Bulletin automne 2010

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BULLETIN D’AUTOMNE 2010

MESSAGE d’HÉLIE DE SAINT MARC AU Secours de France

Garder la force de l’Espérance… t

Le 10 juin 2010, Secours de France a remis à Hélie de Saint Marc le prix Clara Lanzi. On lira ci-dessous, en place éditoriale de ce nouveau bulletin, le très beau message qu’il nous a adressé à cette occasion.

M

erci du fond du cœur à Secours de France de m’avoir attribué ce prix, c’est un honneur pour moi. J’en ressens une grande fierté. Secours de France personnifie le courage, le courage de la tête, celui du cœur, ce courage de l’impossible… Il habitait tous ceux que Clara Lanzi avait rassemblés autour d’elle, pour lutter contre l’iniquité et l’arbitraire qui régnaient en maîtres, à une certaine époque ! Ce combat n’est jamais terminé. Pour défendre les valeurs qui nous habitent, il faut se battre ! C’est l’honneur du Secours de France d’y participer encore et toujours ; je souhaite, pour ma part, qu’il s’y applique encore davantage. La vie est à monter et non pas à descendre ! Nous avons à entretenir cette lumière qui transperce la brume, devant laquelle s’évanouit la terreur de la mort … Ce prix, je veux l’offrir à tous ceux qui, dans le passé, ont partagé nos combats, résistants de la première heure, déportés squelettiques, combattants désespérés d’Indochine, ou héros trahis d’Algérie … En particulier, je veux l’offrir aux plus modestes d’entre eux, à tous ceux qui sont tombés au combat, pour quelque chose qui les dépassait, aux plus humbles, dont on a du mal aujourd’hui à retrouver le nom et dont les traits s’embrouillent dans nos mémoires fatiguées. C’est à eux tous que je pense ce soir, à leur courage oublié, à leur mémoire bafouée et parfois diffamée, à ceux qui ont accepté la mort en faisant trois pas en avant, plutôt que de vivre un siècle, en faisant un seul pas en arrière. Je leur offre cet honneur qui m’est fait, pour ne pas être de ceux qui se taisent, pour laisser au moins un souvenir de

l’Injustice et de la Violence qui leur ont été faites, peut-être pour dire simplement ce que l’on apprend au milieu des tragédies ; qu’il y a dans l’Homme, plus de choses à admirer que de choses à mépriser. C’est pourquoi, mes Amis, il nous faut garder, au plus profond de nous-mêmes, l’Espérance ! Elle paraît tel un mirage inaccessible, quand le soir tombe, quand les ombres s’allongent. Le monde s’estil fait vieux ? Serions-nous un monde mort ? L’espoir des hommes, c’est leur raison de vivre, ou de mourir ! Bernanos disait : “Qui n’a pas vu la route de l’Aube entre ses deux rangées d’arbres, toute fraîche, toute vivante, ne sait pas ce que c’est que l’Espérance. Elle est un risque à courir. C’est même le risque des risques ! Elle n’est pas une complaisance envers soi-même. Elle est la plus grande et la plus difficile victoire qu’un homme puisse remporter sur soimême.” Tout homme sait qu’il ne vaut pas très cher, dans certaines circonstances extrêmes, mais au-delà, il lui reste l’Espérance, celle de Péguy : “L’Espérance, dit Dieu, voilà ce qui m’étonne !” Cette force intérieure ne doit jamais nous quitter, même au comble de l’épreuve. Une flamme fragile, minuscule, chancelante, mais si bouleversante dans la nuit humaine ! Gardons l’Espérance ; s’il n’y a pas de chemin, il faut marcher ; c’est en marchant que se fait le chemin ! Amis de Secours de France, merci d’être là. Merci de votre volonté de garder cette force, Adieu. Qu’Il vous garde ! Hélie de Saint Marc


Assemblée Générale du Secours de France

Le Prix Clara Lanzi à Hélie de Saint Marc t

A l’issue de l’Assemblée Générale du Secours de France, qui s’est tenue le 10 juin dernier, son Président, Jean-Marie Schmitz, devait remettre, devant un vaste et chaleureux public d’adhérents et de sympathisants, le Prix Clara LANZI à Hélie de Saint Marc (voir en première page). Ce dernier, retenu à Lyon en raison de son état de santé, avait désigné l’un de ses anciens officiers du 1er REP, Patrick Hays, pour recevoir le prix en son nom.

D

ans son allocution, Jeande mon pays, j’avais demandé un Marie Schmitz devait préengagement au péril de leur vie, ciser que ce prix n’était pas nous les avons abandonnés en destiné seulement à couronner une deux heures. Nous avons pris la œuvre littéraire, mais à honorer fuite comme des malfrats ; ils ont “un homme qui a mis en accord été assassinés à cause de nous. ses actes et ses convictions les plus Sachez-le, c’était un crime…” profondes, qui a accepté de payer Le crime fut plus grand encore le prix – si lourd – de la fidélité : quand il s’est agi de l’Algérie, un homme qui est l’incarnation de morceau de France, où la guerre ce que peuvent la générosité et le était militairement gagnée et à qui courage quand ces vertus se conjumai 58 avait donné un sens. guent chez une même personne”. “J’ai vraiment pleuré, je n’ai Il évoquait, au travers des lignes pas honte de le dire, en voyant extraites notamment du dernier ces hommes (1) déferler sur la De gauche à droite : Jean-Marie Schmitz, président ouvrage d’Hélie de Saint Marc, place (…), à l’endroit même où du Secours de France, Patrick Hays – ancien officier du 1 REP L’Aventure et l’Espérance, les raiquelques mois auparavant, l’armissionné par Saint Marc pour recevoir son prix – et le génral Bruno Dary, gouverneur militaire de la Place de Paris. sons qui avaient empêché celui-ci mée avait été obligée d’intervenir de basculer, lors de son internepour éviter les ratonnades.” mots ont remplacé les fusils…” ment à Tulle, “dans une délectation traGrâce à vous, ajoute Jean-Marie Schgique et un puits d’amertume” : l’évi- Il rappelle son engagement au Viet- mitz, les jeunes générations sauront quel dence du dernier combat à livrer, celui nam : “Nous n’avons pas hésité à je- idéal de fraternité, de justice sociale et ter notre peau dans la balance pour d’œuvre civilisatrice recouvrait le comdu témoignage. “Les témoins sont le sel d’un pays ... que le Vietnam échappe aux camps de bat pour l’Algérie française. Elles sauC’est la dernière responsabilité qui rééducation, à la pensée automatique, ront pourquoi l’élite de l’armée française nous incombe : éviter que nos enfants à la censure, aux mausolées sinistres et a un jour décidé de dire non à la trahison, aient un jour les dents gâtées par les aux mots d’ordre crachés par les hauts au parjure, à l’abandon … raisins verts de l’oubli. Ecrire et ra- parleurs.” “J’ai accepté de tout perdre et j’ai tout conter, inlassablement, non pour juger Cette “guerre orpheline” n’était pas la perdu. L’honneur est un acte de pauvre.” “sale guerre”, dénoncée par les commumais pour expliquer.” (1) Il s’agissait des milliers d’hommes Et Hélie de Saint Marc ajoute : “Le sol- nistes : “Je n’avais pas connu le lami- et de femmes descendus de la Kasbah dat de ma jeunesse n’est pas mort. Les noir de la déportation pour protéger les pour rejoindre le forum. profits de la Banque d’Indochine”… er

Sachez-le, c’était un crime Puis ce sera la première et terrible expérience de l’abandon des populations, après l’évacuation du Poste de Talung : “Des centaines d’hommes et de femmes (…) à qui, au nom

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BULLETIN


Raisons de souffrir, raisons d’espérer A travers les réflexions d’Hélie de Saint Marc, on sait, souligne J.-M. Schmitz, ce qui est détestable : “la lâcheté, la bonne conscience que l’on polit en dénonçant les infamies des autres… la soif de paraître (…) passion terrible qui détruit l’humanité dans l’homme. Elle est insatiable, (…) et le mensonge, poison mortel.” On sait aussi ce que sont les raisons de vivre : raisons de souffrir souvent, “mais toujours raisons d’espérer”. On sait qu’il faut tenir “le courage en haute estime car il semble contenir toutes les autres vertus, …être l’autre nom de la Foi.” : “Je ne te demande ni ton nom, ni ta religion, ni ton origine,

mais seulement quel est ton courage.” “La vocation des armes est indissociable de la fraternité…” Et de rappeler “qu’une armée n’est pas un corps mécanique composée d’exécutants des ordres quels qu’ils soient.

C’est un corps vivant. La responsabilité et l’obéissance doivent s’accompagner d’une conscience élevée, toujours en éveil. Irréductible.” Après avoir dit sa conviction qu’un jour, une promotion de Saint-Cyriens porterait avec fierté le nom d’Hélie de Saint-Marc, Jean-Marie Schmitz évoque, pour conclure cette émouvante cérémonie, Saint Louis des Français, à Rome, et la plaque dédiée à M. Brouillet, grand Ambassadeur de France auprès du Saint Siège. Une ligne y est gravée qui aurait pu être écrite pour Hélie de Saint Marc : “La ferveur de sa Foi n’eut d’égale que son exigence au service de la France.”

FRÈRES D’armes

Des collégiens du 93 à la “Journée Nationale du Tirailleur”

L

e 12 juin 2010 (70ème anment d’Artillerie de Marine, niversaire des combats une centaine de Drapeaux de Mai-Juin 1940), deux d’Anciens combattants, dix cérémonies militaires réuSaint-Cyriens en grand uninies sous la dénomination forme dont cinq étrangers de Journée Nationale du d’Afrique francophone. Tirailleur se sont déroulées La cérémonie à la nécrosuccessivement au Bois pole de Cambronne-lesd’Eraine (commune de CresRibécourt fut honorée de sonsacq, près de Clermont la présence et de l’interdans l’Oise) et à la nécrovention du Général Elrick pole de Cambronne-lesIrastorza, chef d’état-major Ribécourt (à l’Est de Comde l’Armée de Terre et de piègne). Il s’agissait d’abord divers élus locaux. de rappeler sur place le saDeux collèges de l’Oise, Les écoliers et collégiens de l’Association “Laissez-les servir” (93), crifice de huit officiers de la les enfants des écoles de avec leur encadrement militaire au garde-à-vous pendant la Marseillaise : Coloniale fusillés par les solCressonsacq et l’Associaune initiative exceptionnelle pour l’avenir des valeurs que nous défendons. dats de la 7° Panzer (Gröss tion “Laissez-les servir” de Deutschland) pour avoir protesté contre le massacre prévisible la Seine-Saint-Denis ont été impliqués de leurs tirailleurs africains. Et ensuite de rendre hommage à la dans les deux cérémonies : chant de bravoure des combattants de 1940, dont 336 “Coloniaux” inhula Marseillaise, lecture de poèmes, més à la nécropole (qui a recueilli les dépouilles de 2035 comdépôts de gerbes accompagnés par battants de 1940). les Saint-Cyriens; ils étaient égaleLa Fédération Nationale des Anciens ment invités au déjeuner offert par les d’Outre-Mer (Troupes de Marine) en était partenaires de la FNAOM ci-dessus l’organisateur en partenariat avec la Commentionnés. mune de Cressonsacq, Picardie Mémoire, Un salut amical et respectueux aux les élus locaux, et Secours de France qui Généraux Pierre Lang, Président de a promu le concept Frères d’Armes dés la FNAOM, et Armel Le Port Direc2007... Le temps pluvieux, les chemins teur Général, tous nos compliments boueux, furent bravés avec détermination pour la planification et la réalisation au Bois d’Eraine par un ensemble comprede cette journée, conclue à l’Arc de nant les Drapeaux et Sections du 2° RégiTriomphe par un dépôt de gerbe et le ment d’Infanterie de Marine, et du 1° Régiravivage de la Flamme. M.C.

D’AUTOMNE 2010

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SUR LES ÉCRANS

La Blessure, Mémoire Harkie, Hors-la-loi

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commentaires nous sont apparus nonconformes à la vérité historique. En revanche, Secours de France a décidé d’apporter son concours à un nouveau projet, sur le même thème (Mémoire Harkie), avec l’E.C.P.A.D. (Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense), projet actuellement en cours de réalisation. Quant au film Hors-la-loi qui a provoqué un scandale au Festival de Cannes et qui vient de sortir en salles, il fera l’objet d’une étude critique dans notre prochain bulletin. R.S.

LE MOT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

Mobilisons-nous sur le net ! Adresses courriel Secours

France met désormais sur

de

Internet une Lettre d’actualités, très largement destinée à tous les donateurs et sympathisants dont nous connaissons l’adresse courriel. Pour permettre d’élargir cette diffusion, nous invitons nos lecteurs qui ne l’ont pas encore fait, à nous communiquer (en utilisant le formulaire joint) leur propre adresse électronique et, le cas échéant, celles des sympathisants qu’ils pourraient nous recommander. D’avance, merci. A ct ua lit és du

ÉDITORIAL

14-Juillet : l’h

onneur revien

t?

“Donner sa vie pour plus gra nd

des valeurs chrétiennes

honorer. Un homme

2010

que soi…”

quel idéal vous

faisait accepter françaises que qui a mis en de risquer nous défendo accord ses en particulier votre vie et votre actes et ses par le soutien ns, liberté. convictions communautés aux les plus profonde qui s, Le poids de un environnement survivent dans accepté de payer qui a islamique hosle prix tile ainsi qu’aux parole donnéla – si lourd – de initiatives tendant e la fidélité, à enseigner l’Evangile et un homme qui L’Histoire est la France est une incarnati à des jeunes de on de ce que par les vainqueu écrite peuvent la générosi de toute origine. toute condition et il arrive rs : mais té et le courage ces vertus se quand percevoi aussi que les vaincus sachent conjuguent chez Par son aide faire r, y compris à leurs immédiate, directe, une même personne. adversaires, que la générosité, sonnalisée, libre perl’honneu de toute contrain Mon Comman publique ou n’étaient pas nécessai r, l’idéal de justice dant, te administrative, Maison de détention à votre sortie de la rement du côté SecourS de France place la vérité où les criminelle de Tulle renouvelle, à officielle… vous avez été l’égard des où plus démunis enfermé pendant Et ce témoigna , le ge vous l’avez de longues années, vous dites: tin, fondement geste de Saint-Marporté avec une force de convictio “Il s’en est fallu du lien social rien pour que n et image immortelle de d’un exceptio nnelle, qui je bascule dans tient à votre personna notre pays. une tion tragique et lité, aux épreuves Si vous partage un puits d’amertu délecta- vous avez vécues que z ces convicti et à la façon dont me.” Mais heureusement faîtes suivre ons, avez fait face. pour vous y cette n’en fut rien. Une vous et pour nous, il ter dans le cercle première NewsletVous avez su évidence vous de vos amis est soudain toucher nombre apparue, celle ! sonnes que de combat à mener,

vous aviez un un dernier devoir dernier à remplir,

BILAN (au 28/02/2010) Actif

en Euros

Immobilisations

1 509 €

Valeurs d’exploitations

1 756 €

Placements et liquidités

Total actif

432 436 €

435 701 €

Passif Réserves

298 959 €

Provision pour risques et charges

122 449 €

perqui, a priori, vues, par la vérité ne partageaient pas vos de vos propos, par la noblesse de votre comportement et de

Site Internet Nous rappelons également que notre site www.secoursdefrance.com, régulièrement mis à jour, reste à votre disposition pour vous tenir au courant de nos sujets d’actualité et recueillir vos réactions.

26 579 € - 12 286 €

Total passif

C

et

(du 1er mars 2009 au 28 février 2010)

Résultat

Actualités du

I

Extrait du rapport financier de l’exercice 2009-2010

Dettes d’exploitation

le poliannée. Chez cours chaque le”, améliore son en banlieue “diffici s sur de sa voiture soupe la devise gravée cier qui sort popotier des de Lourdes, le qui sale brancardier e, les parents et la Légion Saint-Eustach les drapeaux médailles de ir leur enfant… populaires de au revers des es pour souten plus cours dans vacanc çaise, comme des n’ont qui crifient ô combien plus Deux mots militaire d’Honneur… oup aussi, mais que le défilé Il y en a beauc nt, le journaliste médias, bien insdes un e dirigea le phe, le langag llet en réveille e poliale du 14-Jui rare, chez le philoso chez l’homm eux Français. de la fête nation ses erreurs ou le cœur de nombr qui reconnaît ements au service trop tant l’écho dans passer ses engag s’embrument tique qui fait contraintes média rs de la patrie n, un avant les Si les contou de la mondialisatio du bien comm les tempêtes tire ion… souvent sous que l’honneur de sa réélect à faire tiquesQui ennent encore som est ce qui pousse et aussi le e -nou mes PRIX CLARA beaucoup compr en somm d’entre nous, eur rs l’on s LANZI 2010 ? L’honn que meilleu s, parce ssu des tragédie en lui. vers le haut les mieux que d’autre lors plus et que chacun porte nous l’indépendance s vécues, de dépas qui de valeurs meilleur de ce de de l’Algérie, par héritier populat française, avant ions europée se sait – etlesque l’on l’aristocratie du nnes, ur berbères et – -dire débite arabes L’honneur de payait le prix c’est-à restées fidèles davant sent age de decomme par les esprit de caste, me à la France, civiles contre soldats se dévoyer en ue à soi-mê qui ont choisi s’attrib de respecte du prochain. les populations is re r à viovis-à-v leur défend rs, droits égard la parole donnée, sang pour t les grenie queSde ecourS voirs es qui pillaien France du “chacunLe 10 juin dernier, à Des poursuit son œuvre, dans oidela religion l’occasion du les hordes barbar assassinaient les enfants. le triple service de France rendez-vous C’estdepourqu vérité, de la el et de s et la , son Préside annuel du SecourS la charité et sme univers nt Jean-Marie t Attila (451) à de l’avenir laient les femme du relativi au Commandant valeurs Schmitz a remis soi”, patriotiq pour uniques qui défiren a pas le comues et chrétien des Denoix de Saint le Prix Clara Lanzi nes. porté pendan e Champs Catala Marc. Homma n’arrêt u Véritéentrism t plus de vingt ge à un homme sur notre Histoire l’égoc Bien Phu qui milians aux premièr qui s’est les plus dramati des conflits cuvette de Dien t de l’honneur es lignes des sif l’ad’Indochine et , celles ques de l’honne permis rendez, le vrai ressor d’Algéur français – rie, mais aussi à la prison de du camp de Buchen vous munisme (1954) Tulle – et qui de- des engagements issu : a gardé la force plus récents ment chassé wald pour directe parler de l’Armée français d’une convict encore d’idéal de taire en est en Afrique ion étonnante et d’espérance vie en gage e long-ou au puis aux nouvelles Proche-Orient. parole, mis ma Cette œuvre générations. du s’accom “J’ai donné ma plit par la diftemps fusion de livres, ’est à l’occasio je la tiens !” d’articles, d’émisn de cette promesse, vocab élevé qui reste sions deulaire la parution, le radio ou de plus le télévision, de mois au risque celui d’être un – à ou de dernier, de son certes films al reportag nation témoin de Mais l’honneur es. ouvrage n militaire n’est ce que vous vocatio L’Aventu u la Charité de de re parole aviez vécu et l’Espéra défautenvers les oubliés indissociable s. Fidélité à la pour votre Patrie que nous remetton nce aujourd’hui qui, et pour ole des soldat l’inexis- recteme s ce ir encore, souffrent dipouvo ceux dont elle prix au Comman pas le monop iels de son nt des conséqu vous avait dant Héles enjeux essent ences du dans que le drame chargé d’assure lie Denoix de terdire algérien donnée sur r la sécue n’est autre Saint Marc. : les vieux soldats, les harkis, cœurs rité et la liberté. Mais ce n’est eur d’un homm leurs enfants Il le falpas un les tence, l’honn dignité. et petits enfants, lait pour que que nous avons livre sans de sa propre les jeunes is.oublier denos frança sentiment vécu compatriotes K. tous ceux de générations sachent distinguer, même voulu n amoureux H. victimes de leur pour s’il est attachem eur chez l’artisa qui et pour passionnant… qui revoit etet ignorésent aux valeurs françaises quoi vous Il y a de l’honn c’est un gnant l’ensei avez de homme la solidarité national souffert, un peu e”. Chez que nous avons ause. “la belle ouvrag u Avenir si par qui, voulu

” : c’est “Honneur et Patrie vaisseaux de l’Armée franles

t

otre camarade Philippe BIZOT, administrateur et trésorier du Secours de France, vient de nous quitter. Il avait continué d’assurer ces missions jusqu’au bout. Diplômé d’HEC, sa carrière de directeur administratif et financier se déroulera majoritairement à l’international. Retraite venue, il met ses talents à la disposition de la Conférence des Evêques, puis du Secours de France qu’il rejoint en 2001. Officier de parachutistes pendant la guerre d’Algérie, il avait servi au 3ème RPIMA sous les ordres du Colonel Trinquier. Mieux qu’un éloge classique, les quelques lignes ci-après que nous a adressées un de ses vieux camarades para, Gilles Queyrat, illustrent la personnalité toute de finesse et de modestie de notre ami Philippe : “Mon premier souvenir de Philippe Bizot date d’une fête mémorable concluant notre stage d’officier parachutiste à la BETAP en 1958. Il n’était pas le meneur de cette fête mais il la catalysait par son sourire plein d’ironie et ses remarques jamais comiques mais toujours drôles. “Nous avions choisi les parachutistes d’outre-mer et nous retrouvâmes à Mont de Marsan. Depuis cette époque, notre amitié ne connut aucune faille, tout au plus des mi-temps dues à la construction de notre vie familiale et professionnelle. Philippe, brillant HEC, mena les siennes avec amour pour les siens et brio pour les sociétés qui apprécièrent chez lui ses capacités financières et ce sens du respect des hommes que l’armée a su nous donner. Jamais, disions-nous, nous n’avons connu de plus belles responsabilités que celles de commander des hommes au combat. “J’ai su par ses amis du 3ème RPIMA qu’il avait été un officier apprécié de ses subordonnés et de ses chefs en toutes occasions. Cela ne pouvait m’étonner car il menait déjà sa vie comme un coureur de fond qu’il était, sûr et tenace. Il ne se prenait jamais au sérieux mais maniait l’ironie avec un sens inné de l’analyse des faits et des hommes.” Adieu Philippe.

N° 1 u Juin

N

t

Philippe Bizot

0 N°2 u Juil let 201

IN MEMORIAM

e film La Blessure, sur le drame des Harkis, est diffusé le 20 septembre 2010, sur FR3. Dans notre dernier bulletin, nous vous faisions état de nos réserves vis-à-vis de ce document. Bien qu’initialement associés à cette production et ayant obtenu de substantielles modifications en cours de tournage, nous avons décidé, in fine, de nous retirer complètement de l’opération. En effet, malgré des témoignages poignants sur cette tragédie, l’esprit qui sous-tend cette réalisation et certains

435 701 €

COMPTE DE RESULTAT Produits

175 021 €

Frais de collecte des fonds Produits nets

14 178 € 160 843 €

Frais de fonctionnement Actions

31 976 € 141 153 €

Provisions

0€

Résultat de l’exercice

- 12 286 €

Les actions sont classées en 3 familles de bénéficiaires : Vérité sur nos combats

76 713 €

Charité pour les oubliés de notre temps

26 204 €

Avenir des valeurs chrétiennes et françaises

38 236 €

Total actions

141 153 €

BULLETIN


DEVOIR DE MEMOIRE

L’Armée honore un grand Harki t

Nous reproduisons ci-dessous, et avec l’aimable autorisation du journal et de l’auteur, cet article paru dans Valeurs Actuelles du 17 juin 2010, sous la plume de notre ami Frédéric Pons.

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’armée de terre donne ce 18 juin, le nom de « Lieutenant Youssef ben Brahim » (1927-1968) à la nouvelle promotion d’officiers formés à l’Ecole d’Application de l’Infanterie (EAI) de Montpellier, “la Mecque des fantassins”. Ancien du FLN, Ben Brahim fut l’un des plus redoutables combattants algériens au service de la France. Ce parrainage prend un relief particulier dans le contexte tendu entre Paris et Alger, alors que la lecture caricaturale des “événements” d’Algérie du film Hors-la-loi a fait scandale au Festival de Cannes. Ce choix fort s’explique par la promesse de la reconnaissance nationale faite aux harkis (par Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy) et par la mobilisation de plusieurs généraux : Hervé Charpentier, alors patron de l’EAI (il prendra cet été le commandement des forces terrestres à Lille), et Elrick Irastorza, chef d’état-major de l’armée de terre. Le capitaine Gilbert Sandmayer a joué lui aussi un rôle majeur. Pied-noir engagé à 16 ans et 9 mois dans une harka où il passa trois ans, deux fois cité (Liban, guerre du Golfe), chevalier de la Légion d’honneur et du Mérite national, cet infatigable défenseur de la cause des Français musulmans se réjouit : “Depuis la fin de la guerre d’Algérie, c’est la première fois que les harkis sont honorés militairement.”

“En pointe toujours”… Youssef ben Brahim fut de ces Algériens qui crurent passionnément en une Algérie nouvelle, offrant les mêmes droits à tous. Né à Saïda en 1927, ce fils de marchand s’engage dans la rébellion dès 1954. Il convoie des armes, des munitions et des fonds au profit des premiers maquis de fellaghas. Il découvre aussi la vénalité des chefs du FLN, la brutalité de leur politique terroriste. Ses idéaux sont trahis. Il ne cache pas sa déception. On le dénonce. L’armée l’arrête. Son destin bascule avec le lieutenant Georges Grillot. Bigeard lui a demandé

D’AUTOMNE 2010

militaire le 1er septembre 1960. Blessé grièvement le 24 janvier 1961 d’un coup de hache, ce père de huit enfants, titulaire de dix titres de guerre, est fait chevalier de la Légion d’honneur sur son lit d’hôpital. Mars 1962 : les accords d’Evian mettent fin à l’Algérie Française. Nommé lieutenant à titre fictif, Ben Brahim embarque pour la métropole. Avec quelques harkis qui ont échappé au massacre, il rejoint Sireuil (Dordogne) pour mettre en valeur un domaine agricole acheté par André Wormser, ami du commando Georges. Le FLN tentera à trois reprises de l’assassiner. Ben Brahim survivra, en éliminant neuf de ses agresseurs … Le lieutenant Youssef Ben Brahim, titulaire de dix titres de guerre, chevalier de la Légion d’Honneur.

de former à la contre-insurrection des combattants musulmans, soudés par les mêmes convictions. Ben Brahim y croit. La devise du “commando Georges” lui plaît : Chasser la misère. Engagé en janvier 1959, il est nommé sergent, sous les ordres de Grillot et de Bénésis de Rotrou, auteur d’un livre remarquable sur cette unité antiguérilla qui comptera plus de 200 combattants, tous volontaires. Aux dires de Bigeard, ce commando Georges sera “un outil terrible qui donnera le frisson à l’ennemi et se fera un nom dans toute l’Algérie”. Intelligent et charismatique, “en pointe toujours”, Ben Brahim contribue à détruire le FLN dans le secteur de Saïda grâce à son expérience du terrain, sa connaissance des rebelles et de la population. Entre janvier 1959 et janvier 1961, il combat, rallie des rebelles, glane les récompenses. Nommé aspirant puis sous-lieutenant, il devient l’adjoint de Grillot.

En France, le FLN tente trois fois de l’assassiner Le 28 septembre 1959, ce “chef sensationnel” (Bigeard) est cité une première fois à l’ordre de l’Armée, décoré par le général De Gaulle. Il obtient la médaille

Une fidélité sans faille Son refus de la facilité, sa fraternité quotidienne, cet engagement et cette fidélité sans faille à la France, quelles que soient l’origine ou la confession, sont ces valeurs que l’armée de terre transmet à ses officiers. Et, sans doute aussi au-delà, à tous les jeunes en manque de repères ou d’identité. F.P.

Pour en savoir plus :

Commando “Georges” et l’Algérie d’après par Armand Bénésis de Rotrou Prix “Armée & Défense” 2009 Éditions Dualpha, BP 58, 77522 Coulommiers cedex, Tel. 01 42 17 00 48

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HUMEUR PATRIOTIQUE

Notes de LECTURE

Après le “Mondial”

Ma vie pour la France Marcel Bigeard

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Les clameurs se sont tues. On a rangé les “vouvouzelas”. Le reliquat des cartons jaunes et rouges, après la course à l’échalote finale, est soigneusement rangé. Chacun est rentré chez soi. Non pas dans le pays dont il a défendu les couleurs, mais dans le club qui le paie !

Les valeureux joueurs de “l’Equipe de France” boycottant l’entraînement en Afrique du Sud, le 21 juin dernier.

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our les 22 joueurs de l’équipe dite de France, ils sont au moins 12 à rejoindre Arsenal, Barcelone, Manchester, Séville, Chelsea ou Munich où les attend la paie du mois…Et quelle paie ! Plusieurs millions d’euros… Hélas, sans la prime que leur aurait valu un quelconque succès au Mondial.

Comment s’étonner ? Mercenaires ? Même pas. Trop d’honneur. Le mercenaire met sa peau en jeu. Le joueur de foot, une heure et demie de course et quelques horions. Comment s’étonner du manque de mordant de cette équipe gorgée d’argent, dont les préoccupations, immédiates ou à terme, sont celles de milliardaires ?… Comment s’étonner de la phrase de Raymond Domenech rappelant que s’il avait exclu de l’équipe les joueurs qui ne chantaient pas “La Marseillaise”, la dite équipe n’aurait compté que quatre joueurs !… Comment s’étonner de ces conflits internes chez ces ploutocrates français du ballon rond, dont trois se sont faits musulmans et dont le tempérament délibérément contestataire – souvent sur ordre – allant, jusqu’à la grève sur le tas, n’est un secret pour personne ? A quoi ou à qui faisait allusion, a contrario, ce titre du journal L’Equipe, présentant la formation allemande, blonds, bruns, cheveux courts, au lendemain du quatre/zéro, face à l’Argentine “Cà, c’est une équipe !” Alors, de rappeler les mânes des Kopa, Vignal, Jonquet, Fontaine, Ben Barek, des années 50, celles des Platini, Giresse, Rocheteau, mais aussi des Tresor et Tigana,

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des années 1980 et même celle de la coupe de 1998, l’équipe des “blacksblancs-beurs” et où l’on ne comptait pas (encore) de proxénètes. Moins une question de couleur de peau que d’état d’esprit et de mentalité… Depuis, la mondialisation a fait son chemin, sur le terrain, dans les cœurs et dans les portefeuilles et la morale du sport, le dépassement de soi pour quelque chose de plus que la prime ou le chèque, tourne à l’aimable ringardise… La triche et la violence qui caractérisent notre société médiatisée se sont installées dans les stades où l’argent est roi.

L’esprit de Barcelone et de Budapest Alors que faire ? Le goulag, pour les vaincus, à la manière soviétique ? Le Vae victis à la romaine ?… Solutions, bien entendu, excessives pour notre temps. Il y a peut-être d’autres axes de réflexion : du côté, par exemple, des recettes qui ont contribué à faire tomber une pluie de médailles sur les athlètes bleus ex juniors, à Barcelone et à Budapest. On pourrait se contenter d’imposer une règle simple : les équipes nationales jouant en compétitions internationales ne seraient composées que de non ou de semi-professionnels, issus des clubs nationaux ou locaux. Le combat sportif y gagnerait en clarté, en honnêteté et en intensité car l’Equipe de France serait l’équipe de la France, construite, comme autrefois, à partir des meilleurs joueurs parmi les meilleurs des clubs du pays réel. Et cela n’interdirait pas, comme dans bien d’autres disciplines sportives, la mise en œuvre de “spectacles de professionnels” où le profit serait le moteur de l’engagement. Bon, nous direz-vous, cela ne marchera jamais. Mais il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre…. N’est-ce- pas ? P.B.

C

e n’est sans doute pas du Chateaubriand que ces “Mémoires d’outre-tombe” du général Bigeard, mais il lui fallait réussir sa mort, comme il avait risqué sa vie. C’est fait. Pas de polémique possible avec un mort. Bigeard, comme son illustre prédécesseur, a le dernier mot. Tout y est. Les évènements, sa part toujours prééminente dans leur déroulement, les messages martelés : fidélité, liberté, lucidité, franchise, engagement, bon sens. Croire et oser ; être et durer….

Bruno la Baraka Il évoque lui-même ce qui a sous tendu le parcours de “Bruno la Baraka”. Cette baraka qui le conduit des Corps francs, en 1940, à l’évasion des Kommandos allemands, puis à Alger, au stage “para” britannique, puis aux maquis de l’Ariège et à la “bataille de Foix…” Cette baraka qui l’amène à mettre à nouveau en œuvre ses conceptions tactiques dans les maquis thaï, en Seigneur de la Guerre, puis dans les opérations aéroportées : Na-San, Tu-lé. La baraka à Dien Bien Phu où il évitera, après la chute, comme tous les officiers supérieurs, les horreurs de la “longue marche” mais pas l’épreuve – formatrice – du camp Viet… Baraka en Algérie, où devenu, comme il le dit, une “figure”, il survit aux balles des tueurs, avant “les” batailles d’Alger où il joue un rôle majeur… Baraka politique, également : en 1958, il dirige le Centre d’entraînement à la guerre subversive de Philippeville ; il est en dehors du coup, le 13 mai. De même, on ne le verra pas, physiquement, lors de la “semaine des barricades” mais une déclaration publique, compréhensive pour les insurgés, lui vaudra son exil à Bouar en République Centrafricaine… Baraka encore quand, à 4 000 km d’Alger, il échappera au cas de conscience de ses pairs, au moment du putsch…

BULLETIN


Après, les étoiles, les honneurs, la carrière politique, l’arène électorale où les “petits marquis” et une presse avide de calomnies, lui savonneront la planche, leur victime étant d’autant plus sensible aux mauvais coups médiatiques qu’elle s’y exposait par une valorisation promotionnelle de tous les instants.

Bien faire et faire savoir On referme, songeur, ces “Confessions” qui se lisent plus aisément que celles de Jean-Jacques. Et l’on comprend, à la fois, l’extraordinaire aura du personnage et l’hostilité jalouse, que lui ont vouée quelques-uns de ses pairs et plusieurs de ses supérieurs ... Mais on ne peut oublier que ce chef intelligent et habile fut, aussi et surtout, un grand meneur d’hommes. Un guerrier qui, comme beaucoup de ses homologues de l’époque, a su bien faire mais, a su, lui, le faire savoir. Il avait retenu la leçon de de Lattre : “A quoi bon remporter des victoires si l’univers les ignore, si les gens n’en lisent pas les récits dans leurs journaux ? Frapper l’ennemi, c’est bien, frapper l’imagination, c’est mieux.” Par sa propre plume, par celle des Larteguy, par les images de Flament, ou de Paris Match, par un verbe direct, à la fois émouvant et drôle, par ce style populaire, frappé du sens commun, ce charisme immédiat auprès des jeunes et cette façon simple, claire, de parler de son pays à son pays, il parlait à nos 20 ans : “Si tu crois en ton destin… Viens chez les paras.” Qui oserait prétendre, parmi les cadets de la génération suivante qui ont “fait les paras” que le mythe Bigeard n’y fut pour rien ? A lire, donc. Comme on relit une page d’Histoire. La sienne qui est aussi la nôtre. Editions du Rocher www.editionsdurocher.fr – 24 €

P.B.

Passé sous silence Roman (?) d’Alice Ferney

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y a l’Empire, la Terre du Sud et le Vieux Pays. Il y a le prestigieux Général de Grandberger (De Gaulle) et puis ce jeune Colonel, Paul Donadieu (Bastien-Thiry). Une histoire aujourd’hui “passée sous silence” ou caricaturée par les médias et l’enseignement officiel. L’histoire toujours renouvelée d’Antigone et de Créon, celle de la “Raison d’Etat”, représentée par l’homme qui incarne le Pouvoir, “au-delà du bien et du mal” et l’éthique, l’honneur, les valeurs éternelles, qui conduisent à la révolte et au sacrifice suprême. Le premier avait construit son nom et son image sur la désobéissance : “il y a une

D’AUTOMNE 2010

vertu à désobéir si c’est pour l’honneur de son pays”, postulat sur lequel se fondait le second, ingénieur brillant, chrétien sans tache, époux et père de famille modèle, pour justifier le “régicide”. Entre les deux, cependant, il y a avait les “mouvements du monde”. Jean de Grandberger, en bon réaliste “protégeait tous les avenirs”. Mais l’impatience le tenaillait : “Sans le boulet de cette terre récalcitrante, le Vieux Pays allait s’élancer vers le Vieux Monde qui l’attendait.” L’avenir de la Terre du Sud, c’était l’Indépendance : “circonscrire l’inéluctable et ne pas user ses forces à lutter contre.” En face, “comme tous les officiers de l’armée tu avais placé ton espérance sur le halo flou des mots…” Puis après le grand revirement de la guerre, l’annonce du “Libre Choix”, offert à la Terre du Sud, approuvé par une opinion lasse, ce sera la colère puis la révolte des colons de la Terre du Sud, et de l’élite d’une armée outragée. La désolation sur la Terre du Sud. Après le cessez-le-feu, les nouveaux maîtres torturent les indigènes restés fidèles à l’Empire, cependant que “les colons sont occupés autant à mourir qu’à partir”. Où étaient les officiers qui pouvaient les défendre ? Au cantonnement. “Aucun pardon ni aucun repentir n’effacerait la morsure de leur honte.” La colère, la révolte aussi chez Paul Donadieu, puis la résolution : “Il fallait capturer ce félon et lui arracher les rênes au plus vite.” Capturer, pas tuer. L’attentat, les balles dans les pneus et le bas de la caisse. Aucune victime. L’ i n t e r p e l l a t i o n , puis, pas à pas, la procédure, jusqu’à cette Cour d’Exception que créait ou dissolvait à volonté le chef de l’Etat ; le simulacre de procès devant des “magistrats de pacotille, marionnettes du bon plaisir”, l’indigence haineuse du réquisitoire, les trois plaidoiries, la condamnation, le rejet de la grâce, l’adieu aux enfants… “La salve a claqué dans l’air mouillé de l’aube. Le peloton s’est retiré pour toujours.” “L’oubli est la grande vérité de l’Histoire”… Pas de lyrisme dans ce court roman, aux phrases courtes et nerveuses, au vocabulaire riche et chatoyant qui met en scène des hommes et des femmes de chair et de sang, dans un style ciselé qui

rappelle celui de Saint-Ex, dans Citadelle. Si le jugement hâtif ou l’anathème gratuit sont exclus de l’analyse des faits et des motivations, chaque page de ce bilan de conduite des deux protagonistes résonne d’une émotion contenue qui s’exprime dans les mots. “Par les diableries d’un souverain outragé, par sa machination judiciaire…, un homme est mort qui faisait honneur à son pays…” En exhumant cette tragédie enfouie dans l’indifférence publique, Alice Ferney nous rappelle, à propos, que “les mémoires familiales ne pactisent pas avec l’oubli”. Et notre grande famille n’a rien oublié. P.B.

Actes Sud, www.actes-sud.fr – 18 €

Vivre à Alger

La Guerre et la Paix dans l’Algérie des Français 1958-1962 Jean Monneret

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rois amis et une jeune femme entrecroisent leur destin. Enchantés par la douceur de vivre en Algérie, ils vivent douloureusement la fin de la guerre et l’exode. Dans de courts récits journaliers, emprunts d’émotion et de poésie, l’auteur montre comment évolue leur état d’esprit en face des événements : la paix des braves, un accrochage avec l’ALN, la libération des prisonniers FLN, la tentative de ralliement d’une wilaya, l’autodétermination, les manifestations politiques, le combat pour l’honneur – désespéré et aveugle – des partisans de l’OAS, l’insécurité de 1962, l’enlèvement et le racket des Européens, le déchirement des rapatriés. Certains faits sont réels, relatés par les médias, d’autres sont imaginés et reconstituent la mémoire des pieds-noirs, telle que l’a vécue l’historien Jean Monneret. Oubliée par l’opinion, cette tragédie montre la fragilité des civilisations, la légèreté et la précarité de l’humaine destinée, en même temps que le pouvoir rédempteur de l’amour. M.F. Editions L’Harmattan 2010 , 14,50 €

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NOTES DE LECTURE

(suite de la page 7 )

Une vie de guerres 1940-1961 Bernard (et Olivier) Cabiro

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n mot encore sur ce très beau livre, déjà évoqué dans notre numéro d’été. Cyril Bondroit réédite cette fresque guerrière d’un hier si proche, avec l’aide attentive et talentueuse d’Olivier Cabiro, le fils de l’auteur. Bernard Cabiro a quitté, après une vie pleine de bruit et de fureur, cette vallée de larmes, en 1993. D’autres ont accompli des parcours similaires : l’adolescence sous les Allemands, la résistance, l’engagement en Algérie, “pour la durée de la guerre”, qui les conduit en Tunisie, en Italie, en France, en Allemagne, puis en Indo et pour finir, à nouveau, en Algérie. Cabiro est de la plupart de ces campagnes. Il a ses premières citations à Monte Cassino, au Garigliano. Avec le 2eme BEP, il est de toutes les opérations,

depuis les embuscades Viet jusqu’aux batailles rangées, en terminant à Dien Bien Phu où, blessé et évacué, il échappera aux camps subis par ses camarades. Puis l’Algérie, au deuxième REP et la lente montée en enfer sous la duplicité gaulliste, après la victoire sur le terrain. La révolte, le putsch, la prison… Au-delà du style exceptionnel de cet ouvrage de guerre, de la multiplicité des anecdotes, de la sincérité et de la sûreté du jugement, de la vigueur de la narration, de la mémoire des lieux et des hommes, il y a, dans cette superbe évocation, la qualité essentielle qui fait souvent défaut à ces autobiographies de combattants : la distance et l’humour. Il est rare de pouvoir éclater de rire à la lecture de ces pages où la violence, le sang, le courage, la lâcheté mais aussi la drôlerie des situations, l’évocation d’un bon mot se mêlent si étroitement que ce roman vrai ressemble étonnamment à la vie…

Cette collaboration du fils qui éclaire, précise, resitue l’évènement avec un souci de précision helvétique dans la reconstitution du “plateau” où se déroulent les aventures d’un père de légende, est une réussite. Une œuvre d’écrivain et d’homme de théâtre ou de cinéma. Les séquences se succèdent, et l’on veut voir plus loin. Ce n’est pas un hasard si Pierre Schoendœrffer en signe la préface. Un livre, pour tous : une leçon de vie, mais aussi de littérature et, surtout, de loyauté et de camaraderie. A faire lire et commenter par les enfants des écoles de France… Indo Editions, 61 rue de Maubeuge, 75009 Paris, Tél. : 01 42 85 05 58 – 29 €

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Pour la justice et la charité envers les “oubliés de notre temps”… Pour le devoir de vérité sur l’histoire de notre pays… Pour l’avenir des valeurs chrétiennes et françaises que nous défendons…

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BULLETIN D’AUTOMNE 2010


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