Gone Skate Mag#11

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cover: Jérome Chevallier - switch fs blunt / 10/2014 - Foch - Loïc Benoit


Edito winter 2015

photo, texte: Loïc Benoit

Onze. Non, ce n’est pas le nombre de joueurs dans notre équipe, mais juste la onzième fois que je sors ma plume pour vous “écrire” l’édito de ce petit fanzine de skate lyonnais. Loin de moi tout rapprochement avec onze joueurs sur une pelouse ou toute ressemblance avec des délires de mi-temps, crampons, numéros, matchs truqués, arbitres, temps additionnels, cartons, supporters, transferts de millions… Nous laissons tout ce marasme à la masse et nous filons nous amuser tout simplement dans les rues sur notre petit bout de bois. Le skate n’est pas un sport, encore moins un sport d’équipe, c’est une défouloir de crews, de gangs ou encore de meutes. Bon bref, tout ça pour vous dire, qu’après 11 numéros de Gone nous sommes toujours autant anti-foot et que les trucs de masse, et bien on les laisse à la masse. Dans ce numéro donc, rien de collectif : des galeries photos, du DIY sur les quais du Rhône, du Max Genin sur tapis vert, du Steeve Ramy (si si) vu par FrenchFred, et enfin « la meuf de » qui se met à tattooer sévère. Bienvenue dans le onzième “récital“ de notre petit monde d’individualistes, et pourvu que ça dure ! L.B

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LIMITED EDITION VANS X INDEPENDENT FOOTWEAR AND APPAREL COLLECTION AVAILABLE NOW AT FINER SKATE SHOPS. VANS.COM


©2014 Vans, Inc.

VANS X INDEPENDENT TEAM RIDER ANTHONY VAN ENGELEN


Sommaire

Winter 2015

p10

Gallery photo

p22

Spot report DIY Foch

p32

Interview Maxime Genin

p42

La double de Fred

p44

Gallery sequence

p52

Street Activiste ANA

p62

Ours

goneskatemag.com


photo:Steeve Ramy - 11/2014 - Fred Mortagne



N I KE.COM / SKATE BOARDI NG


Gallery photo

Steeve Ramy

bs 180 fakie five-o revert photo: Lo誰c Benoit 04/2014 - Oullins

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Nico Gisonno

bs flip

photo: Sebastiano Bartoloni 10/2014 - Jardin de l’Europe 12


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Phil Zwijsen

five-o drop in

photo: Lo誰c Benoit 06/2013 - Croix rousse 15 17


Victor Pellegrin

bs tailslide

photo: Loïc Benoit 09/2014 - Genève 16


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Charles Collet

flip fakie

photo: Nikwen 05/2014 - Grenoble





Spot report DIY Foch texte: Loïc Benoit

Quoi ? Un spot «Do It Yourself» à Lyon ? Construit par des Allemands venus dans un bus anglais ? Mais, le maire est-il d’accord ?

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Adrien Coillard photo: Lo誰c Benoit


Spot report DIY Foch

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Mickael Germond

fs nosegrind

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photo: Lo誰c Benoit


Spot report DIY Foch

Julien Bachelier

layback

photo: Loïc Benoit

Malgré un bel essai de spot DIY avec mon compère Paul Labadie (filmeur Antiz) qui ne dura pas longtemps à son époque (2006), et aussi quelques bétonnages furtifs à droite à gauche comme cette «jersey barrier» dans le troisième arrondissement ou ce «channel» éphémère à Confluence, le béton n’a jamais été légion à Lyon. J’en ai pourtant toujours entendu des «viens on bétonne là ! Viens on fait une courbe sur ce spot !», et j’en passe, mais peu de monde ici, en cette belle région Rhône-Alpes, ne semble posséder d’atomes crochus avec les bétonnières (à part les gars du M16 crew !), l’huile de coude ou encore le «salissement» en milieu hostile. La mode a beau être aux spots DIY, et ce internationalement, ici à Lyon la tendance n’est pas au «blue collar rules», au skateur cradingue, fan de Pabst Blue Ribbon, de chemises à carreaux, de grosses roues, de hautes chaussettes et de concerts punk. Donc forcement pas trop de visiteurs potentiels au prochain Salon de la Bétonnière et peu de rebouchages de cracks sur la place d’Hôtel de Ville ! Les Josimards semblent plus doués pour rentrer tard de soirées avec leur Iphone dans la main que pour se lever tôt afin de chourrer du sable et jouer de la truelle...

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Spot report

Joseph Biais

hurricane

DIY Foch

Yamato Living Ramps, société allemande de construction de skateparks, est née suite à la construction de gros spots DIY en Allemagne. Ce sont un peu des mini Mark «Red» Scott, le monsieur Burnside, qui après avoir commencé une courbe sous le fameux pont de Portland s’est vu aidé et soutenu pour construire le park le plus connu au monde et du coup devenir gérant d’une boîte de skateparks qui bétonne depuis tous les Etats Unis. La roue tourne ! Levi’s Skate a donc contacté nos jeunes rois du béton allemand afin d’opérer dans plusieurs villes européennes en créant des spots, ou en améliorant des spots déjà existants, et ainsi créer une dynamique et booster les scènes locales. Alors là, à Lyon je peux vous dire que cela les a dynamisés les Josimards : ils ont traversé le pont et ont skaté en face d‘Hôtel de ville. C’est vous dire...

photo: Loïc Benoit

Bon bref, je m’acharne sur les Josimards et je me moque d’eux mais personnellement n’ayant pas de Facebook, cette aventure d’Allemands se déplaçant en bus anglais avec des sacs de béton à profusion, ne m’est parvenue à l’oreille que quelques jours après leur départ. En bon Lyonnais, je ne les ai pas aidés, ni vus ! En tout cas, «Bosch du travail du pro !», ils sont doués en béton, enfin bien plus que Polo et oim. Petit spot bien foutu, bien pensé, rad, avec de la verticale, du plan incliné, une pseudo courbe, tout y est. Les photos parlent d’elles-mêmes, ce spot est assez dur à skater mais bien intéressant, enfin pour nous les skaters car à ce jour il n’a toujours pas l’air d’inquiéter les agents municipaux. Pourvu que ça dur ! Merci Yamato workers et Levis skateboarding. 28


Uryann Raudet

bs smith

photo: Fred Mortagne 29


Spot report DIY Foch

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Stephane Giret

wallie bs tail bs revert photo: Fabien Ponsero

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Interview

Maxime Genin

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Il est loin le temps du Teenage Tour, quand Max venait à Lyon accompagné de sa maman pour se balarguer sur le rail à Valmy. Aujourd’hui, il a bien grandi le « Max de Grenoble » et ça fait un bon moment qu’il roule sa bosse dans notre petit monde de la planche à roulettes ! Cet été Max a passé plusieurs jours chez moi pour filmer quelques tricks, je l’ai trouvé vieilli, calme, posé, un peu trop même. Trop connecté à son ordinateur… Mais que voulez-vous, c’est la jeunesse des temps modernes ! Max rêvait des Amériques, de gros caissons, de Vegas, de tapis vert, et d’as de pique, j’ai tenu à revenir vers lui pour connaitre ses motivations et ses envies personnelles à l’aube de son entrée dans la vie d’adulte responsable.

texte: Loïc Benoit portrait: Florian Lanni

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Interview

fs nosegrind

photo: Pierre Dutilleux 11/2011 - Debourg

Maxime Genin Sorry Max, je sais que c’est relou mais pourrais-tu te présenter ?

20h à 4h du mat…

Fais-tu du snowboard ? Et aimes-tu ce milieu ? Ben oui, t’es Grenoblois, nation du snowboard et du bronzage avec traces de masque...

Je m’appelle Maxime Genin, « born and raise » à Gre (Grenoble pour les plus de 35 ans ! NDLR), j’ai 27 ans et là ça va faire 17 ans que je skate.

Tu habites toujours à Grenoble ?

plusieurs raisons ! Déjà c’est moins “easy” de bouger faire du snow que du skate, faut aller en station, prendre son forfait, monter, etc. Le skate tu sors de chez toi et boom! tu vas dans la rue et c’est parti. Et j’ai arrêté surtout pour pas me blesser par rapport au skate, à chaque fois qu’il t’arrive un truc en snow c’est direct ligaments croisés ou je sais pas quoi ! Quitte à me faire les ligaments croisés, je préfère m’être balargué en skate.

Plus ou moins, quand je suis en Europe je suis entre Genève, Gre et Barca, en général pour la période printemps/été, et l’hiver je m’esquive aux States pour fuir le froid.

Et même l’été, ce n’est pas trop le cafard de skater à Grenoble? Désolé je parle en connaissance de cause. Toujours peu de spots ?

Tu en es où niveau sponsor ? Pourrais-tu nous dire pour qui tu skates en ce début d’année 2015 ?

JLe fait que je sois souvent en voyage m’aide à mieux encaisser d’être à Grenoble et puis il n’y a pas si longtemps j’ai habité à Barca pendant à peu près 2 ans. J’ai adoré, mais à plein temps c’est un peu trop agité. J’y retourne encore souvent mais pour résumer quand je suis à Grenoble je joue beaucoup au poker. Et quand l’hiver arrive je vais aux States pour skater au soleil, du coup tout ça réuni fait que Gre me saoule pas plus que ça.

En ce moment je skate pour La Glisse (shop grenoblois), Supra, Wesc, Indy et Ricta.

As-tu déjà voyagé grâce ou pour le poker ?

Oui, c’est le poker qui a financé mes trips durant ces deux dernières années. Là je pars à LA dans Raconte-nous ta journée type quand tu es un mois pour une durée de trois mois, c’est aussi chez toi. grâce au poker tout ça ! Mes sponsors n’en ont rien à branler, ils ont toujours la même excuse: Je me réveille tôt en général, vers 9 h en « la crise, machin truc… ». On dirait que ça ne moyenne (tout dépend de ce que j’ai fait la veille), les intéresse pas que je les représente sachant je vais me chercher un café, j’allume mon ordina- que je vais filmer et shooter à fond pendant trois teur, je cruise sur le net, je mate les news (poker mois, pour finir sur un des plus gros contests et skate). Une fois que je suis mieux réveillé je (Tampa Pro), c’est dingue quand même ! Du joue en « cash game » (poker sur le net) jusqu’à coup ils me demandent juste de mettre les 13h ou plus. Je mange un truc et je vais skater fringues ou les shoes qu’ils me donnent, car je ne jusqu’en fin de journée histoire d’évacuer le ferais pas plus: pas de budget, pas de logo ! stress du poker et me faire kiffer. Quand la nuit tombe, je retourne devant mon ordi Pour en revenir au poker, tu joues seulement en ligne ou tu fais des vrais tournois pour du cash game en attendant l’ouverture des et tout le tralala ? tournois de poker du soir, en général je joue de 34


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Penses-tu devenir un jour pro en poker ?

Je joue en ligne et en casino. Je ne fais jamais de parties privées sachant que 95% sont truquées ! Je joue essentiellement en ligne, pour plus de confort, plus de tables, pas besoin de bouger, etc.

Oui, pour les States je me suis renseigné de plus près, le visa coûte beaucoup trop cher (le visa athlète coute environ 5000 dollars), du coup tant que je n’ai pas une vraie opportunité là bas, je ne compte pas dépenser 6k pour y être pour rien. Je vais me contenter de l’ESTA (visa de 3 mois touristique) et y aller tous les hivers à coup de 3 mois.

Penses-tu devenir un jour pro en poker ?

C’est mon but en tout cas, à l’heure actuelle je vois plus le poker comme une porte de sortie, car dans le skate comme tu le sais : « ça va mal ! » Dans l’idéal j’aimerais vivre seulement du poker Des regrets sur l’époque Foundation-Emepour être mon propre sponsor, sans avoir à me rica ? Tu avais beaucoup de contacts avec soucier de budget que mon sponsor peut avoir ou le reste du team ? pas pour que je puisse bouger. 36


switch fs bigspin

photo: Pierre Dutilleux 03/2011 - Genève

C’est vrai que Foundation-Emerica c’était la bonne époque ! Mais non pas de regrets, c’est comme ça ! Pour Foundation à chaque fois que j’allais aux States ils se sont bien occupés de moi, à me faire squatter chez Duffel à SF, à me payer mes déplacements dans le pays à droite à gauche. C’est juste que j’avais le sentiment qu’il ne se passerait rien de plus pour moi chez eux, comme passer pro par exemple. Pour Emerica, il y a eu un nouveau team manager (Percy Dean): « Allo Max, désolé je te vire parce que je préfère mettre mon pote à ta place dans le team », peu importe ce que tu fais, peu importe que tu skates depuis 8 ans pour Emerica… Merci au skate des temps modernes, les places sont chères et c’est comme ça qu’elles se choisissent.

Comment vis-tu le temps qui passe, et cette espèce de soi-disant crise dans le skate ? J’entends par là: es-tu toujours payé ? Penses-tu ne faire que du skateboard pendant encore longtemps ? A l’heure actuelle non, je ne suis plus payé, j’ai encore des sous que j’avais mis de côté mais sinon ma principale source de revenus c’est les contests et le poker. Pour mon âge, écoute je ne le ressens pas trop car je n’ai pas eu de blessure grave, et ce qui est sûr c’est que je continuerai le plus longtemps possible à skater. Pour le moment je fais passer le poker avant le skate et je me concentre là-dessus pour progresser 37


Interview

Maxime Genin

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comme je l’ai fait en skate. Ça me saoule de devoir dépenser mes thunes dans les voyages pour faire des parus et des video parts tout en sachant que ça va faire de la pub à tous mes sponsors qui n’en ont rien à branler de ma gueule. Je vais faire en sorte de prendre le poker super au sérieux en me disant que c’est mon travail et prendre le skate comme mon amusement sans penser à toutes ces histoires de sponsors.

As-tu tout de même des projets skate pour 2015 : video part, trip, hammers ? Pour 2015 j’ai une part qui va sortir dans la vidéo d’un pote, Mad City (César Prod). Il devrait y avoir 6 avant-premières en Europe et beaucoup plus au Brésil. Sinon comme je te l’ai dit, je vais aux States 3 mois pour shooter, filmer et aller à Tampa pro. Retour en Europe au printemps une fois l’hiver fini, pour la suite, on verra bien.

Pour finir est-ce que c’est ta première interview sans qu’on te parle du délire Gerwer/anti hero/LSD dans ton verre ? Ha ha ! Oui j’avoue que c’est rare qu’on ne m’en parle pas, d’ailleurs regarde, tu m’en as quand même parlé !

fs lipslide

photo: Loïc Benoit 08/2014 - Musée des Confluences

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Interview

Maxime Genin

Gros merci à tous ceux qui m’ont aidé dans le skate (ils se reconnaîtront), et gros fuck à ceux qui m’ont mis des bad beats (ils se reconnaîtront aussi).

switch heelflip

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photo: Loïc Benoit 08/2014 - Le Progres



La double de Fred

Steeve Ramy

wallride

03/2014 - Tunnel Croix Rousse

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Gallery sequence

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Thanos Panou

bluntslide fs revert photo: Fabien Ponsero 04/2014 - Part-Dieu

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Galerie séquence

Grégory Laufersweiler

heelflip crooked

photo: Fabien Ponsero 06/2013 - small place 46


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Galerie sĂŠquence

Quentin Boillon

drop in

photo: Fabien Ponsero 04/2014 - Guillotiere

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Galerie sĂŠquence

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Mickael Germond

ollie up bs lip

photo: Fabien Ponsero 10/2014 - quai de saone

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Activiste ANA

Soyons clair et cash, si je vous dis : «Anaïs Le Corvec». cela ne vous dit rien. Vous avez beau chercher, rien ne vient. Par contre, si je vous dis «la meuf de Sam Partaix», là déjà certains me disent: «ha oui Ana, celle qui tattooe…» Voilà, c’est belle et bien elle Anaïs Le Corvec ! Une sorte de petite sœur, une gamine que j’ai vu grandir aux cotés de Sam Partaix, une petite bouille motivée et une immense soif de découverte. Anaïs a grandi, elle est partie de Lyon, vous l’appelez peut-être vous-même Ana, vous découvrez ses dernières œuvres cutanées via Instagram. Mais bon, que savez-vous d’elle ? Rien de tel qu’un petit fanzine EN PAPIER pour vous présenter «la meuf de» qui se fait dorénavant appeler Ana. texte, photo: Loïc Benoit

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Une fois n’est pas coutume, chez Gone on aime les présentations, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

des cafés, boire du whisky, fumer des clopes et écouter radio Nostalgie. Ce qui me fait avancer ? Mes pieds ! Pardon, c’était trop facile. Non je dirais les rencontres, les voyages et bien sûr mes amis et ma famille.

Anaïs, née le 11 juin 1987 (si tu calcules ça fait 27 ans) à Phalsbourg, France. En bonne fille de militaire (eh oui, cela ne s’invente pas) j’ai fait mon premier déménagement à l’âge d’un mois, puis j’ai été ballotée de l’Alsace à la Bretagne en passant par la région parisienne pour ensuite atterrir à Tours. C’est là que j’ai quitté la madré pour voler de mes propres ailes à Londres (très rapidement), puis à Lyon et Paris. J’aime dessiner, tattooer, créer des images, bricoler, raconter de la merde, traîner à droite à gauche, boire

Peux-tu nous présenter aussi ton parcours ? As-tu fais des écoles ? J’ai fait un BTS communication visuelle « print » à Lyon, le reste je l’ai appris sur le terrain.

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A ce jour te définis-tu comme artiste au sens large ou comme tatoueuse ou illustratrice?


Je n’aime pas trop le mot “artiste”. Je me définis plutôt comme une personne créative qui peut endosser tour à tour le rôle de graphiste (mon premier métier), illustratrice ou tatoueuse. Mais ces derniers temps je me focus sur le tattoo, c’est mes débuts et j’ai énormément de choses à apprendre.

Est-ce ton quotidien ? J’entends par là : vis-tu de ton art ? Oui j’essaye d’en vivre. Dès la fin de mes études j’ai obtenu des postes de “créa”, d’abord à Paris en tant que graphiste pour Spray et Flavor magazine, puis pour des salons de mode comme le Who’s Next. Maintenant j’alterne entre le tattoo et des petites missions en graphisme.

Pourquoi Ana comme nom d’artiste et pas tout simplement Anaïs ? Mes potes m’ont appelée Ana, car c’est plus court je suppose, et je l’ai gardé. En plus c’est plus simple pour les étrangers, car ils ne connaissent pas trop le prénom Anaïs et je finis souvent par être appelée Anis, Annie, Agnès…

Je sais que tu as déjà réalisé quelques collabs pour différentes marques de skate, peux-tu nous faire un petit récap ?

J’ai commencé avec Antiz (of course !), pour qui j’ai réalisé un bandana, puis un pro-model de board pour mon cher et tendre Samuel Partaix et là on travaille sur un projet d’édition un peu plus poussé, que j’ai hâte de dévoiler ! Sinon j’ai déjà collaboré avec Vans sur plusieurs évènements au Bright tradeshow à Berlin, ou encore au Citadium à Paris, j’ai aussi travaillé sur les premières séries de boards de Vega skateshop Paris.

On remarque une dominante noire dans tous tes travaux, es-tu en dépression permanente ? Je plaisante, mais pourquoi autant de noir ? J’avoue que mon univers n’est pas trop porté sur Hello Kitty et les licornes pailletées mais je ne suis pas «gothiquo-satano-dépressive» non plus ! 55


Activiste ANA

Mes références sont assez dark, donc je retranscris un peu de tout ça. J’aime les cabinets de curiosités, les vanités, les gravures, les corbeaux et toutes ces choses un peu mystiques, donc j’aime créer ce genre d’univers.

(clip vidéo sur le site Kingpin), ou cet été, à la cool à Berlin avec mon pote Loisir de Bordeaux.

As-tu déjà travaillé dans la rue ? graf, collage ?

Oui quand j’ai des potes motivés sous la main !

Oui un peu. Je faisais pas mal de collages à Tours et ensuite à Paris. A Lyon je bricolais des fresques avec la belle Stidys, mêlant graf et collages. Je ne suis pas hyper à l’aise avec une bombe de peinture mais je fonce si j’en ai l’occasion, comme par exemple au projet Darwin à Bordeaux pour le décor du «10 tricks» de Sam

Continues-tu toujours de faire du vandalisme “in da street” ?

Où vis-tu maintenant ? Comment remplistu tes journées ? J’habite à Berlin depuis un peu plus d’un an et je travaille à Toe-loop Tattoo à Neukölln et quand je viens à Paris tous les deux mois je travaille au Phylactère (salon féminin de tattoo).


n’en ferme ? Gardes-tu de bons souvenirs de ton époque lyonnaise ? Des anecdotes folles ?

Bonne question ! Ce n’est pas tout noir ou tout blanc. Il y a des moments où j’ai trouvé ça très pesant, genre quand tout le monde te présente de cette manière et que t’as envie de leur dire : « J’ai un prénom bordel ! ». Mais je préfère ne plus me prendre la tête là-dessus. Sam voyage beaucoup et il connait énormément de monde, donc j’ai eu l’occasion de rencontrer des gens cool avec lesquels j’ai bossé par la suite mais je ne compte pas là-dessus pour évoluer. Je travaille de mon côté et des fois on mêle un peu nos réseaux.

Des bons et des mauvais ! Je vivais avec Julien Bachelier et Wilfried Agnès au début, ils avaient construit une mini-rampe dans notre salon, donc tous les mercredi soirs et le dimanche après-midi, c’était Skatopia chez nous. Après j’ai eu un autre appartement dans les pentes de la Croix-Rousse. Je me rappelle des bonnes bouffes au Comptoir des Vins et au Grain de Folie et les éternels apéro KSF au Vox avec la troupe des Lyonnais.

Sinon être «la copine de…», comment le vis-tu ? Ça ouvre plus de portes que cela

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Activiste ANA

Comment arrives-tu à t’imposer dans ce monde de mecs ?

avec la nouvelle équipe du mon salon de tattoo Toe-Loop à Berlin, pour rafraîchir l’identité et le lieu. De temps à autre j’irai à Paris, dire bonjour à ma pote Faustink pour travailler en guest au Phylactère. Il y a le projet d’édition avec Antiz et une collaboration avec Savate Skate Socks. Du taf et des voyages je l’espère!

Je picole autant qu’eux ! Non non, plus sérieusement, j’ai toujours traîné avec des mecs, j’étais plus cabanes dans la forêt que déguisement de princesse, donc ça aide ! Dans le milieu du tattoo il y a de plus en plus de filles et à Berlin ils sont beaucoup plus ouverts, donc je n’ai pas l’impression de devoir m’imposer.

Des remerciements ? Je remercie ma mère. Elle m’a appris à dessiner. Je remercie Sam pour son soutien et son optimisme inébranlable ! Mes amis, mes chiens, mes patrons, les corbeaux…

Tes projets pour 2015 ? L’année prochaine j’aimerais que mon site soit enfin en ligne ! Dès janvier je vais bosser

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Stephane Giret flip fakie - photo: Loïc Benoit

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Inspiré par Anzeigeberlin information magazine (Berlin) www.anzeigeberlin.de Grey skateboard magazine (Londres) www.greyskatemag.com A propos skateboard magazine (Paris) www.aproposskatemag.com Edité par Gone Skate Mag

Réalisé par Loïc Benoit Fabien Ponsero Grégory Laufersweiler

Contributeurs Fred Mortagne Nikwen Pierre Dutilleux Sebastiano Bartoloni Secrétaire de rédaction Valéry Blin Imprimé par XL Imprimerie à St Etienne 2000 exemplaires Contact goneskatemag@gmail.com

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