Kweni News Magazine Octobre 2012

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KWENI NEWS MAGAZINE OCTOBRE 2012


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Massachusetts Institute of Technology 2 KWENI NEWS MAGAZINE OCTOBRE 2012


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Meilleure Universite au monde (2012) 3 KWENI NEWS MAGAZINE OCTOBRE 2012


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KWENI INTERNATIONAL Afrique

Amerique

Europe

Asie

Boue Dominique

Kweni Inc.

Martin Tra Bi (Suede)

Tra Bi Zehe Gyslain,

01 BP 1437 San Pedro 01

3423 Orange Grove Ct.

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Mabalacat, Panpaga, Philipine

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Tel: +63 9474890962


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EDITORIAL Le Developpement est une course de relais Dans ce numero Editorial

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Education comme voie

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de sortie du peuple Education Sexuelle

T

out progrès ne s’acquiert pas de façon spontané, il nait de la somme des actions présentes. Pendant que toute l’Afrique essaie de renaitre comme le sphinx sous les cendres de son triste passé, il est nécessaire que chaque Africain comprenne

son rôle unique dans cette renaissance. Les kweni ont comme tous les autres peuples africains le devoir de contribuer au développement du continent. Cela impose à chaque kweni la responsabilité de se former pour devenir utile et à son groupe, à son pays et par exten-

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sion à toute l’Afrique. Car jusqu'à preuve du contraire l’éducation est la voie unique qui permet à tous les pays, partout dans le monde, de poser les bases de son développement.

Le quotidien des agri-

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L’éducation ce n’est pas avoir un diplôme, l’éducation c’est comprendre comment ce monde fonctionne, c’est connaitre les lois de la nature, de la science, de la médecine, de l’histoi-

culteurs de Zraluo

re, de l’économie et du commerce. On n’a pas forcement besoin d’aller à l’école pour

Style et mode

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Langue Kweni

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demeurer la victime perpétuelle, mais contribuer a faire avancer son groupe

L’éducation, un défi au

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taines choses. L’éducation nous éviterait de nous confier aux marabout, aux prophètes,

comprendre ces choses, mais quelque soit les moyens que chacun choisit, il faut que cela aboutisse à la compréhension claire des facteurs qui influence son existence afin de ne pas

développement

Il y a bien de tragédies que nous éviterions si nous comprenions les bases de ceraux vendeurs d’illusions et aux charlatans. Comprendre la cause des maladies éviteraient de les contracter ou de gaspiller le peu de ressource qu’on a auprès des marabouts encore plus ignorants sur ces maladies. Que dire de ceux qui utilisent les versets de la Bible comme des mots magiques? Connaitre la science nous permettra de développer des solutions adaptées a nos problèmes, plutôt que de demeurer des consommateurs invétérés de tout ce qui est importe de l’extérieur. La connaissance de l’histoire nous évite de répéter les erreurs du passé. Et lorsqu’on a acquit l’éducation, il faut la conserver dans les livres et l’enseigner à la génération suivante. C’est pourquoi le peuple kweni doit s’intéresser à la protection de sa culture et de son histoire. La construction d’écoles qui encouragent l’instruction serait le moteur de la connaissance et du progrès. Le développement n’est pas magique, et ne s’obtient pas par charité. D’autres ne le feront pas à notre place. Tout développement durable se fait lorsque les premiers bénéficiaires sont impliqués. Alors engageons nous tous. Dr John Tra

KWENI INTERNATIONAL 

Le but de l’organisation KWENI est la promotion de l’unité et du développement socioculturelle et économique du peuple Kweni/Gouro de la Cote D’Ivoire et de sa diaspora.

L’organisation maintient son siège à Bouaflé, en Cote D’Ivoire.

Pour toute information concernant l’organisation et les conditions d’adhésion, veuillez envoyer un email au secrétariat général, à l’adresse de Mr Brede Grohe (jesdazan@yahoo.fr)

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Johns Hopkins Hospital, Mei 6 KWENI NEWS MAGAZINE OCTOBRE 2012


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illeur Hopital aux Etats Unis 7 KWENI NEWS MAGAZINE OCTOBRE 2012


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PHYTOPLURIEL: Centre de traitement des maladies

Pourquoi se soigner aujourd'hui par les plantes? La synthèse des molécules actives, la maîtrise de la chirurgie constituent pour la science un progrès en matière de santé. Cependant, en dépit de ces immenses progrès, la santé est en crise. La pharmacologie moderne ne peut nier les propriétés thérapeutiques des plantes alors que 50% de nos médicaments actuels sont fabriqués à partir d'un modèle végétal. Cependant la reconstitution en laboratoire d'une molécule n'a jamais les mêmes effets que la plante-modèle. Complexe vivant, la plante est inimitable car le traitement par les plantes est définitif avec des effets indésirables négligeables.

Plantes ou mystère des merveilles! De grands spécialistes en la matière mènent des études prouvant que certaines plantes, bien dosées et faciles d'emploi, se montrent étonnamment efficaces dans la plupart des maux qui nous tracassent au quotidien : stress, douleurs, fatigue, troubles respiratoires et digestifs....Les plantes nous débarrasse non seulement des agents pathogènes mais également des complications secondaires qu’ils ont crée dans notre organisme parce qu’une plante peut avoir une diversité d’activités thérapeutiques.

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L'éducation comme voie de sortie du peuple Kweni

Nene Fils

L' éducation dont la signification et la portée

cultés intellectuelles et morales d'un individu.

se sont profusement élargies,est plus que jamais essentielle pour un développement authentique des hommes et des peuples. En ce qui conserne le peuple KWENI qu'en -est -il véritablement de l'instruction dans sa quête d'émergence? En quoi elle peut se constituer comme étant un gage de salut pour le peuple Gouro?

L

Les différents systèmes de pédagogie et de formation mis en place en COTE D'IVOIRE afin qu'ils deviennent des puissants léviers pour la production du capital humain dont le pays a besoin depuis l'introduction de l'école dans le pays, n'ont guère exclu le peuple KWENI et ses enfants. A l'instar de tous les ivoiriens ,ils ont bénéficié de la politique d'éducation et de formation mise en place par l'Etat. Nom-

'éducation est par excellence un moyen de

breux sont donc les cadres KWENI qui ont occupé

transmission des valeurs culturelles nationa-

des postes de responsabilités stratégiques à même

les et universelles et doit permettre d'assimi-

de susciter l'essor de notre région.

ler les compétences scientifiques et techniques sans porter atteinte aux capacités et aux valeurs des peuples. Mais elle se revèle aussi comme l'action d'éléver,d'inculquer,de former et de développer les fa11 KWENI NEWS MAGAZINE OCTOBRE 2012

Mais hélàs, force est de constater qu'aujourd'hui la léthargie dans laquelle est plongée tout le "monde kweni" partant de SINFRA à VAVOUA en passant par

OUME,BOUAFLE,GONATE,BEDIALA

pour


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arriver à ZUENOULA est sans précédent . Est-ce un

champs d'actions que les maquis de yopougon et les

aveu d'incapacité ou d'impuissance ? Nul ne saurait le

veillées funèbres de la place ficgayo. Enfin, sensibili-

dire avec exactitude. Cependant,les perspectives et

ser les populations en milieu rural sur le bien fondé

les ressources humaines de ce vaste ensemble sont

de l'éducation scolaire des enfants

réelles.

culquant à chacun et à son niveau, la nécessité de

L'éducation comme voie de sortie du peuple

se sentir fier d'être KWENI et à comprendre que le

Kweni L'éducation

apparait comme le motif fondamental

pour le salut du peuple Kweni. Autant faire se peut, il faut une nouvelle mentalité en notre sein,hommes femmes enfants, tous doivent avoir à l'idée la recherche du bien-être et du développement de toutes les régions kweni. Et pour réussir ce pari, ce brave peuple Kweni doit dans un premier temps, tuer en lui l'avarisme,l'individualisme et se mettre en adéquation avec une nouvelle vision cohérente de développement. Ensuite, prôner l'union entre tous ses fils et toutes ses filles et "dé-paralyser" les nombreuses mutuelles de développement qui très souvent n'ont de 12 KWENI NEWS MAGAZINE OCTOBRE 2012

tout en

in-

développement de la terre natale doit être un idéal commun à tous. Il est aussi impérieux pour les cadres, de taire leurs orgueils et leurs querelles politiques pour ensemble investir dans l'éducation dans cette grande région de la Marahoué par la création des écoles et collèges,des centres de formations pratiques dans les différentes villes qui la composent. L'octroi des bourses d'études aux étudiants ainsi des kits scolaires aux enfants démunis de ces contrées ,serait évidemment un investissement capital dans cette quête de mieux être de nos régions. L'éducation comme voie de salut pour le peuple


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KWENI peut se réaliser et devenir possible si de

d'élever dans l'esprit de chaque KWENI le droit à

façon concertée et intelligente toutes les actions sus

l'éducation et à la formation de la génération actuelle

citées

réalisa-

et de des enfants ,qui somme toute , apparait comme

tion.L'éducation peut être le socle qui permettra la

l'unique alternative d'un réel essor de tout le peuple

réalisation de la vision du peuple KWENI. Elle per-

KWENI.

trouvaient

des

possibilités

de

mettra l'éclosion des citoyens capables d'impulser les changements sociaux,culturels et politiques nécessaires au développement durable de la mara-

Batissons des Ecoles

houé,des hommes et femmes hautement qualifiés qui contribueront à cet élan de modernité tant attendu. De nos jours bien que des potentialités de développement existent,le peuple KWENI fait face à de sérieuses difficultés qui tendent à le maintenir dans un état de déliquescence.Aussi est-il urgent que jamais de resserrer l'union entre les filles et les fils KWENI, de garantir et d'assurer une éducation adéquate et efficiente,source d'impulsion véritable de progrès de la région. Plus que jamais il est temps 13 KWENI NEWS MAGAZINE OCTOBRE 2012

"Au bord des mers, le long du fleuve, dans la vallée et sur les monts, bâtissons des écoles neuves pour les petits que nous aimons." Et pour bâtir maisons nouvelles jamais les maçons plus gaiement, ne sont montés sur leurs échelles et n’ont pétri plus dur ciment. Les anciens, se sentant revivre, s’écriait- car beaucoup d’entre eux n’avaient jamais lu dans un livre "Nos enfants seront plus heureux !" JEAN ARCARD, LE LIVRE DES PETITS


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L'éducation Sexuelle 15

des Enfants, Parents, Brisez le Tabou

Evelyne Holga TRA-LOU

L'éducation d'un enfant ne se limite pas à sa scolarisation ni à lui inculquer les valeurs morales et civiques, mais cela implique son éducations sexuelle. Un volet de l'éducation que peu de parents s'évertuent à donner à leur progéniture parce que ne voyant pas l'importance de cela. Alors chers parents Kweni, quand, comment et pourquoi anticiper à ce niveau de l'éducation?

D

e nos jours, les enfants ont accès à des informations qui ne sont pas ni bénéfiques ni instructives pour leur âge. Mais très souvent au nom du droit de procurer à leur progéniture, la joie et le bonheur , certains parent les laissent en contact avec des sources d'informations comme internet et des émissions de télévision.

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Mais il est demontré que ces sources ''d'infos'' ne sont

tirer . Sans toutefois oublier de leur indiquer le sexe se

pas sans effets dommageables sur ces enfants. Pour les

pratique à un certain âge et qu'il est important pour eux

mettre ainsi à l’abri de ces choses indésrables telles que

de savoir attendre au moment qu'il faut pour le pratquer.

grossesses précoces , le VIH, les IST (infections sexuel-

Tout en leur signifiant que la transformation qu'ils consta-

lement transmissibles),les avortements, etc. Il apparait

tent où constateront au niveau de leur corps est naturelle,

impérieux d'engager le dialogue avec eux. En commen-

nécessaire et obligatoire, et que cela leur procurera beau-

cant par leur parler de sexualité surtout quand on

coup bonheur où son contraire s'ils savent se servir au

constate que ces 'bébés" d'hier ne le sont plus malgré

temps convenable cette transformation de leur corps.

leurs jeunes âges et qu'ils ressemblent à des adultes.

Oui c'est important que les parents fassent le premier pas.

Et le constat est qu'en plus d'être précoce très tôt (le

Tout en leur montrant qu'avant d'être leurs parents ils

pléonasme marque ici la gravité du problème), les en-

sont avant tout leurs amis. Et Pour mieux les protéger , les

fants de nos jours paraissent plus âgés; et cet état de fait

parents nous doivent le faire, sinon ils iront chercher les

les pousse à faire ce que font les adultes.

réponses aileurs et cela n'est pas fait pour les mettre à

Le dialogue qui doit s'egager entre les enfants et leurs parents, n'est pas uniquement de leur montrer le côté

l'abri de tous dangers qui pullulent sous toutes les formes même es plus anodines.

néfaste de la chose mais des deux faces de la médaille,

N'ayons pas de honte et ne les parents ne devraient pas

c'est-à -dire leur parler aussi du plaisir que l'on peut en

être gêné dans ce domaine aussi, car les enfants ont vraiment besoin de cette éducation sexuele pour s'épanouir.

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Le quotidien des Agriculteurs De Zraluo S/P Gohitafla 19

Marcel Tra

Tra et ses cinq enfants vivent dans le village de Zraluo, à 9 kilomètres de la ville de Gohitafla, dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Il est veuf depuis peu et vient de s’installer dans son village natal sur la terre de ses ancêtres. Après avoir décidé d’abandonner l’activité de la pêche qu’il pratiquait dans la localité de Kossou,

E

n cette matinée du mois de février, où le soleil se lève plus tôt que d’habitude, Tra saute de son lit pour préparer le petit déjeuner familial. Le menu est composé de bouillie d’igname. C’est que sa famille apprécie bien le porridge au petit déjeuner, car il remplit l’estomac et permet ainsi de tenir toute la journée. Il arrive souvent qu’ils accompagnent ce menu de mets tels que le riz cuit à la vapeur « Saaha man », 19 KWENI NEWS MAGAZINE OCTOBRE 2012

le Placaly tchein (semoule de manioc de la veille) ou du manioc. Le pain étant devenu très couteux, Tra avec ses maigres moyens ne peut pas se permettre de l’acheter pour le petit déjeuner. C’est même un luxe pour la plupart des villageois. Tra fait principalement pousser de l’anacarde sur sa grande parcelle, qui est appelée par les populations de la région le « cacao » de la savane. Il a souvenance que lorsqu’il était encore jeune, les populations cultivaient davantage le café et le coton. Mais aujourd’hui ces cultures sont abandonnées par les planteurs, car n’étant plus rentable et demandent des efforts supplémentaires. La nature ayant horreur du vide, un autre produit a pris la place : l’anacarde. Principale source de revenus des populations vivant dans ces zones, la traite de noix de cajou met tout le monde en effervescence. Les cultivateurs de


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Zraluo intègrent alors un circuit économique du type occidental. Ils vendent leurs produits, et en tirent des bénéfices qu’ils utilisent à l’achat de produits manufacturés importés des pays occidentaux Cultures Traditionnelles en déclin Les travaux des champs représentaient une grande part de l'activité des paysans de Zraluo. Seuls les trois mois de la saison sèche apportent un peu de repos. La durée du temps de travail est comprise entre le lever du soleil et son coucher. Les femmes ne sont pas en marge de toutes ces activités qui rythment la vie au village. La recherche de l’eau est leur principale activité. La plupart d’entre elles descendent tous les matins et soirs dans les quelques rares points d’eau du village, qui sont aujourd’hui dans la limite de leur exploitation. Les 3000 âmes qui peuplent ce village, sont donc obligées de parcourir des dizaines de kilomètres pour avoir un point d’eau et lequel. Ces points d’eau tarissement au jour le jour au grand dam des villageois. Et c’est la croix et la bannière pour eux de se procurer le précieux liquide vital. D’autres préfèrent s’orienter vers des marigots où l’eau est abordable. Mais là encore il ya des risques de contamination car les animaux y viennent régulièrement se désaltérer.

La culture vivrière dominante est l’igname La culture de l’igname s’effectue en fonction de l’arrivée des saisons. L’igname est semée dans des buttes rondes de terre en ligne effectuées avec la daba. Les premières pluies interviennent généralement aux environs du 15 mars. Le travail de terre commence début fin décembre pour les parcelles qui n’ont pas été cultivées les années précédentes. Il s’effectue à la main avec la machette. Ce travail est effectué par les hommes. Vient ensuite le semis qui a lieu entre avril et juillet. L’organisation du semis est ainsi, l’homme fait les buttes, la femme met le morceau de tubercules sur les buttes et ce sont les enfants qui les mettent dans le trou et les rebouchent. Le

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plusieurs mois. Durant les récoltes, les agriculteurs sélectionnent les plus petits tubercules pour constituer les semences de la saison prochaine. Le Klala ou l’entraide mutuelle des cultivateurs Lorsque « Tra plonin », comme l’appellent les siens, est revenu à Zraluo, il a découvert l’existence d’un groupe d’entraide dans les travaux champêtres au sein du village appelé « klala ». Le «klala » est une sorte de petite coopérative qui consiste pour des paysans de s’entraider dans les travaux champêtres. «Aujourd’hui nous irons nettoyer dans le reste de la parcelle de plantation d’anacarde sis à semis s’effectue le plus rapidement possible ‘’Bloletchai’’, localité située à 6km d’ici. Le afin de profiter au maximum des pluies. feu de brousse est venu de manière ininterrompue pendant 8 jours le mois dernier tout Le premier binage des parcelles se passe 10- est balayé. » Confie Tah, petit paysan du vil12 jours après le semis, effectué par les lage de Duisseifla, l’un des trois villages de la hommes avec la daba. Lors de ce binage, les localité de Zraluo. « Auparavant, je cultivais deux hectares d’igagriculteurs sèment des haricots, piments, name, mais depuis 5 ans nous avons de très aubergine, gombo, tomates entre les rangs faibles précipitations » - affirme un autre paydes buttes d’ignames. Un deuxième binage se san du village. fait un mois après le premier. La récolte de l’igname arrive au mois de décembre. Les agriculteurs déterrent les ignames qui seront transportés à pied ou vélo. Si le transport est effectué à pied, toute la famille y contribuera, s'il est effectué à vélo, les hommes seuls le font. Il faut savoir qu'un quart des familles n’a pas de vélo, selon les i n f o r m a t e u r s La récolte sera stockée dans des greniers pour protéger la récolte de l’humidité et des rongeurs. L’igname pourra alors se garder 21 KWENI NEWS MAGAZINE OCTOBRE 2012


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Quant à Zamblé, un planteur de Zraluo il déclare « J’ai perdu ma récolte de noix de cajou cette année en raison des funérailles de mon père» -. Au prix de leur sang et de moult sacrifices, ils affrontent les difficultés des travaux champêtres : pluie, soleil, poussière, morsures de serpents, piqûres d'insectes, La daba et la machette sont leurs instruments principaux de Travail à Zraluo. La terre est difficile à manier. Elle demande à celui qui le travaille énormément d’efforts et de courage. La chanson permet aux Travailleurs de concentrer leurs corps, leurs membres et de demeurer vigilants du matin au soir. Elle est supposée augmenter la force et le courage des Travailleurs.

Par son travail, un kweni de Zraluo crée une valeur sociale reconnue par les membres de son groupe. Il y gagne un prestige du fait que son activité s’inscrit dans l’ordre établi. En principe à Zraluo, on partage la récolte en trois, une part pour les semences, une part pour la consommation familiale et la dernière pour la vente. Trois parts sont entreposées dans les greniers pour être protégés contre des rongeurs. Cette année, la traite était mauvaise, étant donné la chute de la demande et la dégringolade des prix d’anacarde, il est apparu que les paysans vivaient au jour le jour, sans prévoir leurs besoins, cherchant avant tout à vendre en liquidité pour se procurer des revenus monétaires quitte à s’endetter. On emprunt en argent remboursable en noix de cajou à la récolte suivante avec un très fort taux d’intérêt. Il existe un marché hebdomadaire le « Gohimlè » où les paysans peuvent regrouper leur production pour la vendre. Ce type de marché permet aux producteurs de vendre, mais aussi de trouver sur place des biens de consommation sans faire de long déplacement à Gohitafla. Les Kweni de Zraluo cultivent différentes plantes en plein champ. On trouve des parcelles d’igname, de manioc, ainsi que des parcelles d’arachide et les pistaches. L’arachide et les pistaches permettront d’obtenir des pates par écrasement pour la cuisine.

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STYLE ET MODE

Sonia Tra, top model 24 KWENI NEWS MAGAZINE OCTOBRE 2012


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Sonia Tra, top model 25 KWENI NEWS MAGAZINE OCTOBRE 2012


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Sonia Tra, top model 26 KWENI NEWS MAGAZINE OCTOBRE 2012


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STYLE ET MODE

Sonia Tra, top model 27 KWENI NEWS MAGAZINE OCTOBRE 2012


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LA LANGUE KWENI

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L’education, Un Defi au 31

Developpement de L’Afrique

Recit tiré des “aventures de Tchekroba” de John Tra L’Afrique traditionnelle ne perd dans le modernisme, et les jeunes deviennent par conséquence la source de connaissance pour les vieux. Tchekroba découvre cette Afrique qu’il ne reconnait plus.

T

chekroba marchait lentement vers Sekougare. Il était pris dans ses questions, aussi ne vit il pas venir derrière lui celui qui allait changer sa vie. Le jeune Didikan lui aussi avait emprunté le chemin des prostituées. Le vieil homme sursauta lorsque Didikan le passa. Le jeune homme le salua avec un petit sourire. - Bonjour vieux!. - Eh Didikan, comment ca va? D’ou on vient comme ça, mon petit? - Je suis allé voir un ami qui habite à Dioulabougou - Vous les enfants de maintenant, vous aimez beaucoup vous promener! - Vieux, y’a la lune, comment on va faire? Il faut en profiter. Mais dis vieux, es tu au courant de ce qui s’est passé à la mairie ce matin? - Non, mon fils, qu’est ce qui s’est passé? - Vieux, c’est le maire qui a giflé le chef du quartier Bromacoté” 31 KWENI NEWS MAGAZINE OCTOBRE 2012

- Eh mon Dieu! Pourquoi gifler un vieux papa comme celui ci? Comment peut il gifler quelqu’un qui peut être même son grand papa? - Vieux, je te dis que ces gens là lorsqu’ils savent lire et écrire, ils croient qu’ils sont sortis des cuisses de Jupiter. Pourtant la politesse est la vertu des grands. C’est ce que vous nous avez toujours appris, non? Il faut quand même respecter l’âge non? Etre maire ne lui donne pas l’autorité de gifler à sa guise qui il veut. Didikan s’enflammait. - Didikan, tu as raison, ces messieurs là vont nous tuer dans ce pays. Le pays leur appartient, tu sais, mon petit. - Non vieux, ce pays là appartient à tout le monde. Il n’appartient pas à une seule personne, quelque soit sa richesse. Il faut que vous commenciez à l’accepter. - Comment pourrons nous lutter contre ces gens? C’est un fils de la région, On connait sa famille. Depuis que les blancs sont partis, c’est cette famille qui commande ici. On ne peut rien contre elle. - Vieux, êtes vous vraiment convaincu qu’on ne peut rien faire contre ce maire? C’est vous qui avez pourtant voté pour lui, c’est donc grâce à vous qu’il est maire, si vous ne votez plus pour lui, il ne sera plus maire. Moi je pense que c’est assez simple.


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Les Leaders de ce monde se forment a L’universite de Harvard

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Parlant de mentalité d’assujettis, cette partie de Kotadala en produisait en quantité industrielle. Tout déséquilibré qui se voyait offert un poste de responsabilité arrivait à se convaincre qu’il était devenu un envoyé de Dieu sur terre, aussi il prenait un malin plaisir à assujettir ses parents et son propre peuple. Comme si le succès des uns devait se faire sur la misère des autres. C’étaient les mêmes qui faisaient de grands discours sur l’égalité des hommes, mais qui étaient les premiers à en piétiner les principes élémentaires lorsqu’ils recevaient une quelconque autorité. La servitude a ceci de pernicieux, c’est que lorsque l’assujetti devient maitre, il oublie ses cris, ses supplications et ses désirs, et commence à répéter les mêmes modicités qu’il a subit. C’est ce syndrome de l’assujetti qui hantait les élus de Betadougou. Ils semblaient être d’une insensibilité flagrante face à la misère du peuple qu’ils étaient appelés à servir, ce qui faisait dire aux habitants qu’ils devaient être des agents travaillant aux comptes des colons. En réalité, le problème était bien plus profond que cela. Il existait plutôt une crise d’identité chez ces élus qui, ne s’aimant pas eux mêmes, méprisaient tous ceux qui leur ressemblaient. La lutte pour le respect des droit des hommes avait ses belles heures devant elle à Betadougou. - Mon fils c’est pas si facile que ça de remplacer ces gens là. Ils ont beaucoup d’argent. - Vieux, il faut savoir ce qu’on veut. Si vous acceptez l’argent de ces messieurs, alors vous avez vendu votre liberté. Si vous acceptez d’être achetés pourquoi vous plaindre après? Si ces messieurs se comportent comme ils le font, c’est parce que vous êtes complices avec eux. Si vous dites non à l’argent qu’ils vous proposent, ils n’auront pas cette autorité sur vous. Ils font de vous leurs esclaves à partir du moment où vous acceptez de vendre vos âmes. Didikan était entrain de s’exciter. Il était très passionné des débats intellectuels, aussi il ne ratait aucune occasion d’offrir gratuitement ses conseils à qui voulait l’écouter. Le vieux Tchekroba écoutait intéressé. Il se souvenait du maire et du secrétaire général à qui il avait coupé l’oreille pour avoir couché avec sa femme Mariama. Cette fois-ci il ne voulait plus être la victime de quelques élus que ce fut. Mais il se sentait impuissant dans ce nouveau contexte établi sous le soleil des indépendances. Les deux hommes marchaient silencieux vers leur destination quand ils furent attirés par un attroupement d’hommes en face du café de monsieur Sékou. On entendait de vives discussions s’élever au centre du groupe. Didikan se fraya un chemin pour voir de quoi il s’agissait. Il reconnu son ami Andrégamuth qui engageait un débat sur la situation de l’Afrique dans le monde, les responsabilités des uns et des autres. Tout comme Didikan, Andrégamuth était lui aussi très passionné des débats d’idées. Aussi lorsqu’il vit son ami, il s’écria “Voila Didikan lui-même, il pourra vous confirmer tout ce que j’ai dit. N’est pas Didikan?” “N’est ce pas quoi? De quoi est ce que vous parlez?” Répliqua Didikan. - J’essaie de faire comprendre à ces gens là que l’Afrique n’est pas maudite, qu’elle a connu un passé dont nous devons être 33 KWENI NEWS MAGAZINE OCTOBRE 2012

fiers. Je leur ai parlé des richesses du Royaume du Mali, des connaissances astrologiques des Dogons du Mali, De la gloire de Tombouctou et de l’Université de Sankoré établie par Askia Mohamed depuis le quinzième siècle. Je leur ai aussi parlé des amazones, ces braves guerrières du Dahomey. J’étais entrain de parler de l’Egypte des pharaons lorsque tu es arrivé, - S’ils savent toutes ces choses, pourquoi continuent ils de parler de malédiction du peuple Africain? demanda Didikan. Didikan ne se fit pas prier pour se jeter dans le débat. - Parlez vous de malédiction à cause de l’histoire du fils de Noé qui a vu la nudité de son père? Si c’est cela qui vous fait dire que la race noire a été maudite, sachez que tel ne doit pas être l’interprétation de ce passage biblique. La science de par les études anthropologiques et génétiques a établi que le premier homme était Africain de race noire, alors être noir ne doit pas être l’expression d’une malédiction. Il faut arrêter ce petit complexe du persécuté. Sur la base de quoi donc parlez vous de malédiction? Il n’y pas de malédiction, il y a plutôt un groupe d’individu qui refuse de prendre sa destinée en main. Lorsque Didikan commençait ses arguments sur cette envolée, c’est qu’il devait être très inspiré cette nuit là. Andrégamuth s’écarta pour laisser la place à son ami au centre de la foule. Le vieux Tchekroba avait lui aussi décidé de suivre le débat. Andrégamuth lança quelques mots à son ami qui en dit long sur la suite de la discussion. Didikan poursuivit son discours. - Chers amis, il est nécessaire que nous sachions d’où nous venons, où nous sommes arrivés, et où nous allons. Il est absolument essentiel avant toute orientation vers le future de savoir notre passé. Je vais me faire le plaisir de vous faire une brève histoire de ce passé. Ensuite j’essaierai de résumer les enjeux politiques du moment, notre place dans ce monde, et vers quel future nous devons nous orienter. Un peu de notion de Biologie permet de dire avec certitude que notre race a donné naissance à toutes les autres races, que ce soit la race blanche, jaune, ou rouge, nous les avons tous engendrés, ainsi, je conclue que que nous sommes tous connectés. Et puis, d’ailleurs sous la peau, il n’y a pas de différence entre les races. La question de race est donc nulle et non-avenue. Si nous trouvons nos origines, nous trouvons aussi celles des autres peuples. Depuis les rives du Nile, nos ancêtres ont élevé les pyramides. Ils ont crée des royaumes, il ont inventé la science et bien d’autres choses dont vous aurez connaissances si vous prenez le temps de lire. Et comme Andrégamuth vous l’a si bien rappelé, notre passé doit nous pousser à atteindre les sommets. Où sommes nous dans le présent? Des centaines d’années d’esclavages et de colonisation nous ont retardés un petit peu plus. Je suis...” - Comment peux tu dire que la colonisation nous a retardé un peu seulement? Sais tu que nos richesses ont aidé à construire l’Europe? Lança Tango dans la foule. Tango s’irritait toutes les fois qu’il lui semblait que quelqu’un cherchait à absoudre l’Europe de ses responsabilités dans le retard de l’Afrique. Didikan rectifia.


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- Excusez moi s’il vous semble que j’ai minimisé les impactes de la colonisation sur notre retard. J’essaies ici de vous rappeler que dans l’échelle du temps, quatre cents ans ne sont pas si déterminants que ça pour prédire le future d’un peuple. Il faudra que nous acceptions notre passé, que nous en tirions des leçons pour pouvoir avancer. Certes, l’Europe a profité et continue de profiter des ressources du continent mais ici l’important est de chercher les voies et moyens pour arrêter l’exploitation. Cela m’emmène donc à notre situation dans le siècle présent. Quelle image véhiculons nous? Pour les autres nous sommes de ceux qui entretiennent les coups d’états, les crises, et les calamités. La question que nous devons nous poser devra être, pourquoi cela? Pour pouvoir en trouver la réponse, il faut être assez francs pour reconnaitre que nous sommes les premiers responsables de notre condition? Nous préférons nous entretuer plutôt que de lutter ensembles pour construire nos villes et villages. Regardez derrière vous làbas, Voyez vous l’école primaire? Regardez la case qui est annexe au bâtiment de droite. Les yeux se tournèrent vers l’école primaire publique Cinéma-cado. C’était une école qui avait été construite avant l’indépendance de Kotadala, et depuis aucun bâtiment n’avait été ajouté comme si le projet d’éducation s’était arrêté avec les indépendances. - Cette case là sert de classe aux gamins des cours élémentaires. Ces enfants s’asseyent sur des briques pour apprendre à lire et à écrire. Comment espérer vous que ces gamins qui sont assis sur des briques, qui ne possèdent ni ardoises ni craies, mais à qui on exige des uniformes, puissent compétir avec les autres enfants du monde? Vous me direz qu’il n’y a pas d’argent pour construire les classes. On n’a pas besoin d’argent pour tout accomplir dans la vie. La bonne volonté est ce dont on a besoin ici dans notre quartier. Si chaque parent mettait à la disposition de l’école ne serait ce que deux briques, on aurait construit une salle de classe pour ces gamins. Qu’avons nous besoin pour faire des briques? Du sable. Et Dieu merci, ce sable n’est pas encore à vendre. Ceci n’est qu’un exemple pour vous présenter la raison de notre retard sur les autres. Au village lorsqu’il y a un travail à faire, tous les villageois se réunissent pour le faire, pourquoi est ce que cela semble si difficile en ville ? Didikan regardait la foule comme s’il voulait une réponse. Nul ne répondit à sa question. Tous l’écoutaient.

- Tout ce que nous voulons, il nous faut le faire nous mêmes. Ici à Betadougou, nous avons besoin d’entretenir nos routes. La mairie ne le fait pas, alors si nous ne voulons pas entretenir les moustiques et les serpents, il nous faudra chercher nos machettes pour couper les herbes. Voilà comment nous pourrons participer à notre propre développement. Une ville propre attire les touristes, et les touristes apportent de l’argent, et avec l’argent nous pourrons construire des bibliothèques et même créer des entreprises. Comme vous le voyez, si nous faisons des efforts pour prendre soins de nos petits problèmes, nous trouverons les moyens pour résoudre les plus grands. Chaque jour qui passe hypothèque notre avenir si nous restons les mains croisées à accuser les autres de nos malheurs. Où voulons nous être dans le future? Pourquoi ne chercherons nous pas à faire de Betadougou la plus belle ville de Kotadala par exemple? N’est ce pas là un pari qui vaut la peine d’être gagné? Vous savez qu’une belle ville attire le monde, et le monde attirent les entreprises. Les entreprises créent les emplois, et les emplois diminuent le chômage; Le chômage est la mère de tous les crimes. Si nous voulons des emplois, ils nous faut commencer à faire notre part en prenant soin de Betadougou. Didikan aimait parler, et lorsqu’il commençait il devenait presqu’impossible de lui retirer la parole. Andrégamuth l’avait surnommé “res cogitans”. Andrégamuth enchaina : - Vous parliez de complots des autres pour nous maintenir dans la dépendance. Mais dites nous, sont ce ces pays qui excluent chaque année des milliers de nos frères et sœurs des écoles et universités? Au nom d’une certaine excellence dont nous n’avons pas encore vu les résultats, on invente des épreuves qui recalent nos enfants alors que l’éducation sous d’autres cieux est encouragée et entretenue. L’éducation doit être aussi importante que l’air et l’alimentation dans la vie d’un homme. Ailleurs on exige à chaque enfant d’aller à l’école et d’y rester le temps d’avoir appris les notions de bases pour pouvoir s’intégrer dans le tissus social. Ici les parents luttent pour inscrire leurs enfants dans les établissements scolaires, et ils en sont exclus le plus tôt possible. A qui est ce la faute? Lire et écrire doivent être le droit de chaque habitant de Kotadala. Ici à Betadougou, nous devons exiger une meilleure éducation à nos frères et sœurs. S’il faut organiser des cours du soir, nous devons le faire. Il nous faut lutter contre l’analphabétisme avec autant d’énergies que nous luttons contre les maladies. Nous ne devons pas laisser aux autres le loisir de nous éliminer de la course pour notre rédemption. Nous avons une mission, celle de prendre en mains notre formation intellectuelle. Nous devons le faire et exiger qu’on nous garantisse ces droits fondamentaux. Andrégamuth Avait développé son éloquence lors des campagnes d’évangélisation. A chaque fois qu’il parlait il donnait l’impression de prêcher. Didikan aimait beaucoup écouter son ami parler. Andrégamuth était très opposé au système éducatif hyper sélectif de Kotadala . Un système institué avant la colonisation, et qui avait toujours gardé son esprit ségrégationniste. Andrégamuth

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avait été exclu de l’école au niveau du cycle secondaire pour arrogance et mauvaise conduite envers ses professeurs. Il s’était instruit lui-même grâce à une lecture assidue de tous les livres qui passaient sous sa main. A force d’étudier les œuvres de Descartes, Molière et Jean -Jacques Rousseau, il s’était établi une culture qui imposait le respect à tous ceux qui l’écoutaient. Lorsque les deux amis finirent d’exposer à la foule leurs théories sur le développement, ils rejoignirent le vieux Tchekroba. Tchekroba était resté pendant toute la durée de la discussion. Il avait une question qu’il voulait poser à Didikan. Lorsque le jeune homme vint le rejoindre, il lui demanda :

nait de plus en plus complexe. Tchekroba était décidé à tenir son pari. A Betadougou lorsqu’un vieil homme était décidé, c’étaient les roues du changement qui se mettaient en marche. Tchekroba, Andrégamuth et Didikan continuèrent leur chemin vers Bekounbedjait - Les jours qui suivront nous diront si nous sommes vraiment prêts pour la competition mondiale, conclut Didikan .

- Mon petit, est ce que tu crois que je peux apprendre à lire et à écrire - Bien sûr que oui, Vieux. Si tu veux vraiment apprendre à lire, Andrégamuth et moi pourrons t’apprendre à lire et même à écrire aussi. Tchekroba voulait lire. Il voulait connaitre tout ce que ces jeunes gens savaient. Il avait compris que sans éducation, cette vie à Betadougou lui échapperait. Il se savait vieux, mais pas encore vaincu. Si lire et écrire pouvait lui permettre de vaincre “cetran”, il s’engageait à le faire. Le regard du vieil homme s’éclaira. Il commençait déjà à faire de grands projets. Tchekroba s’était trouvé un but dans la vie. Lorsqu’il aurait appris à lire, il pourrait ainsi lire lui-même ses lettres. Il voulait pouvoir ainsi jouer sa partition dans ce monde qui deve-

Le centre des grandes endémies de Bouaflé

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IMAGES D’AFRIQUE

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