Le Coopérateur agricole | Novembre - Décembre 2013

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NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

La traite robotisée :

Un jeu

d’enfant?

Des producteurs en parlent

Affaires économiques L’endettement des fermes québécoises

Fertilisation

L’utilisation du FRN dans le maïs


L A N O U V E L L E G É N É R AT I O N

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Une première en matière

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* La vaccination à l’âge de 3 jours n’est pas recommandée pour les porcelets qui présentent un niveau élevé d’anticorps maternels.

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Dossier En cou v ert ur e

Azote FRN 52

sommaire

34 Dossier

Les robots de traite. Des producteurs en parlent.

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

Reportages

Éditorial – Billets

L a Coop fédér ée

5 En t r e nous*

6 Des prix

Denis Richard

Le Secteur développement des affaires et communications se démarque.

10 Pause-pensée* Colette Lebel

12 Faits et gestes* Vincent Cloutier

14

46

32 Sur le plancher des vaches* Sylvain Boyer

Port r a i t de nos dir ige a n ts Homme-orchestre

Étienne Hardy

L a Coop fédér ée

20 Acquisition

Chroniques

Le secteur Énergies Sonic acquiert Bouthillier-Rioux.

CU M A

4 Quoi de neuf ? 62 Hort icult ur e 63 Décor at ion

L’avenir prometteur d’une administratrice de La Coop Val-Nord

16 Benoit Massicotte

44 De porc en porc

8 Mél i-mél o

Femme eng agée

14 Mélanie Pinard

22 CUMA de Leclercville

16

64 Da ns nos coops

Partage un jour, partage toujours

49

* For English version, please visit our website at www.lacoop. coop/cooperateur

24 Bâtisseuses de l’agriculture Portait des CUMA françaises

A ffa ir es économiqu es

28 Endettement des fermes

Base, fondement et quelques éléments de comparaison

Porc

45 Filière porcine coopérative Profil de Jean Brochu, vétérinaire

Articles techniques

46 Travailler en filière

Productions végétales

Le meilleur des deux mondes pour la famille Leblanc

55 Pommes de terre

L’alternariose, il faut l’avoir à l’œil.

20

R éfl e x ion

49 Entretien avec Charlie Arnot

58

Comment gérer sa réputation à l’ère de la transparence extrême.

P roduct ions v égéta l es

52 L’azote FRN

L’engrais à diffusion lente : un potentiel à découvrir

Acér icu lt u r e

58 L’Écovap

Un évaporateur – électrique et prometteur

Dév el oppemen t du r a bl e Version Web : www.lacoop.coop/cooperateur Version virtuelle : www.lacoop.coop/ cooperateurvirtuel

22

60 Suivez le guide

60

La gestion durable d’une entreprise agricole


QUOI DE Quoi de neuf ?

Volume 42, no 9, novembre-décembre 2013

Photo : APPAlAches et Bois-FrAncs

Journée végétale La Coop : Appalaches et Bois-Francs Le 10 septembre dernier, les membres de La Coop des Appalaches et de La Coop des Bois-Francs s’étaient donné rendez-vous, pour une deuxième année consécutive, à la Ferme J.G. Trépanier et fils, à Plessisville, pour la Journée Parcelle La Coop. Les quelque 200 personnes présentes à ce très bel endroit ont pu en apprendre davantage sur le compost Gaudreau au moyen d’ateliers techniques offerts par François Labrie et Luc Roger, représentants de La Coop fédérée, en plus d’assister à une spectaculaire démonstration de pulvérisation par hélicoptère, effectuée par l’équipe Mistral et La Coop. Cette journée a été rendue possible grâce au travail des équipes des secteurs agroenvironnement, ruminants et productions végétales des deux coopératives.

Le Coopérateur agricole est publié neuf fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’organe d’information de la coopération agricole québécoise. Directrice et rédactrice en chef

Guylaine Gagnon 514 858-2146 (ligne directe) guylaine.gagnon@lacoop.coop

Rédacteur et adjoint à l’édition

Patrick Dupuis, agr. 514 858-2044 (ligne directe) patrick.dupuis@lacoop.coop

Responsable de la publicité

André Léger 514 858-2036 (ligne directe) andre.leger@lacoop.coop

Responsable des abonnements

Nadine Kadé 514 384-6450 poste 3710 nadine.kade@lacoop.coop

Ont cOllabOré à ce numérO

Début août, lors de la 10 e édition du tournoi de golf de La Coop Comax, le président de son C.A., Michel Gauvin, a remis un chèque de 5000 $ au Pavillon horticole écoresponsable de l’ITA de Saint-Hyacinthe, qui a pour mission de favoriser l’innovation et de mettre en évidence les bienfaits de l’horticulture sur l’environnement, la santé et le bien-être. Les fonds serviront, entre autres, à des activités d’éducation auprès des étudiants et de la population.

Révision de texte : Georges O’Shaughnessy enr. Photographies et illustrations Pierre Cadoret, Bernard Diamant, Étienne Gosselin, Nancy Malenfant Céline Normandin

Dans l’ordre habituel : Patrice Gagnon, directeur général de La Coop Comax; Alain Couture, directeur du campus de l’ITA; et Michel Gauvin, président du conseil d’administration de La Coop Comax.

Lancement du programme « J’me donne O Max »

Dans l’ordre habituel : Patrice Gagnon, directeur général de La Coop Comax; Lyne Tourigny, experte-conseil en productions végétales à La Coop Comax; et Michel Gauvin, président du C.A. de La Coop Comax.

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Rédaction Jean Audet, Jessy Blanchette, Yvon Boudreau, Sylvain Boyer, Donato Cerone, Vincent Cloutier, Hélène Cossette, Étienne Gosselin, Étienne Hardy, Colette Lebel, Nancy Malenfant, Céline Normandin, Stéphane Perreault, Denis Richard

Lors de ce même tournoi de golf, Comax a procédé au lancement de son tout nouveau programme adressé exclusivement aux employés : « J’me donne O Max ». Une bourse de 1000 $ ou deux bourses de 500 $ seront versées par l’entreprise pour permettre aux employés de réaliser un projet personnel exceptionnel ou de relever un défi pour une cause qui leur tient à cœur (programme de remise en forme, formation, participation à une collecte de fonds, etc.). Le programme ne débutera qu’au printemps 2014, c’est pourquoi les administrateurs ont décidé de remettre exceptionnellement la bourse à Lyne Tourigny, experte-conseil en productions végétales, qui participait au rallye féminin Roses des Sables au Maroc en octobre dernier. Cette épreuve sportive a permis de faire des dons aux enfants du sud de ce pays.

Le Coopérateur agricole | noVemBre-DÉcemBre 2013

Conception et graphisme

Pierre Cadoret, Suzanne Turcot

Webmestre

Samar Gharib, Ricardo Silva

Photogravure et impression Interweb Inc. Photo de la page couverture Étienne Gosselin Les photos, illustrations et textes publiés dans Le Coopérateur agricole et sur le site Internet de La Coop fédérée ne peuvent être réutilisés sans autorisation.

Service deS abonnementS Abonnement (taxes incluses)

1 an : 23,22 $ 2 ans : 36,84 $ À l’étranger - 1 an : 85 $

3 ans : 50,72 $

Correspondance

Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :

Le Coopérateur agricole

C.P. 500 Station Youville Téléphone : 514 384-6450 Montréal (Québec) H2P 2W2 Télécopieur : 514 858-2025 Courriel : coopagri@lacoop.coop Adresse Internet : www.lacoop.coop/cooperateur Poste-publications, convention n° 40628621 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec 107176-10-13

Photos : lA cooP comAx

Comax remet 5000 $ au Pavillon horticole de l’ITA


Entre nous

le plan A

À

Photo : mArtine Doyon

For English version, please visit our website at www.lacoop.coop/ cooperateur

l’ère du numérique, on oublie parfois que l’imprimé, et surtout le magazine, impose un décalage de quelques semaines entre le moment où je vous écris ces lignes et le moment où vous les parcourez. Ainsi, je profite d’une courte accalmie entre la récolte du soya et celle du maïs, à la veille de la semaine de la coopération, pour vous parler justement de coopération. c’est que ça bouge dans le monde coopératif, tant sur le plan local, national qu’international. cela fait maintenant près de 30 ans que je me suis engagé activement en coopération agricole et, de mémoire, je ne me rappelle pas avoir vu une telle convergence des forces de la coopération. D’abord au niveau international, comme je vous le disais au mois d’avril dernier, l’Alliance coopérative internationale a adopté à l’unanimité son plan d’action pour une décennie coopérative. Bien entendu, à ce chapitre, on reste au niveau des grandes orientations qui s’appliquent à l’ensemble des coopératives, tous continents et secteurs confondus. les pistes d’actions relevées n’en sont pas moins pertinentes. Promouvoir et enrichir la participation des membres – surtout auprès des jeunes –, prendre le virage du développement durable, renforcer l’identité coopérative, assurer un cadre juridique propice au développement du plein potentiel économique des coopératives, et garantir l’accès à un capital qui respecte les principes coopératifs. Voilà des orientations universelles qui interpellent l’ensemble des leaders coopératifs! sur le plan national, nous ne sommes pas en reste. Après la tenue du sommet international des coopératives à Québec et la tenue d’une commission parlementaire spéciale de la chambre des communes sur les coopératives, voilà que les structures de représentation des coopératives canadiennes se réorganisent. comme je vous l’annonçais au mois de septembre, les délégués du conseil canadien de la coopération et de la mutualité (cccm) et ceux du canadian cooperative Association (ccA) ont convenu, le 29 juin dernier, d’unir leurs forces au sein d’une nouvelle organisation pancanadienne.

coopératives et mutuelles canada (cmc) devient ainsi la nouvelle organisation faîtière représentant l’ensemble des coopératives canadiennes, tant anglophones que francophones, auprès du gouvernement canadien. le nouveau président en est léo leblanc, secrétaire général de coop Atlantique. Pour ma part, j’aurai le privilège de vous représenter au niveau canadien à titre de président du cccm et vice-président de la nouvelle organisation, tout comme Bill Dobson, président du ccA et de United Farmers of Alberta, qui agira lui aussi comme vice-président. si la coopération, par ses valeurs partagées et sa finalité, réussit à rapprocher «les deux solitudes», elle peut accomplir de grandes choses. Finalement, sur le plan provincial, une réorganisation est également en cours dans le mouvement coopératif québécois dans ce que l’on appelle la Vision 2020, qui s’inspire en partie de la démarche chrysalide du réseau la coop et qui vise à rendre les organisations de services aux coopératives plus performantes par la mise en commun de leurs ressources. Je dis souvent que la coopération n’a pas la prétention d’être lA solution à tous les problèmes de notre société, mais elle a certainement celle de faire partie des solutions. notre modèle coopératif est basé sur des valeurs d’honnêteté, d’équité, de responsabilité et de solidarité. ce sont ces valeurs qui nous donnent une identité singulière. si nous voulons véritablement servir de modèle de rechange dans un monde dominé par le paradigme capitaliste et financier, nous devons être à l’avant-garde en matière d’efficacité de nos activités et nous donner les moyens de nos ambitions. c’est par la croissance de leurs activités et l’amélioration des avantages tangibles pour leurs membres que les coopératives pourront participer à l’émergence d’une société plus juste et plus équitable. nous devons devenir le plan A des gouvernements comme partenaires du développement durable de notre société. nous devons aussi demeurer votre plan A et devenir celui de votre relève. Pour ce faire, la solution passe nécessairement par plus de coopération et d’intercoopération. Bonne récolte!

Denis Richard Président, la coop fédérée denis.richard@lacoop.coop noVemBre-DÉcemBre 2013 | Le Coopérateur agricole

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Photo : Pierre cadoret

La Coop fédérée

Photo : PAtrick DUPUis

Photo : GrAcieUsetÉ D’Étienne Gosselin

Des prix remportés

l’

Étienne Gosselin, journaliste à la pige pour Le Coopérateur agricole, s’est démarqué à deux reprises en remportant le prix Moïse-Cossette dans la catégorie « Portrait d’individu ou d’entreprise » et le prix Rosaline-Ledoux.

Nicolas Mesly, journaliste à la pige pour Le Coopérateur agricole, reçoit le prix Moïse-Cossette catégorie « Dossier ou article technique » des mains de Marc Lestage, ex-journaliste au journal Le Soleil, de Québec, et membre du jury.

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automne 2013 a été chaud sur le plan des honneurs à La Coop fédérée. En effet, le Secteur développement des affaires et communications s’est retrouvé sous les projecteurs à plusieurs reprises avec les prix Roger-Blais et Moïse-Cossette, décernés par l’Association des communicateurs et rédacteurs de l’agroalimentaire (ACRA) et le prix RosalineLedoux, remis par la Fédération des agricultrices du Québec. Sur le plan de la communication d’entreprise, le Secteur a remporté le prix Roger-Blais pour la réalisation du rapport annuel 2012. Cette publication s’est démarquée parmi 10 ouvrages qui ont été soumis. Le thème « Imaginez ce qu’on pourrait réussir ensemble! » a donné le ton, selon les membres du jury, qui ont également été séduits par les éléments suivants : « Des messages clés mobilisateurs, la récurrence du thème, un contenu inspirant où les valeurs de l’organisation sont mises au premier plan… » Au chapitre journalistique, Le Coopérateur agricole a raflé deux des trois prix qui ont été décernés. Dans la catégorie « Portrait d’individu

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Les employés du Secteur développement des affaires et communications sont fiers d’avoir remporté le prix Roger-Blais, décerné par l’Association des communicateurs et rédacteurs de l’agroalimentaire (ACRA), pour la réalisation du rapport annuel 2012. Ce prix récompense la meilleure communication d’entreprise de l’année dans le secteur agroalimentaire.

ou d’entreprise », Étienne Gosselin a remporté la palme pour son reportage De l’or sur l’île d’Orléans, réalisé chez les frères Luc et François Turcotte de la Ferme avicole Orléans et publié dans le numéro de mai-juin 2013. Dans la catégorie « Dossier ou article technique », Nicolas Mesly a aussi mérité la première place pour son dossier La vie après la Commission canadienne du blé, paru dans le numéro de novembre-décembre 2012. Finalement, Étienne Gosselin a mérité le prix Rosaline-Ledoux pour son article Marilyn vue de Côté, publié dans le numéro d’avril 2013. Son texte dressait le portrait d’une jeune agricultrice de 25 ans qui s’est démarquée sur plusieurs aspects au cours de la même année. Mentionnons que le prix Roger-Blais récompense la meilleure communication d’entreprise de l’année dans le secteur agroalimentaire. Elle est évaluée notamment sur le plan de l’impact créé par les documents soumis au concours. Les prix Moïse-Cossette couronnent les communicateurs de l’année en ce qui a trait à l’originalité et la pertinence du sujet traité dans les reportages. Quant au prix Rosaline-Ledoux, il encourage l’excellence dans la couverture journalistique de la vie des femmes en milieu rural.


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Méli-mélo

1 sur 8 Proportion de canadiens employés dans le secteur agricole au pays. (Maclean’s Magazine)

Le wwoofing, un échange entre un fermier et un voyageur non, le wwoofing n’est pas l’art d’apprendre le langage du chien ! ce terme renvoie plutôt à un réseau international qui met en relation des producteurs biologiques et des travailleurs volontaires, souvent des voyageurs. Working Weekends on organic Farms (WWooF) est né en Angleterre il y a plus de 40 ans. il a changé de nom depuis sa création pour s’appeler World Wide opportunities on organic Farms, l’acronyme WWooF est donc resté, et l’activité se pratique dans le monde entier. (radio-canada.ca)

Le poulet demeure la viande la plus prisée des Canadiens Un titre qu’elle conserve depuis 2004. la consommation annuelle par habitant au canada demeure stable à 31 kg, indiquent les Producteurs de poulet du canada (PPc). Une autre tendance est qu’il y a de plus en plus de poulet servi dans les restaurantsminute. les plats de prédilection comprennent les salades, les sandwichs roulés et les hamburgers de poulet. le poulet rôti demeure prisé dans les restaurants familiaux. l’enquête révèle aussi que 88 % des canadiens croient qu’il est important que le poulet qu’ils achètent provienne du canada. environ 10 % de la production est importée, en grande partie sous forme de poulet cuisiné. la vaste majorité du poulet frais provient d’élevages canadiens. (FAC)

Chiffre d’affaires de la génétique laitière Chiffre d’affaires total dans le monde en 2012 : 1,5 milliard $, en hausse de 155 % depuis 2006. en 2012, l’industrie laitière canadienne a généré des revenus nets à la ferme de 5,9 milliards $, ce qui représente des ventes de 14 milliards $. les exportations canadiennes de génétique laitière (embryons, semences, animaux vivants) – dans plus d’une centaine de pays – ont atteint 110,3 millions $ en 2012. (Report on Business)

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Les VR hors route peuvent être dangereux à conduire. Une utilisation inappropriée peut entraîner des blessures sérieuses, voire la mort. Tous les occupants du véhicule doivent porter une ceinture de sécurité, un casque homologué, des lunettes de sécurité et des vêtements de protection. Ils doivent utiliser les poignées/le volant et demeurer entièrement à l’intérieur du véhicule. Ils doivent pouvoir s’asseoir dans le véhicule, le dos bien appuyé contre le dossier, les deux pieds à plat sur le plancher et les mains sur les poignées/le volant. Ils doivent lire et comprendre le manuel de l’utilisateur avant de conduire. Suivez toutes les instructions et tenez compte des avertissements. Évitez les déplacements soudains, les accélérations brusques dans les virages, la conduite à flanc de pente et les surfaces pavées. Ralentissez avant de prendre un virage. Ne conduisez pas sur les voies publiques à moins qu’elles soient designées à titre de voie d’accès pour VR hors route; des collisions avec une automobile ou un camion peuvent se produire. Ne tentez jamais de faire des cascades. Ne consommez jamais d’alcool ou de drogue avant de conduire ou en conduisant. Ne faites jamais d’excès de vitesse et soyez particulièrement prudent en terrain accidenté. Tous les conducteurs de VR hors route doivent être titulaires d’un permis de conduire valide et être agés d’au moins 16 ans. Ne transportez jamais de passager dans la boîte de chargement; ne transportez jamais plus de passagers que le nombre de sièges du véhicule. Évitez de tirer à partir de votre VR hors route, ou d’y appuyer des armes à feu ou des arcs. Arctic Cat recommande à tous les conducteurs de suivre un cours de formation. Pour de l’information sur la sécurité et les cours, appelez le Conseil canadien de la sécurité au 1 613 739-1535 ou voyez votre concessionnaire. À l’instar des défenseurs de l’environnement, Arctic Cat vous recommande vivement de conduire lentement sur les terres privées ou publiques. Conduisez uniquement sur les sentiers ou dans les zones désignés à cet effet. Préservez vos futures occasions de conduite en démontrant votre respect pour l’environnement, les lois locales et les droits d’autrui. FOX FLOAT® est une marque déposée de FOX Racing Shox. Arctic Cat,® HDX,MD Partagez notre passion,MD Prowler® et Share Our PassionMD sont des marques de commerce ou des marques déposées d’Arctic Cat Inc. ©2013 Arctic Cat Sales Inc., Thief River Falls, MN 56701, É.-U. Les VTT et côte à côte (VR hors route) d’Arctic Cat sont des produits de classe mondiale d’Arctic Cat Inc.


Pau s e - p e n s é e

Vers une agriculture postmoderne

Q

Photo : mArtine Doyon

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uand j’étais jeune, je me réjouissais d’être moderne. Je m’en faisais un devoir et une fierté ! Pour moi, cela voulait dire être de son temps, suivre les dernières tendances. Je ne me rendais pas compte que si c’était cela, la modernité, alors on n’en sortait jamais : à toutes les époques, on pouvait être moderne. on n’avait qu’à suivre les modes. mais… est-ce bien cela, la modernité ? on fait généralement remonter le début de l’ère moderne au xVie siècle, lorsque, dans la société occidentale, la raison commence à déloger l’obscurantisme. Un nouveau courant de pensée émerge, réclamant au nom de tous les hommes la connaissance et la liberté de penser. mais c’est au cours du xViiie siècle que la modernité s’imposera vraiment. De nombreux hommes de science et philosophes apporteront alors un tel foisonnement d’idées libérales que ce siècle sera désormais connu comme celui des « lumières », qui scellera une fois pour toutes l’affranchissement de l’homme à l’égard des autorités étouffantes et le triomphe de la liberté. Aujourd’hui, le philosophe Benoît Goetz nous dit avec ironie que « la modernité est comme une sorte de friperie où l’on tente de recycler les habits des lumières qui sont quelque peu ternis… » nous sommes donc encore dans l’ère moderne. mais plus pour longtemps, semble-t-il, car la modernité est en crise et il nous faudra bientôt passer à l’ère postmoderne. D’après Dominique olivier, directeur de la coopérative sicaseli, en France, l’agriculture est profondément touchée par cette crise de la modernité. Dans un témoignage livré l’an dernier lors des rencontres de la mission d’animation des agrobiosciences, olivier pose un regard lucide sur notre agriculture et constate une double crise. la première est d’ordre technique. elle se traduit par les inquiétudes des gens à l’égard des progrès en agriculture. ceux-ci tiennent en effet les avancées agronomiques responsables d’importantes

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dérives sanitaires et environnementales. Vache folle, oGm, pollution... l’agriculture moderne fait peur. olivier croit que le progrès est nécessaire, mais déplore qu’on ne fasse désormais de la technique que pour la technique, qu’on ne vise plus la performance que pour la performance. et qu’en chemin, ajoute-t-il, on ait perdu le sens véritable de tous ces efforts. la seconde crise est d’ordre moral. si la modernité revendiquait la raison et la liberté, il semble qu’on en ait atteint les limites. limites de la raison : l’esprit cartésien, qui fragmente tout pour en analyser chacune des parties, ne parvient plus à appréhender un monde devenu si complexe. Une nouvelle compétence d’intégration est désormais nécessaire. et limites de la liberté : elle a alimenté un individualisme qui l’étouffe aujourd’hui. Plus nous sommes libres, plus il faut de mécanismes externes, en l’occurrence des normes et des règlements, pour protéger les biens communs. il en résulte une bureaucratie qui alourdit le fonctionnement des exploitations et gruge bien trop de temps et d’énergie. en somme, conclut olivier, il est temps que l’agriculture passe à la postmodernité. ce qui veut dire qu’il faudra accepter de gérer dans la complexité en intégrant l’environnement, le social et l’économique. les agriculteurs sont aussi « des gestionnaires du vivant, des acteurs de l’énergie, de la qualité de l’air, des sols, de l’eau, des acteurs d’un patrimoine et d’un territoire », soutient-il. or, parce qu’elles intègrent des dimensions non marchandes, parce qu’elles sont ancrées dans un territoire, les coopératives seront les mieux placées pour soutenir cette nouvelle mission de l’agriculture. D’autant que le système coopératif, en réconciliant l’individuel et le collectif, tempère les excès d’individualisme et offre l’interface nécessaire à la reconstruction du lien social à partir duquel le progrès technique devra refaire ses lettres de noblesse. Alors, quand nous aurons compris tout cela, nous cesserons d’être modernes. Bien sûr, ce n’est pas pour demain matin. mais il me semble que voilà une vision stimulante, qui devrait motiver la relève et donner espoir aux agriculteurs plus âgés, qui s’estiment trop souvent incompris et mal-aimés… Colette Lebel, agronome Directrice des affaires coopératives La Coop fédérée courriel : colette.lebel@lacoop.coop télécopieur : 514 850-2567


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Fa i t s e t g e s t e s

Par Vincent Cloutier, agronome, MBA

Économiste principal La Coop fédérée vincent.cloutier@lacoop.coop

Y a pas que les terres dans la vie

Les grands fonds d’investissement, qui gèrent le portefeuille de millions d’épargnants ici et ailleurs, se souviendront longtemps de l’année 2009. Marquée par la grande récession, elle aura été synonyme de piètres rendements boursiers et d’une période de disette appréhendée sur plusieurs marchés.

Photo : Pierre cADoret

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evant les modestes expectatives de rendement des marchés boursiers, les gestionnaires de fonds ont cherché d’autres occasions de placement, histoire de générer un rendement supérieur, plus stable et à long terme. Il n’en fallait pas plus pour qu’ils tournent de grands yeux vers le secteur agroalimentaire. Ainsi, quatre fois l’an depuis 2009, plusieurs centaines de représentants de grands fonds se réunissent à Singapour, Abu Dhabi, Londres et New York – rien de moins ! – pour se mettre au parfum des meilleures possibilités d’investissement en agroalimentaire. Opportunistes, diront certains. Et si c’était plutôt gagnant-gagnant ? Selon la perception populaire au sein du Québec agricole, le rôle des fonds d’investissement se résume à l’acquisition non désirée, quasi hostile, de terres agricoles. Or c’est loin d’être si simple. Les grands fonds achètent Selon la perception populaire des terres, certes. Ils sont actifs en Asie, en Europe de l’Est, un peu au sein du Québec agricole, le rôle des fonds d’investissement moins en Afrique (à cause du trop grand risque), beaucoup moins se résume à l’acquisition non en Amérique du Nord, presque désirée, quasi hostile, de pas au Québec. Essentiellement terres agricoles. Or c’est loin parce que la concurrence y est d’être si simple. trop féroce. Au-delà des recettes annuelles, les investisseurs externes au monde agricole calculent le rendement d’un placement à partir de la différence entre le prix d’achat d’un actif et sa valeur de revente. Ainsi, ils sont plus sensibles au prix d’achat qu’un producteur agricole qui lorgne la terre du voisin et entrevoit le

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développement de son entreprise au-delà de sa propre génération. Dans ce contexte, sans en être absents, les investisseurs institutionnels voient peu d’occasions favorables dans le marché québécois des terres agricoles. Quoi qu’il en soit, même sur d’autres continents, les grands fonds n’investissent pas que dans les terres. Pour augmenter la production alimentaire mondiale, les besoins en entreposage et en transport sont colossaux. De nouvelles technologies visant à accroître les rendements sont aussi nécessaires, qu’il s’agisse de semences plus performantes ou de techniques d’irrigation novatrices. Un tel développement ne se fera pas en un claquement de doigts. Un influx financier considérable sera nécessaire pour le catalyser. C’est ainsi que la part qu’occupe l’agroalimentaire dans les portefeuilles des grands fonds d’investissement passera de 1 à 5 % au cours des prochaines années. Loin d’être une calamité, c’est plutôt une excellente nouvelle. Plus encore, c’est tout à fait essentiel à l’atteinte des objectifs entourant la sécurité alimentaire mondiale. L’impact des grands fonds d’investissement se fait aussi sentir au Québec. La participation financière en capitaux du Fonds de solidarité de la FTQ dans La Coop fédérée, ainsi que celle de Capital régional et coopératif Desjardins, permet de concrétiser certains des objectifs de croissance de notre coopérative. Des partenaires financiers solides, c’est vrai chez nous, c’est vrai dans les entreprises agricoles. C’est vrai partout, finalement.


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Fe m m e e n g ag é e

Par Hélène Cossette

L’avenir prometteur

d’une jeune femme engagée

Comme son grand-père et son père avant elle, Mélanie Pinard est administratrice de sa coopérative agricole. « Mon père [Léo Pinard] a été administrateur de sa coopérative pendant 22 ans, de La Coop fédérée pendant 16 ans et de sa caisse populaire durant une trentaine d’années », rappelle la dirigeante qui siège au conseil d’administration et au comité de crédit de La Coop Val-Nord depuis 2010.

«P

Photo : lA FinAncière AGricole

our moi, être coopératrice, c’était très important. Ça nous a été inculqué très tôt », continue l’agricultrice, propriétaire de quatrième génération de la ferme laitière Pinardeau, à Roquemaure, en Abitibi-Témiscamingue. Aînée de trois sœurs, Mélanie a su très tôt qu’elle voulait prendre la relève de la ferme familiale. C’est d’ailleurs dans ce but qu’elle a obtenu un baccalauréat en agronomie de l’Université Laval. Pendant ses études spécialisées en sciences animales, elle s’est aussi découvert un talent pour les chiffres. Cela lui a permis de décrocher

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un emploi d’été à La Financière agricole, puis un poste permanent pendant neuf ans comme directrice de comptes agricoles au Mouvement Desjardins. « Dès ma première journée chez Desjardins, j’ai prévenu mon patron que j’allais prendre ma retraite dans 10 ans pour acquérir la ferme familiale », raconte-t-elle. Malgré son jeune âge – elle n’a que 37 ans aujourd’hui –, elle employait déjà le mot « retraite », car la vie à la ferme représentait pour elle le début du plaisir. En 2009, comme prévu, elle a acquis la ferme familiale avec son conjoint. Le couple y apportera dès lors d’importantes améliorations, notamment au chapitre de la productivité. « Mon objectif a toujours été de maintenir l’équilibre entre la rentabilité et la qualité de vie », explique-t-elle. Ses efforts lui ont d’ailleurs permis de gagner le prix Jeune Entrepreneur Desjardins en 2011 et le concours Tournez-vous vers l’excellence de La Financière agricole en 2012. Séparée de son conjoint depuis un an, elle assume maintenant seule la gestion de l’entreprise agricole. Elle s’occupe pratiquement de tout dans l’entreprise : la traite, le fonctionnement de la machinerie, les réparations, la gestion et la prise de décisions. Elle peut toutefois compter sur le soutien de sa famille. En effet, sa jeune sœur Louisanne s’est récemment jointe à l’entreprise, comme employée d’abord, le temps de voir si les deux sœurs étaient sur la même longueur d’onde avant de s’associer. Diplômée en production laitière, Louisanne assure la gestion du troupeau de 80 vaches Holstein. Bien qu’il ne soit plus actionnaire, leur père est toujours actif en participant aux travaux des champs pendant l’été. En plus de la gestion de la ferme et de son engagement au sein de sa coopérative, cette mère monoparentale consacre ses temps libres surtout à ses trois enfants, respectivement âgés de cinq, sept et neuf ans. « Mon nom revient souvent sur la liste des parents bénévoles, remarque-t-elle. Mes enfants font du kung-fu, de la danse, etc. Il faut que leur maman soit disponible ! » Quand ses enfants seront grands, elle aura encore bien le temps de s’engager ailleurs, estimet-elle. Et si le chemin semble déjà tout tracé pour Mélanie Pinard, peut-être la retrouverons-nous un jour, comme son père et son grand-père, à la mairie de Roquemaure ?


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LES TECHNOLOGIES qui changent l ’agriculture

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Po rt r a i t d e n o s d i r i g e a n ts

Entrepreneur, administrateur, conseiller municipal, musicien, friand de plein air, Benoit Massicotte a plusieurs cordes à son arc.

Homme-orchestre Texte et photos de Patrick Dupuis, agronome

c’

est dans le garage de leur maison de Champlain que la famille Massicotte lance, au milieu des années 1980, sa petite entreprise de transformation de choux. Elle voit le jour après qu’un agronome du MAPAQ leur eut fait part d’une étude de marché qui concluait que la demande pour la salade de chou (la coleslaw, comme on l’appelait à l’époque) était en forte hausse. « Il y a une demande, on va en faire », avait lancé la fonceuse et sémillante Lise Hamelin, mère de Benoit et conjointe de Paul Massicotte, illustre président de La Coop fédérée qui dirigea

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cette entreprise d’une main habile et novatrice pendant une décennie, de 1993 à 2003. « Nous étions quatre frères – Louis, Roger, André et moi – à travailler dans l’exploitation laitière familiale », fait savoir Benoit, administrateur de La Coop fédérée depuis 2012. « Nos parents souhaitaient que l’on s’y intègre tous. Il fallait soit grossir dans le lait, alors la principale activité de la ferme, ou développer un autre secteur. La conjoncture de l’époque étant favorable à une diversification dans le maraîcher, on s’est lancé… tête baissée. »


Se lancer… dans le réseau L’engagement de Benoit au sein du réseau La Coop remonte à 2004, année où il se joint à la coopérative CoopPlus (aujourd’hui La Coop Univert) à titre d’administrateur. Il prend la place de son père qui terminait alors son mandat au conseil de CoopPlus. Il y accède sans opposition. L’accès au conseil de La Coop fédérée sera plus ardu. Après une tentative en 2009, il devra patienter jusqu’en 2012 pour se présenter de nouveau et être élu comme représentant du territoire 13 et administrateur de La Coop fédérée. « Mon père s’est engagé dans le réseau La Coop pendant plus de 30 ans, dit-il. Les valeurs coopératives sont ancrées en nous. Faire affaire avec La Coop, c’est faire affaire chez nous. C’est un mode de vie. Voilà ce en quoi je voulais m’engager : contribuer au développement et à la promotion de la coopération et, bien sûr, administrer au meilleur de mes connaissances le réseau La Coop et La Coop fédérée. » A-t-il ressenti de la pression à être le fils d’un des présidents les plus marquants de La Coop fédérée ? « J’ai de grandes ressemblances physiques avec lui. À mon arrivée, plusieurs m’ont dit : « Toi, t’es l’gars de Paul Massicotte ». Être aussi bon que lui ? Je suis très fier de ce que mon père a accompli à La Coop fédérée et je m’efforcerai de faire ma propre marque, bien sûr. Mon père avait son style et moi, j’ai le mien, même si on dit que la pomme ne tombe jamais très loin du pommier… » « Ma contribution au conseil, je la vois par mon appartenance à une entreprise agricole diversifiée, poursuit-il. J’ai de l’expérience en productions animales et végétales, ainsi qu’en transformation alimentaire et en mise en marché. Quand j’entre dans une usine d’Olymel, j’ai les yeux ouverts, ça me parle, je suis bien au fait des enjeux auxquels l’entreprise doit faire face. » « Benoit a une vue panoramique de l’agriculture », souligne Sébastien Léveillé, vice-président du développement des affaires et des communications à La Coop fédérée. « Son entreprise est un bel exemple d’une filière, sans mise en marché organisée, qui s’étend du producteur jusqu’au consommateur. »

Prendre des risques C’est le propre des entrepreneurs. Les Massicotte en sont la preuve tangible. Habitués à ce que leur lait soit vendu d’avance, et à ne se concentrer

que sur le volet production, sans la moindre concurrence, ils plongent, en diversifiant leur entreprise, dans un monde où ils interviennent à tous les maillons de la chaîne. Et où l’on se dispute âprement les parts de marchés, cette fois, sans la moindre garantie. « Il fallait véritablement la vendre, notre salade », dit Benoit, sourire en coin. Le secteur agricole de la Ferme Paul Massicotte et fils, que dirige Benoit, appuyé de sa conjointe, Linda Frigon, compte six employés, 120 kg de quota et 235 têtes, dont 115 vaches de haut statut génétique. Les fourrages, les semences de blé de consommation humaine, le maïs, le soya, les choux et les fraises s’étendent sur quelque 365 ha. « On achète du quota chaque mois. L’objectif, c’est d’optimiser les installations de la ferme laitière. » Du côté de la transformation maraîchère, Massibec connaît une croissance ininterrompue. Plus de 40 employés, une automatisation poussée des processus, des équipes aux achats et au contrôle de la qualité, des ventes partout au Québec, une incursion en Ontario et une gamme de produits dont les consommateurs ne se lassent pas : salades de choux, salades de macaroni, salades de pommes de terre, tartes au sucre à la crème et aux multiples fruits. « L’entreprise est à un tournant, dit-il. On accepte de gros contrats et on est en train d’en négocier d’autres, encore plus gros. » Pour des raisons évidentes de concurrence, Le Coopérateur n’a pu en savoir plus… Le secteur agricole représente le quart du chiffre d’affaires de l’entreprise. Celui de la transformation, que gèrent ses deux frères, André et Louis, en occupe les trois quarts. Il y a quelques années, Roger a décidé de faire cavalier seul en mettant sur pied, avec son fils, leur propre exploitation laitière. D’abord formé en mécanique automobile, puis diplômé de l’école d’agriculture de SainteCroix-de-Lotbinière en 1983, Benoit a toujours adoré l’école… pour « le social » plus que pour les études, dit-il en riant. Pensionnaire à SainteCroix, il s’implique dans plusieurs organisations. Il fait partie du conseil étudiant et joue au hockey. Très jeunes, Benoit et ses frères se voient confier des responsabilités à la ferme. « Avec un père souvent à l’extérieur, on a rapidement pris l’entreprise en main », dit celui qui sera bientôt grand-père à 49 ans. Son fils Alexandre, 25 ans,

Benoit trouve son bonheur dans les choses toutes simples. Chanter en jouant de la guitare autour d’un feu avec des amis en est une.

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« On ne se tanne jamais de regarder le fleuve. »

et sa conjointe, Catherine, attendent un enfant. Détenteur d’un DEP de l’école d’agriculture de Nicolet, Alexandre deviendra aussi, sous peu, copropriétaire de l’entreprise. Les deux filles de Benoit et Linda ont développé d’autres intérêts. Josianne, 23 ans, est dessinatrice de bâtiments et de mécanique industriels dans une entreprise de Trois-Rivières. Quant à Laurie, 20 ans, elle étudie à l’UQTR en administration. Des responsabilités et des engagements, Benoit n’hésitera jamais à en assumer. Il a été actif au sein de l’UPA et de la société d’agriculture de sa région. Il est animateur d’Agropur, membre du Club optimiste, conseiller municipal et pompier volontaire. Benoit a déjà eu à pénétrer dans une résidence en flammes pour venir au secours de quelqu’un qui, heureusement, ne s’y trouvait pas. Et dans un bâtiment de ferme, lorsqu’il a sauvé des vaches de la proie des flammes. Malgré le signal de son appareil respiratoire lui indiquant qu’il était sur le point de manquer d’oxygène, il a persisté pour faire évacuer la dernière bête. « On est jamais seul, tient-il à préciser, un autre pompier nous accompagne toujours. Pour venir en aide, on n’hésite pas à affronter les flammes. En fait, on ne se pose même pas la question. On intervient, avec des risques calculés. Mon fils est aussi pompier volontaire. Aujourd’hui, à titre d’assistant-chef, je suis davantage conducteur du camion et opérateur des pompes. »

« Un musicien parmi tant d’autres » À ses heures, Benoit chante et joue du piano et de la guitare. C’est à l’oreille – et avec désinvolture – qu’il exprime ce talent qui enchante famille et amis. Patrick Normand est son idole et il a un faible pour les bonnes vieilles « tounes » québécoises. Cette oreille est aussi attentive et sensible. Au conseil de La Coop fédérée, Benoit

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ne se démarque pas par ses coups d’éclat ou ses coups de gueule. Il écoute, réfléchit, analyse. Au conseil municipal de Champlain, où il siège depuis novembre 2005, Benoit a la main tendue vers sa collectivité. La municipalité, qui célèbrera son 350 e anniversaire en 2014, fait partie de l’Association des plus beaux villages du Québec. Très prisée par le milieu urbain, notamment de Trois-Rivières, qui en fait une destination villégiature, Champlain devient un lieu de vie où la cohabitation ville-campagne se corse. « Benoit milite pour la tolérance de part et d’autre, et pour que l’on reconnaisse à sa juste valeur la place des producteurs», indique Raymond Beaudry, maire de Champlain. Épicurien dans l’âme, Benoit saisit la vie à pleins bras, et le moment présent. « Beaucoup de producteurs ne font que travailler, dit-il. Je comprends que ça peut parfois être nécessaire, mais il y a une limite. Il faut savoir s’arrêter. Le recul permet de prendre de meilleures décisions. » Chasse, pêche, sorties et vacances entre amis trouvent toujours place dans l’emploi du temps de Benoit et Linda. Daniel Provencher et Guylaine Blais, des amis de longue date, les accompagnent dans presque toutes leurs activités. De véritables amis auxquels ils n’hésitent pas à se confier. Benoit trouve son bonheur dans les choses toutes simples. Savourer, au bord d’un lac, une truite fraîchement pêchée, chanter en jouant de la guitare autour d’un feu avec des amis, contempler le fleuve après une longue journée de travail. « On ne se tanne jamais de regarder le fleuve », dit-il. C’est pourquoi il s’est lui-même construit une maison, il y a quatre ans, sur les rives du SaintLaurent. « Quand je me retrouve ici, je décroche », dit-il. Son bonheur, il ne fait pas que le savourer, il le crée.


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La Coop fédérée

La Coop fédérée a récemment fait l’acquisition de la société pétrolière Bouthillier-Rioux afin de mieux se positionner sur l’île de Montréal, un marché qu’elle lorgnait depuis longtemps. Entretien avec Deny Lavoie, directeur principal des ventes et développement des affaires du Secteur Énergies Sonic.

La Coop fédérée acquiert la société pétrolière Bouthillier-Rioux Propos recueillis par Patrick Dupuis, agronome

De gauche à droite : Deny Lavoie et Claudia Parent, respectivement directeur principal des ventes et du développement des affaires et technicienne au Service à la clientèle, anciennement employée de Bouthillier-Rioux; Sylvain Vaillancourt et son père, Jacques, anciens propriétaires de Bouthillier-Rioux; François Dupont et Sonia Buisson, respectivement directeur général et technicienne au Service à la clientèle, anciennement employée de Bouthillier-Rioux.

Le Coopérateur agricole D’entrée de jeu, décrivez-nous brièvement l’entreprise Bouthillier-Rioux. Deny Lavoie C’est une entreprise familiale fondée en 1925. D’abord essentiellement active dans la livraison de mazout, elle s’est diversifiée au fil des ans dans d’autres segments de marché, notamment dans la livraison de diésel. Elle compte une quinzaine d’employés et sept camions de livraison. Elle approvisionne des clients résidentiels et commerciaux de l’île de Montréal et des couronnes nord et sud de la métropole. Elle offre également un service d’entretien, de réparation et d’installation de chaudières. Photo : Pierre cADoret

Est-ce une croissance importante pour La Coop fédérée dans ce marché ? Pour la région métropolitaine, c’est une progression importante de notre part de marché.

Absents lors de la prise de la photo : Brigitte Émond, technicienne au Service à la clientèle; Christian Dion et Tony Derose, représentants; Kevin Vaillancourt, Patrick Dubois et Olivier Chénier, livreurs; et Christopher Walsh, répartiteur, tous anciennement employés de Bouthillier-Rioux.

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Qu’est-ce qui vous a attiré dans cette entreprise ? La qualité de sa clientèle, développée et servie au cours des années avec le souci de proximité. C’est-à-dire le contact humain, la flexibilité de livraison et sa fiabilité. Le professionnalisme et les qualités humaines de son propriétaire et de ses employés, qui ont à cœur de satisfaire leurs clients. C’est une entreprise qui nous ressemble. On partage les mêmes valeurs humaines, les mêmes valeurs de qualité, de respect, de souci du détail. Ils sont très près des gens et offrent un service personnalisé et exemplaire. Pour qu’une transaction fonctionne, cela prend des valeurs communes. De plus, Bouthillier-Rioux jouit d’une très grande notoriété. C’est la raison pour laquelle nous allons conserver cette marque de commerce lors des transactions avec la clientèle. Pourquoi souhaitiez-vous vous positionner sur l’île de Montréal ? Montréal est le plus important marché du mazout au Québec. La Coop fédérée y était peu présente. Notre objectif est de nous positionner, auprès des consommateurs de mazout, comme une solution de rechange coopérative à propriété exclusivement québécoise, à l’opposé des grandes entreprises pétrolières. Avec la présence de notre terminal marin, où l’on s’approvisionne en produits pétroliers, et nos équipes de service à la clientèle et de livraison, c’est une acquisition et un positionnement stratégiques, captivants et prometteurs.

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Pourquoi investir dans le mazout, alors que ce segment de marché est en décroissance ? Parce qu’il procure encore une rentabilité intéressante. Mais en effet, l’érosion de ce marché se fait sentir depuis longtemps et elle s’est même accélérée au cours des dernières années avec le prix du baril de pétrole. Nous devons faire face à des défis importants si nous voulons la freiner. La clientèle qui utilise le chauffage au mazout sait reconnaître le confort et la sécurité qu’il procure. C’est plutôt lorsque les propriétaires vendent leur maison ou lorsqu’ils doivent remplacer leur réservoir ou leur chaudière qu’on s’expose à perdre un client de mazout, vers l’électricité surtout. C’est donc avec des offres promotionnelles ciblées et en informant la clientèle des avantages du mazout que nous tentons de conserver ce segment de marché. En quoi cette acquisition est-elle intéressante pour le réseau La Coop ? Cette acquisition sera à moyen terme intégrée aux regroupements Énergies Sonic Rive-Nord (en implantation) et Rive-Sud (en planification), et renforcera ainsi ces deux organisations qui sont propriété des coopératives de l’ouest du Québec. De cette façon, nous augmentons notre masse critique et notre efficacité, ce qui nous permettra de maintenir notre compétitivité et la qualité de notre service de proximité.

Bouthillier-Rioux : une page d’histoire 1925 : Fondation de S. Rioux enr. Les bureaux de l’entreprise, qui distribue alors du mazout, du bois et du charbon, sont situés rue Hochelaga, à Montréal.

1958 : Le 16 septembre, Henri Vaillancourt fait l’acquisition de S. Rioux enr. Entrepreneur dans l’âme, il ne ménage pas les efforts pour se positionner dans ce marché. L’entreprise possède alors trois camions de livraison de mazout et un camion de livraison de bois et de charbon. Le territoire s’étend entre les rues Viau à l’est, Frontenac à l’ouest, Sherbrooke au nord et Notre-Dame au sud. Le charbon et le mazout sont, à cette époque, les principales sources d’énergie utilisées pour le chauffage dans les secteurs résidentiel, commercial et industriel. Jacques, le fils d’Henri, se joint à l’entreprise.

1970 : S. Rioux enr., alors propriété de Jacques et de son frère Robert, s’associe avec Maurice Bouthillier, un commerce de distribution de mazout actif dans le même territoire. La nouvelle entité se concentre sur la vente de produits pétroliers. La vente et l’entretien de chaudières, réservoirs et chauffe-eaux font également partie des services offerts.

1976 : Jacques et Robert achètent les actions de Maurice Bouthillier et fondent officiellement Bouthillier-Rioux. L’entreprise prend beaucoup d’essor. Les propriétaires développent les marchés de l’est et de l’ouest de Montréal ainsi que la Rive-Sud et la Rive-Nord. Une dizaine de camions de livraison de mazout et de diésel sillonnent ce vaste territoire. Qualité, fierté, service hors pair, proximité avec les clients, respect, image soignée sont les valeurs dont tout le personnel fait la promotion. La clientèle grossit essentiellement par le bouche-à-oreille.

1991 : Sylvain et André, les fils de Jacques, achètent les actions de leur oncle. Fougueux et passionnés, ils donnent un nouvel élan à l’entreprise. On engage des représentants. On développe le marché des génératrices et du diésel coloré auprès des compagnies de transport. La clientèle, au fil des ans, connaît une croissance ininterrompue.

2012 : Le 30 novembre, les bureaux, le garage et des camions de l’entreprise sont détruits par les flammes. N’ayant pas de relève, et après mûres réflexions, les propriétaires décident de mettre l’entreprise en vente.

2013 : Le 1er octobre, La Coop fédérée acquiert officiellement Bouthillier-Rioux.

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CUMA

Partage un jour, partage toujours Texte et photos de Nancy Malenfant

La CUMA de Leclercville, c’est avant tout une communauté où se vit au quotidien une culture d’entraide et de solidarité.

Q Après presque 20 ans d’existence, la CUMA de Leclercville compte 31 membres et 90 machines réparties dans 70 branches d’activité, dont la majorité n’a que deux ou trois membres. Le président de La Coop fédérée, Denis Richard, aussi président de la CUMA, fait partie des membres fondateurs.

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uiconque entre dans une réunion de la coopérative d’utilisation de machinerie agricole (CUMA) de Leclercville a l’impression d’assister à un rassemblement familial. Dans cette municipalité de 500 habitants aux rangs tissés serré, tout le monde se connaît. Et l’échange d’équipements entre voisins s’y pratiquait bien avant que l’idée des CUMA n’arrive au Québec. Le regroupement en coopérative n’a rendu ce partage que plus structuré et plus équitable. René Auger et son voisin furent parmi les premiers adhérents en 1994. « Je possédais une fourragère et un souffleur à ensilage alors que mon voisin avait acheté les boîtes et nous partagions l’équipement ensemble », raconte le producteur

Le Coopérateur agricole | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

de lait, aussi vice-président de la CUMA. « Sauf qu’avec le temps, nos superficies changeaient et la contribution de chacun devenait moins équitable. Nous avons réglé le problème en adhérant à la CUMA. » En vendant leur machinerie à la coopérative et en payant selon les unités de travail réalisées, les deux contribuaient dorénavant à leur juste part des dépenses. C’est le principe de l’utilisateur-payeur. C’est aussi dans cet esprit de solidarité que les administrateurs accueillent à bras ouverts les femmes et la relève. Ainsi, sur le conseil de six administrateurs siègent une femme et deux jeunes agriculteurs. D’ailleurs, le poste occupé par l’administratrice Chantal Lemay est réservé à une femme à la suite d’une demande de l’assemblée générale. « En plus, nous invitons un jeune de la relève à assister aux rencontres du CA », précise Francis Laliberté, administrateur depuis 12 ans. « Cette personne change chaque fois pour permettre à un maximum de jeunes de voir comment nous fonctionnons et de les intéresser à la coopération. »


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Deux assemblées très courues La coopérative tient deux assemblées par année : l’assemblée générale annuelle au printemps et l’assemblée de fin d’année en décembre. Cette dernière, qui a lieu tout juste avant Noël, constitue l’occasion de dresser le bilan de la saison dans une ambiance festive. « La rencontre commence par un brunch et dure toute la journée, dit Linda Bernier. Les responsables de branches revoient avec leurs membres les revenus et dépenses et dressent le budget de l’année à venir. » Pour ce faire, le responsable doit réunir ses membres autour d’une même table pour discuter. Le tout s’apparente au jeu de la chaise musicale avec 70 branches dont on doit revoir les chiffres et évaluer le fonctionnement. Mais ça fait partie du plaisir de l’assemblée de changer constamment de table et de discuter entre confrères. Car les discussions ne tournent pas qu’autour de la CUMA. « Nous vivons tous les mêmes choses en tant qu’agriculteurs et c’est rassurant de se rappeler que nous sommes dans le même bateau », confie René Auger. Lors de cette réunion de fermeture d’année, « c’est le temps de régler les bobos, ajoute le viceprésident. Chacun vide son sac, mais il n’y a pas de chicane. Il s’agit de ne pas laisser traîner les problèmes d’une année à l’autre. » S’il y a une mésentente entre les utilisateurs, elle est le plus souvent réglée à l’intérieur de la branche même. Sinon, le responsable de branche en réfère au CA, qui pourra trancher en se rapportant au règlement de régie interne. L’assemblée générale annuelle revêt elle aussi ce côté social qui incite les membres à participer. D’ailleurs, le taux de présence aux deux assemblées se situe toujours au-dessus de 80 %. En plus de la portion de présentation des états financiers de la coopérative, des conférenciers sont toujours invités à cette activité. Le Centre financier Desjardins, la Banque Nationale et Financement agricole Canada sont ainsi venus expliquer à l’assistance ce que leur organisation offrait aux agriculteurs et à la relève. Un responsable de la municipalité a aussi déjà entretenu le groupe sur les règlements municipaux, et un contrôleur routier a présenté les articles du Code de la sécurité routière concernant la machinerie agricole.

La branche de 24 membres comprenant deux débroussailleuses a failli être démantelée après de nombreux bris non réparés, ce qui générait des frustrations chez l’utilisateur suivant. Pour régler le problème, on a nommé un responsable pour chaque débroussailleuse, chez qui l’équipement doit être rapporté après utilisation pour une inspection. Chaque couteau manquant que le membre n’a pas remplacé lui est facturé pour un montant de 50 $. « Cette mesure, qui s’applique à tous, a permis de reprendre le contrôle de la situation », conclut l’un des responsables, Francis Laliberté.

mauvais CouP

Devant une presse et un tracteur appartenant à la CUMA, René Auger, Francis Laliberté et Rémi Auger, administrateurs; (à l’avant) Linda Bernier, secrétaire-trésorière.

L’assemblée générale constitue une bonne occasion pour rappeler les règles de la CUMA. Linda Bernier a trouvé un moyen de s’y prendre pour rendre le tout intéressant sans froisser quiconque. « Je prends des notes durant l’année et je rapporte les problèmes sous forme de jeu, par exemple le questionnaire “démasquez le menteur” sans nommer personne, explique la secrétaire-trésorière. Nous passons ainsi des messages en évoquant les règlements de régie interne. Ceux à qui le chapeau fait se reconnaissent. »

Souplesse et économies La CUMA s’est adaptée au fil du temps pour répondre aux besoins des membres. Pendant 10 ans, elle a engagé des vachers pour faire du remplacement. Le besoin s’est cependant estompé avec l’arrivée de la relève en renfort et la pratique a été abandonnée puisque l’apport de maind’œuvre extérieure est devenu superflu. Ce n’est jamais le conseil d’administration qui prend l’initiative d’acquérir un équipement. « Ce sont les membres, eux, qui se regroupent, discutent et ensuite appellent la secrétaire-trésorière pour faire les calculs quand ils ont un besoin à combler, souligne René Auger. Jamais la CUMA ne va au-devant des besoins des membres en disant : “Nous achetons une nouvelle machinerie, embarquez-vous ?” » L’agriculteur tient de ce fait à rappeler qu’une CUMA n’est pas une recette magique. « Il ne faut pas penser qu’en embarquant dans une branche avec trois autres personnes, que ça ne coûtera plus rien. En achetant du matériel, neuf et performant, le prix se rapproche du forfait. C’est quand la machinerie est payée et en bon état que la formule devient économiquement intéressante », insiste-t-il. Par exemple, un semoir Great Plains dont le coût d’utilisation était de 4,08 $ l’hectare (10,08$ l’acre) avant la fin du prêt en 2011 a vu son taux horaire d’utilisation passer à 16 ¢ l’hectare (40 ¢ l’acre) depuis. Des bagatelles ! Sur la plupart des machines, il y a un compteur et un porte-document contenant un crayon et une feuille pour inscrire l’utilisation au fur et à mesure. Le compteur peut être installé sur n’importe quelle partie de l’équipement (par exemple le pont de l’épandeur, le rouleau de la boîte à ensilage). Il s’agit ensuite de déterminer à combien d’unités du compteur correspond une unité de travail réalisée. Dans cet exemple, chaque voyage d’ensilage correspond à 2,1 km du compteur.

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Cuma

Les CUMA françaises : bâtisseuses de l’agriculture Le Coopérateur agricole s’est rendu en France pour visiter le Salon aux Champs, le grand rendez-vous des coopératives d’utilisation de machinerie agricole de l’ouest du pays. En voici quelques échos. Le Salon aux Champs a accueilli 17 000 visiteurs sur deux jours.

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L’

histoire des coopératives d’utilisation de machinerie agricole (CUMA) en France ne date pas d’hier. Elle débute dans les années 1930. L’agriculture française n’est à peu près pas mécanisée à cette époque, mais des habitudes d’entraide entre voisins existent depuis très longtemps, notamment pour certains travaux saisonniers. L’apparition de machines importantes (batteuses, machines à labourer à vapeur ou électriques avec treuils) invite à un début d’organisation plus structurée. La crise économique amorcée en 1929 fait découvrir aux agriculteurs l’intérêt de se grouper pour se défendre et s’organiser. Des syndicats de battage et des coopératives de culture mécanique voient le jour. Avec la fin de la Deuxième Guerre, en 1945, commencent la reconstruction du pays, la réorganisation et la modernisation de l’agriculture.

Le Coopérateur agricole | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

Texte et photos de Nancy Malenfant

C’est alors qu’est créée la Fédération Nationale des Coopératives d’Utilisation de Matériel Agricole (FNCUMA). La formule se développe très rapidement dans le pays (8000 CUMA et coopératives de battage et services en 1949) et il s’organise de nombreuses démonstrations. Depuis, le réseau français des CUMA ne cesse de se développer, de se diversifier et de toujours mieux s’organiser pour devenir un acteur de premier plan dans le paysage agricole et un vecteur de dynamisme rural.

Quelques chiffres Aujourd’hui, les CUMA en France, c’est : • 11 545 coopératives : Ces coopératives de proximité regroupent 40 % des exploitations agricoles françaises, et jusqu’à 75 % dans certaines régions. Si le nombre d’agriculteurs diminue avec les années, celui des membres des CUMA se maintient.


• + 7 % de chiffre d’affaires : Le chiffre d’affaires total des CUMA françaises a atteint 680 millions $ en 2011, soit une augmentation de 7 % par rapport à 2009, avec un chiffre d’affaires moyen par CUMA de 62 000 $. • 6500 salariés : C’est le nombre de personnes travaillant pour les CUMA en 2013. Parmi ces salariés, 1500 sont des employés permanents. L’évolution des entreprises agricoles et des conditions de vie des agriculteurs poussent au développement du salariat. • Une diversification des activités : Les traditionnelles activités de transport et épandage de fumier se maintiennent, et les activités innovantes se développent : désherbage mécanique (+ 15 % de 2009 à 2011), déchiquetage du bois (+ 6 %), compostage, distribution (+ 27 %), organisation de circuits courts (+ 41 %) et rotations en commun (+ 10 %).

À la recherche de bons employés Il existe deux types principaux de CUMA en France. Ainsi, on distingue les CUMA destinées uniquement au partage de matériel entre entreprises agricoles de celles qui embauchent aussi des salariés pour faire fonctionner et entretenir la machinerie. On nomme ces dernières « CUMA intégrales ».

La FNCUMA tente de valoriser le métier de chauffeur-mécanicien, car tout comme au Québec, les bons employés de ferme ne sont pas faciles à recruter. Pour conserver leurs employés, bien des CUMA annualisent leur salaire. C’est-àdire que les heures supplémentaires effectuées en périodes de pointe sont payées durant l’hiver, période où normalement les employés réclameraient de l’assurance chômage. Pour pourvoir les emplois en élevage, il existe une formule distincte de la CUMA, celle des groupements d’employeurs. Elle ressemble étrangement à la CUMO québécoise (coopérative d’utilisation de main-d’œuvre), bien qu’elle ne soit pas constituée sous forme de coopérative. En France, pour les exploitations de petite taille, qui n’ont pas les moyens nécessaires ni un volume de travail suffisant pour embaucher quelqu’un de façon permanente, il est possible depuis 30 ans de recourir aux groupements d’employeurs. L’idée est simple : en se regroupant, ces entreprises peuvent obtenir les services d’un employé qu’elles se partagent en fonction de leurs besoins respectifs. Avec cette formule, les salariés acquièrent de l’expérience dans plusieurs entreprises et n’ont qu’un seul contrat de travail. À la base, ce sont deux ou trois producteurs qui s’associent pour former un groupement et engager un salarié, mais il arrive aussi que l’embauche soit gérée à l’échelle du département. u

Le métier d’employé de CUMA est de plus en plus valorisé.

Avis aux producteurs sur l’utilisation responsable des caractères Monsanto Company est membre du groupe Excellence Through StewardshipMD (ETS). Les produits de Monsanto sont commercialisés conformément aux normes de mise en marché responsable de l’ETS et à la politique de Monsanto pour la commercialisation des produits végétaux issus de la biotechnologie dans les cultures de base. L’importation de ce produit a été approuvée dans les principaux marchés d’exportation dotés de systèmes de réglementation compétents. Toute récolte ou matière obtenue à partir de ce produit ne peut être exportée, utilisée, transformée ou vendue que dans les pays où toutes les approbations réglementaires nécessaires ont été accordées. Il est illégal, en vertu des lois nationales et internationales, d’exporter des produits contenant des caractères issus de la biotechnologie dans un pays où l’importation de telles marchandises n’est pas permise. Les producteurs devraient communiquer avec leur négociant en grains ou acheteur de produit pour confirmer la politique de ces derniers relativement à l’achat de ce produit. Excellence Through StewardshipMD est une marque déposée de Excellence Through Stewardship. VEUILLEZ TOUJOURS LIRE ET SUIVRE LES DIRECTIVES DES ÉTIQUETTES DES PESTICIDES. Les cultures Roundup ReadyMD possèdent des gènes qui leur confèrent une tolérance au glyphosate, l’ingrédient actif des herbicides RoundupMD pour usage agricole. Les herbicides Roundup pour usage agricole détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le glyphosate. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le maïs est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine, ipconazole et clothianidine. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le canola est une combinaison de deux produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives difénoconazole, métalaxyl (isomères M et S), fludioxonil, thiaméthoxam et Bacillus subtilis. Acceleron et le logoMD, AcceleronMD, DEKALB et le logoMD, DEKALBMD, Genuity et le logoMD, les symboles Genuity, GenuityMD, Refuge Intégral et le logoMD, Refuge IntégralMD, Roundup Ready 2 Technologie et le logoMC, Roundup Ready 2 RendementMC, Roundup ReadyMD, Roundup TransorbMD, Roundup WeatherMAXMD, RoundupMD, SmartStax et le logoMD, SmartStaxMD, TransorbMD, VT Double PROMD, YieldGard VT Chrysomèle/RR2MC, YieldGard Pyrale et le logo et YieldGard VT TripleMD sont des marques de commerce de Monsanto Technology LLC. Utilisation sous licence. LibertyLinkMD et le logo de la goutte d’eau sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. HerculexMD est une marque déposée de Dow AgroSciences LLC. Utilisation sous licence. Respectez Les Refuges et le logo est une marque déposée de l’Association canadienne du commerce des semences. Utilisation sous licence. ©2013 Monsanto Canada Inc. Avant d'ouvrir un sac de semence, vous devez lire, comprendre et

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NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013 | Le Coopérateur agricole

App: Indd CS5

Due Date: ?

25


Gurval Rolland

Ludovic Le Potier

Les agriculteurs adhèrent alors à un groupement départemental, qui est en mesure d’offrir des services supplémentaires (administratifs, juridiques, etc.). Il y a également des groupements d’employeurs à vocation de remplacement, qui interviennent dans des cas particuliers pour prendre la relève à la ferme : maladie, accident, congé, formation, et ainsi de suite. On compte en France 3564 groupements d’employeurs en agriculture, qui fournissent du travail à 18 275 salariés.

La coopération inter-CUMA Le département du Morbihan, en Bretagne, fourmillait de totems de paille comme celui-ci pour souligner cette édition du Salon aux Champs.

Plusieurs CUMA avaient amené de l’équipement sur place, et leurs membres étaient présents pour discuter avec les visiteurs.

Les échanges de matériel et de services inter-CUMA gagnent en popularité, le Salon aux Champs constituant l’endroit idéal pour établir de nouveaux partenariats.

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Le partage de machinerie et de services entre CUMA se répand de plus en plus, puisqu’il constitue un excellent moyen de valoriser un équipement coûteux tout en réduisant les frais d’utilisation. Cette pratique risque de se populariser encore davantage avec le temps, car si les CUMA cultivent toujours les mêmes superficies, le prix du matériel augmente sans cesse, ce qui entraîne une hausse des frais d’utilisation. La coopération inter-CUMA s’effectue surtout pour le pressage, l’ensilage et la récolte de grains. Elle s’avère possible grâce aux écarts entre les dates des travaux aux champs dans les départements situés à différentes latitudes. Par exemple, la CUMA d’un département situé au sud, qui termine normalement sa récolte une semaine avant que débute celle d’une CUMA d’un département voisin qui se trouve au nord, peut ensuite lui louer sa moissonneuse-batteuse. Puisque la distance à franchir avec le matériel dépasse le plus souvent les 100 km, les CUMA partenaires investissent souvent dans une remorque de transport, dont le coût est ajouté aux frais d’utilisation de l’équipement. En plus de réduire les frais d’utilisation des membres de la coopérative « prêteuse », la coopération permet à une autre CUMA, qui n’aurait pas le volume suffisant pour acquérir une machinerie coûteuse, d’y avoir accès à un tarif intéressant.

Un atout pour la relève Au cours d’un forum tenu dans le cadre du Salon aux Champs, des jeunes de la relève agricole ont témoigné de la pertinence des CUMA pour ceux qui se lancent en agriculture. LouisXavier Gannay a d’abord adhéré à la CUMA locale plutôt par intérêt social. « Derrière la CUMA, il

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Louis-Xavier Gannay

y a une communauté d’hommes et de femmes. Entre membres, nous avons tout à gagner à nous entraider », insiste-t-il. De plus, puisqu’il n’a eu qu’un minimum de machinerie à acquérir, il a pu démarrer son entreprise avec peu d’investissement. Ludovic Le Potier s’est associé à sa sortie de l’école avec un agriculteur qui faisait déjà partie d’une CUMA intégrale (avec chauffeur-mécanicien employé). Il avoue que conduire le tracteur lui manque parfois, mais qu’il a ainsi plus de temps à consacrer à l’élevage, qui est la principale source de revenus de son entreprise. Bien que les administrateurs en place l’aient vite intégré à la CUMA en lui proposant le poste de trésorier, le jeune producteur mentionne l’existence de quelques frictions entre les jeunes et les plus anciens. « Plus les gens approchent de la retraite, moins ils se sentent concernés par le renouvellement du matériel, déplore-t-il. Il faut parfois se battre pour faire passer des changements. » Deux agriculteurs à la retraite sont aussi venus faire part de leur expérience. Selon eux, le transfert de leur ferme aurait été beaucoup plus difficile s’ils n’avaient pas été membres d’une CUMA. Le prix d’achat de l’entreprise aurait été gonflé par le matériel. L’un d’entre eux a aussi souligné l’intérêt pour les « débutants » de profiter des conseils des autres membres de la CUMA. « Les réunions permettent de partager nos expertises, dit Gurval Rolland. L’avis du groupe peut aider à sécuriser les jeunes qui n’ont pas beaucoup d’expérience. » Selon lui, la CUMA facilite leur intégration dans le milieu. « Il est faux de croire que tout posséder en individuel permet de faire les travaux plus vite, car les autres responsabilités demeurent. La CUMA intégrale améliore la qualité de vie de l’agriculteur, car elle le libère et lui permet d’avoir un horaire plus régulier. » Un intervenant du public a aussi expliqué que la présence des CUMA joue un rôle de régulation dans le prix des travaux à forfait. Dans les secteurs où se trouvent des CUMA, le prix de ces travaux se rapproche des frais d’utilisation des CUMA. S’il n’y a pas de CUMA aux alentours, les prix demandés par les entrepreneurs à forfait sont généralement plus élevés. Sources : FNCUMA; enquête bisannuelle du réseau CUMA, chiffres de 2011; ANEFA Mag.


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A f fa i re s é c o n o m i qu e s

Taux d’endettement des fermes : quelques éléments de comparaison Le sujet de l’endettement des fermes revient périodiquement dans l’actualité, et ce, avec raison. Il s’agit d’une importante mesure de la situation financière des entreprises agricoles. Sans pour autant répondre à toutes les questions, la mise en contexte avec des variables liées à la rentabilité des actifs agricoles permet d’en savoir un peu plus sur les fondements à la base du taux d’endettement.

PhOtO : ÉRiC LaBONtÉ, MaPaQ

Par Yvon Boudreau, économiste, M. Sc. Direction des études et des perspectives économiques Ministère de l’agriculture, des Pêcheries et de l’alimentation du Québec

M

esuré par le passif en proportion de l’actif à la valeur marchande, le taux d’endettement des fermes au Québec a diminué au cours des récentes années, passant de 28 % en 2009 à 26 % en 2011. Malgré cette diminution, il demeure plus élevé que ceux des fermes ontariennes et de l’ensemble des fermes canadiennes, qui s’établissaient respectivement à 17 et à 18 % en 2011. Ce constat n’est pas nouveau, s’observant depuis plusieurs années. Ces résultats proviennent de l’Enquête financière sur les fermes (EFF), réalisée chaque année par Statistique Canada. Menée auprès

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Le Coopérateur agricole | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

d’un échantillon de 13 000 fermes, dont 2000 au Québec, l’enquête brosse notamment un portrait financier des fermes enregistrant des revenus bruts de 10 000 $ et plus.

Le taux d’endettement décortiqué Le taux d’endettement résulte des décisions d’entreprise relatives à l’achat des actifs requis pour la production, des emprunts contractés à cette fin et de la durée de leur remboursement. D’une certaine façon, le taux d’endettement reflète la relation entre les revenus bruts générés par les actifs de production, les revenus


Figure 1

Schéma des composantes du taux d’endettement Taux d’endettement

=

(A)

X

(B)

X

(C)

Passif Actif

=

Revenus bruts Actif

X

Revenu net monétaire Revenus bruts

X

Passif Revenu net monétaire

26 %

=

19 %

X

20 %

X

6,86 « années »

Source : Statistique Canada. Tableau 002-0064 — Enquête financière sur les fermes, bilan de l’agriculture canadienne et régionale. Compilation du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).

monétaires nets1 dégagés à partir de ces revenus bruts ainsi que le poids que représente le passif à rembourser par rapport à ces bénéfices. En d’autres termes, la capacité de l’actif de générer des bénéfices et le nombre « théorique » d’années requises pour rembourser le solde de la dette à partir de ces bénéfices sont des éléments sousjacents du taux d’endettement. Le taux d’endettement de 26 % en proportion de l’actif observé au Québec en 2011 peut se décomposer de la façon illustrée dans la figure 1 ci-dessus.

Comparaison de ces ratios, un par un Au cours des récentes années, les fermes québécoises couvertes par l’EFF ont, dans l’ensemble, généré un revenu brut un peu plus élevé par valeur marchande d’actif que les fermes ontariennes et celles de l’ensemble du Canada. C’est ce qu’indique le tableau 1 à droite, qui correspond au ratio (A) du schéma des composantes du taux d’endettement présenté à la figure 1. Le même constat peut être fait au sujet du revenu brut de marché, c’est-à-dire en excluant les paiements de programme. De plus, les fermes du Québec ont dégagé une marge de revenu net monétaire supérieure en proportion de leurs revenus bruts. Illustrée au tableau 2, cette marge correspond au ratio (B) du schéma du taux d’endettement. Par conséquent, au cours de la période 2007 à 2011, l’actif des fermes couvertes par l’EFF au Québec a généré davantage de revenus nets monétaires, dollar pour dollar, que celui des fermes de l’Ontario et de l’ensemble du Canada. Si on ne tient compte que des revenus tirés du marché, c’est-à-dire en excluant les paiements de programme, ce constat s’appliquait aussi en 2010 et en 2011.

Outre les paiements de programme, d’autres facteurs ont pu contribuer à ces résultats. Par exemple, les taux de marge bénéficiaire générés par le marché sont généralement plus élevés dans les secteurs sous gestion de l’offre, tels ceux du lait et de la volaille. Or, ces secteurs regroupent une plus grande part de la production agricole au Québec qu’en Ontario et au Canada. De même, environ 80 % des fermes ontariennes sont situées dans des régions où la valeur marchande des terres en culture compte parmi les plus élevées au Canada. Dans le cas de certaines productions, cela se traduit par une plus grande valeur marchande des actifs requis pour générer un dollar de revenu. u

1

À titre d’information, les données de l’Enquête financière sur les fermes portent sur les revenus et dépenses monétaires agricoles. Elles ne comportent pas de résultats à l’égard de la dépense au titre de l’amortissement.

Tableau 1

Entreprises agricoles couvertes par l’Enquête financière sur les fermes – Ratio (A) RATIO (A)

2007

2008

2009

2010

2011

Revenu brut total en pourcentage de l’actif Québec

20 %

21 %

22 %

20 %

19 %

Ontario

17 %

18 %

17 %

17 %

17 %

Canada

18 %

19 %

19 %

18 %

18 %

Revenu brut de marché en pourcentage de l’actif (en excluant les paiements de programme) Québec

18 %

19 %

19 %

18 %

18 %

Ontario

16 %

17 %

17 %

16 %

16 %

Canada

17 %

18 %

18 %

17 %

17 %

Source : Statistique Canada. Tableau 002-0064 — Enquête financière sur les fermes, bilan de l’agriculture canadienne et régionale. Compilation du MAPAQ.

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013 | Le Coopérateur agricole

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PhOtO : ÉRiC LaBONtÉ, MaPaQ

Tableau 2

Entreprises agricoles couvertes par l’Enquête financière sur les fermes – Ratio (B) RATIO (B)

2007

2008

2009

2010

2011

Revenu brut total en pourcentage de l’actif Québec

17 %

17 %

17 %

19 %

20 %

Ontario

12 %

11 %

10 %

13 %

14 %

Canada

15 %

13 %

12 %

15 %

16 %

Revenu monétaire net de marché en pourcentage du revenu brut de marché (en excluant les paiements de programme)

Québec

8%

8%

7%

12 %

15 %

Ontario

8%

8%

8%

11 %

12 %

Canada

9%

8%

8%

10 %

12 %

Source : Statistique Canada. Tableau 002-0064 — Enquête financière sur les fermes, bilan de l’agriculture canadienne et régionale. Compilation du MAPAQ.

Tableau 3

Entreprises agricoles couvertes par l’Enquête financière sur les fermes – Ratio (C) RATIO (C)

2007

2008

2009

2010

2011

Passif par dollar de revenu monétaire net Québec

8,08

7,86

7,80

7,38

6,86

Ontario

9,39

9,81

10,67

8,57

7,53

Canada

6,61

7,56

8,30

6,94

6,37

Passif par dollar de revenu monétaire net de marché (en excluant les paiements de programme) Québec

18,60

18,42

21,57

12,75

9,43

Ontario

14,50

14,01

13,85

10,31

8,55

Canada

11,50

13,15

13,95

10,63

8,71

Source : Statistique Canada. Tableau 002-0064 — Enquête financière sur les fermes, bilan de l’agriculture canadienne et régionale. Compilation du MAPAQ.

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Le Coopérateur agricole | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

Même si les fermes du Québec ont un taux d’endettement plus élevé, le poids de leur passif par rapport au revenu net monétaire était inférieur, de 2007 à 2011, à celui des fermes ontariennes. Présenté au tableau 3, ce poids du passif correspond au ratio (C) du schéma du taux d’endettement. Durant cette période, il a été, sauf exception, légèrement supérieur à celui de l’ensemble des fermes canadiennes. Il est à noter que les paiements de programme ont contribué à maintenir le poids de la dette des fermes du Québec, par rapport au revenu monétaire net, à un niveau comparable à celui des fermes ontariennes et canadiennes.

Gérer l’endettement de façon responsable Dans l’ensemble, en incluant les paiements de programme, chaque dollar d’actif des fermes couvertes par l’EFF procure davantage de revenu monétaire net au Québec qu’en Ontario et que dans l’ensemble du Canada. Ainsi, chaque dollar d’actif peut générer une plus grande capacité de remboursement au Québec et, en théorie, être financé par emprunt dans une plus grande proportion. Néanmoins, et c’est important de le souligner, emprunter à la limite de sa capacité de remboursement n’est pas nécessairement compatible avec une gestion responsable de la dette d’entreprise. En outre, un taux d’endettement élevé expose davantage les entreprises agricoles à certains risques, notamment à l’égard d’une éventuelle remontée des taux d’intérêt. Cela est à considérer lors d’un financement qui porte sur 10 ou 15 ans. Sous ce rapport, une conjoncture favorable sur le plan des revenus et de faibles taux d’intérêt peuvent permettre à une entreprise d’accélérer le remboursement de sa dette. Elle peut ainsi réduire le risque qu’elle encourt à l’égard des taux d’intérêt, de même qu’accroître sa marge de manœuvre en cas de conjoncture défavorable de revenus. Une telle approche s’intègre également bien dans une stratégie appropriée d’investissement, basée sur l’acquisition et le renouvellement d’actifs productifs qui contribuent à la rentabilité et à la viabilité de l’entreprise.


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Sur le plancher d e s va c h e s

Par Sylvain Boyer, T. P. Premier directeur Service des ruminants La Coop fédérée sylvain.boyer@lacoop.coop

Pour une agriculture durable ! L’agriculture est en constante évolution. Elle traverse les générations, en s’adaptant aux nouvelles réalités et aux nouvelles technologies. Pourtant, certaines personnes s’en font une image négative et ont l’impression que tout se fait dorénavant de façon trop intensive. Il est de notre devoir de faire valoir l’agriculture responsable et durable à laquelle nous participons activement.

PhOtO : MaRtiNE DOyON

For English version, please visit our website at www.lacoop.coop/ cooperateur

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L

a journée Portes ouvertes sur les fermes du Québec, organisée par l’UPA et qui a lieu en septembre de chaque année, se veut une fenêtre extrêmement intéressante pour les gens qui ne sont pas familiers avec l’agriculture d’aujourd’hui. Mais en dehors de ce rendez-vous annuel, nous devons continuer de démontrer l’importance de ce secteur d’activité et sa pérennité. Trop souvent, ce qui retient l’attention de la population, c’est le côté négatif de l’agriculture. Ce qui se retrouve à la une de l’actualité n’est pas nécessairement le reflet de ce qui se passe sur le terrain. Pour ma part, ce que j’observe, ce sont des producteurs passionnés par leur métier et qui ont pour objectif de transmettre leur entreprise à une prochaine génération. À mon avis, c’est une belle image de ce qu’est le concept d’agriculture durable. Plusieurs éléments entrent en ligne de compte. Le mot le plus important, selon moi, est respect : le respect de la terre, des animaux, du voisinage, du matériel, des règles et de l’environnement en général. Pour que l’agriculture soit durable, elle doit aussi inclure une notion de rentabilité. Car même si on respecte les normes, les bêtes et les voisins, s’il ne reste pas assez d’argent au bout du compte, c’est le transfert à la prochaine génération qui se trouve en péril. Comme le métier de producteur agricole est en compétition avec les autres, il doit être attrayant ! Les productions végétales jouent un rôle primordial. L’alimentation du cheptel en découle. Afin de produire du lait de façon efficace et économique, il faut des fourrages et des grains en

Le Coopérateur agricole | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

quantité et en qualité suffisantes. Pour cela, il faut une terre en bonne santé à moyen et long terme. La qualité de la régie aux champs améliore le rendement des cultures, et ça continue à l’étable. La productivité des vaches augmente constamment, et il en sera ainsi pour les années à venir. On améliore sans cesse les conditions de logement des vaches pour leur bien-être, et elles nous le rendent bien. Elles ont souvent un confort supérieur au nôtre ! C’est un bel exemple du respect qu’on porte aux animaux, tout en se préoccupant de deux autres éléments essentiels : un bon programme d’amélioration génétique et une alimentation équilibrée. D’ailleurs, en ce qui a trait à la génétique, on tient compte de critères de santé depuis quelques années pour améliorer la longévité des vaches. Quand on parle d’agriculture durable, on doit regarder droit devant. Je sais que la grande majorité des producteurs font tout ce qui est possible pour transmettre une terre riche et fertile aux générations futures. Après tout, nous avons un rôle primordial : celui de nourrir la planète pendant encore longtemps. Il ne tient qu’à nous de le faire savoir et de le faire valoir.



Dossier Robot de traite

Robots de tRaite : des

Le Coopérateur a fait le tour du Québec – Montérégie, chaudière-appalaches, bas-saint-laurent, lac-saint-Jean, Mauricie – pour faire le point sur le robot de traite, œuvre technologique alliant intelligence artificielle et automatisation afin d’alléger cette tâche pénible pour certains qu’est la traite, deux fois par jour, des vaches laitières.

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le coopérateur agricole | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013


En sueur en raison d’un vêlage particulièrement difficile, Christian Gasser a pris quelques minutes pour expliquer la traite robotisée. La ferme reçoit fréquemment des visiteurs.

Ferme Gasser

pRoducteuRs en paRlent... des robots 4.0 Quelques semaines avant le passage du Coopérateur, les Fermes Gasser accueillaient un tournage de l’émission Comment c’est fait. Un an plus tôt, c’était l’émission Par-dessus le marché. On vient donc de partout pour visiter les Gasser, qui ont une vaste expérience en matière de robots, ayant expérimenté deux marques et quatre modèles depuis 2002.

S

texte et photos d’Étienne Gosselin, agronome, M. Sc.

ur une étagère poussiéreuse du hangar des Fermes Gasser, il traîne une relique d’un passé pas si lointain : une trayeuse qui officiait jadis aux côtés de 15 autres de ses semblables. Si aujourd’hui la traite n’occupe plus les quatre cousins Erick, Mike, Ernest William et Christian Gasser, ils ne se tournent pas les pouces pour autant. « Je suis toujours à l’étable », se défend Christian, rencontré alors qu’il assistait une vache au vêlage particulièrement difficile. S’ennuyer de la traite ? Pas pour lui ! Si Christian Gasser est aujourd’hui fier de ses automates, il a pesté au début des années 2000, quand il a fait installer ses premiers robots. « Malheureusement, nous avons servi de cobayes pour les réparateurs. La moyenne de production est passée de 10 600 kg à 9 200 pour revenir, récemment, à 10 000 kg. Aujourd’hui, nous avons quatre Lely pour nos 230 vaches en lactation. »

bénéfique robotique Un robot de traite permet de moins travailler, en supprimant de l’horaire quotidien trois ou quatre heures de traite. Les Gasser travailleraient donc une vingtaine d’heures de moins

par semaine… du temps réinvesti dans d’autres travaux à la ferme ! Mais c’est surtout l’horaire du travail qui a changé, ce qui a amené plus de flexibilité. Autre avantage des machines : la maind’œuvre. Avant leur installation, les Gasser devaient être cinq pour faire le train quotidien. Ils réussissent maintenant à tout faire à deux personnes, idéalement à trois. Chaque jour, après avoir consulté l’ordinateur, Christian et Ernest William vont chercher par le collier entre 5 et 10% des vaches (entre 3 et 6 vaches par groupe de 60). La sous-fréquentation est souvent un indice de mal de patte. Christian évalue actuellement l’option d’installer, directement au robot, un appareil de traitement par vaporisation pour aider à contrer le piétin d’Italie (dermatite digitée). Les parquets de l’étable des Gasser sont de deux types : en béton avec grattoir et lattés avec grattoir. Les robots sont-ils toujours en fonction ? Le logiciel des robots des Fermes Gasser permet de savoir les « temps libres » du robot : ils sont en moyenne de 12 à 15 % de la journée, ce qui représente environ 3 heures par jour, réparties sur 24 heures. u NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013 | le coopérateur agricole

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aliMentation du tRoupeau Fermes Gasser

Robot de traite

Virginie bochatay, agronome, experte-conseil en ruminants La Coop des Montérégiennes • Troupeau de 300 vaches, dont 225 vaches aux robots • Moyenne de 10 375 kg de lait • MCR : 229-224-232 • 3,9 % de gras • 3,33 % de protéine Avec le système Lely, les vaches ont libre accès au robot. Chez les Gasser, on compte 2,5 à 3 traites par vache par jour et 1,2 refus.

Génisses (jusqu’à 2 mois) Enfin, les robots valent-ils leur coût ? À des prix variant entre 200 000 et 250 000 $, ils ne sont pas pour toutes les bourses. Et c’est sans compter les frais d’entretien annuel (pièces, entretien préventif et réparation d’urgence par des techniciens spécialisés). Christian Gasser considère un rendement de l’investissement variant entre 5 et 10 ans. La rentabilité est fonction des ventes additionnelles de lait, des salaires en moins à verser et d’une meilleure reproduction permise par une gestion de troupeau plus serrée.

LEs robots, un point dE vuE sociaL En 2013, on imaginerait mal des vaches traites à la main ou des entreprises qui n’utilisent pas l’insémination artificielle. Contrôle laitier, ensilage, fosse à fumier, OGM, génomique, robot de traite… Chaque technologie engendre des impacts sociaux et des changements évolutifs, qu’ils soient positifs ou négatifs, rapides ou lents à s’implanter. Mais toutes ces avancées sont-elles aussi vitales pour la survie des fermes que la trayeuse mécanique, le réservoir à lait réfrigéré ou l’insémination artificielle, qui ont poussé les exploitations à se moderniser… ou à disparaître ? Diane Parent, professeure de l’Université Laval férue de sociologie rurale et d’appropriation des innovations, réfléchit à ces questions. Pour elle, nul doute : l’arrivée du réservoir et du pipeline, vers la fin des années 1960, fut une période charnière, cruciale pour demeurer en affaires. Idem pour le robot de traite ? Elle n’en est pas si sûre. « Je ne dis pas que les robots ne sont pas bons, mais dire que le changement, c’est le progrès ou la modernité, ce n’est pas vrai ! Il faut évaluer le changement… Certains producteurs se disent modernes et fièrement artisanaux ! » « Il faudra aussi faire attention à la déshumanisation du travail que peuvent apporter les robots, soutient la chercheuse, et considérer l’éventuel changement dans le rapport affectif des producteurs à leurs animaux. Des activités comme les journées portes ouvertes m’apparaissent essentielles pour qu’on ne bascule pas de l’autre côté en donnant l’image qu’on ne s’occupe plus de l’animal, qui est trait et alimenté sans l’humain. » Sur un autre plan, c’est le savoir-faire traditionnel des producteurs qui se transforme avec les robots : on ne trait plus et on surveille les chaleurs sur des écrans cathodiques. Quels impacts sur la valorisation de l’éleveur, censé être proche de ses animaux ? Le savoir-faire change, mais est-ce pour le mieux ? « Il faut toutefois relativiser, conclut celle qui a grandi dans la ferme laitière familiale. Avec les trayeuses mécaniques, les femmes ont pu se libérer de la traite. Avec les robots, hommes et femmes s’affranchissent de cette opération répétitive, aliénante pour certains. »

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• Lactoremplaceur Goliath XLR 27-16 • Aliment Goliath Star PRO à volonté

Génisses (3 à 6 mois) • Aliment Goliath 21 PRO • Foin sec de graminées

Génisses (6 à 16 mois) • RTM : foin sec + ensilage mélangé + ensilage de maïs • Supplément Goliath 40 ou 45 • Minéral bloc Synchro 10-10

Génisses (16 mois et plus) • RTM : foin sec + ensilage de graminées • Supplément Goliath 45

tarissement (de – 60 jours à – 21 jours) • RTM : foin sec + ensilage mélangé + ensilage de maïs + supplément Synchromix 51 • Minéral bloc Transilac S-305

préparation au vêlage (de – 21 jours à 0 JEL) • RTM vaches taries • Aliment Transilac 17 Rumensin • Supplément Transilac 911 (0-20 jours en post-vêlage)

Vaches en lactation RTM de base • 50 % ensilage de maïs • 50 % ensilage de foin • 1-2 kg de foin sec • 3-4 kg de maïs humide • Supplément Synchro 4048 + ajouts Au robot • Aliment Synchro Robocoop 20-1 • Aliment Synchro Robocoop 20-2


Ferme desvoyers Rock et le robot

premier au canada à se doter d’un robot GEA, Rock Voyer pose devant les quatre stalles. Un seul bras robotisé sur rail assure les opérations de traite.

On s’imagine bien, un 29 décembre, profiter des joies de l’hiver et préparer les victuailles du réveillon du jour de l’An. On s’imagine moins bien voir débarquer une cinquantaine de pompiers pour combattre un incendie dévastateur et regarder se consumer deux millions de dollars de biens, 165 animaux chéris et des hectolitres de souvenirs.

«M

a conjointe, Dalida, et moi avons pleuré une demi-journée, puis on a reparti la machine », affirme Rock Voyer, de la Ferme Desvoyers. Un comité de soutien composé de voisins s’est rapidement formé et a pris en charge le recrutement de bénévoles pour remettre sur pied les actifs de la ferme, qui comptait un quota de 145 kg/j. « Il s’est fait ici du bénévolat pour l’équivalent de 500 000 $ de main-d’œuvre, des gens qu’on ne connaissait parfois même pas et sans qui notre projet n’aurait pas été possible, relate, ému, Rock. Cette étable et ces robots ne sont pas des dons du ciel : nous avions doublé le quota et le fonds de terre il y a huit ans. Il nous fallait comprimer les dépenses. » Quatorze remorques d’acier, 32 paquets de « deux-par-huit » et un robot multistalle GEA (anciennement Westphalia-Surge) plus tard, voilà un homme heureux qui accueille un journaliste content de rencontrer le premier producteur au Canada à disposer de ce robot unique en son genre : un seul bras collecteur est capable de gérer jusqu’à cinq postes de traite en même temps, avec toujours comme objectif de traire les vaches en moins de sept minutes. Rock Voyer

était-il inquiet d’opter pour cette nouveauté, testée préalablement deux ans aux États-Unis et plus longtemps encore en Europe? «Ce ne sont pas les machines qui posent problème habituellement. C’est bien davantage le suivi du producteur et du concessionnaire qui importe », estime celui qui n’avait jamais ouvert un ordinateur avant l’arrivée des robots… et qui ne connaît toujours pas son adresse courriel par cœur !

Jadis, la traite manuelle Ce que Rock aime du système GEA – hormis le fait qu’il a remplacé deux employés par ce robot, qu’il considère comme le plus économique pour trois unités de traite –, c’est la possibilité de traire en mode manuel, comme dans un salon de traite. D’ailleurs, quand il s’ennuie de la traite, il se gâte ! « J’essaie de traire les taures deux ou trois fois en manuel pour leur éviter de mauvaises premières expériences », explique Rock. Autrement, ce n’est pas lui qui va passer ses journées à courir les vaches dans l’étable de 46 m sur 95 (150 pi sur 312). « Il ne faut pas trop se dépêcher d’aller chercher les retardataires, sinon elles prennent l’habitude de flâner, juge ce Rimouskois du secteur du Bic. u NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013 | le coopérateur agricole

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PhOTO : A PRECiSER

Robot de traite

Rock Voyer et Dalida Desjardins ont installé leur nouvelle étable sur un coteau graveleux, près d’une ancienne étable achetée il y a quelques années et dont la fosse à fumier a été convertie en silo horizontal.

Les vaches du groupe 22-305 jours qui “niaisent”, je les mets souvent dans le groupe 0-21 jours, situé juste à côté du robot, pour leur éviter des pas. » Pour gérer le trafic au robot, des barrières trieuses donnent ou refusent l’accès à l’aire d’attente (on vise un minimum de 12 kg de lait par traite). Après la traite, les barrières peuvent même orienter les vaches vers le parchôpital, pour recevoir des traitements, un diagnostic de gestation ou être inséminées. « Avec l’aide du système d’activité des vaches, la reproduction du troupeau s’est beaucoup améliorée. J’ai eu une augmentation de gestation de 50 % à la première saillie », se réjouit Rock.

FErmE pittEt : pas pour ELLE LEs robots PhOTO : NANCy PELLAND

« On a été des pionniers dans la traite robotisée et on croit que les robots sont encore très appropriés à la situation québécoise, mais on va probablement revenir à un salon de traite. Ça fait 10 ans que nous les avons installés – il faudrait donc les remplacer d’ici 2 ou 3 ans – et nous n’atteignons pas les objectifs que nous nous étions fixés, notamment par rapport aux trois traites que nous faisions auparavant. » « Aujourd’hui, les conseillers de Valacta et de La Coop connaissent les exigences en matière de bien-être animal et d’aménagement intérieur de l’étable, mais les connaissances n’étaient pas assez avancées à l’époque. Notre bâtiment est mal adapté : dimensions réduites des allées, manque de place à la mangeoire, espace restreint pour l’accès aux robots, logettes trop courtes, densité d’élevage trop élevée, pas d’endroit de contention pour les interventions. C’est un bâtiment tout en longueur typique de l’époque, mieux adapté pour une salle de traite. » Bref, avant de songer aux robots – et à la marque, détail futile, selon Alphonse Pittet, parce qu’elles se valent toutes –, il faut penser soigneusement le bâtiment pour bien les accueillir.

combiEn coûtEnt-iLs ? Selon Guillaume Peeters, de Lely Canada, le prix actuel d’un robot tourne autour de 230 000 $, le même prix depuis plusieurs années. « Même à ce prix, nous ajoutons plus d’options d’une version à l’autre », signale l’agronome. Pour deux robots rouges, qui partageront certains équipements, on parle d’un prix de 400 000 $. Michel Côté, de DeLaval, ajoute qu’il ne faut pas oublier ensuite les frais d’entretien, de l’ordre de 5000 à 7000 $ annuellement, pour « s’acheter la tranquillité d’esprit ». Le programme d’entretien de DeLaval, qui comprend neuf protocoles appliqués tous les quatre mois, n’est pas obligatoire, mais très fortement recommandé pour prolonger la durée de vie des robots. Au Québec, 13 concessionnaires assurent le service des robots bleus, qui sont branchés sur Internet, ce qui facilite le suivi à distance. « Plus de 90 % des appels des clients sont réglés au téléphone ou en ligne, révèle Michel Côté. La proximité des concessionnaires est donc moins critique que la rapidité d’intervention. »

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aliMentation du tRoupeau Ferme desvoyers François pedneault, T.P., directeur des ventes Les Coops de l’est (Purdel, St-Fabien, Matapédienne et Baie-des-Chaleurs) • Troupeau de 185 vaches • 4,02 % de gras • 3,35 % de protéine

Veaux • 0-2 mois : Goliath XLR 27-16, Aliment Goliath Totalveau à volonté • 2-6 mois : Aliment Goliath Totalveau et foin sec • 6-22 mois : Supplément Goliath 40 % (600 g/jour), ensilage 1re coupe et foin demi-sec

tarissement (de – 60 jours à – 21 jours) • RTM vache tarie : foin sec et ensilage de 1re coupe • Minéral bloc Transilac S-305

préparation au vêlage (de – 21 jours au vêlage) • RTM vache tarie • 5 kg Aliment Transilac LP

Vaches en lactation RTM à un groupe • 3 kg de foin, balle ronde 11-12 % PB • 5,5 kg Aliment ViP 16 % • 51 kg ensilage 1re coupe (27 % MS) Au robot • Aliment Synchro Robocoop 20-1 (pour les vaches début lactation ou 30 kg de lait et plus) • Aliment Synchro Robocoop 20-2 (pour les vaches plus avancées en lait ou 30 kg de lait et moins)


une ferme hautement familiale : Christiane Fortin et Richard Lachance en compagnie de leurs quatre enfants, Émilie, Rosalie, Frédéric et Antoine.

Ferme larigyber Retraités de la traite Richard Lachance et Christiane Fortin de Ferme Larigyber ont été, à 42 et 39 ans respectivement, retraités de la traite. Encore mieux que Liberté 55 !

À vos côtés, dès le départ. Grâce au programme Bon Départ pour la gestion du tarissement, vous pouvez diminuer le risque de mammite clinique chez les vaches laitières au début de la prochaine lactation. Avec la gamme de produits Zoetis pour la gestion du tarissement, il est possible d’assurer un bon départ à vos vaches. Le prélèvement d’échantillons dans les cas de mammite clinique fait partie d’une stratégie gagnante dans la gestion de la santé du pis. C’est pourquoi nous compensons une partie des frais d’analyse des échantillons de lait et avons conçu une trousse pratique pour faciliter le prélèvement d’échantillons.

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2013-10-11 11:21 AM NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013 | le coopérateur agricole


avec trois rangées de logettes, les vaches ont l’embarras du choix pour ruminer ou se reposer en paix.

aliMentation du tRoupeau Ferme larigyber

Robot de traite

alexis doucet, T.P., expert-conseil ruminant-végétal La Coop Seigneurie

Ferme larigyber

«V

L’arrivéE dEs robots au QuébEc C’est en 1992 qu’arrivent les prototypes expérimentaux de robots de traite, mais il faut attendre 1995 pour leur lancement commercial. Installés d’abord aux Pays-Bas, puis en France et en Angleterre, ce n’est qu’à partir de 1998 qu’ils ont été largement diffusés dans le monde. Après l’Ontario, en 1999, c’est le Québec qui a accueilli, en 2000, les premiers robots en Amérique du Nord, probablement en raison du coût plus élevé de la main-d’œuvre ici qu’aux États-Unis. unE tEndancE LourdE Les responsables des ventes sont catégoriques : la robotique s’implante. Guillaume Peeters, de Lely Canada, évalue que 60 % des nouvelles installations laitières au Canada sont équipées de robots. « Sur 10 projets, il y en a 6 avec robots, 3 avec salons de traite et 1 avec pipeline. » Au Québec, on parle plutôt d’un projet sur deux. Quant au nombre de fermes équipées de robots, il est actuellement d’un peu plus de 300, selon Michel Côté, de DeLaval, sur les quelque 6000 fermes laitières québécoises (environ 5 %).

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ive les robots ! » déclare sans ambages Christiane Fortin, ravie d’avoir retrouvé une certaine qualité de vie. « On finit parfois le train vers 14 h, ce qui nous permet de prendre un après-midi et une soirée de congé à l’occasion », s’enthousiasme-t-elle. Richard aussi goûte à une qualité de vie retrouvée, avec une heure de sommeil de plus chaque matin, n’étant à l’étable qu’à… 4 h ! Tannés de se casser la tête pour recruter de la main-d’œuvre – le baromètre de la disponibilité des travailleurs locaux pour les roches et les foins indiquait une grave dépression –, Richard et Christiane ont opté en 2007 pour deux robots DeLaval. Trois ans auparavant, en 2004, ils construisaient une nouvelle étable à stabulation libre, d’abord pour les vaches taries et les taures, ensuite pour les productrices de lait. Avec pour résultat une fulgurante augmentation de la production laitière (de 9000 à 11 300 kg de lait par vache par année). « Avec la stabulation libre et les robots, nous remarquons que les courbes de lactation “cassent” moins en fin de lactation. Il n’est pas rare que nous tarissions des vaches qui produisent encore 30 ou 35 litres de lait. Notre moyenne de production à 150 jours en lait est d’ailleurs de 38 litres », décortique Richard. Les vaches ayant récemment vêlé sont traites manuellement dans l’ancienne étable, dont 14 stalles ont été réservées aux productrices en début de cycle. Elles peuvent y être traites 3, 15 ou même 30 jours, selon leur niveau de santé. La stabulation entravée durant cette période permet en outre un meilleur suivi alimentaire du démarrage. Autre singularité : étant « matinal » (c’est un euphémisme !), Richard envoie 10-12 vaches avancées en lactation au robot, qu’elles soient en retard ou pas, pour désengorger la salle d’attente le matin.

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Troupeau de 108 vaches en lactation Moyenne de 11 426 kg de lait MCR : 254-252-259 3,87 % de gras 3,23 % de protéine

Veaux • 0-2 mois : Lactoremplaceur Aliment Goliath XLR 27-16 + Aliment Goliath 21 + foin sec • 2-6 mois : Supplément Goliath 31 + maïs sec cassé + foin sec • 6-15 mois : Supplément Goliath 40 + Minéral Goliath 12-4 + ensilage de graminée • 15-24 mois : Minéral Goliath 12-4 + ensilage de graminée

tarissement (de – 60 jours à – 21 jours) • Minéral Transilac VT 7-3 • Foin sec (grosses balles carrées)

préparation au vêlage (de – 21 jours au vêlage) • Aliment Transimil 24 • RTM : ensilage de maïs + foin sec

Vaches en lactation RTM, ration de base • 18 kg d’ensilage de maïs • 25 kg d’ensilage de légumineuses • 0,3 à 1,5 kg de Supplément Synchro 4635AUV, selon les fourrages • 150 à 300 g de Minéral Synchro 18-5 T • 2 à 4 kg de maïs sec cassé • 200 g de bicarbonate de sodium • 1,5 kg de foin sec Au robot • 2 à 10 kg d’Aliment Synchro Robocoop 20-1 ou 20-2 (ou les deux), selon la production et le stade de lactation


robocoop, dEpuis 2002

Repenser l’espace « À l’époque, on disait qu’on pouvait loger 15 % plus de vaches que le nombre de logettes. Or nous étions rendus à 125 vaches pour 100 places, explique Richard. Nous venons donc de rallonger l’étable pour offrir, selon les nouvelles normes, une logette par vache. » En somme, les vaches ont maintenant plus de place à la mangeoire et dans les allées pour se rendre aux deux robots de traite (un de chaque côté de l’allée centrale d’alimentation), robots qu’elles fréquentent entre 3 et 3,2 fois par jour. « C’est parfois difficile de justifier financièrement une rallonge d’étable, mais à la Ferme

Larigyber, tout est pensé et exécuté en fonction des performances du troupeau. Ce sont des petits détails – avancer la barre, élargir les logettes de quatre pouces, améliorer la luminosité, installer des matelas plus confortables –, mais ça change tout », remarque Alexis Doucet, leur expertconseil de La Coop Seigneurie, à Saint-Narcissede-Beaurivage. Aussi dans la catégorie «petits détails», l’entretien des robots, monté comme un programme d’entretien auto par le concessionnaire DeLaval. C’est une mauvaise idée, selon les propriétaires, de négliger l’entretien. «Ce sont des systèmes coûteux et très sollicités», rappelle Richard Lachance. u

L’aliment Robocoop, par son appétence et son cubage plus dur, favorise des passages fréquents au robot, tandis que la formulation unique aide au maintien de la santé des animaux et à une bonne productivité. « Les études démontrent que ce qui stimule les passages, en plus de la pression mammaire du lait, c’est l’attirance pour les concentrés. Le robot devient donc le meilleur ami de l’animal, et l’aliment spécialement adapté y est pour beaucoup », rappelle Philippe Couture, conseiller spécialisé en robotique de La Coop fédérée.

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Robot de traite

Les robots changent le quotidien de producteurs laitiers comme Normand, Guy et Marc-André, qui retrouvent une qualité de vie et une flexibilité d’horaire appréciées. Amélie ne se plaint sûrement pas de voir plus souvent son papa !

Ferme des Marcil portrait-robot Stella s’est fait traire quatre fois hier, mais aujourd’hui, rien ne va plus. Son collier de rumination indique clairement qu’elle n’est pas dans son assiette. Ce collier, qui mesure aussi ses déplacements dans l’étable, couplé à la balance intégrée dans le plancher du robot de traite, est un outil de diagnostic qu’ont à l’œil les Marcil, d’un soleil à l’autre.

«C Normand Marcil lave à grande eau ses robots, conçus pour résister aux pires conditions.

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e n’est plus le même métier, lance Guy Marcil. On parle beaucoup de la transition pour les vaches, mais les producteurs doivent aussi s’adapter au robot et à ses outils ultraperformants. » Grattage, surveillance, entretien, c’est maintenant le quotidien à l’étable. Même la ration des vaches se mélange et se distribue toute seule, comme par enchantement. « Ça amène plus de flexibilité et c’est moins physique, résume MarcAndré. Nous venons encore à trois à l’étable, probablement plus par habitude que par nécessité ! » Selon les Marcil – Normand, Guy et MarcAndré –, la stabulation libre couplée aux robots a du bon : les pis vieillissent moins vite parce qu’ils sont vidés plus souvent et les pattes se renforcent, avec les déplacements fréquents entre les cinq pôles (logettes, mangeoires, abreuvoirs, robots et brosses rotatives). Les traitements préventifs sont aussi plus fréquents, car les débuts de boiterie sont bien visibles et traités sans délai. Ce confort, c’est la principale raison qui a incité les Marcil à choisir les robots et la contention en enclos. En prime : l’augmentation de la productivité – une dizaine de pour-cent de plus de lait en raison des 3,7 traites quotidiennes. La Ferme des Marcil a même dû vendre 10 vaches en

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2011 parce qu’elle produisait trop de lait ! Le quota est actuellement de 90 kg/j, comblé par 68 vaches en lait (84 au total), qui disposent de 120 stalles (on a prévu une expansion). Marc-André, jeune relève de 27 ans dont la conjointe est conseillère à La Coop des deux rives (à Normandin), a pris son temps pour penser l’avenir de l’entreprise. Il a passé ses vacances à visiter des fermes laitières, une tournée où tous les modes de stabulation et de traite ont été examinés, dans des bâtiments vieux ou neufs. « Son idée n’était pas faite, contrairement à la mienne », révèle Normand Marcil, qui voit du pays et discute passablement de production laitière dans le cadre de ses fonctions d’administrateur à La Coop fédérée. C’est donc en septembre 2010 qu’un premier robot a été installé, suivi d’un deuxième en décembre 2011. L’option d’un robot de traite en stabulation entravée a été soupesée puis écartée, jugée trop onéreuse au regard des modifications qu’il aurait fallu apporter au bâtiment. « Notre choix fut de construire une nouvelle étable sans poteaux centraux de 28 m sur 60 (91 pi sur 200), avec des allées de 4 m, un caniveau sous le grattoir pour faciliter l’écoulement du liquide et des


La coop Et sEs consEiLLErs spéciaLisés En robotiQuE

aliMentation du tRoupeau Ferme des Marcil olivier boily, T.P., expert-conseil en ruminants La Coop des deux rives • • • • • •

Troupeau de 80 vaches Moyenne de 10 507 kg de lait MCR : 230-243-232 4,0 % de gras 3,3 % de protéine 3,9 litres de lait par kilo de concentré (contient de l’ensilage de maïs)

Veaux (0 à 2 mois) • 0-2 mois : Lactoremplaceur Goliath XLR 27-16 avec Aliment Goliath 21 Deccox à volonté • 2-4 mois : Aliment Goliath 21 Deccox à volonté • 4-6 mois : orge sèche + Goliath 31 Deccox

Pour tirer le maximum des robots, La Coop déploie une offre élargie de produits et de services. En plus des aliments servis par les robots (gamme Robocoop), La Coop offre un soutien technique avant, pendant et après l’installation des robots. Pour ce faire, trois nutritionnistes laitiers, sept conseillers spécialisés et 40 experts-conseils (sur une force-conseil d’un peu plus de 100 experts) arpentent tout le territoire et conseillent les propriétaires de robots. Philippe Couture et Hugues Ménard, conseillers spécialisés en robotique, allouent environ le quart de leur pratique aux robots. « Dès 2002, dit Philippe, des nutritionnistes du réseau ont été formés en Europe et aux États-Unis. Et depuis 2007, les fabricants de robots donnent de la formation qu’Hugues et moi transmettons aux autres conseillers spécialisés, qui communiquent à leur tour ces connaissances aux expertsconseils qui officient chacun dans leur région. » Autodidactes, les conseillers suivent aussi avec assiduité l’évolution rapide de cette jeune technologie, tant sur la Toile et dans la littérature scientifique qu’au contact des utilisateurs.

Philippe Couture et Hugues Ménard, conseillers spécialisés en robotique, à La Coop fédérée

« Nous sommes ouverts d’esprit, ajoute Philippe Couture. Notre rôle est d’exposer toutes les options qui s’offrent aux producteurs, sans avoir de préjugés favorables ou défavorables quant aux marques. Une fois les robots installés, nous offrons l’assistance technique pour nous assurer, par exemple, que la santé, la production et les performances robots soient optimales. C’est pour cela que tout est mis en place tant sur le plan de l’équilibre ration que du paramétrage robot dans le respect des objectifs des éleveurs. Notre but : une meilleure rentabilité de l’entreprise. »

Génisses (4 à 6 mois) • 1,5 kg/jour Goliath 31 % • 1,5 kg/jour d’orge roulée + foin sec de graminée

Génisses (6 à 14 mois) • 800 g/jour Supplément Goliath expo + ensilage demi-sec + Minéral Synchro bloc 10-10

Génisses (14 mois et plus) • Ensilage demi-sec + Minéral Synchro bloc 10-10

tarissement (35 jours) • 4 kg Aliment Transimil 15 • Foin transition (bas en potassium) à volonté

Vaches en lactation RTM à un groupe • 10 kg d’ensilage de maïs • 25 kg d’ensilage de foin, silo tour, 19 % PB, 1,43 ENL • 2,5 kg de foin sec luzerne, 17 % PB, 1,25 ENL • 3 kg de maïs et orge moulus • 200 g de Minéral Synchro 3-6 T • 150 g de Minéral Synchro STB K Au robot • Aliment Robocoop 14-1 (selon la production) • Supplément Synchro 3610 (selon la production)

La QuEstion à 10 000 kg Dans les premières années des robots, les équipementiers parlaient de hausses de productivité de l’ordre de 15 à 20 % par rapport aux deux traites en stabulation entravée. L’expérience a laissé entrevoir des chiffres plus conservateurs (de 5 à 10 %). « L’augmentation de la production, c’est parfois un bonus », insiste même Michel Côté, de DeLaval. « À mon avis, un éleveur ne choisit pas la robotique avec l’objectif premier d’augmenter sa productivité par vache. Par contre, avec l’amélioration des connaissances entourant les robots et leur gestion, nous verrons de plus en plus les performances augmenter avec son utilisation, et davantage d’éleveurs à forte production se doter de cette technologie », juge l’agronome Philippe Couture. Par ailleurs, un robot sous-utilisé et dont l’information est mal analysée ne permettra pas d’atteindre le plein potentiel de l’innovation. Selon le directeur des ventes et du marketing chez Valacta, Louis Fréchette, « le maximum de productivité s’obtiendra davantage par la qualité de gestion que par le mode de traite ». Ainsi, les robots ne doivent pas être vus comme une façon d’atteindre un titre de Maître-éleveur en cartonnant du côté production, mais comme une façon d’améliorer la qualité de vie, une priorité pour la génération montante. Et tous, jeunes et moins jeunes, s’accordent sur ce point !

planchers de béton striés pour plus d’adhérence », énumère Normand. Depuis 2000, les taures et les vaches taries étaient élevées en stabulation libre, ce qui a certes facilité la transition. Du côté des vaches, des mammites sont apparues les trois ou quatre premiers mois après le début de la traite robotisée, déclenchées par le chambardement de la routine. Résultat, le compte de cellules somatiques est passé de 100 000 à 170 000, pour revenir ensuite à la normale. Fiables, les Lely des Marcil ? « Plus que je le pensais. Depuis le début, nous n’avons eu que deux alarmes », illustre Normand tout en lavant à grande eau le plancher du robot. Attention, de l’eau gicle sur le bras robotisé ! « Ils sont faits pour en prendre ! » me rassure-t-il. NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013 | le coopérateur agricole

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De porc en porc

Par Étienne Hardy, agronome

Directeur principal Service de la production porcine La Coop fédérée

« L’emblème »

etienne.hardy@lacoop.coop

Le castor symbolise l’intelligence, l’industrie et la persévérance du peuple canadien. On pourrait être porté à croire que c’est pour ces raisons qu’on l’a élevé au rang d’emblème officiel du Canada en 1975. Eh bien non, c’est plutôt parce que le castor a été le moteur de la colonisation du pays. À la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe, la peau de castor était le principal attrait de l’Amérique du Nord, les chapeaux de fourrure étant à la mode en Europe. C’est grâce au castor que la Compagnie de la Baie d’Hudson a développé le territoire canadien au nord et à l’ouest.

T Photo : Martine Doyon

out comme le Canada, l’industrie porcine québécoise a également son symbole, moteur de développement économique dans les années 1980 et 1990, qui lui a permis d’être reconnue dans le monde entier pour la qualité de son produit, de croître et d’exporter 50% de sa production. J’ai nommé le Duroc. À l’époque, ce sont les membres de la Société des éleveurs de porcs du Québec qui ont permis son éclosion. Constitués de nombreux sélectionneurs indépendants, mais partageant les gènes et orientés vers un même schéma génétique (Duroc x Yorkshire-Landrace), ces éleveurs auront permis de bâtir une solide réputation au porc québécois. Malheureusement, avec le temps, au lieu de consolider cette cohésion entre les membres, c’est la division qui s’est installée. Sogeporc, Génétiporc et les éleveurs indépendants eux-mêmes ont pris des chemins différents et ont cessé de travailler ensemble. Plus tard, obnubilés par le désir de réduire le coût de production, sous l’emprise d’une mise en marché coupant toute relation avec l’abattoir et d’une grille de paiement favorisant les porcs maigres, de nombreux producteurs, y compris La Coop, ont fait l’essai de nouvelles lignées terminales. Le PIC337, le P-76 et d’autres lignées composites à base de Piétrain ont alors fait leur entrée au Québec. Erreur ! Pas plus performantes

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que nos meilleures lignées Duroc, ces lignées terminales, de même que l’utilisation d’ingrédients riches en acide gras insaturé dans l’alimentation des porcs (tels que la drêche), auront contribué au déclin de la qualité du porc québécois. C’est plus tard que nous le constaterons, après avoir perdu des ventes sur des marchés importants, comme le Japon. D’ailleurs, à la suite de notre expérience du porc certifié La Coop, qui nous permet de regagner ces parts de marché, la demande des clients japonais se précise, le Duroc faisant maintenant partie des attributs recherchés par ces acheteurs. Comme le saumon de l’Atlantique par rapport à celui du Pacifique ou comme l’acier inoxydable comparativement à l’acier noir, lorsqu’on veut vendre plus cher, il faut un produit de qualité supérieure et il faut pouvoir le certifier. Dans le bœuf, la race Angus est synonyme de qualité. Dans le porc, c’est le Duroc qui en est synonyme, notamment en raison de son persillage, qui lui donne si bon goût. Dernièrement, l’ensemble de l’industrie s’est ralliée derrière la Fédération pour promouvoir le porc Qualité Québec. L’initiative est excellente, mais elle ne va pas assez loin à mon goût. On peut prétendre que le porc du Québec est de qualité supérieure, mais si on ne fait pas tous des choix qui s’imposent pour obtenir cette qualité, on finit par faire passer du bois mou à travers le bois franc, et la promesse perd de sa crédibilité. Le porc Qualité Québec, j’y crois, mais il m’apparaît nécessaire que l’industrie se donne des balises plus précises, telles qu’un schéma génétique défini, qui inclut le Duroc. Dans le passé, c’est cette cohésion de l’industrie, du moins celle des sélectionneurs de génétique, qui a permis au porc du Québec de se démarquer sur les marchés d’exportation. Aujourd’hui, si l’industrie porcine québécoise avait sa monnaie, c’est le Duroc qu’on retrouverait sur la pièce de 5 ¢, et à son revers… la tête de Barack Obama, pour nous rappeler que, à l’instar du Canada quant à la monarchie britannique, l’industrie porcine québécoise n’a pas encore signé son traité d’indépendance avec l’industrie américaine.


F i l i è r e p o r c i n e c o o p é r at i v e

Par Jessy Blanchette, M. Adm. Conseillère en communications, La Coop fédérée jessy.blanchette@lacoop.coop

Profil d’un vétérinaire réseau

Photo : CrÉation Mariee-So

Soigner les animaux d’élevage, c’est une chose. Mais prévenir la dégradation du statut sanitaire dans une optique de rentabilité à la ferme, c’est encore mieux ! Les vétérinaires du réseau La Coop, comme Jean Brochu, veillent à atteindre ces deux objectifs auprès des producteurs de porcs et jouent un rôle clé au sein de la Filière porcine coopérative, notamment celui de consultants dans le développement de projets déterminants pour la croissance de l’industrie porcine au Québec.

Jean Brochu, vétérinaire Réseau La Coop

Jean Brochu a effectué ses études à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, à Saint-Hyacinthe. Après avoir obtenu son diplôme, en 1987, il a travaillé à son compte dans le secteur des bovins laitiers et de boucherie pendant neuf ans. Il s’est ensuite réorienté et a découvert le milieu de la production porcine; il est devenu le vétérinaire attitré à La Coop Seigneurie. Depuis quelques années, les coopératives proposent une orientation réseau aux vétérinaires, afin qu’ils véhiculent les mêmes objectifs à l’ensemble des producteurs membres. C’est ainsi que Jean a élargi le territoire qu’il dessert, pour inclure jusqu’au Groupe coopératif Dynaco et au Centre des services des érables.

Médecine curative et préventive : faire plus avec moins !

NDLR : Nous remercions Jean Brochu pour sa participation. Nous remercions aussi Brigitte Boucher et Martin Choinière, qui font partie de la belle équipe de vétérinaires du réseau La Coop.

Le vétérinaire joue deux rôles principaux: il doit régler les problèmes de santé existants (médecine curative) et amoindrir les possibles problèmes de santé chez les animaux à l’aide de visites régulières à la ferme (médecine préventive). Pour Jean, la combinaison de ces deux rôles est primordiale. « Avec le contexte économique actuel, on doit faire plus que de prescrire des vaccins. Il faut penser plus loin, être inventif dans les moyens de prévention qu’on propose, puisque les producteurs n’ont pas toujours de marge de manœuvre pour appliquer toutes nos recommandations.» Le rendement de l’investissement doit être évident, et les mesures de correction trop onéreuses ne seront pas adoptées par les producteurs.

Un rôle d’entraide et d’éducation Si les vétérinaires doivent être inventifs dans leur approche auprès des producteurs, ils doivent

aussi s’assurer de bien faire passer le message, de former et d’éduquer les intervenants pour que la bonne information circule dans le réseau. La formation est une autre tâche qu’ont nos vétérinaires réseau. «Je suis particulièrement fier de faire partie d’un réseau coopératif, dit Jean. Les valeurs rurales des gens, les valeurs coopératives et l’entraide avec mes confrères et consœurs sont des éléments que je n’échangerais jamais pour aller travailler dans une clinique ou une entreprise privée!» Pour Jean, la valorisation au travail passe par l’impact qu’il a sur le terrain et dans les grands projets. Lui et ses collègues Brigitte Boucher et Martin Choinière, deux autres vétérinaires du réseau, forment une équipe très soudée qui se rencontre et se parle régulièrement concernant différents dossiers. «Brigitte et Martin possèdent des compétences complémentaires aux miennes. On fait vraiment un travail de collaboration!» Leurs connaissances sur les impacts sanitaires sont déterminantes dans le succès des grands projets, que ce soit pour la conception des bâtiments, les systèmes de ventilation, les éléments de gestion d’élevage, etc.

Et la casquette de consommateur dans tout ça ? Jean remplit son rôle de vétérinaire en production porcine en ayant toujours une même idée en tête: est-ce que je mangerais la viande du porc que je viens de soigner? Offrir aux animaux toutes les conditions possibles pour amoindrir les maladies tout en s’assurant de leur sécurité et de leur bien-être, cela compte beaucoup dans une bonne gestion d’élevage, afin que les consommateurs puissent continuer de se faire de «bonnes bouffes» en sachant que les animaux sont bien traités. noVeMBre-DÉCeMBre 2013 | Le Coopérateur agricole

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Porc

Jeanne et Jean-Luc Leblanc en compagnie de leur fils, Alexandre. « La Filière porcine coopérative est un plus pour l’industrie », soulignent les Leblanc. Ils sont fiers d’en faire partie.

La Filière porcine coopérative : le meilleur des deux mondes pour la famille leblanc Photo : GÉralD Paquin

Par Céline Normandin

Pas facile d’être producteur porcin par les temps qui courent, mais cette famille de Saint-Barnabé-Sud a su tirer son épingle du jeu et, par la même occasion, assurer sa relève.

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ausse du prix des intrants, dollar canadien robuste, maladie : les malheurs semblent s’abattre les uns après les autres dans le secteur porcin au Québec. Certains producteurs ont réussi à tenir le coup, d’autres pas. Beaucoup ont jeté l’éponge dans les dernières années : de 4111 producteurs en 2007, ils étaient passés à 3496 en 2012, selon les données de la Fédération des producteurs de porcs du Québec. La Coop fédérée a décidé il y a quelques années de prendre le taureau par les cornes en y allant de sa solution : regrouper des producteurs indépendants dans un modèle de production


de viande standardisé, afin de répondre aux besoins d’acheteurs de plus en plus exigeants. La proposition avait le mérite de préserver l’indépendance des producteurs, tout en ciblant un potentiel de marché plus lucratif et en offrant différents services, tels que l’expertise en matière de gestion d’élevage, en recherche, en génétique et en alimentation. À cela s’ajoutait l’expérience d’Olymel dans les secteurs de l’abattage, de la transformation et de la mise en marché du porc à l’échelle mondiale. La nouvelle Filière porcine de La Coop prit officiellement son envol le 21 avril 2011, lors d’une assemblée à Drummondville. Le mot d’ordre: « combiner les forces du modèle d’affaires intégré avec les valeurs entrepreneuriales des producteurs indépendants québécois […] pour développer une chaîne de valeur coordonnée capable de rivaliser sur la scène mondiale ». Aujourd’hui, la Filière compte plus de 200 membres répartis partout au Québec dans des productions de type naisseur, finisseur, naisseur-finisseur, pouponnière et pouponnière-finisseur.

Une solution d’avenir pour le secteur et la relève Jeanne et Jean-Luc Leblanc étaient présents lors de l’assemblée de fondation de la Filière coopérative. Pour Jean-Luc, la nouvelle structure représentait l’espoir d’un avenir meilleur pour le secteur, en l’aidant à mieux traverser les crises et en donnant ainsi une chance à la relève. Deux ans plus tard, on semble dire mission accomplie chez les Leblanc. Ils y ont cru dès le départ et maintenant, à l’approche de la retraite, ils envisagent l’avenir avec plus d’optimisme pour la prochaine génération. C’est leur fils Alexandre, 27 ans, qui a pris la relève de la ferme familiale, un rêve qu’il caressait depuis toujours. Il est la quatrième génération de Leblanc à s’établir sur cette terre. Sa sœur Véronique exploite elle aussi une ferme porcine, à Saint-Simon. Propriétaire de 20 % des actions depuis trois ans, Alexandre s’acquitte presque entièrement de la gestion de la ferme porcine de type naisseurfinisseur. Il s’occupe entre autres du suivi du programme alimentaire coop, de la fabrication des moulées, de l’achat des intrants et du contrôle de qualité. Sa mère, Jeanne, lui donne un coup de

main de temps à autre. Les Leblanc possèdent 245 truies et mettent en marché en moyenne 5000 porcs par année. Installés à Saint-Barnabé-Sud, près de SaintHyacinthe, les Leblanc ont envisagé la possibilité de produire du porc La Coop. Faisant affaire à l’époque avec une autre entreprise et produisant du porc « conventionnel », les parents du jeune homme avouent qu’ils étaient réticents à changer de fournisseur. Ils bénéficiaient d’un service adéquat pour leurs besoins, mais cherchaient un moyen de maximiser encore plus le potentiel de leur entreprise. « J’étais intéressé par la performance de la semence des Duroc et par leur bonne génétique. On s’est dit qu’on ne perdait rien à l’essayer », explique Alexandre. Après plusieurs mois de réflexion, ils décident de se lancer. Ils ont été parmi les premiers à signer le cahier des charges, en février 2009. La suite s’est enchaînée tout naturellement : les prix des intrants étaient avantageux et, en adhérant à la Filière porcine coopérative, les Leblanc bénéficiaient d’une remise potentielle supplémentaire pour les porcs livrés à l’abattoir dans les strates de poids recherchées. « Puisque tout allait bien, on a décidé de faire le saut », raconte Jean-Luc Leblanc. La transition s’est faite progressivement, sans problème sanitaire majeur. Les truies ont été changées de manière graduelle selon le taux de remplacement naturel des sujets. « Il n’est pas question ici de dépeupler une porcherie, on suit le renouvellement normal d’un troupeau en production », indique Gérald Paquin, expert-conseil réseau à La Coop fédérée. La famille Leblanc a de plus été rassurée par le fait que l’engagement à produire du porc La Coop n’incluait aucune durée dans le temps. « L’entente offre une flexibilité totale : les producteurs ne sont pas tenus de signer pour une période définie de 12 mois, 18 mois, etc. Sur simple avis écrit, l’entente peut-être résiliée », déclare Gérald Paquin.

Une décision positive Aujourd’hui, ces producteurs de SaintBarnabé-Sud ne retourneraient pas en arrière. «Les truies sont plus prolifiques et plus résistantes», fait remarquer Alexandre, qui utilise la génétique Sogéporc (truies et semence). Le jeune homme ne voit que des avantages dans la formule de la Filière porcine coopérative, laquelle correspond

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à son modèle d’affaires. Il demeure indépendant et gère sa ferme comme il l’entend, tout en ayant l’appui d’une organisation d’envergure comme La Coop fédérée. « C’est un modèle qui soutient davantage la relève et le modèle des fermes familiales », ajoute-t-il. « En intégration, il n’y a pas nécessairement de problème et ça correspond à un besoin certain, mais ce n’est pas le même type d’engagement, souligne pour sa part M. Leblanc. Tu te retrouves à travailler pour un autre, ce n’est plus le même métier. »

construite en 1977 et rebâtie à neuf en 1999, avec l’ajout d’un autre bâtiment la même année. Titulaire de deux DEP de l’école professionnelle de Saint-Hyacinthe (Grandes cultures et Production porcine), Alexandre continue de se perfectionner grâce à des formations offertes par La Coop deux fois par année. Les membres reçoivent aussi une infolettre leur transmettant diverses nouvelles sur la filière porcine et des informations techniques ponctuelles leur permettant de prendre les meilleures décisions afin de maximiser leurs performances de production.

Photo : CÉline norManDin

Ristourne et mondialisation

Les propriétaires de la ferme et leur expert-conseil, Gérald Paquin. « Avec la filière, on avance plus qu’on recule », disent les Leblanc.

Jean-Luc Leblanc estime que cette filière est aussi un plus pour l’industrie. « Plus il y a de producteurs, mieux c’est. S’il reste seulement des intégrateurs et un peu de producteurs, on ne pèsera pas lourd dans la balance. Pour faire changer les choses, il faut qu’on puisse avoir notre mot à dire ». La Filière compte en effet un conseil d’administration comprenant des représentants des producteurs, des coopératives et de La Coop fédérée. Son mandat est clair : formuler directement des recommandations au conseil d’administration de La Coop fédérée et être partie prenante de l’orientation à donner à la filière porcine coopérative, fait remarquer M. Paquin. Si tout se déroule comme prévu, Alexandre devrait avoir achevé dans une dizaine d’années le transfert de la ferme, qui comprend 140 hectares de terres cultivées en maïs-grain et en soya, ce qui permet aux Leblanc d’être autosuffisants à 70 % pour la fabrication d’aliments sur place. La ferme porcine de type naisseur-finisseur a été

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En 2012, La Coop fédérée a remis une ristourne aux producteurs de porcs membres de la Filière porcine coopérative. Elle a versé 8 250 000 $ à même ses excédents, dont la répartition était de 10 $ par porc et de 7 $ par dose de semence. Cette année, la ristourne s’est élevée à 5 400 000 $, pour une répartition de 3,75 $ par dose de semence et de 5,03 $ par porc. La Coop fédérée a expliqué que ce transfert de bénéfices était une décision stratégique qui reflétait sa volonté « d’être solidaire aux producteurs de porcs dans cette période de grande turbulence ». Le secteur de la production porcine risque de connaître encore bien des soubresauts. Le contexte devient toujours plus difficile pour les pays producteurs et exportateurs de porcs, en raison de la féroce concurrence mondiale. Devant des modèles de production complètement intégrés, par exemple aux États-Unis, et des demandes de plus en plus pointues de la part des acheteurs, la Coop se devait de revoir son offre. La mise en place du porc La Coop, qui peut répondre aussi bien aux critères particuliers des clients à l’étranger qu’aux exigences changeantes des marchés, en est le principal objectif. Quant à la famille Leblanc, elle n’a jamais baissé les bras, malgré les années difficiles. Les producteurs de Saint-Barnabé-Sud sont fiers de leur choix et ont le sentiment d’être appuyés et sécurisés en étant membres de la Filière porcine coopérative. Et, point important, leur ferme est rentable ! Jean-Luc ajoute qu’ils n’ont pas pris la décision à reculons, au contraire, ils ont voulu aller de l’avant. « On a l’impression maintenant qu’on avance plus qu’on recule. »


Réflexion

Photo : Center for fooD inteGrity

Gérer sa  réputation  à l’ère de la transparence extrême Propos recueillis par Patrick Dupuis, agronome

Chef de la direction du Center for Food Integrity, aux États-Unis, Charlie Arnot vise à rétablir les liens, de plus en plus étiolés, qu’entretiennent les consommateurs avec la production alimentaire, à tous les niveaux de la chaîne de valeur, de la terre à la table. Le Coopérateur agricole : Brièvement, en quoi consiste votre organisation ? Charlie Arnot : Le Center for Food Integrity est une organisation à but non lucratif fondée en 2007. Nos membres sont des producteurs agricoles, des universités, des entreprises alimentaires, des détaillants en alimentation et des restaurateurs. Par l’entremise de formations, de divers moyens de communications et de porte-paroles crédibles, nous travaillons à doter ces intervenants de messages clés pour communiquer efficacement avec les consommateurs, de façon à rétablir et à bâtir la confiance de ceux-ci envers la chaîne de production alimentaire. Il s’agit d’une démarche tout à fait intègre. Nous ne faisons aucun lobbying ni aucune promotion pour une marque ou une entreprise, quelle qu’elle soit. Sur quoi insistez-vous pour retrouver ou accroître le soutien du public envers la production alimentaire ? La transparence. Dans le monde des affaires, ce n’est plus une option. On vous surveille constamment. Je pose la question aux entreprises et aux producteurs agricoles : comment gérez-vous votre réputation à l’ère de la transparence extrême ? Justement, comment doivent-ils s’y prendre ? Puisque les consommateurs s’interrogent sur les façons de faire de l’agriculture d’aujourd’hui (bien-être animal, innocuité des aliments, protection de l’environnement), les actions que font les producteurs et la façon dont ils les communiquent doivent être bien harmonisées, structurées et authentiques. C’est la base d’un modèle intégré de croissance de la confiance auprès de leur public cible. C’est ce que j’appelle le « permis social d’exploitation » (social license to operate) qu’accorde la société – en l’occurrence les consommateurs – à une entreprise lorsqu’elle fait les choses selon les règles de l’art. u

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Outre la transparence, quels sont les autres éléments que les entreprises et les producteurs doivent préconiser ? Pour bâtir – ou maintenir – la confiance des consommateurs, les valeurs qu’ils véhiculent sont, d’après des études, de trois à cinq fois plus importantes que les talents et l’expertise qu’ils se targuent d’avoir. En anglais, on dit : « They don’t care how much you know until they know how much you care » [ils ne se soucient guère de tout ce que vous savez tant qu’ils ne savent pas à quel point vous vous souciez d’eux]. Les coopératives ont des valeurs fortes. Croyez-vous qu’elles en font suffisamment la promotion auprès du public pour se différencier des autres entreprises ? En fait, croyez-vous qu’elles misent suffisamment sur cette license to operate ? Je crois qu’elles doivent faire plus. En général, le public rural et le public agricole comprennent les valeurs distinctes des coopératives et sont témoins de ce qu’elles redistribuent aux membres. Mais pour une bonne part du public, ces éléments ne sont pas tangibles. À mesure que les coopératives grossissent et deviennent de plus en plus intégrées, les réserves qu’éprouve le public à l’endroit d’autres grandes entreprises et d’une agriculture plus institutionnalisée vont se répercu« Ce ne sont pas les espèces   ter sur elles. Il deviendra de plus en plus important que les coopératives tout en leur pouvoir pour conserver un lien solide avec le public. les plus fortes qui survivent ni  fassent Pour promouvoir leurs valeurs, pour dire haut et fort qu’elles répondent les plus intelligentes, mais celles qui  aux besoins de leurs membres, qu’elles sont dirigées par des producteurs s’adaptent le mieux au changement. »  agricoles qui prennent des décisions en fonction des intérêts véritables de l’organisation. Et elles ne doivent pas hésiter non plus à dire qu’elles – Charles Darwin partagent les valeurs des gens qui vivent dans leur collectivité. Les gens s’attendent-ils que les coopératives ne soient que de petites entreprises ? Il y a effectivement une objection quant à la dimension de la coopérative. La grandeur et l’envergure importent. La perception sera que plus vous grandissez, plus il est probable que vous fassiez passer vos profits avant l’intérêt du public. En tant que coopérative, vous devez surmonter cet obstacle en faisant comprendre aux gens que, bien sûr, ce n’est absolument pas le cas. Que vous pouvez être engagé envers le public et soucieux de son intérêt tout en ayant de bons résultats pour vos membres et la collectivité. Plus les coopératives grandissent, plus elles doivent consacrer du temps et de l’énergie à communiquer leurs valeurs. Les coopératives font face aux mêmes enjeux que toute autre entreprise. Leurs valeurs peuvent donc être un avantage concurrentiel… Absolument. Vous devez démontrer que vous pouvez bien faire en faisant le bien. Pour aller plus loin : Center for Food Integrity – www.foodintegrity.org

Kashi Au centre d’une controverse L’explosion des médias sociaux • Près de deux milliards de personnes sont connectées à Internet. • En 2015, 80 % de la population mondiale possédera un outil de communication mobile. • 2,9 millions de courriels sont expédiés chaque seconde. • 20 heures de vidéos sont téléchargées sur YouTube chaque minute. • 50 millions de tweets sont expédiés chaque jour. • Chaque mois, les 845 millions d’utilisateurs de Facebook y consacrent 700 milliards de minutes. • Les médias sociaux accaparent 25 % du temps passé en ligne. (Source : Center for Food Integrity)

Cette entreprise américaine fondée en 1984, et acquise par Kellogg’s en 2000, se spécialise notamment dans la production de céréales de grains entiers pour le petit-déjeuner. En 2002, Kashi met en marché ses premiers produits biologiques. La mention « naturel » figure sur ses emballages et dans les publicités qu’elle diffuse. Mais voilà qu’en avril 2012 un épicier du Rhode Island découvre que Kashi utilise du soya OGM et, d’après des analyses effectuées par le département de l’Agriculture des États-Unis, cultivé à l’aide de pesticides. Outré, l’épicier retire les produits de ses étalages, en informe sa clientèle puis, à l’aide des médias sociaux, fait campagne pour dénoncer cette pratique. Le directeur général de l’entreprise se défend en disant que celle-ci n’a rien fait de mal, car la Food and Drug Administration, organisme américain qui réglemente l’industrie alimentaire, a choisi de ne pas réglementer le terme « naturel ». Kashi l’a donc défini à sa façon : les aliments naturels sont « des aliments minimalement transformés, fabriqués sans colorants, arômes, agents de conservation ni édulcorants artificiels ». Les consommateurs réagissent alors fortement. On fait état de tromperie, de dégoût, d’opportunisme et d’un manque total d’intégrité. L’entreprise s’est tirée de ce mauvais pas en revoyant ses façons de faire, notamment en faisant preuve de transparence. (Source : Center for Food Integrity – Wikipedia – Choices. Habits. Lifestyle.)

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«Le FRN est un produit intéressant, croit Steve Rochefort. Il permet de tout faire en même temps dans les champs. Il suit la courbe de croissance du maïs et il lui fournit l’azote selon ses besoins.»

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Par Céline Normandin

Toujours à la recherche de moyens pour augmenter leur rentabilité, les producteurs de maïs auraient tout intérêt à utiliser un type d’engrais à diffusion lente, surtout si les caprices de Dame Nature s’accentuent.

Photo : CÉline norManDin

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n direction de quelques champs de maïs à photographier, Steve Rochefort regarde d’un air averti les champs qui défilent le long de la route. « Ceux là ont manqué d’azote », fait-il observer en pointant des plants de maïs à la mine pâle, le long du fossé. La grandeur irrégulière des plants laisse croire qu’ils n’ont pas tous bénéficié du même apport en engrais. « Cette année, on peut facilement voir les champs qui ont manqué d’azote. Ils ont été lessivés par les fortes pluies du début de saison », fait remarquer le producteur de grandes cultures. Steve Rochefort n’en est pas à ses premières armes dans la culture du maïs. Ayant grandi dans la ferme familiale, il travaille au champ depuis son plus jeune âge et se consacre uniquement à la grande culture

depuis 2009. Sa ferme, située à Howick, près de la frontière américaine, possède des terres composées d’argile Sainte-Rosalie. La Coop fédérée y loue depuis plusieurs années des parcelles pour expérimenter des variétés de soya et de maïs. C’est en voyant La Coop tester un nouveau type d’engrais azoté à libération lente – l’azote FRN – que l’intérêt de M. Rochefort a été éveillé. Offert au Québec depuis 2007, cet engrais a la particularité d’être encapsulé. Il se dissout au contact de l’humidité, selon les besoins de la plante et en fonction de la température. Autre avantage : il est épandu directement lors du semis, ce qui évite de repasser dans les champs avec tous les inconvénients que cela comporte, que ce soit au chapitre des dépenses ou du temps. Mais le plus important, c’est que le rendement de la culture ainsi fertilisée peut

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Chaque année, La Coop déploie d’immenses efforts de recherche sur des milliers de parcelles de terre situées dans plus de 20 zones géographiques, afin d’offrir des semences Elite toujours plus performantes et toujours mieux adaptées à la réalité des milliers d’agriculteurs d’ici. La coopération, ça profite à tout le monde.

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être supérieur ou égal à d’autres types d’engrais. L’azote FRN représente d’ailleurs l’engrais le plus utilisé dans les cultures de maïs aux États-Unis, devant l’azote liquide.

Photo : alexanDre Couture

Des résultats concluants

Converti à l’azote FRN, Clément Leblanc ne reviendrait pas en arrière. « L’azote FRN est une coche au-dessus de l’urée normale, résume-t-il. Il y a moins de lessivage dans les champs, et donc moins de pertes. »

Noura Ziadi, chercheure à Agriculture et Agroalimentaire Canada, s’est aussi intéressée au produit à la suite d’un « colloque azote » organisé par le CRAAQ en 2007, à Drummondville. Elle y présentait une conférence sur d’autres types d’engrais minéraux lorsqu’un des agronomes participants lui a demandé si elle avait étudié les engrais à libération lente. Sa curiosité piquée, Mme Ziadi a contacté Agrium, le fabricant, pour mener des recherches sur le produit. «L’utilisation de l’engrais azoté comporte deux sortes de défis, économiques et environnementaux, en raison des pertes qui peuvent avoir lieu dans l’environnement et des coûts élevés», indique la chercheure pour expliquer son intérêt. Après trois années d’études menées de 2008 à 2010 sur le maïs et la pomme de terre, les résultats sont concluants. «Au cours d’une année normale à pluvieuse, le rendement avec l’azote encapsulé s’avère intéressant puisqu’il est supérieur ou équivalent aux autres types d’engrais azotés. Son avantage repose sur le fait qu’il y a synchronisation des besoins de la plante et de la diffusion de l’azote», indique Mme Ziadi. En général, lors des étés humides, les rendements et les prélèvements en azote ont été supérieurs à ceux d’autres types d’engrais azotés. En moyenne, des rendements de 0,8 à 1,6 t/ha de plus que l’urée ont été obtenus dans la culture de maïs sur un essai réalisé dans la région de Québec.

Photo : Pierre CaDoret

Adapté aux besoins des producteurs

François Labrie, conseiller spécialisé en maïs et soya à La Coop fédérée : « Le produit était parfaitement adapté aux conditions météorologiques de l’été 2013. Alors que les autres types d’azote ont été lessivés par les fortes averses, le FRN est resté dans le sol, toujours disponible. »

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François Labrie, conseiller spécialisé en maïs et soya à La Coop fédérée, assiste depuis les débuts en 2007 aux performances de l’azote à libération lente. «Le FRN est 100% biodégradable dans les 18 mois suivant l’épandage », dit-il. Le produit est toutefois plus cher que l’urée – de 25 $ à 50 $ de plus l’hectare. Clément Leblanc, producteur de grandes cultures à Saint-Célestin, près de Nicolet, s’est converti à l’azote FRN. « Je ne reviendrais pas en arrière », affirme-t-il. Ses avantages l’ont convaincu, lui qui utilise le produit depuis trois ans. «Avec l’azote liquide, il faut repasser dans le champ, ce qui implique d’écraser des plants, d’embaucher quelqu’un, soit toutes sortes de dépenses et de tracas dont on peut se passer». Avec 300 ha (750 acres) de terres cultivées, dont le tiers en maïs, le temps est souvent compté. Les travaux d’épandage et de pulvérisation sont d’ailleurs confiés à

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la coopérative depuis les débuts de son utilisation de l’azote FRN. Celui-ci est épandu à l’aide d’un épandeur pneumatique . Au cours de ses trois années d’utilisation, M. Leblanc n’a connu aucun problème, même si le temps très sec de 2012 lui a fait craindre le pire. Mais le maïs a repris de la vigueur avec le retour de la pluie. Au final, il n’a observé aucune différence au moment des récoltes. Et comme les années se suivent et ne se ressemblent pas, le temps pluvieux et frais de cette année a joué en sa faveur. « L’azote FRN est une coche au-dessus de l’urée normale, résume M. Leblanc. Il y a moins de lessivage dans les champs, et donc moins de pertes. » Steve Rochefort s’est pour sa part décidé à essayer l’azote FRN en 2012. Son capteur de rendement a relevé des écarts importants lors de la récolte, qui ont rapidement été attribués à des problèmes d’épandage. Mais les résultats étaient bons dans l’ensemble. Dans certains champs, le rendement s’élevait à 16 tonnes à l’hectare, avec une moyenne globale de 12,5 tonnes malgré l’été sec de 2012. M.Rochefort aurait bien aimé constater le rendement dans d’autres conditions météo, c’est pourquoi il songe à le réutiliser dans le futur. «C’est un produit intéressant. Il permet de tout faire en même temps dans les champs. Il suit la courbe de croissance du maïs et il lui fournit l’azote selon ses besoins.» François Labrie confirme que le produit était parfaitement adapté aux conditions météorologiques de l’été 2013. Alors que les autres types d’azote ont été lessivés par les fortes averses, le FRN est resté dans le sol, toujours disponible quand le moment serait venu. « Pour illustrer comment le produit s’est comporté, c’est comme si les producteurs s’étaient procuré une assurance automobile contre le vol, dit-il. Le FRN a agi comme une assurance contre le lessivage.» L’expert rappelle qu’avec les changements climatiques, les conditions risquent de devenir extrêmes, avec des coups d’eau de plusieurs millilitres déversés en peu de temps. De son côté, Noura Ziadi poursuit ses études de l’azote à libération lente. Les prochaines années seront consacrées à des expériences dans des parcelles situées dans différents coins du Québec, notamment plus au nord de la province. En plus de la culture de la pomme de terre et du maïs, Mme Ziadi aimerait bien tester l’engrais sur les cultures pérennes, comme les fourrages, afin d’en observer l’impact à la fois environnemental et agronomique. Mais pour elle, les conclusions sont claires: «C’est un produit avantageux qui a un avenir intéressant.»


P r o d u c t i o n s v é g é ta l e s

Stéphane Perreault, agronome Conseiller spécialisé pommes de terre et petits fruits La Coop fédérée stephane.perreault@lacoop.coop

Pommes de terre

L’alternariose, il faut l’avoir à l’œil Photo : la CooP fÉDÉrÉe

Une bonne gestion de l’alternariose permettra de réduire vos pertes au minimum et de maximiser votre rendement.

D

éjà novembre, une autre saison de culture vient de se terminer. Durant l’été, comme par les années passées, j’ai eu le privilège de visiter des champs de pommes de terre de vos fermes dans les diverses régions du Québec. Il est facile de constater tous les efforts que vous déployez pour obtenir de belles cultures. Malgré tout ce travail, une maladie finit toujours par passer à travers les mailles du filet. L’alternariose, aussi connue sous le nom de brûlure hâtive ou brûlure alternarienne, refuse obstinément de capituler. Causée par le champignon Alternaria solani, la brûlure hâtive s’attaque principalement au feuillage des pommes de terre et aux plantes de la même famille, comme les tomates. Parfois négligé, ce pathogène mérite certainement toute notre attention. En causant la mort d’une partie

du feuillage, la maladie réduit la capacité de la plante à donner du rendement. Il faut garder en tête que notre plant de pommes de terre est un capteur solaire. Plus grande est sa surface pour capter le soleil, plus il produira de sucres et meilleur sera le remplissage des tubercules. Si les pertes peuvent demeurer inférieures à 5 % lorsqu’on maîtrise la situation, elles peuvent dépasser les 50 % lors d’infestations graves.

Les symptômes Les premiers symptômes apparaissent sous la forme de petites taches brunes de 1 ou 2 mm sur les feuilles du bas (photo 1 à la page 56). Au fur et à mesure qu’elles se développent, ces lésions rejoignent les nervures des feuilles pour ainsi prendre une forme angulaire et une taille allant jusqu’à 1 cm (photo 2). Les taches se composent noVeMBre-DÉCeMBre 2013 | Le Coopérateur agricole

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1 Taches brunes concentriques

d’anneaux foncés concentriques, comme une cible, une caractéristique très particulière. Avec le temps, la maladie se déplace vers le haut du plant et peut conduire à son dépérissement (photo 3). Notons que les dommages seront plus importants quand l’infection survient lors de la période de floraison. Les tubercules aussi peuvent être affectés par l’alternariose. Ces derniers peuvent contracter la maladie lorsqu’ils entrent en contact avec des fanes contaminées au moment de l’arrachage. On observera alors des lésions de forme circulaire à irrégulière, qui forment de légères dépressions dans la peau du tubercule (photo 4). On retrouvera des tissus brunâtres sous les lésions. Ces dernières peuvent prendre de l’expansion sur le tubercule durant l’entreposage, mais ne peuvent se répandre aux autres tubercules.

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PhotoS : Pr PhiliP Wharton, uniVerSitÉ Du MiChiGan

Lésions rejoignant les nervures de la feuille

3 Infection avancée

4 Les tubercules aussi peuvent être affectés par l’alternariose.

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Certaines conditions atmosphériques favorisent le développement de la maladie sur le feuillage. Les spores du champignon survivent dans les débris au sol. Elles peuvent provenir du même champ ou être transportées par le vent à partir d’un champ voisin. Pour infecter les feuilles, les spores ont besoin d’humidité sur le feuillage et d’une température oscillant entre 20 et 30 ºC. Des nuits fraîches avec une rosée favoriseront la maladie. Une fois le champignon installé sur une feuille, il produira de nouvelles spores qui iront coloniser le haut du plant. Les lésions apparaissent de deux à trois jours après l’infection.

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La maîtrise de ce champignon Différentes actions doivent être prises pour garder la maîtrise sur ce champignon. Tout d’abord, comme pour plusieurs autres maladies, la rotation de culture est un incontournable qui réduira le niveau d’inoculum dans le champ. Dans un monde idéal, un saut de deux ou trois ans aura le plus d’impact. Un deuxième facteur est la gestion de l’irrigation. Un feuillage qui a le temps de sécher avant la nuit sera moins à risque. L’incorporation des résidus de culture peut aussi réduire le niveau d’inoculum. Ce sont les spores en surface qui contaminent la culture. La génétique a aussi son mot à dire. Bien qu’aucune variété ne soit résistante, certaines sont plus sensibles que d’autres. Par exemple, la Russet Burbank l’est moins que la Hilite Russet. Par la suite, il faut maintenir le plant vigoureux et en bonne santé jusqu’au défanage. Des plants stressés et amorphes sont beaucoup plus sensibles à l’infection. En regardant le métabolisme de la plante, on constate que jusqu’à la floraison, le développement du feuillage est la priorité. Par la suite, le plant de pommes de terre va se concentrer sur le développement des tubercules, le feuillage n’est alors plus une priorité. C’est souvent à ce moment que les symptômes d’alternariose commencent à apparaître. Ainsi, il faut réduire les stress sur la culture au minimum, particulièrement en ce qui a trait à l’azote. Un feuillage carencé en azote après la floraison sera moins résistant à la maladie. Alors qu’au contraire, un feuillage vigoureux retardera l’apparition des symptômes de la maladie. Historiquement, l’urée technique a souvent été utilisée pour soutenir le feuillage en cours de saison. Depuis 2013, l’azote liquide à dégagement lent est la nouvelle façon de faire en fertilisation foliaire. Avec une meilleure absorption par la feuille et un effet qui s’échelonne pendant deux semaines, le Folium 26-0-0+0,5 B ADL contribue à garder le feuillage en bonne santé. Finalement, un programme de phytoprotection adapté est indispensable. Le rôle des fongicides est d’empêcher les champignons de pénétrer dans les feuilles et de s’y développer. Il est important de noter qu’ils ne peuvent malheureusement pas guérir des plants malades. Il faut agir en mode prévention. Rappelons que les fongicides peuvent se séparer en deux classes. La première est composée des fongicides de contact, comme le BravoZn ou le DithaneDG Rainshield, qui resteront sur la surface des feuilles et y créeront une barrière protectrice. La deuxième, celle


des fongicides pénétrants qui se répandront dans les tissus végétaux; ce faisant, ils résistent mieux au lessivage et offrent une protection supérieure. Depuis quelques années, plusieurs nouveaux produits visant spécifiquement l’alternariose sont arrivés sur le marché. Mentionnons le QuadrisTOP, le Vertisan, ou le Cantus. Leur action pénétrante permet de traverser rapidement la feuille et de la protéger des deux côtés. Une pulvérisation à la verticale peut difficilement en faire autant. Même si le feuillage est agité lors du passage du pulvérisateur, les gouttelettes atteignent moins bien le dessous des feuilles. Ces produits ont aussi la capacité de bloquer temporairement la croissance du champignon dans la feuille, même s’il a réussi à entrer. Parmi ces fongicides, le QuadrisTOP, du groupe 3, a en plus la capacité de migrer vers les points de croissance pour protéger les nouvelles pousses. Aussi, il est important d’alterner entre les groupes de fongicide pour prévenir le développement de résistance chez ce champignon pathogène.

En conclusion, une bonne gestion de l’alternariose permet de réduire les pertes au minimum et de maximiser le rendement. Comparativement à d’autres maladies, celle-ci a été bien étudiée durant les dernières décennies et nous avons une vaste gamme d’outils pour la maîtriser. De plus, la recherche se poursuit en phytoprotection, dans la mise au point de fongicides supérieurs, et en génétique, dans la sélection de variétés moins sensibles. Dans une approche d’amélioration du rendement à long terme, il faut garder l’alternariose à l’œil.

Points-clés contre l’alternariose : Rotation de culture Incorporation des résidus Maintien de plants vigoureux et en bonne santé jusqu’au défanage Programme de phytoprotection adapté

commandes@coop-uniforce.com commandes@coop-uniforce.com

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A c é r i c u lt u r e

Pour le marché de détail et pour Citadelle, Gilbert et son père, Henri, produisent un sirop de haute qualité plus économiquement : une bonne raison de sourire à belles dents !

L’Écovap,

un évaporateur prometteur Texte et photos d’Étienne Gosselin, agronome, M. Sc.

La saison des sucres tire à sa fin. Dans le rang Saint-Jacques de la municipalité du même nom, les cabanes rejettent des volutes de vapeur d’eau, autant d’indices que les bouilleurs sont à l’œuvre. Mais que se passe-t-il chez Gilbert Beaudoin ? Aurait-il clos sa saison ? Du tout. Il fait maintenant bouillir l’eau de ses 18 000 entailles avec un tout nouvel évaporateur… à l’électricité.

a

cériculteur à temps plein, Gilbert Beaudoin dispose d’un équipement moderne pour bûcher mécaniquement dans ses boisés et effectuer du chaulage à forfait. Quand on lui a proposé l’évaporateur Écovap, de la société princevilloise Tôle Inox, il a fait confiance à ses interlocuteurs et a pris le plus grand modèle. Mais il n’a même pas pu ouvrir le couvercle de cet évaporateur – alors en instance de brevet –, qui se distingue par son système de recyclage de la vapeur pour économiser l’énergie.

Vision du concepteur C’est un procédé énergivore que d’évaporer l’eau d’érable (2 °Brix) pour en faire du sirop (66 °Brix).

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Jusqu’ici, une bonne partie de l’énergie apportée par la combustion du bois ou du mazout (0,8 litre de mazout par litre de sirop) était perdue par la vapeur évacuée par la cheminée. «Déjà en 1965, quand je suis débarqué au Québec, j’avais constaté le désastre énergétique que constituait la fabrication du sirop, raconte Michel Bochud, professeur de technologie physique au cégep de La Pocatière. Mais à cette époque, l’énergie ne coûtait pas cher. Ce n’est que plus tard, en 2004, que j’ai imaginé comment il serait possible d’aspirer la vapeur, de la pressuriser légèrement et de la faire recirculer pour contrer la perte thermique.» À 6 lb de pression, la vapeur peut atteindre une température de 109 °C, juste ce qu’il faut pour faire bouillir l’eau d’érable.


L’énergie provient donc plus de la condensation de la vapeur d’eau (restitution d’énergie par le changement d’état) que de la source électrique – 99,9 % de l’énergie d’évaporation est récupérée en énergie de condensation. « C’est de la bonne physique, l’application de vieux principes de thermodynamique », assure Michel Bochud. Dans l’Écovap, des éléments électriques sont disposés sous les bassines à fond plat. Chauffée, l’eau d’érable laisse échapper de la vapeur; une fois condensée, celle-ci libère son énergie dans des tubulures immergées dans le précieux liquide à bouillir, qui prennent le relais des éléments électriques. Puisque l’évaporateur est sans combustion, il n’y a pas d’émission de gaz à effet de serre, pas de suie dans la cheminée et… plus de cheminée du tout ! Une fois la vapeur d’eau passée de l’état gazeux à liquide, l’eau bouillante sert une dernière fois, par l’entremise d’un échangeur à plaque, à réchauffer jusqu’à 90 °C l’eau d’érable, qui arrive typiquement à la cabane à 2 °C. La vapeur ainsi refroidie, devenue de l’eau distillée, peut servir à nettoyer l’équipement. « La seule énergie qu’on ne récupère pas – et c’est voulu – est celle du sirop qui sort de l’évaporateur, parce que les acériculteurs préfèrent filtrer ou mettre en conserve à chaud », explique Michel Bochud.

Un projet de longue haleine Le tout a commencé lors de portes ouvertes, en 2012. « Quand Michel Bochud nous a contactés, Gilles Lamontagne et moi, en juin 2004, l’idée était trop belle pour être vraie », se remémore David Bédard, diplômé de 1996 du programme de technologie physique, ancien étudiant de Michel Bochud et maintenant employé de Tôle Inox. La rencontre aura même offert un premier plan – dessiné, comme dans les films, à l’arrière d’un napperon de restaurant ! Puis, de montages expérimentaux en prototypes, une version plus performante de l’Écovap est élaborée et testée dans une érablière de Princeville au printemps 2012, après huit ans d’intenses cogitations. L’évaporateur, dont la conception a coûté dans les sept chiffres, est aujourd’hui breveté, mais même en bénéficiant de cette protection juridique, Michel Bochud craint les imitations frauduleuses. À ce jour, l’Écovap se décline en quatre capacités, allant de 77 à 334 gal (350 à 1520 L) d’eau à l’heure. Les systèmes électroniques permettent de faire fonctionner l’appareil les yeux fermés : commande automatique de coulée, gestion des alarmes, asservissement du préchauffage, arrêt instantané… Une simplicité d’utilisation

désarmante, à l’image des intuitives et conviviales tablettes électroniques, se plaît à dire le physicien Bochud, qui rappelle que « faire simple » est bien souvent compliqué ! Justement, la prochaine étape sera de connecter l’évaporateur aux tablettes et téléphones multifonctions.

Et la qualité du sirop ? L’équipe de conception a fait analyser le sirop issu de l’évaporateur par le Centre Acer. Sur la base des analyses effectuées, les propriétés physicochimiques et sensorielles des échantillons de sirop d’érable se retrouvaient à l’intérieur des fourchettes documentées par la littérature. En outre, l’impossibilité de brûler les bassines en rassurera plus d’un (l’appareil est l’illustration parfaite du principe du bain-marie, Le panneau de commande électronique sans possibilité de caraméliser, brûler ou est bien garni, ce qui rend l’évaporateur très autonome. carboniser les sucres).

Avantages et économies Au printemps dernier, 11 unités de l’Écovap étaient en fonction : 3 au Nouveau-Brunswick et 8 au Québec. Gilbert Beaudoin fut le premier dans sa région à se munir de cet appareil. « Ça m’a coûté environ 100 000 $ pour l’évaporateur et les modifications au bâtiment, évalue l’acériculteur de SaintJacques. Le système devrait se payer de lui-même en six ans. » Il estime que les économies annuelles s’élèveront à 17 000 $, compte tenu de la réduction des Un évaporateur sans cheminée ? L’Écovap aspire, pressurise légèrement et fait dépenses en énergie et en salaires ainsi recirculer la vapeur d’eau pour faire bouillir que de l’amélioration en ce qui a trait au l’eau d’érable. classement du sirop. « Le prix de l’énergie peut toutefois augmenter fortement dans l’avenir, déclare l’agroéconomiste de la Fédération des producteurs acéricoles, Jean-Pierre Bellegarde. L’énergie est un élément inévitable du coût de production, et si on peut compresser ce poste budgétaire, c’est intéressant. Le sirop pourrait alors devenir un produit à valeur ajoutée plus abordable. Et c’est sans compter les possibles crédits d’émission de gaz à effet de serre d’un éventuel marché du carbone. » À l’heure où certains se demandent ce qu’il vaudrait mieux faire pour utiliser judicieusement les surplus d’hydroélectricité, il ne faudra pas compter sur les propriétaires d’Écovap pour faire fondre ceux-ci !

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Développement durable

Suivez    le guide

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Élaboré en collaboration par le Centre québécois de développement durable, le Groupe conseil agricole Saguenay–Lac-Saint-Jean et La Coop fédérée, le guide La gestion durable d’une  entreprise agricole est maintenant disponible pour les producteurs. 60

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Par Patrick Dupuis, agronome

autement préoccupé par l’avenir des entreprises agricoles, Raymond Rouleau a décidé de fournir sa part pour en accroître la pérennité. Producteur depuis 35 ans au Saguenay– Lac-Saint-Jean et engagé bénévolement auprès du Centre québécois de développement durable, il a toujours été contrarié de voir les fermes familiales disparaître les unes après les autres. « C’est pourquoi il y a quelques années, dit-il, je me suis entouré de producteurs, de conseillers et d’agents de développement afin de déterminer quelles étaient les clés qui permettraient d’assurer la durabilité des exploitations. » Parmi les partenaires choisis, notons le Groupe conseil agricole Saguenay–Lac-Saint-Jean, reconnu dans le milieu depuis plus de 30 ans pour son dynamisme et sa connaissance pointue des entreprises agricoles de la région.


Le guide est disponible sur les sites suivants : www.lacoop.coop, www.nutrinor.com et www.agrireseau.qc.ca.

Photo : nutrinor

Jean Lavoie Photo : GraCieuSetÉ De rayMonD rouleau

bible ni une obligation de plus à laquelle les producteurs doivent se plier. Il s’agit pour eux d’un point de départ pour se positionner et, s’ils le souhaitent, pour aller plus loin. Le guide a aussi pour objectif de détacher la notion de développement durable de la seule variable agroenvironnementale. On y traite donc également de considérations économiques et sociales.» Financé par de multiples organisations du milieu (voir l’encadré), le guide se veut d’abord et avant tout un outil d’accompagnement. Peu volumineux – tout au plus une trentaine de pages –, il est accessible et convivial. Il contient deux sections : un autodiagnostic et des fiches pratiques couvrant quatre dimensions de la gestion durable d’une entreprise agricole, soit la gouvernance, les considérations humaines, la durabilité économique et la gestion des ressources. La section diagnostic permet aux producteurs d’évaluer individuellement leurs pratiques à l’aide d’un questionnaire. «Dans l’entreprise agricole, les rôles et responsabilités sont-ils clairement définis et respectés? L’équipe prend-elle des vacances annuelles et des congés au moins une fin de semaine sur deux? Le coût de revient des produits est-il bien connu et documenté? La consommation d’eau de l’entreprise fait-elle l’objet d’un suivi?» Voilà, bien sommairement, quelques-unes des questions auxquelles les producteurs auront à répondre. «Cette démarche leur donne un bon portrait des performances de leur entreprise en matière de développement durable, indique Claudine Giguère, conseillère spécialisée en agroenvironnement à La Coop fédérée. Ils peuvent ensuite décider, en allant à leur propre rythme, dans quels secteurs d’activité ils souhaitent apporter des améliorations.» Enjeux, solutions, trucs d’agriculteurs et sources d’information complémentaires parsèment, sous forme d’une quinzaine de fiches thématiques, la deuxième section de l’ouvrage, et ce, encore une fois, pour chacune des quatre dimensions de la gestion durable de l’entreprise. « C’est une première dans le milieu, fait savoir Josée Chicoine, directrice de l’agroenvironnement à La Coop fédérée. Cela dit, on ne fait la promotion d’aucune expertise-conseil dans ce guide. C’est au producteur de choisir avec qui il souhaite faire affaire s’il veut mettre en œuvre des solutions pour améliorer les performances de son entreprise. » « On veut sensibiliser et rallier le plus de producteurs possible, et faire en sorte qu’un maximum d’entre eux s’approprient ce guide », conclut Raymond Rouleau.

Raymond Rouleau

Photo : GraCieuSetÉ De rÉGiS treMBlay

Le processus de réflexion débouche alors sur une approche novatrice pour élaborer un guide de développement durable des entreprises agricoles. « Au lieu de partir de la collecte du savoir théorique que l’on retrouve dans les meilleurs manuels de gestion, nous avons rassemblé une douzaine d’entreprises agricoles et constitué un groupe de réflexion, fait savoir M. Rouleau. On a colligé les meilleures pratiques menant à la durabilité de nos organisations agricoles, et créé ainsi une “communauté apprenante” ». Jean Lavoie, producteur de lait et propriétaire de la ferme Roloi, à Saint-Gédéon (Saguenay– Lac-Saint-Jean), a participé à l’automne 2012 à un groupe de discussion avec d’autres producteurs de sa région, pour amorcer l’élaboration de ce guide. «C’est un instrument important qui aidera à accroître la pérennité des entreprises agricoles», estime le vice-président de Nutrinor, qui a l’espoir un jour de voir un de ses enfants prendre la relève de sa ferme. « Dans mon rang, il n’y a plus que deux exploitations, alors qu’il y en a déjà eu une vingtaine. Nous sommes près du lac et de la piste cyclable. Les résidants non agricoles y sont en majorité. Il est important d’adopter de bonnes pratiques pour favoriser notamment une coexistence harmonieuse, et ce guide est un outil qui peut nous aider à le réaliser. » Soulignons que la coopérative Nutrinor, dont le siège social est au Saguenay–Lac-Saint-Jean et qui a participé au financement du guide, a déployé beaucoup d’efforts pour mettre sur pied une démarche poussée de développement durable, inspirée de celle qu’a implantée la coopérative française nourricia (aujourd’hui Vivescia) il y a quelques années. D’abord destinée à ses propres actions en tant qu’entreprise, cette démarche pourra être mise en œuvre auprès de ses producteurs sociétaires. Le guide sera alors un outil intéressant pour le faire. Le document rassemble donc les meilleures pratiques d’une dizaine d’entreprises agricoles du Saguenay–Lac-Saint-Jean, reconnues pour leur bonne gestion et qui se démarquent en matière de développement durable. L’échantillon se voulait représentatif des secteurs de la région, des types d’agriculture qu’on y pratique (lait, bovins de boucherie, pommes de terre, grandes cultures, production en serre, etc.) ainsi que du stade de vie des entreprises (en démarrage, en plein rythme de croisière ou en mode transfert). « Le guide n’est pas coercitif et ne dicte aucunement quoi faire, précise toutefois Régis Tremblay, directeur général adjoint du Groupe conseil agricole Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ce n’est ni une

Regis Tremblay

Le guide a été rendu possible grâce à la participation financière de : Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec La Coop fédérée Nutrinor Fédération de l’UPA du Saguenay– Lac-Saint-Jean Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs du Québec Agriculture et Agroalimentaire Canada

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H o r t i c u lt u r e

Par Donato Cerone Directeur du développement horticole, La Coop fédérée donato.cerone@lacoop.coop

a été cultivé expressément pour être très touffu. les variétés de sapin à aiguilles courtes (les fraser ou noble fir, par exemple) répondent à ce critère et comportent en plus des tiges plus fortes, qui supportent les ornements les plus lourds.

Entretien du sapin

Choisir et entretenir un

sapin de Noël naturel

Pour beaucoup, Noël n’est pas vraiment Noël sans un sapin naturel. Voici donc quelques conseils qui vous aideront à choisir votre « roi des forêts » et à le garder en vie tout au long de la saison des Fêtes !

Photo : la CooP fÉDÉrÉe

avant de vous lancer à la recherche de l’arbre parfait, il vous faudra décider de l’endroit où vous souhaitez le placer. assurez-vous que cet empla cement est éloigné des sources de chaleur — radiateur, fenêtre au soleil, foyer — et des zones très passantes. Mesurez ensuite l’espace disponible, en hauteur et en largeur, pour déterminer la taille maximum de l’arbre que vous pourrez acheter, en tenant compte de la hauteur de la base et de la décoration de cime. Chez votre producteur ou détaillant d’arbres de noël, choisissez un sapin dont les aiguilles sont bien luisantes, vertes et fraîches. elles ne doivent surtout pas être sèches ou brunes, ni tomber lorsqu’on tire sur une branche. un sapin de noël est plus beau lorsque les boules et autres décorations pendent à la verticale. aussi, optez pour un arbre dont les branches sont légèrement espacées, plutôt que pour un arbre qui

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les étapes suivantes vous permettront de conserver la fraîcheur de votre sapin pendant toute la saison des fêtes. ainsi entretenu, il devrait durer au moins cinq semaines. • lorsque vous arrivez à la maison, sciez une rondelle de 2,5 cm (1 po) à la base du tronc de votre sapin (0,6 cm s’il a été récolté depuis moins de quatre heures) et mettez-le immédiatement dans un seau d’eau tiède pour lui permettre d’absorber le maximum d’eau. • Placez-le ensuite sur un support solide de taille appropriée au tronc et pouvant contenir au moins un gallon d’eau. ajoutez ensuite de l’eau à mesure que l’arbre en absorbe. • Gardez toujours la base du tronc immergée. Si elle sèche, une résine se formera et l’arbre ne pourra plus absorber d’eau. Dans ce cas, il vous faudra faire une nouvelle coupe pour éviter qu’il ne s’assèche complètement. • Vérifiez le niveau d’eau chaque jour et ajoutez-en souvent. les sapins peuvent boire jusqu’à un gallon d’eau par jour. Pour vous faciliter la vie, installez un tuyau mesurant autour d’un mètre entre la base et un entonnoir camouflé dans une section peu visible du sapin. Ce système vous permettra de remplir le réservoir sans déplacer la jupe et les décorations à la base du sapin. • l’ajout de mélanges commerciaux contenant de l’aspirine, du sucre ou d’autres additifs est inutile. les recherches ont démontré que l’eau du robinet suffit amplement pour garder la fraîcheur d’un sapin. • Vérifiez l’état des fils des lumières de noël et débranchez-les toujours la nuit. n’utilisez que des décorations électriques homologuées CSa ou cul. Sachez aussi que les lampes miniatures produisent moins de chaleur et diminuent grandement les risques de dessèchement et d’incendie. • À la fin de la saison des fêtes, essayez de retirer les décorations de votre sapin avant qu’il n’ait séché. • n’oubliez pas qu’il est 100 % recyclable. informezvous auprès de votre municipalité pour connaître les dates de collecte des sapins.


D é c o r at i o n

Par Hélène Cossette

Si les ampoules multicolores demeurent populaires dans les ambiances champêtres, les lumières Del blanches conviendront davantage au style contemporain, poursuit-elle. « Pour une meilleure harmonie, on utilisera la même sorte de lumières pour tout le sapin. »

Les ornements

Décorer son

sapin de Noël

Photo : raynalD roy

Reconnue comme une référence en matière de décorations de Noël en Estrie, Nathalie Deslandes dévoile ses secrets pour réussir la décoration d’un sapin de Noël.

Nathalie Deslandes, du Centre de rénovation Unimat de Coaticook

Pour la décoratrice et gérante de la Boutique inov du Centre de rénovation unimat de Coaticook, la première étape consiste à choisir un thème qui s’harmonise au style de sa maison. Dans un décor traditionnel, par exemple, elle privilégie le style nature ainsi que le rouge et le vert. Dans un décor plus urbain, elle conseille plutôt un style épuré et des couleurs plus osées, comme une association de mauve et de vert, ou encore de blanc et d’argent pour rappeler la neige. « l’important, c’est de ne pas mélanger trop de couleurs. on se limitera généralement à deux ou trois. »

Les ampoules lumineuses on procédera ensuite à la pose des guirlandes lumineuses. « on commence toujours par le haut du sapin, recommande-t-elle. on les pose allumées, car on voit immédiatement l’effet obtenu. » la méthode la plus courante consiste à les installer en spirale. Pour un effet saisissant, elle conseille de les disposer en suivant le contour en pointe de chaque branche, étage par étage.

« on commence toujours avec les plus gros ornements, conseille la décoratrice. on les dispose à distance égale, près du tronc, en évitant d’en mettre dans le quart supérieur du sapin. on poursuit avec les décorations de taille moyenne et on termine en plaçant les plus petites parures sur les branches du haut et sur le bout des autres branches. Si on le souhaite, on peut ajouter des guirlandes, toujours en commençant par le haut, puis des rubans et des boucles. on placera la décoration de cime en dernier, qu’il s’agisse d’une étoile ou d’un autre objet en hauteur. » Si on remarque des espaces vides, la décoratrice suggère de les remplir avec des fleurs d’hydrangée séchées ou du jute chiffonné, qui conviennent particulièrement bien au style champêtre. on terminera le tout en recouvrant la base du sapin avec une jupe préfabriquée ou encore avec une toile de jute. Si vous manquez d’inspiration, n’hésitez pas à passer à la Boutique inov de votre coopérative en novembre et décembre ! en plus d’une vaste gamme d’ornements et de conseils avisés offerts par les sécialistes de la décoration, vous y trouverez des sapins de noël magnifiquement décorés.

Trucs et astuces • Avant de le décorer, mettez votre sapin naturel sur son pied dans la maison pendant 24 heures pour lui permettre de reprendre sa forme naturelle. • Prévoir 50 ampoules (100 pour un effet spectaculaire), une douzaine d’ornements et trois ou quatre boucles par pied de hauteur du sapin. • Choisissez trois ou quatre éléments spectaculaires par leur forme ou leur couleur comme point de mire du sapin. • Pour atténuer la forme conique du sapin, piquez des feuilles et des plumes orientées vers le haut sur ses branches. • Jouez avec la perspective : placez les gros éléments dans le fond de l’arbre, les décorations tendance à l’avant-plan et les ornements en longueur sur le bout des branches.

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Da n s n o s c o o p s

Le Rendez-vous La Coop : formation et information pour les professionnels du réseau experts-conseils, directeurs des ventes et gestionnaires du réseau étaient réunis à québec les 17, 18 et 19 septembre dernier. Cette rencontre annuelle permet de faire le point sur plusieurs enjeux qui touchent le réseau, notamment la mise à jour d’informations agronomiques et économiques, la gestion ainsi que les orientations stratégiques et commerciales. quelque 450 personnes des secteurs lait, productions végétales, porc, aviculture, agroenvironnement et commercialisation des grains étaient présentes. le rendez-vous est aussi l’occasion de reconnaître l’excellence du travail des gens sur le terrain. Voici à ce sujet la liste des coopératives qui se sont illustrées durant la dernière année sur le plan des services et des produits offerts :

PhotoS : le CooPÉrateur aGriCole

La Coop Unicoop

La Coop Profid’Or

Nutrinor

Groupe coopératif Dynaco La Coop Seigneurie

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Productions animales Élevages spécialisés : la Coop St-andré d’acton Gamme Goliath : la Coop des frontières Gamme transilac : la Coop Seigneurie Gamme Synchro : la Coop des frontières Coop de l’année dans le Secteur des ruminants : la Coop des frontières Coop de l’année en production porcine : Groupe coopératif Dynaco Coop de l’année en production avicole : la Coop Profid’or

Productions végétales Semences : nutrinor, coopérative agro-alimentaire du Saguenay lac-St-Jean fertilisants : la Coop Comax Protection des cultures : la Coop unicoop Coop de l’année en productions végétales : la Coop agrivert Grains Coop de l’année (commercialisation) : la Coop Profid’or Coop de l’année (achat) : la Coop unicoop Agroenvironnement Coop de l’année : Groupe coopératif Dynaco

La Coop Comax

La Coop St-André d’Acton

La Coop des Frontières

La Coop Agrivert

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Aliments Ultima : lancement d’un nouveau yogourt

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Photo : aliMentS ultiMa

À la mi-septembre, un an après le lancement de la marque iögo, aliments ultima commercialisait son tout nouveau yogourt : iögo 0 % avec extrait de stevia, un yogourt sans gras, sans gélatine, sans colorant ni arômes artificiels, à 50 calories par pot de 100 g. originaire du Paraguay, le stevia (Stevia rebaudiana) est appelé « herbe sucrée » dans la langue des Guarani, des indiens d’amérique du Sud qui cultivent, récoltent et utilisent ses feuilles de façon traditionnelle depuis des centaines d’années pour sucrer naturellement leurs aliments et tisanes. approuvé en novembre 2012 par Santé Canada comme additif alimentaire, l’extrait de stevia est un édulcorant sans calories d’origine 100 % naturelle. on l’obtient grâce à un processus d’infusion des feuilles de stevia séchées, similaire à celui qu’on emploie pour le thé. la filtration permet d’obtenir des composés qui sont de 200 à 300 fois plus sucrés que le sucre blanc. utilisé en toute petite quantité, l’extrait de stevia peut remplacer une partie du sucre habituellement utilisé dans les produits alimentaires. Cette innovation est offerte en format multiemballage de 16 contenants de 100 g, dans les saveurs de framboise, bleuet, vanille et mangue-fruit de la passion. (Source : aliments ultima)

m 1 an : 23,22 $

m 2 ans : 36,84 $

m 1 an à l’étranger : 85,00 $

m 3 ans : 50,72 $

Les taxes sont comprises dans le coût.

o Reçu disponible sur demande TPS : R101143279 • TVQ : 1000044306TP9145MA

Le Coopérateur agricole

C.P. 500 Station youville Montréal (québec) h2P 2W2 tél. : 514 384-6450 - téléc. : 514 858-2025 Courriel : coopagri@lacoop.coop Êtes-vous relié au domaine agricole?

o Oui

o Non

Nom Compagnie Adresse Ville

Province

Code postal

Courriel Veuillez émettre votre chèque à l’ordre de La Coop fédérée.

PhotoS : uniMat

Unimat vous fait gagner gros

Dominique Pelletier, chef d’équipe de la quincaillerie Unimat à Joliette; Victor Durand, gagnant d’un atelier Dewalt; et Jérémy Pelletier, commis à la quincaillerie Unimat à Joliette.

Dans le cadre de la promotion « unimat vous fait gagner gros », le centre de distribution situé à trois-rivières a procédé à un important tirage dans ses locaux, le 12 septembre dernier. un total de 63 prix ont été offerts, dont deux ateliers Dewalt, d’une valeur de 5000 $ chacun. les heureux gagnants de ces ateliers sont Victor Durand, de notre-Dame-des-Prairies, client de la Coop Profid’or, à Joliette, et alexandre Côté, de Saint-Bruno au lac Saint-Jean, client de nutrinor, coopérative agro-alimentaire du Saguenay lac-St-Jean. les autres prix qui faisaient l’objet de cette promotion étaient 10 cartes promo unimat d’une valeur de 1000 $ chacune; 24 scies circulaires 7 1/4 po Dewalt, d’une valeur totale de 3600 $; 15 perceuses et clé à chocs 12 volts Dewalt, d’une valeur totale de 3500 $; et 12 scies à onglets Dewalt d’une valeur totale de 3000 $. Pour être éligible au tirage, les clients de tous les magasins unimat du québec, du nouveauBrunswick et de l’est de l’ontario n’avaient qu’à remplir le bulletin de participation qui leur était remis entre le 15 et le 28 août 2013.

Mario Tremblay, gérant de la quincaillerie de Saint-Bruno, Nutrinor; Alexandre Côté, gagnant de l’atelier Dewalt; Jean Riverin, directeur propane MM et quincailleries, Nutrinor; Louis Gauthier, conseiller commercialisation à La Coop fédérée.

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