Conclusion
Pour la majorité d’entre eux, la lecture ne fait plus partie des pratiques culturelles
prisées des adolescents. Ils lisent aujourd’hui beaucoup moins de livres qu’il y a dix ans.
Naturellement, ils désertent également les lieux du livre. La prescription scolaire reste alors à
ce jour, le seul lien qui existe parfois entre les adolescents et le livre. Si les professeurs n’étudiaient pas en classe quelques œuvres, certains élèves abandonneraient totalement la lecture.
Pour autant, la prescription scolaire ne sert pas forcément la cause du roman pour ado et plus
généralement celle de la lecture. Elle impose une vision contraignante et éducative de la lecture, alors que les adolescents n’aspirent qu’à se divertir. La notion de plaisir est relativement absente de la prescription scolaire et dès lors, ados et prescripteurs sont en conflits.
Ce n’est pourtant pas la lecture en elle-même que les jeunes rejettent mais bien cette
image ennuyeuse qui l’accompagne. Elle est considérée comme un acte solitaire et trop sérieux,
alors que les adolescents traversent une période où prédomine le besoin de contacts humain et de rencontres. Lorsque lire est un acte de plaisir et permet d’appartenir à une communauté, les adolescents démontrent alors un énorme engouement ; il n’y a qu’à voir le phénomène né autour de Harry Potter, de Twilight, du manga, etc. Les adolescents s’approprient le roman ado,
lecteurs comme non-lecteurs investissent les réseaux sociaux et les sites communautaires pour partager leurs envies, leurs goûts, leurs attentes. Inexorablement ils s’influencent les uns les
autres, car ils préfèrent écouter leurs pairs que les marques dont ils doutent de l’honnêteté. La vraie prescription du roman ado est là, au cœur de ces réseaux et communautés virtuelles, ce
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