Bref Aéro 359- juillet/août 2016 by Agence L'oeil et la plume

BREF Juillet/août 2016 • N° 359

AÉRO

ÉDITO

Rien ne change, mais tout change Après un Bref Aéro entièrement dévolu au congrès de l’AED de mai 2016, ce numéro revient à un format plus standard. Comme après tout congrès, les semaines qui ont suivi ont permis la mise en place des instances statutaires. Ainsi, vous lirez plus loin les noms des experts en charge des dossiers industriels ou sociaux dont s’occupe votre syndicat.

Sommaire

Le réseau développement durable, RSE et qualité de vie au travail démarre sur les chapeaux de roues. Vous pourrez lire, en septembre, un compte rendu de ses premiers travaux.

Actualités Les désignations

Élections de représentativité

36 congrès confédéral : nos élus

Nouveau comité directeur AED : les experts

Bref Aéro en lecture enrichie

ème

Mais le sujet phare du moment et auquel une grande partie de ce numéro est dédiée est l’arrivée du « Day One » pour la joint venture Airbus Safran Launchers. La CFE-CGC AED, fidèle à son habitude, s’est très tôt préoccupée de la création de cette nouvelle structure. Les militants des établissements d’Airbus (Aquitaine et Les Mureaux), d’Herakles (Bordeaux), Snecma (Vernon) et Arianespace se sont réunis, ont mis sur la table les différences et se sont soudés autour d’une position commune forte : « La CFE-CGC AED soutient la création de cette JV », car industriellement, elle fait sens. De par sa prise de position politique, la CFE-CGC AED est incontournable.

Le lean manufacturing a son experte ! 3

Incontournable, la CFE-CGC AED l’est aussi par son score électoral, arrivant de loin en tête en terme de représentativité au sein de la JV.

Vie des entreprises

Les équipes CFE-CGC AED, sous la houlette de Philippe Gery (délégué syndical central), sont prêtes à se lancer dans la négociation, longue et difficile, des nouveaux accords société.

Spherea Test&Services : point d’étape

Latécoère : entrée en zone de turbulences

Nos sections ont des idées : Roxel fête les femmes

Dossier Airbus Safran Launchers, ou la naissance du leader mondial de l’accès à l’espace

C’est dans l’air La perfection, ça se voit

POUR VOUS AVEC VOUS

PARTOUT

Pour Arianespace et sur un plan social, l’essentiel reste à faire. Le rachat des parts du CNES dans Arianespace par la nouvelle JV pose des questions sur l’articulation du management des dossiers et à n’en pas douter, introduit un nouveau risque de doublons. Dossier à surveiller de très près donc. Découvrez les coulisses de cette préparation en téléchargeant (si vous ne l’avez pas déjà fait à la réception du Bref Aéro 358) l’application Picture Extend sur votre tablette ou smartphone. Cette dernière vous permettra de vivre en live cette cohésion d’équipe. L’équipe CFE-CGC de la JV, ce sont bien sûr aussi les militants du Centre Spatial Guyanais. La CFE-CGC y est très fortement implantée. Là encore, laissez-vous guidés par eux dans une visite de leurs activités. Ils vous feront partager leur passion pour le produit et pour leur territoire. Avec cette nouvelle formule « enrichie », votre Bref Aéro ne change pas… mais change en profondeur ! Le syndicalisme n’étant pas un long fleuve tranquille, vous lirez deux témoignages d’entreprise bien différents : celui de Spherea, une ex filiale d’Airbus, ainsi que celui de Latecoère, dont la dette a été épurée par de nouveaux investisseurs, et qui se restructure afin de préparer un avenir industriel plus solide, et ce avec la mise en place d’un PSE hautement surveillé par la CFE-CGC. Enfin, vous ferez connaissance avec une des nouveaux membres de votre bureau syndical. Christelle Thieffinne y apportera ses compétences dans les domaines du lean management et de la compétitivité, nouveau maître mot de nos entreprises. « Mot » auquel la CFE-CGC consent une légitimité dans la vertu de défense d’emplois en France, mais « mot » à rayer du dictionnaire dans ses dérives orientées exclusivement sur le bénéfice des seuls actionnaires. Bonne lecture… et bon visionnage ! Ludovic Andrevon Président de la CFE-CGC AED

Actualités DES MILITANTS AED ÉLUS AU 36ÈME CONGRÈS DE LA CFE-CGC

Comité directeur de l’AED :

Les 1er et 2 juin se déroulait le congrès de la CFE-CGC à Lyon. Toujours fortement impliqué dans les différentes instances de la CFE-CGC, notre syndicat présentait plusieurs de ses militants à des postes électifs au sein de la confédération.

les nouveaux experts

Ont été élus au bureau de la Confédération :

Patrick Debaere :

Président du collège territorial

Jean-François Foucard :

Secrétaire National à l’Emploi

Anne-Catherine Cudennec :

Déléguée Nationale à l’International/ Europe

À l’occasion du Conseil national, qui s’est déroulé le 29 juin 2016, les experts AED ont été élus pour la mandature 2016-2020.

Développement durable et qualité de vie au travail : Lidwine Kempf Défense : Bernard Mathieu Développement syndical : Félix Chiaramonte

Ces élections confédérales ont laissé des postes vacants au sein de la Fédération de la Métallurgie, une élection a procédé à ces remplacements le 22 juin. Elle a conduit Fabrice Nicoud, CFE-CGC AED Airbus Group, au poste de Secrétaire National Emploi Formation au sein du bureau de la Fédération de la Métallurgie.

Résultats des élections de représentativité

Economie digitale/ numérique : Philippe Gotti Espace : Philippe Géry Europe/ international/ expatriés : Richard Arbo Mixité/ handicap/ diversité : Marie-Line Brugidou Prévoyance : Patrick Frodefond Seniors/ retraités : Jean-Pierre Gibeaud et Claude Banès

NOUVELLES DÉSIGNATIONS ARIANESPACE :

Grand chelem pour ARIANESPACE où la CFE-CGC remporte la totalité des sièges tant à Evry qu’à Kourou.

Bruno Ferry est reconduit en qualité de délégué syndical central.

AEROSPATIALE BATTERIES Bourges :

Lionel Duda est désigné délégué syndical. CHEZ DASSAULT DATA SERVICES avec 36,12 % au C.E., la CFE-CGC reste la 1ère organisation syndicale. Elle est majoritaire dans le groupe Dassault Systèmes. AIRBUS HELICOPTERS LA COURNEUVE porte la CFE-CGC au rang de 1ère organisation syndicale, avec une représentativité de 36,5 %.

DASSAULT DATA SERVICE :

Eric Gerschel est désigné délégué syndical.

SAFRAN (SIÈGE PARIS 15ÈME) :

Isabelle Bresson est désignée déléguée syndicale centrale et déléguée syndicale.

ASL : Au siège de SAFRAN, la CFE-CGC obtient une représentativité de 58,92 %, à laquelle il faut rajouter des élus obtenus au 2° tour des élections, à la suite de recours juridiques complexes. Dans la foulée, la CFE-CGC devient 1ère organisation syndicale du Groupe Safran avec 31 % des voix.

Enfin, avec la constitution d’AIRBUS SAFRAN LAUNCHERS, la représentativité syndicale au sein de ce nouveau Groupe a été calculée. Elle place la CFE-CGC en tête avec 25,8 %.

Philippe Géry est désigné délégué syndical central.

SOGECLAIR AEROSPACE Blagnac :

Sandrine Couderc est désignée déléguée syndicale.

ARIANESPACE Kourou :

Marie Villareal est désignée déléguée syndicale.

AIRBUS HELICOPTERS La Courneuve :

Jacques Rosse est désigné délégué syndical.

Lecture enrichie, mode d’emploi Un grand bravo à toutes et à tous, un grand encouragement aux équipes militantes déjà engagées dans leurs propres campagnes électorales ! Christophe Dumas Secrétaire Général CFE-CGC AED

Actualités

Le lean manufacturing

a son experte!

l’occasion du renouvellement de ses instances lors du 48ème congrès, le Bureau de l’AED s’est enrichi d’une secrétaire générale adjointe, spécialiste du lean manufacturing. Du lean…quoi ? La chasse aux gaspis dans la production…. dont les entreprises se sont emparée avec de bonnes et moins bonnes démarches. Afin d’avoir une veille très pointue sur ces méthodes, le Bureau a décidé de confier cette tâche à une spécialiste de la question en la personne de sa secrétaire générale adjointe, Christelle Thieffinne. Rencontre. Bref Aéro : Christelle, à quand remonte votre engagement syndical ? Christelle Thieffinne : Je me suis engagée, en 2004, lors des élections DP/ CE dans mon entreprise, Thales Avionics à Vendôme. J’aime mon entreprise et je voulais par cet engagement participer à la vie de celle-ci. J’avais été approché par deux syndicats, les contacts avec le responsable CFE-CGC étaient de qualité et j’ai opté, en qualité de cadre, pour la CFE-CGC. La structure de la CFE-CGC AED me plaisait beaucoup, notamment sur l’aspect sectoriel « métiers » et sur l’aspect catégoriel. Aujourd’hui, je suis déléguée syndicale dans mon entreprise, toujours sur le même site, je participe pleinement à l’amélioration de la politique de mon entreprise et à la défense de notre industrie.

BA : vous venez d’être élue au Bureau de l’AED et la question du lean manufacturing vous a été confiée. Que quoi s’agit-il et en quoi consiste votre mission? CT : la méthode est apparue, dans les années 80, chez Toyota, sous le nom de TPS (Toyota Production System). Le Massachussetts Institut of Technology l’a formalisée, par la suite, sous le nom de lean manufacturing. Le lean consiste à tourner toute l’organisation de l’entreprise vers la satisfaction client. C’est un système pour visualiser les problèmes du produit, du process et d’organisation, qui sont communément appelés gaspillages et taches à non-valeur ajoutée. Le principe est que chaque membre de l’organisation puisse contribuer et s’impliquer dans la conception de ses propres modes et environnement de travail. Cependant certains dirigeants n’en retiennent que les volets «gains de productivité» et «réduction des coûts». Dans ces conditions, le système mis en place conduit trop souvent à oublier les salariés. Au sein du Bureau, ma mission va consister, entre autre, à mettre en place une veille au sein des entreprises de l’AED sur ces pratiques. L’efficacité du Lean résulte à la fois de la compétence individuelle de chacun et de l’esprit d’équipe dans l’entreprise. Il impose ainsi à la chaîne hiérarchique de se comporter d’une manière totalement différente du manager tayloriste et de s’inscrire dans une logique d’amélioration long terme. Une équation difficile en période de crise…

NOM : Christelle Thieffinne Entreprise : Thales Avionics Vendôme Métier : Responsable lean manufacturing Formation initiale : Études en gestion de production et management de la qualité Mission au sein de l’AED : Secrétaire générale adjointe Hobby : danse modern’Jazz

Si on rajoute l’arrivée de la digitalisation et l’implantation de robots quelle va être, dans le futur, la place de l’humain dans nos entreprises ? Vers quel mode de management vont s’engager les encadrants de demain ? Autant de questions pour lesquelles nous allons tenter de donner des clés de lecture aux sections. À partir de ces données et études, nous pourrons établir les pistes d’amélioration de stratégie des entreprises et de transformation des modes de management. C’est un vaste chantier auquel nous nous attelons, mais il est indispensable d’en déchiffrer les codes.

Vie des entreprises

SPHEREA Test & Services : un point d’étape Depuis sa séparation, en juillet 2014, d’AIRBUS Group*, SPHEREA a dû se réapproprier les services transverses partagés (paye, comptabilité…) et a lancé ses premiers grands chantiers : nouvelle organisation, nouveaux produits, nouvelles démarches marketing vers nos clients. Un gros effort a été fait pour créer une Entreprise de Taille Intermédiaire (ETI), indépendante dans son fonctionnement et dans la réalisation de son avenir. Nos filiales anglaises, allemandes et françaises font aussi partie de l’aventure. La diversification de nos marchés vers l’énergie et le ferroviaire notamment est un complément à nos marchés historiques de l’Aéronautique et de la Défense**. Enfin, la bonne santé économique de SPHEREA a permis d’acquérir, dès 2015, une première société : Puissance-Plus. Ce n’est qu’un début pour tenir l’objectif de doubler notre chiffre d’affaires à l’horizon 2020.

Rendre SPHEREA attractive pour les futurs embauchés Sur le plan social, l’entreprise va devoir évoluer suivant le projet d’entreprise de la Direction et le plan de transformation associé, synthétisés par un gain de compétitivité de 10 %. L’objectif de ce plan est d’augmenter notre capacité d’adaptation, notre agilité et notre réactivité vis-à-vis des marchés. S’en est suivie l’annonce, en ce début d’année 2016, par la Direction, de renégocier globalement nos accords sociaux « Aérospatiale/AIRBUS ». Cette nouvelle a soulevé les protestations de toutes les organisations syndicales de SPHEREA, se référant à la lettre de 2014 du PDG qui garantissait le statu quo sur nos accords. Loin de penser que nos accords actuels nuisent à la mutation de SPHEREA, la CFE-CGC voit en eux le terreau idéal pour rendre SPHEREA attractive pour les futurs embauchés, car nous sommes convaincus que l’avenir de SPHEREA passe par l’embauche de jeunes ingénieurs aguerris dans les nouvelles technologies, notamment le numérique, mais aussi dans celles qui font notre spécificité.

SPHEREA n’a plus l’aura médiatique d’AIRBUS Group. Ceci va obliger notre société à faire la différence au niveau social pour attirer, embaucher et garder les jeunes et les spécialistes nécessaires à nos métiers. Le « dépoussiérage » de nos accords « Aérospatiale/AIRBUS» ne passera que par le dialogue social et une négociation gagnant-gagnant. La Direction de SPHEREA en est consciente et c’est dans cet esprit que nous avons commencé les négociations. Fort de ses résultats aux dernières élections professionnelles, la CFE-CGC SPHEREA prendra toute sa place comme force de propositions dans les futures négociations. *le Groupe AIRBUS reste toutefois actionnaire à 33,3% jusqu’à mi 2017. ** Voir le site SPHEREA http://www.spherea.com

Olivier Bussy Délégué syndical CFE-CGC SPHEREA Test & Services

Vie des entreprises

Latécoère :

entrée en zone de turbulences Sans parler d’un énième retour en arrière en ce qui concerne l’organisation... Il est clair que la Direction veut réduire la masse salariale de 20M€ !

Changement de manager en pleine tourmente Mi-juin, la CFE-CGC AED a été informée du projet de réorganisation de la société LATÉCOÈRE. Cette réorganisation s’accompagne de mobilités géographiques et d’un plan de licenciement collectif pour motif économique d’une ampleur inédite qui nous laisse avec beaucoup d’interrogations. Ce plan, dans sa définition actuelle, a pour conséquences 244 suppressions de poste et 70 modifications de contrat de travail. Pour la CFE-CGC AED, les aspects dits « industriels » portant sur une reprise de la valeur ajoutée en interne paraissent bien trop limités. • L’usinage n’est pas une fin en soi. Rares sont les pièces nues sur un avion. Pour la CFE-CGC AED, la logique voudrait que l’on crée un centre d’excellence pièces élémentaires comprenant usinage, tôlerie et traitement de surface. • L’ouverture d’un site en Bulgarie pour réaliser des sous-ensembles ne nous semble, dans l’état des choses, pas indispensable. • Le départ des “fuselages” vers Gimont, alors que notre Directeur Général nous disait, en janvier, « ne plus vouloir investir sur ces derniers », ne nous rassure pas pour l’avenir de ce site. • U n dépouillement de notre Bureau d’Etudes qui ne laisse pas présager d’un retour à un niveau de compétences nécessaire aux futurs lancements de nouveaux programmes. • Et tant d’autres…

Que penser de fonds d’investissement qui, quelques semaines après avoir validé un plan de restructuration de grande ampleur, limogent sans plus d’explications le leader de la mise en œuvre ? C’est ce que le groupe Latécoère vient de vivre avec la révocation de F.Michelland par les fonds Appolo Global Management et Monarch Alternative Capital, le 13 juillet 2016. - La plan Transformation 2020 n’était-il pas assez « ambitieux » pour les actionnaires ? - Pourquoi l’avoir, alors, validé en conseil d’administration le 6 juin 2016 ? - Quelles leçons en tirer pour les salariés lourdement impactés par le Plan de Sauvegarde de l’Emploi qui en découle ?

NOS SECTIONS ONT DES IDÉES La CFE-CGC Roxel fête les femmes Le 8 mars 2016, pour la journée des Droits de la femme, les sections CFE-CGC de Roxel ont innové en offrant à chaque femme de l’entreprise un bouquet de fleurs. Une opération secrètement organisée et parfaitement coordonnée pour la plus grande surprise, mais également la plus grande joie des 71 Roxeliennes réparties sur les différents sites du Plessis-Robinson (92), la Ferté-Saint-Aubin (45), Bourges (18) et SaintMédard-en-Jalles (33).

Autant de questions qui perturbent, s’il en était besoin, le climat social déjà bouleversé des sociétés du Groupe. Pour la CFE-CGC, ce revirement peut faciliter la montée de velléités de blocage systématiques, ce qui serait préjudiciable au traitement dans la négociation de ce passage périlleux pour l’entreprise alors même que les négociations débutent. C’est en tout cas dans un esprit de négociation que la CFE-CGC veut continuer à aborder le plan de Transformation 2020 ! La seule réponse que la CFE-CGC attend des dirigeants est leur volonté à assurer la pérennité du Groupe Latécoère, ainsi que le maintien de l’emploi en Midi Pyrénées, aujourd’hui et dans le futur. Thierry Thomas Délégué syndical central CFE-CGC Latécoère

Dossier le souci de l’autre sont le préalable à une action syndicale pertinente et efficace au service des 8 400 salariés de notre entreprise.

AIRBUS SAFRAN LAUNCHERS, C’EST QUOI ? Pourquoi fallait-t’il créer ASL ? C’était devenu une question de survie de la filière européenne des lanceurs, avec pour corollaires du statu quo la remise en cause de l’indépendance de l’accès à l’espace et du devenir de nos emplois. L’arrivée de nouveaux acteurs poussés par l’essor de l’économie du numérique (les fameux « GAFA »), aidés par une politique protectionniste des États-Unis dopant à la baisse les prix de lancements des satellites commerciaux, a bouleversé notre activité.

Airbus Safran Launchers,

ou la naissance du leader mondial de l’accès à l’espace Mi-2014, Airbus DS et Safran annoncent, à l’Élysée, la création de leur société commune : Airbus Safran Launchers. Cette restructuration industrielle est la prise de conscience que l’industrie doit se rassembler pour maintenir le leadership européen au lieu de promouvoir des stratégies partisanes. COMMENT LA CFE-CGC S’EST MISE EN MARCHE ? Six mois auparavant, sous l’impulsion de la CFE-CGC AED, un groupe de travail est mis en place au regard du fiasco annoncé du successeur d’Ariane 5. Il faut dire que, à cette époque, la définition d’Ariane 6 était loin de faire l’unanimité.

Depuis maintenant 30 mois, les équipes CFE-CGC d’Airbus DS, Herakles et Snecma Vernon, mais aussi Arianespace, se réunissent tous les deux mois. Au départ, cela n’a pas été simple, chacun avait tendance à positionner l’église au centre de son village. Au gré des rencontres, nous avons pris conscience de l’enjeu : c’est tous ensemble que nous disparaitrons, au profit des SpaceX et autres, ou que nous vaincrons. Nous nous sommes progressivement dit les choses sans détour. Nous avons pesé les enjeux industriels et sociaux, sans compter les renoncements symboliques au regard du fait que nous travaillons dans des sociétés à l’égo souvent démesuré. L’équipe CFE-CGC ASL est en ordre de marche. La dimension humaine y est au premier plan parce que le souci de soi et

Il fallait agir vite, passer d’une culture Technology driven à une approche Cost driven, sans pour autant relâcher les objectifs de performance et de fiabilité, diminuer le prix de vente de 50%. L’incontestable succès d’Ariane 5 et ses milliers d’ingénieurs et techniciens sont un atout pour nous réformer. La CFE-CGC a toujours considéré que nous pouvions relever les défis du Newspace et que l’immobilisme nous conduirait à l’impasse. ASL est maître d’œuvre du développement et de la production des lanceurs Ariane ainsi que des missiles balistiques de la force de dissuasion océanique française. ASL a aussi en charge la préparation du futur et assure le rôle de force de proposition avec le CNES français et le DLR allemand. Un mécano industriel complexe Cette réorganisation est apparemment une simple intégration verticale de la filière des lanceurs. Dans les faits, c’était un véritable défi par la complexité de sa mise en œuvre. Elle a nécessité une réorganisation complexe, tant pour réussir une « construction capitalistique » en 50/50 entre les deux industriels que pour satisfaire aux exigences des instances nationales et internationales, tout en tentant d’obtenir l’enthousiasme des salariés des sociétés d’origine. 8 400 salariés ASL comprend dix-huit établissements et sites (en France métropolitaine, en Guyane française et en Allemagne) et regroupe 8 400 salariés, sans oublier le savoir-faire de onze filiales et, dans un futur proche, l’arrivée d’Arianespace qui est l’opérateur clé de notre filière.

Dossier solide cohésion d’équipe nous permettra de porter et de faire aboutir nos dossiers comme nous l’entendons.

L’équipe ASL en séminaire

ASL, c’est principalement deux grands programmes ayant pour mission de gérer le civil et le militaire, et une fonction « opérations » structurée autour des technologies mises en œuvre. Il convient également d’y associer les activités de diversification hors lanceurs qui représentent pas moins de 20 % du chiffre d’affaires. ASL, c’est une société dont l’organigramme fait plus de 200 pages. Autant dire que l’organisation est loin d’être assimilée par les salariés et que des « ajustements » interviendront dans les mois à venir !

SEMINAIRE D’ARANCOU : SEULS NOUS POUVONS ALLER VITE, ENSEMBLE NOUS IRONS PLUS LOIN !

lement apprendre à connaitre l’autre. Dit autrement : mieux connaître soi et autrui pour aller plus loin et gagner ensemble. Les séminaristes se sont confrontés à l’indicateur de Myers-Briggs (MBTI) dont le principe est le suivant : les variations de comportement de chacun ne sont pas le résultat du hasard, mais la conséquence de préférences spontanées guidées par des dimensions dont chacune est caractérisée par deux pôles opposés. Leur combinaison définit un « type ». La finalité du MBTI est d’aider à mieux se connaitre et à se développer, à communiquer plus facilement. Son atout est aussi de comprendre l’autre, ses forces & faiblesses, atout considérable, notamment lors d’une négociation !

Telle est la devise de l’équipe d’élu(e)s et mandaté(e)s CFE-CGC ASL issue des sociétés d’origine qui s’est réunie durant 3 jours à Arancou, au Pays Basque, dans un gîte atypique situé sur les chemins de Compostelle.

Ce n’est pas pour rien si la plupart des membres des comités de direction des sociétés passent par de tels séminaires … Accueillis chaleureusement par des hôtes fantastiques, l’équipe CFE-CGC ASL a vécu un moment de partage, d’authenticité et de simplicité.

Ce séminaire avait pour vocation de fédérer notre nouvelle équipe ayant des histoires industrielles et sociales différentes ; il s’agissait aussi d’apprendre à se connaitre personnellement, mais éga-

La négociation des statuts sociaux d’ASL ne sera pas un long fleuve tranquille et, en tant que 1ère organisation syndicale d’ASL, la CFE-CGC sera attendue au tournant. C’est la raison pour laquelle seule une

LET’S GO ! Début juillet, nous avons distribué à tous les salariés un dossier « spécial Day One ASL ». Il est accessible sur notre site internet ainsi que via PictureExtend. Nous y développons les points suivants : • le management de la société ; • son modèle social ; • ASL ne se résume pas au programme Ariane.

UNE COMMUNICATION DIGITALE ACTIVE Parce que le bon vieux tract papier est essentiel, mais insuffisant et qu’on peut dire beaucoup de choses en moins de 140 caractères (!), retrouvez-nous sur notre site internet www.cfecgc-asl.org, ainsi que sur les réseaux sociaux Twitter : @cfecgcasl et Facebook : Cfe-Cgc Airbus Safran Launchers ! Dossier réalisé par la coordination CFE-CGC ASL : Moussa Amari, Loïck Courpron, Philippe Géry et Philippe Grapinet.

Visitez le Centre spatial guyanais avec nos collègues de Kourou et découvrez le séminaire ASL en vidéos.

LA CFE-CGC, 1ÈRE ORGANISATION SYNDICALE D’ASL Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Mieux encore : la CFE-CGC est la seule organisation syndicale à être représentative sur chacun des établissements d’ASL.

C’est dans l’air

La perfection, ça se voit La scène se déroule en avril, dans un grand hôtel. On doit y tenir, dans l’après-midi, l’assemblée générale d’un grand groupe aéronautique. Depuis le lobby, on voit circuler une foule très variée : club de retraités en goguette, trentenaires en tenue de jogging. D’en bas, on voit les coursives du 1er étage, lequel est d’ores et déjà occupé par les services financiers et de relations avec les actionnaires. Il s’y trouve quasiment une salle de marché de campagne. Jaugeons d’en bas l’ambiance d’en haut. Là-haut, il y a des codes précis. Tailleurs et costumes sont de rigueur. Chaussures élégantes, cravates obligatoires. Ça sent la classe. Pas le snobisme, juste : la Classe. Il y a du mouvement sur les coursives, on marche lentement, smartphone à la main, oreillettes blanches qui ressortent sur les tenues foncées. On joue une pièce de théâtre pour d’invisibles spectateurs. Arrive un monsieur avec un cordon orange et un polo, élégant, mais juste un polo. Il n’est pas du même monde, ça se voit tout de suite. Et en effet, il doit visiblement installer un logo autocollant sur une cloison mobile. Cet homme est hors du temps. Hors du moment. Il commence par pré-positionner l’autocollant. Recule. Évalue. Revient.

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Ajuste. Change la position de l’autocollant. Va chercher un mètre. Mesure la hauteur. Calcule l’espace libre en largeur pour bien mettre le logo au milieu de la cloison. Puis prend le risque suprême : enlève le papier protecteur et colle le logo. Tout ceci prend environ cinq minutes, cinq longues minutes qui font qu’on ne peut pas ne pas remarquer son manège. On en écrirait presque un « C’est dans l’air » pour Bref Aéro tellement cet exercice de recherche d’une perfection toute personnelle, devient caricatural. Caricatural peut-être, mais peut-être pas. D’en bas oui, c’est sûr. Mais d’en haut ? Ce monsieur aura mis toute son application dans son travail. Comme il est bien fait, les actionnaires ou membres du conseil d’administration qui passeront devant, ne le remarqueront même pas. Par contre, s’il y avait eu la moindre disproportion ou la plus petite irrégularité, on n’aurait vu que ça. En fin de compte, ce monsieur et son autocollant sont la parfaite allégorie des métiers de l’aéronautique, voire des métiers de l’industrie dans leur ensemble. Ce qui fonctionne n’émerveille plus personne, à commencer par les actionnaires d’ailleurs. Il est normal que les choses marchent. On est payé pour ça. On paye pour ça.

Juillet/août 2016 • n°359 Directeur de la publication : Ludovic Andrevon Ont participé à la rédaction : C.Dumas, O.Bussy, T. Thomas, P. Géry, C. Thieffinne, P. Grapinet, L. Courpron, O. Amari Crédits photos : © Spherea, Latécoère, Istock Crédits vidéos : CFE-CGC ASL/ CFE-CGC AED Guyane Bref Aéro est une publication bimestrielle de la CFE-CGC AED - 66, rue des Binelles 92310 Sèvres - contact@snctaa.fr Rédaction, conception, réalisation : Agence L’œil et la plume Enrichissement : Picture Extend by L’œil et la plume www.loeiletlaplume.com Impression : Imprimerie La Centrale de Lens Dépôt légal : août 2016 - ISNN : 0293-8251 - CPPAP : 0114S 08080

Tous les usagers que nous sommes ont le même raisonnement. Et comme salariés, nous sommes tous à notre façon des poseurs d’autocollants. Mais ce soir, une fois la fête finie et les quitus donnés, qui se souciera de ce logo sur cette cloison ? Qu’est-ce que ces cinq minutes de conscience professionnelle poussée à son paroxysme laisseront comme marque dans l’esprit du poseur de logo, ce soir, quand il ira se coucher ? Se sera-t-il senti utile à la société ? Ne pas exprimer de reconnaissance, finalement, n’est-ce pas anéantir tout le positif que le travail bien fait pouvait apporter à son auteur ? Sans le savoir et au travers de ces quelques lignes, au-delà d’un autocollant apparemment simple, ce monsieur nous aura pourtant interpelés, comme tant d’autres. Comme si un sens de la vie pouvait se lire dans la pose d’un logo sur une cloison. Gageons que dans les prochaines heures, vous qui êtes venus au bout de cette page, vous trouverez autour de vous d’autres poseurs d’autocollants. Pensez à les complimenter et à leur dire que la perfection, ça se voit ! Christophe Dumas Secrétaire général CFE-CGC AED