Pleased to meet you Du 28 septembre au 8 octobre 2017
Laurent Mazuy, SĂŠbastien Pons
Le pays oĂš le ciel est toujours bleu
Laurent Mazuy - Le bateau prend l’eau, 2017 Vernis, silicone, acrylique, éponge, polystyrène, toile de jute et toile de jute apprêtée, 163 x 115 cm
« La fête est le chaos retrouvé et façonné à nouveau » 1, l’indispensable purification des faits et des mœurs, un balayement du quotidien par sa propre profanation. La fête, dans son sens anthropologique, est un acte fondamentalement collectif et généreux : c’est l’exaltation partagée, l’hédonisme momentané, la routine inversée, la débauche amplifiée, un chaos infini mais nécessaire au bon fonctionnement de ces sociétés. C’est à une fête, dans cette signification primaire, que nous convient Laurent Mazuy et Sébastien Pons, artistes de l’exposition et directeurs artistiques du Pays où le ciel est toujours bleu. La double casquette s’annule et ne devient qu’une pour cette introduction à la nouvelle saison. Pleased to meet you, c’est le bonheur des rencontres fructueuses, que l’on parle de matières, d’œuvres, d’œuvres dans des lieux, de personnes - artistes ou non - et de mots, écrits ou simplement dits. La fête donc, les formes et les couleurs qui accaparent l’espace, cassent le white-cube et proposent d’autres manières de concevoir le cycle des œuvres, de leur conception à leur exposition, de leur muséification à la mise en commun et finalement, au partage. La fête, c’est le carnaval, dans son aspect public, supposément convivial et avec des esthétiques qui lui sont propres : pantins (dés)articulés, matières récupérées, entremêlées, trompe-l’œil et calembours, grotesques de situations, mouvements fluides et couleurs vives. On salue la liberté : les inverses s’assemblent, le design s’anthropomorphe et les toiles se tuméfient de substances diverses, d’objets trouvés. 1 - Roger Caillois, L’homme et le sacré, 1939.
C’est dans ce mouvement de fête que sont orchestrées, en toute modestie et sobriété, les œuvres de Sébastien Pons et Laurent Mazuy, ce dernier s’exclamant « Le bling-bling c’est fini ». Ici les œuvres cohabitent, se laissent de la place : elles respirent et l’œil aussi. L’accrochage nous laisse le temps d’apprécier les références perceptibles à l’histoire de l’art. Il est question du socle dans la sculpture, en camouflant d’un tissu imitation brique ce que l’on devine être une table (J’ai peur de la vie comme vous avez peur de la mort, 2017) ou encore des enjeux de la mise en scène dans un espace donné, celui de la toile. Quand Sébastien Pons nous renvoie au mouvement de la colonne sans fin de Brancusi (Trèfle, 2017), Laurent Mazuy assemble rebuts de chantier et autres matériaux trouvés, à l’image d’une guirlande, et nous fait danser avec Matisse (Le bruit de l’eau du bain, 2017). La fête n’est pas qu’un superficiel divertissement : faille spatiotemporelle régulatrice, elle renverse la routine en abolissant tous les interdits, qu’ils soient factuels ou moraux. Les règles et les valeurs qui régissent la société sont abrogées, transgressées, lapidées : ne rejoint-on pas le rôle de l’art contemporain, qui renverse ses propres codes, amplifie sans cesse sa propre singularité ? Pleased to meet you dans un lieu d’art, comme théâtre ouvert à toutes les individualités. Et si, pour Roger Caillois, les sociétés contemporaines ont remplacé la fête par la guerre, c’est une raison de plus pour saluer l’art comme acte et place de liberté. COCO STUDIO
Sébastien Pons - J’ai peur de la vie comme vous avez peur de la mort, 2017 Grès, porcelaine, faïence, engobe, émail, tissus, bois, 105 x 57 (ø) cm
Laurent Mazuy - Le bruit de l’eau du bain, 2017 Vernis, acrylique, silicone, polystyrène, bois, matériaux divers et toile de jute apprêtée, 131 x 98 cm
Laurent Mazuy - La dentellière et son chapeau, 2017 Silicone, acrylique (aérosol), éponge, polystyrène et toile de jute apprêtée et découpée, 131 x 98 cm
Sébastien Pons - Présentation, 2013 Faïence, engobe, émail, œil en verre, faux cils, verre, bois, lasure, peinture, 195 x 80 x 48 cm
Sébastien Pons - Trèfle, 2017 Faïence, émail, verre, 176 x 100 (ø) cm
Laurent Mazuy Dans les feuilles du quai, 2017 Vernis, acrylique, silicone, polystyrène, bois, plumes et toile de jute apprêtée, 147 x 115 cm Zip, 2017 Vernis, acrylique, silicone, canevas, mousse expansée, éponge, bois, cuivre, toile de jute et toile de jute apprêtée, 147 x 98 cm
Le poirier (rond), 2016 Vernis, silicone, éponge, polystyrène, plâtre et toile apprêtée – 160 x 130 cm
Sébastien Pons - J’ai peur de la vie comme vous avez peur de la mort, 2017 Grès, porcelaine, faïence, engobe, émail, tissus, bois, 105 x 57 (ø) cm
Laurent Mazuy La diète de l’ogre (affamé), 2017 Silicone et toile de jute apprêtée, 41 x 33 cm Donut, 2017 Silicone, polystyréne, galet et toile de jute apprêtée, 41 x 33 cm Sébastien Pons - Médaille, 2016 Grès, émail, corde, 102 x 40 x 7 cm
L’oiseau mouillé, 2016 Vernis, acrylique, silicone, polystyrène, bois, matériaux divers et toile apprêtée – 146 x 114 cm
En savoir + Laurent Mazuy Sébastien Pons
www.laurent-mazuy.net www.sebastienpons.fr
Le POCTB Le pays où le ciel est toujours bleu, POCTB - collectif d’artistes, est un label de création et de diffusion dans le domaine de l’art contemporain. Ce label propose une programmation dans son espace d’exposition situé à Orléans et hors les murs avec La borne, microarchitecture de création et de monstration itinérante en région Centre - Val de Loire. Direction artistique : Sébastien Pons / Laurent Mazuy
Le pays où le ciel est toujours bleu Quartier Carmes - 5 rue des Grands-Champs à Orléans - 02 38 53 11 52 - www.poctb.fr
Graphisme : Sébastien Pons
Avec le soutien de