Letzebuerger Land 11 du 17.03.2023

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165 millimètres Au Luxembourg, le consensus antinucléaire présente de premières fissures. Elles paraissent dérisoires par rapport à celles découvertes dans les réacteurs de Cattenom

Alles so komplex Im Verbraucherschutz hätten LSAPgeführte Ministerien eine Menge tun können. Haben sie aber nicht

Unterhalb der Mitte Als Ilres-Meinungsforscher hatte Tommy Klein den Piraten in Umfragen Fraktionsstärke versprochen. Nun will er für sie ins Parlament einziehen

Sans filtre / Avec filtre Comme le révèle l’affaire Spacety, les États-Unis veillent sur le commerce du Luxembourg en Chine. Les Américains voient d’un bon œil la législation en préparation sur le filtrage des investissements étrangers

Der politische Nahkampf Christiane Thommes-Bach ist Bürgermeisterin einer ländlichen Gemeinde. Gestritten wird vor ihrer Haustür über verkehrsberuhigte Straßen

Foto: Olivier Halmes

Unabhängige Wochenzeitung für Politik, Wirtschaft und Kultur

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70. Jahrgang 17.03.2023 ­

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17.03.2023

Sven Becker

165 millimètres Bernard Thomas

Une des quatre tours de refroidissement de la centrale de Cattenom

Au Luxembourg, le consensus anti-nucléaire présente de premières fissures. Elles paraissent dérisoires par rapport à celles découvertes dans les réacteurs de Cattenom

Fissures nationales Le CSV a quitté le consensus national anti-nucléaire. Le député Paul Galles tente de résumer la nouvelle position officielle de son parti : « Nous avons besoin de cette technologie comme énergie de transition ». La décarbonation serait « la priorité absolue », dit-il au Land, « mais tant que les capacités en renouvelables restent insuffisantes, mieux vaut l’énergie nucléaire que fossile ». Ce qui soulève inévitablement la Gretchenfrage atomique : Eh bien, dis-moi, comment fais-tu avec Cattenom ? « J’aimerais être débarrassé de Cattenom aussi vite que possible », répond le député. Le Luxembourg devrait-il cesser de faire pression sur le gouvernement français ? « Komm mir stinn dozou, dass dat sou ass wéi et ass ; a komm mir maachen, dass et sou sécher ass wéi nëmme méiglech ».

« Komm mir stinn dozou, dass dat sou ass wéi et ass ; a komm mir maachen, dass et sou sécher ass wéi nëmme méiglech » Paul Galles (député CSV)

Le 8 décembre 2021, le consensus paraissait toujours intact. Ce fut à l’unanimité que la Chambre vota la motion du député vert François Benoy invitant le gouvernement « à user de tous les moyens politiques et juridiques » pour s’opposer à une taxonomie verte incluant le nucléaire. Seul le député ADR Fernand Kartheiser relativisa illico son vote, expliquant qu’en termes de « Realpolitik », la position anti-nucléaire ne serait « probablement plus tenable pour très longtemps ». Paul Galles réaffirma, lui, le crédo anti-atome du CSV: « Dat stëmme mer traditionell mat ». Deux mois plus tôt, sa cheffe de la fraction, Martine Hansen, s’était exclamée à la même tribune parlementaire : « Mir sinn nach ëmmer géint Atomstroum gewiescht. OK ? A mir hunn nach ëmmer gesot, datt Cattenom, Tihange sollen zougemaach ginn. An déi Positioun huet sech net geännert. Sou ! » Plutôt que d’une nouvelle position, le président du CSV, Claude Wiseler, préfère parler d’« une nouvelle situation » engendrée par la guerre en Ukraine et la crise énergétique. Un allongement de la durée de vie de Cattenom ne serait envisageable « qu’à condition que ce soit absolument sûr ». Wiseler se dit par contre opposé au recours contre la taxonomie européenne déposé par l’Autriche et soutenu par le Luxembourg devant la Cour de justice européenne, estimant que « de telles réponses judiciaires à des décisions démocratiques ne sont pas opportunes ». Un retour du CSV au pouvoir devrait donc signer la fin de l’offensive diplomatique contre le nucléaire. Cattenom sera un des premiers dossiers qu’aura à traiter le nouveau gouvernement. Les « consultations » organisées par l’État français sur la prolongation des réacteurs du type Cattenom débuteront fin 2023, c’est-à-dire juste après les législatives du 8 octobre.

Le CSV a fini par s’aligner sur la position de Laurent Mosar. Cela fait des mois que le député mène campagne sur Twitter auprès de ses 9 300 followers, majoritairement allemands, plaidant pour que les « centrales nucléaires existantes continuent à tourner ». Le revirement du CSV n’est pas vraiment une surprise, il s’amorçait depuis quelques mois déjà. Tout comme l’ADR, le CSV avait cessé, en 2022, de payer ses cotisations auprès de l’Aktiounskomitee géint Atomkraaft constitué au lendemain de la catastrophe de Fukushima. Mais alors que l’ADR en sortit officiellement, le CSV partit sur la pointe des pieds. Claude Wiseler se garda d’expliciter dans le détail la position de son parti. Il se contenta de revendiquer, sur Radio 100,7, « une approche extrêmement réaliste et non-idéologique », notamment sur la question de l’extension de la durée de vie des centrales. Le ministre de l’Énergie, Claude Turmes (Déi Gréng), y voit le symptôme d’un parti « quelque peu déboussolé », qui copierait aveuglement les positions de la CDU allemande : « Durant des années, les partis de droite étaient du côté du scepticisme ou du déni climatique. Maintenant qu’ils sont obligés d’offrir quelque chose, ils sautent sur une ‘grande technologie’ qui leur permet de suggérer qu’on ne devra finalement rien changer, ni à la société ni au lifestyle. » Le ministre évoque « l’énorme contradiction » de l’ADR et du CSV qui encenseraient la nation luxembourgeoise, tout en négligeant « la plus grande menace pour son existence ». Turmes égrène son argumentaire : La construction de nouveaux réacteurs serait trop chère, mais surtout trop lente pour contrer le dérèglement climatique. Il rappelle « le fantastique échec » des EPR (réacteurs pressurisés européens). Cela fait

en effet seize ans que dure le chantier à Flamanville (Manche). En Finlande, la construction aura pris presque deux décennies, la mise en service du nouveau réacteur étant sans cesse repoussée (au 4 avril, aux dernières nouvelles.) Au sein du gouvernement, le consensus antinucléaire resterait « grand », assure le ministre vert. Xavier Bettel (DP) jouerait « un match impeccable » au niveau des chefs d’État. Pourtant, dans le camp libéral, de premières fissures sont apparues. Par la voix de leur président Michael Agostini, les Jonk Demokraten énoncent leur position qu’ils veulent « plus nuancée que celle du gouvernement qui érige des barrières et mène des procès ». Aux yeux d’Agostini, le nucléaire serait « un moindre mal » : « Même si l’impact régional d’une catastrophe nucléaire serait énorme, ce risque n’est pas comparable aux dégâts que va causer le changement climatique ». Certes, ajoute-t-il, la centrale de Cattenom ne pourrait tourner « ad infinitum », mais sa fermeture devrait se faire « par phasage ».

Fissures dans les tuyaux Les fissures « non négligeables » découvertes sur les circuits de secours de Cattenom 3 ont rappelé les dangers d’un parc nucléaire vieillissant. D’après une note publiée par EDF fin février (qui ne sera découverte par la presse que deux semaines plus tard), le « défaut de fatigue thermique » est long de 165 millimètres (soit le quart de la circonférence) pour une profondeur de quatre millimètres. La fissure découverte au même moment dans la centrale de Penly atteint 85 pour cent de la profondeur, du jamais-vu jusquelà. L’eau qui traverse cette tuyauterie est censée refroidir le réacteur en cas de fuite ; un système de back-up qui doit empêcher une fusion du

cœur. Le chef de division de la Radioprotection, Patrick Majerus, désigne ces fissures de « tout à fait inquiétantes ». Le ministre de l’Énergie a fait remettre cette semaine une lettre à son homologue française, Agnès Pannier-Runacher, lui demandant « une entrevue au plus vite ». Dans cette missive diplomatique, Turmes déplore avoir été informé des fissures « par voie de presse et non par une information de la part des autorités françaises ». (Face au Land, il précise avoir été alerté par des « experts français » avec lesquels il serait en bons termes ; ce qui lui aurait assuré une journée d’avance sur les médias français.) Dans sa lettre, Claude Turmes exprime sa « préoccupation » face à « ces nouveaux défauts témoignant d’un manque d’anticipation […], de surveillance et de maintenance des réacteurs ». Et d’ajouter : « Après plus d’un an d’examen technique, l’apparition de fissures plus profondes et de fissures d’une autre origine, dans les sections de circuits jugées non sensibles à ces phénomènes par EDF, constituent autant de facteurs aggravants dans le dossier. »

Fissures dans l’IRSN Le gouvernement luxembourgeois s’inquiète surtout du démantèlement de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), décidé en catimini par Emmanuel Macron début février. Le président français souhaite fusionner cet institut d’expertise scientifique avec l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), chargée des autorisations. Ce qui reviendrait à abolir un système institutionnel bicéphale, conçu comme garant d’indépendance. Avec la dissolution de l’IRSN, le Luxembourg perdrait un allié objectif. « Nous sommes convaincus qu’il était possible de fonctionner pour quelques mois encore », avait regretté, en


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novembre dernier, le directeur de la centrale de Cattenom face au Républicain Lorrain. Un mois plus tôt, l’IRSN avait opposé un niet catégorique au redémarrage du réacteur n°1. Malgré la crise énergétique et les pressions politiques, son avis était clair : Les travaux de réparation ne pouvaient être différés, le réacteur devait être mis à l’arrêt. Un dossier qu’EDF aurait « très mal vécu », écrit Libération ce lundi. Et de citer un agent de l’IRSN : « Il a été dit qu’on en faisait trop ». Officiellement, l’IRSN doit être dissous au sein de l’ASN afin de « fluidifier les processus ». Or, de nombreux insiders y voient une revanche prise par EDF sur un institut ressenti comme trop intransigeant et méticuleux. Les avis de l’IRSN ont eu pour conséquence de longues et coûteuses mises à l’arrêt qui ont plongé EDF dans une crise industrielle inédite. Les éditorialistes français qualifient la décision de Macron de « danger sur la gouvernance du nucléaire » (Le Monde) et regrettent « l’évaporation des mesures de sûreté qui faisaient la fierté de la filière nucléaire française » (Libération). Jusque-là éloignés des enjeux politiques et industriels, les experts scientifiques craignent pour leur autonomie scientifique et leur liberté d’expression. Plus de 80 chercheurs, fonctionnaires et élus – aussi bien pro- qu’antinucléaires – ont ainsi signé une tribune de protestation parue dans Le Monde. La fusion a du mal à passer. Ce mercredi, le projet de réforme a pris une claque. L’Assemblée nationale l’a rejeté en première lecture ; quelques voix de la majorité ayant fait la différence. Le dossier n’est pas clos pour autant. Il poursuit sa navette parlementaire entre l’Assemblée et le Sénat. Alors que les réacteurs de Cattenom pourraient tourner pendant des décennies encore, le réagencement de la gouvernance nucléaire n’augure rien de bon pour le Luxembourg où l’IRSN est considéré comme un allié objectif. Le permanent de Greenpeace et vétéran du mouvement « Anti-Atom », Roger Spautz, parle d’un institut « relativement ouvert à la discussion », et même « relativement critique ». Le haut

« Emmanuel Macron essaie de jouer à De Gaulle. De manière désespérée, il cherche une quelconque grandeur, aussi hypothétique soit-elle » Claude Turmes (ministre de l’Énergie, Déi Gréng)

fonctionnaire Patrick Majerus loue un institut qui « a réussi à s’émanciper [fräischwammen] et à faire des contrôles indépendants » : « Ils ont révélé un certain nombre de failles. Leurs décisions ne sont pas contestables, et si vous voyez ce qu’EDF a dû investir, c’est remarquable. » Si Macron voulait s’inspirer des États-Unis, ce serait « une mauvaise idée », estime-t-il : « Leur devise, c’est ‘never change a running system’ ; alors que la France vise une amélioration continue ». Dans sa missive à son homologue française, Claude Turmes choisit un langage très poli : « Sans vouloir interférer dans l’organisation de la gouvernance de la sûreté nucléaire en France, il m’importe de souligner que le gouvernement luxembourgeois suit avec beaucoup d’attention ce réagencement en cours qui ne devra en aucun cas affaiblir l’indépendance et l’expertise de la sûreté nucléaire en France, affectant également la sûreté de la population luxembourgeoise. »

Fissures diplomatiques Dans son petit bureau (selon les standards ministériels) au quinzième étage du Héichhaus, Turmes s’exprime de façon moins diplomatique : « Au lieu de démanteler les vieux réacteurs, la France démantèle sa sécurité nucléaire ! Emmanuel Macron essaie

de jouer à De Gaulle. En son temps, déjà, De Gaulle voulait rétablir la gloire de la nation par le déploiement nucléaire. De manière désespérée, Macron cherche à son tour une quelconque grandeur, aussi hypothétique soit-elle ». EDF serait en quasi-faillite, poursuit Turmes, sa survie financière dépendant d’une aide d’État qu’il juge à la limite du légal. L’ancien eurodéputé tente ensuite de situer la relance nucléaire marconienne dans un contexte européen. « Si Madame von der Leyen est présidente, ce n’est que grâce à Macron. Politiquement, elle dépend de lui. C’est ce qui explique le poids démesuré pris par la France au sein de la Commission européenne. C’est ce qui explique la taxonomie européenne [qui inclut le nucléaire] et les règlements plus détaillés qui sont souvent favorables au nucléaire. » Face à la France, qui aurait eu « le culot » d’ériger une centrale à quelques kilomètres de ses voisins, Turmes veut construire un axe germanoluxembourgeois. Il s’agirait, dit-il, de compléter l’alliance Luxembourg-Sarre-Rhénanie-Palatinat par Berlin. L’idée n’est pas nouvelle. En mars 2021, déjà, le ministre de l’Énergie comptait sur l’appui des Verts allemand, déballant sa stratégie face au Quotidien : « Je suis en train de les préparer, le but étant que l’Allemagne pousse la France à fermer la centrale, comme elle l’avait fait pour Fessenheim ». Deux ans plus tard, la stratégie n’a guère évolué. Il viendrait de « renouer les discussions » avec la ministre fédérale de l’Environnement, Steffi Lemke (Die Grünen). Le parti frère ne devrait plus qu’attendre l’extinction des deux dernières centrales (prévues en avril), voire les élections régionales en Bavière (en octobre) pour pouvoir fêter la sortie « définitive » du nucléaire. Or, Claude Turmes concède que, vis-àvis de la France, la fenêtre politique s’est « malheureusement refermée ». Elle avait été ouverte en 2015, lorsque François Hollande annonçait la réduction de la part du nucléaire de 75 à cinquante pour cent. Le Luxembourg espérait que parmi la quinzaine de réacteurs à fermer se trouveraient ceux de Cattenom. La « relance

nucléaire », proclamée par Macron en novembre 2021 (en pleine campagne présidentielle), a changé la donne. Le Luxembourg se trouve désemparé et son influence tend vers zéro. Claude Turmes se console : « On joue un rôle important dans l’activation du front anti-atome en Europe ».

Fissures frontalières Le gouvernement luxembourgeois s’intéresse peu aux édiles mosellans ; les discussions sur le nucléaire se mènent directement avec Paris. Entre le Luxembourg et ses « territoires métropolisés », la question nucléaire clive. « Si nous n’avions pas la centrale, comment financerions-nous les crèches pour les enfants des frontaliers qui viennent travailler au Luxembourg ? », déclarait le maire de Zoufftgen en mai dernier au Land. « Le périscolaire et les places de crèches, je vous assure que c’est important pour des gens qui partent à sept heures du matin et qui reviennent à sept heures du soir... » De son côté, Roger Spautz est conscient que « chaque deuxième ou troisième personne a un époux, un oncle ou un cousin qui travaille à la centrale ». Fin janvier, le directeur de la centrale de Cattenom, Jérôme Le Saint, profitait de la cérémonie des vœux du Nouvel An pour rappeler aux invités les bienfaits prodigués par EDF. Cet « employeur de premier plan » (1 500 salariés EDF et 800 prestataires permanents sur le site de Cattenom) aurait versé « près de 80 millions d’euros de taxes au profit du territoire » ; « sans compter notre soutien à des associations locales… », relatait le Républicain lorrain. La filière nucléaire est une source de recettes pour la Lorraine, tout comme la place financière l’est pour le Luxembourg. Les deux industries ont leurs éléments toxiques et génèrent des externalités négatives qui dépassent les frontières et sont plus ou moins visibles. Des deux côtés de la frontière, la critique du secteur est ressentie comme « attaque » contre la nation entière. Fin février 2021, Mars Di Bartolomeo en a fait l’expérience. Le député LSAP publia un tweet contre la centrale de Cattenom qu’il caractérisa de « provocation à nos frontières ». Le post reçut 132 réponses, quasiment toutes au vitriol,

CHERCHEURS ET MÉDECINS : UN DUO AU SERVICE DU PATIENT. EN PARTENARIAT AVEC

dont celui-ci, assez représentatif : « On est déjà gentils de tolérer l’existence d’un duché frontalier qui ressemble à un Coblence contemporain des financiers et des fraudeurs, alors ne nous cherchez pas trop ». En novembre 2019, Claude Turmes présenta son plan de fermeture de Cattenom, promettant un reclassement dans les renouvelables aux quelque 2 000 salariés. « Les Lorrains on les aime, ils nous aident beaucoup à construire notre richesse », déclarait le ministre luxembourgeois à Radio France Bleu. Le maire de Cattenom, Bernard Zenner, tente actuellement de lancer sa commune comme candidate à l’accueil de deux des six nouveaux réacteurs EPR que Marcron veut construire d’ici 2035. Cet « autoentrepreneur en formation nucléaire » appelle à la « mobilisation » de tous les élus locaux. Vendredi dernier, Le Républicain lorrain rappelait « l’irritation » que provoquait la centrale auprès des Luxembourgeois, s’interrogeant : « La France peut-elle passer outre ? Ce sera l’une des clés, sinon la clé, de l’équation ». En réalité, les chances de Cattenom paraissent minimes. Patrick Majerus estime que l’option « n’est pas vraiment en discussion » : « Ce sont des déclarations d’un politicien qui lance quelque chose dans le ring ». Roger Spautz reste, lui aussi, dubitatif : Deux des trois sites sont déjà définis, quant au troisième site, Tricastin et Le Bourget comptent parmi les favoris. La filière fait face à une pénurie de main d’œuvre, le Grand-Duché ayant épuisé une large partie du bassin de recrutement. Jeudi dernier, Pôle Emploi a organisé sa première « Journée des métiers du nucléaire en Grand Est », afin de convaincre les lycéens à intégrer une industrie qui, telle la promesse du gouvernement français, générera annuellement entre 1 000 et 1 500 emplois dans la région. Le Républicain lorrain cita un responsable d’EDF : « Le Grand Est est une terre d’énergie nucléaire ». Tant que ce n’est pas une terre radioactive… En cas d’accident, beaucoup dépendra de la direction du vent. Plot spoiler : Celui-ci souffle généralement du sud-ouest, direction Luxembourg.

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17.03.2023

LEITARTIKEL

ARMEE

Keine Zeit

Verfassungsprobleme

Sarah Pepin

Im Spätkapitalismus ist neben Geld Zeit zur kostbarsten Ressource geworden. Das beweisen nicht nur die zahlreichen Sachbücher, die zu Zeitpolitik erscheinen – übrigens meistens von Frauen geschrieben, die die Nase ein wenig voll haben –, sondern auf unterschiedliche Weise auch das, was Politiker/innen jeglicher Couleur sich als familienpolitische Ansätze im Wahlkampf auf die Fahnen schreiben. Wie eng beide Ressourcen miteinander verstrickt sind, zeigt sich an den gegenwärtigen Debatten über Kinderbetreuung und Care-Work. Tatsächlich liegt es nicht, wie einem das polierte Instagram-Accounts suggerieren, am eigenen Leistungsdefizit und somit am Individuum, wenn Familie und Arbeit heute nicht mehr unter einen Hut passen, sondern an gesellschaftlichem Gestaltungswillen. Wenn die CSVKofraktionspräsidentin Martine Hansen kürzlich in einer Art Heimspiel vor der CSV-Nord stand und die Einführung einer finanziellen Vergütung für Eltern forderte, die zuhause ihre Kinder betreuen, und damit reichlich Applaus erntete (es sei darauf hingewiesen, dass die allermeisten Anwesenden sich kaum mehr in der Rushhour des Lebens befinden), ist das ihre Art, ein moralisch aufgeladenes Themenfeld politisch zu besetzen. Immerhin hatte die ADR sich ebenfalls für eine solche Kompensation ausgesprochen. Im Gespräch mit Radio 100,7 am Montagmorgen gab sich Hansen dann nuancierter, sprach über die Wichtigkeit der Qualitätssicherung von Betreuungstrukturen. Dabei streifte sie nur kurz den großen Elefanten im Raum, nämlich die durch die Wohnkosten verursachte Wahlunfreiheit vieler Familien, die es sich nicht leisten können, weniger zu arbeiten. Trotzdem, und dies wiederholte sie mehrmals, „de Staat soll nit Decisiounen huelen“. Die CSV versucht mit dieser Position, ihre konservativen Wähler/innen nicht an die ADR zu verlieren, und muss irgendwie den Spagat zwischen Pragmatismus und Attraktivität gegenüber der Basis schaffen. Wie man es dreht und wendet, Familien brauchen Zeit für Fürsorgearbeit. Ob diese Zeit finanziell kompensiert werden soll, ist debattierbar, und wird übrigens auch von fortschrittlichen Frauenrechtler/ innen immer noch unterschiedlich bewertet. Beim Begriff Mammerent à la Juncker läuft es vielen den Rücken kalt runter – immerhin liegt das Risiko für Frauen, in Altersarmut abzurutschen, auch hierzulande in Untersuchungen konsequent höher als bei Männern – doch die zu entlohnende Arbeit sollte vom Geschlecht entkoppelt gedacht werden. Das kann man als utopisch bezeichnen, denn in der Realität würde es aller Wahrscheinlichkeit nach darauf hinauslaufen, dass vorrangig Frauen Geld für ihre Arbeit zuhause in Anspruch nähmen. Auch deshalb sind politische Maßnahmen in diese Richtung mit Vorsicht zu genießen. In den Diskurs der CSV und ADR spielt nämlich auch eine normierte Vorstellung der perfekten, ausgeglichenen Mutter mit rein, die problemlos und mit einem Lächeln auf den Lippen die unaufschiebbaren Bedürfnisse ihrer Kinder jederzeit zufriedenstellt. Auch wenn diese Denkstruktur veraltet ist, steht fest, dass niemand, der gestresst ist, ein Kind trösten kann, weder in einer Betreuungstruktur noch auf der Couch im eigenen Wohnzimmer. Das bedeutet im Umkehrschluss, dass eine auf Empathie ausgelegte Familienpolitik ohne zeitliche Entlastung der Eltern und ohne Flexibilisierung der Arbeitswelt nicht möglich ist. Quasi ein intelligenter Gegenentwurf, um der Entgrenzung zwischen Privatem und Arbeit vorzubeugen. Eine Gesellschaft, die sich ad absurdum beschleunigt und grundlegende Bedürfnisse nicht mehr zufriedenstellen kann, ist für niemanden wünschenswert. Auf ihrem Kongress hatte sich die LSAP letzte Woche implizit für eine allgemeine Arbeitszeitreduzierung bei vollem Lohnausgleich ausgesprochen, andere Länder seien dadurch „regelrechte Magnete für junge Menschen und Talente geworden“, so Parteipräsidentin Francine Closener. Da die Regierungsparteien ein Elterngeld, wie es CSV und ADR vorschlagen, ausschließen, wollen sie über andere Wege an der Work-Life-Balance schrauben. Etwa über das Steuerrecht oder Elternurlaube, wie déi Gréng vage formulieren. Man darf in diesem Wahljahr konkretere politische Visionen zur Vereinbarkeit erwarten.

Dass großherzogliche Verordnungen eine matière réservée à la loi regeln und das Verfassungsgericht dies für verfassungswidrig erklärt, kommt immer wieder mal vor. Am 3. März traf es das Armeegesetz: Sein Artikel 20 lagert Details über die Rekrutierung freiwilliger Soldaten an eine Verordnung aus. Ebenso, welche Anforderungen sie erfüllen müssen, wie lange ihre Ausbildung dauert und wie sie besoldet werden (Foto: Archiv Patrick Galbats). Falls all das nun hinfällig ist, wäre es „eine Katastrophe“, sagt der Präsident der Armeegewerkschaft Spal, Christian Schleck, dem Land. Die Armee befinde sich mitten in einer Rekrutierungsphase, die nun womöglich gestoppt werden muss. „Und unsere Mitglieder fragen sich, was aus ihrem Sold wird, wenn der keine legale Basis mehr hat.“ „Kein Kommentar“, erklärt der Pressesprecher des Verteidigungsministers dem Land. Die Verteidigungsdirektion analysiere das Urteil und dessen Auswirkungen auf die Armee noch. Falls Probleme sich stellen, würden sie aber „mit dem neuen Rahmengesetz gelöst“. Tatsächlich hat Minister François Bausch (Grüne) bereits Anfang September 2021 den Entwurf für ein neues Armeegesetz im Parlament eingereicht. Personalfragen soll es ganz anders regeln als die aktuelle Gesetzgebung. Es soll auch neue Laufbahnen einführen, wie es sie im öffentlichen Dienst und bei der Polizei schon gibt. Weshalb Bausch mehrfach erklärt hat, die Armee würde damit „attraktiver“. Noch aber fehlt das Gutachten des Staatsrats zu dem Text. „Wir hätten nicht erwartet, dass das so lange dauert“, sagt Bauschs Sprecher. Seit Mai 2022 habe die Verteidigungsdirektion den Staatsrat mehrmals gebeten, den Gesetzentwurf prioritär zu behandeln. In den nächsten Tagen sei ein Treffen zwischen Verteidigungsminister und Staatsrat geplant. Das habe aber nichts mit dem Urteil des Verfassungsgerichts zu tun. Doch selbst wenn der Staatsrat sein Gutachten demnächst verabschiedet, ist nicht sicher, dass das neue Armeegesetz noch vor den Sommerferien im Parlament zur Abstimmung kommt. Schon eine einzige opposition formelle des Staatsrats könnte reichen, um die Prozedur um Wochen zu verzögern. Und im Oktober sind Wahlen. Was das für die Soldaten und ihre Bezahlung bedeutet? Wer weiß. pf

P O L I T I K

Womöglich Kritik In einer dreizehnseitigen Exegese des internationalen und des EU-Rechts zum Thema Cannabis hat der Staatsrat Regierung und Parlament keine wirkliche Handreichung bei der Legalisierung des CannabisKonsums im privaten Bereich und des Anbaus von bis zu vier Cannabis-Pflanzen ebenfalls rein privat geleistet. Das EU-Recht lasse dafür wohl genug Spielraum, schreibt der Staatsrat in seinem

Blog

Gutachten zum Gesetzentwurf von Justizministerin Sam Tanson (Grüne). Auf internationaler Ebene aber könnte es Kritik geben, dass die geplante Gesetzgebung nicht mit den UN-Drogenkonventionen vereinbar sei. Eindeutig sagen lasse sich das jedoch nicht: Kanada, Uruguay und Malta hätten ähnliche Regelungen in Kraft gesetzt, ohne dass es juristische Folgen hatte. Damit dürfte die Regierung kaum besser beraten sein als im Herbst 2021. Damals entschied sie, es vorsichtshalber zunächst eine Nummer kleiner zu versuchen als mit der im Koalitionsvertrag angekündigten staatlich regulierten Produktion von Cannabis für rekreative Zwecke, um so den Schwarzmarkt auszutrocknen. Im Wahljahr könnte sich die Frage stellen, wie opportun es ist, selbst an dem reduzierten Projekt festzuhalten. Immerhin gibt es genug Gegner auch nur der kleinsten Entkriminalisierung von Cannabis, käme man dem Schwarzmarkt mit der VierPflanzen-Regelung kaum bei und dürften die meisten Wähler/innen das Thema mittlerweile vergessen haben. pf

B I L D U N G

SNE-CGFP ist sauer An der Universität soll ab September ein Aufbaustudiengang angeboten werden, durch den Inhaber/innen eines Hochschulabschlusses in Fächern wie Mathematik, Sprachen, Psychologie, Kunst oder Sport nach zwei Semestern einen Bachelor erhalten, der ihnen den Einstieg in den Grundschullehrerberuf ermöglicht (d’Land, 10.3.2023). Das beginnt die Gewerkschaften zu beschäftigen. Denn der neue Bachelor soll das „Quereinsteigerprogramm“ ersetzen, das von Anfang an als Notbehelf gedacht war, um den Personalmangel in den Grundschulen zu lindern. Nun jedoch kündigt sich eine Dauerlösung an. Patrick Remakel, Präsident der Lehrergewerkschaft SNE-CGFP, warf im RTL Radio

Schulminister Claude Meisch (DP) vor, eine „Zweiklassen-Gesellschaft von Grundschullehrern“ zu schaffen, in der Absolvent/ innen des Aufbaustudiums bessere Chancen auf dem Arbeitsmarkt insgesamt hätten als die im vierjährigen BachelorStudium allein zum Lehrer Qualifizierten. Remakel forderte, die Grundschullehrerausbildung aufs Master-Niveau zu heben. Der Unterschied gegenüber den Kolleg/ innen aus dem Aufbaustudium wäre dann einer im Gehalt. pf

K L I M A

Kontrollkommission vorgelegten Zweijahresbericht zufolge wurde 2021 24 Mal aktive Sterbehilfe oder Beihilfe zum Suizid geleistet und 34 Mal im Jahr 2022. Kommissionspräsident Jean-Claude Wiwinius führt die Zunahme auf mehr Informationen und eine fortschreitende Enttabuisierung der Euthanasie zurück. „Verbessert“ werden müssten vor allem die Informationen an die Ärzt/innen, so Wiwinius. Seit Inkrafttreten der EuthanasieGesetzgebung im März 2009 wurde insgesamt 170 Mal Sterbehilfe geleistet. Missbräuche hat die Euthanasie-Kommission bisher keine festgestellt. pf

Knapp darunter Nur um 1,3 Prozent blieb Luxemburg 2021 unterhalb der EU-verbindlichen Trajektorie zum Abbau seiner CO2-Emissionen um 55 Prozent bis 2030 gegenüber dem Referenzjahr 2005. Das geht aus der diese Woche veröffentlichten endgültigen Bilanz hervor. Von den fünf Sektoren, auf welche die Emissionen laut Klimagesetz seit 2021 umgelegt werden, überschritt die Industrie (mit Energieerzeugung und Bauwesen) das ihr zugeteilte Kontingent um 30,8 Prozent, der Gebäudebereich (Wohn- und Nutzgebäude) seines um zehn Prozent. Doch die Industrie fällt weniger ins Gewicht: Ihr Beitrag in Tonnen ist drei Mal kleiner als der der Gebäude, denn die CO2-intensive Industrie fällt unter den EU-Emissionshandel und wird national nicht gezählt. Wegen der Covid-Beschränkungen blieb der größte Emittend Transport 6,8 Prozent unter seinem Maximum. Die Bilanz deutet an, wie schwer es wird, das Reduktionsziel 2030 zu erfüllen. In den nächsten Wochen will die Regierung ein Update des Energieund Klimaplans Pnec vorlegen. pf

G E S U N D H E I T

Öfter Sterbehilfe Dem der Abgeordnetenkammer am Dienstag von der Euthanasie-

Masken weg Ab 1. April soll auch in Kliniken, Altenheimen und Pflegeeinrichtungen keine Maskenpflicht mehr gelten. Die noch viertätige Isolationspflicht nach Covid-positivem PCRTest soll entfallen, ebenso die Covid-Meldepflicht für Spitäler, Heime und Reiseveranstalter, nachdem es schon seit Februar kein systematisches Contact tracing mehr gibt. Gesundheitsministerin Paulette Lenert (LSAP) deponierte am Montag eine Aktualisierung zum Covid-Gesetz im Parlament. Laut Motivenbericht sind schwere Infektionsverläufe „selten“ geworden, da in der Bevölkerung eine Grundimmunität besteht und die derzeitigen Virusvarianten „wenig pathogen“ sind. Für gefährlichere Varianten gebe es keine Hinweise. Die neue Fassung des Covid-Gesetzes soll bis Ende des Jahres gelten. In Kraft bleiben sollen vor allem Bestimmungen zum Umgang mit Covid-Daten und zu EU-Covid-Zertifikaten (Foto: Sven Becker). pf

D’ L A N D

Einladung an Henri Am Dienstag äußerte Großherzog Henri sich zu dem am 17. Februar im Land erschienenen Artikel „Ultimatum“. Dieser sei „net honnert Prozent richteg“, erklärte der Monarch laut einem zuerst vom Radio 100,7 verbreiteten Audiozitat bei einem Treffen mit Journalist/innen während seines Staatsbesuchs in Lettland. Er fuhr fort: „Do sinn och vill Spekulatioune gemaach ginn.“ Wie Luxemburger Medien übereinstimmend berichteten, antwortete er nicht auf Nachfragen, was an dem Artikel nicht richtig, beziehungsweise spekulativ sei. Land-Chefredakteur Peter Feist hat den Staatschef in einem Brief an die Maison du Grand-Duc dazu eingeladen, von seinem Antwortrecht Gebrauch zu machen, wie es in Kapitel VIII des Pressegesetzes definiert wird, und seine Äußerungen zu erläutern. „De telles affirmations doivent être étayées faute de quoi elles nuisent à la confiance du public en la presse“, heißt es am Schluss der Schreibens.

Bilan 2022 Le conseil d’administration des Éditions d’Lëtzebuerger Land a approuvé ce lundi le bilan de l’exercice 2022. Dans un contexte de recul des parts de marché de l’ensemble de la presse, l’année 2022 a montré une stabilité du lectorat du Land. Le chiffre d’affaires réalisé sur les ventes du journal et les ventes des annonces publicitaires, ainsi que l’effet de la réforme de l’aide à la presse ont permis de clôturer l’exercice avec un bénéfice de 72 000 euros. La composition du conseil d’administration est la suivante : Stephan Kinsch, président ; Georges Bock, Cynthia Kinsch, Maria Pietrangeli, administrateurs.


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P O L I T I K

Alles so komplex

Z UFALL SGE SPR ÄCH MIT DEM M ANN IN DER EISENB AHN

Sonntagnachmittag

Peter Feist

Im Verbraucherschutz hätten LSAP-geführte Ministerien eine Menge tun können. Haben sie aber nicht Olivier Halmes

47 Prozent aller Staatsausgaben sind Sozialausgaben (De Budget 2023. Finances publiques). Denn der Sozialstaat legitimiert die staatliche Herrschaft. Soziale Fragen entscheiden oft über Wahlen: Index, Renten. Sind die Kammerwahlen vom 8. Oktober schon entschieden? Fanden sie am 3. März in der Tripartite statt? Früher dauerten Tripartite-Runden wochen- oder monatelang. Nicht immer ließen die Gewerkschaften sich zu Indexmanipulationen überreden. Dann wurde die Tripartite totgesagt. Premierminister Xavier Bettel sträubte sich lange gegen die Tripartite.

Die Tripartite hat den Wahlkampf von Kontroversen geläutert. Nun liegt er in der Hand der Werbeagenturen

LSAP-Landwirtschaftsminister Claude Haagen auf der Foire agricole 2022

Am Dienstag stellte der Verbraucherschutzverband ULC seine Wahlkampfforderungen an die Parteien vor. An erster Stelle: Stärkt die Kaufkraft! Erhaltet den Index und sorgt für eine Steuerreform, die diesen Namen verdient. Erst an zweiter Stelle kommt die ULC auf Themen zu sprechen, die unmittelbar mit Verbraucherschutz zu tun haben. Die Lebensmittelsicherheit etwa oder der Trend bei den Banken, für Bargeld-Abhebungen am Schalter immer höhere Gebühren zu verlangen. Zu den Wohnungen äußert die ULC sich auch. Findet aber nur, dass gegen die Spekulation vorgegangen, die öffentliche Hand mehr Bauland erwerben müsse. Die Limits für Beihilfen an werdende Besitzer sollten erhöht werden. Zum Mieterschutz dagegen, der eigentlich eine ihrer Kernaktivitäten ist, verliert die ULC kein Wort. Das ist nicht neu. Weil die ULC von OGBL und LCGB gegründet wurde und in ihrem Vorstand noch immer ältere Männer aus den Gewerkschaften sitzen, ist ihr politischer Blick entsprechend verengt auf das, was Gewerkschaftsmitglieder sich wünschen könnten. Doch damit entwertet der einzige Verbraucherschutzverband im Land sich als ernstzunehmender Gesprächspartner der Verbraucherschutzpolitik. Für die gibt es seit der Neuauflage der DP-LSAP-GrüneKoalition 2018 sogar ein eigenes Ministerium, mit der populären Paulette Lenert an der Spitze.

Den aktuellsten Hinweis darauf lieferte am Freitag vergangener Woche die Konferenz „Que mangeronsnous demain?“ Vor einem vollen Saal im Lycée Aline Mayrisch referierte der belgische Ernährungswissenschaftler Olivier de Schutte, der auch UN-Sonderberichterstatter war und Ko-Präsident eines internationalen Expertengremiums zum Thema ist, eine Dreiviertelstunde lang über das Recht auf eine gesunde und ökologisch nachhaltige Ernährung für alle. Die im Saal ebenfalls anwesende Verbraucherschutzministerin Lenert erklärte anschließend, um auf diesem Gebiet politisch tätig zu werden, fehle es in Luxemburg an Daten. Nützlich wäre die Gründung eines „Observatoire de la Consommation“. Landwirtschaftsminister Claude Haagen war auch im Saal. Er kündigte an, im April werde die Ilres Verbraucher/innen zu ihren „Erwartungen“ und Land-

wirte zu ihren „Ängsten“ gegenüber nachhaltiger Ernährung befragen. Daraus könne ein Konzept für eine „kohärente Politik“ werden. Vermutlich dürfte davon im LSAP-Wahlprogramm die Rede sein. Denn bislang war nicht zu bemerken, dass in der Regierung, beziehungsweise in den von Lenert und Haagen geführten Ministerien ein solcher kohärenter Ansatz existiert. Der größte Wurf des Verbraucherschutzministeriums bestand darin, seine Abteilung für Lebensmittelsicherheit ans Landwirtschaftsministerium abzutreten. Dort wurde sie mit der Veterinärverwaltung zur Alva verschmolzen, einer großen „Administration luxembourgeoise vétérinaire et alimentaire“. Unsinnig ist das nicht: Für Lebensmittelkontrollen und zum Reagieren auf Fleischskandale ist die Alva schlagkräftig. Doch solches Handeln ist reaktiv. Eine Verwaltung, die proaktiv vorgeht, die Verbraucher/innen informiert, welche Lebensmittel gesund sind und welche nachhaltig – was nicht unbedingt dasselbe ist –, gehört nicht ins vom Lobbying der großen Bauernverbände geplagte Landwirtschaftsministerium. Ex-LSAP-Gesundheitsministerin Lydia Mutsch wusste, wieso sie sich dagegen wehrte, die damals noch dem Gesundheitsministerium unterstehende LebensmittelsicherheitsAbteilung ans Landwirtschaftsministerium zu geben. Über den Umweg Verbraucherschutzministerium klappte es dann. Seither sollen die Verbraucher/ innen verstehen, was auch der Bauernstand gerne hört: Was heiheem produziert wird, ist gut. So ist das bei Fusionen von Ministerien oder Verwaltungen – die schwächeren gehen unter, die stärkeren dominieren die Politik. Dabei ist – wenn man Verbraucherschutz weiter auf Lebensmittel beschränkt, was eigentlich nicht ausreicht – in Luxemburg die Informationslage wahrscheinlich ähnlich schlecht wie in Deutschland. Dort hat der frühere Präsident der Organisation Foodwatch, Thilo Bode, vor Kurzem ein Buch herausgebracht. Der Supermarkt-Kompass soll helfen, beim Einkauf halbwegs informierte Entscheidungen zu treffen. Einfach sei das nicht, erläuterte Bode vergangene Woche im Interview mit der Frankfurter Allgemeinen Zeitung: Weder sei der Preis ein Qualitätsmerkmal, noch seien Gütesiegel transparent genug. Selbst eine Bio-Henne könnte nicht artgerecht

Die Intransparenz hat viel mit EU-Vorschriften zu tun, die für den Binnenmarkt gelten und politische Kompromisse sind. Den Mitgliedstaaten bleiben aber Spielräume. In Luxemburg verabschiedete im Mai 2022 die Abgeordnetenkammer das Gesetz über das Label „Luxembourg – agréé par l’État“. Es steht für Produktionsmethoden von Lebensmitteln, und ob sie zum Beispiel dem Tierwohl oder der Artenvielfalt dienen. Der Mouvement écologique und die Lëtzebuerger Landjugend a Jongbaueren stellten allerdings fest, dass die Kriterien nur dem „Minimum“ entsprechen. Die einzige große Neuerung bestehe darin, dass Lebensmittel mit diesem Logo ohne Glyphosat hergestellt wurden. Abgesehen davon handle es sich um eine „Mogelpackung“. Beschäftigt dergleichen auch den Verbraucherschutzverband? Vielleicht. In ihren Wahlkampfforderungen spricht die ULC nur von Lebensmittelsicherheit und nennt das vor allem eine „technisch-organisatorische Frage“. Der Fusionsverwaltung Alva im Landwirtschaftsministerium sollte am besten auch die Asta, die Administration des services techniques de l’agriculture, zugeschlagen werden. Das würde Expertisen bündeln. Die richtige Lebensmittelpolitik zu definieren, sei natürlich ebenfalls wichtig, meinte ULC-Präsident Nico Hoffmann auf Nachfrage. Was daraus folgen sollte, erläuterte er nicht. „Das ist ganz komplex und technisch.“

Bei der Finanzierung der Zuschüsse wurde ein Staatsgeheimnis verraten: Dass die Staatsschuld unerheblich ist. Dass ihr Realzins negativ ist. Dass die DP noch eine halbe Milliarde für Steuergeschenke drauflegen kann. Gewerkschaften, LSAP und CSV wollten die Einkommensstufen der Steuertabelle an die Inflation anpassen. Premier Xavier Bettel entschied: Sollen sie haben! Er überging seine Finanzministerin und die Grünen. So entwand er LSAP, CSV und Gewerkschaften ein vielversprechendes Wahlkampfthema. Die Tripartite schwört aufs Gesetz: „Toute future tranche indiciaire sera

Mag sein, dass die ULC diese Zusammenhänge nicht überblickt. Oder sie will das Verbraucherschutzministerium nicht übermäßig unter Druck setzen. Von den insgesamt fünf Millionen Euro, die im Staatshaushalt für dieses Jahr an Ausgaben des Verbraucherschutzministeriums geplant sind, sind die 830 000 Euro Beteiligung an den Funktionskosten der ULC der zweitgrößte Posten nach den 2,5 Millionen für das Personal des Ministeriums selber. Dabei stellen sich in der Schnittmenge von Landwirtschaft, Gesundheit und Verbraucherschutz Fragen, die die ULC-Gewerkschaftler interessieren müssen. Nicht zuletzt die, wie gesunde und nachhaltig produzierte Lebensmittel für alle erschwinglich werden. Konzeptuell war die vorige Regierung weiter, hatte die LSAP im Koalitionsvertrag 2013 den „Gesundheitsfonds“ untergebracht, in den neu geschaffene Steuern auf gesundheitsschädliche Produkte fließen sollten, um daraus Präventionsmaßnahmen zu finanzieren oder Subventionen von Obst und Gemüse, wie die WHO das empfiehlt. Am Ende wurde daraus nichts, Lydia Mutschs Pläne für eine „Zuckersteuer“ auf Softdrinks scheiterten an der Furcht der Koalitionäre, eine neue Steuer einzuführen. Neben der Getränkelobby war auch der OGBL dagegen. Mutschs Nachfolgerin Paulette Lenert hat sich zu solchen Fragen weder als Gesundheits- noch als Verbraucherschutzministerin geäußert. So übernahm der Landwirtschaftsminister die politische Führung. Und die Grünen hatten sich 2018 umsonst gesorgt.

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OGBL-Präsidentin Nora Back lobt im Quotidien „un accord ‚largement au-delà de (ses) attentes‘“ (7.3.23). Im Parlament verspricht Gilles Roth (CSV): „Mir droen dësen Accord vu Senning mat.“ Fernand Kartheiser (ADR) erklärt, „dass mer zefridde sinn mat deene Moossnamen, déi elo geholl goufen“ (7.3.23). Handelskammer und Union des entreprises luxembourgeoises halten sich in ihren Wahlkampfforderungen zurück. Selig schwebt der Geist der Sozialpartnerschaft über Mehrheit und Opposition, Gewerkschaften und Unternehmern. Die Tripartite hat den Wahlkampf von Kontroversen geläutert. Nun liegt er in der Hand der Werbeagenturen. Der Staat bezahlt sie mit Parteienfinanzierung und Wahlkampfkostenerstattung. Die Parteien können noch ein Prozent mehr Kindergeld oder ein Prozent weniger Hundesteuer versprechen. Wahlen sollen nicht über politische Optionen entscheiden. Sie sollen die Hegemonie der besitzenden Klassen bekräftigen. 2013 ging der CSV-Staat zur Neige. Die schwungvollen jungen Männer wollten die Fenster aufreißen. Sie verbreiteten Aufbruchstimmung. Heute sind die Fenster längst geschlossen. In Zeiten von Krieg, Klimakrise, Inflation und Zinserhöhungen ist Rückzugstimmung gefragt: Ordnung (DP), Sicherheit (CSV), Harmonie (LSAP), Sauberkeit (Grüne). Bei Wahlen sind die Mittelschichten numerisch ausschlaggebend. Sie sind strukturell langweilig. Sie verfolgen Berufsziele wie Steuerberater oder Buchhalterin. Äußere Reize streamen sie bei Netflix. In unruhigen Zeiten sehnen sie sich nach Langeweile. Nichts ist langweiliger als ein Sonntagnachmittag. Die Wahlen gewinnt, wer Sonntagnachmittag für alle, für immer verspricht. Die Spitzenkandidaten sind gerüstet: Der jugendliche DP-Premier ist inzwischen fünfzig. Die LSAP schickt eine graue Beamtin. Die CSV grub Yesterday’s Man aus. Vielleicht sind die Wahlen nicht gelaufen. Auf jeden Fall hat die Tripartite sie bis Ende 2024 aufgeschoben. Romain Hilgert

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Sven Becker

In den Koalitionsverhandlungen wollte die LSAP dieses Ressort unbedingt für sich. Auch die Grünen hätten es gerne genommen. Denn sie fürchteten, die Sozialisten hätten sie damit „grün überholen“ können. Eine ganz unbegründete Fantasie war das nicht. In der Legislaturperiode zuvor war der Verbraucherschutz zum ersten Mal in der Zusammensetzung der Regierung aufgetaucht und dem Landwirtschaftsministerium angegliedert worden. Fernand Etgen von der DP war auch Verbraucherschutzminister. 2018 bekam die LSAP das Agrarressort zurück, das sie von 2009 bis 2013 schon innehatte. Das Gesundheitsministerium blieb weiter in LSAP-Hand. Die Grünen meinten, mit einer schlauen Politik in der Schnittmenge von Landwirtschaft, Gesundheit und Verbraucherschutz hätte die LSAP enorm punkten können. Heute zeigt sich, dass der LSAP das nicht gelungen ist. Vermutlich hatte sie dafür nie einen Plan.

Die Grünen fürchteten 2018, mit einer schlauen Politik in der Schnittmenge aus Verbraucherschutz, Gesundheit und Landwirtschaft könnte die LSAP sie „grün überholen“

gehalten worden sein, und für die Herstellung eines Bio-Steaks wurde unter Umständen mehr Wasser verbraucht als für ein konventionell produziertes.

Die Tripartite vor 14 Tagen war Speeddating. Es gab keine Index-Tranchen zu streichen, sondern Zuschüsse zu verteilen. Regierung, Gewerkschaften und Unternehmer waren sich rasch einig. Sie trafen ein Abkommen über eine weitere „limitation de la hausse des prix de gaz“, „stabilisation du prix de l’électricité“, „subvention du prix du gasoil utilisé comme combustible“. Bis Ende nächsten Jahres, bis lange nach den Wahlen. Damit die Haushalte ihre Energierechnungen zahlen können. Damit die „marches blanches“ der Impfgegner nicht im Wahlkampf als „gilets jaunes“ wiederauferstehen.

appliquée comme définie à l’article 3 de la loi modifiée du 25 mars 2015.“ Das erspart der Regierung einen Indexwahlkampf. Dafür zahlt der Staat bis Ende Januar die von den Unternehmen geschuldeten Nominallohnerhöhungen.

Die Tripartite vor 14 Tagen war Speeddating.

Es gab keine IndexTranchen zu streichen,

sondern Zuschüsse zu verteilen


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Land

P O L I T I K

17.03.2023

Unterhalb der Mitte Luc Laboulle

Als Ilres-Meinungsforscher hatte Tommy Klein den Piraten in Umfragen Fraktionsstärke versprochen. Nun will er für sie ins Parlament einziehen

Gold Mit seinem weißen Hemd, dem dunkelblauen Sakko, den

blauen Jeans und braunen Lederschuhen passt Tommy Klein stilistisch schon mal ganz gut zu den Piraten. Am Freitag stellte Parteikoordinator Marc Goergen ihn in den Räumen der Piratenabgeordneten als neuen politischen Berater, Ko-Koordinator und Kandidat für die Nationalwahlen im Zentrum vor. Dort wird er gemeinsam mit dem „natierleche Spëtzekandidat“ Sven Clement antreten. Vielleicht wird er auch in seiner Wohngemeinde Strassen bei den Kommunalwahlen kandidieren, wenn die Piraten dort noch eine Liste zusammenbekommen.

Bevor er im Januar als Managing Director für den Bereich Public beim Meinungsforschungsinstitut Ilres kündigte, um eine politische Laufbahn einzuschlagen, hatte Tommy Klein den 2009 gegründeten Piraten eine goldene Zukunft vorausgesagt. Bei der „Sonndesfro“ von Wort und RTL war die Partei 2020 noch auf einen Sitz abgerutscht, während der Corona-Pandemie hat sich ihr Resultat jedoch schlagartig verbessert: Im Juni 2021 kam sie auf vier, fünf Monate später sogar auf sieben Sitze, 2022 hat sie sich bei sechs Mandaten stabilisiert. Ihr Angeordneter Sven Clement ist im Juni 2021 erstmals in die Top Ten und im November 2021 unter die besten Fünf der beliebtesten Politiker/innen vorgerückt – im Oktober 2019 hatte er noch Platz 29 belegt. Sein Abgeordnetenkollege Marc Goergen, den RTL, Wort und Ilres erst vergangenes Jahr in das Ranking aufgenommen haben, schaffte es bislang nicht in die Top 30 – und das obwohl die Piraten 2018 im Südbezirk mit Goergen besser abschnitten als im Zentrum mit Clement.

Bei Ilres führte Tommy Klein in den vergangenen Jahren auch Umfragen für die Regierung durch. Noch Ende September stellte er mit Landwirtschaftsminister Claude Haagen (LSAP) die Resultate einer Studie zur Lebensmittelverschwendung vor, im November fand er im Auftrag von Mittelstandsminister Lex Delles (DP) heraus, dass der Einzelhandel sich an die digitale Entwicklung anpassen müsse, vor fünf Wochen präsentierte er mit Landesplanungsminister Claude Turmes (Grüne) die Ergebnisse einer Umfrage zu Wachstum und Lebensqualität. Einen seiner größten Aufträge erhielt er von Premierminister Xavier Bettel (DP): Er durfte den partzipativ ausgerichteten Klimabiergerrot zusammenstellen und den Lösungsfindungsprozess begleiten. Mit den politischen Parteien führte Klein Befragungen durch, die ihnen bei der Ausarbeitung ihrer Wahlstrategien und der Auswahl ihrer Spitzenkandidat/innen helfen sollen, wie er Ende Dezember im Radio 100,7 erzählte. Damals wusste er bereits, dass er zu den Piraten wechseln würde. Deontologische Bedenken über seinen Wechsel in die Politik haben weder Klein, noch sein früherer Arbeitgeber. Darüber hinaus sei es arbeitsrechtlich nicht möglich, jemandem zu verbieten, sich politisch zu engagieren, erklärt Thomas Crepon, Managing Director der Bereiche Private und International bei Ilres.

Aufstieg Der 38-jährige Statistiker hat einen ähnlichen sozialen Background wie Sven Clement (d’Land, 06.08.2021). Seine Familie entstammt der unteren Mittelschicht, seine Mutter war Bankangestellte, sein Vater arbeitete bei Technofibres in Wasserbillig und später als Busfahrer bei den Autobus de la Ville de Luxembourg, wo er bis zum Eintritt in die Rente vor

Indexklau 2017 waren die Piraten in weniger als einem halben Dutzend Proporzgemeinden angetreten. Sven Clement hatte in der Hauptstadt – anders als Goergen in Petingen – den Einzug in den Gemeinderat verpasst. Das ist insofern überraschend, als der pragmatische, „bürgernahe“ und populistische Politikstil, den die Piraten national praktizieren, eigentlich eher dem entspricht, den andere Parteien auf kommunaler Ebene pflegen. Eine klare inhaltliche Linie ist bei den Piraten selten zu erkennen. In ihrem Wahlprogramm von 2018 sprachen sie sich für einen gedeckelten Index und eine schrittweise Reduzierung der Arbeitszeit bei vollem Lohnausgleich aus. Bei den Debatten in den vergangenen Monaten klang das jedoch anders. Auf dem Landeskongress im Juni wollte Clement mit KPL-Rhetotrik den „Indexklau“ um jeden Preis verhindern und bei der von der LSAP lancierten Debatte über Arbeitszeitverkürzung im Parlament verzichteten die Piraten auf klare Bekenntnisse. In den Bereichen Bildung und Umwelt machten sie 2018 kaum eigene Vorschläge, und auch in der Kultur und beim Wohnungsbau blieben sie sehr zurückhal-

Er stelle sich in den Dienst der Piraten, weil sie Werte wie Transparenz, Chancengleichheit, Gerechtigkeit und Bürgerbeteiligung am authentischsten verkörperten, sagt Tommy Klein im Gespräch mit dem Land. Ihr bürgernaher Ansatz und ihre Art und Weise, Politik zu betreiben, hätten ihn beeindruckt. Über konkrete politische Inhalte spricht er nicht. Dafür aber immer wieder über Bürgerbeteiligung, die er noch weiter ausbauen wolle. Im Gegenzug haben Marc Goergen und Sven Clement ihm ein attraktives Angebot gemacht. Mindestens bis Oktober wird er als Berater von der Partei bezahlt, danach soll er Abgeordneter werden.

Erklärtes Wahlziel der Piraten sei es, in die Regierung zu kommen, sagt Marc Goergen dem Land. Unrealistisch sei das nicht, umso mehr es wohl darauf hinauslaufen werde, dass es mindestens drei Partner brauche, um eine Mehrheit zu bilden. Koalitionen seien für die Piraten mit allen großen Parteien denkbar, unterstreicht Goergen. Andererseits stellt sich die Frage, ob CSV, DP, LSAP und Grüne tatsächlich bereit wären, mit den Piraten in eine Koalition zu gehen. Denn selbst wenn sie noch weitere personelle Überraschungen in Petto hätten, ist unklar, wie berechenbar die Piraten wirklich sind und wer die Fraktion auf Kurs halten soll. Auch die Frage nach der Größe der Parteibasis ist bislang nicht geklärt. Goergen erzählte zwar am Freitag, dass die Piraten seit 2021 rund 330 neue Mitglieder hinzugewonnen hätten und nun insgesamt 680 zählten, zum letzten Landeskongress im Juni waren jedoch nur 60 oder 70 gekommen. Auf Gemeindeebene hatten die Piraten schon in den vergangenen Wochen kleinere „Überraschungen“ präsentiert: Marcel Laschette (69), Verwaltungsratsmitglied des Konsumenteschutz ULC, und Jean Heuschling (61) vom Collectif monoparental, das sich für die Abschaffung der Steuerklasse 1a einsetzt, werden mit Sven Clements Vater Pascal (62) bei den Gemeindewahlen in der Hauptstadt kandidieren. In sieben Proporzgemeinden seien ihre Listen schon komplett, in vier weiteren seien sie noch im Aufbau, sagt Goergen. Bislang ist die Piratenpartei nur in Petingen (mit zwei Räten) und Remich sowie in

Auch Marc Goergen spielt geschickt die Transparenzkarte. Mit seinen parlamentarischen Anfragen bringt er vor allem die grünen Minister/innen immer wieder in Bedrängnis, etwa wenn er von Joëlle Welfring und Claude Turmes wissen will, wieso noch keine Anträge für Fördermittel zur Installation von Fotovoltaik-Anlagen bearbeitet wurden, und von François Bausch die genaue Anzahl der verspäteten Züge oder Details zur Fahrzeugflotte der Regierung haben möchte. Geschmacklos war die Kampagne, die er 2020 zusammen mit Daniel Frères gegen die frühere Umweltministerin Carole Dieschbourg in den sozialen Netzwerken führte, weil sie die staatliche Jagd auf Mufflons genehmigt hatte. Strategie Es ist vor allem diese Strategie, gepaart mit kalku-

lierten verbalen Entgleisungen (Clements „Nondidjö“ beim état de la nation) und theatralischer Empörung in öffentlichen Kammersitzungen, die den Erfolg der Piraten ausmacht. Ihr Populismus unterscheidet sich grundlegend von dem der ADR, weil er nur in den seltensten Fällen rassistisch, sexistisch oder homophob motiviert ist. Trotzdem scheinen sie ähnliche Wählerschichten anzusprechen. Allerdings gibt es beim Elektorat auch Unterschiede: Eine Studie der Chaire de recherche en études parlementaires um den Politologen

Tommy Klein, Marc Goergen und Sven Clement am

Regierung Wegen seiner öffentlichen Auftritte bei RTL und

mit Regierungsmitgliedern auf Pressekonferenzen hat Tommy Klein in den vergangenen Jahren Bekanntheit erlangt. Dass er als unabhängiger Meinungsforscher auf Twitter die politische Aktualität kommentierte, stieß nicht nur auf Zustimmung, erweiterte aber seinen Bekanntheitsgrad. Seine Chancen, im Oktober direkt gewählt zu werden, stehen demnach gut. Bei den etablierten Partei wären die Konkurrenz größer und die Strukturen schwerfälliger gewesen als bei den Piraten, die am Freitag zwar noch weitere „Überraschungen“ angekündigt haben, insgesamt jedoch personell längst nicht so breit aufgestellt sind wie die vier großen Parteien.

Die guten Umfragewerte haben bei den Piraten Zuversicht geweckt. Im Zentrum würden sie bei den Nationalwahlen auf jeden Fall zwei Sitze holen, rechnet Marc Goergen vor. Im Süden, wo er selber kandidiert, zwei bis drei. Die designierten Spitzenkandidaten im Osten und Norden – der Remicher Gemeinderat Daniel Frères und Raymond Remakel, Gemeinderat in Redingen/Attert, – würden in ihren jeweiligen Bezirken auch ein Mandat erlangen. Bislang fehlten den Piraten aber vor allem in den beiden großen Bezirken Kandidat/innen, „déi fënnef Joer an der Chamber duerhalen“, meint Goergen. Mit Tommy Klein haben sie nun einen quasi „fertigen“ Kandidaten gefunden, der öffentlichkeitserprobt und auch rhetorisch auf der Höhe ist.

den Majorzgemeinden Colmar-Berg, Leudelingen, Redingen/ Attert und Vichten vertreten. Charly Muller, der 2017 in Park Hosingen gewählt wurde, hat sich vor einigen Wochen aus der Politik zurückgezogen.

Olivier Halmes

Erklärtes Wahlziel der Piraten sei es, in die Regierung zu kommen, sagt Marc Goergen. Koalitionen seien für sie mit allen großen Parteien denkbar

fünf Jahren Präsident der LCGB-Sektion war. Aufgewachsen ist Tommy Klein eigenen Aussagen zufolge in einem „wohlbehüteten Umfeld“ im Osten, nach der Scheidung seiner Eltern zog er mit seiner Mutter ins Zentrum, lebte in Hesperingen, Dommeldingen und Howald. Nach dem Abitur im Lycée de Garçons de Luxembourg hat er Philosophie und Soziologie in Aachen studiert. Mit dem Master in der Tasche kam er zu Ilres, wo er 2013 als Research Executive begann. Als sein Vorgänger Charles Margue Ilres 2018 verließ, um für die Grünen ins Parlament zu ziehen, wurde Klein Client Service Director, im September 2021 avancierte er zum Managing Director. Auch im gesellschaftlichen Leben hat Tommy Klein den sozialen Aufstieg geschafft: Im Mai 2022 wurde er zusammen mit dem Escher député-maire Georges Mischo (CSV) in den RotaryClub aufgenommen, im Juni wurde er Vorstandsmitglied der Vereinigung Lëtzpact, in der vornehmlich Lobbyist/innen aus der Pharma- und Tabakindustrie sich für mehr Transparenz in den Beziehungen zwischen Wirtschaft und Staat einsetzen (vor zwei Monaten legte er sein Mandat nieder).

tend. Das Anti-Establishment-Image, das die Piraten pflegen, passt eigentlich nicht zu ihren Inhalten – die meisten ihrer Vorschläge finden sich auch in den Programmen der anderen Parteien wieder. Selbst in den Bereichen Chancengleichheit und Tierschutz, die sie quasi exklusiv für sich beanspruchen, verlangen sie nichts, was LSAP, DP oder Grünen nicht auch einfällt. Die wohl „innovativste“ Maßnahme in ihrem Programm ist (neben dem Bau von futuristischen Solar Roadways) die Einführung eines bedingungslosen Grundeinkommens, das sie zum letzten Mal 2020 offensiv gefordert haben. Inhaltlich konnten sie in den letzten fünf Jahren vor allem mit ihrer Kernforderung nach mehr Transparenz punkten. Durchsetzen konnten sie aber weder ein ordentliches Lobbyregister für Abgeordnete, noch ein modernes Transparenzgesetz. Allerdings beschert insbesondere Sven Clement die ständige Forderung nach Transparenz in jeglichen Bereichen ein Höchstmaß an öffentlicher Aufmerksamkeit. Erst kürzlich hat er das Gesundheitsministerium beim Verwaltungsgericht verklagt, um die Herausgabe von vermeintlichen Dkumenten über CoronaImpfbestellungen zu erzwingen. Vor zwei Jahren hatte er mit einer ähnlichen Aktion schon einmal Erfolg, als der Verwaltungsgerichtshof nach seinem Einspruch urteilte, jeder Abgeordnete habe das Recht auf Einblick in den Konzessionsvertrag, den der Staat mit RTL abgeschlossen hat. Solche Aktionen haben etwas Enthüllendes, Investigatives. Und sie lassen vermuten, das „politische Establishment“ habe etwas zu verbergen, was ohne die Piraten nie ans Tageslicht käme. Viel schlauer waren die Abgeordneten nach Einsicht des RTL-Konzessionsvertrags aber offenbar nicht. Clement fragte sich danach, ob alles konform sei. War diese Fragestellung nicht der Grund, weshalb er den Vertrag überhaupt einsehen wollte? Indem er auch nach Einsicht noch Zweifel an der Konformität äußerte, ohne es aber beweisen zu können, ließ er die Öffentlichkeit erneut mit dem Gefühl zurück, „Gambia“ wolle etwas unter den Teppich kehren.

Freitag im Büro der Piraten

Philippe Poirier hat gezeigt, dass die Wähler/innen der Piraten (die damals noch gemeinsam mit der PID antraten) 2018 überdurchschnittlich jung (68% waren zwischen 18 und 34 Jahre alt), Angestellte (75%) und im Privatsektor tätig (63%) waren. 42 Prozent gehörten der unteren Mittelschicht an, rund ein Drittel verdiente weniger als 3 000 Euro. Nur 58 Prozent der Piraten-Wähler/innen gaben an, mit dem Zustand der Demokratie in Luxemburg zufrieden zu sein (unter den ADR-Wähler/innen waren es 59%, der Durchschnitt lag bei 84%), 40 Prozent waren unglücklich wegen ihrer wirtschaftlichen Situation. Gleichzeitig interessierte sich nur ein Drittel der Piraten-Wähler/innen für Politik (bei der ADR waren es zwei Drittel, bei allen anderen über 70%). Diese Menschen als Protest- oder Frustwähler zu bezeichnen, greift vielleicht zu kurz. Es mag aber stimmen, dass sie LSAP und Linken entglitten sind. Und auch die CSV sie nicht mehr erreicht. Tommy Klein hat im Auftrag der Abgeordnetenkammer bei Ilres die Daten für die Studie von Poirier erhoben. Damit die Menschen wieder Vertrauen in die Demokratie bekommen, möchte der neue Pirat sie stärker in den politischen Entscheidungsprozess einbinden. Ob es damit reicht, ist allerdings fraglich. Die Unzufriedenheit und der Vertrauensverlust hängen eher mit den steigenden sozialen Ungleichheiten zusammen. Für dieses strukturelle Problem haben die Piraten bislang kaum „pragmatische“ Lösungsansätze geliefert. Daran wird sich auch nichts ändern, wenn die jungen, schlecht bezahlten und politikverdrossenen Wähler/innen Vorschläge auf einer Internetseite einreichen können. Tatsächlich dürften die Piraten an der Lösung der sozialen Frage kaum Interesse haben. Schließlich würden sie sich ansonsten selbst ihrer Wählerschaft berauben. Eher wird ihnen daran gelegen sein, sie mit vermeintlichen „Enthüllungen“ und gezielten Provokationen weiter bei der Stange zu halten.

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17.03.2023

P O L I T I K

Der politische Nahkampf Stéphanie Majerus

Christiane Thommes-Bach ist Bürgermeisterin einer ländlichen Gemeinde. Gestritten wird vor ihrer Haustür über verkehrsberuhigte Straßen Eigentlich geht sie Dienstagmorgens mit Freundinnen walken, aber heute fiel der Morgensport aus. d’Land ist zu Besuch in der Gemeinde Wahl. „Politisches Engagement geht vor“, konzediert die Bürgermeisterin Christiane Thommes-Bach. Sie sitzt an einem Rundtisch im Rathaus. Gegenüber von ihr steht ein großer Flachbildschirm – hier werden Budgets, Baupläne und Tagesordnungen für Gemeinderäte sichtbar. Daneben stehen zwei Auszeichnungen: „Vëlo-aktiivsten Gemengerot (2021)“ sowie „Meeschten Vëlo’s-Kilometer pro Awunner (2022)“. Ein eigenes Büro habe sie nicht: „Ich arbeite zu Hause in Grevels oder am Tablet im Sitzungssaal.“ Kurz nach den Wahlen 2017 erkrankte Bürgermeister Marco Assa schwer an Krebs, er trat zurück und Christiane Thommes-Bach übernahm das Amt. Sie erinnert sich: Die erste Gemeinderatssitzung war überwältigend. Damals mahnte das Informatiksyndikat Sigi vor versammelter Tagespresse, die Gemeinde Wahl stehe vor einem finanziellen Kollaps. Seit der Gemeindefinanzreform ist die staatliche Zuwendung vor allem an die Bevölkerungszahl gekoppelt und weniger an die Fläche. Und in punkto Besiedlungsdichte ist Wahl mit 1 089 Einwohnern (Stand 2023) eine der kleinsten Gemeinden. Mit dem Bau des geplanten Schul-Campus drohte dem Ort im Kanton Redingen eine Pro-Kopf-Verschuldung von 12 000 Euro. „Da stand ich unter Druck.“ Seitdem überwache sie das Budget ganz genau.

Nur 16 der 102 Bürgermeisterposten werden von Frauen besetzt

Das Profil von Christiane Thommes-Bach ist nicht untypisch. Im Schnitt sind GemeinderatsKandidat/innen um die 48 Jahre alt. Sowohl Frauen als auch Männer melden sich häufig einige Jahre vor der Pensionierung für Kommunalämter. Es scheint Personen in die Politik zu ziehen, deren Kinder – falls vorhanden – selbständig sind, die beruflich gefestigt und auf der Suche nach einer neuen Herausforderung sind. Soziologischen Studien zufolge betreten Kandiat/ innen dabei kein Neuland – meist waren Kommunalpolitiker zuvor bereits zivilgesellschaftlich aktiv. Im Hinblick auf einen Aspekt weicht das Profil der Wahler Bürgermeisterin jedoch ab: Nur 16 der 102 Bürgermeisterposten werden von Frauen besetzt. Auch in Schöffenräten sind

Die WahlerBürgermeisterin vor ihrem

Porträt im Rathaus

Frauen unterrepräsentiert, man trifft hier auf 37 Frauen und 189 Männer. Darüber hinaus ist ein großes regionales Gefälle zwischen Zentrum und Norden zu verzeichnen. Immerhin fast 40 Prozent der Kandidaten sind im urbanisierten Raum Frauen, im Ösling nur 25. Das Conseil national des Femmes (CNFL) hat berechnet, dass lediglich in vier Gemeinden mehr Frauen als Männer im Gemeinderat miteintscheiden: In Grevenmacher (64 Prozent) sowie in Beaufort, Colmar-Berg und Manternach (55 Prozent). Warum wenige Frauen sich an Kommunalpolitik herantrauen, hat Helga Lukoschat von der Europäischen Frauenakademie in Berlin in einer Befragung von über 1 000 Kommunalpolitikerinnen systematisiert. Vor allem kulturelle Geschlechterbilder und politische Strukturen spielen ihr zufolge eine Rolle: Männer in politischen Ämtern sind es gewohnt, sich an anderen Männern zu orientieren, wenn es darum geht, Listenplätze und Mandate zu vergeben. Nicht immer werden Frauen in den Sitzungen ernstgenommen und müssen sich häufiger beweisen. Für junge Menschen, die an Kommunalpolitik interessiert sind, und insbesondere Frauen, wirke das Zeitbudget zudem abschreckend: Kommunalpolitisches Engagement verträgt sich nicht mit dem Einstieg ins Berufsleben und mit Sorgearbeit, die größtenteils von Frauen erledigt wird. Innenministerin Taina Bofferding (LSAP) nahm die Zahlen Anfang Januar zur Kenntnis und kommentierte während einer Pressekonferenz: „Frauen machen die Hälfte der Bevölkerung aus. Den Frauenanteil in Gemeinderäten erhöhen zu wollen, ist deshalb keine Frage von Ideologie, sondern von Repräsentation.“ Um mehr Frauen für Kommunalpolitik zu begeistern, starte sie deshalb die Kampagne „Egalitéit liewen/Vivons l’égalité“. Eine Achse der Kampagne beruht auf Videobeiträgen von Kommunalpolitikerinnen, die andere Frauen motivieren solle, in die Politik einzusteigen. DP-Schöffin Simone Beissel erzählt in ihrem Beitrag: „Ich war lange im Ausland und als ich zurückkam, habe ich festgestellt, dass in Luxemburg-Stadt vieles zu tun sei. Mit Lydie Polfer bin ich schon ewig befreundet. Und sie hat mich gefragt, mitanzupacken.“ Darüber hinaus behauptet sie: „Ee Merci kritt der ganz seelen.“ Die Videos

befinden sich etwas versteckt auf dem FacebookKanal „Egalitéit Liewen“, ob sie viele erreichen, darf bezweifelt werden. Im südlichen Nachbarland Frankreich geht man seit 20 Jahren offensiver vor. Auf Wahllisten werden alternierend Frauen und Männer aufgeführt. Der Anteil an Frauen liegt in Gemeinderäten derweil bei 42 Prozent. 19 Prozent der Kommunen werden von Frauen regiert. Belgien ist vor den letzen Kommunalwahlen ebenfalls zu paritätischen „Reißverschluss“-Wahllisten übergegangen: Der Bürgermeisterinnen-Anteil rückte auf 18 Prozent hoch. In Deutschland dümpelt er bei neun Prozent. Wie die erfahrene Simone Beissel meint auch die Wahler Bürgermeisterin: „Bürger melden sich eher, um negative Kritik zu üben“. Einwohner rufen spontan zu Hause an, Bauern fahren mit dem Traktor an den Straßenrand, wenn sie die Bürgermeisterin erblicken – Politik findet im Vorgarten, am Schultor, beim Buergbrennen und dem Vereinsfest statt. „Et ass alles vill méi no, an dofir ass een och heiansdo méi ugräifbar“. Aber sie habe einen breiten Rücken, meistens könne sie viel wegstecken. „Ich war 35 Jahre lang OPKrankenschwester in Ettelbrück. Im OP muss man konzentriert und auf der Hut sein. Das war eine gute Lehre.“

Seit ein paar Monaten ist Christiane ThommesBach zudem Mitglied der grünen Partei. Das ermöglicht es ihr, sich fürs Parlament aufzustellen und neue politische Kenntnisse zu sammeln. Birgt aber auch Spannungspotenzial: „Im ländlichen Raum kommt die grüne Parteikarte nicht gut an, weil ein Teil der Bevölkerung befürchtet, man stehe für Restriktionen“, bemerkt sie. Verschiedene Parteien hätten sie kontaktiert, um ihren Frauenanteil zu erhöhen. Zunächst war sie hin und hergerissen zwischen zwei Parteien. Gestand sich aber schließlich, dass sie sich stärker mit grüner Politik identifiziere. Camille Gira aus Beckerich, erster grüner Bürgermeister des Landes, sei eines ihrer Vorbilder. Allerdings solle man realistisch bleiben: Als Majorzgemeinde versuchte der Gemeinderat gemeinsame Ziele zu verfolgen. Parteipolitik spiele dabei kaum eine Rolle. Ein Anliegen dieser Amtsperiode war beispielsweise, den Schul-Campus Nei Brasilien fertigzustellen. Die Bezeichnung Nei Brasilien geht auf Luxemburger zurück, die 1828 nach Brasilien auswandern wollten. Als sie am Hafen von Bremen ankamen, wurde ihnen mitgeteilt, dass sie den Atlantik nicht überqueren können: Der Kaiser von Brasilien, Dom Pedro, hatte verkündet, er nehme keine Europäer mehr auf. Weil die zur Auswanderung Aufgebrochenen zuvor alles aufgegeben hatten und völlig verarmt nach Luxemburg zurückkehrten, wies die Regierung ihnen unwirtliches Land in den Ardennen zu – das heutige Grevels. In der neuen Schule finden sich täglich 130 Kinder ein, bis zu 200 kann sie allerdings aufnehmen. Ein vorauschauender Schritt: Die Gemeinde verbucht nämlich ein Wachstum von zwei Prozent. Das Medianeinkommen, das der Statec 2017 berechnete, liegt mit knapp über 3 400 Euro im mittleren Feld. Zumeist seien es

Personen aus der Umgebung, die sich derzeit niederlassen. Personen, die nicht mehr den unfruchtbaren Schieferboden beackern müssen, sondern die Landschaft genießen können: Vom Campus Nei Brasilien aus sieht man in der Ferne die Aareler Knippchen, die Skyline des Kirchberg und die Kühltürme von Cattenom. Als im Winter 2020/21, mitten im Lockdown, Schnee auf den Ardenner Höhen lag, rückte das halbe Land mit Schlitten und Glühwein in Grevels an. „Soviel Verkehrschoas und Müll hatten wir bis dahin noch nicht erlebt“, erinnert sich die Bürgermeisterin. Die Wahlen am 11. Juni werden in Wahl und Grosbous besonders aufregend. Denn: Die Räte und Gemeindeeinwohner haben bereits gewählt – und zwar mit einer deutlichen Mehrheit für eine Gemeindefusion. Nun wird es zu einem Kopf-an-Kopf-Rennen zwischen dem DP-Mitglied und jetzigen Bürgermeister von Grosbous, Paul Engel, und Christiane Thommes-Bach kommen. Der 45-jährige Creos-Angestellte und die pensionierte Krankenpflegerin schnitten bei den letzten Wahlen ähnlich ab: Ersterer erhielt 392 von 660 Stimmen, Letztere 350 vun 633. Mehr noch: Freizeit und Politik vermischen sich zwischen ihnen schon länger. Beide sind Mitglied der Theatergruppe De Schankemännchen, in der der Sohn der Wahler Bürgermeisterin, Max Thommes, seine ersten Theatererfahrungen gesammelt hat. Macht sie diese Nähe nicht nervös? „Doch. Mir entgeht nicht, dass der Wahltermin näher rückt, und es ist bekannt, dass wir beide für den Bürgermeister-Posten kandidieren“, erwidert sie. Aber sie will weitermachen. Denn trotz dem Gezanke und Getuschele vor der Haustür betont sie immer wieder: „Man lernt viel“. Und „man steht in Kontakt mit Bürgern, kann mitgestalten und mitentscheiden sowie Vereine und das ländliche Sozialleben unterstützen“. Vor allem das Minidorf Rindschleiden mutiere gerade zu einem neuen Anziehungspol als Naherhohlungsgebiet, sowie für Slow-Tourismus, Kunst und säkulare Ritualkultur (d‘Land 19.8.2022). In ihrem Videobeitrag der Kampagne „Egalitéit liewen/ Vivons l’égalite“ sagt die Wahler Bürgermeisterin: „Jiddereen, dee Loscht huet sech sozial ze engagéieren, soll net fäerten, sech bei de Walen opzesetzen.“

Top-Aufregerthema waren in den vergangenen Monaten 30er-Zonen und Feldwege, die nur noch für Anrainer befahrbar sein sollen. Es zirkulierte daraufhin eine Petition und eine turbulente Bürgerversammlung fand statt. Das Schild „eng klimafrëndlech Gemeng“ wurde von einem Einwohner zu „keng klimafrëndlech Gemeng“ umbeschriftet. Die Aggressivität der Bewohner/ innen sei mit den Händen zu greifen gewesen. Mit dem Gemeinderat musste sie einen Konsens finden: „Wir müssen auf die Wünsche der Gemeindeeinwohner achten“ und entschied sich gegen eine Sperrung der Feldwege für den allgemeinen Verkehr. Andere mögen sagen: „Ah et ass ëmgefall.“

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Brattert zählt 26 Einwohner/innen Olivier Halmes

Das politische Engagement bahnte sich bei der amtierenden Bürgermeisterin allmählich aber sicher an. Zunächst war sie in der Kultur- und Sportkommission der Gemeinde Wahl engagiert, auf nationaler Ebene ist sie Mitglied des Mouvement ecologique. Über ihren Mann, der Einnehmer der Gemeinde Wahl war, war sie immer ungefähr über das Geschehen im Gemeindehaus im Bilde. Als sie kurz vor der Pensionierung stand, dachte sie, „setz dech op, elo ass ee gudden Zäitpunkt“. Sie wurde Zweitgewählte. Und steht nun an der Spitze von sieben Dörfern: Wahl, Grevels, Brattert, Buschrodt, Heispelt, Kuborn, Brattert und Rindschleiden.

Sozialwissenschaftlerin Mina Mittertrainer hat an der Hochschule Landshut über Befragungen festgestellt: Wenn sich in einer kleinen Dorfgemeinschaft politische Themen mit persönlichen mischen, kann dies das Zusammenleben belasten. Vor allem wollen Frauen dieses Risiko vermeiden. Nicht selten wirke deshalb Kommunalpolitik auf Zugezogene attraktiv: Sie können, ohne familiäre Vorgeschichte und Verstrickungen beachten zu müssen, eben gerade über Kommunalpolitik am Sozialleben beteiligen.

Gerade auf dem Lande sei es herausfordernd, wenn Kommunalpolitik das persönliche Sozialgefüge in einen anderen Fokus verschiebt. Die

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E U RO PA

17.03.2023

GROSSBRITANNIEN

Kampf gegen Bootsflüchtlinge wird zum Eigentor Daniel Zylbersztajn-Lewandowski, London

Die Pläne der britischen Regierung zur Verschärfung des Asylrechts werden von der Labour-Opposition beanstandet. Für Aufregung sorgt aber die Kritik des früheren Stürmer-Stars Gary Lineker Zudem bestünden kaum Vereinbarungen mit anderen Ländern, Flüchtlinge wieder aufzunehmen. Abschiebungen nach Ruanda – sie werden derzeit vom höchsten britischen Gericht geprüft – seien auf nur 200 Personen begrenzt.

Das Recht, eine Abschiebung zu stoppen, weil Menschenhandel oder Sklaverei vorliege, gelte bei einer illegalen Einreise nicht mehr. Auch das Recht auf eine Rückkehr nach Großbritannien, sowie das Recht, je die britische Staatsbürgerschaft zu erhalten, verfalle. Ausnahmen bei der Abschieberegelung werde es nur bei Kindern unter 18 Jahren geben, bei Menschen, deren Gesundheitszustand eine Abschiebung nicht zulässt, und in besonderen Härtefällen. Braverman gab an, sie könne nicht garantieren, dass die Ankündigungen mit dem britischen Menschenrechtsgesetz kompatibel seien, wohl aber mit internationalem Recht und der Flüchtlingskonvention von 1951. Im Gesetz seien allerdings Vorkehrungen eingebaut, die Teile des Menschenrechtsgesetzes in diesem Fall außer Kraft setzen. Andere verneinen jede Zuständigkeit des Europäischen Gerichtshofs für Menschenrechte, so dass das Gericht nicht einfach die britischen Maßnahmen blockieren könne.

Es ist nicht auszuschließen, dass es sich bei diesen Gesetzesanträgen lediglich um Symbolpolitik handelt. So werden die Maßnahmen erst einmal zwischen Unterhaus und Oberhaus hin- und herpendeln

Bei einem Staatsgipfel zwischen Frankreich und dem Vereinigten Königreich genehmigte die britische Regierung Zahlungen in Höhe von 542 Millionen Euro, mit der die Küstenüberwachung in Frankreich gestärkt und außerdem ein Auffangzentrum errichtet werden soll, das allerdings frühestens 2026 fertig gestellt sein wird. Im Juli letzten Jahres gewährte London bereits 62,7 Millionen Euro für ähnliche Zwecke. Labours Schatteninnenministerin Yvette Cooper kritisierte die Ankündigungen. Der Anstieg der Bootüberquerungen von 280 vor vier Jahren auf 45 000 im letzten Jahr sei einzig die Schuld der seit 13 Jahren regierenden Torys, die es weder schafften, gegen Menschenschleuser vorzugehen, noch den aufgrund von Personalkürzungen entstandenen Rückstau an Asylanträgen zu bearbeiten.

Tory-Mitglied, hatte bei seinem Amtsantritt die „Neutralität“ zu seinem Hauptanliegen erklärt. Damit reagierte er auf Beschwerden von Brexit-Unterstützer/innen, die BBC sei vor und nach dem Referendum nicht neutral

Ben Stansall/AFP

Die konservative britische Regierung hat Anfang März neue verschärfte Regeln angekündigt, um in Großbritannien Asylsuchende von der Überquerung des Ärmelkanals auf kleinen Booten und der unerlaubten Einreise nach England abzuhalten. Innenministerin Suella Braverman kündigte im britischen Unterhaus in einem Gesetzesantrag an, dass jegliche Person, die auf diese Weise nach England einreise, sofort in Haft genommen und nach spätestens 28 Tagen in ihr Ursprungsland abgeschoben werde, notfalls in ein sicheres Drittland. Ein Recht, die Entscheidung anzufechten, gebe es erst aus dem Ausland.

gewesen. Nun sagte auch er, Lineker habe die Neutralitätsregeln gebrochen. Die Frage wurde seitdem heiß diskutiert. BBC-Beschäftigte müssen die Balance halten – auch in den sozialen Medien. Für den Ruf der Rundfunkanstalt gilt das als besonders wichtig. Aber Lineker ist kein Politikreporter und in Sachen Fußball ist er mit seinem Tweet neutral geblieben. Zudem unterliegt er als freier Mitarbeiter anderen Regeln. Bereits im Februar letzten Jahres stellte die Beschwerdestelle der BBC einen Regelbruch Linekers fest. Er hatte via Twitter gefragt, ob die Partei der damaligen Außenministerin Liz Truss Parteispenden russischer Geldgeber wohl zurückgeben würde. Lineker habe als einer der Stars des Senders eine „weitreichende Verantwortung“, auch wenn er nicht denselben Neutralitätsregeln unterworfen sei wie festangestellte BBC-Journalist/innen, hieß es damals. Greg Dyke, BBC-Intendant von 2000 bis 2004, glaubt, dass der Sender selber nicht neutral ist und sich dem Druck der Regierung gebeugt hat. Andere sehen das ähnlich. Der Blick geht dabei auf den BBC-Vorsitzenden Richard Sharp. Dieser erhielt seine Stelle vom damaligen

Beim Fußballspiel Crystal PalaceManchester City am 11. März

fordert ein Fan, dass Lineker neuer Premierminister werden soll

Das UN-Flüchtlingswerk UNHCR gab an, Großbritanniens eigene Daten würden bezeugen, dass es sich bei der großen Mehrheit der Menschen, die den Ärmelkanal auf eigene Faust überqueren, um Personen handelt, die als Flüchtlinge vollständiges Recht auf Asyl hätten. Es ist nicht auszuschließen, dass es sich bei diesen Gesetzesanträgen lediglich um Symbolpolitik handelt. So werden die Maßnahmen erst einmal zwischen Unterhaus und Oberhaus hin- und herpendeln. Selbst wenn das Gesetz am Ende verabschiedet wird, könnte es noch vor Gericht angefochten werden. Mit einer harten Politik zu den Asylsuchenden könnte die britische Regierung versuchen, den rechten Flügel in der Fraktion zu besänftigen. Regionalwahlen stehen im Mai an, die Nationalwahlen nächstes Jahr. Doch die Debatte um diese kontroverse Asylpolitik fand sich überraschenderweise in einem ganz anderen Rahmen wieder – außerhalb von Westminster. Das wurde ersichtlich, als am vergangenen Wochenende das britische Fußballhighlight der BBC ohne Moderation und Studiogäste lief und auf 20 Minuten gekürzt wurde. Der Moderator des Match of the Day ist normalerweise der frühere englische Stürmestar Gary Lineker, der dafür die Spitzengage des Senders von umgerechnet rund 1,5 Millionen Euro pro Jahr erhält. Doch Lineker, der seit 20 Jahren die Fußballsendung moderiert, wurde suspendiert. Was das mit der Asylpolitik zu tun hat? Der frühere Nationalspieler hatte am vergangenen Dienstag auf Twitter die Maßnahmen der britischen Regierung kritisiert: „Es gibt keinen großen Zustrom. Wir nehmen weniger Flüchtlinge als andere große europäische Länder auf. Dies ist einfach eine unfassbar grausame Maßnahme, die sich gegen die verletzlichsten Menschen richtet, verfasst in einer Sprache, die der Deutschlands der 1930er Jahre nicht unähnlich ist“, hatte Lineker getwittert. Eine ganze Garde konservativer Politiker/ innen sah darin einen schweren Bruch der Neutralität der BBC. Manche forderten, dass der Sender Lineker entlassen solle. Innenministerin Braverman wollte in der Aussage eine Verharmlosung des Holocausts erkennen. BBC-Intendant Tim Davie, selbst

Premier Boris Johnson, kurz nachdem Sharp ihm geholfen hatte, ein Privatdarlehen in Höhe von umgerechnet 900 000 Euro zu sichern. Sharp hat den Torys zudem umgerechnet 450 000 Euro gespendet. Die ganze Affäre wird immer noch parlamentarisch untersucht. Bemerkenswert war aber die Solidarität, die Lineker entgegengebracht wurde. Seine Kolleg/ innen kündigten unmittelbar nach seiner Suspendierung an, dass sie ohne Lineker nicht auf Sendung gehen würden. Schließlich meldete sich noch Premierminister Rishi Sunak zu Wort, nachdem eine Yougov-Umfrage ergeben hatte, dass die Mehrheit der Brit/innen die Suspendierung Gary Linekers für falsch halte. Er hoffe, dass die BBC und Lineker die Sache bald ausbügeln könnten. Anfang dieser Woche gab es dann Rückzieher und Rettungsversuche. Linekers Suspendierung wurde aufgehoben, die BBC kündigte eine Untersuchung zur Handhabung der Neutralität an, und im Parlament betonte Innenministerin Braverman, man würde ja unbegleitete Kinder und Jugendliche im Land aufnehmen. Die Guardian-Kolumnistin Hannah Jane Parkinson argumentierte, dass die Torys momentan Promis aus dem öffentlichen Leben mehr fürchten könnten, als die Labour-Opposition.

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AVIS Elections communales du 11 juin 2023

Ville d’Esch-sur-Alzette Présentation des listes des candidats (19 conseillers communaux à élire) : La présidente du bureau électoral principal de la Ville d’Esch-sur-Alzette recevra les présentations des listes des candidats et les désignations des témoins, en son bureau, au bâtiment de la Justice de paix à Esch-sur-Alzette, troisième étage, les mercredis 22 mars et 29 mars 2023, le jeudi 30 mars 2023 et le mercredi 12 avril 2023, chaque fois de 15.00 heures à 18.00 heures. Le dernier délai utile pour faire les présentations est le mercredi 12 avril 2023 de 17.00 heures à 18.00 heures. Passé ce délai, aucune présentation de candidats ne sera plus recevable. Aux fins de la présentation des listes des candidats, des formulaires imprimés sont mis à disposition des intéressés. Les formulaires peuvent être retirés au guichet de la Justice de paix à Esch-sur-Alzette, place Norbert Metz, au rez-de-chaussée, ou être transmis sous format électronique (pdf). Prière de téléphoner au 530 529-666 ou -313 ou -555 pour obtenir le formulaire au format électronique.

Esch-sur-Alzette, le 10 mars 2023, Annick Everling, Juge de paix directeur Présidente du bureau électoral principal de la commune d’Esch-sur-Alzette

Instructions au sujet des candidatures : Les listes sont constituées pour chaque commune par les groupements de candidats qui, par une déclaration signée par eux, acceptent la candidature dans cette commune, et qui sont présentées conjointement soit par cinquante électeurs inscrits dans la commune, soit par un conseiller communal, sortant ou en fonction. Chaque liste doit être déposée par un mandataire désigné par et parmi les présentants. En cas de présentation par un conseiller communal, le mandataire est choisi par les candidats de la liste, parmi ces candidats et le conseiller communal sortant ou en fonction qui les présente. La liste indique les nom, prénoms, profession, domicile et nationalité des candidats ainsi que des électeurs ou du conseiller communal sortant ou en fonction qui les présentent. Une liste ne peut comprendre un nombre de candidats supérieur à celui des conseillers à élire dans la commune. Ne peuvent pas se porter candidat et peuvent retirer leur candidature ceux qui ne sont pas éligibles. Nul ne peut figurer, ni comme candidat ni comme présentant dans plus d’une liste d’une même commune. Chaque liste doit porter une dénomination et dans les cas où des listes différentes portent des dénominations identiques, les mandataires sont invités à établir les distinctions nécessaires, à défaut de quoi, et avant l’expiration du délai imparti pour les déclarations de candidature, ces listes sont désignées par une lettre d’ordre par le président du bureau principal. Les candidats doivent être présentés au moins soixante jours avant celui fixé pour le scrutin. Lors de la présentation des candidats, le mandataire de la liste peut désigner, pour assister aux opérations de vote, un témoin et un témoin suppléant au plus pour chacun des bureaux de vote, choisis parmi les électeurs de la commune.


Patrimoine à vendre Le site d’annonces immobilières atHome renseigne sur la vente d’un monument de l’histoire économique trouble du Grand-Duché : la maison appartenant à l’oligarque russe Vitaly Malkin sur le boulevard de la Petrusse. La « maison de maître », voisine de la tristement célèbre Villa Pauly, compte 17 pièces réparties sur sept niveaux. Mise en vente à 8,5 millions d’euros, elle se destine principalement à un family office, estime le vendeur (photos : captures d’écran / AtHome). L’objet était déjà occupé par une affaire de famille. Vitaly Malkin y avait logé son épouse et plusieurs de ses sociétés, dont Cinquanteneuf qui détient la somptueuse bâtisse. Vitaly Malkin est un homme d’affaires et ancien banquier russe. Son nom est cité par l’OCCRP (Organized Crime and corruption reporting index) à côté de celui d’Arcadi Gaydamak pour avoir fait fortune en 1996 en détournant l’argent de la restructuration de la dette angolaise auprès de la Russie. Alors qu’il était sénateur de la province russe de Bouriatie, en 2013, le blogger Alexey Navalny avait dénoncé la double nationalité de Vitaly Malkin et son somptueux patrimoine. L’oligarque a fui la Russie et s’est installé à Monaco. Avant cela sa résidence luxembourgeoise, où vivait son épouse, avait fait l’objet d’une surveillance

rapprochée de la part de la cellule de renseignement économique du ministère de l’Économie. Après avoir aidé le ministre Jeannot Krecké a obtenir un rendez-vous avec son homologue russe aux Finances, Vitaly Malkin avait demandé un permis de séjour pour sa famille, en échange de l’implantation de sociétés. Le golden visa avant l’heure. Pour vérifier la substance des sociétés et la résidence de l’épouse (et s’épargner une brouille avec les services de l’Immigration qui validaient la procédure), le responsable du département, André Kemmer, avait mandaté un privé pour diligenter l’enquête. La dernière apparition médiatique de Vitaly Malkin est un portrait sponsorisé publié le 18 mars 2021 dans le Monaco Tribune. L’oligarque est présenté comme un « libre penseur au grand coeur». Il a d’ailleurs créé deux fondations au Luxembourg. Quelques semaines plus tôt, il était cité par Le Monde dans le cadre de l’enquête OpenLux. Son dernier tweet date d’avril 2021: « Le fameux “Islamogauchisme” vu de l’étranger. Quand je pense qu’il n’y a pas si longtemps on se moquait des guerres culturelles aux États-Unis, un bien triste retournement de situation ». Son blog est hors ligne. pso

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Land W I R T S C H A F T

Google, le nouvel Amazon ? Le ministre des Médias et des Télécoms Xavier Bettel (DP) travaille son image de dirigeant pro-business en Californie où il a rencontré cette semaine Tim Cook, le patron d’Apple, puis les dirigeants de Google. Mercredi soir, depuis le siège de la firme à Mountain View, le libéral a rappelé à ceux qui en doutaient (via RTL et Le Quotidien) que construire un centre de données à Bissen n’était pas une priorité pour Google. Le projet que la firme a dans ses cartons depuis 2017 a souffert d’aléas politiques et administratifs. Rien localement n’empêche plus le géant de l’internet de construire… sinon la conjoncture, peu propice pour de tels investissements en infrastructures avec un coût de l’énergie encore élevé et peu de visibilité. La tech’ américaine réduit d’ailleurs la voilure avec 11 000 licenciements annoncés chez Facebook en novembre dernier ou 12 000 chez Google en janvier. Le Luxembourg attendra donc le prochain cycle de croissance (et peut être une nouvelle génération de centres de données plus propres) pour jouir de cet investissement américain. En attendant, le Grand-Duché continue d’exploiter la niche de la souveraineté en s’associant à la Belgique pour proposer à des entités publiques (États et organisations internationales) un cloud à technologie Google, mais « déconnecté » de l’entreprise américaine. « La situation géopolitique actuelle intensifie encore davantage

17.03.2023

la demande de technologies hautement sécurisées. Je suis fier que cette coopération belgo-luxembourgeoise soit un pionnier européen en termes de cloud souverain », a déclaré Xavier Bettel dans un communiqué diffusé mercredi. Les données seront logées chez Luxconnect à Bissen, explique le directeur de l’entreprise Paul Konsbruck (ancien chef de cabinet du Premier ministre) au Quotidien. Le groupe Proximus, majoritairement détenu par l’État belge, assiste l’entreprise. Une plateforme développée par Google permet d’accéder au cloud. L’entreprise américaine installera une équipe au GrandDuché pour la commercialiser dans les prochains mois. Le monde de l’ICT luxembourgeois espère faire de Google un nouvel Amazon, géant américain arrivé avec quelques pinpins au début des années 2000 et qui emploie localement aujourd’hui plus de 4 000 personnes. pso

François Pauly remplacé par la baronne C’est officiel depuis mardi. Le banquier luxembourgeois François Pauly quitte ses fonctions de directeur général du groupe bancaire suisse Edmond de Rothschild. Il en avait pris la tête après le décès, en 2021, de son ancien patron Benjamin de Rothschild. La veuve de ce dernier, la baronne Ariane de Rothschild (née Langner) le remplace à la tête de la prestigieuse banque privée. François Pauly, 58 ans, garde un mandat d’administrateur

indépendant dans la division immobilier de l’établissement. L’intéressé préside par ailleurs la Compagnie financière la luxembourgeoise et siège aux conseils d’administration de Lalux Assurances et de la holding Cobepa des brasseurs belges. pso

par : « dans une large mesure ». Raz-de-marée en faveur du télétravail : 80 pour cent veulent bosser en remote ; idéalement deux à trois jours par semaine. bt

Le pari de l’Aleba

Employés bancaires Le Syndicat Secteur Financier de l’OGBL a présenté cette semaine son « sondage » intitulé « Le secteur financier : le point de vue des salariés ». Celui-ci ne peut pas exactement être qualifié de représentatif. Sur les 456 répondants au questionnaire, pas moins de 17 pour cent sont des délégués du personnel. L’ancienneté des répondants s’avère également élevée : 21 ans en moyenne. Plutôt que d’un sondage, il s’agit en fait d’une consultation de la base syndicale, même si le questionnaire était également accessible aux nonmembres. Elle donne donc une image des employés d’un certain âge travaillant dans les grandes banques à guichet, où l’OGBL est fortement implanté. Cette consultation révèle un sacré malaise. 52 pour cent des sondés ont très souvent ou souvent « le désir » de plaquer leur boulot et de « quitter le secteur financier ». 34 pour cent des sondés disent ne « pas du tout » avoir de possibilité de promotion au sein de leur boîte. La paie au moins semble correcte. Interrogés s’ils pensent que leur revenu est « adéquat » par rapport à leur performance, 55 pour cent répondent par : « dans une faible mesure » ; trente pour cent

L’Association luxembourgeoise des employés de banque et d’assurance (Aleba) passe à la contre-offensive, à moins que ce ne soit une simple fuite en avant. Bien qu’affaibli, le syndicat veut s’établir comme troisième bloc aux élections sociales de mars 2024. Son président, Roberto Mendolia (photo : sb), a convoqué une conférence de presse pour mardi prochain. Dans l’invitation, on lit que l’Aleba souhaite « dorénavant proposer ses candidats dans tous les domaines d’activité de la Chambre des salariés afin de représenter le maximum de salariés dans la défense de leurs intérêts communs ». Pour marquer son ouverture, l’Aleba changera de nom, sans toutefois changer d’acronyme, dévoile Mendolia au Land. (D’où le titre de la conférence : « Aleba devient Aleba ».) La « nouvelle stratégie » pourrait bien être de

récolter au moins vingt pour cent des voix aux élections de la Chambre des salariés, un des critères qui donnent accès à la représentativité nationale. Une mission qui paraît quasiimpossible, l’implantation de l’Aleba en-dehors du secteur financier s’avérant presqu’inexistante. (Le syndicat dispose seulement de quelques délégués du personnel chez Aldi, Post-Télécom et Sogeti.) Mendolia s’affiche pourtant optimiste : Beaucoup de « délégués neutres » seraient en réalité membres de l’Aleba, dit-il. Il faudrait donc les prier d’afficher les couleurs et de s’affilier officiellement. Si l’Aleba tentait effectivement de fédérer ce qui reste des syndicats neutres du privé (notamment le NGL-Snep), cela marquerait un retour paradoxal au passé, au temps de la feu FEP. (Dans les années 1970, la Fédération des employés privés était entrée dans un processus de scissions et de décomposition, l’Aleba en sera la seule survivante.) Pour prétendre à la représentativité nationale, il faut remplir une ribambelle de critères. Le syndicat doit non seulement « disposer de l’efficience et du pouvoir nécessaires » pour soutenir « au niveau national un conflit majeur d’ordre social », mais également avoir « une activité effective dans la majorité des branches économiques du pays ». Pour l’Aleba, il s’agira surtout de se remettre d’une longue et douloureuse période de dissensions internes et de défaites politiques. Aux élections des délégués du personnel de 2019, sa liste était passée de

justesse en dessous du seuil des cinquante pour cent qui avait conditionné sa représentativité sectorielle. Deux ans plus tard, en amont des négociations sur la convention collective, l’Aleba eut l’imprudence de courtcircuiter l’OGBL et le LCGB. Ces-dernières n’hésitèrent pas à prendre leur revanche en demandant le retrait de la représentativité, ce que le ministre du Travail, Dan Kersch (LSAP), fit en mars 2021. Depuis, l’Aleba mobilise tous les moyens juridiques. Elle a obtenu une première victoire à Genève devant l’Organisation internationale du travail. Celle-ci prie le gouvernement de « prendre les mesures nécessaires […] pour veiller à ce que le syndicat le plus représentatif d’un secteur puisse pleinement défendre les intérêts de ses membres, en particulier dans le cadre de la négociation des conventions collectives pertinentes » (quitte à ne plus pouvoir signer cellesci toute seule). Quant à l’arrêt du Tribunal administratif, il est attendu sous peu. bt

stillzulegen und Kurzarbeit zu beantragen. Vergangene Woche hat die Konzernleitung der Personaldelegation und den Gewerkschaften mitgeteilt, 160 der insgesamt 270 Mitarbeiter/ innen im Rahmen eines Sozialplans entlassen zu wollen. Um Zeit zu gewinnen, forderten LCGB und OGBL daraufhin einen Plan de maintien dans l’emploi und trafen sich mit LSAP-Arbeitsminister Georges Engel, der diese Maßnahme zur Verhinderung eines Sozialplans unterstützt. Zusammen mit Wirtschaftsminister Franz Fayot (LSAP) will er die Konzernleitung davon überzeugen, dem Plan zur Aufrechterhaltung der Beschäftigung zuzustimmen. Um ihrem Unmut über die geplanten Entlassungen Nachdruck zu verleihen, organisierten die Gewerkschaften gestern eine Protestaktion in Contern. Erst im November hatte DuPont de Nemours sein Segment Mobility & Materials für elf Milliarden Dollar an den texanischen Konzern Celanese verkauft. Dazu gehören auch Teile des Werks in Contern. ll

160 Arbeitsplätze in Gefahr Weil der Hauptlieferant von geschmolzenem Dimethylterephthalat aus dem Geschäft ausgestiegen sei und die Firma keine alternative, dauerhaft tragfähige Bezugsquelle für den Betrieb finden könne, beschloss DuPont Teijin Films Luxembourg Ende 2022 zwei der drei Produktionslinien in ihrem Werk in Contern

Ticker


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Land

W I R T S C H A F T

17.03.2023

Gilles Kayser

La réception du Nouvel an chinois organisée le 19 janvier au palais

de la BCEE (anciennement Arbed)

Zhu Jun Xie, Hua Ning,

Xavier Bettel, Yuriko Backes, Franz Fayot,

Sans filtre / Avec filtre

Françoise Thoma, Grace Li, Carlo Thelen

Pierre Sorlut

Comme le révèle l’affaire Spacety, les États-Unis veillent sur le commerce du Luxembourg en Chine. Les Américains voient d’un bon œil la législation en préparation sur le filtrage des investissements étrangers La géopolitique prend le pas sur les affaires commerciales. Cette semaine, les ministères des Affaires étrangères et de l’Économie informent qu’ils ont dénoncé auprès du procureur une éventuelle violation de la loi sur le contrôle des exportations. La dénonciation, intervenue le 21 février selon nos informations, concerne Spacety Luxembourg, filiale luxembourgeoise d’un groupe chinois qui aurait fourni à la milice russe Wagner des images satellites de sites en Ukraine. Depuis octobre dernier, il est interdit de fournir des conseils techniques à la Russie, y compris des « services d’information cartographique et spatiale » expliquent les services de Jean Asselborn (LSAP). Depuis août 2019, Spacety a ses bureaux au Technoport à Belval, incubateur ayant pour actionnaires l’État et la banque publique SNCI. Ces derniers ont résilié le contrat de collaboration, apprend-on cette semaine. Mais ce sont les États-Unis qui ont dégainé les premiers en ajoutant Spacety Luxembourg à leur liste de personnes sanctionnées dès le 26 janvier, soit quasiment un mois avant la dénonciation luxembourgeoise. Pour garder la face, les ministères de l’Économie et des Affaires étrangères soulignent qu’une concertation a eu lieu avant l’inscription sur les listes américaines « pour empêcher tout soutien direct ou indirect de la part de la société Spacety Luxembourg à l’effort de guerre russe ». Mais la séquence laisse peu de doute sur la supériorité des moyens de l’Oncle Sam en matière d’intelligence. Du lièvre au lapin

Il y a deux semaines, le géopolitologue franco-luxembourgeois François Heisbourg a fustigé, face au Land, l’ignorance du Grand-Duché sur ce qui se passe en matière économique sur son propre territoire, à commencer dans le secteur spatial, créneau sur lequel le pays s’est spécialisé. L’analyste (qui participera le 17 avril à la journée de l’économie où l’on tentera de répondre à la question de savoir comment les économies européennes peuvent rester stables et sûres face au tsunami géopolitique actuel) recommande au Grand-Duché de muscler son renseignement économique et de choisir son camp entre la États-Unis et la Chine. Les médias nationaux ont parallèlement levé d’autres lièvres. En février, Reporter a trouvé un potentiel biais d’infiltration russe via G-Core, société luxembourgeoise livrant, en coopération avec (un autre) Wagner Group, la plateforme de télémédecine à l’agence e-Santé depuis la pandémie. « Es besteht immer die Gefahr von großen Ohren, wenn Drittstaaten im Spiel sind – sei es Weißrussland oder die USA », est cité le directeur d’e-Santé Hervé Barge, lequel s’est prétendument assuré auprès du groupe Wagner que G-Core n’avait pas accès aux données des patients. La semaine passée, Paperjam a spotté China Telecom quartier Gare, société liée à l’État chinois qui chercherait à se développer en Europe alors qu’elle est considérée comme une entreprise à risque par l’Oncle Sam. Rappelons que ce dernier a poliment demandé au Luxembourg de ne pas faire appel au chinois Huawei pour son infrastructure du réseau 5G. Interrogé par le Land, l’ambassadeur américain Tom Barrett signifie qu’aucune « relation n’est plus importante aujourd’hui que le partenariat transatlantique ». « I strongly believe that others in today’s global power competition, like the People’s Republic of China (PRC), simply do not see the world in the same way », pense le diplomate qui ajoute ne pas s’attendre à ce que chaque pays s’aligne sur cette doctrine. « We do not seek to block Luxembourg from growing its economy or advancing the interests of its people », assure-t-il. Ouf. L’on apprend cette semaine que Yuriko Backes se rendra les 23 et 25 mai

prochains à Pékin puis Shanghai dans le cadre d’une mission de promotion estampillé Luxembourg for Finance. La ministre libérale avait déjà matérialisé le réchauffement des relations politico-commerciales avec Pékin avec sa participation à la réception du Nouvel An chinois aux cotés d’autres éminences gouvernementales. 2023 est l’année du lapin. « Rabbits are very lovely, very energetic, also very naughty animals sometimes », avait commenté Yuriko Backes soulignant également leur fertilité.

manière depuis 2018, d’un tiers. Dans un entretien accordé au Quotidien le 27 février dernier, l’ambassadeur de Chine, Hua Ning, cite le Premier ministre Xavier Bettel (DP) selon lequel « la relation sino-luxembourgeoise est la relation bilatérale la plus dynamique que le Luxembourg ait conclue en dehors de I’UE ». L’ambassadeur nommé en août dernier y surprend par son free speech. Il alterne entre le terrifiant et le léger. Au sujet de Taïwan : « Nous ne pouvons pas promettre de renoncer au droit d’utiliser la force ». Au sujet de la communauté de 5 000 Chinois au Grand-Duché : « J’ai été surpris par le nombre de restaurants chinois au Luxembourg, plusieurs centaines, ça va me prendre des années pour les tester ! ». Le nouveau Berlin

« We do not seek to block Luxembourg from growing its economy or advancing the interests of its people », assure l’ambassadeur américain, Tom Barrett. Mais...

Vendredi dernier, le ministre de l’Économie, Franz Fayot (LSAP), a renseigné sur la nature de la relation commerciale entre le Luxembourg et la Chine à la faveur d’une question parlementaire de députés CSV (Marc Spautz et Laurent Mosar) s’inquiétant du choix de l’industrie européenne de privilégier la relation américaine à la chinoise. « Les États-Unis et la Chine sont deux partenaires commerciaux internationaux importants pour le Luxembourg. » Le ministre socialiste place les deux pays sur un pied d’égalité. Le volume d’échange de biens et services avec la Chine a progressé sans discontinuité (de 33 pour cent) depuis 2018, malgré la pandémie. Les États-Unis demeurent néanmoins « le premier partenaire commercial du Grand-Duché » et les échanges ont crû de la même

L’ambassadeur américain prévient que l’invasion de l’Ukraine par la Russie (« Russia’s full-scale invasion of sovereign Ukraine », selon l’élément de langage US) a rappelé aux nations démocratiques « ses difficiles apprentissages sur la nature des régimes autoritaires ». « The deepening strategic partnership between the PRC and Russia, and their mutually reinforcing attempts to undercut the rules-based international order run counter to our common values and interests, » assène-til. Gare à l’angélisme mercantiliste dans l’Empire du Milieu. L’ambassadeur se satisfait que le gouvernement luxembourgeois ait réagi au sujet de Spacety. Il refuse néanmoins de divulguer comment le renseignement américain a débusqué l’entreprise ni même le « sensitive diplomatic engagement » entre le Luxembourg et les États-Unis. Le Grand-Duché, porte des investissements étrangers en Europe, deviendrait-il un Berlin à l’époque de la Guerre Froide où se rencontrent les intérêts économiques et parfois stratégiques des deux blocs ? Interrogé sur les secteurs critiques où le Luxembourg, en poursuivant sa logique affairiste, pourrait créer des brèches dans le bloc des « nations démocratiques », le diplomate américain a prévenu (« cautioned ») ses alliés pour qu’ils assurent une « couche de protection supplémentaire » quand ils coopèrent avec des « gouvernements qui n’adhèrent pas à l’état de droit » en matière de communication, de surveillance ou de « scanning equipment at border crossings ». Tom Barrett se réjouit ainsi des démarches de l’Union européenne pour, à l’instar du modèle américain, filtrer les investissements directs étrangers. « I applaud Luxembourg for taking steps to implement its own national FDI screening mechanism which will be key in safeguarding our common security and interests », commente l’ambassadeur au sujet de l’initiative politique luxembourgeoise de rejoindre le camp des Étatsmembres qui ont adopté leur propre mécanisme de filtrage. Elle date de 2019. « I remain hopeful that we will see final implementation of this law in the near future », précise-t-il dans un langage diplomatique pour ne pas dire, plus trivialement, que le législateur traine. Le Conseil d’État a rendu mardi son deuxième avis sur le texte. Un an après le premier. À la suite d’amendements gouvernementaux (soixante), les Sages lèvent des oppositions formelles à un endroit… mais en ajoutent à d’autres. Le projet de loi revêt une importance déterminante pour la compétitivité luxembourgeoise. L’Union européenne travaille sur un cadre commun pour contrôler l’afflux d’investissements directs de l’étranger (IDE). Ils représentent en théorie (néolibérale) une aubaine pour l’économie du Vieux continent (première destination internationale d’IDE), mais ils sont aussi un facteur de risque dans un contexte pandémique et belliqueux. Les pays européens craignent que d’autres États (ou des investisseurs agissant dans leurs intérêts) acquièrent tout ou partie

d’entreprises européennes, non pour des raisons économiques, mais pour « accéder à des technologies, informations, biens ou services essentiels pour la sécurité d’un État. » JeanClaude Juncker (CSV-PPE), alors président de la Commission européenne avait, dès 2017, annoncé vouloir créer un cadre pour « l’investment screening ». Un règlement de 2019 définit la coopération entre États européens quand l’un juge que l’autre accueille des participations étrangères potentiellement préjudiciables à ses intérêts stratégiques. « La création du mécanisme de filtrage est une évolution majeure pour le cadre règlementaire des investissements directs étrangers au Luxembourg. Elle aura des conséquences importantes pour les entités de droit luxembourgeois, les investisseurs et les acteurs de la place financière », a d’emblée signalé la Chambre de commerce dans son avis. Les lobbys se méfient

La direction des Affaires européennes du ministère des Affaires étrangères a mis en place un groupe de travail composé de représentants des ministères d’État (et plus précisément du service de renseignements qui en dépend), des Affaires étrangères, de l’Économie et des Finances pour mettre en place un mécanisme de filtrage national « en conciliant, par une mitigation des risques, la nécessité impérieuse de maintenir l’ouverture, la compétitivité et l’attractivité du Luxembourg avec la sécurité et l’ordre public », lit-on dans le projet de loi 7885. Un comité interministériel de filtrage, associé à des « experts » est également prévu dans la loi (ce que le Conseil d’État retoquera en demandant d’insérer le mécanisme dans un arrêté grand-ducal). Le mécanisme envisagé ? Celui qui investit dans une entreprise luxembourgeoise dans une proportion significative (25 pour cent des droits de vote) signale au ministre de l’Économie son intention si l’entreprise cible opère dans un secteur critique. Sont ainsi considérées l’exploitation et le commerce de biens à double usage (civil et militaire), le secteur de l’énergie, ceux des transports, de l’eau, de la santé, des communications, du traitement et stockage des données, de l’aérospatial, de la défense, de la finance, des médias et de l’agroalimentaire. Si l’investissement menace les intérêts vitaux de l’État alors le comité de filtrage vérifie tout un ensemble d’informations relatives à l’investisseur avant de donner le feu vert… ou de bloquer la transaction. Les lobbys patronaux flairent le danger et craignent pour le centre financier où les véhicules d’investissement luxembourgeois servent notamment à des transactions internationales. « Il ne s’agirait pas de reproduire dans le domaine financier les échecs observés dans le secteur industriel », a écrit l’organisation alors présidée par Luc Frieden (depuis devenu tête de liste du CSV aux prochaines législatives). La Chambre de commerce a aussi souligné la nécessité de former et de communiquer sur la matière pour ne pas nuire à la sécurité juridique et à la prévisibilité. L’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement est elle aussi très très méfiante. « We believe that the scope of the draft law is extremely large », tremble-telle. Dans son deuxième rapport annuel sur le filtrage des investissements directs étrangers dans l’Union européenne, la Commission recense 1 563 demandes d’autorisations de filtrage auprès des instances existantes dans 18 États membres. 29 pour cent ont fait l’objet d’un filtrage formel. 73 pour cent ont été approuvées sans réserve. 23 pour cent des transactions étaient acceptées sous réserves. Les autorités nationales n’ont bloqué qu’un pour cent de l’ensemble des dossiers ayant fait l’objet d’une décision. Contacté par le Land, le ministère de l’Économie espère un vote de la loi cette année.

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17.03.2023

F I N A N Z E N

ZU GAST

LETTRE À LA RÉDACTION

Dear New Luxembourgers

Effizient und innovativ Was erwarten die Bürgerinnen und Bürger von der Politik? Für die DP ist die Antwort auf diese Gretchenfrage klar: Die Menschen erwarten eine klare, pragmatische, ziel- und lösungsorientierte Vorgehensweise, die ihnen das Leben vereinfacht und unsere Gesellschaft zusammenhält. Dies ist die Vorgabe, die wir vor Augen haben, wenn wir Entscheidungen treffen und Lösungen ausarbeiten – in der Regierung, im Parlament, in den Gemeinden.

Darüber hinaus wurden die EnergiepreisMaßnahmen bis Ende 2024 verlängert und die Hilfen für Betriebe bis Ende 2023. Gleichzeitig steht die DP dazu, die Zukunft der kommenden Generationen nicht durch unverantwortliche Ausgaben zu belasten. Finanzministerin Yuriko Backes betreibt weiter eine vorsichtige und kohärente Steuerpolitik. Die verbesserte wirtschaftliche Lage erlaubt es nun, die Steuertabelle ab nächstem Jahr in Höhe von 2,5 Index-Runden anzupassen. Der Steuerkredit soll rückwirkend zum 1. Januar 2023 in Höhe von zwei Index-Runden gelten. Als Partei der Mitte unterstützen wir insbesondere die Tatsache, dass die Steuererleichterungen bis in die Mittelschicht unserer Gesellschaft greifen.

Carole Hartmann ist Abgeordnete und Generalsekretärin der DP

Bau von erschwinglichen Wohungen nutzen. Wir möchten aber noch einen Schritt weiter gehen und denken dabei an die Schaffung eines Bürgerfonds, in den Jeder investieren kann, um den Wohnungsmarkt in einem kollektiven Kraftakt zu unterstützen. Dieser Bürgerfonds soll als zusätzliches Instrument weitere Finanzmittel schaffen und damit einen wichtigen Wirtschaftszweig und seine tausenden Arbeitsplätze in schwierigen Zeiten stärken. Unser Ziel ist eine Win-WinSituation, wo am Ende des Tages mehr Wohnraum entsteht. Ein weiterer innovativer Vorschlag der DP betrifft die Einführung des sogenannten Tiers payant für staatliche Subventionen, etwa für energetische Maßnahmen, wie z.B. Photovoltaik-Anlagen. Die vom Staat getragenen Beträge würden ganz einfach direkt von der Rechnung des Handwerkerbetriebs abgezogen. Dies ist zielorientierte Politik, wie wir sie verstehen. Die DP ist die Partei der politischen Mitte und sie macht eine Politik für die gesellschaftliche Mitte des Landes. Effizient und innovativ. Carole Hartmann

D’GEDICHT VUN DER WOCH

Sven Becker

Communiqué de la Cour Jacques Drescher „Dëser Deeg op alle Fall Huet Eis Press Mir net gefall. Well si huet Mech ugegraff Mat de Rumeurs ëm den Haff.

Enri schafft un Eis Reform A Säin Asaz ass enorm. Mee Mir brauche keng Bilanz Vum Waringo-Firlefanz.

Eis Maison, déi wier eng Hell Fir de ganze Personnel? Wat do stoung, ass offensant A stëmmt net à cent pour cent.

An Ech muss hei staark betoun: Exzellent ass d’Relatioun Tëscht dem Palais an dem Xav’; Je m’en fiche d’ailleurs – et paf!“

Sven Becker

So wie die von Premier Xavier Bettel einberufene Tripartite-Runde vom 7. März, die kurzfristig einen dritten Solidaritätspakt binnen 12 Monaten verabschiedet hat, um die Folgen der Inflation auszugleichen. Die Maßnahmen bringen den Menschen und der Wirtschaft zusätzliche Planungssicherheit über das Jahresende 2023 hinaus. Die Kaufkraft wird durch steuerliche Anpassungen substantiell gestärkt. Die Verlängerung der Energiepreis-Maßnahmen sorgt dafür, dass die Preise nach dem 1. Januar nicht durch die Decke gehen. Alle anfallenden Index-Anpassungen werden zu hundert Prozent ausbezahlt. Das Index-System wird abgesichert. Die Betriebe bekommen die potenziellen Index-Runden vom vierten Trimester dieses Jahres und von Januar 2024 kompensiert.

Die DP betreibt eine vorwärtsgewandte Politik; auch und besonders im Wohnungsbau. So möchten wir in Zukunft Teile der knapp 26 Milliarden Euro Pensionsreserven für Investitionen in den

While I am an avid newspaper reader (a habit inspired by a former English teacher of mine), I rarely feel the need to respond to articles. Yet, dear Benjamin [Coles], your description of “old” and “new” Luxembourgers in the Land [03.03.2023] prompted just that urge in me. So, since you’re giving us/me the floor, here we go. I am definitely an “old” Luxembourger as per your definition. While I have different roots, like so many people born in the Grand Duchy, I agree that once you have gone through the Luxembourgish school system and speak the national language fluently, you are as Luxembourgish as it gets. However, I am also a “new” Luxembourger because I have embraced a kind of “new” diversity which emerged somewhere in the early 2000s and particularly following the 2004 EU enlargement. I remember the sudden appearance of English in the public space, which until then had been dominated by French. The arrival of immigrants feeling more at ease in English (than in French or German) over the past two-three decades has changed things fundamentally for my generation (I am in my late thirties): in fact, had it not been for this evolution I doubt I would ever have come back to Luxembourg after my studies (mostly in the UK). Hence, far from this being a binary debate, I have seen a growing number of “inbetweeners” emerge over the past decade or so (as you point out yourself). People who, like me, studied beyond Nancy, Trier, Saarbrücken and Namur – nothing against these universities, but if you live just an hour away from “home”, you never really settle there – and often dreaded coming back to Luxembourg upon graduation. Even after twelve years back in this country, I still read the FT, the Guardian, the Times… in addition to the Land, which is the only truly international newspaper we have in terms of content. And even though I am an Old Luxembourger, I still follow British politics as if I were a British voter. I often feel closer to British than to Luxembourgish or French culture. It is only thanks to you, New Luxembourgers, that many of us, Old Luxembourgers, even considered returning to Luxembourg after our studies abroad. The society/societies you have created in this country have been a lifeline for many of us. Not that I do not value the “vie associative” in this country, which offers so much, but unless you were a scout, football player or a local music aficionado or felt like running a charity festival (nothing against these – they are invaluable as well), let’s face it, there was not that much diversity around before. Brits, Scandinavians and Americans in particular have created so many new types of clubs and brought in so many new initiatives, from university alumni groups to new sports, from stand-up comedy to dancing and debating, thus transforming the social landscape

of the country, certainly for the “educated middleclass”, but not only. Yes, very often these different groups do not necessarily mix (and there can be both linguistic and social reasons for that), but I do observe an ever-increasing appetite among the “old” to join the “new”.

It’s not a binary debate about “old” and “new” Luxembourgers. There’s a growing number of “inbetweeners”

Moreover, and perhaps most importantly, New Luxembourgers have not only brought with them new habits, but they have also influenced local thinking, local attitudes and mentalities. I do not think we would be where we are today when it comes to women’s or LGBT+ rights, non-discrimination in general, our standards of tolerance and inclusiveness without a good dose of Anglo-Saxon debates making it into our very own Luxembourgish social and political landscape. Ultimately, this is probably what I dreaded most about coming back and often this is where “old” Luxembourg still resists like a small Gallic village at times. Politics in this country has only recently left its fully provincial attitudes and mentalities behind to embrace part of the diversity within society to some (I would still argue limited) extent. Much can be said about the importance of being close to your voters, understanding local issues and living democracy at the very level where it matters most to people. The UK, it could be argued, has the very opposite system: politicians are aloof and often so detached from their respective constituency that the simple fact that they are good speakers allows them to be reelected. This creates a very specific type of élite populism as witnessed during the Brexit debate, with abstract fears taking over the electorate. In Luxembourg, we have developed the opposite type of populism: study close to home, remain present at the local level throughout your early 20s, speak plainly, be active in “old” Luxembourgish clubs, do not engage in too intellectual debates, avoid exotic subjects at Uni and go for the obvious choice, which will (ideally) land you a job at a law firm, bank or in the civil service. Innovation, creativity, academia, travelling beyond your own horizons (and the Luxair-Tours

catalogue), engaging with people from cultures we are less akin to (i.e., not French, German or Belgian) – forget it. Our political class has traditionally been more conservative and stepped in the past than the average population and due to the current electoral rules and habits, it is no longer representative of our society. One of the more “memorable events” of my last twelve years back in the Luxembourgish bubble was the reaction of a well-known Luxembourg politician laughing at me when I told them I had studied Classics: “What’s the point? Can you order a beer in Ancient Greek on Mykonos?” Not to mention the suspicion among certain Luxembourgers when I tell them I studied in the UK: “Oh, so you are one of those?” In other words: have you gone native? While rarer these days, it is this kind of still very pervasive narrow-minded attitude from a bygone age you unfortunately still often encounter within purely Old Luxembourgish circles. On such occasions I still sometimes wonder why I did not stay in the UK (as many Luxembourgish friends did back then), despite the financial crash of 2009/10 and Brexit. That’s why most of my friends in Luxembourg nowadays are New Luxembourgers or other inbetweeners because we share the same yearning for diversity, critical thinking and “otherness”. We cannot and will not live with the “Mir wëlle bleiwe wat mir sin” mentality of the past 200 years even if it can be very quaint at times. I am simplifying (and idealising) the situation somewhat, but all this goes to prove my main point: New Luxembourgers have been a lifeline to many of us. You are more critical, more openminded, more active in so many different and diverse ways and, yes indeed, you have changed parts of the country and society for good, particularly among the younger generations (of Luxembourgers). You have given us the very best of your different cultures and allowed us to at least begin (I hope) the construction of a different type of Luxembourgish/European society, which reaches beyond the French-German cultural continuum. Therefore, let me ask you or anyone else in your situation to not metamorphose into an Old Luxembourger. That would be looking backwards. Which is not to say that you should not learn Luxembourgish – having learnt it after French (my mother tongue) I actually think it is key for social cohesion to an extent which many New Luxembourgers underestimate – but if our country really thinks of itself as an international, diverse, welcoming, innovative, cosmopolitan hub then we should be moving into your direction. I am afraid we are not there yet, but with a bit of luck we might move on from “let’s make it” to “we made it” happen. So really, thank you! Oh and one last thing my dear New Luxembourgers: please go vote if and when you can… David Weis (a grateful European and newish Old Luxembourger)


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M E I N U N G

17.03.2023

Sven Becker

À la sortie de la dernière Tripartite

Le citoyen inconnu Victor Weitzel

Les acteurs politiques du Luxembourg peinent à connaître les aspirations d’une population toujours plus plurielle et en forte croissance. Analyse d’une fracture epistémique Quand une société change très rapidement, elle couve en elle des conflits. Cela peut conduire les acteurs de sa gouvernance à des réactions particulières et des déclarations surprenantes. De tels actes manqués révèlent un conflit sous-jacent de son auteur(e), conflit qui le dépasse. Le 7 février dernier, Serge Allegrezza fut l’auteur d’un tel acte manqué lors d’une conférence de presse du Statec à laquelle étaient présentés les premiers résultats du recensement de 2022. L’annonce qu’entre 2011 et 2021, la population du Luxembourg avait augmenté de 25,7 pour cent, passant de 512 000 à 644 000 personnes (un taux record dans l’UE, ne manqua-t-on pas de préciser), était en soi un scoop. Mais ce qui chiffonna Serge Allegrezza, ce fut le fait que 21 pour cent des résidents n’avaient pas participé à l’enquête, alors que cette participation est selon la loi obligatoire. On invoqua, pour expliquer le phénomène, le niveau de formation moins élevé ou la haute proportion de résidents étrangers dans les communes où la participation avait été la plus faible. Et on expliqua, magnanimes, que les contrevenants ne seraient malgré tout pas poursuivis. Mais devant la caméra de RTL-Télé, Serge Allegrezza, un homme avisé, inventif et rigoureux, mais là très contrarié, aborda la question de cette abstention à partir d’un angle tout à fait différent. Il dressa le portrait d’un citoyen paradoxal, de plus en plus individualiste et réticent à livrer des informations au Statec ou à toute autre administration qui représente l’État, mais « prêt à tout livrer sur soi » sur les réseaux sociaux. Bref, à cet abstentionnisme échappant à l’emprise statistique de l’État, donc à sa discipline, le directeur du Statec réagit avec une tentative d’interprétation hors champ statistique. Sa réaction ne contient rien de condamnable. Elle est humainement compréhensible, sociologiquement plausible. Elle sort tout simplement comme acte manqué du champ de son mandat. Elle renvoie vers le désarroi d’un hommepivot. Serge Allegrezza est chargé de livrer des chiffres-clé permettant la formulation de politiques gouvernementales. Or, il doit constater qu’une part de la population se soustrait à des obligations, pourtant simples et peu nombreux, qu’elle est censée remplir à l’égard de différents échelons administratifs. Plus d’un cinquième de la population se révèle donc encore moins lisible que les quelque 80 pour cent restants. Un véritable défi pour tous les acteurs de la gouvernance qui, par définition, abhorrent l’idée d’une perte de contrôle. L’acte manqué de Serge Allegrezza n’est pas un acte isolé. Le lendemain de la conférence de presse du Statec, Tommy Klein, alors encore directeur des affaires publiques de l’Ilres, présentait les résultats de deux sondages commandés par le ministre de l’Aménagement du territoire, Claude Turmes (Déi Gréng), auprès de son entreprise. Il s’agissait de voir si les attentes de la population correspondaient bien aux orientations du nouveau Programme directeur de l’aménagement du territoire. Le ministre trouva que les attentes des résidents – être entouré de verdure, disposer de bonnes liaisons en termes mobilité, de commerces et de soins médicaux de proximité – correspondaient aux orientations de son plan. Tommy Klein mit en revanche l’accent sur des aspirations paradoxales des résidents. Ceux-ci approuveraient la création de logements à des prix abordables mais ne souhaiteraient pas de bruits de

chantier devant la porte ; ils seraient en faveur d’une réduction de l’emprise des automobiles sur l’espace urbain, mais sans vouloir renoncer à leur parking devant la porte. Alors que le ministre, dans son rôle politique d’animateur d’un exercice complexe, tempérait ces paradoxes (qu’il estimait pouvoir résoudre par la participation), le sondeur Tommy Klein conclut sur une formulation carabinée qui révélait par sa charge une rancœur refoulée à l’égard de ses concitoyens les plus semblables et que le Wort de manqua pas de citer en exergue : « Le Luxembourgeois est très exigeant, il veut tout ». Le diplômé en sociologie et philosophie et le citoyen épris de cohérence l’avaient emporté sur le présentateur de sondages censé rester neutre. Il s’offusqua de ce que ses concitoyens, d’ailleurs réduits aux seuls Luxembourgeois, qui pourtant ne fournissent que cinquante pour cent de la population, ne respectent pas les principes de la raison pratique et écologique. (Qui n’est pas identique à la raison politique, comme en témoigne la réaction conciliante du ministre.) Bref, Tommy Klein outrepassait très clairement les limites de son mandat. Deux semaines plus tard, il démissionna de l’Ilres, pour aussitôt réapparaître dans le sillage des Pirates. Deux actes manqués en deux jours de deux intellectuels organiques qui réagissent chacun à leur manière à un problème de maîtrise des connaissances concernant le comportement d’une partie significative de la population. Leur détresse épistémique a été plus forte qu’eux, alors que l’objectif de leur discipline (les statistiques et les sondages) est justement d’aider l’action politique à trouver son cap. Ces deux événements inédits, de vraies « unerhörte Begebenheiten » dans le sens goethéen du terme, touchent à une question centrale : Le rapport entre la politique et la population résidente autour de l’offre politique et la demande citoyenne. Bref, une histoire fichtrement humaine, « verteufelt human », de nouveau au sens goethéen du terme. Avant que les trois grands milieux traditionnels (chrétien, libéral et socialiste) mutent à partir des années 50 et se dissolvent à partir des années 70, le CSV, le DP et le LSAP en étaient les émanations, acceptées en tant que telles. De ces trois milieux sortaient une demande que leur parti respectif savait transformer en offre politique. Celle-ci avait d’autant plus de succès qu’elle arrivait à mordre sur les marges et intersections avec les deux autres milieux. La donne a changé aujourd’hui. Les trois anciens grands partis se nourrissent encore de quelques restes des milieux traditionnels et de leurs échos idéologiques. Mais le noyau de leurs membres et de leurs clients ne se recoupe plus avec les milieux originaires et leur électorat a fortement diminué. D’autres partis ont vu le jour. Toutes les formations politiques font face à un électorat désormais plus composite et versatile. Elles doivent donc formuler une offre qui aille au-delà de leur électorat aux dernières élections. Elles sont de surcroît confrontées à une société luxembourgeoise qui se complexifie à chaque échéance électorale, et se soustrait, malgré les efforts soutenus des statisticiens, politistes, sociologues et sondeurs, à une mise en lumière systémique. Bref, les partis politiques et les autres acteurs de la gouvernance n’arrivent pas à savoir, pour reprendre une idée d’Émile Durkheim, quelles sont vraiment les représentations de la vie en société partagées par le plus grand nombre. Et comme l’écrivent Paugam, Beyca et Suter dans un article récent sur « ce

qui attache les individus aux groupes et à la société » (paru dans la Revue suisse de sociologie), ces représentations « peuvent très bien être limitées, une seule d’entre elles pourrait même suffire, mais elles doivent alors exercer une autorité sur les individus, s’imposer à eux de façon automatique, leur inspirer une forme spontanée de respect et d’attachement affectif. » C’est là que le bât blesse. Malgré leur connaissance du terrain, les politiques se sentent désarmés et angoissés devant les grands choix sociétaux à proposer dans leur offre tant communale (qui s’adresse à cent pour cent de la population qui pourraient tous voter) que dans leur offre nationale (qui concerne cent pour cent de la population, mais ne s’adresse qu’à la moitié). Ils ne sont plus sûrs de savoir à partir de quelles représentations construire une offre politique, leurs membres et leur clientèle immédiate ne suffisant pas à gagner une élection. Il y a désormais du va-tout, de l’hasardeux inédit dans ce jeu électoral avec la population du Luxembourg, cette grande inconnue.

Il y a désormais du va-tout, de l’hasardeux inédit dans ce jeu électoral avec la population du Luxembourg, cette grande inconnue

S’y ajoute qu’une grande partie de la population n’a visiblement noué que des liens ténus avec le Luxembourg étatique et sociétal. Ce phénomène s’illustre aisément à partir de l’exemple extrême de la capitale. Celle-ci comptait 133 000 habitants à la fin de l’année dernière. Au cours de cette même année, elle a enregistré 22 577 nouveaux habitants, dont 16 709 (soit 12,6 pour cent de la population totale) sont de nouveaux arrivants de l’étranger. Mais en même temps, 15 315 personnes ont déménagé : 8 881 se sont installés ailleurs dans le pays, 5 890 ont quitté le territoire. Ce sont donc quelque 38 000 personnes, soit 28,5 pour cent de la population de la capitale, qui ont bougé en 2022, alors que le nombre global des habitants n’a augmenté « que » de 3,2 pour cent. Que le taux d’inscriptions des résidents étrangers aux élections communales ne dépasse pas les dix pour cent dans la Ville fin février 2023 ne devrait guère étonner. Cette fluidité démographique et ses conséquences montrent que le droit de vote des étrangers, même étendu aux législatives, n’est pas, à lui tout seul, la panacée au déficit démocratique du pays, faute de liens plus profonds entre la grande majorité parmi eux et l’État luxembourgeois. Une lecture attentive des apps de voisinage comme Hoplr et de textes significatifs issus de de ce

que Benjamin George Coles a appelé dans un récent essai au Land l’«international community» révèlent des représentations à mille lieues de l’habitus politique luxembourgeois. Le rapport entre offre politique et demande citoyenne, entre partis et société, entre État et population est donc foncièrement marqué par l’incertitude, quel que soit le bout par lequel on l’aborde. Le seul point d’ancrage solide pour les acteurs de la gouvernance, ce sont les exigences de l’économie. Elles se traduisent par les exonérations exorbitantes pour des personne aux qualifications dites « rares » et par les grands arbitrages sociaux de la Tripartite. Les arrangements qui sont trouvés dans cet huis-clos ne relèvent le plus souvent pas à proprement dire de processus démocratiques, mais d’arrangement néo-corporatistes. Si ceuxci ont des implications législatives, la Chambre est censée s’y plier sans faire trop de vagues. Ce n’est donc guère étonnant que les rapports entre la population résidente et active (frontaliers compris), les dirigeants politiques et d’autres acteurs de la gouvernance du pays soient devenus compliqués, paradoxaux, sinon erratiques. On constate cette désorientation dans la manière que le gouvernement aborde les problèmes structurels auxquels le pays fait face et qui sont tous liés. Les logements font défaut, mais leur production reste systématiquement en-deçà de la demande. La nouvelle loi sur les baux et loyers était supposée contribuer à freiner la hausse des loyers sur le marché privé, elle les rendra finalement encore plus chers. Le pouvoir d’achat des salariés diminue malgré l’indexation des salaires. L’adaptation à l’inflation du barème de l’impôt sur le revenu n’est abordée qu’avec une très grande circonspection. La pauvreté s’étend. Le nombre des personnes, y compris des milliers de nationaux, qui quittent le pays pour des raisons matérielles, augmente. L’aménagement du territoire est un enjeu majeur, mais il n’avance qu’à très petits pas, avec des exercices de participation illisibles. La même chose vaut pour les mesures à prendre dans la lutte contre le changement climatique. Les transports publics sont devenus gratuits, mais la congestion générale sur les routes et les rails est quotidienne. Le gouvernement et les communes, conscients du problème démocratique auquel le pays fait face, n’arrivent pas à trouver le ton juste pour créer des liens qui renforcent la participation des étrangers aux élections communales. La démographie continuera à s’emballer, alimentée par l’immigration souhaitée, illégale ou due aux crises géopolitiques, le climat à se dégrader. Ce qui frappe sur ces dossiers cruciaux c’est la platitude discursive et pratique des gouvernants face aux évidences, leur réticence à prendre le risque de proposer des décisions structurelles et leur penchant à perpétuer l’habitus de gouverner à vue par secteurs presqu’étanches tout en procrastinant. Que les fusibles aient dans un tel contexte sauté tout à fait civilement chez le statisticien en chef et le sondeur médiatique n’est donc qu’un des symptômes de la fracture épistémique et du désarroi chez les acteurs de la gouvernance. Paralysés par le fait de ne plus savoir à qui ils s’adressent, conscients du fait qu’un nombre croissant de citoyens, nationaux ou non, n’ont que des liens peu informés, distants, voire hostiles avec l’État et la chose politique luxembourgeoise, les politiques ne savent plus quelles orientations futures sur les grandes questions soumettre à ces citoyens qui leur échappent. Pétrifiée dans ses rites, joutes et représentations, en décalage avec sa population, la démocratie grand-ducale est en grande peine.

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Lucile Matter


T H E AT E R

Matrojschka Als „unermüdlich provokant“ wurde das Stück The Writer der britischen Dramaturgin Ella Hickson von einem Theaterkritiker beschrieben, als es 2018 in London Premiere feierte. Ein kleiner Vorgeschmack aus einer Szene zwischen einer jungen Frau und einem Theaterregisseur: „I wanted to get that job because I was talented, not because I was f***able,“ she says. “You can be both,” he insists. Tatsächlich nimmt Hickson in ihrem Stück die Beziehungen zwischen Mann und Frau ins Visier, de- und rekonstruiert diese im Kontext gegenwärtiger Debatten um Autonomie und Selbstermächtigung – mit einem besonderen Fokus auf die Probleme, die sich in den Strukturen des Theaterbereichs stellen. Dabei folgt Hicksons Stück keinem traditionellem Narrativ, sondern lässt experimentell Szenen ineinander greifen wie Matrjoschka. Es geht um Form, und wie über ebenjene diskutiert wird. Die Performerin Claire Thill hat sich des Stückes für die hiesige Bühne angenommen und führt Regie. „Als Schriftstellerin habe ich die Art und Weise, wie man sich

dem Theaterbusiness anpassen muss, und wie Kunst und Geld darin funktionieren, selbst erlebt“, sagt sie im Gespräch mit dem Land. Sie sieht das Theater auch als Weg, politische Fragen zu stellen, und diagnostiziert trotz des großen Impakts, den Metoo auf die Szene hatte, weiterhin unterschwellige Probleme. Zum ersten Mal wurde für The Writer hierzulande mit einem sogenannten Intimacy Coach gearbeitet, der bei Sexszenen anwesend ist und die Schauspieler/innen begleitet. „Am Theater ist man in einer Optik des Gefallens zwischen den Schauspieler/innen und dem Regisseur, zwischen Letzterem und dem Publikum – da kann man in eine Position rutschen, in der man Dinge tut, die man nicht will“, meint Claire Thill. Deswegen sei die Anwesenheit einer neutralen, außenstehenden Person bei solch delikaten Szenen wichtig. Es spielen Jenny Beacraft, Céline Camara, Philipp Alfons Heitmann, Daron Yates. Premiere ist am 18. März im Kapuzinertheater. (Foto: Olivier Halmes) sp

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K U LT U R

17.03.2023

L A N D

A RT

B U C H

Lucile Matter hat ihren Abschluss an der Ecole Superieure de l’Art in Lothringen gemacht, in Grafikdesign und Kunst. Als sie anfängt in einem Luxemburger Designstudio zu arbeiten, entdeckt sie die Liebe zur digitalen Illustration, die sie seit geraumer Zeit als Selbstständige betreibt. Inspiriert ist sie dabei von Reisen, Film, Musik und Geschichte. sp

K U N S T

Stillleben Für die Künstlerseite dieser Nummer hat die Illustratorin Lucile Matter sich in ihre Kindheit zurückversetzt. Die gebürtige Französin erinnert sich für das gleichnamige Werk an Germigney, ein kleines Dorf im Jura, in dem ihre Familie regelmäßig Zeit verbrachte. Drei Bauernfamilien gab es damals, heute ist das Dorf ausgestorben, allein die Geschichten bleiben. Im idyllischen Stillleben auf Seite 13 entdecken wir eine Alltagsszene. In der Küche Matters Großmutter, das einzig geheizte Zimmer des Hauses, in dem ganze Nachmittage verbracht wurden, stand zur Kaffeezeit stets eine Tarte auf dem Tisch – neben Blumen und Kreuzworträtseln.

Tablo

Nachwuchspreis Ein leichter Neoneinschlag ist auf den Bildern des jungen Künstlers Raphael Tanios zu erkennen. Aber nicht um Lebensfreude oder Überdrehtheit zu vermitteln. Flankiert wird der Farbenmix nämlich von dunkleren Tönen und Motiven – ein Mann, eine Pflanze, eine Katze – die abgeschlagen wirken. Omega, Delat, Sigme Lunatum – so heißt das Ölgemälde-Triptychon, das nun vom Cercle Artistique de Luxembourg (CAL) prämiert wurde. Der junge Künstler lebt und arbeitet derweil in Luxemburg, hat sich allerdings zuvor in Brüssel während eines Masters auf plastische Kunst und Öl-Malerei spezialisiert. Seine Gemälde sind neben denen von 18 weiteren Künstlern bis diesen Sonntag im Tramsschapp ausgestellt. Das CAL unterstützt Raphael Tanios nicht nur mit einer Ausstellung, sondern hat ihm zusätzlich einen Umschlag mit 1 000 Euro überreicht. sm

Kaploun. Déi hunn och ferm zu mengem Anti-Autoritarismus bäigedroen, mee dat zielen ech eng aner Kéier.“ Christian Kmiotek könnte für Heiterkeit sorgen oder für einen Abend, der in einer belanglosen Nabelschau endet.. sm

KO N T ROV E R S E

Ordnung

Chronologie

Christian Kmiotek, Sozialpädagoge, grüner Politiker und Präsdient der „Lëtzebuerger Theaterfederatioun“, lädt diesen Samstag zu seiner OneMan-Show ein. In der Escher Kulturfabrik will er sich an mehr oder weniger brenzlige Themen wagen: „Vum Alginn a vum Schwäerme vu fréier, iwwert den SUV an de Recycling, vu Verschwörungstheorien a bronge Gesellen, Dommheet an Nationalismus, bis zum alldeegleche Wansinn an der Famill an um Büro.“ Dieses Potpourri seziert er ebenfalls in seinem neuen Buch „Uerdnung muss sinn. De Kmio spréngt aus der Këscht“ (Capybarabooks). Wie humorvoll der Abend wird, hängt wohl von der Kunstfertigkeit des Vortragenden ab. Denn am Samstag werden die Anwesenden Sätze wie diese hören: „Ech hunn e gesond Mësstraue géint Autoritéiten. Kee Wonner, wann een an de 70er Joren an der Pubertéit war. Ech schwätzen hei elo net vun der Mutter Oberin, der Joffer, dem Schoulmeeschter oder dem Här

Nach dem Erscheinen des Artikels Femme de combat (d’Land, 10.03.2023), meldet sich im Fall Al Assal/Faltz die Produktionsgesellschaft Deal Productions zu Wort. Zur Erinnerung : Mary Faltz, Buchautorin und Forscherin, wirft ihrem Bruder, dem Regisseur Adolf Al Assal, eine Retraumatisierung vor. Grund hierfür ist das Casting des gemeinsamen Vaters in Al Assals Spielfilm Sawah. Der Vater Newgeny Al Assal hat eine Haftstrafe für sexuellen Missbrauch an seiner Tochter Mary Faltz verbüßt und kommt in Sawah in einer Nebenrolle vor. „Adolf El Assal nous a proposé d’engager son père, selon ses dires le casting idéal pour ce rôle, d’un côté par ses origines égyptiennes, son âge et sa formation de pharmacien, et de l’autre parce qu’il lui aurait servi d’inspiration précisément pour ce personnage. Nous soulignons que cette proposition nous a été soumise avant le début du tournage et en dehors de toute urgence de recrutement“, schreiben

die Produzenten, die Sawah mitfinanziert haben. Es folgen die Daten des Castings und der Unterschrift des Arbeitsvertrages für die Nebenrolle, die allesamt vor Drehbeginn liegen. All das widerspricht den Aussagen des Regisseurs. In einer Stellungnahme hatte Adolf Al Assal geschrieben, die Entscheidung, seinen Vater in dieser Rolle zu besetzen, sei unter großem Zeitdruck und während des Drehs gefasst worden. Die Produktionsfirma habe von der verbüßten Strafe nichts gewusst, schreibt Deal Productions. Und weiter: „Il faut souligner qu’il aurait été plus économique pour la production d’employer un acteur local sur place. Cependant, vue l’importance pour Adolf El Assal d’avoir son père dans son film, la production a accepté de payer, en plus du travail d’acteur, le billet d’avion allerretour du Luxembourg au Caire ainsi qu’un supérieur room au Sofitel du Caire.“ Auch dass der Name des Vaters in den Hauptcredits erscheint, hätte die Produktionsfirma zu diesem Zeitpunkt akzeptiert, da es sich um ein besonderes, familiäres Anliegen des Regisseurs gehalten habe. Nun jedoch bereue man „zutiefst“ eine Filmproduktion unterstützt zu haben, deren Resultat ein Opfer sexueller Gewalttaten verletzt – eine klare Solidarisierung mit Mary Faltz. Der Filmfonds hatte im Zuge dieser Enthüllungen drei Millionen Euro Förderung für Al Assals neues Projekt Hooped pausiert. sp

K I N O

Oscars Auch wenn der luxemburgische Kurzfilm The Red Suitcase des Filmemachers Cyrus Neshvad bei den Oscars leer ausgegangen ist, darf man dieses Jahr trotzdem auf eine stärkere, wenngleich indirekte Präsenz bei den Preisvergaben houfreg sein. An Irish Goodbye des Regisseur-Duos Tom Berkeley und Ross White gewann den Kurzfilm-Oscar, ein Film, für den der Luxemburger Narayan van Maele als DOP hinter der Kamera stand. Mit sieben Oscars räumte das genrebrechende Actiondrama Everything Everywhere All At Once die meisten Statuetten ab, unter anderem für den besten Film und die beste Hauptdarstellerin (Michelle Yeoh). Auch hier gibt es hinter den Kulissen eine nationale Beteiligung durch Jeff Desom, der gemeinsam mit vier anderen die Visual Effects für den Film produzierte. Im Westen Nichts Neues von Edward Berger konnte seinerseits vier Preise mit nach Hause nehmen, unter anderem in der prestigereichen Kategorie Bester Internationaler Film. Darin spielt Luc Feit eine Nebenrolle. sp

A U SS T E L LU N G

Autosammlung Jean Birsens besitzt 23 000 Autos. Platzmangel entsteht dadurch in seiner Garage aber nicht, denn seine Autos sind nicht größer als Streichholzschachteln. Der Welt am Sonntag erzählte er

vor einem Monat von seinem ersten Matchbox-Auto, einem Rennwagen von Ford, den ihm seine Mutter ihm 1969 schenkte, als er fünf Jahre alt war. Er betrachtet ihn heute als Glücksbringer. Auf Anregung des ehemaligen Bürgermeisters Romain Osweiler, der meinte, „das musst du unbedingt der Öffentlichkeit zeigen“, eröffnete Jean Birsens ein Museum. Ausgestellt sind nun Autos, Lastwagen, Oldtimer und Busse mit der Aufschrift „Matchbox“ sowie antike Blechautos für Kinder, Mopeds und Motorräder. Der Welt am Sonntag verriet er zudem, dass Sammler die Matchbox-Autos schätzen, weil sie nah an das Original angelehnt sind und eben keine Fantasiemodelle seien. Einige Modelle wurden ihm von anderen Sammlern fürs Museum überlassen. Und auch nach der Flutkatastrophe im Sommer 2021, als 2 500 seiner Autos beschädigt wurden, erlebte das Museum solidarische Zuneigung. Die Besichtigung des Privatmuseums in dem 80-Einwohner-Dorf Hinkel bei Rosport ist nach vorheriger Anmeldung möglich. Wer eine Führung mit dem pensionierten Gerüstbauer durch das Museum macht, wie der Wort-Journalist Volker Bingenheimer, der erfährt manche Details über die Firmengeschichte. Die Tochter des Erfinders, Jack Odell, trug Würmer und Spinnen in Streichholzschachteln mit sich: Das brachte Odell auf die Idee, ein Modellauto zu bauen, das in einer „Matchbox“ Platz fand, erklärte Birsens dem Journalisten. sm


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17.03.2023

K U LT U R

FESTIVAL

Do Wild Animals Dream of Humanity? Rückblick auf die 13. Ausgabe des Luxembourg City Film Festivals Tom Dockal

Einen Blick auf das Palmarès der 13. Ausgabe des LuxFilmFests geworfen und man versteht, dass hier viele fiktive Figuren elektrische Träume haben, nicht nur jene in dem mit dem Grand Pix der Jury prämierten Film Tengo sueños eléctricos (I Have Electric Dreams) von Valentina Maurel. Nur wenige Stunden nach einer unterkühlten, mittelspannenden sogenannten Masterclass vergab Jurypräsident und zweifacher OscarGewinner Asghar Farhadi den mit 10 000 Euro dotierten Preis an den genannten Erstlingsfilm der in Costa Rica gebürtigen und in Belgien

lebenden Regisseurin. Ein alles andere als gewöhnlicher Coming-of-Age-Film, der sich in seinem Portrait einer sexuell überforderten Jugendlichen und ihrer Beziehung zu ihrem frisch getrennten und liebevoll-gewalttätigen Vater vor nichts scheut. Maurel führt zwei wunderbare Darsteller mit einer sensiblen Schauspielführung durch die Geschichte, in der oberflächlich betrachtet nicht allzu viel passiert. Beiden Figuren gibt sie antipathische Züge – vor allem der Vaterfigur –, verbietet jedoch sich und ihrer Kamera jeglichen verurteilenden Blick.

THÉ ÂTRE

Rédemption impossible

Der andere große Gewinner des Abends war der iranische Wettbewerbsbeitrag World War III von Houman Seyyedi. Während die ganze Welt gerade das Kino wieder feierte – Stichwort Oscars –, und einen kinematografischen Liebesbrief nach dem anderen verfasst (wobei Leonor Will Never Die der phillipinischen Regisseurin Martika Ramirez Escobar ein persönlicher Favorit des Fests war), schreibt Seyyedi einen Hassbrief auf ebendiese Maschinerie, die in Hollywood dafür bekannt ist, Traumstoff zu entwickeln. Es sind Albträume, wenn man dem Iraner Glauben schenken darf. In seinem Film wird aus einem armen Tagelöhner, der sich eines Tages am Set eines Film wiederfindet, um dort das Szenenbild eines KZs aufzubauen, nur wenige Tage später ganz spontan eine leitende Hauptrolle. Und welche Rolle soll er ersetzen? Die des Adolf Hitler. World War III startet wie eine bitterschwarze Komödie, die dem Zuschauer irgendwann die Gurgel durchschneidet und zu etwas ganz Anderem mutiert. Ein einzigartiger Kinoentwurf, bei dem das Kino nicht allzu gut davonkommt, und auch die Menschlichkeit dabei auf der Strecke bleibt. World War III erhielt nicht nur den Preis der FIPRESCI-Kritik, sondern ganz überraschend auch den Young Jury Preis.

Das mit luxemburgischen Geldern unterstützte Kino konnte am Samstag mitfeiern. Totem konnte ebenfalls gleich zwei Preise einheimsen: den Preis der Kinder- sowie den der Schul-Jury. Der Film erzählt die Geschichte eines Mädchens mit senegalesischen Wurzeln, die sich eines Tages auf die Suche nach ihrem Vater machen muss, in der Hoffnung, seine Abschiebung zu verhindern, in Rotterdam und mit einem übergroßen Stachelschwein im Schlepptau. Der Film, eine Tarantula-Koproduktion, wird am 29. März in den Kinos starten. Die von Iris Productions unterstützte kolumbianische Filmproduktion The Kings of the World, die eine handvoll wilde Jungs im Zentrum hat, die, wie die Regisseurin sagt, auf dem Weg zum verheißenen Land sind, erhielt den 2030 Award by Luxembourg Aid & Development. Ein wunderschönes Portrait einer vielleicht verlorenen Generation, mit zum Teil politisch agitatorischen Zügen. Anfang April wird der Film im Kontext der Festivalverlängerung LuxFilmLab gezeigt, um wenige Wochen später einen regulären Kinostart zu erhalten.

Das Regieduo hinter diesem Film, der den Doku-Preis einheimsen konnte, liefert keine Schockmomente rein der Schocks wegen, sondern hebt die ästhetische und vor allem poetische Seite des Krankenhausalltags hervor, so krude sie anfangs zu sein scheint. Wenn es im Kino um Körper geht, wie es immer wieder behauptet wird, dann arbeitet der Film diesen Aspekt aus, wie zuvor keiner. Ausser vielleicht Stan Brakhage. Der Frühling kommt erst bald, aber De Humani Corporis Fabrica ist wahrscheinlich die Kinoerfahrung des Jahres.

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Die auf den ersten Blick bestialisch anmutenden chirurgischen Eingriffe, denen man im Dokumentarfilm De Humani Corporis Fabrica Zeuge wird, sind Menschenleben-rettende.

Avec Juste la fin du monde, Myriam Muller livre un spectacle exemplaire au Centaure Godefroy Gordet

« J’ai adoré », c’est ce qu’on aura livré par trois fois, au téléphone, à une autre personne sortie de la même salle de spectacle. On pourrait s’arrêter là, mais ce serait livide face au travail lumineux qu’a fait Myriam Muller sur cette pièce majeure du répertoire de Jean-Luc Lagarce. Déjà élevée au firmament par des metteurs en scène tels que François Berreur (2007, MC2) ou Michel Raskine (2008), pour rentrer au répertoire de la Comédie-Française, puis, à un plus large public par le génie du cinéaste canadien Xavier Dolan (2016), Juste la fin du monde est un monument de la littérature dramatique, ce genre de pièces qui font l’objet de fanatisme de la part de puristes vouant culte à l’auteur jusqu’à rougir de colère dès lors qu’on en coupe une ligne, dès lors qu’on change un peu la langue ou l’univers du maître… Mais ceci ne nous intéresse pas vraiment. On aime à penser qu’un texte de théâtre doit être une pâte à modeler, évidemment en toute relativité et avec un grand respect pour celui torturé derrière les lignes couchées… Ce qui nous intéresse ici, c’est l’histoire d’une franche réussite théâtrale, en tous points, de la vision de mise en scène, jusqu’à la sobriété du décor, laissant place nette à une justesse d’interprétation parfaite et une immersion totale dans cette famille, de fait très réelle. Juste la fin du monde de Myriam Muller est l’une des plus belles pièces de cette saison théâtrale luxembourgeoise. Le talent inné au théâtre, ce truc mystique qu’on associe au don, n’existe pas. Beaucoup vous le diront, ce « talent » émane d’une synergie d’équipe, et non de l’individualité. Un spectacle se fait à plusieurs, à beaucoup même, et parfois, la combinaison prend. Comme de la chimie, de la cuisine, une savante mixologie faisant goûter bon un cocktail hors de prix, ou comme le big bang… Parfois, tous les ingrédients mêlés provoquent le merveilleux. Et bien ici, Myriam Muller (mise en scène), Eugénie Anselin, Nadine Ledru, Tristan Schotte, Isabelle Sueur, Jules Werner (interprétation), Christian Klein (scénographie et costumes), Emeric Adrian (création vidéo), Michel Zeches (création musicale), et Antoine Colla (création lumières et assistanat), ont réussi le tour de force d’un spectacle exemplaire, et ce tous ensemble. Jean-Luc Lagarce écrit Juste la fin du monde en 1990, cinq années avant de disparaitre suite aux ravages de la maladie du sida, comme une métaphore de lui face aux siens. Ainsi, Louis, personnage central de la pièce pourrait tant ressembler au dramaturge, lui qui se savait déjà séropositif. Pourtant, il livre là un récit bien plus complexe, celui du retour du « fils prodigue » chez lui. Un sujet déjà abordé par Lagarce auparavant qu’il manie ici par différentes paraboles bibliques entre celle de l’enfant prodigue, mais aussi le mythe de Caïn et d’Abel de la Genèse.

Louis – Tristan Schotte, éclatant de justesse – est un écrivain encensé. De retour dans sa famille des années après avoir quitté le cocon, il est attendu par sa mère – Nadine Ledru, émouvante –, son frère Antoine – Jules Werner, si vrai –, sa belle-sœur Catherine – Isabelle Sueur, très convaincante –, et sa sœur Suzanne – Eugénie Anselin, parfaite –. Là, il reçoit l’accueil qu’il redoutait. L’absence de Louis aura semble-t-il créé tous les maux de ceux de cette famille… Son frère le jalouse plus que jamais, leur complicité évanouie, les souvenirs envers sa sœur se sont perdus, elle qui rêve de cet amour fraternel, sa mère poursuit de le préférer tirant vers l’obsession, quand Catherine tente de jouer les médiatrices dans une colère contenue vis-à-vis de lui. Personne ne sait pourquoi le premier fils est de retour, comme ça, après des années passées. Louis est là pour annoncer qu’il va mourir. Mais sous le poids des tensions familiales ravivées par sa présence, il repartira mutique, gardant son secret. Dans ce bouillon brûlant, il ne trouvera pas la sérénité qu’il cherchait avant de partir pour de bon. Dans Juste la fin du monde, on parle d’une rédemption impossible et de cette solitude qui germe quand on ne peut plus communiquer avec sa famille, quand tout rapport est vérolé par le passé, la nostalgie, le remord. Et cette impossibilité de communication est au cœur du débat dramaturgique. Les tirades s’enchaînent entre les protagonistes, qui cherchent quel temps verbal à appliquer. Des monologues viennent ponctuer les conversations comme pour s’octroyer la parole, la garder, tout en montrant qu’une phrase ne suffit plus à la compréhension. Le langage utilisé par Lagarce est d’une grande complexité mais aussi d’une grande virtuosité théâtrale, de la pensée – l’émotion presque –, à la formulation de celle-ci. Et le groupe de comédien.ne.s offre ce théâtre à la perfection. Il y a une telle maîtrise de ce langage qu’il permet l’immersion dans l’esprit de chaque personnage, s’en est bouleversant. Et puis, in fine, tout cela nous renvoie à nous-mêmes, et tendrement nous dirige vers une larme glissant doucement au sol. Muller a fait ici un travail magnifique avec son équipe dans le sens où il ne tient pas à une débauche d’effets, de moyens techniques, de gigantisme scénographique, mais plutôt à une vraie expertise textuelle du langage Lagarcien. Tous et toutes en scène et hors scène ont été au plus juste de ce qu’il fallait faire de cette histoire. Juste la fin du monde par le décidément splendide Centaure, prouve que le théâtre vient aussi du texte, et surtout de la passion mis en œuvre pour le faire entendre.

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15.07.2022 21.05.2023 Entrée gratuite

Musée Dräi Eechelen 5, Park Dräi Eechelen L-1499 Luxembourg www.m3e.lu @m3eechelen


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17.03.2023

MUSIQUE

Confrontation Est-Ouest L’OPL s’est attaqué à Debussy et Tchaïkovski via de Falla José Voss OPL

On a beau l’avoir écoutée et réécoutée au disque, à la radio, au concert, décryptée et disséquée, la musique du Prélude à l’après-midi d’un faune, illustration sonore très libre du beau poème de Mallarmé, semble toujours venue d’ailleurs. Œuvre prophétique, en ce qu’elle brise les moules classiques, créant ainsi une forme fluide, qui s’invente au fur et à mesure de son développement. Fort d’une direction féline, Gustavo Gimeno, au pupitre de l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, s’y est attaqué, en guise d’ouverture de la soirée du 10 mars dernier, et, d’entrée, il s’y est révélé coloriste inspiré, pour évoquer les langueurs du faune debussyste, affolé par les nymphes, à telles enseignes que le poète lui-même aurait approuvé cet estompage sensuel.

Un engagement qui force le respect et justifie amplement le tonnerre d’applaudissements final

et tout en contrastes. Symphonie qui possède cette plénitude dont dépend son inéluctabilité. Bouleversante méditation d’un homme sur le Destin, « confession musicale », de l’aveu même du compositeur, ce chef-d’œuvre absolu, témoignage à fleur de nerfs d’un lyrisme à la fois exaltant et déchirant, représente non seulement la quintessence de l’art tchaïkovskien, mais un condensé de l’âme russe. Russe, ce psychodrame sonore l’est, en effet, par ses harmonies brutes de décoffrage, ses rythmes décapants, ses couleurs extrêmes, ses sautes d’humeur déton(n)antes, allant du désespoir le plus noir à l’exubérance la plus débridée.

Belle flûte solo, velouté des cordes, justesse des cors, timbres exquis, agogique raffinée : bref, la pâte impressionniste « prend », grâce à un équilibre optimal entre sensibilité et transparence, entre intensité et intériorité. L’exécution dégage une séduction à laquelle la grande salle philharmonique, comme subjuguée, ne demande qu’à succomber. Tous les instrumentistes méritent des louanges, avec une mention spéciale pour la première flûte (Markus Brönnimann), frémissante de lumière diaphane, et dont la merveilleuse sonorité crée d’emblée un climat de sensualité envoûtante. Mais l’attrait essentiel de ce concert était la présence du pianiste ibérique au tempérament de feu, Javier Perianes, joker des Nuits dans les jardins d’Espagne de son compatriote Manuel de Falla, et ce, même si le piano n’y joue pas le rôle de la grande vedette qui veut s’imposer. Il ne s’oppose pas, en effet, à l’orchestre, qui plante un décor luxuriant et enivrant, diffusant des fragrances capiteuses ; il ne lui tient pas la dragée haute ; mais il se contente de l’accompagner, à la faveur d’une synergie où l’un et l’autre sont fondus dans un tout harmonieux et poétique, aux magnifiques couleurs impressionnistes. Plus qu’aucune autre partition de Falla, cette musique à la fois rythmique et mystique, dont les thèmes sont basés sur

L’OPL sous la direction de Gustavo Gimeno

la musique folklorique d’Andalousie, et où la mélancolie et le mystère jouent un rôle capital, dépend beaucoup de l’interprétation qu’on en donne. Qu’à cela ne tienne ! Dès l’incipit orchestral lent, avec ses couleurs sombres figurant les sortilèges de la nuit, Gimeno, en Espagnol pur-sang, impose une ambiance chaude et sensuelle, lui qui déclare avoir « l’impression d’avoir toujours connue » cette pièce, tout en n’ayant « aucun souvenir de l’avoir entendue » (Programme, p. 28). Précédant un Rondo final aux sonorités rutilantes et scintillantes à souhait, le mouvement médian met en exergue un

piano très « liquide », illustrant parfaitement les fontaines du Generalife. C’est beau, ça plane, c’est onirique. Aussi le public n’a-t-il pas attendu le bis du soliste, « rab » d’une poésie subtile et pénétrante, pour être sous le charme d’un musicien qui ne se donne pas à moitié. Du grand art fallien ! Tricorne bas, messieurs ! À force de tresser des lauriers aux chefs-d’œuvre précédents, on en viendrait presque à oublier la Symphonie n° 5 de Tchaïkovski, avec laquelle prenait fin un concert haut en couleurs

Dans cette symphonie imposante et intimidante (elle compte parmi les plus jouées du répertoire, et elle est sans doute la meilleure du plus occidental des compositeurs russes), Gimeno n’est pas du genre à y perdre pied. Au contraire. On est proprement « soufflé » par sa science de l’orchestre, tant le Director de orquestra y apparaît comme chez lui. Autorité talentueuse, gestuelle impérieuse, énergie impétueuse, équilibre, classe, élégance et aura romantique, bref, le maestro en impose. De plus, l’enthousiasme se lit sur son visage comme, du reste, sur celui de ses musiciens, lesquels, tous pupitres confondus, font preuve d’un engagement qui force le respect et justifie amplement le tonnerre d’applaudissements qui ponctue l’accord final de la glorieuse et grandiose péroraison.

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ART CONTEMPOR AIN

La barre a la cote Acheter ou voir des maîtres de l’art minimaliste est actuellement possible. À la galerie Nosbaum Reding MB

Marianne Brausch

Carl Andre, Sol LeWitt, François Morellet, Richard Serra. Les noms des artistes dont on peut actuellement voir des œuvres à la galerie Nosbaum Reding donnent le tournis. Ils sont « les » minimalistes, « les » conceptuels. Alex Reding lui aussi, est fidèle à lui-même avec ces Jeux d’Objectivité. À l’heure où l’art peut emprunter toutes les formes et tous les chemins, voici une préférence pour la rigueur formelle dont le galeriste ne s’est jamais départi. 1W10L Tentin de Carl Andre ((1995). C’est une pièce au sol, une barre faite de fines plaques d’étain qui croise les lames de parquet, rue Wiltheim. Richard Serra, dans Untitled (JA3445), a écrasé des bâtons de peinture noire sur papier (1980-81) comme il lamine les plaques de métal de ses sculptures géantes. S’il trouve acquéreur, on recommande de mettre mieux en valeur le grain et les éclats de ce monochrome. Il est actuellement dans un mince encadrement blanc, sous verre. Le rectangle de graphite (96,6cm x127 cm), dégage davantage la force de la matière et les angles supérieurs coupés. On continue à faire le tour de la galerie pour le plaisir du regard de l’amateur d’art. Ce n’est évidemment pas le même que celui de l’acheteur potentiel. Car cette pièce de Richard Serra est la plus chère de l’ensemble.

Jeux d’Objectivité à la galerie Nosbaum Reding, est une exposition de ce qu’on appelle le second marché, où la cote de l’artiste, la mise en relation des œuvres avec d’autres pièces dans des collections privées et publiques a son importance, tout comme son positionnement dans le parcours de l’artiste. On ne sait pas de quelle collection provient le micado des 10 Lignes au Hasard de 1975 de François Morellet mais c’est la même année

que disparaissaient les Trames bleues et rouges, que l’artiste avait peintes sur les murs mitoyens mis à nu de maisons du plateau Beaubourg pour céder la Place au Centre Georges Pompidou. La rétrospective que lui a consacrée l’Institution après sa disparition en 2016, a donné un aperçu général de l’enchantement que procure un travail partant de lignes simples. C’est le cas ici aussi, voire plus, des trois fils en acrylique bleu, rouge et jaune, dans un coin entre deux parois de la galerie. Cette œuvre sans titre de 1990 de l’Américain Fred Sandback, littéralement faite de bouts de ficelle, a une extraordinaire présence physique spatiale et renvoie à la révolution plastique du Stijl et de Piet Mondrian en particulier. Nous voici en relation avec les débuts de l’histoire de l’art moderne. Sol LeWitt, avec ses Isometric Figure (Steps), deux gouaches sur papier aux couleurs jumelles inversées, s’inspire de l’architecture italienne de la Renaissance. LeWitt, installé à l’époque en Italie (1991), ne s’éloigne pourtant pas de ses célèbres sculptures « Structures », sur base du cube et du carré. Car qu’estce sinon qu’un escalier vu de côté ? Rapprocher ces deux œuvres bidimensionnelles de Sol LeWitt des fils qui évoquent un espace physique de Sandback, justifie à lui seul leur voisinage dans l’accrochage. On ne sait s’il faut évoquer la question de la restauration d’une œuvre à propos des bandes de PVC blanches collées sur vinyle jaune en guise de fond de Daniel Buren. C’est une question qui se posera à l’éventuel acheteur, c’est une préoccupation permanente

Galerie Nosbaum Reding

des musées qui conservent des œuvres démontées en stockage et qui les remontent pour une exposition. On a personnellement aimé voir qu’une œuvre vit. À commencer au moment de sa création (2004). On voit le tracé au crayon de Buren et le collage légèrement imprécis, voire un dérapage du cutter. Systématique, répété, mais décliné et « fait main » : C’est littéralement le cas aussi, pour les Empreintes de pinceau n° 50 à intervalles de 30 cm. Un moyen unique, pour une œuvre immense, celle de Niele Toroni, 85 ans aujourd’hui, dont voici deux exemples, l’un de 1997, l’autre de 2019. Il a opté dans les années 1960 pour « la partie poilue du pinceau qui appliquée sur la surface y laisse son empreinte. Sans dévier depuis. Si donc les maîtres minimalistes sont à la portée de quelques bourses seu-

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lement, elle sont actuellement à voir sans restrictions à la galerie Nosbaum Reding. Dont Stander de Peter Halley, auquel le Mudam consacrera prochainement une rétrospective.

Jeux d’Objectivité, Carl Andre, Daniel Buren, Alan Charlton, Günther Förg, Peter Halley, Sol LeWitt, Imy Knoebel Robert Mangold, François Morellet, Fred Sandback, Sean Scully, Richard Serra, Niele Torroni, est à voir à la galerie Nosbaum Reding, 2 rue Wiltheim, Luxembourg-ville jusqu’au 6 mai prochain, du mercredi au samedi de 10h00 à 18h00.


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THE ATRE

Enfermés dans un univers illusoire Josée Zeimes

Les personnages, des « ex » en majorité, tel Mars Dondelinger, ex-politicien – Marc Baum en désillusionné-modèle ou Will Elvinger, ex-étudiant en droit – excellent Philippe Thelen, qui de personnage torturé se transforme, à l’aide des maquilleurs Joël Seiller et Meva Zabun, en jeune homme ultra-soigné, pour sortir de son quotidien, vivotent au bistrot, collés à leur chaise, souvent endormis, en attendant un réveil prometteur. Tous guettent l’arrivée de Théo, représentant commercial – François Camus, vif, très alerte – qui procure de l’animation et est attendu pour fêter avec tous l’anniversaire du patron. Il anime, il entraîne et offre des tournées mais lui ne boit pas. Un tournant s’annonce. Théo tourbillonne de l’un à l’autre et veut leur ouvrir les yeux : il dit aux habitués qu’ils ne veulent pas sortir, sous prétexte des guerres à l’extérieur. Il met à nu leurs petits mensonges et les confronte à la vérité. Ils ont peur de se regarder en face, d’interrompre le rythme de leur vie quotidienne. Il faut cesser de boire et sortir. Il sait aussi que, dépourvus de leurs illusions, ils vont revenir tous mais connaissent alors la vérité. Après leur retour Théo se perd un peu dans ses versions concernant sa propre vie. Il est finalement déclaré fou par ses copains qui reprennent leurs habitudes, même s’ils semblent très agités au point que des querelles éclatent souvent.

Dehors, la crise, la guerre, le chaos, dont on veut se protéger ; dedans, à l’intérieur d’un café, un univers « construit », un abri, un « Luxembourg en miniature »

Scène de Café Terminus, à voir au TNL

avec les tables et chaises de bistro et l’espace-bar, qui baigne tantôt dans une douce lumière tantôt dans un éclairage plus cru (responsable Daniel Sestak) et les premières rangées de l’espace public, ce qui suggère une certaine complicité entre la scène et le public.

João Freitas INTO THE OPEN

Pour impliquer davantage le public dans la vie du café, la scénographe Jasna Bosnjak (qui signe aussi les costumes) abolit le quatrième mur, en faisant se rejoindre sur un même plan la scène,

Une séquence-clé et très belle, mise en évidence par le metteur en scène, est celle du départ du patron du café ; guidé par Théo, il ose faire le grand pas, sortir dehors, dans l’inconnu : Hary Hopp, Marco Lorenzini, à la présence de scène marquante, majestueux dans sa tenue, mais au pas hésitant, fragilisé au point de transmettre sa fragilité au public. Suivi des regards des habitués du café, Hary est parti. Théo prédit que le patron va revenir. Il revient, reste d’abord sous le choc de son expérience, puis revient à ses croyances d’avant, mais l’alcool n’a plus le même goût.

noms cités s’ajoutent Félix Adams, Esther Gaspart-Michels, Maria Gräfe, Nora Koenig, Hana Sofia Lopes, Adrien Papritz), de rendre visible, avec l’aide du dramaturge Florian Hirsch, le fil conducteur, la lutte pour survivre en temps de crise au Luxembourg avec des allusions tantôt pointues, tantôt ironiques avec un brin de poésie. Pris dans le dédale des vécus des personnages, les spectateurs pataugent parfois pour démêler les fils. L’importance donnée à la musique et aux chansons populaires aide à recréer un ensemble. Café Terminus, un nom courant mais aussi prémonitoire, qui désigne la dernière étape avant la fin, s’avère être un spectacle à voir.

Au metteur en scène Frank Hoffmann incombe la coordination de l’équipe, d’aider à accentuer la personnalité de chaque personnage (aux

à partir du SCHOLTUS 13 mai 2020 NECKEL

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Julie Wagener Spheres of Silence

MICHEL MAZZONI FLAT CUTS 18.01.2020 — 23.02.2020

ouverte du mercredi au NOIRE dimanche de 15h00 à 19h00 AExposition BORD…EN BORD DE MER

25.02.2023 - 16.04.2023

Vernissage le 18 janvier 2020 à partir de 11h30 au centre d’art Nei Liicht, Dudelange Exposition ouverte du mercredi au dimanche de 15h00 à 19h00

Expositions ouvertes du mercredi au dimanche de 15h00 à 19h00 www.galeries-dudelange.lu

Prochaines représentations au TNL les 23, 24 et 25 mars à 20.00 (t. 47 08 951) et au Centre des Arts Pluriels Ettelbrück les 12 et 13 mai 2023.€

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réalisation : Bunker palace.com

Dehors, la crise, la guerre, le chaos, dont on veut se protéger, s’éloigner ; dedans, à l’intérieur d’un café, un univers « construit », un abri, un « Luxembourg en miniature », où règnent protection et préservation des crises et des guerres. Là, aux rythmes variés de la musique live de Serge Tonnar, initiateur du Bopebistro, dans le rôle d’un ex-musicien, et de René Nuss, en triste musicien muet, se joue le quotidien d’existences brisées. À l’intérieur du café, dont le patron a interdit l’usage des portables et le recours aux médias modernes, on boit à volonté, l’alcool coule à flots et fait naître des illusions : sortir du huis clos demain, s’en sortir, trouver du travail, reprendre un rôle.

Bohumil Kostohryz

Frank Hoffmann met en scène une pièce en luxembourgeois (mêlé à des répliques en français, en allemand, en anglais) avec dix comédiens et deux musiciens, qui met en lumière la vie, dans un futur proche, en 2039, dans un bistrot au Luxembourg, un refuge pour des existences vivant en marge de la société. La pièce se base sur des motifs du texte d’Eugene O’Neill The Iceman Cometh (Le marchand de glaces est passé, 1939). Une création, qui suscite l’ironie, mêlée à une note poétique, qui se présente comme un reflet et un contrepoint de la société luxembourgeoise bien préservée, et embarque le spectateur dans un univers curieux, décadent. Une expérience théâtrale réussie.

07/05/2020 15:45

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17.03.2023

FILMS MADE IN LUXEMBOURG

Die Wahrheit ist dem Menschen zumutbar Martin Theobald

Amour fou

von Beginn an etwas Toxisches zu. Schon am ersten Abend ermahnt Frisch die erfolgreiche Lyrikerin, dass sie zu viel rauche. Als Bachmann befremdet reagiert, versucht er sich zu rechtfertigen. Die Männer würden Frauen doch immer nur beschützen wollen. Eigentlich verwunderlich, dass es trotz der grundverschiedenen Vorstellungen des Verhältnisses von Mann und Frau dennoch zwischen den beiden Literaten funkte. Vielleicht liegt aber auch gerade darin die Reibung, die immer zwischen ihnen bestand. Denn während Frisch mehrmals vergeblich um Bachmanns Hand anhielt, war die Österreicherin der Ansicht, dass die Ehe für eine Frau, die arbeitet, denkt und sich verwirklichen will, „eine ganz unmögliche Institution“ sei. Vicky Krieps als Ingeborg Bachmann

Es gibt vermutlich keine Beziehung, die die Literaturwelt bis heute so sehr fasziniert wie die von Ingeborg Bachmann und Max Frisch. Unzählige Artikel, einige Bücher und zuletzt der Briefwechsel zwischen der österreichischen Schriftstellerin und dem Schweizer Autor sind ihr gewidmet – oder wärmen diese wieder auf. Nun kommt Margarethe von Trottas Film Ingeborg Bachmann – Reise in die Wüste hinzu, der sich mit den Jahren dieser komplizierten Beziehung auseinandersetzt. Und bereits mit dem Eingangsmotiv gelingt es der Regisseurin ihren Film auszuerzählen: „La joie venait toujours après la peine.“, zitiert Bachmann in Paris bei der ersten Begegnung mit Frisch aus Le Pont Mirabeau den französischen Dichter Apollinaire. Somit ist klar, dass es der Schmerz ist, der in dem Film den Ton angibt und aus dem heraus es sich zu bewegen gilt – wie auch immer, wohin auch immer. Dazu braucht es nicht nur als Metapher die Einöde, nichts als Leere, Wüste. Dahin reiste Bachmann mit ihrem Landsmann und Lebensabschnittsbegleiter Adolf Opel Mitte der 1960er-Jahre, wo sich die völlig erschöpfte Dichterin

Ministère de la Mobilité et des Travaux publics Administration des Bâtiments publics

Avis de marché Procédure : européenne ouverte Type de marché : Travaux Modalités d’ouverture des offres : Date: 19.04.2023 Heure : 10.00 heures Section II : Objet du marché Intitulé attribué au marché : Travaux de menuiseries intérieures métalliques en sous-sol à exécuter dans l’intérêt du Lycée technique pour professions de santé et hall des sports Logopédie à Strassen – phase 2 : Lycée. Description succincte du marché : – Portes simples et doubles métalliques standard non coupe-feu et coupefeu : 35 pcs. La durée des travaux est de 20 jours ouvrables, à débuter le 2e semestre 2023. Les travaux sont adjugés à prix unitaires. Section IV : Procédure Conditions d’obtention du cahier des charges : Les documents de soumission peuvent être retirés via le Portail des marchés publics (www.pmp.lu).

vom Kummer der Beziehung mit Max Frisch erholte. Wo sie in der Stille noch einmal zu sich finden konnte, die „natürlichen Klammern“ löste, um sich und ihr Leid in der Welt zu verlieren. Die Beziehung Bachmann-Frisch und die Erholung von ihr in der Wüste bilden die zwei Pole, zwischen denen der Film pendelt, um sie miteinander ins Verhältnis zu setzen. Dabei bleibt er eng an der Perspektive der Bachmann oder zumindest ihrer Wahrnehmung der Dinge. Die anfängliche Leidenschaft füreinander und das Interesse am Werk des anderen kippen schon bald in Eifersucht und Kontrollwahn. Die gemeinsame Zeit in Zürich wird für beide zu einer Herausforderung. Ingeborg Bachmann (Vicky Krieps) leidet am Geschrei der Tasten von Frischs Schreibmaschine und der Verschlossenheit der Schweizer; Max Frisch (Ronald Zehrfeld) bald an der Bewunderung, die andere „seinem Mädchen“ entgegenbringen. Der Beziehung zwischen der deutlich jüngeren Dichterin und dem gesetzten Dramatiker schreibt das Drehbuch

Section VI : Renseignements complémentaires Autres informations : Conditions de participation : Toutes les conditions de participation sont indiquées dans les documents de soumissions. Réception des offres : Les offres sont obligatoirement et exclusivement à remettre via le Portail des marchés publics avant la date et l’heure fixées pour l’ouverture. Conditions de participation : Capacité économique et financière : Déclaration concernant le chiffre d’affaires réalisé par l’entreprise au cours des 3 derniers exercices. Le chiffre d’affaires annuel moyen sera au minimum de 0,75 million d’euros. Date d’envoi de l’avis au Journal officiel de l’U.E. : 13.03.2023 La version intégrale de l’avis n° 2300500 peut être consultée sur www.marches-publics.lu

Der Film hat ein großes Manko, was sehr schnell offensichtlich wird: Er entstand vor dem gerade erschienen – und denselben Zeitraum abdeckenden – Briefwechsel zwischen Bachmann und Frisch – ohne, dass von Trotta diesen einsehen konnte. Genau das fällt ihm auch auf die Füße. Er macht es sich insgesamt zu einfach, wenn er Frisch als den physisch und psychisch übergriffigen Riesen darstellt, der die junge Bachmann mit allen Mitteln in seine Gewalt bekommen will. Wenn er wortwörtlich einen „Mörder“ und eine „Ermordete“ miteinander ringen lässt, wenngleich er offenlässt, ob nicht auch die Ermordeten schuldig sein könnten. Margarethe von Trotta, die sich in ihrem Werk bereits Ikonen wie Rosa Luxemburg, Hannah Arendt oder Ingmar Bergman von der allzu menschlichen Seite angenähert hat, beschreibt die Beziehung in ihrem Film als Irrtum zweier Menschen, die einander zugeneigt aneinander zugrunde gehen. Versteht man eine toxische Beziehung als unbedingten Willen, einander bestmöglich misszuverstehen, dann belegt der im November vergangenen Jahres erschienene Briefwechsel genau das. Aber er zeigt eben auch, wie inspirierend und produktiv diese Beziehung zweier Schreibender auf Augenhöhe war. Dieser Aspekt kommt hier viel zu kurz. Stattdessen beschränkt er

Ministère de la Mobilité et des Travaux publics Administration des Bâtiments publics

Avis de marché Procédure : européenne ouverte Type de marché : Travaux Modalités d’ouverture des offres : Date : 28.04.2023 Heure : 10.00 heures Section II : Objet du marché Intitulé attribué au marché : MCL11 – Travaux de parachèvement du centre de conférence dans l’intérêt de la construction de l’immeuble Jean Monnet 2 pour la Commission européenne à Luxembourg. Description succincte du marché : L’immeuble se décompose en : – Bâtiment principal de 8 étages d’environ 138 400 m² ; – Bâtiment tour de 23 étages d’environ 48 200 m² ; – Bâtiment nommé « Welcome Pavillon » d’environ 3 800 m². Les travaux du présent lot se décomposent essentiellement en la fourniture et mise en œuvre, pour le niveau rez-de-chaussée (RDC) et du niv. -1 du bâtiment principal :

Der Film macht es sich zu einfach, wenn er Frisch als den physisch und psychisch übergriffigen Riesen darstellt

sich im Bereich des Schriftstellerischen auf die Konkurrenz, etwa wenn Bachmann Frisch attestiert, Worte nicht so wichtig zu nehmen. In welchem Ausmaß sich beide gegenseitig in ihrem Schaffen befruchteten und lähmten, ist eine Frage, die die Wissenschaft bis heute nicht abschließend klären konnte. Vicky Krieps und Ronald Zehrfeld in den beiden Hauptrollen beheben diese eindimensionale Sicht auf die Beziehung nicht. Zehrfeld nimmt man den bei seinen Auftritten eher nüchtern wirkenden Schweizer mit Lokalkolorit nicht richtig ab und auch Krieps bleibt in ihrer Rolle etwas blass. An ihre eindrucksvolle Darbietung der Kaiserin Sissi in Marie Kreutzers Corsage kommt sie hier nicht heran. Nicht nur, dass auch hier der markante lokale Zungenschlag fehlt – Margarethe von Trotta meidet in ihren Ikonenverfilmungen äußere Ähnlichkeiten bewusst, wie sie in einem Interview mit dem Radiosender Deutschlandfunk Kultur erklärte, damit die Leute nicht ständig darauf achten, wann im Film die Ähnlichkeit zur echten Person besonders hoch oder niedrig ist –, sondern auch, dass die Rolle zu sehr auf die Zerbrechlichkeit angelegt ist. Die sprachliche Kraft, die in Bachmann steckte, tritt nie so richtig zutage.

– Chapes : env. 700 m² ; – Planchers techniques : env. 4 200 m² ; – Revêtements de sol sec : env. 6 700 m² ; – Enduits, plâtrerie : env. 3 400 m² ; – Peinture : env. 9 100 m² ; – Cloisons sèches : env. 11 200 m² ; – Faux plafonds : env. 2 300 m² ; – Cloisons modulaires : env. 25 m² ; – Serrurerie, métallerie, menuiserie : env. 1 000 ml ; – Portes : env. 300 pcs. La durée des travaux est de 539 jours ouvrables, à débuter au 2e semestre 2023. Les travaux sont adjugés à prix unitaires. Section IV : Procédure

Margarethe von Trottas Film ist nicht der erste, der sich Ingeborg Bachmann nähert. 2016 war die österreichische Filmemacherin Ruth Beckermann mit dem ebenso berückenden und beglückenden Film Die Geträumten über die Korrespondenz von Paul Celan und Ingeborg Bachmann in Berlin zu Gast. Ingeborg Bachmann – Reise in die Wüste ist vollkommen anders, lässt das Werk ihrer beiden Figuren nur am Rand aufschimmern und widmet sich ganz der Beziehungsebene. Doch bei allen Spannungen, die sie dabei zutage bringt, springt der Funke nicht wirklich über. Und wenn gegen Ende ins Bild gebracht wird, wie sich Ingeborg Bachmann in der (jordanischen) Wüste an allen Biedermännern rächt, „denen ich mich geopfert habe“, dann geht das zu weit. Schließlich war es Bachmann selbst, die immer streng darauf geachtet hat, dass das Private privat bleibt und sie als öffentliche Person vor allem durch die Sprache glänzt. „Ich glaube, dass alle Menschen in allen Beziehungen aneinander vorbeireden. Im Grunde ist jeder mit seinen unübersetzten Gedanken und Gefühlen allein“, zitiert der Film eine Aussage, die Bachmann in einem Interview gemacht hat. Allein fühlen sich auch Bachmann und Frisch in ihrer jeweiligen Haut – Ingeborg Bachmann an der Seite von Max Frisch in Zürich, Frisch am selben Ort, als Bachmann in ihrer Lebensstadt Rom ist. Als er sie dort versucht zu erreichen, kann sein Anruf nicht zugestellt werden. „Roma non risponde“ – Rom antwortet nicht. Ein Satz, der das komplexe Verhältnis von Ingeborg Bachmann und Max Frisch vielleicht am besten auf den Punkt bringt – zu dem es diesen Film jedoch nicht braucht.

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Ingeborg Bachmann – Reise in die Wüste. 110 Minuten. Regie: Margarethe von Trotta. Mit: Vicky Krieps, Ronald Zehrfeld, Tobias Resch, Basil Eidenbenz, Marc Limpach

fixées pour l’ouverture. Conditions de participation : Capacité économique et financière : Déclaration concernant le chiffre d’affaires réalisé par l’entreprise au cours des 3 derniers exercices. Le chiffre d’affaires annuel moyen sera au minimum de 0,75 million d’euros. Date d’envoi de l’avis au Journal officiel de l’U.E. : 16.03.2023 La version intégrale de l’avis n° 2300548 peut être consultée sur www.marches-publics.lu

Conditions d’obtention du cahier des charges : Les documents de soumission peuvent être retirés via le Portail des marchés publics (www.pmp.lu). Section VI : Renseignements complémentaires Autres informations : Conditions de participation : Toutes les conditions de participation sont indiquées dans les documents de soumissions. Réception des offres : Les offres sont obligatoirement et exclusivement à remettre via le Portail des marchés publics avant la date et l’heure

Fondé en 1954 par Carlo Hemmer, édité par Leo Kinsch de 1958 à 1983. Hebdomadaire politique, économique et culturel indépendant paraissant le vendredi. Publié par les Éditions d’Letzeburger Land s.à r.l., R.C. B 19029,N° TVA LU 12 12 40 22. La reproduction des articles et illustrations est interdite sans l’accord écrit de l’éditeur. Gérant Stephan Kinsch (48 57 57-1; land@land.lu), Rédacteur en chef Peter Feist (48 57 57-24; pfeist@land.lu), Rédaction France Clarinval (48 57 57-26; fclarinval@land.lu), Luc Laboulle (48 57 57-28; llaboulle@land.lu), Stéphanie Majerus (48 57 57 35; smajerus@land.lu), Sarah Pepin (48 57 57 36; spepin@land.lu), Pierre Sorlut (48 57 57-20; psorlut@ land.lu), Bernard Thomas (48 57 57-30; bthomas@land.lu), Mise-en-page Pierre Greiveldinger (48 57 57-34; pgreiveldinger@land.lu), Photos Sven Becker (48 57 57-36; sbecker@land.lu), Administration et publicité Zoubida Belgacem (48 57 57-32; zbelgacem@ land.lu) Édition et rédaction 59, rue Glesener L-1631 Luxembourg Courrier Boîte postale 2083, L-1020 Luxembourg Téléphone 48 57 57-1 Fax 49 63 09 E-mail land@land.lu Internet www.land.lu Twitter @Letzland Facebook d’Lëtzebuerger Land Instagram letzebuerger_land Impression offset Mediahuis Luxembourg S.A. Prix par numéro 5,00 € Abonnement annuel 180,00 € Abonnement étudiant/e 95,00 € Comptes en banque CCPLLULL : IBAN LU59 1111 0000 5656 0000, www.land.lu BILLLULL : IBAN LU29 0027 1003 6990 0000, BGLLLULL : IBAN LU32 0030 0431 7039 0000, BCEELULL : IBAN LU30 0019 1000 2939 1000, CELLLULL : IBAN LU71 0141 7162 5000 0000, BLUXLULL : IBAN LU59 0080 0484 9600 1003


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Désordres d’architecture Loïc Millot

Le cinéma et l’architecture ont ceci de commun qu’ils doivent composer avec des réalités physique, matérielle, humaine. Ce sont deux grosses machines collectives qui drainent de l’argent, du travail, tout en contribuant activement à façonner notre perception du réel. D’où cet avertissement posé en ouverture du parcours : « Fonctionnalité, stabilité, praticabilité… Plus que toute autre pratique artistique, l’architecture est gouvernée par des règles empiriques strictes et des dogmes intangibles. » Vitruve édictera en effet des lois d’airain dans son traité De architectura (-15 av. J-C), qui fera office de Bible en la matière jusqu’au XVIIIe siècle. Le premier des arts repose, selon lui, sur trois piliers, qu’il nomme solidité (firmitas), commodité (utilitas), beauté (venustas). Le parti pris fou de la manifestation nancéenne consiste au contraire à célébrer des cas ayant contrevenu à la règle (des mesures) ou à un ordre social et politique donné. Quand le plan ou un

édifice tout entier dérape, dévie, déploie fantaisie et fantasme, caprices et délices en guise de licence poétique. Quand tout semble vouloir fuir, échapper aux contingences matérielles. Ainsi des fantasmagoriques Prisons de Piranèse, dont les eaux-fortes convoquées ici proviennent des fonds du musée nancéen. On se souvient que le cinéaste Eisenstein s’en était inspiré pour concevoir le bâtiment à passerelles où les manifestants sont sévèrement réprimés au début de La Grève (1925). Au début du XVIe siècle à Florence, le Maniérisme fait la part belle aux écarts de vraisemblance et de convenance: les figures s’allongent, se déploient en volutes (Le Greco), se gonflent de muscles (Michel-Ange), autant de procédés qui trahissent le plaisir du peintre à creuser la figure de déformations plastiques. De même en architecture, où abondent des caprices de toutes sortes, depuis l’escalier périlleux de Michel-Ange pour la bibliothèque laurentienne de Florence au Parc des monstres aménagé par Vicino Orsini, seigneur de Bomarzo, dont les bizarreries constituent un défi à la symétrie, à l’harmonie, voire à la pesanteur même lorsque l’on y découvre une maison penchée. On songe alors à ce bon mot de Goethe énoncé dans son Voyage en Italie : « wohnbar, aber nicht Wohnlich » … Résolument pluridisciplinaire, le passé n’est ni figé, ni fétichisé dans un lointain inaccessible. On bondit de siècle en siècle, de medium en medium, les formes communiquant au-delà de leur stricte appartenance contextuelle. Les fantaisies architecturales du Maniérisme y rencontrent le Belge Wim Delvoye à travers l’un de ses Suppos (Karmanyaka, 2012), dont le statut hybride tient autant de la fusée, de l’arbre que de la cathédrale gothique. Nous entamons ensuite un Grand Tour (in Search of Soane, 2012) en compagnie de l’artiste

anglaise Emily Allchurch, rendue célèbre dans les années 2000 pour ses photomontages composés à partir de vues architecturales prélevées à différentes sources ; des paysages et des intérieurs étonnants émergent de ses combinaisons. Des thématiques se nouent, comme celui du mythe de Babel, prétexte à illustrer toutes sortes d’entreprises démesurées. Jacques Callot s’en inspire notamment pour réaliser L’Enfer (1612), d’après le premier livre de la Comédie de Dante, auquel succèdent la ville terrifiante de Metropolis (1927) de Fritz Lang et une série de photographies sur la « cathédrale de lumière » (Lichtdom) érigée lors des rassemblements du parti nazi. Quittons ces sinistres mises en scène du pouvoir pour pénétrer dans les espaces étranges de Maurits Cornelis Escher (Maison aux escaliers, 1951) et dans les jardins labyrinthiques et angoissants d’Alice au pays des merveilles ou de Shining (1980) de Kubrick. La dernière partie du parcours, sur le thème de la perte, rappelle à nous les vestiges de la sidérurgie au moyen des vues prises par le couple Bernd et Hilla Becher. Des cathédrales d’acier, aux lignes étonnantes, fumant encore dans des paysages de Lorraine, à Knutange comme à Longwy.

Grand Tour II par Emily Allchurch

Emily Allchurch

Le Musée des Beaux-arts de Nancy, que l’on pensait ronronnant ou tout au moins cantonné à promouvoir des figures régionales en rapport avec ses collections (Emile Friant, Prouvé, Daum…), vient de recevoir le label d’intérêt national pour l’exposition Architectures impossibles, à découvrir jusqu’au 19 mars. Ouverte sur la place Stanislas que dorent les ferronneries de Jean Lamour, l’institution dispose d’une situation rêvée en plein cœur de la capitale de l’Art Nouveau. L’architecture resplendit tant à l’extérieur que dans l’intimité du lieu, qui abrite notamment l’escalier majestueux de Jacques et Michel André, tandis que l’aménagement final du musée a été confié à Laurent Beaudoin, autre enfant du pays. Mais c’est surtout la remarquable qualité scientifique et pédagogique de la manifestation que vient récompenser le label du ministère de la Culture.

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« Architectures impossibles », Musée des Beaux-Arts de Nancy, jusqu’au 19 mars 2023

Germaine Richier et ses bronzes écorchés vifs Lucien Kayser

Vous connaissez sans doute le Centaure d’Antoine Bourdelle, bronze qui se dresse sur près de trois mètres, à l’entrée du parc de Colpach, et comme c’est de sa mort qu’il s’agit, en plus du dernier représentant de l’espèce, le soubresaut, torse bombé, tête inclinée, signifie bien plus, renvoie au destin de l’homme (artiste), à l’existence et sa lutte. La sculpture date de l’avant-première guerre mondiale. Germaine Richier, qui a travaillé dans l’atelier de Bourdelle dans les années vingt, a vécu la guerre qui allait suivre en exil en Suisse, pays de son époux, le sculpteur zurichois Bänninger, se sentant toutefois déracinée, loin de « notre pauvre France souillée et déshonorée de toutes parts ». Bourdelle avait traduit une majesté révoltée de la mort, ce n’était plus possible après 1945 ; les bronzes de Germaine Richier seront griffés, troués, déchirés. A ce sujet, on parle toujours de son art cruel, ou pour le dire avec André Pieyre de Mandiargues, « elle fait crier ce qui a passé dans ses mains ». Mais ces cris très changeants expriment, affirment l’humain, la vie.

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C I N É M A

L’exposition du Centre Pompidou à Paris, plus de soixante ans après un premier hommage, au Musée national d’art moderne de Jean Cassou, où elle était la première sculptrice exposée, elle mourra trois ans après, à l’âge de 56 ans seulement, cette nouvelle exposition, passant donc en revue un parcours somme toute très court, commence par un très large plateau de bustes, de portraits, plâtres et bronzes mêlés. La plupart du temps, s’ils s’éloignent déjà d’une représentation académique, ils tendent vers une expressivité autre, pour tel plâtre, dit Le Tatou, cela va très loin, sans visage, il s’avère du côté de l’informe, de la négation justement d’une forme solide et compacte. Autre face à face annonçant lui aussi la suite : voici Loretto, de 1934, figure d’adolescent dans un corps frêle, et en contrepoint, Torse II, de 1941, de femme cette fois-ci, fixé sur une équerre en bois qui lui sert de socle ; chose plus signifiante pour le futur, la tête est tronquée, le bras droit amputé, et à la place des jambes et des pieds, deux armatures métalliques. Une apparence inachevée, ou alors blessée, meurtrie,

c’est la première fois que l’artiste laisse visibles des éléments de l’ossature interne. Ce qui est le mieux connu dans l’art de Germaine Richier, c’est le mélange de la figure humaine et des formes de la nature, que cela remonte ou non à son enfance et sa fascination de la campagne méditerranéenne et de ses insectes, peu importe. Cette hybridation nous donne des lots de sauterelles, de mantes, voire d’araignées, et j’en passe ; il arrive aussi que les titres des sculptures renvoient simplement à des phénomènes naturels, tel l’Orage, homme au corps massif, saisi comme il semble avancer, sauvage, telle l’Ouragane, sa compagne, au visage peut-être plus serein. L’humain se souvient-il de son origine animale, ou alors les insectes, la nature en général, ont-ils pris allure anthropomorphe ? Les limites sont effacés, et le Berger des Landes semble remonter, lui, d’un temps, d’un monde lointains, animistes, chamaniques. D’où notre incompréhension, avec cette présence d’un sentiment sacré quasi continuel chez Germaine Richier, ou peut-être la raison justement, par l’absence de toute référence à telle religion stricte, du scandale suscité par le Christ qu’elle avait créé en 1950 pour l’église du plateau d’Assy. Il sera banni, traditionalisme oblige : on ne se moque pas de Dieu, il ne retrouvera sa place qu’en 1969. Il est à Beaubourg, « Christ mourant et souffrant. Absolu. Vivant. Tendu. Sec et nerveux » (Florence de Mèredieu), lui emboîte le pas pour le visiteur, s’opposant à lui par le choix d’un autre matériau que le bronze, une autre croix pour laquelle Germaine Richier a choisi en 1953 le plomb, destinée à l’église de Breteuil, avec l’intégration de verres de couleurs. Cependant, là encore, échec, la commune a refusé le projet. La sculpture est grave, la couleur est gaie…, les deux peuvent parfaitement s’accorder, dans un sens ou dans l’autre. Les halos de lumière n’entachent en rien la dignité, voire la solennelle sévérité de la croix ; en sens contraire, la sculpture qui s’est faite elle-même plus enjouée, et nous arrivons aux dernières années de la vie de l’artiste, à la dernière salle de l’exposition, prend plus d’éclat, de poids par la couleur. Et Germaine Richier s’était décidée à peindre elle-même ses sculptures, « un grand travail qui a réjoui mon coeur », comme les cinq pièces traditionnelles du jeu d’échecs passablement métamorphosées, dans la plus grande liberté. L’artiste était alors trop faible pour modeler, le pinceau avait pris la relève, des touches de couleurs vives pour d’autres, de nouveaux éblouissements.

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Land 17.03.2023 ­

Jour(s) de g(rêve) Mylène Carriere

Depuis quelques semaines, la grève s’invite de nouveau dans le paysage du pays qui en a fait sa spécialité : la France. Alors que les dommages collatéraux des grèves de notre voisin se font ressentir jusqu’au Grand-Duché, créant le chaos dans les transports et sur les routes, il y a une autre grève qui est de fait passée un peu à la trappe, ou du moins dans l’ombre de la révolte française. Une grève que nous ne souhaiterions plus jamais devoir faire, ne plus jamais devoir l’écrire dans un agenda ou recevoir des messages les plus condescendants les uns que les autres, que ce soit de l’employeur, du collègue ou de la société, pour nous souhaiter une bonne journée des femmes,

à nous les femmes. La semaine dernière a eu lieu, comme chaque année le 8 mars, la Journée Internationale des Femmes. Née au début du 20e siècle sur le continent américain et européen, jusqu’en Russie Soviétique, ce mouvement est né du milieu ouvrier et socialiste et est bel et bien un mouvement féministe (non ce n’est pas un gros mot), qui lutte pour les droits des femmes et tout particulièrement pour la fin des inégalités entre les hommes et les femmes. Même si les évolutions ont été nombreuses depuis 1909, il existe toujours beaucoup trop d’inégalités, de violences, de traitements différents, de manque d’accès à l’éducation, la santé, etc. On l’a vu les derniers mois, emporter par une crise sanitaire, économique, identitaire, les droits des femmes sont les premiers à reculer. Evidemment, le recul sur le droit constitutionnel à l’avortement aux Etats-Unis ou le retour de l’interdiction aux femmes d’accéder aux études, imposée par les Talibans en Afghanistan, nous font penser à Simone de Beauvoir et sa célèbre citation, issue de son ouvrage Le Deuxième sexe » en 1949 : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant ». Depuis son ouvrage en 1949, il est affligeant, même si des évolutions notables ont eu lieu, de constater que le sexe féminin est encore le deuxième sexe, qu’il est toujours traité, par les sociologues et spécialistes des genres comme une minorité. Une minorité qui représente la moitié de la population mondiale, participant également à l’économie et à la vie en société, une minorité qui vit en moyenne cinq à

Patrick Galbats

dix ans de plus que la majorité, une minorité qui est celle-ci bien visible, puisque leur corps est en permanence exploité et exposé au monde. Il faut tout de même noter un grand nombre d’avancées dans les droits, l’égalité, mais aussi la lutte qui n’est plus aujourd’hui qu’une simple histoire de « bonnes femmes » mais qui est une lutte que nous devons mener ensemble, toutes les minorités et majorités inclus. Il y a eu des avancées significatives ces 114 années (oui ça fait plus d’un siècle), la plus ironique mais symbolique est qu’enfin les publicités pour les protections hygiéniques utilisent un semblant de rouge (rosé) pour illustrer les menstruations et plus bleu. C’est peut-être un détail, mais en terme de représentation, c’est beaucoup. Ouvrir la discussion, honnêtement, sans non-dits, c’est ce que le terme « grêve » utilisé par CID Fraen an Gender veut dire. Il ne s’agit pas seulement d’une grève qui, au sens stricte et professionnel, est une cessation collective et concertée du travail afin de contraindre l’employeur ou l’Etat (dans le cas français) à la négociation. Il ne s’agit pas ici de négociation, ni de contrainte, il n’y a pas de négociation possible quand il s’agit de justice sociale. La g(rêve) est devenue cette année une marche féministe dans la terminologie des organisateurs, non pas que le rêve soit abandonné, mais parce que le rêve a plus à voir avec l’imaginaire qu’avec la réalité. Les luttes, que ce soit pour les retraites, pour les acquis sociaux, pour une justice sociale pour tous, ne sont pas des chimères ou des fantasmes de société, ni des caprices, comme certains voudraient l’entendre et le dire, les grèves ou g(rêves) sont des outils puissants pour les citoyens pour prendre le contrôle sur leurs destinées, sur le vivre-ensemble, sur la société de demain. Les femmes et les hommes ont marché de nouveau le 8 mars dernier, pour demander, en cette période électorale que la question des genres et de l’égalité soit inclus dans toutes les politiques du pays, quel que soit le bord, pour un avenir durable. Les hommes et les femmes continueront de marcher, tant qu’il le faudra et tant que le régime politique le permettra.

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Les hommes et les femmes continueront de marcher, tant qu’il le faudra

Stil DA S

L E B E N D I G E

Piep, piep Dieses Jahr verbuchte natur&ëmwelt eine Rekordbeteiligung an der Wantervullenzielung. 922 Freiwillige zählten während einer Stunde Vögel in ihrem Garten oder auf ihrem Balkon. Das Resultat: Insgesamt 33 881 Vögel wurden gemeldet. Dabei war der gesellige Star am häufigsten dokumentiert worden, und nicht mehr der Hausspatz wie vor einem Jahr. An den meisten Zählstandorten (86 Prozent)

wurde jedoch wie letztes Jahr die Kohlmeiste gesichtet. Dicht gefolgt von der Amsel, die in 85 Prozent der Gärten beobachtet wurde. Pro Zählstelle wurden im Schnitt etwa 37 Vögel registriert. Die Wantervullenzielung soll eine Einschätzung über die Bestände in Siedlungsräumen ermöglichen. Gegenüber RTL berichtet die Biologin Lieke Mevis, man stelle im urbanen Raum einen Rückgang von 30-50 Prozent des Haussperlings fest. „De Vulle kann een am Wanter awer ënnert d’Äerm gräifen“, meint die Biologin, und zwar indem man Futterbehälter bereitstellt. Natur&ëmwelt rät darüber hinaus, für die bevorstehende Brutsaison Nistgelegenheiten an Häusern und Gärten aufzuhängen. Um gegen die Turteltauben-Jagd anzukämpfen, erkor die Umweltorganisation Anfang März die Turteltaube

zum Vogel des Jahres. Das im Mittelmeerraum praktizierte Hobby kostet jedes Jahr zwischen 1,4 und 2 Millionen Turteltauben das Leben. Wer beeindruckende Nahaufnahmen von Eisvögeln, Fischadlern, dem Panewippchen und vielen anderen sehen will, der kann das Instagramprofil wildwithsoren aufrufen. Hier lädt der natur&ëmwelt Mitarbeiter Sören Salvatore regelmäßig Aufnahmen hoch. sm

S OZ I A L E

M E D I E N

Weltbekannt Einem Twitter-User war diese Woche aufgefallen, dass dem Piraten-Abgeordnete Marc Goergen auf Instagram über 11 600 Konten folgen. Das sind

zwar weniger Follower als DPPremierminister Xavier Bettel (72 900) und der Nationalspieler Gerson Rodrigues (65 000) haben, aber sieben bis acht Mal mehr als beispielsweise Vizepremierministerin Paulette Lenert (1 516), Goergens Parteikollege Sven Clement (1 431) oder EU-Kommissar Nicolas Schmit (1 261). Selbst der luxemburgische BundesligaProfi Leandro Barreiro hat nur 13 000 Follower auf Instagram. Weil in Goergens Liste zudem sehr viele Follower auftauchen, die offensichtlich keine

Luxemburger/innen sind (und deren Namen zum größten Teil mehrere aufeinanderfolgende Konsonanten enthalten) und sie wesentlich mehr Leuten followen, als sie selbst Follower haben, schloss der Twitter-User (mit dem Namen Hand Gruc Denry), Goergen habe 10 000 Profile gekauft. Gegenüber dem Land wies Goergen diese Unterstellung zurück, hatte selbst aber auch keine Erklärung dafür. Nach längeren Recherchen fanden die Social-Media Experten seiner Partei heraus, dass der Grund für die übermäßige Zahl an Followern wohl mit einer neuen Funktion bei Instagram zusammenhänge, die es erlaube, sein Konto auch außerhalb des festgelegten Targetings zu zeigen, wenn es wahrscheinlich sei, dass sich dadurch seine Performance verbessere. Künftig will Goergen aber nur noch solche Zielgruppen ansprechen, die ihm elektoral tatsächlich nutzen. Außerhalb

von Luxemburg und Europa sei das vor allem die luxemburgische Diaspora im brasilianischen Bundesstaat Santa Catarina, weiß Goergen (d’Land, 03.03.2022). ll

D E R

O RT

Gastro-Sterne Luxemburg wurde um ein Sternerestaurant reicher: Das Eden Rose in Kayl gehört nun zu den acht auserkornen. Neben dem Eden Rose tragen La Distillerie (Burglinster), Léa Linster (Frisingen), Fani (Roeser) und Guillou Campagne (Schuweiler) ein Stern im Portfolio. Daneben zählt Luxemburg-Stadt in der gleichen Kategorie das Mosconi, Ryodo und La Villa de Camille et Julien. Seit diesem Jahr darf

sich das Bazaar, das von dem LSAP-Gemeindekandidat Gabriel Boisante geführt wird, mit einem «Bib Gourmand» schmücken. Das Bib-Gourmand steht für ein hervorragendes PreisLeistungsverhältnis und wurde zuvor bereits in Luxemburg-Stadt an die Brasserie des Jardins, La Cantine du Châtelet und das Kamakura verliehen. In der oberen Liga spielt nur das Ma langue sourit aus Ötringen mit. Der Chefkoch Cyril Molard, der seinem Restaurant zwei Sterne zusicherte, serviert nur Menüs ab vier Gängen.sm


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