COOPÉRATEUR | MARS 2017

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MARS 2017

cooperateur.coop

VOTRE VIE, VOS AFFAIRES

Finalistes Prix établissement et transfert de ferme Agro Carbone S’attaquer, ensemble, aux GES

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SOMMAIRE ÉDITION MARS 2017

VOTRE VIE

VOS AFFAIRES AFFAIRES AGRICOLES

VIE COOPÉRATIVE 6 MA COOP 8 PAUSE PENSÉE Colette Lebel* 10 Colloque des coopératrices 2016 : Silence, on communique !

12 Votre CUMA est-elle

adéquatement assurée ?

14 Bilan 2016 de La Coop fédérée

VIE AGRICOLE 22 Concevoir une cuisine :

des spécialistes pour vous y aider

34 Ferme Drapeau-Bélanger :

d’arrière-grand-père en petit-fils

38 42 46 48 52 56

Cinq incontournables en silo-couloir Agro Carbone : s’attaquer, ensemble, aux GES Obtenir un poids d’expédition des porcs optimal Andréane Benoit : — L'aviculture dans la peau ! Les régulateurs de croissance dans le blé Sirop d’érable : le plein de sans plomb, SVP !

AFFAIRES ÉCONOMIQUES 58 ZOOM VOS AFFAIRES

24 Marie-Christine Larose,

administratrice de La Coop Unicoop

27 Finalistes, Prix établissement et transfert de ferme

Site Web : www.cooperateur.coop Version virtuelle : www.cooperateur.coop/fr/magazine

* For English version, please visit our website at www.cooperateur.coop/en

FINALISTES PRIX

ÉTABLISSEMENT ET TRANSFERT DE FERME

48

Bilan 2016 DE LA COOP FÉDÉRÉE

14

27

Sirop d'érable LE PLEIN DE SANS PLOMB SVP!

LES RÉGULATEURS

DE CROISSANCE

DANS LE BLÉ

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34

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À VENIR DANS VOTRE MAGAZINE

AVICULTURE

CHAUFFAGE INGÉNIEUX À LA BIOMASSE

ABONNEMENT : VERSION PAPIER Complétez le formulaire en ligne : cooperateur.coop/ abonnement-au-magazine

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Pour toute question ou pour un changement d’adresse, contactez-nous cooperateur@lacoop.coop 514 384-6450, poste 3513

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Membres : 11,29 $ / année Non-membres :

1 an : 30 $ 2 ans : 45 $ 3 ans : 60 $ À l’étranger – 1 an : 90 $

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SARAH POULIN,

@CooperateurMag

JEUNE AGRICULTRICE DE L’ANNÉE

Le Coopérateur est publié huit fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise.

Conception graphique, photographies, illustrations et impression

Publicité Pierre Grinsell  |  450 661-8200 info@relationsmedia.ca

Éditeur Jean-François Harel

Graphiste Simon Fortin

Directrice et rédactrice en chef Guylaine Gagnon 514 858-2146 (ligne directe) guylaine.gagnon@lacoop.coop

Webmestre Ricardo Silva

Correspondance Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :

Révision Georges O’Shaughnessy enr. Ont collaboré à ce numéro Lyne Beaumont, Josée Chicoine, Hélène Cossette, Étienne Gosselin, Bruno Guérard, Stéphane Lapierre, Colette Lebel, Jean-François Lemay, Andréa Renaud

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Impression Interweb Inc. Les photos, illustrations et textes publiés dans le Coopérateur et sur son site internet ne peuvent être réutilisés sans autorisation.

Tél. : 514 384-6450  |  Téléc. : 514 858-2025 Courriel : cooperateur@lacoop.coop Site web : www.cooperateur.coop

Poste-publications, convention n° 40628621 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec

PHOTO BIOMASSE : ÉTIENNE GOSSELIN

Adjointe à l’édition Marie-Hélène Gaudin 514 384-6450, poste 3513 marie-helene.gaudin@lacoop.coop

Page couverture Exposimage

Coopérateur C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2

110166-03-17

Rédacteur en chef adjoint Patrick Dupuis, agronome 514 858-2044 (ligne directe) patrick.dupuis@lacoop.coop

Photographies et illustrations Exposimage, Pierre Cadoret, Martine Doyon, Étienne Gosselin, Claude Ouellet, Studios Drakkar

PHOTO DE SARAH POULIN : LUCE MORIN

VOLUME 46, NO 2 | MARS 2017

COOPERATEUR.COOP – MARS 2017

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PHOTO BIOMASSE : ÉTIENNE GOSSELIN

PHOTO DE SARAH POULIN : LUCE MORIN

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RELÈVE : LA COOP FÉDÉRÉE S’ASSOCIE À L’UNIVERSITÉ LAVAL

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AGRILAIT, POUTINE ET SAUCISSON

Agrilait innove en lançant une nouvelle sauce à poutine et du saucisson au fromage. La Fromagerie St-Guillaume, propriété de cette coopérative, a élaboré une recette de sauce à poutine en collaboration avec l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec, à Montréal. Le contrat de fabrication a été attribué à Berthelet, chef de file dans ce domaine au Québec. Le produit est offert en format de 300 ml, dans un contenant pouvant aller au four à microondes. À déguster avec le fromage en grains Le p’tit frais, que fabrique aussi l’entreprise. La Fromagerie St-Guillaume commercialise également deux saucissons faits à la main de façon artisanale. Composés uniquement d’un hachis de porc, de fromage St-Guillaume et d’assaisonnements, ils sont étuvés, puis séchés pendant quatre semaines. Ils ne contiennent ni eau ajoutée ni vinaigre. Le p’tit saucisson, en format de 90 g, renferme du fromage suisse St-Guillaume, alors que les minisaucissons, vendus en emballage de deux unités de 30 g, contiennent le fameux cheddar en grains de la fromagerie.

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La Coop fédérée et le Fonds coopératif d’aide à la relève agricole (FCARA) sont fiers d’avoir donné, pour une deuxième année consécutive, un coup de pouce financier à six jeunes afin de leur permettre de prendre part à la formation en entrepreneuriat agricole de l’Université Laval. Cette formation est conçue pour les propriétaires d’entreprises agricoles qui souhaitent se doter d’outils de développement adaptés à leur réalité. Ayant commencé au début du mois de décembre, la formation s’étale sur cinq sessions de deux jours. Les membres de la relève agricole coopérative pourront parfaire leurs connaissances entrepreneuriales dans un environnement d’affaires qui est en lien avec les défis qu’ils vivent au quotidien dans leur entreprise. Cette formation est reconnue dans le cadre des formations obligatoires du FCARA, à hauteur de 14 crédits. Elle donne également la possibilité d’acquérir jusqu’à sept unités d’éducation continue (UEC) de l’Université Laval. L’aide financière reçue équivaut à 50 % des droits d’inscription, qui s’élèvent à 7000 $.

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SOCODEVI : DES ALIMENTS SAINS POUR LES FAMILLES BOLIVIENNES Depuis 2009, SOCODEVI et La Coop fédérée contribuent à améliorer la sécurité alimentaire du département de Chuquisaca, en Bolivie. La mise sur pied d’un complexe avicole et d’un complexe porcin a permis d’approvisionner des centaines de familles boliviennes en aliments sains et frais. Aujourd’hui, la production annuelle atteint des sommets inédits dans cette région. En effet, 52 000 poulets de chair, 1 400 000 œufs et 1000 porcs y sont produits chaque année, grâce à une vingtaine de poulaillers, une maternité porcine, des abattoirs et une meunerie. Qui plus est, les installations respectent les normes internationales de salubrité et d’hygiène, et on y observe de saines pratiques de gestion et de valorisation des déchets animaux. L’expertise de La Coop fédérée a été déterminante pour écrire cette histoire à succès, notamment en ce qui concerne le transfert de technologies et de savoir-faire. De plus, La Coop fédérée a contribué financièrement à la mise sur pied de ces complexes, par l’entremise de la Fondation SOCODEVI. Vous voulez faire partie d’une histoire à succès ? Donnez, vous aussi, à la Fondation SOCODEVI : www.dons.fondationsocodevi.org/fr. (Source : SOCODEVI)

BMR SEGMENTE SES ENSEIGNES

En plus d’adopter une nouvelle façade plus moderne et plus épurée, Groupe BMR intègre une nouvelle stratégie de segmentation de ses enseignes, pour mieux servir sa clientèle. Ainsi, dès 2017, les enseignes seront changées graduellement afin de refléter la différenciation des magasins. Voici les quatre enseignes BMR qui seront implantées au Québec et ailleurs au Canada : Les magasins BMR Extra seront principalement des grandes surfaces ayant une gamme de produits et une offre de services et d’accompagnement allant au-delà de la rénovation. Les magasins BMR Expert offriront une large gamme de matériaux de construction convenant particulièrement aux besoins des entrepreneurs. Les magasins BMR auront un vaste éventail de produits de quincaillerie et de matériaux de construction convenant au grand public. Les magasins BMR Express, plus petits, offriront aux consommateurs les produits de quincaillerie les plus courants ainsi qu’un service personnalisé propre aux commerces de quartier ou de village.

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PAUSE-PENSÉE

LA VIE BONNE COLETTE LEBEL, AGRONOME ET DIRECTRICE DES AFFAIRES COOPÉRATIVES, LA COOP FÉDÉRÉE COLETTE.LEBEL@LACOOP.COOP

Coopérer, c’est mettre toutes les chances de son côté pour atteindre cette vie bonne que l’on convoite et le bonheur qui en résulte.

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de l’homme depuis toujours. Celle de la vie bonne, par exemple. Qu’est-ce que la vie bonne ? C’est une vie heureuse et accomplie, qui permet de développer ses talents, de se sentir utile et de connaître le bonheur. On en rêve tous, de cette vie bonne. Mais quel est donc le chemin qui nous y conduit ? Le psychiatre Robert Waldinger, de l’Université Harvard, a planché sur la question. Waldinger est le quatrième directeur de ce qu’on pense être la plus longue étude jamais réalisée sur la vie adulte. Tout a débuté en 1938, lorsque deux groupes d’adolescents ont été sollicités par des chercheurs de l’université. Le premier groupe était constitué d’étudiants de Harvard, et l’autre de jeunes d’un quartier pauvre de Boston. Au total, 724 hommes, qui ont été questionnés année après année sur leur travail, leur vie de famille, leur santé. Cette magistrale étude se poursuit encore aujourd’hui avec la soixantaine d’hommes toujours vivants, plus les quelque 2000 descendants de la cohorte initiale. Une quantité d’information extraordinaire ! On peut enfin analyser les données pour mieux comprendre… de quoi est fait le bonheur. Argent ? Célébrité ? Travail ? Nenni. Cherchez ailleurs. Ce sont les bonnes relations qui nous rendent heureux. En effet, à partir de cette solide banque de données, Waldinger conclut que les gens les plus heureux sont ceux qui peuvent compter sur des relations de qualité, peu importe tout le reste. Et non seulement ils sont plus heureux, mais ils jouissent d’une meilleure santé, tant physique qu’intellectuelle. Le message clé de cette étonnante étude signée Harvard est donc : cultivons nos relations. D’autres, avant Waldinger, avaient déjà emprunté cette voie qui relie le bonheur et la santé à l’appartenance à un groupe. Pensons à Robert Putnam, sociologue qui publiait en 2000 Bowling Alone, pour alerter les Américains sur le déclin du capital social aux ÉtatsUnis et sur les conséquences tragiques pour la nation. Pensons aussi à cette étude de

l’Université Emory qui révélait, en 2002, que les centres du plaisir situés dans le cerveau sont stimulés lorsque les gens coopèrent entre eux. Enfin, bien d’autres études en sciences sociales établissent un lien très clair entre une sociabilité active et le bonheur. Ainsi donc, le bonheur est un plat qui se savoure en bonne compagnie. Pourtant, l’individualisme règne en maître aujourd’hui. Et la coopération ? Un truc du bon vieux temps, dit-on. Bêtise ! Études à l’appui, on peut désormais affirmer que coopérer, de façon structurée par l’entrepreneuriat collectif ou de manière informelle avec des parents, amis ou connaissances, c’est mettre toutes les chances de son côté pour atteindre cette vie bonne que l’on convoite et le bonheur qui en résulte. Mais ce n’est jamais simple. En théorie, oui, on le sait : coopérer est une stratégie optimale et désirable. Mais coopérer demeure psychologiquement difficile. On se rend toujours un peu vulnérable en acceptant de faire équipe. Il faut partager le pouvoir, faire confiance, accepter de ne pas posséder toute la vérité. C’est, finalement, se montrer humain. Tiens donc... Se montrer humain serait-il devenu un handicap ? Sommes-nous obnubilés par la simplicité de la machine : blanc ou noir, oui ou non, zéro ou un ? C’est pourtant ce qui fait toute la beauté de notre humanité, cette faculté de douter, ces zones d’ombre, ce besoin de l’autre, ces liens riches et complexes qu’on ne finit plus d’apprivoiser... Si la vie bonne est réellement cette vie heureuse où une personne peut développer ses talents et se sentir utile, alors force est d’admettre que, pour qu’elle se sente utile, il faut bien que quelqu’un d’autre ait besoin d’elle. Or, c’est justement cet échange soutenu de services donnés et reçus qui rend possible le développement d’un réseau de bonnes relations. En somme, il serait sage d’accepter, voire de célébrer, l’incomplétude de notre nature humaine, en coopérant davantage pour nourrir ces relations qui demeurent, au-delà de toutes les apparences, notre plus grande source de bonheur.

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PHOTO : MARTINE DOYON

IL Y A DES QUESTIONS qui habitent l’esprit

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date/modif.

rédaction

relecture

D.A.

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| VIE COOPÉRATIVE

ATELIER NO 1 : LA COMMUNICATION D’INFLUENCE ET VOUS

Andréa Renaud, conseillère aux affaires coopératives, a demandé aux participantes d’énoncer les conditions gagnantes d’une communication influente, selon leur propre expérience. Plusieurs éléments ont été mentionnés, notamment : n

e centrer sur l’objectif, S sur la vision que l’on veut communiquer.

n

tre à l’écoute des autres, Ê utiliser leurs mots, faire preuve d’empathie.

n

voir confiance en soi, avoir A le courage de ses idées.

n

roire au bien-fondé de sa C position et s’appuyer sur des faits.

n

voir le souci du bien commun A et rechercher une solution gagnant-gagnant.

1

ATELIER NO 2 : LA COMMUNICATION AU SERVICE DE LA PROXIMITÉ

Quels seraient les moyens les plus porteurs pour accroître la proximité dans la coopérative? Voici les suggestions présentées : n

rganiser des activités O (sociales ou éducatives) locales et familiales, à différents moments dans l’année, afin de briser l’isolement, rassembler, toucher la relève et différentes tranches d’âge, et prendre le pouls des membres.

2

TEXTE ET PHOTOS DE MARIE-HÉLÈNE GAUDIN

n

tiliser les technologies U de l’information et créer des applications mobiles pour joindre les membres (prix des grains sur demande, sondages, évènements, alertes, etc.).

Le plaisir d’être ensemble était palpable chez les quelque 50 productrices et administratrices réunies le 24 novembre à La Cache à Maxime, en Beauce, pour le 16e Colloque des coopératrices.

n

’assurer que les membres S peuvent parler à une « vraie personne » lorsqu’ils communiquent avec leur coop. Cela crée une véritable relation et contribue au sentiment d’appartenance.

Sous le thème « Mieux communiquer, pour mieux coopérer », le colloque abordait cette année les multiples fonctionnalités de la communication, toujours dans une perspective de développement coopératif. Les objectifs de la journée ? Aider les femmes à apprivoiser le stress lié à la prise de parole, comprendre ce qui augmente la capacité d’influence et, pour passer de la parole aux actes, se donner des outils pour agir.

n

Tenir des « assemblées de cuisine » : c’est peu coûteux, facile à organiser et ça favorise les échanges.

10

DÉVERROUILLER SON CHARISME « La contribution personnelle des membres au succès d’une coopérative passe par leur capacité à donner leur idée, à s’exprimer clairement et avec charisme », pouvait-on lire dans l’invitation faite aux femmes. À cette fin, la coach Lyne Marie Germain, qui se qualifie elle-même de « déverouilleuse de charisme », est venue faire connaître aux participantes les clés d’une communication

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VIE COOPÉRATIVE |

comité de crédit de La Coop Univert, et une des organisatrices de la journée, se réjouit de la présence des femmes dans les conseils d’administration du réseau La Coop. « Leur présence amène une plus grande diversité d’opinions, de meilleures réflexions et décisions, précise-t-elle. Néanmoins, c’est un acquis fragile. » Coopératrices du réseau, allez, communiquez !

1. La cohorte 2016 du Colloque. 2. Les participantes ont été invitées à partager entre elles leurs expériences de communication influente. 3. La conférencière Lyne Marie Germain est venue apprendre aux participantes à déverrouiller leur charisme.

3 influente et inspirante. Pour y parvenir, on doit mettre en application quatre éléments clés : Communiquer sa vision à ses pairs dans le but de les mobiliser; faire preuve d’empathie envers les autres; savoir doser son énergie et utiliser ses forces intrinsèques (ses valeurs, son expertise, son histoire).

AUGMENTER SON INFLUENCE Interrogées ensuite par la conférencière sur ce qui les motive à communiquer, les participantes avaient des réponses variées : faire partie des décisions, satisfaire un besoin d’adhésion à ses idées, vouloir provoquer le changement. À l’opposé, quels sont les freins à la communication ? À la quasi-unanimité, les coopératrices ont mentionné la peur de ne pas réussir à faire passer son message et la crainte du jugement des autres. « Il faut du courage pour s’exprimer, croire en son intelligence et se fier à son intuition », ajoute Colette Lebel, directrice des affaires coopératives à La Coop fédérée et organisatrice du colloque.

LA PAROLE AUX FEMMES Engagées et passionnées d’agriculture : voilà qui décrit bien les participantes à ce rendez-vous annuel des femmes du réseau La Coop. Outre les habituées, on notait plusieurs nouveaux visages. « Il y a de la relève féminine ! » a lancé d’emblée Colette Lebel. Bonne nouvelle, donc, puisque le colloque vise à encourager les femmes à s’engager dans la gouvernance des coopératives, en favorisant entre autres le réseautage. Cathy Fraser, administratrice à La Coop fédérée, vice-présidente et membre du COOPERATEUR.COOP – MARS 2017

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| VIE COOPÉRATIVE

Votre

CUMA

EST-ELLE ADÉQUATEMENT ASSURÉE ?

TEXTE DE BRUNO GUÉRARD ET ANDRÉA RENAUD

... il peut s’écouler beaucoup de temps avant que certains équipements soient remplacés ou réparés, ce qui occasionne des pertes de production et de revenus.

Les auteurs Bruno Guérard, répondant CUMA et Andréa Renaud, conseillère aux affaires coopératives, La Coop fédérée andrea.renaud@lacoop.coop

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Comme tout type d’entreprise, une coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA) doit s’assurer adéquatement pour se prémunir contre certains risques inhérents à sa raison d’être, soit le partage de machinerie agricole acquise ou louée par les membres. Ces risques se présentent généralement sous quatre formes : 1. Les risques de dommages matériels et d’interruption des affaires. 2. Les risques de responsabilité civile pour dommages à des tiers. 3. Les risques de responsabilité civile des administrateurs et dirigeants. 4. L es risques environnementaux.

LES RISQUES DE DOMMAGES MATÉRIELS ET D’INTERRUPTION DES AFFAIRES Les dommages matér iels sont les mieux connus, puisque les institutions

financières demandent très fréquemment des preuves d’assurance lors du financement de la machinerie. La CUMA a la responsabilité de vérifier que le contrat d’assurance couvre adéquatement tous les dommages matériels liés aux équipements. Elle doit également déclarer les bonnes valeurs assurables et préciser qu’aucune exclusion ne vient réduire la couverture du contrat. Certaines compagnies d’assurance peuvent exiger une liste des membres de la CUMA ainsi qu’une liste des équipements assurés. Afin de générer des revenus supplémentaires et de faire baisser les coûts d’acquisition, certaines CUMA louent à des non-membres les équipements les moins utilisés. Dans ce cas, la CUMA doit déclarer ce risque à son assureur et doit exiger du locataire une preuve d’assurance couvrant l’équipement à la bonne valeur pour les dommages matériels (directs) de même

PHOTO : INGIMAGE

Pourquoi ne pas communiquer avec votre agent d’assurance afin de faire le tour de vos protections ? En ce début d’année 2017, mieux vaut prévenir que guérir.

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VIE COOPÉRATIVE |

que pour la responsabilité civile, suivant l’usage de cet équipement. En outre, il importe de se rappeler qu’il peut s’écouler beaucoup de temps avant que certains équipements soient remplacés ou réparés, ce qui occasionne des pertes de production et de revenus. Il est possible d’intégrer au contrat d’assurance une couverture pour interruption des affaires ou pour frais supplémentaires. Parlez-en à votre agent d’assurance.

sont parfois inclus dans une police d’assurance, ils peuvent aussi faire l’objet d’une exclusion totale ou partielle, typique de bon nombre d’assureurs de responsabilité civile. Discutez-en avec votre agent d’assurance afin de bien circonscrire ces risques, qui peuvent occasionner des dommages importants.

LES RISQUES DE RESPONSABILITÉ CIVILE POUR DOMMAGES À DES TIERS L’assurance responsabilité civile couvre les pertes ou dommages subis par des tiers, notamment les dommages corporels ou matériels. Elle protège la CUMA en cas de sinistre à autrui lié à ses activités, ses lieux d’activités, ses produits ou ses travaux. Il est de la responsabilité de la CUMA de bien déclarer toutes ses activités à son assureur et de souscrire des limites d’assurance adéquates.

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LES RISQUES DE RESPONSABILITÉ CIVILE DES ADMINISTRATEURS ET DIRIGEANTS L’assurance responsabilité civile des administrateurs et dirigeants protège et défend les membres du conseil d’administration de la CUMA en cas de poursuites, fondées ou non, engagées par une tierce partie. Ces poursuites peuvent résulter d’une erreur, d’une omission ou d’un acte de négligence de la part du conseil. La responsabilité des administrateurs et dirigeants peut être aussi remise en cause dans le cas d’un manquement envers les membres ou d’un manquement aux responsabilités imposées par les lois gouvernementales. Cette assurance est primordiale, car elle protège personnellement les membres du conseil d’administration, et à l’occasion l’entité, en cas de litige entre la CUMA et un employé ou un tiers. Elle est souvent méconnue et malheureusement peu utilisée. Cette couverture d’assurance doit être contractée individuellement par la CUMA auprès d’un assureur spécialisé. N’hésitez pas à communiquer avec votre agent d’assurance au besoin.

LES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX Il est important de prêter attention à cette question. Si les risques environnementaux

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BILAN 2016

Coopérer, Ghislain Gervais, président et membre du comité exécutif

alimenter la terre et nourrir le monde

L’exercice financier 2015-2016 de La Coop fédérée a connu des résultats inégalés. Cet exercice passera à la postérité comme étant une année charnière dans la préparation de La Coop fédérée et du réseau des coopératives affiliées à la prochaine période de croissance. Les ventes consolidées ont atteint 6,335 milliards $ et l’excédent avant ristournes et impôts se chiffre à 275,4 millions $. Cette bonne performance découle de nos activités de transformation et de commercialisation de porc qui profitent d’un taux de change favorable, mais surtout d’une forte demande sur les marchés d’exportation.

L’entreprise est maintenant constituée de trois divisions relativement autonomes, chapeautées par une société mère, gardienne des valeurs et de la cohérence de l’organisation. Elle s’est dotée d’une structure plus adéquate pour répondre à sa croissance future et s’adapter à la réorganisation du réseau.

PRÉPARATION À LA CROISSANCE

VISION 2020

Plusieurs s’interrogent sur la pertinence de poursuivre cette croissance, surtout à l’extérieur du Québec, et s’inquiètent des bénéfices qui en découlent. C’est pourtant par la croissance de nos activités et l’amélioration continue des avantages tangibles pour les membres que nous assumons notre raison d’être. Peu savent que La Coop fédérée, par l’entremise de ses filiales, génère la majorité de ses revenus hors du réseau La Coop, et même du Québec.

La Vision 2020 aborde les défis d’optimisation et d’agilité que doit relever le réseau La Coop. Le nouveau modèle d’affaires sera un catalyseur de développement du réseau au Québec. Il sera appuyé par une stratégie numérique innovante, la spécialisation agricole, la proximité régionale et l’allongement de la chaîne de valeur.

RÉORGANISATION DE LA STRUCTURE DE LA COOP FÉDÉRÉE En mai dernier, La Coop fédérée a procédé à une vaste réorganisation administrative visant à donner plus de souplesse à ses principales activités, tout en diminuant les coûts du siège social.

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CONCLUSION La Coop fédérée poursuivra son déploiement à l’échelle canadienne dans les secteurs de l’agrofourniture et de la transformation des viandes. Elle vise aussi à développer son secteur de ventes au détail dans l’est du Canada. D’autres partenariats sont à prévoir, mais pour l’instant La Coop fédérée n’envisage pas d’étendre, de façon importante, ses activités hors pays.

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PHOTO : MARTINE DOYON

Nous assistons depuis quelques années à une concentration des grandes entreprises du secteur agroalimentaire. L’acquisition de Monsanto par Bayer en est l’exemple le plus frappant. Au Canada, Agrium et PotashCorp contrôlent plus de 60 % du marché nord-américain de la potasse. La fusion de Dow et de Dupont et l’acquisition de Syngenta par ChemChina placent le secteur des approvisionnements en semences et produits de protection des cultures en situation de quasi-monopole. Sans vouloir rattraper ces géants, La Coop fédérée doit se positionner à l’échelle nationale et internationale afin que le modèle d’affaires coopératif, contrôlé par et pour les producteurs agricoles, demeure une option pertinente.

La Coop fédérée s’est dotée d’un ambitieux plan quinquennal de développement. Ce plan est axé sur le développement de nos activités agricoles et agroalimentaires à l’échelle canadienne, et l’allongement de nos chaînes de valeur. Dans cette mouvance, La Coop fédérée s’est départie de son Secteur Énergies Sonic au profit d’un nouveau partenariat créé avec l’entreprise de distribution de produits d’énergie, Groupe Filgo inc. La Coop fédérée a également acquis la majorité des actifs d’agrofourniture de Coop Atlantique. Elle s’assure ainsi de poursuivre la tradition de coopération agricole dans les provinces de l’Atlantique et consolide la présence de sa Division agricole d’un océan à l’autre.

PHOTO : MARTINE DOYON

CONCENTRATION D’ENTREPRISES

PLAN DE DÉVELOPPEMENT AMBITIEUX


BILAN 2016

Rapport Gaétan Desroches, agronome, MBA Chef de la direction

de gestion

PHOTO : MARTINE DOYON

PHOTO : MARTINE DOYON

La Coop fédérée, pour l’exercice terminé le 29 octobre 2016, a affiché des ventes de 6,335 milliards $ et un excédent exceptionnel, avant ristournes et impôts, de 275,4 millions $. En 2015, les ventes se sont chiffrées à 5,992 milliards $, alors que l’excédent avant ristournes et impôts s’est élevé à 95,7 millions $. La Division viandes (Olymel s.e.c.) a connu une croissance de son excédent, atteignant un seuil inégalé. Cette performance s’explique principalement par le marché hautement favorable du porc frais Est et Ouest. Ce marché a bénéficié du double effet de la forte demande de la Chine et de la publication obligatoire des prix intérieurs par les transformateurs américains, entraînant une forte hausse des prix sur le marché nord-américain. De plus, les entreprises acquises dans le secteur de l’abattage et de la transformation de porc, ainsi que dans la mise en marché de produits de porc transformés, ont contribué à cette croissance de l’excédent. Les ventes de cette division sont en hausse de 388,9 millions $, tenant compte des ventes des entreprises acquises œuvrant dans la transformation de la viande de porc. L’augmentation provient également de la hausse de la marge viande dans le secteur du porc frais, et d’une hausse des volumes de vente dans le secteur de la surtransformation de la volaille. Pour la Division agricole, l’excédent d’exercice a diminué comparativement à l’exercice antérieur qui incluait un gain important en raison de la vente d’actifs, notamment de quotas avicoles. Sans celle-ci, l’excédent de la Division agricole serait en progression. Les ventes externes de la Division agricole ont augmenté de 181 millions $ et proviennent essentiellement de l’enregistrement des ventes liées à l’acquisition des actifs agricoles de Coop Atlantique, une coopérative de l’est du Canada, et des ventes de deux entreprises de distribution et de commercialisation d’intrants agricoles acquises, situées dans l’Ouest canadien. Les performances du Secteur des productions végétales ont contribué à augmenter l’excédent consolidé comparativement à l’exercice antérieur. L’accroissement des volumes, les redevances sur les ventes et la croissance des filiales ontariennes ont aussi contribué à cette augmentation.

De plus, les ventes du Secteur grains et approvisionnement meuneries ont connu une importante progression provenant d’une hausse considérable des volumes. La fève soya est responsable de la majeure partie de cette croissance majorée par l’augmentation des ventes de maïs. La Division détail (Groupe BMR) a réalisé une contribution nette négative expliquée par la conjoncture économique difficile dans la vente au détail. Les ventes de cette division ont augmenté de 73,7 millions $ comparativement au dernier exercice. Cette augmentation s’explique entre autres par des ventes enregistrées pour une période de douze mois, comparativement à une période de dix mois au dernier exercice. Les résultats du Secteur Énergies Sonic ont pour leur part contribué aux résultats pour les huit premiers mois de l’exercice. Ainsi, le 1er juillet 2016, La Coop fédérée et les coopératives du réseau actives dans le secteur des énergies ont conclu une convention de regroupement de leurs actifs et activités avec un partenaire, Groupe Filgo inc., œuvrant dans le même secteur d’activité. La nouvelle entité créée, Énergies Songo Inc., a des opérations diversifiées partout au Québec. En tenant compte des résultats de chacun de nos secteurs d’activité, La Coop fédérée affiche un excédent d’exploitation consolidé de 255,8 millions $, alors qu’en 2015, il atteignait 56,0 millions $. Compte tenu des ristournes déclarées de 55 millions $ et des impôts sur l’excédent de 60,7 millions $, l’excédent net est de 159,7 millions $, alors que celui de 2015 a été de 44,5 millions $. L’excédent attribuable aux membres et versé à la réserve générale de la Société est de 151,6 millions $ et l’excédent attribuable aux participations ne donnant pas le contrôle est de 8,1 millions $. Notons qu’à la lumière des résultats de l’exercice 20152016, le conseil d’administration a statué, le 13 janvier dernier, de verser un dividende de 10,8 millions $ aux détenteurs des actions de la filière porcine coopérative.

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BILAN 2016

Division Réjean Nadeau Président-directeur général

Viande [Olymel]

Au cours de l’exercice 2015-2016, Olymel a obtenu les meilleurs résultats de ses 25 ans d’histoire. Les ventes ont atteint 3,160 milliards $ comparativement à 2,805 milliards $ en 2015, une hausse de 355 millions.

PRODUCTION PORCINE Dans le secteur de la production porcine Est, seule Sogeporc a enregistré un résultat positif comparativement à une perte l’an passé. La production porcine Ouest affiche des résultats négatifs par rapport à un léger bénéfice à l’exercice précédent.

PORC FRAIS Les secteurs du porc frais Est et Ouest affichent des résultats exceptionnels. La hausse de la marge viande et un taux de change favorable sont les principaux facteurs expliquant ces résultats. Une réorganisation majeure du secteur du porc frais Est a été entreprise afin d’optimiser les infrastructures et d’augmenter les capacités dans les produits à valeur ajoutée. Olymel a investi 25 millions $ à l’usine de Saint-Esprit pour augmenter ses capacités d’abattage et 3 millions $ à l’usine de Vallée-Jonction pour l’ajout d’activités. Olymel a également décidé de concentrer les activités de désossage de fesses de porcs dans ses établissements d’abattage et de découpe, ce qui devrait générer des économies substantielles. Un investissement de 80 millions $ a été annoncé avec Groupe Robitaille dans Lucyporc pour le réaménagement de l’usine ATrahan de Yamachiche, division d’Olymel. À terme, les activités de Lucyporc seront fusionnées à celles

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de la nouvelle usine, dédiée à la fabrication de produits à valeur ajoutée et de produits de niche comme le porc Nagano, développé pour le Japon.

PORC TRANSFORMÉ ET BACON Le secteur de la surtransformation du porc affiche un résultat positif, mais en baisse sur celui de 2015, qui était une année record. Olymel a acquis La Fernandière, une entreprise de Trois-Rivières spécialisée dans la fabrication de saucisses fraîches. Elle y a investi pour y concentrer toute sa production de saucisses fraîches. Olymel a aussi investi 11 millions $ dans son établissement de Saint-Henri-de-Lévis afin d’en augmenter la capacité de production de jambons fumés. Dans le secteur du bacon, les résultats sont positifs, bien qu’inférieurs à ceux de l’année dernière, qualifiée d’exceptionnelle.

VOLAILLE FRAÎCHE ET TRANSFORMÉE Le secteur de la transformation primaire de la volaille affiche des résultats positifs, légèrement inférieurs à l’exercice 2015. Les prix de vente ont enregistré une baisse attribuable à un surplus de stocks sur le marché. Olymel a investi 10 millions $ dans l’usine de transformation de volaille de Saint-Damase, pour la doter d’une chambre de refroidissement à l’air. Sunnymel a affiché un bénéfice légèrement inférieur à l’an dernier, alors que Volaille Giannone Inc. a contribué aux résultats. Le secteur du dindon affiche une très légère perte, comparativement à un profit l’an dernier. Le secteur de la volaille surtransformée a enregistré des résultats positifs, largement supérieurs à ceux du dernier exercice. Une hausse du volume des ventes et la conclusion de nouveaux contrats expliquent en partie cette performance.

25 ANNÉES EN PRÉSAGE D’UN AVENIR SOLIDE Les 25 ans d’Olymel se concluent sur des résultats exceptionnels. Ce furent 25 années de croissance ininterrompue. La célébration de notre premier quart de siècle fut l’occasion idéale pour investir dans notre développement, conclure de nouveaux partenariats et souligner l’engagement de nos employés, ainsi que la fidélité de nos clients et des consommateurs.

PHOTO : MARTINE DOYON

Cette augmentation résulte principalement des acquisitions d’ATrahan Transformation inc., à Yamachiche, et de La Fernandière, à Trois-Rivières. Ces excellents résultats sont aussi attribuables à une remontée historique de la marge viande dans le secteur du porc frais Est, situation contrastant avec celle de l’an dernier. Outre la croissance des ventes de produits à valeur ajoutée, ce redressement majeur de la marge viande s’explique par la réouverture du marché chinois pour toutes les usines du Québec, ainsi que par la forte amélioration de la marge viande aux États-Unis. Cette performance d’Olymel n’aurait sans doute pas été possible sans les choix stratégiques des dernières années et sans la discipline que nous nous imposons dans notre gestion.

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On nourrit de plus en plus de monde Plus de 330 M$ investis au Québec et au Canada depuis deux ans et ce n’est pas fini !

PHOTO : MARTINE DOYON

Pour accroître sa capacité à produire de la valeur ajoutée et pour conquérir de nouveaux marchés, Olymel investit dans ses établissements et dans des partenariats, contribuant à renforcer les filières avicole et porcine.

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Parution : Coop Agricole 2017

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BILAN 2016

Division Sébastien Léveillé, vice-président exécutif agricole

Agricole

Pour l’exercice 2015-2016, les ventes nettes de la Division agricole s’élèvent à 1,945 milliard $, alors qu’elles se chiffraient à 1,764 milliard $ l’an passé. Cette augmentation de 181 millions $ provient principalement de l’acquisition des actifs agricoles de Coop Atlantique, dans les maritimes, ainsi que de la prise de contrôle dans Sharpe’s Soil Services Ltd, situé en Saskatchewan.

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Malgré la réduction du nombre de fermes qui s’est poursuivie et un moins grand nombre de journées additionnelles octroyées par les Producteurs de lait du Québec, les dons de quota négociables aux fermes laitières ont donné la possibilité d’augmenter le volume de lait produit au Québec. Selon l’Institut de la statistique du Québec, il y aurait une baisse de près de 1 % des hectares ensemencés en 2016 par rapport à 2015, incluant une baisse de 1,5 % pour le maïs au Québec. Considérant les acquisitions réalisées en cours d’année, jumelées à des volumes industriels en hausse, et ce, malgré des prix des matières premières à la baisse de plus de 8 %, nos parts de marché au Canada sont en augmentation. Les opérations d’Agronomy Company of Canada et d'Agrico Canada s.e.c. ont généré un chiffre d’affaires combiné de 632,5 millions $ en 2016, comparativement à 619,1 millions $ pour l’exercice 2015. Cette hausse atteint 13,4 millions $ ou 2,2 % sur les ventes de l’exercice précédent, malgré une diminution du prix des intrants et fertilisants. Ces deux filiales ont très bien su répondre à la demande accrue par des saisons de semis, printanière et automnale, idéales à la culture du maïs et du blé en Ontario. Les volumes d’Agrico Canada s.e.c., vendus aux détaillants dans l’Ouest canadien, étaient stables comparativement à l’an dernier. Le Secteur grains et approvisionnement meuneries affiche des ventes nettes totales de 741,4 millions $, en forte hausse de 137,3 millions $ par rapport à l’an dernier. L’excellente récolte de maïs et de fève soya de 2015 a entraîné une forte hausse des volumes commercialisés. La contribution nette de ce secteur est supérieure au budget, mais inférieure à l’année précédente. Les volumes transigés par Grains Elite s.e.c. permettent de devenir le leader au Québec avec des parts de marché qui atteignent un sommet historique.

PHOTO : MARTINE DOYON

Le chiffre d’affaires au Québec est demeuré relativement stable dans un contexte de prix légèrement à la baisse. La marge brute sur intrants a augmenté de 24,4 millions $, passant de 153,4 millions $ à 177,8 millions $. L’effet des acquisitions au Canada, combiné à l’excellente performance opérationnelle d’Agronomy Company of Canada et nos participations dans Agromart, sont les principales causes de cette forte augmentation. L’excédent d’exploitation a augmenté de manière notable en raison principalement d’une excellente performance en Ontario et de l’apport des nouvelles acquisitions. L’excédent d’exercice avant impôts est cependant en baisse, alors que la Division agricole n’a réalisé aucun gain sur disposition cette année. La hausse de l’ensemble des dépenses s’explique essentiellement par les nouvelles activités mentionnées précédemment. L’exercice 2015-2016 est caractérisé par une phase de relative consolidation pour les productions animales, alors que l’industrie subit certaines pressions, notamment de l’incertitude par rapport aux nombreux accords de libreéchange qui menacent les secteurs laitier et avicole. La marge brute d’exploitation est en baisse. Cette diminution se traduit par une allocation interne différente du processus d’approvisionnement, ainsi que les retombées de la finalité du projet Chrysalide. La signature du Partenariat transpacifique (PTP), le prix du lait plus faible, le dossier du lait diafiltré et l’entrée en vigueur prochaine de l’Accord économique et commercial global (AECG) avec l’Union européenne ont préoccupé au plus haut point les producteurs laitiers voyant leurs revenus diminués. En réaction, certains ont quitté la production en début d’année et plusieurs ont ciblé la réduction des coûts notamment en alimentation. En plus, l’abondance et la bonne qualité des fourrages et l’augmentation en efficacité des troupeaux ont réduit les besoins en suppléments alimentaires. COOPERATEUR.COOP – MARS 2017

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BILAN 2016

Division Pascal Houle, vice-président exécutif et chef de la direction

Détail [groupe BMR]

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PHOTO : MARTINE DOYON

En effet, le commerce de détail continue d’être touché par la baisse du nombre de mises en chantier dans le secteur résidentiel, un marché traditionnellement fort pour une majorité de marchands BMR et Unimat. De plus, un fournisseur important a changé ses échelles de rabais et rajusté ses prix, diminuant ainsi de façon significative les ventes comparativement à l’an dernier. La fermeture de certains magasins corporatifs a également affecté le volume de ventes. Toutefois, les résultats de BMR Détail se sont améliorés de 1,2 million $

en 2016, avec des ventes de magasins comparables en hausse de 3 %. Les ventes du service de machines agricoles, qui ont diminué de 23,6 % à l’exercice 2015-2016, ont aussi été marquées par un ralentissement important dans le marché des machines agricoles pour presque toutes les lignes d’équipement, combiné à la perte de distribution d’un de nos fournisseurs. Après une année empreinte de défis, liés à son acquisition par La Coop fédérée et à l’intégration de 180 nouveaux marchands Unimat, l’exercice 2016 de Groupe BMR se distingue par une amélioration remarquable de la qualité de service aux marchands. Il faut souligner l’excellent travail des équipes dédiées à l’approvisionnement et à la distribution, qui a permis d’atteindre cette année des résultats correspondant aux plus hauts standards de l’industrie. La stratégie mise en place a été un véritable succès et permet à Groupe BMR d’être en excellente position pour continuer sa croissance, et bien se positionner dans un marché des plus concurrentiels. Fondé par le regroupement de six quincailliers québécois en 1967, BMR célébrera son 50e anniversaire en 2017. Le demi-siècle qui se termine a amené son lot de grands succès et de moments clés, qui l’ont façonné pour en faire aujourd’hui la plus importante organisation québécoise dans le domaine de la vente au détail de produits de construction et de rénovation. Mentionnons également que l’enseigne Unimat célébrera, pour sa part, son 43e anniversaire en 2017. Des défis de taille s’offriront inévitablement aux détaillants d’ici et d’ailleurs, à court et à long terme. Les avancées technologiques modifient le comportement des consommateurs et forcent les détaillants à faire preuve d’une grande flexibilité. Notre capacité à anticiper, comprendre et relever audacieusement ces défis sera garante de notre pérennité et de notre succès.

PHOTO DE L'ARTICLE : BMR

Pour l’exercice 2015-2016, Groupe BMR a affiché des ventes s’élevant à 873,5 millions $, comparativement à 799,8 millions $ au dernier exercice. L’augmentation est expliquée par des ventes enregistrées pour une période de 12 mois en 2016, comparativement à 10 mois pour l’exercice antérieur. Ces résultats ont été atteints dans un contexte économique difficile.

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PHOTO : MARTINE DOYON

PHOTO DE L'ARTICLE : BMR

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| VIE AGRICOLE

Conception d’une

nouvelle cuisine TEXTE D'HÉLÈNE COSSETTE

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Elle peut également faire prendre conscience qu’aménager une cuisine est un investissement à long terme. « Les comptoirs en béton sont de plus en plus populaires, mentionne-t-elle à titre d’exemple, mais il faut garder en tête qu’il s’agit, peut-être là, d’une mode passagère. C’est aussi très cher et très lourd, poursuit-elle. On doit s’assurer que les caissons sont suffisamment solides pour le supporter. » Des conseils professionnels sont particulièrement importants pour obtenir une cuisine à la fois fonctionnelle et esthétique. Pour minimiser les allées et venues en cuisinant, une décoratrice pensera notamment à positionner le four, l’évier et le réfrigérateur en triangle; elle prévoira aussi un dégagement minimum de 36 pouces pour les aires de circulation, ainsi que le dégagement nécessaire pour l’ouverture des portes des électroménagers; elle s’assurera de placer les éléments les plus hauts comme le réfrigérateur et le garde-manger aux extrémités pour ne pas briser l’égalité visuelle; elle sera en outre de bon conseil pour agencer de façon harmonieuse les styles, couleurs et textures des différents matériaux et accessoires; elle pensera enfin à l’éclairage, à la ventilation et à une foule de petits détails qui ne viennent pas toujours à l’esprit du commun des mortels. « Une cuisine ne se fait pas en un claquement de doigts, tient-elle à rappeler. Ça peut parfois devenir un vrai casse-tête… même pour une décoratrice », concède Laurie-Anne Dion, qui arrivera toujours cependant à trouver une solution !

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Récemment diplômée en décoration intérieure et présentation visuelle, la jeune femme est particulièrement douée pour la réalisation de plans d’aménagement à l’aide du logiciel SketchUp. « Les gens sont encore étonnés qu’on puisse leur faire des plans à l’ordinateur ou à main levée dans un BMR », déplore Laurie-Anne Dion. Or c’est une perception à laquelle la décoratrice entend bien remédier en offrant ce service. « La représentation 3D aide beaucoup les clients à visualiser un concept d’aménagement, fait-elle valoir. De plus, les changements de couleur se font en un simple clic, ce qui facilite grandement les choix. » Comme la cuisine constitue souvent la dépense la plus importante dans une maison neuve ou une rénovation, « on ne veut surtout pas manquer son coup ! » observe-t-elle. C’est pourquoi on a plus facilement tendance à consulter des spécialistes, autant pour le choix des matériaux, que pour des références aux différents corps de métier. « Une cuisine coûte cher sur le coup, mais la valeur de revente d’une maison s’en trouve grandement augmentée, insiste-t-elle. Pour éviter les erreurs cependant, il faut vraiment tout prévoir », prévient-elle. Une bonne conseillère s’efforcera donc en premier lieu de bien connaître les besoins de ses clients. À quelle fréquence prépare-t-on des repas à la maison ? Cuisine-t-on seul ou à plusieurs ? Reçoit-on souvent ? Les réponses à ces questions, de même que l’espace dévolu à la cuisine et l’emplacement des portes et fenêtre, des sorties d’eau et des prises de courant orienteront grandement le design proposé. Le budget disponible aura lui aussi beaucoup d’impact, surtout pour le choix des matériaux. « Une décoratrice peut vraiment aider ses clients à déterminer dans quoi il est possible de couper sans briser l’harmonie ni dévaloriser la cuisine », tient-elle à préciser.

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Pour Laurie-Anne Dion, décoratrice à la boutique Inspiration du centre BMR de Victoriaville depuis mai 2016, la conception d’une cuisine est le plus beau défi dans son métier. « Lorsqu’elle est terminée, le résultat final est toujours très valorisant », lance-t-elle.


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| VIE AGRICOLE

Marie-Christine Larose administratrice à La Coop

Unicoop

TEXTE D'HÉLÈNE COSSETTE

Après mûres réflexions, c’est toutefois son désir de sortir de sa ferme pour élargir sa vision et développer son sens des affaires qui l’a emporté. Élue par ses pairs en février 2015 pour un terme de trois ans, la propriétaire de la Ferme avicole MCL ne regrette pas sa décision. « C’est enrichissant et la dynamique de groupe est vraiment bonne », dit-elle à propos de ce conseil d’administration qui compte trois autres femmes. Membre du comité des coopératrices depuis le début, elle a aussi siégé à celui de la vie associative en 2015. Avec le recul, la jeune dirigeante croit aujourd’hui qu’elle y a bel et bien sa place. « On est toutes capables de siéger à un conseil d’administration », lance-t-elle à ses consœurs qui en douteraient encore. De plus, son engagement a complètement changé sa perception de sa coopérative, fait-elle valoir. Lorsqu’elle a démarré sa ferme avicole en 2008, se souvient-elle, Unicoop n’était qu’un simple fournisseur à ses yeux. « Je me suis vite rendu compte que

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ma coopérative était bien plus que ça ! J’ai réalisé qu’elle était pour moi une véritable partenaire d’affaires », affirme cette diplômée en comptabilité qui tient les livres de l’entreprise qu’elle exploite aujourd’hui avec son conjoint, Mathieu Grégoire, à Scott dans la MRC de la Nouvelle-Beauce. S’approvisionnant exclusivement chez Unicoop pour tous ses intrants, la Ferme MCL produit aujourd’hui pas moins de 260 000 poulets à griller par année. L’entreprise possède également 75 arpents de terres qu’elle loue à des tiers. Son conjoint et elle exploitent de plus une petite érablière de 300 entailles sur les 68 arpents de terres boisées qu’ils détiennent à Frampton. « C’est notre plaisir, confie-t-elle, mais pour le moment, ce n’est qu’une petite opération pour la famille et les amis. » Les Larose-Grégoire aimeraient éventuellement agrandir leur production si une terre à bois avoisinante devient disponible. « Ce serait un beau complément à notre production avicole », rêve-t-elle tout haut. En 2018, les conjoints projettent d’ailleurs de construire un deuxième poulailler dans le but de léguer un jour une entreprise encore plus performante et prospère à leurs trois enfants : Laury-Ann, 9 ans, Jacob, 4 ans, et Romy, 1 an. D’ici là, la jeune maman en a déjà plein les bras depuis la naissance de la petite dernière, en avril 2016. « On n’a pas vraiment de congé de maternité, nous, les agricultrices ! » remarque-t-elle en riant.

PHOTO : CLAUDE OUELLET

Marie-Christine Larose a d’abord hésité lorsqu’un dirigeant d’Unicoop l’a appelée pour sonder son intérêt à briguer un poste d’administratrice. « Comme jeune agricultrice, je ne pensais pas que j’avais une place là-dessus », confie cette coopératrice dont le père, Jean-Guy Larose, avait pourtant siégé par le passé au conseil d’Unicoop pendant près de huit ans.

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VIE AGRICOLE |

TEXTES ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

On ne transfère plus aujourd'hui une exploitation comme on met une lettre à la poste. On parle maintenant du « processus de transfert », car l'avenir doit être planifié, le changement géré à petites doses. Jusqu'au début des années 1990, les agriculteurs et les agricultrices ne se posaient pas beaucoup de questions quand venait le temps de passer le flambeau à leur jeune génération : on effectuait le transfert chez le notaire, après quelques visites chez le comptable. Puis, les Centres régionaux d’établissement en agriculture (CRÉA) ont fait leur apparition, et des professionnels sont venus soutenir les entrepreneurs agricoles, aux prises avec des fermes de plus en plus difficiles à transférer et dont les aspirations sont toujours plus affirmées. Pour une 14e année, La Coop fédérée est donc fière de souligner les projets d’établissement et de transfert menés rondement. Finalistes du Prix établissement et transfert de ferme La Coop, les trois entreprises qui suivent présentent toutes les facettes qui font d’un transfert une étape heureuse sur les plans humain et financier. Visionnez les vidéos des finalistes au web. lacoop.coop/aga-la-coop/videos

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1 1. « Mon fils Guillaume me suivait à l’étable à 14 mois, souligne Réjean Brillant. Aujourd’hui, c’est sa grande Alyssa, ma petite-fille, qui le suit été comme hiver. » 2. « Je n’ai jamais entendu mon père, Normand, 86 ans, ni ma mère, Monique, 79 ans, parler en mal de l’agriculture, dit Denis Brillant. Même s’il y avait des bouts difficiles à passer, ils essayaient d’être positifs, mais réalistes. » 3. En 2006, la ferme a amorcé un virage orienté sur la génétique en achetant des sujets à haut potentiel, ce qui, couplé à l’utilisation de la génomique, a permis d’engendrer une dizaine de taureaux de reproduction. 4. « Quand tes jeunes de 12-13 ans se lèvent à 5 h pour la besogne et les travaux des champs l’été et les fins de semaine, tu constates vite leur intérêt pour l’agriculture », a écrit Réjean Brillant dans son dossier de candidature au Prix établissement et transfert de ferme La Coop.

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VAILLANTS COMME LES BRILLANT Un transfert à quatre de leurs enfants ? Aller simple pour l’enfer ! Denis et Réjean Brillant ont pourtant laissé chaque composante humaine trouver leur utilité et leur raison d’être au sein de leur entreprise familiale. Le mot clé : harmonie. 5 h 30, l’heure de la traite. Si d’ordinaire Guillaume et Vincent, les fils de Réjean, traient les vaches, Philippe et Daniel, les fils de Denis, ne sont pas loin et contribuent aussi, surtout quand le ciel tapisse les 405 ha de la ferme d’une couche neigeuse. Et en ce matin de janvier, les vents balaient férocement le 2e Rang de Saint-Fabien, juché sur l’arête de terre qui relie ce village bas-laurentien au village voisin. Heureusement, les 166 vaches en lactation – on parle ici d’un des plus gros t roupeau x Ay r sh ire du Québec – réchauffent l’étable et ses travailleurs. Haut fait d’armes : la ferme a envoyé une dizaine de taureaux dans des centres d’insémination au cours des quatre dernières années. « C’est un troupeau regardé de près par les autres producteurs du Bas-Saint-Laurent,

surtout en raison de sa prestance », estime le directeur général de La Coop Saint-Fabien, Marco Pigeon. « Le troupeau figure parmi les meilleurs du Canada », renchérit Hubert Ruest, du Centre de services de l’Est de La Coop – et cet agronome en a vu d’autres. Hormis les animaux, il n’y a pourtant rien de clinquant à la Ferme Normand Brillant et Fils, fondée en 1958 : ni robot ni spacieuse salle de traite dans cette entreprise qui se maintient dans les groupes de tête des analyses agroéconomiques, avec un taux d’endettement de 165 $ par hectolitre. On utilise plutôt 18 trayeuses bien entretenues et manipulées par une main-d’œuvre vaillante et disponible. Pareillement, si l’alimentation des animaux est mécanisée, elle n’est toutefois pas automatisée. Un garage chauffé permet

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4 l’entretien régulier des tracteurs et des équipements, qui ne sont pas nombreux, car la ferme en partage avec les autres membres de la CUMA de Saint-Fabien, la première à avoir vu le jour au Québec, en 1991. « Les sommes économisées grâce à la CUMA nous ont permis de prendre de l’expansion plus rapidement et de dégager plus d’argent pour faire place aux jeunes », explique Réjean, « ministre des Finances » de la ferme et gérant-trésorier de la CUMA. Pour assurer une rémunération intéressante des coactionnaires, les (bonnes) décisions de gestion sont capitales. On tente le plus souvent d’autofinancer les investissements ou de les budgéter sur des termes courts. Quant au processus décisionnel, la réflexion chemine toujours du gérant d’un secteur vers l’ensemble du groupe. Par exemple, pour l’achat d’un nouveau

#lesPerspectives

tracteur, le responsable du matériel roulant devra avoir magasiné l’objet de convoitise et assuré son financement. En réunion, chaque personne pourra s’exprimer, selon un principe qui a toujours eu cours chez les Brillant : l’égalité des voix a la primauté sur les actions avec droit de vote, car tous n’ont pas encore le même pourcentage d’actions. Depuis 1998, toutes les décisions sont prises pour et, bien souvent, par la relève. L’entreprise a ainsi triplé son quota pour permettre d’intégrer les jeunes. « Avoir quatre fils intéressés par la relève n’a jamais été un handicap, au contraire ! Quand un voulait se joindre à la ferme, on grossissait le projet ! » résume Réjean. « De nos jours, l’épuisement physique et psychologique guette les agriculteurs, affirme son frère Denis. Seul, tout peut devenir lourd, alors qu’à plusieurs on s’entraide. »

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Avoir quatre fils intéressés par la relève n’a jamais été un handicap, au contraire ! Quand un voulait se joindre à la ferme, on grossissait le projet ! — Réjean Brillant

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LE PORC ? OUI, JE LE VEUX ! Aucune tergiversation possible : en toute connaissance de cause, Pierre-Luc Camiré a repris de ses parents, Richard et Sylvie, et de son oncle Urbain une ferme porcine qui, il l’espère, va le faire vivre un jour à temps plein. Le faire vivre. Un jour. À temps plein ! Acheter, revendre, échafauder, trimer dur… Il n’y a rien de linéaire dans la vie de Richard Camiré. L’homme a longtemps été l’architecte de multiples projets entrepreneuriaux, jusqu’à devenir propriétaire de deux porcheries capables de loger 2500 têtes, pour une production annuelle de 6300 porcs. Aujourd’hui

1. Les animaux négatifs SRRP et mycoplasme viennent de la Ferme Dosquet, de La Coop Seigneurie, avec laquelle les Camiré font affaire.

éleveur à forfait pour La Coop Seigneurie, qui lui offre un approvisionnement stable en porcelets, Richard Camiré est fier d’avoir trouvé en Pierre-Luc un repreneur qualifié et motivé. « Nous n’avons pas cherché à le convaincre : son engagement devait d’abord venir de lui-même », explique Richard.

2. Factures, finances et budget : la mère de Pierre-Luc, Sylvie Payeur, délègue petit à petit ses responsabilités en la matière. 3. Conjointe de Pierre-Luc, Kate Lehoux épaule son homme en allant régulièrement à la ferme, mais surtout en le soutenant moralement ! 4. Les deux porcheries sont reliées par une chambre d’expédition d’une capacité de 100 porcs. 5.Richard Camiré est fier d'avoir trouvé en Pierre-Luc un repreneur qualifié et motivé.

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Propriétaire à 100 % de l’entreprise Ferme P.Q. depuis août 2013, Pierre-Luc travaille néanmoins depuis 2010 dans l’industrie de la construction pour amener des capitaux dans l’entreprise de Saint-Agapit. C’est donc son père et son oncle qui assurent le quotidien de l’élevage. Ces derniers travaillent aussi en pouponnière et en engraissement pour la Ferme Dosquet, de La Coop Seigneurie, dont la maternité fournit à la Ferme P.Q. des porcelets négatifs pour le SRRP et le mycoplasme. Car comme le disent à l’unisson Pierre-Luc et Richard, la clé du succès est d’élever des porcs en bonne santé. Dans ses temps libres, Pierre-Luc effectue donc sa tournée, ou bien répare un équipement ou refait une toiture – comme il a fait l’été dernier avec plusieurs de ses amis, appelés en renfort. Ses bâtiments, qui datent du tournant des années 2000, ont toujours été méticuleusement entretenus, car père et fils ont le marteau dans le sang ! Pierre-Luc vise trois objectifs principaux pour les prochaines années : continuer d’entretenir soigneusement ses bâtisses, accroître le nombre de places à 4000 et redevenir un producteur indépendant – bien que l’élevage à forfait lui permette de partager le risque financier, car le jeune homme s’est endetté, déboursant plus d’un demimillion de dollars pour acquérir la ferme et la soixantaine d’hectares s’y rattachant. Mais rien pour inquiéter sa mère, grande argentière de l’entreprise. « Les chiffres parlent, c’est encourageant pour la suite ! » s’enthousiasme Sylvie, qui a trouvé bien pénible la traversée du désert des années 2005 à 2013, avec le resserrement des règles de l’ASRA, les prix historiquement élevés des grains et les menaces sanitaires de toutes sortes. « Avoir une relève intéressée, ça nous donne une nouvelle motivation », se réjouit Richard, résilient de nature, dont les premiers pas dans le porc remontent à 1994. « Pour performer, il faut avoir le souci du détail », avertit Pierre-Luc, qui a longtemps travaillé à la ferme laitière d’Urbain, bien avant l’obtention de son diplôme d’études professionnelles en production porcine au Centre de formation agricole Saint-Anselme, en 2009. Sylvain Bélanger, directeur de la production porcine à La Coop Seigneurie, approuve : « Les Camiré sont des gens qui font bien leur travail. Ils ont la rigueur de faire les choses au bon moment. Observation et

action ! » La productivité est donc au rendezvous, avec une 13e position sur 162 finisseurs à l’analyse de l’AGREPP 2015 pour l’indice d’efficacité en engraissement. L’agronome poursuit : « Avoir une vision de développement dans le contexte économique actuel et vivre sa passion, c’est courageux de la part de Pierre-Luc ! »

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FERME OLOFÉE : LES JEUNES AUX COMMANDES ! 1 à 3. La relève ! Rose-Alice, Raphaël et Virginie Lepage. 4. Depuis décembre 2015, la Ferme Olofée dispose d’un vaste entrepôt de produits finis pour ses clients, qui apprécient les livraisons en juste-à-temps, pour ne pas dire parfois… de dernière minute ! 5. La complémentarité des personnes fait la force d’une entreprise. C’est vrai partout, et surtout chez Olofée, qui doit orchestrer plus d’une quarantaine d’étapes de production entre le semis de l’avoine et l’ensachage des flocons. 6. Riche en protéines, en fibres solubles, en vitamines et en minéraux : l’avoine est une céréale nutritive, qui fait prospérer le Saguenay–Lac-Saint-Jean.

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En gagnant progressivement la confiance de leurs parents, Rose-Alice, Raphaël et Virginie Lepage ont mis plusieurs cordes à leur arc : cultiver, récolter, transformer, vendre, gérer, créer. Ils en ajoutent une dernière : prendre la relève ! « Le gruau, c’est un aliment simple et complet. Une famille pourra toujours survivre avec de l’avoine. » On ne sait pas si Bernard Lepage et Bergerette Tremblay ont gavé leurs enfants de cette céréale riche en protéines et en fibres solubles, mais Bernard mange encore tous les jours de petites poignées de flocons d’avoine. Déformation professionnelle ? Certainement, car quand il a établi la première et seule usine de transformation de l’avoine en flocons au Québec, il devait goûter le produit plusieurs fois par jour. Et la qualité des 800 tonnes de flocons produits en 2001 semble ne pas avoir de commune mesure avec celle d’aujourd’hui, dûment certifiée SQF (Safe Quality Food) niveau 2, un haut standard alimentaire.

L’entreprise de l’époque, bâtie avec des équipements achetés d’occasion et reposant sur la relation de confiance avec son institution financière (Desjardins), a muté à vitesse grand V, doublant son chiffre d’affaires tous les trois ou quatre ans. Près de 20 ans plus tard, la Ferme Olofée s’autorise maintenant à acheter des équipements neufs, le plus souvent de fabrication européenne. Des balances électroniques pour quantifier les rendements en flocons ou un trieur optique pour retirer les grains vêtus sont des équipements aujourd’hui courants dans sa meunerie de Saint-Félicien. Pour Bergerette, il importe que les labeurs et les erreurs du passé ne soient pas répétés. « On a acquis toute une

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4 expertise, dit la directrice administrative. Et on sent que les jeunes veulent avancer vite ! » Trop vite ? Pour Raphaël, directeur des productions végétales et chargé des projets spéciaux, ce n’est plus suffisant de ne cultiver « que » 900 ha, de ne conditionner et vendre « que » 30 000 tonnes de grains par année, de ne transformer « que » 30 % de l’avoine du Saguenay–Lac-Saint-Jean à l’heure de l’achat local, d’avoir encore une majorité de terres sous régie conventionnelle, alors que la production biologique est apparue en 2005 chez eux. Même la rotation, qui compte au moins huits plantes différentes (avoine, blé, orge, canola, soya, lin, pois et chanvre), peut encore être améliorée ! Pour Rose-Alice, qui chausse ses bottes à embouts de sécurité tous les jours pour contrôler la qualité des 9000 tonnes de flocons produits par année, c’est le virage technologique qu’il faut poursuivre. Déjà, sous son impulsion, on a implanté des systèmes intégrés de contrôle de la qualité sur tablettes électroniques. Conventionnelle ou biologique, en format de 1 à 1000 kg, l’avoine d’Olofée fait son chemin chez les petits et les grands transformateurs de produits alimentaires. « Dans un avenir rapproché, nous aimerions élargir nos marchés en exportant en Nouvelle-Angleterre, mais également en commercialisant notre propre marque, ou une marque maison, directement sur les tablettes des supermarchés », révèle Virginie, directrice générale adjointe. Contrairement à Bernard, qui faisait davantage

confiance à son instinct, cette entrepreneure de plus en plus assumée accorde davantage d’attention aux chiffres… mais fonce aussi, tête baissée, comme ses parents avant elle, vers la prochaine étape du développement d’Olofée !

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TEXTE ET PHOTOS DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

LA PASSION EST-ELLE HÉRÉDITAIRE ? CHEZ LES DRAPEAU-BÉLANGER, TOUT PORTE À LE CROIRE. LAURÉATS DU PRIX NATIONAL JEUNES AGRICULTEURS D’ÉLITE DU CANADA 2016, DOMINIC DRAPEAU ET CÉLIA NEAULT ONT REPRIS LE FLAMBEAU DE L’ENTREPRISE FONDÉE PAR L’ARRIÈRE-GRANDPÈRE DE DOMINIC.

1. Michel Drapeau, Sylvie Bélanger (parents de Dominic), Marcel (son grand-père), Célia et Dominic.

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Le jeune couple ne se préoccupe pas trop des titres de propriété, même s’il possède 50 % de l’imposante entreprise laitière et de grandes cultures, appartenant aussi aux parents de Dominic, Michel Drapeau et Sylvie Bélanger. « Nous ne sommes que de passage, dit Dominic, 38 ans. L’idée, c’est de faire fructifier le patrimoine qu’on a entre les mains et de le transmettre aux générations futures. La continuité est plus importante que la propriété. » Voilà qui en dit long sur les motivations de cette famille de SainteFrançoise, visant avant tout l’efficacité et la rentabilité à long terme – « une vision toute coopérative », soutient le lauréat. Dominic et Célia ont décroché le

flamboyant titre canadien à Niagara Falls lors de la grande finale, tenue du 29 novembre au 4 décembre dernier. L’entreprise de 600 vaches en lactation (835 kg/jour) et de 1545 ha en culture a connu une progression fulgurante. « C’est pas tant la grosseur qui compte que le fun qu’on a, lance Dominic. La taille nous permet de réaliser des projets emballants. Avec une masse critique, on peut se doter d’outils technologiques qui nous font avancer. » Carrousel de traite, bâtiments tout équipés, agriculture de précision (drones pour le dépistage, capteurs de rendement, relevés topographiques, gestion des mégadonnées), les Drapeau se donnent les moyens pour réussir. « Il faut performer pour qu’il

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4 en reste à la fin », commente Célia, qui gère les horaires, la paye et la formation de 12 employés à temps plein, de 6 saisonniers et de 12 étudiants stagiaires.

ACTION-RÉACTION « On mesure, au champ comme à l’étable », dit Dominic. Exemple : le nombre de minutes travaillées par vache par personne. « Pas pour montrer du doigt, précise Célia, mais pour améliorer le travail d’équipe. On prend une photo de la situation, on fait les actions nécessaires, puis on reprend une photo pour mesurer les résultats et le rendement de l’investissement. » En fonctionnant ainsi, la productivité de l’entreprise a fortement progressé au cours des dernières années. « Ce sont des clients très humains, et c’est vraiment enrichissant et motivant de travailler avec eux », souligne Valérie Martineau, experte-conseil en productions végétales au Regroupement des coopératives Seigneurie-Parisville. Cette dernière s’assure entre autres que l’usage – rationnel – des produits de protection des cultures, dont les fongicides, contribue à maximiser les rendements.

À 8 ans, Dominic faisait la traite avant d’aller à l’école. Il savait déjà ce qu’il voulait dans la vie. En 1997, à 19 ans seulement, il prend en charge à temps plein le troupeau de 105 kg/jour. Puis il introduit les trois traites par jour pour hausser la production. En 2001, elle passe à 142 kg/jour. La même année, Marcel, Michel, Dominic et leurs employés construisent de leurs mains un bâtiment de 700 places, mesurant 183 m sur 37 (600 pi sur 120). Le cheptel grimpe de 150 à 400 vaches, avec autant de sujets de remplacement. Depuis 2010, le quota étant moins disponible, les propriétaires ont misé sur l’achat de terres (dont près de 900 ha rien qu’au cours des sept dernières années) pour ne pas bloquer le développement de l’entreprise. Un autre coup de barre est donné en 2006 pour accroître encore la production. En une décennie, elle passe de 8295 à 11 724 kg par vache par année (1,42 kg de matière grasse par vache par jour). L’âge au premier vêlage est de 22,7 mois, l’intervalle entre les vêlages de 392 jours et le taux de réforme de 23,5 %. Au cours de la même période, l’indice de performance

2. Dominic et Célia ont fondé le Regroupement des grandes fermes laitières du Québec (RGFLQ), qui compte 80 membres du Québec et de l’est de l’Ontario. Ils se partagent une foule d’information, en plus d’organiser des voyages de visites de fermes. 3. Le carrousel de 36 postes, d’une capacité de 1000 vaches, tourne trois fois par jour depuis 14 ans. L’entreprise, qui emploie un travailleur népalais depuis juin 2016, participe, par l’entremise de la municipalité, à un projet d’intégration de main-d’œuvre étrangère. 4 . Les relevés topographiques et le nivelage des terres ont fait passer les rendements du soya de 1,1 à 1,5 tonne à l’acre.

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CHEZ LES DRAPEAU, ON PASSE LE FLAMBEAU L’entreprise est passée entre les mains de trois générations avant d’aboutir entre celles de Dominic et Célia. L’arrière-grand-père de Dominic a quitté Charny durant la crise de 1929 pour s’établir à Sainte-Françoise, sur un des lots que l’État distribuait pour peupler les régions. Outre sa terre, il ne possédait qu’une vache. Son grand-père, Marcel, diplômé de l’école d’agriculture de Sainte-Croix de Lotbinière, avait porté à six le nombre de vaches en 1952, puis à 80 au cours des années 1980, avant de transmettre la ferme à Michel et Sylvie. À 87 ans, il demeure proche de son fils Michel et de son petit-fils. Jusqu’à il y a deux ans, Marcel était actif à la ferme. « Menuisier dans l’âme, il a toujours aimé bâtir, à la sueur de ses bras et de son front, se rappelle Michel. Il nous a appris à nous dépasser, il nous a transmis la passion du métier et du travail bien fait. C’est dans nos gènes. Dominic et Marcel se ressemblent. Il y a une belle complicité entre eux. » Dominic et Célia s’estiment très privilégiés que leurs enfants et eux puissent chaque jour côtoyer Marcel, Michel et Sylvie. « C’est un bonheur et une inspiration », disent-ils.

à vie (IPV) moyen a atteint un sommet, soit plus de 2600, bien au-dessus de la moyenne nationale et au-delà du 90 e percentile. Même tendance avec l’indice Pro$, qui a franchi les 1500 $ pour les sujets nés en 2016. En 2007, on a construit une étable à taures. Celle des vaches laitières et taries affichait complet en 2015. L’an dernier, on a décidé de reloger les taries dans un nouveau bâtiment, actuellement en construction, qui accueillera plus de vaches, 700 au total. L'objectif : une production de 1,5 kg par vache par jour dès 2017. « On produit tout ce qu’on peut – lait d’automne, etc. – pour compenser la baisse du prix du lait », dit Dominic.

VISION ET PASSION Mais pourquoi s’arrêter là ? « L’objectif est d’avoir 2400 unités animales, dont 1600 vaches en lactation », dévoile l’éleveur en montrant avec enthousiasme les plans du vaste projet qu’il mijote. « Dodo est un coq », dit son père, luimême fier comme un paon des réalisations de son fils. « Il aime performer et se donner les meilleurs outils. » « On aura besoin de 1820 ha au total pour concrétiser le projet global, prévoit Dominic, soit 275 ha de plus. Il faudra aussi un carrousel de 72 postes, le double du nôtre. » Ce projet, créateur d’emplois, a séduit les habitants de la municipalité, qui a vu disparaître deux entreprises où travaillaient de nombreuses personnes.

STRATÉGIE DE REPRODUCTION Les Drapeau élèvent le moins d’animaux possible, pour gagner de l’espace et maintenir au plus bas les coûts de production. Leur taux de réforme se chiffre à 23,5 %, alors que la moyenne provinciale frise les 35 %. « On élève 75 taures de moins par année, indique Dominic. À 3000 $ la tête, c’est 225 000 $ d’économie. » Bien-être, taille des sabots et médecine préventive accroissent la longévité des vaches. Grâce à la génomique, on détermine le profil génétique de chaque sujet. On n’élève que les génisses possédant le potentiel recherché. De 2007 (année où l’entreprise éprouvait certains problèmes à ce chapitre) à 2016, l’amélioration de la génétique a été énorme. On a misé sur la semence sexée, plus rapide que le transfert d’embryons pour améliorer le troupeau, selon les propriétaires. Résultat : 70 à 75 % de leurs sujets sont issus de leurs taures. Les Drapeau-Bélanger ont des valeurs familiales fortes. D’une génération à l’autre, d’un transfert à l’autre, on a su faire confiance. Tous ont une attitude positive et regardent vers l’avant. Dominic et Célia ont quatre enfants : Kelly, Mavrick, Alicia et Liam. « S’ils le veulent, ils pourront s’intégrer à leur rythme dans l’entreprise », assure le couple, qui met l’éducation, tant scolaire que physique, au premier plan. « Il y aura du travail pour tous. »

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« La dimension de l’entreprise ne nous permet pas d’être partout, dit Célia Neault. Nous déléguons beaucoup à nos employés, des gens de confiance qui contribuent grandement au succès de l’entreprise. »

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La RTM du troupeau est principalement composée d’ingrédients entreposés dans des silos-fosses. L’achat en grandes quantités permet d’importantes économies. D’autres cellules de stockage seront ajoutées pour subvenir aux besoins du troupeau en croissance.

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| AFFAIRES AGRICOLES

CINQ INCONTOURNABLES TEXTE DE JEAN-FRANÇOIS LEMAY, AGRONOME

1. MATIÈRE SÈCHE Le facteur le plus important lorsqu’on parle de qualité d’ensilage est la matière sèche (MS). Mais il l’est tout autant quand il est question de pertes. Avant d’être fauchée, la plante contient approximativement 15 à 35 % de MS selon les espèces, la maturité et la météo (laboratoire Dairy One, 2000-2016). Plus le taux de MS ciblé à la récolte sera élevé, plus il y aura de pertes au champ. Donc, récolter un ensilage à 50 % de MS se traduira par plus de pertes que le récolter à 35 %. Bien entendu, la structure d’entreposage viendra appliquer une restriction sur la cible à atteindre. De plus, la teneur en matière sèche visée à la récolte devrait tenir compte de l’espèce ensilée, sinon des pertes pourraient aussi survenir lors de la phase de fermentation. C’est une question de chimie. L’auteur Jean-François Lemay, agronome Conseiller spécialisé, secteur des ruminants La Coop fédérée jean-francois.lemay@lacoop.coop

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2. DENSITÉ La matière sèche aura également une grande influence sur la porosité (ou densité) de l’ensilage. La porosité représente

les espaces qui ne sont pas remplis par les végétaux dans un volume donné d’ensilage. Ces espaces libres, que l’on nomme pores, peuvent être remplis de liquides ou de gaz. Ils occupent un plus grand volume à mesure que la matière sèche augmente. En raison de ce phénomène, l’air risque davantage de s’infiltrer et de contrecarrer les mécanismes de fermentation. Il faudra donc appliquer une plus grande force de compaction à mesure que le taux d’humidité baissera. Vous comprendrez que la vitesse du chantier influencera grandement la densité. Du coup, il faudra ajuster le poids de la machine à compacter, contrôler l’épaisseur des couches d’ensilage épandu, et surveiller le temps passé à compacter l’ensilage entre les voyages.

3. DÉLAI DE FERMETURE Une fois l’ensilage bien placé et compacté, il faut vite le recouvrir pour créer un milieu anaérobie. De cette façon, la fermentation s’enclenchera rapidement, ce qui réduira les pertes. Mais jusqu’à quel point faut-il agir vite ?

PHOTOS : LA COOP FÉDÉRÉE ET STUDIOS DRAKKAR (AUTEUR)

NOUS SAVONS TOUS QU’IL EST IMPOSSIBLE D’OBTENIR LA MÊME QUANTITÉ D’ENSILAGE À LA REPRISE QUE LORS DE LA RÉCOLTE AU CHAMP. UNE MULTITUDE DE FACTEURS, ACCUMULÉS TOUT AU LONG DU PROCESSUS, MÈNENT À DES PERTES DE MATIÈRE SÈCHE DE 10, 15, VOIRE 20 %. ON PEUT TOUTEFOIS RÉDUIRE CES PERTES EN SUIVANT QUELQUES PRINCIPES RELATIFS AU CHANTIER DE RÉCOLTE.

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ÉQUIPEMENTS POUR BUNKER MUR DE BUNKER

L’équipe de K. Kutcher, de l’Université polytechnique de Californie, s’est penchée sur le sujet en 2015. Elle a fait des tests au moyen de silos-couloirs de 18 m sur 60 m sur 1,8 m, remplis de maïs-ensilage à 32 % de MS. On a recouvert certains silos tout de suite après la récolte, d’autres au bout de 24 heures, puis on a comparé le pourcentage de pertes encourues. Voici les résultats (Tableau 1). Étant donné qu’une tonne de MS d’ensilage de maïs vaut 150 $, attendre au lendemain avant de recouvrir l’ensilage entraîne une perte de 2500 $ pour un silo de cette taille.

4. CONSOLIDATION DE LA TOILE

ÉPANDEUR À ENSILAGE Permet de répartir l’ensilage tout le long de la paroi du bunker

MÉLANGEUR AUTO-CHARGEUR

De nos jours, il existe un vaste choix de toiles pour fermer les silos-couloirs. Mais l’utilisation d’une toile barrière d’oxygène est primordiale. Les pertes associées à l’utilisation de ce type de toile seront de loin inférieures à celles liées à l’utilisation d’une toile en polyéthylène. Par ailleurs, mettre de la toile sur les côtés peut s’avérer un excellent choix pour sceller la masse d’ensilage. Puis, vient le temps de consolider la toile : pneus, tapis de caoutchouc, toile de lest, sacs de gravier font partie des objets qui aident à maintenir la toile en place. Lorsqu’on consolide les silos-couloirs, il faut prendre en considération la gestion de l’évacuation de l’eau provenant de la pluie, de la glace et de la neige. Sinon, il y aura assurément des pertes de matière.

5. REPRISE Nous sommes rendus au moment de la reprise de l’ensilage. Une bonne gestion de la façade exposée de la masse d’ensilage est primordiale. Il faut s’assurer d’avoir une consommation journalière suffisante, éviter de laisser trop longtemps de l’ensilage en tas démêlé, et veiller à ce que la surface du mur d’ensilage reste lisse, pour réduire les pertes par chauffage. Outre les cinq points majeurs expliqués précédemment, mentionnons les pertes par respiration (± 2 %) et celles associées à la fermentation (2 à 4 %; il faut que la fermentation se fasse vite et bien). Mentionnons aussi la « taxe à l’ensilage », qui n’est pas applicable seulement aux propriétaires de silos-couloirs. Par exemple : vous fauchez l’équivalent de 100 remorques d’ensilage, mais vous n’arrivez à en servir que 85 à vos animaux, et ce, même si vous avez fait un excellent travail. Pour terminer, soulignons que l’utilisation d’un stimulateur de fermentation ou d’un inhibiteur de levures et de moisissures pourrait contribuer à réduire les pertes. Lors d’une conférence donnée au Vermont au printemps 2016, le chercheur Limin Kung, de l’Université du Delaware, a mentionné un fait assez troublant : « Dans une masse d’ensilage bien compactée et exposée à l’air, celui-ci peut pénétrer jusqu’à une profondeur d’un mètre ! » Cela devrait vous inciter à tout faire pour réduire l’entrée d’air dans votre ensilage.

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RECOUVERTS D’UNE BARRIÈRE D’OXYGÈNE ET DE POLYÉTHYLÈNE 24 HEURES PLUS TARD

PHOTO : BRUCE JOBSON

Tableau 1

RECOUVERTS D’UNE BARRIÈRE D’OXYGÈNE ET DE POLYÉTHYLÈNE À LA FIN DE LA RÉCOLTE

15,7 %

Source : K. Kutcher et al., Université polytechnique de Californie, 2015

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TABLEAU : EVANS ET AL. 2006

COMPACTEUR À ENSILAGE Jusqu’à 40 % plus de compaction Fabrication selon vos besoins, plusieurs dimensions disponibles

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PUBLIREPORTAGE |

COMPRENDRE ET GÉRER

L’ACÉTONÉMIE SOUS-CLINIQUE Hélène Leclerc Directrice Technique I&D, Ruminants jefo Nutrition Inc. — hleclerc@jefo.ca

La période de transition est difficile pour la vache laitière. En préparation au vêlage, elle doit s’adapter rapidement, passant du tarisse­ ment à la lactation, sans oublier de préparer son système reproducteur pour sa prochaine gestation. Les besoins en énergie augmentent drastiquement et la vache doit mobiliser des gras de ses réserves pour les combler. Les problèmes d’acétonémie sous-cliniques surviennent quand le foie n’arrive plus à métaboliser tous les gras (AGL) présents dans le sang : ce qui produit les fameux BHB (bêtahydroxybutyrate). Des taux élevés de BHB sang uin sont une indication d’acétonémie sous-clinique, une maladie métabolique postvêlage qui est observée chez 30 à 60 % des vaches laitières, représentant une perte d’environ 289 $ par cas.

PHOTO : BRUCE JOBSON

TABLEAU : EVANS ET AL. 2006

Les vitamines B microencapsulées (acide folique, choline, vitamine B12 et riboflavine) réduisent l’acétonémie, les mammites et les métrites et améliorent la reproduction chez les vaches laitières. Vous pouvez vérifier les taux de BHB de vos vaches à l’aide d’un test sanguin en utilisant un moniteur de poche et des bandes spécialement conçues pour mesurer le BHB. La recherche suggère une période d’échantillonnage de 3 à 16 JEL, avec un seuil de 1,2 mmol/L pour identifier l’acétonémie sous-clinique. Le plus grand nombre de cas se produit à environ 5 JEL. Un test de BHB dans le lait est aussi disponible chez Valacta. Une perte de production de lait est directement liée à l’acétonémie sous-clinique. Jusqu’aux 30 premiers JEL, chaque 0,1 mmol/L supérieure au seuil de 1,2 mmol/L est liée à une perte de de 0,5 kg / jour, et les vaches sont 3 fois plus susceptibles d’être retirées du troupeau. Sans compter l’augmentation des risques de métrites, de déplacements de la caillette et une diminution des performances reproductives.

L’IMPACT DES VITAMINES B sont souvent oubliés. Les vitamines du complexe B sont essentielles en raison de leurs rôles sur la fonction immunitaire, la santé du foie, le métabolisme énergétique et la reproduction. L’acide folique et la vitamine B12 améliorent le bilan énergétique en réduisant la mobilisation des gras. De plus, avec la choline, elles aident au fonctionnement du foie. Comme la choline est souvent priorisée pour la production de gras du lait en période de transition, l’acide folique et la B12 jouent un rôle très important pour la fonction du foie. La riboflavine joue aussi un rôle important dans l’activation des cellules immunitaires qui détruisent les bactéries, ce qui est très important pour la santé de la vache. Donner un mélange de vitamines B protégées (acide folique, choline et riboflavine) augmente la consommation pré-vêlage, réduit les taux de BHB sanguin et l’incidence des maladies infectieuses (telles que la mammite et la métrite) et élimine le besoin en traitements au glucose (drenchs), contribuant à des vaches en meilleure santé et plus productives (voir graphique). Demandez à votre conseiller plus d’informations à propos des solutions contenant un mélange de vitamines B protégées (micro-encapsulées pour empêcher la dégradation ruminale). C’est un outil innovant pour améliorer la santé de vos vaches pendant la période de transition. Améliorer la santé de vos vaches veut aussi dire augmenter votre production et améliorer la reproduction, ce qui représente des gains économiques substantiels pour votre ferme !

LES VITAMINES B POUR UNE TRANSITION RÉUSSIE Le maintien de la consommation (apport énergétique) au cours de la semaine précédant le vêlage est primordial pour réduire l’ampleur d’une balance énergétique négative. La densité énergétique et protéique de la ration, ainsi que la gestion de l’alimentation sont des facteurs importants pour une période de transition réussie, de plus, certains micronutriments comme les vitamines B

a. b. diffèrent < 0,05

c.d. diffèrent = 0,05

c.f. diffèrent = 0,019

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| AFFAIRES AGRICOLES

AGRO CARBONE ET SI, ENSEMBLE,

ON S’ATTAQUAIT AUX GES ? TEXTE DE JOSÉE CHICOINE, AGRONOME, M. SC.

C’est tout un défi de faire coopérer à des projets communs les différents maillons d’une même filière – l’aspect novateur de la démarche Agro Carbone résidant en effet dans son approche collaborative. C’est un défi, mais aussi une grande force, car la Coop Carbone et ses partenaires croient profondément qu’il est possible d’aller beaucoup plus loin grâce à cette approche.

42

Quelle est la pertinence d’une approche collaborative ? Citons la complémentarité des besoins et des ressources, les économies d’échelle, les interventions facilitées auprès du gouvernement, ainsi que les synergies et les occasions qui ne se présenteraient pas dans le cadre d’initiatives individuelles.

PHOTO : PATRICK DUPUIS

S’ATTAQUER AUX GES, C’EST LE DÉFI QU’A LANCÉ LA COOP CARBONE, AU DÉBUT 2016, À DIFFÉRENTS SECTEURS DE LA FILIÈRE LAITIÈRE, EN LEUR PROPOSANT LA DÉMARCHE AGRO CARBONE. LES GENS ET LES ORGANISATIONS DONT LA COOP CARBONE (VOIR ENCADRÉ P. 44) A SOLLICITÉ LE CONCOURS POUR RÉDUIRE LES GAZ À EFFET DE SERRE (GES) ONT DES PROFILS VARIÉS ET, AU PREMIER ABORD, DES OBJECTIFS QUI SEMBLENT OPPOSÉS. ILS S’ENTENDENT TOUTEFOIS SUR LE FAIT QUE DES MESURES DOIVENT ÊTRE PRISES POUR RÉDUIRE LES GES.

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AFFAIRES AGRICOLES |

Sources de GES de la filière laitière québécoise (3,22 millions de tonnes)

Usines de transformation 0,24

Fermentation entérique 1,31

Fermentations laitières, Émissions agricoles 2,76

Transport 0,05

Secteur agroalimentaire 16 % des émissions du Québec (9,2 % pour la partie agricole) Filière laitière

Gestion des fumiers 0,93

Fermes laitières Émissions fossiles 0,17

Responsable de 4 % des émissions totales du Québec, avec 3,22 millions de tonnes d’équivalent CO2

Gestion des sols 0,45 Autres 0,06

POINTES DE TARTE n Fermes laitières — émissions fossiles n Transport* n Usines de transformation n Fermes laitières — émissions agricoles

COLONNE DE DROITE** 5,3 % 1,6 % 7,5 % 85,7 %

PHOTO : PATRICK DUPUIS

LA DÉMARCHE AGRO CARBONE Dans sa première phase, Agro Carbone a pour but de mettre en place une structure d’accompagnement standardisée pour la réalisation de projets individuels de réduction des émissions de GES. Tout d’abord, en dressant un portrait de la filière laitière pour bien comprendre les enjeux individuels. Ensuite, en mettant à disposition différents outils de diagnostic, de mise en œuvre et de suivi de projets individuels. Cette structure d’accompagnement permettra de diminuer les coûts et les efforts requis des entreprises pour réduire leurs émissions de GES. Dans une deuxième phase, après avoir dressé une liste des enjeux communs, Agro Carbone recensera les projets de type collaboratif (voir Tableau p. 44) qui permettront de lever les barrières limitatives dans le secteur agroalimentaire, notamment celle liée à la petite taille des entreprises. En effet, bien des projets ne sont pas suffisamment gros pour qu’on puisse amortir les coûts d’investissement. Pensons entre autres à la biométhanisation à la ferme. Une fois que la démarche avec la filière laitière sera validée, l’approche Agro

n Fermentation entérique n Gestion des fumiers n Gestion des sols n Autres

40,8 % 29,0 % * Transport de la ferme à l’usine seulement. Cela exclut 14,0 % donc le transport de l’usine aux détaillants. 1,9 % **Ces données décortiquent les émissions agr. 2,76

Carbone pourra être appliquée à d’autres filières ou secteurs agroalimentaires.

AVANTAGES POUR LES ENTREPRISES Ces projets de réduction de GES amélioreront la compétitivité des entreprises de la filière laitière de même que leur image. Celles-ci pourront aussi avoir un meilleur accès à des technologies vertes et tirer profit des occasions d’affaires qu’offre le marché du carbone. En ce sens, Agro Carbone s’inscrit dans la vision du gouvernement du Québec, en alliant économie forte et protection de l’environnement. Notons qu’Agro Carbone bénéficie d’un financement de 400 000 $. Sur cette somme, 210 000 $ proviennent du Fonds vert, dont les revenus reposent essentiellement sur le marché du carbone. Le reste du financement est assuré par les différents partenaires du projet.

QUELQUES AVANCÉES DE LA DÉMARCHE Le diagnostic a permis de dégager plusieurs pistes de réduction des GES. Tout ce qui touche la fermentation entérique (mesures liées à l’alimentation) et la gestion des fumiers représente un potentiel important de réduction.  COOPERATEUR.COOP – MARS 2017

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| AFFAIRES AGRICOLES

LA COOP CARBONE nC oopérative d’entreprises fondée

en 2011.

nM embres fondateurs :

La Coop fédérée, le Mouvement Desjardins, Fondaction CSN, l’Association québécoise pour la maîtrise de l’énergie (AQME) et le Centre d’excellence en efficacité énergétique (C3E).

nM ission : la Coop Carbone aide

ses membres et ses partenaires à profiter des occasions offertes par le marché du carbone et à réduire leurs émissions de GES au Québec. Elle collabore avec les porteurs des meilleures technologies afin de maximiser les réductions de GES en territoire québécois et de contribuer ainsi à l’essor de l’économie verte au Québec.

SES PARTENAIRES nA gropur coopérative laitière nM ouvement Desjardins

La gestion de l’azote au champ est également analysée, de même que plusieurs mesures liées à l’utilisation de l’énergie fossile, tant à la ferme que dans les domaines du transport et de la transformation.

LES BONS COUPS DE LA FILIÈRE LAITIÈRE Les gens de la filière ont réalisé plusieurs initiatives collectives. Mentionnons l’analyse du cycle de vie (ACV) du lait et la mise au point d’un outil de calcul des GES en production laitière (dont La Coop fédérée était un des principaux collaborateurs). Plusieurs outils ont été proposés aux producteurs, mais il y a eu peu de mesures incitatives pour accroître leur utilisation. Ces dernières années, la filière a également accompli des progrès pour ce qui est de comprendre et de mesurer les émissions de GES, ainsi que d’aider les gens à agir et à réduire leur consommation d’énergie et leurs émissions.

LES FREINS AUX NOUVELLES PRATIQUES Plusieurs solutions technologiques sont connues, et certaines sont même éprouvées. Pourtant, leur adoption se heurte à diverses barrières. À la ferme, les freins sont d’abord d’ordre économique, mais ils sont également attribuables à la résistance naturelle au changement. Dans le secteur agricole, la réduction des émissions se heurte aussi au fait qu’elles sont diffuses et sont générées par de petits acteurs, répartis sur de grands territoires. Les autres barrières peuvent être de nature règlementaire ou organisationnelle, ou encore liée au manque d’expertise.

CONCLUSION La Coop Carbone et ses partenaires croient fermement que des efforts doivent être consentis afin de réduire les GES. Et ces efforts seront beaucoup plus porteurs s’ils sont déployés collectivement. N’est-ce pas là la force de la coopération ?

nF ondaction CSN nG az Métro nL a Coop fédérée nM inistère du Développement

Tableau 1 EXEMPLE DE PROJET COLLABORATIF VISÉ PAR LA DÉMARCHE AGRO CARBONE

durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC)

FERMENTATION ENTÉRIQUE NATURE DU PROJET

nM inistère de l’Agriculture, des

Introduction de graines de lin dans l’alimentation des vaches (une étude menée par Danone Canada a démontré que cette pratique réduisait de façon importante la production de méthane1.) GÉNÉRAL

Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ)

n Réduction des GES

PRODUCTEURS AGRICOLES n Réduction des coûts de production n Impact positif sur les retours de chaleur des vaches

nM RC des Maskoutains nL es Producteurs de lait

du Québec

BÉNÉFICES ATTENDUS

PRODUCTEURS ET ÉCONOMIE AGROALIMENTAIRE n Ouverture d’un marché pour la graine de lin TRANSFORMATEURS n Un lait et des produits laitiers à plus haute teneur en oméga-3 et avec une plus faible empreinte carbone FILIÈRE n Une image plus verte pour l’ensemble de la filière

EXEMPLES DE BARRIÈRES À LEVER AVEC LES DIFFÉRENTS PARTENAIRES

44

n Régie, récolte et mise en marché du lin n Outils d’étalonnage (benchmarking) à mettre au point n Rentabilité globale à mesurer

AUTRES PROJETS COLLABORATIFS RECENSÉS : n A grégation de projets pour crédits compensatoires n Centre régional de biométhanisation n Gestion de l’énergie par agrégation d’entreprises, de fermes et de transformateurs

L’auteure Josée Chicoine, agronome, M. Sc. Conseillère stratégique — développement agroalimentaire Coop Carbone

n Accès aux crédits carbone et coûts rattachés

Des fermes laitières moins polluantes et plus performantes grâce à la graine de lin. Communiqué de presse. Université Laval. 25 septembre 2014. http://bit.ly/2ihE6dK

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| AFFAIRES AGRICOLES

LE POIDS D’EXPÉDITION OPTIMAL TEXTE DE STÉPHANE LAPIERRE, AGRONOME

LA FILIÈRE PORCINE COOPÉRATIVE VISE UN POIDS MOYEN OPTIMAL PAR PORC À L’EXPÉDITION, AFIN DE MAXIMISER VOTRE REVENU. CE POIDS EST COMMUNIQUÉ AUX MEMBRES DE LA FILIÈRE DEUX FOIS PAR MOIS, AU MOYEN D’UNE INFOLETTRE. VOICI LES PARAMÈTRES À OBSERVER POUR OBTENIR CE POIDS CIBLE : LE PRIX COMMUN (POOL PRICE), LA CONVERSION ALIMENTAIRE, LE PRIX DE L’ALIMENT DE FINITION, LA GRILLE DE CLASSEMENT, L’ESCOMPTE PORC LA COOP, LA PRIME SANS RACTOPAMINE, L’ASRA NETTE À RECEVOIR. Mentionnons que l’infolettre présente deux stratégies d’expédition, soit de 12 et de 17 kg carcasse. Dans les deux cas, le détassement et la fin de lot sont exclus. La première stratégie permet à un éleveur méthodique d’expédier chaque semaine

tous ses porcs dans une strate de 12 kg carcasse. Quant à la deuxième, elle permet à un éleveur de bénéficier d’un peu plus de latitude en adoptant la strate de 17 kg ou en expédiant ses porcs toutes les deux semaines.

118

Poids moyen carcasse

116 114 112 110 108 106 104 3-2-2016

3-3-2016

3-4-2016

Infolettre strate de 12 kg carcasse Infolettre strate de 17 kg carcasse

3-5-2016

3-6-2016

3-7-2016

3-8-2016

Poids moyen observé +2 kg

Note : Le poids moyen observé a été augmenté de 2 kg pour exclure la première et la dernière expédition. Ligne bleue : changement de grille.

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3-9-2016

PHOTO : OLYMEL

3-1-2016

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AFFAIRES AGRICOLES |

Tableau 1 MANQUE À GAGNER SELON LE POIDS CIBLE DE L’INFOLETTRE

SEMAINE

PRIX COMMUN OLYMEL+ S-PL* ($/100 KG)

POIDS MOYEN OBSERVÉ + 2 KG

5 JUIN 2016

193,62 $

12 JUIN 2016

POIDS MOYEN INFOLETTRE

MANQUE À GAGNER

STRATE DE 12 KG

STRATE DE 17 KG

STRATE DE 12 KG

STRATE DE 17 KG

108,79

117,3

115,5

3,25 $

2,58 $

193,62 $

108,34

117,3

115,5

3,15 $

2,69 $

19 JUIN 2016

193,62 $

108,69

117,3

115,5

2,94 $

2,49 $

26 JUIN 2016

193,62 $

109,31

117,3

115,5

3,00 $

2,48 $

3 JUILLET 2016

193,62 $

109,88

117,3

115,5

2,79 $

2,25 $

10 JUILLET 2016

196,08 $

109,34

117,3

115,5

3,38 $

2,85 $

17 JUILLET 2016

189,07 $

109,22

117,3

115,5

2,80 $

2,33 $

24 JUILLET 2016

183,62 $

108,89

117,3

115,5

2,48 $

2,11 $

MOYENNE

192,11 $

109,06

117,3

115,5

2,97 $

2,47 $

*Sans Paylean

Depuis le 3 avril dernier, la grille de classement Olymel Plus sans ractopamine (Paylean MD) a été modifiée. Elle permet d’expédier des porcs entre 90 et 124,9 kg carcasse sans détériorer l’indice de classement. L’escompte porc La Coop est, quant à lui, versé pour les porcs entre 100 et 124,9 kg carcasse. Comme le montre le graphique, l’élargissement de la grille permet de produire plus de kilogrammes par porc en période de prix élevés. On peut constater que, l'été dernier, le poids moyen est demeuré largement en dessous du poids cible qui maximise le revenu. Au cours de cette période, les éleveurs ont obtenu en moyenne un manque à gagner se situant entre 2,50 et 3,00 $/porc selon la stratégie d'expédition utilisée (Tableau 1).

Il est possible d’augmenter le poids moyen sans allonger la période de finition, et ce, même pour une entreprise de naissage-finition. Une fois la première expédition effectuée, on peut tirer profit de l’espace disponible pour augmenter le poids moyen des porcs présents en modifiant simplement la répartition des expéditions. Ainsi, la production de kilogrammes de viande par mètre carré devient beaucoup plus efficiente, comme cela est démontré au tableau 2. En conclusion, il est important de vérifier auprès de votre expert-conseil le poids optimal selon les paramètres de votre entreprise, lequel vous permettra de maximiser votre revenu. Dans le prochain numéro, on abordera l’autre possibilité que permet la nouvelle grille, soit la flexibilité.

Tableau 2 COMPARAISON THÉORIQUE ENTRE UNE EXPÉDITION TRADITIONNELLE ET UNE EXPÉDITION OPTIMALE EN PÉRIODE D’ÉTÉ EXPÉDITION TRADITIONNELLE

PHOTO : OLYMEL

EXPÉDITION

POIDS MOYEN CARCASSE (KG) 105 105 105 105 105

RÉPARTITION

1RE 2E 3E 4E 5E

5 % 15 % 25 % 25 % 20 %

6E

10 %

105

MOYENNE KG CARCASSE PRODUITS PAR M2 PROFIT SUPPLÉMENTAIRE EN $/M

105 kg 141,3 2

EXPÉDITION OPTIMALE POIDS MOYEN CARCASSE (KG) 105 112 115,5 115,5 115,5

RÉPARTITION 5 % 5 % 15 % 20 % 20 % 35 %

L’auteur

110,4 113 kg 152,1 6,00 $

Stéphane Lapierre, agronome Conseiller en évaluation économique, production porcine Olymel stephanelapierre@olymel.com

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L'AVICULTURE DANS LA PEAU POUR

ANDRÉANE

ANDRÉANE BENOIT N’AVAIT JAMAIS EU DE PLAN DE CARRIÈRE BÉTONNÉ. DANSE CLASSIQUE ET MODERNE, THÉÂTRE, ARTS… ELLE A FINALEMENT OPTÉ POUR L’AVICULTURE, EN « FAISANT CONFIANCE À LA VIE ». ENTRE SES LOTS DE POULETS DE CHAIR – ET SURTOUT DURANT –, ELLE FILE AUJOURD’HUI LE PARFAIT BONHEUR !

1. Cinquième génération, Andréane Benoit est l’aînée d’une famille de trois enfants, qui vivent tous de la terre, rang Saint-David, à Sainte-Brigitte-des-Saults. 2. La Ferme avicole A. Benoit compte deux poulaillers de deux étages et 4000 m2 de quota pour produire 650 000 kg par année. 3. Après quelques années à chercher sa voie, Andréane Benoit l’a trouvée dans l’aviculture, un choix confirmé par l’obtention du Prix de la relève agricole de l’Ordre national du mérite agricole. 4. Andréane Benoit voue une reconnaissance sincère à ses parents, qui ont mis à son nom un poulailler et un quota avicole en 2004, avant même qu’elle ne soit certaine d’embrasser la carrière agricole.

TEXTE ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

« Je veux mourir ici ». L’affirmation est lourde de sens, mais assumée par la pétillante et nouvellement trentenaire. Sa vocation agricole, Andréane Benoit l’a trouvée à tâtons, après l’obtention de son diplôme en danse au cégep de Drummondville. Cet heureux détour l’aura fait revenir « Au pays des Benoit » (Coopérateur, mars 2015), en quête d’une vie agricole qu’elle n’avait ni complètement imaginée ni

totalement désirée jusqu’alors. « Quand j’étais jeune, je voyais les mots “et fils” sur les silos, et je n’imaginais pas ma vie à la ferme », déclare sans ambages l’heureuse lauréate de la deuxième édition du Prix de la relève agricole, remis en octobre dernier dans le cadre de la cérémonie de l’Ordre national du mérite agricole (ONMA). Un prix venu la confirmer pour de bon dans son rôle d’avicultrice.  COOPERATEUR.COOP – MARS 2017

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1. Le contexte social d’une ferme familiale plaît beaucoup à Andréane Benoit, qui peut concilier son temps de travail avec ses enfants : Anabelle, cinq ans, et Henri, trois ans. 2. Andréane Benoit reçoit sagement les conseils d’Audrey Martel, experte-conseil de La Coop, pour mieux gérer une litière jugée trop humide ce jour-là.

Neuf ans plus tard, voilà donc Andréane à la tête de deux poulaillers et de 4000 m2 de quota. Elle maximise la productivité pour dégager des surplus permettant d’autres investissements, comme l’achat récent… d’une ferme laitière de 80 vaches en lactation ! Car aujourd’hui, plus de doute : Andréane, cinquième génération des Benoit engagés en agriculture à SainteBrigitte-des-Saults, possède le vocabulaire de l’entrepreneure, ponctuant la discussion d’expressions clés comme « avoir le goût du risque », « ne pas compter ses heures » et « gérer de manière serrée ». Le doute ? « J’ai souvent été dans le doute », avoue malgré tout la brunette ingénue. Un doute qui l’a propulsée vers l’avant, à la recherche des conditions parfaites pour se réaliser pleinement en tant qu’individu. Porte-parole de la chaîne de restauration PFK (pour des capsules Web) et des Éleveurs de volailles du Québec (pour leur publicité télé « Comme mon papa »), Andréane Benoit a enchaîné les entrevues dans la presse écrite et électronique au cours de la dernière année,

faisant notamment des apparitions aux émissions Marina Orsini et Curieux Bégin. Ces activités ont nourri le côté artistique de la productrice photogénique et naturelle, en plus de lui donner la possibilité de parler en bien des pratiques avicoles, qui demeurent autrement méconnues.

PRÉPARER LA RELÈVE Pour le père d’Andréane, Martin, c’est « la satisfaction de voir ses filles financièrement indépendantes ». Pour sa mère, Guylaine, c’est « le bonheur d’avoir ses enfants proche ». En effet, leur autre fille, Stéphanie, et leur fils, Yanick, habitent aussi dans le même rang. La première est productrice avicole et laitière (Ferme Benasy et Ferme Intense, en copropriété avec Kevin Jacobs) de même qu’administratrice chez Agropur; le second est à la tête des Entreprises G.M. Benoit et possède un troupeau de 275 vaches laitières assorti de 445 ha en culture. Grâce à la prévoyance des parents, l’essaimage entrepreneurial a bien réussi. Notamment au moyen d’investissements

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judicieux, afin de préparer un terreau fertile pour une relève appelée à « emprunter sa place » – car « les fermes ne vous sont pas données, mais prêtées, pour que vous puissiez aussi les prêter à vos enfants », aime à rappeler sagement Martin. En 2016, les efforts soutenus des Benoit ont été couronnés d’un deuxième rang national au concours de l’ONMA, catégorie médaille d’or, un titre qui s’ajoutait à celui des Jeunes agriculteurs d’élite (Québec), remporté en 1998. Fins renards, Martin et Guylaine ont vite délégué des responsabilités à leurs enfants, pour les intéresser au métier. C’est d’abord en prenant soin des vaches à l’infirmerie de l’étable, ainsi qu’en effectuant la gestion informatisée du troupeau, des certifications et des enregistrements des animaux de race pure, qu’Andréane a été mise à contribution au sortir de l’école, une période de grand questionnement pour elle. Monitrice de camps d’été, responsable du club de golf et de l’aréna de Drummondville, dirigeante au conseil d’administration de sa caisse Desjardins et toujours prête à représenter sa coopérative financière dans les hautes instances, « Andréane en a toujours beaucoup donné », révèle sa mère. Ce qui a longtemps fait dire à Martin et Guylaine qu’Andréane aurait sa propre entreprise, pour mettre à profit sa grande ardeur au

travail. Au surplus, ces expériences de travail l’ont obligée à faire face aux directives de patrons, un gros plus si on est appelé à en devenir un soi-même !

VIVRE SIMPLEMENT Cuisiner sur charbon de bois. Partir une journée ou deux en camping. Faire la tournée des poulaillers avec Anabelle, cinq ans, et Henri, trois ans (dont le premier mot prononcé fut « tracteur »). Andréane Benoit se complaît aujourd’hui dans l’ambiance qui règne au sein de sa famille et de ses employés. Elle dirige une entreprise façonnée à son image et habite une maison dont elle a géré elle-même la construction, en 2010. Sa passion pour l’agriculture n’a pas encore atteint de plateau. Son but : maintenir et améliorer ses acquis. D’accord, elle élève ses enfants dans le tourbillon des activités laitière, céréalière et avicole à heures fixes, mais elle profite de la force d’entraide du clan Benoit. Si l’instauration d’entités juridiques distinctes pour chaque membre de la famille profiterait en cas de mésentente – en plus de permettre à chacun de croître à son rythme –, dans les faits, les Benoit sont comme les cinq doigts de la main. « Si je n’avais pas eu ma famille pour m’aider dans les dernières années, je n’aurais pas le sourire que j’ai aujourd’hui ! » blague l’agricultrice, emplie de gratitude. Voilà donc une certitude… même pour celle qui doutait !

DU LAIT AU POULET, 12 ANS APRÈS Pour se permettre l’achat d’un premier poulailler et d’un quota avicole, en 2004, Martin Benoit et Guylaine Boisvert ont notamment comparé cet investissement avec l’acquisition d’une moissonneuse-batteuse et d’une camionnette neuve… pour constater que ces deux stratégies généraient les mêmes dépenses, à la différence près que la première produisait des revenus, mais pas la seconde ! Aujourd’hui, les Entreprises G.M. Benoit préfèrent de loin faire des chèques pour rétribuer des entrepreneurs de travaux à forfait bien équipés plutôt qu’effectuer des remboursements pour des actifs improductifs. C’est par ce genre de stratégie payante que la société a pu dégager des fonds pour investir en aviculture en 2004, son « meilleur coup à vie », estime Martin Benoit. Une histoire ayant suscité un grand intérêt et relatée dans nos pages, sous le titre « Du lait au poulet, deux ans après » (Coopérateur, juillet-août 2006).

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RÉGULATEURS DE CROISSANCE DANS LE BLÉ

POUR QUI ? POUR QUOI ? TEXTE DE LYNE BEAUMONT, AGRONOME

LES RÉGULATEURS DE CROISSANCE, OU RACCOURCISSEURS DE PAILLE, PEUVENT FAIRE PARTIE D’UN PROGRAMME DE RÉGIE INTENSIVE OU ÊTRE SIMPLEMENT UTILISÉS POUR DIMINUER LES RISQUES DANS LES CHAMPS AYANT UN HISTORIQUE DE VERSE. ILS POURRAIENT BIEN ÊTRE UN OUTIL DE PLUS POUR RENTABILISER LA CULTURE DU BLÉ !

COMMENT FONCTIONNENT LES RÉGULATEURS DE CROISSANCE ? Ces régulateurs sont des composés de synthèse qui modifient temporairement certaines activités hormonales de la plante. Il est donc possible d’obtenir une

croissance et un développement différents en diminuant, entre autres, l’élongation et la division cellulaires. Il en résulte des plants plus courts et des tiges plus solides, ce qui, dans le cas du blé, se traduit par une meilleure tenue. Les régulateurs de croissance permettent également d’obtenir une paille de meilleure qualité. Pour le moment, il y a sur le marché deux produits homologués dans la culture du blé : l’Ethrel et le Manipulator. Leur mode d’action et leur stade d’application diffèrent. L’Ethrel doit être utilisé des stades Zadoks 37 (feuille étendard à peine visible)

Tableau 1 PRÉCIPITATIONS (EN MM) EN 2015 ET 2016 À SAINT-HYACINTHE

L’auteure Lyne Beaumont, agronome Conseillère spécialisée en céréales et canola La Coop fédérée lyne.beaumont@lacoop.coop

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ANNÉE

MAI

JUIN

JUILLET

2015

136

146

133

2016

63

81

110

NORMALE

84

95

102

PHOTO S : LA COOP FÉDÉRÉE ET PIERRE CADORET

La verse du blé peut coûter cher. Il a été démontré que les pertes qui y sont liées sont de l’ordre de 7 à 35 % du rendement, sans compter les heures de battage supplémentaires et la diminution de la qualité du grain. Les pertes sont plus importantes si la culture verse dans les 20 jours suivant la floraison.

(Source : La Coop fédérée)

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à 45 (gonflement de la gaine). Le respect du stade d’application est très important pour obtenir de bons résultats. Quant au Manipulator, il est doté d’une plus grande fenêtre d’application. Bien que les stades Zadoks 31 et 32 (premier et deuxième nœud) soient optimaux, il peut être appliqué, selon l’étiquette, du stade deux feuilles jusqu’à l’apparition de la feuille étendard. Comme le Manipulator n’est pas homologué aux États-Unis, la récolte de blé traitée avec ce produit doit être écoulée sur le marché canadien. Votre expert-conseil pourra vous aider à choisir le régulateur qui répond le mieux à vos besoins.

2016 ont été très différentes en ce qui a trait à la pluviométrie (tableau 1, page 52). En 2015, l’utilisation d’un régulateur de croissance dans la nouvelle variété de blé Dakosta, combinée à une fertilisation azotée de 120 N, a permis une meilleure rentabilité des essais (tableau 2). En 2016, la faible humidité en mai et juin à Saint-Hyacinthe a donné des plants beaucoup plus courts, même sans régulateur de croissance. Par contre, le régulateur a diminué la verse de façon importante (tableau 3). Les régulateurs de croissance sont donc efficaces pour diminuer la verse. De plus, ils sont utiles pour protéger le rendement de même que pour faciliter et accélérer la récolte. Leur utilisation dans le nouveau blé Dakosta a permis d’augmenter le rendement et la rentabilité en 2015, lors de conditions de croissance normales. Ils peuvent faire partie de tout programme de culture de blé, soit en régie intensive, soit dans les champs ayant un historique de verse.

EST-CE QUE ÇA FONCTIONNE ? Des essais réalisés à la Ferme de recherche en productions végétales de La Coop fédérée ont démontré que l’application de régulateurs de croissance peut générer des augmentations de rendement. Les conditions météorologiques de la saison de croissance et le choix de la variété ont aussi un effet marqué. Les saisons 2015 et

Tableau 2 RENDEMENT DU BLÉ DAKOSTA SELON LA FERTILISATION AZOTÉE ET L’UTILISATION D’UN RÉGULATEUR DE CROISSANCE (FERME DE RECHERCHE EN PRODUCTIONS VÉGÉTALES, DEUX SITES, 2015) TRAITEMENT

RENDEMENT (KG/HA)

HAUTEUR (CM)

VERSE TARDIVE (0-9)*

REVENU ($/HA)**

COÛT DU TRAITEMENT ($/HA)

RÉSULTAT NET ($/HA)

80 N

3297 bc

108 a

6,7 a

857

0

857

120 N

3269 bc

110 a

7,1 a

850

41

809

140 N

3687 ab

109 a

7,0 a

832

82

750

80 N + régulateur de croissance

3687

b

98

b

4,7

959

65

894

120 N + régulateur de croissance

4028 a

99 b

4,6 b

1047

106

941

140 N + régulateur de croissance

3766

98

4,0

979

147

832

ab

b

b

b

*0 : absence de verse - 9 : verse très importante **Selon les données suivantes : prix du blé : 260 $/t; prix de l’azote : 1,03 $/kg. Les données suivies d’une même lettre ne sont pas statistiquement différentes. (Source : La Coop fédérée)

Tableau 3 RENDEMENT DU BLÉ DAKOSTA SELON LA FERTILISATION AZOTÉE ET L’UTILISATION D’UN RÉGULATEUR DE CROISSANCE (FERME DE RECHERCHE EN PRODUCTIONS VÉGÉTALES, DEUX SITES, 2016) RENDEMENT (KG/HA)

HAUTEUR (CM)

VERSE TARDIVE (0-9)*

80 N

TRAITEMENT

4218 b

74 a

2,5 bc

120 N

4568

67

3,3 ab

160 N

4446 ab

72 ab

3,6 ab

80 N + régulateur de croissance

4215 ab

72 ab

2,0 c

120 N + régulateur de croissance

4605

71

2,1 c

4639 a

74 a

160 N + régulateur de croissance *0 : absence de verse - 9 : verse très importante

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ab

ab

b

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Les données suivies d’une même lettre ne sont pas statistiquement différentes.

2,1 c (Source : La Coop fédérée)

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LE PLEIN DE SANS PLOMB, SVP ! TEXTE DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

LA PROPOSITION 65, ADOPTÉE PAR L’ÉTAT DE LA CALIFORNIE, DEMANDE AUX TRANSFORMATEURS NORD-AMÉRICAINS QUI Y EXPORTENT DU SIROP D’ÉRABLE DE CERTIFIER QUE LEUR PRODUIT EST CONFORME AUX NORMES PRESCRITES POUR LE CONTENU EN PLOMB, À DÉFAUT DE QUOI ILS DEVRONT INDIQUER SUR L’ÉTIQUETTE QUE LE SIROP EN CONTIENT. PRINCIPAUX RESPONSABLES : LES ÉQUIPEMENTS UTILISÉS ET LES SOUDURES DES CONTENANTS.

POURQUOI MAINTENANT ? Si la Proposition 65 date de 1986, pourquoi s’y conformer maintenant ? « Cette norme a été établie principalement pour l’eau potable, répond Yves Bois. De l’eau, on en boit

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plusieurs litres par jour pendant toute sa vie, alors que du sirop d’érable, on en consomme quelques millilitres de façon irrégulière. Appliquer intégralement la Proposition 65 au sirop d’érable était alors trop exigeant, et il n’y avait aucune raison de s’y conformer. » Mais voilà, des avocats californiens ont commencé à vérifier si la présence de plomb dans divers produits (jus d’orange et sirop d’érable, par exemple) excédait les normes de la Proposition. « Lorsque c’était le cas, ils ont dit : “Arrangez-vous pour que vos produits soient conformes aux normes, ou alors mettez un avertissement sur vos étiquettes à l’intention des consommateurs”, indique Yves Bois. C’est une situation purement juridique qui se présente, mais elle affecte toute l’industrie. » « Dans les Starbucks des États-Unis, la clientèle est avertie que le café contient des substances répertoriées dans la Proposition 65 », souligne-t-il.

L’INDUSTRIE SE MOBILISE De ce côté-ci de la frontière, une démarche a été entreprise conjointement par la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) et le Conseil de l’industrie de l’érable (CIE). Elle est financée par ces deux organismes, le gouvernement du Québec (par l’entremise du programme Cultivons l’avenir) et plusieurs partenaires, dont Citadelle et des équipementiers. La FPAQ et le CIE ont confié au Centre Acer le mandat de sensibiliser les producteurs à la nécessité de répondre aux exigences de la norme californienne. Un comité technique a été formé. Il est composé de conseillers de clubs d’encadrement, de conseillers acéricoles du MAPAQ, de représentants des

PHOTO : 123RF

Les normes québécoises et canadiennes exigent déjà que le sirop produit ici ne contienne pas de plomb au-delà de seuils fixés. Ces normes, rigoureusement respectées par l’ensemble de l’industrie, assurent que le sirop est un produit pur et de la plus haute qualité. « La Proposition 65, adoptée en 1986, vise à informer et à protéger les citoyens californiens des produits chimiques présents dans l’environnement et potentiellement nuisibles à leur santé », explique Yves Bois, directeur général du Centre Acer. Le plomb fait partie de ces produits. L’industrie acéricole nord-américaine entend se conformer aux exigences de la Proposition. « Sinon, si du plomb se retrouve dans le sirop d’érable au-delà des seuils fixés – car il est normal qu’il en contienne une quantité infime –, il faudra étiqueter les contenants en conséquence, poursuit Yves Bois. Mettre la mention “Peut contenir du plomb” sur un produit pur comme le sirop d’érable, qu’on exporte partout dans le monde, ce n’est pas une bonne idée. L’entente* stipule que si une des deux conditions suivantes est respectée, il ne sera pas nécessaire d’afficher de mise en garde : 1) que le sirop ne contienne pas plus de 11 parties par milliard de plomb; 2) que l’entreprise démontre que des mesures de réduction ont été mises en place. » La norme au Canada est de 500 parties par milliard, et au Québec de 250 parties par milliard.

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AFFAIRES AGRICOLES |

équipementiers et d’acheteurs de sirop. Y siège aussi un acériculteur qui est administrateur à la FPAQ. Ce comité préparera des fiches signalétiques des équipements conformes ou non. Il visitera également quelque 300 érablières pour y recenser le type d’équipements utilisés. « On espère ainsi couvrir la majorité des cas », soutient Yves Bois. Les échéanciers de conformité sont serrés. Ils varient en fonction du type d’équipements à remplacer et de la grosseur des entreprises acéricoles. Les premières exigences devront être atteintes dès cette année, puis d’autres devront être atteintes chaque année jusqu’en 2020. Le plomb présent dans le sirop provient principalement des alliages avec lesquels les équipements sont fabriqués. « Il y aura possibilité de conserver certains alliages, par exemple des laitons contenant jusqu’à 8 % de plomb et traités contre la corrosion », précise Yves Bois. Les producteurs et les acheteurs de sirop d’érable doivent pouvoir démontrer qu’ils font un effort pour que la teneur en plomb de leur produit ne dépasse pas les seuils permis par la Proposition 65.

« Des traces de plomb dans le sirop sont permises, tout comme dans l’eau qui circule dans les conduites contenant du plomb, souligne Yves Bois. Il ne faut pas exagérer le risque. Une teneur en plomb en deçà des normes ne présente aucun danger pour la santé et n’altère pas la qualité du produit. Les effets néfastes sur la santé – problèmes neurologiques et de développement du fœtus, anémie, hypertension – se font sentir lors d’expositions récurrentes à des concentrations relativement élevées, car le plomb se bioaccumule dans l’organisme. » Les acériculteurs devront-ils se défaire de leurs équipements ? « Certains, oui, répond Yves Bois. Mais ce sera au cas par cas. La transition s’échelonnera sur quelques années, afin de donner aux producteurs la possibilité de répartir les coûts des nouveaux équipements. » * Une entente a été signée entre des acheteurs canadiens et américains (dont Citadelle) et les avocats californiens.

La Proposition 65 est une loi citoyenne, dit Yves Bois. Une poursuite peut être intentée tant par le procureur de la Californie que par n’importe quel citoyen qui décide de faire analyser un produit et d’exiger, à la lumière des résultats, qu’il soit conforme à la norme. Pour en savoir plus : oehha.ca.gov/proposition-65.

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RÉMUNÉRATION PAR SALAIRE OU PAR DIVIDENDES ? La constitution en société d’une exploitation agricole comporte de nombreux avantages fiscaux. Comme la majorité des fermes canadiennes ont droit au crédit d’impôt fédéral pour les petites entreprises, elles paient un taux d’imposition fédéral de 11 % (le taux d’imposition du Québec est à peu près le même). Cela ne représentant qu’une fraction du taux d’imposition du revenu personnel, c’est pourquoi de nombreux producteurs maintiennent une grande partie de leurs activités économiques au sein d’une société. Cependant, tout le monde doit tôt ou tard retirer de l’argent à des fins personnelles. Les deux façons les plus courantes de le faire sont de se verser soit un salaire, soit des dividendes. Retirer des fonds de votre société pour vous verser un salaire vous permet d’accumuler des droits de cotisation à un régime d’épargne-retraite (RER), à hauteur de 18 % de votre salaire brut. De plus, cela vous permet de cotiser au Régime de pensions du Canada (RPC). Qui plus est, lorsque vous vous versez un salaire, la société calcule l’impôt que vous devez et le remet directement à l’Agence du revenu du Canada, en votre nom. Il s’agit là d’un avantage, parce que si vous retirez des fonds de la société de quelque autre façon que ce soit, vous devez vous-même calculer et verser votre impôt personnel, et payer les frais comptables. Pour ce qui est des dividendes, jusqu’en 2015, les producteurs qui s’en versaient au lieu d’un salaire payaient environ 2 % moins d’impôt. Mais en raison des changements récents apportés aux taux d’imposition, ce n’est plus le cas. Toutefois, l’utilisation des dividendes est parfois nécessaire, et il existe plusieurs façons de les gérer. Pour en savoir plus, visitez bit.ly/2i2pVVS et rendez-vous à l’intertitre « Gérez vos dividendes ». (Sources : Financement agricole Canada; Kelvin Shultz, Wheatland Accounting, Saskatchewan)

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Une étude pancanadienne, réalisée en 2015, établit un lien entre certaines pratiques de gestion et la santé financière des exploitations agricoles. Voici les pratiques des entreprises qui obtiennent les meilleurs résultats. 1. I ntérêt pour l’apprentissage : Ce sont les entreprises dont les propriétaires sont les plus susceptibles de chercher à s’informer et à se former. 2. Prise de décisions fondées sur des données financières détaillées : Les documents financiers des entreprises les moins performantes datent souvent de plusieurs mois et ne sont pas utilisés couramment pour prendre des décisions. Ces entreprises sont également les moins susceptibles de faire le suivi de leurs coûts de production, d’effectuer des analyses comparatives et d’utiliser ces données dans la prise de décisions. 3. Recours à un ou plusieurs conseillers : Les entreprises qui obtiennent les meilleurs résultats font régulièrement appel à un conseiller ou à une équipe de conseillers. 3. Poursuite d’objectifs à long terme : Parmi les entreprises obtenant les meilleurs résultats, il y a une forte proportion d’exploitations qui possèdent un plan d’affaires et l’actualisent annuellement. Cette enquête a été réalisée auprès d’entreprises actives en production de céréales et d’oléagineux (30,3 %), de lait (16,7 %), de bovins de boucherie (25 %), de porc (9,3 %), de volaille et d’œufs (9,1 %), ainsi que d’entreprises horticoles (9,6 %). (Source : Centre d’expertise en gestion agricole [CEGA])

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6 MIL/ENSILAGE TARP, WHITE-BLACK,

COULEUR Color

CODE

DIMENSIONS

ÉPAISSEUR Thickness

047-4056

24 X 100 PI/FT.

6 MIL

051-4363

24 X 150 PI/FT.

6 MIL

051-4372

24 X 200 PI/FT.

6 MIL

047-4223

24 X 1 000 PI/FT.

6 MIL

047-4065

32 X 100 PI/FT.

6 MIL

051-4381

32 X 150 PI/FT.

6 MIL

051-4390

32 X 200 PI/FT.

6 MIL

042-3539

32 X 1 000 PI/FT.

6 MIL

BLANC-NOIR/WHITE-BLACK BLANC-NOIR/WHITE-BLACK

041-3453

40 X 100 PI/FT.

6 MIL

BLANC-NOIR/WHITE-BLACK

041-3462

40 X 150 PI/FT.

6 MIL

041-3471

40 X 200 PI/FT.

6 MIL

047-4199

40 X 1 000 PI/FT.

6 MIL

50 X 100 PI/FT.

6 MIL

047-4074

50 X 150 PI/FT.

6 MIL

051-4406

50 X 200 PI/FT.

6 MIL

047-4205

50 X 1 000 PI/FT.

6 MIL

059-1371

60 X 1 000 PI/FT.

6 MIL

047-4083

6 MIL

NOTES

BLANC-NOIR/WHITE-BLACK BLANC-NOIR/WHITE-BLACK

BLANC-NOIR/WHITE-BLACK BLANC-NOIR/WHITE-BLACK BLANC-NOIR/WHITE-BLACK BLANC-NOIR/WHITE-BLACK BLANC-NOIR/WHITE-BLACK BLANC-NOIR/WHITE-BLACK

ÉPAISSEUR Thickness

CODE

DIMENSIONS

053-1324

20 X 100 PI/FT.

6 MIL

047-3844

24 X 100 PI/FT.

6 MIL

047-3853

32 X 100 PI/FT.

6 MIL

047-3862 047-4117

40 X 100 PI/FT.

6 MIL

50 X 100 PI/FT.

6 MIL

047-4092

32 X 100 PI/FT.

8 MIL

047-4108

40 X 100 PI/FT.

8 MIL

CODE 055-2053

32 X 100 PI/FT.

055-2062

32 X 150 PI/FT.

055-2071

40 X 100 PI/FT.

055-2080

40 X 150 PI/FT.

055-2099

40 X 200 PI/FT.

055-2105

50 X 100 PI/FT.

055-2114

50 X 150 PI/FT.

AAB2.indd 1

110166_Cooperateur_MARS17.indd 60

2 MIL

50 X 100 PI/FT.

2 MIL

50 X 250 PI/FT.

054-3073

, 6,2 OZ /HAY TARP, BLACK AND SILVER, BÂCHE À FOIN, NOIR ET ARGENT

* QUANTITÉ LIMITÉE/LIMITED QUANTITY

* QUANTITÉ LIMITÉE/LIMITED QUANTITY

* QUANTITÉ LIMITÉE/LIMITED QUANTITY * QUANTITÉ LIMITÉE/LIMITED QUANTITY QUANTITÉ Quantity

NOIR-NOIR/BLACK-BLACK NOIR-NOIR/BLACK-BLACK NOIR-NOIR/BLACK-BLACK NOIR-NOIR/BLACK-BLACK NOIR-NOIR/BLACK-BLACK NOIR-NOIR/BLACK-BLACK NOIR-NOIR/BLACK-BLACK

ÉPAISSEUR Thickness + 1,6 MIL BARRIÈRE 5 MIL, TOILE D'ENSILAGE, BLANC/NOIR mil barrier 5 mil, ensilage tarp, white/black + 1.6 BLANC/NOIR + 1,6 MIL BARRIÈRE D'ENSILAGE, TOILE 5 MIL, mil barrier 5 mil, ensilage tarp, white/black + 1.6 + 1,6 MIL BARRIÈRE 5 MIL, TOILE D'ENSILAGE, BLANC/NOIR mil barrier 5 mil, ensilage tarp, white/black + 1.6 + 1,6 MIL BARRIÈRE 5 MIL, TOILE D'ENSILAGE, BLANC/NOIR mil barrier 5 mil, ensilage tarp, white/black + 1.6 + 1,6 MIL BARRIÈRE 5 MIL, TOILE D'ENSILAGE, BLANC/NOIR mil barrier 1.6 + 5 mil, ensilage tarp, white/black + 1,6 MIL BARRIÈRE 5 MIL, TOILE D'ENSILAGE, BLANC/NOIR mil barrier 5 mil, ensilage tarp, white/black + 1.6 MIL BARRIÈRE 1,6 + 5 MIL, TOILE D'ENSILAGE, BLANC/NOIR mil barrier 5 mil, ensilage tarp, white/black + 1.6

2 MIL

40 X 500 PI/FT.

054-3064

ET BARRIÈRE D'OXYGÈNE) COMBO (TOILE D'ENSILAGE BLC/NR E TARP AND OXYGEN BARRIER) COMBO (WHITE-BLACK ENSILAG

2 MIL

40 X 200 PI/FT.

047-2775

QUANTITÉ Quantity

ÉPAISSEUR Thickness 2 MIL

40 X 100 PI/FT.

047-2784

COULEUR Color

BARRIER

DIMENSIONS

047-2766

* QUANTITÉ LIMITÉE/LIMITED QUANTITY

BLANC-NOIR/WHITE-BLACK BLANC-NOIR/WHITE-BLACK

BLANC-NOIR/WHITE-BLACK BLANC-NOIR/WHITE-BLACK

BARRIÈRE D'OXYGÈNE/OXYGEN CODE

AGE TARP, BLACK-BLACK TOILE D'ENSILAGE, NOIR-NOIR/ENSIL

DIMENSIONS

QUANTITÉ Quantity

BLANC-NOIR/WHITE-BLACK BLANC-NOIR/WHITE-BLACK

QUANTITÉ Quantity

CODE

DIMENSIONS

049-4096

20 X 48 PI/FT.

018-3057

23 X 48 PI/FT.

018-3048

25 X 33 PI/FT.

018-3066

25 X 48 PI/FT.

018-3075

28 X 48 PI/FT.

018-3084

33 X 48 PI/FT.

CODE

6.2 OZ

NBRE DE BALLES/NO. OF BALES

QUANTITÉ Quantity

ALL SQUARE BALES 750 À/TO 1 000 PETITES BALLES CARRÉES/SM 5 PI/FT. = 60 BALLES/BALES 4 X 4 PI/FT. = 72 BALLES/BALES, 4 X 5 PI/FT. = 42 BALLES/BALES, 4 X 4 PI/FT. = 48 BALLES/BALES, 5 X S BALLES/BALE 30 = PI/FT. 5 X 6 ALL SQUARE BALES 750 À/TO 1 000 PETITES BALLES CARRÉES/SM 5 PI/FT. = 60 BALLES/BALES 5 X 4 PI/FT. = 72 BALLES/BALES, 5 X 5 PI/FT. = 60 BALLES/BALES, 4 X 6 PI/FT. = 72 BALLES/BALES, 6 X 6 X 6 PI/FT. = 48 BALLES/BALES

ACCESSOIRES/ACCESSORIES DESCRIPTION

88 X 72 PO POUR BOUDIN RL/20 CAPUCHON D'EMBOUT BLANC 019-6574 RL/20 white inline bag, 88 x 72 in. for silage sausage 110 X 72 PO POUR BOUDIN RL/20 CAPUCHON D'EMBOUT BLANC 019-6583 RL/20 white inline bag, 110 x 72 in. for silage sausage BLANC, 88 X 120 PO RL/20 SAC DE BOUT EN PLASTIQUE 019-6592 RL/20 white plastic end bag, 88 x 120 in. BLANC, 110 X 132 PO RL/20 SAC DE BOUT EN PLASTIQUE 019-6608 RL/20 white plastic end bag, 110 x 132 in. 47,2 PO/Gravel bag, 10.6 x 47.2 in. 053-1306 SAC À GRAVIER, 10,6 X KG) 6 PI/Bunker mat, 2 x 6 ft., 50 LB (20 X 2 , HORIZONTAL SILO POUR 050-0731 TAPIS «AGRI-PRO» (2 PO) 48 MM X 55 M RUBAN DE RÉPARATION POUR PELLICULE 002-2206 "Agripro" baling repair tape (2 in.) 48 mm x 55 m (3 PO) 72 MM X 55 M «AGRI-PRO» PELLICULE POUR RUBAN DE RÉPARATION 028-6460 "Agripro" baling repair tape (3 in.) 72 mm x 55 m «AGRI-PRO» (6 PO) 144 MM X 55 M RUBAN DE RÉPARATION POUR PELLICULE 040-9645 "Agripro" baling repair tape (6 in.) 144 mm x 55 m PO, POUR BÂCHE À FOIN VRILLE D'ANCRAGE GALVANISÉE 14 018-3093 Galvanized spiral anchor pin for hay tarp, 14 in.

NOTES

SAISON 2017 2017 SEASON

QUANTITÉ Quantity

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POUR BALLE 4 X 4 PI For a 4 x 4 ft. bale POUR BALLE 5 X 5 PI For a 5 x 5 ft. bale POUR BALLE 4 X 4 PI For a 4 x 4 ft. bale POUR BALLE 5 X 5 PI For a 5 x 5 ft. bale

IÈRES AGRIZONE EST PRÉSENT CHEZ LES BANN AGRIZONE IS AVAILABLE AT

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