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Ko c t o bure d ’natale e v R e pÊrim ex


Depuis février 2010, date de la parution du n°0, nous n’avons eu de cesse de tenter de faire exister et vivre cette aventure éditoriale en ne cherchant d’autre récompense que celle-ci. Vous avez été quelques uns à nous suivre régulièrement depuis le début, d’autres à prendre le train en marche, d’autres encore a nous quitter en cours de route. KUU a existé grâce à vous, grâce à vous lecteurs abonnés, lecteurs croisés

sur des salons ou au cours d’expositions. Nous avons rencontré bon nombre d’entre vous. La forme très particulière de cette revue, avec son original en quatrième de couverture, ne nous a pas vraiment ouvert les portes des distributeurs et des librairies. Nous avons, avec nos petits moyens et notre grande énergie, tenté de porter à la connaissance du plus grand nombre l’existence de cet OVNI de l’édition presse. Nous avons couvert les frais en quelques sortes, réinvestissant tout dans la réalisation du numéro suivant, y allant parfois de notre poche. KUU n’est pas qu’une revue, c’est avant tout une aventure collective. KUU c’est


des peintures, des dessins, des échanges postaux, des interventions en direct, des conférences, des expositions... KUU c’est de l’humain, de l’engagement, des rencontres, des grands moments de joies, des rires, mais aussi des confrontations, des discussions, parfois des désillusions et des difficultés... Alors aujourd’hui nous avons besoin d’une pause. D’un peu de temps pour digérer ce

moment de flottement et de doute. Nous avons besoin de nous remettre en question, de faire le point, de savoir où aller et comment y aller, de dire nos envies, de réfléchir, d’échanger. Rien n’est donc fini, mais il nous faut trouver de nouvelles énergies. Devant nous l’inconnu... Encore un grand merci à vous tous et à très bientôt. Eric Meyer & Ivan Sigg



Oeuvre collective sur papier ( 40 x 30 cm) rĂŠalisĂŠe par Chelsky + Meyer + Sigg


CrÊation Meyer & Sigg sur un poème de Dominique Hecq

Dominique Hecq

between I and am is a fish out of water thin king of oceanic distances it walks streets unfurling shadows that augur a poem skin encoded with holes heart ciphered with motives

and metaphors meant merely to warn the line as it moves stroke after stroke promising the resurrection of the non-ego as if the sun could take the hook from my mouth


Entre je et suis se tient un poisson en manque d’eau roi sans épaisseur des lointains océaniques il hante les rues en déployant des ombres qui présagent un poème la peau encodée de trous le coeur chiffré de motifs

et de métaphores destinés simplement à prévenir le vers alors qu’il bouge d’un trait à l’autre promettant la résurrection du non-ego comme si le soleil pouvait ôter l’hameçon de ma bouche

Traduction Marilyne Bertoncini


Le plasticien Didier Gosselin m’envoie par la poste une carte du nord de l’Afrique rehaussée au stylo à bille. En suivant le graphisme des zones géographiques et des indications de routes, rivières et frontières il y avait dessiné une chimère installée le long de la mer Méditerranée, entre la Tunisie et le sud du Maroc. La créature au regard inquiétant et sombre semblait flotter à la surface des déserts, tel un oiseau de mauvaise augure. Au dos de la carte un petit mot de Didier m’invitant à prolonger son dessin et à le lui renvoyer en vue d’une prochaine exposition sur le thème du bes-


Chimères

Oeuvres collectives de Gosselin, Meyer et Sigg tiaire chimérique. Utilisant alors les contres-formes de la chimère et tout en continuant à m’inspirer des éléments graphiques de la carte, j’ai introduit dans la scène animaux et profils humains. Difficile, en laissant mes feutres et mes couleurs s’installer sur la carte, de faire abstraction des évènements récents qui ont secoué cette partie du monde et qui continuent toujours à le faire, sans penser aux hommes qui y vivent et qui se sont battus pour leur liberté et le droit à la démocratie.

Merci Eric pour ce retour. Je ne sais pas s’il s’agit là d’une métaphore de l’Algérie et du Maghreb mais moi je trouve ce boomerang très beau. A chacun de l’interpréter librement. J’ai noté une coïncidence : je t’ai envoyé cette amorce plastique à la période de la disparition de Ben Bella, premier président de la révolution algérienne et qui fut ensuite emprisonné. Et tu m’as renvoyé ta réponse au moment où s’éteignait l’ex-président Chadli (de 1979 à 1992), le même qui avait fait libérer Ben Bella. Dans les deux cas c’était fortuit... étrange, non?


Lettre d’Eric Meyer au peintre Lucien Ruimy


Lettre d’Ivan Sigg à un professeur de médecine


Lettre d’Ivan Sigg au poète/éditeurJacques Rancourt


Lettre d’Eric Meyer à un abonné



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