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express HANS KEMP
TEXTES DE PIERRE JOSSE
De l’importance des deux-roues
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’est quoi le Viêt Nam ? C’est une ruche. Avec presque 90 millions d’habitants (chiffre 2011). Le Viêt Nam se révèle être le treizième pays le plus peuplé du monde, largement devant l’Italie,
la France et même l’Allemagne. Au rythme galopant du taux de natalité actuel — un million de naissances par an pour 200 000 décès de moins, le pays arrivera à quasi cent millions d’âmes au petit horizon de 2020. Et qui dit plus de natalité, dit plus d’économie et qui dit plus d’économie, dit plus de trafic, plus de circulation, surtout urbaine. Avec un PIB et un niveau de vie presque aussi bas que le sol, il est évident que peu peuvent se payer une voiture. Alors ils achètent des vélos, des vélomoteurs
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Une conduite anarchique… en apparence seulement !
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our l’Occidental qui débarque, pour le Parisien lambda qui arrive, il y a quelques bonnes raisons d’être effrayé par l’intensité du trafic, l’anarchie apparente de la circulation, les invraisemblables
amoncellements sur les petites motos de livraison, semblant prêts à s’effondrer à tous moments. La conduite de certains, assez proche de la méthode « suicide mode d’emploi », inquiète légitimement aussi. En fait, la réalité se révèle plus rassurante. Hormis quelques imprudents, l’immense majorité des motards respectent instinctivement les règles de sécurité et possèdent une vision raisonnée de la circulation. L’accident et c’est la ruine. L’assurance ici n’a pas d’avenant, elle n’est qu’une virtuosité de l’habitude. Mais la devise des kamikazes sur deux-roues se résume à cette maxime : « Subtilité, adresse et débrouillardise ». On a l’impression que les conducteurs de vélomoteurs et de motos ont un troisième œil derrière la tête pour prévenir les dangers de la route. Ils sont très réactifs.
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La moto-taxi, alternative aux embouteillages
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ppelée xe om, c’est l’une des reines de la rue vietnamienne. Moins chère et plus rapide que le taxi
traditionnel en de nombreuses circonstances. On lève le bras au bord de la route et celui qui veut
s’arrêter s’arrête. Comme à Paris, c’est le pilote en maraude qui choisit le client. En général, ce sont des particuliers. Deux conseils avant la course. Premièrement : fixer clairement le prix de la course avant de partir. Deuxièmement : s’enquérir au préalable du prix moyen d’une course en ville et d’un trajet à la campagne. Ça permettra de marchander plus sereinement si l’on vous propose un prix trop élevé ou s’il y a tentative d’arnaque. Depuis quelques années, le port du casque étant obligatoire, le chauffeur dispose également d’un casque pour le passager. En principe, dans l’enfer de la circulation, il faut lui faire confiance. La plupart des chauffeurs possède une solide expérience de la conduite en ville. Ne pas être crispé, accompagner harmonieusement les mouvements de la moto. Montée d’adrénaline garantie.
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Véhicules préférés de l’Asie, les deux-roues représentent un indispensable « moteur économique » pour ce continent surpeuplé. Les capitales asiatiques sont réputées pour leur intense circulation routière et leur code de la route vaguement imprévisible. Tant et si bien que ces petites motocyclettes qui se faufilent partout, bien mieux et bien plus vite que les voitures, ont fini par devenir une sorte d’icône. Hans Kemp, photographe et voyageur infatigable, a enfourché sa propre « Hon Da » au Viêt Nam pour tenter de saisir toute l’ingéniosité de ces coursiers aux charges toujours plus conséquentes et improbables. Piles de bouteilles, poules vivantes agitées par les secousses du trafic, régimes de bananes, meubles plus grands que le véhicule lui-même, cartons tenus à bout de bras par un, deux, trois ou quatre enfants de la même famille, on ne compte plus les empilements aussi subtils que baroques… Hans Kemp est né aux Pays-Bas en 1962. Ces nombreux voyages en Asie, et notamment à Hong Kong où il réside désormais, lui fourniront matière à de nombreux reportages photographiques dont celui qu’il consacre au Viêt Nam à ces « deux-roues de l’extrême ». Pierre Josse, rédacteur en chef du Guide du Routard, reste un vagabond professionnel à vie. Il est amateur, au fil de ses voyages, de lieux insolites, de moments uniques, de scènes surprenantes souvent pleines d’humour et d’humanité.
25€ ISBN : 9782-84230-457-7
www.hoebeke.fr