L'exemplaire volume XXI - numéro 6

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Volume XXII Numéro 6

le mercredi 27 MARS 2013

UNIVERSITÉ

Nouveau bar facultaire contesté

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QUÉBEC Chefferie du PLQ

Couillard en mode charme

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CULTURE «Par les mains pour les yeux»

La culture sourde à Québec

Loco Locass à Québec

Hautes études internationales

Un deuxième Louis Bélanger rendez-vous revient réussi page 7 page 3

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SPORTS «Hockeython de nuit»

Levée de fonds pour l’autisme Page 8

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Football Rouge et Or

Des attentes élevées page 8


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n i v e rsité

En b r e f Impératif français Gabriel NadeauDubois honoré

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’organisme Impératif français a remis son prix annuel à l’ancien coporte-parole de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), Gabriel Nadeau-Dubois. Il a été retenu grâce à son engagement du printemps dernier pour une meilleure accessibilité à la formation postsecondaire. L’organisme souligne également l’éveil social et politique qu’il a suscité chez les étudiants. (O.T.)

Simulation du Parlement européen Cactus pour financer le caucus

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a délégation de l’Université Laval pour la Simulation du Parlement européen Canada-QuébecEurope (SPECQE) tient une vente de cactus dans le hall du pavillon Alphonse-Desjardins jusqu’au jeudi 28 mars. C’est pour financer la prochaine rencontre SPECQE, qui aura lieu à Rome en août, que cette campagne de financement a été mise sur pied. La dernière réunion s’était tenue à Montréal en 2012. (O.T.)

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Congrès de l’Acfas L’UNESCO s’associe

’UNESCO a accepté de parrainer la 81e édition du congrès de l’Association francophone pour le savoir (Acfas) qui se déroulera sous le thème « Savoirs sans frontières». Six mille participants, provenant de plus de 30 pays différents, donneront vie au congrès qui se déroulera du 6 au 10 mai sur le campus de l’Université Laval. (O.T.)

Nouvelle programmation du PEPS Le printemps à l’extérieur

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e Pavillon de l’éducation physique et des sports (PEPS) offrira une nouvelle programmation printanière axée sur le sport à l’extérieur. Le PEPS organisera entre autres des ateliers supervisés d’entraînement extrême extérieur, de marche sportive et de conditionnement physique. Les terrains de tennis, de volleyball, de soccer et de basketball ainsi que le Golf Campus seront rouverts pour la saison. (O.T.)

L’Exemplaire, le mercredi 27 MARS 2013

Essor des cours à distance

Dans les livres, loin du campus L’avenir de l’enseignement

François-Olivier Marquis francois-olivier.marquis.1@ulaval.ca Cité Universitaire – L’essor de la formation à distance dans le milieu universitaire est non négligeable. Selon de plus en plus d’étudiants au Québec, il demeure beaucoup plus facile de rester dans son salon pour faire ses études au lieu de se déplacer dans une université.

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’essor de la formation à distance est impressionnant. La Télé-université du Québec (TÉLUQ) compte maintenant plus de 18 000 étudiants et le nombre continue de grimper. Selon Jean Robillard, président du Syndicat des professeures et des professeurs de la Télé-université, «il y a une tendance assez forte dans plusieurs universités du monde à offrir de la formation en ligne, surtout au premier cycle». Le marché du travail a beaucoup changé au cours des dernières décennies et cela a d’importantes conséquences sur la formation universitaire. C’est du moins ce que croit Éléonore Mainguy, étudiante depuis sept ans au baccalauréat en sciences humaines, lettres et communications à la TÉLUQ. «On reste moins longtemps à la même place et ça arrive qu’on ait à se spécialiser au cours d’une carrière», a-t-elle expliqué. «Une

fois engagé dans le système avec une maison et des enfants, on a besoin de deux salaires», a-t-elle précisé afin de faire comprendre les raisons qui poussent certaines personnes à choisir une formation leur permettant un horaire plus flexible. Malgré le fait que cette flexibilité soit souvent perçue comme un avantage des études à distance, elle peut également donner des maux de tête aux étudiants manquant d’autonomie et de discipline de travail. «On entend souvent le discours de la souplesse du temps d’étude, mais les étudiants sont tout de même soumis à un régime d’étude. On ne peut pas faire n’importe quoi, n’importe comment» a tenu à mettre au clair Jean Robillard. «Cet aspect-là, du moment qu’il convient est apprécié, mais le fait que l’on doive terminer sa session en 15 semaines surprend», a-t-il ajouté.

Photo Sonia Larochelle

Journée Carrière FSA

À l’ère du numérique, dans laquelle la société est plongée présentement, l’éducation suit la tendance et se modernise. Cependant, M. Robillard serait surpris de voir la Télé-université supplanter l’université traditionnelle. «Il y a de la variabilité que l’on retrouve dans l’un ou l’autre des formats», a-t-il dit avant de rappeler que «l’enseignement à distance ne convient pas à tout le monde». La formation à distance n’est pas une option connue de tous, particulièrement chez les plus jeunes étudiants. Coralie N’Djoré-Acka vient tout juste d’être admise à l’Université Laval et elle ignore si elle aura l’occasion d’expérimenter les cours à distance. «Si je me fie à ce que j’ai entendu, faire un cours à distance est synonyme de rush», a-t-elle lancé avec un brin d’hésitation dans la voix. Éléonore Mainguy ne va pas jusqu’à dire que l’université à distance deviendra un incontournable, mais elle la considère tout de même comme «l’avenir de l’enseignement adulte». «Sans la formation à distance, je n’aurais probablement qu’un DEC général en cinéma et peu de perspectives de carrière», a-t-elle admis.

Les femmes majoritaires

Les étudiantes forment environ 70% de la clientèle de la TÉLUQ. Jean Robillard n’arrive pas à expliquer ce phénomène, mais il croit que cette situation n’est qu’une conséquence de l’avancement des générations puisque la moyenne d’âge des étudiants de la TÉLUQ est de 32 ans. «C’est une génération de personnes moins présente dans les universités. Il y a 10 ou 15 ans, les femmes n’étaient pas majoritaires. Il y a un rattrapage à faire», a-t-il analysé.

Inquiétudes

Jean Robillard s’inquiète de la véritable raison qui pousse les universités à offrir toujours plus de formation en dehors des campus. «Derrière la prétention des universités d’offrir un enseignement de qualité, il y a le côté économique et la recherche du profit», s’est indigné M. Robillard. Cette recherche de profits par les universités québécoises les force à devenir extrêmement clientélistes. «Elles veulent aller chercher des parts de marché, ce qui est complètement idiot à mes yeux», a critiqué M. Robillard. Il a ajouté que les mots «parts de marché» et «éducation» ne devraient jamais se retrouver dans la même phrase.

Photo Simon Borelle

Chargés de cours de l’Université Laval

Foule record pour la 8e édition

Toujours sans contrat

Quelques 450 étudiants se sont présentés à la Journée carrière de la Faculté des sciences de l’administration (FSA) de l’UL, le mercredi 20 mars dernier. L’évènement organisé par les associations étudiantes de 1er et 2e cycles en collaboration avec le Service de placement (SPLA) et le centre de carrière, permet chaque année à une quarantaine d’employeurs de recruter des étudiants à même le campus. Cette journée amène aussi les étudiants à développer des liens d’affaires avec les entreprises et à se trouver un stage ou un emploi. Les employeurs proviennent majoritairement de la région de Québec, ceux de Montréal occupant également une part significative. Selon Annie Gignac, coordonnatrice au SPLA, il y a une prédominance d’emplois à long terme offerts. Les diplômés et les finissants sont donc particulièrement les bienvenus lors de cette journée de recrutement. Favorisant l’expansion de l’événement, la présence de compagnies telles que Costco, Winners et Target est motivée par l’implantation à l’automne 2013 d’une nouvelle concentration en commerce de détail dans le baccalauréat en administration. «On est parti il y a sept ans de vingt employeurs. On est rendus à quarante», a mentionné Mme Gignac. (S.L)

Les 1 800 chargés de cours de l’Université Laval, sans convention collective depuis décembre 2010, sont toujours loin de s’accorder avec l’administration. Une centaine de manifestants soutenant le Syndicat des chargés et chargées de cours de l’Université Laval (SCCCUL) ont effectué une marche symbolique sur le campus le jeudi 21 mars. Le Syndicat des professeurs de l’Université Laval (SPUL) était lui aussi présent, mais n’a pas désiré commenter. L’administration aurait fait «plus de 80 demandes de recul sur notre convention actuelle», selon le président du SCCCUL, Puma Freytag. Il estime que les siens ont «déjà fait beaucoup de compromis à la réécriture de la convention». L’administration a refusé toute demande d’entrevue. Le point d’achoppement, selon Mireille Boisvert, vice-présidente aux relations du travail au SCCCUL, est que «l’employeur veut rémunérer les cours différemment selon, entre autres, la formule pédagogique utilisée, c’est-àdire en fonction du nombre de crédits assignés à chaque cours ». «Un cours valant six crédits, enseigné par un chargé de cours, serait alors payé trois crédits», a-t-elle ajouté. (S.H-D et S.B.)


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Bar facultaire au pavillon Casault

Un projet contesté

Priscille Gélinas priscille.gelinas.1@ulaval.ca

Photo Yascha Wecker

«Le HEI est un croisement entre le droit, l’économique et la science politique, mais aussi d’autres disciplines comme le “management”, etc. Donc, ça prend une certaine versatilité» a expliqué M. Bélanger.

Nouveau patron aux études internationales de l’UL

Louis Bélanger reprend ses fonctions

Marie-Philip Chaput marie-philip.chaput.1@ulaval.ca Cité Universitaire – Le politologue Louis Bélanger a été nommé pour une seconde fois directeur de l’Institut québécois des hautes études internationales (HEI) de l’Université Laval. Au cours de ce mandat de trois ans, il tentera de réaliser des projets de développement stratégique. Il souhaite aussi apporter aux étudiants un univers d’apprentissage enrichissant.

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’est pour une seconde fois depuis 2005 que Louis Bélanger prend la barre de la direction des HEI. L’envie d’un retour à la direction a été motivée par des discussions sur de nouveaux projets qui pourraient voir le jour aux HEI. D’autre part, l’Institut vivrait, selon lui, un moment important dans son développement. «Les discussions qui ont eu lieu au sein de l’Institut étaient dans le cadre d’une réflexion sur un plan de développement stratégique. Je trouvais ça motivant et ça m’a donné la très forte envie d’être là pour poursuivre son développement», a expliqué M. Bélanger. Louis Bélanger souhaite enrichir le parcours des étudiants aux HEI de plusieurs manières et sur maints tableaux par les futurs et nouveaux développements de l’Institut. «Je veux leur apporter un milieu qui est riche d’un point de vue académique, mais qui est aussi riche en partenariats et en ouvertures avec le milieu», a-t-il expliqué. Il soutient que les étudiants de l’Institut, uniquement com-

posé de 2e et de 3e cycles, sont amplement capables d’étudier seuls. Toutefois, il croit que son mandat, ainsi que celui des HEI devrait être de les enrichir, de leur donner du contenu d’étude et de leur transmettre le plus de savoir possible.

«Je veux leur apporter un milieu qui est riche d’un point de vue académique.» - Louis Bélanger «L’Institut doit être un bon partenaire ouvert sur l’extérieur, ouvert sur les gouvernements, les entreprises privées, etc. Une fois rentrés à l’Institut, ils [les étudiants] doivent être nourris de ces collaborations-là, de ces ouvertures-là », a expliqué le politologue. M. Bélanger souhaite donner aux étudiants «l’environnement le plus dynamique, le plus excitant possible».

Un retour surprise

Cette envie de revenir à la tête des HEI après huit ans

d’absence semble avoir pris par surprise le nouveau directeur. «J’avoue qu’au départ, je ne l’avais pas considéré [le poste]. Je pensais que je ne ferais plus ça et j’ai changé d’idée», a-t-il admis. Ce dernier est soutenu par le précédent directeur des HEI, Pierre Lemieux. «Je souhaite à M. Bélanger de disposer des moyens financiers et des ressources intellectuelles pour mettre ce plan en œuvre», a-t-il dit. Pauline Curien, coordonnatrice développement, recherche et communications du HEI, croit que le directeur pourrait apporter quelque chose de nouveau. «Il est professeur de sciences politiques, alors que le directeur précédent est un professeur de droit. Celle qui l’a précédé était une avocate. Ils ont une façon différente de voir les choses», a expliqué Mme Curien. Le futur de l’Institut québécois des hautes études internationales s’approche d’une ère où les ouvertures vers de nouvelles facettes de concentrations dans le programme vont apparaître prochainement. «Pour ce qui est de l’enseignement, mon intention et celle de mes collègues est de s’ouvrir à de nouvelles concentrations au sein de l’Institut, afin d’offrir à nos étudiants des parcours spécialisés dans des secteurs qu’ils apprécient particulièrement», a expliqué Louis Bélanger. Le directeur se sent gratifié à la vue des étudiants qui s’épanouissent grâce aux apprentissages que les HEI leur procurent.

Cité universitaire – D’aucuns contestent l’ouverture prévue en septembre prochain d’un nouveau bar facultaire sur le campus de l’Université Laval. Situé au pavillon Casault, ce bar nécessitera une augmentation pendant deux ans de la cotisation des étudiants en communication publique de 5,00$ à 7,50$.

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elon Philippe PerreaultGendron, ex-responsable du Prolo Bar de la Faculté des sciences de l’administration, cette cotisation pour un nouveau «barfac» n’est pas vraiment une bonne chose. Lui-même client du Prolo Bar depuis quatre ans, M. Perreault-Gendron l’a également dirigé de 2010 à 2012. «Je ne crois pas que le timing est bon pour réaliser ce projet, car c’est énormément d’investissements en plus d’une compétition féroce sur le campus», a-t-il admis. La configuration du pavillon Louis-Jacques-Casault, qui ne pourrait pas donner un accès direct au bar, les frais de roulement et la complexité de l’administration d’un tel endroit sont des raisons qui font que, selon lui, le Département d’information et de communication n’est pas prêt à mettre un tel projet sur pied. «Avoir à le faire, il faudrait le planifier sur deux ans au minimum pour toutes les autorisations et pour l’achat d’infrastructures», a-t-il conclu. Le référendum sur l’augmentation des cotisations pour l’ouverture de cette nouvelle salle multifonctionnelle s’est clos mercredi soir dernier. Malgré les résultats plutôt concluants (73 «pour» et 13 «contre»), les opinions sur la question divergent encore. Par exemple, Roxanne StPierre, étudiante de première année en communication, abonde dans le même sens que M. Perreault-Gendron. S’il ne tenait qu’à elle, il n’y aurait pas eu d’augmentation des cotisations. «Déjà qu’on nous demande beaucoup d’argent pour diverses raisons, je ne crois pas que le bar va nous apporter du support [sic] dans nos études. Je ne pense pas que ce projet soit nécessaire pour nous apporter une meilleure qua-

lité d’étude sur le campus», a expliqué l’étudiante.

« Une petite cotisation »

À l’inverse, comme bien d’autres, Marie-Noelle Boucher, également étudiante au baccalauréat en communication publique, considère que cette hausse de 2,50$ vaut vraiment la peine d’être payée pour ce projet. «Si tout le monde y met du sien avec une petite cotisation, je ne vois pas où est le problème», a-t-elle affirmé. «Je pense que ce serait une bonne façon d’amener les gens en communication à se regrouper étant donné que les “mercredis de la com” au pub sont moins populaires qu’ils l’ont déjà été», a-telle précisé.

Avantages économiques

Mathieu Leblanc-Laberge, représentant de première année en communication, est le responsable du projet de «barfac». À son avis, l’idée qui se discute depuis déjà quelques années présente des avantages d’un point de vue économique. «La location de la salle pour les sous-comités serait gratuite et tout l’argent reviendrait à l’Association des étudiants en communication publique de l’Université Laval (AECPUL), donc aux étudiants», a soutenu le responsable. Celui-ci a également insisté sur le fait que ce serait un endroit où tous les étudiants des différents programmes du pavillon Casault pourraient se rassembler. En revanche, l’étudiant est conscient de la concurrence qu’il pourrait y avoir avec les cinq autres bars facultaires de l’Université Laval. Il soutient que celui du pavillon Casault serait différent puisque ce serait une salle «clés en main» où tout l’équipement resterait installé en permanence.


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Commentaire

La télémédiocrité

L’Exemplaire, le mercredi 27 MARS 2013

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Espoir trahi

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ne femme aux commandes du Québec. «Enfin !», ont dit plusieurs. Cette décision des Québécois est une première qui aurait dû marquer un tournant dans la manière de faire de la politique au Québec. Les électeurs de Mme Marois espéraient un renouveau de la politique provinciale, un vent de fraîcheur au féminin peut-être. Après la levée de boucliers du printemps 2012, le Québec méritait ce changement. Six mois et demi plus tard, force est de constater que nous, les électeurs, avons été crédules de fonder nos espoirs de changement sur notre chère Pauline. Révélant un opportunisme digne des plus grands politicards de ce monde, ses promesses n’ont été que poudre aux yeux des Québécois.

Alors qu’on pensait avoir tout vu, voilà que le «plus meilleur pays du monde» rivalise de mauvais goût avec une série documentaire mettant en vedette des agents des services frontaliers du Canada (ASFC) qui traquent des réfugiés clandestins. Cette honte télévisée, diffusée sur National Geographic, s’intitule Border Security. Ceux qui pensaient que le réseau se spécialisait dans les reportages animaliers se trompent! La loi du plus fort se transpose dans la jungle urbaine, où le lion est armé d’une matraque et, maintenant, d’une caméra. Une jungle où les médias deviennent des justiciers, des minutemen complices de la police. À-côté de ce concept nauséeux, ceux d’Occupation double et de Star académie paraissent du coup très inoffensifs.

La ministre responsable de la Capitale-Nationale, Agnès Maltais, semble d’ailleurs être rentrée dans le jeu politique de notre PM. À titre de ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Mme Maltais fait tout en son pouvoir pour briser le fameux cercle vicieux générationnel de l’aide sociale, en «incitant à l’emploi» dans la province. Pour y arriver, elle propose de faire des coupures dans l’aide sociale chez trois groupes de personnes en particulier : les 55 à 58 ans, les couples ayant la charge d’enfants préscolaires et les toxicomanes. Quoi de mieux pour briser ce cercle vicieux de l’aide sociale que de sabrer dans les dépenses du gouvernement accordées aux gens presque en âge de prendre leur retraite, et aux plus démunis dépendants du système québécois? C’est d’une logique implacable. Toutefois, il ne faut pas s’en faire, car selon le discours convenu d’Agnès Maltais, les prestataires seront gagnants. Tels un pêcheur et son hameçon, la ministre promet en effet une allocation supplémentaire aux prestataires qui participeront au programme «Tous pour l’emploi». Cette mesure péquiste témoigne d’un manque total de cohérence de la part de Pauline Marois, qui avait elle-même accusé le gouvernement libéral de faire une «lutte contre les pauvres» en 2010 lorsqu’il avait proposé de diminuer les prestations à l’aide sociale. Signe que même les femmes peuvent s’adonner à de la politicaillerie.

epuis sa première apparition en 1971 aux États-Unis, la téléréalité a fait de nombreux petits, souvent bêtes, superficiels et franchement vulgaires. L’imagination est sans limite pour faire grimper les cotes d’écoute: pratiques sexuelles tordues, personnalités limites, mentalités fermées, chirurgies esthétiques… Bref, le divertissement rime souvent avec malveillance et dénigrement.

Bien que le processus est malheureusement légal en apparence, il demeure incontestablement ignoble du point de vue éthique. Les participants ont tous soi-disant signé volontairement un formulaire autorisant la diffusion des images de leur arrestation. Mais dans quel état psychologique se trouvaient-ils? Apeurés? Désorientés? Maîtrisaient-ils assez l’anglais pour comprendre leur geste? Ceux qui étudient les effets psychologiques de l’exil sont unanimes: un clandestin qui risque l’expulsion à tout moment ne peut trouver la stabilité psychique. Quitter un pays en guerre ou dans lequel on est maltraité, et ainsi laisser derrière soi sa culture, ses proches, son travail, impose la perte d’une partie de soi. Ce n’est pas un geste irréfléchi. Pourquoi leur retirer la dernière parcelle de dignité humaine qui leur reste, celle qui les pousse à trouver un emploi au noir pour faire vivre leur famille et à tenter de comprendre les codes qui régissent notre société? On peut comprendre, d’un point de vue sociologique, l’existence de la téléréalité. Dans une société exhibitionniste, il y a les uns qui désirent la popularité instantanée et les autres, passifs, qui se projettent dans leur gloire. Dans le cas de Border Security, les sans-papiers recherchent l’anonymat, pas la célébrité. Je doute d’ailleurs qu’ils aient reçu un cachet pour les dommages moraux subis. Les producteurs de l’émission ont reçu l’aval du ministre canadien de la Sécurité publique, l’honorable [sic] Vic Toews. Plusieurs croient à une publicité des conservateurs, qui servirait à démontrer aux Canadiens paranoïaques mais surtout aux autorités américaines que nos frontières ne sont pas des passoires. N’est-ce pas ironique: nos voisins du Sud légaliseront sous peu près de 11 millions d’immigrants clandestins…

Marie-Michèle Genest

marie-michele.genest.2@ulaval.ca

Toujours sous le couvert de coupures budgétaires inévitables, le gouvernement compte maintenant retrancher 56 millions de dollars au budget des garderies, 37,9 millions des centres de la petite enfance (CPE) et 18,3 millions des garderies privées. «Je dois contribuer à l’effort budgétaire», s’est d’ailleurs défendue la ministre de la Famille Nicole Léger au sujet des CPE. Pourtant, selon le budget Marceau déposé le 20 novembre dernier, les garderies devaient être épargnées des coupures budgétaires en 2013-2014. L’obsession du Parti Québécois (PQ) à atteindre l’équilibre budgétaire le mène-t-il même à en oublier ses promesses électorales? La cerise sur le gâteau, c’est l’opportunisme avec laquelle les péquistes se sont emparés de la montée en popularité des carrés rouges pour gagner des votes auprès des jeunes. Avec l’attitude intransigeante de Jean Charest durant le printemps érable, Mme Marois s’est attribué le rôle de la sauveuse en ornant simplement son tailleur griffé d’un carré rouge. Elle avait promis l’annulation de la hausse des droits de scolarité annoncée par le gouvernement Charest à l’automne 2011 et la tenue d’un Sommet sur l’enseignement supérieur. Bien qu’elle ne se soit jamais engagée à maintenir le gel des droits de scolarité, elle avait assuré vouloir discuter de manière ouverte et honnête du financement des universités. «Il y a manifestement un ménage à faire et il faut donc parler de la gestion avant de parler de sous-financement ou de hausse des frais de scolarité», avait d’ailleurs affirmé Mme Marois durant la campagne électorale. Telle une superwoman, elle a travaillé avec acharnement pendant une grosse journée et demie pour faire le «ménage», avant d’annoncer l’indexation. Comme on dit : «faites ce que je dis, pas ce que je fais». Ayant malencontreusement omis (?), durant la campagne électorale, de mentionner ses intentions d’effectuer des coupures dans plusieurs secteurs, notamment à l’aide sociale et dans les garderies, Mme Marois peut aujourd’hui se considérer comme une vraie politicienne : opportuniste et électoraliste, certes, mais très peu visionnaire. Alors que les plus fervents péquistes se sentent aujourd’hui trahis par le PQ, qu’en est-il de Mme Marois ? Celle qui symbolisait la nouveauté, la fraîcheur dans le paysage politique québécois doit aujourd’hui faire face aux déceptions de ses électeurs, qui l’accusent d’avoir géré comme beaucoup d’autres avant elle, c’est-à-dire sans réelle conviction et dans la seule optique d’être réélue. Heureusement, elle devra répondre de ses actes aux prochaines élections.

Camille Bélanger-Vincent

camille.belanger-vincent.1@ulaval.ca

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Points de distribution du journal: Cité universitaire: pavillon Bonenfant, pavillon Casault, pavillon De Koninck, pavillon Desjardins, pavillon des Sciences de l’éducation, pavillon Pouliot, pavillon Vachon, pavillon Lemieux, pavillon Vandry, pavillon Palasis-Prince, Peps; Ville de Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Tribune de presse du parlement.


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Chambre de commerce gaie

Vers l’épanouissement au travail Stéphanie Jolicœur stephanie.jolicoeur.2@ulaval.ca Québec – Le président de la Chambre de commerce gaie du Québec (CCGQ), Marc-Antoine Saumier, souhaite que les entrepreneurs homosexuels puissent «être euxmêmes au travail». C’est ce qu’il a souligné lors de son passage le 20 mars à l’Université Laval dans le cadre de la Fête de la diversité sexuelle et de genre.

«T

u ne peux pas apporter ton plein potentiel à ton travail quand tu dois laisser une partie de toi à la maison», a déploré le président de la CCGQ, qui est aussi directeur de la commercialisation des fournitures chez Xerox Canada. «Quand tu te bâtis un réseau avec la CCGQ, tu n’as pas besoin d’être quelqu’un d’autre. Tu peux jaser de ta fin de semaine passée avec ton chum. Tu n’as pas besoin de te cacher à tes connaissances», a-t-il ajouté.

Une chambre de commerce comme les autres

«À la base, le but d’une chambre de commerce est de permettre aux gens d’affaires de se rencontrer, de bâtir un réseau», a rappelé M. Saumier. C’est le cas par exemple des Chambres de commerce de Québec et de Montréal, et des variantes culturelles telles que les Chambres de commerce juive et italienne. «La CCGQ est tout à fait dans la même veine. On a les mêmes objectifs. La différence, c’est que notre affinité particulière est l’orientation sexuelle», a avancé le président de la CCGQ. À ses yeux, le rôle du réseautage d’affaires chez les jeunes entrepreneurs est indéniable, car pour bâtir quelque chose d’important, il faut «s’inspirer de certaines personnes et comprendre d’autres réalités, d’autres environnements, avec lesquels on n’est pas familier». En tant que deuxième plus ancienne chambre de commerce gaie au Canada, la CCGQ a célébré l’année dernière ses 15 ans d’existence et compte aujourd’hui plus de 600 membres. Il s’agit d’ailleurs de la plus grande chambre de commerce LGBT (lesbiennes, gais, bisexuels et trans) au Canada.

Des entrepreneurs satisfaits

Danny Kronstrom est propriétaire de la boutique mode de

sous-vêtements et de maillots de bain pour hommes Un Style de Vie, située sur la rue Saint-Jean à Québec. D’après lui, le fait de pouvoir tisser des liens avec d’autres commerçants de la communauté gaie est «une portion très importante de son travail, en tout cas, pour une entreprise comme Un Style de Vie». La présidente du Groupe gai de l’Université Laval (GGUL) Anne-Sophie Ruest-Paquette, qui est aussi l’organisatrice de la Fête de la diversité sexuelle et de genre, estime que les activités sociales organisées par la CCGQ sont d’une grande utilité pour les entrepreneurs plus timides comme elle. «Pour moi, c’est très important de bâtir un réseau de contacts, mais ce n’est pas ce que je préfère de mes fonctions. Ce que j’apprécie des soirées de réseautage du CCGQ, c’est qu’il y a des gens plus entreprenants qui vont vers les plus gênés», at-elle fait remarquer.

Risque de ghettoïsation

Malgré le désir de la CCGQ de «ne pas être une chambre de commerce ghettoïsée», comme a tenu à le préciser son président, certains membres de la communauté homosexuelle considèrent que l’existence de la CCGQ conduit à «l’auto-marginalisation». «Personnellement, si on m’offrait d’être membre de cette chambre de commercelà, je dirais non», a affirmé Guy Langlois, écrivain homosexuel et fondateur d’une maison d’édition numérique. «Pour une entreprise qui n’a pas rapport, dans son essence, avec le caractère gai, je ne trouve pas ça utile», a-t-il ajouté, en précisant qu’il n’a pas pour autant honte de son orientation sexuelle. «Pour moi, c’est de la vie privée, et ça n’a pas à être associé avec le monde des affaires. Il y a une culture gaie, un monde gai, et mon entreprise n’a pas nécessairement à être associée à ça», a-t-il déclaré.

Photo Joëlle Lavoie

Robert Bourassa, détenant une statue à son nom devant l’Assemblée nationale, a lui aussi agi à titre de chef du PLQ alors qu’il n’était pas député en chambre, de 1983 à 1985.

Philippe Couillard à la tête du PLQ

Un chef sans siège le PLQ attend désormais l’opinion de la population. «On veut tendre la main, aller chercher les comQuébec – Malgré un plan d’action qualifié par certains d’im- mentaires sur le terrain et donc se précis, Philippe Couillard a été élu chef du Parti libéral du faire alimenter comme ça», a-t-elle Québec (PLQ) avec 58,5 % des 2636 voix de délégués libé- précisé. Joëlle Lavoie joelle.lavoie.4@ulaval.ca

raux. Sans siège à l’Assemblée nationale, il compte maintenant gagner le cœur des Québécois.

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’ayant pas été élu député aux élections provinciales du 4 septembre dernier, M. Couillard a aujourd’hui tout intérêt à présenter ses principales idées aux Québécois. «Le fait de ne pas siéger à l’Assemblée lui laisse le champ libre pour aller sur le terrain directement, faire une tournée des régions», a indiqué Philip Proulx, coprésident jeune durant la campagne de Philippe Couillard. «Si vous entrez à l’Assemblée nationale, peut-être que vous allez briller. Peut-être aussi que vous allez décevoir et vous enfarger», a affirmé Louis Massicotte, professeur titulaire au Département de science politique de l’Université Laval. «Des fois, ce n’est pas mauvais de se tenir un peu en réserve», a-t-il ajouté. Ce n’est pas l’avis de Guillaume Simard, porte-parole de la Coalition Avenir Québec (CAQ), qui a soutenu qu’«à l’Assemblée nationale ou à l’extérieur, il va nuire à son parti de toute manière». M. Simard est d’ailleurs convaincu que Philippe Couillard manque

d’idées concrètes à présenter aux Québécois. L’attaché de presse du Parti québécois n’a pas rappelé l’exemplaire pour commenter.

Un plan d’action contesté

Spécificité québécoise, éducation, innovation et réforme de la fiscalité : voici quelques-unes des principales thématiques abordées par Philippe Couillard durant la course à la chefferie du PLQ. Ses adversaires n’ont pas manqué de lui reprocher son manque de précision sur les réformes qu’il veut apporter dans ces domaines. Raymond Bachand avait d’ailleurs émis un communiqué de presse en février dernier pour dénoncer le «flou» des idées de Couillard. Pierre Arcand, député libéral de Mont-Royal qui appuyait Pierre Moreau lors de la course, a avoué que les idées de son nouveau chef «avaient besoin d’être travaillées avec le caucus et les militants». De son côté, la députée libérale de l’Acadie Christine St-Pierre, qui était dans le clan de Raymond Bachand, a souligné que les grandes lignes étaient tracées. Selon elle,

Le procès d’intention de M. Couillard

Après avoir laissé le gouvernement libéral en plan il y a quatre ans, Philippe Couillard se le fait aujourd’hui reprocher par la CAQ, entre autres, qui se questionne sur les vraies motivations de M. Couillard. «Maintenant que l’emploi qu’il convoitait comme chef du PLQ est libre, il a quitté le privé pour revenir en politique», a d’ailleurs laissé entendre Guillaume Simard. Pierre Arcand et Philip Proulx sont quant à eux convaincus de la bonne volonté de leur nouveau chef. «Ce n’est pas le premier élu à avoir quitté la politique, pour y revenir», a fait remarquer M. Proulx. «Philippe Couillard a encore le sentiment qu’il peut servir, comme tout le monde qui est en politique», a-til ajouté. Quoi qu’il en soit, après une victoire comme la sienne, M. Couillard n’a plus qu’à prouver ses aptitudes à titre de chef du Parti libéral, selon Louis Massicotte. «C’est à l’épreuve qu’on juge un chef», a-t-il conclu.


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En b r e f Festival d’été Weezer sur les plaines

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e groupe américain de rock alternatif Weezer, originaire de Los Angeles, se produira le 19 juillet prochain sur les plaines d’Abraham, dans le cadre du Festival d’été de Québec. Pour l’instant, ce serait le seul concert du groupe prévu au Québec. Le groupe mené par Rivers Cuomo ne s’est pas produit dans la Belle province depuis juillet 2011. Le groupe jouera aussi à Ottawa et à Toronto les 10 et 12 juillet. (M.C.-A.)

Kinomada 2013 Laboratoire pour la relève du cinéma

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endant une semaine intensive, réalisateurs, scénaristes, caméramans, preneurs de son, acteurs et monteurs débutants ou expérimentés s’unissent en petits groupes afin de créer des courts métrages. Pour sa neuvième édition, le projet d’origine québécoise Kinomada regroupe près d’une centaine de participants provenant de neuf pays. Fondé en 2009, Kinomada s’est associé avec les Rencontres cinématographiques de Québec afin d’offrir aux participants des ateliers sur différents métiers du cinéma. (M.M.G.)(J.F.M.)

Le Petit Prince La fin de l’innocence

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a pièce Le Bras canadien et autres vanités, qui se veut une version éclatée du Petit Prince, est présentée au Théâtre Premier Acte du 12 au 30 mars. La compagnie québécoise Des miettes dans la caboche s’est approprié le texte de Jean-Philippe Lehoux avec une mise en scène de chaos organisé, dirigée par Fabien Cloutier. (P.G.)

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Culture sourde

L’art sourd veut se faire entendre Marie Bisiaux marie.bisiaux.1@ulaval.ca Québec – La culture sourde peine à être reconnue sur la scène artistique québécoise. C’est ce qu’a démontré la conférence-spectacle Par les mains pour les yeux, présentée au Cercle par Marie-Claude Paradis-Vigneault, chargée de cours au Cégep du Vieux-Montréal, samedi, devant près de 70 personnes.

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elon Marie-Claude ParadisVigneault, la scène artistique sourde ne bouge pas beaucoup à Québec. «Québec possède beaucoup plus d’écoles oralistes que gestuelles, alors que Montréal présente un bassin important de personnes sourdes, avec des troupes de théâtre et d’artistes qui se développent», a-t-elle affirmé. La conférencière regrette surtout que l’identité sourde soit une forme artistique totalement méconnue. «Les gens sont vraiment étonnés que les sourds aient une expression artistique particulière. Souvent ils ne sont pas capables de s’imaginer un artiste sourd qui performe», a-t-elle expliqué.

Une forme d’art

Pamela Elizabeth Witcher, artiste sourde multidisciplinaire reconnue à Québec, a interprété, de manière déroutante, une chanson et un poème sur scène. Elle partage le point de vue de Mlle Paradis Vigneault. «Le grand public n’est pas habitué à cette forme d’art, c’est

très abstrait pour eux», a-t-elle déclaré. En effet, 98% des acheteurs de ses œuvres restent des membres de la communauté des sourds. Montréalaise née d’une famille sourde, Pamela Elizabeth Witcher a remarqué que «les entendants dans les domaines artistique et culturel ne font pas tellement d’efforts pour donner de l’accessibilité aux sourds dans la société». La jeune femme souhaite traverser cette barrière et faire partie intégrante des artistes sans être mise à l’écart.

L’essor de la culture sourde

Au contraire, Sylvain Gélinas, créateur de Cinéall Production des Sourds visant la diffusion d’un «cinéma sourd» auprès de sa communauté, québécoise et internationale, croit fortement en la scène artistique sourde. Selon lui, elle est en train de se développer doucement à Québec. Lina Ouellet, artiste qui a clôturé la semaine étudiante du Centre

Photo Marie Bisiaux

Selon Pamela Elizabeth Witcher, artiste sourde multidisciplinaire, «la poésie se rapproche de la 3D en comparaison avec l’écrit qui se limite à la 2D».

interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT), partage ce point de vue. Pour elle, le développement de l’identité sourde sur la scène artistique constitue une belle percée, même si c’est un domaine qui a souvent été oublié. «La communauté sourde revendique beaucoup la reconnaissance de la langue. C’est bien de la mettre en avant-scène mais on ne voit pas assez les artistes et surtout on ne les entend pas», a-t-elle remarqué. Selon elle, le problème est que certains artistes sourds eux-mêmes ne se définissent pas en tant qu’artistes. «Les modèles sont tellement rares que c’est difficile de seulement imaginer qu’il y a un créneau pour eux», a-t-elle expliqué.

Une nécessaire médiatisation

Directeur et fondateur du Centre d’Accueil, d’Éducation et d’Intégration des Sourds (CAEIS) au Bénin (Afrique occidentale), Raymond Sekpon propose des solutions au problème. D’après lui, pour que la scène artistique sourde se développe à Québec, «il suffit qu’il y ait une volonté politique et, du côté de la communauté sourde, une volonté d’aller de l’avant». Marie-Claude Paradis Vigneault a, quant à elle, évoqué le rôle des médias. «Si dans des émissions ou dans des films on voyait des artistes sourds, ça interpellerait un peu plus de monde», a-t-elle reconnu. Enfin, Sylvain Gélinas a affirmé que le meilleur moyen pour les sourds serait «d’avoir un porte-parole entendant reconnu».

Littérature francophone

La vérité à propos de Joël Dicker

Exposition Le monde du manga

es bibliothèques de Québec ouvrent grandes les portes du monde manga, ces bandes dessinées d’origine japonaise. Jusqu’au 28 avril, expositions, conférences et autres activités font découvrir ce phénomène culturel d’envergure mondiale. La bibliothèque Gabrielle-Roy propose notamment deux expositions : Manga - l’art du mouvement, et Raconte-moi un manga. Les visiteurs peuvent également participer à des ateliers artistiques et culinaires. (M.F.)

L’Exemplaire, le mercredi 27 MARS 2013

Rachel Lapointe rachel.lapointe.1@ulaval. ca

pas du tout», a déclaré le jeune écrivain en entrevue avec l’exemplaire à l’Ambassade suisse de Montréal.

Montréal – «Je me demandais qui allait bien vouloir lire un livre de 650 pages». Joël Dicker lui-même n’a pas pu prévoir le succès de son livre dans le monde littéraire, La vérité sur l’affaire Harry Quebert, paru en septembre.

En plus d’un succès immédiat en librairie, les droits du roman sont actuellement en cours de négociation pour une adaptation cinématographique. Bien qu’il n’y ait aucune confirmation à l’heure actuelle, la France et les États-Unis seraient intéressés. Puisque produire un long métrage tiré d’un roman de 650 pages implique des coupures majeures, M. Dicker ne souhaite pas nécessairement s’impliquer dans l’adaptation de son roman au cinéma. Au contraire, il désire le laisser vivre pour que le public puisse se l’approprier de différentes façons.

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Photo Rachel Lapointe

«Ce qui me plaît, c’est l’interaction avec les lecteurs. C’est ce que je recherche dans l’écriture, le partage», a avoué M. Dicker.

a vérité sur l’affaire Harry Quebert est le premier roman publié de l’écrivain suisse de 27 ans. Racontant l’histoire d’un jeune romancier essayant de prouver l’innocence de son ancien professeur d’université, l’œuvre littéraire a gagné le prix de l’Académie française ainsi que le Goncourt des Lycéens. Cependant, M. Dicker a été très étonné d’un tel succès. «Mon éditeur, Bernard de Fallois, a dû beaucoup insister pour que j’accepte de faire paraître ce livre au mois de septembre. Il a pressenti le succès, mais moi,

Chemin difficile

Depuis qu’il a gagné un concours de nouvelles à 19 ans, l’écriture est devenue une passion de plus en plus prenante pour M. Dicker. Mais être publié n’a pas été chose facile pour lui. En effet, ses six premiers romans ont été refusés,

tour à tour, par une vingtaine de maisons d’édition, avant que La vérité sur l’affaire Harry Quebert ne soit accepté par M. de Fallois aux Éditions de l’Homme. Selon l’auteur, son manuscrit a été accepté grâce à un changement dans son style d’écriture. «Pour mes six premiers romans, j’écrivais pour que ça plaise aux éditeurs. Et après six romans en six ans refusés, je me suis dit que j’allais écrire un dernier livre. Cependant, j’ai décidé de l’écrire pour moi, d’écrire une histoire qui me plaise», a-t-il affirmé, ajoutant qu’il avait employé le «je» pour la première fois dans l’un de ses romans. M. Dicker, qui ne se considère pas encore comme un écrivain, dit travailler actuellement à l’écriture de son prochain roman. Il souhaite apprendre de ses erreurs en recueillant le plus de commentaires possibles de ses lecteurs afin d’écrire un roman encore plus inspirant que le précédent.


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L’Exemplaire, le mercredi 27 MARS 2013

Variation S à Méduse

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L’énergie du nouveau printemps Juliette Gunther juliette.gunther.1@ulaval.ca Québec – Avec son œuvre originale Variation S, la compagnie Cas public a présenté sa nouvelle vision du Sacre du printemps des Ballets russes de Diaghilev à la salle multifonctionnelle de Méduse. Plus de 250 personnes se sont levées pour acclamer la performance des danseurs le 21 mars.

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ent ans après la création du Sacre du printemps de Vaslav Nijinski , la chorégraphe Hélène Blackburn a décidé de revisiter l’œuvre . Pour elle, c’était un «vieux rêve» de s’attaquer à cette «œuvre magistrale», comme l’a expliqué Pierre Lecours, répétiteur de la compagnie. Mme Blackburn offre ainsi une vision moderne mettant en scène sept danseurs, mélangeant la musique originale de Stravinsky et des sons plus électroniques d’aujourd’hui. Tout cela au service d’une danse mêlant plusieurs techniques, de la danse classique au contemporain en passant par le hip-hop. «Intensité, énergie de groupe et confiance», c’est comme cela que Roxane Duchesne-Roy, danseuse depuis neuf ans au sein de la compagnie Cas public, a décrit la pièce.

Dialogue avec l’œuvre

Selon Hélène Blackburn, il s’agit «davantage d’un dialogue avec l’œuvre que d’une nouvelle version». Ce ballet se veut une «surimpression entre le passé et le présent». Le message principal transmis au public était: «l’énergie!», s’est exclamée Roxane Duchesne-Roy. Sans réelle trame narrative, la chorégraphie et la mise en scène veulent montrer à l’auditoire «la jeunesse et le renouveau», a-t-elle ajouté. Cette énergie tant recherchée est «transmise par la musique», a affirmé Hélène Blackburn. Pour cette dernière, le public «doit sentir les choses, cela doit être kinesthésique». Elle a tenu à ajouter que pour elle, la danse est «un lâcher prise qui est très exi-

geant».

Hybridation des genres

La trame musicale de Variation S est un mélange de plusieurs versions du Sacre du printemps de Stravinsky, d’une bande sonore électronique et de percussions. Le compositeur Martin Tétreault «détourne l’objet de base, il joue avec le matériel», a expliqué Hélène Blackburn. Pour les danseurs, «cela dynamise et donne beaucoup plus de possibilités», a expliqué Roxane Duchesne-Roy. La chorégraphie est musclée. «Il faut aborder ma danse comme un marathon», a affirmé Hélène Blackburn. Le mélange des styles de danse est aussi une signature de la chorégraphe qui «aime hybrider les choses», comme elle l’a souligné. Pour la danseuse Roxane DuchesneRoy, cela «donne d’autres textures». La mise en scène, minimaliste, laisse voir les danseurs dans des tenues sobres qui s’apparentent à des tenues de répétition. «Je suis dans une période où je veux des choses simples», a justifié Mme Blackburn. Les seuls aspects qui rappellent la danse classique sont les pointes et des petites jupettes qui sont «des versions détournées du tutu classique», selon la chorégraphe. Elle a également fait le choix de laisser visibles les coulisses où on peut voir les danseurs changer de costumes. Cette démarche vient du désir d’Hélène Blackburn d’être «comme en studio, car le cœur de l’œuvre est dans la répétition», a-t-elle précisé.

Courtoisie Damian Siqueires

Une citation de Jean Cocteau était diffusée sur grand écran, derrière les danseurs au début du spectacle : « Lorsqu’une œuvre semble en avance sur son époque, c’est simplement que son époque est en retard sur elle ».

Photo Pascale-Sophie Lacombe

Biz (photo), Batlam et Chafiik sont en nomination pour la plus belle pochette d’album à la 42e édition des Prix Juno, qui sera présentée le 21 avril à Régina en Saskatchewan.

Loco Locass au Petit Champlain

Le Québec dans le cœur

Pascale-Sophie Lacombe pascale-sophie.lacombe.1@ulaval.ca

Québec – C’est les mains levées dans les airs et en criant «Québec!» à s’époumoner que la foule du Théâtre Petit Champlain a chaudement accueilli, en supplémentaire le 23 mars dernier, Biz, Batlam et Chafiik du groupe de rap engagé Loco Locass.

«I

maginez qu’on a rencontré une fille dans un bar, qu’on prolonge la soirée, qu’on fait l’amour et que deux semaines plus tard, elle nous rappelle!», s’est écrié Biz, en début de spectacle, faisant une métaphore sur l’essence même de la supplémentaire.

Dans une ambiance patriotique, les poètes indépendantistes ont partagé leur amour pour le Québec à travers des chansons de leur dernier album Le Québec est mort, vive le Québec!, sorti en juin 2012. Les textes tranchants de leur dernierné touchent à des sujets de société sensibles tels que l’intimidation, la misère, le suicide, l’aliénation et le nationalisme. Au visible plaisir de l’assistance, composée autant de babyboomers que de plus jeunes, le trio québécois a aussi interprété quelques chansons souvenirs des albums Amour Oral (2004), In Vivo (2003) et Manifestif (2000). Leur prestation était complétée par la collaboration d’une cantatrice professionnelle pour la pièce M’accrocher?, ainsi que celle du fils de Biz et de la fille de Batlam pendant Wendigo et La Perle.

«Ce que j’ai aimé le plus c’est la proximité avec le groupe», a commenté la spectatrice Gabrielle Durand après la représentation. Elle était déjà conquise puisqu’elle assistait pour la quatrième fois à un concert de Loco Locass. «Le groupe est énergique, ça allume la foule. C’est le fun quand tout le monde embarque comme ça», a raconté Simon Boilard, également présent ce soir-là. Dans une atmosphère festive, les spectateurs ont sauté et dansé du début à la fin.

Main dans la main avec les jeunes

Un an après les événements du printemps érable auxquels ils avaient activement participés, Loco Locass dit avoir confiance en la jeunesse québécoise. «Ces jeunes qu’on disait apolitiques, débranchés du réel, retranchés dans le monde virtuel, individualistes, tout à coup, on les a vu sortir dans la rue. Ça a été très révélateur de la créativité et de l’intelligence de nos jeunes, ça m’a redonné énormément confiance en eux», a affirmé Biz. De plus, le rappeur croit que la crise du printemps dernier peut

avoir résulté en un éveil politique pour les jeunes québécois. «Même si ça ne devait être que ça comme conséquence, ce serait déjà énorme d’avoir politisé une génération au complet. Et quand t’es politisé, tu ne l’es pas juste pour deux semaines, tu l’es pour la vie», a-t-il ajouté. Malgré leurs textes engagés, Loco Locass ne pense pas forcément avoir tenu un rôle initiateur à la politique pour leurs jeunes fans. Le groupe tient toutefois à être présent pour cette génération, en prenant encore comme exemple le printemps érable. «Quand ils nous ont demandé de faire un lipdub on était là, on a été dans les manifs avec eux, on a fait des spectacles pour eux autres, on les a accompagnés avec fierté. On les regardait comme des frères, et on était très très fiers de nos frères», a expliqué Biz. En guise de conclusion, Biz a opté pour une citation de Pierre Bourgault, qui a milité toute sa vie pour l’indépendance du Québec. «Il faut rester fidèle à ses rêves de jeunesse, ce sont les seuls».


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port s Football Rouge et Or

En b r e f R&O Ski Alpin Premier titre féminin depuis 1994

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’équipe des skieuses du Rouge et Or a remporté samedi dernier son premier titre provincial depuis 1994. Lors des deux dernières courses de la saison qui se sont déroulées à Stoneham, les lavalloises ont battu les Carabins de Montréal par 380 points. Laurence Vallerand, meneuse de l’équipe, a été proclamée championne individuelle et recrue de l’année par le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). (A-A.M.)

R&O Soccer Doublé lavallois

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es équipes de soccer intérieur masculine et féminine ont remporté le titre provincial ce dimanche au Stade TELUS-Université Laval contre les Carabins de Montréal. L’équipe féminine a gagné son premier titre provincial depuis l’instauration de la Ligue universitaire provinciale en 2008, avec une marque de 3 à 0. Les hommes, quant à eux, ont obtenu un gain de 1 à 0. (A-A.M)

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Plongeon de 3 mètres Abel raffle l’argent

a plongeuse Jennifer Abel a remporté la médaille d’argent au tremplin de trois mètres lors des Championnats du monde à Dubaï, aux Émirats arabes unis, vendredi dernier. La médaille d’or est revenue à la Chinoise He Zi, tandis que la médaille de bronze est allée à l’Ukrainienne Olena Fedova. La jeune athlète de 21 ans avait remporté auparavant l’épreuve de synchro en compagnie de sa compatriote Pamela Ware au tremplin de trois mètres. (F.N.)

Jeux Olympiques de Sotchi Trois diffuseurs pour une transmission historique

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adio-Canada et le Réseau des sports (RDS) pourraient se partager la retransmission des Jeux Olympiques de Sotchi l’année prochaine. Cette nouvelle est une première dans l’histoire de l’olympisme au Québec. La société d’État est en pourparlers pour trouver un troisième diffuseur. (F.N.)

L’Exemplaire, le mercredi 27 MARS 2013

Un trône à conserver Camille Ozuru camille-chieko-colette.ozuru.1@ulaval.ca Cité universitaire – «Sortir le meilleur de nous-mêmes et le meilleur de l’équipe». C’est ainsi que Seydou Junior Haïdara, receveur du Football Rouge & Or, définit l’état d’esprit actuel. En vue de la nouvelle saison de compétition qui approche, l’objectif de l’équipe est de maintenir son statut de meilleure équipe universitaire du Canada.

A

u retour de leur camp d’entraînement qui s’est tenu durant la semaine de lecture en Floride, Glen Constantin, entraîneur-chef depuis treize ans du Football Rouge & Or, est confiant. «La prochaine Coupe Vanier ayant lieu à Québec, on se doit de la mettre en objectif, surtout que c’est réalisable», a-t-il commenté. Pour Tristan Grenon, quart arrière du Football Rouge & Or, «l’équipe se porte super bien, la cohésion du groupe est super bonne, à date tout va à merveille». Pour sa part, Guillaume Rioux, receveur, pense qu’il est «important de passer à autre chose rapidement si on veut gagner un autre championnat national». «C’est encore loin, donc il faut y aller étape par étape», a-til ajouté. Selon lui, «chaque année, on a un bon recrutement et on a un bon noyau de vétérans aussi», ce qui ouvre la porte à la cohésion et l’efficacité. Quatre mois après leur dernière victoire au Championnat universi-

taire canadien, l’équipe est «dans le processus de recommencer une préparation pour cette prochaine saison». Selon Seydou Junior Haïdara, il faudra «travailler la chimie de l’équipe entre les nouvelles recrues qui rentrent et les anciens».

Nouvelles recrues

Pour ce qui est des nouvelles recrues, Frédéric Plesius, qui occupait la position de secondeur, sera remplacé par Maxime Drolet du collège François-Xavier-Garneau. Ce dernier a été élu l’an passé joueur défensif par excellence de la province de Québec. De ce fait, Glen Constantin pense «qu’il a l’opportunité de faire de belles choses pour nous». Pour Tristan Grenon, ce nouveau joueur «devrait faire sa marque». Aux côtés de Maxime, un nouveau joueur, Edward Godin-Gosselin, du campus Notre-Dame-de-Foy, rejoindra la ligne défensive. D’autre part, Vincent Desloges remplacera Arnaud Gascon-Nadon à la défense. Il pourra ainsi être

considéré comme «un joueur de premier plan». «Vincent Desloges, un nom que vous allez entendre», a assuré Tristan Grenon.

Objectifs professionnels

En ce qui concerne les joueurs déjà rattachés à l’équipe de Football du Rouge et Or, certains pourront prendre plus de place l’an prochain. C’est le cas des deux secondeurs Érik Morin, numéro dix, et Luka Ricard, porteur du numéro quarante-huit. L’objectif personnel de nombreux joueurs est de faire de leur passion, leur profession. «Mon but est d’accéder aux ligues professionnelles l’année prochaine», a affirmé Seydou Junior Haïdara. «La façon

dont je vois l’avenir c’est en tant que joueur professionnel. J’ai travaillé pour», a-t-il expliqué. Le receveur Guillaume Rioux s’est rendu au camp d’évaluation de la Ligue canadienne de football (LCF) à Toronto. Ce camp national, qui a eu lieu du 22 au 24 mars, va comporter, selon le site de la Ligue canadienne de football, différents tests physiques qui ne sont à la portée que des joueurs les plus talentueux. Ce camp va ainsi leur servir de tremplin. «Je vais faire tout mon possible pour bien y performer», a mentionné le receveur. «Mon but est d’être invité dans un camp d’entraînement professionnel», a-t-il ajouté.

Photo Camille Ozuru

Quelques joueurs du Football Rouge et Or étaient présents lors du camp d’évaluation régional de la LCF au Stade Telus de l’Université Laval.

«Hockeython de nuit» pour l’autisme

Caroline Savard caroline.savard.9@ulaval.ca

d’information et de sensibilisation.

Cité universitaire – Les étudiants en médecine de l’Université Laval organisent un tournoi nocturne de hockey amical, qui aura lieu le 6 avril prochain et qui permettra d’amasser des fonds pour l’organisme Autisme Québec. L’objectif est de récolter au moins 8 000$ pour aider les enfants atteints d’autisme ou du syndrome d’Asperger.

L’association de cette campagne de financement des étudiants avec Autisme Québec ravit d’ailleurs les administrateurs de l’organisme. «C’est une belle initiative puisque le financement est toujours un problème récurrent pour les organismes comme Autisme Québec», s’est réjouie MarieHélène Coulombe, responsable des communications.

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e tournoi ayant lieu annuellement depuis une dizaine d’années, les organisateurs de ce «hockeython de nuit» ont décidé, pour cette édition 2013, de parrainer un nouvel organisme. Offrant traditionnellement les fonds à la fondation Opération Enfant Soleil, ils ont cette fois choisi de donner de la visibilité et de l’aide à un organisme moins connu, mais tout aussi important : Autisme Québec. «Opération Enfant Soleil, c’est un bel organisme, mais qui reçoit

déjà beaucoup de fonds, et je sais que l’organisation Autisme Québec a beaucoup moins de moyens», a expliqué Antoine Lapointe, un des organisateurs de l’événement. Mis sur pied en 1976, Autisme Québec a été fondé par un regroupement des parents d’enfants touchés par l’autisme, qui désiraient mettre au point des services spécialisés. Avec le temps, l’organisme s’est peu à peu transformé afin de mettre en place des activités adaptées aux autistes et des campagnes

Aide bienvenue

Les fonds seront les bienvenus pour aider Autisme Québec à continuer sa tradition de camps d’été spéciaux pour les enfants et les adultes. «Notre camp d’été, le camp l’Escapade, va commencer très bientôt, et les fonds vont servir à le financer», a indiqué Mme Coulombe. Ce camp a été mis en place

pour venir en aide aux familles qui doivent composer tous les jours avec des enfants autistes ou atteints d’Asperger. «Un de nos mandats est d’offrir un répit aux familles avec des camps de fin de semaine, des camps de jours l’été, ou encore des camps de séjours de deux semaines pendant la saison estivale», a expliqué Kathleen Roy, coordonnatrice des services pour le camp. Un événement comme le Hockeython est essentiel à la survie de ces organismes, leurs fonds se récoltant en grande partie par des initiatives semblables. «Les dons s’amassent aussi par la cotisation des membres et l’organisation d’un brunch annuel, mais notre financement se fait surtout avec l’aide de nos partenaires financiers et d’initiatives de levées de fonds comme le Hockeython», a conclu Mme Roy.


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