Compte-rendu de la journée de l'habitat

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l’habitat au cœur de la ville

Compte-rendu de la Journée de l’habitat > UNE

JOURNÉE D’ÉTUDE ET DE RÉFLEXION SUR LE LOGEMENT, > LE SUIVI ET L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL,

> ET

DEMAIN ?


Sommaire Etat des lieux : une demande constante de logements Réhabiliter et rénover l’ancien

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p.11 Zoom sur l’action sociale autour du logement (Annexe I) p.12

Construire pour répondre à la demande… et demain ?


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Vivre et habiter à Clichy-la-Garenne

La Journée de l’habitat ne journée d’étude et de réflexion sur l’habitat s’est tenue à Clichy le 15 juin 2005. Lancée à l’initiative de Gilles Catoire, maire et conseiller général de Clichy-laGarenne, et de Roberte Dumas Marguery, maire adjoint déléguée au logement, cette manifestation a réuni des professionnels de tous horizons

U

>>> 3 >

– promoteurs, urbanistes, aménageurs, directeurs de sociétés HLM, praticiens du suivi et de l’accompagnement social –, des conseillers municipaux et des habitants de Clichy. Dominique Dufour, sous-préfet chargé de mission pour la politique de la ville, et Alain-Bernard Boulanger, vice-président du conseil général des Hauts-deSeine, ont participé aux travaux. Les quelque 200 participants ont uni leurs efforts à l’intérieur de quatre ateliers. Ceux-ci avaient pour thèmes l’analyse des besoins et l’état de la demande, le suivi et l’accompagnement social, construire des logements accessibles à tous les Clichois, une intervention volontariste sur l’habitat ancien et la réhabilitation du parc social. Nous reprenons ici, pour l’essentiel, les thèmes abordés au cours de cette journée d’étude. Lors de la table ronde qui clôturait cette manifestation, Gilles Catoire a suggéré aux Clichois de participer activement à la réflexion sur le logement. Les associations, les usagers, les habitants de Clichy sont invités à proposer leurs propres solutions, et le débat doit se poursuivre lors des Assises de la ville prévues les 7, 8, 9 décembre 2005.

COMPTE-RENDU DE LA JOURNÉE DE L’HABITAT


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Etat des lieux: une demande ■ Des enseignes

Petit rappel historique

prestigieuses (Bic, L’Oréal, Etam, Sony, etc.) ont choisi une ville autrefois très prisée par les rois…

Les premières traces d’habitat sur le territoire de l’actuel Clichy remontent à l’époque galloromaine. Du XIIIe au XVIIIe siècle, la commune constituera un lieu résidentiel recherché et elle sera le lieu de chasse favori des princes et des rois (d’où le nom de « garenne » : réserve de gibier, domaine de chasse réservé). La première municipalité de Clichy voit le jour sous la Révolution. À partir de la monarchie de Juillet, la commune devient l’un des pôles productifs de la couronne parisienne et sa population s’accroît Place Danièle-Casanova, quartier Centre-Ville rapidement. Cependant, elle connaît des amputations successives : en 1860, annexion à Paris du quartier des Batignolles ; en 1866, création de la commune de Levallois. Clichy conquiert son territoire définitif en 1930, quand Paris s’empare de Animation à la crèche Henri-Barbusse la zone de fortification. Les blanchisseries se sont dévelopfactures de bougies, font le renom pées dans tout le département, et de la ville. une grande partie de la population Aujourd’hui, des noms tels que de Clichy est, à la fin du XIXe siècle, Bic, L’Oréal, Etam, Sony, Les employée dans les savonneries qui, Mutuelles du Mans, qui ont choiavec les cristalleries et les manusi de s’établir à Clichy, font écho

■ Depuis les années 90, la population amorce une nouvelle croissance (de 50 000 à 56 000 habitants en cinq ans). ■ Malgré

la hausse des prix, une forte demande de logements. ■ Très faible

augmentation du revenu moyen des habitants.

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aux entreprises prestigieuses d’hier. Le patrimoine architectural de la ville, comme l’église Saint-Médard, l’hôtel de ville, l’hôpital Beaujon, la Maison du peuple ou les entrepôts du Printemps, témoigne de sa longue histoire.

Qui habite aujourd’hui à Clichy ? Entre 1846 et 1863, le nombre des habitants avait triplé à Clichy. La population continue à croître jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. À partir des années soixante, elle amorce une chute, qui s’inversera


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constante de logements dans les années quatre-vingt-dix. Au cours des cinq dernières années, la ville est passée de 50 000 à 56 000 habitants (voir graphique 1).

60 000

55 000

50 000

45 000

La taille moyenne des ménages sur Clichy est de 2,08 %

40 000

35 000

30 000

La taille moyenne des ménages sur Clichy est de 2,08. Il s’agit donc de familles comportant un nombre d’enfants proportionnellement réduit : sur le département des Hauts-de-Seine, le taux est de 2,21 ; au niveau national, il est de 2,40. C’est aussi une population plutôt jeune : les moins de 20 ans y représentent 23 % ; les personnes de plus de 60 ans ne constituent que 15,5 % des Clichois.

1901

1906

1911

1921

1936

1946

1954

1962

1968

1975

1982

1990

1999

2005

Graphique 1 : La croissance démographique

Comment se loge-t-on à Clichy ?

Allée Gambetta

Le centre artisanal Léon-Blum

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Le parc immobilier de Clichy comprend 27 000 logements – et 30 % d’entre eux sont des logements sociaux. Dans la ville, pas de quartiers-ghettos, pas de monstrueuses barres HLM à démolir : la ville bénéficie d’une mixité réelle à l’échelle de ses quartiers. De plus, les constructions, même récentes, ont conservé des proportions humaines. Une partie importante est ancienne : 66 % d’entre eux ont été construits avant 1966 et, dans le centre-ville, 84 % des logements datent d’avant 1948. Pour répondre au problème de la vétusté qu’induit l’ancienneté des logements, un effort important de réhabilitation a été engagé. Il y a vingt ans, un quart du patrimoine 44 de logements anciens était


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Graphique 2 : Prédominance des petits logements avec répartition des résidences principales selon le type (en %)

Chiffres clés >Population

de Clichy: 56000 habitants. >Densité de la population: 13000 hb/km2. >En 1985, 5000 logements étaient classés «insalubres»; en 2005, ils ne sont plus que 600. >En 1985, la ville comptait 20 % de logements sociaux; aujourd’hui, ils représentent 30 % du parc immobilier.

Paris 17e Paris 18e Saint-Ouen Clichy Asnières Levallois Hauts-de-Seine

T1-T2 55,1 66,3 53,3 60,7 43,3 53,3 38,5

T3 22,3 23,7 30,9 26,0 30,5 28,3 30,5

T4 12,2 7,4 12,1 10,3 17,1 13,5 19,0

T5+ 10,4 2,7 3,7 3,1 9,2 4,9 12,0

60,7 % sont des logements de type F1-F2 ; 26,0 % sont des logements de type F3 ; 13,3 % sont des logements de type F4 et F5

en «état d’insalubrité», et la ville s’est alors lancée dans une politique d’intervention forte et systématique. Sur les 5000 logements classés à l’époque comme «insalubres », seuls 600 restent désormais à réhabiliter, à démolir ou à reconstruire. Parallèlement, ma municipalité a porté une attention soutenue à la construction neuve : aujourd’hui, 3 000 immeubles clichois sont postérieurs à 1990. Dans le parc immobilier qu’offre la ville, les petites surfaces sont largement prédominantes : sur les 27 000 logements, 17 000 sont

des F2, et 3 000 des studios ou des chambres d’hôtel (voir graphique 2). Autre trait caractéristique du mode de logement sur la ville : très majoritairement, les habitants ont le statut de locataires (70,6 %). Cette tendance est due en partie à une importante production de logements en locatif dans les zones d’aménagement concerté (ZAC) de la ville, et au fait que la proportion de propriétaires occupant leurs logements est relativement faible (seulement 24,8 % de propriétaires occupants).

Graphique 3 : Répartition des demandeurs de logements sociaux, revenus moyens selon le type de logements demandés (en euros) Revenu mensuel moyen

F1

F2

F3

F4

F5

894

990

1 030

1 040

1 070

Parmi les demandeurs : • 32 % sont des ouvriers (catégorie 6); • 17 % sont des employés (catégorie 5);

• 13 % sont des personnes de service; • 6 % sont des cadres moyens;

>>> 6 >

• 2 % sont des patrons (industrie et commerce); • 1 % sont des prof. libérales et des cadres supérieurs.

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La demande de logements sociaux Comme le souligne Mme Roberte Dumas-Marguery, maire adjoint déléguée au logement, le taux de vacance des logements « semble indiquer une ville qui n’est ni bloquée ni tendue sur son marché immobilier, malgré des prix à la hausse et une forte demande en logement social ». En juin 2005, on recense à Clichy 2694 demandes de logements sociaux, ce qui représente 8 052 personnes, dont 274 n’habitent pas à Clichy. Pour la plupart, les demandeurs de logements sont jeunes: 67 % d’entre eux ont entre 20 et 45 ans. Les ouvriers, les employés et les nonactifs représentent la majorité des demandeurs de logements. On constate aussi que l’augmentation du nombre de pièces demandées ne correspond qu’à une très faible augmentation du revenu moyen. Autrement dit, le taux d’effort sera de plus en plus lourd pour les ménages qui recherchent des logements moyens et grands (voir graphique 3). Sur le marché de l’immobilier privé, en matière de vente ou de location, Clichy n’a pas échappé à la hausse constatée au niveau régional. L’écart entre les valeurs au mètre carré des logements neufs et anciens n’est que de 10 à 15 %. La hausse des loyers dans le parc privé met les ménages les plus fragiles en difficulté et elle augmente la demande de logements sociaux. ■


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Réhabiliter et rénover l’ancien d’un troisième collège au Bac d’Asnières; - maintien et développement des activités économiques (requalification des commerces de la rue de Paris).

La convention éradication de l’habitat indigne Le 26 mai 2003, la ville de Clichy a signé avec l’État une convention relative à l’éradication de l’habitat 44 indigne (EHI).

La place des Nations Unies, quartier Entrée-de-Ville

La convention de renouvellement urbain (CRU) Le 8 décembre 2003, la municipalité a signé une convention de renouvellement urbain avec l’État, le conseil régional Île-de-France, le conseil général des Hauts-de-Seine et la Caisse des dépôts et consignations. Cette convention, qui mobilise des moyens financiers importants, porte sur un projet global de renouvellement urbain, sur un territoire couvrant les anciennes friches du nord-ouest de la commune, dont le Bac d’Asniè-

res et le quartier Valiton Petit, le secteur dit du « Centre-Ville » et l’« Entrée-de-ville ». La CRU poursuit les objectifs suivants : - éradication de l’habitat indigne (EHI), avec une convention spécifique ; - requalification de l’espace public: améliorer le paysage urbain, le traitement des voiries, l’aménagement des pistes cyclables, la création d’espaces verts, le traitement des carrefours et de la tête du pont d’Asnières ; - implantation d’équipements publics structurants : construction

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■ Requalifier

les quartiers anciens, éradiquer l’habitat indigne, voilà l’un des objectifs majeurs de la ville. ■ Autre chantier,

l’amélioration du paysage urbain, avec notamment l’aménagement de pistes cyclables et la création d’espaces verts. ■ Objectif : maintien et développement des activités économiques sur toute l’agglomération.

Rue de Paris, quartier Centre-Ville


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dées en relation avec les syndics et les conseils syndicaux ; - 265 logements insalubres en relation avec les propriétaires (sorties d’insalubrité ou de péril) ; - 126 logements par opérations d’acquisition-amélioration en relation avec des bailleurs sociaux ; - 150 logements en opérations de résorption d’habitat insalubre. Les besoins en relogement correspondants sont estimés à 390 (en majorité des logements sociaux à loyers très faibles).

L’habitat indigne >Initiatrice du programme, la ville de Clichy fédère un partenariat avec l’État, la DDE 92 et la mission Ville, la DGUHC et le pôle Habitat indigne, la DDASS, la CAF, le conseil général des Hauts-de-Seine, le conseil régional Île-de-France, la Caisse des dépôts et consignations, le Pact-Arim 92.

L'engagement de la ville et de l’État

Rue Gustave-Eiffel, quartier Bac d’Asnières

Cette convention porte sur une durée de cinq ans, et elle s’étend donc jusqu’en 2008. Trois catégories de logements

Les logements les plus dégradés (1 126) ont fait l’objet de diagnostics sociaux et techniques visant à hiérarchiser les interventions dans le cadre du programme EHI. Ils ont été répertoriés en trois catégories : - immeubles moyennement dégradés (36 immeubles et 391 logements) ; - immeubles dégradés (55 immeubles et 391 logements) ; - immeubles fortement dégradés (38 immeubles et 344 logements). La convention EHI concerne le traitement des immeubles de catégorie 3, les plus dégradés. Les immeubles de la catégorie I sont traités en

Opération programmée pour l’amélioration de l’habitat (OPAH). Pour la catégorie 2, la ville a mis en œuvre des plans de sauvegarde des copropriétés – six sont en cours et d’autres sont en projet. Au final, le programme EHI porte sur le traitement de : - 130 logements en plans de sauvegarde des copropriétés dégra-

Dans le cadre de la convention éradication de l’habitat indigne, la ville de Clichy a pris un certain nombre d’engagements. Ils portent sur les points suivants : - mobiliser les services de la ville au côté de la Semercli (Société d’économie mixte d’équipement et de rénovation de Clichy-laGarenne), l’opérateur désigné

B-A BA de l’OPAH >L’OPAH est une action incitative destinée à aider les propriétaires occupants et bailleurs à réaliser des travaux dans leur(s) logement(s), mais aussi dans les parties communes des immeubles, et ce grâce à diverses subventions (la ville, l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat, le conseil régional, le conseil général, la Caisse d’allocations familiales, les caisses de retraite…). Tout propriétaire occupant ou bailleur peut bénéficier, sous certaines conditions, d’une aide gratuite (de 20 à 70 % de la dépense retenue) pour réaliser des travaux d’amélioration ou de remise aux normes d’un logement occupé à titre de résidence principale.

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Immeuble réhabilité, secteur Trouillet-Fouquet

Rue Chance-Milly, quartier Entrée-de-ville

pour la coordination et la réalisation du programme opérationnel au titre d’une convention publique d’aménagement (CPA) ; - parvenir à une rénovation pérenne des immeubles : coordination Organiser le relogement avec les bailleurs sociaux et privés des travailleurs sociaux, suivi des immeubles sous procédure d’insalubrité, exécution des procédures d’exécution d’office ; - lutter contre les bailleurs indélicats par des mesures coercitives ; - assurer une résorption de l’insalubrité, un repérage des situa-

Rue d’Alsace, quartier Victor-Hugo - République

tions, une présentation des dossiers devant le comité départemental d’hygiène ; - contribuer à la mise en œuvre des

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moyens pour organiser le relogement, en relation avec les bailleurs sociaux et privés ; - mettre en œuvre une politique d’acquisition foncière pour la construction de logements sociaux neufs. De son côté, l’État s’est engagé en matière de : - création d’un pôle de compétence au sein de la Direction départementale de l’équipement 92 sur l’habitat indigne (en lien avec le pôle Habitat indigne de la Direction générale de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction) ; – mobilisation des moyens financiers pour une rénovation pérenne des immeubles ; - mise en place d’une Opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH) classique pour les propriétaires en place ; - développement de l’offre sociale locative par des opérations de constructions et d’acquisitionsaméliorations ; -mobilisation du contingent préfectoral pour des relogements définitifs sur la commune, en compatibilité avec les objectifs du Plan départemental d’action pour le logement des personnes défavorisées ; - soutien à la création de résidences sociales. Le territoire de la commune comporte 27 000 logements. L’habitat privé y est présent de manière majoritaire, soit 15 974 logements 44 et 507 immeubles.


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Clichy Ouest se refait une beauté >La quatrième

OPAH de la ville porte sur les quartiers Ouest. Au cours de cette opération de trois ans, 1410 logements, dont 1200 en locatif, seront réhabilités. Montant des subventions: 2,6 millions d’euros.

OPAH Victor-Hugo, quartier République

La quatrième OPAH Au printemps 2003, la ville de Clichy a mis en place une nouvelle opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH). D’une durée de trois ans, cette opération concerne les quartiers ouest de la ville. Pour assurer l’animation de cette opération et l’information auprès des particuliers et des professionnels, la ville de Clichy a retenu la Semercli. Cette nouvelle opération s’est fixé pour objectif de réhabiliter 1 410 logements, dont 1 200 logements locatifs. À cet effet, les principaux financeurs de l’OPAH lui ont réservé un volume important de subventions (plus de 2,6 millions d’euros sur les trois ans). Cette opération prend sa place dans l’action engagée par la ville depuis plus de quinze ans. À ce titre, trois OPAH ont déjà été menées sur les quartiers CentreVille, République et Entrée-de-ville. Ainsi, 5 200 logements ont été réhabilités pour un montant de 29 millions d’euros de travaux et

de 6,3 millions d’euros de subventions. Avec cette nouvelle opération, l’accent porte tout particulièrement sur les copropriétés susceptibles de rencontrer des difficultés face aux programmes de travaux à entreprendre – ceux-ci étant trop souvent reportés faute de moyens financiers suffisants. Le souhait de la municipalité est que l’OPAH Clichy Ouest soit l’occasion privilégiée, pour ces copropriétés, de préparer et de mener à bien leurs projets de travaux.

Le quartier de l’Entrée-de-ville La ville de Clichy a déposé auprès de l’ANRU un dossier portant sur la requalification des quartiers anciens de l’Entrée-de-ville. Il s’agit là d’un dossier atypique car,

en règle générale, les villes sollicitent l’agence à propos de projets de démolition-reconstruction de quartiers de logements sociaux de type ZUP (zone à urbaniser en priorité). La principale caractéristique du dossier de Clichy est une intervention en quartier ancien et sur le parc privé. Les axes considérés comme prioritaires sont la mixité sociale, la requalification de l’espace public, l’implantation d’équipements structurants, la redynamisation du tissu économique et commercial. Dans le parc immobilier, 36 % des logements sont concernés par le projet présenté à l’ANRU, et 23 % d’entre eux sont des logements sociaux. 400 logements privés seront démolis pour être reconstruits en logements sociaux. 400 seront réhabilités par le biais de différents dispositifs. À l’heure actuelle, le dossier de Clichy est en cours d’instruction auprès de l’État avant sa validation par l’ANRU. ■

L’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), un guichet unique >L’ANRU est un dispositif nouveau développé dans le cadre des politiques de requalification des quartiers urbains. L’agence concentre l’ensemble des financements destinés aux projets de rénovation urbaine menés par les communes. Chacun de ces projets est étudié par l’ANRU, et il sera financé par un «guichet unique». Pour une cohérence accrue en matière d’intervention et de financement, des budgets pluriannuels sont débloqués pour accompagner des projets urbains s’inscrivant dans la durée. Autour d’une même table, l’ANRU regroupe l’État, la Caisse des dépôts et consignations, le 1 % représenté par la Foncière. Sur huit ans, l’agence dispose d’un budget actuel de 20 milliards d’euros que le gouvernement entend passer à 30 milliards d’euros.

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■ Une vraie mixité sociale signifie que tous les segments du marché immobilier sont représentés. ■ Une

Jardins de l’Europe, quartier Berges-de-Seine

Construire pour répondre à la demande… et demain? Maintenir le principe de mixité sociale implique que l’offre du logement, sur la commune, englobe tous les segments du marché immobilier. La réponse à la demande de logements se heurte, à Clichy, à certaines difficultés. Tout d’abord, la densité de la population est très forte (13000 habitants/km2), et le territoire est urbanisé à 90 %. Les seules friches restantes se situent dans le Bac d’Asnières – où environ 300 logements devraient être construits avec l’aide du conseil général et de la région – et le secteur du garage SNCF – qui ne

pourra être requalifié et urbanisé que dans le cadre d’une restructuration d’ensemble du faisceau parisien.

L’effort de construction Par ailleurs, une forte désindustrialisation dans les années quatre-vingt a été suivie par une politique de reconquête des terrains par la municipalité en place. La convention d’équilibre logements/bureaux actuelle a été signée en 2004. Si l’on assiste à un développement de l’activité tertiaire, la municipalité veille aussi à la préservation du secteur secondai-

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re, afin de permettre aux Clichois de trouver des emplois sur place. Compte tenu de ces éléments, la conquête de nouveaux logements ne peut s’effectuer que grâce à une «reconstruction de la ville sur la ville», à travers le renouvellement urbain (RU). Au cours des quinze dernières années, l’effort de construction engagé par la municipalité a permis de construire plusieurs milliers de logements à Clichy, assurant un fort renouvellement de l’offre. Construire, rénover, réhabiliter et demain? Les éléments de réflexion seront mis au débat à l’occasion des Assises de la Ville. ■

convention d’équilibre logements/ bureaux a été signée en 2004. L’activité tertiaire se développe à Clichy, mais la municipalité veille aussi au maintien du secondaire afin de préserver l’emploi. ■ En ligne de mire, la fluidité des parcours résidentiels au sein du parc de logements en renforçant notamment l’accession à la propriété.


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Zoom sur l’action sociale autour du logement (Annexe I) Maintenir la mixité, préserver l’équilibre sociologique, cela signifie aussi qu’aucune catégorie de la population ne doit être oubliée ni mise à l’écart en matière de logement. La municipalité s’y emploie

■ Les jeunes

■ Les handicapés

Dans la population de Clichy, les jeunes sont assez fortement présents. Pour ceux qui poursuivent leurs études, la municipalité a construit trois résidences étudiantes (dont l’une est conventionnée), qui offrent un total de 400 chambres. Aujourd’hui, la municipalité accentue son effort en faveur de ceux qui sont déjà rentrés dans la vie active : au cours du premier trimestre 2006, un foyer de jeunes travailleurs doit ouvrir ses portes au 8, rue Henri-Barbusse. Cette résidence sera dirigée par l’association l’Appart, qui intervient dans le cadre de la Boucle nord des Hauts-de-Seine et qui gère déjà une résidence sociale au 32, boulevard du GénéralLeclerc, dans un immeuble HLM. ■ Les personnes âgées Après Azur et Vergne, une nouvelle résidence va voir le jour en face de l’hôpital Gouin. Avec la rénovation de la Fondation Roguet pour les personnes plus en difficulté, Clichy répond à la demande de logements spécifiques. La municipalité souhaite aussi accompagner les personnes qui veulent effectuer des travaux d’adaptabilité en vue d’un maintien à domicile.

Un accompagnement permet aux personnes intéressées d’avoir accès aux dispositifs spécifiques de financement de suivi, d’adaptabilité des logements qui existent. ■ Les immigrés Clichy comporte une résidence sociale de la Sonacotra, qui accueille 277 résidents. Masculine à plus de 62 %, et en majorité âgée de 55 ans et davantage, elle est pour moitié composée d’originaires d’Afrique noire, pour moitié de personnes venues du Maghreb. Plus de 49 % des résidents sont des actifs. Pour compléter ce dispositif, une résidence de 68 unités est en construction au 7/9, rue du Docteur-Roux. Elle devrait accueillir une quarantaine de personnes isolées, 18 couples, 10 familles monoparentales et une grande famille. ■ Les personnes en grande difficulté La politique municipale s’adresse également aux populations exclues du parcours locatif. En novembre 2005, un centre d’hébergement géré par l’association Emmaüs ouvre ses portes au 2, rue Jeanne-d’Asnières. Doté d’une capacité de 34 lits, il est ouvert de jour et de nuit. De plus, il bénéficie de la présence régulière de travailleurs sociaux.

de manière active.

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■ Les habitants temporaires

Une partie des appartements de Clichy ne sont occupés que quelques mois dans l’année. Cela peut représenter jusqu’à 10 %, voire 15 % de certains immeubles et, dans le privé, cette sous-utilisation correspond à des personnes qui, propriétaires de résidences secondaires, ne sont présentes que trois mois par an. La municipalité incite donc la population à réfléchir à des solutions nouvelles (partage des logements, sous-locations…) qui permettraient de répondre aux demandes de catégories particulières – étudiants, stagiaires, touristes…

Les formes multiples du suivi social Dans un contexte de crise, la cohésion sociale, tant au sein du parc privé que du parc public, constitue un objectif de société essentiel. Les services sociaux, les associations spécialisées et le Fonds de solidarité logement travaillent dans ce sens. Leurs interventions portent sur les périodes qui précèdent l’attribution d’un logement aux personnes en difficulté, lui sont contemporaines ou encore la suivent.

L’association Buzenval se propose d’aider les demandeurs de logement, sur la base d’une participation active de leur part. Les demandeurs sont reçus par un travailleur social, qui sollicite le Fonds de solidarité logement (FSL). Si le FSL apporte son accord, l’association aide les demandeurs à chercher, à louer et à habiter un logement. Le Fonds de solidarité logement (FSL) a pour missions l’aide à l’accès et au maintien dans un logement, ainsi que l’accompagnement social de personnes défavorisées relevant de critères sociaux et financiers spécifiques. Ces aides sont attribuées en commission locale, sur dossier instruit par un travailleur social. Dans le cadre de la prévention, la Direction du logement et le FSL ont créé la Commission locale de prévention des impayés de loyers (CLPIL) avec les bailleurs sociaux. La Circonscription de la vie sociale (CVS) du conseil général est l’interface entre les usagers en difficulté et différents partenaires institutionnels et associatifs. Elle accueille, informe, oriente, et traite les dossiers, tant dans le cadre de la prévention que dans celui de l’accompagnement des usagers. La CVS sollicite des dispositifs comme la commission d’hébergement, le FSL, l’Accueil d’urgence 92 (AU)…

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Le Centre communal d’action sociale (CCAS) accueille les habitants en difficulté tels que les personnes âgées ou isolées bénéficiaires du RMI. Le poste budgétaire correspondant est l’un des plus importants du CCAS, les aides financières pouvant couvrir la prise en charge de l’électricité, de l’eau, des loyers, etc. Une part croissante de ces dépenses est liée au recours aux hôtels meublés, en raison de la difficulté à trouver des logements sociaux vacants. La Caisse d’allocations familiales (CAF) a des missions qui concernent le versement et la gestion des prestations légales, ainsi que la mise en œuvre d’actions sociales complémentaires. La CAF intervient à différents niveaux : gestion financière et comptable du FSL, accompagnement des familles par les travailleurs sociaux sur les plans éducatif, budgétaire, social et éducatif… L’Office public HLM (OPHLM) de Cichy, au-delà des missions de construction, attribution, gestion de ses logements, a en charge la prévention des impayés au sein de son patrimoine dès l’attribution d’un logement, le suivi des locataires, la prévention des expulsions, l’action sociale en faveur de publics spécifiques (personnes âgées, handicapés,

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jeunes) – cette action a fait l’objet d’une convention en janvier 2005 avec la ville et le centre communal d’action sociale (CCAS). L’OPHLM a mis en œuvre, dans le cadre de la prévention des expulsions, une série de protocoles liés à la circulaire Borloo et à la loi de programmation pour la cohésion sociale de janvier 2005. L’Association pour l’insertion par le logement (APIL 92) a pour mission de favoriser l’accès à un logement et de permettre de s’y maintenir, avec un accompagnement social dont la particularité est le bail glissant – une mesure contractuelle consistant à permettre à un ménage en difficulté d’accéder à un logement en tant que sous-locataire, avec l’objectif de devenir locataire en titre au bout de vingt-quatre mois au maximum : chacun des ménages ayant bénéficié, sur Clichy, d’un bail glissant est devenu locataire en titre.


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Conception-rÊalisation : lasouris@wanadoo.fr Photos : Š mairie de Clichy


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