Décembre 2020 by Basketball Magazine

BASKETBALL LE MAGAZINE DE LA

FÉDÉRATION FRANÇAISE DE BASKETBALL

AXEL JULIEN

LES BLEUS DANS LEUR BULLE COACHING ET 3X3 SANDRINE GRUDA

N°874 - DÉCEMBRE 2020

Amath M'Baye

ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 3x3 • VxE • 5x5 • SUPPLÉMENT

5x5

Andrew Albicy

C’EST UNE BELLE

”Nous avons la chance d’avoir des leaders qui transmettent aux autres.”

CORDINIER REPREND SON VOL

Vincent Collet

Bacot / FFBB

J’AI SAVOURÉ.

EDF MASCULINE

CHAMPIONNAT D’EUROPE 2022 Par Julien Guérineau

LES QUALIFICATIONS EUROBASKET 2022

PRESQUE À BON PORT L’Équipe de France a parfaitement négocié la deuxième fenêtre des qualifications à l’EuroBasket en remportant deux victoires en trois jours, à Pau.

Si mathématiquement l’Équipe de France n’a pas encore assuré sa place à l’EuroBasket 2022, elle a parfaitement respecté son plan de route en allant chercher, à huis clos dans la bulle sanitaire de Pau, deux victoires qui lui permettent d’envisager sereinement la dernière phase de qualification qui se déroulera au mois de février. Il lui faudrait essuyer deux revers face à ses deux concurrents directs, le Monténégro et la GrandeBretagne, et que ces derniers remportent leur rencontre face à l’Allemagne, qualifiée d’officepour être éliminée. Hautement improbable compte tenu du visage affiché par les Bleus. 35 joueurs différents ont participé pour la France aux qualifications pour la Coupe du Monde ou à l’EuroBasket depuis 2017. Pour un bilan de 13 victoires et 3 défaites. Aucun

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L’Équipe de France a parfaitement su s’adapter à des circonstances particulières et ceux qui l’ont représentée à Pau ont, une nouvelle fois, parfaitement rempli leur mission. "Je salue l’implication de tout le monde", a insisté Vincent Collet. "On m’a interrogé sur la possibilité de faire venir des joueurs d’Euroleague entre les deux matches. On ne veut pas faire ce choix-là. On veut faire le pari de responsabiliser les joueurs qu’on mobilise. Et pour l’instant on le fait bien parce que l’état d’esprit prime. Depuis trois ans c’est notre plus gros point fort." Cet investissement permet aux Bleus de se reposer sur ce que Vincent Collet définit comme leur identité depuis sa prise de fonction en 2009 : la défense. Une force d’autant plus nécessaire que les qualifications ne permettent pas de créer un véritable collectif alors que les compositions d’équipe sont fréquemment bousculées. "Il est difficile de bien attaquer après trois jours de vie commune. Les erreurs sont compréhensibles. On sait parfaitement que plus le temps de préparation est court et plus les aspects défensifs priment", estime l’entraîneur des Bleus.

autre pays européen ne peut se prévaloir d’une telle réussite et ce bilan souligne la grande qualité des joueurs français et la profondeur du réservoir tricolore. Les défaites de la Grèce, de l’Espagne, de la Lituanie et de la Serbie lors de la fenêtre de novembre démontrent à quel point l’exercice est périlleux pour les meilleures nations du Continent. Il y aurait beaucoup à dire sur la pertinence de ces phases de qualification en plein cœur de la saison. Et beaucoup a été dit. Si l’idée d’offrir au public (en temps normal) la possibilité de voir son équipe nationale évoluer à domicile est louable, la mise en pratique se heurte aux réalités d’un basket mondialisé dont les rapports de force sont bien éloignés de ceux du football, qui met en pause ses championnats pour que Neymar, Mbappe et autre Messi rejoignent leur sélection.

Allemagne bat France

83-69

Monténégro bat Grande-Bretagne

81-74

France bat Monténégro

85-66

Grande-Bretagne bat Allemagne

81-73

France bat Grande-Bretagne

79-56

Monténégro bat Allemagne

80-74

France bat Allemagne

86-74

Grande-Bretagne bat Monténégro

74-59

Classement

Pour

Contre

France

319

279

+40

Grande-Bretagne

285

292

-7

Monténégro

286

307

-21

Allemagne

304

316

-12

LE PROGRAMME Monténégro – France : 19 février 2021 Allemagne – Grande-Bretagne : 19 février 2021 Monténégro – Allemagne : 22 février 2021 France – Grande-Bretagne : 22 février 2021

Bacot / FFBB

RESPIRATION.

Andrew Albicy, Paul Lacombe, Mathias Lessort ou encore Amath M’Baye ont remporté une médaille de bronze avec les Bleus lors de la Coupe du Monde 2019. Leur place lors de la compétition mondiale, ils l’ont notamment obtenue en brillant à l’occasion des fenêtres de qualification. Des rendez-vous qui nourrissent les réflexions du staff technique de l’Équipe de France, comme en février dernier suite aux débuts de Guerschon Yabusele. "Ces joueurs on les utilise pour gagner les matches mais on les regarde aussi pour la suite." À Pau, celui qui a sans doute marqué le plus de points est Isaïa Cordinier. L’arrière de Nanterre 92 est arrivé dans le Béarn dans une forme éblouissante. 3e évaluation française de la Jeep®Élite (14,4 pts, 6,2 rbds), 7e évaluation d’EuroCup (15,8 pts, 5,8 rbds, 3,0 pds), son choix de rester en banlieue parisienne cet été semble pleinement pertinent : "Je savais qu’à Nanterre j’avais des responsabilités qui m’attendaient. Je m’entends très bien avec Pascal Donnadieu et c’est devenu presque comme une seconde maison." En Équipe de France, Cordinier a été logiquement installé dans le cinq majeur et a séduit. Non pas par des chiffres qui donnent le tournis mais par un engagement constant des deux côtés du terrain et une capacité à apporter dans des domaines déterminants lorsqu’il s’agit de construire la meilleure équipe possible : intensité, rebond, justesse, défense. "Je voulais montrer que j’avais progressé et que je pouvais apporter plus que lors de mes deux premières sélections. Mais il ne fallait pas tomber dans le piège et vouloir trop en faire", notet-il. Drafté en 2016 par les Atlanta Hawks, ses droits ont été depuis cédés aux Brooklyn Nets qui surveillent de près son évolution. Trois ans après sa décision d’effectuer une saison blanche pour soigner ses genoux, Cordinier devrait être particulièrement courtisé dans quelques mois. "Je me lève tous les matins et je travaille pour aller un jour en NBA. Et je suis quelqu’un d’assez têtu", sourit-il à propos de son avenir américain. Mais en attendant c’est l’Équipe de France qui profite de sa polyvalence. À 24 ans, celui qui rêve de marcher dans les pas de son père Stéphane, 72 fois international en handball et présent aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996, a peut-être signé un long bail avec laDÉCEMBRE sélection.2020 27

ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 3x3 • VxE • 5x5 • SUPPLÉMENT

5x5

Andrew Albicy

C’EST UNE BELLE

”Nous avons la chance d’avoir des leaders qui transmettent aux autres.”

CORDINIER REPREND SON VOL

Vincent Collet

Bacot / FFBB

J’AI SAVOURÉ.

EDF MASCULINE

CHAMPIONNAT D’EUROPE 2022 Par Julien Guérineau

LES QUALIFICATIONS EUROBASKET 2022

PRESQUE À BON PORT L’Équipe de France a parfaitement négocié la deuxième fenêtre des qualifications à l’EuroBasket en remportant deux victoires en trois jours, à Pau.

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Allemagne bat France

83-69

Monténégro bat Grande-Bretagne

81-74

France bat Monténégro

85-66

Grande-Bretagne bat Allemagne

81-73

France bat Grande-Bretagne

79-56

Monténégro bat Allemagne

80-74

France bat Allemagne

86-74

Grande-Bretagne bat Monténégro

74-59

Classement

Pour

Contre

France

319

279

+40

Grande-Bretagne

285

292

-7

Monténégro

286

307

-21

Allemagne

304

316

-12

LE PROGRAMME Monténégro – France : 19 février 2021 Allemagne – Grande-Bretagne : 19 février 2021 Monténégro – Allemagne : 22 février 2021 France – Grande-Bretagne : 22 février 2021

Bacot / FFBB

RESPIRATION.

5x5

”On veut faire le pari de responsabiliser les joueurs qu’on mobilise. Et pour l’instant on le fait bien parce que l’état d’esprit prime.”

Mathias Lessort

Vincent Collet

Joueur

Bacot / FFBB

À Pau, la France a totalement étouffé la Grande-Bretagne, incapable de mettre en place son basket. 48 heures plus tard, l’Allemagne a opposé bien plus de résistance mais à l’usure, les Français ont fini par faire la différence. Élément central de leur réussite, Andrew Albicy a parfaitement assumé son statut de capitaine. Absent en février il a démontré que sa présence change la donne dans la distribution du jeu, le tempo et surtout dans l’intensité défensive. "Nous avons la chance d’avoir des leaders qui transmettent aux autres", a remarqué Vincent Collet. "Andrew est la première lame de notre organisation défensive." En grande difficulté avec Gran Canaria dans le championnat espagnol (18e après 11 journées), Albicy a clairement apprécié son escapade paloise. Le plaisir était identique pour les autres internationaux qui évoluent à l’étranger et pour les nouveaux venus, désireux de profiter de l’opportunité qui leur est offerte de porter le maillot France. "C’est une belle respiration", souriait Vincent Collet lors de sa dernière conférence de presse. "J’ai savouré." Savouré le fait de retrouver un banc après neuf mois sans coacher une rencontre mais également celui de constater encore une fois la qualité du réservoir du basket français : "Nous avons beaucoup de bons joueurs. Et je trouve que de fenêtres en fenêtres, des joueurs évoluent et se rapprochent du haut niveau." Le prochain rendez-vous est fixé en février. Pour finir le travail.

Min

Tirs

3 pts

Pts

Guerschon Yabusele

61,1

3-5

60,0

4,0

1,0

1,5

0,5

1,0

14,0

Mathias Lessort

64,3

54,5

3,0

1,5

1,0

2,5

12,0

Amath M’Baye

48,4

4-13

69,2

4,0

1,0

0,5

0,3

0,5

10,8

Yakuba Ouattara

47,1

4-15

88,9

3,0

1,3

0,8

11,0

Moustapha Fall

80,0

50,0

7,0

1,5

0,5

2,5

2,0

9,0

Axel Bouteille

29,0

7-19

100,0

3,8

1,5

1,0

0,5

0,3

7,8

Andrew Albicy

50,0

2-6

75,0

2,5

8,0

1,5

4,0

7,5

David Michineau

42,9

0-1

100,0

1,5

2,0

1,0

1,8

7,0

Isaïa Cordinier

57,9

0-4

80,0

4,3

0,8

1,0

0,5

1,3

6,3

Jerry Boutsiele

44,4

33,3

2,5

1,0

0,5

1,0

4,5

Lahaou Konate

38,5

1-3

100,0

2,5

0,3

4,3

Alexandre Chassang

38,9

1-5

50,0

1,8

0,5

1,3

1,5

4,0

Axel Julien

36,8

1-11

2,3

3,0

1,3

2,0

3,8

Nicolas Lang

50,0

1-2

2,0

3,0

Hugo Invernizzi

20,0

1-4

1,5

0,5

1,5

Jonathan Rousselle

0,0

0-2

1,0

Entraîneur : Vincent Collet Assistants : Ruddy Nelhomme, Pascal Donnadieu, Laurent Foirest

28 BASKETBALL MAGAZINE

SANDRINE GRUDA

INTERVIEW

FIBA

“ÊTRE CHAMPIONNE D’EUROPE ET VISER LA MÉDAILLE D’OR AUX JEUX OLYMPIQUES” Propos recueillis par Arnaud Dunikowski

Présente au rassemblement de l’Équipe de France féminine durant une semaine le mois dernier, l’intérieure tricolore Sandrine Gruda (193 sélections) évoque pour BasketBall Magazine plusieurs sujets d’actualités qui la concerne : pandémie en Italie, sa saison avec Schio, ses ambitions pour les Bleues et son avenir.

PORTRAIT Sandrine

On garde le souvenir de vous confinée à Schio en mars. Avec un peu de recul, quel regard portezvous sur cette période difficile en Italie ? C’était très compliqué pour les Italiens, c’est le premier pays d’Europe qui a été touché par la Covid. Ils se sont sentis coupables quelque part d’avoir implanté le virus en Europe. Ils ont été assez stricts dès le départ. C’est un peuple très discipliné, je pense qu’ils ont bien géré la crise pendant un moment puis comme tous les pays d’Europe et du monde il y a cette deuxième vague à affronter.

Bacot / FFBB

5x5

ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 3x3 • VxE • 5x5 • SUPPLÉMENT

Comment s’est déroulé votre déconfinement ? Bien. Il faut déjà dire que j’ai bien vécu le confinement, c’était assez paisible. J’étais à Schio avec un accès à un jardin agréable, pas entre quatre murs. J’étais assez occupée aussi donc le temps pour moi est passé tranquillement. J’ai été déconfinée avant la France, j’ai pu retrouver mes petites habitudes.

Vous avez la meilleure évaluation du championnat italien en ce début de saison 2020/21. Comment vous êtes-vous préparée ? Franchement j’ai un bon mental et de bons acquis. Je n’ai pas fait plus que cela, j’ai fait le strict minimum pour garder les abdos, le gainage. Je n’ai pas profité du confinement pour, par exemple, prendre un coach perso. Je suis revenue un mois avant le début de la saison pour faire le camp d’entraînement avec l’équipe ce qui m’a aidée à rentrer dans le vif du sujet.

Gruda

Née le 25 juin 1987 à Cannes 33 ans 1,97 m Poste 4/5 à Schio (Italie).

À quoi ressemble l’organisation du championnat ? On a pu faire tous nos matches. Au début, ils testaient pas mal, une fois par semaine. Puis ils ont arrêté. On ne pouvait donc pas savoir s’il y avait des cas ou pas. Lorsque le nombre de cas a augmenté dans le pays, c’est là que la Fédération a mis des restrictions. Depuis deux semaines, on doit faire un test deux jours avant le match (interview réalisée le 12 novembre, ndlr). On joue également à huis clos.

DÉCEMBRE 2020

SANDRINE GRUDA

INTERVIEW

FIBA

“ÊTRE CHAMPIONNE D’EUROPE ET VISER LA MÉDAILLE D’OR AUX JEUX OLYMPIQUES” Propos recueillis par Arnaud Dunikowski

PORTRAIT Sandrine

Bacot / FFBB

5x5

ÉDITO • SOMMAIRE • ACTUALITÉS • BRÈVES • INTERVIEW • 3x3 • VxE • 5x5 • SUPPLÉMENT

Gruda

Née le 25 juin 1987 à Cannes 33 ans 1,97 m Poste 4/5 à Schio (Italie).

DÉCEMBRE 2020

5x5 Bacot / FFBB

5x5

Héléna Ciak

J’AI DE FORTES AMBITIONS, J’AI TOUJOURS ÉTÉ COMME ÇA.

Que pensez-vous des "hub", des bulles mises en place par l’Euroligue afin de pouvoir disputer la compétition ? C’est une très bonne idée. Aujourd’hui c’est compliqué d’envisager les voyages entre les différents pays d’Europe. C’est une solution assez sage puisqu’au moment où la FIBA prend cette décision, les choses se déroulaient plutôt pas mal. Ils ont été dans l’anticipation et c’est très sage de leur part. Schio est dans le groupe C avec Gérone, qui sera ville-hôte du premier hub, Ekaterinbourg et Riga. Est-ce un groupe abordable ? Il est plutôt abordable oui. Maintenant ce ne sera pas simple parce que le format est différent. Tout le monde va vouloir avoir une place et finir dans le carré final. Quelle est l’ambition du club dans cette saison particulière ? Schio a toujours pour ambition d’atteindre le Final Four. L’équipe est construite autour de cet objectif. On verra ce que ça va donner. Est-ce difficile de se motiver pour un stage avec l’Équipe de France sachant qu’il n’y a pas de match ? Avant de connaître l’objectif de ce regroupement, j’étais dans l’incompréhension. Il a fallu que je comprenne pour ensuite avoir l’élan de motivation nécessaire. Et quel est cet objectif ? Valérie Garnier l’a annoncé : créer une cohésion de groupe pendant ce stage, commencer à faire ça dès à présent. Et puis elle a présenté ceux de l’été 2021. Il y a justement une perspective inédite d’enchaîner un Euro en partie en France puis les Jeux Olympiques. Quel est votre sentiment ? J’ai de fortes ambitions, j’ai toujours été comme ça. Pour moi c’est d’être championne d’Europe. Puis comme je l’ai dit lors d’une 34 BASKETBALL MAGAZINE

interview pour la FIBA, je pense que nous sommes la seule équipe à pouvoir concurrencer les Américaines physiquement. Donc naturellement j’ai aussi envie de viser la médaille d’or pour les Jeux Olympiques. Si tout va bien, vous deviendrez la meilleure marqueuse de l’histoire de l’Équipe de France l’été prochain (il lui manque 41 points pour dépasser Isabelle Fijalkowski, ndlr). Est-ce dans un coin de votre tête ? Je n’y pense pas au quotidien. Tout simplement, c’est le constat que mes heures de travail payent. Les Bleues restent sur deux demi-finales consécutives aux JO. Quel est le potentiel de cette équipe pour 2021 ? Comme je l’ai dit, je vise la médaille d’or. Tokyo arrive mais est-ce que vous vous projetez déjà audelà et Paris 2024 ? Même si j’ai annoncé prendre ma retraite lors de Paris 2024, je n’y pense pas non plus au quotidien. Je prends les choses les unes après les autres, année après année et pour l’instant c’est Tokyo. Vous aurez 37 ans en 2024. Un joueur comme LeBron James en a 36 et domine le championnat NBA. Pensez-vous pouvoir durer et être performante aussi longtemps ? Je pense que c’est possible. Pas forcément pour moi mais pour les gens en général. Si une personne a une robustesse mentale et physique, parce qu’il faut que le corps suive, qu’elle évolue dans de bonnes conditions pour toujours rester au top de sa forme, bien accompagnée, je pense que c’est possible. Ça dépend vraiment de la volonté de chacun. On imagine qu’à 33 ans, on ne vit pas les annulations et les reports de compétitions de la même manière qu’à 20 ans. Avez-vous de l’inquiétude par rapport à tout ça ? Non. Je ne suis pas inquiète, je m’interroge. L’interrogation se situe plus au niveau de l’impact de la pandémie dans les secteurs d’activité qui dépendent du public, comme nous avec le basket féminin en France. C’est vrai que je me suis demandée quels étaient les emplois, les métiers qui allaient disparaître suite à cette crise sanitaire. C’est beaucoup plus large que ma personne.

JOUEUSES LFB À L'ÉTRANGER Par Arnaud Dunikowski

PARTIR, GRANDIR, REVENIR Quel est le point commun entre les internationales Helena Ciak, Endy Miyem et Valériane Vukosavljevic ? Elles ont toutes les trois vécu une expérience à l’étranger avant de revenir dans le championnat français. Une expérience désirée, difficile mais formatrice pour ces jeunes femmes, joueuses majeures dans leur club comme avec les Bleues. Comme tous les métiers, celui de basketteuse professionnelle a sa part de rêve, d’opportunités et de difficultés. S’exiler loin de la France pour vivre cette expérience à l’étranger, Endy Miyem et Valériane Vukosavljevic le désiraient. "C’était un objectif que je m’étais fixé dès le départ, que je voulais accomplir. Je pense que j’aurais été triste de ne pas l’avoir fait dans ma carrière", confesse Miyem. De son côté, l’ailière de Basket Landes "laissait le temps au temps. Je le gardais dans un coin de ma tête et quand l’opportunité s’est présentée, je l’ai saisie." Avec pour destination la Russie (Kursk) pour Miyem, la République Tchèque (Prague) pour Vukosavljevic. Partie en 2015 à Kursk, la capitaine des Bleues a servi d’éclaireuse pour Helena Ciak qui arrivera une saison plus tard alors que sa compatriote rejoingnait l’Italie : "J’ai appelé Endy tout de suite, je lui ai posé plein de questions. Je voulais avoir son ressenti", avoue la pivot. À 2.500 kilomètres de Paris, il faut s’adapter : "Ça a été compliqué, la Russie c’est particulier. C’est vraiment différent de la France dans tout, la mentalité, le paysage". "C’est le jour et la nuit là-bas", coupe Endy Miyem. Une culture bien plus européenne l’attend à Schio où elle reste deux ans. Un déracinement moindre également pour

Endy Miyem

D.R.

Quelle est la vie quotidienne maintenant ? La peur du virus est-elle toujours présente ? Je ne ressens pas que les gens ont peur du virus, je pense qu’il y a plus une frustration à vivre dans la restriction. Aujourd’hui, les difficultés financières prennent le dessus sur la santé.

FIBA

EXPÉRIENCE