.2009

D/1 D/2

Biélorussie - Israel Italie - France Israel - Italie France - Biélorussie

Liepaja (Liepaja Olympic Center)

D/4 D/3

07.06.2009

09.06.2009

A/1 Ukraine - Slovaquie A/2 République Tchèque - Espagne

12h30 17h00

08.06.2009

A/4 Slovaquie - République Tchèque 12h30 A/3 Espagne - Ukraine 14h45 09.06.2009

A/5 Ukraine - République Tchèque A/6 Espagne - Slovaquie

12h30 14h45

Liepaja (Liepaja Olympic Center) 14h45 19h30

08.06.2009

17h00 19h15

09.06.2009

B/6 Pologne - Hongrie B/5 Grèce - Lettonie

17h00 19h15

Valmiera (Valmiera Olympic Center) 07.06.2009

12h30 17h20

08.06.2009

Turquie - Lituanie Serbie - Russie

12h30 17h00

Turquie - Serbie Lituanie - Russie

TOUR qualificatif

11.06.2009

E/2 E/1 E/3

Équipe (B/3) - Équipe (A/1) Équipe (B/2) - Équipe (A/2) Équipe (A/3) - Équipe (B/1)

13.06.2009

E/5 E/4 E/6

Équipe (A/1) - Équipe (B/2) Équipe (B/3) - Équipe (A/3) Équipe (A/2) - Équipe (B/1)

15.06.2009

Équipe (B/1) - Équipe (A/1) Équipe (A/2) - Équipe (B/3) Équipe (B/2) - Équipe (A/3)

12.06.2009

F/2 F/1 F/3

Équipe (D/3) - Équipe (C/1) Équipe (D/2) - Équipe (C/2) Équipe (C/3) - Équipe (D/1)

12h30 19h15

F/5 F/4 F/6

Équipe (C/1) - Équipe (D/2) Équipe (D/3) - Équipe (C/3) Équipe (C/2) - Équipe (D/1)

F/9 F/8 F/7

Équipe (D/1) - Équipe (C/1) Équipe (C/2) - Équipe (D/3) Équipe (D/2) - Équipe (C/3)

14h15 16h45 19h15

Les 4 premiers de chaque Groupe de qualification sont qualifiés pour les quarts de finale. Les 5e et 6e sont éliminés.

TOUR final

Riga (LAT Arena Riga)

QUARTS DE FINALE 17.06.2009

43/A Équipe (E/1) - Équipe (F/4) 44/A Équipe (E/2) - Équipe (F/3)

16h45 19h15

18.06.2009

45/A Équipe (E/3) - Équipe (F/2) 46/A Équipe (E/4) - Équipe (F/1)

16h45 19h15

19.06.2009

CLASSEMENT 5 à 8 14h15 16h45 19h30 14h15 16h45 19h15

47/A Perdant (43) - Perdant (45) 48/A Perdant (44) - Perdant (46)

DEMI-FINALES

49/A Vainqueur (43) - Vainqueur (45) 50/A Vainqueur (44) - Vainqueur (46)

12h30 14h45 17h00 19h15

FINALes

Riga (LAT Arena Riga) 20.06.2009

14h15 16h45 19h15

FINALE 7e PLACE

51/A Perdant (47) - Perdant (48)

FINALE 5e PLACE

Groupe F

14.06.2009

09.06.2009

C/6 C/5

14h45 17h00

Les 3 premiers de chaque Groupe préliminaire sont qualifiés pour le tour de qualification (Groupes E et F). Les 4e sont éliminés. Les résultats entre les équipes du même Groupe préliminaire sont pris en compte pour le Groupe de qualification.

E/9 E/8 E/7

Groupe C

C/3 C/4

14h45 19h15

Groupe E

07.06.2009

B/3 Pologne - Grèce B/4 Hongrie - Lettonie

D/5 Biélorussie - Italie D/6 France - Israel

14h45 19h30

Riga (LAT Arena Riga)

Groupe B

B/1 Grèce - Hongrie B/2 Lettonie - Pologne

16.06.2009

Valmiera (Valmiera Olympic Center)

08.06.2009

Groupe A

Lituanie - Serbie Russie - Turquie

GROUPE D

Ukraine

PROGRAMME

C/1 C/2

GROUPE C

52/A Vainqueur (47) - Vainqueur (48) 14h15 18h45 19h15 14h15 16h45 19h15

FINALE 3 PLACE

12h30 14h45

e

53/A Perdant (49) - Perdant (50)

FINALE

54/A Vainqueur (49) - Vainqueur (50)

17h00 19h15


EUROBASKET féminin • maxibasketnews 59

LES SITES

NOS PRONOSTICS

Liepaja

Podium

l 85.100 habitants. Située sur la Mer Baltique. Le Liepajas Olympic Centre a été inauguré le 16 mars 2007. Il existe une tribune fixe de 1.132 places et une amovible de 1.410 places.

1 Russie 2 Espagne 3 République Tchèque

De la 4e à la 8e place 4 Lettonie

Valmiera

l À 100km au nord-est de Riga. 27.500 habitants. Le Vidzemes Olympic Centre date de la fin de l’année 2005 et sert également de patinoire. 550 places sont fixes, 1.500 amovibles, plus un balcon de 150 places au 2e étage.

5 France 6 Biélorussie 7 Ukraine 8 Italie

Éliminés en Qualification - Hongrie

Riga

- Lituanie

l Riga est la capitale de la Lettonie. Sa population en déclin est de 727.578 habitants dont 42,3% de Lettons et pratiquement autant de Russes. La Riga Arena a déjà accueilli le Championnat du Monde de hockey-sur-glace en 2006 sitôt sa construction achevée. Elle sert aussi de salle de concerts. Elle comprend deux restaurants et sa capacité est de plus de 11.000 places pour le basket. Le club de hockey du Dinamo Riga en est le club résident.

- Pologne - Serbie

Éliminés en Préliminaires - Grèce - Israël - Slovénie - Turquie

Le palmarès Année Sites

1938 1950 1952 1954 1956 1958 1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007

Rome (Italie)

Or

Italie Budapest (Hongrie) URSS Moscou (URSS) URSS Belgrade (Yougoslavie) URSS Prague (Tchécoslovaquie) URSS Lodz (Pologne) Bulgarie Sofia (Bulgarie) URSS Mulhouse (France) URSS Budapest (Hongrie) URSS Sibiu, Cluj (Roumanie) URSS Catania, Ragusa, Palerme, Messine (Italie) URSS Leeuwarden, Rotterdam (Pays-Bas) URSS Varna, Bourgas (Bulgarie) URSS Sassari, Nuoro, Cagliari (Italie) URSS Moulins, Le Mont-Dore, Vichy, Clermont-Ferrand (France) URSS Konin, Torun, Zielona Gora, Poznan (Pologne) URSS Maglaj, Brosanski Brod, Prijedor, Banja Luka (Yougoslavie) URSS Ancone, Senigallia (Italie) URSS Miskolc, Zalaegerszeg, Budapest (Hongrie) URSS Vincenza, Trévise (Italie) URSS Jerez, Puerto Santa Maria, Cadiz (Espagne) URSS Varna (Bulgarie) URSS Tel-Aviv (Israël) URSS Pérouges (Italie) Espagne Brno (Tchécoslovaquie) Ukraine Pécs, Zalaegerszeg, Budapest (Hongrie) Lituanie Poznan, Pruszkow, Katowice (Pologne) Pologne Orléans, Gravelines, Le Mans (France) France Pyrgos, Amaliada, Patras (Grèce) Russie Ankara, Bursa, Izmir (Turquie) Rép. Tchèque Chieti (Italie) Russie

Argent

Bronze

France Top-scoreuse

Pts

Lituanie Hongrie Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie Hongrie URSS Bulgarie Tchécoslovaquie Bulgarie Tchécoslovaquie Yougoslavie France Bulgarie Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie Yougoslavie Pologne Pologne Bulgarie Bulgarie Yougoslavie Tchécoslovaquie Yougoslavie France Italie Slovaquie France Russie Rép. Tchèque Russie Espagne

Pologne Tchécoslovaquie Hongrie Bulgarie Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie Bulgarie Tchécoslovaquie RDA Pologne Yougoslavie Tchécoslovaquie Italie Bulgarie Tchécoslovaquie Yougoslavie Tchécoslovaquie Hongrie Hongrie Hongrie Bulgarie Hongrie Slovaquie Russie Allemagne Russie Espagne Espagne Espagne Biélorussie

4e 4e 7e 6e 7e 6e n.q. 8e 10e 11e 11e 2e 4e 7e 4e 4e 11e n.q n.q. 8e 8e 8e n.q 2e er 1 tour n.q. 2e 1er 5e 5e 8e

20,8 24,0 20,5 19,0 20,0 25,3 22,2 21,7 24,4 23,8 22,0 24,2 20,9 19,3 24,4 21,6 21,6 19,7

Irène Guidotti (France) Marija Veger Demsar (Yougoslavie) Carla De Liefde (Pays-Bas) Rosa Castillo (Espagne) Bianca Rossi (Italie) Evladiya Stefanova (Bulgarie) Jasmina Perazic (Yougoslavie) Agnes Nemeth (Hongrie) Danira Bilic (Yougoslavie) Raziya Mujanovic (Yougoslavie) Zsuzsanna Boksay (Hongrie) Judith Balogh (Hongrie) Maryna Tkachenko (Ukraine) Malgorzata Dydek (Pologne) Malgorzata Dydek (Pologne) Lucie Blahuskova (Rép. Tchèque) Amaya Valdemoro (Espagne) Ann Wauters (Belgique)


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maxibasketnews

Par Laurent SALLARD

vidéos http://www.basketnews.net/asp.net/main.news/details.aspx?id=3117

(RE)DÉCOUVREZ

À l’initiative de l’Amicale des Internationaux et de Jacky Chazalon, Nicolas De Virieu a réalisé ce clip en hommage à Hervé Dubuisson. Figurant parmi les tous meilleurs basketteurs français de l’histoire, « Dub » a notamment terminé huit fois meilleur marqueur du championnat de France entre 1980 et 1989, avec un record à 55 unités sur un match. Également recordman des sélections en équipe de France, il fut le premier Français à porter un maillot NBA lors d’une Summer League avec les New Jersey Nets en 1984. À voir absolument, surtout pour les plus jeunes qui n’ont pas eu la chance de le voir jouer et d’apprécier son extraordinaire shoot.

photos : D.R. FFBB - Amicale des Internationaux - 2009

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HORS TERRAIN Rudy Gay Esprit frappeur, il s’essaye au base ball FORMAT GRAND ECRAN « Nuggets May-nia » Le Colorado retrouve avec Billups et Melo la folie du basket Arrêt SUR IMAGE LeBron, le shoot ! Pause sur le trois-points décisif incroyable du Game 2 ! INTERVIEW Dwight Howard Le meilleur pivot de la NBA répond aux questions de BAM ! Exclu ! PORTRAIT Artest, nature sauvage L’arrière de Houston semble avoir trouvé LA paix. Et son équipe a enfin la rage ! PORT FOLIO Duel de Western Kobe Bryant et Ron Artest nous ont régaléS. On en reprend !

+ NULLE PART AILLEURS Kobe sur grand écran BAM était à l’avant première du film de Spike Lee sur Bryant. GEORGE EDDY & JACQUES MONCLAR Les experts Ils ont tout vu, tout entendu. Vous saurez tout de ces playoffs. LE DOSSIER DRAFT De quoi ont-ils besoin ? Avant la draft, le point franchise par franchise des manques de chaque équipe. SCOUTING Hasheem Thabeet Le meilleur pivot de la prochaine draft a une histoire pas banale FLASH BACK Finals 1969 Bill Russel a eu une sortie épique, une sortie de champion. Et puis plus encore, les échos, nos rubriques, Style…


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maxibasketnews

Par Laurent SALLARD

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Maxime Bruno/Canal+

Venu à Cannes pour monter les marches en compagnie de sa femme Eva Longoria, Tony Parker en a profité pour faire un crochet par le plateau du Grand Journal de Canal+ pour y rencontrer son Guignol. Un double latex plus joufflu et moins élégant qui semble davantage amuser sa Desperate Housewife que lui.

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“QUOI DE NEUF

PRÉSIDENT ?” Mollière-Ciamillo-Castoria/FFBB

QUAND TP RENCONTRE TP

La Fédération a profité du week-end des finales de la Coupe de France pour officialiser son partenariat avec Warner Bros et les Looney Tunes. Bugs Bunny et Daffy Duck, entourant ici Bruno Schwobthaler (responsable de Warner Bros, à gauche) et Yvan Mainini (président de la Fédération, à droite), avaient fait le déplacement à Bercy pour l’occasion.


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maxibasketnews

Par Laurent SALLARD

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SIX ANS APRÈS

Élan Chalon

À l’occasion du tournoi international minimes organisé par l’Élan à la mi-mai, Andrea Meneghin (à gauche) était présent à Chalon-sur-Saône. Il a tenu à saluer Greg Beugnot (au centre), qui a été son coach à Varèse lors de la saison 2002-03. Resté fidèle à son club, l’ancien international italien, champion d’Europe en France en 1999, y entraîne aujourd’hui les jeunes. Des retrouvailles auxquelles s’est associé Stéphane Risacher (à droite), qui a souvent joué face à Meneghin, dans les compétitions européennes et internationales.

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Hervé Bellenger/IS/FFBB

TOUS SUR LE PARVIS

À l’occasion de la fête nationale du MiniBasket, un millier de jeunes basketteurs ont envahi le 20 mai dernier le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris. Répartis sur dix terrains, ils ont profité notamment des conseils avisés des joueurs du Paris-Levallois.


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maxibasketnews

Par Laurent SALLARD

VIDÉO http://www.basketnews.net/asp.net/main.news/details.aspx?id=3118

RETOUR AUX SOURCES

Photos : D.R. - Go Basket

Les membres fondateurs de la Slam Nation se sont retrouvés le dimanche 31 mai dernier à Orchies, à l’endroit même où quinze ans plus tôt avait été fondée la plus célèbre troupe de dunkers. Étaient annoncés Abdoul Bamba, Kadour Ziani, Steeve Lobel, Dejan Ristic, Duke Tshomba, Joachim Ekanga, Marlon Jules, Salomon Sami, Serge Moulare, Kevin Lescot, Gilles Tirilly, Nasser Soule, Laurent Cazalon et bien d’autres… Vous reconnaîtrez probablement la plupart d’entre eux sur cette vidéo de présentation de l’événement.

VIDÉO http://www.basketnews.net/asp.net/main.news/details.aspx?id=3135

HAISLIP ET MASSEY SAUVAGES

Photos : ACB tv

1

2

Le Madrilène Jeremiah Massey a fait le spectacle durant les trois matches de quart de finale qui opposaient le Real à Badalone. Il est omniprésent dans le Top 10 de ce premier tour de la Liga ACB. Des dunks surpuissants, dont un après un crossover renversant face à Jan-Hendrik Jagla, et surtout un contre d’une violence inouïe face au jeune Néerlandais David Norel, qui doit encore avoir mal au bras. À voir également dans ce clip la contreattaque et les appuis irréels de Ricky Rubio. La seconde vidéo regroupe les dix plus belles actions de Marcus Haislip, le marsupilami de Malaga. Des contres en haute altitude et des dunks sauvages comme s’il en pleuvait…


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* tableau d’équivalence: pointures us - pointures européennes - centimètres. le tableau d’équivalence n’est qu’une orientation. suivant la marque, de petites divergences sont possible.

tableau d’équivalence* hommes US

6

EUR CM

6+

7

7+

38,5 39

40

24

25

24,5

8

8+

9

9+

10

10+

12+

13

40,5 41

42

42,5 43

44

44,5 45

11

45,5 46

11+

12

47

47,5 48

13+

25,5 26

26,5 27

27,5 28

28,5 29

29,5 30

30,5 31

31,5

14

14+

48,5 49 32

15

16

49,5 50,5

32,5 33

33,5



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