Letzebuerger Land 15 du 14.04.2023

Page 1

Esthétiques politiques Le CSV préfère (presque) ne rien dire. Entre libéraux de gauche et de droite, le DP fait le grand écart. Le LSAP se présente comme vert et les Verts comme vertueux. Déi Lénk rêve de socialisme municipal, tandis que l’ADR met en garde : « op Schwéngefleesch gëtt net verzicht »

Snoezelen, SUVen a Sécherheetsfirmen Dans leurs programmes-cadres, les partis affichent les grands principes, que la pratique du pouvoir local finira par diluer. Une lecture croisée

Pourquoi faire simple si on peut faire compliqué La facturation électronique à l’État doit permettre des gains de productivité et de compétitivité. Louable sur le papier, cette mesure a du mal à passer le cap de la concrétisation, notamment auprès des asbl et des PME

Abwasser, Menopause und Psychotherapie Das Lëtzebuerger Journal hat seit vergangener Woche eine weibliche Doppelspitze. Ein Gespräch mit Chefredakteurin Melody Hansen und Direktorin Lynn Warken über OnlineJournalismus in Krisenzeiten und Empathie in Führungspositionen

„Total verkorkst“ Mit Fokus hat Frank Engel sich seine eigene CSV erschaffen. Nur viel kleiner, unbedeutender und wahrscheinlich auch kurzlebiger

Photo : Sven Becker

Unabhängige Wochenzeitung für Politik, Wirtschaft und Kultur

#15

70. Jahrgang 14.04.2023 ­

5 453000

174663

0 000000 000000

23015

5,00 €

23015


2

Land

T H E M A

14.04.2023

Communales 2005

Sven Becker

Martin Linster

Patrick Galbats

Communales 2011

Communales 2017

Esthétiques politiques Bernard Thomas

Les partis ont pondu leurs programmes-cadres pour les élections communales. Le CSV préfère (presque) ne rien dire. Entre libéraux de gauche et de droite, le DP fait le grand écart. Le LSAP se présente comme vert et les Verts comme vertueux. Déi Lénk rêve de socialisme municipal. L’ADR met en garde : « op Schwéngefleesch gëtt net verzicht »

Un poing recouvert de boue s’élance dans un ciel noir. Du feu et de la glace jaillissent. Pour la couverture de son programme-cadre, le CSV semble s’être inspiré du Marvel Cinematic Universe. L’esthétique dramatique colle mal à l’anémie du contenu. Le texte tient en seulement 17 pages. Offciellement, il s’agit de « Programmelementer », d’un « document de travail » duquel les sections locales peuvent s’inspirer… ou pas. Ce programme-cadre qui n’en est pas un, le CSV n’a même pas pris la peine de le traduire. Seule une version en luxembourgeois existe à l’heure actuelle. Le parti y promet pourtant au point 4.3 : « Mir wëllen e Kontext schafen, an deem kee Mënsch ausgeschloss ass oder vergiess gëtt ». C’est ce qu’on appelle une contradiction performative. Bourré de coquilles typographiques, le document exprime un certain embarras politique. Comment « cadrer » des élections communales tout en glorifiant l’autonomie des cent maires ? Du coup, mieux vaut s’en tenir à la portion (programmatique) congrue… Le CSV insiste, dès le début du document, sur le sacro-saint principe de l’autonomie communale qu’il voudrait « renforcer ». En même temps, il se présente comme le parti de Luc Frieden. Dès la huitième phrase, on lit : « D’CSV steet fir eng ëmsiichteg a kompetent Finanz- a Budgetspolitik an onse Gemengen ». Puis de revendiquer, une page plus loin, davantage de moyens financiers. La réforme des finances communales de Dan Kersch devrait être remise sur le métier afin d’« adapter » la répartition des subventions étatiques. Une demande, sans doute, des bourgmestres ruraux. « Tiny houses », « armoires à livres », « tiers lieux », « Bëschcrèche », « éclairage LED » ; tels sont les buzzwords des communales de 2023. On les retrouve dans les programmes-cadres de tous les partis, sauf celui des Pirates, qui n’a toujours pas été publié. Il sera avalisé dans trois semaines, ce qui devrait donner aux troupes de Sven Clement le temps de faire du copier-coller. Le programme-cadre du DP (trente pages) se lit comme un compromis bancal entre libéraux de gauche et de droite. Dans un chapitre, on met l’accent sur « l’égalité des chances », dans un autre, sur le tout-sécuritaire. (Surgit par exemple cette phrase aux consonnances autoritaires : « Il y a lieu d’étouffer à la source tout danger né d’une radicalisation et d’un extrémisme croissants ».) D’un point de vue économique, le parti reste pareil à lui-même, plaidant pour des « financements alternatifs », comme les partenariats publics-privés. Le contrôle des comptes devrait être exter-

nalisé : « Le DP défend l’idée que chaque commune doit se soumettre à un audit financier réalisé par un cabinet d’audit tous les douze ans ». Ce qui devrait réjouir les Big Four.

Comment « cadrer » les élections communales avec un programme commun tout en glorifiant l’autonomie des cent maires ? Le CSV a trouvé la réponse : En disant le moins possible

Le LSAP évoque l’histoire glorieuse (et largement passée) des bastions rouges. « Depuis 120 ans, le LSAP est fortement ancré dans les communes », lit-on dans le préambule. Après la défaite cuisante de la grève générale de 1921, le mouvement ouvrier avait changé de terrain de luttes. Il choisit les communes pour y construire un contre-pouvoir local. Cent ans plus tard, quasiment tous les fiefs sont tombés : Differdange en 2002, Bettembourg en 2011, Esch-sur-Alzette et Schifflange en 2017. À chaque fois, ce furent Déi Gréng qui permirent de former des majorités alternatives. En 2023, le LSAP verdit son discours. Il fait débuter son programmecadre par « environnement et climat », la première de ses cinq « priorités ». Très expéditif (19 pages sans les illustrations), le document se lit comme un tract. Sur de nombreux points, notamment écologiques, il s’avère plus explicite et radical que celui des Verts. Chez Déi Lénk, on rêve toujours du socialisme municipal. Les communes, veut-on croire, pourraient contribuer à « former des contrepoids écosocialistes dans une société capitaliste ». Mais l’ennemi est puissant : « Une coalition tacite d’intérêts composée de grands propriétaires fonciers, d’usuriers immobiliers, de banques et de multinationales », sans oublier leurs « alliés politiques et administratifs » (qui ne sont pas spécifiés). De la « remunicipalisation » des services privatisés à la multiplication des pop-up stores, les propositions de Déi Lénk restent pourtant plutôt tièdes. L’idéalisme réformiste amène même le parti à se fendre d’un plaidoyer pour l’autonomie communale qui devrait être « défendue et étendue ». Position surprenante, puisque, du logement abordable à l’aménagement du territoire, les communes apparaissent comme des forces conservatrices. Mais Déi Lénk garde espoir. Les communes pourraient « poser des accents politiques décisifs », tant dans la redistribution des richesses que dans la transformation écologique, lit-on dans le programme communal (23 pages). La révolution commencera par un poste au conseil échevinal d’Esch-sur-Alzette... « Un air propre, une eau claire et des forêts saines ». La phrase n’est pas issue d’une pub pour Evian mais du programme-cadre des Verts (44 pages). Celui-ci fait preuve d’optimisme technocratique. Par une multitude « de lois,

d’initiatives et de plans », les ministres verts auraient assuré que le Luxembourg fasse « un saut qualitatif ». La transition est présentée comme un moyen de « préserver notre prospérité » (qui serait « le fruit d’un effort collectif »). On l’aura compris, les Verts se voient comme vertueux. Ils promettent de protéger leurs électeurs contre les polluants et les nuisances sonores, et leur garantir un « déroulement digne » des cérémonies laïques, jusqu’aux inhumations dans les cimetières forestiers. L’ADR ne fait figurer la « Léift fir eis Natur an Emwëlt » qu’au vingtième chapitre (sur 22). Le programme de 41 pages fait la part belle au tout-sécuritaire et au nationalisme linguistique, sans oublier les animaux domestiques (« Well mir frou si mat den Déieren »). C’est également le seul parti à faire une critique de la « croissance », terme par lequel le parti entend « d’Zouwanderung ». L’ADR mène une guerre des symboles. Celle-ci porte sur d’abord sur une défrancisation de l’espace public. À commencer par les panneaux d’entrée de ville où l’ADR aimerait voir le nom luxembourgeois « am Fettdrock » et le nom français « méi kleng an a Kursivschrëft drënner ». Les publications officielles devraient être en luxembourgeois, « mais peuvent être complétées » par des traductions. Le programme-cadre de l’ADR n’a, lui, pas été traduit. L’ADR glose longuement sur la promotion « vun eiser Kultur, eisem Patrimoine an eise Traditiounen » qui seraient fondées sur ce que le parti désigne par « valeurs judéo-chrétiennes ». Les « traditionnell chrëschtlech Fester » devraient être « respectées », écrit l’ADR. Et de citer le pèlerinage de l’Octave, le « Klibberen », le Te Deum, Toussaint… Bref, le catholicisme est vidé de son essence et réduit au folklore. Il devient ainsi un dispositif identitaire et exclusif. La violence symbolique atteint son paroxysme à la page 12 : « An de Kantinne gëtt och Fleesch ugebueden an op Schwéngefleesch gëtt net verzicht », y lit-on. (Dans ses questions parlementaires, Fernand Kartheiser se fait un plaisir de célébrer les « Lëtzebuerger Iessgewunnechten », citant de prétendues « wëssenschaftlech Erkentnisser » qui prouveraient « de Wäert vu Schwéngefleesch bei enger gesonder Ernierung ».) L’ADR affiche la couleur lorsqu’il évoque les demandeurs de protection internationale : Surtout pas de système de quotas communaux, il faudrait d’abord demander aux riverains s’ils veulent bien accueillir « les migrants ». Quant aux réfugiés qui ont obtenu le statut, ils ne devraient pas « de Gemengen zur Laascht falen ». C’est ce que l’ADR appelle « eng respektvoll Integratioun ».

.


3

Land 14.04.2023

T H E M A

Snoezelen, SUVen a Sécherheetsfirmen Bernard Thomas

Dans leurs programmes-cadres, les partis affichent les grands principes, que la pratique du pouvoir local finira par diluer. Une lecture croisée À chaque parti ses gimmicks électoraux. Le CSV promet « eng öffentlech Veloswäschstatioun » et une salle pour « le yoga, la sophrologie et la gym douce ». Le DP rêve d’« espaces canins attrayants » avec des « parcours homme-chiens [munis] de vidéos à code QR et de panneaux d’exercice ». Les Verts veulent lancer des « monnaies locales » pour soutenir les commerçants et des « moutons itinérants » pour pâturer les prairies. L’ADR s’engage pour des « cimetières d’animaux » et des « bourgmestres à temps plein » pour chacune des cent communes. Les élections communales se gagneront par la politique du trottoir. Mais, sur le papier du moins, les partis se doivent de prendre position sur les sujets sérieux que sont le climat, le logement et l’éducation. Après la canicule de 2019 et les inondations de 2021, tous évoquent ainsi les nouvelles réalités climatiques. Déi Gréng consacre ainsi un chapitre entier à la « résilience », tandis que le LSAP plaide pour « un descellement maximal » des sols. Même l’ADR se soucie des « Wiederextremer » auxquels il faudrait s’adapter, tandis que le CSV parle de « plans canicule » communaux et le DP de végétalisation « adéquate ». Les réaménagements récents de Hamilius, de la Place de Paris et du Knuedler parlent une langue plus minérale. En matière d’urbanisme, des divergences programmatiques apparaissent. Ainsi, le CSV n’exclut pas la possibilité d’étendre les périmètres de construction. Affichant fièrement son idéologie propriétariste, l’ADR n’y voit pas de « tabou absolu », tout en s’offusquant, quelques phrases plus loin, du « bétonnage » de la nature. Déi Gréng disent renoncer à « toute extension globale », tandis que le LSAP se positionne contre une « expansion inutile ». Le premier plaide pour une « densification intelligente », le second pour « une densification maximale » des nouveaux projets de construction. Peu importe que le député-maire de Dudelange (et président du LSAP) se soit battu des années durant pour un faible degré de densité du quartier Neischmelz. Comme la plupart des politiciens locaux, Dan Biancalana invoqua l’« acceptation » des riverains, le « trafic » et la « qualité de vie ».

Les Verts proposent un « contrôle de durabilité », et ceci pour tous les projets de construction publics ou privés. La même idée se retrouve dans les programmes de Déi Lénk et du LSAP. Elle rappelle le « Nohaltegkeetscheck » pour les projets industriels qu’avaient annoncé la ministre verte Carole Dieschbourg et son collègue socialiste Franz Fayot au lendemain du fiasco Fage, en septembre 2020. Le comité interministériel fut long à se mettre en place, le ministre de l’Économie concédant récemment qu’aucun dossier n’avait jusqu’ici été « définitivement avisé ». Une transposition sur le terrain glissant des communes s’avérera donc délicate. La photovoltaïque, grande gagnante de la transition énergétique dans le monde, est largement absente des programmes-cadres. La plupart des partis se bornent à promettre que les administrations commenceront par équiper leurs propres toits. L’attention se fixe sur les éoliennes. L’ADR en salue « la règlementation sévère », le DP promet une « étroite collaboration » avec les riverains, afin de répondre aux « éventuelles inquiétudes », les Verts espèrent intéresser les citoyens « en tant que co-exploitants ». À l’aube des élections, tous vantent la « Biergerbedeelegung », quitte à risquer la paralysie Nimby. Pareil à

Le DP fait débuter son programme-cadre par les enfants, l’école et « l’avenir ». Les libéraux promettent de réussir au niveau communal ce qu’ils ont raté au niveau national : « Chaque enfant doit avoir accès à une école à journée continue ». Le CSV reste aussi vague que possible : « Mir wëllen d’Méiglechkeeten vun der Ganzdagesbetréiung iwwerdenken ». Le LSAP parle pudiquement de « garde d’enfants de qualité à temps plein », pressentant que le mot « Ganzdagschoul » provoquera l’ire des enseignants, puissant groupe électoral. Le parti socialiste veut une chose et son contraire. D’un côté, il plaide pour des « communes autonomes et souveraines », de l’autre, il revendique « un concept pédagogique uniforme » qui assurerait « l’équité des chances entre les enfants dans toutes les communes ». Puisque plus personne ne croit en la faisabilité d’une « Ganzdagschoul », tous souhaitent un « rapprochement » entre écoles et maisons relais, c’est-à-dire entre enseignants et éducateurs qui le plus souvent ne s’apprécient guère. La question du « tourisme scolaire » n’est soulevée par aucun parti. Cette pratique est tellement répandue que sa politisation relèverait du suicide électoral. Quant à redessiner les cartes scolaires pour briser les ghettos et assurer un mélange sociolinguistique entre écoles, cela reste du domaine de l’impensable. Déi Gréng préfèrent donc parler d’« airtramps » et d’espaces « snoezelen ». Le

LSAP évoque bien la « fracture éducative », mais ne propose pas de solutions structurelles pour la colmater. Seul Déi Lénk ose évoquer la répartition des ressources entre écoles (les « contingents »), qui devrait tenir davantage compte de critères sociaux. Au niveau national, le CSV et l’ADR critiquent un « einseitiges Kinderbetreuungsmodell » que tenterait d’imposer le ministère, et revendiquent un nouveau « Elteregeld ». Le ressentiment culturel et social contre les foyers et les crèches est très répandu : En moins d’une année, trois pétitions ont atteint le seuil des 4 500 signatures, la dernière au début de ce moisci. Or, ces critiques sont entièrement absentes des programmes-cadres communaux. Le CSV y promet : « Mir setzen ons fir d’Schafung vun kommunale Crèchen an ». Message transmis à Léon Gloden. Le député-maire CSV dirige depuis douze ans la ville de Grevenmacher, sans l’avoir équipée d’une seule crèche communale. Il préfère soigner son image « law & order » et parler de criminalité (en col bleu). Dans son programme-cadre, qui n’en est pas un (lire ci-contre), le CSV rappelle que la sécurité compte parmi les trois « Uraufgaben » de la commune, avec la salubrité et la tranquillité. Le parti conservateur propose de créer un « corps auxiliaire » rattaché à Police grand-ducale mais soumis au bourgmestre. Une position que partage le DP qui veut œuvrer « à la réinstauration d’une politique communale ». Les libéraux de droite se retrouvent entre eux. Plus que celle de Corinne Cahen, le chapitre « Des communes propres et sûres » du programme-cadre du DP porte la signature de Lydie Polfer. L’injonction d’éloignement « light » serait insuffisante, y lit-on, la présence policière devrait être renforcée. La maire de la capitale persiste et signe : « Il est également envisagé d’avoir recours à des entreprises de sécurité privée ». L’ADR est tout à fait d’accord : « Mir si bereet, fir eng privat Sécherheetsfirma patrulléieren ze loossen ». L’ADR occupe le même créneau que le CSV et le DP. Il décrit les mendiants comme victimes de « bandes », qui abuseraient de la libre circulation des personnes et qu’il faudrait « stopper ». (Même si le terme de

« Roms » n’apparaît pas, il est implicite.) L’ADR peint une image apocalyptique de villes marquées par la « Bandekriminalitéit » et la « Brutalitéit vun Iwwergrëffer » : « Kriminell Dote ginn ëmmer neess ënnert den Teppech gekiert ». Déi Gréng louent, eux, leur ministre Henri Kox et évoquent « la plus importante offensive de recrutement de l’histoire de la Police ». Ils sont par contre mal placés pour critiquer la privatisation du monopole de la violence, leur maire (déchu) de Differdange ayant eu recours aux vigiles privés dès juillet 2019. Non sans habilité, le LSAP arrive à retourner ce discours. Il fait débuter son chapitre sur la sécurité par celle des cyclistes et piétons. Les pistes cyclables, Déi Gréng les préfèrent séparées « dans la mesure du possible », le CSV les veut « do wou et Sënn ergëtt », le DP les souhaite « sûres et partiellement réservées [teilweise exklusiv] ». Les libéraux marchent sur des œufs : Ils évoquent une « mobilité douce acceptable [zumutbar] ». Ils promettent d’« examiner » la gestion de la circulation en ville et d’« analyser » dans quelle mesure des voies publiques « pourraient céder la place » à des voies piétonnes et des pistes cyclables. L’ADR ne s’embarrasse pas de telles contorsions. Le parti populiste célèbre la voiture comme synonyme de « liberté » et d’« indépendance ». Il s’oppose à « toute forme de mesure dirigiste » qui viserait à « pousser » les automobilistes vers d’autres moyens de transport. Il faudrait au contraire assurer des places de parkings dans les villes, de préférence gratuites. Le DP est plus pudique, ne plaidant que pour « suffisamment de possibilités de stationnement dans les nouvelles zones industrielles et d’activité », sur lesquels le parti « désire continuer à miser ». Quant aux clefs de stationnement pour les nouvelles résidences, le parti libéral « examinera » si ces prescriptions « rigides » font toujours sens. Déi Gréng disent « réduire » les emplacements de parkings, tout comme le LSAP, qui y ajoute les adverbes « progressivement, mais résolument ». Déi Lénk attaquent, eux, de front la fraction SUV, revendiquant une règlementation « limitative et restrictive » pour les voitures à moteurs de haute puissance.

.

Sven Becker

Journée des bourgmestres en amont des dernières communales de 2017

Les programmes du DP, du CSV et de l’ADR se recoupent dans leur surenchère sécuritaire

lui-même, l’ADR promet des référendums à gogo, un pour chaque projet d’envergure. Déi Gréng donnent libre cours à leur optimisme technocratique en proposant des sortes de focus groups qu’ils appellent « conseils citoyens représentatifs ». Ceux-ci devraient « régulièrement » échanger avec les élus et « seront impliqués » dans la prise de décisions. Le CSV, le LSAP et Déi Lénk plaident, eux, pour l’introduction d’un « budget participatif ». L’idée est née en 1988 à Porto Alegre où le Parti des Travailleurs cherchait à mobiliser sa base et à redistribuer l’argent des quartiers riches vers les quartiers populaires. Transplanté 35 ans plus tard dans le contexte luxembourgeois, le concept a perdu de son tranchant. Le LSAP évoque ainsi un budget « spécial » qui pourrait financer « des mesures pour embellir le village » ou « la mise en place d’un kiosque ».


4

Land

P O L I T I K

14.04.2023

LEITARTIKEL

LANDWIRTSCHAFT

Life-LifeBalance

Eine Studie

Stéphanie Majerus

„D’Loscht ass do, d’Energie ass do, d’Motivatioun ass do“ – antwortete Xavier Bettel am vergangenen Freitag auf Nachfrage von RTL-Télé, ob er eine dritte Amtszeit ansteuert. Er sagte aber auch: „Ech gi net Premier, fir Premier ze bleiwen.“ Die Parteiprogramme der Koalitionspartner müssten zu den politischen Vorstellungen der DP passen. Er könne keine Koalition eingehen, „bei der es darum geht, das Land an die Wand zu fahren“. Dabei denke er an die 35-StundenWoche, die die LSAP in die Diskussion einbringt. Die Sozialisten kochen seit letztem Frühling ihr Wahlversprechen auf Arbeitszeitverkürzung bei vollem Lohnausgleich wieder auf. Arbeitsminister Georges Engel kündigte eine Studie an, „um die Debatte zu objektivieren“; ihr Ergebnis wurde noch nicht veröffentlicht. Zu Beginn dieses Jahres brachte der Psychiater Robert Waldinger erneut Ergebnisse zu einer seit 85 Jahren laufenden Studie heraus, an der mittlerweile 2 000 Personen teilgenommen haben. Sie zeigt, dass neben der Anzahl an Arbeitsstunden noch weitere Baustellen existieren, wie derjenigen des Wohlbefindens am Arbeitsplatz. Die häufig bemühte Work-Life-Balance-Dichotomie sei irreleitend: Wie ein Mensch seine Zeit am Arbeitsplatz verbringt, beeinflusst die Qualität seiner Freizeit und umgekehrt. Und obwohl Gene die Grundlage unserer Persönlichkeit bilden, prägt uns ebenfalls unser Umfeld, unser soziales Netz und die Erfahrungen, die wir machen. Dass das Arbeitsumfeld dabei massiv reinfunkt, kann diese Zahl verdeutlichen: Ein europäischer Bürger hat mit 80 Jahren immer noch mindestens zehn Mal mehr Zeit an seinem Arbeitsplatz verbracht als mit seinen Freunden oder Zweieraktivitäten mit seinem Lebensgefährten. Die meisten unzufriedenen Mitarbeiter sind laut Robert Waldinger in Berufen anzutreffen, in denen sie stark isoliert sind. Hierunter fallen Lastwagenfahrer und Nachtwächter sowie Plattform-Arbeiterinnen, die Pakete und Essen ausliefern und rechtlich betrachtet keine Kolleginnen haben. Callcenter-Jobs, in denen zwar viele soziale Interaktionen anstehen, jedoch ein stumpfsinniger Austausch mit einem gereizten Gegenüber stattfindet, fallen ebenso in diese Kategorie. In einem Arbeitsdokument der Europäischen Kommission wurden neben dem sozialen Klima weitere Minuspunkte festgehalten: die Über- und Unterforderung am Arbeitsplatz, Zeitdruck, unklare Anweisungen, wenig Gestaltungsmöglichkeiten trotz hoher Verantwortung, unsicheres Anstellungsverhältnis sowie kein Bezug zu den zu erledigenden Aufgaben. Von den Isolierten, Über- und Unterforderten bereiten Soziologen und Gewerkschaften insbesondere die Paketzusteller und TurboLieferanten Sorgen. Diese Gruppe macht in Europa schätzungsweise 28 Millionen Menschen aus, in Luxemburg etwa 2 500. An ihren Arbeitsplätzen können sich die von Algorithmen geleiteten Lieferanten nicht als Mitbestimmende erleben und proto-demokratisch engagieren – in Zeiten von populistischer Stimmungsmache ein gewichtiges politisches Defizit. Das Digital-Präkariat ist per App mit seiner Firma verbunden; die Nachrichten, die sie erhalten, sind jedoch selten namentlich gezeichnet. Die Plattform WeDely lotete in Luxemburg die Grenze zur Illegalität aus und arbeitete mit Scheinselbstständigen, die dazu angehalten wurden, sich selber bei der Sozialversicherung und Steuerverwaltung anzumelden. Das Tageblatt berichtete in einem Gespräch mit einem Lieferanten, dass das vielen zu teuer sei und Personen ohne Niederlassungsgenehmigung diese administrative Hürden ohnehin vermeiden. Weil im Arbeitsrecht viele Grauzonen bei der Scheinselbständigkeit bestehen, will unter anderem EU-Kommissar Nicolas Schmit (LSAP) das Modell der Plattform-Firmen regulieren. Dem stellen sich Länder wie Tschechien entgegen, – die Algorithmus-Firmen bräuchten „Flexibilität“. In der hiesigen Debatte zur Arbeitszeitverkürzung bemüht Xavier Bettel ebenfalls das Buzzword „Flexibilität“, ohne zu erläutern, unter welchen Bedingungen die Arbeitszeitflexibilisierung das Berufsleben verbessern soll. Demgegenüber klingt die Forderung nach einer 35-Stunden-Woche zunächst handfester.

Nur ein paar Stunden nachdem das Verwaltungsgericht den Verbots-Entscheid von Glyphosat wieder einkassiert hatte, verschickten Händler eine Rundmail an Winzer und Landwirte mit Verkaufsangeboten. Gegenüber dem Quotidien berichtet ein Winzer, wie bequem dessen Anwendung war: Mit einem Liter des entsprechenden Herbizids könne man ein Hektar behandeln. Zudem musste man den Stoff nur einmal im Jahr ausbringen. Seine Machine zum mechanischen Entkrauten habe hingegen 40 000 Euro gekostet, aber immerhin erhalte man für diese einen Zuschuss von 40 Prozent. Luxemburg wollte als erstes Land Glyphosat vom Markt nehmen, aber letzte Woche urteilte das Gericht, das Verbot sei rechtswidrig. Es fehle im Gesetzentwurf der Verweis, dass die Substanz die Gesundheit oder Umwelt schädigen würde. Nun will LSAPLandwirtschaftsminister Claude Haagen (Foto: Olivier Halmes) eine Studie in Auftrag geben, die sich mit den Auswirkungen des Herbizids befasst, außerdem werde die Regierung sich auf EU-Ebene weiterhin gegen dessen Einsatz stark machen. Am 15. Dezember wird in Brüssel nämlich erneut über eine Zulassungsbewilligung entschieden. Über den Studienauftrag wundern sich Greenpeace und das Pesticide Action Network (PAN), da bereits mehrere Studien von unabhängigen Instituten zu den Auswirkungen von Glyphosat vorliegen. Unterdessen rief der Landwirtschaftsminister die im Landbau Tätigen auf, freiwillig die Finger von Glyphosat zu lassen. Sogar die Bauernzentrale meint, eine weitere Studie sei nicht nötig. Und fordert, das Ministerium solle stattdessen Betriebe bezuschussen, die freiwillig auf Glyphosat verzichten, oder in die Forschung von Alternativen investieren. sm

P O L I T I K

No bei dir Die DP ist die Partei, die in den meisten Proporzgemeinden vollständige Kandidatenlisten für die Gemeindewahlen eingereicht hat, wie das Tageblatt am Mittwoch berichtete. Mit 658 Kandidat/ innen wird die Partei von Premierminister Xavier Bettel in 47 Gemeinden mit über 3 000 Einwohner/innen antreten, vier mehr als noch 2017, teilte die DP am Donnerstag stolz mit. Nur etwas mehr als ein Drittel (37,1%) sind Frauen. Auch die Grünen konnten die Anzahl der Listen von 34 auf 36 erhöhen. Die CSV hat es nur in 45 Gemeinden geschafft, genug Kandidat/innen zu finden (2017 waren es noch 46), die LSAP in 39 (gegenüber 41 vor sechs Jahren). Ob die Dominanz der DP bei den Listen sich auch in den Wahlresultaten niederschlagen wird, bleibt abzuwarten. 2017 hatte sie insgesamt nur 18,16 Prozent der Stimmen erhalten und damit 108 Mandate erreicht – knapp mehr als die Grünen mit 16,35 Prozent und 77 Sitzen. Die CSV war 2017

Blog

auf 30,9 Prozent und 209 Mandate, die LSAP auf 24,01 Prozent und 155 Sitze gekommen. Bei den kleinen Parteien konnten die Piraten die Anzahl der Gemeinden, in denen sie Kandidaten haben, von sechs auf zwölf verdoppeln, während déi Lénk nur in sieben Proporzgemeinden Listen hat (gegenüber acht in 2017). Die ADR hat es in elf Gemeinden geschafft, eine mehr als noch 2017. Die vier Gemeinden, in denen alle in der Abgeordnetenkammer vertretenen Parteien Kandidaten aufbieten, sind die Stadt Luxemburg, Esch/ Alzette, Sanem und Petingen. ll

Nummern Am Donnerstag wurden am Bezirksgericht Luxemburg die Listennummern gezogen, die dieses Jahr für die Gemeindewahlen gelten. Die vier ersten Nummern werden unter den Parteien ausgelost, die in der Mehrheit der Proporzgemeinden Kandidatenlisten haben. Nummer eins geht an die LSAP, auf zwei ist die DP, die Grünen sind auf drei und die CSV auf vier. Die Parteien, die nur in wenigen Gemeinden antreten, werden in den jeweiligen Gemeinden einzeln ausgelost. In der Stadt Luxemburg ist Déi Lénk auf fünf, die ADR auf sechs und die Piraten sind auf sieben. Fokus hat Nummer neun und die acht geht an Mir d’Vollek, die vor zwei Jahren aus den Anti-Corona-Protesten hervorgegangen ist. ll

Premierminister Xavier Bettel (DP) vergangene Woche erneut eine Absage erteilte, will sie erst die von Arbeitsminister Georges Engel (LSAP) in Auftrag gegebene Studie abwarten, wie sie RTL Télé am Mittwoch erklärte. Eine „rote Linie“ sei für sie die „verstärkte“ Privatisierung des Gesundheitswesens und eine ZweiKlassenmedizin, die nicht einmal die CSV will. Auf den „erfahrenen“ und „motivierten“ Luc Frieden freue sie sich, weil er „die Debatte bereichern“ werde. Koalitionen schloss sie mit der ADR aus, aber auch mit der Linken, die „scho méi extrem Positiounen“ vertrete. Bevor sie sich nicht nur theoretisch, sondern auch praktisch dazu äußert, möchte Paulette Lenert (Foto: Olivier Halmes) aber erst in Ruhe deren Wahlprogramm studieren. Ähnlich vage waren die Aussagen, die sie am Donnerstag zur geplanten Cannabis-Legalisierung machte. Laut RTL will sie „zäitno“ dem Regierungsrat ein Pilotprojekt vorlegen, das den kontrollierten staatlichen Verkauf von Cannabis im Rahmen eines „Experiments“ erlaubt, ähnlich wie es in Deutschland passieren soll. ll

P E R S O N A L I E

Paulette Lenert, Vize-Premierministerin, Gesundheitsministerin und designierte LSAPSpitzenkandidatin für die Nationalwahlen am 8. Oktober, bleibt weiterhin ihrem zögerlichen Politikstil treu, der im Wesentlichen darin besteht, niemanden zu kritisieren und nur zu Themen Stellung zu beziehen, über die es einen gesellschaftlichen Konsens gibt. Zu der von ihrer Partei geforderten Arbeitszeitverkürzung, der

B I L D U N G

Immer lernen Die Weiterbildung in Luxemburg feiert einen runden Geburtstag. Das Institut national pour le développement de la formation professionnelle continue (INFPC) besteht nun seit 30 Jahren. Am bekanntesten ist wohl dessen Internetplattform lifelonglearning.lu, über die Schulungen vermittelt werden. Über 12 000

Weiterbildungsmöglichkeiten werden derzeit von 315 Bildungsinstitution angeboten. Andere Schwerpunkte des INFPC sind Forschungen zu Weiterbildungsthemen sowie die Verwaltung von Kofinanzierungsoptionen für Betriebe. Einen großen Bedarf an Umschulung herrsche in Sektoren vor, die Solaranlagen und Wärmepumpen installieren, erwähnt Tom Muller, Direktor für berufliche Bildung am Bildungsministerium, diese Woche gegenüber dem Wort. Wer sein Berufsleben umkrempeln will hat mehrere Möglichkeiten, er kann einen 80-tägigen Weiterbildungsurlaub beantragen oder einer Erwachsenenausbildung in einem Betrieb nachgehen. Demnächst wird zudem die berufsbegleitende Schulung erleichtert, so können Diplomierte sich neu ausrichten, während sie angestellt sind. sm

& Rail-Buch vorgelegt: Auf 240 Seiten sind 20 Strecken mit einer Gesamtlänge von 1 400 Kilometern zu finden. Während Wanderungen durch den Wald günstig ausfallen, werden Campingunterkünfte zunehmend anspruchsvoller, – ausgefallene Hütten sorgen für Glamping-Stimmung. Außerdem werden Stellplätze für Wohnwagen sanitär aufgerüstet. Diese Tourismusform ist in der Pandemie stark angestiegen; in Europa ist die Zahl an Campingwagen von 2020 auf 2021 um 13 Prozent hochgeschossen. Während im Norden insbesondere Niederländer unterwegs sind, flanieren durch die Hauptstadt vor allem Belgier und Deutsche. Letztere wurden als noch weiter auszuschöpfende Marktlücke identifiziert, deshalb investieret Luxembourg for Tourismus den größte Teil des Werbebudgets in der Bundesrepublik.sm

U M W E LT

TO U R I S M U S

Grenzwertig Glamping-Stimmung An Gründonnerstag haben mehr als 2 000 Besucher/innen das Tourismusbüro in LuxemburgStadt aufgesucht – das waren 30 Prozent mehr als im Jahr zuvor. Vor der Pandemie waren es jedoch doppelt so viele. Doch die Branche zeigt sich zuversichtlich, Städtetrips liegen im Trend und Luxemburg-Stadt etabliere sich als beliebtes Reiseziel. Heute wird DP-Tourismusminister Lex Delles neueste Zahle vorstellen, aus denen hervorgeht, dass bei Kulturtrips nicht geknausert wird. Anders ist dies bei Campingbesuchern im Ösling, sie unternehmen viele Outdoor-Aktivitäten, die kleine Portemonnaies überleben können. Aber auch der Aktivtourismus soll gefördert werden, denn immerhin führt jede vierte für Luxemburg gebuchte Übernachtung ins Ösling und 70 Prozent der Buchungen an Campingplätze. Mit „Komfortwanderweeër“ und Interreg-Hiking-Trails will man beeindrucken. Die CFL ihrerseits hat für diesen Saison das Bike

Bei einer Messkampagne hat das Umweltamt festgestellt, dass im Jahr 2022 der Grenzwert von 40 μg/m3 für den Schadstoff Stickstoffdioxid (NO2) an 112 Standorten in 33 Gemeinden nicht überschritten wurde. An einigen Orten hätten die Messwerte jedoch sehr nahe am Grenzwert gelegen, insbesondere in Remich, Echternach, Differdingen, Esch/ Alzette, Hesperingen und in der Stadt Luxemburg, teilte das Umweltministerium diese Woche mit. Zur Messung der NO2-Konzentration wurden vom 5. Januar bis zum 21. Dezember 2022 alle zwei Wochen Proben mit Röhren genommen. ll


5

Land 14.04.2023

P O L I T I K

Pourquoi faire simple si on peut faire compliqué

Z UFALL SGE SPR ÄCH MIT DEM M ANN IN DER EISENB AHN

Soziale Differenziertheit

France Clarinval

Sven Becker

Vor fünf Jahren verabschiedete das Parlament das Gesetz über den „revenu d’inclusion sociale“ (Revis, Ex-RMG). Es bezwecke „à oeuvrer en faveur de l’inclusion sociale et de lutter contre la pauvreté“ (Projet de loi 7113, S. 8). Vor fünf Jahren machte die „von Armut oder sozialer Ausgrenzung bedrohte Bevölkerung“ laut Eurostat 20,1 Prozent der Gesamtbevölkerung aus. Hat das Gesetz die Armut in dem „reichen Land“ beseitigt? Bis 2021 ist der Anteil der Armen nicht auf null gesunken, sondern auf 21,1 Prozent gestiegen. Das Gesetz scheint gescheitert.

Extrait d‘un formulaire à remplir en ligne

En 1968, la télévision française voyait débarquer une série animée qui suscita la controverse : Les Shadoks. Ces drôles d’oiseaux vivent sur une planète aux volumes changeants, dont ils tombent parfois. Constructeurs de machines loufoques et concepteurs de projets voués à l’échec, les Shadoks s’usent à pomper en vain. Leur créateur, Jacques Rouxel a peut-être inspiré le ministère de la Digitalisation avec la formule devenue célèbre « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ». La facturation électronique des institutions publiques est devenue obligatoire pour tous les « opérateurs économiques » depuis le 18 mars dernier, mais donner des cheveux blancs à bon nombre de PME, associations et indépendants. Des cas particuliers que le législateur n’a pas forcément prévus. Le dispositif, censé simplifier la facturation, la rend finalement plus complexe. Votée sans grand débat (quarante minutes, rapporteur, ministre et députés compris) et à l’unanimité le 2 décembre 2021, la loi sur la facturation électronique pour les marchés publics et les contrats de concession a reçu les avis favorables et le soutien des chambres professionnelles. « Le recours à la facturation électronique peut à terme être source de simplification administrative permettant d’accélérer et de simplifier la procédure de facturation, tout en réduisant les coûts pour les entreprises », notait ainsi la Chambre de commerce. Le texte vient renforcer celui de mai 2019 qui « recommandait » l’utilisation de la facturation électronique pour les opérateurs économiques envers les organismes du secteur public. Constatant que les effets se faisaient attendre, la nouvelle loi rend désormais la facturation électronique « obligatoire », poussant les entreprises à se doter des moyens nécessaires pour pouvoir émettre, transmettre et recevoir des factures électroniques. Il ne s’agit pas simplement d’envoyer les factures par courrier électronique, mais par l’intermédiaire d’un réseau numérique (Peppol), selon un format et une syntaxe spécifiques (XML), qui les transmet en toute sécurité aux destinataires concernés. Des bornes ont été échelonnées dans le temps, en fonction de la taille des opérateurs, pour faciliter leur transition. Les plus grands y sont passés en mai 2022, les moyens en octobre dernier.

Restaient les petites entreprises qui doivent suivre le mouvement depuis le 18 mars 2023, soit quinze mois après l’entrée en vigueur de la loi. Et ça coince pour de multiples raisons. Car il n’y a pas que les entreprises qui doivent s’y mettre : les indépendants, les étudiants, les associations… Toute personne qui traite, même ponctuellement, avec les administrations, centres nationaux, communes, écoles, organismes du secteur public ne peut se faire payer que par facture électronique. Un module « simplifié » a été mis en place sur myguichet.lu qui doit permettre d’introduire directement des factures conformes. Jusqu’il y a peu, un numéro de TVA était nécessaire, mais aujourd’hui « ces formulaires peuvent aussi être utilisés par des personnes morales ou physiques qui n’ont pas de numéro de TVA, par des personnes physiques qui n’ont pas d’entreprise ou par des personnes qui ne disposeraient d’aucun des moyens d’authentification électronique », répond le ministère à la sollicitation du Land. D’un autre côté, un grand nombre d’opérateurs ne se sentent pas du tout concernés alors qu’ils l’étaient. Lors d’un webinaire organisé le 23 février, soit moins d’un mois avant la mise en application de la loi, les associations, institutions et centres culturels découvrent ainsi qu’ils tombent dans le champ de l’« adjudicateur public » et ne peuvent donc plus accepter que des factures électroniques de la part de leur fournisseur. La loi inclut sous ce terme tous les organismes créés « pour satisfaire spécifiquement aux besoins d’intérêt général ayant un caractère autre qu’industriel ou commercial (…) dont soit l’activité est financée majoritairement par l’État, les collectivités territoriales ou d’autres organismes de droit public, soit la gestion est soumise à un contrôle par ces derniers, soit l’organe d’administration, de direction ou de surveillance est composé de membres dont plus de la moitié sont désignés par l’État, les communes ou d’autres organismes de droit public ». Les associations du domaine culturel, mais aussi social, sportif ou environnemental, largement subventionnées sont tombées des nues. « On nous a indiqué que toutes les associations financées pour au moins la moité par l’État ou les communes étaient concernées », nous explique un membre de la Theater Federatioun. Le groupement a fait ses devoirs et adressé une lettre aux ministres concernées, Xavier Bettel en tant que ministre de la Digitalisation, et Marc Hansen son ministre délégué (DP tous les deux). « Différents membres de la Theater Federatioun ont vérifié auprès de juristes qui estiment que qualifier les associations sans but lucratif de « pouvoir adjudicateur » serait une mauvaise interprétation de la loi », poursuit le représentant de la fédération. Si certaines structures ont effectivement été créées par l’État ou les communes, beaucoup sont fondées et gérées de manière indépendante et ne sont donc pas des « pouvoirs adjudicateurs ». La fédération plaide ainsi pour une analyse au cas par cas. On peut citer deux exemples pour illustrer. Un centre culturel régional comme le Kinneksbond

La facturation électronique donne des cheveux blancs à bon nombre de PME, asbl et indépendants

de Mamer est bien né de la volonté communale et essentiellement financé par celle-ci. En revanche, un théâtre privé comme le Kasemattentheater, fondé en 1964 sous l’impulsion de comédiens autour de Tun Deutsch, même subventionné, voire conventionné, ne devrait pas tomber dans la définition de pouvoir adjudicateur, selon la Theater Federatioun. La réponse du ministère, que nous avons pu lire, ne fait que reprendre la définition d’organisme de droit public sans pour autant répondre à la demande de clarification. Une deuxième lettre de la Theater Federatioun a donc été expédiée, renvoyant à une série de jurisprudences européennes pour conclure « des associations appartenant clairement à cette scène libre et indépendante ne doivent certainement pas appliquer ni la législation sur les marchés publics, ni celle sur la facture électronique. » Notre interlocuteur soulève diverses situations auxquelles les associations vont devoir faire face si elle ne peuvent recevoir que des factures électroniques : un acteur « qui n’a même pas d’adresse e-mail », un étudiant payé quelques dizaines d’euros pour coller des affiches, un fournisseur étranger qui n’a pas d’identifiant numérique local... Selon la réponse (écrite) du ministère de la Digitalisation à la demande du Land, « tout organisme devrait en principe savoir, dans le cadre de la législation relative aux marchés publics existante depuis des dizaines d’années et indépendamment de la loi relative à la facturation électronique, s’il est un pouvoir adjudicateur et doit donc respecter les différentes normes de droit relatives aux marchés publics. ». Le ministère estime que « tout un ensemble d’asbl ou d’autres types d’organismes du secteur culturel sont à considérer comme des organismes du secteur public et doivent donc respecter la loi relative à la facturation électronique ». Aussi, les fonctionnaires en charge « restent prêts à assister et conseiller, au cas par cas, tout organisme qui ne parviendrait pas à faire lui-même l’analyse juridique nécessaire ou qui aurait des doutes quant à son statut. ». Réponse du berger à la bergère donc, la hotline du ministère risque de surchauffer. « Pour beaucoup d’associations, d’artistes, d’indépendants, c’est une usine à gaz difficile à comprendre et à appréhender avec un jargon juridique qu’on ne maîtrise pas », rétorque l’artiste. Les Shadoks continueront donc de pomper. Jacques Rouxel n’avait-il pas mis dans la bouche du professeur Shadoko une autre maxime bien à propos : « S’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème ».

.

Arme leiden unter den wirtschaftlichen, gesellschaftlichen, gesundheitlichen und kulturellen Folgen der Armut. Heerscharen gutbezahlter Statistiker und Soziologinnen verdrehen die Folgen der Armut zu deren „multidimensionalen“ Ursachen. „On s’interdit en fait de penser que c’est l’argent, ou plus précisément son manque, qui fait la pauvreté“ (Denis Colombi, Où va l’argent des pauvres?, Paris, 2020, S. 79). Arme dürfen nicht mit ihrem wenigen Geld machen, was sie wollen. Sie werden von der Sozialbürokratie überwacht, gegängelt, bestraft – weil sie nicht genug Geld haben. Leute, die mehr Geld haben, werden nicht überwacht, gegängelt, bestraft. Dafür wissen sie genau, wie Arme mit Geld umzugehen haben. Das Revis-Gesetz ist nicht gescheitert. Es bezweckte nie das Ende der Armut. Es nimmt sie als naturgegeben hin. Es hilft den Armen, sich in ihr einzurichten. Das fiel sogar dem Staatsrat in seinem Gutachten auf: „[L]e REVIS se situe à 17 pour cent en dessous du seuil de risque de pauvreté pour un adulte seul, [...] et à 25 pour cent en dessous de ce seuil pour un ménage de deux adultes et deux enfants“ (S. 7).

Wollte der Staat die Armut beseitigen, riefe er eine Tripartite zwischen Armen, Unternehmern und Regierung zusammen

Sozialhilfe will „nicht einmal der Tendenz nach die Differenzierung der Gesellschaft in Arme und Reiche aufheben“ (Simmel, S. 459). Deshalb sind die an diesem „Verwaltungszweige wesentlich interessierten Personen an der Verwaltung selbst absolut unbeteiligt“ (Simmel, S. 461). Wollte der Staat die Armut beseitigen, riefe er eine Tripartite zusammen zwischen Armen, Unternehmern und Regierung. Menschen ohne Geld werden nicht als Subjekte angesehen. Sie werden als Objekte verwaltet. Die Armen sollen arm bleiben. Damit die Armut sie zwingt, für wenig Geld die schwersten, schmutzigsten und monotonsten Arbeiten zu verrichten. Um als Putzfrauen und Pizzaboten das Leben der übrigen Gesellschaft zu erleichtern. Mit dem Revis wollte DP-Ministerin Corinne Cahen die industrielle Reservearmee für den Niedriglohnsektor „aktivieren“. Der frohgemute Gaststättenbesitzer und LSAP-Kandidat Gabriel Boisante spottet über sein Küchenpersonal: „Wann ee wëll méi verdénge wéi e Plongeur, da soll een an d’Finanze schaffe goen“ (d’Land, 7.10.2022). Auch für ihn ist Armut ein Geschäft. Romain Hilgert

.

Sven Becker

Déjà pour ces entreprises, la mise en œuvre n’a pas été de tout repos, se heurtant à des difficultés pratiques pour trouver les numéros de référence, apprendre à remplir les formulaires, et financières pour se doter des outils nécessaires et du personnel compétent en la matière. Pour lever les doutes sur les bienfaits de la facturation électronique, le ministère de la Digitalisation fait témoigner Tom, Hanna, Lisa et Marc ; traiteur, jardinière, prof d’anglais privé et électricien de leur état, dans des vidéos qui renvoient à myguichet.lu. Les chambres professionnelles ont multiplié les séminaires et les formations à destination de leurs membres. Une série de sept webinaires abordant tous les aspects légaux, techniques et pratiques de la facturation électroniques sont également en ligne. On y voit Gérard Soisson du ministère de la Digitalisation dans un décor futuriste déclamer d’une voix mono-

corde les règles de l’e-facturation. Mais moins de 200 personnes ont visionné ces vidéos !

Die Armen sind Arbeiterinnen, Arbeitslose, Angestellte, Asylsuchende, Selbständige, Obdachlose, Bäuerinnen. Sie sind wie alle Anderen. Bloß, dass sie kein Geld haben. Oder nur sehr wenig. Drei Viertel der Bezieher von Revis-Zulagen arbeiten und sind trotzdem arm. Alle verbringen schlaflose Nächte mit Rechnen. Sie müssen sich von Sonderangeboten ernähren. Sie kämpfen pausenlos mit Mieten, Rechnungen, Mahnungen und Schulden. Mitschülerinnen in Markenkleidung hänseln sie.

Der Zweck der Sozialhilfe in der gesellschaftlichen Struktur ist, „gewisse extreme Erscheinungen der sozialen Differenziertheit so weit abzumildern, daß jene Struktur weiter auf dieser ruhen kann“ (Georg Simmel, Soziologie, Leipzig, 1908, S. 459). Doch das Unrecht muss gerechtfertigt werden. Deshalb werden die Armen für die eigene Not verantwortlich gemacht. Deshalb müssen sie gedemütigt und verachtet werden. Der wohlgenährte Rechtsanwalt Gaston Vogel giftete im August 2015 in einem offenen Brief gegen „des puanteurs que dégagent les cortèges quotidiens de mendiants dégueulasses“. DP und CSV verbieten die Armen.

Essenslieferant/in in der Stadt Luxemburg


6

Land

P O L I T I K

14.04.2023

„Total verkorkst“ Luc Laboulle

Mit Fokus hat Frank Engel sich seine eigene CSV erschaffen. Nur viel kleiner, unbedeutender und wahrscheinlich auch kurzlebiger Sven Becker

RTL Télé „defilierten“. Viel hätten sie nicht zu sagen – auch nicht Luc Frieden, der „Heiland der CSV“: „En huet versicht e Sechseck ronn ze maachen“. Der Stachel sitzt noch tief. Im Gespräch kommt Frank Engel immer wieder auf die CSV zurück. „Seine“ Partei, zu der er nach seinen politischen Anfängen in der radikalen Linken vor rund 30 Jahren gestoßen war. Schnell hatte er Karriere gemacht, war parlamentarischer Mitarbeiter des EU-Abgeordneten Jacques Santer, danach CSV-Fraktionssekretär. 1999 gründete er die feuchtfröhliche rechtsliberale „Denkfabrik“ Cercle Joseph Bech mit, 2009 wurde er ins Europarlament gewählt, nach der erneuten Wahlniederlage der CSV bei den Kammerwahlen übernahm er 2019 den Parteivorsitz. Und er hoffte, die noch immer stärkste Partei Luxemburgs 2023 als Spitzenkandidat in die Kammerwahlen führen zu können. Provoziert hat Engel seit jeher. Eine unverblümte Sprache und deftige Sprüche sind ein wichtiger Bestandteil seines rhetorischen Repertoires („Oppositioun maachen ass net, deenen anere mat engem feste Stral un d’Bee pissen“). Doch als CSV-Präsident war er zu weit gegangen, als er im Sommerloch 2020 ohne Absprache mit seiner Partei eine Diskussion über die (Wieder-)Einführung der Vermögenssteuer und der Erbschaftssteuer in direkter Linie anstieß. Einige Mitglieder der Kammerfraktion zahlten es ihm heim, indem sie ihn wegen eines angeblich illegalen Arbeitsvertrags mit dem Unterstützungsverein CSVFrëndeskreess bei der Staatsanwaltschaft denunzierten. Enttäuscht trat Engel als Präsident zurück und verließ die Partei. Am Ende wurde er vor Gericht freigesprochen, doch seine politische Karriere in der CSV war vorbei. Weil er nichts anderes kennt als Politik, gründete Engel im Mai 2022 seine eigene Partei (bis auf ein Mandat im Verwaltungsrat einer Holding des privaten Militärunternehmens Global war er nie außerhalb der Politik tätig). Mit Dissidenten von DP, CSV und Grünen, politisch unerfahrenen Unternehmern und Managern, von denen der bekannteste der frühere Cobolux-Generaldirektor Jacques Linster ist. Entgegen anderslautender Aussagen aus den eigenen Reihen über Mitglieder- und Bürgerbeteiligung ist Fokus unverkennbar die Partei von Frank Engel. Das Wahlprogramm stammt eindeutig aus seiner Feder. Ideen darin fanden sich schon im Positionspapier Mir, d’CSV. Mir zu Lëtzebuerg, das er vor zwei Jahren noch als CSV-Parteipräsident verfasste. Tatsächlich liest sich das Programm von Fokus wie eine Kurzfassung seines im November herausgegebenen Buchs Wuerfir nach Politik?, in dem er sein parteipolitisches Engagement legitimierte. Top Boy Schon bei der Gründung von Fokus war

Frank Engel am Dienstag im Café Interview

Ikarus Frank Engel (47) trägt braune Jeans und ein grau-braunes Sakko über dem weißen Hemd, als wir ihn am Dienstagnachmittag im Café Interview treffen – selbstverständlich Tweed, das sein Markenzeichen ist, aber ohne buntes Karomuster. Er bestellt Rosport bleu, keinen classique. Es soll sprudeln, aber nur leicht. Sein Dreitagebart ist gepflegt, die runde Brille lässt sein Gesicht weicher erscheinen als die eckige, die er trug, als er noch CSV-Präsident war. Frank Engel wollte hoch hinaus, doch er hat sich an der Sonne die Flügel verbrannt.

Am Mittwochnachmittag hat seine „postideologische“ Partei Fokus ihre Kandidat/innen für die Gemeindewahlen vorgestellt. Eigenen Angaben zufolge zählt sie 14 Monate nach ihrer Gründung rund 600 Mitglieder und Sympathisant/innen. Beide Kategorien seien fließend, meint Frank Engel, es seien Menschen, die Fokus zu ihren Veranstaltungen einlade; die die Partei unterstützten. Bei den Kommunalwahlen wird Fokus in der Stadt Luxemburg, Sanem und Differdingen antreten. Daniel Miltgen, früherer CSV-naher Direktor des Fonds du Logement und Vater der LSAP-Spitzenkandidatin Maxime Miltgen, Nico Hoffmann, Präsident des Konsumenteschutz ULC und der LCGB-Rentnerkommission, und Mario Daubenfeld, ehemaliger Befehlshaber der Armee und früherer Vorsitzender der ADR-Lokalsektion Luxemburg, werden in der Hauptstadt kandidieren. In Esch/Alzette hat es nicht für eine Liste gereicht: „Wir wollten keine Marktstände errichten, um Kandidaten anzuwerben, ein Minimum an Engagement wollten wir schon voraussetzen“, sagt der studierte Jurist. In Differdingen ist ein Drittel der Kandidat/ innen von der ADR übergelaufen. „Weil sie sich mit den Aussagen mancher Politiker nicht mehr identifi-

Protestwähler/innen, denen die ADR zu rechts geworden ist und denen die Piraten zu beliebig sind, könnten sich in Fokus wiederfinden. Ob es im Oktober für einen Sitz reichen wird, ist jedoch fraglich

zieren konnten“, erklärt Frank Engel. Spitzenkandidat in Differdingen ist Lex Schroeder, der bis vor einigen Wochen noch Vizepräsident des ADR-Südbezirks war und 2018 bei den Kammerwahlen auf dem drittletzten Platz landete. Sein Bruder Jean-Marie, der nun ebenfalls für Fokus kandidiert, war Vorsitzender der Differdinger Lokalsektion. Die ADR wird diesmal keine Liste in Differdingen haben. Was genau vorgefallen ist, will Lex Schroeder nicht verraten. Er verweist auf Engel und Gary Kneip, den Generalsekretär von Fokus. Frank Engel wird bei den Gemeindewahlen nicht kandidieren. Er könnte es in der Stadt Luxemburg, denn seine Partei ist zwar gegen das Doppelmandat, aber nur für Bürgermeister/innen. Und die Chan-

cen, dass Fokus in der Hauptstadt stärkste Partei wird, sind gering. Doch Frank Engel will lieber nur in die Abgeordnetenkammer. Oder besser noch: in die Regierung. Sollte ihm das nicht gelingen, wäre ein Gemeinderatsmandat nur ein schwacher Trost: „Da kommen ech ebe net an d’Chamber. Wat hëlleft et dann an engem Gemengerot ze sëtzen. Dat ass jo keng Kompensatioun.“ Bei den Kammerwahlen will Fokus komplette Listen in allen Wahlbezirken aufstellen. Eine Anfrage für eine Zusammenarbeit mit den Piraten lehnten Marc Goergen und Sven Clement vor einigen Wochen ab. Vermutlich auch, weil Frank Engel als notorischer und unberechenbarer Unruhestifter gilt und für Sven Clement im Zentrumsbezirk ein ernsthafter Konkurrent gewesen wäre. Seitdem hasst Engel die Piraten. Als einzige Partei hat Fokus sogar schon ein Programm für die Nationalwahlen vorgelegt. Ein Rahmenprogramm für die Gemeindewahlen, wie es andere Parteien haben, braucht Fokus nicht: „Wat géife mer dann domat maachen?“, fragt Engel. Ein kurzes Gemeindewahlprogramm wurde zwar am Mittwoch auf einer Pressekonferenz präsentiert, doch es handle sich lediglich um eine Pflichtübung: „Dee Gemengekaderprogramm schreiwen ech säit 20 Joer. Ech weess wat do dra steet.“ Für ihn ist es belangloses Zeug: die Verbesserung der Lebensqualität, mehr Verkehrsampeln, keine Erhöhung der Hundesteuer. Heiland Von anderen Parteien habe er noch keine

pointierten Programmvorschläge gehört, moniert Engel. Was vielleicht auch daran liegt, dass außer Fokus noch keine Partei ein Programm für die Nationalwahlen vorgestellt hat. Doch er habe den Spitzenkandidat/innen zugehört, die in diesen Tagen im

Frank Engel zum nationalen Spitzenkandidaten gekürt worden, antreten wird er im Zentrum. Ob er neben ihm noch andere Spitzenkandidaten in den drei restlichen Wahlbezirken dulden wird? „Wozu?“, fragt Engel. „Damit wir noch drei weitere Pressekonferenzen organisieren können, um sie vorzustellen?“ Seit Wochen würden Parteien in Gemeinden Spitzenkandidat/innen-Duos vorstellen, ohne dass sie ein Programm oder eine Liste hätten. „Mengt der net, d’Leit hätten es iergendwann eng Kéier bis dohin?“ Dabei kann Fokus öffentliche Aufmerksamkeit gut gebrauchen. Weil die Partei kein politisches Mandat hat, muss sie ihre Ideen anders unter die Leute bringen. Für Wahlspots und Hochglanzbroschüren habe sie kein Geld, sagt Engel. Ihr „vierstelliges Budget“ habe Fokus damit erreicht, dass sie Mitgliedsbeiträge von 100 Euro verlangt (im Online-Formular auf der Fokus-Webseite steht 50 Euro). Manche Mitglieder hätten sogar einen Tausender in die Kasse gelegt, meint Engel, auch er selbst. „Radikal éierlech“ sei Fokus, heißt es im Wahlprogramm. Der Anspruch ist hoch: „Fokus trëtt den 8. Oktober u fir d’Politik zu Lëtzebuerg ze veränneren. An der Aart a Weis an am Stil. Mee virun allem och an den Inhalter, an den Uluechten, an der Dynamik, am Wëlle fir wierklech Verännerungen erbäi ze féieren.“ Das klingt nach abgedroschenem Polit-Marketing, wie es fast alle betreiben, doch in manchen Bereichen finden sich bei Fokus tatsächlich „Visionen“, die andere Parteien noch nicht in dem Maße aufgegriffen haben. Bei näherer Betrachtung erweisen sie sich als Transposition europäischer Konzepte in einen nationalen Kontext. Etwa wenn Fokus die Wohnungsnot, das Verkehrsproblem und den Fachkräftemangel mit einem „aneren territoriale Modell“ bekämpfen will, das Luxemburgs Wirtschaftswachstum auf die Großregion („vu Nanzeg bis Maastricht“) ausdehnen will. Neu ist die Idee nicht – der frühere UEL-Präsident Nicolas Buck hatte sie schon geäußert und der grüne Landesplanungsminister Claude Turmes will in Esch/Alzette ein grenzüberschreitendes Viertel bauen. Als nationale Strategie hat sie aber bislang nicht Einzug in den politischen Diskurs gefunden. Fragen stellen sich vor allem hinsichtlich der Umsetzbarkeit, die wegen der nationalen Souveränität und der zentralisierten Verwaltung mancher Nachbarstaaten als problematisch eingeschätzt wird. Ob es reicht, dass Premierminister Xavier Bettel (DP) ein freundschaftliches Verhältnis zum französischen Präsidenten Emmanuel Macron pflegt, wie Engel meint, darf bezweifelt werden.

Transgressiv ist auch die Vorstellung der E-Residency oder des E-Citizenships: Menschen, die für eine Firma mit Sitz in Luxemburg arbeiten, aber nicht im Land leben, sollen sich zu „erwerbsrelevanten Zwecken“ in Luxemburg anmelden können und hier auch Steuern zahlen. Voraussetzung für diese „Arbeitsmigration ohne Migration“, wäre jedoch eine vollständige Digitalisierung der Gesellschaft samt aller öffentlichen Verwaltungen. Darüber hinaus möchte Fokus den Betriebssteuersatz auf 20 Prozent senken. Einen Unterschied zu den 25 Prozent, die aktuell erhoben werden, mache das nicht, weil real „sowieso kaum ein Unternehmen in Luxemburg Steuern zahlt“, doch ein niedriger Satz könne wenigstens neue Betriebe anziehen, meint Engel. Per Gesetz will Fokus die Möglichkeit von Steuerrulings für „Gesellschafte mat international komplexer Kontabilitéit“ schaffen, und gleichzeitig (spekulative) Finanztransaktionen besteuern. Ökologische Abgaben finden sich im Programm von Fokus genauso wenig wie Aussagen zu einer Vermögens- und Erbschaftssteuer in direkter Linie. Während Ökosteuern „vielleicht noch nachgereicht“ würden, habe man die Erbschaftssteuer lieber weggelassen, weil man damit in Luxemburg schnell in einer vereinfachenden Debatte lande, erläutert Engel. Darüber hinaus würde der Staat mit der Kapitalbesteuerung genug Einnahmen erzielen. Aussagen zu Arbeitnehmerrechten findet man außer dem „sozialen Index“ (Empfänger des unqualifizierten Mindestlohns erhalten drei Prozent, mit der Höhe des Einkommens nimmt der Prozentsatz regressiv ab) im Fokus-Programm nicht. Die Idee, das Wahlrecht dahingehend zu reformieren, dass Staatsminister/innen (und auf kommunaler Ebene Bürgermeister/innen) direkt gewählt würden und sich ihre Regierung zusammenstellen könnten, ist an das französische Präsidialsystem angelehnt. Laut Engel würde es den Parteizwang in der Kammer verringern, wie auf EU-Ebene müssten die Minister/ innen aktiv nach parlamentarischer Unterstützung für ihre Gesetzentwürfe werben. Sonderberater Weit weniger visionär sind die Vorschläge von Fokus, wenn es um die Lösung von konkreten, alltäglichen Problemen geht. Um die Wohnungsnot zu bekämpfen, will die Partei 50 000 neue Wohneinheiten bauen lassen. Den Einwand, alle anderen Parteien wollten ebenfalls zusätzlichen Wohnraum schaffen, lässt der Spitzenkandidat nicht gelten: „Ween huet da jee eng Kéier gesot, 50 000 ass d’Zuel?“, echauffiert er sich. Eine latente Aggressivität schwingt in seinen rhetorischen Fragen immer mit. Luxemburg bräuchte mehr Wohnraum, der per Erbpachtvertrag angeboten wird, führt er weiter aus. Wer soll das planen und bauen? Der Staat? Private Bauherren? Haben die überhaupt Interesse am Modell des Erbpachtvertrags? „Das bleibt noch herauszufinden“, sagt Engel. Anderen Parteien habe noch nie jemand die Frage gestellt, ob ihre „topesch Ukënnegungen“ umsetzbar seien.

Im Kapitel über Klimaschutz und Energietransition fällt auf, dass Fokus sich zu Atomstrom bekennt und dem Wasserstoff eine gewichtige Rolle zuschreibt, was damit zusammenhängen könnte, dass Engel seit einem Jahr hauptberuflich Sonderberater von Hydrogen Europe ist, dem Dachverband der europäischen Wasserstoffindustrie. Was sagt das alles über die politische Ausrichtung von Fokus aus? Wo positioniert die Partei sich im politischen Spektrum? Auf diese Frage will Frank Engel nicht mehr antworten, denn die Diskussion sei „total verkorkst“. Um die gesellschaftlichen Herausforderungen zu bewältigen, brauche es pragmatische Ansätze überall, egal ob sie von links oder von rechts kommen. „Wo stehe ich, wenn ich für das Wahlrecht von EU-Bürgern, gegen das Bettelverbot und für eine liberale Migrationspolitik bin? Bin ich dann rechts?“ Die Einwanderungspolitik von Fokus ist jedoch alles andere als liberal: „Ween an d’Europäesch Unioun wëll awanderen, an do eng längerfristeg Aarbechtsperspektiv huet, muss dat kënne maachen“, heißt es im Wahlprogramm, und weiter: „Fokus steet kloer fir eng Opnamperspektiv fir Leit, déi zu Lëtzebuerg wëllen e neit Liewen ufänken an sech an eiser Gesellschaft abréngen. Däer hir Regele gëlle fir jiddereen. Ween sech dorun net wëllt halen, besonnesch wann et ëm gläich Rechter fir Fra a Mann geet, d’Liewen a Fräiheet fir jiddereen a gesellschaftlech a reliéis Diversitéit, huet och näischt bei eis verluer.“ Die populistische Schiene wird von ADR und Piraten schon gut bedient. Allerdings dürfte Fokus zu einer Konkurrenz für sie werden: Protestwähler/innen, denen die ADR zu rechts geworden ist und denen die Piraten zu beliebig sind, könnten sich in Fokus wiederfinden. Ob es im Oktober für einen Sitz reichen wird, ist jedoch fraglich. Aber was passiert eigentlich mit Fokus, wenn der Wahlerfolg ausbleibt? „Wenn das Angebot von der Wählerschaft nicht als notwendig empfunden wird, ist es mit Fokus vorbei“, dekretiert Engel. Dann müssen 600 Mitglieder und Sympathisant/innen sich eine neue politische Heimat suchen, für viele von ihnen wäre es schon die dritte. Und Frank Engel? Eigenen Aussagen zufolge kann er ganz gut ohne Politik leben.

.


7

Land 14.04.2023

E U RO PA

GROSSBRITANNIEN

„So verschieden wie Tag und Nacht“ Daniel Zylbersztajn-Lewandowski, London

Auf Antrag des gemäßigten Keir Starmer hat Labour Jeremy Corbyn von den Wahlen ausgeschlossen. Die Partei ist gespalten. Eine Reportage

In einigen Ecken, wie etwa in Crouch End, gibt es teure Cafés – die Treffpunkte der bürgerlichen Linken. Doch es gibt auch viel Armut in Nord-Islington: 43 Prozent der Kinder leben in verarmten Haushalten, 42 Prozent der Menschen über 60 beziehen Sozialleistungen. 37 Prozent der Bevölkerung gehören ethnischen Minderheiten an, während viele der weißen, englischen Mehrheit aus traditionellen Arbeiterfamilien stammen. Der Fußballclub Arsenal London hat hier sein Stadion, auch das prägt den Bezirk. Und: Alle diese Bewohner/innen werden an den Rand gedrängt von der Gentrifizierung, typisch für alle Londoner Viertel, die nicht allzu weit vom Zentrum entfernt sind. Seit 40 Jahren vertritt Jeremy Corbyn diesen Wahlkreis im britischen Unterhaus. Als er 1983 dort erstmals gewählt wurde, war er 33 Jahre alt, ein Vertreter der jungen radikalen Linken um den damaligen Parteichef Michael Foot, der Labour in eine empfindliche Niederlage gegen Margaret Thatcher führte. Heute ist Corbyn 73 Jahre alt und vertritt die alte radikale Linke. Er führte Labour als Parteichef 2019 in eine krachende Niederlage gegen Boris Johnson. Als er danach zurücktrat und der gemäßigtere Keir Starmer ihm nachfolgte, wurde Corbyn aus der Labour-Fraktion im Parlament ausgeschlossen. Corbyns politischer Niedergang fand vor zwei Wochen schließlich seinen vorläufigen Schlusspunkt: Der Parteivorstand beschloss auf Antrag Starmers, dass Corbyn bei der nächsten Wahl 2024 nicht mehr für Labour kandidieren dürfe. Corbyn erwägt nun eine Kandidatur für seinen Wahlkreis als Unabhängiger – der Bruch mit Labour ist wohl endgültig. In seinem Wahlkreis ist Corbyn weiterhin beliebt. Fragt man Menschen in Islington nach ihm, hört man nur Lob. Er setze sich effektiv für die Belange seiner Wähler ein, schreibe Briefe und E-Mails und halte, was er verspreche. Für Labour ist er aber zur Belastung geworden, kurz vor den Unterhauswahlen, die wohl 2024 stattfinden werden und Labour einen hohen Sieg bescheren könnten. Corbyn hatte gegen Ex-Premier Johnson nicht nur eine der größten Niederlagen in der Geschichte der Partei eingefahren. Die britische Gleichberechtigungs- und Menschenrechtskommission EHRC hatte außerdem Antisemitismusvorwürfe geprüft und für stichhaltig befunden. Corbyn habe als Parteichef zu wenig getan, um Antisemitismus in der Partei zu begegnen. Corbyn bagatellisierte die Vorwürfe, statt sie ernst zu nehmen, was ihm schließlich den Fraktionsausschluss einbrachte. Konkurrent Starmer wälzte die Partei um, schuf neue Auswahlverfahren für Kandidaten sowie eine unabhängige Beschwerdestelle und entließ Mitglieder aus der Partei und der Fraktion, vor allem aus Corbyns Sympathisantenkreis. „Der Unterschied zwischen Starmer und Corbyn war wie Tag und Nacht“, erzählt Mike Katz, Vorsitzender des jüdischen Labour-Verbands JLM, Jewish Labour Movement. Katz ist 50 Jahre alt, er hat einen markanten Undercut-Haarschnitt, Linksscheitel und schwarze Hornbrille. Labour trat er in den 1990-er Jahren als Student bei. „Als Teenager war ich entsetzt, dass Rentner sterben konnten, weil sie nicht in der Lage waren, ihre Wohnung zu heizen, und der Staat am Gesundheitssystem sparte“, erinnert er sich an die damalige Endphase der langen konservativen Regierungszeit. Aktiv geworden sei er erst kurz vor Tony Blairs Wahlsieg 1997, als Labour für 13 Jahre an die Macht kam: „Ich unterstützte seine Ausrichtung.“ Jahrzehnte später, inzwischen war Corbyn Parteichef, wäre Katz fast wieder ausgetreten. Er sah, dass jüdische Abgeordnete wie Louise Ellman und Luciana Berger aus der Partei gedrängt wurden.

Viele radikale Linke sahen Israel als Hauptfeind, Juden standen bei Labour unter Generalverdacht und es gab antisemitische Äußerungen bis hin zur Holocaustleugnung.

AFP/Dinendra Haria

Islington North in London ist ein Stadtteil mit harten Kontrasten: Dominiert wird die Gegend vom Finsbury Park und dem gleichnamigen, unattraktiven Bahnhof, neben dem Hochhäuser stehen. Es gibt hier viele kleine Textilläden, im südlichen Teil dominieren vor allem algerische Geschäfte. Nach Norden hin wälzen sich lange Straßen mit dreistöckigen Reihenhäusern aus dem viktorianischen Zeitalter einen Hügel hinauf – hier ist es grüner und angenehmer. Dazwischen stehen soziale Wohnungsbausiedlungen aus den 1960-er und 1970-er Jahren.

Katz sagt, die Mitgliederzahlen des jüdischen Labour-Verbands seien in dieser Zeit aber zugleich „immens“ angestiegen, die Solidarität sei sehr groß gewesen. Dann kam Starmer statt Corbyn, „plötzlich standen wir im Mittelpunkt und erhielten Respekt“, erinnert Katz sich. „Null Toleranz gegen Antisemitismus und Entgiftung der politischen Kultur“, sagt er. Labour sei heute „eine sozialdemokratische Partei, die versteht, dass die Märkte unter Aufsicht und Kontrolle stehen müssen, um soziale Gerechtigkeit gewährleisten zu können“, findet Katz. Und: „Wer nun nicht glaubt, dass Antisemitismus ein Problem ist, muss nicht Parteimitglied bleiben.“ Dann meint er: „Ich glaube, dass Starmer damit die nächsten Wahlen gewinnen und das Land in den Wohlstand führen kann, den es zuletzt unter Blair und Brown genoss.“ Was Katz lobt, sehen jüngere Aktivistinnen wie Nabeela Mowlana kritisch. Die 26-jährige ist die Vorsitzende von Young Labour und Stadträtin im Bezirk Park and Arbourthorne in Sheffield. In diesem von Sozialwohnungen geprägten Viertel ist Mowlana aufgewachsen. Zum Interview tritt sie ganz in Weiß auf, inklusive Hidschab, vor jeder Antwort überlegt sie sorgfältig. „Die Chancen von Menschen aus dieser Gegend sind im Vergleich zu benachbarten Stadtteilen begrenzt“, sagt sie. „Als Labour-Mitglieder besteht unsere Aufgabe nicht darin, uns nur gegen die Tories zu stellen, sondern auch, ein alternatives Weltbild zu vermitteln.“ Ein alternatives Weltbild, das ist es auch, was sie zu Labour brachte, als Corbyn Parteichef war: „Ich sah, dass die Labour-Partei einen fundamentalen Gesellschaftswechsel ansteuerte, eine freie und gerechte Gesellschaft: Dinge wie die Abschaffung der Studiengebühren oder die Einführung eines sozialen Zivildienstes“, sagt sie mit ansteckender Begeisterung. Starmer geht für sie nicht weit genug. Sie würde gerne die Bahn, Post, Strom und Wasser in öffentlicher Hand sehen, und sie will starke Gewerkschaftsrechte, Wohnungsbau, eine verantwortliche Kommunalpolitik und öffentlichen Zugang zum Internet. Starmer als Parteichef ist ihrer Meinung nach gar nicht so wichtig: „Das Rückgrat der Labour-Partei waren immer die Mitglieder und Aktivist/innen, insbesondere die jüngeren Menschen, die von Tür zu Tür gehen, Leute anrufen und sich für die Partei einsetzen – weil sie glauben, dass eine Welt, die der Mehrheit dient, möglich ist.“ Die Parteiführung solle überhaupt viel mehr auf die jungen Leute hören, findet sie. Es gibt viele linke Kritiker des Starmer-Kurses an der Labour-Basis, aber sie halten derzeit eher still. Zahlreiche Genoss/innen verweigern auf Anfrage das Gespräch. Phil Smith, 32, will nicht mit seinem richtigen Namen in der Zeitung stehen, da er Angst hat, dass er seinen Status als kommunaler LabourKandidat in einer konservativ regierten Gemeinde nahe London verlieren könnte. Labour bedeute für ihn, der im Erziehungswesen arbeitet, eine Politik nach „skandinavischem“ Vorbild, wie er sagt: „Ein sozialdemokratisches System, mit Programmen wie die Wiederverstaatlichung von Wasser und Strom und einem ausgedehnten sozialen Wohnungsbau.“ Smith trat Labour 2019 bei, „weil ich mich persönlich schuldig fühlte, nicht genug getan zu haben, um Boris Johnson zu verhindern“, sagt er ernst. Seine Partei erlebe er als gespalten: „Da sind zum einen die Mitglieder wie ich, die wollen, dass Menschen genug zu essen und ein Dach über den Kopf haben.“ Zum anderen gebe es die Labour-Führung und die Labour-Parlamentsfraktion. „Die befürworte ich persönlich weniger.“ Zum Beispiel habe Starmer versprochen, Gesetze abzuschaffen, die die Arbeit der Gewerkschaften einschränken – „doch später feuerte er einen Schattenminister, nur weil der sich mit Streikenden in eine Streikpostenkette gestellt hatte. Das schockierte viele von uns und sorgte für Unsicherheit, weil wir nicht mehr wussten, ob wir als Labour-Genossen Streiks unterstützen dürfen“. Aktuell verursacht die Auswahl der Parlamentskandidat/innen für die nächsten Wahlen große

Jeremy Corbyn bei einer Demonstration im November 2022

In seinem Wahlkreis ist Corbyn weiterhin beliebt. Fragt man Menschen in Islington nach ihm, hört man nur Lob

parteiinterne Spannungen – ein weiterer Grund, warum so viele Mitglieder nicht offen reden wollen. „Starmer hatte versichert, dass Ortsverbände weiterhin das Sagen hätten, doch in Wirklichkeit treten ganze Vorstände zurück, weil sich die Parteispitze Leute aussucht, die nicht die Mehrheit vor Ort hinter sich haben“, sagt Smith. Er fürchtet, dass Labour momentan zu sehr auf Nummer sicher spielt. „Sie werden die nächsten Wahlen gewinnen, weil die Tories keiner mehr will.“ Moralisch sei das jedoch halbherzig. „Was genau ist das Ziel einer Labour-Regierung unter Starmer?“ Corbyn sei ihm lieber gewesen: „Er wäre zwar auf großen Widerstand in der Partei gestoßen, aber er setzte sich für das ein, woran er glaubte.“ Halbherzigkeit und Unbeweglichkeit nach außen, aber um so ruchloseres Vorgehen gegen Kritiker

nach innen – diesen Vorwurf erheben so manche Labour-Mitglieder gegen ihren Chef. In der britischen Öffentlichkeit ist Keir Starmer kein Star. Er landet zwar nicht bei negativen Beliebtheitswerten wie der konservative Premier Rishi Sunak oder wie dessen Vorgängerin Liz Truss und Boris Johnson kurz vor seinem Rücktritt im Sommer 2022. Aber es deutet eben auch nichts auf die Art von Begeisterung hin, die dem letzten Labour-Wahlsieger Tony Blair 1997 entgegenschlug. Starmer ist weniger beliebt als seine Partei, die in den Umfragen konstant mit weitem Abstand vorne liegt, teils mit Zustimmungswerten von 50 Prozent. Starmer sei plump, er könne die Leute nicht begeistern, auch wenn er analytisch und thematisch gut sei, lautet das ungeschminkte Urteil von James O’Flynn, ein Labour-Aktivist in Colne Valley in Yorkshire im Norden Englands. „Mister Woody“ nennt er seinen Parteichef. Zwei Jahre lang war O’Flynn während der Corbyn-Jahre Labour-Vorsitzender in Colne Valley – es sind Gegenden wie diese, die Labour zurückholen muss, wenn die Partei zurück an die Regierung will. Weil sie den Brexit wollten, stimmten diese ehemals blühenden, heute kriselnden alten Industrieregionen 2019 massiv für Boris Johnsons konservative Tories. Mit dem Finanzexperten Rishi Sunak können sie wenig anfangen. Und mit Keir Starmer? „Die Politik der Partei unter Keir Starmer würde ich als ziemlich verhalten beschreiben“, sagt O’Flynn. Positiver fällt das Urteil bei Labour-Mitgliedern in Wales und Schottland aus. „Was wir wirklich in dieser gespaltenen Gesellschaft brauchen, ist eine Regierung, die sich mehr um Chancengleichheit und Fairness kümmert“, sagt Gareth Sandilands, seit 2012 Gemeinderat für Welsh Labour in Prestatyn South West, Denbighshire. Mit Keir Star-

mer komme endlich ein „frischer Wind“, findet der 43-Jährige. Sandilands Wahlbezirk Rhyl West, ein verblichenes Strandbad an der walisischen Nordküste, gilt als eine der ärmsten Gegenden im ganzen Land. „Die Leute hier haben die Wahl zwischen Essen oder Heizung“, sagt Sandilands. „Sie wollen jemanden, der sie ernst nimmt, und ich halte Starmer für diesen Mann.“ Sandiland klingt, als übe er schon seine Wahlkampfreden. Nicht minder begeistert ist Sandra Macdonald, eine 65-jährige Labour-Gemeinderätin im schottischen Aberdeeen. In der alten Industrie- und Werftstadt dominiert heute nicht mehr Labour, sondern die SNP (Schottische Nationalpartei), aber seit Nicola Sturgeons Rücktritt als schottische Regierungschefin und dem innerparteilichen Zank bei der SNP fühlt sich Labour in ganz Schottland beflügelt. „Das Land braucht eine große Veränderung“, findet Macdonald, und dafür stehe Keir Starmer. In Islington müssen die Labour-Aktivisten jetzt erst mal die Nachricht verdauen, dass ihr geliebter Abgeordneter Jeremy Corbyn nun außerhalb der Partei steht. „Er ist beeindruckend gut, er sorgt sich sehr um die Wahlgemeinde und ist ansprechbar“, so beschreibt Jasmin Walker ihren Abgeordneten. Selbst für kleine Treffen habe er sich Zeit genommen, berichtet die 28-Jährige, die ein Online-Geschäft führt. Sie weiß, dass Corbyns Verbannung etwas mit Antisemitismus zu tun hat, aber genau versteht sie das nicht. „Die Maßnahmen gegen Corbyn finde ich scheinheilig. Boris Johnson hat klar rassistische Dinge von sich gegeben und ihm ist so etwas nicht passiert.“ In Islington North müssen sich die Leute auch schon mal Gedanken machen – ob sie einen unabhängigen Kandidaten Corbyn unterstützen wollen oder eine Labour-Partei ohne ihn.

.

Découvrez chaque vendredi ce qui fait bouger le pays. Sur papier et en digital. Gratuitement pendant un mois.

Faites le test.

zbelgacem@land.lu (+352) 48 57 57 · 1


Vaches grasses Le Luxembourg Dairy Board (LDB), qui réunit une partie des paysans laitiers, vient de présenter la dernière actualisation des coûts de production dans le secteur. Il en ressort que 2022 était une sacrée année de vaches grasses. Selon les calculs du Büro für Agrarsoziologie und Landwirtschaft, les prix se sont envolés beaucoup plus vite que les coûts. Entre 2021 et 2022, les « Micherzeugungskosten » sont passés de 44,4 à 48,6 centimes par kilo de lait, tandis le « Milchauszahlungspreis » a bondi de 35,9 à… 50,2 centimes ! Dans le détail, on découvre que le « zugekauftes Futter » est de loin le poste de coût le plus élevé avec 15,1 centimes, ce qui

rappelle que le secteur reste loin de l’autarcie. Le LDB craint désormais une chute du prix pour 2023. « Die Gründe dafür sind ein Nachfragerückgang und höhere Milchanlieferungen », écrit-il. Depuis l’abolition des quotas, les paysans luxembourgeois ont massivement augmenté la production laitière. Celle-ci est passée de 284 000 à 447 000 tonnes entre 2009 et 2020. En termes de croissance, le Luxembourg est le champion d’Europe, devançant même les Irlandais. Avec tous les rejets d’ammoniac et de méthane (dans l’atmosphère) ainsi que d’azote et de phosphore (dans les eaux) que cette course en avant engendre au quotidien. bt

8

Land

W I R T S C H A F T

Bankenarchitektur

Die Geschichte der Banque Générale de Luxembourg in Zusammenhang mit ihrem architektonischen Wandel ist Gegenstand in der neuesten Hémecht-Ausgabe. In einem minutiös recherchierten Beitrag der Historiker Victoria Mouton und Marco Gabellini, sowie der Politikwissenschaftlerin Cécile Duval, liest man, dass die Niederlassung der Tochergesellschaft der Société Générale de Belgique vor allem auf das Wirken des Luxemburger Anwalts Alphonse Weicker zurückgeht. 1919 war es so weit, die BGL wurde auf Initiative der SGB gegründet und verfügte damals über ein Grundkapital von 7,5 Millionen belgischen Franken. Der Firmensitz befand sich bis 1935 in Arlon, weil die BGL bis dahin ein Unternehmen belgischen Rechts

Ticker

14.04.2023

war. Dennoch bezog die Bank 1919 in der Lantergässelchen zugleich einen administrativen Sitz in Luxemburg-Stadt. Ein Gebäude, das Franz Ginsbach, erster BGL-Direktor, als „sehr alt“ und „baufällig“ beschrieb. Zu Beginn des 20. Jahrhunderts war es üblich, dass Bankdirektoren ihren Wohnsitz in ihre Bank verlegten, das war aber in den beengten Verhältnissen der Lantergässelchen nicht möglich. Einen bleibenden Eindruck bei Kunden hinterließ der erste Sitz der BGL ebenfalls nicht. Die Eigentümer kauften deshalb 1920 ein neues Grundstück auf dem Aldringer und veranlassten zunächst nur den Bau eines Stockwerks in neo-klassischem Stil; wegen der Zunahme an wirtschaftlichen Aktivitäten wird schon im Folgejahr in die Höhe erweitert. Der einflussreiche Journalist, Batty Weber, ließ den Wandel der Stadt damals nicht kalt; in einer seiner Kolumnen kommentierte er den Bau folgendermaßen: „Der Platz an der Schule und an der Post könnte einer der schönsten der Stadt werden.“ 1924 kaufte die BGL die Bank-Vanderlinden auf und übernahm ihr Gebäude am Boulevard Royal. Bis in die 1960-er-Jahre wählt die BGL einen klassizistischen Baustil, der Stabilität und Macht vermittelte. Doch schon bald herrscht wieder Platzmangel; von 78 Angestellten im Jahr 1945 quellt deren Anzahl auf 408 im Jahr 1965 hoch. Die BGL nimmt einen radikalen Eingriff vor und

lässt das ehemalige klassizistische Bauwerk gänzlich verschwinden: Auf sieben Stockwerke ausgedehnt, entsteht ein „voluminöses Gebäude aus Stahlbeton, poliertem Granit, Aluminium und Glas“, wie die Historiker/innen schreiben. Damals dominierten funktionalistische Vorstellungen, wie sie Architekten wie Le Corbusier vertraten, insofern war das Gebäude „dépourvu de toute ornementation“. Praktisch war ihr Innenraum umso mehr: Durch verstellbare Innenwände konnte man rasch Büros unterschiedlicher Größen herzaubern. Kurios wirkt der ehemalige Kundenbereich in Zeiten digitaler Konten: Standaschenbecher und komfortable Sessel, die in der Empfangshalle standen, „spiegeln den Wunsch der Bank wider, die Kunden zum Verweilen einzuladen“, schreiben die Autor/innen. Und weiter: „All diese Elemente erinnern an einen Bruch mit dem Bankensystem der Vorkriegszeit. In dieser neuen, offeneren und freundlicheren Umgebung wurde eine neue Beziehung zu den Kunden aufgebaut, die Interaktion und Austausch förderte“. Nach außen öffnete sich die Bank zudem erstmals mit dem Slogan: „La banque au service de tous“. Andere Banken wie die BIL verschreiben sich ebenfalls dem funktionalistischen Baustil, während die russische East-West United Bank (in der ehemaligen Villa Foch situiert) und die Sparkasse sich dem Hype verweigerten. Aber auch der neue Firmensitz ist rasch überlastet –

über tausend Angestellte arbeiten ab 1980 für die BGL. Erneut wird ein Umzug geplant, diesmal auf Kirchberg. Diese Phase wird in dem Artikel nur angerissen, dabei übertraf sich die Bank mit ihrem Neubau erneut durch exzentrische Elemente. 1995 zog die BGL in ein 153 Meter langes Gebäude an der Avenue Kennedy. Ein Barock inspirierter Garten mit überdachten Alleen umgibt den Neubau in Form des Buchstaben X. 2016 legt die BGL, die 2009 mit BNP-Paribas fusionierte, nochmals nach: Man wächst auf Kirchberg um 16 Stockwerke und bespielt 95 000 Quadratmeter. sm

Des notables, des cousins et des vignes L’ancien diplomate Hubert Wurth vient de publier Muselblo – Bleu Moselle, un véritable pavé de 451 pages. Il propose d’y raconter l’histoire d’une maison de vignerons à Ehnen via la chronologie de ses occupants successifs, parmi lesquels ses aïeuls. (Depuis 1979, le bâtiment abritait le « Centre mosellan » ; il est actuellement réhabilité et agrandi pour accueillir le futur « Wäinhaus » et musée du vin.) Or, dès l’introduction, l’auteur met en garde le lecteur en comparant son livre à « une espèce de ‘Kuddelmuddel’, fourre-tout pas forcément digeste ». Wurth a du mal à caractériser son texte qu’il décrit, plus loin, comme une « improvisation » dont « les souvenirs personnels et les conversations anciennes » fourniraient la base. Hubert Wurth ne se sent exactement pas une âme de chercheur : « Lire pendant des années, mais attendre pour faire,

très peu pour moi en effet ». Le livre est donc rédigé sur le ton d’une causerie. Si la liberté du style n’est pas déplaisante en soi, le manque de focus s’avère lassant à la longue. Un minimum de rigueur éditoriale aurait peut-être permis de recentrer et d’agréger un texte trop disparate et trop long. (Mais il s’agit-là d’une déficience chronique du monde de l’édition luxembourgeoise.) Les excursions historiques sont par moments impressionnistes, comme l’assertion que le Luxembourg aurait « un bon millénaire sur le dos ». Dans d’autres passages, Wurth se met à gloser sur « les gènes venus d’ailleurs » : Les « traits asiatiques » de telle grand-mère seraient-ils l’héritage des Huns ? Et qu’en est-il du « profil romain » de telle tante ? L’ancien diplomate ne déballe pas pour autant sa vie personnelle. Son mariage avec Lydie Polfer, maire de la capitale depuis 1982, est évoqué avec pudeur : « Personnalités concordantes entre Lydie et Hubert ? Complémentaires pendant des années. Finalement elles ne devaient plus s’accorder. Flottement, intensités, profondeur, affection, amitiés. » L’intérêt du livre réside ailleurs : dans le portrait collectif qu’il dresse de la notabilité des XIXe et XXe siècles. Au fil des pages, on y rencontre notamment les Wellenstein, les Servais, les Brasseur et les Wurth. (En annexe, Wurth a dessiné pas moins de onze pages d’arbres généalogiques.) Le roman familial regorge de notaires, juges, maires, députés et ministres. Un milieu qui dégage une impression de claustrophobie : « Les vieilles

familles étaient très liées entre elles, au point de se retrouver à maintes reprises devant l’autel entre cousins germains, et l’assemblée des invités était composée de villageois pour ainsi dire tous cousins entre eux à des degrés divers : ‘Familgen vun Adam an Ei’v’ ». La partie la plus touchante est sans doute le portrait du père, Ernest Wurth II. Ayant grandi dans un milieu « conservateur et bourgeois » (la famille élargie comptait deux ministres d’État, Joseph Bech et Paul Eyschen), il restera « non-aligné », écrit le fils. Rêvant à une carrière d’artistepeintre, Ernest se résignera finalement à faire « la grande concession », c’est-à-dire à « se ranger ». En 1946, âgé de 45 ans, il entre finalement dans la magistrature, tout en continuant à peindre (dans un style figuratif et très peu avant-gardiste) pendant ses heures de loisir. Une « forme d’émigration intérieure », estime Hubert Wurth. L’auteur revient également sur l’histoire des Wurth. Chapeliers dès le XVIIe siècle, ils travaillaient pour la bourgeoisie, en contraste avec les perruquiers, serviteurs fidèles de la noblesse. La famille ne se dota pas d’un blason, note Hubert Wurth, louant « une approche modeste et circonspecte » qui aurait caractérisé les notables luxembourgeois. Certains portraits sont vivaces. Évoquant Catherine Paquet (18061876), l’auteur fait ainsi preuve de sensibilité et d’empathie. Il cite un passage d’une biographie (nonpubliée) qui aborde les origines (relativement) modestes de cette

fille de tanneur mariée à FrançoisXavier Wurth : « Elle se considérait bien au-dessus de ses autres frères et sœurs. […] Un jour, elle a eu le front de raconter à sa belle-sœur […] un prétendu rêve, d’après lequel elle aurait vu les Wurth en haut de l’échelle, alors que les Paquet se trouvaient au dernier échelon. » Hubert Wurth prend pourtant en défense son aïeule : « En contemplant de près sa photo, je me dis que l’idée de figurer en haut de l’échelle lui paraissait plutôt cauchemardesque, tellement elle paraît timorée et introvertie. » Diplomate de carrière, Wurth fut ambassadeur à Moscou de janvier 1989 à décembre 1991. Le livre recèle pourtant peu d’indiscrétions sur ses années moscovites ni sur les arcanes du ministère des Affaires Étrangères. Wurth revient ainsi sur la chute du Mur de Berlin : « Eh bien moi, j’ai vécu cet évènement, mais j’y ai assisté à Moscou, assis sur mon canapé » … en regardant CNN. Il relate par contre ses discussions avec les émissaires soviétiques : « Déjà à la fin des années quatre-vingts du siècle dernier, les représentants de Moscou à Luxembourg ont tenté de me convaincre : parlons de notre gaz, prenez notre gaz. » Un chapitre est consacré à la guerre en Ukraine, dans lequel Wurth tente de dresser un psychogramme de Vladimir Poutine : « D’où lui vient cette fébrilité en 2022 ? Lui et moi avons le même âge à quelques mois près. A-t-il peur de la déchéance et de la mort ? Pense-t-il à la fin ? Pourquoi alors la précipiter ? » bt


9

Land 14.04.2023

W I R T S C H A F T

Abwasser, Menopause und Psychotherapie Interview: Sarah Pepin

Das Lëtzebuerger Journal hat seit vergangener Woche eine weibliche Doppelspitze. Ein Gespräch mit Chefredakteurin Melody Hansen und Direktorin Lynn Warken über Online-Journalismus in Krisenzeiten und Empathie in Führungspositionen Sven Becker

D’Land: Vor etwas mehr als zwei Jahren ging das Lëtzebuerger Journal online. Wie lautet Ihr bisheriges Fazit? Lynn Warken: Es gibt eine Klientel. Und dass es möglich ist, neue journalistische Formate zu entwickeln, die Anklang finden, dass also Podcasts, Multimedia und Videoformate gleichermaßen gut ankommen. Das ist schön.

Sie sprachen vorhin von strategischen Partnern. Auf Ihrer Webseite kann man nun sponsored content, etwa ein Podcast gemeinsam mit der Spuerkeess, hören. Wie sichern Sie dahingehend die journalistische unabhängige Berichterstattung?

Melody Hansen: Wir haben unsere Nische gefunden. Ich sehe das Journal als komplementär zur luxemburgischen Medienlandschaft. Das heißt, dass man bei uns nicht seine daily news findet, dafür gibt es genug andere gute Medien, sondern eher, dass man mehr über verschiedene Themen erfährt, aus so vielen unterschiedlichen Perspektiven wie möglich. Dafür nehmen wir uns Zeit. Draußen hat man mittlerweile verinnerlicht, was wir machen.

LW: So wie das bei vielen anderen Medienhäusern der Fall ist, wirken keine Journalisten mit Pressekarte bei den gesponserten Beiträgen mit, das heißt es gibt keine Berührungspunkte. Die finanzierten Inhalte werden von unseren drei Angestellten ohne Pressekarte oder von Freelancern produziert. Der Bereich existiert getrennt von der Redaktion.

Letzte Woche wurde der Direktor Daniel Nepgen von Ihnen, Lynn Warken, ersetzt. Vorher waren Sie für den Content verantwortlich. Wie kam es zu diesem Wechsel?

Besteht das Ziel immer noch darin, unabhängig von diesen Inhalten zu werden?

LW: Wir kommen jetzt in eine neue Phase, in der andere Kompetenzen gebraucht werden. Mit einem MBA im Medienmanagement bin ich dafür die richtige Person. Daniel Nepgen war äußerst wichtig für den radikalen Wandel von Print auf digital, den ich strategisch begleitet habe. Wir haben nicht von Anfang an geplant, dass ich das übernehme, das hat sich so ergeben. Daniel Nepgen wird uns nicht ganz verlassen, sondern in den Verwaltungsrat gehen. Als neue Direktorin werde ich keine vollständig neue Strategie entwickeln, sondern eher nachjustieren.

Nach genau 75 Jahren Bestehen hat das Journal nun eine weibliche Doppelspitze. Der Medienpluralismusmonitor bestätigt es: In Luxemburg ist das immer noch eine Ausnahme. LW: Auf der einen Seite denkt man, cool, female leadership. Auf der anderen finde ich es irgendwie traurig, dass das noch ein Event ist. Ich finde, wenn jemand in einer solchen Position sitzt, soll er oder sie Türen für andere aufmachen. Wir netzwerken mit anderen Frauen, damit diese sichtbarer werden. MH: Wir sind da, um es anderen einfacher zu machen, um das Ganze zu entzaubern. Es ist keine Hexerei, auf einem solchen Platz zu sein. Auch wollen wir zeigen, dass es verschiedene Arten von Führungsstilen gibt. LW: Ich finde es wichtig, den Thomas-Kreislauf infrage zu stellen. Die Praxis, dass ein Thomas am liebsten einen anderen Thomas einstellt, also Menschen eher andere, die ihnen ähnlich sind, befördern. MH: In unseren Artikeln wollen wir Diversität zeigen. Das heißt nicht, dass es immer hinhaut. In Bereichen wo Frauen eher unterrepräsentiert sind, etwa in der Forschung, hat man oft am Ende trotzdem einen Mann als Gesprächspartner. Wichtig ist, aktiv daran zu arbeiten.

Welche Frauen zählen denn zu Ihren Vorbildern im Medienbusiness? LW: Was die Businessperspektive angeht, bin ich ein großer Fan von Lea-Sophie Cramer, die das Unternehmen Amorelie mitgegründet hat. Sie ist ein Vorbild dahingehend, dass sie Sexspielzeug aus der Schmuddelecke genommen und daraus ein erfolgreiches Geschäftsmodell gemacht hat. Wie sie das gemacht hat, etwa ihre Marketingkampagne, finde ich sehr beeindruckend. MH: Bisher hatte ich in der Arbeitswelt immer Menschen vor mir sitzen, die einen traditionell eher männlichen Führungsstil hatten: hart und unemotional. Ich dachte nicht, dass ich eines Tages eine solche Position haben könnte, weil ich empathisch bin und gerne mit Menschen spreche. Als ich hier angefangen habe, hat Lynn mir gezeigt, dass man nicht hart sein muss, um erfolgreich ein Unternehmen zu leiten. Damit hat sie auf mich einen großen Einfluss gehabt, dass es auch anders geht, dass ich auf mich und meine Art vertrauen kann.

Sie benutzen das Wort gründen. Ist es eine Start-up Mentalität, die das Journal nun prägt?

se Form angeht, weil es eine reale Veränderung in der Mediennutzung gibt. Sowohl meine Mutter als auch Schüler hören Podcasts. Es hat hier im Land einfach etwas gedauert, bis sich das durchgesetzt hat, und es fehlt durchaus noch an nationalen Perspektiven.

Melody Hansen (links) und Lynn Warken

LW: Es ist bisher Teil des Geschäftsmodells gewesen. Langfristig wollen wir allerdings weniger mit ihnen zusammenarbeiten. Wenn wir mit dem Fonds national de la recherche kollaborieren, nehmen die Journalist/innen der Redaktion nicht teil. Und diese Inhalte sind auch immer umsonst verfügbar.

Vor zwei Jahren wurde der Paragraf über das Journal aus den DP-Statuten gestrichen. Trotzdem haben bis auf eine Person alle Mitglieder des Verwaltungsrats eine Parteikarte. Ihr Hauptaktionär ist zu 63 Prozent die DP-Stiftung Centre d’études Eugène Schaus. Wie bleibt Ihre Berichterstattung im Wahlkampf unabhängig? LW: Der Spirit ist vielleicht ähnlich. Wir sind ein kleines Team, wir haben Lust, etwas Neues zu machen. Wir optimieren nun die Prozesse, die sich seit zwei Jahren etabliert haben. Ich habe lange für Eldoradio gearbeitet, und was ich davon mitgenommen habe, ist die Freude an Teamarbeit. MH: Unsere Trial-and-error-Mentalität schon. Ganze Konzepte werden auch mal über Bord geworfen, wenn etwas nicht funktioniert. Wir hinterfragen uns.

Der Geschäftsbilanz von 2022 nach geht es Ihnen finanziell besser als zuvor. Reporter.lu, das andere luxemburgische Online-Medium, publiziert seine Abonnentenzahl, Sie nicht. Wieviele haben Sie mittlerweile? LW: Das kommunizieren wir im Moment nicht.

Warum nicht? LW: Das haben wir so entschieden. Bis Ende 2023 wollen wir 2 000 Abonnenten haben. Unsere Finanzierung setzt sich aus der Pressehilfe, den Abonnenten und strategischen Partnern zusammen. Dieses Jahr haben wir mehr strategische Partner als im Jahr zuvor, aber wir haben auch stetig Zuwachs an Leser/innen – der Plan geht also auf. Aber wie viele genau, das behalten wir derzeit für uns. MH: Das ist eine Entscheidung, die von Lynn, Daniel und mir getroffen wurde. Was nicht heißt, dass wir sie nicht mal revidieren werden. LW: Dem TNS Ilres Plurimedia nach haben wir ein Publikum von 6 100 täglichen Besuchern.

Es gibt im Journal die Möglichkeit, Artikel auf Französisch, Englisch und Deutsch zu lesen. Was wissen Sie über die sozioökonomischen Hintergründe ihrer Leserschaft? Sind es Expats? LW: Die meisten Artikel werden immer noch auf Deutsch gelesen. Französisch und Englisch finden in etwa gleich viel Anklang. MH: Die Idee bestand darin, unsere Arbeit einem größerem Publikum zu öffnen. Das ist ein Alleinstellungsmerkmal für uns, den gleichen Text in zwei anderen Sprachen zur Verfügung zu haben. Als ich meine Texte auf Deutsch schrieb und französische Gesprächspartner hatte, fand ich es schade, dass die es nicht lesen konnten.

Gibt es eine Überschneidung zwischen den ehemaligen Print-Abonnenten und dem heutigen Publikum? LW: Nein, sehr wenig. Wir haben ein neues Publikum generiert.

Es gibt wenig Daten zur Online-Mediennutzung in Luxemburg. Sie müssen also eher intuitiv Entscheidungen treffen. LW: Wir analysieren den internationalen Medienmarkt sehr genau. Etwa den Podcast-Markt in Deutschland: Welche Elemente kann man nach Luxemburg holen, was könnte hier funktionieren? Die Mediennutzung hat sich auch hier verändert. Medien werden verstärkt über Smartphone und Tablet konsumiert, und durch die Zeitknappheit vieler Menschen haben auch Podcasts an Beliebtheit gewonnen. Das liegt daran, dass es genau wie Radio ein Begleitmedium ist – man hört sie beim Aufräumen oder Autofahren. MH: Als ich kürzlich vor Schüler/innen saß, um ihnen den Beruf des Journalisten zu erklären, lautete das Feedback, dass sie Medien eher vermeiden, weil es ihnen nach der Nutzung oft schlechter geht. Studien zeigen, dass Menschen in Krisenzeiten der Nachrichten überdrüssig sind. Unser Ansatz liegt darin, dass die Menschen nach der Lektüre eines Artikels nicht denken, alles sei schlecht. Natürlich auch nicht, alles sei super – konstruktiver Journalismus ist mehr als das.

In Ihren Leitlinien steht: „Das Journal will deshalb nicht mahnend den Finger heben, sondern Brücken bauen. Lösungen suchen, statt nur Probleme aufzuzeigen und konstruktiv sein.“ Warum braucht man eine solche Perspektive in Luxemburg? MH: Über viele Themen wird nicht genug geschrieben oder recherchiert, etwa über die Menopause oder Endometriose. Wir wollen Aufmerksamkeit schaffen für solche Themen, und Betroffenen das Wort geben. Das sind jetzt nur zwei Beispiele, aber das Gleiche gilt für sehr viele Sujets.

Aber was halten Sie dem Vorwurf entgegen, nicht politisch genug zu sein? Immerhin wird es immer wichtiger, Position zu beziehen. MH: Ich traue den Leser/innen zu, sich selbst ein Bild zu machen. So viel Vertrauen habe ich in die Menschen in diesem Land. Dem Vorwurf, dass wir nicht politisch seien, kann ich nur entgegenhalten, dass wir sehr viele gesellschaftspolitische

„Nichts ist politischer als die Gesellschaft“ Melody Hansen, Chefredakteurin des Lëtzebuerger Journal

MH: Wir sind unabhängig. Die einzige Aussage, die ich diesbezüglich vom Verwaltungsrat bekommen habe, und auch die einzige, die ich akzeptiert hätte, war: Wir werden euch nicht sagen, was ihr als Redaktion machen sollt. Das ist mir sehr wichtig, und das weiß der Verwaltungsrat auch. Im Wahlkampf wollen wir alle Parteien zu Wort kommen lassen, je nachdem wie groß sie sind. Eine Partei, die gerade gegründet wurde und nicht ganz so groß ist, werden wir vielleicht nicht ganz so oft featuren, aber das Gleichgewicht ergibt sich ganz natürlich. Ich denke, die DP ist bei uns nicht überrepräsentiert.

Die Frage der Unabhängigkeit stellt sich aber nicht nur quantitativ, sondern auch wie berichtet wird. Themen behandeln. Wir machen politische Aussagen, egal ob es um Abwasser, Menopause oder Psychotherapie geht. Wir gehen zwar nicht den Weg der Kommentare oder Leitartikel, den andere Medien gehen, auch wenn das ein legitimer ist. Unsere Journalist/innen sollen Zeit haben, zu recherchieren und differenzierte Positionen zusammenzubringen – die Meinungsbildung überlassen wir unseren Leser/innen.

Sie wollen in Zukunft noch mehr auf Podcasts setzen. Der Markt dafür füllt sich stetig. Gibt es hierzulande dafür überhaupt eine kritische Masse? LW: Wir wollen nicht nur Podcasts machen. In Luxemburg gibt es jedoch noch viel Potenzial, was die-

MH: Absolut. Aber weil wir uns bewusst sind, dass wir immer noch mit der DP assoziiert werden, geben wir uns noch mehr Mühe, niemanden vorteilhaft zu behandeln.

Künstliche Intelligenz ist uns auf den Fersen. Wie kann der Beruf des Journalisten in einem Meer an Content Ihrer Meinung nach überleben? MH: Was ChatGPT noch nicht kann, ist jemanden zuzuhören und versuchen, die Person zu verstehen, und dann zu schauen, wer es vermag, noch etwas zur Debatte beizutragen. So intelligent ist die Künstliche Intelligenz noch nicht, das Menschliche in den Vordergrund zu stellen. Darauf wollen wir uns auch in Zukunft konzentrieren.

.

Chronologie Das Lëtzebuerger Journal wurde 1948 gegründet und ging aus der Obermoselzeitung hervor. Als Parteiorgan der DP stand das Medium bis vor zwei Jahren in den Statuten der Partei. 2012 kam es bereits zu einem Relaunch der liberalen Zeitung, die ab dann bei Editpress gedruckt wurde. Die finanzielle Lage der Tageszeitung verschlechterte sich aufgrund des schwindenden Anzeigengeschäfts und der geringer werdenden Abonnentenzahl jedoch weiter. Am 1. Januar 2021 wurde die Printausgabe eingestellt, das Journal erscheint seitdem nur digital. Der Großteil

der in drei Sprachen verfassten Artikel befindet sich hinter einer Paywall. Melody Hansen, Jahrgang 1992, hat nach einem Online-Journalismus Studium in Berlin als Lokalredakteurin für das Tageblatt gearbeitet. Seit der digitalen Umstellung ist sie Chefredakteurin des Lëtzebuerger Journal. Lynn Warken, geboren 1989, arbeitete mehr als zehn Jahre für den Radiosender Eldoradio als Moderatorin und später stellvertretende Programmchefin. Seit vergangener Woche ist sie Direktorin des Journal, wo sie vorher für den Content verantwortlich war. sp


10

Land

F I N A N Z E N

14.04.2023

Sven Becker

Au quinzième anniversaire de Luxembourg for finance, février 2023

« Susceptible to run » Georges Canto

Les acteurs non-bancaires sur la sellette Jusqu’en octobre 2018 il était question de « shadow banking », expression plus ou moins heureusement traduite en français par « banque de l’ombre » ou « banque parallèle ». Cette appellation n’est plus de mise. Le Comité de stabilité financière, plus connu sous son sigle anglais (aux connotations funestes) FSB, parle désormais d’intermédiation financière non-bancaire ou IFNB. Une dénomination plus précise et fort bienvenue car les intervenants de l’IFNB n’ont rien de clandestin. Au contraire, ils ont pignon sur rue, surtout au Luxembourg, un des pays le plus actif dans ce domaine au niveau mondial. Néanmoins, coup sur coup, deux rapports sont venus pointer la vulnérabilité de cette activité, d’autant plus inquiétante qu’elle pèse pour près de la moitié des actifs gérés sur la planète. Le premier a été publié par le FSB fin décembre 2022 mais les données de l’analyse sont celles de 2021. Le second a été posté sur le blog du FMI le 4 avril dernier et prend en compte les événements survenus jusqu’en mars 2023. Le sigle IFNB recouvre toutes les institutions financières qui ne sont ni des banques commerciales ni des banques centrales ni des organismes publics spécialisés. Cela recouvre un nombre considérable d’établissements et d’activités, ce qui explique qu’en 2021, les activités financières non-bancaires ont atteint une part de 49,2 pour cent du total des actifs financiers mondiaux. En dix ans elles ont doublé et, en atteignant désormais 239 300 milliards de dollars, ont dépassé ceux des banques. En 2021 leur croissance a été de 8,9 pour cent, nettement supérieure à la progression moyenne des cinq années précédentes (6,6 pour cent). La « part de marché » des IFNB n’est cependant que de 28 pour cent dans les économies émergentes, contre 54 pour cent dans les pays avancés. Les IFNB sont classés en deux catégories. La première, nommée assez vaguement « autres intermédiaires financiers » et qui pèse environ deux tiers du total, comprend notamment les compagnies d’assurance, les fonds de pension et les fonds d’investissement de toute nature. Ces derniers sont les principaux responsables de la croissance des IFNB en 2021. Dans un contexte encore marqué, à ce moment, par des politiques monétaires accommodantes et un environnement de taux bas qui ont contribué à la hausse des prix des actifs, ils ont enregistré à la fois des entrées de capitaux et, en particulier pour les fonds en actions, des valorisations plus élevées sur un large éventail de leurs investissements. En conséquence, les fonds d’investissement représentent près de 69 pour cent des actifs des IFNB dans les pays émergents et 61,3 pour cent dans les pays développés. Au Luxembourg c’est naturellement encore plus : 98,5 pour cent !

L’autre segment des IFNB porte également un curieux nom, celui de « mesure étroite » (narrow measure). Il s’agit d’entités que les autorités ont évaluées comme étant impliquées dans les activités d’intermédiation de crédit et qui peuvent poser des problèmes pour la stabilité financière en raison la transformation de fonds à court terme en crédits à plus longue échéance et des risques de non-remboursement. Au niveau mondial, sa taille a été multipliée par 2,3 entre 2011 et 2021 et il pèse aujourd’hui près du tiers du total IFBN soit quelque quatorze pour cent du total des actifs gérés sur la planète. C’est là que se trouve le facteur de vulnérabilité. En effet, pour plus des trois-quarts (76,2 pour cent précisément contre soixante pour cent en 2011) il est composé d’une catégorie (dite EF1) ainsi définie : « véhicules d’investissement collectif avec des caractéristiques qui les rendent susceptibles de panique » (collective investment vehicles with features that make them susceptible to run). Figurent notamment dans ce groupe des fonds monétaires, obligataires et mixtes mais aussi des fonds immobiliers. En 2021, on a constaté chez nombre d’entre eux un niveau élevé de « transformation de la liquidité » et d’utilisation de l’effet de levier. Selon le FSB, « ils peuvent ainsi devenir sensibles à l’augmentation des demandes de rachat des investisseurs ou à la dynamique des appels de marge ». Ils peuvent être conduits à vendre des actifs avec une décote importante et à amplifier ainsi les contraintes de liquidité en période de crise. Ces véhicules d’investissement représentaient tout de même 51 600 milliards de dollars à la fin 2021, avec une croissance de 10,7 pour cent dans l’année contre +8,4 pour cent par an en moyenne de 2016 à 2020. La position du Luxembourg est assez particulière : En proportion des actifs des IFBN, la « mesure étroite » est proche de la moyenne des pays développés et le Grand-Duché est onzième sur 29 pays étudiés. Mais au sein de ce segment la catégorie de fonds EF1, la plus risquée, pèse 89 pour du total (cinquième rang mondial). Et si l’on rapporte cette fois le poids de la « narrow measure » aux actifs financiers totaux de la place, le Luxembourg apparaît au troisième rang mondial avec 27 pour cent. C’est certes loin des Îles Caïman et de l’Irlande qui dépassent les cinquante pour cent, mais près du double de la moyenne mondiale ! Le rapport du FSB bien que publié en décembre 2022 ne prenait pas en compte la forte hausse des taux survenue dans le courant de cette année et naturellement pas les turbulences qui ont affecté le secteur bancaire aux États-Unis, en Suisse et en Allemagne courant mars 2023.

investissements ou augmenter leurs rendements, ou par l’utilisation d’instruments financiers, tels que les produits dérivés.

Les « banques de l’ombre » n’ont rien de clandestin. Au contraire, elles ont pignon sur rue, surtout au Luxembourg, un des pays les plus actifs dans ce domaine au niveau mondial

Selon les auteurs de l’article posté sur le blog du FMI début avril, Antonio Garcia Pascual, Fabio Natalucci et Thomas Piontek, ces tensions sont « un rappel flagrant des foyers de grande vulnérabilité financière qui se sont constitués au fil des années durant lesquelles les taux d’intérêt étaient bas, la volatilité comprimée et les liquidités abondantes ». Mais ils recommandent ne pas se focaliser sur l’activité bancaire, car les risques présentés par resserrement de la politique monétaire à l’échelle mondiale, qui pourraient s’intensifier dans les mois à venir, affecteront toute une série d’institutions autres que les banques, notamment les IFNB, en raison du rôle majeur qu’ils jouent désormais dans l’accès au crédit. En 2019, Klaas Knot, président de la Banque nationale des Pays-Bas et membre du FSB, estimait déjà que « les non-banques deviennent des acteurs importants dans des domaines où les banques ont traditionnellement joué un rôle dominant », réclamant une grande vigilance des autorités face aux risques pour la stabilité financière qui résultent d’un financement non bancaire. Le document du FMI observe que les vulnérabilités des IFNB semblent s’être accrues au cours de la dernière décennie, car elles ont tendance à apparaître dans un contexte de fort taux d’endettement, par exemple par un recours à l’emprunt pour financer leurs

Les tensions se manifestent également lorsqu’une institution n’est pas en mesure de générer suffisamment de liquidités par des cessions d’actifs financiers, tels que des obligations ou des actions, ou d’utiliser des lignes de crédit, pour faire face à des demandes de rachat de la part d’investisseurs. C’est le cas qui s’est produit en mars avec la banque californienne SVB et qui est transposable aux IFNB. Enfin, les niveaux élevés d’interconnexion entre les IFNB et les banques traditionnelles peuvent être un élément décisif d’amplification. Bien que ces liens aient tendance à diminuer, ils peuvent ponctuellement déclencher de fortes pressions, comme l’a montré la crise des fonds de pension survenue en 2022 au RoyaumeUni. Les inquiétudes entourant les perspectives budgétaires du pays ont entraîné une forte hausse des taux des obligations souveraines britanniques. Mécaniquement elle a provoqué une dévalorisation des avoirs des fonds de pension à prestations définies. Comme ils s’en étaient servis comme garanties pour emprunter, leurs créanciers ont procédé à des appels de marge et de garantie. Pour y répondre, les fonds de pension britanniques ont été contraints de vendre des obligations d’État, ce qui a eu pour effet d’augmenter encore leurs rendements ! Une situation qui selon le FMI « souligne l’interaction périlleuse entre endettement, risque de liquidité et interconnexion ». À noter que cette dernière est élevée au Luxembourg. Le contexte actuel de hausse des taux d’intérêt place les IFNB, comme le reste du secteur financier, dans une situation difficile qui pourrait avoir des implications négatives sur la stabilité financière, mais les autorités manquent de moyens à leur égard. Des normes prudentielles adéquates, notamment des exigences en matière de fonds propres et de liquidités, mais aussi des obligations relatives à la gouvernance, devraient être introduites. Il s’agit aussi de combler ou d’éliminer les lacunes dans la communication réglementaire de données-clés, notamment en ce qui concerne le niveau de risque encouru dans le cadre des emprunts ou de l’utilisation de produits dérivés. L’objectif est clairement de limiter les circonstances et les incitations encourageant une prise de risque excessive par les IFNB, rendant moins nécessaire et moins fréquente l’intervention des banques centrales pour fournir des liquidités en cas de tensions systémiques. Reste que le corpus réglementaire sera long à constituer et qu’il faudra ensuite mener des contrôles stricts qui nécessiteront des moyens importants.

.


11

Land 14.04.2023

M E I N U N G

Mourir pour des idées ?

ZU GAST

Weg von Atom und Fossil… und dann?

Paul Rauchs

AFP

Ab dem Maastrichter Vertrag (1992) ist eines klar geworden: Als souveränes Land über den eigenen Energiemix zu entscheiden, wird immer schwieriger.Durch den Maastrichter Vertrag wurden in den Vertrag zur Gründung der Europäischen Gemeinschaft (EGV) erstmals einige explizit genannte energiepolitische Bestimmungen eingefügt.

Maksymilian Woroszylo ist Präsident der ADRenalin

Der Klimawandel, der immer öfter emotionalisiert und als „Klimakrise“ dramatisiert wird, steht nun vor einer ideologischen Herausforderung: Der Brüsseler Zentralstaat zieht quasi eine Energiewende mithilfe von erneuerbaren Energien gegen den Willen mancher Staaten durch. Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko, la semaine dernière à Moscou

La Seconde Guerre mondiale s’appellera-t-elle désormais Deuxième Guerre mondiale avec la Troisième qui pointe, depuis un an maintenant, ses canons vers une chair de plus en plus fraîche ? Dès le début de cette guerre, Poutine a atteint le point Godwin, en accusant l’Ukraine d’être un nid de nazis. Ces nazis dont le Traité de Versailles, en 1918, a facilité l’avènement en humiliant l’Allemagne vaincue. En 45, les Alliés ont été mieux avisés en instaurant le Plan Marshall pour aider l’Allemagne à reconstruire à la fois ses ruines et sa démocratie. Ils en ont fait un partenaire commercial et, accessoirement, un complice dans la lutte contre le bloc communiste. En 1989, à la chute de ce bloc et de son mur, les démons de 1918 se sont réveillés et ont fait bégayer l’histoire. Au lieu d’aider Gorbatchev par un plan Marshall bis, le monde occidental s’est laissé aveugler par ce qu’il croyait être le triomphe du monde libre. Il ne voulait pas voir que cette victoire tenait plus de Pyrrhus que d’Eisenhower.

Hitler s’est suicidé dans son bunker, Poutine dans sa folie « suicidera » le monde à bombe portante

Est-ce un hasard encore que les chefs occidentaux se sont rencontrés l’autre jour à Munich pour peaufiner leur stratégie qui consiste à fournir toujours plus d’armes à l’Ukraine et que ce fut dans cette même ville qu’Anglais, Français, Allemands et Italiens signaient en 1938 les honteux accords qui accordaient le « heim ins Reich » aux Sudètes, sans pour autant parvenir à empêcher le carnage de la guerre ? À l’issue de la conférence, Churchill aurait dit à Chamberlain : « Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre ! »

Alors, faut-il continuer cette guerre ? À Berlin, à Luxembourg et ailleurs des manifestants de plus en plus nombreux osent poser la question. Des philosophes comme Habermas les ont précédés dans ce questionnement. Sont-ils seulement animés par la crainte de perdre leur confort et quiétude de petits-bourgeois avec le retour de la peur et le regain de l’inflation ? En cette époque de fol consensus à l’Ouest, poser la question équivaut déjà à se faire taxer de traître. Mais traître à quoi, en fait ? «Mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente,» chantait le poète. Les idées pour

Mais l’homme, assurément a besoin de la guerre. Le sage Socrate y a participé, le sulfureux Carl Schmitt y a vu le fondement de l’État, des écrivains comme Ernst Jünger en ont fait l’essence de l’être. Le mot pacifiste est quasiment devenu une injure, un parjure, une obscénité, jusque dans la bouche-même de tel ministre vert. Mais qu’en estil de la femme, celle qui enfante la chair à canon ? Gageons qu’elle refusera à jamais le rôle d’Antigone cherchant une sépulture pour son frère !

Die jungen Sozialisten gehen so weit, dass sie durch gezielte Klimapolitik das Verhalten der luxemburgischen Bürger beeinflussen wollen. Die Grünen haben aus Machtgier (wahrscheinlich) ihre eigene Politik adaptiert: Man will nicht mehr auf Eigeninitiative der Bürger zur Bekämpfung des Klimawandels setzen. Die Grünen nutzen die steigenden Energiepreise aus, um die Bürger zum Kauf von Solarzellen anzuspornen, und das mithilfe von staatlichen Subventionen. Weniger mit dem

Erneuerbare Energien, wie Solar und Wind, sind volatile und zeitintensive Energien: Wenn der Wind nicht bläst und die Sonne nicht scheint, produzieren wir 0KW/h. Ein „on demand“-System sucht man auch hier vergebens: Erneuerbare Energien kann man nicht je nach Bedarf produzieren. Erneuerbare Sonnen- und Windenergie machen gerade einmal drei Prozent der Weltenergie aus, drei Prozent, die von Auflagen, Subventionen und zuverlässigen Kraftwerken mit fossilen Brennstoffen abhängig sind, 3 Prozent, die überall dort, wo Sonnen- und Windenergie in nicht unerheblichen Mengen genutzt werden, zu steigenden Kosten und/oder großen Zuverlässigkeitsproblemen führen. Ohne Atom und Fossilenergie gibt es also keine erneuerbaren Energien. Ohne erneuerbare Energien gibt es jedoch Atom- und Fossilenergie. Tatsache ist aber auch, dass durch die Industrialisierungsentwicklung der letzten 175 Jahre eine globale Erwärmung um 1 Grad Celsius festzustellen ist und dies auch deutlich zu klimatischen Konsequenzen beigetragen hat. Natürlich sollte der wissenschaftliche Fortschritt im Bereich der erneuerbaren Energien respektiert werden. Langfristig jedoch muss man sich die Frage stellen, ob die erneuerbaren Energien doch nur eine kostspielige und wenig leistungsfähige Zwischenetappe darstellen. Kernfusion, Wasserstoffenergie sowie neue Errungenschaften in der atomaren Spaltungstechnologie, wenn auch noch in der Entwicklungsphase, könnten schon in absehbarer Zukunft die weit besseren Lösungen darstellen. Schlussendlich gilt noch die Frage zu beantworten: Welche Vorteile und Nebenwirkungen können wir in den kommenden Jahrzehnten von fossilen Brennstoffen im Vergleich zu den Alternativen erwarten? Maksymilian Woroszylo

.

D’GEDICHT VUN DER WOCH

J’aimerai finir cet appel à la paix par un appel au bon sens (qui, cependant, n’est jamais que la somme des erreurs accumulées aux cours des siècles) qui ne s’exprime jamais mieux qu’au zinc du bistrot après quelques verres bien remplis et vite avalés. Va donc pour ces quelques b(r)èves de comptoir :

Sven Becker

L’Otan qui a été forgée comme bouclier contre ce qui allait devenir le Pacte de Varsovie était logiquement appelée à devenir caduque avec l’effondrement de ce pacte. Le contraire s’est produit, et l’organisation atlantique s’est mise à proliférer, à métastaser tel un processus cancéreux qui a fini par tuer la paix armée que des adversaires prévoyants et prévisibles ont réussi tant mal que bien à maintenir pendant plus de quarante ans. Le vieil adage latin « si vis pacem para bellum » (si tu veux la paix, prépare la guerre) était la devise partagée des deux côtés de l’ancien rideau de fer. Si « vis pacem fac bellum » (si tu veux la paix, fais la guerre), canonne-t-on aujourd’hui du côté de l’Occident. Sauf que de l’autre côté de l’interminable table du Kremlin on ne la veut pas, cette paix. Et en Occident, les Cassandre qui essaient de freiner l’effort de guerre se recrutent aux deux extrêmes du spectre politique. L’extrême-gauche voit (à tort) en Poutine l’héritier de l’Union Soviétique, quand l’extrême-droite le considère (à raison) comme l’héritier de la Grande Russie tsariste et chrétienne qui lutte contre la « décadence morale » de la modernité occidentale. Est-ce un hasard alors que l’Église russe soutient l’effort de guerre de Poutine en bénissant ses armes et ses soldats, et que le chef de l’Église catholique appelle à la retenue des belligérants ?

Oui, il fallait mener la guerre contre Hitler qui a construit des usines de mort pour éliminer plus de six millions de juifs, de gitans, de malades. Qui a assassiné des gens pour ce qu’ils étaient. Qui ne voulait pas vaincre l’ennemi, mais l’anéantir : « ausmerzen » et « verschrotten » étaient les maître-mots d’Hitler, comme le rappelle fort opportunément l’historien britannique Alex J. Kay dans un récent ouvrage. Poutine n’aura peut-être rien à envier au Führer quant au nombre des victimes, mais ils les assassine ou les mène à l’abattoir pour ce qu’ils font : la guerre à son système (ses opposants internes) et la guerre à l’Ukraine (ses soldats). En livrant toujours plus d’armes à Zelenski, Européens et Américains se livrent à une surenchère qui n’est pas sans rappeler l’espèce de transe qui transit élus et poilus en 1914 et dont témoigne la fresque qui orne toujours la Gare de l’Est à Paris et montre les soldats partir au front, la fleur au fusil. Mais il y a bien longtemps que les Américains n’ont plus gagné de guerre, le Vietnam, l’Afghanistan et l’Irak en témoignent. Comme il y a un demi-siècle, ils ont peur que Poutine ne joue aux dominos, selon la vieille loi de la Guerre Froide qui voulait que la phagocytose d’un pays se propage à ses voisins, aux voisins des voisins et ainsi de suite. Après l’Ukraine, ce serait donc au tour de la Biélorussie, de la Pologne, des pays baltes, c’est bien connu. Seulement voilà, la guerre, n’importe quelle guerre, ne connaît que des perdants et il ne reste aux « vainqueurs » que le triste privilège d’en écrire l’histoire, d’en façonner le narratif, comme on dit aujourd’hui. Mais la Troisième Guerre mondiale sera la première où le « vaincu » aura toujours de quoi entraîner son « vainqueur » dans l’anéantissement. Hitler s’est suicidé dans son bunker, Poutine dans sa folie « suicidera » le monde à bombe portante.

lesquelles est censé lutter l’Occident ont déjà pris bien des rides quand l’Ukraine, dont les « vertus » démocratiques n’ont rien à envier à la Hongrie et à la Pologne, en vient à exiger jusqu’à la livraison de bombes à sous-munitions, bannis pour des raisons morales par la plupart des pays démocratiques. Alors gardons-nous d’ajouter des morts, des larmes et des ruines à ceux qui encombrent déjà inutilement les sillons, car il faudra bien la finir un de ces jours, cette guerre que Poutine, bien sûr, ne devra pas gagner, et Zelenski pas perdre. Les rares diplomates égarés parmi les nombreux belliqueux parlent déjà de revenir au statut quo du 23 février 2022 que le monde « libre » avait fini par accepter avec une Crimée annexée par la Russie qui reprit en 2014 par la main de Poutine ce qu’elle avait offert en 1954 par la main de Khrouchtchev. Et si les seules guerres qui doivent être livrées, à nos cadavres défendants, seraient celles qui menacent la vie ? Je n’en vois que deux : hier, la guerre contre Hitler ; demain, la guerre pour l’eau. Affirmatif, mon colonel !

Verkabelt in Widersprüchen, glauben auch die Mainstream-Parteien Luxemburgs mit zugelieferten erneuerbaren Energien, das Klima beherrschen zu können. Das beste Beispiel zeigt sich bei der CSV: Die Abgeordneten der CSV stimmen in Luxemburg für eine deutlich grünere Energiepolitik als deren EU-Abgeordnete im EU-Parlament. In der Chamber will sich das Mainstream-Parteikartell deutlich von fossilen Energien trennen – auch die Atomenergie scheint nicht willkommen. Im EU-Parlament gehen die CSV-Abgeordneten gegen ein ideologisches Verbot des Verbrennungsmotors innerhalb der EU vor. Kategorisch zeigt man sich im EU-Parlament auf ADR-Linie.

Flugzeug fliegen, scheint ab der letzten Brasilien-Reise, an der die Ko-Präsidentin der Grünen beteiligt war, auch nicht mehr die Devise der Grünen zu sein: Denn ‚,der Flieger wär so oder so geflogen’’, so ein ParteiMitglied der Grünen. Es gilt also wieder mal, wie in Zeiten des Sozialismus, das Motto: „Do what I say, not what I do“.

De guerre lasse, la guerre froide s’est réchauffée comme le climat. Du Versailles de 18 au Berlin de 45 et du Berlin de 89 au Kiev de 2022 : l’histoire bégaie et laisse la parole à la Grande Muette.

Ons Heemecht

Nouvelle ère : où sont les Verts de naguère ? Ils ne chantent plus guère que des airs de guerre. Jacques Drescher

Les marchands de canon se font du blé avec celui qui nous manque. L’énergie des soldats sur le front serait mieux employée à chauffer nos chaudières. Plus ça gaze en Ukraine, moins il y a de gaz en Europe.

.

Poutine empêche le monde d’avoir la pêche et lui rend l’inflation qui fait augmenter la vie. Ce n’est pas pour autant que la mort diminue.

De Grénge kricht, de Roude pennt; Et sëtzt sech gutt am Parlament. Zu Bréissel si mir gär gesinn Mam Fric, dee mir der Nato ginn.

D’Gewerkschaft streit alt wéinst dem Geld, Mee net fir Fridden op der Welt. E Grillfest fir den éischte Mee – An ’t gëtt kee Friddenskomitee.

Den Ouschtermarsch war fréier Moud; Dat war emol, haut ass en dout. Am Land, wou d’Blutt duerch d’Banke leeft Gëtt just den Heeschemann geschleeft.

Et wunnt am Land sech heemlech dran Fir deen, deen et bezuele kann. E Bléck no bausse muss net sinn; De fräie Geescht – wou ass en hin?


12

Land

M E I N U N G

14.04.2023

Ron Kroon

Premier. Passons. Mä och deen huet esou gär Football gespillt, Mëttelstiermer, versteet sech. Eriwwer also bei déi wichteg Daten: zu Hamburg, beim Volksparkstadion, steet schonn zanter 2005 en Denkmal, dee Fouss, fir einen großen Sohn der Stadt, giffen se zu HH soen, fir den – of course – Uwe Seeler, Footballspiller, grouße Käppert, HSV-Idol etc. pp. Zu Tréier – wéi dat deenen hier Gewunnecht ass – haten se 2007 eng Réimer-Ausstellung organiséiert fir, nu jee, irjendwéi och e grossen Sohn der Stadt, wann et net de Papp war, de Konstantin de Groussen. A wat hunn se gemat zu Tréier: iwwer déi ganz Stadt verdeelt – z.B. bei der Basilika, beim Musée a bei den Thermen – hunn se dem Keeser Konstantin säi Fouss dorëmmer gestallt, Schuhgröße 315, wosst eng Zeitung, iwwer eng Tonn schwéier. Geschloen aacht Exemplaire vun deem Fouss haten se bestallt, obschons de Konstantin keen Octopus war; dat do war éischter Octo-Pub fir dee Keeser, an deem sengem Imperium virun eben 1 700 Joer d’Treverer-Land (also mir mat) louch.

Den Uwe Seeler am Tricot vum Hamburger SV, 1968

Uwe, bei Fuß! nico graf

E podologeschen Exkurs

„Déi eppes un, mir gëtt et kal wann ech dech gesinn!“, giff een am léifste soen, wann een dee plakege Fouss gesäit. Hei zu HH. Dee mech un deen anere plakege Fouss erënnert, deen zu Tréier. An der aler Réimerstad haten se deemols zwee Joer Virsprong op déi jonk Hansestad, déi jo och eng zanter dem Summer verwaisten HSV-Seeler-Stad ass. Zwee Joer virun der Muselstad hunn se an der Elbestad eppes opgeriicht, wat haut do steet: e Fouss, e gigantesche Fouss.

Stark historesch gebilte Geeschter giffen elo meckeren a soen, „Quatsch, Tréier huet do en enorme Virsprung vun – soe mer – bal 1 700 Joer, vum Keeser Konstantin bis haut, dat ass net ze toppen“. Anachronistesch Iwwerleeungen soll ee si loossen. Oké, awer hei nach esou eng: 2003 gouf e lëtzebuerger Premier Éierebierger vun Tréier a war do a schlechter Gesellschaft: 1933 haten déi den Hitler zum Éierebierger ernannt, an datt dat e Fehler war hunn se erréischt 2010 gemierkt a réckgängeg gemat, arme

Mä déi Féiss – dee vum HH-SV an dee vun Tréier – déi sinn allebéid copy-paste. D’Original ass aus dem Joer 312, opgeriicht fir ze feieren: fir den Triumph – in-hoc-signo-vinces – vum Konstantin iwwer sei Konkurrent Maxentius. An de Fouss war nëmmen e butzegen Detail vum Konstantin senger Kolossalstatu. Déi war am ganzen 12 Meter héich. Ëmmerhin: dem Seeler sei Fouß ass fënnëf Meter héich, zwee Meter breet, d’Schonggréisst weess ech net, mä se muss enorm sinn. D’Künstlerin Brigitte Schmitges huet sech evidenterweis vun der antiker Konstantin-Skulptur inspiréiere gelooss an dem Football-Imperator Seeler en Denk-mal! gestallt. Dat hautjesdag iwwregens e bëssi koppech ass. Ech war kucken. Do steet virum Volksparkstadion also e rietse Fouss, ouni Schong an Huesen, a Keelt an Hëtzt. Wéi wann deen iwwerdimensionale Seeler, vun deem ee nëmmen de Fouss gesäit, wéi wann dee Mann nom Match ënner der Douche giff stoen. Et kuckt een instinktiv no de Buedschlappen, net datt dee Fouss nach e Pilz kritt. E plakege Fouss also als Denkmal fir e Footballspiller – also footballistesch ass dat abstrus, well teutonesch Footballspiller hu bei der Aarbecht deemols eppes vun Adidas oder Puma gebraucht fir kënne Goaler ze schéissen. Parenthèse: Ier ech Handball a Basket gespillt hunn hat ech Foussball probéiert, hun do engem Mëttelstiermer Flanke gemeet, déi deen dann heinansdo verwäert huet oder och net, a meng Schong waren ëmmer där ganz schlechter, Ierfstécker vu jonke Nopesch-Männer, déi zu Hueschtert gespillt hunn. Déi Schong waren heinandsdo zimlech futti a ramponéiert, wann se als Kaddo komm sinn; ech erënnere mech un e Lach vir am rietse Schong, mat deem ech e Corner geschoss hunn an duerno hat ech duerch e Lach am Schong en décke Klomp Kräid vum Corner-Kreess am Schong hänken, eng speziell Corner-aSchong-Humiliatioun, déi ech ni richteg erausgerëselt krut, en arme-Leits-Leed. Fermer-la-parenthèse. Wou war ech? A jo, beim Seeler-Fouss, deen total onmartialesch a sënnlos nackig do steet, a ronderëm deen op engem Oval aus gréngem Kunstrasen Käerze stinn – vill waren der am Summer ëmgekippt an de Wuess ass ausgelaaf, verwielegt Blummen, och Biller a Bicher a Bréifer an Zeitschrëften, déi no Reen a Frascht a Sonn, naass a gedrëchent, verdiebelt sinn, Devotionalie quoi, wéi wann de Fouss virun 18 Joer opgeriicht gi wier, fir nom Seeler sengem Dout do ze stoen.

An ech sinn e pur Schratt tëschent all deene Devotionalien erduerch bei de Fouß gaang an hu widder d’Feescht getéckt; et huet huel geklong

Den Torschützenkönig Seeler an de Keeser Konstantin – on a pris leur pied. Wat u sech abstrus genuch ass. Well dem Konstantin säin titanescht Denkmal dat war net dat vun engem Imperator, deen do steet oder geet, et war de Keeser, deen, à la Jupiter, du sutz, op engem Troun svp. A vun där Statu gëtt et zimlech vill Reschter notamment de Kapp, eng enorm Bëls. A wa si da schonns bei déi al Réimer kneipe geet, dann hätt d’Künstlerin jo bescht Grënn gehat fir dem Seeler sei Kapp imperial ze presentéieren. Well deen huet jo ganz vill vu senger Goaler gekäppt, mam viischte Kapp, der héiger blousser Stier, oder mam hënneschten Kapp, cf. WM-Mexiko 1970 géint d’Englänner. E Seelerkapp wier besser gewierscht wéi dee plakege Fouss. Oder nach besser: de Seeler am Sëtzen. Well et ass jo einfach esou, datt hien ee vu senge famouseste Goaler am Sëtzen geschoss huet, e Jupiterblëtz aus heiterem Sessel und Himmel. Geschoss mat deem Fouss, deen do elo esou dynamesch steet, op der Foußspëtzt, um Ballen. Wann et reent, kéint ee vun de villen Hamburger Clochardën ënner dem Talong schloofen. An, denkt ee sech, irjendwou muss deen anere Fouss sinn, dee lénken, dee mam Standbeen, well soss kippt alles. A vu datt sein HSV elo iwwer d’Dierfer tingele muss, well e nëmme nach Zweite Liga spillt, kéint ee sech haut och eng Skulptur vum Seeler virstellen, dee mit hängenden Schultern, gramgebeugt do kënnt, wéi op där Foto, wou e geknätscht e gedeemütegt bei d’Queen trëppelt, WM 1966, vir nom Skandal-Tor säin zweete Präis sichen ze goen. Nodeems, gedier, d’Englänner an de sowjetesche Linienriichter Bəhramov, beim faméise Wembley-Goal Alliéierter géint déi Däitsch waren, 21 Joer no ‘45 sollten déi net nach eng Kéier wéi ‘54 Welt-Meister ginn. Von wegen Imperium reloaded. Mä wéi sollt d’Sculpteuse am Joer 2005 och nëmmen drun denken, datt den unabsteigbaren HSV och nom Dout vum Seeler schonn zanter fënnef Joer nach just zweete Choix ass. Den HSV huet och an der Saison 22-23 Heimspiller géint, euh, z.B. Heidenheim. Wou a wat ass dat? De Seeler-Fouss als Tröster der Betrübten. A wéi ech an der Keelt elo beim Fouss stung hunn ech gesinn, datt e pur Pilger ëm dee Fouss gaang sinn an op de Buedem gekuckt hunn. A wat hunn ech mat hinne gesinn, wat war am Summer tëschent de Blummen an de Kärzen verschwonnen: et woren déi vill kleng Placken, déi Spaléier leien, am Oval ëm de Fouss. Ech wier näischt ouni meng Leit – huet emol eng Kéier e lëtzebuerger Premier gesot. Dat schéngt och fir uns Uwe ze gëllen. Zech fréier HSV-Gréißten sinn op deene Placke versammelt, dem Seeler sei Brudder, de Goalkipper Ulli Stein, de Felix Magath, de Kevin Keagan, den Ernst Happel – fir der nëmmen e puer ze nennen. An alleguer sinn Memento am klengen. Vun de Feldspiller ass ëmmer a Naturgréißt déi plakeg Foußsuel op der Plack derbäi a vun de Goalkeeperen déi plakeg Hänn – wéi wa sengerliewen e Proffi Football ouni Schong gespillt oder am Goal ouni Händsche gestan hätt. „Für Menschen, die Spuren hinterlassen“, steet do als Kommentar dertëschent. Effektiv, dat huet eppes Menschelndes, eppes wat joerdausende-déif an der humaner Ikonographie säin Ursprong huet. D’Ofdréck vun den Hänn erënnere massiv u prähistoresch Grotten, wou d’Hielenawunner hier rout gefierwten Hänn widder d’Wänn gedréckt hunn, op éiweg do eng perséinlechst Signatur hannerlooss hunn. Wat d’Féiss beim Uwe-Fouss ubelangt ass dat méi komesch: déi gesinn eben aus, wéi waan ee vun ennen e Mënsch géif bekucken – oder wéi wann dee plakeg op enger Drobier leie géiff. Ech si wuel net Foussfetischist genuch fir déi Abgüsse ze appreciéieren. Dee Krees vu ville Féiss an e pur Hänn seet nach eppes aneschtes: hei ass eng table ronde gebaut ginn, eng Tafelrunde vun dapere Ritter ronderëm de Kinnek; de Seeler ass den Arthur, dat hei ass eng speziell légende uwérienne. Vill Klénger also ronderëm een Décken, de Keeser a seng Prätorianer, hien wier neischt ouni seng Leit. A mir aner Plebs sinn op enger Umlaufbahn, déi ganzech wäit ewech ass vun deem engste Krees. Wat och net anescht ka sinn. Well de Seeler von den Toten auferstanden ass: kuckt sei Fouß, deen erëm gesond ginn ass nodeems en dout war. Je m’explique: De Seeler hat jo en Achilles-Sehne-Rass, 1965. Den Achilles ass dorunner gestuerwen, datt seng eenzeg verwondbar Platz gewosst war an attackéiert ginn ass. De Seeler? Normalerweis, 1965, fir e Footballspiller als Fußballspieler war dee Rass en Doudesurteel, fin de carrière, deemols, 1965. A wat mécht de Seeler: no Operatioun ass hien erem gesond, spillt weider, Resurrectioun, Ouschteren um Terrain. Wien do net gleeft.

Nico Graf

A propos. Ech Thommes hun déi Feescht méi genee gekuckt, well do misst jo eng gigantesch Läinzeechen anzwousch ze gesi sinn. Ech hu keng gesinn, vläicht sinn ech ze kleng. An ech sinn e pur Schratt tëschent all deene Devotionalien erduerch bei de Fouß gaang an hu widder d’Feescht getéckt; et huet huel geklong.

Dem Uwe Seeler säi Bronze-Fouss am Volkspark Altona zu Hamburg

De Seeler war jo netzelescht esou beléift an Däitschland well hien net an d’Ausland spille gang ass, well en zu Hamburg bliwwen ass, einfach, bödenständig, normal – dat si seng Attributer, een ewéi s Du an Ech, keng Star-Allure wäit e breet, gréißt Tugend: hien wier eben notamment dem Fric-Imperium op Mailand net nogelaaf. A just deem Seeler säi Fouss gëtt hei réimesch presentéiert; op seng al Deeg ass hien also awer nach an Italien exportéiert ginn, ass podologesch e Legionnaire ginn; feelt nach just, datt se sengem plakege Fouss eng caliga ugedoen hätten, fir hien ënner d’Douche ze schécken. De Seeler als Gastarbeiter. Deen doheem bliwwen ass.

.


13

Land 14.04.2023

M E I N U N G

Olivier Halmes

Eine Vorführung durch die Armee beim Tag der offenen Tür auf dem Herrenberg im Juli 2022

Die Armee des Auenlandes Reiner Hesse

Die Probleme der Armee mit ihrem Sanitätsdienst verweisen auch auf strukturelle Schwächen

Wie jede militärische Truppe hat auch die großherzogliche Armee einen Sanitätsdienst. Ein Nato-Standard vom September 2019 sieht dafür Minimalkriterien vor. Er definiert die Fähigkeiten in vier Stufen (Roles). Role 1 stellt die sanitätsdienstliche Erstversorgung für Truppen im Gefecht sicher. Die drei anderen Stufen reichen weiter, bis hin zu Role 4 und einem Krankenhaus außerhalb des Einsatzgebiets. In Role 1 hingegen übernimmt ein mehrköpfiges Team unter Leitung eines Arztes neben Triage (Sichtung) und Erstdiagnose erweiterte lebensrettende Sofortmaßnahmen: Blutstillung, Schmerzbehandlung, Atemwegsmanagement, künstliche Beatmung und Kreislaufstabilisierung ähnlich einer Notaufnahme. Ziel ist die Stabilisierung des Patienten zum Weitertransport. Jede Sanitätseinheit, so auch ein luxemburgisches Role 1, muss denselben Grad an Einsatzbereitschaft aufweisen wie die Einheit, für die es zuständig ist. Für Nato und EU stellt Luxemburg militärische Einheiten mit erhöhter Bereitschaft zur Verfügung. Doch über die Minimalvoraussetzungen im Sanitätsdienst, Role 1, verfügt die Armee nicht. Das geht unter anderem aus einem Tweet des stellvertretenden Generalstabschefs Pascal Ballinger vom 7. April 2022 hervor: „Deploying a Role 1 is still a dream for @ArmyLuxembourg… but we are working on it… It will probably not be feasable during this decade but we are going to try hard…“ Es fällt eine Inkohärenz auf zwischen diesem Tweet und folgender Passage im Jahresbericht 2021 des Außenministeriums: „En 2020, l’armée luxembourgeoise s’est engagée auprès de l’OTAN à mettre en place une ou plusieurs équipes chirurgicales déployables correspondant à la capacité ‚MED-ST‘ telle que définie dans le NATO105 Bi-Strategic Commands Capability Codes and Capability Statements du 22 janvier 2020. Ces équipes devront être déployables dès 2028 “1. MED-ST steht für medical surgical team. Einerseits also erklärt der stellvertretende Chef des Generalstabs auf Twitter, die Minimalanforderungen könnten wohl erst in einem Jahrzehnt erfüllt werden. Andererseits teilt das Außenministerium mit, dass Luxemburg der Nato für 2028 einsatzbereite feldchirurgische Teams zugesagt hat. Die Nachfrage nach dem Konzept, beziehungsweise der Arbeitshypothese dafür wurde von der Verteidigungsdirektion im Außenministerium per E-Mail am 12. August 2022 mit dem Verweis auf Geheimhaltung abschlägig beschieden. Auch das Nato-Dokument, welches die Sanitätseinheit MED-ST an sich definiert, kann laut E-Mail der Pressestelle der Verteidigungsdirektion vom 17. August 2022 nicht zugänglich gemacht werden. Es dürfte sich hierbei um die militärische Variante des

Einerseits erklärt der stellvertretende Chef des Generalstabs, die Minimalanforderungen könnten wohl erst in einem Jahrzehnt erfüllt werden. Andererseits hat Luxemburg laut Außenministerium der Nato für 2028 einsatzbereite feldchirurgische Teams zugesagt

zivilen Samu (Notarzt) handeln: einen Arzt mit Zusatzausbildung in Notfallmedizin, einen Rettungsassistenten und einen Sanitäter. Der Begriff surgery teams ist jedoch auch bei Sondereinheiten gebräuchlich, die erweiterte medizinische Kapazitäten brauchen, weil sie hinter feindlichen Linien operieren. Verwundete müssen sie entsprechend länger versorgen, bis sie evakuiert werden können. Das für 2028 angekündigte belgisch-luxemburgische Aufklärungsbataillon, beziehungsweise seine Teileinheiten können durchaus auch hinter feindlichen Linien operieren und Bedarf an feldchirurgischen Fähigkeiten haben. Es liegt auf der Hand, dass die dabei von der Nato geforderte „Robustheit“ mit mehr Verlusten einhergehen kann. Belgische Sondereinheiten haben das Konzept der MED-ST in Mali und Afghanistan erprobt. Es bleibt die Frage, wie die Luxemburger Armee bis 2028 solche Fähigkeiten entwickeln will. Im Bereich Sanitätswesen ist die Entwicklung der großherzoglichen Truppe bislang überaus unbefriedigend. So gab es längere Zeit keinen Truppenarzt in den Reihen der Armee. Die Stelle eines officier-médecin wurde im September

vergangenen Jahres ausgeschrieben. Da niemand gefunden wurde, der alle Kriterien erfüllte, heuerte man einen Vertragsarzt an. Monate später sollte sich herausstellen, dass er in Belgien rechtskräftig verurteilt war, unter anderem wegen Delikten in Zusammenhang mit seiner ärztlichen Tätigkeit. Eine eigenständige Überprüfung des Bewerbers seitens der Armee hatte nicht stattgefunden: Vordergründig schien alles formal in Ordnung und der Vorgang war regelkonform abgelaufen, wie Verteidigungsminister François Bausch (Grüne) und Gesundheitsministerin Paulette Lenert (LSAP) auf eine parlamentarische Anfrage der CSV-Fraktion wissen ließen. Eine Internetrecherche durch die Personalabteilung der Armee, wie sie bei zivilen Arbeitgebern heute zumeist üblich ist, hätte den Fehlgriff wohl vermieden. Am Ende setzten Hinweise aus einer anderen Verwaltung der Tätigkeit des Arztes ein Ende. Offensichtlich gelingt es der Armee, für hunderte Millionen Euro strategische Satellitenkapazitäten zu schaffen, aber sie scheitert zuverlässig an der Rekrutierung von Sanitätspersonal aller Qualifikationsstufen und daran, es in ihren Reihen zu halten. Ein Dokument, anhand dessen man die Personalsituation und -fluktuation nachvollziehen könnte, wird im Jahresbericht 2021 des Außenministeriums erwähnt: „Les activités de l’Armée luxembourgeoise en 2021 font l’objet d’un rapport d’activités séparé.“ Trotz mehrfacher Nachfrage gelang es der Redaktion nicht, diesen eigentlich öffentlichen Aktivitätsbericht der Armee zu bekommen. Hingegen ergaben sich bei den Recherchen zu diesem Beitrag Hinweise, dass es eine auffällige Fluktuation im Sanitätsbereich der Armee gibt. Die Hintergründe sind offenbar vielfältig. Unstrittig ist der allgemeine Mangel an medizinischem Personal im Land. Nicht genug damit: Im gesamten öffentlichen Dienst würden sich quasi keine einheimischen Ärzte mehr für freie Stellen melden, erklärte LSAP-Sozialminister Claude Haagen auf eine parlamentarische Anfrage der ADR. Die Einkommensunterschiede gegenüber freiberuflichen Medizinern seien zu groß. Was die Armee betrifft, reizt die Aussicht auf einen monatelangen Einsatz in einem Feldlager in Osteuropa oder in tropischen Regionen luxemburgische Ärzte offenbar nicht. Hinzu kommt, dass der Ärztemangel viele Alternativen zum Arbeitgeber Armee entstehen lässt. Dies gilt auch für alle Arten von Paramedizinern. Neben dem Gehalt spielt bei ihnen allerdings auch eine gewisse Schizophrenie zwischen Ausbildung und Rechtslage eine Rolle: Die Tätigkeit der Paramediziner in Luxemburg wird durch das Gesundheitsministerium reguliert. Die Ausbildung insbesondere der Notfallsanitäter erfolgt dagegen im Ausland. Doch dort

sind die Notfallkompetenzen der Paramediziner weiter gefasst als in Luxemburg. In der Praxis bedeutet dies, dass eine Reihe so genannter actes médicaux Sanitätern hierzulande rechtlich nicht erlaubt sind. Darunter fallen zum Beispiel die Medikamentengabe, die Verabreichung von Sauerstoff sowie das Anlegen einer Infusion. Das darf nur auf Anweisung und unter Aufsicht eines Mediziners erfolgen. Für die Armee gilt diese Regel auch. Und so zeigte ein Foto vom Tag der offenen Tür auf dem Herrenbeg im Juli vergangenen Jahres eher eine Wunschvorstellung als die Realität: Sanitäter, die Infusionen, Sauerstoff und Medikamente verabreichten, obwohl sie das selbstständig nicht dürfen. Ist es zielführend, Militärsanitäter unter den Friedensregeln eines zivilen Gesundheitsministeriums zu belassen? Aber neben den äußeren Umständen führen offensichtlich noch eine inkohärente Personalpolitik sowie anachronistische Führungsgewohnheiten dazu, dass qualifiziertes medizinisches Personal mit zivilem, teilmilitärischem und militärischem Status entweder aus dem Sanitätsbereich versetzt wird, oder der Armee konsequent den Rücken kehrt. Angesichts der absehbar verlustreicheren Robustheit im Rahmen des künftigen binationalen Bataillons muss dem Sanitätsdienst im Denken der leitenden Militärs eine größere Bedeutung zukommen. Referenzrahmen hat die Gefechtsrealität zu sein und nicht Animositäten und Präferenzen im Rahmen einer Palastwache im tiefsten Frieden. Kein absehbares Szenario des Krieges in der Ukraine, beziehungsweise möglicher Folgekriege gibt Anlass, weiterzumachen wie bisher. Die Friedensdividende ist aufgebraucht; militärische Einsätze, so es dazu kommt, sind wieder Kriege. Tod und Verwundung werden für westliches Militär vom bedauerlichen Einzelfall zum potenziell vielfachen Schicksal. Die politische Klasse des großherzoglichen Auenlandes wagt es nicht, den Hobbits die neue geopolitische Wahrheit zu verkünden. Diese Wahrheit besteht darin, dass man sich nicht mit Geld für Waffen, Munition und Satelliten wird loskaufen können.

.

Reiner Hesse ist Politikwissenschaftler und Soziologe. Er hat über Militärpolitik und Militärsoziologie geforscht. Jahresbericht 2021 des Außenministeriums (S. 106). https://gouvernement.lu/fr/publications/rapport-activite/ minist-affaires-etrangeres-europeennes/maee/2021rapport-activite-maee.html 1


14

Land

M E I N U N G

14.04.2023

Archives nationales de Luxembourg

das Splendide gibt es kaum Informationen. Jedoch ist es sehr wahrscheinlich, dass gerade dieses „Belustigungslokal“ exotische Tänze auf die Bühne stellte, da ich drei Frauen aus Übersee fand, die dort als Tänzerinnen auftraten: Neben Sibon, eine Marokkanerin und eine Kongolesin. Erotische Orientfantasien reichen in Europa zumindest bis ins 18. Jahrhundert zurück. In ihrem Zentrum stand meistens der Harem. Harems waren männlichen, europäischen Reisenden nie zugänglich gewesen und als rein weiblicher Wohnort eine perfekte Projektionsfläche für männliche Sexualfantasien.3 Orientalischer Tanz sowie kostbarer Schmuck, Süßigkeiten und Kleidung spielten dabei eine wichtige Rolle, genauso wie Sinnlichkeit, Laszivität und Nacktheit. Vor allem der Busen wird auf Orientbildern fast immer hervorgehoben. All diese Elemente eignen sich perfekt, um orientalisch-sexualisierte Shows auf die Bühne zu stellen.4

Archives nationales d‘outre-mer

AnmeldeErklärung von Messauda Judith Sibon aus dem Jahr 1925

Sexualisierte Darstellung einer „orientalischen“ Frau von um 1900.

„Indésirables“ aus Übersee Julia Harnoncourt

Migrant/innen in Luxemburg am Anfang des 20. Jahrhunderts

Bei der Durchsicht der Dokumente der Fremdenpolizei zwischen der Jahrhundertwende und den 1940-er Jahren stieß ich auf einige Ausländer/innen, die nicht nur aus Europa kamen, sondern auch aus Afrika, Lateinamerika und Asien. Sofort weckte dies mein Interesse. Es gab also nicht nur Italiener/ innen und andere Europäer/innen, die nach Luxemburg einwanderten, sondern auch Menschen aus Übersee. Doch was machten sie hier? Was arbeiteten sie? Warum waren sie hergekommen? Und auf welche Probleme sind sie hier gestoßen? Die Akten der Fremdenpolizei geben manchmal sehr wenig und manchmal ein bisschen mehr Einblick in das Leben dieser außereuropäischen Migrant/innen. Manchmal beinhalten sie Befragungen, manchmal Briefe von ihren Anwälten, aber immer spiegeln sie die Logik des Staates wider. Die meisten Migrant/innen, die ich fand, werden eines Verstoßes oder Verbrechens bezichtigt, was schließlich auch der Grund für ausgiebigere Information in den Fremdenpolizeiakten ist. Als Historikerin weiß ich, dass diesen Bezichtigungen misstraut werden muss: Ob sie wahr sind, oder nicht, wissen wir ganz einfach nicht. Doch wie die Geschichte der Personen schreiben, dessen Stimmen nicht erhalten geblieben sind? Um mit diesem Problem der Einseitigkeit der Quellen umzugehen, versuchte ich, sie „gegen den Strich“ zu lesen. Und so entstanden kleine Geschichten, die versuchen eine mögliche Sicht der Migrant/innen darzustellen. Sie basieren einerseits auf den gefundenen Fremdenpolizeiakten, auf anderen Quellen sowie weiterer Recherche zu der Zeit und den möglichen Problematiken, denen außereuropäische Migrant/innen ausgesetzt waren, und natürlich zum Teil auf persönlicher Imagination. Beginnen wir mit der ersten Geschichte. Sie spielt im Splendide, einem der „Belustigungslokale“ in Luxemburg-Gare, das ziemlich sicher orientalische und andere exotische Shows tanzender Mädchen auf die Bühne stellte. Performer I – „exotische Damen“: Messauda Judith Sibon (geb. Oran 1890, in Luxemburg 1925)

Ich bin nach Luxemburg gekommen, weil ich hier als Tänzerin engagiert wurde, erst im Varieté Madrid und dann im Splendide. Hier gibt es immer wieder exotische Shows. Ich kann bauchtanzen und den Schleiertanz beherrsche ich auch. Außerdem kann ich singen, was wirklich nicht alle können. Und da ich Algerierin bin, werde ich als „echte Orientalin“ beworben. Die Männer mögen das, in Paris und in Luxemburg. Ich wohne hier nicht schlecht in einem Hotel in der Nähe vom Splendide und mein Verdienst ist recht gut, solange ich Auftritte habe. Nur wenn ich länger nicht engagiert werde, wird es hart. Gestern bekam ich einen Brief von der Polizei. Da stand drin, ich solle das Land verlassen, weil ich Prostituierte sei und dabei bin ich erst einen Monat hier. „Die künstlerischen Darbietungen, zu denen sie berufen ist, tendieren dazu, die öffentliche Ordnung zu stören“, steht da. Was denken die denn? Da werde

Unverheirateten Migrant/innen, auch aus Europa, wurde in den 1920-er Jahren häufig unterstellt, Sexarbeiterinnen zu sein

ich eingeladen, um meinen Körper herzuzeigen, weil das den Männern gefällt, und dann werde ich gleich wieder ausgewiesen? Als ich das den anderen Mädchen im Splendide erzähle, sagten sie mir, dass das normal sei und Prostitution in Luxemburg verboten ist. Überhaupt das ganze freie Leben, wie ich es aus Paris kenne, sei hier verboten. Aber ich solle mich nicht aufregen, es ginge mir doch gut. Exotische Frauen seien sehr beliebt, vor allem in unserem Business und trotzdem ginge es auch anders… Und dann erzählten sie mir die Geschichte von einer armen Brasilianerin von vor rund 40 Jahren. Marie Innocenzia Mentz (geboren 1867) wurde von ihrem Onkel mit elf Jahren nach Deutschland gebracht. Dort ließ er sie sitzen und das Mädchen blieb allein in einem Land, das sie nicht kannte. Danach arbeitete sie wohl schon bald als Hausmädchen in Metz. Klar, dass sie recht früh begann, sich Männern anzuvertrauen, die ihr das Leben ein bisschen erleichterten. Denn so lernen wir es doch; ein Mann macht uns schöne Augen, bietet uns für eine gewisse Zeit ein besseres Leben mit Kleidern, Schmuck, Champagner usw., und wir wollen das alles gerne genießen und lassen uns darauf ein. Wie weit wir dafür gehen, ist für jede anders. Und natürlich, die Bewunderung gefällt uns auch! Nur manchmal da gefällt sie uns nicht. Also ich weiß jedenfalls, wie ich damit umgehen soll, wenn mir jemand unerwünschte Avancen macht. Wie zum Beispiel letztens, als einer auf die Bühne gehüpft ist und mich anfassen wollte… Den habe ich gleich wieder von der Bühne holen lassen. Schließlich arbeiten hier auch starke Männer. Für ein junges Mädchen, das in einem Haushalt arbeitet, ist das sicher anders, denn da kommt noch der Druck und das Zusammenleben hinzu, sagen meine Kolleginnen und einige haben auch selbst Erfahrung damit gemacht. Marie Innocenzia wurde mit 14 schwanger, in der Zeit, in der sie Hausangestellte war. „Illahi! Das arme Mädchen!“, rief ich aus. Irgendwas muss weiter schiefgelaufen sein und mir laufen noch immer kalte Schauer über den Rücken, wenn ich daran denke. Kurz danach verließ sie ihre Stelle, ging weg aus Metz und versuchte ihr Glück in Esch/Alzette. Dort war sie Kellnerin, wurde aber bald wieder ausgewiesen, denn die Bezeichnung Kellnerin werde in Luxemburg oft benutzt, um ein leichtes Mädchen zu beschreiben, erzählten mir die anderen Tänzerinnen. So ging sie nach Nancy und arbeitete dort zu-

erst als Dienstmädchen. Mit erreichter Volljährigkeit war sie bereits Mutter eines zweiten Kindes und erwies ihre Liebesdienste nun offiziell. Marie Innocenzia hatte wohl nie viel Geld und manchmal musste sie auch stehlen, um etwas zu Essen zu haben. Darum und wegen Sittenstörung kam sie mehrmals ins Gefängnis. Sie schien nicht besonders vorsichtig gewesen zu sein, denn sie litt immer wieder an venerischen Leiden. Um die Jahrhundertwende ging sie nochmal – ohne ihre Kinder – nach Esch, in die Arbeiterstadt. Dort würde man weniger elegant leben, wie wir hier in Luxemburg-Stadt, erzählten die Mädchen. Dort arbeitete Marie Innocenzia für einen italienischen Kabarettier, wurde aber bald wieder ausgewiesen, weil sie ein paar Nächte mit einem Mann verbracht hätte… In Paris wäre das kein Problem, damals und auch heute nicht! Ich denke ich werde nach Paris zurückgehen. Das Leben gibt dort einfach mehr her und hier bin ich wohl nur am Abend erwünscht, denn da führen mich Verehrer aus und ich kann das amüsante Nachtleben des Bahnhofsviertels genießen. Doch untertags muss ich mich vor der Fremdenpolizei in Acht nehmen, vor allem in der Bahnhofsgegend und manchmal sogar in meinem Hotel. Außerdem, wenn ich jetzt gehe und nicht warte, kann ich wahrscheinlich später zumindest auf kurze Zeit unbemerkt für ein paar Shows wiederkommen und das trotz Einreiseverbot… Eine Odaliske in Luxemburg?

Und tatsächlich kam Sibon noch einmal im Mai 1926 nach Luxemburg, um als Tänzerin aufzutreten. Unverheirateten Migrant/innen, auch aus Europa, wurde in den 1920-er Jahren häufig unterstellt, Sexarbeiterinnen zu sein, besonders wenn sie als Kellnerinnen, Dienstmädchen oder Tänzerinnen angestellt waren oder in wilder Ehe lebten. Wer von ihnen tatsächlich Sexarbeit verrichtete, lässt sich in den meisten Fällen nicht nachweisen, da Prostitution in Luxemburg verboten war. In Frankreich war sie zwar erlaubt, wurde jedoch willkürlich von der Sittenpolizei kontrolliert und überwacht.1 Marie Innocenzia Mentz war als offizielle Prostituierte in ein Register der Sittenpolizei eingetragen. Ob Sibon neben Tanz auch sexuelle Dienste anbot, oder in eine der Grauzonen fiel und zum Beispiel von einem Freier ausgehalten wurde, wissen wir nicht. Jedoch ist es wahrscheinlich, dass das Splendide Tanzshows und Prostitution verband, da dies bei solchen Etablissements öfters der Fall war und vor allem die Vergnügungsgegend um Luxemburg-Bahnhof, genauso wie Esch/Alzette, immer wieder in zeitgenössischen Diskussionen über Prostitution erwähnt wurde.2 Am Bahnhofsviertel in Luxemburg gab es in den 1920-er und 30-er Jahren ein reges Nachtleben mit Dancings und Varietés, die auch Shows aufführten, die zum Beispiel „die schöne Brasilianerin“ hießen, oder eine „indische Tempelszene mit Feuertanz“, über die außer dem Titel nichts bekannt ist. Über

Voraussetzung dieser männlichen Sexualfantasien ist die Vorstellung, dass europäische Männer sich die Frauen wie das Land einfach nehmen könnten. Hier verbinden sich Geschlechterund eurozentrische Kolonialvorstellungen.⁵ Und natürlich hat bei einer in Paris lebenden Algerierin ihre Migrationsgeschichte auch etwas mit Algerien als französischer Kolonie zu tun. Auch hier wurden erotische Frauenbilder produziert, vor allem in Form von Postkarten. Oft trugen sie den Titel „Types Algeriens“, womit sie versuchten, den erotischen Charakter mit einem ethnographischen zu verbinden. Dies war bei den Shows in Europa wohl anders. Als Darstellerinnen wurden hier vermutlich, wie auf den typischen Odalisken- und Haremsbildern, möglichst europäisch aussehende Frauen ausgesucht und in orientalischer Aufmachung dargestellt.⁶ Schließlich versuchte sich schon um die Jahrhundertwende die Holländerin Margaretha Geertruida Zelle, bekannt als Mata Hari, als Orientalin zu verkaufen. Und auch Sibon passt, dem Foto auf ihrer Anmeldeerklärung nach zu urteilen, in dieses Bild. Dabei wurden gerade in Paris, in seinen bekannten und unbekannten Varietés, „exotische“ Körper auf die Bühne gestellt und auch die Bordelle spiegelten einen gewissen Orientkult, mit zum Beispiel orientalistisch ausgestatteten Räumen, wider.⁷ Auch im Luxemburg der 1920-er Jahre scheinen Orientfantasien en vogue gewesen zu sein. So wurde zum Beispiel 1925 der deutsche, in einem Harem spielende Tanzfilm Sumurun in den luxemburgischen Kinos gezeigt, 1924 stand der Oriental Palace auf der Schobermesse im Zeichen von Ägypten und auch auf orientalischen Maskenbällen wurde sich verkleidet und getanzt. Natürlich war das Nachtleben von Luxemburg-Bahnhof, nicht zu vergleichen mit Paris, der damaligen Hauptstadt der sexuellen Befreiung, in der Homosexualität, Polygamie und auch Prostitution teilweise enttabuisiert wurden.⁸ Obwohl sowohl Messauda Judith Sibon als auch Marie Innocenzia Mentz von den Luxemburger Behörden Prostitution vorgeworfen wurde, waren ihre Lebenslagen sehr unterschiedlich. Sibon war professionelle Tänzerin; Mentz war mit 14 zurückgelassen worden. Sibon wohnte in einem luxuriösen Hotel, dem Hotel Molitor; Mentz fand Unterschlupf, indem sie als Dienstmädchen arbeitete. Mentz wurde mit 14, während sie in einem Haushalt arbeitete, schwanger – dass dies mit einem Gewaltverhältnis in Zusammenhang steht, ist kaum auszuschließen. „Exotische“ Tänzerinnen reproduzierten mit ihren Shows zwar Stereotype über Verhalten und Sexualität von „Exotinnen“ und waren ebenso Gewaltverhältnissen ausgesetzt, trotzdem konnten sie sich sowohl gegen Annäherungsversuche von Freiern als auch gegen ihre Vorgesetzten wehren, wie Einzelgeschichten aus anderen europäischen Ländern zeigen.⁹ Selbstzeugnisse haben weder Sibon noch Mentz hinterlassen, was kein Zufall ist. Denn wer solche Zeugnisse hinterlässt, hat auch was mit Machtverhältnissen und Marginalisierung zu tun, was es umso wichtiger macht, sich ihre Geschichten anzuschauen.

.

Julia Harnoncourt forscht zu zeitgenössischer Geschichte am C2DH 1 Yolande Cohen, De parias à victimes. Mobilisations féministes sur la prostitution en France et au Canada (1880-1920), Genre, sexualité & société, 11, 2014, 1. 2 Mauer, Heike (2018): Intersektionalität und Gouvernementalität. Die Regierung von Prostitution in Luxemburg. Dissertation. Leverkrusen-Opladen: Burdich (Politik und Geschlecht, Band 30). 3 Hörner (2001): Verborgene Körper - verbotene Schätze. Haremsfrauen im 18. und 19. Jahrhundert. In: Kerstin Gering (Hg.): Fremde Körper. Zur Konstruktion des Anderen in europäischen Diskursen. Berlin: dahlem univ. press, S. 176–207; Ferrié, Jean-Noel; Boetsch, Gilles (2019): La lente fabrication du stéréotype de l’Orientale et de l’Orientale. In: Tiffany Roux (Hg.): Sexualités, identités & corps colonisés. XVe siècle - XXIe siècle. Paris: CNRS, 215–225. 4 Dumas, Juliette (2019): Le voile des Ottomanes. In: Tiffany Roux (Hg.): Sexualités, identités & corps colonisés. XVe siècle - XXIe siècle. Paris: CNRS, S. 57–65; Yahi, Naima (2019): Les danseuses du ventre en France au XXe siècle. In: Tiffany Roux (Hg.): Sexualités, identités & corps colonisés. XVe siècle - XXIe siècle. Paris: CNRS, S. 77–84; Hörner 2001. 5 Petit, Antoine (2019): Avant-Propos. In: Tiffany Roux (Hg.): Sexualités, identités & corps colonisés. XVe siècle XXIe siècle. Paris: CNRS, S. 9–10. 6 Boetsch 2019. 7 Dupouy, Alexandre (2019): Capitale du plaisir. Paris entre deux guerres. Paris: la manufacture de livres. 8 Dupouy 2019. 9 Robles, Fanny (2019): Spectacles ethnographiques et sexualité. In: Tiffany Roux (Hg.): Sexualités, identités & corps colonisés. XVe siècle - XXIe siècle. Paris: CNRS, 419–429, 425.


M U S I Q UE

L’enfant grandit Il n’envisage pas de changer son nom de scène, mais Adriano Lopes Da Silva sait que Chaild n’est plus tout à fait un enfant. Certes, il a déjà éclusé pas mal de scènes. Mais depuis une petite année qu’il est représenté par Beast Records, le compositeurinterprète est passé à la vitesse supérieure pour faire grandir sa carrière et se professionnaliser. Il le prouvera ce samedi, sur la scène de la Kulturfabrik où il présentera Urgent Care, son premier EP. Un retour aux sources puisque la Kufa est la toute première scène professionnelle que le chanteur a foulée. À l’époque, son projet s’appelle encore Adrian et il joue en première partie du groupe pop luxembourgeois Austinn. L’eau a coulé sous les ponts et Urgent care témoigne de l’évolution de Chaild et de son état d’esprit. Après les révoltes adolescentes qui transparaissaient dans son premier succès Sick Water, après le titres dansants qui camouflent la nature profonde de l’artiste, le voilà apaisé, osant se dévoiler. « J’ai découvert que l’écriture de chansons était un moyen de guérir en acceptant de montrer mes faiblesses et ma fragilité. J’ai enfin la force d’être vulnérable. » Ainsi, le premier sigle issu de

l’album, Close to you, est une ballade moderne qui ose la chanson d’amour. Ce sera forcément un des titres phares du concert de samedi. « Je commencerai avec les titres les plus connus, pour mettre tout le monde dans l’ambiance. Les nouvelles chansons suivront, à la manière d’une histoire qu’on se raconte », prévoit-il. Le concert a été minutieusement préparé pour que ce soit « un vrai show, au-delà de ce que les gens connaissent de moi ». Pour atteindre ce « niveau supérieur », Chaild a passé une semaine de résidence aux Unison Studios en mars, puis une semaine à la Kulturfabrik (photo : Sven Becker). Il était accompagné des deux musiciens Laurent Louis et Samuel DiLiberto ainsi qu’Oliver Lang et Eric Slunecko membres de l’équipe technique des Unison Studios. « J’ai aussi travaillé avec Sergio Manique qui a repensé les arrangements pour la scène et Edsun qui m’aide pour me mouvoir sur scène, pour danser »… En première partie, Chaild a invité Angel Cara et Irem, « deux jeunes femmes bourrées de talent qui développent des univers pop et qui vont bien avec le mien ». fc

15

Land 14.04.2023

A RC H I T E K T U R

Venedig im Gespach Zu einem LunchRundtischgespräch lädt Luca (Luxembourg Center for Architecture) kommenden Mittwoch ein. Welche urbanistischen und architektonischen Aspekte werden derzeit auf der Biennale in Venedig verhandelt? Drei unterschiedliche Kuratoren-Teams werden überdies ihre Beiträge zur Biennale besprechen. Darunter Philipp Nathan, der 2012 an Post City: Considering the Luxembourg case mitwirkte. Er befasste sich damit, „dass Luxemburg weder eine dichtbesiedelte Stadt ist noch große, ungenutzte Naturarreale besitzt. Wir haben in Luxemburg eine Fläche, die irgendetwas zwischen Stadt und Land darstellt, bebaut und zugleich unbebaut ist“, wie er der woxx mitteilte. 2016

K U LT U R

nahmen Claude Ballini, Serge Ecker, Daniel Grünkranz und Panajota Panotopoulou mit Tracing transitions an der Biennale teil. Sie gehören der jungen Künstlerund Architektengeneration an, die über endliche Ressourcen, die Transition-Bewegung und Wohnkooperativen nachdenkt. Neben ihnen werden am Mittwoch auch Christian Bauer und Tatjana Fabeck zu Wort kommen. Letztere erzählt vielleicht über die „Abriss-Mentalität“ und ihren vermeintlichen Sinneswandel: 2013 war Tatjana Fabeck dafür, das Haus Melchior auf Limpertsberg im Rahmen des Bauprojektes Le Verger Ermesinde zu zerstören, nun hat sie für sich ein altes Feuerwehrhaus renoviert. sm

C I N É M A

Les fauves à Cannes

Tablo

La liste des films sélectionnés pour le 76e Festival de Cannes (du 16 au 27 mai) a été annoncée ce jeudi. Deux coproductions luxembourgeoises y figurent, deux films portés par Les Films Fauves. Luxembourg revient ainsi à la compétition officielle, avec Jeunesse (le printemps) de Wang Bing. Ce documentaire, premier volet d’une trilogie, s’intéresse aux jeunes gens qui

arrivent de la province rurale du Yunnan, pour travailler à Liming, un quartier ouvrier proche de Shanghai, la ville la plus riche de Chine. Ils vivent souvent sur leur lieu de travail, dans des dortoirs, des chambres insalubres, ou parfois dans de petits studios. Le temps et l’espace pour se rencontrer leur manquent, alors ils communiquent par messageries électroniques. Ils vivent comme des adultes mais sont des adolescents (photo : Les Films Fauves). La sélection de ce film marque le retour du documentaire dans la compétition, à l’image de ce qui est devenu la norme à Venise ou Berlin. La compétition officielle voit aussi certains des usuals suspects cannois comme Wim Wenders, Ken Loach, Nanni Moretti, Nuri Bilge Ceylan ou Hirokazu Kore-Eda. Le cinéaste suédois Ruben Östlund, deux fois Palme d’Or, présidera le jury. Par ailleurs, le long-métrage de fiction The Delinquents (Los Delincuentes) du cinéaste argentin Rodrigo Moreno, également coproduit par les Films Fauves est retenu dans la section « Un certain regard ». À noter la présence de la comédienne luxembourgeoise Marie Jung dans le film Acide de Just Philippot sélectionné dans la section « séance de minuit ». D’autres annonces suivront : la Semaine de la Critique présentera sa sélection lundi prochain, la Quinzaine des réalisateurs, mardi. Et il y a fort à parier que d’autres coproductions grand-ducales seront du nombre. Comme chaque année, le Film Fund Luxembourg sera présent avec son pavillon au sein du village international et annonce la traditionnelle journée luxembourgeoise le 20 mai. fc

L I T E R AT U R

Ils ont montré à leurs mères l’ordre et la discipline des morts puis ils ont couru se laver les mains et écouter les nouvelles en forme de berceuses.

A U SS T E L LU N G

Telling the tale Found in translation Die zweite lyrische Stichprobe im Vorfeld des Poesie-Festivals Printemps des poètes (21. - 23. April) kommt aus Italien. Laura Accerboni, Jahrgang 1985, bekam die erste Auszeichnung für ihr lyrisches Schaffen bereits mit elf Jahren (Foto: Carlo Accerboni). Bisher hat sie drei Lyrikbände veröffentlicht, in denen sie die Abgründe des Menschen – Gewalt, Massaker und Sadismus – quasi poetisch seziert. „The compact lines tear through the intense images like bullets“, schreibt der niederländische Autor Lodewijk Verduin über Accerbonis Lyrik. Ein Beispiel klingt in der französischen Übersetzung (von Odile Cornuz) wie folgt. sp Hier le garçon le plus grand a placé une pierre entre ses dents et il a commencé à mâcher. Il a montré à sa mère ce qu’une bouche peut faire si on la pousse à bout et qu’une maison détruite est seulement une maison détruite. Hier tous les plus grands garçons ont affamé leurs ennemis et vite rassemblé leurs jeux.

Alle Wege führen nicht nach Rom, sondern nach Luxemburg. Oder fast. Die Ausstellung Elles nous racontent im Neimënster zeichnet in Comic-Form diverse Erzählungen von Frauen nach, deren Lebensumstände sie hierher geführt haben. Dafür haben die Illustratorin Angie Cornejo und die Autorin Sol Cifuentes, beide Argentinierinnen, sich mit Frauen mit Migrationshintergrund auseinandergesetzt, als sie vergangenes Frühjahr eine Künstlerresidenz im Neimënster innehatten. Aus den markantesten Erfahrungen – nicht jede der Frauen konnte selbst aktiv entscheiden, auszuwandern, manche mussten es vielmehr – haben sie einen Comic in Buchform zusammengestellt. Ausgangspunkt waren Workshops im Frühjahr vergangenen Jahres mit der Lyrikerin Vanessa Buffone, während denen die Frauen aus u.a. Venezuela, Portugal, Brasilien und Katalonien ihre Lebensgeschichten bereitwillig teilten und als Inspirationsquelle für die „Alltagsheldinnen“ der jetzigen neun Comics dienten. Unweigerlich stellen sich dringende Fragen der biografischen Brüche und der Zugehörigkeit. Die Ausstellung zeigt die Comic-Panels in Großformat. Vernissage am 19. April um 18.30 Uhr in der Abtei. sp

ART CONTEMPORAIN

Dans la peau Créée en 2012 par le collectionneur Hubert Bonnet, la Fondation CAB à Bruxelles vise à promouvoir l’art minimal et conceptuel. Actuellement, on peut y voir une passionnante exposition autour d’André Cadere (1934-1978), figure exemplaire des expérimentations artistiques des années 1970. Dans ce cadre, Hervé Bize, curateur de l’exposition, a invité Marco Godinho pour une réactivation de la performance Forever Immigrant (Tattoo) qui s’est déroulée pour la première fois en 2018 à Taipei et plus récemment au Mudam en 2021. Cette action performative basée sur un tampon composé des mots « Forever Immigrant », porte une réflexion sur l’immigration et les « incertitudes permanentes » qui l’accompagnent. Le motif est repris sous la forme d’un tatouage personnalisé pour chacun et tatoué en direct sur les personnes qui le souhaitent par la tatoueuse Yung-chi Ku (photo : fc). Celles-ci intègrent ainsi une communauté d’« immigrants pour toujours ». Un certificat d’authenticité signé par l’artiste leur est remis. Cette œuvre entre en résonance avec le travail d’André Cadere,

également imprégné par les questions de mémoires vécues et par l’importance du langage. 1978 est l’année de la mort de Cadere mais aussi celle de l’année de naissance de Godinho. La liaison biographique de la disparition d’une vie et de l’apparition d’une autre « peut être considérée autant comme une source d’inspiration pour l’artiste que l’œuvre elle-même », souligne le curateur. Le samedi 22 avril, entre 10h et 18h. fondationcab.com. fc


16

Land

K U LT U R

14.04.2023

GRANDE RÉGION

VINGT ANS, DÉJÀ

Max Renkel, magicien des images

Sampling Machine Majerus

Après les photographies d’Olivier Christinat, la Galerie Vis-à-vis poursuit son travail de défrichage en invitant Max Renkel, artiste allemand évoluant ces dernières décennies sur la scène romaine après être passé par l’école des Beaux-Arts de Hambourg. Né à Munich en 1966, Max Renkel est artisan, peintre, sculpteur ; depuis 1988, il a pris part à une soixantaine d’expositions, en Europe et aux États-Unis. Seules une quinzaine de tableaux et deux très belles sculptures de sa production la plus récente (2023) ont fait le voyage jusqu’à Metz pour l’exposition Laconics Icons.

Les couleurs perdent leur éclat pour adopter une austérité générale avec des tons sombres de gris, noir ou beiges

Un hommage bien sûr, pour tels visiteurs du Mudam, une plongée dans un univers d’images, comme un passage aussi dans l’atelier de l’artiste disparu en 2002

Au bout de l’allée, la niche est l’emplacement habituellement réservé aux exemplaires les plus remarquables de la manifestation. Ainsi en est-il de ce tableau de dimension plus grande que les précédents, exceptionnel par sa ligne rouge vaporeuse, sans doute obtenue par pulvérisation à l’aérographe, qui se hasarde sur un fond beige uni, esquissant une diagonale capricieuse, comme toute chose placée sous le sceau de l’aléa. Une même approche prévaut dans d’autres tableaux, où la peinture acrylique est soufflée à la paille, mais en renouant cette fois-ci avec des tons sombres (gris, noir) qui réduisent tout effet de contraste. Cet ensemble de tableaux est encadré de part et d’autre par deux magnifiques sculptures. L’une, noire et en bois, est finement fendue en son milieu, totem qui semble renfermer le secret de l’artiste allemand. Autre merveilleuse sculpture, la seule qui soit pourvue d’un titre (uki, 2023) : une tête aux traits doux et parfaitement symétriques réalisée en résine synthétique et en poudre de pierres roses. Dans la salle suivante se déploient d’autres facettes de la production de Max Renkel, décidément marquée par le potentiel plastique des matières. Parmi les bizarreries rencontrées en chemin, on trouve de petites gravures au motif incertain appliquées sur du papier de soie : une technique pour le moins rare, pour ne pas dire virtuose, quand on sait que la technique de la lithographie requiert habituellement un papier épais pour faire se superposer plusieurs couches d’impression. Plus avant, plusieurs peintures à l’acrylique s’attaquent aux stéréotypes attachés au corps féminin, que Renkel déconstruit en le synthétisant ou en le morcelant à l’excès. On y décèle une posture lascive sur le dos, quand les autres toiles se remplissent de formes organiques sombres, ponctuées de rehauts de blanc. Autre curiosité enfin : cette figure une fois de plus non identifiable, dont l’artiste affirme pour la première fois la qualité de volume en en soulignant la part d’ombre ; l’objet, qui rend visibles les traces du pinceau, est d’autant plus étonnant qu’il est isolé de tout contexte narratif et qu’il arbore une couleur rose-beige qui dénote et entretient le mystère à son endroit. Max Renkel est un magicien : sa peinture échappe au langage comme aux catégories de l’art. Loïc Millot

LK

Il est toujours difficile de nommer ce que l’on perçoit quand cela ne se rapporte à rien de ce que l’on connaît ; les mots manquent pour désigner ce que les images disent avec tant d’aisance et d’ineffables subtilités. Cela vaut particulièrement dans le cas de Renkel, dont les étranges toiles systématiquement dépourvues de titre semblent toujours flotter dans une zone indéterminée, entre figuration et abstraction. À défaut d’identifier ce qui est représenté, on peut toujours les rapprocher de choses qui ont été consignées par l’histoire de l’art. On songe en effet, devant ces formes aqueuses ou végétales par lesquelles débute le parcours, aux découpages de Matisse. Mais contrairement au Français, les couleurs perdent leur éclat chez Renkel pour adopter une austérité générale : y dominent des tons sombres (gris, noir, beige), à l’exception du noir et blanc arboré par le tableautin vertical qui accueille à l’entrée le spectateur.

Lucien Kayser

Abondance et rutilance iconiques dans la hall du Mudam

Voilà un premier bienfait de l’exposition Michel Majerus, Sinnmaschine, au Mudam : elle nous rajeunit, d’une trentaine d’années. Elle nous ramène par exemple à l’exposition de l’artiste à la Kunsthalle Basel – Peter Pakesch en était l’initiateur – rien que par le fait que là, déjà, nous marchions sur un plancher métallique industriel, aux pas qui résonnaient dans un lieu pris normalement dans le silence. En plus, au Kirchberg, plus loin, une fois les panneaux de Sinnmaschine contournés, on a le salut du chat, le mot est au féminin en allemand, si familier aux premiers tableaux de Michel Majerus, celui-ci date de 1993, et montre le félin dans un paysage hivernal, en belle communion, du moins semble-t-il, avec d’autres animaux. Bâle avait été une première étape pour quiconque n’avait pas vu l’exposition chez neugerriemschneider à Berlin, deux ans avant, le Centre national d’art contemporain de Grenoble allait suivre, deux ans après.

.

En Isère, justement, comme une partie d’un éventail, sur un quart de cercle, se dépliait Sinnmaschine, datant de 1997, nouvelle acquisition aujourd’hui de la collection Mudam Luxembourg : sept panneaux en tout, hauts de 4,9 mètres, larges de 1,5 mètres, de gauche à droite, quatre d’abord, monochromes plus ou moins, de l’orange allant au jaune en bas, du blanc, du rose, du bleu clair, un cinquième avec telles images sur lesquelles il faut revenir et s’attarder, et deux qui ferment la suite, du blanc de nouveau et de l’orange. Les esquisses de l’installation montrent que pour son exposition originelle, elle collait exactement à l’espace, fait coutumier, ce qui a fait évoquer à Peter Pakesch, lors de l’exposition au Kunsthaus Graz, en 2005, « Malerei, um den Raum zu verstehen ». Dans le grand hall d’entrée, au Kirchberg, elle se trouve plantée au milieu.

Exposition Laconics Icons, jusqu’au 2 mai, 18 B rue aux Ours, Metz

LM

Vue de l’exposition

Retour donc à l’un des panneaux, quasi central, avec ses images variées, de format, de couleur, de style (ou manière). Cela va des portraits du groupe électro allemand Kraftwerk, comme copiés sur la pochette de leur album, à des peintures rappelant Gerhard Richter et Willem de Kooning, de bribes publicitaires à

sinées, publicités, jeux vidéo, histoire de l’art non moins bien entendu.

L’exposition tient à la fois, en miniature ou en condensé, de la rétrospective et de l’archive

des éclats colorés appartenant en propre à l’artiste. Un ensemble caractéristique du sampling pratiqué par Michel Majerus, enfant en cela de son temps, époque des débuts des technologies numériques. Et ses collages répondent de la sorte aussi à une soif, voire une frénésie iconique, après des décennies de grande parcimonie. Plus de retenue maintenant, les origines les plus diverses sont les bienvenues, hors de toute limite, de toute exclusion, bandes des-

Ce qui est exactement ce que le visiteur retrouve dans la deuxième partie de l’exposition : une structure de chantier, des échafaudages, et un accrochage qu’on dira volontiers flottant. Des tableaux qu’on n’a pas de mal, pour la plupart, à reconnaître, ayant leurs propriétaires dans le pays. Et le regard ira d’un véritable puzzle de moyens (ou dans la production de Majerus) de petits formats, 60 x 60 cm, au gigantesque running in cycles, de 2001, acquis dès 2002 pour la collection Mudam, 500 x 750 cm, avec ses deux inscriptions qui retiennent : « fuck the artist », à nous de deviner lequel, à moins que ne soit visé le genre entier, et « burned ou(t) ». Mais nous sommes emportés, mouvements tournoyants, on ne m’en voudra pas de regretter une fois de plus que personne n’ait pensé à la piste pour skateboard, après Cologne, Stuttgart, elle aurait eu sa place au Kirchberg. Avec notamment un autre bel exemple de texte, si prenant : « if we are dead, so it is ». Allant au-delà du slogan qui a servi pour le symposium en automne dernier, « what looks good today may not look good tomorrow », dont on attend la publication. Il est en gros une troisième station pour le visiteur, faite de la bibliothèque de l’artiste, d’une partie en tout cas, d’enregistrements qu’il a réalisés lui-même, ça donne tant soit peu une atmosphère d’atelier, et l’on y glisse plus profondément, plus intimement, avec ses carnets, les croquis, les remarques, les commentaires, de quoi avec un peu de bonne volonté le surprendre au travail. Ainsi, Michel Majerus, Sinnmaschine tient, toujours en miniature ou en condensé, à la fois de la rétrospective, les pièces exposées s’échelonnant de 1993 à 2002, rien qu’une dizaine d’années, mais de quelle invention, et de l’archive, avec des documents propres à aller plus loin dans notre connaissance d’un parcours, d’un œuvre qu’on ne se lasse pas de fouiller au-delà de l’initiale admiration.

.

Michel Majerus, Sinnmaschine est à voir jusqu’au 1er octobre au Mudam


17

Land 14.04.2023

K U LT U R

La femme aux mille visages France Clarinval

La galerie Ceysson & Bénétière présente une vaste exposition monographique de l’œuvre d’ORLAN. Plus de cinquante années de créations qui prennent le corps comme matériau d’expérimentation et d’interrogation

La carrière d’ORLAN prend son envol avec la performance Le Baiser de l’artiste qu’elle réalise en 1977 à la Foire d’art contemporain de Paris. Elle propose

d’embrasser les visiteurs moyennant 5 francs glissés dans une sculpture-distributeur qu’elle incarne. Cette pièce qui superpose femme sacrée et femme objet fit scandale. L’artiste est licenciée de l’école où elle enseignait mais elle acquiert la célébrité dans un monde de l’art qu’elle provoque et dans les médias qui s’en délectent. Au fil de son œuvre, comme ici, ORLAN interroge les clichés de la femme – mère, sainte ou prostituée – elle dénonce la violence sur les corps des femmes. Elle poursuivra ce combat en transformant son corps, réellement par la chirurgie, ou virtuellement par des manipulations de son image. Dans les années 1990, elle entame une série d’opérations chirurgicales qui deviennent des performances. Le bloc opératoire devient son atelier, où son corps est opéré et modifié sous sa direction. Ces interventions donnent lieu à des vidéos, à des photographies, à des dessins et même à des pièces utilisant les matières corporelles issues de la chirurgie. Avec le recul d’aujourd’hui, ces photographies performées trouvent une place de choix dans la lignée des Carolee Schneemann, Valie Export, Gina Pane, Yoko Ono ou Marina Abramovic, figures féminines du happening, de l’actionnisme, de la performance aux côtés des hommes comme Allan Kaprow, Hermann Nitsch, Michel Journiac ou le mouvement Gutai. La force n’est pas toujours la même, l’orientation du message non plus. ORLAN explore la capacité à résister aux « pressions sociales, politiques, religieuses qui s’impriment dans les chairs », comme elle l’explique. Ce n’est pas tant le résultat plastique de l’opération qui importe que son corps devenu une sorte de ready-made modifié et un lieu de débat public. Ainsi, elle se fait poser des implants près des sourcils alors qu’ils sont habituellement utilisés pour rehausser les pommettes. « Ce geste est un glissement qui amène de la monstruosité là où on attend de la beauté », détaille l’artiste. Elle a mis des paillettes sur ses petites bosses pour bien dire à quel point elle les assume : « Elles sont devenues des organes de séduction. »

FC

Le vaste espace de la galerie Ceysson & Bénétière permet de déployer des expositions de grande envergure et d’ambition muséale. L’actuelle monographie consacrée à ORLAN (née Mireille Porte à Saint-Étienne en 1947, l’artiste tient aux majuscules dans ce pseudonyme qu’elle s’est choisi) en est un exemple flagrant. Pas tout à fait une rétrospective, car il manque quelques aspects de son travail de peinture notamment, l’exposition permet cependant d’embrasser près de six décennies de création et de mesurer à la fois la diversité et la cohérence de cette œuvre. Le parcours de l’exposition n’est cependant pas chronologique ou l’est plutôt à rebours. Il faut se rendre dans la deuxième grande salle pour retrouver les témoignages des premières performances de l’artiste, au milieu des années soixante. Avec ORLAN accouche d’elle m’aime (1964), celle qui n’est encore qu’adolescente manifeste déjà son programme artistique : mettre au monde sa propre identité et faire de son corps la matière première de son œuvre. Elle considère d’ailleurs cette œuvre comme sa date de naissance. Dès ce début, ORLAN se positionne dans une démarche féministe et se rebelle contre sa condition de genre. Plutôt que d’enfanter, ce à quoi son statut de femme la destinait (encore plus à l’époque), elle accouche de son art et s’approprie son corps. Suivra la série Tentative de sortir du cadre (1965) où on voit la jeune femme, nue, enjambant la moulure d’un cadre sculpté, une illustration assez évidente de la volonté de sortir des limites esthétiques et sociales imposées par le genre, la classe sociale, le faciès… D’autres images historiques montrent une ORLAN qui joue, avec une maîtrise visuelle précoce et une ironie narquoise, des représentations des femmes dans l’art. Toujours nue, elle descend un escalier, parodiant Duchamp ; au milieu de draps, et de dos, elle est une odalisque d’Ingres ; enveloppée de tissus, elle figure une madone digne du Bernin...

Les dernières Self-Hybridations : ORLAN hybridée aux figures anthropomorphes mayas N°12,05 et 09 (2022)

Depuis 1998, ORLAN est passée du bistouri à la souris : Pour ses Reconfigurations-Self-Hybridations, elle utilise les technologies numériques de traitement de l’image. Elle mélange son propre visage à des œuvres représentant des canons corporels et artistiques empruntés à l’art précolombien, à la sculpture africaine, aux peintures d’Indiens et tout récemment (2022) aux Mayas. C’est ici une autre manière (moins invasive) de transgresser les limites du corps, d’en fabriquer des

nouveaux. « Je voulais sortir de mon ethnocentrisme tout en continuant à interroger les représentations féminines. ». Autre forme d’hybridation, les photomontages de la série Les Femmes qui pleurent sont en colère où l’artiste a inséré des morceaux de photographies de son visage à douze œuvres de Picasso, principalement de Dora Maar. ORLAN a voulu « mettre en scène les femmes de l’ombre : les inspiratrices, les modèles, les muses » tout en dénonçant la violence

.

qu’exerçait le peintre sur les femmes. « Il faut que les femmes qui continuent à obéir se réveillent, cessent d’être des objets. »

ORLAN, Ceci est mon corps… Ceci est mon logiciel… est à voir jusqu’au 13 mai à la galerie Ceysson & Bénétière au Wandhaff / Koerich

Fata Morgana ? Marianne Brausch

Les sculptures vivantes de Lisa Kohl livrent un hommage sensible et poétique aux invisibles Lisa Kohl. La jeune femme, travaille dans ce qui est considéré comme une « niche » sur le marché de l’art : la photographie. L’artiste plasticienne luxembourgeoise, née en 1988, qui a étudié la sculpture à La Cambre à Bruxelles y excelle et l’exposition In Absence, qui réunit deux séries de travaux récents, Halidom et Blindspot de 2022, ainsi qu’un diptyque vidéo de 2017, In Silence, résume une carrière fulgurante de cinq années seulement.

Lisa Kohl fait le buzz, depuis 2018, avec ce médium : bourse de la Kunststiftung Sachsen-Anhalt. Elle reviendra d’une résidence à Los Angeles avec la série Shelter, ses premières silhouettes enveloppées de tissus. Aux Rotondes, en 2019, elle expose Exit. La présentation de son travail, en 2020 au Cercle Artistique (CAL), lui vaut le prix Pierre Werner, suivi très vite par sa sélection pour les Rencontres Photographiques d’Arles par Lët’z Arles. Erre, l’exposition et la publication, rassemblent

ce que Lisa Kohl voit, dans les lieux d’accostage des candidats au rêve occidental, à ses frontières en Méditerranée, entre les États-Unis et le Mexique ou aux confins de l’Europe de l’Est. Dans tous ces travaux, si l’eau est porteuse d’espoir, comme les longs trajets à traverser des paysages, les plages accueillent des résidus de vie, l’herbe, la trace du passage d’êtres humains dont les pauvres restes l’écrasent. Ces lieux sans nom sont les sanctuaires de tentes, bâches, couvertures et simples étoffes qui ont servi à se protéger du froid ou à se cacher. L’engagement humanitaire de Lisa Kohl est indéniable dans ses témoignages photographiques Mais elle est une artiste et pas une photo-reporter. La couleur de l’eau et du ciel (bleu et gris), les paysages de frontières et de déserts (roches, terres nues, végétation aride) et les tissus, (multicolores par nécessité) deviennent dans In Absence, à la Reuter Bausch Gallery, par la beauté, la vision sculpturale, l’esthétique, un hommage aux humains invisibles. La galeriste le sait fort bien et trois « ancrages » dans l’éthique de Lisa Kohl sont le point de départ et la fin de l’accrochage de l’ensemble des huit prises de vues de Halidom : un tissu couleur du feu brûlant comme l’urgence vole sur le premier paysage que l’on voit depuis la rue à travers la vitrine et Blindspot, une tente multicolore sur un fond non identifiable mais ancrée sur un sol carrelé raffiné clôt les huit prises de vue. Enfin, tout au bout de la galerie, voici le bleu mousseux de l’océan (In Silence), que l’on découvre une fois passé l’arrière noir des écrans. On se retrouve tout près de l’eau, comme la proue d’u navire qui fend la mer mais ce qu’on entend, c’est sa sonorisation comme si on était tout au fond de la cale de l’embarcation.

MB

Des tissus deviennent des sculptures

D’aucuns pourraient dire que l’esthétisation de Halidom – tissus de soie aux couleurs subtiles, paysages montagneux, désertiques ou maritimes choisis comme arrière-fonds parfaitement raccord, ciels à l’avenant et prises de vue à l’heure exacte où l’ombre et la lumière font que la prise de vue frontale est parfaite – est, de la part de Lisa Kohl, trahir ce qu’elle appelait « montrer le non-montrable, exprimer ce qui ne peut être exprimé, rendre visible ce qui ne peut être vu et construire ainsi un rapport de tension entre le

réel et la représentation » dans une interview de 2021 à propos de son travail socio-politique. Il nous semble, au contraire, dans cette maîtrise parfaite de l’image, la qualité des tirages, le fondu-enchaîné entre la couleur du tissu ou sont contraste avec le paysage choisi, voir un rapprochement avec l’histoire de la peinture et pour ceux qui croient, la recherche de la perfection pour les représentations de la foi catholique. Car oui, avec Halidome, on tend vers la perfection qu’ont atteint certains peintres dans la représentation des plis et replis des robes chatoyantes des Vierges et des anges, ainsi que des riches commanditaires des tableaux, réalisés dans les ateliers des peintres, italiens et flamands il y a cinq cent ans. Ils savaient jouer de la lumière de manière exceptionnelle et Lisa Kohl s’inscrit ainsi dans la continuité de cette tradition, avec un média contemporain, qui sculpte des tissus moulés par le vent. L’artiste plasticienne puise même plus loin en arrière. Comment ne pas voir dans une silhouette en tissu blanc devant des roches blanches, le marbre ailé de la Victoire de Samothrace ? Ou la silhouette et la chevelure de la Naissance de Vénus de Botticelli ?… « L’objectif de mes créations est de traduire mes expériences, mes sensations » disait encore Lisa Kohl dans l’interview qu’elle accordait à Godefroy Gordet dans le magazine en ligne culture.lu en juin 2021, qui n’hésite pas non plus à « simuler » la Vierge de la Grotte de Lourdes…. Dont ne dit-on pas que l’eau sauve ? La série des silhouettes de Halidome, érige en tout cas des monuments symboliques aux invisibles de notre époque. Les liens avec l’histoire de la peinture leur confère quelque chose d’universel. Et la recherche de Lisa Kohl pour ses prises de vue de lieux des confins, qui parlent d’une traversée difficile, au-delà de leur aride beauté est bouleversante.

.

In Absence, de Lisa Kohl, est à voir à la Reuter Bausch Art Gallery, 14 rue Notre-Dame à Luxembourg, jusqu’au 22 avril


18

Land

K U LT U R

14.04.2023

KINO

Kinetische Energie Avis européen de concession Marc Trappendreher

Metropolitan Film Export

Keanu Reeves als John Wick in John Wick 4

Dass Chad Stahelskis Action-Spektakel um den in Ungnade gefallenen Auftragskiller John Wick mehr sind als nur extrem blutige Genrevariationen, ist hinlänglich bekannt. Eigentlich will der Mann ja nur aussteigen, aber man lässt ihm keine Ruhe: Was sich schon in den vorherigen Filmen andeutete, wird nun zur Gewissheit. John Wicks comichaftes Universum ist eine kafkaeske Vision autoritärer Systeme. In dem neuesten Ableger muss John Wick (Keanu Reeves) gegen das Oberhaupt der sogenannten ‚Hohen Kammer‘, Marquis de Gramont (Bill Skarsgård), antreten, um endlich die im Untergrund operierende Killergemeinschaft verlassen zu können. Wer wie John Wick gegen die Regeln verstößt, steht plötzlich außerhalb jeglicher Ordnung und hat eigentlich nur eine Chance: Musste er sich zuvor den Regeln unterwerfen und auf Gnade hoffen, so kann er jetzt nur noch die Regeln zu seinem Vorteil nutzen. Immer wieder werden die religiösen Anklänge innerhalb der Gilde betont.

Avis de marché Procédure : européenne ouverte Type de marché : Travaux Modalités d’ouverture des offres : Date : 12.05.2023 Heure : 10.00 heures Section II : Objet du marché

Jedes wirtschaftliche, politische und soziale System ist in Stahelskis Vision auch eine starre Glaubensordnung, daraus erwächst eine Doktrin mit archaischen, rückwärtsgewandten Riten, samt Blutschuld und Zweikampf, die bis in die Sprache hineinwirkt: Von Exkommunikation und Desakralisierung ist die Rede. Eine politische Parabel wird da ersichtlich, die drängende Fragen nach Anpassung und Revolution stellt – mit Eugène Delacroix‘ La Liberté guidant le peuple zudem auffällig prominent ins Bild gesetzt. Aus derlei Verweisen ist ferner ablesbar, dass der Film nach Höherem strebt: John Wick 4 ist ein Actionmusical, in dem es zuvorderst darum geht, spektakuläre Nummern aneinanderzureihen. Im Grunde waren bereits die Vorgängerfilme mit ihrer bis zum Exzess stilisierten Kampfchoreografie die passende Bühne für Keanu Reeves. Anmutig wie der Tänzer eines Handlungsballetts bewegt sich dieser Körper in langen, äußerst plastischen Einstellungen, in

Section IV : Procédure

Date d’envoi de l’avis au Journal officiel de l’U.E. : 11.04.2023

Section VI : Renseignements complémentaires

La version intégrale de l’avis n° 2300742 peut être consultée sur www.marches-publics.lu

Description succincte du marché : – Maintenance du revêtement anticorrosion.

Avis de marché

Conditions d’obtention du cahier des charges : Dossier de soumission à télécharger gratuitement sur le Portail des marchés publics (www.pmp.lu). Section VI : Renseignements complémentaires Autres informations : Conditions de participation : Les conditions de participation sont précisées au cahier des charges.

.

Réception des offres : La remise électronique des offres sur le Portail des marchés publics (www.pmp. lu) est obligatoire pour cette soumission conformément à la législation et à la réglementation sur les marchés publics avant les date et heure fixées pour l’ouverture.

Intitulé attribué au marché : Soumission relative aux travaux de maintenance du revêtement anticorrosion à exécuter dans l’intérêt de l’entretien des hauts fourneaux.

Section IV : Procédure

denen die Ästhetisierung der Gewalt keinerlei zur Gewalt animierenden Charakter besitzt, denn sie wirkt hochstilisiert, ihr Kunstcharakter zeigt sich. Der Verweis der Kunst auf sich selbst wird durch aufwändige Choreografie der Gewalttaten hervorgerufen. Dieses stilistische Konzept wurzelt freilich im Hongkong-Kino, die große Inspirationsquelle – geführt von Großmeister John Woo. Doch Woo erwies sich vielmehr als Totengräber; in seinem Mission Impossible II löste er jede Frage nach Sinn und Handlungslogik in reine kinetische Energie auf. Der Einfluss von Woos Filmen auf das amerikanische Kino, etwa mit Face/Off gipfelte Ende der 90-er-Jahre mit Matrix. Kein Wunder also, wenn die beiden Stuntchoreografen der Matrix-Reihe, Chad Stahelski und David Leitch, diese Actionstilistik in der John Wick-Reihe weiterführen. Dazu eine gehörige Portion Ironie, einem James Bond-Film nicht unähnlich, und dieser neue Actionheld, geboren aus der reinen Popkultur, kann auf die Leinwand gebracht werden. Das Abspielen der Standardsituationen vollzieht sich in dem nunmehr vierten Teil der Reihe mit einer noch größeren Verspieltheit, die die karikierende Selbstbezogenheit des Filmuniversums augenfällig in den Vordergrund stellt. Die letzte halbe Stunde des Films ist eine einzige große Actionsequenz, in der sämtliche physikalischen Gesetze aufgehoben sind. Was Bond kann, kann John Wick schon lange, nur tut er es ungleich eleganter. Seien es Feuergefechte, Verfolgungsjagden, Chad Stahelski inszeniert sie als schwereloses Gewalt-Ballett von äußerster Schönheit. Derart furiose Actionszenen von so sinn- und logikentleerter Schönheit hat es noch nicht gegeben. Ursache und Wirkung, Aktion und Reaktion stehen hier nicht mehr in inniger Verbindung sondern heben sich selbst auf – das Actionkino erreicht mit der John Wick-Serie eine neue Reinheitsstufe, in der sich alle Fragen nach Realitätsbezug in reiner Bewegung auflösen.

Procédure : européenne ouverte Type de marché : Travaux Modalités d’ouverture des offres : Date : 19.05.2023 Heure : 10.00 heures Section II : Objet du marché Intitulé attribué au marché : Soumission relative aux travaux de chapes à exécuter dans l’intérêt de la construction des Archives nationales à Esch-Belval. Description succincte du marché : – Travaux de chapes.

Conditions d’obtention du cahier des charges : Dossier de soumission à télécharger gratuitement sur le Portail des marchés publics (www.pmp.lu).

Autres informations : Conditions de participation : Les conditions de participation sont précisées dans les documents de soumission. Réception des offres : La remise électronique des offres sur le Portail des marchés publics (www.pmp. lu) est obligatoire pour cette soumission conformément à la législation et à la réglementation sur les marchés publics avant les date et heure fixées pour l’ouverture. Date d’envoi de l’avis au Journal officiel de l’U.E. : 13.04.2023 La version intégrale de l’avis n° 2300787 peut être consultée sur www.marches-publics.lu

Ministère de la Mobilité et des Travaux publics Administration des Bâtiments publics

Avis de marché

Procédure : européenne ouverte Type de marché : Travaux Modalités d’ouverture des offres : Date : 24.05.2023 Heure : 10.00 heures Section II : Objet du marché Intitulé attribué au marché : Travaux de démolition à exécuter dans l’intérêt de la Police Grand-Ducale et d’un bâtiment administratif à Rédange. Description succincte du marché : – Les travaux de démolition comprennent le démantèlement, l’enlèvement des revêtements métalliques, le démontage soigné du système porteur (poutres, colonnes, pannes, contreventements) du hall métallique prévu à une réutilisation, la démolition de la structure massive du bâtiment principal ainsi que la démolition complète du hangar. La durée des travaux est de 50 jours ouvrables, à débuter en décembre 2023. Les travaux sont adjugés à prix unitaires.

Ouverture : le 18 mai 2023 à 10.00 heures. Lieu d’ouverture : Dans les bureaux de Fonds d’urbanisation et d’aménagement du Plateau de Kirchberg, 4, rue Erasme, L-1468 Luxembourg. Appel à candidatures pour la concession d’exploitation du complexe de parkings « Place de l’Europe – Trois glands » à Luxembourg-Kirchberg. Type de procédure : Procédure concurrentielle avec négociation. Critères d’attribution : Offre finale économiquement la plus avantageuse, appréciée en fonction des critères énoncés dans le cahier des charges et du Bordereau, remis en Phase 2. Objet et envergure : Le complexe de parking « Place de l’Europe – Trois glands » (ci-après le « Parking »), dont le Fonds Kirchberg est propriétaire, est situé entre le long de l’avenue John-Fitzgerald Kennedy, à hauteur de la place de l’Europe, à proximité immédiate du centre commercial Infinity, de la Philharmonie, de l’European Convention Center (ECCL), de complexes hôteliers (Mélia, Sofitel, Novotel, Mama Shelter), ainsi que de bureaux administratifs étatiques, européens et privés. La mise en service des deux parkings est intervenue en 2002. Le complexe Parking présente environ 1.720 places, réparties comme suit : – Le parking Place de l’Europe comporte environ 1 200 places, sur 5 niveaux. – Le parking Trois Glands comporte environ 520 places, sur 3 niveaux. Le complexe Parking est à utilisation mixte horaire et abonnement (environs 290 places du parking Place de l’Europe et 490 places du parking Trois Glands sont l’objet de contrat long terme). Le Parking comprend en outre d’autres éléments tels que : loge de gardien, sanitaires, cages d’escalier, ascenseurs, locaux techniques pour l’exploitation de parking. Il y a de multiples accès voitures et piétons. Le Parking est ouvert 24h/24 et 7j/7, avec un gardiennage sur place de 6.30 à 24.00 heures. Planning : Début des travaux : Durée des travaux de mise à niveau : Début de l’exploitation Durée de l’exploitation

Procédure : – Phase 1 : sélection des candidatures retenues pour la phase 2 sur base des dossiers de Demandes de participation – Phase 2 : négociation avec les candidatures retenues sur base d’une offre qui sera remise après mise à disposition du Cahier des charges et/ou du Bordereau – Phase 3 : sélection du concessionnaire (sur base des offres finales, des critères prédéfinis et du Bordereau) Conditions de participation : Voir les documents de la consultation. Conditions d’obtention du dossier de soumission : Le dossier de soumission et les plans sont à télécharger par les intéressés sur le Portail des Marchés Publics (www.pmp.lu). Les demandes de participation et les offres sont exclusivement à remettre au moyen du portail luxembourgeois des marchés publics sous peine d’écartement. Il ne sera procédé à aucun envoi du dossier de soumission. La remise électronique est obligatoire. Les candidatures conformes à la loi du 3 juillet 2018 sur l’attribution de contrats de concession et au règlement grand-ducal du 3 juillet 2018 portant exécution de la loi du 3 juillet 2018 sur l’attribution de contrats de concession, tels que modifiés, et portant l’inscription « « CONCESSION D’EXPLOITATION DU COMPLEXE DE PARKINGS « Place de l’Europe – Trois glands » » sont à remettre au portail des marchés publics pour l’ouverture de la soumission. Luxembourg, le 11 avril 2023 Félicie Weycker Président du Fonds Kirchberg

Section IV : Procédure Conditions d’obtention du cahier des charges : Les documents de soumission peuvent être retirés via le portail des marchés publics (www.pmp.lu). Section VI : Renseignements complémentaires Autres informations : Conditions de participation :

1er janvier 2024 1 an 1er janvier 2024 10 ans

Toutes les conditions de participation sont indiquées dans les documents de soumissions.

Date d’envoi de l’avis au Journal officiel de l’U.E. : 13.04.2023

Réception des offres : Les offres sont obligatoirement et exclusivement à remettre via le portail des marchés publics avant la date et l’heure fixées pour l’ouverture

La version intégrale de l’avis n° 2300752 peut être consultée sur www.marches-publics.lu

Fondé en 1954 par Carlo Hemmer, édité par Leo Kinsch de 1958 à 1983. Hebdomadaire politique, économique et culturel indépendant paraissant le vendredi. Publié par les Éditions d’Letzeburger Land s.à r.l., R.C. B 19029,N° TVA LU 12 12 40 22. La reproduction des articles et illustrations est interdite sans l’accord écrit de l’éditeur. Gérant Stephan Kinsch (48 57 57-1; land@land.lu), Rédacteur en chef Peter Feist (48 57 57-24; pfeist@land.lu), Rédaction France Clarinval (48 57 57-26; fclarinval@land.lu), Luc Laboulle (48 57 57-28; llaboulle@land.lu), Stéphanie Majerus (48 57 57 35; smajerus@land.lu), Sarah Pepin (48 57 57 36; spepin@land.lu), Pierre Sorlut (48 57 57-20; psorlut@ land.lu), Bernard Thomas (48 57 57-30; bthomas@land.lu), Mise-en-page Pierre Greiveldinger (48 57 57-34; pgreiveldinger@land.lu), Photos Sven Becker (48 57 57-36; sbecker@land.lu), Administration et publicité Zoubida Belgacem (48 57 57-32; zbelgacem@ land.lu) Édition et rédaction 59, rue Glesener L-1631 Luxembourg Courrier Boîte postale 2083, L-1020 Luxembourg Téléphone 48 57 57-1 Fax 49 63 09 E-mail land@land.lu Internet www.land.lu Twitter @Letzland Facebook d’Lëtzebuerger Land Instagram letzebuerger_land Impression offset Mediahuis Luxembourg S.A. Prix par numéro 5,00 € Abonnement annuel 180,00 € Abonnement étudiant/e 95,00 € Comptes en banque CCPLLULL : IBAN LU59 1111 0000 5656 0000, www.land.lu BILLLULL : IBAN LU29 0027 1003 6990 0000, BGLLLULL : IBAN LU32 0030 0431 7039 0000, BCEELULL : IBAN LU30 0019 1000 2939 1000, CELLLULL : IBAN LU71 0141 7162 5000 0000, BLUXLULL : IBAN LU59 0080 0484 9600 1003


19

Land 14.04.2023

K U LT U R

PORTRAIT

Retenez son nom Godefroy Gordet

Jeune prodige du théâtre Grand-Ducal, visage juvénile de la quête de Capitani, détermination incarnée dans Blackbird de David Harrower, mis en scène par Myriam Muller au Centaure, Jil Devresse a 25 ans, un bel âge qui renforce sa confortable place dans l’émergence théâtrale luxembourgeoise. Sortie il y a un peu plus de deux ans d’une formation de comédienne à l’Institut Européen du Théâtre de Berlin, elle est depuis assidument présente au théâtre, au cinéma ou encore à la télévision. Rêve de gosse Née au Luxembourg, d’une mère

« Je pense que, comme un peu tous les gosses, je rêvais d’aller sur scène. Mais je voulais être chanteuse plutôt qu’actrice ». Sans que ce soit vraiment un rêve qu’elle mentionne ouvertement, elle aime simplement jouer la comédie, « je forçais mon frère à créer des spectacles avec moi où on dansait et on chantait devant mes parents ». La scène la stimule, et en même temps, elle rêve de jouer dans un film, de se retrouver sur un plateau de cinéma, « je n’ai jamais pris ce rêve au sérieux, je n’ai jamais pensé que j’allais vraiment être actrice, ce n’était pas du tout mon plan ou ma détermination. J’ai eu d’autres idées ». Elle s’imagine hôtesse de l’air pour voyager, policière, pour assurer la sécurité et la justice, ou encore ouvrir un orphelinat pour s’occuper des enfants abandonnés. « Je voulais même devenir astronaute, ou plutôt aller sur la lune. Mon père me disait qu’un jour on ira sur la lune ensemble et que je serai la première femme sur la lune ». La liste des pronostiques pour son futur s’allonge jusqu’à ce que germe chez elle une forme de confusion, et puis, la caméra s’impose, comme l’un de ses souvenirs de gosse, « mes parents et grands-parents nous filmaient beaucoup. Il existe une vidéo de moi, assise sur une balançoire, à cinq ans, où je répète inlassablement ‘Film mich film mich film mich’, jusqu’à ce que la caméra se dirige vers moi. Il y avait déjà une certaine attraction… » Comédienne en devenir Encouragée par ses pa-

rents, amis et profs de théâtre, elle se décide à s’installer sérieusement dans ce monde. « J’ai écouté mon entourage et en 2017 je me suis retrouvée à Berlin, au ETI – Europäisches Theaterinstitut. Sans autre plan pour sa vie, elle estime aujourd’hui que c’est « le meilleur choix que j’aurai pu faire ». Cette formation lui fait véritablement découvrir le théâtre, de plonger plus profondément dans ce domaine. « J’ai découvert les possibilités infinies qu’offre le théâtre. Mes années d’études à Berlin ont clairement renforcé ma passion ». Usant des outils à sa disposition, son corps, sa voix, son imagination et sa créativité, elle suit donc cette formation de manière intensive, un travail sur elle-même qui durera près de quatre ans, vécu comme une expérience de développement personnel. « C’est un processus artistique qui apprend à s’exprimer et à communiquer, à observer les gens et essayer de les comprendre, à casser les normes et les idées de la société sur la façon dont tout doit être et à retrouver l’enfant en soi, sa créativité et son imagination et surtout à représenter la vie, les relations interpersonnelles et à raconter des histoires ». Ainsi, elle vit un épanouissement personnel total sans que cela soit facile, poussé à ses limites, « j’ai beaucoup travaillé, beaucoup appris, rencontré des gens merveilleux ». À tout juste vingt ans, un peu par hasard, elle tient son premier rôle au cinéma en incarnant Sasha dans And Then You, signé Kim Schneider. D’une heureuse coïncidence, Jil Devresse

À l’écran Elle enchaîne avec l’un des rôles cen-

traux de la série à succès Capitani créée par Thierry Faber, Éric Lamhène et Christophe Wagner. Là, aux côtés de Luc Schiltz et Sophie Mousel, elle incarne Tanja et Jenny Engel, deux sœurs jumelles au cœur de l’enquête. Un « double » rôle que la jeune actrice appréhende avec professionnalisme : « en lisant le script, j’ai compris l’importance de mon rôle dans cette histoire. Cette lecture m’a surprise de la même façon que l’ont certainement vécu les spectateurs en regardant la série. Ça m’a captivée ». Il est important pour elle de bien comprendre l’intrigue et quel rôle tiennent ses personnages. Elle lit et relit le scénario pour s’y immerger et surtout pour préparer ce double rôle et réussir à différencier les jumelles : « Il fallait que ça soit clair pour moi, qui est qui, ce qui caractérise l’une ou l’autre, et ce qui les distingue. Le scénario m’aidait évidemment, car on y trouve des détails sur le caractère de Jenny et celui de Tanja. Sans spoiler la série, pour expliquer ce rôle je dirais simplement que je jouais un double jeu, un rôle dans le rôle ». Le genre du policier a cette particularité d’omettre la mort en tant que telle : C’est l’enquête, la résolution, la quête de la vérité qui comptent. Aussi, si la mort passe au second plan, elle permet de placer autour de nombreux débats et notamment dans Capitani, la douloureuse « condition adolescente ». Jil Devresse glisse un peu d’elle-même dans l’incarnation de ces deux jeunes femmes de quinze ans, aux prises à l’adolescence. « Chaque rôle est inévitablement influencé par la personne et les expériences de l’acteur. Finalement on reste toujours soi-même, qui plonge dans le corps et le monde de quelqu’un d’autre. On doit essayer de se mettre à sa place. Et pour ça on se sert toujours d’abord de sa propre personnalité et de son propre vécu ». Lors du tournage, la jeune actrice a vingt ans, et est déjà passée à travers ce processus de quête identitaire. Pourtant, elle admet des similitudes entre les jumelles et elle, en tant qu’ado : « J’étais certainement aussi perdue et renfermée, comme l’est mon rôle principal… » En même temps, le fait de se retrouver sur un plateau, entourée d’artistes et de techniciens professionnels l’a intimidée, « je me sentais toute petite, ce qui m’a peut-être aidé à jouer l’âge, l’adolescence ». Malgré ses rôles de Marianne dans Virophage, le dernier court-métrage de Nilton Martins ou celui de la fille du pasteur dans 15 Jahre, le denier longmétrage de Chris Kraus, le cinéma s’invite moins dans le parcours de Jil Devresse pour laisser énormément de place au théâtre, « Capitani m’a plutôt ouvert les portes du théâtre plutôt que celles du cinéma. Dans les deux domaines nous avons, en tant qu’acteurs, la même fonction : jouer », explique-t-elle avec enthousiasme. Depuis 2020, le théâtre a pris une large place dans son quotidien, à tel point qu’elle cumule des rôles dans huit productions ces trois dernières années. Son histoire au théâtre débute par le rôle de Darstellerin dans Eine Schwalbe macht noch keinen Sommer mis en scène par Ina Nil Gercke, présentation de fin d’études d’un cours d’acrobatie qu’elle a l’occasion de présenter au FEZ à Berlin. Un projet atypique entre poésie, corps et mouvements, du théâtre physique pour son entrée en matière dans le monde de la scène professionnelle. « J’aime le travail corporel et la façon dont on peut s’exprimer uniquement avec le corps et le mouvement, sans un mot. Les histoires qu’on peut raconter juste par le mouvement sont incroyables et fortes, c’est de la poésie corporelle ». Sur les planches Lors de la saison 2020/21, elle est présente dans pas moins de trois créations, le délirant Das Fenster mis en scène par Thorsten Köhler pour le Staatstheater Saarbrücken, le projet pédagogique Wellbeing – Mental Noise mis en scène par Nathalie Moyen aux Rotondes et De

Jil Devresse lors d’une répétition de Blackbird en 2022 au Centaure

Bësch, une pièce immersive en forêt, de Anne Simon et Max Jacoby. Trois expériences théâtrales très différentes qui la font voyager entre le jeune public, le théâtre documentaire et une expérience spectaculaire hybride en extérieur. Avec ce trio de pièces elle aborde à différents degrés la création contemporaine spectaculaire, là où le théâtre se fait dans un processus commun entre le metteur en scène, les comédiens et éventuellement l’auteur : « Les créations exigent bien plus de contribution personnelle que d’autres projets. En tant que comédienne je dois m’impliquer beaucoup plus pour par exemple créer un personnage et les thèmes qui le préoccupent et le font agir pour ainsi ajouter de l’action à la pièce ». La pièce Das Fenster, en coproduction avec le Staatsthetaer Saarbrücken, lui permet une « merveilleuse entrée » dans le théâtre professionnel. Si le processus pour arriver au résultat final n’a pas toujours été facile, ce projet lui tient énormément à cœur. « On ne savait pas vraiment où on allait, jusqu’au dernier moment. Ça a fini par être une pièce unique et absurde, quelque chose entre comédie musicale et vieux film d’horreur, pleine de références à Disney, et nourrie par les clichés de la génération YouTube, Instagram et TikTok, sans oublier les idées apocalyptiques et une peur croissante du monde extérieur dangereux et potentiellement mortel de cette génération ». Ce mélange qu’elle qualifie de « bizarre » ne manque pas d’humour, celui propre au metteur en scène qui la marque. Le Projet Wellbeing, produit par les Rotondes, en collaboration avec nombreuses classes de lycées, rassemblait 160 témoignages de jeunes adolescents parlant de leurs peurs, leurs rêves et de leur bien-être. « Nous avons décidé de nous servir de leurs mots, nous avons créé cette pièce essentiellement à partir des phrases que nous avons reprises telle quelle ». C’est ainsi que né l’aspect documentaire de la pièce, bien que le plus gros défi de cette création pour les interprètes fût l’interdisciplinarité avec « une comédienne, un rappeur et un danseur qui font du théâtre ». La troisième création De Bësch, a été une tout autre challenge pour Jil Devresse, en tant qu’expérience immersive en plein air, « l’aventure commençait au coucher du soleil, et spectateurs et comédiens se promenaient dans le noir complet de la forêt, équipé seulement d’une lampe de poche ». Le jeu est soumis au public, dans le sens où l’interaction y est nécessaire, « le vrai jeu s’est créé au moment où il y avait le public. C’est toujours le cas au théâtre, mais cette pièce l’a confirmé. Il y a eu des très beaux moments, comme de se retrouver seule avec un spectateur et d’en faire son complice ».

Sven Becker

allemande et d’un père belge, elle grandit dans un foyer bilingue, un facteur qu’elle a toujours considéré comme un atout pour sa carrière. L’environnement artistique insufflé par ses parents l’a très tôt encouragé sur une voie créative. Petite, elle développe une certaine fascination pour les histoires et leurs personnages. « On lisait des contes, on chantait quasi tous les soirs avant de dormir et ces histoires éveillaient mon imagination et ont fait surgir des images dans ma tête ». Ses premières expériences avec le théâtre, elle les fait à l’école, alors qu’un de ses professeurs invite une amie comédienne et réalisatrice à donner un atelier. Jil Devresse entre ensuite au Lycée Ermesinde, moins conventionnel que beaucoup d’autres lycées au Luxembourg, où dès la première année, elle s’inscrit aux cours de théâtre. Laissant le reste des activités sur le carreau pour le bien de sa formation théâtrale, elle finit par jouer quelques rôles dans les créations de ses professeurs.

passe le casting avec son compagnon et fait forte impression, « on s’est retrouvés tous les deux sur notre premier tournage professionnel. C’est donc grâce à lui que je suis rentrée dans le monde professionnel du cinéma luxembourgeois, et ainsi dans celui du théâtre ». Elle se rappelle d’un sentiment étrange, lié à l’accueil privilégié qu’on réserve aux comédiens sur un tournage, « on avait l’impression que tout tournait autour de nous, comme si nous étions importants, alors que je me sentais toute petite et que j’étais juste reconnaissante de pouvoir jouer dans un court-métrage ».

façon ». C’est seulement pendant les représentations qu’elle trouve sa Christina, « quand on arrête de réfléchir, et qu’on commence à jouer ».

« On ne sait jamais à quoi s’attendre. Ce qui me stimule le plus, c’est quand un rôle me pose un défi » Jil Devresse

Consolidation L’année 2022 marque l’implanta-

tion concrète de Jil en tant que comédienne au sein du théâtre luxembourgeois. En une année, elle joue dans quatre productions, voyageant du Centre des arts pluriels Ettelbruck aux Théâtres de la Ville de Luxembourg, en passant par le Centaure. Des choix de projets qu’elle justifie de passion et de gratitude, « je suis reconnaissante d’avoir rapidement eu la chance de pouvoir travailler dans ce secteur. Quand je reçois une proposition, je suis toujours contente de pouvoir jouer, et me confronter à de nouvelles thématiques ». Elle admet s’intéresser à certains thèmes plus qu’à d’autres. « Il y a des thèmes qui me semblent important, comme l’abus sexuel et l’abus de pouvoir, dans Blackbird ou bien les préoccupations et peurs au niveau politique et écologique de toute ma génération, dans Léa et la théorie des systèmes complexes ». Parfois, elle accepte des propositions, « juste parce que la pièce a l’air fun ». Mais, « finalement on ne sait jamais à quoi s’attendre quand on accepte un projet. Ce qui me stimule le plus, c’est quand un rôle me pose un défi. Chaque rôle est un défi, mais certains plus que d’autres ». Dans ce sens, dans Was heißt hier Liebe mis en scène par Nickel Bösenberg, elle tient le rôle de Christina, une reprise de rôle après aux premières dates au Théâtre d’Esch. Devresse a besoin de se sentir en sécurité et, dans ce cadre de cette reprise, elle n’a pas l’opportunité de réinventer le rôle. « J’ai fait tout ce que je pouvais en préparation à l’aide de la vidéo d’une des représentations à Esch. Je voulais être vraiment bien préparée pour pouvoir tirer le plus possible de ces quelques jours de répétition et pour me sentir en confiance sur scène ». Elle doit « imiter le rôle que je voyais, mais à ma

Cette même année 2022 est finalement chargée en défis pour la jeune interprète… Elle a la chance de lire The wheels will come off – aujourd’hui titré Léa et la théorie des systèmes complexes –, texte de Ian De Toffoli. Une pièce multilingue qui mêle saga épique et poétique, théâtre documentaire et théâtre narratif, qui traite du lien entre l’industrie pétrolière et les structures économiques européennes et luxembourgeoises. Une mise en voix de la dramaturgie engagée de l’auteur luxembourgeois que Jil Devresse accepte sans avoir aucune idée de ce que ça allait être, « je savais seulement que ça parlait de l’industrie pétrolière. Quand j’ai lu les premiers chapitres, j’ai rapidement été convaincue par ce projet. Ce n’est pas spécialement un texte scénique comme on en a l’habitude au théâtre, mais j’ai beaucoup aimé raconter ce récit, tout en le vivant ». Et cette heureuse expérience n’est pas sans lendemain puisque la comédienne sera au casting de la pièce lors de la création sous la direction de Renelde Pierlot, la saison prochaine aux Théâtres de la Ville de Luxembourg En novembre 2022, Jil Devresse jouait Blackbird du dramaturge écossais David Harrower. Aux côtés de Jules Werner et sous la direction de Myriam Muller, elle interprète Una, une jeune femme dans la vingtaine, qui rend visite à Ray, un quarantenaire avec qui elle a eu une « relation » alors qu’elle n’avait que douze ans. Avec cette création, l’équipe du Centaure trouve un vif succès public et c’est sous une foule de critiques dithyrambiques que se poursuivent les dix dates de cette pièce coup de poing. Là, comme sur chaque rôle, elle sent l’exigence du don de soi, ce qui lui permet de progresser sur le plan artistique, et certainement pour son rôle de Una, qui n’a pas été un rôle facile, « le travail sur cette pièce a clairement été un travail intensif, mais étonnamment agréable, grâce à cette équipe vraiment formidable et l’atmosphère de confiance qui s’est créée ». Et jouer une pièce entièrement en anglais a été un nouveau défi, pour elle, « des quatre langues que je parle, l’anglais est clairement celle que je parle le moins bien. Mais au fil des répétitions c’est devenu tellement naturel pour moi ». Jil Devresse enchaine ainsi les projets, un rythme sans déranger la jeune comédienne qui, aux prémices d’une belle carrière, a fait du hasard des choses, ses ambitions d’aujourd’hui. « Je ne sais pas trop comment j’ai fait pour me retrouver où je suis maintenant. À un moment, j’ai juste décidé de faire ce que j’aimais faire. Et quand on aime faire les choses qu’on fait, on finit par bien les faire, en tout cas j’espère ».

.


Land 14.04.2023 ­

Sven Becker

Sortir la griffe Patrick Jacquemot

Karim Meguellati n’aime pas la mode. Il lui préfère le chic. Et les traits des patrons qu’il dessine depuis des années suivent cette ligne. Des coupes classiques mais pour des femmes d’aujourd’hui. « L’élégance doit se porter dans la rue et pas uniquement sur les podiums », assène-t-il du haut de sa droite silhouette. À 37 ans, et cinq défilés dans son trousseau, le couturier n’a pas encore sa propre collection. Mais déjà un style. Sobre, raffiné et toujours avec un soin particulier apporté aux accessoires. Une passementerie accrocheuse, un bouton peu commun, une fermeture zip à nulle autre pareille et voilà ses tenues qui – discrètement – sortent du déjà-vu. Jamais de tape-à-l’œil mais toujours de quoi accrocher le regard au-delà de la silhouette. Sur un portant, ses bombers jacquard, perfectos tweed, jupe-pantalons en crêpe ou lavallières en soie témoignent de la diversité de son travail, de son coup d’œil et de sa maîtrise dans le mariage des tissus, des formes et… des usages du vêtement. « Car la première fonction n’est pas le paraître mais bien l’usage. On ne choisit pas une coupe, une matière ou une allure de poche juste pour faire joli », signe ce gamin de Paris.

Karim Meguellati avec quelques pièces de son vestiaire

Car oui, avant la Gëlle Fra, il y eut la Tour Eiffel dans l’univers de celui qui se revoit comme un « petit garçon introverti ». Un adolescent qui s’est longtemps réfugié dans ses portraits de chanteuses, d’actrices et de mannequins avant de débuter comme… assistant commercial. « Clairement, on s’éloignait du rêve de devenir couturier. » Le jeu de l’amour et du hasard lui fera quitter la France pour s’installer au Luxembourg. Pas juste

un changement de capitale, plutôt une métamorphose. « Aujourd’hui, je peux m’affirmer comme créateur de mode et conseiller en image !» Pour un peu, on aurait envie d’ajouter « tailleur » à sa liste de métiers tant le jeune homme aime à vanter le bel ouvrage, les coutures cachées, les froissés discrets qui font de ses pièces des trésors de savoir-faire. « On oublie que le prêt-à-porter n’a même pas un siècle dans l’histoire du vêtement. Ce qui a traversé les âges, c’est bien le sur-mesure. » Et à peine le message balancé, voilà le discret garçon qui sort de sa réserve, hausse d’un ton et brode le plus convaincant des argumentaires pour sa profession : « Le sur-mesure, c’est un vêtement qui va durer (donc moins de gaspi). Un vêtement qui sera fait par quelqu’un près de chez soi (donc pas d’emplois délocalisés). J’invite chacun à bien réfléchir aux réelles économies réalisées en achetant du prêt-à-porter bas de gamme. Ce système fait travailler qui, où, à quel salaire et pour quel impact sur la planète ? » Sitôt la fast-fashion épinglée, !a voix se refait douce, le verbe ralentit. Et Karim Meguellati de rêver, un jour, de croiser l’ange gardien qui pourrait donner des ailes à ses modèles. « Il faut du talent pour concevoir, créer mais il faut de l’argent pour diffuser, faire connaître. Un créateur sans investisseur, c’est peu de chose. » Lui veut croire en sa chance, croire qu’il trouvera ce pygmalion tel l’aiguille dans la botte de foin. Alors, qui sait, il pourra vivre un destin à la Jacques Azagury, ce jeune modiste qui a eu le privilège d’habiller la princesse de cœur de Karim, Lady Diana. « A-ton jamais vu femme mieux vêtue et tellement dans son époque ? Non… » So, god save the chic !

.

Stil L’ E N D RO I T

Gusto Naturale Le centre commercial Red Rock à Schifflange est essentiellement dédié à la construction, à la rénovation et à la décoration de l’habitat. Mais une enseigne s’y distingue pour rassasier les bricoleurs : Gusto Naturale.

Pendant la journée, c’est d’abord une épicerie fine, avec des produits italiens de bon aloi : pâtes, riz, légumes en bocaux, sauces, huiles et tout ce qu’il faut pour rapporter un peu de la Botte à la maison. Midi et soir, le restaurant fait le plein dans un décor moderne, confortable et bien pensé. On en oublie que le restaurant se situe en bordure de parking, lui-même à quelques encablures de l’autoroute. La carte s’oriente vers des classiques transalpins (charcuteries italiennes, pâtes, risotto…), et ajoute des propositions viandardes grillées (avec des légumes bien de saison comme le radicchio, bravo !). Elle lorgne aussi côté français, notamment avec un ris de veau laqué. On s’est régalé d’un « tournesol de raviolis au asperges » et d’une manière de

tiramisu avec une glace au café et une mousse de mascarpone légère. Il est recommandé de réserver : Le business lunch est pris d’assaut. fc

L’ E N D RO I T

C’était Mieux Maintenant Melkhocker, gelbe Krötensessel aus Samt, Bilderrahmen, VintagePoster, Porzellanplatten und -Tassen – wer gerade umgezogen ist, und neues Mobiliar sucht, kann sich bei C‘était Mieux Maintenant umschauen (Foto: Instagram). Cécile, eine ehemalige Immobilien-Verkäuferin, hat dieser Branche nach einer Sinnkrise den Rücken gekehrt und beschäftigt sich nun damit, Möbel und

Dekoware aufzustöbern, sie zu reinigen, wiederzuverwerten, sie zu restaurieren, zu reparieren und wenn nötig auch zweckzuentfremden. Zweckentfremdet hat sie beispielsweise den unteren Teil eines Schminktisches, der fortan als Enfilade dienen kann. Auch ungewöhnliche Gegenstände treibt sie auf, wie ein Spielauto eines Kinderkarussells oder alte

Drehtelefone. Obwohl gerade die Neunziger ihr Revival feiern, bleibt man bei C‘était Mieux Maintenant stilistisch eher in den 1970-ern und den Dekaden davor. Wer beim derzeitigen Nineties-Faible nicht mitmacht, kann sich die Stücke der Händlerin auf Second-HandMärkten in Arlon, LuxemburgStadt und Metz oder im Internet anschauen. sm

L’ É V É N E M E N T

Food-a-mental L’association de promotion de la gastronomie était restée en sommeil pendant quelques mois, le temps de recruter de nouveaux membres et de

remotiver les troupes. Paul Fourier, chef à l’Hôtel Royal assume désormais la présidence de ce groupe de chefs qui souffre régulièrement de querelles d’égos. À ses côtés, on trouve Rachel Rameau (De Pefferkär), Stéphanie Jauquet (Cocottes, Um plateau), Arnaud Magnier (Clairefontaine) et Mickael Williquet (communiquant, qui signe la photo). Pour marquer le coup : Food-a-mental prévoit un gros événement avec un dîner concocté par sept chefs, le 30 avril, aux Jardins d’Anaïs. Les intitulés des plats sont au moins aussi longs que la préparation du menu. En vrac citons un wonton crispy, thon, avocat, kimshi en amusebouche par Terry Chabeaux (Amélys) ; un bœuf mariné au gin avec chutney de mangue par Paul Fourier ; caviar, riz et artichaut

par Renaud Nols (Skybar) ; des ravioles aux jaunes d’œufs coulants par Leonardo di Paoli (Oio) ; une épaule d’agneau en cuisson douce farcie au foie gras par Jerremy Parjouet (Jardins d’Anaïs) et François Jagut (Les Roses) et pour finir, la rhubarbe cuite en croûte de sucre, jus iodé et par Carole Lesquer (Flûte alors !). Comme on n’a rien pour rien, le menu est vendu à 150 euros avec les vins en accord. La défense de la bonne bouffe a un prix. fc


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.