Kweni News Mars 2013

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Les Africains d’Egypte produisaient de l’électricitĂ© a base de batteries

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Ampoule made in Ancient Egypt

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Ancienne batterie


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Les Zirigbi par Jesse Sahbi

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EDITORIAL

par Dr John Tra

UNION, UN PROJET DIFFICILE Dans ce numéro Editorial

Si s’unir Ă©tait facile, les kwĂ©ni auraient crĂ©Ă© des royaumes en Cote D’Ivoire. Si pen5

Débat sur le choix de la 6 langue nationale Musée des civilisations 13

dant ces centaines d’annĂ©es passĂ©es sur le territoire connu aujourd’hui comme la Cote D’Ivoire, les nĂŽtres ont choisi de crĂ©er de petits villages faibles, Ă©vitant ainsi de s’unir pour devenir plus forts, c’est parce qu’il est plus facile d’ĂȘtre divisĂ© que d’ĂȘtre unis. Lorsqu’on s’unit, on crĂ©e des royaumes, et les royaumes dĂ©veloppent les civilisations. Mais si nos ancĂȘtres kwĂ©ni n’ont pas crĂ©Ă© de royaumes, c’est parce qu’ils n’ont pas Ă©tĂ© capables de voir plus loin que l’orĂ©e de leur village. Nous

Entretien avec Goore Bi 20

savons tous que l’union fait la force, mais l’instinct de division semble ĂȘtre un ca-

Hue

ractÚre dominant chez les africains en général et les kwéni en particulier. Et aussi

La culture Kweni est

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elle connue des Kweni? La sante dans votre

longtemps que la division sera notre passe temps préféré, nous ne réaliserons rien. Il nous faut unir nos compétences pour atteindre notre idéal de dévelop-

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assiette.

pement. J’ai beaucoup apprĂ©ciĂ© parmi les kwĂ©ni la dĂ©marche du frĂšre Patrice Gohi Bi, conseiller a l’ambassade de Cote D’Ivoire en Lybie. Le frĂšre avait a cƓur la promotion de la culture kwĂ©ni. Il a pris son temps pour dĂ©velopper son projet sur papier, il l’a prĂ©sentĂ© aux autres membres de l’organisation kwĂ©ni qui ont apprĂ©ciĂ© son idĂ©e et se sont joints a lui pour la rĂ©alisation sur le terrain, en Cote D’Ivoire. Voici comment nous arriverons a dĂ©velopper notre rĂ©gion, la MarahouĂ©. Avoir une idĂ©e n’a rien d’exceptionnel. Avoir des projets est mĂȘme enfantin, n'importe qui peut imaginer des projets, mais la diffĂ©rence entre ceux qui ont des projets et ceux qui rĂ©alisent leurs projets rĂ©side dans l’étape de la conception, et de l’exĂ©cution du projet. Certains ont des projets et s’asseyent et attendent que les autres les rĂ©alisent a leur place. Ca ne se passe pas comme ca. Si tu as un projet, le sĂ©rieux de ton projet rĂ©side dans le sacrifice que tu es prĂȘt a consentir pour voir ton projet se rĂ©aliser. Et si nous mettons nos efforts ensembles, nous saurons comment rĂ©aliser nos diffĂ©rents projets afin que notre dĂ©veloppement repose sur les efforts et sacrifices de nous tous. Dr John Tra

Contributions: : La rĂ©alisation de ce numĂ©ro a Ă©tĂ© possible grĂące aux efforts continus de Marie-Pascale DigbĂ©, de Etienne DjĂ© Bi, Boh Lou NĂ©nĂ©nan, Patrice Gohi Bi, et Benjamin Irie. La mise en page du magazine est faite par John Tra. Le magazine Kweni est la propriĂ©tĂ© de l’organisation Kweni, une organisation non gouvernementale dont la mission est la promotion socio-Ă©conomique et culturelle du peuple Kweni de Cote D’Ivoire. Kweni News Magazine est disponible gratuitement via internet a l’adresse: http://issuu.com/leskweni. Directeur de publication: Dr John Tra Email: leskweni@gmail.com Photographies: Dr John Tra

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Debats sur le Choix De La Langue Nationale Ivoirienne Par Etienne Dje Bi

Etienne Dje Bi reside a New York, aux Etats Unis d'Amerique. Il est tutilaire d'un Bachelor of Arts (BA) - en Political Science and Business Administration - de New York University et d'un Master of Business Administration (MBA) en International Business a Keller Graduate School of Management Manhattan Center de New York City.

U

n dĂ©bat rĂ©current sur la sĂ©lection d’une ou de plusieurs langues nationales ivoiriennes vient de refaire surface le 21 fĂ©vrier 2012 Ă  la RTI, alors qu’on le croyait “abandonnĂ©â€. La question est prĂ©occupante parce qu’il y a plus de 60 langues en CĂŽte D’Ivoire avec autant de dialectes Ă  l’intĂ©rieur de chacune des langues. Laquelle ou lesquelles faut-il choisir? Et quelles sont celles qu’il faut laisser tomber ? Pourquoi? Quand ? Et Comment ? C’est un casse-tĂȘte, un vrai dilemme CornĂ©lien. Pour rappel le dĂ©bat sur le choix d’une langue nationale a commencĂ© depuis l’ùre de feu FĂ©lix HouphouĂ«t Boigny, premier prĂ©sident de la RĂ©publique de CĂŽte D’Ivoire (1960-1993). A l’époque l’AgniBaoulĂ© (?!) et le Dioula (pardon, le Ma« Un dĂ©bat linkĂ©) Ă©taient en lice pour le choix de la rĂ©current sur la langue nationale. Le MalinkĂ© avait la sĂ©lection d’une majoritĂ© dĂ©mographique et l’Agniou de plusieurs BaoulĂ©, l‘effectivitĂ© du pouvoir politilangues que. Des syllabaires en BaoulĂ© et en nationales MalinkĂ© avaient mĂȘme Ă©tĂ© publiĂ©s par l’Institut de Linguistique AppliquĂ©e de ivoiriennes » L’UniversitĂ© Nationale d’AbidjanCocody. Mais aucune des deux langues n’a Ă©tĂ© choisie officiellement. Cependant on a vu apparaĂźtre de nouveaux Ă©lĂ©ments de la langue BaoulĂ© dans le parler quotidien des ivoiriens. Par exemple « Akwaba », « Troffai », « Yako ». Ces nouveaux lexiques ont Ă©tĂ© diffusĂ©s par les medias (tĂ©lĂ©vision, radios et journaux). Ainsi donc, et jus6 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013

qu’à ce jour, l’ivoirien, en privĂ© comme en publique, dira “Akwaba” au lieu de “Bonne ArrivĂ©e”, “ Yako” au lieu de “Prompt RĂ©tablissement”, “ CondolĂ©ances” ou bien “ Du Courage.” Le tableau de « l’ivoirisme » (Dixit Prof Makhouta ENS-Abidjan- DĂ©partement Des Lettres Modernes (1976-1980) devenait de plus en plus Ă©toffĂ© avec ce « Il fallait choisir mĂ©lange du français et des em- quatre langues prunts lexicaux locaux, en usage rĂ©gionales: Le rĂ©pĂ©titif, pour servir une cause. BaoulĂ©, Le BĂ©tĂ©, Le dĂ©bat de positionnement linLe Dioula et le guistique n’ayant pas Ă©tĂ© tranchĂ© Senoufo » entre, d’une part le MalinkĂ©, langue commerciale en usage sur les marchĂ©s et dans les gares routiĂšres, et d’autre part l’Agni-BaoulĂ© (?!), langue des tenants du pouvoir politique d’alors, l’Institut de Linguistique appliquĂ© de l’UniversitĂ© d’Abidjan (aujourd’hui UniversitĂ© FĂ©lix HouphouĂ«t Boigny) a estimĂ©, sans en donner les raisons suffisantes qu’il fallait choisir quatre langues rĂ©gionales: Le BaoulĂ©, Le BĂ©tĂ©, Le Dioula et le Senoufo. Nous voudrions intervenir dans ce dĂ©bat humblement, sans ĂȘtre ni un spĂ©cialiste de la langue Gouro ni un historien du peuple Gouro. Nos raisons sont les suivantes : D’un, nous sommes ivoirien. A ce titre, tout ce qui touche Ă  la vie de la nation, nous affecte aussi. De deux, en tant qu’enseignant avec une modeste expĂ©rience dans l’usage des langues (nos outils pĂ©dagogiques depuis plus d’une dĂ©cennie), nous nous sentons interpelĂ© par un sujet sensible comme le


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choix des langues nationales. Enfin, nous estimons que les ivoiriens aiment leur pays et ils se battent depuis toujours pour crĂ©er un espace dĂ©mocratique oĂč chacun peut apporter sa pierre Ă  la construction de la nation, d’une nation oĂč le dĂ©bat des idĂ©es est permis sans crainte et faux-fuyant. Pour l’heure, nous allons dĂ©battre de la question en prĂ©levant un Ă©chantillon des langues ivoiriennes. Il s’agit du Gouro et donc de la langue des Kweni dont nous sommes issu. Cette langue revĂȘt un caractĂšre spĂ©cial que beaucoup d’ivoiriens ignorent probablementcomme les Africains ne se connaissent pas suffisamment eux-mĂȘmes. C’est le lieu d’introduire ce dĂ©bat par une brĂšve prĂ©sentation de l’histoire et de la gĂ©ographie des Kweni. Force est de se poser la question fondamentale de savoir si la langue des Kweni, le Gouro, peut-elle avoir une promotion nationale en Cote D’Ivoire ?

Les rĂ©gions de Vavoua et de Sin« Le gouro fra sont les “rĂ©sidus” des grands (kweni) est la flux migratoires des Gouro de deuxiĂšme langue l’ouest vers l’est et le nord. Il est en importance apparu Ă  l’issue de ces courants numĂ©rique du migratoires l’éclatement dans les lignages et la rĂ©duction de la mĂ©- groupe mandĂ©sud » moire gĂ©nĂ©alogique.

Un aperçu trĂšs succinct situe les origines des Gouro Ă  Kabala ( ?) en GuinĂ©e. A ce propos, Ariane De Luz –Chiva Ă©crit ceci: “ Une tradition que nous nous efforçons de vĂ©rifier et de complĂ©ter lors d’une enquĂȘte ultĂ©rieure, fait venir les ancĂȘtres de la plupart des Gouro du village de Kabala en GuinĂ©e Ă  une date que nous n’avons aucun moyen de fixer. »

2. De La GĂ©ographie du Pays des Kweni

Par ailleurs il faut noter qu’il y a eu un mixage ethnique entre les Gouro et leurs voisins BaoulĂ©, BĂ©tĂ©, MalinkĂ© et Mwan (Mona). Ariane De Luz-Chiva affirme que: “ Les Gouro ont assimilĂ© en partie les Mwan (mona), population actuellement refugiĂ©e au sud de la sous-prĂ©fecture de Mankono (cf sous- prĂ©fecture de Kongasso dans le DĂ©partement de Mankono en 2013}. Les Mwan disent avoir occupĂ© autrefois l’habitat des Gagu (de fait, les termilogies de parentĂ© des deux populations offrent des similitudes remarquables.” I/ QUI SONT LES KWENI « la langue des De L’Histoire Des Kweni Kweni, le Gouro, Aux XVIIIe et XIVe siĂšcles des MalinkĂ©s occupant la peut-elle avoir rĂ©gion de Mankono se sont “infiltrĂ©s” au sud dans le Dans son ouvrage MISSION EN PAYS une promotion pays Gouro. Les Gouro ont Ă©galement assimilĂ© quelGOURO, COTE D”IVOIRE, Ariane Denationale en ques “rares groupes BĂ©tĂ©â€ alors que des groupes luz - Chiva parle effectivement des importants de Gouro ont “fondu” parmi les BĂ©tĂ©. recherches qu’elle a effectuĂ©es sur le Cote D’Ivoire ? » Par ailleurs le mixage ethnique s’est Ă©galement opĂ©terrain, en pays Gouro, avec des rĂ© entre les Gouro et les BaoulĂ© “ainsi les Snan d’ochercheurs du Centre National de la Recherche Scientifique de Paris, entre fĂ©vrier et rigine Gouro sont repartis dans plusieurs tribus Gouro et forment la tribu baule Sana.” Clarifie De Luz-Chiva. septembre 1964.

On retrouve ensuite leur trace dans les rĂ©gions de Tuba et de SĂ©guĂ©la. « Au XVIIe siĂšcle, ils peuplent probablement les rĂ©gions de SĂ©guĂ©la, Vavoua, Daloa et celles plus mĂ©ridionales. A une date que nous n’avons pas encore estimĂ©e, ils s’ébranlent en direction de l’est et du nord-est et s’installent dans la rĂ©gion de Bouake, d’oĂč ils sont repoussĂ©s par les BaoulĂ©. Le gros des migrants s’installent alors entre le Bandama et la MarahouĂ© et a l’ouest de la MarahouĂ©.” 7 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013

Wikipedia dĂ©finit les Kweni comme suit: “Les Gouro sont un peuple mandingue d'Afrique de l'Ouest Ă©tabli principalement au centre-ouest de la CĂŽte d'Ivoire, autour de BouaflĂ© et ZuĂ©noula[1], sur les rives du Bandama. » Et nous pouvons ajouter sans risque de nous tromper au regard du mode de peuplement que nous offre l’histoire des Kweni, qu’ils peuplent Ă©galement les rĂ©gions de Mankono, Oume, Sinfra, Vavoua et SĂ©guĂ©la. Le gouro (kweni) est la deuxiĂšme langue en importance numĂ©rique du groupe mandĂ©-sud (cf. la carte de la page "MandĂ© Sud"), elle est parlĂ©e par environ quatre cent quinze mille personnes en CĂŽted'Ivoire. Ils ont plusieurs appellations. Selon les sources, on observe plusieurs variantes : Dipa, Gouros, Guro, Guros, Gwio, KouĂ©ni, Kouen, Kweni, Kweni, Kweny, Lo, Lorube[2]. Il n’y a pas de diffĂ©rence entre le


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nom ethnique et la langue. « Leur langue est le gouro, une langue mandée, dont le nombre de locuteurs était estimé à 332 000 en 1993[3]. Comme les Dan, les Gouro appartiennent au groupe linguistique Mandé du sud.

plet. AprĂšs ce tour d’horizon sur l’identitĂ© des Kweni, il est opportun de discuter des caractĂ©ristiques et des Fonctions de la Langue Kweni, d’oĂč ses chances d’ĂȘtre promue comme une langue nationale, et non comme la langue nationale. Nuance, s’il vous plait !

Au plan Politique, sociologique et culturel, les Kweni n’ont ni roi ni chef central. Ils ont des rites dans lesquels sont intĂ©grĂ©s les masques : « Le peuple gouro n'a jamais connu de royaume, il ne pratique que la chefferie. Le chef du village est appelĂ© DĂŹĂŹlĂź ou DĂčĂčtĂź.[rĂ©f. nĂ©cessaire]

II- LES CARACTERISTIQUES DE LA LANGUE GOURO

Les Gouro sont notamment connus pour leurs masques, actuellement trĂšs colorĂ©s. Ils entretiennent depuis longtemps de trĂšs importants rituels dans lesquels les masques interviennent. A noter qu’ils connaissent la vannerie, la poterie, la forge et le mĂ©tier du tissage du coton avant les conquĂȘtes des colons français. Les Kweni avaient une monnaie locale appelĂ©e « Broh ». Les forgerons dĂ©tenaient le pouvoir de fabriquer le « Broh » Ă  partir du minerai de fer. Ils faisaient office de banquiers contrĂŽlant les dĂ©pĂŽts et les transactions du « Broh. ». Les forgerons fabriquaient les outils (dabas, machettes, couteaux), des instruments de chasse (lances, sagaies, flĂšches, piĂšges), des instruments de musique (grelots ou « co-ha ») et divers Ɠuvres d’arts servant de parures ou d’ornements. Les Kweni connaissaient Ă©galement le mĂ©tier de l’Ivoire. Ils savaient tailler de trĂšs beaux bracelets en ivoire pour leurs femmes. Le Kweni est un artisan et un artiste com8 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013

1. Langue Gouro, Langue Humaine Le Gouro est une langue humaine parce qu’elle est parlĂ©e. Elle a un support humain indĂ©niable : Les Kweni. On dĂ©nombre une population de 488.000 individus qui ont com« On appelle me langue maternelle ou langue « langue premiĂšre le Gouro (source : http:// naturelle, une www.joshuaproject.net. Ce chiffre langue qui s'est n’inclut pas les non-Gouro qui parformĂ©e au cours lent le Gouro. du temps par la 2. Langue Gouro, Langue Naturelle pratique de ses On appelle « langue naturelle, une locuteurs » langue qui s'est formĂ©e au cours du temps par la pratique de ses locuteurs, Ă  partir d'Ă©tats de langues antĂ©rieurs et/ou d'emprunts Ă  d'autres langues. C'est le cas d'une grande majoritĂ© des langues parlĂ©es dans le monde. À contrario, on appelle langue construite, parfois improprement langue artificielle, une langue qui rĂ©sulte d'une crĂ©ation normative consciente d'un ou de plusieurs individus. C'est notamment le cas de l'espĂ©ranto. » (Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/


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Langue)

gionales

La langue naturelle est aussi une langue dont on ne peut dĂ©terminer avec exactitude, recherches scientifiques Ă  l’appui, les origines.

Les linguistes ont trouvĂ© des affinitĂ©s entre les langues naturelles et les ont classĂ©es par familles de langues. Par exemple le Gouro fait partie des langues En clair, personne ne sait quand, oĂč et comment Mande comme le Bambara/MalinkĂ© (Dioula), le Mona par exemple les Gouro ont commencĂ© Ă  parler le (Mwan), le Wuan(Wan), le Dan (Yacouba), le Toura, le Gouro. En cela toute langue humaine et naturelle YaourĂ©, le Beng, le Gban, le Gbin, le Bissa (Burkina est Ă©nigmatique. Nous nous trouvons de ce fait de- Faso & Ghana). Toutes les langues prĂ©citĂ©es font partie de la Grande Famille des Langues NigĂ©rovant un cas de figure patent de l’inexplicable congolaises Ă  l’instar de toutes les langues et de l’inexpliquĂ©. « Une langue est de la sous-rĂ©gion ouest Africaine. Par extendite vivante 3. Langue Gouro, Langue Vivante sion l’on pourrait parler d’autres familles lorsqu'elle est linguistiques en Afrique telles que les lan« Une langue est dite vivante lorsqu'elle est utilisĂ©e gues Afro- Asiatiques et Nilo-Sahariennes. utilisĂ©e oralement par des personnes dont oralement par elle est la langue maternelle, ou par une des personnes 5. Langue Gouro, Langue Ecrite communautĂ© suffisamment nombreuse — et de façon suffisamment intensive. http:// dont elle est la La Bible complĂšte (de la GenĂšse l’apocalypfr.wikipedia.org/wiki/Langue. » Plus de langue se) a Ă©tĂ© traduite en Langue Gouro en 1979. 488.000 personnes parlent le Gouro, avonsmaternelle » C’est le lieu de rendre hommage aux personnous dit prĂ©cĂ©demment. C’est une populanes suivantes qui n’ont mĂ©nagĂ© aucun effort tion exubĂ©rante et vibrante, le moindre pour investir de leur temps, de leur foi, et qu’on puisse en dire. mĂȘme de leur argent pour traduire la Bible complĂšte en Gouro, la premiĂšre Bible authentique dans une A l’opposĂ© « On appelle langue morte ou Ă©teinte une langue qui n'est plus pratiquĂ©e oralement com- langue Africaine sur le territoire Ivoirien. Ce sont: me langue maternelle, mais qui peut ĂȘtre encore utilisĂ©e dans certains domaines (tels que la religion, comme le latin ou le copte). » http:// fr.wikipedia.org/wiki/Langue 4. Langue Gouro, Langue d’AffinitĂ©s Locales et RĂ©9 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013

5.1. Les Missionnaires Protestants et Catholiques 5.1.1 Mme Sanford ou Sandford (dite Mme Sigli a cause de son Ăąge avancĂ©), Australienne d’origine. Depuis 1936 elle est arrivĂ©e en CĂŽte D’ivoire pour les « Ɠuvres missionnaires » dans le cadre de la « Word


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Evangelization Crusade » (WEC). Elle a contribuĂ© Ă  l’écriture de la langue Gouro en publiant les syllabaires dĂšs le dĂ©but de l’évangĂ©lisation du pays Gouro. Elle–mĂȘme parlait le Gouro trĂšs couramment.

– Cîte d'Ivoire). Lyon, "Afrique et Langage", No 3, 1969, 101 p.

5.1.2 Mme Rieder, Américaine du Kansas, USA.

5.2 Les Pasteurs

Jean-Paul Benoist. Dictionnaire Gouro-français. Zuénoula, 1977, 120 p.

ArrivĂ©e Ă  ZuĂ©noula en 1948 avec son Ă©poux John Ri- 5.2.1 Le Pasteur JĂ©rĂ©mie NĂ©nĂ© de Kourefla, DĂ©parder dans le cadre de l’évangĂ©lisation pour le compte tement de ZuĂ©noula de la WEC, elle a contribuĂ© Ă  l’écriture de la Langue Ancien Ă©lĂšve de l’Ecole EvangĂ©lique de Gouro en traduisant les cantiques et les sylla« la Bible Vanjelifla, Zuenoula (‘50-‘60s) il a contribaires. Elle a enseignĂ© en Gouro Ă  l’Ecole complĂšte en buĂ© Ă  la traduction de la Bible avec sa EvangĂ©lique de Vanjelifla, ZuĂ©noula, d’oĂč sont Gouro, la connaissance approfondie de la langue et sortis les premiers Ă©vangĂ©listes Ivoiriens : Feu M. et Mme Philippe Gala, Feu M. Gohi Samuel premiĂšre Bible de la culture Gouro. et Mme, M. et feue Mme Sui David, M. et authentique 5.2.2 Le Rev Boan Bi ZrĂš Emmanuel Mme Jean GueyĂ©, Feu M. JĂ©rĂ©mie NĂ©nĂ© et dans une langue Mme, feus M. et Mme Boniface N’guessan, Africaine sur le Ancien Ă©lĂšve (annĂ©es 70) de l’Ecole Biblique de Zuenoula (uniquement en Français) M.et feu Mme Tra Levi, M. et Mme Tra JosuĂ©. territoire il a participĂ© Ă  la traduction de la Bible en Ivoirien. » Gouro. Il a effectuĂ© en outre un voyage 5.1.3 Le pĂšre Jean-Paul Benoist de la Mission aux U.S.A. en 1970 pour parachever l’ƓuCatholique de ZuĂ©noula vre de traduction et de publication aux cĂŽtĂ©s de M. Sa contribution Ă  la pĂ©rennisation de la langue Gouro et Mme Rieder. ne souffre d’aucune contradiction. Il est l’auteur de la 5.3 Les Anciens de L’Eglise grammaire et du dictionnaire Gouro-Français. Voici ce qui est dit de ses Ɠuvres : « Le Gouro n'est pas 5.3.1 M. NoĂ© Ti d’Ourouta S/p de Bediala- DĂ©partepassĂ© inaperçu des linguistes. Un missionnaire catho- ment de Daloa lique Jean-Paul Benoist a publiĂ© une grammaire et un Il lisait et Ă©crivait le Gouro correctement. Mme Ridictionnaire qui restent toujours des sources impor- der a dit de lui dans l’un de ses ouvrages missiontantes, malgrĂ© des imprĂ©cisions de la transcription, naires qu’il Ă©tait un homme intelligent et organisĂ©. Il telles la non-distinction des consonnes implosives et prenait des notes en Gouro avec les dates Ă  l’appui. explosives, des voyelles +ARt et -ATR: » Ainsi donc, pouvait-il rappeler au cours des rĂ©Jean-Paul Benoist. Grammaire Gouro (groupe mandĂ© unions entre anciens, pasteurs et missionnaires les faits prĂ©cĂ©dents avec des dates prĂ©cises. Il Ă©tait en 10 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013


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charge des procÚs verbaux des réunions en Gouro. 5.4 Les Apports Individuels à la Transcription de la Langue Gouro 5.4.1 Etudes sur la phonologie de la Langue Gouro En ce qui concerne la notation phonologique, beaucoup plus précis est l'ouvrage de Joseph le Saout: Joseph le Saout. Notes sur la phonologie du Gouro (zone de Zuénoula). Nice : C.E.P.L.A.N., 1979, 76 p. 5.4.2 Etudes des Chercheurs Russes sur La Langue Gouro Depuis 2001, le gouro est une des langues étudiées par l'expédition linguistique ruse. En 2001-2002, c'était Irina Jouk qui s'en occupait. Cet auteur a surmonté les défauts de l'interprétation de la phonologie segmentale gouro de ses prédécesseurs, il a effectué une analyse profonde du systÚme tonal qu'il a analysé comme étant à deux niveaux (un ton haut et un ton bas, plus deux tons modulés: ascendant et descendant) avec les consonnes sonores agissant comme les dépresseurs. Cette interprétation a été prise comme la base de l'orthographe élaborée par la Société Internationale de Linguistique (SIL) dans les années 1990.

Depuis 2001, le gouro est une des langues étudiées par l'expédition linguistique ruse. »

AprĂšs le dĂ©part d'Irina Jouk du projet, elle a Ă©tĂ© remplacĂ©e par Olga Kuznetsova, et un peu plus tard, Natalia Kuznetsova est venue la rejoindre. La nouvelle Ă©quipe s'est mise au travail avec entrain. Avant tout, une nouvelle orthographe a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e qui tient compte d'une Ă©tude dĂ©taillĂ©e du systĂšme phonologique gouro : Natalia Kuznetsova, Olga Kuznetsova, Valentin Vydrine. Propositions pour la rĂ©forme de l'orthographe du gouro. Mandenkan 44, 2008, pp. 43-52. Dans un autre article, Natalia apporte de nombreuses corrections Ă  la description du systĂšme des pronoms personnels et avance une nouvelle interprĂ©tation de ce systĂšme en gĂ©nĂ©ral : ĐšŃƒĐ·ĐœĐ”Ń†ĐŸĐČĐ° Н.В. ĐœĐŸŃ€Ń„ĐŸĐ»ĐŸĐłĐžŃ Đ»ĐžŃ‡ĐœŃ‹Ń… ĐŒĐ”ŃŃ‚ĐŸĐžĐŒĐ”ĐœĐžĐč ĐČ ŃĐ·Ń‹ĐșĐ” ĐłŃƒŃ€ĐŸ // АфроĐșĐ°ĐœŃĐșĐžĐč ŃĐ±ĐŸŃ€ĐœĐžĐș – 2007. ĐŸĐŸĐŽ рДЎ. В.Đ€.Đ’Ń‹ĐŽŃ€ĐžĐœĐ°. ĐĄĐŸĐ±: НауĐșĐ°, 2008, с. 367-409. 11 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013

[Natalia Kuznetsova. La morphologie des pronoms personnels en gouro. La Collection Africaine - 2008. Valentin Vydrin (Ă©d.). St. Petersbourg: Nauka, 2008, pp. 367-409.] Une autre Ă©tude de Natalia porte sur les postpositions gouro: ĐœĐŸŃ€Ń„ĐŸĐ»ĐŸĐłĐžŃ Đž ŃĐžĐœŃ‚Đ°ĐșсОс ĐżĐŸŃĐ»Đ”Đ»ĐŸĐłĐŸĐČ ĐČ ŃĐ·Ń‹ĐșĐ” ĐłŃƒŃ€ĐŸ (прДЎĐČĐ°Ń€ĐžŃ‚Đ”Đ»ŃŒĐœŃ‹Đ” ĐœĐ°Đ±Đ»ŃŽĐŽĐ”ĐœĐžŃ) [La morphologie et le syntaxe des postpositions en gouro (quelques observations prĂ©liminaires)]. Olga Kuznetsova a commencĂ© son travail par une Ă©tude des types d'Ă©noncĂ©s minimaux en gouro: Kouznetsova, Olga. Les types d'Ă©noncĂ©s minimaux en gouro. (Article non-publiĂ©) Elle a analysĂ© Ă©galement le systĂšme des numĂ©raux : ĐšŃƒĐ·ĐœĐ”Ń†ĐŸĐČĐ° О.В. Đ§ĐžŃĐ»ĐžŃ‚Đ”Đ»ŃŒĐœŃ‹Đ” ĐČ ŃĐ·Ń‹ĐșĐ” ĐłŃƒŃ€ĐŸ // АфроĐșĐ°ĐœŃĐșĐžĐč ŃĐ±ĐŸŃ€ĐœĐžĐș – 2007. ĐŸĐŸĐŽ рДЎ. В.Đ€.Đ’Ń‹ĐŽŃ€ĐžĐœĐ°. ĐĄĐŸĐ±: НауĐșĐ°, 2008, с. 410-417. [Kuznetsova, Olga. Les numĂ©raux en gouro. La Collection Africaine - 2008. Valentin Vydrin (Ă©d.). St. Petersbourg: Nauka, 2008, pp. 410-417.] Mais bien avant la parution de la Bible les missionnaires avaient initiĂ© la traduction d’une grande portion du livre Saint en 1961 et du Nouveau Testament en 1968. L’écriture de la langue a commencĂ© dans les Ă©coles Ă©vangĂ©liques typiquement en langue Gouro dans les annĂ©es 50 et 60. Les filles Ă©taient formĂ©es Ă  Vavoua tandis que les jeunes gens Ă©taient formĂ©s Ă  Zuenoula. Ce sont ces personnes formĂ©es qui ont vulgarisĂ© la lecture et l’écriture de la Langue Gouro Ă  Zuenoula (Centre Missionnaire et EvangĂ©lique de la WEC Ă  l’époque), Vavoua, BouaflĂ©, Sinfra, OumĂ© ainsi que dans tous les villages des chrĂ©tiens Gouro, appelĂ©s « Jezufla, » en annexe aux villages de base. Il faut ajouter que la lecture a pris le pas sur l’écriture certes. NĂ©anmoins, une infime minoritĂ© dont votre serviteur, savent encore Ă©crire le Gouro. Les caractĂ©ristiques ne sauraient suffire pour sonder la valeur d’une langue si on n’apprĂ©hende pas ses fonctions. Lire la suite du debat dans le numĂ©ro du mois prochain (Kweni News Magazine, Avril 2013)


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Marie-Pascale Digbe, au musĂ©e des civilisations a Abidjan, Cote D’Ivoire. 12 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013


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MUSEE DES CIVILISATIONS, ABIDJAN, COTE D’IVOIRE L’histoire de Djela Lou Zaouli Selon la lĂ©gende, Djela Lou Zaouli Ă©tait une femme Gouro d’une rare beautĂ©, habitant le village de Zrabi Sehifla dans la rĂ©gion de Gohitafla. Malheureusement, cette trĂšs belle femme, qui faisait la fiertĂ© de sa famille, mourut en pleine jeunesse. Tout le village pleura la disparition prĂ©maturĂ©e de Djela. Son mari, si triste d’avoir perdu sa femme chĂ©rie, dĂ©cida de la faire revivre en sculptant son visage. Il travailla longtemps le bois avec les outils de ses ancĂȘtres : le masque Ă©tait si rĂ©ussi qu’il donnait l’impression que Djela Ă©tait revenue Ă  la vie. La nouvelle fit rapidement le tour des villages environnants, si bien que tous les hommes de la rĂ©gion se mirent Ă  sculpter le beau visage de Djela Lou Zaouli. Ils inventĂšrent Ă©galement une danse en l’honneur de la beautĂ© de cette femme, que l’on appelle encore aujourd’hui la danse zaouli, du nom de la dĂ©funte. Ainsi, les masques Gouro sont nĂ©s des larmes d’un homme, si dĂ©sespĂ©rĂ© d’avoir perdu sa femme qu’il dĂ©cida de la garder auprĂšs de lui en sculptant le bois. Afin de rendre son incroyable beautĂ© au plus prĂšs de la rĂ©alitĂ©, il respecta les moindres dĂ©tails de son visage. GuidĂ© par l’amour et son talent de sculpteur, il la rendit ainsi vivante une nouvelle fois.

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14

PIERRE TAILLEE DE GOHITAFLA 14 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013


15

GALAXIE KWENI

Soleil

Venus IO

Zaouli

Jupiter Lune Terre

Nepturne

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Mars

Saturne


16

Georgette Eto’o

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17

Nene Nadege

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18

18 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013


19

L’EAU, SOURCE DE VIE

Les chutes du Niagara, New York, Etats Unis 19 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013


20

20 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013


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UN ENTRETIEN

pect culturel de votre rĂ©gion que vous connaissez et dont vous souhaiter la valorisation ? GBH : Le peuple kweni est trĂšs riche en valeur culturel .De la rĂ©gion d’oĂč je viens il y a plusieurs

AVEC GOORE BI HUE

dance je peux citer le Gaou qui intervient dans des momentsde joie comme dans les moments de deuil. Cette est mĂȘme connu par le peuple de BouaflĂ© avec DadjĂš dont le Fils Ă©tait DadjĂš Bi Kouassi. Il ya Ă©galement le Blio qui est aujourd’hui en voie de disparition. J’ai Ă©tĂ© moimĂȘme un grand danseur de Blio dans ma jeunesse. A travers le Blio il ya une reprĂ©sentation de toutes les espĂšces animales de la brousse.

Gooré Bi Hué est le président des Journalis-

Ces animaux sont sculptés et les gens les por-

tes Professionnels de cîte d’Ivoire (OJPCI) . Il

tent sur la tĂȘte comme dans le cas du Zaouli. Il

a bien voulu répondre aux questions de Kweni News Magazine a travers Mme MariePascale Digbé.

ya dans notre rĂ©gion cette autre danse que l’on appelle le DjĂš, qui est une dance interdite aux femmes et rĂ©servĂ©e uniquement aux hommes. Il ya Ă©galement le Zallo qui est une danse

KNM : Présentez-vous à nos lecteurs (nom, édu-

exĂ©cutĂ©e par les femmes en gĂ©nĂ©rale lorsqu’il

cation, formation) ?

ya de grandes manifestations, des réjouissan-

GorĂ© Bi HuĂ© : Je suis GoorĂ© Bi HuĂ©. Je suis Ă©conomiste de formation, j’ai un troisiĂšme cycle en

ces. Les femmes sortent, chantent et dansent pour accueillir les personnalités.

Ă©conomie. Je suis journaliste Ă©conomique char-

Lorsque j’assurais la prĂ©sidence de la mutuel

gé des questions économiques et financiÚres à

de dĂ©veloppement de notre tribu j’avais Ă  l’i-

Fraternité Matin. Depuis le 8 Décembre 2012, Je

dĂ©e de valoriser cette danse mais je n’ai pas

suis Président des Journalistes Professionnels de

pu. Si j’avais un effort a faire sur le plan du dĂ©-

cĂŽte d’Ivoire (OJPCI) qui a pour ambition de dĂ©-

veloppement culturel je favoriserais la danse, la

velopper l’excellence dans le milieu des journalis-

danse Blio par exemple serait remise au gout

tes.

du jour.

KNM : DE QUELLE REGION DE LA MARAHOUE ETES

KNM : Nous voulons vous féliciter de votre nomi-

VOUS ?

nation au poste de PrĂ©sident de l’Organisation

GBH: Je suis de SINFRA prĂ©cisĂ©ment de la tribu BINDIN KNM : KNW a pour ambition parmi tant d’autres objectifs la promotion culturelle du peuple Kweni et donc de la Marahou, selon vous quel est l’as21 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013

des journalistes professionnels COTE D’IVOIRE. Quelle sont les responsabilitĂ©s de ce poste et quelle sont vos ambitions a ce poste ? GBH : Merci. C’est vrai que depuis le 8 DĂ©cembre 2012, je suis Ă©lus PrĂ©sident de l’organisation des Journalistes Professionnels de CĂŽte d’Ivoire


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Ă  cet effet je remplace Brou Aka Pascal, PCA de

trùs faible en analyse sectorielle; c’est une pres-

la RTI qui en assurait la PrĂ©sidence. C’est une

se généraliste. Si vous remarquez

rons tous Ă  ĂȘtre des professionnels. En crĂ©ant

Il n’ya pas assez de faire des reportages sans analyjournalistes qui ses pertinentes : Il n’ya pas assez peuvent de journalistes qui peuvent s’ass’asseoir et seoir et faire des analyses pertifaire des nentes a partir d’une situation analyses donnĂ©e. C’est pourquoi parmi pertinentes a les objectifs que je me suis assipartir d’une gnĂ© Ă  la tĂȘte de L’OJPCI c’est situation de faire en sorte qu’il y ait de plus donnĂ©e

l’OJPCI l’objectif Ă©tait de faire en sorte que le

en plus de spécialistes quand on

professionnalisme soit de mise et que le profes-

parle des questions culturelles, celui qui parle

sionnalisme soit partagé par tous ceux qui inter-

de culture doit avoir des exemples; il doit savoir

viennent dans le monde des mĂ©dias. C’est une

de quoi il parle afin de ne pas dire une chose

Ă©lection qui s’est dĂ©roulĂ©e au terme de Notre

1er

congrĂšs ordinaire tenu Ă  Bassam. Cette Ă©lection me confĂšre une lourde responsabilitĂ© car la dĂ©nomination de cette organisation elle –mĂȘme confĂšre cette responsabilitĂ©. On pourrait se poser la question de savoir si les autres ne sont pas professionnels ? Nous aspirons tous , que ce soit Ă  la radio Ă  la tĂ©lĂ©vision, dans la presse Ă©crite ou en ligne, en tant que photojournaliste nous aspi-

« Que ce soit Ă  la radio Ă  la tĂ©lĂ©vision, dans la presse Ă©crite ou en ligne, en tant que photojournaliste nous aspirons tous Ă  ĂȘtre des professionnels »

bien les gens se contentent de

mission qui ratisse large. Notre am-

et son contraire dans le mĂȘme article. Si on a

bition est de faire en sorte que

un journaliste Ă©conomiste, quand un problĂšme

nous soyons capables de détec-

Ă©conomique se pose ici ou ailleurs il doit ĂȘtre

ter des talents, aussi bien dans les

capable Ă  partir de ce problĂšme Ă©conomique

radio privées non commerciales

ou financier qui s’est posĂ© ailleurs, de faire une

que nous appelons radio de proxi-

analyse et voire son impact sur l’économie na-

mité, que dans les rédactions de

tionale; la cote d’Ivoire faisant partie du mon-

la presse à papier ou dans les ré-

de. Il y aura des spécialistes qui seront formés.

dactions des radios publiques ou

Nous sommes en négociation avec des ambas-

Ă  la RTI de sorte que ces jeunes

sades, des grandes écoles, pour des spécialisa-

puisse ĂȘtre formes pour que de-

tions. Il y a des journalistes qui ont été de

main ce soit ces jeunes qui assu-

grands spécialistes en matiÚres premiÚres, sur

rent la relĂšve. De plus en plus , il y a des jeunes

des questions politiques par exemple, et ceux

qui viennent à ce métier par nécessité, ils ont fait

la il faudra pouvoir les valoriser. En faisant d’eux

des Ă©tudes Ă©conomiques, sociologiques. Ils se

des formateurs des nouvelles gĂ©nĂ©rations. C’est

retrouvent ĂȘtre journalistes parce que il n’y a pas

pourquoi il est prévu une commission chargée

d’emploi et parce qu’une opportunitĂ© s’est offer-

de la formation et du renforcement des capa-

te à eux dans le métier. Il faut pouvoir les détec-

cités. Au delà de tout ça le journaliste qui est

ter, les former; et ceux qui excellent, il faut les

professionnel, qui a toutes les qualitĂ©s, s’il n’a

former pour en faire de véritables journalistes

pas un bon salaire il devient un mauvais journa-

capables de faire des analyses . Nous pensons

liste. Quand il est logé dans un « sicobois » et va

qu’il faut Ă©galement corriger une faiblesse de la

rencontrer quelqu’un qui le reçoit dans un

presse ivoirienne. C’est une presse partisane et

quartier huppé et ayant tout le confort qui va

22 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013


23

avec, le journaliste est complexé. Il faut décom-

de la télévision on pourrait par exemple citer le

plexer le journaliste pour qu’il puisse vĂ©ritable-

cadreur, et les monteurs parmi tant d’autres.

ment jouer son rîle de 4eme pouvoir dans l’Etat.

Ce sont des gens a ne pas oublier. Nous venons

C’est pourquoi nous allons pouvoir lancer une

pour aider à une véritable professionnalisation

opération immobiliÚre qui va permettre

« nous allons aux journalistes d’ĂȘtre dĂ©cemment lopouvoir lancer gĂ©s. C’est vrai qu’aujourd’hui il ya des une opĂ©ration prix Ebony qui sont accordĂ©s Ă  un jourimmobiliĂšre qui va naliste c’est une trĂšs bonne chose que nous saluons du reste. Mais chaque an- permettre aux journalistes nĂ©e combiens seront-ils a attendre d’ad’ĂȘtre voir une maison au travers du prix accordĂ©cemment dĂ© ? Un autre fait important a souligner logĂ©s ». c’est qu’avant que le papier du journa-

du secteur des média, mais nous venons

liste a qui l’on donne un prix, avant que

conformément à la convention?, bref! Il

aussi avec des prix pour les jeunes talents, pour les journalistes sur des critĂšres, les entreprises de presses aussi. Il y aura une commission pour cela. Le Prix par exemple que nous comptons dĂ©cerner a l’entreprise de presse sera fonction du traitement de ses employĂ©s dĂ©clarĂ©s a la CNPS, des conditions d’exĂ©cution du mĂ©tier, les journalistes sont il payĂ©s

son papier ne soit primé il ya un travail préalable

y a autant de critĂšres qui seront pris en compte

effectué par des personnes: celui du correcteur,

afin que les conditions d’entreprenariat de ce

celui du photographe qui a fait une bonne illus-

métier puissent améliorer le bonheur des jour-

tration, il y a le metteur en page, etc. Au niveau

nalistes.

23 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013


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KNM : Comment comptez vous promouvoir l’expression des minoritĂ©s a travers la presse ? Quelles sont les opportunitĂ©s, et les difficultĂ©s au niveau de la presse privĂ©e ? GBH : La presse peut jouer un rĂŽle important dans le dĂ©veloppement d’une nation. La presse est un facteur de promotion culturelle, un facteur de promotion de la cohĂ©sion sociale. La cohĂ©sion sociale sous-entend la participation ou la prise en compte ou encore la considĂ©ration de chaque entitĂ© d’une sociĂ©tĂ©. A chaque entitĂ© d’une sociĂ©tĂ© il faut donner de la valeur, il faut la considĂ©rer. l’entitĂ© peut ĂȘtre minoritaire il faut lui dĂ©montrer qu’elle est importante pour la sociĂ©tĂ©. Elle peut ĂȘtre majoritaire il faut Ă©galement lui montrer qu’elle peut

« A chaque entitĂ© d’une sociĂ©tĂ© il faut donner de la valeur, il faut la considĂ©rer ».

ĂȘtre importante pour la sociĂ©tĂ©. c’est pourquoi dans notre vision et c’est ce que nous allons imprimer Ă  l’ensemble de la presse ivoirienne Ă  savoir qu’il ne faut pas exclure une minoritĂ© quelle qu’elle soit il faut pouvoir ouvrir l’expres-

sion Ă  tous donc si une minoritĂ© veut donner son point de vue, il faut le lui accorder. La minoritĂ© peut ĂȘtre ethnique, professionnelle, sociale, professionnelle, elle peut mĂȘme se traduire en terme de genre Ă©galement. Dans tous les cas La minoritĂ© a droit Ă  la parole, elle a le droit de donner des avis. Les mĂ©dias doivent ĂȘtre des facteurs de promotion de la minoritĂ© tout comme les facteurs de promotion de la cohĂ©sion sociale. KNM : Comment selon vous la COMMUNICATION pourrait favoriser la paix EN COTE D’IVOIRE ? Quelle sont vos projets dans ce projet de paix ? 24 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013


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GBH: Nous avons Ă©tĂ© conviĂ© au travers de l’Or-

s’il est indĂ©pendant et s’il est professionnel, c'est

ganisation des Journalistes Professionnels de CĂŽ-

-Ă -dire ceux qui exercent ce pouvoir, les jour-

te d’Ivoire par la CDVR aprĂšs notre Ă©lection pour

nalistes, les hommes des mĂ©dias; s’ils sont indĂ©-

réfléchir sur un thÚme : comment la presse pour-

pendants, ils seront capables d’interpeller une

rait s’approprier les missions de la CDVR

tierce personne sur une attitude qui

« La presse fait partie des 4 titres incendiaires ; comment la presse à travers leurs organisations professionnelles pouvoirs que nous pourrait contribuer au retour du dialogue connaissons » social, à la réconciliation? La presse est

peut nuire à la cohésion sociale, ou dire

un leader d’opinion, la presse a un poids.

faire l’état des lieux, faire des analyses

et travailler dans ce sens pour Ă©viter des

si une dĂ©cision politique ou Ă©conomique n’est pas la bienvenue et Ă©clairer les dĂ©cideurs Ă  travers une analyse diagnostique. Ils doivent ĂȘtre en mesure de

La presse fait partie des 4 pouvoirs que nous

pertinentes, cohérentes, présenter la situation

connaissons : le pouvoir exécutif, le pouvoir légi-

et proposer des solutions. Si nous le faisons nous

slatif, le pouvoir judiciaire et le pouvoir des mé-

pouvons participer à la cohésion de la CÎte

dias. Il est vrai qu’il est en quatriùme position mais

d’Ivoire Ă  la rĂ©conciliation et Ă  son Ă©mergen-

c’est un pouvoir dont ont peur les trois autres

ce. Si vous faites une mauvaise communica-

pouvoirs parce qu’il est capable de dĂ©truire les

tion en tant que journaliste ou homme de mé-

trois autres pouvoirs. Il y a comme toute lutte so-

dia en dĂ©formant les propos d’une tierce per-

ciale une maniĂšre de faire taire le quatriĂšme

sonne dans le but de la nuire, cette façon de

pouvoir. Ce pouvoir peut aider à la réconciliation

faire ne contribue pas à la cohésion sociale. Il

25 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013


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GBH: Il est vrai que les kweni ont accusĂ© du retard et la MarahouĂ© Ă©galement. Cela est du au fait que dans bien des cas les gouro sont restĂ©s dans des discussions vaines. « Pourquoi je ne suis pas ici ou pourquoi je ne suis pas lĂ ? », voici des prĂ©occupations qui ont guidĂ©s beaucoup d’entre nous. Voici un fait dont j’ai moi-mĂȘme Ă©tĂ© acteur. Nous avions au niveau du pays Gouro un ministre que j’ai du rencontrĂ© aprĂšs la premiĂšre partie de mes Ă©tudes en maitrise avant de faire le troisiĂšme cycle. Je suis aller le voire par l’intermĂ©diaire d’une personne. Il suffisait qu’il dise juste un mot et on m’ouvrait les portes. La question qu’il m’a posĂ©e est « qui t’a envoyĂ© Ă  l’école » j’ai rĂ©pondu : « mes parents ». Il a ensuite rĂ©torquĂ©: « sors de mon bureau et vas dire Ă  tes parents de te trouver du travail ». faut relater les faits tels qu’ils sont mais il ne faut pas aussi faire un commentaire incendiaire. La responsabilitĂ© du journaliste est importante. Aujourd’hui il faut que les journalistes dĂ©sarment leur plume et l’utilisent comme les sillons qui conduisent vers la paix. Il faut qu’ils utilisent leur micro comme des cors qui appellent Ă  l’unisson. Nous ne devons pas nous substituer aux hommes politiques.

Voyez-vous, le mal du peu-

« les gourosont ple kweni rĂ©side en luirestĂ©s dans des discussions mĂȘme. Aujourd’hui, chacun vaines: Pourquoi doit se dire « Ă  partir du poste que j’occupe qu’est ce je ne suis pas ici ou pourquoi je ne suis que je dois faire pour un tel pas lĂ ? », frĂšre de la MarahouĂ©? ». S’il se trouve que ce frĂšre « Ă©merge » mĂȘme si ce n’est pas Ă  toi le bien-

KNM : Aujourd’hui plusieurs kwĂ©ni constatent

faiteur qu’il rend services, demain c’est à ton

que notre région a accusé du retard, quel est

fils ou à un membre de ta famille ou de ta ré-

votre point de vue sur ce fait, et comment pour-

gion qu’il le fera. Il y a des divisions inutiles, des

rez vous attirez les regards des uns et des autres

guerres de positionnements inutiles alors qu’on

sur ce malaise dont souffre la Marahoue ?

peut servir sa rĂ©gion Ă  n’importe quel poste. En Juillet 2010, je suis allĂ© Ă  Washington, invitĂ© par

26 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013


27

la Banque Mondiale et le FMI avec le Ministre

servir de ferment au développement de notre

Diby. Lorsque j’étais dans cette ville j’ai nĂ©gociĂ©

région. Le ministre Charles Diby

auprÚs des ONG des équipements médicaux

Koffi est la tĂȘte de liste sur la-

pour ma rĂ©gion, et ils m’ont envoyĂ© 100 million

quelle je suis. Je pense que c’est

d’équipements mĂ©dicaux que j’ai offert Ă  la rĂ©-

déjà un pas de savoir que les

gion sans arriĂšre pensĂ©e (des lits d’hospitalisation,

cadres du département de Sin-

etc.
). Je n’ai pas eu besoin que quelqu’un me

fra , Vavoua, Bouaflé ,Zuénoula

dise de faire quoi que ce soit. Si chacun utilisait

peuvent travailler ensembles

ses relations pour agir de cette façon notre ré-

avoir une mĂȘme vision pour le

gion serait développée. Heureusement que dans

développement de la Mara-

la nouvelle configuration régionale, il y a une ré-

houé. Il ya quelques petites vel-

partition qui est faite et il y a la région de la Ma-

léités mais les choses sont en

rahoué. Nous aurons bientÎt un conseil général

train de se régler pour que nous

dotĂ© d’un budget d’un milliard c’est trĂšs peu,

ayons un seul objectif celui du

mais au travers des relations nous allons mobiliser

développement de la Marahoué et du peuple

les ressources. Je crois que ce conseil régional va

kwéni.

27 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013

« Je pense que c’est dĂ©jĂ  un pas de savoir que les cadres du dĂ©partement de Sinfra , Vavoua, BouaflĂ©, ZuĂ©noula peuvent travailler ensembles »


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KNM : A votre avis Comment le peuple Kweni pourrait aider au développement de sa région? GBH: Dans la cohésion. Il faut taire les différends il

« Il faut taire les différends, il faut taire les égos et regarder seulement la région, rien que la région »

faut taire les égos et regarder seulement la région, rien que la région. Nous pouvons considérer

Kweni ? si oui quelle sont vos impressions et quels encouragements ou conseils avez-vous a donner ? Si non, qu’est ce que vous conseillerez Ă  cette organisation pour ĂȘtre plus connue du peuple Kweni?

une démarche par exemple, qui

GBH : C’est une trùs bonne organisation. C’est

d’entre nous peut nous aider prĂ©-

ce qui a manquĂ© pendant longtemps. il n’y a

sentement? ou encore demain qui

pas trĂšs longtemps il ya eu une grande organi-

pourrait ĂȘtre un recours en plus de

sation qui a été également créée dirigée par

ceux qui ont travaille hier? et

LĂ©opoldine Koffi : KAADO c'est-Ă -dire nous som-

continuer dans la mĂȘme dĂ©marche Ă  tout points

mes ensembles, nous sommes un nous devons

de vue. C’est des choses qui pourront nous aider.

avoir la mĂȘme vision. Parfois ce qui tue les gens

KNM: Avez-vous entendu parler de l’Organisation 28 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013

c’est les bords politiques. Si j’ai un conseil à donner, c’est vrai que je suis trùs jeune pour


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donner des conseils. C’est que les gens aient des cartes de dĂ©veloppement et non des cartes de partis. Je m’explique: il faut sortir des guerres d’appartenance Ă  un parti politique et faire la guerre pour le dĂ©veloppement de sa rĂ©gion. Je pense que si au delĂ  de l’appartenance politique des uns et des autres ou de l’appartenance Ă  la sociĂ©tĂ© civile, si chacun n’a pour ambition que le dĂ©veloppement de notre rĂ©gion on aura gagnĂ©. Pour me rĂ©sumer j’apprĂ©cie la dĂ©marche qui a conduit Ă  la crĂ©ation de l’organisation kwĂ©ni, qui est un outil de dĂ©veloppement mais en mĂȘme temps un outil de communication pour

gueurs ? GBH: Il faut se référer à la loi sur la

« Il faut crĂ©er l’évĂšnement mĂšre un certain nombre de c'est-Ă -dire conditions. Il faut ĂȘtre ivoirien prĂ©senter c’est la premiĂšre des choses, donofficiellement ner le titre de son journal, l’objet, KWENI et le centre d’intĂ©rĂȘt. Il y a aussi une mobiliser les demande qui est faite auprĂšs du mĂ©dia, voire la procureur de la rĂ©publique. Il faut presse » presse de l’annĂ©e 2004 qui Ă©nu-

aussi un capital minimum de cinq millions.

faire émerger les idées du peuple kwéni. Si on ajoute a cela KAADO, si on ajoute à cela le

KNM : Puisque vous ĂȘtes Kweni comment selon

conseil régional je pense que nous sommes en

vous la sensibilisation pourrait ĂȘtre faite pour

train d’unir progressivement nos forces pour aller

amener tous les kwĂ©ni Ă  s’unir pour le dĂ©velop-

à l’essentiel et cela me parait important.

pement de leur région ?

KNM : L’organisation Kweni utilise comme

GBH: C’est dans ce sens que nous allons travail-

moyens d’échanges l’internet et cela prĂ©sente

ler à travers le conseil général. Nous allons ren-

quelques limites, en tant que homme de presse,

forcer nos liens forcément puisque nous allons

comment l’organisation pourrait par voie de

travailler pour la mĂȘme zone. Cette plate forme

presse privée toucher plus de Kweni ?

va aider tout le peuple Kweni Ă  se connaitre

GBH: C’est vrai que l’utilisation des technologies de l’information et de la communication n’est pas accessible Ă  tous. Donc ceux qui sont Ă  Abidjan n’ont pas tous internet. Ce qu’il conviendrait de faire tout en gardant les NTIC, c’est envisager des communications radiophoniques au travers d’émissions peut ĂȘtre mensuel. Il est vrai que organisation Kweni est sur un rĂ©seau social mais il faut envisager d’autres outils de communication, un pĂ©riodique soit mensuel; bimensuel ou

mutuellement. Ce sont des canaux de consolidation des relations entre les ressortissants de la MarahouĂ©. Je vous remercie pour votre dĂ©marche et L’intĂ©rĂȘt que vous accordez a ma modeste personne. Lorsque vous avez manifestĂ© la nĂ©cessitĂ© d’ĂȘtre interviewĂ© je n’est pas hĂ©sitĂ© parce que je suis communicateur et prĂ©sident d’une Organisation professionnel des mĂ©dia. Je voudrais trĂšs sincĂšrement vous encourager. Saluer tous les responsables de Kweni

trimestriel; il faut crĂ©er l’évĂšnement c'est-Ă -dire

KNM : Merci pour cette interview, Dieu vous

présenter officiellement KWENI et mobiliser les

garde.

mĂ©dia, voire la presse. KNM : Comment fait-on pour crĂ©er un journal en Cote D’Ivoire ? Quelles sont les rĂ©gulations en vi29 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013


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Sonia Tra.

30 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013


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sera beaucoup

LA CULTURE KWENI EST-ELLE

plus au fait de notre culture que ceux qui vivent dans les

REELLEMENT CONNUE DES

deux autres espaces. Cette réalité influence énormé-

KWENI D’AUJOURD’HUI ?

ment la connaissance et l’entretien de ce patrimoine. Qui parmi nous peut exĂ©cuter les pas et entonner les chants de zaouli, goly, djĂš, gahou, zamblĂ©, gou, solou,

La culture d’un peuple a, certes, une fonction de rĂ©jouis-

klaba, saaplo, klin, wouli, goumosehi, bali, zoha et j’en

sance mais Ă©galement et surtout elle est le fondement

passe ?

principal de l’éducation et de l’histoire de ce peuple. Ainsi

Qui peut jouer au klibonin (balafon) et au klon (dĂŽdĂŽ) ?

les chants, danses, contes et autres traditions véhiculent

Qui se rappelle encore des jeux pratiqués au claire de

des messages pleins de sagesse et sont utilisés pour guider

lune dont notamment le soholé, le dougnÎyi ?

les populations et régler les conflits entre les membres des

Comme vous le voyez il y a une multitude de chants et

communautés villageoises et/ou régionales.

danses constituant l’expression physique de notre cultu-

Le peuple kwĂ©ni, dĂ©tenteur d’un riche patrimoine culturel,

re que nous ignorons ou alors que nous refusons de pra-

est loin de profiter des nobles missions assignées à la

tiquer.

culture et est emprunt Ă  la division, la jalousie aveugle.

Nos aïeux les ont créés, nos grands pÚres, grandes mÚ-

Quelles sont les raisons de ce paradoxe ?

res, pÚres et mÚres les ont pratiqués et entretenus.

Sans toutefois apporter une réponse exhaustive à cette

C’est à nous que revient la lourde charge de non seule-

interrogation je pourrais citer la méconnaissance des disci-

ment les pérenniser mais également les valoriser et les

plines culturelles par l’enfant kwĂ©ni d’aujourd’hui et l’aban-

faire connaütre à d’autres peuples de la planùte terre.

don de la majorité de ces disciplines par les quelques anciens qui sont encore parmi nous. Et pour cause, de nos

Chers frùres et sƓurs, mobilisons nous autour de nos

jours, le cadre de vie des kwéni se décline en trois grands

chants et danses pour Ă©viter de disparaĂźtre un jour sans

espaces, Ă  savoir nos villages, les autres villes et villages de

laisser aucune trace dans ce monde.

CĂŽte d’Ivoire et la diaspora (pays Ă©trangers). Notre intĂ©rĂȘt par rapport Ă  notre culture est fonction de notre cadre de vie. C’est ainsi que le kwĂ©ni restĂ© au village 31 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013

Patrice GOHI BI Conseiller à l’Ambassade de Cîte d’Ivoire en Libye


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LA SANTE DANS VOTRE ASSIETTE Par Boh Lou Nenenan Le baobab est l’arbre emblĂ©matique de l’Afrique centrale. Il pousse aussi bien dans des rĂ©gions tropicales arides, semi -arides que lĂ©gĂšrement humides. Son territoire s’étend d’ouest en est depuis les Ăźles du Cap Vert jusqu’à l’Éthiopie et du nord au sud depuis le Sahel au nord de l’Afrique du Sud. Enfants, nous avons presque tous « lapĂ© » en grimaçant cette poudre couleur ivoire mais ĂŽ combien dĂ©licieuse !!! Allons donc Ă  la dĂ©couverte de ce fruit « magique ». PropriĂ©tĂ©s nutritionnelles de la pulpe de baobab Selon le Centre international des cultures sous-exploitĂ©es de l’UniversitĂ© de Southampton (sud de la GrandeBretagne), le baobab serait «un fruit de l’avenir », car c’est un trĂ©sor de vitamines : Vitamines A, C, B1, B2, B6 et PP, minĂ©raux (calcium, phosphore, et Ă  un moindre degrĂ©, fer : 7mg/100g de pulpe de baobab, potassium, zinc), deux prĂ©cieux acides aminĂ©s pour les articulations (L-proline et histidine notamment) plus 11 acides aminĂ©s essentiels. Des scientifiques avancent mĂȘme qu’il recĂšle jusqu’à dix fois plus de vitamine C que les oranges et davantage de calcium qu’un verre de lait. Le fruit de baobab est donc 32 KWENI NEWS MAGAZINE MARS 2013

reconnu pour sa teneur Ă©levĂ©e en acide ascorbique (vitamine C) ; en particulier, 100 grammes de pulpe contiennent jusqu’à 300 mg de vitamine C, aidant ainsi Ă  l’absorption du fer par l’organisme. L’acide ascorbique est trĂšs important en tant qu’élĂ©ment nutritionnel ou en tant que complĂ©ment alimentaire pour son action anti scorbutique et reste indispensable pour les personnes qui consomment peu de fruits et de lĂ©gumes. Son action antioxydante est trĂšs puissante pour combattre l’action nĂ©faste des radicaux libres. Les apports journaliers recommandĂ©s (AJR) pour l’acide ascorbique (vitamine C) est de 75 mg pour des femmes et 90 pour les hommes ; si nous considĂ©rons que l’acide ascorbique contenu dans la pulpe de baobab est 300 mg par 100 grammes de pulpe, la prise orale de 25 et 30 grammes de pulpe peut couvrir respectivement les apports de vitamine C des humains. La pulpe de Baobab est 4 fois plus puissante qu’un kiwi, 10 fois plus qu’une orange 15 fois plus qu’une pomme. La pulpe du fruit du baobab possĂšde Ă©galement des propriĂ©tĂ©s anti-inflammatoires, antalgiques et antipyrĂ©tiques


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notables : en effet, 500 mg de pulpe de fruit ont une activitĂ© anti-inflammatoire comparable Ă  50 mg d’aspirine. La fraction des fibres solubles qu’elle contient a des vertus prĂ© biotiques, ce qui facilite l’émission rĂ©guliĂšre des selles et Ă©vite la constipation. Mais la pulpe est Ă©galement un bon anti-diarrhĂ©ique et un excellent rĂ©hydratant. Lors d’une Ă©tude menĂ©e chez 160 nourrissons ĂągĂ©s de 8 mois en moyenne et prĂ©sentant des troubles dysentĂ©riques, elle s’est montrĂ©e aussi efficace que la solution de l’OMS.

cessitant un traitement antiseptique. De certaines maladies rhumatismales : arthrose en particulier par l’apport de micronutriments indispensables (acides aminĂ©s). Certains auteurs font Ă©galement mention de son usage dans la : prĂ©vention du vieillissement, au cours du diabĂšte, des affections respiratoires, des maladies cardiovasculaires et neuro-dĂ©gĂ©nĂ©ratives, voire auto-immunes ...

Utilisations multiples pour la pulpe de baobab Lors d’une activitĂ© sportive rĂ©guliĂšre. PĂ©riodes de convalescence : Ă  la suite, ou au cours d’une maladie, d’un Ă©pisode infectieux, d’une grippe, d’une opĂ©ration, d’un allaitement, d’un stress Ă©motionnel important, d’une fatigue passagĂšre ou saisonniĂšre. Alimentation pauvre en protĂ©ines et en fer.

En entretien pour conserver un apport rĂ©gulier et naturel de micro nutriments aux personnes soucieuses de leur santĂ©. Il n’y a pas de contre-indication. N’étant pas acidifiante, trĂšs peu allergisante, ne contenant pas de gluten, elle peut ĂȘtre consommĂ©e par les personnes prĂ©sentant une maladie cƓliaque (trouble digestif dĂ» Ă  l’intolĂ©rance au gluten).

Chez les enfants : En pĂ©riode de croissance, par sa richesse nutritionnelle la pulpe de baobab, va apporter un grand nombre de vitamines et minĂ©raux ainsi que les acides aminĂ©s indispensables Ă  une croissance harmonieuse comblant les carences d’une nourriture moderne et pauvre en nutriments.

Recettes et consommation quotidienne Boisson chaude : diluer 2 à 3 cuillùres à soupe de poudre de baobab dans de l’eau tiùde à chaude. Buvez au cours ou la fin du repas.

Des troubles du transit intestinal : aussi bien au cours des diarrhées que des épisodes de constipation. Cependant en cas de diarrhée, si son efficacité ne se manifeste pas dans les 2 à 6 heures, il est fortement recommandé de consulter : une infection microbienne est alors fortement à suspecter, né-

Boisson froide : Diluer dans de l’eau froide la quantitĂ© de poudre dĂ©sirĂ©e. Laisser reposer jusqu’à dilution complĂšte. Puis sucrer selon vos goĂ»ts. Vous pouvez rajouter, du jus d’ananas, ou d’orange, ou de fruit de la passion
DĂ©guster votre dĂ©licieux breuvage en toute occasion.

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Boisson lactĂ©e : Diluer la poudre de baobab dans du lait (vĂ©gĂ©tal de prĂ©fĂ©rence, voir la recette du lait de tchongon dans le magazine de janvier). Les enfants vont adorer cette recette (les grands aussi !!! moi j’en raffole, c’est ma boisson favorite). Pour une version crĂ©meuse, rajouter un peu plus de poudre pour obtenir un « style de yaourt » (dĂ©licieux quand il est bien frais). Rajouter 1 ou 2 cuillĂšres de poudre de baobab dans vos diffĂ©rentes bouillies de mil, riz, maĂŻs
et aussi dans vos prĂ©parations de gĂąteau, biscuits, crĂȘpes...Soyez imaginatif. Valorisons nos produits locaux, et n’oubliez pas : la santĂ© passe d’abord dans nos assiettes!!!

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