Newsletter - Février 2011

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Actualités du

ÉDITORIAL

Pour un débat sans tabou sur les “organisations islamistes”

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errière toutes les tempêtes arabo-musulmanes qui éclatent aujourd’hui au sud de la Méditerranée, une seule force est tapie, patiente et violente à la fois, organisée pour la prise du pouvoir et la confiscation progressive de toutes les libertés : celle des organisations islamistes, qui y travaillent dans l’ombre depuis près de trois générations. On nous dira avec raison que 99,9% des musulmans ne sont pas “islamistes”, au sens totalitaire et guerrier du terme, comme l’ont prouvé les sympathiques et dynamiques Tunisiens sous le régime de Bourguiba et de Ben Ali, dont l’effondrement chaotique fait bêtement pleurer de joie (chez nous) les puissances qui fabriquent l’opinion. – Mais les un pour mille qui restent sont largement suffisants pour imposer leur loi d’airain aux autres, comme l’ont établi de façon définitive les précédents jacobins, bolcheviques, nazis, maoïstes, iraniens ou talibans ! … Depuis quand les minorités actives et militantes mènent-elles ainsi le monde, pour le meilleur ou pour le pire ? Réponse indiscutable de tous les historiens : depuis la nuit des temps. On nous fera aussi remarquer que de nombreux chrétiens – pour ne rien dire des Israéliens – ont cédé à leur tour depuis vingt ans aux tentations d’une violence militaire ou para-militaire étrangère aux exigences de la justice, contraire aux impératifs de la paix et rigoureusement proscrite par leur religion. – Mais lorsqu’un George Bush ordonne l’invasion insensée de l’Irak, lorsque Tsahal réduit en champ de ruines puis en “camp de concentration à ciel ouvert” la Bande de Gaza, la plus haute autorité chrétienne ne s’est-elle pas immédiatement dressée contre ces crimes d’Etat ? On nous objectera enfin que nombre d’autorités spirituelles de l’Islam (en Europe) prêchent la charité en actes, le dialogue et la coexistence pacifique avec l’Occident. – Mais pouvons-nous vraiment les croire,

lorsque des peuples entiers, chez eux, sont maintenus ou ramenés de force à l’obscurantisme et la violence de la Charia ? Pouvons-nous encore les croire, lorsqu’un enfant de quinze ans se fait exploser au milieu de la plus grande concentration possible de ses frères humains, de façon à provoquer le plus grand nombre possible de victimes innocentes, et qu’il n’a pas manqué d’imams, de mères et de sœurs musulmanes pour l’encourager dans ce suicide et dans ce crime, au nom d’Allah ? C’est un vrai, un grand problème de fond que celui de cette “minorité religieuse” qui méprise la liberté de conscience, abomine la liberté d’expression, terrorise ou assassine les femmes, enfin échappe à tous les critères occidentaux du bien et du mal, de la relation personnelle au divin et de la séparation des pouvoirs… Un problème qui commence sérieusement d’être soulevé, en France, par des penseurs indépendants de toutes catégories, quitte à se faire couvrir d’insultes par les “idiots utiles” qui animent nos plateaux de télévision. Tant mieux. Expliquons-nous franchement. Sans tabous suicidaires. Battons-nous sur nos valeurs. Il est temps d’ouvrir sur ce sujet crucial pour la survie de notre propre culture un grand débat de fond. Pourquoi cette minorité historique déteste-t-elle le monde entier (“mauvais musulmans” inclus) ? Pourquoi nous fabrique-t-elle encore des preneurs d’otages et s’enthousiasme-t-elle pour ses candidats au suicide terroriste ? Ces questions peuvent nous sembler lointaines, tant qu’elles se confinent, sur nos écrans de télévision, au Proche et au Moyen-Orient… Faut-il vraiment attendre qu’elles sévissent en banlieue parisienne pour s’interroger sur les causes, les filiations, les remèdes, entre hommes de bonne volonté, de droite comme de gauche, croyants ou non croyants ? Hugues Kéraly


COTE D’IVOIRE, TUNISIE, EGYPTE

L’expertise contradictoire de notre ami Bernard Lugan “l’Africain” t

Contrairement aux apparences, l’année 2011 a bien commencé en Afrique puisque trois des grands principes mortifères qui lui sont imposés depuis des décennies par les nantis des pays du Nord viennent de voler en éclats.

Trois principes mortifères imposés par les vertueux “décolonisateurs”

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La démocratie reposant sur le système du “One man, one vote” et qui, en Afrique, débouche sur “l’ethnomathématique”, s’est écrasée sur les réalités ethniques ivoiriennes, les résultats des deux tours des élections présidentielles ayant été une simple photographie de la démographie ethnique du pays (…).

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Le diktat démocratique s’est pulvérisé sur l’obstination d’un Laurent Gbagbo qui n’a rien à craindre d’un embargo, la Chine étant prête à lui acheter, outre son pétrole, toutes ses productions de cacao et de café, quitte à les remettre ensuite sur le marché en réalisant de gros bénéfices. Quant à la menace militaire, elle n’a pas fini de faire rire dans les maquis. (…) Tout ceci fait que ce pauvre M. Ouattara, tellement porté par la “communauté internationale” qu’il en a perdu tout crédit, va bientôt apparaître comme un gêneur que tous vont abandonner, à commencer par ses “alliés” baoulé qui regrettent déjà d’avoir lié leur destin à un perdant. (…)

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L’intangibilité des frontières issues de la colonisation est désormais un principe obsolète depuis le référendum du Sud Soudan. Après l’indépendance de l’Erythrée en 1993, celle du Sud Soudan va automatiquement entraîner des revendications sécessionnistes multiples suivies de recompositions frontalières jusque là interdites. Comme elles se feront par les armes, nos hommes politiques devront alors faire preuve de courage afin de ne pas céder au chantage interventionniste nourri des jérémiades émotionnelles de ces ONG

irresponsables qui, depuis des décennies, infantilisent l’Afrique en lui interdisant de redevenir elle-même. (…) Si ces trois exemples étaient contagieux, l’ordre naturel africain pourrait peut-être enfin reprendre le cours d’une longue durée interrompue, d’abord par la colonisation, puis par le diktat démocratique. L’année 2011 va donc être un tournant pour le continent.

Quand les Tunisiens se tirent une balle dans le pied… En France, les tartuffes politiques ont applaudi la chute d’une dictature qu’ils fréquentaient assidûment peu auparavant, à commencer par ceux qui voulaient cacher que le parti du président déchu (RCD) était membre de l’Internationale socialiste. Tous ont oublié qu’en 1987, l’accession au pouvoir du général Ben Ali avait été unanimement saluée comme une avancée démocratique, que sous sa ferme direction, la subversion islamiste avait été jugulée, que la Tunisie était devenue un pays moderne dont la crédibilité permettait un accès au marché financier international. Attirant capitaux et industries, le pays avait à ce point progressé que 80% des Tunisiens étaient devenus propriétaires de leur logement. Ce pôle de stabilité et de tolérance dans un univers musulman souvent chaotique voyait venir à lui des millions de touristes recherchant un exotisme tempéré par une grande modernité. Des milliers de

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patients venaient s’y faire opérer à des coûts inférieurs et pour une même qualité de soins qu’en Europe. Dans ce pays qui consacrait plus de 8% de son PIB à l’éducation, la jeunesse était scolarisée à 100%, le taux d’alphabétisation était de plus de 75%, les femmes étaient libres et ne portaient pas le voile (…). Autant de réussites quasiment uniques dans le monde arabo-musulman. Les Tunisiens étaient donc des privilégiés auxquels ne manquait qu’une liberté politique généralement inexistante dans le monde arabo-musulman. Ils se sont donc offert le luxe d’une révolution en ne voyant pas qu’ils se tiraient une balle dans le pied. Leur euphorie risque d’ailleurs d’être de courte durée car le

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NOS ACTIONS Secours de France défend la vérité sur notre histoire : celle de l’œuvre civilisatrice de la France au XIXe et XXe siècles ; celle de ses combats contre les assauts conjugués du communisme et du terrorisme en Indochine puis en Algérie ; celle aussi des engagements plus récents de nos forces en Afrique ou au Proche-Orient. Cette mission s’accomplit par la diffusion de livres, d’articles, d’émissions de radio ou de télévision, de films ou de reportages.

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L’expertise contradictoire de notre ami Bernard Lugan “l’Africain” u

Suite de la page 2 pays va devoir faire le bilan d’événements ayant provoqué des pertes qui s’élevaient déjà à plus de 2 milliards d’euros à la mi-janvier et qui représentaient alors 4% du PIB. La Tunisie va donc sortir de l’épreuve durablement affaiblie, à l’image du secteur touristique qui recevait annuellement plus de 7 millions de visiteurs et qui est aujourd’hui totalement sinistré. (…) Pour le moment, les Tunisiens ont l’illusion d’être libres. Les plus naïfs croient même que la démocratie va résoudre tous leurs maux, que la corruption va disparaître, que le chômage des jeunes va être résorbé, tandis que les droits de la femme seront sauvegardés… Quand ils constateront qu’ils ont scié la branche sur laquelle ils étaient en définitive relativement confortablement assis, leur réveil sera immanquablement douloureux. Déjà, dans les mosquées, les prêches radicaux ont recommencé et ils visent directement le Code de statut personnel (CSP), ce statut des femmes unique dans le monde musulman. Imposé par Bourguiba en 1956, puis renforcé par Ben Ali en 1993, il fait en effet des femmes tunisiennes les totales égales des hommes. (…)

Deux peuples et trois forces face à face en Egypte Après la Tunisie, l’Egypte s’est donc embrasée. Oubliant le “je ne blâme ni ne loue, je raconte”, cette règle d’or de leur

profession, les journalistes se sont une nouvelle fois faits les porte-voix des manifestants. Se pâmant littéralement devant leurs actions, ils n’eurent pas assez de superlatifs pour décrire le “Peuple” égyptien unanimement dressé contre le “dictateur” Moubarak.

nalistes, ignorant qu’en France, cette intouchable caste constitue un Etat dans l’Etat devant lequel rampent et se prosternent les plus puissants. (…) Ces ignorants n’ont pas vu que la vie politique égyptienne est organisée autour de trois grandes forces.

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La première, celle qui manifeste en demandant le départ du président Moubarak et pour laquelle ils ont les yeux si doux, est, comme en Tunisie, composée de gens qui mangent à leur faim ; il s’agit en quelque sorte de “privilégiés” pouvant s’offrir le luxe de revendiquer la démocratie.

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Tout a basculé dans leur petit univers borné de certitudes et d’approximations quand des partisans de ce dernier sont à leur tour descendus dans la rue ; et en masse. Il y avait donc deux peuples !!! Cette constatation avait de quoi perturber des esprits formatés. Durant un temps l’explication leur fut facile : les contre-manifestants étaient des policiers et des nervis payés ; puis, horreur, ils découvrirent qu’il s’agissait d’habitants venus des “quartiers les plus pauvres”. Ainsi donc, des miséreux osaient venir gâcher la grande célébration démocratique dont ils étaient devenus les portevoix. Plus encore, ces gueux osaient, crime des crimes, s’en prendre aux jour-

La seconde est celle des Frères musulmans ; pourchassée depuis des décennies et aujourd’hui abritée derrière les idiots utiles, cette organisation tente de se réintroduire dans l’échiquier politique pour imposer sa loi.

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La troisième force dont aucun “envoyé spécial” n’a jamais entendu parler est celle qui vit dans les quartiers défavorisés, loin donc de l’hôtel Hilton, ce spartiate quartier général des journalistes “baroudeurs”, ou dans les misérables villages de la vallée du Nil, loin des yeux des touristes. C’est celle des fellahs besogneux, de ce petit peuple nassérien au patriotisme à fleur de peau qui exècre à la fois la bourgeoisie cosmopolite lorgnant du côté de Washington et les barbus qui voudraient ramener l’Egypte au X° siècle. (…) © Bernard Lugan, janvier 2011 Pour en savoir plus : http://www.bernard-lugan.com/

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ette septième lettre électronique du Secours de France s’inscrit dans une opération de modernisation et de développement de tous nos supports de communication.

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Secours de France contri-

bue à rétablir la Justice envers les “oubliés”: ceux qui, aujourd’hui encore, souffrent directement des conséquences du drame algérien – les vieux soldats, les Harkis, leurs enfants et petits enfants –, sans oublier nombre de nos compatriotes victimes de leur attachement aux valeurs françaises et ignorés de la solidarité nationale.

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COUP DE GUEULE

Au sud de la Méditerranée… rien de nouveau ! t

Boualem Sansal, né en 1949 à Alger, et Grand Prix de la Francophonie 2008, fait partie des meilleurs écrivains de langue française. Il dénonce ici avec force le silence de l’intelligentsia et des autorités politiques françaises sur les crimes commis chaque jour au sud de la Méditerranée, depuis près de cinquante ans, par les héritiers directs du FLN algérien.

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eprenons les faits. Que se passet-il au sud de la Méditerranée ? se demande-t-on depuis deux mois. Mais rien, bon sang, rien de nouveau, rien qui ne soit normal, qui ne soit su du monde entier depuis le commencement – c’était attendu comme un rendez-vous garanti. Tous ces morts dans la paisible Tunisie et la remuante Algérie, nous savions qu’ils allaient mourir, comme on le sait pour les condamnés à mort, on connaît le rituel, l’heure, l’endroit, et le jour J annoncé la veille de l’exécution. Si l’on s’était rappelé cela, nous n’aurions pas perdu tout ce temps, nous aurions sauvé ces pauvres gens, nous aurions agi, levé des commissions d’enquête, allumé les projecteurs, envoyé des ultimatums, nous aurions été à la hauteur, nous serions des Justes. Et les dénommés Bouteflika et Ben Ali, alias Boutef le rusé et Ali le dégourdi, seraient en prison depuis belle lurette, cinquante ans pour le premier et vingt-trois pour le second, condamnés pour association de malfaiteurs en vue de com-

où grouillent caïds, imams, faux repentis, harragas, dealers en tout genre, dans un décor de ruine générale ? S’il faut parler, parlons vrai et appelons les choses par leur nom : au sud de la Méditerranée, il se passe des crimes, et depuis longtemps. Des crimes humains, culturels, écologiques. Agissez maintenant, pétitionnez, déposez plainte, je vous ai tout dit, j’ajoute que d’autres crimes sont en route. Dites-le à M. Sarkozy : qu’il lâche le Boutef comme il a dû lâcher le Ben Ali, sinon la colère de Tunis et d’Alger le poursuivra jusqu’à la fin des temps.

mettre des hold-up et des crimes. (…) Pour être complet, on a évoqué le désordre mondial, les dégâts de la realpolitik, les Chinois qui pillent l’Afrique, les frustrations, les humiliations, les séquelles du colonialisme, la main de l’étranger, les complicités occidentales et celle de la France en premier, dont le pouvoir en Afrique serait immense, nous dit-on, bien plus grand qu’il ne le fut durant la colonisation, grâce aux régimes actuels, des soustraitants autrement plus féroces que l’administration coloniale de papa. Certains sont allés au plus bas de l’explication, ils ont parlé de choses atrocement prosaïques : le prix du pain et du sucre, les petites pénuries d’eau, d’huile, de lait, de médicaments, le manque de logements, la prolifération des bidonvilles, le tapage des mosquées, et que sais-je, la saleté des rues, l’ennui des jours, la grisaille des murs, la pâleur des salaires. La liste est longue. Ne dirait-on pas que ces gens parlent plutôt de leurs banlieues parisienne ou grenobloise

(Source : Le Point, 20 janvier 2011)

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de France apporte une aide matérielle concrète à plusieurs communautés chrétiennes du Proche et du Moyen-Orient qui luttent pour leur survie dans un environnement de plus en plus hostile, notamment en Egypte, en Irak et en Palestine.

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u Pour la justice et la charité envers les “oubliés de l’histoire”… u Pour le devoir de vérité sur l’histoire de notre pays… u Pour l’avenir des valeurs chrétiennes et françaises

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